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police

Découragements dans les commissariats.

Publié le par gibirando

Découragements dans les commissariats.


 

Je ne sais pas vous, mais moi le travail des policiers me tient à cœur et quand je les vois manifester comme cela fut le cas le 19 mai dernier, j’avoue que je suis partagé entre deux sentiments majeurs : les soutenir encore plus fort et la peur de l’avenir.

Pourquoi la peur de l’avenir me direz-vous peut-être ?

Connectez-vous à Internet et amusez-vous à taper « Découragements dans les commissariats » dans Google recherche et regardez le premier résultat qui apparaît. Vous avez le même résultat si vous recherchez dans Bing. Oui, vous avez bien vu ! Il s’agit d’un article du journal Libération.fr du 23 octobre 2001 signé Jacky Durand, c’est-à-dire qu’il y  a au bas mot 20 ans que nos policiers français partent bosser « en traînant la jambe ». Oui, ce découragement est devenu chronique. Incurable ? Rien n’a changé et si vous lisez-bien l’article jusqu’au bout, vous constaterez qu’il se termine par la volonté de plusieurs officiers de police d’aller manifester le jour même devant le tribunal de Grande Instance de Créteil en hommage à deux gardiens de la paix abattus quelques jours auparavant au Plessis-Trévise. A l’époque, s’ils manifestent, ce n’est pas qu’ils soient inconscients des risques de leur métier. Non, ils manifestent à cause du laxisme de la justice, de l’immobilisme des gouvernants et d’un manque de moyens comme on peut le lire dans d’autres journaux. (Le Parisien, Le Monde, etc….). En  2002 et suite à ces moments terribles, la Documentation Française avait cru bon sortir un excellent numéro spécial intitulé "Le Malaise policier"

Je vous rappelle qu’à l’époque c’est Jacques Chirac qui est président de la République, puis il y a eu SarkosyHollande et Macron soit 4 présidents aux couleurs bien différentes et pourtant rien n’a jamais changé pour nos policiers en terme de reconnaissance de leur métier.

C’est fou comme les évènements de 2001 nous rappellent ceux que nous venons de vivre avec l’assassinat du brigadier Éric Masson le 5 mai 2021 et la manifestation qui s’en est suivie devant l’Assemblée Nationale le 19 mai.

  • Des policiers qui se font descendre par des voyous multirécidivistes, multirécidivistes que l’on a relâché à cause de lois bienveillantes à l’égard des assassins.
  • Des policiers qui en ont plus qu’assez d’interpeller et d’arrêter constamment les mêmes individus.
  • Des policiers qui manifestent à cause du laxisme de la justice et de la culture de l’excuse des juges.
  • Un manque manifeste de moyens, des places de prison toujours nettement insuffisantes,
  • Des gouvernants qui promettent mais ne font rien si ce n’est diminué les effectifs, vider les prisons par idéologie ou peur de mutineries, rendre les prisons et leurs cellules de plus en plus accueillantes pour les détenus et enfin promulguer des lois qui sont mal ou pas appliquées, voire de plus en plus permissives pour les criminels et oubliant les victimes….
  • Le pire avant tout est que les gouvernants oublient encore et toujours le travail colossal et difficile des policiers, policiers auxquels l'Etat demande des tâches procédurales de plus en plus lourdes, la société demande de surcroît des missions et des compétences constamment supplémentaires car les aspects sociaux se sont eux aussi démultipliés avec l’augmentation massive d’une immigration non choisie et/ou qui ne s’intègre pas.

 

Oui, voilà à quoi sont confrontés les policiers et les gendarmes chaque jour que Dieu fait. Oui, rien n’a changé en 20 ans et il faut sans doute multiplier allégrement ce chiffre par deux ou trois pour être au plus près de la progression de l’insécurité.

 

Oui, au fil des années, la situation n’a fait qu’empirer. La France est devenue une poudrière avec une immigration exponentielle ayant engendré une démultiplication des zones mal famées (sensibles dit la bien-pensance) et par voie de conséquence des problèmes de sécurité et sociaux qui vont avec.

 

Dans ces zones, les trafics de drogue (et en tous genres) sont devenus la première entreprise de France en terme de nombre de personnes qu’elle emploie soit 240.000 environ, nettement devant la SNCF et la Poste qui elles ont vu leurs effectifs nettement diminuer ces dernières années. Ce chiffre à lui seul étant sensiblement le même que les effectifs de la Police Nationale (149.000) et de la Gendarmerie Nationale (102.000), chiffres auxquels il faut soustraire les personnels administratifs et techniques. On voit bien déjà la difficulté de cette seule tâche.

  

Je comprends leur découragement quand on sait les autres missions et responsabilités qui sont aussi les leurs : https://www.concours-policier-municipal.fr/quelles-sont-les-missions-de-la-police-nationale/

 

Quel artisan, quel commerçant, quel patron, quel établissement accepteraient que chaque jour son travail soit inutile ou ne soit pas reconnu, soit bafoué et même foulé du pied par d’autres personnes ? Aucun ! Découragés, ils ne tarderaient pas « à mettre la clé sous le paillasson » pour aller pointer à Pôle Emploi ou déposer le bilan ! ». Pourtant, les policiers continuent de bosser tous les jours mais le découragement est là et ça peut se comprendre.

Certains ne le supportent plus et trop fragiles vont jusqu’à se  suicider, quelques-uns, bien  rares en ont assez de bosser pour des clopinettes et se laissent corrompre, d’autres démissionnent et préfèrent choisir d’autres voies professionnelles mais la grande majorité continue à bosser sans pour autant voir une solution pour sortir de cette impasse. Car c’est bien dans une impasse qu’ils bossent chaque jour ! Puisque paradoxalement et parmi les personnes aussi diverses qui foulent du pied leur boulot, on peut bien sûr y trouver des voyous de droit commun, des trafiquants, des criminels, des assassins, des terroristes mais aussi des avocats, des magistrats, des ministres et on peut même y rajouter parfois les membres du Conseil Constitutionnel et du Conseil d’Etat. Pris en tenaille entre tous ces responsables ; des injustices d’un côté, de la Justice de l’autre ; ils sont comme enfermés dans un soufflet entre deux parties rigides, pour ne pas dire ankylosées et donc comme inébranlables. Oui, ils ont ce sentiment d’être ballotés dans un étouffoir et que tout un système inflexible se ligue contre eux.

 

Ajoutons à tout ça le fait que ceux qui rentrent dans la police de nos jours n'ont pas toujours le niveau nécessaire voire la formation dédiée comme c'était le cas dans le passé est la coupe est déjà bien pleine. 

 

Si rien ne change, si rien n’est fait, seul le soufflet se déchirera, la police tombera au plus bas  et la France sera en grand danger !

 

Oui, je soutiens nos policiers et nos gendarmes, la survie de la France en dépend.

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Les affiches de la honte

Publié le par gibirando

Les affiches de la honte


 

En janvier 2015 et après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, les cars de policiers étaient acclamés dans les rues de Paris. A la télé, on a même vu un manifestant venir spontanément embrasser un policier qui était chargé de la sécurité lors d’un rassemblement ayant suivi ces deux tragédies. Aujourd’hui et alors que de nombreux jeunes manifestent contre la loi El Khomri, le syndicat de la presse INFO’COM-CGT a lancé une campagne d’affichage sur Internet pour le moins méprisable et scandaleuse. On y voit les jambes de plusieurs policiers en tenue d’intervention piétinant des taches de sang avec la mention : « STOP A LA REPRESSION ». Une deuxième affiche toujours amplement maculée de sang indique que « la police doit protéger les citoyens et non les frapper » et montre l’insigne des CRS barré d’une matraque avec la mention « STOP A LA VIOLENCE ». (Voir ci-dessus).

 

Tous les syndicats sont unanimes, et bien évidemment ceux de la police, pour condamner une telle ignominie. Même, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a pris ses distances avec cette campagne publicitaire orchestrée par « ses camarades », il est vrai du bout des lèvres seulement. La CGT de la police a dénoncé très fermement les affiches de leurs collègues de la presse.

 

Alors bien évidemment, je partage cet écoeurement car je connais un peu le travail de la police et les « énormes » difficultés qu’ils rencontrent dans leurs tâches quotidiennes. En faire une liste est assez facile mais la faire la plus exhaustive possible est beaucoup plus compliquée car chaque policier ou presque est, selon sa mission journalière, confronté à des complications qui lui sont propres :

 

  • les risques encourus,
  • des évènements traumatiques,
  • les difficultés à enquêter et à obtenir des dépositions, les plaignants et les victimes ayant très souvent peur de représailles de la part de leurs agresseurs,
  • l’alourdissement de leurs tâches administratives quotidiennes,
  • la complexité des lois, des procédures et des formalités à mettre en œuvre,
  • le manque de moyens de toutes sortes,
  • la non-reconnaissance de leur métier,
  • la difficulté de se retrouver très souvent devant les mêmes délinquants, qui parfois sont des multirécidivistes avec des dizaines et des dizaines de condamnations,
  • la non-reconnaissance de leur succès et donc des frustrations,
  • leurs rapports avec le public pas toujours compréhensible avec parfois des attaques verbales voire physiques,
  • une justice qui ne suit pas ou n’est pas à la hauteur de leurs attentes.

 

Ajoutons à tout ça :

 

  • une gestion des hommes trop autocratique,
  • les difficultés à s’élever dans la hiérarchie,
  • les possibilités d’avancement limitées,
  • les enquêtes internes,
  • les horaires difficiles et les roulements pour certains d’entre-eux,

 

et l’on obtient un cocktail incomparable pour engendrer du stress et des préoccupations qui ont  parfois de graves répercussions dans leur vie personnelle. Elles vont quelquefois jusqu’au suicide de certains d’entre-eux.

 

Ce cocktail détonnant peut également engendrer des bavures. Elles sont rares mais quand elles se produisent, il ne faut ni les excuser ni les condamner, des hommes, policiers eux aussi, sont là pour faire la lumière. Il faut leur faire confiance. Le procès de Michel Neyret, l’ancien numéro 2 de la PJ lyonnaise en est la preuve éclatante. Il comparaît depuis quelques jours devant le tribunal correctionnel de Paris pour corruption, trafic d'influence et de stupéfiants et violation du secret professionnel.

 

Alors, je le dis, arrêtons de dénigrer le travail difficile et remarquable des policiers. Sans eux, que serait la France aujourd’hui ? Sans doute dans un état d'insécurité bien pire que ce qu’elle est déjà !

 

Oui, et au delà de tout ce que l'on peut penser des événements les ayant engendrées, ces deux affiches du syndicat INFO’COM-CGT sont honteuses !!!!

 

 

 

 

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