Eklablog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La Tour del Far et la carrière de marbre d'El Comador depuis Tautavel.

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de plusieurs versions instrumentales et de 2 versions chantées de la célèbre chanson de Stevie Wonder "Isn't She Lovely ?". Voici les interprètes dans l'ordre de leur passage : Jokko Peña (musicien et arrangeur synthétiseur électronique), Alexandra Ilieva (saxophone), Pat Levett (harmonica chromatique), Lorenza Pozza (chant), Vinai T (guitare électrique) et enfin Stevie Wonder lui-même, auteur de cette chanson. 

La Tour del Far et la carrière de marbre d'El Comador depuis Tautavel.

La Tour del Far et la carrière de marbre d'El Comador depuis Tautavel.

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

Avant d’effectuer ce circuit que j’ai intitulé « La Tour del Far et la carrière de marbre del Comador depuis Tautavel », je tiens à préciser qu’à cette célèbre tour à signaux, j’y étais déjà monté deux fois. C’était il y a quelques années maintenant. La première fois, nous y étions montés avec Dany au départ de Cases-de-Pène et je garde en mémoire l’aspect caillouteux à l’extrême de ce parcours. C’était en mai 2008 et c’est le petit reportage figurant toujours sur mon blog. L’année suivante, j’y étais retourné toujours avec Dany mais accompagné cette fois-là de ma belle-sœur Jeannie. Si je me souviens parfaitement d’elle, c’est grâce à une anecdote qui est restée dans un coin de ma tête. Alors que nous étions partis tous les trois pour un aller et retour depuis Tautavel, ma belle-sœur n’avait pas voulu monter jusqu’à la tour, préférant s’arrêter en bas au petit collet qui précède l’édifice. Alors bien sûr, Dany et moi trouvions dommage qu’elle soit montée jusque-là pour s’arrêter en si bon chemin alors que l’objectif était quasiment atteint. Nous lui avions demandé pourquoi elle s’arrêtait là, pensant sur l’instant à un gros coup de fatigue. Que nenni ! Et là, ma belle-sœur toujours très spirituelle, mystique et mystérieuse,  comme à son habitude,  commença à nous dire qu’il était inutile qu’elle monte plus haut car de là où elle se trouvait elle entendait des voix qui lui disaient de ne pas aller plus loin, sentait des forces qui la tiraillaient, nous disant qu’elle était en contact avec des êtres qui avaient eu un destin très fort en ce lieu, etc…etc… Dany et moi montâmes jusqu’à la tour et Jeannie qui n’avait plus bougée d’un pouce nous attendît gentiment assise sur son séant. N’ayant jamais vécu nous-mêmes ce type d’expériences, que nous qualifions la plupart du temps de «  sornettes », nous en restâmes là. En ce 23 octobre 2022, c’est donc avec ces plaisants souvenirs et sous un ciel malheureusement blafard que je me lance à nouveau sur ce parcours, espérant qu’aucun fantôme du passé ne viendra freiner mon envie de marcher. Le temps de trouver sur la D.9 un emplacement convenable pour ma voiture et la bonne direction de cette longue balade et me voilà déjà en marche. D9 ou avenue Louis Baixas,  direction le Musée de la Préhistoire où peu après un premier panonceau « Torre del Far 6km A/R 2h30 » se présente. Je continue vers l’amphithéâtre en plein air dit du Millénaire, puis c’est l’allée Victor Badia  et me voilà déjà sur l’étroit sentier filant vers  le vieux château. Or mis quelques fleurs et des  oiseaux retenant l’objectif de mon appareil-photo et les premières ruines de l’édifice médiéval cher à la famille Taillefer sont vite là. Le château étant plus loin sur la crête, j’abandonne l’idée d’y aller me contentant de plusieurs photos. Dans un décor de garrigue, le  sentier continue et devient caillouteux à l’extrême. Malgré les caillasses et la saison déjà bien tardive, quelques fleurs arrivent à y pousser. Je les recense. Or mis les paysages qui s’offrent au regard constituant 90% de mes photos, les fleurs représentent quasiment les 10% restant. Oiseaux, papillons, criquets, libellules et un petit coléoptère au doux nom de « Crache-sang », il me faudra attendre un peu ces autres photos naturalistes pour bouleverser quelque peu ces premiers chiffres. Quand à la Tour del Far dont j’ai lu le peu d’Histoire que l’on sait d’elle, je l’atteins après 1h45 de marche. Grandement déçu par cette météo opalescente ; alors que Météo France avait une fois encore annoncé un grand ciel bleu ; force est de constater que cette dernière lessive, rabote et réduit les panoramas à leur portion la plus congrue. Alors que je pense être tout seul, c’est donc empli de cette déception que je me hisse à l’intérieur de la « Torre » pour la toute première fois.  Mais là aussi je suis plutôt désenchanté car or mis un gros tube de pierres percé d’une petite ouverture et de la porte par laquelle je viens d’entrer il n’y a vraiment rien. Alors que je m’apprête à ressortir de le tour, quelle n’est pas ma surprise de constater qu’un groupe de  5 ou 6 autres personnes veulent y entrer. L’homme qui semble être l’accompagnateur me dit « on vous a vu entrer alors on veut faire pareil pour voir l’intérieur ! ». J’ai beau lui répondre « Il n’y a rien à voir », les voilà déjà partis à se hisser et à se faire la courte-échelle pour atteindre puis franchir  la porte d’entrée. Je les regarde faire avec désormais un sentiment de culpabilité espérant que l’entre eux ne se casse pas la figure. Par bonheur, tout se passe bien. J’aide les dames à redescendre et rassuré je poursuis mon chemin. Dans une zone d’éboulis, ce  dernier descend rudement vers le Puig d’en Paillat (ou Pallars selon les cartes). Il demande attention et donc lenteur. Bien que très rocailleuse et parfois carrément rocheuse, la suite du  sentier est plutôt simple et surtout bien indiquée car soit balisée en jaune soit agrémentée de cairns. A l’approche de l’ancienne carrière de marbre, il  suffit de penser à quitter ce chemin qui n’est autre qu’une variante du Tour des Fenouillèdes filant vers Estagel et passant de ce fait non loin du circuit que j’avais intitulé « Le Cimetière des Maures », nom pris à ce lieu dont le toponyme catalan  « El Cementiri dels Moros » continue d’être un mystère. Après le pique-nique longuement égayé par une Fauvette « inphotographiable » correctement , je repars contrarié que ce merveilleux petit oiseau ait constamment voulu préserver son « droit à l’image ». Grâce à 3 charmantes jeunes filles marchant quelques décamètres avec moi , j’oublie vite l’oiseau. Elles s’envolent elles aussi me laissant seul mais libre de marcher à ma guise et d'apprécier cette Nature que j'aime tant. La carrière est là,  blanche comme tout ce qui l’entoure car le marbre une fois réduit en poudre est un polluant pour la Nature et sans doute pour les hommes qui sont amener à l’avaler trop longtemps. On l’appelle aussi « Carbonate de calcium » et comme ses utilisations sont aussi nombreuses que ses inconvénients à l’extraire puis à le fabriquer, c’est dans le monde entier la guerre entre les industriels du secteur et les écolos. Ici, l’exploitation de celle d’El Comador est arrêtée depuis quelques années et c’est donc des bâtiments vides que je visite. Rien de folichon et seulement quelques tags retiennent mon attention. Je repars en direction des carrières essayant d’oublier cette défiguration de la Nature pour me consacrer seulement à elle ou du moins à ce qu’il en reste, c’est-à-dire à de rares fleurs, insectes et oiseaux, ce morne trio d’inséparables étant sans doute dans ce secteur bien plus en perdition qu’il ne l’est déjà partout ailleurs. La balade tire à sa fin. Par bonheur, ni près de la tour ni ailleurs,  je n’ai pas entendu de voix venant d’outre-tombe et seules mes chaussures de marche aux semelles complétement trouées par les innombrables caillasses ont eu à la fin le privilège de funérailles. Ainsi se termine cette balade, laquelle entre plaisirs et déceptions aura été mi-figue mi-raisin. Sa distance est de 10,2km pour des montées cumulées de 592m et un dénivelé de 398m entre le point le plus haut en altitude à la Tour del Far (498m) et le plus bas à Tautavel (100m), ces chiffres n'étant pas les miens mais étant issus d'un tracé enregistable que j'avais trouvé sur le Net. Carte IGN 2448 OT Thuir- Ille-sur-Têt Top 25.

Partager cet article
Repost0

Le Sentier Botanique du lac du Rioutard depuis Bagnols-en-Forêt (Var)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 3 musiques interprétées par le duo Tino Michael (harmonica) et Sergej Graf (guitare) qui ont pour titre "Lullaby Of Birdland" (George Shearing)"Moon River" (Henry Mancini) et "Corcovado" (Antônio Carlos Jobim) en version partielle.

Le Sentier Botanique du lac du Rioutard depuis Bagnols-en-Forêt (Var)

Le Sentier Botanique du lac du Rioutard depuis Bagnols-en-Forêt (Var)

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

Après le Chemin des Douaniers de Saint-Aygulf le 29 septembre puis dès le lendemain le Sémaphore du Cap Dramont, en ce 1er octobre 2022, nous voilà partis pour une nouvelle vadrouille varoise, mais cette fois-ci en famille.  L’objectif ? Le Sentier botanique du Lac du Rioutard au départ de Bagnols-en-Forêt. Botanique, lac, forêt, autant vous dire que je ne me vois pas refuser cette balade dont les attraits paraissent d’emblée tournés vers la Nature avec un grand « N ». Il est 14h45 quand nous rangeons nos voitures au début du chemin de Maupas, direction celui de La Rouquaire, routes bitumées situées à la périphérie de Bagnols-en-Forêt. Le sentier à emprunter est là, sur la droite, non loin de l’intersection de ces 2 chemins.  Il descend dans la forêt. La forêt parlons-en un peu ! Dès le départ, elle est omniprésente. Pour avoir jeté un coup d’œil à la carte IGN et pris pas mal d’infos, comment pourrait-il en être autrement alors que les 2 communes qui entourent notre objectif le Lac du Rioutard ont dans leur nom le mot « forêt » ? Saint-Paul-en-Forêt au nord et Bagnols-en-Forêt au sud.  Ancienne forêt royale, il fut un temps, sous le Roi Soleil, où les immenses résineux étaient prélevés pour en faire des mâts pour la marine royale. D’où son nom. Si au départ, le sentier descend au sein de nombreux pins, les feuillus se mêlent rapidement à la lutte pour l’espace et gagnent peu à peu en hégémonie. Si les arbres ne me laissent pas indifférent, depuis le départ je suis plutôt en quête de fleurs et d’une faune visible qui pourraient être immortalisées dans mon appareil-photo.  Autant le reconnaître, je m’attendais à beaucoup mieux. Les fleurs sont en nombre limité quant à la faune, elle paraît se cantonner à quelques oiseaux que l’on entend chanter mais ce n’est ni une symphonie et encore moins un concert assourdissant. Juste quelques chants. Il faudra que j’attende le lac pour enfin en surprendre . Quand le lac arrive, deuxième déception car je ne vois aucun volatile sur l’eau. Certes, les quelquefois où mes balades ont consisté à faire le tour de certains lacs (Génos, Puyvalador, Villeneuve-de-la-Raho), j’ai la plupart du temps était gâté par la Nature mais là c’est le vide le plus complet. Rien ! Enfin quand je dis rien, je ne vois sur le miroir bleuté qu’un pêcheur dans son bateau de pêche. Enfin, bateau est un bien grand mot car c’est plutôt une bouée ! En anglais, que je déteste pratiquer ici, on appelle ça un « float tube », en français « un tube flottant » ou « flotteur ». Alors bien sûr, il y a bien le Sentier botanique avec de très nombreux pupitres donnant des informations détaillées sur des arbres, des arbustes et des plantes presque essentiellement méditerranéennes ou méridionales en tous cas, mais encore faudrait-il avoir le temps de les lire. Or, mon fils Jérôme, seul à connaître l’itinéraire, mène la danse et par la force des choses nous tentons de le suivre sans trop nous laisser distancer. De ce fait ; et même si le sentier est parfaitement balisé ; on survole les informations, lisant le plus souvent les gros titres seulement.  Certes, ce n’est pas un train très rapide et plutôt un rythme de promenade mais quand on veut être aux aguets pour photographier la Nature ça l’est encore beaucoup trop pour moi. Finalement, je réussis quelques photos  fauniques et floristiques de-ci de-là et j’en suis plutôt satisfait. Après le passage sur le petit barrage , c’est au bord d’ une petite grève que la Nature commence son véritable « show » prenant les traits de quelques petites Grenouilles rieuses  et d’un Martin-pêcheur aux superbes couleurs perché dans les roselières. Si la suite et la fin de cette balade ; et ce jusqu’à retrouver nos voitures ; continue de s’effectuer à la même cadence, la Nature, elle, continue de se dévoiler avec la même parcimonie. Encore quelques fleurs, quelques papillons, un rouge-gorge, une libellule toute rouge et deux criquets viendront s’ajouter au sein de la mémoire de mon appareil-photo. Peut-être faudra-t-il revenir au printemps  ?  Au-delà de cette réflexion purement personnelle, cette balade très facile et charmante mérite d’être faite car un lac reste un lac, un joli miroir bleuté, toujours agréable à arpenter, à regarder, à découvrir car « œil du paysage » disait à juste titre Victor Hugo. Le tracé réalisé a été long de 3,9km. Carte IGN 3543 ET Haute-Siagne Top 25.

(*) Le lac du Rioutard en quelques infos et quelques chiffres : Situé sur la commune de Saint-Paul-en-Forêt et alimenté par plusieurs petits ruisseaux,  le Lac du Rioutard est une retenue collinaire qui a été créée en 1974. Le petit barrage de remblais a été érigé en amont du vallon du Rioutard, affluent de la rivière l’Endre dont il peut être amener à  réduire les crues.  La surface du barrage est de 5,8 ha et à son maximum  la capacité est de 280.000 m3 d'eau. La hauteur du barrage est de 14 m. Le lac constitue un réservoir d’eau pour la lutte contre les incendies mais il permet aussi d’assurer et de promouvoir toutes les actions nécessaires à la conservation quantitative et qualitative à l'amélioration et à la meilleure utilisation du patrimoine hydraulique. Il est désormais un merveilleux biotope faunistique et floristique pour de nombreuses espèces méditerranéennes ou de passage. Les amateurs de pêche peuvent y trouver une très belle variété de poissons et notamment des brochets. Un sentier botanique parfaitement balisé a été créé en 2007 par l’association Respire. Il est jalonné par presque une quarantaine de pupitres explicatifs concernant les espèces végétales (arbres, arbustes, plantes, fleurs)  que l’on peut  découvrir au bord du lac. Ce sentier botanique est accessible à pied soit à partir de Saint-Paul-la-Forêt soit à partir de Bagnols-en-Forêt.

Partager cet article
Repost0

Le Sémaphore du Cap Dramont depuis le port du Poussaï (Saint-Raphaël-Var)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de deux chansons brésiliennes interprétées par Stacey Kent et qui ont pour titre "So Nice/Samba de Verão (Marcos Valle)" accompagnée ici par Marco Valle (chant/piano) et Jim Tomlinson (saxophone) puis "One Note Samba (Antônio Carlos Jobim)" accompagnée par Jim Tomlinson (flûte) Graham Harvey (piano) Jeremy Brown (contrebasse) Josh Morrison (batterie) et John Parricelli (guitare), la partie instrumentale finale et partielle est "One Note Samba" jouée par Antônio Carlos Jobim.

Le Sémaphore du Cap Dramont depuis le port du Poussaï (Saint-Raphaël-Var)

Le Sémaphore du Cap Dramont depuis le port du Poussaï (Saint-Raphaël-Var)

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


Quand notre fils nous accueille à Fréjus et qu’il ne travaille pas, il est bien rare que l’on passe son temps assis autour d’une table. Il ne tient pas en place et même si le VTT a sans doute sa préférence, il ne rechigne jamais à nous proposer une sortie en  voiture, une découverte ou carrément une petite randonnée pédestre. Il sait de qui tenir ! C’est ainsi qu’en ce 29 septembre 2022, nous proposant une balade au "Sémaphore du Cap Dramont", il aurait été inconvenant de lui dire « non » ! Au regard de ce qu’il nous en dit, le lieu mérite d’être découvert au cours d’une courte randonnée. La météo étant clémente et même si la veille, « le Chemin des Douaniers à Saint-Aygulf » est encore un peu dans mes jambes, je suis bien évidemment partant. Dany l’est aussi et c’est une raison supplémentaire pour ne pas refuser. Il est 13h10 quand Jérôme range la voiture sur le parking du port de plaisance du Poussaï, véritable petit écrin côtier sur la commune de Saint-Raphaël. Si le port du Poussaï est assez méconnu, le petit îlot surmonté d’une tour crénelée qui le côtoie à quelques encablures est lui archiconnu. En effet, qui n’a pas vu une fois dans sa vie ; à la TV, dans un magazine ou  sur une carte postale ; cette minuscule « Île d’Or » que domine une incroyable tour sarrasine, l’ensemble ayant cette même couleur rougeâtre propre au Massif de l’Esterel et à la rhyolithe qui le compose. D’ailleurs, à quelques mètres du parking, un stèle formée d’un gros bloc de rhyolite rend hommage à Auguste Lutaud, acquéreur de l’île, créateur de la tour et qui s’était d’ailleurs proclamé roi de l’Île d’Or au temps où sur ce petit "atoll" il recevait la « jet set ». Les premiers décors de cette balade étant plantés, il suffit de partir à gauche du port et d’emprunter un étroit sentier longeant le bord de mer. Dès la première petite crique atteinte, quelques escaliers rejoignent un sentier qui circule en s’élevant dans la forêt jusqu’à atteindre une large piste rougeâtre. Cette piste, c’est le fameux P.R permettant de rejoindre le Sémaphore du Cap Dramont.  Si le sémaphore n’apparaît pas de suite, les falaises rougeâtres qui le supportent sont déjà là. Au milieu de tout ce rouge, il est assez aisé de repérer quelques fans de la varappe agrippés à leurs cordes d’escalade mais aussi quelques taches vertes d’une végétation clairsemée dominés par les figuiers de Barbarie. Pendant que Dany et Jérôme papotent devant moi, je flâne derrière eux en quête d’une Nature présente mais malheureusement trop épisodique à mon goût. Quelques fleurs, un chardonneret, de rares papillons, des goélands qui planent ou passent sans s’arrêter et le sémaphore est déjà là pour nous réunir. Le lieu étant fermé par un portail et de surcroît en cours de réhabilitation, on ne le distingue que très mal et de trop loin pour s’en faire une belle idée. On se contente alors de quelques panoramas lointains ou très proches vers Dramont et ses alentours. Parmi les lieux lointains, les visions du Mont Vinaigre et du Cap Roux me remémorent d'autres sympathiques balades faites il y a quelques années. Comme très souvent sur toute la Côte d’Azur, ici se mêlent les bleus du ciel et de la mer, le blanc et le rouge de l’urbanisation, le rouge de l’Estérel et des Maures et par bonheur le vert d’une végétation encore bien présente. A elles seules, les couleurs justifient cette balade. Alors que je continue à photographier fleurs et papillons, je suis définitivement largué et cela ne fait que s’accentuer dès lors que je pars visiter ce qui ressemble à un vieux dépôt à munitions voire à un ancien abri souterrain. Il est vrai qu’ici l’Histoire nous rappelle qu’en 42-44 les Allemands étaient bien présents mais ont été repoussés lors du débarquement dit de Provence du 14 et 15 août 1944, la plage du Dramont n’étant pas en reste dans les drames survenus sur toute cette côte. La carte IGN mentionne encore la présence d’une ancienne batterie à proximité. Après cette découverte, je continue de musarder mais retrouve Jérôme et Dany juste avant l’arrivée. Ainsi se termine cette courte et jolie randonnée accessible au plus grand nombre. Le parcours réalisé a été long de 3,7km. Carte IGN 3544ET Fréjus – Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.

 

Partager cet article
Repost0

Le Chemin des Douaniers à Saint-Aygulf (suivi du Parc Areca-Fréjus-Var)

Publié le par gibirando

 

Cette vidéo est agrémentée de la musique du compositeur britannique John Barry "Theme From The Persuaders" plus connue en France sous le nom de "Amicalement vôtre", série télévisée de Robert.S Baker avec Tony Curtis et Roger Moore.

Le Chemin des Douaniers à Saint-Aygulf (suivi du Parc Areca).

Le Chemin des Douaniers à Saint-Aygulf (suivi du Parc Areca).

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

 


Quand on aime la randonnée au point qu’elle devient un principe de vie au même titre ou presque que des valeurs fondamentales comme aimer ses enfants, sa femme, sa famille, être honnête en toutes circonstances, être non-violent, aimer et prendre soin de la Nature, etc…, une tendinite à un genou qui empêche de poser le pied à terre et qui s’éternise devient un véritable drame. En ce 28 septembre 2022  ; et alors qu’avec Dany nous sommes dans le Var et pour quelques jours chez notre fils ; c’est au sortir d’une telle période que je me trouve quand je me lance sur ce « Chemin des Douaniers au départ de Saint-Aygulf ». Dany, à cause de ses hanches qui l’enquiquinent également beaucoup, n’est pas mieux lotie que moi mais pour elle aussi l’envie de marcher est bien présente. C’est donc sur les conseils de notre fils et à l’aide d’une brochure trouvée sur Internet que j’ai choisi ce parcours. Alors certes avec ses 16km de Saint-Aygulf à la plage du Grand Boucharel, cet aller/retour paraît énorme, et ce d’autant qu’il s’agit d’une reprise après plusieurs semaines d’inactivité pédestre mais d’un autre côté les difficultés sont quand même très modestes. L’accomplir intégralement serait donc une belle satisfaction et à plus forte raison parce que mon genou gauche continue à me faire un peu souffrir de temps à autres. D’ailleurs, si j’ai choisi cette balade c’est justement parce que l’accomplir partiellement reste une possibilité. « Nous ferons ce que nous pourrons » ai-je dit à Dany avant de partir. Je ne croyais pas si bien dire car Dany va me lâcher bien plus vite que je ne l’avais imaginé. Quant à moi, ce ne sont ni les douleurs au genou ni la distance qui m’arrêtent à hauteur de la Pointe de la Tête Noire mais un ciel qui s’assombrit à cause de gros nuages devenant de plus en plus menaçants. Si menaçants d’ailleurs qu’à l’instant où je décide de faire demi-tour, quelques gouttes de pluie entrent dans la partie. Par prudence et parce que j’ai peur que les roches du sentier des Douaniers deviennent glissantes, elles m’obligent à choisir la D.559 pour revenir jusqu’à la voiture. Par bonheur, la pluie ne dure pas mais je fais le choix de poursuivre la route départementale car je sais que Dany m’attend. Malgré ça, j’ai accompli et vu l’essentiel de ce superbe mais inégal sentier. Inégal car parfois cimenté et donc très bon et parfois carrément rocheux. Les décors, eux, sont une succession de petites criques plus pittoresques les unes que les autres entrecoupée de plagettes pour la plupart prises d’assauts par des amoureux du bronzage paisible. L’ex-chasseur sous-marin que je suis regarde la mer bleutée et tous ces jolis décors comme une enfant gourmand regarde avec envie des gâteaux dans la vitrine d’une pâtisserie. Alors le plus souvent, j’essaie d’oublier les fonds marins pour me consacrer à une Nature plus terrestre. A mon grand étonnement, elle est plutôt présente prenant les traits de quelques fleurs sauvages, de jolis papillons et de rares oiseaux ou libellules que je m’évertue à vouloir photographier. Finalement et à bien y réfléchir, cette Nature, le plus souvent ailée ou à dispersion spatiale, profite sans doute de la proximité de l’embouchure de l’Argens et des étangs de Villepey.  Par la force des choses, le retour par la route D.559 est moins séduisant et autant le dire franchement ennuyeux. Dany m’attend dans la voiture là où nous l’avons laissé. La pluie ayant définitivement cessé et les nuages se faisant plus clairsemés, nous partons visiter le parc Areca qui est tout proche. Finalement, les criques et petites plages de Saint-Aygulf sont bien trop tentantes alors nous y retournons juste histoire que je puisse m’enlever cette envie d’aller y « piquer une tête ! »  C’est ainsi que se termine cet après-midi que j’ai en grande partie consacré à ce Chemin des Douaniers.  Chemin ; ou plutôt sentier si la largeur est un critère crucial  ; dont l’Histoire mérite d’être connue. Voici ce qu’en dit la brochure proposée par le Syndicat d’Initiative et l’Office du Tourisme de Fréjus/Saint-Aygulf :

"Vous découvrirez les criques de Saint-Aygulf en empruntant le « Chemin des Douaniers » ; celles-ci sont propices à la chasse sous-marine en apnée, à la pêche, à la baignade abritée sur de ravissantes petites plages.  Ce sentier longe de superbes plages, parfois de sable, parfois de galets, des petites criques toutes aussi sauvages les unes que les autres, des jardins très fleuris où foisonnent les mimosas , palmiers, pins et autres arbres d'essences méditerranéennes procurent ombrages, fraîcheur et constituent un décor grandiose. Parfois, dans une trouée, on aperçoit un semi-palais ou une somptueuse villa de style XIXe siècle, vestige de la Belle Epoque. Ce sentier, que l'on peut trouver tout au long du littoral, a une histoire : Héritage de la Révolution française, le sentier du littoral – ou che min des douaniers – serpente des Saintes-Maries de la Mer à Menton. Un sentier... ou plutôt des chemins, portions du long trait de côte méditerranéen (+800 km). Il voit le jour en 1791, voulu par l’administration des Douanes pour assurer la surveillance des côtes et contrer passeurs et contrebandiers. A l’usage exclusif du piéton, du randonneur ou du sportif ; le sentier du littoral s’est imposé en 25  ans comme un lieu de balades à part entière. Aujourd’hui, près de la moitié du rivage méditerranéen peut être parcourue librement, avec, il est vrai, plus ou moins de facilité. Mais, quel que soit le degré de difficulté, la promenade vaut le détour. Ce sentier, que l'on peut trouver tout au long du littoral, a une histoire : Héritage de la Révolution française, le sentier du littoral – ou chemin des douaniers – serpente des Saintes-Maries de la Mer à Menton. Un sentier  ou plutôt des chemins, portions du long trait de côte méditerranéen (868 km). Il voit le jour en 1791, voulu par l’administration des Douanes pour assurer la surveillance des côtes et contrer passeurs et contrebandiers. Un siècle et demi plus tard, vers la moitié du XXe, les gabelous (les anciens « commis de la gabelle») se sont métamorphosés en douaniers et le sentier perd  du strict point de vue de la surveillance des côtes sa raison d’être. Les postes de gardes, les cabanes et les abris sont oubliés et, la nuit venue, à l’heure de « l’embuscade », les brigades ne patrouillent plus. Le sentier tombe à l’abandon. Il renaît un quart de siècle plus tard, à la faveur des lois littorales de 1976 et 1986. Une servitude de passage de trois mètres de large s’impose à toute propriété privée riveraine du domaine public maritime, à l’usage exclusif du piéton".

Si ici, on évoque presque essentiellement la partie méditerranéenne de ce chemin, il est important de rappeler que ce sont toutes les côtes françaises qui à partir de 1791 sont contrôlées par les douanes, antérieurement dénommée « Ferme générale » instaurée par Colbert en 1680. Il faut rappeler que la France est en pleine révolution et en même temps menacée à ses frontières. Il est donc important d’assurer la sécurité du pays tout en évitant les contrebandes. Certes la gabelle a été abolie le 1er décembre 1790 mais le trafic du sel demeure important, restant une nécessité pour conserver les denrées périssables et donc une monnaie d’échange et parfois même un « salaire », ce dernier mot tirant son origine du latin « salarium » signifiant « ration de sel ». C’est ainsi qu’une zone de 60 km de large sur tout le littoral est surveillée par le service des douanes, cette surveillance s’effectuant le plus souvent à cheval ou à pied et engendrant de ce fait et presque naturellement des sentiers et chemins. Au XXème siècle et dès lors que se développent d’autres moyens de transports de marchandises, la plupart de ces sentiers et chemins tombent en désuétude. C’est donc tous ces chemins-là que l’on appelle de nos jours « des douaniers » et quelquefois « du littoral ». Le plus connu étant le GR.34, lequel avec ses 2.000 km parcourt les côtes bretonnes depuis la baie du Mont-Saint-Michel jusqu'à Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique. En arpentant un de ces chemins, c’est donc un joli morceau de l’Histoire de France que l’on chemine sans y penser le plus souvent. Ce fut le cas ici je l’avoue. Carte IGN 3544ET Fréjus – Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.

Partager cet article
Repost0

Esperanza Amore, la petite lumière.

Publié le par gibirando

Esperanza Amore, la petite lumière.


 

Il y a plusieurs mois de cela, j’avais reçu d’une dame une demande d’amitié sur ma page Facebook. Je ne la connaissais pas et sur l’instant, j’ai failli la refuser comme je le fais le plus souvent quand je n’y vois aucun lien d’affinité ou de personnes déjà connues. Son nom Esperanza Amore. Avec un tel patronyme et un tel prénom, je ne sais pas pourquoi mais je me suis dit « Non, tu ne peux pas lui dire non ! » Y ai-je vu un signe ? Un présage de quelque chose ? Franchement, connaissant mon côté très « terre à terre » et le plus souvent rationnel, toujours très loin de tout ce qui peut-être considéré comme mystique ou illogique, je n’ai pas compris pourquoi j’avais agi différemment que si elle s’était appelée « Michèle Dupont » ou « Gertrude Tartempion ». Certes, selon ma traduction personnelle, elle s’appelait « Espérance Amour », mais était-ce là la vraie raison pour l’accepter comme amie ? En tous cas, c’était la seule explication que je voyais. Finalement, ayant répondu « oui », elle me contacta sur Messenger en me disant qu’elle avait 78 ans, qu’elle était veuve, qu’elle avait été professeure de français dans un lycée de Buenos-Aires, qu’elle avait eu l’occasion de venir plusieurs fois en France dans un passé assez lointain, y faisant même plusieurs longs séjours, qu’elle était tombée sous le charme de certaines de nos grandes villes et de nos paysages,  mais surtout elle m’indiqua qu’elle avait découvert mon blog ; et que si les randonnées, de surcroît françaises ;  ne l’intéressaient guère, bien qu’elle adorait la Nature ; elle avait lu et lisait encore tous les articles de Mon Journal Mensuel,  se retrouvant souvent dans un grand nombre d’entre eux. En développant nos échanges, j’ai finalement compris qu’elle se retrouvait dans bons nombres de point de vue concernant l’évolution négative de nos pays respectifs. Elle qui avait connu la France des années 60 et 70, elle regrettait que notre pays ait si radicalement évolué dans une mauvaise direction. Le sien n’était pas mieux.  « J’ai peur de mon pays » me disait-elle régulièrement dans ses messages, évoquant tout ce qui ne fonctionnait plus ou à un degré moindre de plus en plus mal, ne voyant pas de solutions et encore moins d’homme politique providentiel pour en trouver. Ne passant pas nos journées sur Facebook, nous échangions de manière espacée ; une ou deux fois par mois ; et le plus souvent elle me donnait son avis à propos du dernier article de Mon Journal Mensuel. Puis un jour, notre liaison sur Facebook disparut aussi soudainement qu’elle était arrivée. J’ai bien tenté de renouer un contact mais en vain. Alors certes, il y avait bien sur Facebook d’autres Esperanza Amore mais « la mienne » s’était carrément volatilisée. Ma crainte est qu’elle soit décédée tant j’avais cru comprendre au travers de 2 ou 3 messages qu’elle était gravement souffrante même si elle ne se plaignait jamais et ne s’étendait pas sur le sujet. Estimant que nos relations n’avaient jamais été suffisamment intimes, je ne lui ai jamais posé de question à ce propos. Peut-être ai-je eu tort ? Nous évoquions nos tracas respectifs quant à l’avenir de nos pays respectifs et finalement c’était notre principal point de conjonction, même si le mot « espoir » ne nous quittait jamais. En effet, malgré nos craintes, on était également d’accord pour dire que le temps finirait par régler les problèmes, l’Histoire nous rappelant que « tout est un éternel recommencement ».

Cette relation sur le Web étant enfouie dans mon jardin secret, je n’ai jamais cru utile d’en parler à quiconque et ce d’autant que je considérais qu’elle n’intéressait que moi. Nos tracas étaient les nôtres et à titre personnel, je considérais que Mon Journal Personnel en était déjà pas mal rempli.

Puis, je ne sais pas pourquoi, il y a quelques jours, ce nom est revenu à la charge et notamment juste avant de m’endormir ? Il est vrai que lisant « La Cinquième Montagne » de Paulo Coelho, il est fort probable que l’aspect «  céleste car angélique» du roman ait influé à ce souvenir. L’auteur n’affirme-t-il pas régulièrement que « Rien dans ce monde n’arrive par hasard ».   Je me suis mis à y penser me posant finalement cette étrange question : « Si tu devais relier ces deux noms ou ses deux mots « Esperanza/Espérance » et « Amore/Amour » à quelque chose ou à quelqu’un quelle serait ta réponse ? » Je me suis endormi sans trouver de réponse. Le lendemain et dans les jours qui ont suivi, cette question est revenue dans ma tête. Puis c’est dans la journée et alors que je lisais un article  "Les boulets de la France" que le mot « France » est venu à moi comme une évidence. Esperanza Amore était fusionnelle à son pays, moi au mien et les problèmes de nos  pays avaient été à l’origine de notre trop courte relation.  Voilà ci-après les craintes que j’évoquais dans nos échanges et les siennes n’étaient guère différentes.

Comme Esperanza avait peur de son pays, j’ai peur de la France. J’ai peur de ce qu’elle est devenue quand je la compare à celle de mon enfance et de ma jeunesse. J’ai peur de son évolution. J’ai peur de la société dans laquelle nous vivons. Attention, ce n’est pas une peur « panique » mais plutôt une peur réfléchie. A 74 ans, je n’ai plus peur pour moi, mais pour mes enfants et surtout pour mes petits-enfants.  Il n’y a pas de mot pour expliquer cette peur puisque la définition du mot « francophobie » dans les dictionnaires est l’exact contraire de ce que je ressens quand je regarde ou lis l’actualité. Alors certes, étant plus jeune j’ai connu des violences et de l’insécurité,  certains de mes amis d’enfance ou d’école, en grandissant, ont mal fini, faisant commerce de leurs petits larcins, fréquentant plus qu’il ne fallait la prison de Baumettes, pour finir parfois dans le petit banditisme ou comme proxénètes, mais finalement dans mon quartier et ceux limitrophes, leur nombre était très limité, se comptant sur les doigts d’une seule main car la plupart devenant adultes retrouvaient le droit chemin. Dans leur grande majorité, ils n’étaient jamais violents.  Ils avaient tous en commun le même profil, issus d’une immigration plutôt récente pour la plupart, italiens le plus souvent, grecs quelquefois, avec l’absence d’un père, une famille désunie ou au pire déchirée mais couramment nombreuse, et donc une absence d’autorité et d’éducation. Certes, j’ai connu mai 1968, mais à l’époque une seule manif m’avait suffit et j’avais passé le reste de cette période entre le lycée et la plage. Oui, devant ce déchainement de violences ; que je n’avais pas compris je l’avoue, insouciant que j’étais ; j’avais préféré le sable fin à la dureté des pavés, et franchement quand j’ai pris conscience des résultats de cette « révolution contre tout », je n’ai jamais eu à regretter cette non-participation. Aujourd’hui, la France semble partir dans une voie similaire mais en pire, car certes il y a encore des révoltes antiautoritaires, antipolitiques, anticapitalistes, antitout et que sais-je encore,  mais la situation globale du pays n’est plus la même tant sur le plan politique, économique, social, financier, énergétique et culturel. La France est affaiblie par ses finances catastrophiques mais surtout amplement divisée à tous les niveaux et à tous points de vue mais surtout politiquement. Pendant très longtemps, on a eu la droite et la gauche, certes il y avait des divisions de chaque côté, mais au sprint final, le meilleur était choisi par son clan et quand un clan était élu, c’était au moins avec 51% des voix et donc avec au moins une majorité de satisfaits aussi minime soit-elle. De nos jours, ce système est devenu obsolète et le président est le plus souvent élu par défaut, par rejet de l’autre candidat ou que sais-je encore et finalement il n’y a que les gens qui ont voté pour lui au 1er tour qui semblent satisfaits. Et encore !  Ce constat explique que le pays soit si divisé car plus personne n’est d’accord sur tout et sur rien. Au-delà de ce constat, il y a aussi des inégalités sociales et financières, des inégalités hommes-femmes, de salaires, des différences culturelles, communautaires et religieuses, une  perte de souveraineté, le décrochage du pays dans le concert mondial, les pouvoirs accrus des lobbyistes.  De surcroît, la France doit faire face à un tas de problèmes qui me paraissent de plus en plus insurmontables. En tous cas,  le temps qui passe n’est jamais mis à profit pour en résoudre définitivement un seul. Violences, ensauvagements et crimes les plus horribles font journellement la Une de nos médias provinciaux. Comme il y en a bien trop, les médias nationaux se cantonnent à un seul par jour ; le plus horrible ou le plus parisien ; oublient volontairement les autres mais aussi sans doute pour ne pas rajouter de la peur à la peur. Trafics en tous genres, mais surtout de drogues et d’armes, transforment peu à peu toutes nos villes en des zones de non-droit où la seule loi qui règne est celle de ces voyous trafiquants mais qui n’ont pas peur de devenir des assassins quand leurs intérêts souvent énormes financièrement sont en jeu. C’est ainsi que tous ceux qui entrent dans leurs zones sont victimes de représailles et de peur car considérés comme des intrus. Nos facteurs, pompiers, médecins, infirmières, agents relevant les différents compteurs d’énergie et que sais-je encore n’osent plus s’immiscer dans certains immeubles pour accomplir leurs tâches, faisant jouer le plus souvent leur droit de retrait auprès de leur employeur pour ne pas se mettre en faute et surtout pour ne plus retourner bosser aux mêmes endroits. Les pouvoirs publics baissent les bras et avec eux la République. Quand ce n’est pas de la drogue, nombreux sont nos jeunes qui pour s’amuser ont besoin de se torcher aux alcools forts, aux gaz hilarants ou à un degré moindre aux boissons énergisantes. Nos services publics et nos administrations disparaissent soit de nos communes soit fonctionnent encore mais de plus en plus mal : sécurité, santé, éducation, emploi, logement, fraudes sociales et fiscales qui se chiffrent en milliards. Ajoutons à cela des écarts qui se creusent de plus en plus entre les très riches, les riches et tous les autres, une inflation dont on a du mal à comprendre les causes et les mécanismes qui l’engendrent et l’aggravent, les problèmes de pouvoir d’achat qui en résultent, ceux concernant toutes les énergies, ceux environnementaux et viraux s’aggravant comme ils s’aggravent sur toute la planète, la crainte des terrorismes divers et variés et la guerre en Ukraine à laquelle nous participons au travers des décisions européennes et le tableau ainsi dépeint est d’une incroyable noirceur. Voilà ce que nous évoquions avec Esperanza. Et quand nous cherchions une issue à ce tunnel si noir, faut bien reconnaître que nous n’en trouvions pas, même si notre espoir reposait essentiellement sur un éventuel "être providentiel" capable de rassembler puis de trouver des solutions. Il arrivera bien un jour me disait-elle gardant cet espoir que j'évoquais. J'adhérais à cette idée même si je ne vois personne pour l'instant. Au bout de ce tunnel si noir et si laid, cet espoir était notre petite lumière. Si comme le prétend Paulo Coelho « rien dans ce monde n’arrive par hasard », pourquoi Esperanza Amore est-elle passée dans ma vie ?  Cette petite lumière, n’aurait-elle pas pour prénom « Esperanza/Espérance » et pour nom « Amore/Amour » ?

Partager cet article
Repost0

Le Chemin de la Rigole et le Salin de l'île Saint-Martin depuis Gruissan

Publié le par gibirando

Ce diaporama/vidéo est agrémenté d'un "pot pourri" de chansons américaines dont j'aime bien les mélodies. Dans l'ordre d'écoute, elles ont pour titre "Tonight, I Celebrate My Love" (Gerry Goffin/Michael Masser) d'abord dans une version instrumentale karaoké, puis chantée par Peabo Bryson et Roberta Flack et enfin jouée au piano par Kingsley Looker, le 2eme titre chanté par The Roneyboys est "You Make Me Feel Brand New" (Thom Bell/Linda Creed) , le troisième chanté par Carly Simon s'intitule "Moonligth Serenade" (Glenn Miller/Mitchell Parish) et le dernier "Fly Me To The Moon"(Bart Howard) est joué par le Beegie Adair Trio.

Le Chemin de la Rigole et le Salin de l'île Saint-Martin depuis Gruissan

Le Chemin de la Rigole et le Salin de l'île Saint-Martin depuis Gruissan

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

 


Avec cette randonnée que j’ai intitulée « Le Chemin de la Rigole et le Salin de l’île Saint-Martin depuis Gruissan », je veux rendre à « Perlimpinpin ce qui appartient à Perlimpinpin ». Car c’est bien grâce lui ou tout du moins à son site Internet que j’ai pu faire cette balade. Ce lien vous permettra de découvrir son offre de balade.  Alors certes je ne connais pas cette personne, je ne connais pas  les motivations qui ont été les siennes à inventer cette boucle pédestre mais personnellement j’y ai immédiatement pressenti qu’il y avait matière à me régaler. Et si vous venez régulièrement voir mes randos sur mon blog, vous savez que « me régaler » c’est certes marcher dans la Nature mais c’est surtout marcher dans la Nature avec comme objectif des découvertes. Découvertes florales, fauniques, patrimoniales et que sais-je encore ! Or là, je pressentais qu’il y aurait de la Nature à découvrir mais peut-être pas que ? En ce 26 août 2022, il est 9h passé quand je démarre du centre du vieux Gruissan où habite ma fille, direction le Chemin de la Rigole. Ce chemin qui coupe transversalement toute l’île Saint-Martin est très facile à trouver puisqu’il se trouve sur la gauche de la D.32 filant vers Mandirac. C’est donc dans cette direction que je connais bien que je commence à marcher déjà en quête des premiers sujets de la Nature qui veulent bien  s’offrir à mon appareil-photo. Ces derniers arrivent sous les traits de quelques fleurs et d’oiseaux dès lors que j’atteins les premières berges de l’Etang de Gruissan et le canal du Grazel. Rien de bien exceptionnel mais c’est déjà ça de pris et je me dis que bien d’autres occasions de photographier la Nature se présenteront. Autant l’avouer, je n’imaginais pas si bien penser et surtout si vite, car dès le Chemin de la Rigole atteint, les passereaux se font  nombreux. Chardonnerets, pinsons, serins, rougequeues, fauvettes  sont bien là.  Tous ne se laissent pas photographier facilement mais la quantité et les variétés sont là, le chemin est long  et je me dis que mon application à rester concentrer et ma patience viendront inévitablement compenser la vivacité de tous ces oiseaux à vouloir se défiler. Pour mon plus grand bonheur, il va en être ainsi de temps en temps,  même si le seul inconvénient est de ne guère avancer. En randonnée, être aux aguets pour tenter de photographier des passereaux a ce désagrément de faire très souvent du surplace ! C’est donc entre deux poses et quelques photos que je juge réussies qu’enfin je me décide à marcher vraiment. Dans ce cas précis, le  mot « flâner » est bien mieux approprié. Enfin, j’avance quand même un peu et c’est bien là l’essentiel. Sur ma gauche, un petit fossé asséché explique sans doute le mot « rigole » donné à ce chemin. Est-il en partie une dérivation du ruisseau de Saint-Martin mentionné sur la carte IGN ? C’est probable car les deux paraissent rectilignes ! Outre les oiseaux, quelques libellules et papillons m’offrent d’autres occasions de quelques péripéties photographiques, une petit brise marine s’étant levée gênant assez souvent mes mises au point surtout quand il s’agit de faire des macros. Finalement, je mets presque 2 heures pour atteindre le petit hameau de Saint-Martin, là où se trouve apparemment un domaine viticole. Si je dis ça, c’est parce qu’en arrivant dans ce joli lieu, je découvre que les vendanges sont désormais mécaniques, un énorme engin égrainant les ceps de vigne à une vitesse inégalable et avec une ingéniosité remarquable. Les raisins tombent dans un godet qu’il suffit d’amener à la cave. Un seul homme suffit à faire tout ça.  Je ne peux m’empêcher de penser « que sont devenues nos vendanges d’antan et surtout tous les vendangeurs seront-ils un jour remplacés par un minimum de robots ? ». Sur la droite du chemin et au sommet d’un dôme, une vieille bâtisse ruinée attise ma curiosité m’offrant ainsi quelques beaux  panoramas sur l’étang d’Ayrolle et bien plus loin encore.  Peu après, c’est le site archéologique qui se présente, ce dernier étant mitoyen avec le domaine vinicole. Quelques pancartes qu’il est bon de lire expliquent avec force détail l’Histoire de ces nombreux vestiges. Certains de ces détails m’apportent de réels éclaircissements me ramenant ainsi en 2014 et aux 3 jours au cours desquels j’avais cheminé le Sentier du Golfe Antique sans trop concevoir la réelle signification de cette dénomination, peu de choses palpables jalonnant le parcours.  La suite du parcours étant une peu plus hasardeuse, j’ai le tort de ne pas  allumer mon GPS où j’ ai enregistré le tracé. Du coup, après la découverte de la carrière rougeâtre de  Graniès et de  blockhaus, je continue la route bitumée bien trop loin avant de réaliser mon erreur.  Finalement quand j’allume mon  GPS celui m’oriente vers le canal d’Ayrolle que j’ai bien trop dépassé.  Bien que dans ce secteur, la carte IGN ne soit pas bien bavarde en terme de noms de lieux, j’ai suffisamment lu de choses avant de venir pour savoir que ce chenal a pour nom « Canal des Allemands ».  Sont-ils les créateurs de ce canal ? Je n’ai rien trouvé qui le mentionne mais l'Histoire retient qu'ils ont beaucoup construit à Gruissan pour se protéger. En tous cas, et à juste titre, certaines cartes géographiques continuent à mentionner le Blockhaus de Graniès comme s’agissant d’un « monument historique » faisant partie du patrimoine gruissanais. Il domine ce fameux canal des Allemands menant au hameau des pêcheurs d’Ayrolle. C’est donc au début de ce  canal que mon cheminement m’entraine. Là, des hirondelles rustiques font le spectacle, rasant aussi bien l’eau du canal que la végétation qui l’encadre. Alors que je papote un peu avec un pêcheur réparant ses filets, je m’aperçois que les hirondelles viennent constamment se poser sur les cordages amarrant les bateaux. Il ne m’en faut pas plus pour me décider à prendre un en-cas ici, assis sur un ponton. Outre les hirondelles, les moineaux sont très nombreux à occuper les tamaris bordant le canal. C’est donc en mangeant mon en-cas  que je continue à me livrer à ma passion pour la photo ornithologique avant de poursuivre vers le petit port de pêche. Même si un panneau annonce la couleur « Port de pêche de l’Ayrolle », il faut être aveugle pour ne pas comprendre qu’ici toute  la vie tourne autour de cette activité. Autour de ce petit abri, des monceaux de filets s’entassent un peu partout. Il y a aussi  des cordages, des piquets et quelques bidons et bien évidemment de multiples barques soit sur les quais soit carrément  amarrées. L’ensemble est entouré de quelques cabanes en bois hétéroclites dans leur forme. Voilà ce qu’est le port d’Ayrolle. Or mis quelques touristes venus en voiture, le hameau est tranquille et même plutôt désert. Supposant  que les pêcheurs sont soit au travail soit entrain de se reposer de leur dur labeur,  je déambule au plus près de tous ces cabanons au nom le plus souvent poétiques ou fantaisistes :  « Mon Plaisir », « l’Hacienda », «  Île de rêve », « l’Abri-Côtier ». En constatant que  l’effigie de Che Guevara côtoie une croix occitane,  j’en suis à penser que les gens du cru sont plutôt anticonformistes voire indociles ou insoumis . Oui, ici pas d’académisme, les filets de pêche ne prennent pas que du poissons mais aussi toutes les convenances bien trop rigides. Ça se sent comme ça sent le poisson et l’iode. Mon bout de carte IGN en main, je continue en longeant l’étang, direction le tombolo séparant ce dernier du Salin et permettant de rejoindre la plage dite « sauvage de la Vieille-Nouvelle ». La plage, j’en suis encore loin, mais avant même d’atteindre le début du tombolo, le mot « sauvage » se justifie de diverses façons. C’est d’abord une  Aigrette se régalant d’une grosse anguille qu’elle avale d’un trait.  Puis ce sont les quelques bâtisses qui avaient servi à l’exploitation du sel qui ne sont plus que vestiges ouverts à tous les vents. Il y a bien encore des étiers, des écluses et des batardeaux mais je me demande si tout cela fonctionne encore ? Dans une des ruines, j’ y surprends une tarente. Alors que le tombolo file rectiligne et que je m’attendais à voir et à photographier de nombreux  oiseaux, les seuls que j’aperçois sont soit des goélands plutôt communs par ici soit des oiseaux isolés bien trop lointains pour être photographiés correctement. Finalement, les premières surprises naturalistes se présentent sous les traits de multiples criquets souvent très différents par leurs coloris. A cause de cette petite brise qui souffle toujours, ils ne tiennent pas en place et les immortaliser correctement devient un jeu de patience. Pour l’instant, les volatiles sont plutôt rares et quand enfin j’en aperçois en nombre c’est pour constater qu’ils sont faux. Oui, je me laisse leurrer par un grand rassemblement de canards noirs et en résine, probablement laissés là en guise de pièges par des «  tartarins du magret ». Finalement, je retrouverais ces leurres à plusieurs endroits du Salin constatant qu’il y en a un peu partout.  Les premiers et seuls oiseaux marins en nombre sont des échasses blanches. Feu farouches, je prends beaucoup de plaisir à les observer en quête d’une nourriture qu’elles semblent trouver uniquement dans le salin. D’autres oiseaux vont suivre mais toujours solitaires. Finalement, quand j’atteins la plage, c’est pour constater qu’elle n’est dans l’immédiat  qu’une immense zone encroûtée de sel blanc. Il me faut donc traverser cette zone pour atteindre le bord de l’eau. Ici, il n’y a personne au bord de l’eau. Aucun fan de la baignade ou du bronzage. Seuls  quelques « fous » de la glisse aquatique s’adonnent à leur passion. Oui, ici le vent souffle si souvent et si fort que les  véliplanchistes et autres kitesurfeurs ont décrété que l’endroit serait « un spot ». Spot pour eux mais pas de « pot » pour moi qui avait décidé de déjeuner au plus près du bord de l’eau et même de me baigner. Je me sauve et repars vers le salin. En fin de compte, il me faut encore pas mal marcher sur une large piste sans véritable découverte ; or mis de nombreux bois flottés et quelques déchets que la mer a rejeté,  avant d’atteindre le lieu-dit « Ancien Grau du Grazel ». Là, sur ce  nouveau tombolo séparant les salins, je déambule, vérifiant si des oiseaux sont éventuellement présents. Mais or mis quelques goélands et d’autres faux canards, il n’y a rien d’autres pour l’instant. Il y a bien des flamants roses mais encore trop loin pour tirer de belles photos. Je fais donc le choix de piqueniquer au bord du canalet se dirigeant vers la mer.  Là, je suis à l’abri du vent pour piqueniquer et de surcroit, l’eau est si limpide que je peux faire « trempette », m’enlevant ainsi toute la poussière sableuse que j’emmagasine depuis mon départ. De plus, criquets, libellules colorés jaunes, rouges et bleues et quelques passereaux et papillons occupent ce secteur. Quand je repars, je fais le choix de rester au plus près de la digue séparant le Salin de la plage car c’est bien là que la faune ;  petite ou grande ;  est la plus présente. Normal, c’est là aussi que la végétation est la plus dense et la plus diverse  et ce d’autant ; que quelques petites poches d’eau ; marais en miniature ; retiennent quelques passereaux. De l’autre côté de la digue, les flamants roses sont là, accompagnés d’autres échasses blanches.  Tout bien considéré, il y a tellement de choses à voir et à photographier que je ne vois pas ni le temps passé ni la distance parcourue. A l’approche du canal du Grazel, l’encroutement salin du sol se fait plus présent. Quelques trous dans le sable sont carrément remplis de gros sel. Certes, nous ne sommes plus au temps de la gabelle, époque où le sel était à la fois un impôt et une monnaie d’échange, mais  je me dis qu’il suffirait d’avoir un seau pour le remplir aisément de fleurs de sel sans être contraint d’aller l’acheter si cher à la boutique du Salin. Désormais, c’est la canal du Grazel que je longe pour en terminer, mais toujours aux aguets, un œil vers le Salin et un œil sur la canal. Photos d’oiseaux, de  coquillages, de crabes mais également de poissons, dont des loups,  des muges et des alevins,  viennent s’ajouter pour mon plus grand bonheur dans la mémoire de mon appareil-photo. Au sein de lotissements de maisons, automatiquement moins riches sur le plan faunique, la fin du parcours  m’entraîne vers le vieux Gruissan et sa tour Barberousse. Je continue de flâner dans les ruelles, constamment observateur de la vie de la cité et fureteur de découvertes. C’est jour de fête, des orchestres jouent dans les ruelles, je n’ai pas envie de rentrer malgré les 9 heures passées sur mes deux jambes. Demain, mes guibolles se souviendront de ce Chemin de le Rigole même si pour l’instant j’en rigole. Je l’avoue, je n’ai rien mesuré de cette randonnée, estimant que le plaisir ne se mesurait pas alors faisons confiance à Perlimpinpin qui nous indique une distance de 12km7 et 73m de dénivelé positif. Personnellement et compte tenu de mes quelques divagations volontaires ou pas, il faudrait sans doute rajouter un ou deux kilomètres de plus ! Carte IGN 2546 OT Narbonne Top 25.

 

Partager cet article
Repost0

Le Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de la Perche

Publié le par gibirando

 

 Ce diaporama est agrémenté de différentes versions et morceaux de la musique d'Ennio Morricone "Le Clan des Siciliens", bande originale du film d'Henri Verneuil avec Jean GabinAlain Delon et Lino Ventura. Dans l'ordre de passage, la 1ere version est la bande originale du film intitulée "Il Clan dei Siciliani" par l'orchestre d'Ennio Morricone, la 2eme s'intitule "Tema Per Nazzari E Delon" et est notamment sifflée par Curro Savoy. La 3eme s'intitule "Dialogo N°2" et la 4eme est jouée par "The Danish National Symphony Orchestra".

Le Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de la Perche

Le Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de la Perche

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

Dans ce secteur entre Cerdagne et Haut-Conflent ; et sauf à gravir de hauts sommets (Cambre d’AzePuigmal par exemples) ; la plupart des randonnées consistent à aller de villages en villages. Parce que ma sœur que je n’avais plus vu depuis de longs mois venait nous voir ; crise de la Covid oblige ; et qu’elle avait envie de randonner, c’est une balade de ce type que j’avais prévue et même imaginée en ce mardi 16 août 2022.  Après avoir longuement analyser la configuration des terrains et des différents parcours proposés sur le Net ; notamment au départ ; et par le fait même qu’aucun des circuits proposés dans les topo-guides ne me satisfaisaient pleinement, j’avais décidé de concevoir mon propre « tour » et ce afin de ne pas passer 2 fois aux mêmes endroits.  C’est ainsi qu’est né ce « Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de La Perche ». Alors certes, ce circuit pédestre parcourt des chemins très souvent empruntés mais tel que je le présente ici ;  et sauf erreur de ma part ; je n’ai trouvé personne d’autre le proposant sur le Net. Il a donc ce petit aspect original qui je l’espère plaira au plus grand nombre. Si le titre est également original, c’est parce qu’il me paraissait compliqué d’y mettre tous les noms des villages traversés que sont « La Perche, Saint-Pierre-dels-ForcatsPlanès et La Cabanasse ». Je pourrais même y rajouter le minuscule hameau de La Cassanya. Finalement et par le fait même que le départ se situait au col de la Perche, frontière séculaire entre le Conflent et  la Cerdagne, il me paraissait plus logique d’évoquer les « voies romaines » puisqu’ici c’est une petite partie de ces ancestrales voies-là que nous allions cheminer au cours de cette journée. Oui, selon les historiens, et même si les Romains avaient été précédés d’autres peuplades, ils étaient bien les inventeurs de cette Via Confluentana et de cette Strata Cerdana (ou Ceretana) auxquelles je pense ici et que nous allions sans doute en partie parcourir. Et sans doute, y-avait-il une voie de moindre importance remontant le Capcir par la Vallée de l’Aude, le blason actuel mais très ancien de La Cabanasse en forme de « Y » et que l’on nomme pairle semble l’évoquer.  Au titre de preuve, Saint-Pierre-dels-Forcats est en Cerdagne alors que Planès qui se trouve seulement 2 à 3km plus loin et plus à l’est est déjà en Conflent. Idem pour la commune de Mont-Louis, qui elle, est au carrefour des 3 régions et que mon tracé va frôler à moins de 500m. Oui, ce titre me paraissait logique et donc approprié. Il est 9h15 quand sur un vaste parking terreux nous rangeons notre voiture au col de la Perche. Déjà beaucoup de voitures mais les emplacements libres sont encore nombreux. Le temps de nous équiper convenablement et nous ignorons tous les panonceaux de randonnées (G.R.10 et GRP Tour de Cerdagne) qui sont là.  Oui,  nous voilà déjà sur la D.33, le but étant d’aller chercher un chemin qui a pour nom « Cami del Bosquet » se trouvant sur la gauche 650m plus loin. Ce chemin doit d’abord nous amener à Saint-Pierres-dels-Forcats puis nous poursuivrons vers Planès par le G.R.10 avant de continuer vers la gare SNCF de la commune par un chemin PR.9 qui a pour nom générique le Tour des Villages. Ce dernier doit nous entraîner vers La Cassanya (La Cassagne) puis vers La Cabanasse puis nous terminerons à La Perche par le G.R.10. Voilà le programme ! Alors autant l’avouer, nous étions trois et tous les trois nous avons été ravis de ce parcours. Or mis un peu de pluie sur la fin, il a fait beau et tout s’est merveilleusement passé. Les décors sont très variés et quand on regarde les paysages, on  a très souvent un sentiment d’amplitude. Certes les hautes montagnes sont proches mais suffisamment lointaines pour contribuer à cette perception. Les panoramas, eux,  sont très souvent aériens et notamment sur cette partie de la Vallée de la Têt où il y a le magnifique Pont Gisclard sur lequel circule le Petit Train Jaune. N’oublions pas les différents villages et leurs patrimoines religieux, le plus souvent romans, car si ces chemins ont une origine romaine reconnue, n’oublions pas qu’au fil du temps ils sont devenus la Via Romànica ou Voie romane. Au Moyen-Âge, via le Conflent et la Cerdagne, cette voie partait du Roussillon et notamment de Perpignan  jusqu’au comté d’Urgell. Dans tous ces édifices religieux qui voyaient le jour, les architectes, bâtisseurs, tailleurs de pierre,  sculpteurs, créateurs, peintres-verriers, orfèvres et autres compagnons artistes pouvaient donner la pleine mesure de leur savoir et de leur talent. Malgré un grand nombre d’édifices restaurés, certaines de leurs œuvres sont encore bien visibles. Il faut simplement regretté que ces édifices soient le plus souvent fermés.  Quant à moi, je me suis vraiment régalé car il y avait une jolie flore et quelques oiseaux et papillons à recenser et à photographier. Oui, ce fut une belle journée pour nous trois ! Un seul petit regret peut-être, celui d’avoir souvent jouer à cache-cache avec le Petit Train Jaune, le petit « Canari » prenant plaisir à ne pas être au bon endroit au bon moment, c’est-à-dire suffisamment à découvert pour en garder quelques jolies photos. Cette randonnée a été longue de 12,8km pour des montées cumulées de 630m et un dénivelé de 301m, le point le plus étant situé à 1.311 m au pont sur la Têt et le plus haut à 1.612m au lieu-dit « Els Pastorals » juste avant d’arriver à Saint-Pierre-dels-Forcats. Cartes IGN 2249 ET Font-Romeu – Capcir et 2250 ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche Top25.

Partager cet article
Repost0

Le Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de la Perche

Publié le par gibirando

 

 Ce diaporama est agrémenté de différentes versions et morceaux de la musique d'Ennio Morricone "Le Clan des Siciliens", bande originale du film d'Henri Verneuil avec Jean GabinAlain Delon et Lino Ventura. Dans l'ordre de passage, la 1ere version est la bande originale du film intitulée "Il Clan dei Siciliani" par l'orchestre d'Ennio Morricone, la 2eme s'intitule "Tema Per Nazzari E Delon" et est notamment sifflée par Curro Savoy. La 3eme s'intitule "Dialogo N°2" et la 4eme est jouée par "The Danish National Symphony Orchestra".

Le Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de la Perche

Le Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de la Perche

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

Dans ce secteur entre Cerdagne et Haut-Conflent ; et sauf à gravir de hauts sommets (Cambre d’AzePuigmal par exemples) ; la plupart des randonnées consistent à aller de villages en villages. Parce que ma sœur que je n’avais plus vu depuis de longs mois venait nous voir ; crise de la Covid oblige ; et qu’elle avait envie de randonner, c’est une balade de ce type que j’avais prévue et même imaginée en ce mardi 16 août 2022.  Après avoir longuement analyser la configuration des terrains et des différents parcours proposés sur le Net ; notamment au départ ; et par le fait même qu’aucun des circuits proposés dans les topo-guides ne me satisfaisaient pleinement, j’avais décidé de concevoir mon propre « tour » et ce afin de ne pas passer 2 fois aux mêmes endroits.  C’est ainsi qu’est né ce « Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de La Perche ». Alors certes, ce circuit pédestre parcourt des chemins très souvent empruntés mais tel que je le présente ici ;  et sauf erreur de ma part ; je n’ai trouvé personne d’autre le proposant sur le Net. Il a donc ce petit aspect original qui je l’espère plaira au plus grand nombre. Si le titre est également original, c’est parce qu’il me paraissait compliqué d’y mettre tous les noms des villages traversés que sont « La Perche, Saint-Pierre-dels-ForcatsPlanès et La Cabanasse ». Je pourrais même y rajouter le minuscule hameau de La Cassanya. Finalement et par le fait même que le départ se situait au col de la Perche, frontière séculaire entre le Conflent et  la Cerdagne, il me paraissait plus logique d’évoquer les « voies romaines » puisqu’ici c’est une petite partie de ces ancestrales voies-là que nous allions cheminer au cours de cette journée. Oui, selon les historiens, et même si les Romains avaient été précédés d’autres peuplades, ils étaient bien les inventeurs de cette Via Confluentana et de cette Strata Cerdana (ou Ceretana) auxquelles je pense ici et que nous allions sans doute en partie parcourir. Et sans doute, y-avait-il une voie de moindre importance remontant le Capcir par la Vallée de l’Aude, le blason actuel mais très ancien de La Cabanasse en forme de « Y » et que l’on nomme pairle semble l’évoquer.  Au titre de preuve, Saint-Pierre-dels-Forcats est en Cerdagne alors que Planès qui se trouve seulement 2 à 3km plus loin et plus à l’est est déjà en Conflent. Idem pour la commune de Mont-Louis, qui elle, est au carrefour des 3 régions et que mon tracé va frôler à moins de 500m. Oui, ce titre me paraissait logique et donc approprié. Il est 9h15 quand sur un vaste parking terreux nous rangeons notre voiture au col de la Perche. Déjà beaucoup de voitures mais les emplacements libres sont encore nombreux. Le temps de nous équiper convenablement et nous ignorons tous les panonceaux de randonnées (G.R.10 et GRP Tour de Cerdagne) qui sont là.  Oui,  nous voilà déjà sur la D.33, le but étant d’aller chercher un chemin qui a pour nom « Cami del Bosquet » se trouvant sur la gauche 650m plus loin. Ce chemin doit d’abord nous amener à Saint-Pierres-dels-Forcats puis nous poursuivrons vers Planès par le G.R.10 avant de continuer vers la gare SNCF de la commune par un chemin PR.9 qui a pour nom générique le Tour des Villages. Ce dernier doit nous entraîner vers La Cassanya (La Cassagne) puis vers La Cabanasse puis nous terminerons à La Perche par le G.R.10. Voilà le programme ! Alors autant l’avouer, nous étions trois et tous les trois nous avons été ravis de ce parcours. Or mis un peu de pluie sur la fin, il a fait beau et tout s’est merveilleusement passé. Les décors sont très variés et quand on regarde les paysages, on  a très souvent un sentiment d’amplitude. Certes les hautes montagnes sont proches mais suffisamment lointaines pour contribuer à cette perception. Les panoramas, eux,  sont très souvent aériens et notamment sur cette partie de la Vallée de la Têt où il y a le magnifique Pont Gisclard sur lequel circule le Petit Train Jaune. N’oublions pas les différents villages et leurs patrimoines religieux, le plus souvent romans, car si ces chemins ont une origine romaine reconnue, n’oublions pas qu’au fil du temps ils sont devenus la Via Romànica ou Voie romane. Au Moyen-Âge, via le Conflent et la Cerdagne, cette voie partait du Roussillon et notamment de Perpignan  jusqu’au comté d’Urgell. Dans tous ces édifices religieux qui voyaient le jour, les architectes, bâtisseurs, tailleurs de pierre,  sculpteurs, créateurs, peintres-verriers, orfèvres et autres compagnons artistes pouvaient donner la pleine mesure de leur savoir et de leur talent. Malgré un grand nombre d’édifices restaurés, certaines de leurs œuvres sont encore bien visibles. Il faut simplement regretté que ces édifices soient le plus souvent fermés.  Quant à moi, je me suis vraiment régalé car il y avait une jolie flore et quelques oiseaux et papillons à recenser et à photographier. Oui, ce fut une belle journée pour nous trois ! Un seul petit regret peut-être, celui d’avoir souvent jouer à cache-cache avec le Petit Train Jaune, le petit « Canari » prenant plaisir à ne pas être au bon endroit au bon moment, c’est-à-dire suffisamment à découvert pour en garder quelques jolies photos. Cette randonnée a été longue de 12,8km pour des montées cumulées de 630m et un dénivelé de 301m, le point le plus étant situé à 1.311 m au pont sur la Têt et le plus haut à 1.612m au lieu-dit « Els Pastorals » juste avant d’arriver à Saint-Pierre-dels-Forcats. Cartes IGN 2249 ET Font-Romeu – Capcir et 2250 ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche Top25.

Partager cet article
Repost0

Le Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de la Perche

Publié le par gibirando

 

 Ce diaporama est agrémenté de différentes versions et morceaux de la musique d'Ennio Morricone "Le Clan des Siciliens", bande originale du film d'Henri Verneuil avec Jean GabinAlain Delon et Lino Ventura. Dans l'ordre de passage, la 1ere version est la bande originale du film intitulée "Il Clan dei Siciliani" par l'orchestre d'Ennio Morricone, la 2eme s'intitule "Tema Per Nazzari E Delon" et est notamment sifflée par Curro Savoy. La 3eme s'intitule "Dialogo N°2" et la 4eme est jouée par "The Danish National Symphony Orchestra".

Le Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de la Perche

Le Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de la Perche

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

Dans ce secteur entre Cerdagne et Haut-Conflent ; et sauf à gravir de hauts sommets (Cambre d’AzePuigmal par exemples) ; la plupart des randonnées consistent à aller de villages en villages. Parce que ma sœur que je n’avais plus vu depuis de longs mois venait nous voir ; crise de la Covid oblige ; et qu’elle avait envie de randonner, c’est une balade de ce type que j’avais prévue et même imaginée en ce mardi 16 août 2022.  Après avoir longuement analyser la configuration des terrains et des différents parcours proposés sur le Net ; notamment au départ ; et par le fait même qu’aucun des circuits proposés dans les topo-guides ne me satisfaisaient pleinement, j’avais décidé de concevoir mon propre « tour » et ce afin de ne pas passer 2 fois aux mêmes endroits.  C’est ainsi qu’est né ce « Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de La Perche ». Alors certes, ce circuit pédestre parcourt des chemins très souvent empruntés mais tel que je le présente ici ;  et sauf erreur de ma part ; je n’ai trouvé personne d’autre le proposant sur le Net. Il a donc ce petit aspect original qui je l’espère plaira au plus grand nombre. Si le titre est également original, c’est parce qu’il me paraissait compliqué d’y mettre tous les noms des villages traversés que sont « La Perche, Saint-Pierre-dels-ForcatsPlanès et La Cabanasse ». Je pourrais même y rajouter le minuscule hameau de La Cassanya. Finalement et par le fait même que le départ se situait au col de la Perche, frontière séculaire entre le Conflent et  la Cerdagne, il me paraissait plus logique d’évoquer les « voies romaines » puisqu’ici c’est une petite partie de ces ancestrales voies-là que nous allions cheminer au cours de cette journée. Oui, selon les historiens, et même si les Romains avaient été précédés d’autres peuplades, ils étaient bien les inventeurs de cette Via Confluentana et de cette Strata Cerdana (ou Ceretana) auxquelles je pense ici et que nous allions sans doute en partie parcourir. Et sans doute, y-avait-il une voie de moindre importance remontant le Capcir par la Vallée de l’Aude, le blason actuel mais très ancien de La Cabanasse en forme de « Y » et que l’on nomme pairle semble l’évoquer.  Au titre de preuve, Saint-Pierre-dels-Forcats est en Cerdagne alors que Planès qui se trouve seulement 2 à 3km plus loin et plus à l’est est déjà en Conflent. Idem pour la commune de Mont-Louis, qui elle, est au carrefour des 3 régions et que mon tracé va frôler à moins de 500m. Oui, ce titre me paraissait logique et donc approprié. Il est 9h15 quand sur un vaste parking terreux nous rangeons notre voiture au col de la Perche. Déjà beaucoup de voitures mais les emplacements libres sont encore nombreux. Le temps de nous équiper convenablement et nous ignorons tous les panonceaux de randonnées (G.R.10 et GRP Tour de Cerdagne) qui sont là.  Oui,  nous voilà déjà sur la D.33, le but étant d’aller chercher un chemin qui a pour nom « Cami del Bosquet » se trouvant sur la gauche 650m plus loin. Ce chemin doit d’abord nous amener à Saint-Pierres-dels-Forcats puis nous poursuivrons vers Planès par le G.R.10 avant de continuer vers la gare SNCF de la commune par un chemin PR.9 qui a pour nom générique le Tour des Villages. Ce dernier doit nous entraîner vers La Cassanya (La Cassagne) puis vers La Cabanasse puis nous terminerons à La Perche par le G.R.10. Voilà le programme ! Alors autant l’avouer, nous étions trois et tous les trois nous avons été ravis de ce parcours. Or mis un peu de pluie sur la fin, il a fait beau et tout s’est merveilleusement passé. Les décors sont très variés et quand on regarde les paysages, on  a très souvent un sentiment d’amplitude. Certes les hautes montagnes sont proches mais suffisamment lointaines pour contribuer à cette perception. Les panoramas, eux,  sont très souvent aériens et notamment sur cette partie de la Vallée de la Têt où il y a le magnifique Pont Gisclard sur lequel circule le Petit Train Jaune. N’oublions pas les différents villages et leurs patrimoines religieux, le plus souvent romans, car si ces chemins ont une origine romaine reconnue, n’oublions pas qu’au fil du temps ils sont devenus la Via Romànica ou Voie romane. Au Moyen-Âge, via le Conflent et la Cerdagne, cette voie partait du Roussillon et notamment de Perpignan  jusqu’au comté d’Urgell. Dans tous ces édifices religieux qui voyaient le jour, les architectes, bâtisseurs, tailleurs de pierre,  sculpteurs, créateurs, peintres-verriers, orfèvres et autres compagnons artistes pouvaient donner la pleine mesure de leur savoir et de leur talent. Malgré un grand nombre d’édifices restaurés, certaines de leurs œuvres sont encore bien visibles. Il faut simplement regretté que ces édifices soient le plus souvent fermés.  Quant à moi, je me suis vraiment régalé car il y avait une jolie flore et quelques oiseaux et papillons à recenser et à photographier. Oui, ce fut une belle journée pour nous trois ! Un seul petit regret peut-être, celui d’avoir souvent jouer à cache-cache avec le Petit Train Jaune, le petit « Canari » prenant plaisir à ne pas être au bon endroit au bon moment, c’est-à-dire suffisamment à découvert pour en garder quelques jolies photos. Cette randonnée a été longue de 12,8km pour des montées cumulées de 630m et un dénivelé de 301m, le point le plus étant situé à 1.311 m au pont sur la Têt et le plus haut à 1.612m au lieu-dit « Els Pastorals » juste avant d’arriver à Saint-Pierre-dels-Forcats. Cartes IGN 2249 ET Font-Romeu – Capcir et 2250 ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche Top25.

Partager cet article
Repost0

N'oubliez pas......les millions !

Publié le par gibirando

 

N'oubliez pas......les millions !


 

A la télévision, mon épouse regarde parfois cette émission de Nagui qui s’intitule « N’oubliez pas les paroles ». Alors bien sûr, même si je n’aime pas cette émission, je respecte ses choix télévisuels. Quand je regarde du foot, j’ai conscience que les miens ne sont sans doute pas mieux et peut-être même pires !  Si j’en crois ce que j’en lis sur Wikipédia, c’est ce que l’on appelle une émission « culte »  puisqu’elle a commencé en 2007 et perdure depuis,  soit déjà 16 ans.  Toujours dans cette encyclopédie, il est indiqué qu’elle est l’adaptation d’une émission américaine qui s’ intitulait « Don’t Forget the Lyrics ! » et qui là-bas n’a duré qu’un peu moins de 4 ans. Son but ? Se souvenir de paroles de chansons et gagner de l’argent. Enfin quand je dis de l’argent, il n’y a pas que le micro qui soit en argent, car ici c’est plutôt des sommes folles puisque chaque soir c’est 40.000 euros que les candidats peuvent être amenés à gagner. Ils les gagnent parfois.  Un jeu d’argent quoi ou connaître quelques chansons peut en terme de tarif se comparer à quelques buts marqués par Mbappé ou Messi ! Choquant quoi ! Indécent même !

Alors si j’écris cette rubrique, c’est parce que je n’aime pas cette émission et que j’ai envie d’écrire pourquoi. Attention, je ne dis pas que c’est la pire, loin s’en faut, mais sous ces faux-airs d’émission sage, ludique, doucereuse, culturelle et parfois carrément larmoyante (car gagner des millions d'euros c’est comme éplucher des oignons ça fait souvent pleurer ! ), elle rassemble à elle seule tout ce qui m’horripile de la télévision et méprise de la société dans laquelle nous vivons. Attention, je précise aussi que ce n’est pas pour autant que je n’aime pas certaines chansons et chanteurs. Là, n’est pas le problème.

Mais je retrouve dans cette émission ( mais il y en a bien d’autres !), l’abêtissement inéluctable de l'humain que le philosophe allemand Günther Anders redoutait déjà en 1956 dans une de ses réflexions prémonitoires. C’est une amie qui m’a envoyé et rappelé ce texte il y a quelques jours. Qu’écrivait-il ? : « On diffusera massivement, via la télévision, des divertissements abrutissants, flattant toujours l’émotionnel, l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon avec un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de s'interroger, penser, réfléchir…..Comme anesthésiant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité, de la consommation deviennent le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté.» Alors certes ce philosophe a toujours été réputé pour ses exagérations, mais force est de reconnaître que c’est malheureusement la société que l’on connaît désormais ! Internet étant venu s'ajouter à la télévision pour amplifier ce phénomène ! 

D’abord, il suffit de regarder cette émission pour constater qu’elle est réglée comme du « papier à musique » et cette expression que j’emploie à raison est faible. Ainsi, chaque soir, comme un bourrage de crâne qu’il connaît et répète par cœur, Nagui emploie toujours les mêmes mots, je pourrais presque dire toujours le même refrain, la même sérénade, la même rengaine. Après sa litanie répétitive concernant les différents gains possibles de 1.000 à 20.000 euros, tous les participants à l’émission crient  « VINGT MILLE » comme si la somme en question les concernait tous !  Idem quand il s’agit d’hurler « N’oubliez pas ……LES PAROLES ! ». Idem par exemple, quand  c’est à la publicité de passer ; car l’émission n’existe que grâce à cela ;  Nagui crie « ÇA ! » et  à cet instant précis tout le monde reprend en cœur le fameux pronom démonstratif, son index se transformant en une baguette magique auprès d’un auditoire docile car bien dompté. Oui, s’il y a bien un seul « maestro » dans cette émission, c’est bien Nagui ! Son auditoire ? Quelques jeunes gens assis sur une estrade tels des perroquets dans une cage dont la seule raison d’être là (or mis peut-être une petite enveloppe !) est la même que celle du cerveau des volatiles, à savoir répéter bêtement puis se balancer et se trémousser aux sons de quelques paroles sans grande cohérence le plus souvent voire carrément débiles quelquefois. Car, il ne faut pas se leurrer, toutes les chansons françaises n’ont pas été écrites par Brel, Ferrat, Brassens, FerréTrenet, Cabrel voire par Pierre DelanoëJean-Loup Dabadie ou Louis Amade. Non, toutes les chansons sont « bonnes » à passer dans cette émission, de la pire à la plus aboutie. C’est ainsi mais « N’oubliez pas les paroles » n’est pas une émission spécialement culturelle ou alors il faudrait remplacer les paroles des chansons par quelques vers de nos plus célèbres poètes que sont HugoRimbaud ou Du Bellay par exemple. Alors certes, l’Audimat tomberait et il n’y aurait pas 3 millions de téléspectateurs devant leur écran tous les soirs mais à la longue toute la société française ; et la jeunesse en particulier ;  y gagnerait probablement en intellect ! Mais comme aurait dit La Palice si le but n’est pas là c’est bien qu’il est ailleurs. Gagner de l’audimat, c’est gagner du fric et peu importe si l’émission est un matraquage stéréotypé, déficient intellectuellement, indécent en terme d’argent à gagner et avilissant à mon goût.

Alors si je ne disconviens  pas qu’il faut de la mémoire pour gagner beaucoup d’argent ; mais c’est souvent le cas (voir la liste de tous les gagnants ayant gagné plus de 100.000 euros sur Wikipédia) ; comme le dit si bien Nagui chaque soir, une chanson c’est quoi ? 200 ou 300 mots à connaître par cœur ? Oui, c’est ça ! C’est-à-dire qu’une personne comme Margaux qui a gagné 530.000 euros en 59 victoires, elle a peut-être su chanter 10.000 à 15.000 mots maximum pour en arriver là, soit peut être une moyenne de 35 à 40 euros le mot. C’est le tarif fourchette très élevée d’une heure d’une femme de ménage qui elle travaillera toute sa vie sans pour autant arriver à gagner ce que Margaux a gagné en l’espace de 2 mois ! « Tant mieux pour Margaux et tant pis pour les femmes de ménage, elles n'ont qu’à apprendre des chansons par cœur »  diront certains. Pas si facile que ça le raisonnement !

Quand j’entends Nagui dire à un candidat « le travail paye », je ne partage pas son avis et en tous cas pas ici le mot «travail». Depuis que dans ma jeunesse  j’ai  lu « Germinal » de Zola, j’ai toujours pensé que la vraie définition  du mot « travail », c’était au pire d’aller au charbon et au minimum de se lever chaque matin avec la volonté d’aller bosser, de créer, d’enseigner ou de produire quelque chose comme le Larousse le laisse entendre dans sa définition . En tous cas, c’est ce que mes parents m’ont appris, c’est ce que j'ai fait pendant 40 années et c’est ce que j’ai essayé d’inculquer à mes deux enfants.  Apprendre 5, 6, 7 à 8 centaines de chansons par cœur, n’est-ce pas plutôt un plaisir ? Un agréable divertissement ? Un passe-temps ? Une récréation ? Un amusement ? Un amusement où certaines personnes à la « mémoire absolue » ou presque ont cru bon de s’engouffrer pour gagner beaucoup d’argent en un minimum de temps. Je les comprends et n’ai rien contre eux que ça soit clair. Et oui avoir « une mémoire absolue » n’est pas donné à tout le monde. Les scientifiques rajouteraient qu’il y a peu de personnes qui ont une mémoire eidétique. Certains ont tellement compris qu’ils avaient découvert un filon qu’ils ont changé de métier comme Hervé ou Margaux, préférant  le milieu du spectacle à leurs premières orientations, pourtant à priori  très enrichissantes. Ce qui tendrait à prouver qu'après être passé à la TV, leur façon d'appréhender le travail, la société, la vie quoi, a changé, confirmant ainsi cette euphorie et cet émotionnel qu'évoque Günther Anders

Alors les plus grands gagnants sont devenus des « maestros ». Ils se produisent sur scène et donnent des concerts dans les plus grandes salles d’Europe comme les Zénith par exemple. Ma  crainte, au regard de l’ampleur que prend cette émission ne plus en plus « monopolisante » le soir à 21 heures,  c’est que bientôt cette définition du mot « maestro » entre dans les dictionnaires comme « gagnant du jeu N’oubliez pas les paroles », donnant ainsi une même résonance que celle attribuée aux plus éminents compositeurs classiques et aux plus grands chefs d’orchestre de notre planète et de notre Histoire.

Oui, outre le fait qu’elle est trop récurrente, qu’il y ait trop de publicités (mais malheureusement la TV ce n'est plus que ça aujourd’hui !)  voilà pourquoi je n’aime pas cette émission.

Même si j’évite de la regarder, il m’arrive de l’entendre quand mon épouse la regarde et quand je sais que parfois les gains vont à des associations caritatives, je me dis que c’est pas mal et que ça compense un tout petit peu tous ses défauts.  On pourrait faire des jeux plus culturels et donner également les gains à des associations reconnues d'intérêt général. Mais non, le pli de l'abrutissement des masses est pris et il semble que ça soit trop tard pour que cette machine folle qu'est souvent la télévision fasse marche arrière.  Quand je la regarde, ce qui m'arrive, je la subis moi aussi !

Euh…….J’espère que je n’ai rien oublié ?

Partager cet article
Repost0

Le Sentier du Baron et le Tambour de Sahorre depuis Sahorre.

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de plusieurs musiques du compositeur James Horner extraites de la bande originale du film "Légendes d'automne" (Legends of the Fall) d'Edward Zwick avec Brad Pitt, Anthony HopkinsAidan Quinn et Julia Ormond et tiré d'un livre de nouvelles de Jim Harrison. Ces musiques ont pour titre : "The Ludlows", "Off The War", "Alfred Moves To Helena""The Wedding" et "Goodbyes".

Le Sentier du Baron et le Tambour de Sahorre depuis Sahorre.

Le Sentier du Baron et le Tambour de Sahorre depuis Sahorre. 

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran

 


 

C’est un peu par hasard que j’ai découvert ce « Sentier du Baron au départ de Sahorre ». Un ami m’avait envoyé le tracé d’une autre randonnée beaucoup plus longue et beaucoup plus difficile mais au cours de laquelle la découverte du « fameux » Tambour de Sahorre restait possible. C’est donc par le biais de ce lieu insolite que j’ai découvert ce « Sentier du Baron » sur le Net. Avec un itinéraire très  bien expliqué, la distance et la difficulté paraissaient nous convenir à merveilles mais surtout le titre de cette balade intriguait le curieux d’Histoire et d’histoires que j’étais. En ce 10 août 2022, il est 9h45 quand nous rangeons notre voiture sur le parking de la mairie de Sahorre. Le temps de nous chausser convenablement et d’ harnacher nos sacs à dos et nous voilà déjà entrain de relire les informations du topo-guide que j’ai pris soin d’imprimer. Elles tiennent sur une feuille A4. Elles mentionnent de nous diriger vers le pont enjambant la rivière Rotjà. Là, sur la droite du pont, la suite est simple car parfaitement indiquée :  « Sentier du Baron -Thorrent – col de Fins ». Dans l’immédiat , le sentier est unique et il est donc impossible de se tromper. D’emblée les découvertes sont nombreuses et mon appareil-photo entre pleinement en action. Ces premiers clichés sont des citations, des présages que de sages et écologistes citoyens ont écrit sur des ardoises, ardoises qu’ils ont pris soin d’accrocher devant la façade de leur maisonnette. Un peu plus haut, le sentier s’élargit et quelques suspensions en bois flotté pendent aux branches de quelques arbres, démontrant si nécessaire que les gens du cru ont un goût prononcé pour les arts créatifs. Peu après, c’est l’église Saint-Etienne qui apparaît. Son chevet à abside demi-circulaire  et son clocher sont superbes avec quelques sculptures et de jolies ouvertures bien décorées. Ouverte, je ne peux m’empêcher d’aller la visiter malgré son intérieur dans un état bien avancé de décrépitude, ses extérieurs ne laissant peu augurer de tels problèmes. Malgré cela, rien ne semble avoir bougé et assez paradoxalement, elle conserve un grand nombre de statuettes, d’objets religieux, un bénitier, une chaire ainsi qu’un imposant lustre en verre blanc sans compter le mobilier. Depuis son porche, on aperçoit Sahorre en contrebas mais surtout un petit cimetière où quelques croix émergent au-dessus des hautes herbes. C’est ces herbes folles qui empêchent Dany de me suivre et non pas les croix du cimetière. Marcher dans l’herbe sans savoir où elle met les pieds, elle  n’aime pas ça. Elle a bien fait de ne pas me suivre car de nombreuses ronces s’égayent en rampant m’obligeant à des sauts d’obstacles imprévus pour éviter les griffures.  Jusqu’à Thorrent rien de vraiment notable,  or mis quelques vieux vestiges de l’exploitation du fer et des « électro hyper sensibles » habitant dans le secteur et préférant qu’on éteigne nos portables. Ils le font savoir à l’aide d’une pancarte que seul un aveugle ne pourrait pas voir. Du fait de cette monotonie, je me tourne vers la Nature car elle offre à mon appareil-photo quelques fleurs, papillons et de rares passereaux difficiles à immortaliser. Ces derniers sont le plus souvent des mésanges. L’arrivée à Thorrent s’effectue dans un silence de cathédrale et au milieu de vergers amplement chargés de fruits. Soudain, le silence laisse la place aux vociférations de deux chiens courant vers nous. Au fil de leur progression, leurs vociférations se transformant en de gais jappements, on comprend immédiatement qu’ils sont sans agressivité, le balancement ultra rapide de leurs queues étant une façon supplémentaire de nous montrer leur bonhomie. Nous leur rendons la pareille sous la forme de caresses dont ils ne semblent pas se lasser. Leur dose de câlins acquise, ils regagnent leurs pénates. Le silence est revenu. La statuette d’un bouddha semble vouloir confirmer cette paix intime régnant dans le hameau. Peu après, je me dis que c’est un vrai bonheur de trouver la chapelle Sainte-Croix ouverte. Son intérieur est pourtant d’une étonnante humilité. Pourtant, je me dis qu’après des dizaines de randonnées où tous les édifices religieux étaient constamment fermés, c’est presque « miraculeux » d’en trouver deux ouverts coup sur coup ! Saint-Etienne et Sainte-Croix, il faut remercier les élus de Sahorre et de Thorrent de ces belles initiatives. Dans cette dernière, il faut quand même y noter la présence d’une très belle Vierge à l’enfant en bois polychromé doré datant du 14eme ou 15eme siècle et des explications de restauration qui vont avec.  Enfin, il y a surtout cette pierre tombale dédiée à notre « fameux » baron ayant donné son titre de noblesse au sentier présentement réalisé. On peut y lire « Ici repose Jn (Jean) Aymar de Satgé (*), baron de Thoren, Seignr  (seigneur) Ht (haut) justicier d’Huytesa (lire Aytua) Py et Mantet décédé en son château le 31 juillet 1764 ». Après cette enrichissante visite, le sentier s’élève en laissant sur la droite une dernière maison. Sur la gauche, mais plutôt derrière nous,  le Massif du Tres Estelles esquisse ses premiers contreforts boisés. Ce pic des Tres Estelles, j’évite toujours de l’évoquer à Dany quand nous marchons, tant notre égarement de 2004 dans ce coin de montagne est encore un « cauchemar » gravé dans nos têtes. Un peu plus haut, un collet est atteint offrant une ample fenêtre sur le vallon constitué par le Correc de Lassada mais aussi vers Fuilla, ses veïnats et les petites « serres » environnantes. Le Massif du Coronat barre l’horizon. A partir d’ici la flore se fait plus diversifiée et de ce fait les papillons aussi. Un porche barricadé, mais estampillé 1909, indique le proche présence du château du « fameux » Baron mais une végétation exubérante m’oblige à louvoyer et faire preuve de malices pour parvenir à en figer une seule photo de son vieux donjon crénelé. Peu après la D.27 puis le col de Fins sont atteints. Son aire de pique-nique avec bancs et tables tombe à point nommé car pour Dany et moi  l’heure du déjeuner vient de sonner dans nos estomacs respectifs. Notre arrivée est simultanée avec celle de deux cavaliers et de leurs jolies montures sauf qu’eux auront la chance de « plateaux repas » directement amenés par pickup par un palefrenier. Après cet agréable entracte et le pique-nique terminé, il suffit de traverser la route pour continuer notre circuit. Le chemin s’élève en douceur et devient piste au sein d’une belle forêt de hauts conifères. Alors que depuis quelques semaines des mégafeux dévastent la forêt des Landes de Gascogne, avec Dany on ne peut s’empêcher de penser à cette éventualité. « Essayons de penser et de parler d’autre chose » lui dis-je. Une vue limitée d’Escaro,  la vision d’une petite caverne en forme de géode, mais sans cristaux,  puis celle d’une barrière étonnamment mentionnée « propriété privée » au sein même de la forêt finissent par nous faire oublier les incendies. Peu après, plusieurs panneaux mentionnant la proximité du fameux Tambour de Sahorre soulèvent un autre dilemme. « On y va ? » « On n’y va pas ? ». Un panneau mentionnant 40 minutes aller et retour rebute totalement Dany. « Vas-y tout seul, j’ai un peu mal aux hanches ! » me dit-elle. Et me voilà parti laissant Dany toute seule dans cette immense forêt mais n’oubliant pas de rajouter « ne bouges surtout pas ! ». Finalement et sans me presser,  il ne me faut que 20 minutes pour faire cet aller-retour, sachant que je n’ai pas trouvé immédiatement les barrières de rondins qui encadrent la fin du sentier y menant, un dernier panonceau directionnel n’étant pas selon moi idéalement placé ou bien a-t-il été déplacé ? Ce gros tonneau de bois appelé "tambour" n’était ni plus ni moins que le touret d’un treuil où un câble d’acier tractant des wagonnets de minerais de fer venait s’enrouler ou se dérouler selon les besoins. Je reconnais tout de même qu’un magnifique effort de restauration a été fait car l’ensemble avec son petit appentis adjacent a belle allure. Si à l’instant de cette découverte, l’exploitation du fer était bien dans ma tête, cette dernière n’avait pas oublié ma passion pour les oiseaux. C’est ainsi que par la fenêtre du petit local, il ne m’a fallu que 5  minutes pour photographier un pic épeiche et une sittelle-torchepot. Autant dire que ces photos-là étaient aussi chanceuses qu’inespérées. C’est donc vraiment ravi que je suis revenu vers Dany que j’ai vite retrouvée car elle avait déjà fait un petit bout du chemin dans ma direction. La suite du Sentier du Baron toujours bien balisée est simple, une bonne et large piste redescend vers Thorrent. Là, on retrouve le parcours pris à l'aller et ce, jusqu'à l'arrivée à Sahorre. Si au départ, j’ai eu la crainte qu’elle soit monotone, une incroyable variété de papillons ; très nombreux dans ce secteur ; et bien sûr les 2 églises ouvertes, sont venue annuler cette appréhension. Plus bas, le château de Thorrent (écrit Toren) étant désormais une ferme avec point de vente (Réseau Bienvenue à la ferme), nous n’avons pas hésité à nous en approcher. Non pas pour acheter car rien ne semblait fonctionner et de surcroît il n’y avait personne,  mais pour avoir un joli aperçu de ce bel édifice historique dont un pupitre (en partie effacé) nous raconte l’Histoire remontant à l’an 900. Les retrouvailles avec le hameau de Thorrent coïncidant avec quelques gouttes de pluie, nous avons été contraints de presser le pas et moi d’enfermer mon appareil-photo au fond de mon sac à dos. Par bonheur,  la pluie s’est arrêtée juste avant l’église Saint-Etienne me permettant ainsi de terminer le reportage de cette charmante balade. Quelques oiseaux, des fleurs et très nombreux papillons sont venus enjoliver ce superbe parcours en grande partie forestier. Il a été long de 8,9km, aller et retour au Tambour inclus, pour des montées cumulées de 710m et  un dénivelé de 457m, le point le plus bas étant Sahorre à 674m d’altitude et le plus haut au tambour à 1.131m. Carte IGN 2349ET Massif du Canigou Top25.

 

 

 

(*) Jean Aymar de Satgé : On trouve un site personnel de généalogie l’évoquant et indiquant qu’il a été marié à une Lacroix Rose et qu’il a eu d’elle 2 fils prénommés Dominique et Jean-Cyr, enfants auprès desquels il a laissé respectivement ses seigneuries de Huytésa (Aytua) et Thoren (Thorrent). Pour en savoir plus, il m’a fallu chercher sur le Net et là on trouve surtout des informations sur le remarquable site de Jean Rigoli consacré à l’Histoire de Mantet (dont les Satgé ont été également les seigneurs) ainsi que quelques bribes de sa vie sur le livre « Monographie de Sahorre » de René Alquier. Dans ces textes-là ainsi que sur le site Geneanet, on le trouve le plus souvent prénommé Jean-Jacques et non pas Jean Aymar. Pourtant, il s’agit apparemment de la même personne. Toutefois, et malgré une généalogie plutôt riche et fournie, il semble que ce soit son petit-fils Cosme Thomas Bonaventure de Satgé, baron de Thoren qui ait laissé le plus de souvenirs dans l’Histoire de cette famille roussillonnaise. Extrait des Biographies Roussillonnaises de J. Capeille, sa vie rocambolesque car mouvementée nous est également contée dans le site Geneanet. N’hésitez pas à suivre les liens en cliquant dessus pour en savoir plus.

Partager cet article
Repost0

Voyage à la Martinique

Publié le par gibirando

Ce long diaporama (50mn) est agrémenté d'une douzaine de musiques et chansons succès dans les DOM/TOM. Dans l'ordre d'écoute, elles ont pour titres et interprètes : "Calm Down" par Rema et Selena Gomez, "La Grev Barè Mwen" et "Monté la Riviè" par Kali, "Tombolo" par Kalash, "Sur mon île en Martinique" par Sino, "Lésé Kadriy Maché" par Ban'biyo, "Pa Fè Mwen La Penn" par Eric Virgal et Katherine Parize, "Ziggy" par Taxi-Kolor"Kolé Séré" par Philippe Lavil et Jocelyne Béroard, "Dansé Bigin" par René Beauregard et son orchestre New Mélomane, "Excitez ou" par Les Léopards de Saint-Pierre et "Tout Doucement" par MikL


 

Voilà déjà quelques années que nous voulions nous offrir un beau voyage. Lointain de préférence. Puis la Covid nous est tombée dessus et le projet a été reporté dans l’attente de jours meilleurs. Courant 2022, ces jours meilleurs se sont fait jour et en octobre nous avons décidé de concrétiser ce projet. Notre choix s’est porté sur la Martinique, région que nous ne connaissions absolument pas et pour laquelle nous n’avions aucun préjugé. Notre fille et notre gendre y étaient allés et leurs avis avaient été très bons, ce qui bien évidemment a quelque peu influencé notre décision.

Ce voyage de 10 jours a donc eu lieu du 22 au 31 janvier 2023 et tout c’est formidablement passé. Nous avions réservé en demi-pension dans le centre Pierre & Vacances situé à Sainte-Luce et avions fait le choix de louer une voiture pendant toute cette période et ce afin d’avoir un maximum de libertés.

Alors autant l’avouer, nous nous sommes régalés. Dany parce que pour elle se fut de vraies vacances, sans aucun souci domestique et avec des visites et découvertes comme elle aime quasiment chaque jour,  et pour moi parce que la Martinique foisonne de cette Nature que j’apprécie de plus en plus en vieillissant. Une Nature si proche où ma curiosité, ma passion pour la photo et ma soif d'apprendre pouvaient s’exercer et donc se satisfairent quasi constamment et cela quelque soit les lieux où nous allions. Ajoutons que les Martiniquais sont très accueillants et que de surcroît nous avons eu la chance de rencontres amicales fort délicieuses car sympathiques et donc attachantes et je pense ne rien avoir oublier d'essentiel. 

Alors quand l’idée m’est venue de faire une vidéo musicale de toutes mes photos de ces 10 jours ; comme je le fais régulièrement pour mes randonnées ; c’était d’abord dans l’intention de garder de ce voyage un condensé de tous ces moments merveilleux que nous avions vécus. Oui, notre rêve de voyage était devenu réalité et cette vidéo serait la gardienne de nos souvenirs. Oui, cette vidéo resterait personnelle et familiale. Puis au fil de mes réflexions, je me suis dit « Après tout, puisque tu tiens un journal mensuel sur ton blog où tu exposes constamment tes pensées et tes idées personnelles, pourquoi ne pas proposer ce film sur la Martinique à tous ? » «  Il y a probablement des personnes qui comme nous n’ont aucune idée préconçue sur la Martinique mais qui hésitent encore à y aller par manque d’avis et d’informations concrètes ? » « D’autres, qui comme je l’étais, sont ignorants de cette Nature que l’on peut constamment approcher là-bas et peut-être que ce film les décidera ! »

Voilà ce que je me suis dit et j’ai donc pris la décision de faire profiter tout le monde de ce film si « personnel ».

 Bon sinema !

Partager cet article
Repost0

Quelques records français....

Publié le par gibirando

Quelques records français....


 

Le titre de l’article de Mon Journal Mensuel de février 2023 risque de vous surprendre par rapport à son contenu. Quand je parle de records français, je n’ai pas envie de vous parler de records sportifs, ni des 122 ans de Jeanne Calment et encore moins du plus grand nombre de variétés de fromages déposées sur une seule pizza (record 2023 du Guinness Book). Non, ici les records sont moins glorieux, plus terre à terre mais bien réels et j’ai même fait en sorte qu’ils concernent trois préoccupations majeures des français que sont l’emploi, la pouvoir d’achat et l'éducation des enfants :

  • Record de démissions : Ainsi et parce que l’emploi reste la préoccupation première d’une majorité de français, le record le plus surprenant de l’année 2022  n’a-t-il pas été d’apprendre qu’au premier trimestre et avec une pandémie Covid encore bien haute, 523.107 personnes ont démissionné de leur job, job le plus souvent avec un contrat à durée indéterminée (CDI) ? Pour en savoir plus des raisons de ce tsunami de démissions voici un lien qui vous aidera. La France est un pays surprenant !
  • Record du nombre d'élus : Toujours en matière d’emploi, n’est-il pas tout aussi surprenant d’apprendre que la France détient la plus grande concentration d’élus de la planète avec 601.132 soit 1 élu pour 108 habitants en février 2022, record inégalé dont un détail explicatif vous est proposé avec ce lien.
  • Record du nombre de fonctionnaires : Toujours dans le domaine de l’emploi, la France est le pays d'Europe comptant le plus grand nombre de fonctionnaires avec 5.674.000 en février 2023. Alors bien sûr, certaines personnes vous diront que ce n’est pas le nombre total qui compte mais celui par habitants, ce calcul-là faisant de nous un pays parmi les premiers mais pas le premier en Europe il est vrai. Alors certes on peut discutailler les chiffres mais en réalité, ce qui compte vraiment n’est-ce pas que les français soient contents de leurs services publics….. ? Et là malheureusement nous serions les bons derniers de la classe européenne en bien des thèmes que la fonction publique est censé résoudre : santé, sécurité,  justice, éducation, etc…. En novembre 2022, 6 français sur 10 estiment que les services publics fonctionnent mal.....les 4 autres étant sans doute eux-mêmes fonctionnaires, enfin ça c'est moi que le dis !  Voici un  lien explicatif et un  autre lien plus ancien par nombre d’habitants mais qui montrent bien que la France détient le record d'Europe en nombre absolu devant l'Allemagne mais surtout très largement devant les autres pays.
  • Record de fraudes sociales :  Oublions l’emploi et venons à d’autres préoccupations également bien factuelles des français que sont le pouvoir d’achat et l’inflation. Alors que la France est un des pays au monde qui taxe et impose le plus ses citoyens, et qui en même temps est un des pays les plus généreux sur le plan des prestations sociales,  n’est-il pas étonnant de lire que « selon un rapport parlementaire publié en septembre 2019, la fraude sociale s'élèverait dans notre pays entre 13,5 et 45 milliards d'euros par an, soit de 3 à 10 % des prestations. En 2020, Charles Prats, un magistrat spécialisé (voir mon article avec vidéo à son propos) dans les questions de fraudes fiscales et à la sécurité sociale, publie le Cartel des Fraudes. S'appuyant sur une commission d'enquête parlementaire, il avance que le nombre de bénéficiaires de prestations sociales serait supérieur de 5 millions à la population française (73,7 millions de personnes pour une population française de 67 millions d'habitants. Il dénonce ainsi comme aberrant le nombre de cartes Vitale en circulation en regard de la population française, avec un écart de 5 millions de cartes vitale actives en trop » (sources Wikipédia). Quand à la fraude fiscale française, elle est difficilement appréciable mais toutes les estimations se chiffrent en plusieurs milliards d’euros et fait de nous le 3eme pays européen après l’Italie et l’Allemagne. Il suffit de voir les 13,4 milliards de redressements notifiés en 2021 et les 10,7 milliards encaissés cette même année-là au titre de contrôles fiscaux pour comprendre que cette fraude fiscale est une triste réalité. A l’heure où nombre de français ont du mal à boucler leurs fins de mois et où grâce à des ordinateurs hypers puissants on est capable d’aller marcher sur la Lune, d’aller voir Mars et parfois même encore bien plus loin dans l’espace,  j’ai du mal à comprendre qu’un Etat comme la France ; que nos gouvernants glorifient très souvent d’être une « grande puissance mondiale » (29eme, 31eme et 39eme  du PIB par habitant selon les années et les classements ),  ne soit pas capable de savoir à combien s’élèvent toutes ses fraudes, qui fraudent, comment et surtout de mettre fin à des malversations d’une telle ampleur. Ces nombreux milliards seraient bons à prendre dans un pays où l’endettement par habitant bat des records :  43.000 euros par habitant à l’instant où je publie ce billet. Si je vous donne ce chifre, c'est parce que la dette elle-même n'est plus parlante ni pour moi ni pour personne : 3 016 000 000 000 euros, je vous fais grâce de son évolution permanente que vous pouvez suivre grâce à un compteur sur le site de l'association Les Contribuables Associés
  • Records de notre système éducatif : Avec l’éducation de nos enfants, je vous propose une autre préoccupation majeure des français. Et si je vous demande quelle est la place de la France dans le concert mondial au niveau des meilleurs  systèmes éducatifs ? Elle arrive 19eme sur 20. Attention ce n’est pas un 19/20 comme vous le constaterez avec le lien suivant. Quant à l’enseignement des maths et des sciences nous sommes encore plus loin dans les classements comme vous pourrez le constater en cliquant sur ce lien. Enfin, en ce qui concerne le suivi des acquis des élèves, tous les classements (Programme PISA) montrent clairement que la France a du mal à se faire un place au soleil et ce depuis de longues années, les choses n'allant pas en s'améliorant !

 

Allez, des records français peu honorables il y en a bien d’autres mais j’arrête là cet inventaire que même Prévert n’aurait pas aimé car chères lectrices et chers lecteurs, je ne veux pas vous pourrir ce mois de février 2023. Et puis comme le chantait si bien Céline Dion et avant elle Jésus  « les derniers seront les premiers »…..mais alors là pour y parvenir il y a du boulot et il ne s’agit pas de démissionner tous les 4 matins  ! Et puis les records sont faits pour être battus….enfin ici disons plutôt améliorés ce qui serait déjà pas mal.

Vous savez sans doute que j’aime bien les citations et régulièrement je termine Ma Newsletter avec l’une d’entre-elles.

 Alors je fais mienne la citation suivante :

« Nommer quelque chose, c’est commencé à le comprendre »Stephen Baxter, que l’on peut aussi formuler en « nommer un problème, c’est commencer à le résoudre ». Voilà une bonne raison qui m'a fait écrire ce billet. 

Partager cet article
Repost0

Boucle "Minutes Papillons" d'Urbanya à Nohèdes ou le Circuit des Maisons saison 2.

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté d'une musique du duo irlando-norvégien Secret Garden intitulée "Papillon". Il s'agit d'une version longue (extended)

La Boucle "Minutes Papillons" d'Urbanya à Nohèdes ou le Circuit des Maisons saison 2.

La Boucle "Minutes Papillons" d'Urbanya à Nohèdes ou le Circuit des Maisons saison 2.

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

Ce circuit pédestre que je vous propose ici, je l’ai intitulé  « La Boucle "Minutes Papillons" d'Urbanya à Nohèdes ou le Circuit des Maisons saison 2 ». Ce titre est bien évidemment à rapprocher de l’expression bien connue « minute papillon » (*) dont l’origine est incertaine et donc controversée. Vous noterez que j’ai mis volontairement un « S » à « minute » ainsi qu’à « papillon » car l’objectif premier de cette balade était de photographier un maximum de papillons et j’avais donc la certitude ; avant même de démarrer ; d’être contraint d’y consacrer de très longues minutes. Voilà pour l’explication de la première partie du titre. Ce circuit pédestre est né d'un inconvénient et d'une double motivation, inconvénient et motivations intrinsèques étroitement liées entre elles d'ailleurs. En ce dimanche 31 juillet, Dany étant partie pendant 3 jours au zoo de Beauval avec les petits-enfants, je n'ai pas de voiture pour m'échapper d'Urbanya. Voilà pour l'inconvénient. D'un autre côté, il est hors de question que je reste à la maison les bras croisés à attendre son retour et ce d'autant que la météo est annoncée comme très belle. Alors bien sûr, partir randonner depuis ma maison est ma première motivation. La seconde que j'ai un peu honte à divulguer est que cuisiner n'a jamais été mon fort. Je ne sais pas faire grand-chose devant un fourneau. Derrière non plus d'ailleurs ! Alors comment faire quand on se retrouve seul devant le dilemme d'être dans l'impossibilité de se préparer la moindre salade, le moindre panier-repas,  le moindre sandwich et que de surcroît on vit à Urbanya, petit village où il n'y a aucun commerce alimentaire pouvant palier à ce tracas ? Oui, je n’ai pas de pain pour faire un sandwich quand à faire une salade, encore aurait-il fallu que j’y réfléchisse avant ! Oui, comment faire ? Aller au restaurant ? Pourquoi pas après tout ? Mais il y a une triple condition : que la randonnée envisagée m'amène vers un restaurant et que ce dernier soit ouvert et enfin qu'il accepte ma venue. Or ici, quand on est à Urbanya, la seule solution est d'aller au restaurant de Nohèdes et que ce dernier soit ouvert. C'est le plus proche, le seul présent des deux vallées contiguës et l'an dernier j'avais fait de cette excursion au bistrot Cal Guillem un reportage intitulé «  le Circuit des Maisons  ». Voilà pour l’explication du sous-titre « le Circuit des Maisons saison 2 ».  Il est 8h30 du matin quand j'appelle le restaurant Cal Guillem pour réserver. Une homme très gentil me répond en disant qu'il accepte ma réservation mais si j'accepte de manger une pizza exclusivement. Il me précise qu’il ne fera que ça ce midi. J'accepte. Il rajoute que Guillem est parti faire la saison en Corse, qu'il est son père, qu’il se retrouve seul à gérer le resto et qu'il n'est pas certain qu'il pourra continuer ainsi tout l'été. Comprenant aisément les difficultés qu'il m'énumère, j'acquiesce à toutes ses demandes, le rassurant sur mon côté peu exigeant. Je lui précise simplement que je viens à pieds depuis Urbanya et que je serais chez lui entre 12h et 12h30. Il accepte me précisant qu'il attend un petit groupe mais qu'étant tout seul, je ne suis pas un problème. « Arrivez quand vous voulez » me dit-il. Cette  latitude très souple m’arrange. Elle m’arrange d’autant plus qu’outre le plaisir de flâner, l’objectif de photographier un maximum de papillons que je me suis fixé peut parfois nécessiter des délais conséquents car aléatoires. Si c’est probablement la meilleure saison, car aux papillons les plus classiques viennent s’ajouter les Satyrinae nettement plus saisonniers et dont les périodes d’apparitions sont souvent très limitées pour certains d’entre eux, les lépidoptères sont des animaux qui bougent et de ce fait, les photographier correctement reste une activité plus qu’hasardeuse. Certes je photographie régulièrement des papillons au cours de mes randonnées mais cet objectif-là d’en photographier le plus possible est tout de même très nouveau. Il va me falloir une concentration plus importante qu’à l’accoutumé et surtout être attentif à des petites choses comme observer certains végétaux même s’ils ne sont pas fleuris. Mais cette idée me rend heureux car elle me permet de marcher autrement qu’avec le seul plaisir d’aller déjeuner au restaurant Cal Guillem. Il est 9h20 quand je quitte la maison non sans avoir au préalable tout prévu pour nos 3 chats : croquettes, eau, litière propre et surtout ouverture de la chatière afin qu’ils soient libres d’aller et venir. Si les 2 chats de ma fille que sont Kiwwie et Sissi dorment encore, mon chat Flip lui a bien compris que j’allais partir. Il vient se frotter dans mes jambes et me regarde me préparer avec des yeux ronds et perçants. Je démarre à peine mais déjà une couleuvre à échelons et un lézard vert me surprennent dans la descente du chemin de Sarrat menant au bas du village. Si la couleuvre file et disparaît rapidement entre les pierres du chemin, le lézard vert est immobile et n'a pas l’air en forme. Je me dis qu’un prédateur ; probablement un chat ; a dû jouer avec lui puis l’a abandonné là à son sort. Il se laisse attraper mais gigote dans main et je me dis qu’il a encore quelques signes de vie plutôt encourageants. Sans doute a-t-il été fortement apeuré préférant faire le mort ?  Je l’emmène vers les vieilles ruines se trouvant derrière ma maison en me disant que là il sera plus en sécurité. Je redémarre seulement arrêté par quelques papillons déjà très matinaux et par des passereaux que sont les moineaux, les merles, les rougequeues noirs et les gobe-mouches, tous plutôt communs ici à  cette période de l’année. Malgré cette belle présence, je n'arrive pas à les photographier car ce matin ils ne tiennent pas en place. A ces derniers, viennent s’ajouter des  passereaux qui se déplacent en groupe depuis quelques jours et  que j’ai un mal fou à identifier. En ce moment, je les vois régulièrement autour de ma maison soit sur le figuier ou le buis soit entrain de picorer les abords du chemin car c’est là que toutes sortes de graines se rassemblent et notamment celles des amarantes et des pariétaires apparemment les plus nombreuses. Dans certains coins du chemin, feuilles et graines forment de petits polochons où de nombreux oiseaux granivores viennent se  vautrer et se goinfrer. Arrivant à photographier un spécimen près de l’église, je me mets en quête de chercher de quel oiseau il s’agit sur diverses applications de mon smartphone (Seek, Lens, etc….). Le mot « Linotte » revenant régulièrement, je finis par comprendre que ces oiseaux que j’aperçois sont tout simplement des Linottes mélodieuses. Si le plumage des mâles est souvent d’un beau rouge vif en période nuptiale, ici la plupart des oiseaux observés sont soit de juvéniles soit des adultes dans une période où leur plumage est déjà changeant et plutôt terne car grisâtre. On appelle cela le plumage éclipse. Finalement et malgré la satisfaction d’avoir identifié ces passereaux, je prends conscience qu’il faut que j’avance et surtout que je me suis fixé comme objectif de photographier les papillons en priorité. Mais avec mon appareil-photo autour du cou, c’est plus fort que moi, il faut que les clichés naturalistes et paysagers se succèdent. Avancer mais ne rien oublier de la Nature pour mon reportage me paraît toujours aussi important. Dès le départ de la piste DFCI CO60 montant vers le lieu-dit La Devèse, les papillons se font nombreux. Je n’ai aucune difficulté pour figer la plupart des espèces présentes. Comme les papillons sont souvent les mêmes, je me contente de 3 ou 4 clichés, ailes ouvertes ou fermées et arrête de photographier cette espèce-là. Ici, sur ce versant ubac du vallon, la végétation n’a pas encore totalement souffert de la sécheresse et quelques petits buissons encore bien verts me permettent de photographier quelques « géomètres nocturnes ». Au lieu-dit la Devèse, je bascule dans le vallon du Correc de la Coma et là débutent d’autres biotopes à la fois plus verdoyants au début puis plus boisés ensuite. Qui dit d’autres biotopes dit d’autres papillons ou bien pas de papillons du tout. Quand ce dernier cas se présente, notamment dans la sombre pessière, j’en profite pour allonger mes pas. Il me faut atteindre le col de Marsac pour retrouver le nombre de lépidoptères que j’escomptais et notamment des Mélitées et des Satyrinae. Tous ces papillons-là vont être bien présents sur ce sentier en balcon menant vers Nohèdes avec parfois de belles surprises comme un Chevron blanc et une Mélitée des Linaires, papillons plutôt rares par ici. Mais l’attraction de cette partie du parcours reste un magnifique Morio. Depuis 12 ans que je viens à Urbanya, c’est seulement le quatrième que j’aperçois dans ces montagnes, mais surtout le premier que je réussis à photographier très correctement. Quand à 12h15, j’entre dans Nohèdes et bien qu’ignorant le nombre exact de lépidoptères photographiés, je suis déjà bien enchanté de mon recensement. Au restaurant Cal Guillem, étant le premier client, je suis accueilli cordialement par Bernard. Comme de nouveau il évoque le départ de son fils Guillem en Corse pour la saison et qu’il semble un peu inquiet de cette situation qu’il ne pourra sans doute pas assuré tout l’été, je le mets immédiatement à l’aise en lui rappelant que c’est moi qui l’ai appelé ce matin depuis Urbanya pour réserver une table. Je lui confirme que je suis seul et disposé à déjeuner d’une pizza. Il paraît soulagé et m’installe à une table sur la terrasse ombragée. Avec ses lunettes rondes posées sur son  nez et son côté un peu précautionneux de prime abord, il me rappelle étrangement Dustin Hoffman dans le film « Papillon » jouant le rôle du timide faussaire Louis Delga  à côté de Steve McQueen qui lui tient le rôle d’Henri Charrière, le forte-tête prêt-à-tout. Enfin, quand la pizza « royale » arrive, force est d’admettre que la comparaison avec le faussaire marseillais s’arrête là. Ici, pas de fausse-note, la pizza est un vrai régal avec une pâte blanche un peu épaisse mais à la fois cuite à point et un peu croustillante. C’est comme ça que j’aime les pizzas ! Quant à la garniture, si ma légendaire gourmandise me l’autorisait, je pourrais presque qu’il y en a de trop ! Mais non, la pizza du gentil Bernard est parfaite et la bière blonde pression qui l’accompagne ne l’est pas moins. C’est à cet instant qu’un groupe de jeunes gens arrive accompagné d’un guide de la réserve naturelle. Aussitôt un brouhaha ambiant se met en place. Ayant un mal fou à suivre la moindre conversation, je finis par déconnecter pour m’enfoncer dans ma bulle « naturaliste ». Elle se présente sous les traits du petit écran de mon appareil-photo sur lequel je me mets en quête d’analyser tous les clichés déjà enregistrés. Je ne sors de cette torpeur que de longues minutes plus tard lorsque Bernard arrive les bras chargés de tranches de pastèques qu’il ne sait où déposer, toutes les tables de ses clients étant déjà amplement occupées par de multiples assiettes et plats de pizzas. Je lui propose de les mettre sur ma table qui est déserte depuis que j’ai fini ma pizza. Il dépose le tout sur ma table en me disant « servez-vous si ça vous chante ! ». Mais je refuse gentiment lui demandant par la même occasion « 2 boules de glace est-ce possible ? » « Oui », me répond-il. Après l’énumération de plusieurs parfums, mon choix se porte sur la vanille et le café. Bien que cette terrasse respire la jouvence et la convivialité, je languis de retourner vers plus de quiétude. J’ai fini ma glace, toutes les tranches de pastèque ont disparu de ma table et j’estime que le temps est venu de me remettre en route. Je remercie Bernard pour la qualité de son accueil et de sa cuisine, paye ma note et me voilà déjà dehors à errer sur la route principale du village. Quelques bruits provenant de la piscine m’incitent à aller voir, mais cette dernière est inoccupée et seules 2 jeunes filles jouent à la pétanque sur le terrain de boules mitoyen. Cette piscine me rappelle Mon Tour du Coronat de 2007 et mon arrivée au Presbytère lors de la 3eme étape où une « suite » m’avait été octroyée. En réalité, il s’agissait d’une chambre plutôt normale mais sans doute plus spacieuse que les autres avec un grand lit et une salle de bain privative. Ma fenêtre donnait directement sur la piscine où je pouvais voir les gens se baigner.  Là, en arrivant, j’avais raconté mon parcours pédestre depuis Jujols au patron du Presbytère qui m’avait aussitôt dit « allez-vous baigner à la piscine, cela vous fera le plus grand bien ! ». Mais j’avais refusé cette offre pourtant bien tentante car les bains avaient déjà largement jalonné ma journée : aspersion dans une baignoire réservée aux animaux bien avant le col du Portus, rafraîchissement dans la rivière d’Evol, puis bain dans l’Estany del Clot et enfin dans la rivière de l’Homme Mort. La baignoire de ma chambre avait été suffisante pour supprimer les poussières des derniers kilomètres de cette journée ô combien suffocante où j’avais réussi le tour de force jamais égalé ensuite de boire 7 litres d’eau ! Très naturellement, toutes ces vieilles pensées m’entraînent vers la ruelle Carrer Iglesi Sant Marti où se trouve l’entrée du presbytère. Mais 15 années ont passé et je ne retrouve rien de cette période et notamment pas cette enseigne en ardoise joliment peinte où un curé joyeux chevauchait un âne qui l’était tout autant. Un petit tour autour de l’église, un arrêt devant la devanture d’un marchand de légumes bio ; en réalité un garage ; et me voilà déjà entrain de m’élever vers l’itinéraire du retour vers Urbanya : Pujador dels Carboners, Carrer del Rocater, Carrer dels Caps de Bous. Comme souvent le féru que je suis de toponymes catalans prend plaisir à examiner ces signalétiques si évocatrices d’un passé disparu. Sous un  soleil de plomb, j’’enchaîne les ruelles à un train de sénateur, trouvant toujours une bonne raison pour flâner à outrance : un objet amusant, une fleur, un couple de moineaux et bien sûr des papillons. Quand je finis par atteindre le panonceau « Coll de la Serra », voilà déjà plus d’une demi-heure que j’ai quitté Cal Guillem. Dès le départ du sentier, un portail très rudimentaire constitué de bouts de cordes et de fils barbelés m’inquiète un peu. « J’espère qu’il n’y aura pas un troupeau et des patous » me dis-je au fond de moi. Je passe outre cet obstacle hétéroclite et chiant à l’extrême, autant pour le démonter que pour le remonter ensuite à l’identique. Tant bien que mal, j’ai refermé le portail derrière moi mais désormais je marche aux aguets d’un éventuel troupeau car par ici j’ai été confronté au moins deux ou trois fois  à des ovins ou caprins accompagnés de patous souvent très agressifs. Ils étaient d’autant plus agressifs que le berger semblait absent.  Je reste donc sur mes gardes, ce qui complique ma tâche d’être également attentif aux papillons et à la Nature en général. Mais ce versant « solana » de la vallée de Nohèdes a cet avantage d’être très dénudé en végétation et la vision lointaine en est d’autant plus facilitée. Quand finalement, j’atteins le col de la Serra, aucun patou n’est venu perturber mon ascension. Seul un « cagnard » de dingue m’a contraint à marcher lentement et à boire plus qu’il ne faut. Mes 2,5 litres d’eau emportés au départ sont désormais presque épuisés et je sais que rien ne viendra modifier cet état de fait. Par bonheur, sur ce flanc plutôt sec de la montagne, de nouveaux papillons sont venus s’ajouter à mon bestiaire photographique ainsi que quelques nouveaux passereaux. L’arrivée au col la Serra est à la fois synonyme d’ombres bienvenues et de basculement vers l’ubac d’Urbanya. Au milieu de la lande de genêt, il y a bien un orri pour m’abriter mais le premier pin venu a largement ma préférence. Je m’y allonge près de son tronc  puis m’y restaure de quelques fruits secs et biscuits que je fais descendre dans ma gorge avec une seule gorgée d’eau que le soleil a amplement réchauffée. Tout autour du pin, des fleurs sont encore bien présentes et attirent plusieurs papillons. Je ne repars qu’une demi-heure plus tard plutôt bien reposé et avec quelques fleurs et lépidoptères supplémentaires. Je franchis la crête séparant les deux vallées non sans mal car là aussi une clôture de fils de fer en tous genres; barbelés et autres ; agrémentée de fils électrifiés m’empêche d’atteindre la piste qui se trouve de l’autre côté. Bien que déjà bien déglinguée ; sans doute par d’autres randonneurs ; la clôture reste difficile à enjamber. Par bonheur, les fils électriques sont inopérants alors je tente le franchissement avec cette idée première de ne pas abîmer la clôture plus qu’elle ne l’est déjà. Après quelques tentatives infructueuses car le but est aussi de passer sans y laisser des balafres ou des bouts de vêtements, je réussis cet « examen de passage ».   La bascule  vers l’ubac de la Mata d’Urbanya me fait changer totalement de décors. Epaisse forêt de résineux et de feuillus, végétation plus verdoyante, fleurs nouvelles, papillons nouveaux mais aussi chevreuil, marcassins et nouveaux oiseaux viennent s’ajouter à la carte-mémoire de mon appareil-photo. Si les photos du chevreuil ne sont pas une réussite, quelques branches m’empêchant de faire une mise au point parfaite sur l’animal, les marcassins, eux, sont plus faciles à immortaliser. J’en compte au moins cinq mais parmi eux, il y en a deux carrément au milieu du chemin qui ne bougent pratiquement pas. Je fixe l’objectif de mon appareil-photo sur ces deux-là. De leur petit groin, ils fouissent sans cesse le sol là où passe le ruisseau Correc de Sant Estève. Seul problème, ils ne lèvent jamais la tête. Ici, ce n’est encore qu’un ru boueux mais cette gadoue semble parfaitement les satisfaire. Assez étonnamment, je ne vois aucun sanglier adulte. Pourtant, dès lors que les marcassins prennent conscience de ma présence, c’est une débandade impressionnante et bruyante qui se déroule devant mes yeux. Les adultes qui étaient cachés dans les genêts détalent et grimpent sur les premiers flancs du pic Lloset. Ils disparaissent dans les hautes fougères. Les petits, eux, partent en étoile, avant de se raviser et de comprendre que leur salut est de rejoindre leurs mères. Je ne bouge plus, me contentant d’observer ce spectacle désordonné et attendant que tout ce remue-ménage ait cessé. Un marcassin retardataire traverse le chemin, les  derniers grognements cessent mais j’attends encore un peu prenant conscience que j’ai amplement dérangé toute une famille qui cherchait un peu de fraîcheur et des ressources alimentaires pour leur progéniture. Quelques papillons viennent se ressourcer en sels minéraux et pour cela, ils viennent se jucher sur les tas de boue que les marcassins ont engendré. J’ai l’espoir que d’autres papillons arrivent mais la chaleur reste de mise et je décide de repartir. Un peu plus loin, j’emprunte un raccourci longeant une clôture. N’ayant plus d’eau, c’est une sage décision qui me fait gagner 2km environ. Un peu plus bas encore, je retrouve le Correc de Saint-Estève où des eupatoires à feuilles de chanvre poussent à profusion au sein de son lit. Ils sont des objectifs à ne pas ignorer car ces fleurs-là  sont de véritables aimants à  papillons. Après ce nouvel arrêt, je sais parfaitement que ma maison n’est plus très loin mais comme les photos naturalistes continuent d’être encore très nombreuses, j’en suis à me demander à quelle heure je vais terminer ? Je passe outre l’interdiction menant à la ferme à Philippe. Ce n’est plus Philippe qui la gère mais d’autres vachers que je ne connais pas mais je continue à faire comme par le passé. Après tout, je ne fais que randonner, marche avec prudence et quand des animaux se présentent,  ici des ânes ou des bovins, je m’écarte comme je l’ai toujours fait auparavant. Comme souvent l’arrivée à la ferme est synonyme de nombreux passereaux. Ils sont attirés par les dépôts de fumier et moi par leur génie à essayer d’éviter mon appareil-photo.   Finalement, il est 17h15 quand j’atteins la citerne du château d’eau et les pylônes et antennes dominant ma maison. Quelques derniers papillons sont là à chercher quelques fleurs à butiner. Un corbeau et un joli traquet sont juchés sur les antennes. Ils ne seront pas les derniers animaux immortalisés de cette journée ô combien tournée vers cette Nature dont je ne me lasse pas. Avec 66 lépidoptères photographiés, le bilan de cette journée « Minutes Papillons » est bien au-delà de ce que j’avais pu  imaginer et même si certaines photos ne sont pas parfaites, j’ai bien l’intention de les garder dans ma vidéo. Cette randonnée a été longue de  8,8 km, cette distance incluant mes errements dans Nohèdes. Le dénivelé est de 352 m entre le point le plus haut à 1.221 m au-dessus du col de la Serra et le plus bas à 869 m près de  l’église d’Urbanya. Les montées cumulées ont été de 881 m. Carte IGN 2348ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

(*) Expression « Minute papillon » : Sur le site de çaminteresse.fr, on peut lire les explications suivantes : « L’origine de cette expression, apparue pour la première fois au XXe siècle, reste controversée. Pour certains historiens, il pourrait s’agir d’une allusion à ces jolis insectes volants qui, trop rapides, ne se posent jamais très longtemps. Une autre explication plus amusante attribue son origine aux années 1930 et à un serveur de café parisien nommé « Papillon ». Interpellé par des journalistes de son quartier qui fréquentaient régulièrement son établissement, il répondait chaque fois : « Minute, j’arrive. » Il aurait alors rapidement été surnommé « Minute Papillon ». Aujourd’hui, l’expression est employée pour signifier que l’on souhaite que son interlocuteur soit patient ». Le dictionnaire web « Wiktionnaire »,nous informe que cette expression a été reprise dans diverses œuvres littéraires quant à l’encyclopédie Wikipédia, elle cite le titre d’autres œuvres intitulées « Minute papillon » et précise que le café parisien cité plus haut serait le café du Cadran.

Partager cet article
Repost0

Les femmes dans les coulisses de la conquête spatiale.

Publié le par gibirando

Les femmes dans la conquête spatiale : plus d'ombres que de lumières.

Toutes les photos de cet article peuvent être agrandies en cliquant dessus.

En cliquant sur les noms de chacune des femmes citées dans cet article, un lien vous renvoie vers un site évoquant leur vie avec plus de détails que mon article.


 

Je ne sais pas vous mais moi la conquête spatiale m’a toujours passionné et celle « lunaire » en particulier. Dès qu’il y a un sujet sur ce thème à la TV, je le regarde avec des yeux d’enfant et admiratif de ce que l’Homme a été capable de faire en quelques décennies. Quand je dis « Homme », notez que j’y mets un « H » majuscule comme à "Homo" pour ne surtout pas exclure les femmes. Si vous suivez un peu Mon Journal Mensuel peut être rappelez-vous de l’hommage que j’avais souhaité rendre à Neil Armstrong après son décès en août 2012. Afin de ne pas être en reste avec tous les autres « marcheurs lunaires » ; trop souvent beaucoup moins connus ; j’avais intitulé ma chronique « Neil, Buzz, Pete et les autres...arpenteurs de Lune ». Aujourd’hui, si vous suivez un peu l’actualité de l’espace, vous savez sans doute que la NASA avait prévu de retourner sur la lune en 2024, soit 52 ans après la dernière mission Apollo 17. Il semblerait que cette date soit déja repoussée. Les missions auront pour nom « Artémis » mais surtout l’idée nouvelle est d’y associer beaucoup plus de femmes que dans les programmes précédents. Les derniers présidents des Etats-Unis et la direction de la NASA ont précisé qu’il y aurait une totale parité. Souhaitons qu'ils disent vrai ! Plusieurs d’entre-elles dont on connaît déjà les noms sont aux entraînements même si aucun ordre d’apparition officiel n’a encore été fait par la NASA. Pourtant, les femmes et les réussites de la conquête spatiale c’est déjà une très longue histoire, histoire malheureusement trop méconnue, les hommes ayant constamment fait en sorte que le monde spatial et aéronautique soit considéré comme surtout masculin. Alors bien sûr, cette chronique n’a pas pour but de citer toutes les femmes mais je veux surtout rendre hommage à toutes celles qui ont bossé dans l’ombre de la célébrité, raison pour laquelle on les connaît si mal. Sans doute vais-je en oublier car faire un recensement exact relève de la gageure. Elles ont pourtant toutes leur place dans les livres d’Histoire puisque sans elles rien de tout ce qui s’est déjà passé n’aurait été possible. En voilà 17 dans un ordre alphabétique totalement volontaire :

Les femmes dans la conquête spatiale : plus d'ombres que de lumières.Jerrie Cobb devant une capsule Mercury.

Jerrie Cobb : (1931-2019) est une aviatrice et pilote d’essais ayant détenu plusieurs records mondiaux sur des avions à hélices. En 1959, elle a également fait partie du programme Mercury 13 dans lequel un groupe de femmes avaient suivi des tests physiologiques identiques à ceux des astronautes de Mercury Seven dans les années 1960. Notons quand même ces tests avaient été fait dans un programme indépendant de celui la NASA mais par le même docteur William Randolph Lovelace II qui a testé les hommes. La NASA qui a eu vent de ces expériences demande la dissolution du groupe féminin, ce qui tend à prouver qu'au sein de l'agence spatiale la place des femmes n'est pas encore admise. Malgré ses antécédents, son désir et ses combats à devenir astronaute, Jerrie Cobb n’a jamais obtenu gain de cause, ne réussissant pas, ni à piloter d'avions à réaction, ni à faire partie d'une équipe d'astronautes. Finalement, le président Lyndon B. Johnson tranche la question en confirmant que les femmes ne peuvent pas faire partie de la NASA. Ce n’est que 20 ans plus tard que la première femme américaine Sally Ride réussira à partir dans l’espace en 1983.

Les femmes dans la conquête spatiale : plus d'ombres que de lumières.Judith Cohen et le satellite Atlas/Able sur lequel elle a travaillé en 1959

Judith Love Cohen : (1933-2016) Ingénieure aérospatiale. Elle a commencé à travailler dans l’aérospatiale en 1952 comme ingénieure électricien. En 1957, elle rejoint le Space Technology Laboratories à Redondo Beach, qui est devenu plus tard TRW, entreprise pionnière de l'industrie des missiles et des sondes spatiales. Elle a notamment travaillé sur le missile Minuteman , la station scientifique au sol du télescope spatial Hubble, le satellite de suivi et de relais de données et le programme spatial Apollo. La rumeur médiatique prétend que c’est qui elle aurait créé en 1969 le système de guidage Abort-Guidance alors qu’elle était entrain d’accoucher de son fils, système qui ensuite aurait permis de ramener sains et saufs les astronautes d’Apollo 13 alors que le 14 avril 1970 un réservoir d’oxygène venait d’exploser. En ce 28 août 1969, elle venait de mettre au monde son fils Jack Black devenu un acteur et musicien plutôt célèbre.  Après sa retraite en tant qu'ingénieure en 1990, elle a fondé la société d'édition multimédia pour enfants Cascade Pass. Cette société a publié un livre illustré s’intitulant « The Women of Apollo », « les Femmes d’Apollo ». Ce livre évoque les 4 femmes que sont Barbara Bobbie JohnsonJudith Love Cohen , Ann Dickson et Ann Maybury qui ont participé au programme Apollo et ce jusqu’au premier alunissage.  Judith Love Cohen est également l’auteur de nombreux autres ouvrages.

Les femmes dans la conquête spatiale : plus d'ombres que de lumières.Christine Darden dans la salle de contrôle de l'Unitary Plan Wind Tunnel de la NASA à Langley en 1975

Christine Darden : née 1942, mathématicienne, analyste de données et ingénieure en aéronautique, elle a été la première femme afro-américaine à avoir été promue au sein du Centre de recherche Langley de la NASA à un poste de direction. Pendant 40 ans, elle a été la grande spécialiste des ondes soniques (le fameux bang supersonique) à la NASA. Elle a quitté son poste de directrice du Bureau de la Communication stratégique et de l'Éducation de la NASA en prenant sa retraite en 2007. Comme trois de ses collègues déjà citées, elle a été une des vedettes du livre « Les Figures de l’ombre » mais elle est absente dans l’adaptation cinématographique qui en a été faite.

Les femmes dans la conquête spatiale : plus d'ombres que de lumières. Annie Easley au Lewis Research Center

Annie Easley : (1933-2011) mathématicienne, informaticienne et ingénieure afro-américaine à la NACA à partir de 1955 puis ensuite à la NASA où elle réalise des calculs de simulation d'abord à la main puis plus tard sur ordinateur. Elle dirigera ensuite l’équipe d’analystes-programmeurs chargés de la conception des logiciels et notamment pour l’étage de la fusée Centaur au Lewis Center Research, centre qui prendra le nom de John Glenn en 1999. Assez paradoxalement, elle poursuit ses études de mathématiques jusqu’en 1977 à l’Université d’Etat de Cleveland, ce qui tend à prouver qu’elle a eu tout au long de sa carrière une incroyable soif d’apprendre et de voir sa carrière évoluer. Cette formation va lui permettre à Easley d’entrer dans la division des véhicules spatiaux de la NASA. Elle prend sa retraite en 1989 à l’âge de 56 ans et décède en 2011 à l'âge de 78 ans.

Les femmes dans la conquête spatiale : plus d'ombres que de lumières.Susan Finley au musée du Jet Propulsion Laboratory (© Emily Berl)

Susan G. « Sue » Finley : Ingénieure puis informaticienne, elle a débuté sa carrière comme beaucoup de ses collègues à cette période où ces mathématiciennes étaient dénommées « human computer » c’est-à-dire « calculatrice humaine ».  Elle travaille d'abord pour Convair, société fabriquant des fusées puis au Jet Propulsion Laboratory ( JPL) de la NASA dès sa création en janvier 1958 calculant manuellement les trajectoires des fusées. Se formant à l’informatique et notamment au langage Fortran, elle s’est très facilement adaptée à la transition qui se faisait à cette époque entre calculs complexes manuels et calculs informatisés. C’est ainsi que Susan Finley fournit à la fois des travaux de calcul manuel et mais aussi des calculs informatiques à partir de programmes Fortran dans le cadre des missions du Jet Propulsion Laboratory  sur diverses planètes comme la LuneMarsVénusMercureJupiterSaturneUranus et Neptune et dans les programmes RangerMariner, PioneerViking et Voyager. Ses dernières fonctions l’ont amené à travailler dans un groupe qui fabrique des récepteurs pour le Deep Space Network de la NASA. Ce sont ce qu'on appelle des récepteurs en boucle ouverte. En 2018 et à 81 ans , elle était la femme à posséder la plus grande ancienneté au sein de la NASA.

Les femmes dans la conquête spatiale : plus d'ombres que de lumières.Margaret Hamilton lors de réglages pour le porgramme Apollo.

Margaret Heafield Hamilton : née en 1936, informaticienne, mathématicienne et ingénieure pour le compte de la NASA à partir de 1963. Elle participe à l’élaboration de divers logiciels de navigation et d’atterrissage des vaisseaux spatiaux. Elle devient très rapidement la responsable de l’informatique embarquée au sein des missions et notamment pour Apollon 11 où son logiciel est largement reconnu comme ayant contribué à la réussite totale de la mission malgré des alarmes intempestives qui se déclenchent sur le module lunaire 3 minutes avant l’alunissage.  Elle avait prévu ce cas de figure. Notons qu’à ce titre et comme 4 autres femmes de la NASA Sally RideMae JemisonNancy Grace Roman et Katherine Johnson et à l’initiative de Maia Weinstock un figurine Lego lui a été consacrée en 2016, figurines à titre d'hommage qui furent une belle réussite commerciale.

Les femmes dans la conquête spatiale : plus d'ombres que de lumières. Mary Winston Jackson au travail dans une salle de controle de la NASA en 1980

Mary Winston Jackson : (1921-2005) mathématicienne et ingénieure en aérospatiale à partir de 1951 à la NACA puis à la NASA ou elle rejoint le groupe dirigé par Dorothy Vaughan. Elle travaille plus particulièrement au département de la recherche sur la compressibilité aidant ainsi à mieux comprendre les données d’expérience effectués en soufflerie. Elle devient la grande spécialiste dans les domaines de l’aérodynamique spatiale. En 1958, elle devient la première femme noire ingénieure à la NASA et après 34 ans passés à l’agence spatiale, elle obtient le plus haut grade d’ingénieure sans pour autant obtenir de poste de direction. Elle termine sa carrière à la NASA en 1985 en prenant sa retraite de manager responsable du programme pour les femmes auprès du bureau d'égalité des chances. Tout comme Katherine Johnson et ses autres collègues afro-américaines, son histoire a été contée dans le livre et le film « Les Figures de l’ombre ».

Les femmes dans la conquête spatiale : plus d'ombres que de lumières.Barbara Crawford Johnson en 1963 devant le simulateur de vaisseau spatial Apollo.

Barbara « Bobbie » Crawford Johnson : (1925-2005). Ingénieure en aérospatiale, elle a été l'une des premières femmes ingénieure auprès de la NASA, participant ainsi à plusieurs programmes d’Apollo 8 à la navette spatiale en passant par Skylab et bien d'autres encore. A ces occasions, elle a mené d'importantes études sur la dynamique de vol, la conception des missiles, les souffleries, l'analyse de la performance et l'aérodynamique. En 1968, elle est nommée au poste le plus élevé jamais atteint par une femme dans son département : responsable du programme Apollo. De ce fait et parmi l'équipe d'ingénieurs de la NASA à avoir participé à l'arrivée sur la Lune, elle était la seule femme. Elle a travaillé dans l’industrie spatiale pendant 36 ans. Elle a pris sa retraite en 1982 à l’âge de 57 ans.

Les femmes dans la conquête spatiale : plus d'ombres que de lumières. Katherine Johnson à son bureau de la NASA en 1966.

Katherine Johnson (1918-2020) : Mathématicienne et physicienne, ingénieure à la NASA de 1958 à 1986. Elle a largement contribué à tous les programmes spatiaux pendant cette période aidant aux calculs des missions Mercury jusqu’aux navettes en passant par les missions Apollo. Elle calculait les trajectoires, les fenêtres de lancement et aidait aux plans d’urgence et de sécurité. Précisons qu’elle était noire et qu’à ce titre et avec ses collègues comme elle afro-américaines Dorothy VaughanMary Jackson et Christine Darden, son histoire a été contée dans le livre de Margot Lee Shetterly, « Les Figures de l’ombre », livre adapté ensuite au cinéma en 2016. Elle est morte en 2020 à l'âge de 101 ans ayant pratiquement tout connu de la conquête spatiale. 

Les femmes de l'ombre dans la conquête spatiale.Kitty Joyner au Centre de Recherche Langley en 1952

Kitty O’Brien Joyner : (1916-1993) Ingénieure en génie électrique. Elle est la première femme à obtenir un diplôme d’ingénieur à l’Université de Virginie puis la première ingénieure à entrer à la NACA en cette qualité en 1939 où elle est embauché au Centre de recherche Langley où elle devient cheffe de succursale. Elle poursuit sa carrière à la NASA quand celle-ci est créée devenant cheffe de direction générale du service des installations de l'estimation des coûts, service d'ingénierie et techniques. Elle a également participé dans la gestion de plusieurs souffleries, y compris supersoniques. Elle quitte la NASA en mai 1971 à l’âge de 55 ans et après 32 ans de carrière.

Les femmes de l'ombre dans la conquête spatiale.JoAnn Morgan, seule femme dans la salle de contrôle du Kennedy Space Center lors du lancement historique d'Apollo 11.

JoAnn Hardin Morgan : née en 1940, mathématicienne et ingénieure en aérospatiale. Elle a l’occasion très jeune d’approcher la base de lancement du Cap Canaveral où son père travaille comme administrateur de matériel militaire dans le programme de roquettes de l'armée américaine. Pendant ses vacances d’été, elle travaille au cap Canaveral faisant ainsi connaissance avec des mentors et notamment le célèbre Wernher von Braun, qui deviendra directeur des vols spatiaux à la NASA pendant de longues années. Elle y entre en 1963. Elle devient la première femme ingénieure à intégrer le Centre spatial John Kennedy de la NASA devenant par la même occasion la première femme à occuper un poste de cadre supérieur au sein de ce centre. Assistante en ingénierie, elle acquiert une expérience pratique dans la conception de systèmes informatiques de lancement de fusée pour les programmes initiaux de vol de la NASA. A juste titre, elle se glorifie d’avoir été la seule femme présente dans la salle de tir lors du lancement d'Apollo 11 le 16 juillet 1969.

Les femmes de l'ombre dans la conquête spatiale.Melba Roy Mouton devant un ordinateur IBM au Goddard Space Flight Center.

Melba Roy Mouton : (1929-1990) mathématicienne afro-américaine ayant travaillé à la NASA à partir de 1959 et ce pendant 14 ans où elle a occupé plusieurs postes de cheffe de services et notamment au sein du Goddard Space Flight Center. Elle prend la tête d’un groupe de mathématiciennes afro-américaines auxquelles on  donnera le nom de « Human computers », les « hommes-machines » ou « calculatrices humaines », groupe qui deviendra pour la postérité « West Area Computers » dont on fait partie Dorothy VaughanKatherine Johnson et Mary JacksonAnnie Easley et bien d’autres femmes encore. Comme la plupart des femmes de ce groupe, elle sera chargée de calculs très complexes et notamment ceux permettant de calculer les trajectoires, les mises en orbite de multiples vaisseaux spatiaux jusqu’au programme Apollo. Elle prend sa retraite à 44 ans en 1973 mais décède à 61 ans d’une tumeur au cerveau.

Les femmes de l'ombre dans la conquête spatiale. France Poppy Northcutt dans une salle de contrôle de la NASA lors du progamme Apollo.

Frances « Poppy » Northcutt : née en 1943, mathématicienne, informaticienne et ingénieure à la NASA pendant la décennie 1960/1970. Elle a été la première femme à intégrer le centre de contrôle des missions Apollo. A partir d’Apollo 8, elle était tout spécialement chargée de calculer la bonne trajectoire lors des missions lunaires et ce afin que les astronautes reviennent sains et saufs après leur orbite autour de la lune. Très jeune et surtout très jolie, dans ce monde « spatial » de « machos »,  elle était affublée de divers surnoms comme « poppy » bien sûr, signifiant « coquelicot », mais aussi « la blonde de la mission de contrôle » ou « la rose texane de la NASA » ou bien encore « l’ordinatrice ». Il semblerait que cet aspect trop « misogyne » et « sexistes » de la profession l’ait incité à vouloir changer de carrière pour devenir avocate défendant désormais la cause des femmes, leurs droits et leur libération sociétale.

Les femmes de l'ombre dans la conquête spatiale.Sally Ride en communication avec les contrôleurs au sol pendant sa mission sur Challenger en 1983.

Sally Ride : (1951-2012) Astrophysicienne, astronaute et première femme américaine à être allée dans l’espace, ce qui lui a conféré un certain prestige et la notoriété qui allait avec.  Elle a été recrutée parmi les 8900 candidatures qui ont répondu à l’annonce de la NASA faisant ainsi partie des 6 femmes qui sont retenues en janvier 1978. Elle fait partie du  8eme groupe d'astronautes qui est ainsi constitué.  En juin 1983, elle participe au vol STS-7, 2eme mission de la navette Challenger en tant que spécialiste de mission, puis au vol STS-41-G qui est la 6e mission de la navette Challenger. Elle sera désignée pour une 3eme mission mais l’accident de la navette Challenger du 26 janvier 1986 avec la mort de 7 astronautes entraîne l’annulation du vol prévu. Elle termine sa carrière comme assistante spéciale du directeur de la NASA pour la planification stratégique et à long terme et quitte l’agence en 1987. Elle décède d’un cancer du pancréas le 23 juillet 2012. 

Les femmes de l'ombre dans la conquête spatiale.Jeanette Scissum à son bureau au Marshall Space Flight Center

Jeanette Alexandra Scissum : Mathématicienne et scientifique spatiale puis informaticienne afro-américaine, elle a rejoint le Marshall Space Flight Center de la NASA en 1964 après avoir obtenu un baccalauréat et une maîtrise en mathématiques de  l'Alabama A&M University .Elle a publié un rapport de la NASA en 1967, « Survey of Solar Cycle Prediction Models », qui proposait des techniques pour améliorer la prévision du cycle des taches solaires. Au milieu des années 1970, elle a travaillé comme scientifique spatiale dans la branche de l'environnement spatial du laboratoire George C. Marshall Space Flight Center  et a ensuite dirigé des activités dans le projet Atmospheric, Magnetospheric, and Plasmas in Space de Marshall. En 1975, Scissum a écrit un article pour la National Technical Association, "Equal Employment Opportunity and the Supervisor - A Counselor's View", qui soutenait que de nombreuses plaintes pour discrimination auraient pu être arrêtées "grâce à une communication adéquate et significative". Scissum a ensuite travaillé au siège de la NASA en tant qu'analyste des systèmes informatiques chargé d'analyser et de diriger les informations de gestion de la NASA et les systèmes de support technique. Elle a pris sa retraite en 2005.

Les femmes de l'ombre dans la conquête spatiale.Valerie Thomas en 1979 debout avec une pile des premières bandes compatibles avec les ordinateurs Landsat.

Valerie L.Thomas : née en 1943 mathématicienne, physicienne et informaticienne afro-américaine, analyste de données. Elle entre à la NASA en 1964, développe au fil des années divers programmes informatiques pour de multiples projets concernant des satellites spatiaux. Elle dirige successivement divers programmes et opérations puis est nommée directrice de projet du NASA / Goddard Space Flight Center. Elle invente, en 1980, le transmetteur d'illusion, qui permet aux satellites de transmettre des images 3D depuis l'espace. Au titre de cette invention, elle dépose un brevet dès 1980 toujours utilisé à ce jour par la NASA. Elle prend sa retraite en 1995 alors qu’elle dirige le NASA Automated Systems Capability (NASIRC).

Les femmes de l'ombre dans la conquête spatiale. Dorothy Vaughan à gauche avec d'autres "calculatrices humaines" du Centre de Recherche Langley.  

Dorothy Vaughan : (1910-2008) mathématicienne et ingénieure en informatique à la NASA. En 1943, elle est une des toutes premières femmes noires à intégrer la NACA, agence chargée de la recherche et du développement de l’aéronautique qui deviendra la NASA en 1958. Avec quelques autres femmes mathématiciennes ; dont certaines également afro-américaines ; qu’on appelle « West Area Computers », elle a participé au début de la conquête spatiale et notamment à cette lutte avec la Russie pour une hégémonie de l’espace. Capable de réaliser des calculs mathématiques très complexes et devenant une excellente informaticienne autodidacte dès l’arrivée des premiers ordinateurs, elle est devenue au sein de la NASA la grande spécialiste du langage de programmation Fortran. Elle quitte la NASA en 1971 à l’âge de 61 ans. Tout comme Katherine Johnson et ses autres collègues afro-américaines, son histoire a été contée dans le livre et le film « Les Figures de l’ombre ».

 

Les femmes dans les coulisses de la conquête spatiale.

Les "ordinateurs humains" femmes du Jet Propulsion Laboratory en 1953, à Pasadena (Californie) (NASA/JPL-CALTECH/AFP - HO)

Je tiens à préciser que cette petite liste de 17 femmes auxquelles j’ai voulu rendre hommage, toutes de nationalité américaine, n’est pas exhaustive. On pourrait y rajouter par exemple Kathryn P.Hire, Kathryn Peddrew, Nancy Grace Roman, Ellen OchoaPearl I.Young et j'en oublie beaucoup d'autres bien sûr. Comment pourrait-elle être exhaustive alors que la NASA, ses filiales et ses diverses sociétés prestataires ont employé plus 500.000 personnes depuis le début de la conquête spatiale et sans doute quelques milliers de femmes parmi ce nombre très important ? Parmi elles, certaines y ont laissé la vie au cours de leur missions comme Sharon Christa Corrigan McAuliffe et Judith Resnik puis Kalpana Chawla et Laura Clark lors des explosions respectives des navettes Challenger le 28 janvier 1986 et Columbia le 1er février 2003.  Il est fort probable que si j’avais un peu cherché j’aurais également trouvé des femmes russes qui sont également restées dans les coulisses de la notoriété. Rappelons-nous quand même que les 2 premières femmes à avoir conquis l’espace étaient soviétiques toutes les 2 : elles s’appelaient Valentina Terechkova et c’était le 16 juin 1963 et Svetlana Evguenievna Savitskaïa le 19 août 1982. Cette dernière est également la première femme à sortir d’un vaisseau spatial le 17 juillet 1987. Enfin soyons un peu chauvin et rappelons-nous que la première femme européenne a être allé dans l’espace est française avec Claudie Haigneré qui effectue un vol spatial de 16 jours à partir 17 août 1996. Oui, soyons en sûr, sans toutes ses femmes et de nombreuses autres, la conquête de l’espace n'aurait jamais été la grande réussite qu’elle a été. Il est à parier que l’espace et les femmes c’est encore une longue Histoire qui reste à écrire……Comme toujours en pareil cas, certaines auront droit aux honneurs et à la lumière médiatique et d’autres resteront dans l’ombre et les coulisses…..Ainsi en est-il souvent de la science où ce n'est pas les plus grands scientifiques les mieux reconnus. 

Nota : Si j'ai procédé à un court résumé de chacune des femmes citées, vous pouvez les retrouver sur Internet dans diverses encyclopédies en français ou en anglais et notamment sur Wikipédia que j'ai beaucoup utilisé pour travailler cette chronique. J'ai également procédé à la création de nombreux liens qui permettront je l'espère d'étoffer le thème des femmes dans la conquête spatiale et vos connaissances à ce sujet. Bonne lecture.

Partager cet article
Repost0