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st jean gard

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

Publié le par gibirando

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

 

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).Mardi 2 août 2005 : 2eme étape de 18 kms.

Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson. Stevenson arrive au sommet du Pic de Finiels : "J'ai parlé à des gens qui, ou prétendaient ou croyaient avoir aperçu, du pic de Finiels, de blanches voiles appareillant vers Montpellier et Cette (Séte). Derrière s'étendait la région septentrionale des hauts-plateaux que ma route m'avait fait traverser, peuplés par une race triste et sans bois, sans beaucoup de noblesse dans les contours des monts, simplement célèbres dans le passé par de petits loups féroces."

De Bleymard, l'après-midi, après une petite sieste et comme il était encore tôt, nous décidâmes de faire quelques courses et d'aller visiter les principales curiosités. L'hôtel restaurant " La Remise " est situé sur la D.901 plutôt à l'extérieur du vieux village. Aussi, après quelques rapides emplettes dans un supermarché, une boutique artisanale et une épicerie " bio ", nous partîmes flâner dans les vieilles ruelles.

Au bout d'une heure, nous finissons par constater qu'une bonne partie de cette courte promenade se déroule sur une portion du GR.70 que nous devrons emprunter demain.

Après cette balade, c'est sous quelques gouttes de pluie que nous regagnons l'hôtel. Lecture, rédaction de cartes postales, préparation de l'étape de demain sont au menu de cette fin d'après-midi bruineuse. La soirée se termine par un excellent repas du terroir avec un sublime croustillant forestier, un excellent sauté de veau et des fromages du pays.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).OAu pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

Au départ du Bleymard devant l'hôtel La Remise et sur le pont du Lot.

Mardi 2 août. Depuis l'orage d'hier soir, le ciel est resté gris mais pas vraiment menaçant.

Après un petit déjeuner aussi copieux que celui de Chasseradés, mais avec en sus quelques confitures maison, nous quittons l'hôtel, traversons la D.901 et démarrons la journée par un petit pont qui enjambe le Lot. Malgré les quelques kilomètres qui le séparent de sa source et que nous avons parcourus avec lui, il n'a guère grossi ; un mètre de large tout au plus.

Nous retrouvons les ruelles, cette splendide bâtisse superbement restaurée faisant office de mairie et la très belle église avec son clocher carré curieusement dissocié de la nef, déjà aperçus hier après-midi.

Par un agréable sentier qui monte à travers des près et des vergers, on grimpe en douceur une colline tout en contournant le village que l'on aperçoit enfoui au fond du vallon. Là, descendant le GR., nous rencontrons un petit homme tout gibbeux, mais encore très alerte pour son age avancé avec lequel nous entamons la conversation. Très sympathique, il nous explique qu'il vit isolé dans la montagne et qu'il parcourt huit kilomètres pour aller faire ses courses au Bleymard. Huit à l'aller et huit au retour, il parcourt ses seize kilomètres avec un baluchon et un gros sac. Au retour, ces besaces chargées de provisions lui permettent de tenir de nombreux jours. L'hiver quand le chemin est impraticable à cause de la neige, il vit reclus dans sa ferme et isolé du monde pendant plusieurs semaines. Fataliste, il prend patience, gère ses réserves alimentaires et attend des jours meilleurs !

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En quittant Le Bleymard, une sympathique rencontre.

Comme l'écrit si bien Paulo Coelho dans le Pèlerin de Compostelle: " l'extraordinaire se trouve sur le chemin des gens ordinaires ". Je ne peux m'empêcher de penser à cette citation, quand nous quittons ce petit bonhomme, à la fois simple, mais extraordinaire de candeur, de ténacité et de courage. Nous repartons encore plus guillerets et encore plus forts qu'à l'accoutumé, un peu comme si ce vieil ermite nous avait insufflé de son dynamisme. Avec 18 kilomètres à parcourir dont un très long dénivelé qui s'annonce jusqu'au Finiels, Dieu que nous allons en avoir besoin aujourd'hui!

Au lieu-dit " La Chaumette ", nous retrouvons le plat jusqu'au Col Santel. Ici, à l'altitude de 1.195 mètres, commence l'interminable montée qui doit nous mener jusqu'au Monts de Lozère et à son sommet majeur à 1.699 mètres, le Pic de Finiels. Une marche au beau milieu du Parc National des Cévennes.

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Vue sur Le Bleymard et interminable montée à partir du Col Santel.

Juste avant d'arriver à la Station du Mont-Lozère, à l'orée du chemin, les aboiements de nombreux chiens nous attirent vers un enclos grillagé. Il s'agit d'un élevage de chiens nordiques que nous observons avec difficulté, car dissimulés des regards indiscrets par d'abondants branchages.

La vision de ces chiens ressemblant à des loups et en laissant derrière nous, non pas le Gévaudan dont les limites correspondent à la Lozère actuelle, mais la Margeride, lieu où la Bête dite du " Gévaudan " avait principalement sévi, je ne pouvais m'empêcher de penser à cette histoire vraie, devenue légendaire malgré elle.

Avant et pendant son périple, Stevenson s'intéresse à l'histoire des régions qu'il traverse et bien entendu, il se documente sur la Bête du Gévaudan. Ce monstre, Stevenson l'appelle " le Bonaparte des loups ". Il a lui-même une peur maladive des chiens qu'il redoute par dessus tout lors de son voyage avec Modestine.

Moi aussi, je connais comme Stevenson, l'histoire " classique " de la Bête du Gévaudan. : Cette histoire qui s'est déroulée pendant trois longues années de juin 1764 à juin 1767 a fait des centaines de victimes, mais essentiellement des proies très vulnérables. Souvent, il s'agissait de femmes seules, des bergères par exemple, ou bien d'enfants et dans tous les cas observés, il n'y a jamais eu aucun homme de plus de seize ans.

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Représentation de la célèbre histoire de " La bête du Gévaudan " (*).

On organise de nombreuses battues, même le roi Louis XV s'y intéresse, promet une récompense à celui qui tuera " la Bête ", envoie son lieutenant de chasse Antoine de Beauterne, des dragons et de nombreux louvetiers pour capturer ou abattre l'animal. A plusieurs reprises et après avoir tué des centaines de loups dans toute la région et parfois bien au delà, on a souvent cru que les massacres étaient terminés. Mais les années passaient et les assassinats continuaient. Souvent, les victimes étaient trouvées décapitées. Ce fut le 19 juin 1967, lors d'une battue regroupant plus de 300 rabatteurs que Jean Chastel tua d'un coup de fusil ce monstre sanguinaire qui était devenu pour tous les habitants de la région " l'horrible Bête du Gévaudan ". Le pays redevint tranquille à partir de ce jour là.

Mais malgré la connaissance que j'avais de cette histoire, c'était surtout la thèse de Gérard Ménatory (*) que je venais de lire hier soir dans les " notes et variantes " du " Journal de route en Cévennes " de Robert Louis Stevenson " qui me surprenait et m'intriguait. J'avais envie d'en savoir plus !

Pour le célèbre naturaliste un ou plusieurs loups ne pouvaient pas être les auteurs de tels massacres. Un loup n'attaque jamais seul et encore plus rarement un humain. Au contraire, devant l'homme, il aurait plutôt tendance à fuir. Il ne décapite jamais ses proies. Or tous les témoignages des survivants évoquaient " Il est plus grand qu'un loup, avec une tête énorme, une raie noire qui lui court sur le dos, et une queue étrangement longue et touffue ". Ce n'était pas la description d'un loup. En sus, et selon d'autres observations, un seul animal n'aurait pas pu parcourir les distances observées entre chacun des crimes.

(*) Gérard Ménatory :naturaliste, grand spécialiste du loup, il crée en 1985 le Parc du Gévaudan à Sainte-Lucie en Lozère. Il passa une grande partie de sa vie à tenter de réhabiliter le loup dans l'inconscient populaire.

L'hypothèse de ce grand spécialiste du loup, très avisé sur cette histoire dont il avait étudié les archives, était la suivante : Antoine Chastel qui était une sombre brute et qui vivait seul avec une meute de gros chiens dans le Mont Mouchet avait été valet de ménagerie. Il était le fils de Jean Chastel dit le " Masque ", meneur de loups (sorcier), puis devenu libérateur de la région en tuant " la Bête ". Les Chastel, par leurs expériences, auraient été parfaitement capables de dresser " de gros mâtins " ou d'autres animaux, telle une hyène d'Afrique ou un lévrier afghan qu'ils possédaient parait-il, pour attaquer des êtres sans défense. Cette thèse expliquerait l'arrêt des crimes perpétrés par les molosses d'Antoine, dès lors que son père Jean était devenu un héros en tuant " la Bête ". Cette bête d'ailleurs n'était pas vraiment un loup. Selon la description de l'époque que je reprends textuellement, car Jean Chastel avait fait empailler son trophée, il s'agissait d'un " énorme " mâtin " (chien dogue mâtiné d'autre chose, probablement de lévrier) aussi grand qu'un taureau d'un an avec de longs poils hérissés, une grosse tête, le poitrail large et blanc maculé de taches roussâtres, une crinière noire sur le dos allant de la tête à la naissance de la queue qu'elle avait fort longue et recourbée et qui battait ses flancs ". Mais la dépouille fût si mal empaillée qu'on fût contraint de l'enterrer quelques jours plus tard. Si cette version, impossible à prouver aujourd'hui, s'avérait exacte, elle ferait d'Antoine Chastel et des autres Chastel peut-être, les plus odieux meurtriers en série de tous les temps. Le père, Jean Chastel, aurait gardé ensuite le secret de ces tueries pour ne pas nuire à ses fils qui quittèrent la région et dont plus personne n'entendit jamais parler. Jean Chastel était tellement haï de tous les villageois, que peu de temps après sa mort, sa maison fût brûlée et rasée dans un signe de purification.

Aujourd'hui, une stèle commémorant sa mémoire a singulièrement été dressée dans la petite commune de La Besseyre Saint-Mary où il vécut. Est-ce une réhabilitation ou une simple évocation destinée aux touristes ?

Pour tenter d'élucider l'énigme de la " Bête du Gévaudan ", d'innombrables autres théories ont été mises en avant, ravivées il y a quelque temps par le film " Le Pacte des Loups ". Mais en raison même de l'ancienneté de l'histoire, aucune preuve formelle ne viendra jamais étayer une version plus qu'une autre.

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Dany à la Station du Mont-Lozère

En traversant les ténébreuses forêts de la Margeride, du côté de Pradelles ou de Saint-Flour du Mercoire, les randonneurs solitaires du " Stevenson " garderont encore longtemps de bonnes raisons de marcher avec la peur au ventre! Mais gardons tout de même à l'esprit ce proverbe : " l'homme est un loup pour l'homme !".

Il est 9h30 et en arrivant à la station du Mont-Lozère, ce n'est pas la peur qui nous obsède. Dany et moi ne pensons qu'à une chose : " boire un bon café ", un expresso de préférence dont nous sommes amateurs et que nous languissons depuis notre départ de la maison. Le " Chalet " qui nous accueille, c'est aussi l'occasion pour faire une pause après les quatre cent mètres de dénivelé déjà accomplis et les deux cent quatre vingt qui restent jusqu'au sommet du Finiels.

Une demi-heure plus tard, nous quittons le bitume de la station et par une large piste de ski, nous repartons vers le sommet. Le " groupe des profs " avec lequel nous marchions depuis le Col Santel a disparu, aussi nous flânons sans retenue et prenons, tout en montant, photos sur photos.

Tout est motif à faire une photo : une vue de la station, une superbe chapelle triangulaire en pierres granitiques, construite par les scouts en 1967 selon le topo-guide, notre première montjoie rencontrée (*), ce sentier bordé de merveilleuses landes de bruyères violacées laminées par les vents.

Et puis et surtout, d'ouest en est, et dessinant l'horizon vers le nord, cet exceptionnel décor aux multiples facettes : quelques minuscules villages blancs, quelques champs garnis d'or, de verts vallons et des cimes bleutées, d'épaisses et noires forêts, des massifs de landes mauves ou rougeâtres et de bruns maquis plus ou moins boisés. Sur cet accueillant belvédère naturel seul le ciel n'est pas au rendez-vous des couleurs. Un plafond bas et grisâtre plombe le Mont-Lozère, la température a nettement fraîchi, un vent d'ouest en est souffle modérément mais fait galoper les nuages. Heureusement, il ne pleut pas et nous continuons à marcher sans préoccupation.

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Première montjoie rencontrée sur une sente bordée de bruyères

(*) Montjoies : hautes pierres de granit dressées, servant de balises par temps de brume ou de neige. Certaines, gravées d'une croix de Malte délimitent l'ancienne propriété des chevaliers de cet Ordre.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

A la Station du Mont-Lozère, superbe chapelle triangulaire en pierres granitiques, construite par les scouts en 1967.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

Panorama à 180° tel que nous pouvions le voir en montant le Mont-Lozère.

Onze heures trente, après avoir suivi ces hautes bornes granitiques, certainement très utiles quant il neige, nous pensons avoir atteint le sommet. Mais il n'en est rien, nous sommes seulement au pied d'une crête dénudée et ne voyons encore rien du sud. Le vent a redoublé d'intensité et souffle en hurlant dans nos oreilles gelées. Surpris comme l'avait été Stevenson en arrivant ici, les nombreux randonneurs semblent étonnés de ce frimas soudain. En short et tee-shirt, ils déambulent sous cette froidure polaire qui semble les disperser en tous sens. Certains partent vers l'ouest, d'autres franchissent la crête et basculent vers le sud, un groupe s'éloigne vers l'est. Même les centaines de moutons que nous apercevions du bas de la piste et qui se détachaient sur la croupe herbeuse et le ciel se sont évaporés. Je me faisais pourtant un plaisir de prendre des photos de ces immenses troupeaux dont les silhouettes, du bas de la piste de ski, ressemblaient à s'y méprendre, à une gigantesque fourmilière en activité. Autour de nous et en quelques minutes, c'est devenu le désert et il est temps d'examiner le topo-guide !

Dany enfile son poncho, se jette dans une ornière de la draille. Blottie, bien à l'abri des rafales, elle déballe son casse-croûte et se met à manger !

-Que fais-tu ?

-Je mange ! Je suis bien ici !

-Je vois, mais il est encore tôt !

-Je sais, mais j'ai un " coup de pompe " et la " dalle " !

-Bon, je crois que tu as raison, il est temps d'arrêter car il y a encore cette butte qui part vers l'ouest à monter avant d'arriver au Finiels !

-S'il ne pleut pas, on ne pourra pas trouver mieux pour déjeuner !

-Regarde les nuages partent vers l'est. Par contre, du côté du sud où nous allons, le ciel est beaucoup moins noir !

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En montant vers le Pic de Finiels, nous suivons les montjoies.

Effectivement, nous ne pouvions pas être mieux qu'au creux de cette fondrière, car dès qu'on se lève, le repas terminé, les rafales de vent fouettent violemment nos visages. Il ne doit pas faire plus de cinq ou six degrés, et plus nous montons, plus la nature semble se déchaîner. Nous marchons vers l'ouest comme indiqué sur le topo, mais où se trouve le sentier sur ce mamelon rocailleux ? Plus de montjoies pour nous guider et seulement quelques cairns trop parsemés pour être visibles sur ce terrain pierreux!

Je continue de marcher vers de gros monticules de pierres pendant que Dany part en direction de quelques randonneurs frigorifiés qui en shorts et débardeurs sont en total décalage vestimentaire sur cette butte froide et pelée. Ainsi habillés, espéraient-ils trouver une plage paradisiaque au sommet du Mont-Lozère ?

En partant vers le nord et en me perdant dans la garrigue, je comprends vite que le Gr.70 ne peut pas être par là. D'ailleurs, Dany, que je n'ai pas quitté des yeux, m'appelle et semble avoir retrouvé le chemin.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

Dany dans la montée vers le pic de Finiels.

Je la rejoins sur la sente qui se faufile dans un paysage quasi lunaire où une herbe rase aurait poussée. Arrivés au sommet, la température doit être proche de zéro et si je puis dire, c'est un grand bol de " Cévennes Up " très rafraîchissant que nous prenons en " pleine tronche ".

Les bourrasques balayent le sommet avec une telle violence qu'elles nous poussent à continuer vers le sud.

D'ailleurs, les seuls paravents formés de chaos rocheux naturels et d'abris pastoraux en pierres granitiques sont déjà occupés par des groupes de randonneurs gelés attendant une accalmie.

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Si le temps était maussade au départ de la station, il est devenu épouvantable au sommet du Finiels !

Sans perdre de vue le GR, nous prenons le parti de descendre vers un bosquet de petits pins. De cet endroit et comme l'écrivait Stevenson : " une perspective s'ouvrait dans l'étendue brumeuse du ciel et un pays d'inextricables montagnes bleues s'étendaient à mes pieds ".

Comme l'avait si bien décrit le grand écrivain, nous avions le sentiment d'avoir passer une frontière, de descendre dans une autre région, de basculer du nord au sud. Le ciel, bien qu'encore gris, semblait plus clément et de temps à autre, un rayon de soleil, en perçant cette voûte maussade semblait vouloir nous dire " Oui, allez-y, marchez vers la Midi, je vous rejoins ! ".

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

La sente se faufile dans un paysage quasi lunaire où une herbe rase aurait poussée.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

"une perspective s'ouvrait dans l'étendue brumeuse du ciel et un pays d'inextricables montagnes bleues s'étendaient à mes pieds"

En descendant dans la splendide forêt du " Travers de l'Homme ", sur un sentier fait d'éboulis, nous croisons des cueilleuses de myrtilles et des excursionnistes grimpant vers le Finiels. Même si le sol continue par endroit à être ras et tapissé de bruyères, en descendant, nous retrouvons peu à peu des chemins fleuris identiques à ceux du Goulet. Au bord du chemin, les inules jaunes et les hauts épilobes roses restent les fleurs les plus visibles, mais pour qui veut faire un herbier sauvage et coloré, il n'y a que l'embarras du choix.

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En descendant du Finiels, cueilleuses de myrtilles et pourpres bruyères.

En descendant dans cette magnifique nature vers le village de Pont-de-Monvert, haut-lieu de la célèbre " guerre des Camisards ", j'ai du mal à imaginer qu'au sein de ces superbes montagnes et comme l'écrivit Stevenson : " une guerre de bandits, une guerre de bêtes féroces " ai pu faire rage pendant plusieurs années. Mais, il est vrai que ma conception des engagements et des combats religieux est certainement étriquée et que j'ai une fâcheuse tendance à croire que tout ce qui est beau, est bon et paisible !

Après une dégringolade rapide du versant sud du Mont-Lozère, il est 13h 30 lorsque nous atteignons par un large chemin d'exploitation le petit village de Finiels. Nous le traversons rapidement car rien ne retient vraiment l'attention hors mis ces insolites tombes protestantes qui fleurissent dans de nombreux jardins. Par respect pour les vivants, nous n'osons pas les observer avec insistance et par respect pour les morts, nous n'oserons pas les prendre en photo.

Après Finiels, la sente se faufile dans un décor plutôt sec fait de genêts chétifs et de gros amoncellements de blocs granitiques. Puis, nous descendons dans un vallon, coupons un ru, le Rieubellet et croisons les ruines de quelques vieilles fermes ou bergeries.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

Le chemin fleuri se faufile dans la forêt du Travers de l'Homme

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Quelques photos au Travers de l'Homme puis à l'approche du village de Finiels.

 

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Arrivée au village de Finiels et étrange charrue sur le parcours

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Perché sur un des nombreux blocs granitiques et au bord du Rieumalet.

A l'approche du ruisseau de Rieumalet, nous retrouvons un peu de verdure grâce à quelques près et à une hêtraie qui escorte la rivière. A 14 h 30, nous atteignons le ruisseau. Le coin est si agréable que sans hésiter, nous jugeons qu'il est temps de faire une pause café. Est-ce un peu de fatigue après les seize kilomètres déjà accomplis ? Toujours est-il que la pause café se transforme vite en un deuxième repas avec les restes de pain et de jambon, puis du fromage et une pomme. Le " groupe des profs " que nous pensions devant nous, depuis la station, passe sur le chemin. Très sympa, Josée, professeur de français, se propose de nous prendre en photo. Pas question de refuser, nous sommes si rarement ensemble sur la pellicule !

Puis après avoir longé le plaisant vallon du Rieumalet et la moins agréable et dangereuse D.20, il est 15h 20 quand nous entrons dans l'attrayante cité de Pont-de-Montvert.

Il y règne une effervescence que nous n'avons jamais rencontrée nulle part ailleurs sur le Stevenson, même pas au Puy ni à Langogne. Les randonneurs et les touristes sont nombreux devant l'Ecomusée dont le GR.70 traverse symboliquement l'édifice.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

Pause-café au bord du Rieumalet.

Est-ce déjà le midi ? Mais, les rues sont prises d'assaut par les estivants ! A la recherche de l'hôtel " Les Sources du Tarn ", Dany et moi, convenons de nous séparer à l'entrée du village. Après quelques errements, on se retrouve un peu plus bas devant le temple protestant. Dix minutes plus tard, nous entrons dans l'hôtel, grand chalet de quatre étages jouxtant le Tarn. Par chance, nous sommes au quatrième avec une jolie chambre et un balcon donnant sur la rivière.

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Nous traversons à gué le Rieumalet et panorama de notre chambre d'hôtel

De ce balcon, le restreint mais joli panorama que nous entrevoyons, nous pousse sans tarder à une visite plus approfondie de la cité camisarde.

Après deux nouvelles heures de marche, à arpenter les ruelles, à visiter l'église et le temple, à déambuler dans les commerces et les jardins puis à grimper sur les hauteurs, c'est avec plaisir mais sur les rotules que nous retrouvons l'hôtel. Mais nous n'avons plus guère le temps de nous reposer car le souper déjà nous appelle. Seule entorse dans notre séjour et une fois n'est pas coutume, nous commencerons cet excellent dîner par un réconfortant apéritif.

Malgré les lumières de la ville et les bistrots bondés, nos bâillements répétés, nos cernes sous les yeux et nos mollets endoloris ont vite fait de nous dire qu'il est temps d'aller dormir. Demain sera un autre jour ! Pour notre plus grand bonheur, un autre jour de randonnée !

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).OAu pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

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Pont-de-Montvert, avec le célèbre pont sur le Tarn, la tour de l'horloge, les jardins fleuris et l'hôtel Les Sources du Tarn sur la dernière photo.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

En cliquant sur la carte, vous passez à l'étape suivante.

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Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)

Publié le par gibirando

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)Lundi 1er août 2005 : 1ere étape de 14 kms.

 

Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson. Stevenson arrive au sommet de la montagne du Goulet : "Il me semblait qu'une fois franchi le contrefort que j'escaladais, j'allais descendre dans le paradis terrestre. Et je ne fus point déçu, puisque j'étais désormais entraîné à la pluie, à l'ouragan, à la désolation de l'endroit. Ici s'achevait la première partie de mon voyage. Et c'était comme une harmonieuse introduction à l'autre et bien plus belle encore". 

Mais il y eut un autre aspect agréable de notre séjour à l'hôtel des Sources. C'était cette ambiance feutrée malgré les allées et venues des touristes, des convives et des randonneurs en tout genre. L'hôtel était tranquille et presque silencieux comme si chacun prenait conscience de l'importance qu'il y avait à conserver à l'intérieur cette quiétude que l'on trouvait sans peine dans la campagne environnante.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)OAu pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)

A l'idée d'une nouvelle aventure, Dany à l'hôtel des Sources est radieuse avant le départ - Dany à l'entrée de Chasseradès, le départ est lancé.

Après une nuit profitable, il est sept heures quand nous rejoignons la véranda pour le petit déjeuner. Nous nous sommes levés tôt car nous avons hâte de découvrir de " nouveaux paysages en couleurs " et cela nous donne des " fourmis dans les jambes ". Pourtant, nous ne sommes pas vraiment pressés, car avec ses quatorze kilomètres, cette première étape n'a rien d'exceptionnelle même s'il y a la Montagne du Goulet à franchir. Le ciel est d'un bleu cristallin à peine parsemé par endroit de longues stries nuageuses blanchâtres. Nous allons avoir un temps superbe et ça nous mets du baume au cœur de démarrer sous le soleil. C'est avec un bel appétit que nous engloutissons les tartines beurrées, les croissants, les divers biscuits, les jus de fruits, les yaourts et les fruits de saison qui composent ce copieux petit déjeuner. Assis près de nous, le chien du patron " n'en perd pas une miette ! "

Dès le départ, je peste car mon appareil photo numérique ne fonctionne toujours pas. Pourtant j'ai changé les piles après les avoir chargées toute la nuit. Heureusement, j'ai prévu un stock suffisant et je finis par trouver quatre accus qui devraient être satisfaisants pour la journée.

Jusqu'à Mirandol, nous connaissons ce tronçon déjà réalisé l'an dernier lors d'une promenade. Nous prenons la direction du village de Chasseradès que nous atteignons rapidement. Par le petit pont de pierre, nous entrons dans le village que nous traversons par d'étroites et ancestrales venelles. Nous voilà, maintenant sur le large chemin ombragé partant vers Mirandol et qui finit sa course sur le parvis de l'admirable et imposante église Saint-Blaise.

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A la sortie de Chasseradès, sur ce chemin antique qui descend vers Mirandol.

Quel bonheur ! Quelle satisfaction de marcher dans le silence de ce matin d'été ! Hors mis quelques vaches qui broutent paisiblement dans les prés adjacents, nous paraissons seuls au monde sur ce chemin antique qui descend en direction de Mirandol. Vieille croix de pierre, stèle en hommage aux bâtisseurs morts en construisant le viaduc de Mirandol, ce chemin a été, tour à tour, emprunté depuis l'antiquité par les croisés et les pèlerins, les bergers et les muletiers, les cheminots et les chemineaux, et depuis Stevenson, par des randonneurs contemplatifs.

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Croix séculaire à la sortie de Chasseradès

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Dany observe la montagne du Goulet que nous devons gravir.

Du plateau, le regard porte sur la Montagne du Goulet avec ses formes douces et arrondies. En dessous, on devine le ravin du Chassezac, puis on aperçoit la voie ferrée et ses tunnels anti-congères. Enfin Mirandol apparaît avec son admirable viaduc dont l'allure galbée me rappelle la queue d'un immense dragon. Brusquement, le sentier plonge vers le village, longe le gîte d'étape où nos amies Martine et Henriette avaient logé l'an dernier, passe sous l'impressionnant viaduc où coule le Chassezac puis entre dans le village.

Aussi soudainement qu'il est descendu, le GR se met à gravir une étroite ruelle où règne une intense agitation. Plusieurs maçons restaurent de vieilles demeures, des paysans s'agitent autour de quelques vaches, des chiens aboient à notre passage. Malgré la rude montée, nous pressons le pas pour rejoindre les prairies et quitter au plus vite cette bruyante civilisation, tout en jetant derrière nous, un dernier regard au viaduc, superbe ouvrage d'art couronnant le village.

Un chemin caillouteux ceint de vieilles pierres grimpe dans les pâtures. A notre grand étonnement, un vieil homme accompagné d'un chien, un agriculteur certainement, le descend en courant, se jouant avec aisance des cailloux qui jaillissent du sol. A notre hauteur, il ralentit sa course, nous sourit et dans un patois mâchouillé, lance à notre attention un " FA PA TO CHO " complètement incompréhensible pour moi.

A ma grande surprise, Dany lui répond sans hésitation :

- Bonjour, non ça va bien comme çà !

- Eh, tu es doué pour les langues régionales, je n'ai rien compris !

- Il a dit : " Il fait pas trop chaud ? ".

- Ah, bon !

L'homme, d'aspect octogénaire, accélère à nouveau, poursuit son chemin aussi vite que son chien. A tout moment, je m'attends à le voir tomber mais il court avec une dextérité étonnante, puis disparaît dans le virage suivant.

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Dany avant puis après le hameau de Mirandol.

Sur le plateau, le sentier suit maintenant la voie ferrée parallèlement à la Montagne du Goulet jusqu'au village de l'Estampe. En lisant, le topo-guide, j'apprends que la ligne fut ouverte vingt quatre ans après la construction du viaduc de Mirandol et qu'initialement, elle devait passer sous la Montagne du Goulet par un tunnel de 2124 mètres de long, la protégeant ainsi de l'enneigement. Ce projet qui avait coûté trois millions de francs de travaux déjà réalisés fût abandonné. Comme quoi, le gaspillage de l'argent du contribuable ne date pas d'aujourd'hui !

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Le train sur la ligne La Bastide-Mende emprunté hier, le Gr.70 suit la voie ferrée jusquau village de l'Estampe.

A l'Estampe, le GR surplombe le village et retrouve le bitume de la D.120 pendant quelques centaines de mètres. Nous sommes au pied de la montagne du Goulet dont les couleurs estivales s'étalent comme sur la palette d'un peintre. Les verts pomme plus ou moins intenses des près et des feuillus tranchent avec les émeraudes des résineux, les épilobes d'un rose éblouissant et les bruyères d'un rose violacé s'emparent des contreforts défrichés. Après quelques champs de blé parés d'or, le chemin continue par une piste à travers la Forêt Domaniale.

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A l'Estampe, le GR.70 surplombe le village

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Après quelques champs de blés parés d'or, le chemin continue dans la forêt.

Nous pénétrons le sous-bois avec ses senteurs de résine et de terreau humide. Après quelques zigzags permettant d'éviter un rude dénivelé, nous quittons ce sentier forestier et retrouvons la D.120 que nous empruntons jusqu'au col situé à 1.413 m. Il est 10 heures.

Ici même, et nous comprenons mieux pourquoi, Stevenson écrivit dans son Journal de route en Cévennes : " Il me sembla qu'une fois cette crête franchie, je descendrais dans un éden de vergers roses et printaniers, de paisibles ruisseaux et d'ailes de moulins à vent qui tourneraient dans un ciel rouge d'éternel couchant ".

Pour nous, ce col, se fut d'abord un jardin d'éden de fleurs multicolores puis sur l'agréable chemin qui descendait jusqu'aux ruines du hameau de Serreméjan, le paradis des fruits rouges. Les délicieuses myrtilles, framboises, mûres et autres fraises des bois venaient sans cesse coller le bout de nos doigts rapidement empourprés, rougir nos lèvres et parfumer notre gosier. Au point que n'avancions plus et que nous fûmes rejoints par un groupe de randonneurs. C''était notre première rencontre avec ce groupe que nous appellerons pertinemment, mais sans trop savoir pourquoi, " le groupe des profs !". Trois femmes et trois hommes ! Au cours de nos nombreuses pérégrinations, nous n'avons jamais rencontré un groupe de personnes qui avait l'air, à la fois, aussi hétérogène et aussi soudé.

Non, nous n'étions pas seuls sur le Stevenson, et encore moins au monde! Mais qu'importe, nous étions heureux d'être là, de profiter de cette nature généreuse, de marcher dans un cadre enchanteur et c'était bien cela que nous étions venus chercher.

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Dans la forêt du Goulet puis au sommet dans un jardin d'Eden multicolore.

Avant Serreméjan, sur la piste forestière, quelques trouées dans cette épaisse végétation laissent entrevoir le Mont Lozère que nous devrons franchir dès demain.

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La forêt domaniale du Goulet : un paradis de fruits rouges.

Nous arrivons à Serreméjan, hameau en ruines avec ses grandes bâtisses délabrées. Les toitures sont effondrées, les murs si épais, qu'on aurait pu penser inébranlables, gisent sur le sol et forment des amas de pierres colossaux. Mais avec les vestiges qui restent encore dressés, on imagine aisément qu'une laborieuse activité ait pu exister dans cette cité fantôme.

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Du Goulet, panorama sur les Monts Lozère.

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Le hameau abandonné de Serreméjan (*)

Montage réalisé à partir d'une photo tirée d'un très beau site sur le Chemin de Stevenson : http://voyagesautourdumonde.fr/randonnee-sur-le-chemin-de-stevenson-2002/

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Sur le Stevenson, en direction du village Le Bleymard.

Après nous être restaurés avec les énormes sandwichs de notre panier repas, nous continuons de grimper vers une crête en compagnie d'un randonneur solitaire. Nous atteignons le sommet constitué d'un large chemin, la Draille des Mulets (*), que nous traversons. Le GR descend en direction de la source du Lot. On imagine mal que ce petit ruisseau que nous suivons maintenant, pratiquement asséché par endroits et que nous allons traverser à gué un peu plus bas, puisse devenir le grand affluent que l'on connaît.

(*)Les Drailles sont des sentiers qui parcourent les crêtes des Cévennes. Elles ont été les premières voies de communication à travers le pays.

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Près de la Source du Lot et au petit hameau des Alpiers.

Peu à peu, nous quittons la dense et sombre forêt pour des bois de feuillus plus clairs et quelques lumineux champs céréaliers bordés de genêts. Il est 13 heures 30 quand le petit hameau des Alpiers apparaît à notre regard au détour de la route goudronnée que nous venons de rallier.

Quelques maisons très anciennes aux toitures de lauzes, certaines avec de magnifiques colombages ralentissent notre marche. Malgré tout, le hameau est rapidement traversé. Seule, à la sortie du village, une étrange croix de pierre soutient intensément notre attention et mérite une photo. Sur cette croix, sculpté en relief, un homme avec des bras et des mains démesurées. Un Christ stylisé, sans doute, qui semble vouloir embrasser ceux qui le regardent.

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Une étrange croix de pierre à la sortie du hameau Les Alpiers.

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Arrivée au village du Bleymard.

Le GR.70 est désormais devenu un large sentier que nous quittons rapidement par la gauche pour une sente escarpée et ravinée. Les premières maisons du Bleymard apparaissent, puis le village tout entier blotti au fond d'une vallée entourée de collines de tous côtés. Stevenson avait décrit son arrivée ainsi : " Devant moi s'ouvrit une vallée peu profonde et, à l'arrière, la chaîne des Monts de la Lozère, partiellement boisés, aux flancs assez accidentés dans l'ensemble toutefois d'une configuration sèche et triste ".

Pour nous, l'arrivée n'est pas triste, bien au contraire. Campings, commerces et estivants créent une agitation discordante et contrastée avec la paisible et silencieuse marche de six heures que nous venons d'accomplir.

Par la D.901, nous entrons dans le village et trouvons rapidement l'hôtel " La Remise ", refuge accueillant de cette première et splendide journée.

Une jolie chambre mansardée ! Toute l'après-midi devant nous ! Que c'est bon les vacances !

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En cliquant sur la carte, vous passez à l'étape suivante.

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Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Préambule : Saint-Jean du Gard-Chasseradès et Visite de Mende.

Publié le par gibirando

Au pays des inextricables montagnes bleues - Préambule : Saint-Jean du Gard-Chasseradès et Visite de Mende.

Pour accéder aux étapes, cliquez sur chacune d'entre-elles

1 - Chasseradès - Le Bleymard - 14 km.

2 - Le Bleymard - Le Pont-de-Montvert - 18km.

3 - Le Pont-de-Montvert - Florac - 28km.

4 - Florac - Cassagnas - 16km.

5 - Cassagnas - Saint-Germain de Calberte - 13km.

6 - Saint-Germain de Calberte - Saint-Jean du Gard - 21km.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Préambule : Saint-Jean du Gard-Chasseradès et Visite de Mende.

Les images dont les légendes sont signalées par un astérisque (*) ne sont pas de moi et je remercie bien aimablement leurs auteurs de m'autoriser à les utiliser pour enjoliver cette histoire. L'aquarelle ci-dessus est une œuvre d'Anne Le Maître extraite de son magnifique ouvrage " Sur les pas de Robert Louis Stevenson ". Cette aquarelle, que j'ai utilisé pour procéder à ce montage, reflète parfaitement la douceur des paysages et les couleurs des chemins.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Préambule : Saint-Jean du Gard-Chasseradès et Visite de Mende.

Encore un trajet de 110 kilomètres et des patates ? Non des châtaignes !


 

Au pays des inextricables montagnes bleues - Préambule : Saint-Jean du Gard-Chasseradès et Visite de Mende.Dimanche 31 juillet 2005.

Préambule : Saint-Jean du Gard-Chasseradès et Visite de Mende.

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson. Stevenson arrive au sommet du Finiels : " Quoiqu'il eût été longuement désiré, ce fut tout à fait incidemment enfin que mes yeux aperçurent l'horizon par-delà le sommet. Un pas qui ne semblait d'aucune façon plus décisif que d'autres pas qui l'avaient précédé et " comme le rude Cortez lorsque de son regard d'aigle, il contemplait le Pacifique ", je pris possession en mon nom propre d'une nouvelle partie du monde. Car voilà qu'au lieu du rude contrefort herbeux que j'avais si longtemps escaladé, une perspective s'ouvrait dans l'étendue brumeuse du ciel et un pays d'inextricables montagnes bleues s'étendait à mes pieds ". Voilà comme est né le titre du récit de cette deuxième et dernière partie du Chemin de Stevenson.

Le Père Michel, un homme souriant, avait accueilli aimablement Stevenson à l'abbaye de Notre Dame des Neiges. C'est avec la même prévenance que cent vingt sept ans plus tard, le patron de l'hôtel Oronge à Saint-Jean du Gard nous accueille le dimanche 31 juillet 2005. Après un bref exposé de notre présence chez lui, nous l'informons du désir de laisser la voiture au garage et quelques affaires à l'hôtel. Nous attendons un taxi de la société " Transbagages " qui doit nous mener à Chasseradès, point de départ de ce nouveau et dernier périple sur le " Stevenson ". Le point d'arrivée, dans sept jours, étant, bien entendu, l'hôtel Oronge, raison de notre présence chez lui aujourd'hui.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Préambule : Saint-Jean du Gard-Chasseradès et Visite de Mende.

Dany à la gare de Chasseradès

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Le train pour Mende arrive

Mais notre surprise est grande lorsqu'il nous dit que le chauffeur de Transbagages est déjà passé et que mécontent que nous ne soyons pas là, il est reparti ! Nous sommes abasourdis, car nous avons deux heures d'avance sur l'horaire prévu du rendez-vous. Il est 11 heures 30 et le rendez-vous était fixé devant l'hôtel à 13 heures 30. Nous sommes entrain de débattre de cette difficulté quand soudain avec son bel accent méditerranéen, l'aimable hôtelier nous dit : " Ben, tiens, le voilà, il est revenu ! ".

Un jeune homme brun d'une quarantaine d'années se tient devant la porte de la réception.

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Le hameau de Mirandol, vue prise dans le train sur le splendide viaduc

Il n'a pas l'air commode ou du moins, il a l'air en colère car d'un ton sec et interrogatif, il dit : " Transbagages ! Vous êtes mes clients ? Et sans attendre la réponse : Je vous attends depuis une heure !

Comme je n'ai pas l'attention de me laisser " marcher sur les pieds ", je lui réponds : Attendez, nous avons deux heures d'avance sur l'heure fixée dans notre réservation avec " La Pèlerine " ! S'il y a un problème, c'est de votre côté qu'il faut le voir !

Et là il se met à débiter un flot de griefs contre l'organisation de son employeur : " J'en était sûr, c'est toujours comme ça, j'en en assez de toujours poirauter à attendre les clients et qu'on me prenne pour un imbécile ! J'en ai marre ! A la fin du mois, j'arrête ! Peu à peu, il retrouve son calme, semble tout de même comprendre que nous n'y sommes pour rien et devient plus aimable lorsqu'il nous demande de le suivre.

Nous laissons quelques affaires à l'hôtel et avec un peu d'appréhension notre véhicule au parking de la Poste car le garage de l'hôtel est déjà plein. Sans avoir eu le temps de la visiter, nous laissons la cité de Saint-Jean du Gard derrière nous, direction Chasseradès.

Le chauffeur qui semble excédé par un emploi du temps trop chargé continue à marmonner contre son patron. Il semble lui reprocher le manque d'organisation et les pertes de temps entre deux courses. Nous ne prenons pas position et lui exposons notre projet de faire le Stevenson.

Il semble parfaitement connaître la clientèle du légendaire parcours, car il est chargé de transporter les bagages des randonneurs d'hôtel en hôtel du Puy en Velay jusqu'à Saint-Jean du Gard. Nous sortons de la ville et soudain, dans la voiture, c'est le silence, car Dany et moi trouvons qu'il conduit trop vite sur ces routes cévenoles très sinueuses. Nous espérons que cette façon de conduire n'est pas à mettre sur le compte de l'énervement ou de l'envie de finir trop rapidement sa tournée. De temps en temps, le chauffeur entrecoupe ce silence en nous montrant des lieux que nous serons amener à découvrir lors de notre voyage pédestre.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Préambule : Saint-Jean du Gard-Chasseradès et Visite de Mende.OAu pays des inextricables montagnes bleues - Préambule : Saint-Jean du Gard-Chasseradès et Visite de Mende.

Devant la splendide cathédrale de Mende lors de la visite de la cité 

La route n'est pas encombrée et la circulation est facile. Le Pompidou, Saint-Laurent de Trèves, Florac, Quézac, Ispagnac, les petites villes se succèdent rapidement, car notre chauffeur, ancien " routier ", connaît parfaitement l'itinéraire et même s'il conduit très vite, il parait prudent quant il le faut. Un peu avant quinze heures, nous entrons dans Mende !

Je suis très surpris d'arriver dans cette ville, car lors de l'organisation du voyage, j'ai, pendant très longtemps, tenté en vain de trouver un taxi qui pourrait nous y amener. Mon idée était d'aller à Mende, pour ensuite, rejoindre Chasseradès par le fameux train qui emprunte la deuxième ligne la plus haute de France après celle des Pyrénées.

Je suis d'autant plus surpris que pour ce dimanche-ci, Transbagages me demandait un prix exorbitant pour faire cette course de Saint-Jean du Gard jusqu'à Mende. Or, nous avons payé 40 euros seulement pour aller à Chasseradès, ville beaucoup plus éloignée de Saint-Jean de Gard. C'est donc avec étonnement, que je constate, aujourd'hui qu'il s'agit d'un unique et même trajet ! Le chauffeur a-t-il décidé lui-même de ce trajet ? En existe t'il un plus court ? Pour moi cela restera une énigme d'une grande incohérence !

En passant sous le viaduc de Mirandol, visité l'an dernier, nous savons que notre hôtel est maintenant tout proche. Pour Dany et moi, cette arrivée en taxi, c'est comme rouler dans une machine à remonter le temps, un retour dans le passé, le souvenir de cette curiosité déraisonnable que nous avions de vouloir découvrir la fin du " Stevenson ". C'est en quelque sorte un retour aux sources de nos envies, un retour à l'hôtel des Sources, c'est certain.

Avec l'image de l'hôtel, les souvenirs de l'an dernier reviennent : ce magnifique coucher de soleil multicolore sur la montagne du Goulet aperçu de la véranda, ce repas pris en compagnie de nos amies Martine et Henriette, ce désir irréalisable de poursuivre le Stevenson, cette amère fin de parcours où le chauffeur de Transbagages avait oublié de venir nous chercher. Déjà !

Après une installation rapide, je dis à Dany : " Il est tôt, nous avons plusieurs heures à perdre, pourquoi ne prendrions-nous pas le train, comme je l'avais imaginé? Nous visiterons Mende ? La gare de Chasseradès n'est pas très loin !

Toujours partante, elle acquiesce. Le temps de prendre une gourde d'eau fraîche et l'appareil photo numérique, et nous voilà déjà en marche.

La gare est à environ un kilomètre de l'hôtel, mais lorsque nous arrivons, elle semble fermée. Nous sommes sur le point de repartir lorsque le train arrive de la direction de Mende.

Il marche au ralenti. A notre vue, le conducteur arrête le convoi et la locomotive stoppe devant nous. Il ouvre la fenêtre et nous demande nos intentions :

- Nous voudrions nous rendre à Mende ? Mais la gare semble fermée ?

- Oui, c'est exact, elle n'est plus en fonctionnement !

- Comment faut-il faire ?

- Attendez trois quarts d'heures environ ! Le temps d'aller à la Bastide et de revenir ! Vous prendrez vos billets directement dans le train !

- D'accord, on vous attend !

Le train repart et je veux en profiter pour prendre quelques photos de la gare désertée. Malheureusement, l'appareil numérique ne fonctionne pas car les piles semblent vides.

Il n'y a qu'une solution : " Retourner à l'hôtel pour prendre l'appareil argentique que j'ai eu la précaution d'emporter ! En me dépêchant un peu, je devrai avoir le temps de faire l'aller-retour avant que le train ne revienne !

Au pas de course, je repars par la route vers l'hôtel des Sources, prends l'autre appareil et reviens vers la gare en coupant à travers les près puis en longeant la voie ferrée cette fois.

Ouf ! Moins de cinq minutes plus tard, le train arrive.

Nous montons dans le train, très bien accueillis par un aimable contrôleur qui accepte de nous consentir un tarif préférentiel. Renseignements pris, nous n'aurons qu'une petite heure pour visiter Mende et, encore faudra-t-il, de la gare, rejoindre à pieds le centre ville historique sans lambiner.

Bien que pittoresque, car le train suit les sinuosités des nombreux cours d'eau qui parsèment la région et emprunte de nombreux viaducs et tunnels, nous sommes un peu déçus. En effet, appelée " ligne du toit de la France ", (près de La Bastide-Puylaurent se trouve le point culminant du réseau SNCF non électrifié) cette voie ferrée ne donne pas en été, et ce malgré un parcours sur des plateaux d'une altitude de 700 à 1000 mètres, une impression absolue de hauteur. Pourtant, en hiver, elle reste la ligne qui donne le plus de tracas aux cheminots chargés de l'entretien des voies.

Vers 17 heures, nous sommes de retour à la gare de Mende, après une visite rapide de la cathédrale et du centre historique. Dans un bistrot de la ville, nous avons eu juste le temps d'ingurgiter de façon expéditive un énorme sandwich qui est venu caler nos estomacs affamés depuis ce matin 8 heures.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Préambule : Saint-Jean du Gard-Chasseradès et Visite de Mende.

Dany attablée dans un bistrot de Mende attend son sandwich 

A 19 heures, après un dimanche bien rempli et cette mise en jambes, nous sommes de retour à l'hôtel des Sources.

Comme l'an dernier, le repas de l'hôtel est succulent. Fait de charcuteries -maison et d'une daube aux morilles, avec ce souper du terroir, le restaurant justifie son association au label des " Tables Gourmandes ".

Après cet excellent repas et une bonne nuit, nous devrions être prêts pour affronter, dès demain matin, les inextricables montagnes bleues de cette deuxième partie du Stevenson !

Au pays des inextricables montagnes bleues - Préambule : Saint-Jean du Gard-Chasseradès et Visite de Mende.

Aperçu de Mirandol, on aperçoit au dessus des maisons le GR.70

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La cathédrale de Mende

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