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Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

Publié le par gibirando

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

 

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).Mardi 2 août 2005 : 2eme étape de 18 kms.

Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson. Stevenson arrive au sommet du Pic de Finiels : "J'ai parlé à des gens qui, ou prétendaient ou croyaient avoir aperçu, du pic de Finiels, de blanches voiles appareillant vers Montpellier et Cette (Séte). Derrière s'étendait la région septentrionale des hauts-plateaux que ma route m'avait fait traverser, peuplés par une race triste et sans bois, sans beaucoup de noblesse dans les contours des monts, simplement célèbres dans le passé par de petits loups féroces."

De Bleymard, l'après-midi, après une petite sieste et comme il était encore tôt, nous décidâmes de faire quelques courses et d'aller visiter les principales curiosités. L'hôtel restaurant " La Remise " est situé sur la D.901 plutôt à l'extérieur du vieux village. Aussi, après quelques rapides emplettes dans un supermarché, une boutique artisanale et une épicerie " bio ", nous partîmes flâner dans les vieilles ruelles.

Au bout d'une heure, nous finissons par constater qu'une bonne partie de cette courte promenade se déroule sur une portion du GR.70 que nous devrons emprunter demain.

Après cette balade, c'est sous quelques gouttes de pluie que nous regagnons l'hôtel. Lecture, rédaction de cartes postales, préparation de l'étape de demain sont au menu de cette fin d'après-midi bruineuse. La soirée se termine par un excellent repas du terroir avec un sublime croustillant forestier, un excellent sauté de veau et des fromages du pays.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).OAu pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

Au départ du Bleymard devant l'hôtel La Remise et sur le pont du Lot.

Mardi 2 août. Depuis l'orage d'hier soir, le ciel est resté gris mais pas vraiment menaçant.

Après un petit déjeuner aussi copieux que celui de Chasseradés, mais avec en sus quelques confitures maison, nous quittons l'hôtel, traversons la D.901 et démarrons la journée par un petit pont qui enjambe le Lot. Malgré les quelques kilomètres qui le séparent de sa source et que nous avons parcourus avec lui, il n'a guère grossi ; un mètre de large tout au plus.

Nous retrouvons les ruelles, cette splendide bâtisse superbement restaurée faisant office de mairie et la très belle église avec son clocher carré curieusement dissocié de la nef, déjà aperçus hier après-midi.

Par un agréable sentier qui monte à travers des près et des vergers, on grimpe en douceur une colline tout en contournant le village que l'on aperçoit enfoui au fond du vallon. Là, descendant le GR., nous rencontrons un petit homme tout gibbeux, mais encore très alerte pour son age avancé avec lequel nous entamons la conversation. Très sympathique, il nous explique qu'il vit isolé dans la montagne et qu'il parcourt huit kilomètres pour aller faire ses courses au Bleymard. Huit à l'aller et huit au retour, il parcourt ses seize kilomètres avec un baluchon et un gros sac. Au retour, ces besaces chargées de provisions lui permettent de tenir de nombreux jours. L'hiver quand le chemin est impraticable à cause de la neige, il vit reclus dans sa ferme et isolé du monde pendant plusieurs semaines. Fataliste, il prend patience, gère ses réserves alimentaires et attend des jours meilleurs !

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

En quittant Le Bleymard, une sympathique rencontre.

Comme l'écrit si bien Paulo Coelho dans le Pèlerin de Compostelle: " l'extraordinaire se trouve sur le chemin des gens ordinaires ". Je ne peux m'empêcher de penser à cette citation, quand nous quittons ce petit bonhomme, à la fois simple, mais extraordinaire de candeur, de ténacité et de courage. Nous repartons encore plus guillerets et encore plus forts qu'à l'accoutumé, un peu comme si ce vieil ermite nous avait insufflé de son dynamisme. Avec 18 kilomètres à parcourir dont un très long dénivelé qui s'annonce jusqu'au Finiels, Dieu que nous allons en avoir besoin aujourd'hui!

Au lieu-dit " La Chaumette ", nous retrouvons le plat jusqu'au Col Santel. Ici, à l'altitude de 1.195 mètres, commence l'interminable montée qui doit nous mener jusqu'au Monts de Lozère et à son sommet majeur à 1.699 mètres, le Pic de Finiels. Une marche au beau milieu du Parc National des Cévennes.

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Vue sur Le Bleymard et interminable montée à partir du Col Santel.

Juste avant d'arriver à la Station du Mont-Lozère, à l'orée du chemin, les aboiements de nombreux chiens nous attirent vers un enclos grillagé. Il s'agit d'un élevage de chiens nordiques que nous observons avec difficulté, car dissimulés des regards indiscrets par d'abondants branchages.

La vision de ces chiens ressemblant à des loups et en laissant derrière nous, non pas le Gévaudan dont les limites correspondent à la Lozère actuelle, mais la Margeride, lieu où la Bête dite du " Gévaudan " avait principalement sévi, je ne pouvais m'empêcher de penser à cette histoire vraie, devenue légendaire malgré elle.

Avant et pendant son périple, Stevenson s'intéresse à l'histoire des régions qu'il traverse et bien entendu, il se documente sur la Bête du Gévaudan. Ce monstre, Stevenson l'appelle " le Bonaparte des loups ". Il a lui-même une peur maladive des chiens qu'il redoute par dessus tout lors de son voyage avec Modestine.

Moi aussi, je connais comme Stevenson, l'histoire " classique " de la Bête du Gévaudan. : Cette histoire qui s'est déroulée pendant trois longues années de juin 1764 à juin 1767 a fait des centaines de victimes, mais essentiellement des proies très vulnérables. Souvent, il s'agissait de femmes seules, des bergères par exemple, ou bien d'enfants et dans tous les cas observés, il n'y a jamais eu aucun homme de plus de seize ans.

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Représentation de la célèbre histoire de " La bête du Gévaudan " (*).

On organise de nombreuses battues, même le roi Louis XV s'y intéresse, promet une récompense à celui qui tuera " la Bête ", envoie son lieutenant de chasse Antoine de Beauterne, des dragons et de nombreux louvetiers pour capturer ou abattre l'animal. A plusieurs reprises et après avoir tué des centaines de loups dans toute la région et parfois bien au delà, on a souvent cru que les massacres étaient terminés. Mais les années passaient et les assassinats continuaient. Souvent, les victimes étaient trouvées décapitées. Ce fut le 19 juin 1967, lors d'une battue regroupant plus de 300 rabatteurs que Jean Chastel tua d'un coup de fusil ce monstre sanguinaire qui était devenu pour tous les habitants de la région " l'horrible Bête du Gévaudan ". Le pays redevint tranquille à partir de ce jour là.

Mais malgré la connaissance que j'avais de cette histoire, c'était surtout la thèse de Gérard Ménatory (*) que je venais de lire hier soir dans les " notes et variantes " du " Journal de route en Cévennes " de Robert Louis Stevenson " qui me surprenait et m'intriguait. J'avais envie d'en savoir plus !

Pour le célèbre naturaliste un ou plusieurs loups ne pouvaient pas être les auteurs de tels massacres. Un loup n'attaque jamais seul et encore plus rarement un humain. Au contraire, devant l'homme, il aurait plutôt tendance à fuir. Il ne décapite jamais ses proies. Or tous les témoignages des survivants évoquaient " Il est plus grand qu'un loup, avec une tête énorme, une raie noire qui lui court sur le dos, et une queue étrangement longue et touffue ". Ce n'était pas la description d'un loup. En sus, et selon d'autres observations, un seul animal n'aurait pas pu parcourir les distances observées entre chacun des crimes.

(*) Gérard Ménatory :naturaliste, grand spécialiste du loup, il crée en 1985 le Parc du Gévaudan à Sainte-Lucie en Lozère. Il passa une grande partie de sa vie à tenter de réhabiliter le loup dans l'inconscient populaire.

L'hypothèse de ce grand spécialiste du loup, très avisé sur cette histoire dont il avait étudié les archives, était la suivante : Antoine Chastel qui était une sombre brute et qui vivait seul avec une meute de gros chiens dans le Mont Mouchet avait été valet de ménagerie. Il était le fils de Jean Chastel dit le " Masque ", meneur de loups (sorcier), puis devenu libérateur de la région en tuant " la Bête ". Les Chastel, par leurs expériences, auraient été parfaitement capables de dresser " de gros mâtins " ou d'autres animaux, telle une hyène d'Afrique ou un lévrier afghan qu'ils possédaient parait-il, pour attaquer des êtres sans défense. Cette thèse expliquerait l'arrêt des crimes perpétrés par les molosses d'Antoine, dès lors que son père Jean était devenu un héros en tuant " la Bête ". Cette bête d'ailleurs n'était pas vraiment un loup. Selon la description de l'époque que je reprends textuellement, car Jean Chastel avait fait empailler son trophée, il s'agissait d'un " énorme " mâtin " (chien dogue mâtiné d'autre chose, probablement de lévrier) aussi grand qu'un taureau d'un an avec de longs poils hérissés, une grosse tête, le poitrail large et blanc maculé de taches roussâtres, une crinière noire sur le dos allant de la tête à la naissance de la queue qu'elle avait fort longue et recourbée et qui battait ses flancs ". Mais la dépouille fût si mal empaillée qu'on fût contraint de l'enterrer quelques jours plus tard. Si cette version, impossible à prouver aujourd'hui, s'avérait exacte, elle ferait d'Antoine Chastel et des autres Chastel peut-être, les plus odieux meurtriers en série de tous les temps. Le père, Jean Chastel, aurait gardé ensuite le secret de ces tueries pour ne pas nuire à ses fils qui quittèrent la région et dont plus personne n'entendit jamais parler. Jean Chastel était tellement haï de tous les villageois, que peu de temps après sa mort, sa maison fût brûlée et rasée dans un signe de purification.

Aujourd'hui, une stèle commémorant sa mémoire a singulièrement été dressée dans la petite commune de La Besseyre Saint-Mary où il vécut. Est-ce une réhabilitation ou une simple évocation destinée aux touristes ?

Pour tenter d'élucider l'énigme de la " Bête du Gévaudan ", d'innombrables autres théories ont été mises en avant, ravivées il y a quelque temps par le film " Le Pacte des Loups ". Mais en raison même de l'ancienneté de l'histoire, aucune preuve formelle ne viendra jamais étayer une version plus qu'une autre.

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Dany à la Station du Mont-Lozère

En traversant les ténébreuses forêts de la Margeride, du côté de Pradelles ou de Saint-Flour du Mercoire, les randonneurs solitaires du " Stevenson " garderont encore longtemps de bonnes raisons de marcher avec la peur au ventre! Mais gardons tout de même à l'esprit ce proverbe : " l'homme est un loup pour l'homme !".

Il est 9h30 et en arrivant à la station du Mont-Lozère, ce n'est pas la peur qui nous obsède. Dany et moi ne pensons qu'à une chose : " boire un bon café ", un expresso de préférence dont nous sommes amateurs et que nous languissons depuis notre départ de la maison. Le " Chalet " qui nous accueille, c'est aussi l'occasion pour faire une pause après les quatre cent mètres de dénivelé déjà accomplis et les deux cent quatre vingt qui restent jusqu'au sommet du Finiels.

Une demi-heure plus tard, nous quittons le bitume de la station et par une large piste de ski, nous repartons vers le sommet. Le " groupe des profs " avec lequel nous marchions depuis le Col Santel a disparu, aussi nous flânons sans retenue et prenons, tout en montant, photos sur photos.

Tout est motif à faire une photo : une vue de la station, une superbe chapelle triangulaire en pierres granitiques, construite par les scouts en 1967 selon le topo-guide, notre première montjoie rencontrée (*), ce sentier bordé de merveilleuses landes de bruyères violacées laminées par les vents.

Et puis et surtout, d'ouest en est, et dessinant l'horizon vers le nord, cet exceptionnel décor aux multiples facettes : quelques minuscules villages blancs, quelques champs garnis d'or, de verts vallons et des cimes bleutées, d'épaisses et noires forêts, des massifs de landes mauves ou rougeâtres et de bruns maquis plus ou moins boisés. Sur cet accueillant belvédère naturel seul le ciel n'est pas au rendez-vous des couleurs. Un plafond bas et grisâtre plombe le Mont-Lozère, la température a nettement fraîchi, un vent d'ouest en est souffle modérément mais fait galoper les nuages. Heureusement, il ne pleut pas et nous continuons à marcher sans préoccupation.

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Première montjoie rencontrée sur une sente bordée de bruyères

(*) Montjoies : hautes pierres de granit dressées, servant de balises par temps de brume ou de neige. Certaines, gravées d'une croix de Malte délimitent l'ancienne propriété des chevaliers de cet Ordre.

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A la Station du Mont-Lozère, superbe chapelle triangulaire en pierres granitiques, construite par les scouts en 1967.

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Panorama à 180° tel que nous pouvions le voir en montant le Mont-Lozère.

Onze heures trente, après avoir suivi ces hautes bornes granitiques, certainement très utiles quant il neige, nous pensons avoir atteint le sommet. Mais il n'en est rien, nous sommes seulement au pied d'une crête dénudée et ne voyons encore rien du sud. Le vent a redoublé d'intensité et souffle en hurlant dans nos oreilles gelées. Surpris comme l'avait été Stevenson en arrivant ici, les nombreux randonneurs semblent étonnés de ce frimas soudain. En short et tee-shirt, ils déambulent sous cette froidure polaire qui semble les disperser en tous sens. Certains partent vers l'ouest, d'autres franchissent la crête et basculent vers le sud, un groupe s'éloigne vers l'est. Même les centaines de moutons que nous apercevions du bas de la piste et qui se détachaient sur la croupe herbeuse et le ciel se sont évaporés. Je me faisais pourtant un plaisir de prendre des photos de ces immenses troupeaux dont les silhouettes, du bas de la piste de ski, ressemblaient à s'y méprendre, à une gigantesque fourmilière en activité. Autour de nous et en quelques minutes, c'est devenu le désert et il est temps d'examiner le topo-guide !

Dany enfile son poncho, se jette dans une ornière de la draille. Blottie, bien à l'abri des rafales, elle déballe son casse-croûte et se met à manger !

-Que fais-tu ?

-Je mange ! Je suis bien ici !

-Je vois, mais il est encore tôt !

-Je sais, mais j'ai un " coup de pompe " et la " dalle " !

-Bon, je crois que tu as raison, il est temps d'arrêter car il y a encore cette butte qui part vers l'ouest à monter avant d'arriver au Finiels !

-S'il ne pleut pas, on ne pourra pas trouver mieux pour déjeuner !

-Regarde les nuages partent vers l'est. Par contre, du côté du sud où nous allons, le ciel est beaucoup moins noir !

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En montant vers le Pic de Finiels, nous suivons les montjoies.

Effectivement, nous ne pouvions pas être mieux qu'au creux de cette fondrière, car dès qu'on se lève, le repas terminé, les rafales de vent fouettent violemment nos visages. Il ne doit pas faire plus de cinq ou six degrés, et plus nous montons, plus la nature semble se déchaîner. Nous marchons vers l'ouest comme indiqué sur le topo, mais où se trouve le sentier sur ce mamelon rocailleux ? Plus de montjoies pour nous guider et seulement quelques cairns trop parsemés pour être visibles sur ce terrain pierreux!

Je continue de marcher vers de gros monticules de pierres pendant que Dany part en direction de quelques randonneurs frigorifiés qui en shorts et débardeurs sont en total décalage vestimentaire sur cette butte froide et pelée. Ainsi habillés, espéraient-ils trouver une plage paradisiaque au sommet du Mont-Lozère ?

En partant vers le nord et en me perdant dans la garrigue, je comprends vite que le Gr.70 ne peut pas être par là. D'ailleurs, Dany, que je n'ai pas quitté des yeux, m'appelle et semble avoir retrouvé le chemin.

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Dany dans la montée vers le pic de Finiels.

Je la rejoins sur la sente qui se faufile dans un paysage quasi lunaire où une herbe rase aurait poussée. Arrivés au sommet, la température doit être proche de zéro et si je puis dire, c'est un grand bol de " Cévennes Up " très rafraîchissant que nous prenons en " pleine tronche ".

Les bourrasques balayent le sommet avec une telle violence qu'elles nous poussent à continuer vers le sud.

D'ailleurs, les seuls paravents formés de chaos rocheux naturels et d'abris pastoraux en pierres granitiques sont déjà occupés par des groupes de randonneurs gelés attendant une accalmie.

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Si le temps était maussade au départ de la station, il est devenu épouvantable au sommet du Finiels !

Sans perdre de vue le GR, nous prenons le parti de descendre vers un bosquet de petits pins. De cet endroit et comme l'écrivait Stevenson : " une perspective s'ouvrait dans l'étendue brumeuse du ciel et un pays d'inextricables montagnes bleues s'étendaient à mes pieds ".

Comme l'avait si bien décrit le grand écrivain, nous avions le sentiment d'avoir passer une frontière, de descendre dans une autre région, de basculer du nord au sud. Le ciel, bien qu'encore gris, semblait plus clément et de temps à autre, un rayon de soleil, en perçant cette voûte maussade semblait vouloir nous dire " Oui, allez-y, marchez vers la Midi, je vous rejoins ! ".

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La sente se faufile dans un paysage quasi lunaire où une herbe rase aurait poussée.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

"une perspective s'ouvrait dans l'étendue brumeuse du ciel et un pays d'inextricables montagnes bleues s'étendaient à mes pieds"

En descendant dans la splendide forêt du " Travers de l'Homme ", sur un sentier fait d'éboulis, nous croisons des cueilleuses de myrtilles et des excursionnistes grimpant vers le Finiels. Même si le sol continue par endroit à être ras et tapissé de bruyères, en descendant, nous retrouvons peu à peu des chemins fleuris identiques à ceux du Goulet. Au bord du chemin, les inules jaunes et les hauts épilobes roses restent les fleurs les plus visibles, mais pour qui veut faire un herbier sauvage et coloré, il n'y a que l'embarras du choix.

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En descendant du Finiels, cueilleuses de myrtilles et pourpres bruyères.

En descendant dans cette magnifique nature vers le village de Pont-de-Monvert, haut-lieu de la célèbre " guerre des Camisards ", j'ai du mal à imaginer qu'au sein de ces superbes montagnes et comme l'écrivit Stevenson : " une guerre de bandits, une guerre de bêtes féroces " ai pu faire rage pendant plusieurs années. Mais, il est vrai que ma conception des engagements et des combats religieux est certainement étriquée et que j'ai une fâcheuse tendance à croire que tout ce qui est beau, est bon et paisible !

Après une dégringolade rapide du versant sud du Mont-Lozère, il est 13h 30 lorsque nous atteignons par un large chemin d'exploitation le petit village de Finiels. Nous le traversons rapidement car rien ne retient vraiment l'attention hors mis ces insolites tombes protestantes qui fleurissent dans de nombreux jardins. Par respect pour les vivants, nous n'osons pas les observer avec insistance et par respect pour les morts, nous n'oserons pas les prendre en photo.

Après Finiels, la sente se faufile dans un décor plutôt sec fait de genêts chétifs et de gros amoncellements de blocs granitiques. Puis, nous descendons dans un vallon, coupons un ru, le Rieubellet et croisons les ruines de quelques vieilles fermes ou bergeries.

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Le chemin fleuri se faufile dans la forêt du Travers de l'Homme

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Quelques photos au Travers de l'Homme puis à l'approche du village de Finiels.

 

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Arrivée au village de Finiels et étrange charrue sur le parcours

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Perché sur un des nombreux blocs granitiques et au bord du Rieumalet.

A l'approche du ruisseau de Rieumalet, nous retrouvons un peu de verdure grâce à quelques près et à une hêtraie qui escorte la rivière. A 14 h 30, nous atteignons le ruisseau. Le coin est si agréable que sans hésiter, nous jugeons qu'il est temps de faire une pause café. Est-ce un peu de fatigue après les seize kilomètres déjà accomplis ? Toujours est-il que la pause café se transforme vite en un deuxième repas avec les restes de pain et de jambon, puis du fromage et une pomme. Le " groupe des profs " que nous pensions devant nous, depuis la station, passe sur le chemin. Très sympa, Josée, professeur de français, se propose de nous prendre en photo. Pas question de refuser, nous sommes si rarement ensemble sur la pellicule !

Puis après avoir longé le plaisant vallon du Rieumalet et la moins agréable et dangereuse D.20, il est 15h 20 quand nous entrons dans l'attrayante cité de Pont-de-Montvert.

Il y règne une effervescence que nous n'avons jamais rencontrée nulle part ailleurs sur le Stevenson, même pas au Puy ni à Langogne. Les randonneurs et les touristes sont nombreux devant l'Ecomusée dont le GR.70 traverse symboliquement l'édifice.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

Pause-café au bord du Rieumalet.

Est-ce déjà le midi ? Mais, les rues sont prises d'assaut par les estivants ! A la recherche de l'hôtel " Les Sources du Tarn ", Dany et moi, convenons de nous séparer à l'entrée du village. Après quelques errements, on se retrouve un peu plus bas devant le temple protestant. Dix minutes plus tard, nous entrons dans l'hôtel, grand chalet de quatre étages jouxtant le Tarn. Par chance, nous sommes au quatrième avec une jolie chambre et un balcon donnant sur la rivière.

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Nous traversons à gué le Rieumalet et panorama de notre chambre d'hôtel

De ce balcon, le restreint mais joli panorama que nous entrevoyons, nous pousse sans tarder à une visite plus approfondie de la cité camisarde.

Après deux nouvelles heures de marche, à arpenter les ruelles, à visiter l'église et le temple, à déambuler dans les commerces et les jardins puis à grimper sur les hauteurs, c'est avec plaisir mais sur les rotules que nous retrouvons l'hôtel. Mais nous n'avons plus guère le temps de nous reposer car le souper déjà nous appelle. Seule entorse dans notre séjour et une fois n'est pas coutume, nous commencerons cet excellent dîner par un réconfortant apéritif.

Malgré les lumières de la ville et les bistrots bondés, nos bâillements répétés, nos cernes sous les yeux et nos mollets endoloris ont vite fait de nous dire qu'il est temps d'aller dormir. Demain sera un autre jour ! Pour notre plus grand bonheur, un autre jour de randonnée !

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Pont-de-Montvert, avec le célèbre pont sur le Tarn, la tour de l'horloge, les jardins fleuris et l'hôtel Les Sources du Tarn sur la dernière photo.

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En cliquant sur la carte, vous passez à l'étape suivante.

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Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 6 - La Bastide Puylaurent (1.024m) - Chasseradès (1.150m) 12 kms

Publié le par gibirando

DES PAYSAGES EN COULEURS.....POUR QUATRE SOUS  

OU 6 JOURS SUR LE GR 70 

CHEMIN DE STEVENSON (1ere partie) 

 

 Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 6 - La Bastide Puylaurent (1.024m) - Chasseradès (1.150m)12 kms24 juillet 2004 : 6eme étape de 12 kms.

La Bastide Puylaurent (1.024m) - Chasseradès (1.150m)

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson où il évoque son parcours vers Chasseradès :" Puis Modestine et moi remontâmes le cours de l'Allier (ce qui nous ramena dans le Gévaudan) vers sa source dans la forêt de Mercoire. Ce n'était plus qu'un ruisseau sans importance bien avant de cesser de le suivre. De là, une colline franchie, notre route nous fit traverser un plateau dénudé jusqu'au moment d'atteindre Chasseradès, au soleil couchant ".

Le lendemain matin, je me lève, à poils, comme à mon habitude depuis Le Puy car j'ai oublié mon pyjama. Il fait plutôt frais, j'ai des frissons dans tout le corps et, des pieds à la tête, j'ai la peau recouverte de " chair de poule ". Pourtant, il fait relativement beau, mais nous sommes quand même à plus de mille mètres d'altitude et avec la fenêtre entrebâillée et un petit vent frisquet, la chambre est fraîchement aérée.

En ce samedi 24 juillet, j'avoue aussi avoir un " petit serrement au cœur ", car il s'agit de notre dernière journée de marche et je reconnais volontiers que je n'ai pas vu les jours passer. En plus, avec 12 kilomètres seulement, c'est l'étape la plus courte et pour en profiter pleinement, je suis bien décidé à musarder davantage que les jours précédents.

Dany se réveille, les yeux encore bouffis par le sommeil et les membres engourdis par sa polyarthrite. Heureusement, ça ne dure pas longtemps et elle part aussitôt se jeter sous la douche.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 6 - La Bastide Puylaurent (1.024m) - Chasseradès (1.150m)12 kmsODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 6 - La Bastide Puylaurent (1.024m) - Chasseradès (1.150m)12 kms

Panoramas sur la vallée de l'Allier et les montagnes d'Ardèche après La Bastide

Neuf heures, nous abandonnons " Les Genêts " après un frugal café au lait accompagné de tranches de pains grillées et tartinées de beurre et de confitures. Sur la placette du village, nous retrouvons " Monsieur Speed " et sa frêle compagne. Ils semblent trépigner en attendant l'ouverture de la principale épicerie du village. Nous sommes sidérés quant ils nous annonçent qu'ils ont dormis et mangés hier soir chez les moines trappistes de Notre-Dame des Neiges et qu'ils ont démarré de là-bas ce matin. En outre, hors mis la parfaite qualité de la literie, ils n'ont pas l'air de garder un souvenir impérissable de l'illustre abbaye. Décidément, nous nous posons la question, randonnent-ils ou font-ils une course ? Nous ne sommes pas certains qu'ils profitent complètement de leur voyage.

Après quelques courses chez l'épicier et le boulanger, nous prenons en sens inverse, l'itinéraire emprunté hier pour entrer dans La Bastide. Le petit pont sur l'Allier, la gare, la voir ferrée et nous retrouvons le G.R.70, qui cette fois, part sur le gauche vers l'ouest. Nous montons par un large chemin d'exploitation forestier d'abord sinueux puis rectiligne quant il longe la lisière de la forêt sur notre droite et surplombe les Gorges de l'Allier sur notre gauche. Bien au dessus de nous, pas plus grands que deux fourmis, nous apercevons au loin " Monsieur et Madame Speed " qui ont pris une confortable avance, cela malgré qu'ils aient quitté La Bastide quelques minutes avant nous seulement. Eux marchent vite, et nous, nous traînassons comme jamais. L'écart se creuse et nous ne les reverrons jamais. Pourtant quel spectacle en montant, le regard plonge dans la verte vallée de l'Allier et domine à l'est les montagnes ardéchoises et vers le sud, les sommets du mont Lozère. Le tout baigne dans le léger halo d'une brume gris bleu qui, en altitude, laisse peu à peu la place à un ciel bleu azur.

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A l'aire de pique-nique de La Mourade, point culminant de notre périple à 1.332 m.

Voilà plus d'une heure et demi que nous avons quitté La Bastide et c'est sous un ciel vidé de tous nuages que nous arrivons à La Mourade, point culminant de notre randonnée. A cet emplacement, mon GPS indique 1.332 mètres.

Un vent violent et froid nous oblige pour la première fois à revêtir nos polaires. Quelques tables de pique-nique sont là au milieu de jeunes pins sur un large plateau fait de genêts denses et de quelques genévriers rabougris. Nous stoppons pour une pause café opportune et mangeons quelques barres de céréales. Une fois de plus, le retardateur de mon appareil fonctionne à merveille et je fixe pour l'éternité ce bon moment de notre ultime journée.

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Près du légendaire rocher de Réchaubo et non loin de la source de l'Allier

Après cet intermède, la piste est maintenant sableuse et se faufile à travers des prairies ou un épais maquis sur la ligne de crête. Il est midi et demi quand nous arrivons au panneau mentionnant l'entrée dans la " Forêt Domaniale de la Gardille ", indication déjà aperçue hier après Cheylard, mais c'est normal car cette forêt est immense. Nous entrons dans la forêt, mais arrêtons aussi vite car sous d'immenses sapins, une herbe verte et tendre ne demande qu'à être couchée. Le repas se déroule dans un silence stupéfiant, seulement entrecoupait de temps en temps par le chant d'un oiseau ou l'aboiement d'un chien dans le lointain.

Henriette et Martine passent sur le chemin, nous les interpellons et avec leurs sourires coutumiers, elles s'arrêtent pour papoter. Les questions rituelles fusent :

-Où étiez-vous passées ?

-Nous étions à La Bastide à l'Auberge de l'Etoile?

-C'était sympa ?

-Ouais, c'était bien et vous ?

-Nous étions aussi à La Bastide mais aux " Genêts ", où êtes-vous ce soir ?

-Dans une chambre d'hôtes à Chasseradès, et vous ?

-A l'hôtel Les Sources à Chasseradès. On se reverra peut-être ?

-Peut-être !

Elles repartent pour trouver un coin où déjeuner. Le silence reprend sa place et nous encourage à faire une petite sieste.

Nous somnolons mais quelques fourmis ne l'entendent pas ainsi et décident de trottiner sur nos jambes ou nos bras dénudés. C'est tellement désagréable, qu'elles finissent par avoir gain de cause et nous sommes contraints de décamper plus vite que prévu.

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A Chabalier, Stevenson déguisé en gentil épouvantail avec une Modestine de bois

La piste descend dans la forêt en direction de Chabalier. A une intersection, le G.R part sur la gauche et sur la droite, un autre chemin indique le " Rocher de Réchaubo ".Je propose à Dany d'y aller car je me souviens avoir lu sur le topo-guide une étrange histoire légendaire de voleurs qui cachaient leurs butins et leurs trésors dans les nombreuses cavités de ce rocher. En plus, je ne suis pas un spécialiste des minerais mais je me souviens avoir lu qu'il présente une originalité certaine.

Je relis donc le topo-guide : " Cette crête déchiquetée, c'est en miniature les " Dentelles de Montmirail " du Vaucluse. Le rocher est un filon rhyolitique, injecté de quartz, apparu à la faveur d'une faille appartenant à l'orogenèse hercynienne, c'est-à-dire, il y a au moins 300 millions d'années ".

Les spécialistes apprécieront ! Nous, nous allons nous contenter de l'approcher.

Du chemin, il nous apparaît comme un simple roc très dentelé. J'ai bien envie d'y aller mais Dany pas trop car il faut marcher dans la garrigue et la caillasse. Je n'insiste pas trop et me contente d'une photo depuis le sentier car j'ai le vague sentiment que Dany a surtout peur de rencontrer des vipères.

Pas très loin d'ici, à quelques kilomètres, un long fleuve de 410 kilomètres, pas toujours tranquille, prend sa source au Moure de La Gardille, il s'agit de l'Allier qui passe à Chabalier que nous venons d'atteindre.

Pour nous indiquer le chemin, un habitant a eu la bonne idée de travestir Stevenson en un gentil épouvantail à côté d'une Modestine de bois. Nous ne manquons pas cette opportunité pour prendre une amusante photo. Après un pont qui enjambe l'Allier qui n'est ici qu'un éphémère ruisselet, le chemin erre à travers d'agréables vallonnements boisés de résineux puis en approchant de Chasseradès parmi de nombreux champs d'avoine.

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Epilobes et champs d'avoine avant Chasseradès puis visite du village.

Il est 15 heures, Dany décide de faire une pause. Dans un pré à mi-ombre de quelques bouleaux, il ne nous faut pas plus d'une minute pour préparer deux cafés avec un thermo d'eau chaude et deux sachets que nous agrémentons de quelques biscuits et de pain d'épices. Dans cette escapade de plus de 120 kilomètres, c'est certainement notre dernier interlude et avant d'en terminer, nous éprouvons le besoin d'en jouir totalement. Allongés dans le champ, pareils à deux gros lézards, nous profitons des tièdes rayons du soleil qui perforent les branchages.

Nous avons repris le sentier depuis moins d'une minute et à une intersection, nous sommes très surpris de constater qu'un panneau indique la gare de Chasseradès à une centaine de mètres. Sommes-nous déjà arrivés ? Il apparaît que oui, car la gare est rapidement en vue, mais le village, lui, semble beaucoup plus éloigné.

Sur une aire de pique-nique, à l'intersection du G.R et de la D.6, Martine et Henriette ont eu la même idée que nous et ont stoppé pour un précoce " quatre heures ". Nous échangeons quelques amabilités puis repartons sur la départementale à la recherche de notre hôtel que très rapidement nous trouvons sur la gauche de la route bien avant Chasseradès. Il s'agit d'une ample demeure adossée à un bois dans un cadre frais et reposant.

La chambre est spacieuse et ne donne pas sur la route. Comme il est tôt, nous comblons ce moment de détente par un peu de lecture.

Je termine " Voyage avec un âne dans les Cévennes ", que j'ai pris plaisir à lire au rythme des étapes. Maintenant, je les brûle, je saute par-dessus les montagnes cévenoles, je plonge dans les ravins et les gorges du Tarn. Et si dans la réalité, nous ne sommes qu'à Chasseradès, dans mes pensées ou dans mes rêves, je ne sais plus très bien, je finis par arriver avec Stevenson et Modestine à Saint-Jean du Gard.

Dany me sort de cet état léthargique où je m'étais englouti :

-On va se promener ?

-Euh ….quoi ? Où ça ?

-Au village !

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Eglise Saint-Blaise à Chasseradès et viaduc et village de Mirandol

Equipés d'une simple gourde d'eau fraîche, nous voilà repartis, une fois de plus, pour quelques kilomètres supplémentaires. Visite du sympathique village que Stevenson en 1878 décrit en ses termes : " Chasseradès, village délabré entre deux rangées de collines dénudées ".

Cent vingt six ans plus tard, ce n'est plus tout à fait ça. Les maisons du village et l'église Saint-Blaise ont été superbement restaurées. Les monts de tous côtés sont recouverts d'émeraudes futaies et Chasseradès est devenu un hameau agréable et très apprécié des touristes.

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Dany sous le viaduc de Mirandol

Nous poursuivons le G.R.70 en direction du viaduc de Mirandol et apercevons rapidement le village blotti entre le viaduc et les gorges du torrent du Chassezac. Dans la descente vers le hameau, nous surprenons une vipère qui s'empresse de filer dans la paroi argileuse de la colline. Arrivés aux premières maisons, nous trouvons nos deux amies Martine et Henriette occupées à s'installer dans une vieille habitation transformée en une magnifique chambre d'hôtes. Dany est tellement emballée par le cadre qu'elle me dit aussitôt : " Si on revient l'année prochaine, c'est ici que je veux être ! ".

Nous laissons nos compagnes de voyage vaquer à leurs occupations car ce soir nous aurons le plaisir de les revoir aux " Sources " pour le souper.

Nous passons sous le viaduc qui présente la particularité de se situer à 1.215 mètres d'altitude et d'être ainsi la deuxième voie ferrée le plus haute de France après le Transpyrénéen. D'ailleurs, de retour vers l'hôtel, sur la route qui longe l'impressionnant canyon du Chassezac, nous apercevons le train qui passe à bonne allure sur le viaduc puis dans un long tunnel en béton. Malgré de multiples précautions, pare-neige en bois, tunnels anti-congères en béton, la ligne ferroviaire Mende-La Bastide reste en hiver une des voies les plus perturbées de France. En contrepartie, elle est, bien sur, l'une des plus pittoresques. D'ailleurs, si nous devons revenir à Chasseradès l'année prochaine, nous avons déjà décidé que nous prendrions le train.

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Dany devant l'hôtel des Sources à Chasseradès

Vingt heures, nous sommes dans la véranda de l'hôtel et profitons encore des derniers rayons d'un soleil rouge qui décline en face sur la verte colline du Goulet dans un ciel qui hésite entre le bleu, le rose, le mauve et le jaune.

En regardant ce spectacle, je repense à ce qu'écrivait merveilleusement bien Stevenson : " J'avoue aimer une forme précise là où mes regards se posent et si les paysages se vendaient comme les images de mon enfance, un penny en noir, et quatre sous en couleurs, je donnerais bien quatre sous chaque jour de ma vie ".

A cet instant précis, je me dis que moi aussi, je donnerai bien quelques euros chaque jour de ma vie pour que mon regard se pose sur de tels paysages en couleurs.

 Henriette et Martine arrivent. La première est châtain, d'une grande candeur naturelle, timide et réservée, la deuxième est brune avec un charme spontané et un sourire enjôleur. Malgré ces différences, une vraie amitié est née quant elles se sont rencontrées par hasard sur le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle, il y a quelques années. Depuis, elles randonnent ensemble chaque été. Très gentilles toutes les deux, elles tiennent absolument à nous payer l'apéro avant de passer à table car nous leur avions offert à boire sur la terrasse ensoleillée du Refuge de Moure.

 Après l'apéritif, le souper se poursuit dans une atmosphère chaleureuse et amicale. Mais dans les conversations, nous percevons néanmoins beaucoup de pudeur et le désir de ne pas se dévoiler complètement aux premiers venus. Nous apprécions leur compagnie car pour nous, cette discrétion naturelle est le signe d'une grande simplicité et de qualités humaines indéniables.

 Il se fait tard, les serveuses sont là à attendre que nous quittions la table. Je monte dans la chambre chercher la carte bancaire pour régler la bouteille de vin d'Ardèche que nous avons tous apprécier. J'en profite pour redescendre avec l'appareil photo et immortaliser cet instant d'amitié.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 6 - La Bastide Puylaurent (1.024m) - Chasseradès (1.150m)12 kms

 Dany avec Martine et Henriette, nos charmantes amies du " Stevenson "

Maintenant, il est l'heure de se quitter. Nous n'aurons plus le plaisir de nous dépasser à tour de rôle sur les chemins. Demain, pendant qu'elles continueront à bourlinguer en direction de Saint-Jean du Gard, nous repartirons en taxi vers Le Puy. Au regard de cette amère perspective et des excellents moments que nous avons passés pendant six jours sur le G.R.70, nous avons la gorge un peu nouée par cette triste séparation. Mais pourquoi se le cacher, nous les envions surtout d'avoir la chance de poursuivre le " Stevenson ".

Au delà de cette mélancolie, il y a donc dans nos têtes, cette envie folle de perpétuer ce périple jusqu'à son dénouement…. Qui sait, l'année prochaine, nous partirons, peut-être, nous aussi de Chasseradès pour découvrir de nouveaux paysages en couleurs…. pour quatre sous….

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Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 6 - La Bastide Puylaurent (1.024m) - Chasseradès (1.150m)12 kms

Le parcours réalisé en 1878 par Robert Louis STEVENSON(*)

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Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km

Publié le par gibirando

DES PAYSAGES EN COULEURS.....POUR QUATRE SOUS  

OU 6 JOURS SUR LE GR 70 

CHEMIN DE STEVENSON (1ere partie)

 

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km23 juillet 2004 : 5eme étape de 24 kms.

Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m).

 

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson où il évoque la région de la Bastide : " Dans une localité nommée la Bastide, on me conseilla d'abandonner le cours de la rivière et de suivre une route qui grimpait sur la gauche parmi les monts du Vivarais, l'Ardèche moderne. Le soleil parut comme je quittais le couvert d'un bois de pins et je découvris tout à coup un joli site sauvage au sud. De hautes montagnes rocheuses, aussi bleues que du saphir fermaient l'horizon ".

A parler franc, Cheylard méritait le détour car la soirée s'était terminée en apothéose. Un succulent repas préparé par Christian et servit par Agnès que nous avions dégusté entre une vingtaine d'amis randonneurs et convives de tous horizons. Des sujets de conversation captivants : Pourquoi, marchions-nous ? Parmi les adeptes du " Stevenson ", certains marchaient pour oublier de gros problèmes (perte d'un emploi, échec professionnel, divorce, etc.…). Certains comme nous, randonnaient pour le simple bien-être de s'éloigner de la civilisation, de découvrir d'autres paysages et de profiter des vacances d'une manière originale et sportive. D'autres marchaient sans trop savoir pourquoi, du moins c'est ce qu'ils prétendaient, ou bien par timidité ou pudeur, ils ne voulaient pas se dévoiler. Certains, plus croyants que nous, le faisaient comme un pèlerinage, d'autres pour faire des rencontres. D'autres, comme " Monsieur Speed " le faisait à titre thérapeutique pour tenter d'effacer le stress d'une vie professionnelle trépidante et ses envies suicidaires. Même sur les chemins, ce monsieur très attachant ne savait pas être " cool " et cela se voyait. Sans être psychologue, et avant même que chacun raconte son parcours, il était presque possible de deviner les motivations de certains.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km

Après Cheylard, en direction du hameau Les Pradels

La nuit a été réparatrice. Il fait encore un temps superbe. Neuf heures, nous fermons nos bagages et les laissons dans le hall. Nous passons au bar payer les boissons consommées hier soir et remercions Agnès et Christian pour la qualité de leur accueil et de leurs prestations.

Nous démarrons notre journée sur la D.71 et quittons le hameau par un petit pont de pierres sous lequel cabriole le ruisseau du Cheylard. Quelques mètres après, nous laissons l'asphalte et suivons un large chemin qui monte dans la forêt. Après deux kilomètres et quelques lacets, nous retrouvons la route que nous suivons jusqu'au hameau à forte vocation agricole Les Pradels.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km

A l'entrée de l'immense forêt domaniale de la Gardille

A cet endroit, dans un décor de serres et de champs déjà moissonnés, le G.R.70 part à droite et pénètre dans l'épaisse et magnifique forêt domaniale de la Gardille. Une demi-heure plus tard, nous atteignons le tranquille Etang du L'Auradou. Seul un employé à l'entretien du lac vaque à ses occupations. Les aires de jeux et de pique-nique sont désertes. Sous le vol de quelques libellules bleues, nous profitons du silence ambiant pour nous ressourcer en avalant quelques fruits secs, une barre de céréales et une boisson énergétique.

Nous repartons en longeant l'étang, passons une passerelle et entrons de nouveau dans la forêt par une large piste qui se poursuit jusqu'à la route qui fait la jonction entre Cheylard et Le Luc. A plusieurs reprises, le G.R coupe cette route et descend vers Le Luc, dont nous apercevons de temps à autres quelques toitures. Dans la descente et dans des sous-bois, le chemin s'est bien rétrécit. A l'ombre de quelques chênes lièges, nous arrêtons pour déjeuner et reprenons la sente qui arrive sur une route à proximité des vestiges du château du Luc qui domine la vallée de l'Allier.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km

Au bord de l'Etang de l'Auradou puis devant le château du Luc

Ce château est en cours de restauration et ces bénévoles font un travail remarquable. En effet, construit avant le XIIeme siècle sur un emplacement celte, il servit au fil du temps de bastion militaire et a subi d'innombrables assauts de diverses armées. Il faut dire que la forteresse fut, depuis le Moyen Age puis tout au long de l'histoire de France, souvent convoitée car elle représentait un point stratégique sur le Chemin de Régordane (*), pendant les guerres de religions et de Cent Ans et évidemment pour les armées des différentes provinces de la région qui voulaient se l'approprier.

Nous laissons le château derrière nous et partons vers le village dans l'idée de trouver une fontaine car nos gourdes et nos gosiers sont complètement asséchés. Nous passons devant la très belle église qui date, elle aussi, du XIIeme siècle et est surtout originale, par son superbe clocher aux nefs superposées. Nous arrivons sur une placette où trône une belle fontaine, mais qui malheureusement ne fonctionne pas. Nous faisons demi tour et tombons sur Martine et Henriette qui elles aussi, sont à la recherche d'un peu d'eau fraîche. Heureusement, quelques jeunes qui semblent bougrement s'ennuyer dans ce village désert, acceptent avec beaucoup de gentillesse de remplir toutes nos bouteilles et nos gourdes.

Martine et Henriette qui n'ont pas encore déjeuné, partent trouver un endroit tranquille. De notre côté, nous quittons le village en passant devant une étrange mais sans équivoque statuette du XIVeme siècle d'un homme accroupi que l'on appelle ici " Lou Cagassou " ou " Lou Cagaï ".

(*) Le Chemin de Régordane est un chemin mythique qui va du Puy en Velay à Saint-Gilles du Gard qui, aux XIeme et XIIeme siècle, était un port prospère. Au moyen age, il organisait un important axe de pèlerinages mais aussi d'échanges de marchandises entre la Méditerranée et le Nord de la France. Il suit apparemment la faille de Villefort qui s'est produite en des temps géologiques et qui a tracé ce sentier naturel à travers le massif montagnard des Cévennes.

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Visite des vestiges du château et vue sur le village du Luc

Nous arrivons sur la D.906 que nous empruntons jusqu'à la bifurcation de la D.154 qui part vers Laveyrune, village à cheval entre la Lozère et l'Ardèche. Nous passons en Ardèche, mais traversons sans répit Laveyrune car ce long tronçon du G.R.70 exclusivement goudronné jusqu'avant Rogleton est pénible sous la forte chaleur. Par contre, sur ce secteur, le balisage est particulièrement bien indiqué. Faut dire qu'à cet endroit, le Chemin de Stevenson fait la jonction avec le G.R de Pays Tour de la Montagne Ardéchoise et une variante qui part vers la célèbre abbaye de la Trappe de Notre-Dame des Neiges. Au dessus de Rogleton, en bordure du chemin, une grosse " boite à témoignages" avec cahier et stylo permet de laisser ses impressions sur le G.R.70. Une petite bafouille et nous descendons vers le ruisseau de La Serre dans un sentier tellement boueux que nous sommes dans l'obligation de le quitter, d'enjamber les fils barbelés et de descendre au milieu des champs. Nous regrettons déjà tout le bien que nous avons pu écrire sur notre message.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km

Du XIIeme siècle, le château du Luc mérite d'être restauré .Statue " Lou Cagai " (*)

Quelques minutes après, nous nous retrouvons de nouveau en Lozère sur la D.906. Le G.R. part sur un petit pont qui franchit l'Allier. Penchés au dessus du parapet, nous constatons que l'eau est très claire avec par endroit des piscines naturelles et quelques minuscules plages de gravier. La canicule aidant, c'est sans hésitations que nous franchissons les clôtures, traversons le champ et arrivons sur la berge. J'ôte toutes mes fringues et plonge sans tergiverser dans une petite poche d'eau claire. Quelques truites qui ne font pas la maille s'enfuient sous les roches. Dany, elle se contente d'un bain de pieds à peine rafraîchissant car l'eau est à bonne température.

Nous passons plus d'une heure à barboter, puis laissons la place à d'autres amis randonneurs qui se laissent eux aussi apprivoiser par cet attirant ruisseau.

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Un bain dans l'Allier très rafraîchissant

Nous passons au dessus de la voir ferrée, puis quittons l'asphalte pour un chemin qui descend vers l'orée de la forêt. Un fort dénivelé dans un chemin de caillasses m'oblige une fois de plus à quitter mes sandales pour mes chaussures de rando. Le bain nous a revigoré et malgré cette bonne grimpette, c'est sans peine que nous atteignons le plat, puis les premières maisons de la Bastide-Puylaurent.

Nous demandons notre chemin, traversons la voie ferrée, passons devant la gare et quelques minutes après, nous retrouvons un autre petit pont sur l'Allier qui ouvre la route vers le centre du village. La pension " Les Genêts " est une vieil hôtel restaurant rénové et géré par des propriétaires très sympathiques qui nous accueillent avec beaucoup de gentillesse et de prévenance.

Situé en plein centre du village,en bordure de la route, il ne possède pas le charme et l'attrait des gîtes croisés les jour précédents, mais nous y mangeons parfaitement servis par de charmantes jeunes filles. Par contre, nous y dormons moyennement, car le lit fait un trou en son milieu et nous avons beaucoup de mal à ne pas rouler l'un sur l'autre.

En contrepartie, cette halte dans le centre d'un village présente l'attrait de pouvoir finir la journée par une longue visite puis, et surtout pour Dany, de flâner dans quelques boutiques pour tenter d'y trouver un petit souvenir pour notre bien-aimée petite-fille Valentine.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km

A La Bastide Puylaurent, devant la gare SNCF pour rejoindre le G.R.

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DES PAYSAGES EN COULEURS.....POUR QUATRE SOUS  

OU 6 JOURS SUR LE GR 70 

CHEMIN DE STEVENSON (1ere partie)

 

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km23 juillet 2004 : 5eme étape de 24 kms.

Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m).

 

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson où il évoque la région de la Bastide : " Dans une localité nommée la Bastide, on me conseilla d'abandonner le cours de la rivière et de suivre une route qui grimpait sur la gauche parmi les monts du Vivarais, l'Ardèche moderne. Le soleil parut comme je quittais le couvert d'un bois de pins et je découvris tout à coup un joli site sauvage au sud. De hautes montagnes rocheuses, aussi bleues que du saphir fermaient l'horizon ".

A parler franc, Cheylard méritait le détour car la soirée s'était terminée en apothéose. Un succulent repas préparé par Christian et servit par Agnès que nous avions dégusté entre une vingtaine d'amis randonneurs et convives de tous horizons. Des sujets de conversation captivants : Pourquoi, marchions-nous ? Parmi les adeptes du " Stevenson ", certains marchaient pour oublier de gros problèmes (perte d'un emploi, échec professionnel, divorce, etc.…). Certains comme nous, randonnaient pour le simple bien-être de s'éloigner de la civilisation, de découvrir d'autres paysages et de profiter des vacances d'une manière originale et sportive. D'autres marchaient sans trop savoir pourquoi, du moins c'est ce qu'ils prétendaient, ou bien par timidité ou pudeur, ils ne voulaient pas se dévoiler. Certains, plus croyants que nous, le faisaient comme un pèlerinage, d'autres pour faire des rencontres. D'autres, comme " Monsieur Speed " le faisait à titre thérapeutique pour tenter d'effacer le stress d'une vie professionnelle trépidante et ses envies suicidaires. Même sur les chemins, ce monsieur très attachant ne savait pas être " cool " et cela se voyait. Sans être psychologue, et avant même que chacun raconte son parcours, il était presque possible de deviner les motivations de certains.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km

Après Cheylard, en direction du hameau Les Pradels

La nuit a été réparatrice. Il fait encore un temps superbe. Neuf heures, nous fermons nos bagages et les laissons dans le hall. Nous passons au bar payer les boissons consommées hier soir et remercions Agnès et Christian pour la qualité de leur accueil et de leurs prestations.

Nous démarrons notre journée sur la D.71 et quittons le hameau par un petit pont de pierres sous lequel cabriole le ruisseau du Cheylard. Quelques mètres après, nous laissons l'asphalte et suivons un large chemin qui monte dans la forêt. Après deux kilomètres et quelques lacets, nous retrouvons la route que nous suivons jusqu'au hameau à forte vocation agricole Les Pradels.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km

A l'entrée de l'immense forêt domaniale de la Gardille

A cet endroit, dans un décor de serres et de champs déjà moissonnés, le G.R.70 part à droite et pénètre dans l'épaisse et magnifique forêt domaniale de la Gardille. Une demi-heure plus tard, nous atteignons le tranquille Etang du L'Auradou. Seul un employé à l'entretien du lac vaque à ses occupations. Les aires de jeux et de pique-nique sont désertes. Sous le vol de quelques libellules bleues, nous profitons du silence ambiant pour nous ressourcer en avalant quelques fruits secs, une barre de céréales et une boisson énergétique.

Nous repartons en longeant l'étang, passons une passerelle et entrons de nouveau dans la forêt par une large piste qui se poursuit jusqu'à la route qui fait la jonction entre Cheylard et Le Luc. A plusieurs reprises, le G.R coupe cette route et descend vers Le Luc, dont nous apercevons de temps à autres quelques toitures. Dans la descente et dans des sous-bois, le chemin s'est bien rétrécit. A l'ombre de quelques chênes lièges, nous arrêtons pour déjeuner et reprenons la sente qui arrive sur une route à proximité des vestiges du château du Luc qui domine la vallée de l'Allier.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km

Au bord de l'Etang de l'Auradou puis devant le château du Luc

Ce château est en cours de restauration et ces bénévoles font un travail remarquable. En effet, construit avant le XIIeme siècle sur un emplacement celte, il servit au fil du temps de bastion militaire et a subi d'innombrables assauts de diverses armées. Il faut dire que la forteresse fut, depuis le Moyen Age puis tout au long de l'histoire de France, souvent convoitée car elle représentait un point stratégique sur le Chemin de Régordane (*), pendant les guerres de religions et de Cent Ans et évidemment pour les armées des différentes provinces de la région qui voulaient se l'approprier.

Nous laissons le château derrière nous et partons vers le village dans l'idée de trouver une fontaine car nos gourdes et nos gosiers sont complètement asséchés. Nous passons devant la très belle église qui date, elle aussi, du XIIeme siècle et est surtout originale, par son superbe clocher aux nefs superposées. Nous arrivons sur une placette où trône une belle fontaine, mais qui malheureusement ne fonctionne pas. Nous faisons demi tour et tombons sur Martine et Henriette qui elles aussi, sont à la recherche d'un peu d'eau fraîche. Heureusement, quelques jeunes qui semblent bougrement s'ennuyer dans ce village désert, acceptent avec beaucoup de gentillesse de remplir toutes nos bouteilles et nos gourdes.

Martine et Henriette qui n'ont pas encore déjeuné, partent trouver un endroit tranquille. De notre côté, nous quittons le village en passant devant une étrange mais sans équivoque statuette du XIVeme siècle d'un homme accroupi que l'on appelle ici " Lou Cagassou " ou " Lou Cagaï ".

(*) Le Chemin de Régordane est un chemin mythique qui va du Puy en Velay à Saint-Gilles du Gard qui, aux XIeme et XIIeme siècle, était un port prospère. Au moyen age, il organisait un important axe de pèlerinages mais aussi d'échanges de marchandises entre la Méditerranée et le Nord de la France. Il suit apparemment la faille de Villefort qui s'est produite en des temps géologiques et qui a tracé ce sentier naturel à travers le massif montagnard des Cévennes.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km 

Visite des vestiges du château et vue sur le village du Luc

Nous arrivons sur la D.906 que nous empruntons jusqu'à la bifurcation de la D.154 qui part vers Laveyrune, village à cheval entre la Lozère et l'Ardèche. Nous passons en Ardèche, mais traversons sans répit Laveyrune car ce long tronçon du G.R.70 exclusivement goudronné jusqu'avant Rogleton est pénible sous la forte chaleur. Par contre, sur ce secteur, le balisage est particulièrement bien indiqué. Faut dire qu'à cet endroit, le Chemin de Stevenson fait la jonction avec le G.R de Pays Tour de la Montagne Ardéchoise et une variante qui part vers la célèbre abbaye de la Trappe de Notre-Dame des Neiges. Au dessus de Rogleton, en bordure du chemin, une grosse " boite à témoignages" avec cahier et stylo permet de laisser ses impressions sur le G.R.70. Une petite bafouille et nous descendons vers le ruisseau de La Serre dans un sentier tellement boueux que nous sommes dans l'obligation de le quitter, d'enjamber les fils barbelés et de descendre au milieu des champs. Nous regrettons déjà tout le bien que nous avons pu écrire sur notre message.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km

Du XIIeme siècle, le château du Luc mérite d'être restauré .Statue " Lou Cagai " (*)

Quelques minutes après, nous nous retrouvons de nouveau en Lozère sur la D.906. Le G.R. part sur un petit pont qui franchit l'Allier. Penchés au dessus du parapet, nous constatons que l'eau est très claire avec par endroit des piscines naturelles et quelques minuscules plages de gravier. La canicule aidant, c'est sans hésitations que nous franchissons les clôtures, traversons le champ et arrivons sur la berge. J'ôte toutes mes fringues et plonge sans tergiverser dans une petite poche d'eau claire. Quelques truites qui ne font pas la maille s'enfuient sous les roches. Dany, elle se contente d'un bain de pieds à peine rafraîchissant car l'eau est à bonne température.

Nous passons plus d'une heure à barboter, puis laissons la place à d'autres amis randonneurs qui se laissent eux aussi apprivoiser par cet attirant ruisseau.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km

Un bain dans l'Allier très rafraîchissant

Nous passons au dessus de la voir ferrée, puis quittons l'asphalte pour un chemin qui descend vers l'orée de la forêt. Un fort dénivelé dans un chemin de caillasses m'oblige une fois de plus à quitter mes sandales pour mes chaussures de rando. Le bain nous a revigoré et malgré cette bonne grimpette, c'est sans peine que nous atteignons le plat, puis les premières maisons de la Bastide-Puylaurent.

Nous demandons notre chemin, traversons la voie ferrée, passons devant la gare et quelques minutes après, nous retrouvons un autre petit pont sur l'Allier qui ouvre la route vers le centre du village. La pension " Les Genêts " est une vieil hôtel restaurant rénové et géré par des propriétaires très sympathiques qui nous accueillent avec beaucoup de gentillesse et de prévenance.

Situé en plein centre du village,en bordure de la route, il ne possède pas le charme et l'attrait des gîtes croisés les jour précédents, mais nous y mangeons parfaitement servis par de charmantes jeunes filles. Par contre, nous y dormons moyennement, car le lit fait un trou en son milieu et nous avons beaucoup de mal à ne pas rouler l'un sur l'autre.

En contrepartie, cette halte dans le centre d'un village présente l'attrait de pouvoir finir la journée par une longue visite puis, et surtout pour Dany, de flâner dans quelques boutiques pour tenter d'y trouver un petit souvenir pour notre bien-aimée petite-fille Valentine.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km

A La Bastide Puylaurent, devant la gare SNCF pour rejoindre le G.R.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km

Cliquez sur la carte pour passer à l'étape suivante et voir d'autres paysages en couleurs pour quatre sous.

 

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Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km

Publié le par gibirando

DES PAYSAGES EN COULEURS.....POUR QUATRE SOUS  

OU 6 JOURS SUR LE GR 70 

CHEMIN DE STEVENSON (1ere partie)

 

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km23 juillet 2004 : 5eme étape de 24 kms.

Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m).

 

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson où il évoque la région de la Bastide : " Dans une localité nommée la Bastide, on me conseilla d'abandonner le cours de la rivière et de suivre une route qui grimpait sur la gauche parmi les monts du Vivarais, l'Ardèche moderne. Le soleil parut comme je quittais le couvert d'un bois de pins et je découvris tout à coup un joli site sauvage au sud. De hautes montagnes rocheuses, aussi bleues que du saphir fermaient l'horizon ".

A parler franc, Cheylard méritait le détour car la soirée s'était terminée en apothéose. Un succulent repas préparé par Christian et servit par Agnès que nous avions dégusté entre une vingtaine d'amis randonneurs et convives de tous horizons. Des sujets de conversation captivants : Pourquoi, marchions-nous ? Parmi les adeptes du " Stevenson ", certains marchaient pour oublier de gros problèmes (perte d'un emploi, échec professionnel, divorce, etc.…). Certains comme nous, randonnaient pour le simple bien-être de s'éloigner de la civilisation, de découvrir d'autres paysages et de profiter des vacances d'une manière originale et sportive. D'autres marchaient sans trop savoir pourquoi, du moins c'est ce qu'ils prétendaient, ou bien par timidité ou pudeur, ils ne voulaient pas se dévoiler. Certains, plus croyants que nous, le faisaient comme un pèlerinage, d'autres pour faire des rencontres. D'autres, comme " Monsieur Speed " le faisait à titre thérapeutique pour tenter d'effacer le stress d'une vie professionnelle trépidante et ses envies suicidaires. Même sur les chemins, ce monsieur très attachant ne savait pas être " cool " et cela se voyait. Sans être psychologue, et avant même que chacun raconte son parcours, il était presque possible de deviner les motivations de certains.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km

Après Cheylard, en direction du hameau Les Pradels

La nuit a été réparatrice. Il fait encore un temps superbe. Neuf heures, nous fermons nos bagages et les laissons dans le hall. Nous passons au bar payer les boissons consommées hier soir et remercions Agnès et Christian pour la qualité de leur accueil et de leurs prestations.

Nous démarrons notre journée sur la D.71 et quittons le hameau par un petit pont de pierres sous lequel cabriole le ruisseau du Cheylard. Quelques mètres après, nous laissons l'asphalte et suivons un large chemin qui monte dans la forêt. Après deux kilomètres et quelques lacets, nous retrouvons la route que nous suivons jusqu'au hameau à forte vocation agricole Les Pradels.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km

A l'entrée de l'immense forêt domaniale de la Gardille

A cet endroit, dans un décor de serres et de champs déjà moissonnés, le G.R.70 part à droite et pénètre dans l'épaisse et magnifique forêt domaniale de la Gardille. Une demi-heure plus tard, nous atteignons le tranquille Etang du L'Auradou. Seul un employé à l'entretien du lac vaque à ses occupations. Les aires de jeux et de pique-nique sont désertes. Sous le vol de quelques libellules bleues, nous profitons du silence ambiant pour nous ressourcer en avalant quelques fruits secs, une barre de céréales et une boisson énergétique.

Nous repartons en longeant l'étang, passons une passerelle et entrons de nouveau dans la forêt par une large piste qui se poursuit jusqu'à la route qui fait la jonction entre Cheylard et Le Luc. A plusieurs reprises, le G.R coupe cette route et descend vers Le Luc, dont nous apercevons de temps à autres quelques toitures. Dans la descente et dans des sous-bois, le chemin s'est bien rétrécit. A l'ombre de quelques chênes lièges, nous arrêtons pour déjeuner et reprenons la sente qui arrive sur une route à proximité des vestiges du château du Luc qui domine la vallée de l'Allier.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km

Au bord de l'Etang de l'Auradou puis devant le château du Luc

Ce château est en cours de restauration et ces bénévoles font un travail remarquable. En effet, construit avant le XIIeme siècle sur un emplacement celte, il servit au fil du temps de bastion militaire et a subi d'innombrables assauts de diverses armées. Il faut dire que la forteresse fut, depuis le Moyen Age puis tout au long de l'histoire de France, souvent convoitée car elle représentait un point stratégique sur le Chemin de Régordane (*), pendant les guerres de religions et de Cent Ans et évidemment pour les armées des différentes provinces de la région qui voulaient se l'approprier.

Nous laissons le château derrière nous et partons vers le village dans l'idée de trouver une fontaine car nos gourdes et nos gosiers sont complètement asséchés. Nous passons devant la très belle église qui date, elle aussi, du XIIeme siècle et est surtout originale, par son superbe clocher aux nefs superposées. Nous arrivons sur une placette où trône une belle fontaine, mais qui malheureusement ne fonctionne pas. Nous faisons demi tour et tombons sur Martine et Henriette qui elles aussi, sont à la recherche d'un peu d'eau fraîche. Heureusement, quelques jeunes qui semblent bougrement s'ennuyer dans ce village désert, acceptent avec beaucoup de gentillesse de remplir toutes nos bouteilles et nos gourdes.

Martine et Henriette qui n'ont pas encore déjeuné, partent trouver un endroit tranquille. De notre côté, nous quittons le village en passant devant une étrange mais sans équivoque statuette du XIVeme siècle d'un homme accroupi que l'on appelle ici " Lou Cagassou " ou " Lou Cagaï ".

(*) Le Chemin de Régordane est un chemin mythique qui va du Puy en Velay à Saint-Gilles du Gard qui, aux XIeme et XIIeme siècle, était un port prospère. Au moyen age, il organisait un important axe de pèlerinages mais aussi d'échanges de marchandises entre la Méditerranée et le Nord de la France. Il suit apparemment la faille de Villefort qui s'est produite en des temps géologiques et qui a tracé ce sentier naturel à travers le massif montagnard des Cévennes.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km 

Visite des vestiges du château et vue sur le village du Luc

Nous arrivons sur la D.906 que nous empruntons jusqu'à la bifurcation de la D.154 qui part vers Laveyrune, village à cheval entre la Lozère et l'Ardèche. Nous passons en Ardèche, mais traversons sans répit Laveyrune car ce long tronçon du G.R.70 exclusivement goudronné jusqu'avant Rogleton est pénible sous la forte chaleur. Par contre, sur ce secteur, le balisage est particulièrement bien indiqué. Faut dire qu'à cet endroit, le Chemin de Stevenson fait la jonction avec le G.R de Pays Tour de la Montagne Ardéchoise et une variante qui part vers la célèbre abbaye de la Trappe de Notre-Dame des Neiges. Au dessus de Rogleton, en bordure du chemin, une grosse " boite à témoignages" avec cahier et stylo permet de laisser ses impressions sur le G.R.70. Une petite bafouille et nous descendons vers le ruisseau de La Serre dans un sentier tellement boueux que nous sommes dans l'obligation de le quitter, d'enjamber les fils barbelés et de descendre au milieu des champs. Nous regrettons déjà tout le bien que nous avons pu écrire sur notre message.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km

Du XIIeme siècle, le château du Luc mérite d'être restauré .Statue " Lou Cagai " (*)

Quelques minutes après, nous nous retrouvons de nouveau en Lozère sur la D.906. Le G.R. part sur un petit pont qui franchit l'Allier. Penchés au dessus du parapet, nous constatons que l'eau est très claire avec par endroit des piscines naturelles et quelques minuscules plages de gravier. La canicule aidant, c'est sans hésitations que nous franchissons les clôtures, traversons le champ et arrivons sur la berge. J'ôte toutes mes fringues et plonge sans tergiverser dans une petite poche d'eau claire. Quelques truites qui ne font pas la maille s'enfuient sous les roches. Dany, elle se contente d'un bain de pieds à peine rafraîchissant car l'eau est à bonne température.

Nous passons plus d'une heure à barboter, puis laissons la place à d'autres amis randonneurs qui se laissent eux aussi apprivoiser par cet attirant ruisseau.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km

Un bain dans l'Allier très rafraîchissant

Nous passons au dessus de la voir ferrée, puis quittons l'asphalte pour un chemin qui descend vers l'orée de la forêt. Un fort dénivelé dans un chemin de caillasses m'oblige une fois de plus à quitter mes sandales pour mes chaussures de rando. Le bain nous a revigoré et malgré cette bonne grimpette, c'est sans peine que nous atteignons le plat, puis les premières maisons de la Bastide-Puylaurent.

Nous demandons notre chemin, traversons la voie ferrée, passons devant la gare et quelques minutes après, nous retrouvons un autre petit pont sur l'Allier qui ouvre la route vers le centre du village. La pension " Les Genêts " est une vieil hôtel restaurant rénové et géré par des propriétaires très sympathiques qui nous accueillent avec beaucoup de gentillesse et de prévenance.

Situé en plein centre du village,en bordure de la route, il ne possède pas le charme et l'attrait des gîtes croisés les jour précédents, mais nous y mangeons parfaitement servis par de charmantes jeunes filles. Par contre, nous y dormons moyennement, car le lit fait un trou en son milieu et nous avons beaucoup de mal à ne pas rouler l'un sur l'autre.

En contrepartie, cette halte dans le centre d'un village présente l'attrait de pouvoir finir la journée par une longue visite puis, et surtout pour Dany, de flâner dans quelques boutiques pour tenter d'y trouver un petit souvenir pour notre bien-aimée petite-fille Valentine.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km

A La Bastide Puylaurent, devant la gare SNCF pour rejoindre le G.R.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 5 - Cheylard l'Evêque (1.125m) - La Bastide Puylaurent (1.024m) 24km

Cliquez sur la carte pour passer à l'étape suivante et voir d'autres paysages en couleurs pour quatre sous.

 

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Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 4 - Langogne (915m) - Cheylard l'Evêque (1.125m) 16km

Publié le par gibirando

DES PAYSAGES EN COULEURS....POUR QUATRE SOUS  

OU 6 JOURS SUR LE GR 70 

CHEMIN DE STEVENSON (1ere partie)

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 4 - Langogne (915m) - Cheylard l'Evêque (1.125m) 16km22 juillet 2004 : 4eme étape de 16 kms.

Langogne (915m) - Cheylard l'Evêque (1.125m).

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson où il évoque la région après Langogne : " Des landes, des fonds vaseux à bruyères, des étendues de roches et de sapins, des bois de bouleaux nuancés par l'or de l'automne, çà et là, quelques minables chaumières et des champs mornes, telles étaient les caractéristiques du pays. "

Le jour suivant (mercredi 22 juillet), il était deux heures du matin et je n'arrivais pas à dormir. Allongé sur le lit, je regardais les rideaux qui se balançaient, poussés qu'ils étaient par une léger courant d'air.

Je me lève pour fermer la fenêtre restée entrouverte et constate qu'une chape nuageuse recouvre Langogne. Par la rue éclairée, une légère bruine fait briller l'asphalte et scintiller les tuiles des toitures des maisons avoisinantes. Il faut que je retrouve le sommeil, sinon ce matin je serai " mort " avant même le départ pour notre quatrième étape qui doit nous mener au Cheylard l'Evêque. Sept heures, je me réveille en bonne forme car j'ai réussi à me rendormir profondément. Du bout du pied, j'écarte faiblement la tenture pour ne pas réveiller Dany. Aussitôt ma crainte de marcher sous la pluie s'estompe car un ciel cristallin apparaît dans l'entrebâillement. Au fond de moi, je me dis que nous avons vraiment de la chance car depuis notre départ, le ciel est souvent très menaçant, il pleut parfois la nuit, mais aucune goutte de pluie n'est venue perturber notre plaisir de marcher. Huit heures, nous sommes attablés autour d'un copieux petit déjeuner avec d'autres clients du gîte. Nous ne sommes pas pressés car l'étape d'aujourd'hui est plus courte. Seize kilomètres seulement, si je puis dire. Aussi, les conversations que nous avions stoppées hier soir après le souper, à une heure avancée de la nuit, resurgissent.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 4 - Langogne (915m) - Cheylard l'Evêque (1.125m) 16kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 4 - Langogne (915m) - Cheylard l'Evêque (1.125m) 16km

Nous visitons Langogne avec la Chapelle des Pénitents et la Halle aux grains

Neuf heures, le temps a passé si vite et nous nous décidons enfin à abandonner tous nos amis. Nous saluons Philippe et le remercions pour la simplicité et la cordialité de son accueil. Nous quittons le " Modest Inn " par les petites ruelles du vieux Langogne. Quelle aubaine ! Le G.R.70 passe à proximité des principaux monuments historiques de la cité : L'église, la Chapelle des Pénitents, l'ancien couvent Notre-Dame, la Halle aux grains, le Pont-Vieux, etc.… Nous déambulons comme de simples touristes et marquons notre passage en prenant quelques photos.

Après quelques emplettes pour le pique-nique du midi, nous sortons de Langogne par une longue route goudronnée en direction de Brugeyrolles. Avant, ce village, nous quittons l'asphalte pour un agréable sentier qui part sur la droite à l'orée d'une forêt. A cette bifurcation, quelques lièvres détalent devant nous, sautent les murets, traversent les champs puis disparaissent dans des buissons.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 4 - Langogne (915m) - Cheylard l'Evêque (1.125m) 16km

Nous avons quitté Langogne, direction Le Cheylard l'Evêque

Sur ce tronçon, nous alternons les routes en asphalte et les chemins en terre. Après Le Monteil, nous pénétrons l'orée de l'épaisse forêt de Mercoire. Dany ne trouve rien de mieux que de faire un léger malaise. Comme la tête lui tourne, nous stoppons quelques minutes et heureusement, elle retrouve rapidement ses esprits. Dans mes pensées, je me dis que c'est ni le lieu ni le moment pour " tomber dans les pommes " car nous sommes loin de toute habitation et en plus, dans cette région, le téléphone portable ne fonctionne pratiquement jamais.

Au ruisseau du Langouyrou, nous saluons quelques pêcheurs de truites. Ils n'ont pas l'air joyeux et, selon leurs dires, ils rentreront bredouilles aujourd'hui. Quelques minutes plus tard, nous entrons dans le joli bourg de Saint-Flour de Mercoire.

Dès l'entrée du village, une très belle fontaine ornée d'une croix de fer nous invite à nous rafraîchir. Nous remplissons nos gourdes, mouillons notre visage et notre nuque, nos bras et nos jambes déjà bien rougies par un cuisant soleil.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 4 - Langogne (915m) - Cheylard l'Evêque (1.125m) 16km

Léger malaise dans la forêt du Gévaudan. Peur de la " Bête " ou coup de fatigue ?

Nous partons voir la ravissante église romane avec son originale nef à deux travées, puis nous ressortons du village et entrons dans le Bois de La Garde. Il est déjà midi, nous avons pas mal lambiné et décidons de nous arrêter dans l'épaisse forêt pour déjeuner.

La forêt est si sombre que plusieurs randonneurs passent sur le chemin à quelques mètres de nous sans nous remarquer. "Monsieur 62" que nous n'avions pas vu depuis l'étape du Bouchet Saint-Nicolas passe à son tour mais ne nous aperçoit pas non plus.

Après le repas, comme nous bénéficions d'un abondant et moelleux tapis de mousse verte, nous en profitons pour faire un petit somme. Pendant quelques minutes, je regarde la cime des gigantesques épicéas qui se balancent au gré du vent. A force de les fixer, j'ai l'impression qu'ils vont s'écraser sur nous, puis je m'assoupis et m'enfonce dans mes rêveries. Je n'en sors que par les quelques craquements lugubres que les arbres provoquent en se frottant les uns aux autres. Dany me dit : " C'est fou comme en quelques minutes tu t'es mis à ronfler ! ".

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 4 - Langogne (915m) - Cheylard l'Evêque (1.125m) 16kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 4 - Langogne (915m) - Cheylard l'Evêque (1.125m) 16km

Petit pont et très belle fontaine à Saint Flour du Mercoire

Avant de repartir, je décide de faire fonctionner le retardateur de mon appareil photo. C'est vrai que je n'y pense pas souvent et pour la première fois de notre périple, je fixe sur la pellicule, le souvenir commun de ce bref moment de plénitude dans la forêt du Mercoire. J'ai du mal à imaginer que cette forêt puisse avoir été le théâtre d'horribles tragédies perpétrées par l'illustre " Bête du Gévaudan ".

Un kilomètre plus loin, nous ressortons du bois pour atteindre une route goudronnée qui traverse Sagne Rousse. Le temps de prendre connaissance sur un panneau de quelques commentaires sur le passage de Stevenson en cet endroit et très rapidement, nous accédons à une nouvelle forêt plus clairsemée cette fois. Plusieurs barrières et chicanes successives cloisonnent quelques pâturages où de ci de là, paissent de petits veaux et des vaches tachetées blanches et rousses. Par endroit, le chemin erre dans des tourbières et quelquefois dans des zones franchement marécageuses. Un couple de randonneurs arrive. L'homme qui marche d'une allure soutenue a l'air de " speeder " car la femme est très loin derrière lui. A notre hauteur, il prend tout de même le temps de nous montrer des plants de myrtilles qui jalonnent le sentier. C'est par poignée que nous les dévorons. Les framboisiers, sont présents aussi, mais les fruits sont souvent déjà secs.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 4 - Langogne (915m) - Cheylard l'Evêque (1.125m) 16kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 4 - Langogne (915m) - Cheylard l'Evêque (1.125m) 16km

Reposant pique-nique et plaisante ballade dans la forêt du Mercoire

Nous enjambons le ruisseau de la Cham puis continuons sur la route bitumée qui jalonne les rares maisons des hameaux de Fouzillac, puis de Fouzillic trois cent mètres plus loin.

Rien de particulier dans ces deux villages ne peut arrêter notre progression, sinon que je me remémore les déboires que Stevenson a vécu en ces lieus :

L'écrivain, qui cherchait à se rendre à Cheylard et ne trouvait pas de sentier, avait reçu un peu d'aide auprès d'un gentil vieillard de Fouzillic. Ce dernier avait même fait un bout de chemin avec lui. Alors que dans la nuit, il s'était à nouveau égaré dans le secteur, il avait tourné en rond, était arrivé à Fouzillac mais toutes les portes s'étaient refermées alors qu'il cherchait sa route.

Très fâché après les habitants de Fouzillac, il écrit : Ce n'était plus Fouzilhic, mais Fouzilhac, un hameau peu distant de l'autre dans l'espace, mais à des mondes plus loin quant à l'esprit de ses habitants.

Après Fouzillic, l'asphalte laisse la place à un bon chemin sableux qui se faufile à travers des champs, des landes et quelques bosquets. En regardant ma carte IGN, je constate que nous traversons le " Champ du Pendu ", ce qui peut laisser présager qu'un triste événement est survenu en ce lieu.

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Myrtilles, framboises et fraises des bois sont au menu dans cette forêt

Juste avant Cheylard l'Evêque, nous descendons dans de sombres sous-bois où par intervalles, quelques clairières s'ouvrent sur de très beaux paysages qui nous rappellent certaines combes jurassiennes.

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Juste avant Cheylard, des paysages qui nous rappellent des combes jurassiennes

Seize heures, nous tombons sur la D.71 au panneau indicateur du village et trouvons très rapidement le refuge de Moure, splendide demeure en pierres, magnifiquement entretenue et fleurie.

Agnès, une petite femme gracieuse mais énergique nous accueille de manière très charmante mais directive. Elle sait ce qu'elle veut et a bien l'intention de le faire savoir tout de suite. L'intérieur de la bâtisse ne doit rien aux extérieurs. Tout est parfaitement rangé et propre, le cadre est très agréable et on voit que tout a été pensé pour rendre le séjour des clients le plus plaisant possible : bar, salon avec livres et télévision, vestiaires, terrasses, coin boutique, jardins avec des chaises longues. Il y a même une jolie cabane pour accueillir les ânes et les animaux de compagnie en général. Par contre, qu'ils se le disent, les fumeurs ne sont pas les bienvenus à l'intérieur du refuge. Cette résolution n'est pas spécialement désagréable pour Dany qui ne fume pas et pour moi, qui ai arrêté voilà plus de deux ans.

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 Le magnifique refuge de Moure à Cheylard l'Evêque

Nous avons hérité d'une très jolie chambre. Et même si les toilettes et la douche sont au fond du couloir, nous n'avons vraiment rien à redire à la qualité de la réception qui nous est gratifiée. Il est vraiment très tôt et après la douche, nous n'avons rien de mieux à faire que de flâner. Nous en profitons pour prendre quelques photos, puis sur la terrasse ensoleillée, quelques verres avec nos amis de voyage, "Monsieur 62", Henriette et Martine. L'homme qui speedait et que sa femme tentait en permanence de rattraper, sont bien sûr arrivés et tous deux sont là aussi. Enfin, tout le monde est là, car au Cheylard l'Evêque qui est une étape obligée sur le Stevenson, il ne doit pas y avoir d'autres solutions d'hébergement que le Refuge de Moure. A tour de rôle, les gens arrivent, certains à pieds, d'autres à VTT, d'autres sont là uniquement pour le farniente ou d'autres activités.

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 Vue sur Cheylard l'Evêque depuis la Chapelle Notre-Dame de Toutes Les Grâces

 Vers dix huit heures, nous partons visiter la Chapelle " Notre Dame de toutes les Grâces " qui jouxte le village, perchée sur un piton rocheux. De ce rocher, nous dominons la bourgade et la luxuriante forêt environnante.

Nous profitons du reposant jardin du refuge et de ces chaises longues qui semblent nous tendre leurs bras.

Avec Agnès, la charmante aubergiste, une longue discussion s'instaure. Tout en parlant, elle étend son linge et ne semble s'octroyer ces quelques minutes de répit que pour les mettre à la disposition de ses clients. Elle nous explique les difficultés qu'elle et son mari Christian ont rencontrés quant ils ont voulu s'installer. Les énormes investissements humains et financiers pour réussir un tel challenge. Elle nous explique qu'ils mettent tout leur cœur et leur savoir-faire aux services des clients mais qu'ils sont très exigeants sur certains points. Pas de fumeurs et pas d'animaux à l'intérieur du refuge. Intransigeants, Agnès nous raconte les tristes et parfois amusantes expériences qu'ils ont été amenés à vivre lorsque certains tricheurs voulaient par exemple cacher leur chien ou leur chat dans les chambres. Comme le sujet de conversation concerne les animaux domestiques, elle évoque l'étrange histoire d'un chat puis d'un chien qu'elle avait eu la bonne idée d'adopter.

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Devant la chapelle puis dans le très beau jardin du refuge de Moure

Le devoir appelle Agnès. Nous la laissons partir vaquer à ses lourdes besognes et sortons du jardin pour aller flâner sans but précis dans les rues de Cheylard.

Les rues, c'est un bien grand mot, car à part la D.71 qui coupe le court village en deux, pour le reste, il n'y a pas beaucoup d'issues. D'ailleurs Stevenson écrit en parlant de Cheylard : " À parler franc, Cheylard ne méritait qu'à peine toute cette recherche. Quelques issues accidentées de village, sans rues définies, mais une suite de placettes où s'entassaient des bûches et des fagots, une couple de croix avec des inscriptions, une chapelle à "Notre Dame de toutes les Grâces" au faîte d'une butte, tout cela sis au bord d'une rivière murmurante des montagnes, dans un renfoncement de vallée aride "

Aujourd'hui cette description paraît tout de même injuste car le Cheylard est, certes, un petit village, mais tout de même plein de charmes.

 Dany aperçoit un splendide chat dans le jardin d'une belle demeure. Bien évidemment, elle veut l'approcher de plus près et surtout le caresser. Le matou qui n'a aucunement peur de nous, s'approche. Il se laisse câliner et vient se frotter contre les jambes de Dany. Le propriétaire qui a l'air aussi gentil que son minet se met à nous raconter l'histoire de ce chat qui avait été abandonné puis recueilli par Agnès et Christian. Quelques semaines, plus tard, Agnès et Christian avaient également adopté un chien blessé qui errait dans le village. Le chat, qui avait mal accepté ce nouvel arrivant, était parti du refuge de Moure et avait fini par trouver un bonheur nouveau ici.

 La morale de cette histoire c'est que Cheylard l'Evêque est un tout petit village, mais qu'il y a suffisamment de place pour que chacun y trouve son bonheur.

Et comme le dit si bien Brigitte Bardot : " Un chien, un chat c'est un cœur avec du poil autour ".

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Au départ de notre 5eme journée à Cheylard l'Evêque

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Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Publié le par gibirando

 

DES PAYSAGES EN COULEURS.....POUR QUATRE SOUS  

OU 6 JOURS SUR LE GR 70 

CHEMIN DE STEVENSON (1ere partie)

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmLundi 19 juillet 2004 : 1ere étape de 19 kms.

Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m).

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson où il explique le regard que portent les gens de Monastier sur son projet de voyage : " Un touriste de mon genre était alors chose inouïe dans cette région. On m'y considérait avec une piété dédaigneuse comme un individu qui aurait décidé un voyage dans la lune ".

Dans une petite localité, nommée Le Monastier, où nous devions nous rendre, nos bagages devaient nous précéder. Voilà pourquoi, en ce lundi matin 19 juillet 2004, il n'est que 8 heures, mais nous nous dépêchons de fermer nos sacs, car le transporteur est déjà dans le hall à attendre nos valises pour les amener au Monastier-sur-Gazeille, terme de notre première journée.

Le temps de prendre un copieux petit déjeuner et sans oublier nos paniers-repas, il est 8 h 30 quand nous quittons l'hôtel Bristol.

En plus de ce pique-nique, nos sacs sur le dos pour la journée contiennent, deux gourdes d'eau d'un litre, des sandales de marche légères, un poncho, une polaire et une veste en goretex. J'estime à environ 8 à 9 kilos, la charge qu'il nous faudra porter tout au long des 19 kilomètres de notre étape. De mon côté, je porte en sus, une sacoche avec l'appareil photo, des jumelles et un GPS. Le ciel est aussi chargé que nous, mais par de gros nuages gris qui détalent vers l'est. Nous redoutons la pluie et avons pris toutes nos précautions pour faire face à d'éventuelles intempéries. J'ai même pris un parapluie pliable. Si l'on en juge aux poids de nos sacs qui pèsent trop lourdement sur nos épaules, nous sommes sans doute excessivement prévoyants.J'étudie une dernière fois le topo-guide pendant que Dany entre dans une pharmacie mitoyenne de l'hôtel pour acheter un " Aspivenin ".

Nous devons prendre la direction d'Ours, premier village à traverser après être sortis du Puy. Hier, à une vingtaine de mètres, nous avons remarqué un panneau qui indiquait Ours immédiatement à droite en sortant de l'hôtel.

Dany a trouvé son bonheur à la pharmacie et nous prenons immédiatement cette direction.

Effectivement, nous avons pris cette direction et quelques dizaines de mètres plus loin, nous retrouvons les habituelles marques blanches et rouges d'un G.R. Il s'agit dans l'immédiat du G.R.430, Chemin de Saint-François Régis qui est, sur le Chemin de Stevenson, le passage obligé quand on démarre du Puy en Velay.

Par plusieurs rues, avenues et boulevards que nous grimpons, nous nous éloignons de la ville que nous finissons par apercevoir comme au fond d'une large cuvette. Seuls les trois rochers historiques avec la statue Notre Dame de France, la chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe et le sanctuaire Saint-Joseph d'Espaly se dressent dans le décor.

C'est avec plaisir que nous quittons enfin l'asphalte pour un chemin pavé bien ombragé bordé de murettes et d'arbustes. En regardant ces pavés usés, ces ornières creusées par les siècles et ces murettes noires et moussues, je ne peux m'empêcher de penser que ce chemin prénommé jadis " La Calade d'Ours " doit avoir une lourde histoire et a du voir des milliers de pèlerins et de randonneurs le cheminer.

D'ailleurs au bout de quelques minutes, nous rencontrons une croix en pierre sculptée. Usée par le temps, une date apparaît : 1600 ! Peu après, nous longeons une ferme et débouchons dans le village d'Ours. Nous traversons une route et laissons sur la droite le château d'Ours qui est une ancienne maison d'assemblée (*). A bas du hameau, nous profitons de séculaires lavoirs pour nous asperger d'une eau fraîche bienfaitrice.

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Sur un sentier de pouzzolanes rouges et au milieu des blés après le village d'Ours

Peu après, à travers des champs de blé sur un sentier fait de pouzzolanes rouges, nous gravissons un faible dénivelé. Arrivés sur un plateau, au milieu de champs céréaliers, le chemin s'élargit puis redescend vers une vallée. Dans la descente, nous hésitons à un embranchement sans balisage spécifique où le chemin s'est sérieusement rétréci.

(*) Tous les villages du Velay disposaient d'une maison d'assemblée où une religieuse rattachée à la Congrégation de l'enfant Jésus du Puy se chargeait de divulguer un peu d'instruction aux enfants, de donner des soins aux malades et d'enseigner le catéchisme.

Heureusement, nous retrouvons rapidement les traces rouges et blanches du G.R et les quelques pins tordus mentionnés sur le topo-guide que l'on appelle dans la région " pins du boulanger" (**). Le sentier devient plus sinueux, remonte vers une zone habitée " Les Sarpouleyres " puis redescend dans le Bois du Mont Jonnet.

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A l'entrée de Coubon avec au loin le château de Bouzols et sur le pont qui enjambe la Loire

Nous approchons de Coubon et marchons maintenant sur une route en bitume au milieu de splendides villas aux jardins très fleuris. Nous engageons la conversation avec un homme fort agréable et le félicitons pour ses extraordinaires géraniums rouges dont les fleurs en boule sont aussi grosses que celles de certains hortensias. Il nous explique dans le détail tout le travail et les soins qu'il prodigue au fil des saisons pour obtenir ce magnifique résultat.

Au loin, nous distinguons le château de Bouzols perché sur son promontoire, puis Coubon que nous ne tardons pas à atteindre.

Tout en remplissant nos gourdes déjà vides à une très belle fontaine fleurie de gros oeillets d'Inde oranges, nous discutons avec d'autres randonneurs qui font le Chemin de Saint-François Régis. A tour de rôle, nous évoquons la beauté des randonnées réalisées les années précédentes, puis chacun poursuit sa route et nous nous séparons aussi vite que nous nous sommes connus.

Nous empruntons le pont qui traverse la Loire et arrivés de l'autre côté, Dany entre dans une épicerie pour faire quelques emplettes.

Je profite de cet arrêt pour réviser le topo-guide sur la suite de la journée. Nous sortons de Coubon par la D.37 et 200 mètres après, nous prenons à droite une route avec une forte inclinaison qui se dirige vers les villages de l'Holme et de Poinsac.

(**) Autrefois, les pins étaient élagués pour en tirer des fagots destinés aux boulangeries. Ces tailles ont finis par donner aux arbres des formes bizarres et tourmentées.

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Après le village d'Holme, le GR70 déroule son ruban avec de beaux panoramas

Arrivés à une intersection où se trouve une croix en pierres, le topo-guide indique de prendre à droite en direction de l'Holme mais cet indice est en totale contradiction avec le balisage peint. Sur la droite, une croix blanche et rouge spécifie " mauvaise direction ". Nous prenons l'option de continuer tout droit et effectivement 20 mètres après, nous trouvons très rapidement le marquage sur un poteau en béton. Une centaine de mètres devant nous, un autre randonneur a pris la même direction et cela nous conforte dans notre choix. Nous cheminons quatre à cinq cent mètres, entrons dans le village de Dempeyre et ne trouvons plus aucune trace du G.R. Un coup d'oeil sur la carte du topo-guide et je constate qu'effectivement le G.R ne passe pas par ce village. Je peste contre ces mauvaises indications qui ne correspondent pas à celles du topo-guide.

Il est midi, un brin énervé par cette déconvenue, nous rebroussons chemin, retrouvons le carrefour, source de notre égarement et grimpons par le tarmac vers le village de L'Holme. Le ciel est orageux, il fait très chaud, la faim joue sur nos organismes un peu fatigués. Nous décidons de nous arrêter à l'ombre de quelques arbres pour pique-niquer. Le panier-repas préparé par l'hôtel fait d'un gros pan bagnat, d'un oeuf dur, de fromage et d'une pomme est amplement suffisant pour caler notre bel appétit. La chaleur aidant, le repas a un effet si anesthésiant que nous éprouvons le besoin de nous allonger sur l'herbe. Après plus d'une heure de pause, nous nous remettons en marche et atteignons très rapidement le village d'Holme.

Au centre du village, nous quittons le goudron pour un long et rectiligne sentier de gravillons. Cet agréable chemin déroule son ruban sur un large plateau au milieu de terres cultivées, de nombreux maquis et de quelques petits bois. De chaque côté, nous pouvons apercevoir toute une série de petits cônes aux formes arrondies et couvertes de pins sur leurs sommets. D'origine volcanique, ces petits puys sont localement appelés des " gardes " : Garde d'Ours, Garde de Mons.

Nous marchons la plupart de temps à découvert avec la possibilité de voir le paysage défiler de part et d'autre du sentier. Nous surplombons de minuscules villages que nous pouvons identifier grâce aux cartes de topo-guide : Archinaud, Truchet, Arsac en Velay, Le Chier Blanc, Chadron, Le Clauzel, etc....

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Ravitaillement en eau fraîche au splendide village de l'Herm

Vers 16 heures, nous entrons dans le Bois des Gondous et éprouvons le besoin de souffler à l'ombre de quelques pins.

Le randonneur aperçut à Dempeyre en fin de matinée, là où nous nous sommes égarés, arrive. Il s'agit d'un petit homme, que j'appelle " Monsieur 62 " (car il nous dit avoir 62 ans). Il fait le Stevenson en solitaire. Lui aussi ronchonne après les mauvaises indications du balisage après Coubon. Contrairement à nous, il s'est complètement égaré, a tourné en rond à Dempeyre, avant de rejoindre le G.R près de Truchet par une longue route goudronnée qui a commencé à lui échauffer la plante des pieds.

Quelques biscuits et un café et nous repartons sur une piste forestière. Nous observons des engins qui travaillent à l'entretien du chemin et de ses bas-côtés. Ils nettoient les fossés de part et d'autre du chemin afin que les eaux pluviales s'écoulent plus facilement. Nous ressortons du bois et arrivons au très joli village de " l'Herm " où les maisons exposent leurs très nobles façades de pierres. Par un verdoyant sentier entre des murettes et des arbustes, nous débouchons sur la D.38 puis rejoignons rapidement Le Monastier-sur-Gazeille (*), point de départ du voyage de Stevenson.

Nous traversons le centre du village et trouvons sans problèmes, l'hôtel " Le Provence ". Nos bagages sont bien là dans le hall à nous attendre.

La chambre, une douche fraîche, une heure de sieste et nous voilà déjà prêts à repartir pour visiter le vieux village.

(*) Le Monastier tire son nom de mot " Monastère ", lieu habité par des moines.

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A Monastier devant le château édifié en 1365 et l'abbaye du XIe

Par de minuscules ruelles, nous gagnons la curieuse église Saint-Jean couverte de lauzes, l'imposante abbaye qui date du XIe siècle avec sa façade polychrome et qui est, parait-elle, un des fleurons de l'art roman du Velay et enfin l'imposant château édifié en 1365. Malheureusement, il est déjà tard et de tous ses trésors architecturaux, nous nous contenterons de découvrir les extérieurs seulement. Déçus de trouver toutes les portes closes, nous regagnons l'hôtel pour un excellent dîner rapidement expédié. Avant de terminer la journée, j'ai bien envie d'aller voir le Viaduc de la Recoumène, car on dit de lui, qu'il est le haut-lieu européen du saut à l'élastique.

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En direction du viaduc de Recoumène

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Le viaduc de Recoumène, haut-lieu du saut à l'élastique dans la nuit tombante

Nous voilà donc repartis sur la D.535 pour quatre à cinq kilomètres aller-retour. La nuit tombe, nous accélérons le pas, le viaduc se rapproche mais Dany qui est partie avec des sandales trop légères commence à claudiquer. Des cloques ont fait leur apparition au bout de ses orteils. Il fait nuit quand nous arrivons au Viaduc. Il s'agit d'un impressionnant ouvrage d'art à huit arches conçu entre 1922 et 1925 par l'ingénieur Paul Séjourné. Construit en basalte bleu sombre au dessus de la rivière Gazeille, le viaduc culmine à 66 mètres pour une longueur de 270 mètres en courbe. Malheureusement, les constructeurs du viaduc n'eurent jamais le plaisir de voir un train le franchir. En effet, la voie ferrée transcévenole qui avait été imaginée au début du siècle ne fut jamais construite car prise de vitesse par le développement de la " voiture automobile ".

C'est avec un petit vent fraîchissant et sous une voûte céleste très étoilée que nous regagnons notre chambre. Les derniers kilomètres ont eu un effet désastreux sur les pieds de Dany. Au fond de moi, je regrette de l'avoir contrainte à aller au viaduc. Avec les distances qui nous attendent pour les prochains jours, j'espère que demain elle ira mieux.

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Dany sur le parapet du viaduc

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OU 6 JOURS SUR LE GR 70 

CHEMIN DE STEVENSON (1ere partie)

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Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m).

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson où il explique le regard que portent les gens de Monastier sur son projet de voyage : " Un touriste de mon genre était alors chose inouïe dans cette région. On m'y considérait avec une piété dédaigneuse comme un individu qui aurait décidé un voyage dans la lune ".

Dans une petite localité, nommée Le Monastier, où nous devions nous rendre, nos bagages devaient nous précéder. Voilà pourquoi, en ce lundi matin 19 juillet 2004, il n'est que 8 heures, mais nous nous dépêchons de fermer nos sacs, car le transporteur est déjà dans le hall à attendre nos valises pour les amener au Monastier-sur-Gazeille, terme de notre première journée.

Le temps de prendre un copieux petit déjeuner et sans oublier nos paniers-repas, il est 8 h 30 quand nous quittons l'hôtel Bristol.

En plus de ce pique-nique, nos sacs sur le dos pour la journée contiennent, deux gourdes d'eau d'un litre, des sandales de marche légères, un poncho, une polaire et une veste en goretex. J'estime à environ 8 à 9 kilos, la charge qu'il nous faudra porter tout au long des 19 kilomètres de notre étape. De mon côté, je porte en sus, une sacoche avec l'appareil photo, des jumelles et un GPS. Le ciel est aussi chargé que nous, mais par de gros nuages gris qui détalent vers l'est. Nous redoutons la pluie et avons pris toutes nos précautions pour faire face à d'éventuelles intempéries. J'ai même pris un parapluie pliable. Si l'on en juge aux poids de nos sacs qui pèsent trop lourdement sur nos épaules, nous sommes sans doute excessivement prévoyants.J'étudie une dernière fois le topo-guide pendant que Dany entre dans une pharmacie mitoyenne de l'hôtel pour acheter un " Aspivenin ".

Nous devons prendre la direction d'Ours, premier village à traverser après être sortis du Puy. Hier, à une vingtaine de mètres, nous avons remarqué un panneau qui indiquait Ours immédiatement à droite en sortant de l'hôtel.

Dany a trouvé son bonheur à la pharmacie et nous prenons immédiatement cette direction.

Effectivement, nous avons pris cette direction et quelques dizaines de mètres plus loin, nous retrouvons les habituelles marques blanches et rouges d'un G.R. Il s'agit dans l'immédiat du G.R.430, Chemin de Saint-François Régis qui est, sur le Chemin de Stevenson, le passage obligé quand on démarre du Puy en Velay.

Par plusieurs rues, avenues et boulevards que nous grimpons, nous nous éloignons de la ville que nous finissons par apercevoir comme au fond d'une large cuvette. Seuls les trois rochers historiques avec la statue Notre Dame de France, la chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe et le sanctuaire Saint-Joseph d'Espaly se dressent dans le décor.

C'est avec plaisir que nous quittons enfin l'asphalte pour un chemin pavé bien ombragé bordé de murettes et d'arbustes. En regardant ces pavés usés, ces ornières creusées par les siècles et ces murettes noires et moussues, je ne peux m'empêcher de penser que ce chemin prénommé jadis " La Calade d'Ours " doit avoir une lourde histoire et a du voir des milliers de pèlerins et de randonneurs le cheminer.

D'ailleurs au bout de quelques minutes, nous rencontrons une croix en pierre sculptée. Usée par le temps, une date apparaît : 1600 ! Peu après, nous longeons une ferme et débouchons dans le village d'Ours. Nous traversons une route et laissons sur la droite le château d'Ours qui est une ancienne maison d'assemblée (*). A bas du hameau, nous profitons de séculaires lavoirs pour nous asperger d'une eau fraîche bienfaitrice.

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Sur un sentier de pouzzolanes rouges et au milieu des blés après le village d'Ours

Peu après, à travers des champs de blé sur un sentier fait de pouzzolanes rouges, nous gravissons un faible dénivelé. Arrivés sur un plateau, au milieu de champs céréaliers, le chemin s'élargit puis redescend vers une vallée. Dans la descente, nous hésitons à un embranchement sans balisage spécifique où le chemin s'est sérieusement rétréci.

(*) Tous les villages du Velay disposaient d'une maison d'assemblée où une religieuse rattachée à la Congrégation de l'enfant Jésus du Puy se chargeait de divulguer un peu d'instruction aux enfants, de donner des soins aux malades et d'enseigner le catéchisme.

Heureusement, nous retrouvons rapidement les traces rouges et blanches du G.R et les quelques pins tordus mentionnés sur le topo-guide que l'on appelle dans la région " pins du boulanger" (**). Le sentier devient plus sinueux, remonte vers une zone habitée " Les Sarpouleyres " puis redescend dans le Bois du Mont Jonnet.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

A l'entrée de Coubon avec au loin le château de Bouzols et sur le pont qui enjambe la Loire

Nous approchons de Coubon et marchons maintenant sur une route en bitume au milieu de splendides villas aux jardins très fleuris. Nous engageons la conversation avec un homme fort agréable et le félicitons pour ses extraordinaires géraniums rouges dont les fleurs en boule sont aussi grosses que celles de certains hortensias. Il nous explique dans le détail tout le travail et les soins qu'il prodigue au fil des saisons pour obtenir ce magnifique résultat.

Au loin, nous distinguons le château de Bouzols perché sur son promontoire, puis Coubon que nous ne tardons pas à atteindre.

Tout en remplissant nos gourdes déjà vides à une très belle fontaine fleurie de gros oeillets d'Inde oranges, nous discutons avec d'autres randonneurs qui font le Chemin de Saint-François Régis. A tour de rôle, nous évoquons la beauté des randonnées réalisées les années précédentes, puis chacun poursuit sa route et nous nous séparons aussi vite que nous nous sommes connus.

Nous empruntons le pont qui traverse la Loire et arrivés de l'autre côté, Dany entre dans une épicerie pour faire quelques emplettes.

Je profite de cet arrêt pour réviser le topo-guide sur la suite de la journée. Nous sortons de Coubon par la D.37 et 200 mètres après, nous prenons à droite une route avec une forte inclinaison qui se dirige vers les villages de l'Holme et de Poinsac.

(**) Autrefois, les pins étaient élagués pour en tirer des fagots destinés aux boulangeries. Ces tailles ont finis par donner aux arbres des formes bizarres et tourmentées.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Après le village d'Holme, le GR70 déroule son ruban avec de beaux panoramas

Arrivés à une intersection où se trouve une croix en pierres, le topo-guide indique de prendre à droite en direction de l'Holme mais cet indice est en totale contradiction avec le balisage peint. Sur la droite, une croix blanche et rouge spécifie " mauvaise direction ". Nous prenons l'option de continuer tout droit et effectivement 20 mètres après, nous trouvons très rapidement le marquage sur un poteau en béton. Une centaine de mètres devant nous, un autre randonneur a pris la même direction et cela nous conforte dans notre choix. Nous cheminons quatre à cinq cent mètres, entrons dans le village de Dempeyre et ne trouvons plus aucune trace du G.R. Un coup d'oeil sur la carte du topo-guide et je constate qu'effectivement le G.R ne passe pas par ce village. Je peste contre ces mauvaises indications qui ne correspondent pas à celles du topo-guide.

Il est midi, un brin énervé par cette déconvenue, nous rebroussons chemin, retrouvons le carrefour, source de notre égarement et grimpons par le tarmac vers le village de L'Holme. Le ciel est orageux, il fait très chaud, la faim joue sur nos organismes un peu fatigués. Nous décidons de nous arrêter à l'ombre de quelques arbres pour pique-niquer. Le panier-repas préparé par l'hôtel fait d'un gros pan bagnat, d'un oeuf dur, de fromage et d'une pomme est amplement suffisant pour caler notre bel appétit. La chaleur aidant, le repas a un effet si anesthésiant que nous éprouvons le besoin de nous allonger sur l'herbe. Après plus d'une heure de pause, nous nous remettons en marche et atteignons très rapidement le village d'Holme.

Au centre du village, nous quittons le goudron pour un long et rectiligne sentier de gravillons. Cet agréable chemin déroule son ruban sur un large plateau au milieu de terres cultivées, de nombreux maquis et de quelques petits bois. De chaque côté, nous pouvons apercevoir toute une série de petits cônes aux formes arrondies et couvertes de pins sur leurs sommets. D'origine volcanique, ces petits puys sont localement appelés des " gardes " : Garde d'Ours, Garde de Mons.

Nous marchons la plupart de temps à découvert avec la possibilité de voir le paysage défiler de part et d'autre du sentier. Nous surplombons de minuscules villages que nous pouvons identifier grâce aux cartes de topo-guide : Archinaud, Truchet, Arsac en Velay, Le Chier Blanc, Chadron, Le Clauzel, etc....

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Ravitaillement en eau fraîche au splendide village de l'Herm

Vers 16 heures, nous entrons dans le Bois des Gondous et éprouvons le besoin de souffler à l'ombre de quelques pins.

Le randonneur aperçut à Dempeyre en fin de matinée, là où nous nous sommes égarés, arrive. Il s'agit d'un petit homme, que j'appelle " Monsieur 62 " (car il nous dit avoir 62 ans). Il fait le Stevenson en solitaire. Lui aussi ronchonne après les mauvaises indications du balisage après Coubon. Contrairement à nous, il s'est complètement égaré, a tourné en rond à Dempeyre, avant de rejoindre le G.R près de Truchet par une longue route goudronnée qui a commencé à lui échauffer la plante des pieds.

Quelques biscuits et un café et nous repartons sur une piste forestière. Nous observons des engins qui travaillent à l'entretien du chemin et de ses bas-côtés. Ils nettoient les fossés de part et d'autre du chemin afin que les eaux pluviales s'écoulent plus facilement. Nous ressortons du bois et arrivons au très joli village de " l'Herm " où les maisons exposent leurs très nobles façades de pierres. Par un verdoyant sentier entre des murettes et des arbustes, nous débouchons sur la D.38 puis rejoignons rapidement Le Monastier-sur-Gazeille (*), point de départ du voyage de Stevenson.

Nous traversons le centre du village et trouvons sans problèmes, l'hôtel " Le Provence ". Nos bagages sont bien là dans le hall à nous attendre.

La chambre, une douche fraîche, une heure de sieste et nous voilà déjà prêts à repartir pour visiter le vieux village.

(*) Le Monastier tire son nom de mot " Monastère ", lieu habité par des moines.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

A Monastier devant le château édifié en 1365 et l'abbaye du XIe

Par de minuscules ruelles, nous gagnons la curieuse église Saint-Jean couverte de lauzes, l'imposante abbaye qui date du XIe siècle avec sa façade polychrome et qui est, parait-elle, un des fleurons de l'art roman du Velay et enfin l'imposant château édifié en 1365. Malheureusement, il est déjà tard et de tous ses trésors architecturaux, nous nous contenterons de découvrir les extérieurs seulement. Déçus de trouver toutes les portes closes, nous regagnons l'hôtel pour un excellent dîner rapidement expédié. Avant de terminer la journée, j'ai bien envie d'aller voir le Viaduc de la Recoumène, car on dit de lui, qu'il est le haut-lieu européen du saut à l'élastique.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

En direction du viaduc de Recoumène

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Le viaduc de Recoumène, haut-lieu du saut à l'élastique dans la nuit tombante

Nous voilà donc repartis sur la D.535 pour quatre à cinq kilomètres aller-retour. La nuit tombe, nous accélérons le pas, le viaduc se rapproche mais Dany qui est partie avec des sandales trop légères commence à claudiquer. Des cloques ont fait leur apparition au bout de ses orteils. Il fait nuit quand nous arrivons au Viaduc. Il s'agit d'un impressionnant ouvrage d'art à huit arches conçu entre 1922 et 1925 par l'ingénieur Paul Séjourné. Construit en basalte bleu sombre au dessus de la rivière Gazeille, le viaduc culmine à 66 mètres pour une longueur de 270 mètres en courbe. Malheureusement, les constructeurs du viaduc n'eurent jamais le plaisir de voir un train le franchir. En effet, la voie ferrée transcévenole qui avait été imaginée au début du siècle ne fut jamais construite car prise de vitesse par le développement de la " voiture automobile ".

C'est avec un petit vent fraîchissant et sous une voûte céleste très étoilée que nous regagnons notre chambre. Les derniers kilomètres ont eu un effet désastreux sur les pieds de Dany. Au fond de moi, je regrette de l'avoir contrainte à aller au viaduc. Avec les distances qui nous attendent pour les prochains jours, j'espère que demain elle ira mieux.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Dany sur le parapet du viaduc

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Cliquez sur la carte pour passer à l'étape suivante et voir d'autres paysages en couleurs pour quatre sous.

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Publié le par gibirando

 

DES PAYSAGES EN COULEURS.....POUR QUATRE SOUS  

OU 6 JOURS SUR LE GR 70 

CHEMIN DE STEVENSON (1ere partie)

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmLundi 19 juillet 2004 : 1ere étape de 19 kms.

Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m).

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson où il explique le regard que portent les gens de Monastier sur son projet de voyage : " Un touriste de mon genre était alors chose inouïe dans cette région. On m'y considérait avec une piété dédaigneuse comme un individu qui aurait décidé un voyage dans la lune ".

Dans une petite localité, nommée Le Monastier, où nous devions nous rendre, nos bagages devaient nous précéder. Voilà pourquoi, en ce lundi matin 19 juillet 2004, il n'est que 8 heures, mais nous nous dépêchons de fermer nos sacs, car le transporteur est déjà dans le hall à attendre nos valises pour les amener au Monastier-sur-Gazeille, terme de notre première journée.

Le temps de prendre un copieux petit déjeuner et sans oublier nos paniers-repas, il est 8 h 30 quand nous quittons l'hôtel Bristol.

En plus de ce pique-nique, nos sacs sur le dos pour la journée contiennent, deux gourdes d'eau d'un litre, des sandales de marche légères, un poncho, une polaire et une veste en goretex. J'estime à environ 8 à 9 kilos, la charge qu'il nous faudra porter tout au long des 19 kilomètres de notre étape. De mon côté, je porte en sus, une sacoche avec l'appareil photo, des jumelles et un GPS. Le ciel est aussi chargé que nous, mais par de gros nuages gris qui détalent vers l'est. Nous redoutons la pluie et avons pris toutes nos précautions pour faire face à d'éventuelles intempéries. J'ai même pris un parapluie pliable. Si l'on en juge aux poids de nos sacs qui pèsent trop lourdement sur nos épaules, nous sommes sans doute excessivement prévoyants.J'étudie une dernière fois le topo-guide pendant que Dany entre dans une pharmacie mitoyenne de l'hôtel pour acheter un " Aspivenin ".

Nous devons prendre la direction d'Ours, premier village à traverser après être sortis du Puy. Hier, à une vingtaine de mètres, nous avons remarqué un panneau qui indiquait Ours immédiatement à droite en sortant de l'hôtel.

Dany a trouvé son bonheur à la pharmacie et nous prenons immédiatement cette direction.

Effectivement, nous avons pris cette direction et quelques dizaines de mètres plus loin, nous retrouvons les habituelles marques blanches et rouges d'un G.R. Il s'agit dans l'immédiat du G.R.430, Chemin de Saint-François Régis qui est, sur le Chemin de Stevenson, le passage obligé quand on démarre du Puy en Velay.

Par plusieurs rues, avenues et boulevards que nous grimpons, nous nous éloignons de la ville que nous finissons par apercevoir comme au fond d'une large cuvette. Seuls les trois rochers historiques avec la statue Notre Dame de France, la chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe et le sanctuaire Saint-Joseph d'Espaly se dressent dans le décor.

C'est avec plaisir que nous quittons enfin l'asphalte pour un chemin pavé bien ombragé bordé de murettes et d'arbustes. En regardant ces pavés usés, ces ornières creusées par les siècles et ces murettes noires et moussues, je ne peux m'empêcher de penser que ce chemin prénommé jadis " La Calade d'Ours " doit avoir une lourde histoire et a du voir des milliers de pèlerins et de randonneurs le cheminer.

D'ailleurs au bout de quelques minutes, nous rencontrons une croix en pierre sculptée. Usée par le temps, une date apparaît : 1600 ! Peu après, nous longeons une ferme et débouchons dans le village d'Ours. Nous traversons une route et laissons sur la droite le château d'Ours qui est une ancienne maison d'assemblée (*). A bas du hameau, nous profitons de séculaires lavoirs pour nous asperger d'une eau fraîche bienfaitrice.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Sur un sentier de pouzzolanes rouges et au milieu des blés après le village d'Ours

Peu après, à travers des champs de blé sur un sentier fait de pouzzolanes rouges, nous gravissons un faible dénivelé. Arrivés sur un plateau, au milieu de champs céréaliers, le chemin s'élargit puis redescend vers une vallée. Dans la descente, nous hésitons à un embranchement sans balisage spécifique où le chemin s'est sérieusement rétréci.

(*) Tous les villages du Velay disposaient d'une maison d'assemblée où une religieuse rattachée à la Congrégation de l'enfant Jésus du Puy se chargeait de divulguer un peu d'instruction aux enfants, de donner des soins aux malades et d'enseigner le catéchisme.

Heureusement, nous retrouvons rapidement les traces rouges et blanches du G.R et les quelques pins tordus mentionnés sur le topo-guide que l'on appelle dans la région " pins du boulanger" (**). Le sentier devient plus sinueux, remonte vers une zone habitée " Les Sarpouleyres " puis redescend dans le Bois du Mont Jonnet.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

A l'entrée de Coubon avec au loin le château de Bouzols et sur le pont qui enjambe la Loire

Nous approchons de Coubon et marchons maintenant sur une route en bitume au milieu de splendides villas aux jardins très fleuris. Nous engageons la conversation avec un homme fort agréable et le félicitons pour ses extraordinaires géraniums rouges dont les fleurs en boule sont aussi grosses que celles de certains hortensias. Il nous explique dans le détail tout le travail et les soins qu'il prodigue au fil des saisons pour obtenir ce magnifique résultat.

Au loin, nous distinguons le château de Bouzols perché sur son promontoire, puis Coubon que nous ne tardons pas à atteindre.

Tout en remplissant nos gourdes déjà vides à une très belle fontaine fleurie de gros oeillets d'Inde oranges, nous discutons avec d'autres randonneurs qui font le Chemin de Saint-François Régis. A tour de rôle, nous évoquons la beauté des randonnées réalisées les années précédentes, puis chacun poursuit sa route et nous nous séparons aussi vite que nous nous sommes connus.

Nous empruntons le pont qui traverse la Loire et arrivés de l'autre côté, Dany entre dans une épicerie pour faire quelques emplettes.

Je profite de cet arrêt pour réviser le topo-guide sur la suite de la journée. Nous sortons de Coubon par la D.37 et 200 mètres après, nous prenons à droite une route avec une forte inclinaison qui se dirige vers les villages de l'Holme et de Poinsac.

(**) Autrefois, les pins étaient élagués pour en tirer des fagots destinés aux boulangeries. Ces tailles ont finis par donner aux arbres des formes bizarres et tourmentées.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Après le village d'Holme, le GR70 déroule son ruban avec de beaux panoramas

Arrivés à une intersection où se trouve une croix en pierres, le topo-guide indique de prendre à droite en direction de l'Holme mais cet indice est en totale contradiction avec le balisage peint. Sur la droite, une croix blanche et rouge spécifie " mauvaise direction ". Nous prenons l'option de continuer tout droit et effectivement 20 mètres après, nous trouvons très rapidement le marquage sur un poteau en béton. Une centaine de mètres devant nous, un autre randonneur a pris la même direction et cela nous conforte dans notre choix. Nous cheminons quatre à cinq cent mètres, entrons dans le village de Dempeyre et ne trouvons plus aucune trace du G.R. Un coup d'oeil sur la carte du topo-guide et je constate qu'effectivement le G.R ne passe pas par ce village. Je peste contre ces mauvaises indications qui ne correspondent pas à celles du topo-guide.

Il est midi, un brin énervé par cette déconvenue, nous rebroussons chemin, retrouvons le carrefour, source de notre égarement et grimpons par le tarmac vers le village de L'Holme. Le ciel est orageux, il fait très chaud, la faim joue sur nos organismes un peu fatigués. Nous décidons de nous arrêter à l'ombre de quelques arbres pour pique-niquer. Le panier-repas préparé par l'hôtel fait d'un gros pan bagnat, d'un oeuf dur, de fromage et d'une pomme est amplement suffisant pour caler notre bel appétit. La chaleur aidant, le repas a un effet si anesthésiant que nous éprouvons le besoin de nous allonger sur l'herbe. Après plus d'une heure de pause, nous nous remettons en marche et atteignons très rapidement le village d'Holme.

Au centre du village, nous quittons le goudron pour un long et rectiligne sentier de gravillons. Cet agréable chemin déroule son ruban sur un large plateau au milieu de terres cultivées, de nombreux maquis et de quelques petits bois. De chaque côté, nous pouvons apercevoir toute une série de petits cônes aux formes arrondies et couvertes de pins sur leurs sommets. D'origine volcanique, ces petits puys sont localement appelés des " gardes " : Garde d'Ours, Garde de Mons.

Nous marchons la plupart de temps à découvert avec la possibilité de voir le paysage défiler de part et d'autre du sentier. Nous surplombons de minuscules villages que nous pouvons identifier grâce aux cartes de topo-guide : Archinaud, Truchet, Arsac en Velay, Le Chier Blanc, Chadron, Le Clauzel, etc....

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Ravitaillement en eau fraîche au splendide village de l'Herm

Vers 16 heures, nous entrons dans le Bois des Gondous et éprouvons le besoin de souffler à l'ombre de quelques pins.

Le randonneur aperçut à Dempeyre en fin de matinée, là où nous nous sommes égarés, arrive. Il s'agit d'un petit homme, que j'appelle " Monsieur 62 " (car il nous dit avoir 62 ans). Il fait le Stevenson en solitaire. Lui aussi ronchonne après les mauvaises indications du balisage après Coubon. Contrairement à nous, il s'est complètement égaré, a tourné en rond à Dempeyre, avant de rejoindre le G.R près de Truchet par une longue route goudronnée qui a commencé à lui échauffer la plante des pieds.

Quelques biscuits et un café et nous repartons sur une piste forestière. Nous observons des engins qui travaillent à l'entretien du chemin et de ses bas-côtés. Ils nettoient les fossés de part et d'autre du chemin afin que les eaux pluviales s'écoulent plus facilement. Nous ressortons du bois et arrivons au très joli village de " l'Herm " où les maisons exposent leurs très nobles façades de pierres. Par un verdoyant sentier entre des murettes et des arbustes, nous débouchons sur la D.38 puis rejoignons rapidement Le Monastier-sur-Gazeille (*), point de départ du voyage de Stevenson.

Nous traversons le centre du village et trouvons sans problèmes, l'hôtel " Le Provence ". Nos bagages sont bien là dans le hall à nous attendre.

La chambre, une douche fraîche, une heure de sieste et nous voilà déjà prêts à repartir pour visiter le vieux village.

(*) Le Monastier tire son nom de mot " Monastère ", lieu habité par des moines.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

A Monastier devant le château édifié en 1365 et l'abbaye du XIe

Par de minuscules ruelles, nous gagnons la curieuse église Saint-Jean couverte de lauzes, l'imposante abbaye qui date du XIe siècle avec sa façade polychrome et qui est, parait-elle, un des fleurons de l'art roman du Velay et enfin l'imposant château édifié en 1365. Malheureusement, il est déjà tard et de tous ses trésors architecturaux, nous nous contenterons de découvrir les extérieurs seulement. Déçus de trouver toutes les portes closes, nous regagnons l'hôtel pour un excellent dîner rapidement expédié. Avant de terminer la journée, j'ai bien envie d'aller voir le Viaduc de la Recoumène, car on dit de lui, qu'il est le haut-lieu européen du saut à l'élastique.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

En direction du viaduc de Recoumène

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Le viaduc de Recoumène, haut-lieu du saut à l'élastique dans la nuit tombante

Nous voilà donc repartis sur la D.535 pour quatre à cinq kilomètres aller-retour. La nuit tombe, nous accélérons le pas, le viaduc se rapproche mais Dany qui est partie avec des sandales trop légères commence à claudiquer. Des cloques ont fait leur apparition au bout de ses orteils. Il fait nuit quand nous arrivons au Viaduc. Il s'agit d'un impressionnant ouvrage d'art à huit arches conçu entre 1922 et 1925 par l'ingénieur Paul Séjourné. Construit en basalte bleu sombre au dessus de la rivière Gazeille, le viaduc culmine à 66 mètres pour une longueur de 270 mètres en courbe. Malheureusement, les constructeurs du viaduc n'eurent jamais le plaisir de voir un train le franchir. En effet, la voie ferrée transcévenole qui avait été imaginée au début du siècle ne fut jamais construite car prise de vitesse par le développement de la " voiture automobile ".

C'est avec un petit vent fraîchissant et sous une voûte céleste très étoilée que nous regagnons notre chambre. Les derniers kilomètres ont eu un effet désastreux sur les pieds de Dany. Au fond de moi, je regrette de l'avoir contrainte à aller au viaduc. Avec les distances qui nous attendent pour les prochains jours, j'espère que demain elle ira mieux.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Dany sur le parapet du viaduc

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

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Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

Publié le par gibirando

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

DES PAYSAGES EN COULEURS....POUR QUATRE SOUS  

OU 6 JOURS SUR LE GR 70 

CHEMIN DE STEVENSON (1ere partie)

Préambule

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

(*)Logo de l'Association Le Chemin de Stevenson GR.70

http://www.chemin-stevenson.org/

(Les images dont les légendes sont signalées par un astérisque (*) ne sont pas de moi et je remercie bien aimablement leurs auteurs de m'autoriser à les utiliser pour enjoliver cette histoire.)

1-Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19 km.

2-Le Monastier-sur-Gazeille (930m) - Le Bouchet St-Nicolas (875m) 22 km.

3-Le Bouchet Saint-Nicolas (875m) - Langogne (915m) 25 km.

4-Langogne (915m) - Cheylard l'Evêque (1125m) 16 km.

5-Cheylard l'Evêque (1125m) - La Bastide-Puylaurent (1024 m) 24 km.

6-La Bastide-Puylaurent (1024 m) - Chasseradès (1150 m) 12 km.

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

NOTRE TRAJET DE 118 KILOMETRES ET DES PATATES ? NON DES LENTILLES ! 

 Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)La vie de Robert Louis Stevenson (1850-1894) (*).Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

Robert Louis Stevenson est né le 13 novembre 1850 à Edimbourg en Ecosse. Dans la famille Stevenson, on est ingénieurs et constructeurs de phares de père en fils.

Tout enfant, sa nurse Cummy lui donne le goût des récits et de la poésie en lui relatant des histoires légendaires et des contes. Plus tard, il prend goût pour la lecture et passe son temps dans la bibliothèque de son père qui regorge de livres d'aventures.

De santé très fragile, il éprouve de grandes difficultés à suivre une scolarité normale, d'autant qu'il n'est pas spécialement attiré par les études. Le climat de l'Ecosse ne lui est pas recommandé, aussi dès l'age de 13 ans, ses parents décident de l'envoyer faire un séjour sur la Côte d'Azur. Il apprécie la France car la vie qu'il mène lui parait moins astreignante et plus indépendante. Il s'initie à l'écriture.

A 16 ans, il publie aux frais de son père un premier roman de 22 pages intitulé " La Révolte du Pentland ". Sa famille qui ne voit pas d'un bon œil ce désir de vouloir devenir écrivain, après lui avoir conseillé en vain de devenir ingénieur, l'inscrit à la Faculté de Droit d'Edimbourg afin qu'il devienne avocat. Sous la contrainte, il apprend ce métier, mais ses aspirations le pousse davantage à écrire qu'à apprendre le droit. Son esprit d'indépendance et son goût démesuré pour les voyages le pousse dès 1874 à venir séjourner en France, pays dont il apprécie la culture.

En 1876, il écrit son premier livre " Voyage sur le continent " où il raconte le récit d'un voyage en canoë sur les canaux et rivières du nord de la France.

En 1877, dans une auberge de Grès-sur-Loing, il tombe amoureux d'une Américaine de 10 ans son aînée, Fanny Osborne. Elle est mariée et mère de deux enfants.

En 1878, il effectue une randonnée pédestre à travers les Cévennes avec une ânesse prénommée Modestine. Un an plus tard il publie son journal de route sous le titre " Voyage avec un âne dans les Cévennes ".

En 1879, il retrouve Fanny. Divorcée, il l'épouse en 1880.

Souffrant de tuberculose, les années suivantes sont une longue quête à trouver des climats et des stations thermales où il tente de juguler sa maladie.

C''est au cours de ces années, qu'il écrit quelques uns de ses plus beaux romans : Les Nouvelles Milles et une nuits en 1882, L'île au trésor en 1883, Le Corbeau en 1885, L'étrange cas du Docteur Jekill et Mister Hyde en 1886.

En juin 1888, après un long séjour au Lac Saranac dans les Monts Adirondacks (Etat de New-York) sa maladie semble enrayée. Il décide avec Fanny de faire une croisière dans les mers du Sud. Ils s'embarquent à San Francisco puis le voyage durera dix huit mois. La goélette " Le Casco " passant par les plus belles îles australes et du Pacifique : Marquises, Tahiti, l'Australie, Hawaii, les archipels Gilbert et les îles Samoa, etc....

Le couple trouve les îles Samoa tellement agréables tant sur le plan du climat, que des paysages et de la population, qu'ils décident de s'y installer définitivement. Ils achètent une propriété qu'ils baptisent Vailima.

Durant cette période, Robert Louis Stevenson continue d'écrire de magnifiques oeuvres dont les plus connues sont : La Flèche Noire en 1888, Le maître de Ballantrae en 1889, Le trafiquant d'épaves en 1892, Le creux de la vague en 1894.

Il défend avec beaucoup d'intensité, les populations autochtones contre l'exploitation des Blancs, si bien qu'il est surnommé Tusitala (le conteur d'histoires). Ce combat qu'il relate dans " Huit années de troubles dans les Samoa " (1892) lui apporte une reconnaissance et un amour sans faille des Samoans.

Quant il meurt le 3 décembre 1894 d'une congestion cérébrale, toute la population de l'île unit ses efforts et trace une piste au milieu de la jungle pour qu'il soit enterré comme il le désirait au sommet du Mont Vaea.

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

 Robert Louis STEVENSON et Fanny OSBORNE (*)

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)L'invitation à la randonnée de Robert Louis Stevenson.

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson dans lequel il fait part de ses motivations : "Quant à moi, je voyage non pour aller quelque part, mais pour marcher. Je voyage pour le plaisir de voyager. L'important est de bouger, d'éprouver de plus près les nécessités et les embarras de la vie, de quitter le lit douillet de la civilisation, de sentir sous mes pieds le granit terrestre et les silex épars avec leurs coupants".

Après de longues réflexions, nous avions choisi pour ces vacances 2004 de faire une partie du G.R.70 Chemin de Stevenson avec portage des bagages organisé par " La Pèlerine " plutôt que le G.R.10 des Pyrénées Ariégeoises.

http://www.lapelerine.com/

En raison de difficultés d'organisation sur le G.R.10 et d'une gêne persistante au genou de Dany, notre choix s'était porté sur ce chemin mythique, mais plus cool.

En 1878, Robert Louis Stevenson décide de voyager pour oublier un amour, qui dans l'immédiat lui paraît impossible : Elle s'appelle Fanny Osborne, elle a 37 ans, elle est mariée et a deux enfants. Stevenson l'a rencontré quelques mois plus tôt et a eu aussitôt le coup de foudre pour cette belle américaine.

Il part pour cette principale raison mais aussi, parce qu'il a un goût immodéré pour les voyages. Il est attiré par les Cévennes, son histoire et ses habitants et se lance dans cet incroyable périple pédestre avec une ânesse prénommée Modestine.

Il n'a que 28 ans et n'est pas encore l'écrivain révélé qu'il deviendra au fil des années avec des romans universellement connus comme : L'île au Trésor (1883), Le cas étrange du Docteur Jekill et Mr. Hyde (1886), La Flèche Noire (1888), etc...

Il part le 22 septembre 1878 de Monastier-sur-Gazeille en Haute-Loire et rejoint Saint-Jean du Gard le 3 octobre après une éreintante (il a une santé fragile depuis sa plus tendre enfance) randonnée de 12 jours et de plus de 200 kilomètres.

Amour du voyage, plaisir de la découverte, désirs de rencontres, volonté de se retrouver seul avec soi-même, goût de l'effort, Stevenson possède certainement toutes les qualités, les envies et les ressources nécessaires à l'accomplissement de cette performance.

A l'époque, les chemins ne sont pas balisés et par les difficultés même qu'il rencontre : égarements, intempéries, ânesse qui n'en fait qu'à sa tête, nuits à la " belle étoile ", Stevenson devient un précurseur et l'ancêtre du randonneur moderne.

Le destin sera au rendez-vous et comme toutes les bonnes histoires d'amour, celle-ci se terminera bien. Il retrouvera Fanny divorcée et l'épousera deux années plus tard.

Si vous aimez la randonnée et la lecture, il faut absolument lire le récit qui relate son itinéraire. Ce petit livre, " Voyage avec un âne dans les Cévennes " est une véritable invitation à parcourir le GR.70 que l'on appelle désormais le " Chemin de Stevenson ". 

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)Dimanche 18 juillet 2004: Visite du Puy en Velay.

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson ou il fait part du plaisir qu'il éprouve à regarder certains paysages : " J'avoue aimer une forme précise là où mes regards se posent et si les paysages se vendaient comme les images de mon enfance, un penny en noir, et quatre sous en couleurs, je donnerais bien quatre sous chaque jour de ma vie "

Cet extrait est bien évidemment la raison du titre de mon récit : "Des paysages en couleurs...pour quatre sous". 

Le voyage que raconte ce petit livre démarre dans la cité du Puy en Velay où nous arrivons le Dimanche 18 juillet 2004 en début d'après-midi. Nous profitons de ce temps libre pour visiter la vieille ville très riche en monuments historiques.

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)ODes Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

 Dany devant la Bête du Gévaudan et dans le centre-ville du Puy en Velay

La splendide cathédrale Notre-Dame du Puy avec sa façade polychrome laisse apparaître des fresques byzantines et des caractères hispano-arabes qui présagent de cultures et de religions très anciennes et parfois même antérieures à la chrétienté dans la cité.

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)ODes Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

Dany dans les ruelles de la cité et dans la basilique avec les pèlerins

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)ODes Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

Devant l'entrée du parc et dans (regardez bien) l'immense statue de la Vierge

Sur le Rocher Corneille, énorme butte d'origine volcanique qui domine la ville, nous grimpons à l'intérieur de l'immense statue de la Vierge érigée en 1860. Cette colossale statue a été conçue avec le métal fondu des canons russes pris à la victoire de Sébastopol (1854-1855) par les troupes franco-anglaises aux soldats du tsar Nicolas 1er.

Vers 19 heures, nous rejoignons l'hôtel Bristol en flânant dans les rues tortueuses et pavées de la ville haute. A l'intérieur de la basilique, les pèlerins, en partance pour le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, assistent aux messes et aux bénédictions qui sont données en leur honneur. Dans les boutiques, les dentellières exposent leur savoir-faire.

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

Vue sur le Puy en Velay depuis le rocher Corneille

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

La statue construite avec les canons russes pris à Sébastopol

Avec la verveine et les lentilles, la dentelle est la principale spécialité du Puy en Velay qui reste une des capitales françaises de cet artisanat. Ce dimanche se termine par un agréable souper au restaurant de l'hôtel. Assiette de charcuterie, confit de canard, plateau de fromages régionaux et flan maison sont au menu pour titiller notre palais. Le tout accompagné d'une carafe de Côtes d'Auvergne rouge. Le séjour commence bien.

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

Un bref aperçu du très bel hôtel Bristol (*)

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

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