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Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Publié le par gibirando

 

DES PAYSAGES EN COULEURS.....POUR QUATRE SOUS  

OU 6 JOURS SUR LE GR 70 

CHEMIN DE STEVENSON (1ere partie)

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmLundi 19 juillet 2004 : 1ere étape de 19 kms.

Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m).

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson où il explique le regard que portent les gens de Monastier sur son projet de voyage : " Un touriste de mon genre était alors chose inouïe dans cette région. On m'y considérait avec une piété dédaigneuse comme un individu qui aurait décidé un voyage dans la lune ".

Dans une petite localité, nommée Le Monastier, où nous devions nous rendre, nos bagages devaient nous précéder. Voilà pourquoi, en ce lundi matin 19 juillet 2004, il n'est que 8 heures, mais nous nous dépêchons de fermer nos sacs, car le transporteur est déjà dans le hall à attendre nos valises pour les amener au Monastier-sur-Gazeille, terme de notre première journée.

Le temps de prendre un copieux petit déjeuner et sans oublier nos paniers-repas, il est 8 h 30 quand nous quittons l'hôtel Bristol.

En plus de ce pique-nique, nos sacs sur le dos pour la journée contiennent, deux gourdes d'eau d'un litre, des sandales de marche légères, un poncho, une polaire et une veste en goretex. J'estime à environ 8 à 9 kilos, la charge qu'il nous faudra porter tout au long des 19 kilomètres de notre étape. De mon côté, je porte en sus, une sacoche avec l'appareil photo, des jumelles et un GPS. Le ciel est aussi chargé que nous, mais par de gros nuages gris qui détalent vers l'est. Nous redoutons la pluie et avons pris toutes nos précautions pour faire face à d'éventuelles intempéries. J'ai même pris un parapluie pliable. Si l'on en juge aux poids de nos sacs qui pèsent trop lourdement sur nos épaules, nous sommes sans doute excessivement prévoyants.J'étudie une dernière fois le topo-guide pendant que Dany entre dans une pharmacie mitoyenne de l'hôtel pour acheter un " Aspivenin ".

Nous devons prendre la direction d'Ours, premier village à traverser après être sortis du Puy. Hier, à une vingtaine de mètres, nous avons remarqué un panneau qui indiquait Ours immédiatement à droite en sortant de l'hôtel.

Dany a trouvé son bonheur à la pharmacie et nous prenons immédiatement cette direction.

Effectivement, nous avons pris cette direction et quelques dizaines de mètres plus loin, nous retrouvons les habituelles marques blanches et rouges d'un G.R. Il s'agit dans l'immédiat du G.R.430, Chemin de Saint-François Régis qui est, sur le Chemin de Stevenson, le passage obligé quand on démarre du Puy en Velay.

Par plusieurs rues, avenues et boulevards que nous grimpons, nous nous éloignons de la ville que nous finissons par apercevoir comme au fond d'une large cuvette. Seuls les trois rochers historiques avec la statue Notre Dame de France, la chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe et le sanctuaire Saint-Joseph d'Espaly se dressent dans le décor.

C'est avec plaisir que nous quittons enfin l'asphalte pour un chemin pavé bien ombragé bordé de murettes et d'arbustes. En regardant ces pavés usés, ces ornières creusées par les siècles et ces murettes noires et moussues, je ne peux m'empêcher de penser que ce chemin prénommé jadis " La Calade d'Ours " doit avoir une lourde histoire et a du voir des milliers de pèlerins et de randonneurs le cheminer.

D'ailleurs au bout de quelques minutes, nous rencontrons une croix en pierre sculptée. Usée par le temps, une date apparaît : 1600 ! Peu après, nous longeons une ferme et débouchons dans le village d'Ours. Nous traversons une route et laissons sur la droite le château d'Ours qui est une ancienne maison d'assemblée (*). A bas du hameau, nous profitons de séculaires lavoirs pour nous asperger d'une eau fraîche bienfaitrice.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Sur un sentier de pouzzolanes rouges et au milieu des blés après le village d'Ours

Peu après, à travers des champs de blé sur un sentier fait de pouzzolanes rouges, nous gravissons un faible dénivelé. Arrivés sur un plateau, au milieu de champs céréaliers, le chemin s'élargit puis redescend vers une vallée. Dans la descente, nous hésitons à un embranchement sans balisage spécifique où le chemin s'est sérieusement rétréci.

(*) Tous les villages du Velay disposaient d'une maison d'assemblée où une religieuse rattachée à la Congrégation de l'enfant Jésus du Puy se chargeait de divulguer un peu d'instruction aux enfants, de donner des soins aux malades et d'enseigner le catéchisme.

Heureusement, nous retrouvons rapidement les traces rouges et blanches du G.R et les quelques pins tordus mentionnés sur le topo-guide que l'on appelle dans la région " pins du boulanger" (**). Le sentier devient plus sinueux, remonte vers une zone habitée " Les Sarpouleyres " puis redescend dans le Bois du Mont Jonnet.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

A l'entrée de Coubon avec au loin le château de Bouzols et sur le pont qui enjambe la Loire

Nous approchons de Coubon et marchons maintenant sur une route en bitume au milieu de splendides villas aux jardins très fleuris. Nous engageons la conversation avec un homme fort agréable et le félicitons pour ses extraordinaires géraniums rouges dont les fleurs en boule sont aussi grosses que celles de certains hortensias. Il nous explique dans le détail tout le travail et les soins qu'il prodigue au fil des saisons pour obtenir ce magnifique résultat.

Au loin, nous distinguons le château de Bouzols perché sur son promontoire, puis Coubon que nous ne tardons pas à atteindre.

Tout en remplissant nos gourdes déjà vides à une très belle fontaine fleurie de gros oeillets d'Inde oranges, nous discutons avec d'autres randonneurs qui font le Chemin de Saint-François Régis. A tour de rôle, nous évoquons la beauté des randonnées réalisées les années précédentes, puis chacun poursuit sa route et nous nous séparons aussi vite que nous nous sommes connus.

Nous empruntons le pont qui traverse la Loire et arrivés de l'autre côté, Dany entre dans une épicerie pour faire quelques emplettes.

Je profite de cet arrêt pour réviser le topo-guide sur la suite de la journée. Nous sortons de Coubon par la D.37 et 200 mètres après, nous prenons à droite une route avec une forte inclinaison qui se dirige vers les villages de l'Holme et de Poinsac.

(**) Autrefois, les pins étaient élagués pour en tirer des fagots destinés aux boulangeries. Ces tailles ont finis par donner aux arbres des formes bizarres et tourmentées.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Après le village d'Holme, le GR70 déroule son ruban avec de beaux panoramas

Arrivés à une intersection où se trouve une croix en pierres, le topo-guide indique de prendre à droite en direction de l'Holme mais cet indice est en totale contradiction avec le balisage peint. Sur la droite, une croix blanche et rouge spécifie " mauvaise direction ". Nous prenons l'option de continuer tout droit et effectivement 20 mètres après, nous trouvons très rapidement le marquage sur un poteau en béton. Une centaine de mètres devant nous, un autre randonneur a pris la même direction et cela nous conforte dans notre choix. Nous cheminons quatre à cinq cent mètres, entrons dans le village de Dempeyre et ne trouvons plus aucune trace du G.R. Un coup d'oeil sur la carte du topo-guide et je constate qu'effectivement le G.R ne passe pas par ce village. Je peste contre ces mauvaises indications qui ne correspondent pas à celles du topo-guide.

Il est midi, un brin énervé par cette déconvenue, nous rebroussons chemin, retrouvons le carrefour, source de notre égarement et grimpons par le tarmac vers le village de L'Holme. Le ciel est orageux, il fait très chaud, la faim joue sur nos organismes un peu fatigués. Nous décidons de nous arrêter à l'ombre de quelques arbres pour pique-niquer. Le panier-repas préparé par l'hôtel fait d'un gros pan bagnat, d'un oeuf dur, de fromage et d'une pomme est amplement suffisant pour caler notre bel appétit. La chaleur aidant, le repas a un effet si anesthésiant que nous éprouvons le besoin de nous allonger sur l'herbe. Après plus d'une heure de pause, nous nous remettons en marche et atteignons très rapidement le village d'Holme.

Au centre du village, nous quittons le goudron pour un long et rectiligne sentier de gravillons. Cet agréable chemin déroule son ruban sur un large plateau au milieu de terres cultivées, de nombreux maquis et de quelques petits bois. De chaque côté, nous pouvons apercevoir toute une série de petits cônes aux formes arrondies et couvertes de pins sur leurs sommets. D'origine volcanique, ces petits puys sont localement appelés des " gardes " : Garde d'Ours, Garde de Mons.

Nous marchons la plupart de temps à découvert avec la possibilité de voir le paysage défiler de part et d'autre du sentier. Nous surplombons de minuscules villages que nous pouvons identifier grâce aux cartes de topo-guide : Archinaud, Truchet, Arsac en Velay, Le Chier Blanc, Chadron, Le Clauzel, etc....

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Ravitaillement en eau fraîche au splendide village de l'Herm

Vers 16 heures, nous entrons dans le Bois des Gondous et éprouvons le besoin de souffler à l'ombre de quelques pins.

Le randonneur aperçut à Dempeyre en fin de matinée, là où nous nous sommes égarés, arrive. Il s'agit d'un petit homme, que j'appelle " Monsieur 62 " (car il nous dit avoir 62 ans). Il fait le Stevenson en solitaire. Lui aussi ronchonne après les mauvaises indications du balisage après Coubon. Contrairement à nous, il s'est complètement égaré, a tourné en rond à Dempeyre, avant de rejoindre le G.R près de Truchet par une longue route goudronnée qui a commencé à lui échauffer la plante des pieds.

Quelques biscuits et un café et nous repartons sur une piste forestière. Nous observons des engins qui travaillent à l'entretien du chemin et de ses bas-côtés. Ils nettoient les fossés de part et d'autre du chemin afin que les eaux pluviales s'écoulent plus facilement. Nous ressortons du bois et arrivons au très joli village de " l'Herm " où les maisons exposent leurs très nobles façades de pierres. Par un verdoyant sentier entre des murettes et des arbustes, nous débouchons sur la D.38 puis rejoignons rapidement Le Monastier-sur-Gazeille (*), point de départ du voyage de Stevenson.

Nous traversons le centre du village et trouvons sans problèmes, l'hôtel " Le Provence ". Nos bagages sont bien là dans le hall à nous attendre.

La chambre, une douche fraîche, une heure de sieste et nous voilà déjà prêts à repartir pour visiter le vieux village.

(*) Le Monastier tire son nom de mot " Monastère ", lieu habité par des moines.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

A Monastier devant le château édifié en 1365 et l'abbaye du XIe

Par de minuscules ruelles, nous gagnons la curieuse église Saint-Jean couverte de lauzes, l'imposante abbaye qui date du XIe siècle avec sa façade polychrome et qui est, parait-elle, un des fleurons de l'art roman du Velay et enfin l'imposant château édifié en 1365. Malheureusement, il est déjà tard et de tous ses trésors architecturaux, nous nous contenterons de découvrir les extérieurs seulement. Déçus de trouver toutes les portes closes, nous regagnons l'hôtel pour un excellent dîner rapidement expédié. Avant de terminer la journée, j'ai bien envie d'aller voir le Viaduc de la Recoumène, car on dit de lui, qu'il est le haut-lieu européen du saut à l'élastique.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

En direction du viaduc de Recoumène

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Le viaduc de Recoumène, haut-lieu du saut à l'élastique dans la nuit tombante

Nous voilà donc repartis sur la D.535 pour quatre à cinq kilomètres aller-retour. La nuit tombe, nous accélérons le pas, le viaduc se rapproche mais Dany qui est partie avec des sandales trop légères commence à claudiquer. Des cloques ont fait leur apparition au bout de ses orteils. Il fait nuit quand nous arrivons au Viaduc. Il s'agit d'un impressionnant ouvrage d'art à huit arches conçu entre 1922 et 1925 par l'ingénieur Paul Séjourné. Construit en basalte bleu sombre au dessus de la rivière Gazeille, le viaduc culmine à 66 mètres pour une longueur de 270 mètres en courbe. Malheureusement, les constructeurs du viaduc n'eurent jamais le plaisir de voir un train le franchir. En effet, la voie ferrée transcévenole qui avait été imaginée au début du siècle ne fut jamais construite car prise de vitesse par le développement de la " voiture automobile ".

C'est avec un petit vent fraîchissant et sous une voûte céleste très étoilée que nous regagnons notre chambre. Les derniers kilomètres ont eu un effet désastreux sur les pieds de Dany. Au fond de moi, je regrette de l'avoir contrainte à aller au viaduc. Avec les distances qui nous attendent pour les prochains jours, j'espère que demain elle ira mieux.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Dany sur le parapet du viaduc

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Cliquez sur la carte pour passer à l'étape suivante et voir d'autres paysages en couleurs pour quatre sous.

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DES PAYSAGES EN COULEURS.....POUR QUATRE SOUS  

OU 6 JOURS SUR LE GR 70 

CHEMIN DE STEVENSON (1ere partie)

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmLundi 19 juillet 2004 : 1ere étape de 19 kms.

Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m).

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson où il explique le regard que portent les gens de Monastier sur son projet de voyage : " Un touriste de mon genre était alors chose inouïe dans cette région. On m'y considérait avec une piété dédaigneuse comme un individu qui aurait décidé un voyage dans la lune ".

Dans une petite localité, nommée Le Monastier, où nous devions nous rendre, nos bagages devaient nous précéder. Voilà pourquoi, en ce lundi matin 19 juillet 2004, il n'est que 8 heures, mais nous nous dépêchons de fermer nos sacs, car le transporteur est déjà dans le hall à attendre nos valises pour les amener au Monastier-sur-Gazeille, terme de notre première journée.

Le temps de prendre un copieux petit déjeuner et sans oublier nos paniers-repas, il est 8 h 30 quand nous quittons l'hôtel Bristol.

En plus de ce pique-nique, nos sacs sur le dos pour la journée contiennent, deux gourdes d'eau d'un litre, des sandales de marche légères, un poncho, une polaire et une veste en goretex. J'estime à environ 8 à 9 kilos, la charge qu'il nous faudra porter tout au long des 19 kilomètres de notre étape. De mon côté, je porte en sus, une sacoche avec l'appareil photo, des jumelles et un GPS. Le ciel est aussi chargé que nous, mais par de gros nuages gris qui détalent vers l'est. Nous redoutons la pluie et avons pris toutes nos précautions pour faire face à d'éventuelles intempéries. J'ai même pris un parapluie pliable. Si l'on en juge aux poids de nos sacs qui pèsent trop lourdement sur nos épaules, nous sommes sans doute excessivement prévoyants.J'étudie une dernière fois le topo-guide pendant que Dany entre dans une pharmacie mitoyenne de l'hôtel pour acheter un " Aspivenin ".

Nous devons prendre la direction d'Ours, premier village à traverser après être sortis du Puy. Hier, à une vingtaine de mètres, nous avons remarqué un panneau qui indiquait Ours immédiatement à droite en sortant de l'hôtel.

Dany a trouvé son bonheur à la pharmacie et nous prenons immédiatement cette direction.

Effectivement, nous avons pris cette direction et quelques dizaines de mètres plus loin, nous retrouvons les habituelles marques blanches et rouges d'un G.R. Il s'agit dans l'immédiat du G.R.430, Chemin de Saint-François Régis qui est, sur le Chemin de Stevenson, le passage obligé quand on démarre du Puy en Velay.

Par plusieurs rues, avenues et boulevards que nous grimpons, nous nous éloignons de la ville que nous finissons par apercevoir comme au fond d'une large cuvette. Seuls les trois rochers historiques avec la statue Notre Dame de France, la chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe et le sanctuaire Saint-Joseph d'Espaly se dressent dans le décor.

C'est avec plaisir que nous quittons enfin l'asphalte pour un chemin pavé bien ombragé bordé de murettes et d'arbustes. En regardant ces pavés usés, ces ornières creusées par les siècles et ces murettes noires et moussues, je ne peux m'empêcher de penser que ce chemin prénommé jadis " La Calade d'Ours " doit avoir une lourde histoire et a du voir des milliers de pèlerins et de randonneurs le cheminer.

D'ailleurs au bout de quelques minutes, nous rencontrons une croix en pierre sculptée. Usée par le temps, une date apparaît : 1600 ! Peu après, nous longeons une ferme et débouchons dans le village d'Ours. Nous traversons une route et laissons sur la droite le château d'Ours qui est une ancienne maison d'assemblée (*). A bas du hameau, nous profitons de séculaires lavoirs pour nous asperger d'une eau fraîche bienfaitrice.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Sur un sentier de pouzzolanes rouges et au milieu des blés après le village d'Ours

Peu après, à travers des champs de blé sur un sentier fait de pouzzolanes rouges, nous gravissons un faible dénivelé. Arrivés sur un plateau, au milieu de champs céréaliers, le chemin s'élargit puis redescend vers une vallée. Dans la descente, nous hésitons à un embranchement sans balisage spécifique où le chemin s'est sérieusement rétréci.

(*) Tous les villages du Velay disposaient d'une maison d'assemblée où une religieuse rattachée à la Congrégation de l'enfant Jésus du Puy se chargeait de divulguer un peu d'instruction aux enfants, de donner des soins aux malades et d'enseigner le catéchisme.

Heureusement, nous retrouvons rapidement les traces rouges et blanches du G.R et les quelques pins tordus mentionnés sur le topo-guide que l'on appelle dans la région " pins du boulanger" (**). Le sentier devient plus sinueux, remonte vers une zone habitée " Les Sarpouleyres " puis redescend dans le Bois du Mont Jonnet.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

A l'entrée de Coubon avec au loin le château de Bouzols et sur le pont qui enjambe la Loire

Nous approchons de Coubon et marchons maintenant sur une route en bitume au milieu de splendides villas aux jardins très fleuris. Nous engageons la conversation avec un homme fort agréable et le félicitons pour ses extraordinaires géraniums rouges dont les fleurs en boule sont aussi grosses que celles de certains hortensias. Il nous explique dans le détail tout le travail et les soins qu'il prodigue au fil des saisons pour obtenir ce magnifique résultat.

Au loin, nous distinguons le château de Bouzols perché sur son promontoire, puis Coubon que nous ne tardons pas à atteindre.

Tout en remplissant nos gourdes déjà vides à une très belle fontaine fleurie de gros oeillets d'Inde oranges, nous discutons avec d'autres randonneurs qui font le Chemin de Saint-François Régis. A tour de rôle, nous évoquons la beauté des randonnées réalisées les années précédentes, puis chacun poursuit sa route et nous nous séparons aussi vite que nous nous sommes connus.

Nous empruntons le pont qui traverse la Loire et arrivés de l'autre côté, Dany entre dans une épicerie pour faire quelques emplettes.

Je profite de cet arrêt pour réviser le topo-guide sur la suite de la journée. Nous sortons de Coubon par la D.37 et 200 mètres après, nous prenons à droite une route avec une forte inclinaison qui se dirige vers les villages de l'Holme et de Poinsac.

(**) Autrefois, les pins étaient élagués pour en tirer des fagots destinés aux boulangeries. Ces tailles ont finis par donner aux arbres des formes bizarres et tourmentées.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Après le village d'Holme, le GR70 déroule son ruban avec de beaux panoramas

Arrivés à une intersection où se trouve une croix en pierres, le topo-guide indique de prendre à droite en direction de l'Holme mais cet indice est en totale contradiction avec le balisage peint. Sur la droite, une croix blanche et rouge spécifie " mauvaise direction ". Nous prenons l'option de continuer tout droit et effectivement 20 mètres après, nous trouvons très rapidement le marquage sur un poteau en béton. Une centaine de mètres devant nous, un autre randonneur a pris la même direction et cela nous conforte dans notre choix. Nous cheminons quatre à cinq cent mètres, entrons dans le village de Dempeyre et ne trouvons plus aucune trace du G.R. Un coup d'oeil sur la carte du topo-guide et je constate qu'effectivement le G.R ne passe pas par ce village. Je peste contre ces mauvaises indications qui ne correspondent pas à celles du topo-guide.

Il est midi, un brin énervé par cette déconvenue, nous rebroussons chemin, retrouvons le carrefour, source de notre égarement et grimpons par le tarmac vers le village de L'Holme. Le ciel est orageux, il fait très chaud, la faim joue sur nos organismes un peu fatigués. Nous décidons de nous arrêter à l'ombre de quelques arbres pour pique-niquer. Le panier-repas préparé par l'hôtel fait d'un gros pan bagnat, d'un oeuf dur, de fromage et d'une pomme est amplement suffisant pour caler notre bel appétit. La chaleur aidant, le repas a un effet si anesthésiant que nous éprouvons le besoin de nous allonger sur l'herbe. Après plus d'une heure de pause, nous nous remettons en marche et atteignons très rapidement le village d'Holme.

Au centre du village, nous quittons le goudron pour un long et rectiligne sentier de gravillons. Cet agréable chemin déroule son ruban sur un large plateau au milieu de terres cultivées, de nombreux maquis et de quelques petits bois. De chaque côté, nous pouvons apercevoir toute une série de petits cônes aux formes arrondies et couvertes de pins sur leurs sommets. D'origine volcanique, ces petits puys sont localement appelés des " gardes " : Garde d'Ours, Garde de Mons.

Nous marchons la plupart de temps à découvert avec la possibilité de voir le paysage défiler de part et d'autre du sentier. Nous surplombons de minuscules villages que nous pouvons identifier grâce aux cartes de topo-guide : Archinaud, Truchet, Arsac en Velay, Le Chier Blanc, Chadron, Le Clauzel, etc....

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Ravitaillement en eau fraîche au splendide village de l'Herm

Vers 16 heures, nous entrons dans le Bois des Gondous et éprouvons le besoin de souffler à l'ombre de quelques pins.

Le randonneur aperçut à Dempeyre en fin de matinée, là où nous nous sommes égarés, arrive. Il s'agit d'un petit homme, que j'appelle " Monsieur 62 " (car il nous dit avoir 62 ans). Il fait le Stevenson en solitaire. Lui aussi ronchonne après les mauvaises indications du balisage après Coubon. Contrairement à nous, il s'est complètement égaré, a tourné en rond à Dempeyre, avant de rejoindre le G.R près de Truchet par une longue route goudronnée qui a commencé à lui échauffer la plante des pieds.

Quelques biscuits et un café et nous repartons sur une piste forestière. Nous observons des engins qui travaillent à l'entretien du chemin et de ses bas-côtés. Ils nettoient les fossés de part et d'autre du chemin afin que les eaux pluviales s'écoulent plus facilement. Nous ressortons du bois et arrivons au très joli village de " l'Herm " où les maisons exposent leurs très nobles façades de pierres. Par un verdoyant sentier entre des murettes et des arbustes, nous débouchons sur la D.38 puis rejoignons rapidement Le Monastier-sur-Gazeille (*), point de départ du voyage de Stevenson.

Nous traversons le centre du village et trouvons sans problèmes, l'hôtel " Le Provence ". Nos bagages sont bien là dans le hall à nous attendre.

La chambre, une douche fraîche, une heure de sieste et nous voilà déjà prêts à repartir pour visiter le vieux village.

(*) Le Monastier tire son nom de mot " Monastère ", lieu habité par des moines.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

A Monastier devant le château édifié en 1365 et l'abbaye du XIe

Par de minuscules ruelles, nous gagnons la curieuse église Saint-Jean couverte de lauzes, l'imposante abbaye qui date du XIe siècle avec sa façade polychrome et qui est, parait-elle, un des fleurons de l'art roman du Velay et enfin l'imposant château édifié en 1365. Malheureusement, il est déjà tard et de tous ses trésors architecturaux, nous nous contenterons de découvrir les extérieurs seulement. Déçus de trouver toutes les portes closes, nous regagnons l'hôtel pour un excellent dîner rapidement expédié. Avant de terminer la journée, j'ai bien envie d'aller voir le Viaduc de la Recoumène, car on dit de lui, qu'il est le haut-lieu européen du saut à l'élastique.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

En direction du viaduc de Recoumène

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Le viaduc de Recoumène, haut-lieu du saut à l'élastique dans la nuit tombante

Nous voilà donc repartis sur la D.535 pour quatre à cinq kilomètres aller-retour. La nuit tombe, nous accélérons le pas, le viaduc se rapproche mais Dany qui est partie avec des sandales trop légères commence à claudiquer. Des cloques ont fait leur apparition au bout de ses orteils. Il fait nuit quand nous arrivons au Viaduc. Il s'agit d'un impressionnant ouvrage d'art à huit arches conçu entre 1922 et 1925 par l'ingénieur Paul Séjourné. Construit en basalte bleu sombre au dessus de la rivière Gazeille, le viaduc culmine à 66 mètres pour une longueur de 270 mètres en courbe. Malheureusement, les constructeurs du viaduc n'eurent jamais le plaisir de voir un train le franchir. En effet, la voie ferrée transcévenole qui avait été imaginée au début du siècle ne fut jamais construite car prise de vitesse par le développement de la " voiture automobile ".

C'est avec un petit vent fraîchissant et sous une voûte céleste très étoilée que nous regagnons notre chambre. Les derniers kilomètres ont eu un effet désastreux sur les pieds de Dany. Au fond de moi, je regrette de l'avoir contrainte à aller au viaduc. Avec les distances qui nous attendent pour les prochains jours, j'espère que demain elle ira mieux.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Dany sur le parapet du viaduc

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

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DES PAYSAGES EN COULEURS.....POUR QUATRE SOUS  

OU 6 JOURS SUR LE GR 70 

CHEMIN DE STEVENSON (1ere partie)

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmLundi 19 juillet 2004 : 1ere étape de 19 kms.

Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m).

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson où il explique le regard que portent les gens de Monastier sur son projet de voyage : " Un touriste de mon genre était alors chose inouïe dans cette région. On m'y considérait avec une piété dédaigneuse comme un individu qui aurait décidé un voyage dans la lune ".

Dans une petite localité, nommée Le Monastier, où nous devions nous rendre, nos bagages devaient nous précéder. Voilà pourquoi, en ce lundi matin 19 juillet 2004, il n'est que 8 heures, mais nous nous dépêchons de fermer nos sacs, car le transporteur est déjà dans le hall à attendre nos valises pour les amener au Monastier-sur-Gazeille, terme de notre première journée.

Le temps de prendre un copieux petit déjeuner et sans oublier nos paniers-repas, il est 8 h 30 quand nous quittons l'hôtel Bristol.

En plus de ce pique-nique, nos sacs sur le dos pour la journée contiennent, deux gourdes d'eau d'un litre, des sandales de marche légères, un poncho, une polaire et une veste en goretex. J'estime à environ 8 à 9 kilos, la charge qu'il nous faudra porter tout au long des 19 kilomètres de notre étape. De mon côté, je porte en sus, une sacoche avec l'appareil photo, des jumelles et un GPS. Le ciel est aussi chargé que nous, mais par de gros nuages gris qui détalent vers l'est. Nous redoutons la pluie et avons pris toutes nos précautions pour faire face à d'éventuelles intempéries. J'ai même pris un parapluie pliable. Si l'on en juge aux poids de nos sacs qui pèsent trop lourdement sur nos épaules, nous sommes sans doute excessivement prévoyants.J'étudie une dernière fois le topo-guide pendant que Dany entre dans une pharmacie mitoyenne de l'hôtel pour acheter un " Aspivenin ".

Nous devons prendre la direction d'Ours, premier village à traverser après être sortis du Puy. Hier, à une vingtaine de mètres, nous avons remarqué un panneau qui indiquait Ours immédiatement à droite en sortant de l'hôtel.

Dany a trouvé son bonheur à la pharmacie et nous prenons immédiatement cette direction.

Effectivement, nous avons pris cette direction et quelques dizaines de mètres plus loin, nous retrouvons les habituelles marques blanches et rouges d'un G.R. Il s'agit dans l'immédiat du G.R.430, Chemin de Saint-François Régis qui est, sur le Chemin de Stevenson, le passage obligé quand on démarre du Puy en Velay.

Par plusieurs rues, avenues et boulevards que nous grimpons, nous nous éloignons de la ville que nous finissons par apercevoir comme au fond d'une large cuvette. Seuls les trois rochers historiques avec la statue Notre Dame de France, la chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe et le sanctuaire Saint-Joseph d'Espaly se dressent dans le décor.

C'est avec plaisir que nous quittons enfin l'asphalte pour un chemin pavé bien ombragé bordé de murettes et d'arbustes. En regardant ces pavés usés, ces ornières creusées par les siècles et ces murettes noires et moussues, je ne peux m'empêcher de penser que ce chemin prénommé jadis " La Calade d'Ours " doit avoir une lourde histoire et a du voir des milliers de pèlerins et de randonneurs le cheminer.

D'ailleurs au bout de quelques minutes, nous rencontrons une croix en pierre sculptée. Usée par le temps, une date apparaît : 1600 ! Peu après, nous longeons une ferme et débouchons dans le village d'Ours. Nous traversons une route et laissons sur la droite le château d'Ours qui est une ancienne maison d'assemblée (*). A bas du hameau, nous profitons de séculaires lavoirs pour nous asperger d'une eau fraîche bienfaitrice.

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Sur un sentier de pouzzolanes rouges et au milieu des blés après le village d'Ours

Peu après, à travers des champs de blé sur un sentier fait de pouzzolanes rouges, nous gravissons un faible dénivelé. Arrivés sur un plateau, au milieu de champs céréaliers, le chemin s'élargit puis redescend vers une vallée. Dans la descente, nous hésitons à un embranchement sans balisage spécifique où le chemin s'est sérieusement rétréci.

(*) Tous les villages du Velay disposaient d'une maison d'assemblée où une religieuse rattachée à la Congrégation de l'enfant Jésus du Puy se chargeait de divulguer un peu d'instruction aux enfants, de donner des soins aux malades et d'enseigner le catéchisme.

Heureusement, nous retrouvons rapidement les traces rouges et blanches du G.R et les quelques pins tordus mentionnés sur le topo-guide que l'on appelle dans la région " pins du boulanger" (**). Le sentier devient plus sinueux, remonte vers une zone habitée " Les Sarpouleyres " puis redescend dans le Bois du Mont Jonnet.

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A l'entrée de Coubon avec au loin le château de Bouzols et sur le pont qui enjambe la Loire

Nous approchons de Coubon et marchons maintenant sur une route en bitume au milieu de splendides villas aux jardins très fleuris. Nous engageons la conversation avec un homme fort agréable et le félicitons pour ses extraordinaires géraniums rouges dont les fleurs en boule sont aussi grosses que celles de certains hortensias. Il nous explique dans le détail tout le travail et les soins qu'il prodigue au fil des saisons pour obtenir ce magnifique résultat.

Au loin, nous distinguons le château de Bouzols perché sur son promontoire, puis Coubon que nous ne tardons pas à atteindre.

Tout en remplissant nos gourdes déjà vides à une très belle fontaine fleurie de gros oeillets d'Inde oranges, nous discutons avec d'autres randonneurs qui font le Chemin de Saint-François Régis. A tour de rôle, nous évoquons la beauté des randonnées réalisées les années précédentes, puis chacun poursuit sa route et nous nous séparons aussi vite que nous nous sommes connus.

Nous empruntons le pont qui traverse la Loire et arrivés de l'autre côté, Dany entre dans une épicerie pour faire quelques emplettes.

Je profite de cet arrêt pour réviser le topo-guide sur la suite de la journée. Nous sortons de Coubon par la D.37 et 200 mètres après, nous prenons à droite une route avec une forte inclinaison qui se dirige vers les villages de l'Holme et de Poinsac.

(**) Autrefois, les pins étaient élagués pour en tirer des fagots destinés aux boulangeries. Ces tailles ont finis par donner aux arbres des formes bizarres et tourmentées.

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Après le village d'Holme, le GR70 déroule son ruban avec de beaux panoramas

Arrivés à une intersection où se trouve une croix en pierres, le topo-guide indique de prendre à droite en direction de l'Holme mais cet indice est en totale contradiction avec le balisage peint. Sur la droite, une croix blanche et rouge spécifie " mauvaise direction ". Nous prenons l'option de continuer tout droit et effectivement 20 mètres après, nous trouvons très rapidement le marquage sur un poteau en béton. Une centaine de mètres devant nous, un autre randonneur a pris la même direction et cela nous conforte dans notre choix. Nous cheminons quatre à cinq cent mètres, entrons dans le village de Dempeyre et ne trouvons plus aucune trace du G.R. Un coup d'oeil sur la carte du topo-guide et je constate qu'effectivement le G.R ne passe pas par ce village. Je peste contre ces mauvaises indications qui ne correspondent pas à celles du topo-guide.

Il est midi, un brin énervé par cette déconvenue, nous rebroussons chemin, retrouvons le carrefour, source de notre égarement et grimpons par le tarmac vers le village de L'Holme. Le ciel est orageux, il fait très chaud, la faim joue sur nos organismes un peu fatigués. Nous décidons de nous arrêter à l'ombre de quelques arbres pour pique-niquer. Le panier-repas préparé par l'hôtel fait d'un gros pan bagnat, d'un oeuf dur, de fromage et d'une pomme est amplement suffisant pour caler notre bel appétit. La chaleur aidant, le repas a un effet si anesthésiant que nous éprouvons le besoin de nous allonger sur l'herbe. Après plus d'une heure de pause, nous nous remettons en marche et atteignons très rapidement le village d'Holme.

Au centre du village, nous quittons le goudron pour un long et rectiligne sentier de gravillons. Cet agréable chemin déroule son ruban sur un large plateau au milieu de terres cultivées, de nombreux maquis et de quelques petits bois. De chaque côté, nous pouvons apercevoir toute une série de petits cônes aux formes arrondies et couvertes de pins sur leurs sommets. D'origine volcanique, ces petits puys sont localement appelés des " gardes " : Garde d'Ours, Garde de Mons.

Nous marchons la plupart de temps à découvert avec la possibilité de voir le paysage défiler de part et d'autre du sentier. Nous surplombons de minuscules villages que nous pouvons identifier grâce aux cartes de topo-guide : Archinaud, Truchet, Arsac en Velay, Le Chier Blanc, Chadron, Le Clauzel, etc....

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Ravitaillement en eau fraîche au splendide village de l'Herm

Vers 16 heures, nous entrons dans le Bois des Gondous et éprouvons le besoin de souffler à l'ombre de quelques pins.

Le randonneur aperçut à Dempeyre en fin de matinée, là où nous nous sommes égarés, arrive. Il s'agit d'un petit homme, que j'appelle " Monsieur 62 " (car il nous dit avoir 62 ans). Il fait le Stevenson en solitaire. Lui aussi ronchonne après les mauvaises indications du balisage après Coubon. Contrairement à nous, il s'est complètement égaré, a tourné en rond à Dempeyre, avant de rejoindre le G.R près de Truchet par une longue route goudronnée qui a commencé à lui échauffer la plante des pieds.

Quelques biscuits et un café et nous repartons sur une piste forestière. Nous observons des engins qui travaillent à l'entretien du chemin et de ses bas-côtés. Ils nettoient les fossés de part et d'autre du chemin afin que les eaux pluviales s'écoulent plus facilement. Nous ressortons du bois et arrivons au très joli village de " l'Herm " où les maisons exposent leurs très nobles façades de pierres. Par un verdoyant sentier entre des murettes et des arbustes, nous débouchons sur la D.38 puis rejoignons rapidement Le Monastier-sur-Gazeille (*), point de départ du voyage de Stevenson.

Nous traversons le centre du village et trouvons sans problèmes, l'hôtel " Le Provence ". Nos bagages sont bien là dans le hall à nous attendre.

La chambre, une douche fraîche, une heure de sieste et nous voilà déjà prêts à repartir pour visiter le vieux village.

(*) Le Monastier tire son nom de mot " Monastère ", lieu habité par des moines.

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A Monastier devant le château édifié en 1365 et l'abbaye du XIe

Par de minuscules ruelles, nous gagnons la curieuse église Saint-Jean couverte de lauzes, l'imposante abbaye qui date du XIe siècle avec sa façade polychrome et qui est, parait-elle, un des fleurons de l'art roman du Velay et enfin l'imposant château édifié en 1365. Malheureusement, il est déjà tard et de tous ses trésors architecturaux, nous nous contenterons de découvrir les extérieurs seulement. Déçus de trouver toutes les portes closes, nous regagnons l'hôtel pour un excellent dîner rapidement expédié. Avant de terminer la journée, j'ai bien envie d'aller voir le Viaduc de la Recoumène, car on dit de lui, qu'il est le haut-lieu européen du saut à l'élastique.

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En direction du viaduc de Recoumène

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Le viaduc de Recoumène, haut-lieu du saut à l'élastique dans la nuit tombante

Nous voilà donc repartis sur la D.535 pour quatre à cinq kilomètres aller-retour. La nuit tombe, nous accélérons le pas, le viaduc se rapproche mais Dany qui est partie avec des sandales trop légères commence à claudiquer. Des cloques ont fait leur apparition au bout de ses orteils. Il fait nuit quand nous arrivons au Viaduc. Il s'agit d'un impressionnant ouvrage d'art à huit arches conçu entre 1922 et 1925 par l'ingénieur Paul Séjourné. Construit en basalte bleu sombre au dessus de la rivière Gazeille, le viaduc culmine à 66 mètres pour une longueur de 270 mètres en courbe. Malheureusement, les constructeurs du viaduc n'eurent jamais le plaisir de voir un train le franchir. En effet, la voie ferrée transcévenole qui avait été imaginée au début du siècle ne fut jamais construite car prise de vitesse par le développement de la " voiture automobile ".

C'est avec un petit vent fraîchissant et sous une voûte céleste très étoilée que nous regagnons notre chambre. Les derniers kilomètres ont eu un effet désastreux sur les pieds de Dany. Au fond de moi, je regrette de l'avoir contrainte à aller au viaduc. Avec les distances qui nous attendent pour les prochains jours, j'espère que demain elle ira mieux.

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Dany sur le parapet du viaduc

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Cliquez sur la carte pour passer à l'étape suivante et voir d'autres paysages en couleurs pour quatre sous.

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Le Circuit du Champ de l'Ours (Campoussy) depuis Sournia

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de la musique d'Ennio Morricone et de Alessandro Alessandroni "Forse Basta", en anglais "A Flowers Is All You Need", musique du film "Le Tour Du Monde Des Amoureux De Peynet (Peynet's Lovers Around The World)" de Cesare Perfetto. Elle est successivement interprétée ici par Masteryamani (Piano), Ennio Morricone et son orchestre, Demis Roussos (Chant) et Paul Mauriat et son orchestre. 

Le Circuit du Champ de l'Ours (Campoussy) depuis Sournia

Le Circuit du Champ de l'Ours (Campoussy) depuis Sournia

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

 


 

Sournia, parking de la cave coopérative le 17 octobre 2020. Il est 10h. Sous un ciel bleu d’un incroyable pureté, nous nous préparons pour une balade pédestre que j’ai intitulée « Le Circuit du Champ de l’Ours depuis Sournia ». Peu de personnes le savent mais le village de Campoussy, objectif principal de cette randonnée, a une origine romaine très ancienne dont le nom signifie le « Champ de l’Ours », raison première, mais pas la seule, qui m’a incité à donner ce nom au circuit que je vous présente ici. La plupart des historiens vous diront que cette toponymie n’est pas tout à fait exacte et ils auront probablement raison. Ainsi, sur son site Internet et dans la fiche de présentation de Campoussy,  l’historien Jean Tosti précise la toponymie suivante :  « Première mention en 965 sous la forme Campo Ursino, qu'on interprète souvent à tort comme "le champ de l'ours". Il s'agit en fait du champ d'Ursinus, nom de personne romain, diminutif d'Ursus (ursus = ours) ». L’encyclopédie Wikipédia et bien d’autres toponymistes à quelques mots près écrivent sensiblement la même chose. De plus, il faut noter qu’en occitan Campoussy s’écrit « Camporsin », nom visible sur le panneau signalétique à l’entrée du village, et qu’il faut bien sûr continuer à le séparer en deux avec « Camp » d’un côté et « Orsin » de l’autre. Ce dernier nom en occitan n’est pas sans nous rappeler le mot français «  oursin ». Or que nous dit Wiktionnaire dans la rubrique « Etymologie » à propos de ce coquillage ? « De l’occitan oursin issu du latin ursinus (« d’ours »), à cause que les piquants ont été comparés aux poils serrés de l’ours ou dérivé de ours avec le suffixe -in ». Enfin, notons que le site anglais « Babynames.com » apporte une confirmation supplémentaire en indiquant que le prénom  « Orsin » signifiant « ourson » est d'origine anglaise. Orsin est un nom utilisé principalement par les parents qui envisagent des noms de bébé pour les garçons ». On pourrait presque affirmer que « Campoussy » c’est le « Champ de l’Ourson ». Alors bien sûr, et comme on le voit l’ours n’est ici que le résultat très lointain et redondant d’une très vieille anthroponymie. Si je ne conteste pas le bien-fondé de cette toponymie, il faut savoir qu’ « à l’époque romaine, l’ours brun était encore présent partout en France, en plaine comme en montagne » (Source L’Ours en France, plaquette de l’association Férus).  Notons néanmoins que la présence d’un ours en Pays Fenouillèdes et de nos jours n’est pas si «stupide » que ça puisque Wikipédia indique qu’un spécimen aurait été aperçu il y a quelques années seulement.  En 2010, la présence de Balou dans l’Aude tout près de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse et à 70km de Sournia a  été confirmée. Quant à sa présence certaine et abondante au 18eme siècle dans ce secteur, elle ne fait aucun doute puisqu’au même titre que d’autres grands gibiers, l’ours était beaucoup chassé et braconné à cette époque-là. Si sa chasse régressa, c’est parce que les populations s’amenuisèrent au fil du temps. « Dans les Pyrénées-Orientales, le dernier ours sauvage du département est tué en 1846 lors d'une battue organisée à cet effet » nous dit Wikipédia. Ce n’est d’ailleurs qu’en 1958 que sa chasse fut interdite mais il fallut attendre 1981 pour que l’espèce soit déclarée « protégée ». Toutefois, Wikipédia nous dit encore que  « La dernière ourse de souche pyrénéenne, Cannelle, a été abattue par un chasseur le 1er novembre 2004 ……Son fils Cannellito, né en 2004, est ainsi le dernier ours de souche pyrénéenne encore en vie ». Comme on le voit, le « Champ de l’Ours » antique est loin d’être démodé. Enfin, la deuxième raison à cette jolie dénomination est qu’en 2009, j’avais déjà entrepris le récit d’une longue randonnée intitulée « le Circuit de Campoussy depuis Sournia ». Alors bien sûr, impossible de donner deux fois le même nom à une balade différente même si la ligne de départ et l’objectif principal sont identiques !

Comme pour des balades précédentes intitulées « Le Circuit autour du Vallon de la Désix » et « Le Circuit des Ponts Romains », nous démarrons depuis le parking de la cave coopérative direction Campoussy par la D.619. Là, il faut emprunter à gauche la piste DFCI N°F80. Cette large piste forestière, je commence à bien la connaître, même si la vieille carte IGN 2348 ET que j’utilise encore dans mon vieux GPS est obsolète depuis pas mal de temps déjà, une variante de l’ancienne piste ayant vu le jour. De toute manière, il n’y a rien d’autre à faire qu’à la suivre. Comme toujours, me voilà d’emblée aux aguets de la flore et de la faune, et principalement des oiseaux. Si les merles et les geais semblent les plus présents, paradoxalement c’est d’autres passereaux que je réussis à photographier en premier et de la meilleure des manières. J’ai prévenu Dany que ce circuit était court, que nous avions donc tout notre temps et que j’avais envie de flâner et surtout de prendre des photos. « Marche à ton rythme et ne m’attends pas, on se retrouvera à Campoussy pour le pique-nique » lui ai-je dit. Mais sans réponse et avec un haussement d’épaules, je comprends qu’elle n’accepte pas ce qu’elle considère à juste titre comme une « stupidité ». Oui, je suis bien conscient que nous sommes là pour marcher ensemble ! Mais c’est plus fort que moi, chaque mouvement d’un animal aussi petit soit-il ou chaque plante fleurie attirent mon regard. Elle marche à son rythme certes puis m’attends quand mes tentatives de photos animalières s’éternisent en longueur. A dire vrai, la flore est plutôt réduite, quand à la faune, elle se résume à quelques oiseaux et à de rares papillons et criquets. Nous avançons donc de manière plutôt régulière mais il est vrai que je m’arrête assez souvent même si la plupart de mes arrêts sont courts. Finalement en arrivant à une intersection en forme de fourche et au niveau d’une barrière, nous prenons à droite direction Campoussy. Le hameau n’est plus très loin et d’ailleurs quelques vestiges se présentent assez vite avec un très vieux et haut mur à droite du chemin. Simple mur de soutènement ? Reste d’une ancestrale fortification ? Rien ne permet d’apporter une réponse, pas même un lézard des murailles se chauffant au soleil. Il disparait avant que je ne réussisse à le cadrer. Dès le virage suivant le village apparaît, ou tout du moins son imposante église Saint-Etienne. Dans l’immédiat, l’église on ne voit qu’elle tant sa stature architecturale et sans doute gothique en impose. Il faut avancer encore pour apercevoir les premières maisons. En entrant dans le village, et bien qu’il ne soit qu’11h30, Dany en est déjà à chercher un coin agréable pour pique-niquer. Moi, et parce que de nombreux moineaux, pinsons, rougequeues noirs et à un degré moindre quelques étourneaux ne paraissent pas très farouches, je continue dans les ruelles pour tenter de les photographier. Quand je reviens vers Dany, je m’aperçois qu’elle a mis à profit notre courte séparation pour entamer une vaillante conversation avec une jeune dame du village. Apparemment, le sujet est le potentiel immobilier du village et les maisons à vendre. Alors je repars vers mes volatiles, préférant laisser les deux « papoteuses » à leurs échanges « affairistes » qui ne m’intéressent guère. Quand je reviens une demi-heure plus tard, Dany, pour pique-niquer, a finalement trouvé son bonheur sur un banc de la place centrale. C’est donc ensemble et en plein soleil, que nous attaquons un déjeuner bien agréable mais ô combien espéré. Tout en mangeant, elle me remémore un souvenir que j’avais gardé dans un petit coin de ma mémoire et que pour être franc j’attendais d’un instant à l’autre :

  • « Tu te souviens la dernière fois que nous sommes venus ici à Campoussy, nous avions vu un chat qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à notre petite Noxi ? La ressemblance était frappante sauf que ce chat-là était beaucoup plus câlin car il s’était laissé caresser sans crainte ! C’était quelque jour après sa mort et j’y avais vu un signe ! 
  • Oui, je m’en souviens très bien, c’était effectivement quelques jours après sa disparition. D’ailleurs, nous étions partis manger à l’auberge de Sournia un peu à cause de ça et pour nous changer les idées. L’après-midi nous étions venus visiter Campoussy.
  • J’aimerais bien le retrouver ce chat !
  • Des mois ont passé et tu risques d’être déçue si tu ne le vois pas !
  • Non, je serais heureuse de le revoir mais je me ferais une raison s’il n’est pas là.
  • Ok, essayons de retrouver le mur en ruines où nous l’avions vu couchée. »

Nous rangeons nos sacs à dos et nous voilà partis dans les ruelles à la recherche de « notre petite Noxi », car à vrai dire il s’agit bien de cela. Retrouver le passé, retrouver notre animal de compagnie que nous avons tant aimé et qui nous manque chaque jour que Dieu fait. Voilà ce que nous comptons trouver sous les traits de ce chat « européen » pour ne pas dire « de gouttière », somme toute assez banal la plupart du temps, sauf que là tout était identique y compris les yeux. Oui surtout les yeux. C’était si troublant. Toute la ressemblance était là ! Le pelage certes mais les yeux ! Malheureusement et comme je l’avais craint, si nous retrouvons aisément le mur en ruines, il n’y a pas de chat dessus. Ou plutôt si, il y en a un, mais pas le bon ! Un chat gris , un peu renfrogné et qui ne se laisse jamais approcher. Nous cherchons un peu, regardons dans les jardins alentours, dans les différentes arrière-cours, mais en vain. Cette fois, notre petite Noxi est partie pour toujours. Un peu tristes, nous continuons la visite du joli hameau que nous connaissons déjà. En février dernier, nous avions longuement papoté sur la beauté et la quiétude si agréables du village avec un couple profitant du soleil, mais eux aussi ne sont pas là aujourd’hui. Pourtant, nous apprécions toujours autant ces aspects paisibles et charmants. Oui, malgré des décors verdoyants, ravissants, ronds et reposants et un magnifique Canigou enneigé qui crève l’horizon, nous marchons comme deux automates, en silence car désabusés. J’ai bien peur que la fin du « Champ de l’Ours » ne se transforme en un « Complainte du Chat ». Après tout « champ » et « chant » peuvent prêter à la confusion et comme la confusion n'est jamais loin du désarroi....  Il n’en est rien heureusement et quand nous sortons du village par la route principale, alias le GR.36, je fais de mon mieux pour distraire Dany et que l’on oublie très vite cette espérance inassouvie. J’essaie de la distraire en lui montrant ce que moi je trouve intéressant. Il faut dire que les décors et les éléments contribuent à ce jeu : encore quelques oiseaux, un joli oratoire, un calvaire avec un croix en fer forgé daté de 1696 et joliment orné de deux plaques émaillées indiquant les noms des lieux : la Crutz et la Cami Vielh. Comme j'ai lu pas mal de choses avant de venir, les anecdotes ne me manquent pas. Plus loin, quelques vaches avec leurs veaux qui viennent vers nous en nous voyant, puis se ravisent en détalant comme s’ils avaient vu le diable en personne. Plus loin encore, une ferme espèce de hangar où des bergeronnettes grises s’égayent un peu partout. Une jolie vue de Sournia qui se dévoile soudain. Quelques magmas granitiques impressionnants. Encore des oiseaux, des papillons, des criquets et même une grosse araignée qui traverse le chemin. Quelques fleurs de-ci de-là. Plus loin encore, après la traversée de la D.619, quelques chevaux blancs et un petit poney brun viennent se laisser cajoler le front. Eux ont bien compris que nous n’étions pas des diablotins mais seulement des anges-gardiens de la gente animale. Après cet intermède équin, le parcours devient plus boisé et donc moins attrayant car les panoramas disparaissent. Il y a moins de tout autour de cet étroit sentier filant vers Sournia, pourtant il est loin d’être désagréable car il zigzague dans la forêt Domaniale des Fenouillèdes riches en essences diverses. L’arrivée se rapproche et il faut attendre la très proche proximité du village pour retrouver un peu de distractions avec une faune et une flore de nouveau un peu présente. Bien évidemment et chaque fois que je reviens à Sournia, comment ne pas me remémorer ce fabuleux Tour des Fenouillèdes réalisé en 2011 avec mon fils ? Nous avions été là lors de la 3eme et 4eme étape, juste le temps d'un bout d'après-midi et d'une soirée ô combien mémorables ! Puis le lendemain, nous avions poursuivi vers Caudiès. Oui, une fois encore et à cet instant, de bons souvenirs pédestres remontent en surface avec plaisir. Ainsi se termine ce « Circuit du Champ de l’Ours » mais que j’aurais pu appeler aussi « A la recherche du chat perdu ». Visite et déambulations dans Campoussy incluses, cette balade a été longue de 8,9km. Les montées cumulées ont été de 515 m et le dénivelé de 178 m entre le point le plus bas (489 m au début de la piste DFCI F80) et le plus haut (667 m au calvaire à la sortie de Campoussy). Carte IGN 2348 ET Prades - Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

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