Eklablog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

cevennes

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 5 : Cassagnas (693 m)- Saint-Germain de Calberte (489 m)

Publié le par gibirando

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 5 :Cassagnas (693 m)- Saint-Germain de Calberte (489 m)

 

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 5 :Cassagnas (693 m)- Saint-Germain de Calberte (489 m)Vendredi 5 août 2005 : 5eme étape de 13 kms.

Cassagnas (693 m)- Saint-Germain de Calberte (489 m)

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson. Stevenson arrive à Cassagnas : "Je me rapprochais maintenant de Cassagnas, un brelan de toits noirs au versant de la montagne dans cette sauvage vallée, parmi les plantations de châtaigniers , les yeux levés dans l'air clair vers d'innombrables pics rocheux".

Quand je m'éveillai, Dany me regardait. Bonjour la mongolienne ! Tu as bien dormi ? Lui dis-je. Dans la tente, tout le monde éclata de rire. Le " groupe des profs " semblait réveillé et cette courte plaisanterie détendit immédiatement l'atmosphère. Les ronflements avaient été modérés, la nuit douce et tranquille et chacun semblait de bonne humeur.

A tour de rôle, nous partîmes sous la douche puis nous rangeâmes nos affaires avant d'aller prendre le petit déjeuner. Ces préparatifs nous accaparèrent plus d'une heure et après avoir quitté nos bagages à l'entrée de l'hôtel-restaurant, l'horloge du bar indique 8h15 quand nous quittons l'Espace Stevenson. En définitive, la seule note négative, mais elle est de taille, est l'obligation de partir sans provisions pour le pique-nique de midi à cause du prix prohibitif pratiqué pour un panier-repas. Pour ne pas partir les mains vides, car sur la route, il n'y aura aucun hameau où se ravitailler, nous sommes contraints de chiper les quelques bouts de pain qui subsistent sur les tables des petits déjeuners.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 5 :Cassagnas (693 m)- Saint-Germain de Calberte (489 m)

A Plan de Fontmort, devant la stèle érigée en hommage aux Camisards.

Les groupes " Les Amis de la Nature ", " les Profs " plus quelques marcheurs isolés, nous sommes plus d'une vingtaine de randonneurs a démarré simultanément.

Nous traversons un pont où la Mimente s'élargit et forme comme un étang. A ce carrefour, les groupes se disloquent, certains partent sur d'autres sentiers vers d'autres horizons. Nos compagnons de voyage continuent le GR.70 qui s'enfonce immédiatement dans un sombre bois de feuillus parsemés de quelques résineux. Comme à notre habitude, nous fermons la marche, à la recherche perpétuelle d'un peu de solitude et de quiétude. Ici, commence la splendide forêt domaniale de Fontmort en plein centre du Parc National des Cévennes.

Malheureusement situé hors du GR.70, nous ne verrons jamais le village de Cassagnas, haut lieu du protestantisme et dont les cavernes toutes proches servirent d'arsenaux aux Camisards. Fait rarissime en France pour être signalé, cette commune possède un temple protestant mais aucune église catholique.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 5 :Cassagnas (693 m)- Saint-Germain de Calberte (489 m)OAu pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 5 :Cassagnas (693 m)- Saint-Germain de Calberte (489 m)

Le " chemin royal " suit la ligne de crête et domine les Cévennes.

Après les falaises de schiste rouge des gorges de la Mimente, ici le sentier est constitué de pierres plates luisantes d'un aspect feuilleté et souvent fissuré. Tantôt argentées, tantôt dorées ou bien noires, les couleurs de ces lauzes varient au gré de leur composition chimique. Le soleil qui brille en cette splendide journée projette ses rayons ardents sur ces pierres étincelantes. Dans la légère montée, les bois de châtaigniers, de chênes, de hêtres et de bouleaux laissent peu à peu la place aux coniféres. De cette canicule torride s'exhale un mélange de parfums de résine, de cistes et de lichens.

Juste avant d'atteindre l'intersection des GR.7 et 67, nous rattrapons le " groupe des profs ". Comme les " moutons de Panurge " et sans y prendre garde, nous les suivons dans leur erreur de parcours. Quelques minutes plus tard, nous voilà au beau milieu du carrefour du Plan de Fontmort devant l'imposant obélisque dédié en 1887 aux martyrs de la guerre des camisards.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 5 :Cassagnas (693 m)- Saint-Germain de Calberte (489 m)

Plaque commémorative sur la stèle de Plan de Fontmort.

Ici même, plusieurs combats opposèrent les troupes du roi à la bande de Pierre Séguier. Esprit Séguier, comme chacun l'appelait en raison de ses dons de prophétie, fut capturé ici même le 28 juillet 1702. Il fut le premier camisard jugé et condamné pour l'assassinat de l'abbé du Chayla, archiprêtre des Cévennes. Sa vie de chef d'une bande fut éphémère car il fut brûlé à Pont-de-Montvert le 12 août 1702.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 5 :Cassagnas (693 m)- Saint-Germain de Calberte (489 m)OAu pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 5 :Cassagnas (693 m)- Saint-Germain de Calberte (489 m)

 Sur cette portion du chemin, la présence de l'homme est séculaire !

 Même si je ne regrette pas cette découverte du Plan de Fontmort, haut lieu de la guerre camisarde, je comprends vite notre erreur en regardant le topo-guide. Sur mes conseils, tout le monde fait demi-tour et nous repartons sur le GR.70.

 Ce sentier suit " un chemin royal " construit après la révocation de l'Edit de Nantes par Basville, intendant du roi. Ce chemin de crête qui évitait tout hameau avait été creusé dans le schiste pour mieux surveiller et combattre les exaltés et remuants Camisards. L'aménagement de cette route permettait de faire circuler plus aisément les troupes du roi avec leur matériel.

 Ce sentier que Stevenson emprunta de nuit est resté identique depuis la fin du XVIIeme siècle. Convenablement entretenus, les soubassements du chemin constitués d'amoncellements de lauzes plates sont restés intacts. Des vététistes aux cavaliers en passant par les randonneurs, tous les amateurs de nature prennent plaisir à l'emprunter. Il faut dire que le spectacle sur les splendides et vallonnées Cévennes est saisissant. De cet endroit plus qu'ailleurs, et sous un ciel bleu immaculé, l'impression de cet enchevêtrement de montagnes à perte de vue est remarquable. Les serrats et les valats, comme on dit ici, forment d'immenses et immobiles vagues vertes et bleues dans un océan de nature.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 5 :Cassagnas (693 m)- Saint-Germain de Calberte (489 m)

 De ce chemin royal, le panorama sur les Cévennes est un vrai spectacle.

10h30, nous retrouvons les " profs ", qui avaient pris un peu d'avance, occupés à une collation. De cet endroit, à plus de 1000 mètres d'altitude, le panorama est superbe. La présence d'un gros menhir de quartz blanc et d'une ancestrale sépulture formée par quatre plaques de schistes retient l'attention et atteste de la présence de l'homme dans ces montagnes depuis des temps immémoriaux. Nous stoppons devant ce paysage pour quelques photos et grignotons fruits secs, biscuits et barres de céréales accompagnés d'un thé brûlant.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 5 :Cassagnas (693 m)- Saint-Germain de Calberte (489 m)OAu pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 5 :Cassagnas (693 m)- Saint-Germain de Calberte (489 m)

 A pied, à cheval, à dos d'âne, les randonneurs sont nombreux sur le GR.70.

Sous un agréable soleil, nous continuons cette sente qui évite le Mont Mars (1.162m), puis redescend à travers quelques sous-bois en direction des vestiges gallo-romains de Saint-Clément puis jusqu'au Col de la Pierre Plantée.

Vestiges antiques, menhirs et sépultures mégalithiques, les histoires vraies et les fables s'entremêlent dans ces Cévennes, à la fois terres d'invasions et terres d'asiles. Ces histoires s'entrelacent comme les montagnes, les vallons et les ruisseaux dont elles sont issues et laissent derrière elles, des lieux aux noms étranges.

Comme dans ce conte extraordinaire, entre mythe de Sisyphe et Chemin de Croix, de la légende de la " Vieille Morte ":

C'est l'histoire d'une vieille fille qui avait pêché et qu'une méchante fée avait condamné à errer dans le pays toute sa vie. Accompagnée de son enfant, d'un chien et d'un âne (déjà !), elle devait porter une grande pierre sur son dos. Ereinté par ce voyage, rapidement l'enfant mourut et sa mère l'enterra au Plan de Fontmort (efont mort, enfant mort), puis se fut au tour du chien dont elle laissa le cadavre dans la Fosse du Chien (Lo Cros del Chin). Puis lors d'un terrible orage, la femme s'abrita à " Escota se Plou " (Ecoute s'il pleut) mais l'âne fut emporté par le Gardon en crue au lieu-dit Négase (Noie-âne). Lasse de tant de souffrances, la pauvre femme s'endormit au lieu-dit " Mordeson " (Morte de sommeil) puis elle entama une ultime ascension et planta sa pierre devenue trop lourde. Elle finit par mourir d'épuisement sur la cime d'une montagne que l'on appelle désormais " la Vieille Morte ".

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 5 :Cassagnas (693 m)- Saint-Germain de Calberte (489 m)

 Sur l'agréable chemin de schistes en direction de la Pierre Plantée.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 5 :Cassagnas (693 m)- Saint-Germain de Calberte (489 m)

Toujours ces inextricables montagnes bleues évoquées par Stevenson !

 Il est 12h30, Dany et moi, nous ne voulons pas mourir d'épuisement. Partis sans panier-repas de l'Espace Stevenson où les prix d'un sandwich, d'une pomme et d'un śuf dur avaient soudainement flambés, nous languissons d'arriver " Au Petit Calbertois ".

A cause de nos estomacs qui crient famine, nous ne flânons plus et amorçons une rapide descente vers " Lou Serre de la Can " où se trouve le terme de cette étape " Au Petit Calbertois ". De la Pierre Plantée jusqu'à l'hôtel, le GR.70 emprunte une large piste forestière qui domine la Vallée Longue.

Puis le GR.70 quitte cette piste et continue tout en descente sur un étroit sentier en direction de Saint-Germain de Calberte.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 5 :Cassagnas (693 m)- Saint-Germain de Calberte (489 m)OAu pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 5 :Cassagnas (693 m)- Saint-Germain de Calberte (489 m)

 Au col de la Pierre Plantée, puis au bord de la piscine du Petit Calbertois.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 5 :Cassagnas (693 m)- Saint-Germain de Calberte (489 m)OAu pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 5 :Cassagnas (693 m)- Saint-Germain de Calberte (489 m)

 Au " Petit Calbertois ", le manège équestre et l'hôtel

Rapidement, nous longeons un village de vacances et un complexe hôtelier sans nous rendre vraiment compte que nous sommes arrivés !

Cours de tennis, aires de jeux, manège équestre, chevaux et poneys, piscine, petits bungalows surplombant la vallée des Basses Cévennes, le " Petit Calbertois " est un lieu privilégié pour les amoureux des loisirs de plein air ou du farniente.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 5 :Cassagnas (693 m)- Saint-Germain de Calberte (489 m)

Dans le tronc d'un châtaignier, arbre emblématique des Cévennes.

Nous retrouvons nos bagages et intégrons une jolie chambre avec vue sur les montagnes et la vallée. Une douche rapide et à toute vitesse, nous descendons au bar pour un énorme jambon-beurre agrémenté de lamelles de gruyère et de cornichons. 14h30, ouf, il était temps de déjeuner ! Pour manger nos sandwichs, nous rejoignons le " groupe des profs " sur la vaste terrasse ensoleillée où des bières très fraîches nous attendent déjà.

Dans ce cadre idyllique et reposant, l'après-midi passe vite. Piscine, bain de soleil, visite du domaine et photos, lecture et apéro, l'heure du souper est déjà là et nous retrouvons les " profs " dans la vaste et belle salle du restaurant où trône une immense cheminée. Salade de chèvre chaud, truite aux amandes et tourtières aux pommes viennent clore cette vagabonde journée en Cévennes d'agréable façon.

La marche a du bon, beaucoup de bon et pas uniquement sur les chemins !

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 5 :Cassagnas (693 m)- Saint-Germain de Calberte (489 m)

 L'étape de Cassagnas à Saint-Germain de Calberte, Stevenson et Modestine l'avaient parcourue la nuit, leurs ombres planent encore sur ces collines !

(Montage personnel à partir d'une photo réalisée de nuit depuis la fenêtre de notre chambre au Petit Calbertois)

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 5 :Cassagnas (693 m)- Saint-Germain de Calberte (489 m)

  En cliquant sur la carte, vous passez à l'étape suivante.

Partager cet article
Repost0

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Publié le par gibirando

 

DES PAYSAGES EN COULEURS.....POUR QUATRE SOUS  

OU 6 JOURS SUR LE GR 70 

CHEMIN DE STEVENSON (1ere partie)

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmLundi 19 juillet 2004 : 1ere étape de 19 kms.

Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m).

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson où il explique le regard que portent les gens de Monastier sur son projet de voyage : " Un touriste de mon genre était alors chose inouïe dans cette région. On m'y considérait avec une piété dédaigneuse comme un individu qui aurait décidé un voyage dans la lune ".

Dans une petite localité, nommée Le Monastier, où nous devions nous rendre, nos bagages devaient nous précéder. Voilà pourquoi, en ce lundi matin 19 juillet 2004, il n'est que 8 heures, mais nous nous dépêchons de fermer nos sacs, car le transporteur est déjà dans le hall à attendre nos valises pour les amener au Monastier-sur-Gazeille, terme de notre première journée.

Le temps de prendre un copieux petit déjeuner et sans oublier nos paniers-repas, il est 8 h 30 quand nous quittons l'hôtel Bristol.

En plus de ce pique-nique, nos sacs sur le dos pour la journée contiennent, deux gourdes d'eau d'un litre, des sandales de marche légères, un poncho, une polaire et une veste en goretex. J'estime à environ 8 à 9 kilos, la charge qu'il nous faudra porter tout au long des 19 kilomètres de notre étape. De mon côté, je porte en sus, une sacoche avec l'appareil photo, des jumelles et un GPS. Le ciel est aussi chargé que nous, mais par de gros nuages gris qui détalent vers l'est. Nous redoutons la pluie et avons pris toutes nos précautions pour faire face à d'éventuelles intempéries. J'ai même pris un parapluie pliable. Si l'on en juge aux poids de nos sacs qui pèsent trop lourdement sur nos épaules, nous sommes sans doute excessivement prévoyants.J'étudie une dernière fois le topo-guide pendant que Dany entre dans une pharmacie mitoyenne de l'hôtel pour acheter un " Aspivenin ".

Nous devons prendre la direction d'Ours, premier village à traverser après être sortis du Puy. Hier, à une vingtaine de mètres, nous avons remarqué un panneau qui indiquait Ours immédiatement à droite en sortant de l'hôtel.

Dany a trouvé son bonheur à la pharmacie et nous prenons immédiatement cette direction.

Effectivement, nous avons pris cette direction et quelques dizaines de mètres plus loin, nous retrouvons les habituelles marques blanches et rouges d'un G.R. Il s'agit dans l'immédiat du G.R.430, Chemin de Saint-François Régis qui est, sur le Chemin de Stevenson, le passage obligé quand on démarre du Puy en Velay.

Par plusieurs rues, avenues et boulevards que nous grimpons, nous nous éloignons de la ville que nous finissons par apercevoir comme au fond d'une large cuvette. Seuls les trois rochers historiques avec la statue Notre Dame de France, la chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe et le sanctuaire Saint-Joseph d'Espaly se dressent dans le décor.

C'est avec plaisir que nous quittons enfin l'asphalte pour un chemin pavé bien ombragé bordé de murettes et d'arbustes. En regardant ces pavés usés, ces ornières creusées par les siècles et ces murettes noires et moussues, je ne peux m'empêcher de penser que ce chemin prénommé jadis " La Calade d'Ours " doit avoir une lourde histoire et a du voir des milliers de pèlerins et de randonneurs le cheminer.

D'ailleurs au bout de quelques minutes, nous rencontrons une croix en pierre sculptée. Usée par le temps, une date apparaît : 1600 ! Peu après, nous longeons une ferme et débouchons dans le village d'Ours. Nous traversons une route et laissons sur la droite le château d'Ours qui est une ancienne maison d'assemblée (*). A bas du hameau, nous profitons de séculaires lavoirs pour nous asperger d'une eau fraîche bienfaitrice.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Sur un sentier de pouzzolanes rouges et au milieu des blés après le village d'Ours

Peu après, à travers des champs de blé sur un sentier fait de pouzzolanes rouges, nous gravissons un faible dénivelé. Arrivés sur un plateau, au milieu de champs céréaliers, le chemin s'élargit puis redescend vers une vallée. Dans la descente, nous hésitons à un embranchement sans balisage spécifique où le chemin s'est sérieusement rétréci.

(*) Tous les villages du Velay disposaient d'une maison d'assemblée où une religieuse rattachée à la Congrégation de l'enfant Jésus du Puy se chargeait de divulguer un peu d'instruction aux enfants, de donner des soins aux malades et d'enseigner le catéchisme.

Heureusement, nous retrouvons rapidement les traces rouges et blanches du G.R et les quelques pins tordus mentionnés sur le topo-guide que l'on appelle dans la région " pins du boulanger" (**). Le sentier devient plus sinueux, remonte vers une zone habitée " Les Sarpouleyres " puis redescend dans le Bois du Mont Jonnet.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

A l'entrée de Coubon avec au loin le château de Bouzols et sur le pont qui enjambe la Loire

Nous approchons de Coubon et marchons maintenant sur une route en bitume au milieu de splendides villas aux jardins très fleuris. Nous engageons la conversation avec un homme fort agréable et le félicitons pour ses extraordinaires géraniums rouges dont les fleurs en boule sont aussi grosses que celles de certains hortensias. Il nous explique dans le détail tout le travail et les soins qu'il prodigue au fil des saisons pour obtenir ce magnifique résultat.

Au loin, nous distinguons le château de Bouzols perché sur son promontoire, puis Coubon que nous ne tardons pas à atteindre.

Tout en remplissant nos gourdes déjà vides à une très belle fontaine fleurie de gros oeillets d'Inde oranges, nous discutons avec d'autres randonneurs qui font le Chemin de Saint-François Régis. A tour de rôle, nous évoquons la beauté des randonnées réalisées les années précédentes, puis chacun poursuit sa route et nous nous séparons aussi vite que nous nous sommes connus.

Nous empruntons le pont qui traverse la Loire et arrivés de l'autre côté, Dany entre dans une épicerie pour faire quelques emplettes.

Je profite de cet arrêt pour réviser le topo-guide sur la suite de la journée. Nous sortons de Coubon par la D.37 et 200 mètres après, nous prenons à droite une route avec une forte inclinaison qui se dirige vers les villages de l'Holme et de Poinsac.

(**) Autrefois, les pins étaient élagués pour en tirer des fagots destinés aux boulangeries. Ces tailles ont finis par donner aux arbres des formes bizarres et tourmentées.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Après le village d'Holme, le GR70 déroule son ruban avec de beaux panoramas

Arrivés à une intersection où se trouve une croix en pierres, le topo-guide indique de prendre à droite en direction de l'Holme mais cet indice est en totale contradiction avec le balisage peint. Sur la droite, une croix blanche et rouge spécifie " mauvaise direction ". Nous prenons l'option de continuer tout droit et effectivement 20 mètres après, nous trouvons très rapidement le marquage sur un poteau en béton. Une centaine de mètres devant nous, un autre randonneur a pris la même direction et cela nous conforte dans notre choix. Nous cheminons quatre à cinq cent mètres, entrons dans le village de Dempeyre et ne trouvons plus aucune trace du G.R. Un coup d'oeil sur la carte du topo-guide et je constate qu'effectivement le G.R ne passe pas par ce village. Je peste contre ces mauvaises indications qui ne correspondent pas à celles du topo-guide.

Il est midi, un brin énervé par cette déconvenue, nous rebroussons chemin, retrouvons le carrefour, source de notre égarement et grimpons par le tarmac vers le village de L'Holme. Le ciel est orageux, il fait très chaud, la faim joue sur nos organismes un peu fatigués. Nous décidons de nous arrêter à l'ombre de quelques arbres pour pique-niquer. Le panier-repas préparé par l'hôtel fait d'un gros pan bagnat, d'un oeuf dur, de fromage et d'une pomme est amplement suffisant pour caler notre bel appétit. La chaleur aidant, le repas a un effet si anesthésiant que nous éprouvons le besoin de nous allonger sur l'herbe. Après plus d'une heure de pause, nous nous remettons en marche et atteignons très rapidement le village d'Holme.

Au centre du village, nous quittons le goudron pour un long et rectiligne sentier de gravillons. Cet agréable chemin déroule son ruban sur un large plateau au milieu de terres cultivées, de nombreux maquis et de quelques petits bois. De chaque côté, nous pouvons apercevoir toute une série de petits cônes aux formes arrondies et couvertes de pins sur leurs sommets. D'origine volcanique, ces petits puys sont localement appelés des " gardes " : Garde d'Ours, Garde de Mons.

Nous marchons la plupart de temps à découvert avec la possibilité de voir le paysage défiler de part et d'autre du sentier. Nous surplombons de minuscules villages que nous pouvons identifier grâce aux cartes de topo-guide : Archinaud, Truchet, Arsac en Velay, Le Chier Blanc, Chadron, Le Clauzel, etc....

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Ravitaillement en eau fraîche au splendide village de l'Herm

Vers 16 heures, nous entrons dans le Bois des Gondous et éprouvons le besoin de souffler à l'ombre de quelques pins.

Le randonneur aperçut à Dempeyre en fin de matinée, là où nous nous sommes égarés, arrive. Il s'agit d'un petit homme, que j'appelle " Monsieur 62 " (car il nous dit avoir 62 ans). Il fait le Stevenson en solitaire. Lui aussi ronchonne après les mauvaises indications du balisage après Coubon. Contrairement à nous, il s'est complètement égaré, a tourné en rond à Dempeyre, avant de rejoindre le G.R près de Truchet par une longue route goudronnée qui a commencé à lui échauffer la plante des pieds.

Quelques biscuits et un café et nous repartons sur une piste forestière. Nous observons des engins qui travaillent à l'entretien du chemin et de ses bas-côtés. Ils nettoient les fossés de part et d'autre du chemin afin que les eaux pluviales s'écoulent plus facilement. Nous ressortons du bois et arrivons au très joli village de " l'Herm " où les maisons exposent leurs très nobles façades de pierres. Par un verdoyant sentier entre des murettes et des arbustes, nous débouchons sur la D.38 puis rejoignons rapidement Le Monastier-sur-Gazeille (*), point de départ du voyage de Stevenson.

Nous traversons le centre du village et trouvons sans problèmes, l'hôtel " Le Provence ". Nos bagages sont bien là dans le hall à nous attendre.

La chambre, une douche fraîche, une heure de sieste et nous voilà déjà prêts à repartir pour visiter le vieux village.

(*) Le Monastier tire son nom de mot " Monastère ", lieu habité par des moines.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

A Monastier devant le château édifié en 1365 et l'abbaye du XIe

Par de minuscules ruelles, nous gagnons la curieuse église Saint-Jean couverte de lauzes, l'imposante abbaye qui date du XIe siècle avec sa façade polychrome et qui est, parait-elle, un des fleurons de l'art roman du Velay et enfin l'imposant château édifié en 1365. Malheureusement, il est déjà tard et de tous ses trésors architecturaux, nous nous contenterons de découvrir les extérieurs seulement. Déçus de trouver toutes les portes closes, nous regagnons l'hôtel pour un excellent dîner rapidement expédié. Avant de terminer la journée, j'ai bien envie d'aller voir le Viaduc de la Recoumène, car on dit de lui, qu'il est le haut-lieu européen du saut à l'élastique.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

En direction du viaduc de Recoumène

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Le viaduc de Recoumène, haut-lieu du saut à l'élastique dans la nuit tombante

Nous voilà donc repartis sur la D.535 pour quatre à cinq kilomètres aller-retour. La nuit tombe, nous accélérons le pas, le viaduc se rapproche mais Dany qui est partie avec des sandales trop légères commence à claudiquer. Des cloques ont fait leur apparition au bout de ses orteils. Il fait nuit quand nous arrivons au Viaduc. Il s'agit d'un impressionnant ouvrage d'art à huit arches conçu entre 1922 et 1925 par l'ingénieur Paul Séjourné. Construit en basalte bleu sombre au dessus de la rivière Gazeille, le viaduc culmine à 66 mètres pour une longueur de 270 mètres en courbe. Malheureusement, les constructeurs du viaduc n'eurent jamais le plaisir de voir un train le franchir. En effet, la voie ferrée transcévenole qui avait été imaginée au début du siècle ne fut jamais construite car prise de vitesse par le développement de la " voiture automobile ".

C'est avec un petit vent fraîchissant et sous une voûte céleste très étoilée que nous regagnons notre chambre. Les derniers kilomètres ont eu un effet désastreux sur les pieds de Dany. Au fond de moi, je regrette de l'avoir contrainte à aller au viaduc. Avec les distances qui nous attendent pour les prochains jours, j'espère que demain elle ira mieux.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Dany sur le parapet du viaduc

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Cliquez sur la carte pour passer à l'étape suivante et voir d'autres paysages en couleurs pour quatre sous.

Partager cet article
Repost0

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Publié le par gibirando

 

DES PAYSAGES EN COULEURS.....POUR QUATRE SOUS  

OU 6 JOURS SUR LE GR 70 

CHEMIN DE STEVENSON (1ere partie)

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmLundi 19 juillet 2004 : 1ere étape de 19 kms.

Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m).

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson où il explique le regard que portent les gens de Monastier sur son projet de voyage : " Un touriste de mon genre était alors chose inouïe dans cette région. On m'y considérait avec une piété dédaigneuse comme un individu qui aurait décidé un voyage dans la lune ".

Dans une petite localité, nommée Le Monastier, où nous devions nous rendre, nos bagages devaient nous précéder. Voilà pourquoi, en ce lundi matin 19 juillet 2004, il n'est que 8 heures, mais nous nous dépêchons de fermer nos sacs, car le transporteur est déjà dans le hall à attendre nos valises pour les amener au Monastier-sur-Gazeille, terme de notre première journée.

Le temps de prendre un copieux petit déjeuner et sans oublier nos paniers-repas, il est 8 h 30 quand nous quittons l'hôtel Bristol.

En plus de ce pique-nique, nos sacs sur le dos pour la journée contiennent, deux gourdes d'eau d'un litre, des sandales de marche légères, un poncho, une polaire et une veste en goretex. J'estime à environ 8 à 9 kilos, la charge qu'il nous faudra porter tout au long des 19 kilomètres de notre étape. De mon côté, je porte en sus, une sacoche avec l'appareil photo, des jumelles et un GPS. Le ciel est aussi chargé que nous, mais par de gros nuages gris qui détalent vers l'est. Nous redoutons la pluie et avons pris toutes nos précautions pour faire face à d'éventuelles intempéries. J'ai même pris un parapluie pliable. Si l'on en juge aux poids de nos sacs qui pèsent trop lourdement sur nos épaules, nous sommes sans doute excessivement prévoyants.J'étudie une dernière fois le topo-guide pendant que Dany entre dans une pharmacie mitoyenne de l'hôtel pour acheter un " Aspivenin ".

Nous devons prendre la direction d'Ours, premier village à traverser après être sortis du Puy. Hier, à une vingtaine de mètres, nous avons remarqué un panneau qui indiquait Ours immédiatement à droite en sortant de l'hôtel.

Dany a trouvé son bonheur à la pharmacie et nous prenons immédiatement cette direction.

Effectivement, nous avons pris cette direction et quelques dizaines de mètres plus loin, nous retrouvons les habituelles marques blanches et rouges d'un G.R. Il s'agit dans l'immédiat du G.R.430, Chemin de Saint-François Régis qui est, sur le Chemin de Stevenson, le passage obligé quand on démarre du Puy en Velay.

Par plusieurs rues, avenues et boulevards que nous grimpons, nous nous éloignons de la ville que nous finissons par apercevoir comme au fond d'une large cuvette. Seuls les trois rochers historiques avec la statue Notre Dame de France, la chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe et le sanctuaire Saint-Joseph d'Espaly se dressent dans le décor.

C'est avec plaisir que nous quittons enfin l'asphalte pour un chemin pavé bien ombragé bordé de murettes et d'arbustes. En regardant ces pavés usés, ces ornières creusées par les siècles et ces murettes noires et moussues, je ne peux m'empêcher de penser que ce chemin prénommé jadis " La Calade d'Ours " doit avoir une lourde histoire et a du voir des milliers de pèlerins et de randonneurs le cheminer.

D'ailleurs au bout de quelques minutes, nous rencontrons une croix en pierre sculptée. Usée par le temps, une date apparaît : 1600 ! Peu après, nous longeons une ferme et débouchons dans le village d'Ours. Nous traversons une route et laissons sur la droite le château d'Ours qui est une ancienne maison d'assemblée (*). A bas du hameau, nous profitons de séculaires lavoirs pour nous asperger d'une eau fraîche bienfaitrice.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Sur un sentier de pouzzolanes rouges et au milieu des blés après le village d'Ours

Peu après, à travers des champs de blé sur un sentier fait de pouzzolanes rouges, nous gravissons un faible dénivelé. Arrivés sur un plateau, au milieu de champs céréaliers, le chemin s'élargit puis redescend vers une vallée. Dans la descente, nous hésitons à un embranchement sans balisage spécifique où le chemin s'est sérieusement rétréci.

(*) Tous les villages du Velay disposaient d'une maison d'assemblée où une religieuse rattachée à la Congrégation de l'enfant Jésus du Puy se chargeait de divulguer un peu d'instruction aux enfants, de donner des soins aux malades et d'enseigner le catéchisme.

Heureusement, nous retrouvons rapidement les traces rouges et blanches du G.R et les quelques pins tordus mentionnés sur le topo-guide que l'on appelle dans la région " pins du boulanger" (**). Le sentier devient plus sinueux, remonte vers une zone habitée " Les Sarpouleyres " puis redescend dans le Bois du Mont Jonnet.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

A l'entrée de Coubon avec au loin le château de Bouzols et sur le pont qui enjambe la Loire

Nous approchons de Coubon et marchons maintenant sur une route en bitume au milieu de splendides villas aux jardins très fleuris. Nous engageons la conversation avec un homme fort agréable et le félicitons pour ses extraordinaires géraniums rouges dont les fleurs en boule sont aussi grosses que celles de certains hortensias. Il nous explique dans le détail tout le travail et les soins qu'il prodigue au fil des saisons pour obtenir ce magnifique résultat.

Au loin, nous distinguons le château de Bouzols perché sur son promontoire, puis Coubon que nous ne tardons pas à atteindre.

Tout en remplissant nos gourdes déjà vides à une très belle fontaine fleurie de gros oeillets d'Inde oranges, nous discutons avec d'autres randonneurs qui font le Chemin de Saint-François Régis. A tour de rôle, nous évoquons la beauté des randonnées réalisées les années précédentes, puis chacun poursuit sa route et nous nous séparons aussi vite que nous nous sommes connus.

Nous empruntons le pont qui traverse la Loire et arrivés de l'autre côté, Dany entre dans une épicerie pour faire quelques emplettes.

Je profite de cet arrêt pour réviser le topo-guide sur la suite de la journée. Nous sortons de Coubon par la D.37 et 200 mètres après, nous prenons à droite une route avec une forte inclinaison qui se dirige vers les villages de l'Holme et de Poinsac.

(**) Autrefois, les pins étaient élagués pour en tirer des fagots destinés aux boulangeries. Ces tailles ont finis par donner aux arbres des formes bizarres et tourmentées.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Après le village d'Holme, le GR70 déroule son ruban avec de beaux panoramas

Arrivés à une intersection où se trouve une croix en pierres, le topo-guide indique de prendre à droite en direction de l'Holme mais cet indice est en totale contradiction avec le balisage peint. Sur la droite, une croix blanche et rouge spécifie " mauvaise direction ". Nous prenons l'option de continuer tout droit et effectivement 20 mètres après, nous trouvons très rapidement le marquage sur un poteau en béton. Une centaine de mètres devant nous, un autre randonneur a pris la même direction et cela nous conforte dans notre choix. Nous cheminons quatre à cinq cent mètres, entrons dans le village de Dempeyre et ne trouvons plus aucune trace du G.R. Un coup d'oeil sur la carte du topo-guide et je constate qu'effectivement le G.R ne passe pas par ce village. Je peste contre ces mauvaises indications qui ne correspondent pas à celles du topo-guide.

Il est midi, un brin énervé par cette déconvenue, nous rebroussons chemin, retrouvons le carrefour, source de notre égarement et grimpons par le tarmac vers le village de L'Holme. Le ciel est orageux, il fait très chaud, la faim joue sur nos organismes un peu fatigués. Nous décidons de nous arrêter à l'ombre de quelques arbres pour pique-niquer. Le panier-repas préparé par l'hôtel fait d'un gros pan bagnat, d'un oeuf dur, de fromage et d'une pomme est amplement suffisant pour caler notre bel appétit. La chaleur aidant, le repas a un effet si anesthésiant que nous éprouvons le besoin de nous allonger sur l'herbe. Après plus d'une heure de pause, nous nous remettons en marche et atteignons très rapidement le village d'Holme.

Au centre du village, nous quittons le goudron pour un long et rectiligne sentier de gravillons. Cet agréable chemin déroule son ruban sur un large plateau au milieu de terres cultivées, de nombreux maquis et de quelques petits bois. De chaque côté, nous pouvons apercevoir toute une série de petits cônes aux formes arrondies et couvertes de pins sur leurs sommets. D'origine volcanique, ces petits puys sont localement appelés des " gardes " : Garde d'Ours, Garde de Mons.

Nous marchons la plupart de temps à découvert avec la possibilité de voir le paysage défiler de part et d'autre du sentier. Nous surplombons de minuscules villages que nous pouvons identifier grâce aux cartes de topo-guide : Archinaud, Truchet, Arsac en Velay, Le Chier Blanc, Chadron, Le Clauzel, etc....

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Ravitaillement en eau fraîche au splendide village de l'Herm

Vers 16 heures, nous entrons dans le Bois des Gondous et éprouvons le besoin de souffler à l'ombre de quelques pins.

Le randonneur aperçut à Dempeyre en fin de matinée, là où nous nous sommes égarés, arrive. Il s'agit d'un petit homme, que j'appelle " Monsieur 62 " (car il nous dit avoir 62 ans). Il fait le Stevenson en solitaire. Lui aussi ronchonne après les mauvaises indications du balisage après Coubon. Contrairement à nous, il s'est complètement égaré, a tourné en rond à Dempeyre, avant de rejoindre le G.R près de Truchet par une longue route goudronnée qui a commencé à lui échauffer la plante des pieds.

Quelques biscuits et un café et nous repartons sur une piste forestière. Nous observons des engins qui travaillent à l'entretien du chemin et de ses bas-côtés. Ils nettoient les fossés de part et d'autre du chemin afin que les eaux pluviales s'écoulent plus facilement. Nous ressortons du bois et arrivons au très joli village de " l'Herm " où les maisons exposent leurs très nobles façades de pierres. Par un verdoyant sentier entre des murettes et des arbustes, nous débouchons sur la D.38 puis rejoignons rapidement Le Monastier-sur-Gazeille (*), point de départ du voyage de Stevenson.

Nous traversons le centre du village et trouvons sans problèmes, l'hôtel " Le Provence ". Nos bagages sont bien là dans le hall à nous attendre.

La chambre, une douche fraîche, une heure de sieste et nous voilà déjà prêts à repartir pour visiter le vieux village.

(*) Le Monastier tire son nom de mot " Monastère ", lieu habité par des moines.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

A Monastier devant le château édifié en 1365 et l'abbaye du XIe

Par de minuscules ruelles, nous gagnons la curieuse église Saint-Jean couverte de lauzes, l'imposante abbaye qui date du XIe siècle avec sa façade polychrome et qui est, parait-elle, un des fleurons de l'art roman du Velay et enfin l'imposant château édifié en 1365. Malheureusement, il est déjà tard et de tous ses trésors architecturaux, nous nous contenterons de découvrir les extérieurs seulement. Déçus de trouver toutes les portes closes, nous regagnons l'hôtel pour un excellent dîner rapidement expédié. Avant de terminer la journée, j'ai bien envie d'aller voir le Viaduc de la Recoumène, car on dit de lui, qu'il est le haut-lieu européen du saut à l'élastique.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

En direction du viaduc de Recoumène

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Le viaduc de Recoumène, haut-lieu du saut à l'élastique dans la nuit tombante

Nous voilà donc repartis sur la D.535 pour quatre à cinq kilomètres aller-retour. La nuit tombe, nous accélérons le pas, le viaduc se rapproche mais Dany qui est partie avec des sandales trop légères commence à claudiquer. Des cloques ont fait leur apparition au bout de ses orteils. Il fait nuit quand nous arrivons au Viaduc. Il s'agit d'un impressionnant ouvrage d'art à huit arches conçu entre 1922 et 1925 par l'ingénieur Paul Séjourné. Construit en basalte bleu sombre au dessus de la rivière Gazeille, le viaduc culmine à 66 mètres pour une longueur de 270 mètres en courbe. Malheureusement, les constructeurs du viaduc n'eurent jamais le plaisir de voir un train le franchir. En effet, la voie ferrée transcévenole qui avait été imaginée au début du siècle ne fut jamais construite car prise de vitesse par le développement de la " voiture automobile ".

C'est avec un petit vent fraîchissant et sous une voûte céleste très étoilée que nous regagnons notre chambre. Les derniers kilomètres ont eu un effet désastreux sur les pieds de Dany. Au fond de moi, je regrette de l'avoir contrainte à aller au viaduc. Avec les distances qui nous attendent pour les prochains jours, j'espère que demain elle ira mieux.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Dany sur le parapet du viaduc

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Cliquez sur la carte pour passer à l'étape suivante et voir d'autres paysages en couleurs pour quatre sous.

Partager cet article
Repost0

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Publié le par gibirando

 

DES PAYSAGES EN COULEURS.....POUR QUATRE SOUS  

OU 6 JOURS SUR LE GR 70 

CHEMIN DE STEVENSON (1ere partie)

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmLundi 19 juillet 2004 : 1ere étape de 19 kms.

Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m).

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson où il explique le regard que portent les gens de Monastier sur son projet de voyage : " Un touriste de mon genre était alors chose inouïe dans cette région. On m'y considérait avec une piété dédaigneuse comme un individu qui aurait décidé un voyage dans la lune ".

Dans une petite localité, nommée Le Monastier, où nous devions nous rendre, nos bagages devaient nous précéder. Voilà pourquoi, en ce lundi matin 19 juillet 2004, il n'est que 8 heures, mais nous nous dépêchons de fermer nos sacs, car le transporteur est déjà dans le hall à attendre nos valises pour les amener au Monastier-sur-Gazeille, terme de notre première journée.

Le temps de prendre un copieux petit déjeuner et sans oublier nos paniers-repas, il est 8 h 30 quand nous quittons l'hôtel Bristol.

En plus de ce pique-nique, nos sacs sur le dos pour la journée contiennent, deux gourdes d'eau d'un litre, des sandales de marche légères, un poncho, une polaire et une veste en goretex. J'estime à environ 8 à 9 kilos, la charge qu'il nous faudra porter tout au long des 19 kilomètres de notre étape. De mon côté, je porte en sus, une sacoche avec l'appareil photo, des jumelles et un GPS. Le ciel est aussi chargé que nous, mais par de gros nuages gris qui détalent vers l'est. Nous redoutons la pluie et avons pris toutes nos précautions pour faire face à d'éventuelles intempéries. J'ai même pris un parapluie pliable. Si l'on en juge aux poids de nos sacs qui pèsent trop lourdement sur nos épaules, nous sommes sans doute excessivement prévoyants.J'étudie une dernière fois le topo-guide pendant que Dany entre dans une pharmacie mitoyenne de l'hôtel pour acheter un " Aspivenin ".

Nous devons prendre la direction d'Ours, premier village à traverser après être sortis du Puy. Hier, à une vingtaine de mètres, nous avons remarqué un panneau qui indiquait Ours immédiatement à droite en sortant de l'hôtel.

Dany a trouvé son bonheur à la pharmacie et nous prenons immédiatement cette direction.

Effectivement, nous avons pris cette direction et quelques dizaines de mètres plus loin, nous retrouvons les habituelles marques blanches et rouges d'un G.R. Il s'agit dans l'immédiat du G.R.430, Chemin de Saint-François Régis qui est, sur le Chemin de Stevenson, le passage obligé quand on démarre du Puy en Velay.

Par plusieurs rues, avenues et boulevards que nous grimpons, nous nous éloignons de la ville que nous finissons par apercevoir comme au fond d'une large cuvette. Seuls les trois rochers historiques avec la statue Notre Dame de France, la chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe et le sanctuaire Saint-Joseph d'Espaly se dressent dans le décor.

C'est avec plaisir que nous quittons enfin l'asphalte pour un chemin pavé bien ombragé bordé de murettes et d'arbustes. En regardant ces pavés usés, ces ornières creusées par les siècles et ces murettes noires et moussues, je ne peux m'empêcher de penser que ce chemin prénommé jadis " La Calade d'Ours " doit avoir une lourde histoire et a du voir des milliers de pèlerins et de randonneurs le cheminer.

D'ailleurs au bout de quelques minutes, nous rencontrons une croix en pierre sculptée. Usée par le temps, une date apparaît : 1600 ! Peu après, nous longeons une ferme et débouchons dans le village d'Ours. Nous traversons une route et laissons sur la droite le château d'Ours qui est une ancienne maison d'assemblée (*). A bas du hameau, nous profitons de séculaires lavoirs pour nous asperger d'une eau fraîche bienfaitrice.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Sur un sentier de pouzzolanes rouges et au milieu des blés après le village d'Ours

Peu après, à travers des champs de blé sur un sentier fait de pouzzolanes rouges, nous gravissons un faible dénivelé. Arrivés sur un plateau, au milieu de champs céréaliers, le chemin s'élargit puis redescend vers une vallée. Dans la descente, nous hésitons à un embranchement sans balisage spécifique où le chemin s'est sérieusement rétréci.

(*) Tous les villages du Velay disposaient d'une maison d'assemblée où une religieuse rattachée à la Congrégation de l'enfant Jésus du Puy se chargeait de divulguer un peu d'instruction aux enfants, de donner des soins aux malades et d'enseigner le catéchisme.

Heureusement, nous retrouvons rapidement les traces rouges et blanches du G.R et les quelques pins tordus mentionnés sur le topo-guide que l'on appelle dans la région " pins du boulanger" (**). Le sentier devient plus sinueux, remonte vers une zone habitée " Les Sarpouleyres " puis redescend dans le Bois du Mont Jonnet.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

A l'entrée de Coubon avec au loin le château de Bouzols et sur le pont qui enjambe la Loire

Nous approchons de Coubon et marchons maintenant sur une route en bitume au milieu de splendides villas aux jardins très fleuris. Nous engageons la conversation avec un homme fort agréable et le félicitons pour ses extraordinaires géraniums rouges dont les fleurs en boule sont aussi grosses que celles de certains hortensias. Il nous explique dans le détail tout le travail et les soins qu'il prodigue au fil des saisons pour obtenir ce magnifique résultat.

Au loin, nous distinguons le château de Bouzols perché sur son promontoire, puis Coubon que nous ne tardons pas à atteindre.

Tout en remplissant nos gourdes déjà vides à une très belle fontaine fleurie de gros oeillets d'Inde oranges, nous discutons avec d'autres randonneurs qui font le Chemin de Saint-François Régis. A tour de rôle, nous évoquons la beauté des randonnées réalisées les années précédentes, puis chacun poursuit sa route et nous nous séparons aussi vite que nous nous sommes connus.

Nous empruntons le pont qui traverse la Loire et arrivés de l'autre côté, Dany entre dans une épicerie pour faire quelques emplettes.

Je profite de cet arrêt pour réviser le topo-guide sur la suite de la journée. Nous sortons de Coubon par la D.37 et 200 mètres après, nous prenons à droite une route avec une forte inclinaison qui se dirige vers les villages de l'Holme et de Poinsac.

(**) Autrefois, les pins étaient élagués pour en tirer des fagots destinés aux boulangeries. Ces tailles ont finis par donner aux arbres des formes bizarres et tourmentées.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Après le village d'Holme, le GR70 déroule son ruban avec de beaux panoramas

Arrivés à une intersection où se trouve une croix en pierres, le topo-guide indique de prendre à droite en direction de l'Holme mais cet indice est en totale contradiction avec le balisage peint. Sur la droite, une croix blanche et rouge spécifie " mauvaise direction ". Nous prenons l'option de continuer tout droit et effectivement 20 mètres après, nous trouvons très rapidement le marquage sur un poteau en béton. Une centaine de mètres devant nous, un autre randonneur a pris la même direction et cela nous conforte dans notre choix. Nous cheminons quatre à cinq cent mètres, entrons dans le village de Dempeyre et ne trouvons plus aucune trace du G.R. Un coup d'oeil sur la carte du topo-guide et je constate qu'effectivement le G.R ne passe pas par ce village. Je peste contre ces mauvaises indications qui ne correspondent pas à celles du topo-guide.

Il est midi, un brin énervé par cette déconvenue, nous rebroussons chemin, retrouvons le carrefour, source de notre égarement et grimpons par le tarmac vers le village de L'Holme. Le ciel est orageux, il fait très chaud, la faim joue sur nos organismes un peu fatigués. Nous décidons de nous arrêter à l'ombre de quelques arbres pour pique-niquer. Le panier-repas préparé par l'hôtel fait d'un gros pan bagnat, d'un oeuf dur, de fromage et d'une pomme est amplement suffisant pour caler notre bel appétit. La chaleur aidant, le repas a un effet si anesthésiant que nous éprouvons le besoin de nous allonger sur l'herbe. Après plus d'une heure de pause, nous nous remettons en marche et atteignons très rapidement le village d'Holme.

Au centre du village, nous quittons le goudron pour un long et rectiligne sentier de gravillons. Cet agréable chemin déroule son ruban sur un large plateau au milieu de terres cultivées, de nombreux maquis et de quelques petits bois. De chaque côté, nous pouvons apercevoir toute une série de petits cônes aux formes arrondies et couvertes de pins sur leurs sommets. D'origine volcanique, ces petits puys sont localement appelés des " gardes " : Garde d'Ours, Garde de Mons.

Nous marchons la plupart de temps à découvert avec la possibilité de voir le paysage défiler de part et d'autre du sentier. Nous surplombons de minuscules villages que nous pouvons identifier grâce aux cartes de topo-guide : Archinaud, Truchet, Arsac en Velay, Le Chier Blanc, Chadron, Le Clauzel, etc....

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Ravitaillement en eau fraîche au splendide village de l'Herm

Vers 16 heures, nous entrons dans le Bois des Gondous et éprouvons le besoin de souffler à l'ombre de quelques pins.

Le randonneur aperçut à Dempeyre en fin de matinée, là où nous nous sommes égarés, arrive. Il s'agit d'un petit homme, que j'appelle " Monsieur 62 " (car il nous dit avoir 62 ans). Il fait le Stevenson en solitaire. Lui aussi ronchonne après les mauvaises indications du balisage après Coubon. Contrairement à nous, il s'est complètement égaré, a tourné en rond à Dempeyre, avant de rejoindre le G.R près de Truchet par une longue route goudronnée qui a commencé à lui échauffer la plante des pieds.

Quelques biscuits et un café et nous repartons sur une piste forestière. Nous observons des engins qui travaillent à l'entretien du chemin et de ses bas-côtés. Ils nettoient les fossés de part et d'autre du chemin afin que les eaux pluviales s'écoulent plus facilement. Nous ressortons du bois et arrivons au très joli village de " l'Herm " où les maisons exposent leurs très nobles façades de pierres. Par un verdoyant sentier entre des murettes et des arbustes, nous débouchons sur la D.38 puis rejoignons rapidement Le Monastier-sur-Gazeille (*), point de départ du voyage de Stevenson.

Nous traversons le centre du village et trouvons sans problèmes, l'hôtel " Le Provence ". Nos bagages sont bien là dans le hall à nous attendre.

La chambre, une douche fraîche, une heure de sieste et nous voilà déjà prêts à repartir pour visiter le vieux village.

(*) Le Monastier tire son nom de mot " Monastère ", lieu habité par des moines.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

A Monastier devant le château édifié en 1365 et l'abbaye du XIe

Par de minuscules ruelles, nous gagnons la curieuse église Saint-Jean couverte de lauzes, l'imposante abbaye qui date du XIe siècle avec sa façade polychrome et qui est, parait-elle, un des fleurons de l'art roman du Velay et enfin l'imposant château édifié en 1365. Malheureusement, il est déjà tard et de tous ses trésors architecturaux, nous nous contenterons de découvrir les extérieurs seulement. Déçus de trouver toutes les portes closes, nous regagnons l'hôtel pour un excellent dîner rapidement expédié. Avant de terminer la journée, j'ai bien envie d'aller voir le Viaduc de la Recoumène, car on dit de lui, qu'il est le haut-lieu européen du saut à l'élastique.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

En direction du viaduc de Recoumène

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Le viaduc de Recoumène, haut-lieu du saut à l'élastique dans la nuit tombante

Nous voilà donc repartis sur la D.535 pour quatre à cinq kilomètres aller-retour. La nuit tombe, nous accélérons le pas, le viaduc se rapproche mais Dany qui est partie avec des sandales trop légères commence à claudiquer. Des cloques ont fait leur apparition au bout de ses orteils. Il fait nuit quand nous arrivons au Viaduc. Il s'agit d'un impressionnant ouvrage d'art à huit arches conçu entre 1922 et 1925 par l'ingénieur Paul Séjourné. Construit en basalte bleu sombre au dessus de la rivière Gazeille, le viaduc culmine à 66 mètres pour une longueur de 270 mètres en courbe. Malheureusement, les constructeurs du viaduc n'eurent jamais le plaisir de voir un train le franchir. En effet, la voie ferrée transcévenole qui avait été imaginée au début du siècle ne fut jamais construite car prise de vitesse par le développement de la " voiture automobile ".

C'est avec un petit vent fraîchissant et sous une voûte céleste très étoilée que nous regagnons notre chambre. Les derniers kilomètres ont eu un effet désastreux sur les pieds de Dany. Au fond de moi, je regrette de l'avoir contrainte à aller au viaduc. Avec les distances qui nous attendent pour les prochains jours, j'espère que demain elle ira mieux.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Dany sur le parapet du viaduc

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Cliquez sur la carte pour passer à l'étape suivante et voir d'autres paysages en couleurs pour quatre sous.

Partager cet article
Repost0

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

Publié le par gibirando

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

DES PAYSAGES EN COULEURS....POUR QUATRE SOUS  

OU 6 JOURS SUR LE GR 70 

CHEMIN DE STEVENSON (1ere partie)

Préambule

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

(*)Logo de l'Association Le Chemin de Stevenson GR.70

http://www.chemin-stevenson.org/

(Les images dont les légendes sont signalées par un astérisque (*) ne sont pas de moi et je remercie bien aimablement leurs auteurs de m'autoriser à les utiliser pour enjoliver cette histoire.)

1-Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19 km.

2-Le Monastier-sur-Gazeille (930m) - Le Bouchet St-Nicolas (875m) 22 km.

3-Le Bouchet Saint-Nicolas (875m) - Langogne (915m) 25 km.

4-Langogne (915m) - Cheylard l'Evêque (1125m) 16 km.

5-Cheylard l'Evêque (1125m) - La Bastide-Puylaurent (1024 m) 24 km.

6-La Bastide-Puylaurent (1024 m) - Chasseradès (1150 m) 12 km.

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

NOTRE TRAJET DE 118 KILOMETRES ET DES PATATES ? NON DES LENTILLES ! 

 Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)La vie de Robert Louis Stevenson (1850-1894) (*).Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

Robert Louis Stevenson est né le 13 novembre 1850 à Edimbourg en Ecosse. Dans la famille Stevenson, on est ingénieurs et constructeurs de phares de père en fils.

Tout enfant, sa nurse Cummy lui donne le goût des récits et de la poésie en lui relatant des histoires légendaires et des contes. Plus tard, il prend goût pour la lecture et passe son temps dans la bibliothèque de son père qui regorge de livres d'aventures.

De santé très fragile, il éprouve de grandes difficultés à suivre une scolarité normale, d'autant qu'il n'est pas spécialement attiré par les études. Le climat de l'Ecosse ne lui est pas recommandé, aussi dès l'age de 13 ans, ses parents décident de l'envoyer faire un séjour sur la Côte d'Azur. Il apprécie la France car la vie qu'il mène lui parait moins astreignante et plus indépendante. Il s'initie à l'écriture.

A 16 ans, il publie aux frais de son père un premier roman de 22 pages intitulé " La Révolte du Pentland ". Sa famille qui ne voit pas d'un bon œil ce désir de vouloir devenir écrivain, après lui avoir conseillé en vain de devenir ingénieur, l'inscrit à la Faculté de Droit d'Edimbourg afin qu'il devienne avocat. Sous la contrainte, il apprend ce métier, mais ses aspirations le pousse davantage à écrire qu'à apprendre le droit. Son esprit d'indépendance et son goût démesuré pour les voyages le pousse dès 1874 à venir séjourner en France, pays dont il apprécie la culture.

En 1876, il écrit son premier livre " Voyage sur le continent " où il raconte le récit d'un voyage en canoë sur les canaux et rivières du nord de la France.

En 1877, dans une auberge de Grès-sur-Loing, il tombe amoureux d'une Américaine de 10 ans son aînée, Fanny Osborne. Elle est mariée et mère de deux enfants.

En 1878, il effectue une randonnée pédestre à travers les Cévennes avec une ânesse prénommée Modestine. Un an plus tard il publie son journal de route sous le titre " Voyage avec un âne dans les Cévennes ".

En 1879, il retrouve Fanny. Divorcée, il l'épouse en 1880.

Souffrant de tuberculose, les années suivantes sont une longue quête à trouver des climats et des stations thermales où il tente de juguler sa maladie.

C''est au cours de ces années, qu'il écrit quelques uns de ses plus beaux romans : Les Nouvelles Milles et une nuits en 1882, L'île au trésor en 1883, Le Corbeau en 1885, L'étrange cas du Docteur Jekill et Mister Hyde en 1886.

En juin 1888, après un long séjour au Lac Saranac dans les Monts Adirondacks (Etat de New-York) sa maladie semble enrayée. Il décide avec Fanny de faire une croisière dans les mers du Sud. Ils s'embarquent à San Francisco puis le voyage durera dix huit mois. La goélette " Le Casco " passant par les plus belles îles australes et du Pacifique : Marquises, Tahiti, l'Australie, Hawaii, les archipels Gilbert et les îles Samoa, etc....

Le couple trouve les îles Samoa tellement agréables tant sur le plan du climat, que des paysages et de la population, qu'ils décident de s'y installer définitivement. Ils achètent une propriété qu'ils baptisent Vailima.

Durant cette période, Robert Louis Stevenson continue d'écrire de magnifiques oeuvres dont les plus connues sont : La Flèche Noire en 1888, Le maître de Ballantrae en 1889, Le trafiquant d'épaves en 1892, Le creux de la vague en 1894.

Il défend avec beaucoup d'intensité, les populations autochtones contre l'exploitation des Blancs, si bien qu'il est surnommé Tusitala (le conteur d'histoires). Ce combat qu'il relate dans " Huit années de troubles dans les Samoa " (1892) lui apporte une reconnaissance et un amour sans faille des Samoans.

Quant il meurt le 3 décembre 1894 d'une congestion cérébrale, toute la population de l'île unit ses efforts et trace une piste au milieu de la jungle pour qu'il soit enterré comme il le désirait au sommet du Mont Vaea.

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

 Robert Louis STEVENSON et Fanny OSBORNE (*)

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)L'invitation à la randonnée de Robert Louis Stevenson.

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson dans lequel il fait part de ses motivations : "Quant à moi, je voyage non pour aller quelque part, mais pour marcher. Je voyage pour le plaisir de voyager. L'important est de bouger, d'éprouver de plus près les nécessités et les embarras de la vie, de quitter le lit douillet de la civilisation, de sentir sous mes pieds le granit terrestre et les silex épars avec leurs coupants".

Après de longues réflexions, nous avions choisi pour ces vacances 2004 de faire une partie du G.R.70 Chemin de Stevenson avec portage des bagages organisé par " La Pèlerine " plutôt que le G.R.10 des Pyrénées Ariégeoises.

http://www.lapelerine.com/

En raison de difficultés d'organisation sur le G.R.10 et d'une gêne persistante au genou de Dany, notre choix s'était porté sur ce chemin mythique, mais plus cool.

En 1878, Robert Louis Stevenson décide de voyager pour oublier un amour, qui dans l'immédiat lui paraît impossible : Elle s'appelle Fanny Osborne, elle a 37 ans, elle est mariée et a deux enfants. Stevenson l'a rencontré quelques mois plus tôt et a eu aussitôt le coup de foudre pour cette belle américaine.

Il part pour cette principale raison mais aussi, parce qu'il a un goût immodéré pour les voyages. Il est attiré par les Cévennes, son histoire et ses habitants et se lance dans cet incroyable périple pédestre avec une ânesse prénommée Modestine.

Il n'a que 28 ans et n'est pas encore l'écrivain révélé qu'il deviendra au fil des années avec des romans universellement connus comme : L'île au Trésor (1883), Le cas étrange du Docteur Jekill et Mr. Hyde (1886), La Flèche Noire (1888), etc...

Il part le 22 septembre 1878 de Monastier-sur-Gazeille en Haute-Loire et rejoint Saint-Jean du Gard le 3 octobre après une éreintante (il a une santé fragile depuis sa plus tendre enfance) randonnée de 12 jours et de plus de 200 kilomètres.

Amour du voyage, plaisir de la découverte, désirs de rencontres, volonté de se retrouver seul avec soi-même, goût de l'effort, Stevenson possède certainement toutes les qualités, les envies et les ressources nécessaires à l'accomplissement de cette performance.

A l'époque, les chemins ne sont pas balisés et par les difficultés même qu'il rencontre : égarements, intempéries, ânesse qui n'en fait qu'à sa tête, nuits à la " belle étoile ", Stevenson devient un précurseur et l'ancêtre du randonneur moderne.

Le destin sera au rendez-vous et comme toutes les bonnes histoires d'amour, celle-ci se terminera bien. Il retrouvera Fanny divorcée et l'épousera deux années plus tard.

Si vous aimez la randonnée et la lecture, il faut absolument lire le récit qui relate son itinéraire. Ce petit livre, " Voyage avec un âne dans les Cévennes " est une véritable invitation à parcourir le GR.70 que l'on appelle désormais le " Chemin de Stevenson ". 

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)Dimanche 18 juillet 2004: Visite du Puy en Velay.

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson ou il fait part du plaisir qu'il éprouve à regarder certains paysages : " J'avoue aimer une forme précise là où mes regards se posent et si les paysages se vendaient comme les images de mon enfance, un penny en noir, et quatre sous en couleurs, je donnerais bien quatre sous chaque jour de ma vie "

Cet extrait est bien évidemment la raison du titre de mon récit : "Des paysages en couleurs...pour quatre sous". 

Le voyage que raconte ce petit livre démarre dans la cité du Puy en Velay où nous arrivons le Dimanche 18 juillet 2004 en début d'après-midi. Nous profitons de ce temps libre pour visiter la vieille ville très riche en monuments historiques.

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)ODes Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

 Dany devant la Bête du Gévaudan et dans le centre-ville du Puy en Velay

La splendide cathédrale Notre-Dame du Puy avec sa façade polychrome laisse apparaître des fresques byzantines et des caractères hispano-arabes qui présagent de cultures et de religions très anciennes et parfois même antérieures à la chrétienté dans la cité.

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)ODes Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

Dany dans les ruelles de la cité et dans la basilique avec les pèlerins

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)ODes Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

Devant l'entrée du parc et dans (regardez bien) l'immense statue de la Vierge

Sur le Rocher Corneille, énorme butte d'origine volcanique qui domine la ville, nous grimpons à l'intérieur de l'immense statue de la Vierge érigée en 1860. Cette colossale statue a été conçue avec le métal fondu des canons russes pris à la victoire de Sébastopol (1854-1855) par les troupes franco-anglaises aux soldats du tsar Nicolas 1er.

Vers 19 heures, nous rejoignons l'hôtel Bristol en flânant dans les rues tortueuses et pavées de la ville haute. A l'intérieur de la basilique, les pèlerins, en partance pour le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, assistent aux messes et aux bénédictions qui sont données en leur honneur. Dans les boutiques, les dentellières exposent leur savoir-faire.

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

Vue sur le Puy en Velay depuis le rocher Corneille

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

La statue construite avec les canons russes pris à Sébastopol

Avec la verveine et les lentilles, la dentelle est la principale spécialité du Puy en Velay qui reste une des capitales françaises de cet artisanat. Ce dimanche se termine par un agréable souper au restaurant de l'hôtel. Assiette de charcuterie, confit de canard, plateau de fromages régionaux et flan maison sont au menu pour titiller notre palais. Le tout accompagné d'une carafe de Côtes d'Auvergne rouge. Le séjour commence bien.

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

Un bref aperçu du très bel hôtel Bristol (*)

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

Cliquez sur la carte pour passer à l'étape suivante et voir d'autres paysages en couleurs pour quatre sous.

Partager cet article
Repost0