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Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 4 : Florac (546 m)- Cassagnas (693 m)

Publié le par gibirando

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 4 : Florac (546 m)- Cassagnas (693 m)

 

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 4 : Florac (546 m)- Cassagnas (693 m)Jeudi 4 août 2005 : 4eme étape de 16 kms.

Florac (546 m)- Cassagnas (693 m)

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson. Stevenson découvre Florac : "Sur un affluent du Tarn est situé Florac, siège d'une sous-préfecture, qui possède un vieux château-fort et des boulevards de platanes, maints quartiers anciens et une source vive qui jaillit de la falaise. Cette ville est renommée, en outre, par ses jolies femmes et comme l'une des deux capitales, l'autre étant Alais (Alès), du pays des Camisards."

Une route neuve conduit de Florac à Cassagnas. C'est la Route Nationale 106 que j'observe sur ma carte IGN pendant que Dany finit de se préparer dans la salle de bains. Cette route suit sensiblement et de manière parallèle le GR.70 que nous allons emprunter et le cours de la rivière Mimente. L'étape d'aujourd'hui me parait donc d'une grande simplicité et sans réelles difficultés. Il n'y a pas de gros dénivelés, ni de complications dans le tracé.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 4 : Florac (546 m)- Cassagnas (693 m)

Sous les fameux platanes de Florac évoqués par Stevenson dans son livre.

La route qui va de Pont-de-Montvert à Florac puis à Cassagnas n'est pas quant on regarde la carte, le chemin le plus simple ni le plus court pour rejoindre Saint-Jean du Gard. Stevenson avait négligé la Corniche des Cévennes (de Saint-Laurent de Trèves à Saint-Roman de Tousque) ainsi que la Draille en direction de Saint-Jean du Gard, car il souhaitait découvrir les villages significatifs de la Guerre des Camisards. Pont-de-Monvert de " sinistre mémoire ", comme il disait, Florac, " une des capitales du pays des Camisards " et Cassagnas qui avait abrité l'un des arsenaux des célèbres combattants.

Comme le précise le topo-guide, Stevenson avait donc décidé de suivre l'itinéraire de son livre de chevet " Les Pasteurs du Désert " de Napoléon Peyrat. En effet, ce récit évoquait la Guerre des Camisards de façon romantique et Stevenson, qui l'appréciait énormément, voulait s'en imprégner pour mieux appréhender ce qui s'était passé en 1702. Bien entendu, il tentait de rapprocher cette guerre de celle similaire des Covenanters (*) d'Ecosse qui avait hanté ses nuits d'enfant lorsque à cette époque, sa nourrice Cummy lui racontait ces macabres et sanguinaires histoires.

C'est donc cette illustre et pittoresque chemin que nous allons suivre aujourd'hui sur 16 kilomètres. Nous ne sommes pas vraiment pressés, pas d'obstacles à franchir et une distance plutôt courte qui va nous permettre de flâner et de récupérer de la fatigue d'hier.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 4 : Florac (546 m)- Cassagnas (693 m)

Dany devant l'hôtel Archibald à Florac.

Dès le petit déjeuner terminé, il est 8 heures quand nous quittons l'hôtel Archibald et partons faire quelques emplettes pour le repas de midi.

La cité de Florac est déjà animée et le marché bat son plein. Les marchants ambulants ont installés leurs étals et nous en profitons pour acheter des tomates et quelques fruits de saison.

(*)Presbytériens écossais qui se soulevèrent au XVIIeme siècle pour s'opposer à l'introduction de l'anglicanisme en Ecosse.

Puis pour changer l'ordinaire, Dany se met en quête d'acheter un poulet rôti. Dans les boucheries et les charcuteries, les rôtissoires tournent déjà, mais depuis trop peu de temps et les poulets ne sont pas encore cuits. Pendant que Dany cherche d'autres mets chez les commerçants, je m'assoie sur un banc à l'ombre des grands platanes et je regarde les passants. Surtout les passantes car Stevenson avait raison ; les femmes de Florac sont outrageusement belles !

Dany revient, je sors de mes songes ! Elle me dit avoir remplacé le poulet par des tranches de rôti de porc et de pâté en croûte. Nous sommes fin prêts pour une nouvelle journée de marche qui s'annonce chaude et ensoleillée.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 4 : Florac (546 m)- Cassagnas (693 m)OAu pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 4 : Florac (546 m)- Cassagnas (693 m)

Le pont de Barre, le Rocher de Rochefort et le château de Montvaillant.

Nous démarrons par la visite de plusieurs vieilles ruelles puis parcourons la D.907 jusqu'à rejoindre à nouveau le Tarnon en direction de Meyrueis. Nous sortons de la ville avec sur notre droite les hautes falaises dentellées du Rocher de Rochefort, contrefort dolomitique du Causse Méjean. Nous franchissons le Tarnon par le Pont de la Barre, joli pont de pierre à moitié envahi par du lierre.

La sente grimpe dans des sous-bois puis aboutie sur une route goudronnée. Peu de temps après, nous quittons le bitume et le GR.70 continue en dominant la vallée de la Mimente. La marche est agréable car nous avons à la fois une perception plongeante sur le vallon et, vers le haut, une vision inversée des crêtes parcourues hier vers le Col du Sapet. Dans la vallée, nous apercevons la rivière avec quelques sites intéressants comme le Château de Montvaillant et le village de La Salle Prunet. Tantôt en sous bois, tantôt à découvert, le chemin continue de gravir, avec quelques sinuosités, un faible dénivelé qui permet de découvrir en douceur ce beau panorama sous des angles différents.

Vers 10h30, et après avoir contourner un court ravin, nous retrouvons le bitume et tombons sur un étrange véhicule rouillé par le temps, entre le tout terrain agricole et le 4x4 militaire. A cet endroit, il y un promontoire rocheux avec une vue superbe sur la vallée et les paysages alentours. Nous profitons de cet arrêt inopiné pour manger une barre de céréales et des brugnons, et prendre des photos. Puis le GR.70 continue sur le goudron en direction du lieu-dit Ventajols. Après une courte montée, nous retrouvons là un agréable sentier d'abord en sous-bois puis bien à découvert avec toujours ces merveilleux panoramas sur les monts environnants. La sente domine quelques ravins étroits et quelques collines aux pitons acérés en surplomb de la Mimente. Au loin, la vue porte sur la ligne de crêtes de la Montagne du Bougès empruntée hier. Un couple de randonneurs, marchant à une allure soutenue, nous dépasse et nous laisse sur place avec une facilité déconcertante. Nous ne comprenons pas cette façon de " speeder ", d'autant que nous les retrouverons ce soir à notre arrivée à l'Espace Stevenson de Cassagnas.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 4 : Florac (546 m)- Cassagnas (693 m)

Sur le GR.70, un surprenant tout terrain rouillé par le temps.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 4 : Florac (546 m)- Cassagnas (693 m)

D'un promontoire rocheux, nous apercevons la ligne de crêtes empruntée hier.

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Le GR.70 suit les méandres de la Mimente.

11h30, nous arrivons au village de Balazuègnes. Tout en bas, dans un méandre de la Mimente, nous apercevons Saint-Julien d'Arpaon dans son cadre de verdure avec son château en ruines. Pour la pause déjeuner, nous hésitons entre les deux villages. Personnellement, je préfère descendre vers Saint-Julien d'Arpaon, en raison de l'heure précoce et de la possibilité de pique-niquer au bord de la rivière. Malgré un peu de fatigue, Dany se rallie à mes arguments et nous entamons sans attendre une longue descente en direction du fonds de la vallée.

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 Du hameau de Balazuégnes, on aperçoit Saint-Julien d'Arpaon.

Nous descendons rapidement sur l'asphalte de la route qui, par endroit, commence à fondre sous nos pieds. Le soleil est haut, il faut très chaud et nous languissons de tremper nos pieds échauffés dans la fraîche Mimente. Arrivés en bas, les accès à la rivière sont difficiles et nous obligent à faire quelques centaines de mètres supplémentaires. Nous enjambons le pont reliant la N.106 à la D.20 (décidemment !) et entrons dans Saint-Julien d'Arpaon. Là, à proximité d'un camping ombragé, les rives de la rivière sont plus accessibles. Sans attendre, nous dévalons un court talus gazonné et arrivons sur la berge. Il y a peu d'eau mais suffisamment pour faire quelques brasses au milieu de petits poissons et de cousins qui, à ma vue, s'enfuient rapidement vers des lieux moins agités. Dany, comme à son habitude, se contente d'un simple bain de pieds rafraîchissant puis d'un bain de soleil réconfortant, tout en engloutissant son déjeuner. Je la rejoins car il est midi passé et le bain m'a ouvert l'appétit. En plus, je ne suis pas très rassuré, car Dany dit avoir aperçu un serpent au milieu des algues vertes.

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 A Saint-Julien d'Arpaon, un bain rafraîchissant dans la rivière Mimente.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 4 : Florac (546 m)- Cassagnas (693 m)

Notre bain dans la Mimente dérange les serpents. Sans doute une couleuvre vipérine (Natrix maura).

Voilà le genre de moment que nous recherchons et que nous apprécions en randonnée ! Un petit coin ensoleillé ou ombragé, au choix selon notre humeur et notre envie, propice à un pique-nique fait de produits simples du terroir, près d'un minuscule village tranquille et silencieux, au milieu duquel coule une paisible rivière. Un petit coin où le temps semble s'arrêter et qui incite à la paresse. On a beaucoup de mal à quitter un lieu si reposant et pourtant, quand on connaît un peu l'histoire, si imprégné de " cette guerre des Camisards pleine de bruit et de fureur (1) " et les berges de cette rivière Mimente qui les jours d'orage " roules des eaux couleur de sang (2) "

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 Le GR.70 emprunte l'ancienne voie ferrée construite au début du siècle.

(1)Extrait du topo-guide " GR.70 Le Chemin de Stevenson ". Le village de Saint-Julien d'Arpaon et sa proche région furent des lieux propices à l'inspiration et à l'évocation culturelle des Camisards : plusieurs romans y déroulent leur histoire comme l'Epervier de Maheux (prix Goncourt 1972) de Jean Carrière, le Cheval d'Orgueil d'Augustine Rouvière où Les Feux de la Colère de Mas Olivier Lacamp. René Allio viendra y tourner son très beau film " Les Camisards ".

(2)Extrait du roman " Les pasteurs du Désert " de Napoléon Peyrat. Le pasteur Peyrat était venu à Florac en 1837 et avait remonté la Mimente et l'un de ses affluents jusqu'au sommet du Bougès pour mieux appréhender la région qui devait servir de décor pour l'écriture de son roman.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 4 : Florac (546 m)- Cassagnas (693 m)

Le GR.70 longe la rive droite de la Mimente dans un décor splendide.

Une heure et demi plus tard et malgré l'envie de poursuivre cette cure de paresse, nous retrouvons le GR.70 qui longe la rive droite de la Mimente dans un décor splendide, plein de verdure, entre les falaises schisteuses et les gorges étroites. Etrangement, le bon sentier est parsemé de plusieurs ouvrages d'art et de quelques tunnels qui rappellent une ligne ferroviaire. Je m'arrête pour lire le topo-guide que je n'ai pas pris le temps de parcourir hier soir à cause de la fatigue et constate qu'effectivement une voie ferrée a fonctionné jusqu'en 1968. La construction destinée à relier Florac à la ligne Nîmes-Paris dura de 1906 à 1909 et occupa des centaines d'hommes. Le projet fût interrompu par la guerre de 14-18 et la ligne connue ensuite ses heures de gloire en transportant les premiers vacanciers des congés payés, des paysans et des mineurs, ainsi que les principales matières premières régionales (minerais et bois). Aujourd'hui, dans la sérénité qui nous entoure, comment imaginer les éclats de voix de ces hommes qui taillèrent cette ligne dans les rochers de la falaise, les détonations des explosifs pour se frayer un difficile chemin, les claquements des pierres que l'on concassait pour constituer le ballast, le bruit métallique assourdissant des locomotives et des wagons qui roulaient sur des rails désormais disparus ? Que reste-t-il de ce travail extraordinaire et colossal? Un simple sentier pour randonneurs ? En méditant sur l'éphémère de cette œuvre titanesque, j'avoue avoir un peu honte de profiter ainsi de la sueur et du sang versé dans un but aussi puéril qu'une randonnée pédestre. Des hommes ont-ils tant soufferts pour le plaisir d'autres hommes ? Est-ce vraiment cela le dessein du progrès ?

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 4 : Florac (546 m)- Cassagnas (693 m)

 Sur le chemin, ouvrages d'art, modernes et anciens se côtoient.

Les ouvrages d'art, les tunnels, les ponts de pierre sont intacts comme au premier jour, les gares merveilleusement entretenues et restaurées ! Voilà, ce que ce doit faire le randonneur en pareille circonstance pour rendre justice à tous ces hommes : Etre respectueux et admiratif pour le formidable et impeccable travail de ses créateurs dont les ouvrages défieront le temps si nous restons attentifs!

Vers 15 heures, la chaleur aidant, nous improvisons un nouvel arrêt au bord de la Mimente. Cette fois, c'est dans l'eau vive et limpide mais très fraîche des gorges que je me jette pendant que Dany fait trempette. Un bain à la fois apaisant pour nos jambes et tonique pour notre organisme. Un café et quelques biscuits et nous voilà revigorés pour terminer cette étape !

Il est 16 heures quand nous entrons dans le camping de l'Espace Stevenson. L'endroit est calme et ne semble pas très fréquenté. Seuls quelques estivants sont occupés à une partie de pétanque. Nous croisons deux yourtes et savons déjà que l'une d'entre-elles nous servira de gîte, ce soir. Nous partons vers l'hôtel-restaurant, en fait, il s'agit de l'ancienne gare de Cassagnas qui a été transformée.

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A Cassagnas, la yourte de l'Espace Stevenson où nous dormirons.

Renseignements pris auprès de l'hôtelier, dans la yourte, nous pouvons choisir notre couchage et nous installer où nous voulons. En effet, nous serons huit car c'est le nombre de lits de camp dont disposent chacune d'entre-elles. A la terrasse, de nombreux vacanciers sont attablés à déguster quelques boissons fraîches et toute la population du camping semble réunie ici. Nous récupérons nos sacs qui jonchent parmi tant d'autres devant l'entrée du bar et partons rejoindre notre tente mongole. La première est déjà entièrement occupée mais la seconde semble vide. A l'intérieur, il règne une chaleur suffocante et nous réfléchissons pour savoir quel couchage sera le plus confortable et le plus commode. Dany préfère près de l'entrée à cause de la chaleur et moi plutôt vers le fond de la yourte car j'appréhende les va-et-vient qui risquent de se produire à proximité de la porte. Je tente en vain de la convaincre en lui disant qu'il fera certainement moins chaud cette nuit et qu'il est inutile de chercher d'ores et déjà un peu de fraîcheur. Rien n'y fait ! En désespoir de cause, les huit lits étant disposés de manière circulaire, j'opte pour le deuxième lit à gauche de l'entrée. Dany prend le premier. Au moment où je m'assois sur le lit de camp, j'entends un terrible craquement et je me retrouve le cul dans le trou formé par les lattes du sommier qui se sont brisées comme des allumettes. Je me relève et constate que six à sept lattes sont brisées en deux et ont cédées sous mes 95 kilos ! Je pars m'installer sur le deuxième lit de droite et malgré la prudence avec laquelle je me couche, là aussi, deux lattes cèdent à nouveau sous mon poids.

Je n'ose plus m'asseoir de peur de casser tous les lits, mais le troisième sera le bon.

Il y a quelques couvertures et oreillers mais pas de draps. Nous repartons en chercher, mais honteux d'avoir casser deux sommiers, nous nous gardons bien de mentionner ce " carnage ". Au bout d'une heure, nous voilà bien installés dans notre jolie yourte au plafond entièrement décorée. Les douches et les toilettes jouxtent notre tente, ce qui s'avérera bien pratique.

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Sur la terrasse ombragée de l'hôtel-restaurant de l'Espace Stevenson à Cassagnas.

Le village de Cassagnas se trouve encore à plusieurs kilomètres et avec notre mal aux jambes, il n'est pas question de partir le visiter. Nous optons pour une boisson fraîche sur la terrasse ombragée de l'hôtel-restaurant. Les nombreux randonneurs, estivants et vacanciers qui l'occupaient à notre arrivée se sont volatilisés on ne sait trop où, et nous apprécions ce moment de détente et de tranquillité.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 4 : Florac (546 m)- Cassagnas (693 m)

 Réunis sur cette photo prise dans la yourte de l'Espace Stevenson.

Le " groupe des profs " arrive et comme nous, chacun s'inquiète de l'abri qu'il va occuper ce soir. Josée, habituellement la femme la plus sympathique du groupe se met dans une colère noire quant elle apprend qu'elle va être dans l'obligation de partager la yourte avec sept autres personnes. Véritablement furieuse après l'organisatrice de son voyage, elle s'en prend à la " pauvre " serveuse du bar qui ne comprend pas très bien l'objet de ce courroux contre elle.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 4 : Florac (546 m)- Cassagnas (693 m)

 Dans la yourte, avec le " groupe des profs ", une promiscuité bien sympathique.

Peu à peu, encouragée pas ses collègues de voyage, Josée se calme et retrouve peu à peu sa sérénité. Les profs ne semblent pas trop contrariés d'apprendre qu'ils vont partager avec nous ce modeste chapiteau de toile. Nous les accompagnons dans leur installation, tout en leur conseillant de réclamer quelques lattes de sommier pour remplacer celles cassées.

Après une réconfortante douche, nous partons en groupe vers le restaurant de l'Espace Stevenson. C''est dans un climat amical et de franche bonne humeur que se termine cette journée de marche, d'abord au restaurant autour d'une succulente daube puis dans la yourte où chacun jure aux autres qu'il ne ronfle jamais ! Les sprays, les sirops " nuit tranquille ", rien n'y fera, tout le monde entendra " cette monocorde musique de chambre " qu'on appelle le ronflement. Mais je suppose que les Mongols ronflent aussi dans leur yourte !

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 4 : Florac (546 m)- Cassagnas (693 m)

 

En cliquant sur la carte, vous passez à l'étape suivante

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Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 3 : Le Pont de Montvert (875 m)- Florac (546 m)

Publié le par gibirando

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 3 : Le Pont de Montvert (875 m)- Florac (546 m)

 

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 3 : Le Pont de Montvert (875 m)- Florac (546 m)Mercredi 3 août 2005 : 3eme étape de 28 kms.

Le Pont de Montvert (875 m)- Florac (546 m)

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson. Stevenson arrive à Pont-de-Montvert : Il me serait difficile d'exprimer par quelles particularités Pont-de-Montvert se distingue du Monastier ou de Langogne, voire du Bleymard. Mais la différence existait et parlait éloquemment aux yeux. La localité, avec ses maisons, ses sentiers, son lit de rivière éblouissant porte un cachet méridional indéfinissable.

Une des premières choses rencontrées à Pont-de-Monvert, si je me souviens bien, fut un attelage tiré par un petit âne gris que menait un groupe d'adolescents. Un petit baudet au doux regard, lequel sous le poids de son harnachement, semblait peiner dans cette ruelle escarpée.

Etonnamment, en quittant le village ce mercredi 3 août, la dernière créature vivante que nous rencontrons, c'est aussi un petit âne, tranquille dans son enclos, indifférent aux brouhahas lointains de la cité et qui semble dormir debout. Il ouvre les yeux uniquement pour prendre les morceaux de sucre et de pain que nous lui tendons. En guise de remerciements, il vient vers nous, semble accepter nos caresses et fait mine de poser pour une photographie. Avec son enclos situé à même le GR.70, il doit être blasé et peut-être même fatigué de voir tous ces badauds lui tourner autour en permanence. Lorsque nous le quittons, il reprend instantanément sa position à l'ombre des frênes!

Pont-de-Montvert se trouve à la confluence de trois cours d'eau qui prennent leurs sources dans les montagnes environnantes. Le Tarn et le Rieumalet sur les contreforts méridionaux du Mont-Lozère et le Martinet sur le versant nord de la forêt domaniale de Bougès. En réalité, et comme son nom l'indique, la localité est surtout coupée en deux par le Tarn et reliée par un pont entre deux monts verts.

Ce mercredi 3 août, en quittant l'hôtel " Aux Sources du Tarn ", je remarque un étonnant contraste entre les rives Nord et Sud de la ville. Il n'est pas encore huit heures et pourtant, comme hier soir déjà, le côté Nord est vivant, bruyant, presque désagréable. Il y règne une activité remuante. Les rues sont embouteillées, les forains installent leurs tréteaux, les terrasses sont déjà bien garnies d'estivants prenant leurs petits déjeuners ou leurs cafés. Puis en traversant le célèbre pont Rouméjon avec sa tour carré de l'horloge (*), les bruits s'amenuisent et le silence, que nous aimons tant en randonnée, reprend peu à peu sa place. La berge sud, où redémarre le GR.70 est plus discrète.

(*) C'est à cet endroit que l'abbé du Chayla, un prêtre catholique cruel, périt sous les coups de sabre du prophète Esprit Séguier le 24 juillet 1702. Ainsi, commença la célèbre guerre dite des " Camisards ".

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 3 : Le Pont de Montvert (875 m)- Florac (546 m)

En quittant Pont-de-Monvert, à l'ombre des frênes, un petit âne docile.

Les pique-niques pour midi sont déjà dans nos sacs à dos, mais avant de quitter définitivement le village, nous voulons absolument goûter aux gâteaux cévenols de la Boulangerie du Pont. Pas de détour à faire, les fameux gâteaux maison à base de châtaignes nous attendent car la pâtisserie est sur le chemin !

Nous quittons l'enclos de notre " Modestine " et grimpons le sinueux mais agréable sentier qui s'élève vers la Cham de l'Hermet. Chaque coude du chemin, chaque point de vue est prétexte à une belle photo.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 3 : Le Pont de Montvert (875 m)- Florac (546 m)OAu pays des inextricables montagnes bleues - Etape 3 : Le Pont de Montvert (875 m)- Florac (546 m)

En montant vers la Cham de l'Hermet, belles vues aériennes sur Pont-de-Montvert

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 3 : Le Pont de Montvert (875 m)- Florac (546 m)

Splendide panorama sur Pont-de-Montvert.

La pente s'accentue, mais la vision que nous avons du panorama est si agréable que sans vraiment faire d'efforts et sans s'en rendre compte, le village s'éloigne. De ce balcon naturel, nous avons de Pont-de-Montvert une paisible vision aérienne. En regardant ces merveilleux paysages, ces superbes montagnes, j'ai du mal à imaginer que ce petit bourg recroquevillé au fond du vallon fut le détonateur et le théâtre d'atrocités devenues célèbres sous le nom de " Guerre des Camisards (*) ". De cette " Guerre des Cévennes ", Stevenson écrivit : "C'est dans ce labyrinthe indéchiffrable de collines qu'une guerre de bandits, une guerre de bêtes féroces fit rage pendant deux ans entre le Roi Soleil avec toutes ses troupes et ses maréchaux d'un côté, et quelques protestants montagnards de l'autre ".

(*) Louis XIV, par absolutisme royal et volonté d'unité politique et religieuse va supprimer la liberté de culte aux Protestants en révoquant en 1685 l'Edit de Nantes qu'avait signé Henri IV en 1598 et qui avait apporté la paix religieuse en France après les Guerres de Religion. Peu à peu, la loi prive les protestants de toute liberté religieuse mais aussi civile et professionnelle. Par la violence, la répression et la ruine, le roi obtient des abjurations de masse.

En Octobre 1685, l'Edit de Fontainebleau interdit le culte protestant et détaille les totalitaires sanctions d'un éventuel retour à l'ancienne doctrine.

Les persécutions se font plus tyranniques et plus violentes, les temples sont rasés, les pasteurs envoyés aux galères, les frontières sont fermées pour éviter l'hémorragie démographique que les châtiments suscitent, les enfants doivent obligatoirement être éduqués dans la religion catholique.

Mais la résistance s'organise parmi les protestants qui n'ont pas choisi l'exil dans les pays du "Refuge" (Angleterre, Suisse, Allemagne, Hollande, ...). Les Cévennes deviennent le théâtre de la Guerre des Camisards. De 1702 à 1704, elle oppose quelques 3.000 protestants, les Camisards, à environ 30.000 soldats du roi. Les principaux chefs (Esprit Séguier, Gédéon Laporte, Salomon Couderc, Jean Cavalier, Abraham Mazel ) sont tués ou arrêtés sans que fléchissent l'intolérance et la répression du roi.

Les survivants se réunissent "Au Désert", et continuent de célébrer le culte interdit dans des grottes et ou bien cachés dans des forêts. Ainsi, ces hommes, devenus des clandestins, au sein même de leur pays, par la force de leur croyance, feront fonctionner pendant plus d'un siècle, une " église de l'ombre ". Il faudra attendre 1787 et l'Edit de Tolérance pour que cesse les persécutions et la Révolution Française (1789) pour que soient proclamés la liberté de conscience et le libre exercice du culte.

Faut-il que ces quelques protestants aient été opprimés, persécutés puis " prophétisés " pour en arriver à cette riposte d'une sauvagerie extrême.

Il m'est très difficile de comprendre qu'on puisse s'entretuer pour une idéologie religieuse qui dicte le plus souvent d'aimer son prochain. Pourtant, j'admets avec raison que ces hommes défendaient avant tout une liberté : celle de croire dans la différence.

En la circonstance, ces " camisards " avaient appliqué avant l'heure l'idée du non-violent Gandhi qui disait : " entre la violence et la non-violence, je choisis la non-violence mais s'il ne reste le choix qu'entre la violence et la lâcheté, je préfère la violence ! "

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 3 : Le Pont de Montvert (875 m)- Florac (546 m)OAu pays des inextricables montagnes bleues - Etape 3 : Le Pont de Montvert (875 m)- Florac (546 m) 

 Dernière vue de Pont-de-Montvert et arrivée au Cham de l'Hermet.

Est-ce un dieu ou le fruit hasardeux d'un immense big-bang cosmique qui a mis toute cette belle nature devant nos yeux ? En toute simplicité, Dany et moi prenons un immense plaisir à en profiter loin de ces questions théologiques ou philosophiques.

Il est 8h30, mais il fait déjà très chaud, sur le vaste plateau de landes. Dany s'arrête pour ôter ses jambières. En préférant le short au pantalon, il est évident que dans sa tête, le physique a pris le pas sur le métaphysique!

Lorsque nous arrivons à la Cham de l'Hermet, large plateau granitique et broussailleux, Pont-de-Montvert finit par disparaître de notre regard, mais nous dominons complètement les vallées du Tarn et du Martinet. Au nord, un ciel gris anthracite recouvre, aujourd'hui encore, le Mont-Lozère. Ce sommet semble servir de frontière aux nuages car vers le sud, il y a certes quelques nuages blancs, mais dans un ciel d'azur prometteur. Ces cumulus courent sur la sombre et verte forêt domaniale de Bougès.

Aujourd'hui, il y a un fait rarissime dans cette journée sur le GR.70, nous sommes poursuivis par une véritable horde de randonneurs. C'est la première fois que nous en voyons autant sur une si faible superficie. Un homme et une femme suivis de près par un premier groupe suivi lui-même par un deuxième groupe puis quelques marcheurs isolés.

Il n'y a pas grand-chose sur le plateau, un maquis de genêts, divers chaos rocheux originaux, des parcs à bestiaux et de ci de là, quelques mas isolés.

Nous quittons le plateau, au lieu-dit Fiarouse, le sentier se rétrécie, longe de hautes fougères et entre dans un bois. Là, Dany s'arrête encore, ôte ses godillots au profit des sandales.

Tous nos poursuivants arrivent. Monsieur " Tête de cochon " passe devant nous le premier, sans sac à dos, affublé d'une chemise blanche, les mains dans les poches et sans formuler le " bonjour traditionnel " que tout randonneur digne de ce nom présente à des collègues de voyage. Madame suit avec le sac à dos ! Super sympa le gars ! Vient ensuite un premier groupe entraperçut hier peu après le Col Santel, Dany l'appellera le groupe " des Amis de la Nature ". Moi, je ne leur donne pas de noms, car qu'il s'agisse des femmes ou bien des hommes, je vais rapidement me lasser de les saluer courtoisement sans obtenir une franche réciprocité. Enfin, arrive le " groupe des profs " avec leurs individualités mais de loin les plus affables de tous.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 3 : Le Pont de Montvert (875 m)- Florac (546 m)

Dany sur l'agréable pré du domaine de Champ Long de Bougès.

Nous retrouvons le bitume sur quelques centaines de mètres, toujours la D.20 puis attaquons un long dénivelé au sein même de la forêt domaniale. Au bout d'un kilomètre d'une sévère montée, nous arrivons dans l'enceinte d'un vaste domaine lumineux. Est-ce la beauté et la douceur du lieu, mais tous les groupes s'arrêtent dans une parfaite harmonie, sauf Monsieur et Madame " Tête de cochon ". Nous ne les reverrons plus ! Il n'est que 10 h mais Dany prétexte une crampe d'estomac et sort déjà son panier repas. Sur l'agréable pré du Champ Long de Bougès, c'est ainsi que s'appelle ce domaine, on se prélasse sans vraiment regarder l'heure. De nombreux randonneurs continuent de passer sur le chemin. Un sandwich, une orange, un peu de farniente, la pause s'éternise. Dany joue à saute-mouton sur les balles de foin. Quand nous repartons, il n'y a plus personne et une fois de plus, nous fermons la marche.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 3 : Le Pont de Montvert (875 m)- Florac (546 m)OAu pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 3 : Le Pont de Montvert (875 m)- Florac (546 m)

 A Champ Long, Dany joue sur les bottes de pailles.

La pente s'accentue sur une large piste forestière parfois très caillouteuse. Avec une branche bien droite, je me confectionne un deuxième bâton de marche. Dany, qui peine également, en veut un aussi. Je trouve une branche juste un peu trop longue qui devrait faire l'affaire. D'un coup de talon bien asséné, je casse le morceau superflu, qui en rebondissant, vient m'entailler le genou. Je saigne abondamment et Dany se dépêche de sortir la trousse à pharmacie. La plaie n'est pas très profonde, un petit pansement et je repars clopin-clopant plus gêné que souffrant.

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 Stèle en hommage à Raymond Senn (montage personnel).

 Nous arrivons à une intersection où les GR.68, 70 et 72 se rejoignent. Je regarde le topo-guide : nous sommes à 1.292 m d'altitude au Col de la Planette, sur les chemins du " Tour du Mont-Lozère et du causse Méjean ".

Une stèle est érigée en hommage à Raymond Senn dont j'apprends sur le topo-guide qu'il fut président du Comité Départemental de Randonnée Pédestre. Il créa le GR.68 et entretint pendant plus de vingt ans tous les GR de la région.

C'est beaucoup grâce à des hommes comme lui que nous prenons plaisir à marcher sur ces chemins de grande randonnée et il me parait naturel de lui rendre hommage à figeant cet instant sur une photo souvenir.

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 Au Col des Trois Fayards, d'immenses cairns ont été érigés.

11h15, nous atteignons le Col des Trois Fayard où d'immenses cairns ont été érigés. Le temps est devenu maussade et il souffle un vent du Nord violent et froid. Dany semble déjà exténuée et je lui propose d'arrêter car depuis le départ, nous avons parcouru une dizaine de kilomètres, essentiellement en montées. Mais si j'en crois la documentation de La Pèlerine, il en reste au moins encore une quinzaine à parcourir pour atteindre Florac !

Nous partons nous réfugier dans le bois, en contrebas du col, parfaitement à l'abri des rafales du vent pour déjeuner. Bien requinqués, une demi-heure plus tard, nous repartons, quittons la forêt et arrivons rapidement sur une spacieuse crête herbeuse où prédominent les bruyères roses. Tout en marchant, nous prenons plaisir à contempler l'immense panorama qui se déploie devant nos yeux. Le versant méridional de la forêt domaniale est splendide. A nos pieds, les serres (crêtes) et les vallats (vallons) qui se succèdent, creusent de larges plaies verdoyantes jusqu'aux montagnes bleues dont les sommets s'évanouissent dans la brume laiteuse de l'horizon. Sur cette ligne de crête au doux dénivelé, nous grimpons jusqu'au Signal de Bougès, agréablement protégés du vent du nord par le bois d'Altefage.

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 Du Signal du Bougès, panorama à 180 ° sur les Cévennes.

Stevenson, qui en son temps, n'avait pas suivi ce chemin mais avait opté pour la route qui longe la vallée du Tarn jusqu'à Florac, avait décrit les Cévennes comme un " labyrinthe fait d'un enchevêtrement de montagnes bleues ". Il est étonnant qu'il n'ait pas gravi Le Bougès, lui qui voulait suivre le parcours de Napoléon Peyrat, l'auteur de son livre de chevet et qui écrivit ceci :

Quelle est cette montagne ? demandai-je à mon guide - Le Bougès, répondit-il, les Trois Hêtres (les Trois Fayards). A ce nom, je m'arrêtai, et je contemplai avec une religieuse émotion le sauvage berceau de l'insurrection camisarde. Ce mont célèbre que je venais interroger sur les combats et sur les douleurs de nos aïeux, semblait avoir voulu se présenter à mes regards dans toute la majesté de son passé, et revêtu des symboles de son histoire, d'un manteau d'orages, d'un voile funèbre et d'une couronne de gloire. " (Extrait des Pasteurs du Désert de Napoléon Peyrat)

A 1.421 m d'altitude, le Signal de Bougès est un mamelon rocheux qui offre un point de vue spectaculaire. De ce vaste mirador, la vision que nous avons du massif des Cévennes correspond parfaitement au tableau que Stevenson a dépeint dans son livre : un véritable dédale de montagnes bleues à perte de vue !

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 Au Signal de Bougès à 1.421 m d'altitude

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Le GR.70 entre le Col des Trois Fayards et le Signal du Bougès.

Depuis hier soir, pour avoir étudier le parcours et la carte IGN, je sais que le Signal de Bougès est le point culminant et la dernière ascension de notre journée. Cette borne suprême est d'ailleurs symbolisée par un monumental cairn derrière lequel un couple de randonneurs roucoule bien à l'abri du vent.

Une fois ce dôme passé, nous amorçons une longue pente abrupte avec sur la droite, toujours le bois d'Altefage, constitué à cet endroit essentiellement de petits chênes verts aux troncs tordus et rabattus par les vents.

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 Dans la descente du Signal de Bougès, au loin les Causses Méjean.

Collés les uns aux autres, ces chênes forment un immense sous-bois où viennent s'abriter les nombreux troupeaux de moutons qui fréquentent ces crêtes. Le sol est largement piétiné et recouvert d'une épaisse couche de déjections qui roulent sous nos chaussures. Sur la gauche, les contreforts du Signal sont, soient pelés, soient recouverts uniquement d'une courte garrigue. Par endroit, à la faveur d'une mer de bruyères fleuries, le maquis se teinte de pourpre sur d'immenses étendues. Cette belle pigmentation qui s'ajoute à tous les verts, bruns et ocres habituels de la montagne, transforme le paysage en un véritable récital de couleurs.

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Sentiers fleuris et paysages avant puis après le Col de Sapet.

Au loin devant nous, apparaissent les caractéristiques Causses Méjean avec leurs plateaux et leurs falaises abruptes telles d'invincibles murailles. Pour ne pas la décourager, je ne dis rien à Dany, déjà bien fatiguée, mais je sais que Florac est au pied de ces célèbres montagnes.

Vers 13 h 45, nous arrivons au Col de Sapet et rallions un fois de plus la D.20. Sur ce belvédère entre les vallées du Tarn et de la Mimente, les touristes sont nombreux. Ils sont attirés par le point de vue et deux menhirs mégalithiques (*) plantés dans le décor. Le premier est sur le GR.70 et le deuxième, de l'autre côté de la route, plus haut dans un champ de céréales.

Le premier étant sans cesse occupé et pris en photo par les nombreux estivants, j'envisage d'aller photographier le deuxième, d'autant que le GR.70 traverse la D.20 et semble s'y diriger. Un peu trop tard, je m'aperçois que le champ est clôturé et je suis contraint de faire l'impasse sur les photos.

Au Col de Sapet, la signalisation indique Florac à 8 Kms par le GR.70 et 6 Kms par le GR.68.

Le chemin forestier est plat et progresse au flanc de la montagne. Les paysages sont superbes en surplomb sur la Vallée du Tarn et plus loin sur le Mont-Lozère. Mais l'étape est longue, les jambes deviennent lourdes et la fatigue aidant, cette piste d'exploitation devient rapidement monotone. Heureusement, nous l'entrecoupons par des arrêts fréquents à regarder les panoramas puis vers 16 heures par une longue pause pour le cappuccino quotidien. Le " groupe des profs " que nous pensions devant nous, arrive. La conservation s'installe et porte, bien entendu, sur la splendeur de cette perspective plongeante sur la Vallée du Tarn.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 3 : Le Pont de Montvert (875 m)- Florac (546 m)OAu pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 3 : Le Pont de Montvert (875 m)- Florac (546 m)

Avant Florac, je m'essaie à des macros sur des " Tabacs d'Espagne " de la forêt de Ramponenche.

Au lieu-dit " La Chaumette ", les GR.68 et 70 se séparent. Les deux sentiers vont à Florac mais avec 2 Kms de moins pour le GR.68. Malgré ce supplément, nous n'hésitons pas une seconde et nous prenons l'option GR.70 Chemin de Stevenson.

(*) La Lozère compte environ 350 menhirs dont 154 se trouve sur le site mégalithique de la Cham de Bondons, au pied du Mont-Lozère près de Florac. En Europe, c'est la deuxième plus forte concentration de menhirs après celle de Carnac en Bretagne. A ces menhirs, il faut ajouter environ 400 dolmens disséminés sur tout le département. La Lozère possède un patrimoine archéologique exceptionnel !

Dans la longue descente vers Cocurès, pour passer le temps, je m'essaie sans trop de résultat à prendre des " macros " de splendides papillons qui volètent de fleurs en fleurs. Il est très difficile de les cadrer car le plus souvent, ils ne tiennent pas en place. Seuls, les " Tabacs d'Espagne ", magnifiques papillons aux ailes oranges tachetées et striés de noir se laissent approcher par mon appareil photo. Il me faudrait un peu plus de temps pour bien choisir mes plans, mais la route est encore longue jusqu'à Florac et il n'est pas possible de lambiner plus que nous le faisons déjà !

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 Nous retrouvons le Tarn à Cocurés puis près de Bédoues.

Au fur et à mesure que l'on se rapproche de la vallée, les paysages se transforment. Les hauts résineux disparaissent et les gros châtaigniers, rois des forêts cévenoles remplissent peu à peu le décor. Puis dans le descente, les bois touffus laissent peu à peu la place à quelques clairières puis à des vergers où subsistent quelques cabanons, certains sont en ruines, d'autres simplement abandonnés. Nous rattrapons le " groupe des profs " et poursuivons un bout de chemin ensemble. Enfin, le sentier finit par déboucher en bordure du Tarn dont le lit s'écoule paisiblement au milieu d'étroites gorges. Allongés sur le sable des grèves ou sur les roches, les estivants sont nombreux à se faire bronzer. Quelques téméraires se laissent aller à une baignade dans l'eau claire et assurément fraîche. En sueur comme nous les sommes, ce n'est pas l'envie qui nous manque d'en faire de même, mais les accès à la rivière sont difficiles sur cette berge. L'autre rive, du côté de Cocurès, a l'air plus accessible. Tant pis, aujourd'hui, nous garderons notre moiteur jusqu'à l'hôtel !

Avant Bédouès, par un vieux pont en pierres, nous franchissons le Tarn. Puis après quelques hésitations, nous traversons un camping puis le G.R. se faufile à travers des près et des vergers. Nous longeons maintenant l'autre rive du Tarn. Sur la berge opposée, on aperçoit la remarquable église collégiale en schiste brun de Bédouès fondée en 1363 par Urbain V, pape en Avignon. Puis au détour d'un méandre, c'est le splendide château d'Arigès qui apparaît dans son cadre de verdure.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 3 : Le Pont de Montvert (875 m)- Florac (546 m)0Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 3 : Le Pont de Montvert (875 m)- Florac (546 m)

 A l'approche de Florac, la collégiale de Bédoues puis le château d'Arigès.

Les habitations se font plus nombreuses et la densité de promeneurs et de randonneurs ne laisse planer aucun doute : nous ne sommes plus très loin de Florac !

Nous retrouvons le bitume et un vieux pont sur le Tarn qu'il nous faut traverser. Nous coupons avec peine un grand carrefour où règne une intense circulation. Nous sommes sur la N.106 et un panneau indicateur donne Florac à un kilomètre. Au carrefour, nous avons quitté le Tarn et désormais c'est son petit frère, le Tarnon, que nous longeons. En réalité, j'estime à plus du double le chemin que nous aurons parcouru pour rejoindre l'Archibald Hôtel plus communément appelé l'hôtel Central de la Poste.

Nous sommes sympatiquement reçus par l'hôtelier qui d'emblée nous montre où se trouve nos bagages. Mais, après une trentaine de kilomètres parcourus, la disparition d'un sac de voyage finit de nous scier les jambes. Est-ce la dernière bévue de Transbagages que le réceptionniste tente de joindre en vain ?

Au bout d'une demi-heure, la société Transbagages reste injoignable et notre inquiétude a progressé. Puis en désespoir de cause, le patron de l'hôtel nous dit : " Je vais appeler le Grand Hôtel de Parc, tant pis, je ne suis pas en bons termes avec eux, mais il est possible que le chauffeur de Transbagages ai commis une erreur et ai laissé le sac là-bas. Avant tout, il est indispensable de vérifier cela !

Avec quelques minutes qui nous paraissent interminables, nous retrouvons le sourire : le sac a bien été déposé chez eux par erreur !

Très prévenant, le réceptionniste de " l'Archibald " nous dit : Montez vous reposer dans votre chambre, je vais le chercher, j'en ai pour quelques minutes seulement ! Tranquillisée, Dany rejoint la chambre pendant que j'attends le sac à la réception.

Cette perte de temps, la contrariété engendrée par la disparition du sac, la longueur de l'étape parcourue et notre mal aux jambes, un souper, par ailleurs délicieux, mais qui s'éternise au-delà du raisonnable à cause d'un problème d'intendance, une qualité dans le service qui laisse à désirer. Tout semble se liguer contre nous et transforme une lassitude habituelle en un profond épuisement. Ce soir, tout nous incite à aller nous coucher plutôt que de partir visiter Florac. Nous ne sommes pas coutumiers de ce désir de répit, et en général, la curiosité l'emporte sur la fatigue. Ce soir, nous n'avons pas cette volonté quasi rituelle. Pourtant selon le " groupe des profs ", qui eux sont sortis, la cité de Florac by Night, animée, étincelante et colorée, méritait, parait-il, cet effort supplémentaire.

Qui sait, peut-être reviendrons-nous !

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 3 : Le Pont de Montvert (875 m)- Florac (546 m)

Les deux menhirs du Col du Sapet situés sur le GR.70 (*)

(Montage d'après des photos trouvées sur le Net)

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 3 : Le Pont de Montvert (875 m)- Florac (546 m)

En cliquant sur la carte, vous passez à l'étape suivante.

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Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

Publié le par gibirando

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

 

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).Mardi 2 août 2005 : 2eme étape de 18 kms.

Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson. Stevenson arrive au sommet du Pic de Finiels : "J'ai parlé à des gens qui, ou prétendaient ou croyaient avoir aperçu, du pic de Finiels, de blanches voiles appareillant vers Montpellier et Cette (Séte). Derrière s'étendait la région septentrionale des hauts-plateaux que ma route m'avait fait traverser, peuplés par une race triste et sans bois, sans beaucoup de noblesse dans les contours des monts, simplement célèbres dans le passé par de petits loups féroces."

De Bleymard, l'après-midi, après une petite sieste et comme il était encore tôt, nous décidâmes de faire quelques courses et d'aller visiter les principales curiosités. L'hôtel restaurant " La Remise " est situé sur la D.901 plutôt à l'extérieur du vieux village. Aussi, après quelques rapides emplettes dans un supermarché, une boutique artisanale et une épicerie " bio ", nous partîmes flâner dans les vieilles ruelles.

Au bout d'une heure, nous finissons par constater qu'une bonne partie de cette courte promenade se déroule sur une portion du GR.70 que nous devrons emprunter demain.

Après cette balade, c'est sous quelques gouttes de pluie que nous regagnons l'hôtel. Lecture, rédaction de cartes postales, préparation de l'étape de demain sont au menu de cette fin d'après-midi bruineuse. La soirée se termine par un excellent repas du terroir avec un sublime croustillant forestier, un excellent sauté de veau et des fromages du pays.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).OAu pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

Au départ du Bleymard devant l'hôtel La Remise et sur le pont du Lot.

Mardi 2 août. Depuis l'orage d'hier soir, le ciel est resté gris mais pas vraiment menaçant.

Après un petit déjeuner aussi copieux que celui de Chasseradés, mais avec en sus quelques confitures maison, nous quittons l'hôtel, traversons la D.901 et démarrons la journée par un petit pont qui enjambe le Lot. Malgré les quelques kilomètres qui le séparent de sa source et que nous avons parcourus avec lui, il n'a guère grossi ; un mètre de large tout au plus.

Nous retrouvons les ruelles, cette splendide bâtisse superbement restaurée faisant office de mairie et la très belle église avec son clocher carré curieusement dissocié de la nef, déjà aperçus hier après-midi.

Par un agréable sentier qui monte à travers des près et des vergers, on grimpe en douceur une colline tout en contournant le village que l'on aperçoit enfoui au fond du vallon. Là, descendant le GR., nous rencontrons un petit homme tout gibbeux, mais encore très alerte pour son age avancé avec lequel nous entamons la conversation. Très sympathique, il nous explique qu'il vit isolé dans la montagne et qu'il parcourt huit kilomètres pour aller faire ses courses au Bleymard. Huit à l'aller et huit au retour, il parcourt ses seize kilomètres avec un baluchon et un gros sac. Au retour, ces besaces chargées de provisions lui permettent de tenir de nombreux jours. L'hiver quand le chemin est impraticable à cause de la neige, il vit reclus dans sa ferme et isolé du monde pendant plusieurs semaines. Fataliste, il prend patience, gère ses réserves alimentaires et attend des jours meilleurs !

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

En quittant Le Bleymard, une sympathique rencontre.

Comme l'écrit si bien Paulo Coelho dans le Pèlerin de Compostelle: " l'extraordinaire se trouve sur le chemin des gens ordinaires ". Je ne peux m'empêcher de penser à cette citation, quand nous quittons ce petit bonhomme, à la fois simple, mais extraordinaire de candeur, de ténacité et de courage. Nous repartons encore plus guillerets et encore plus forts qu'à l'accoutumé, un peu comme si ce vieil ermite nous avait insufflé de son dynamisme. Avec 18 kilomètres à parcourir dont un très long dénivelé qui s'annonce jusqu'au Finiels, Dieu que nous allons en avoir besoin aujourd'hui!

Au lieu-dit " La Chaumette ", nous retrouvons le plat jusqu'au Col Santel. Ici, à l'altitude de 1.195 mètres, commence l'interminable montée qui doit nous mener jusqu'au Monts de Lozère et à son sommet majeur à 1.699 mètres, le Pic de Finiels. Une marche au beau milieu du Parc National des Cévennes.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).OAu pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

Vue sur Le Bleymard et interminable montée à partir du Col Santel.

Juste avant d'arriver à la Station du Mont-Lozère, à l'orée du chemin, les aboiements de nombreux chiens nous attirent vers un enclos grillagé. Il s'agit d'un élevage de chiens nordiques que nous observons avec difficulté, car dissimulés des regards indiscrets par d'abondants branchages.

La vision de ces chiens ressemblant à des loups et en laissant derrière nous, non pas le Gévaudan dont les limites correspondent à la Lozère actuelle, mais la Margeride, lieu où la Bête dite du " Gévaudan " avait principalement sévi, je ne pouvais m'empêcher de penser à cette histoire vraie, devenue légendaire malgré elle.

Avant et pendant son périple, Stevenson s'intéresse à l'histoire des régions qu'il traverse et bien entendu, il se documente sur la Bête du Gévaudan. Ce monstre, Stevenson l'appelle " le Bonaparte des loups ". Il a lui-même une peur maladive des chiens qu'il redoute par dessus tout lors de son voyage avec Modestine.

Moi aussi, je connais comme Stevenson, l'histoire " classique " de la Bête du Gévaudan. : Cette histoire qui s'est déroulée pendant trois longues années de juin 1764 à juin 1767 a fait des centaines de victimes, mais essentiellement des proies très vulnérables. Souvent, il s'agissait de femmes seules, des bergères par exemple, ou bien d'enfants et dans tous les cas observés, il n'y a jamais eu aucun homme de plus de seize ans.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

Représentation de la célèbre histoire de " La bête du Gévaudan " (*).

On organise de nombreuses battues, même le roi Louis XV s'y intéresse, promet une récompense à celui qui tuera " la Bête ", envoie son lieutenant de chasse Antoine de Beauterne, des dragons et de nombreux louvetiers pour capturer ou abattre l'animal. A plusieurs reprises et après avoir tué des centaines de loups dans toute la région et parfois bien au delà, on a souvent cru que les massacres étaient terminés. Mais les années passaient et les assassinats continuaient. Souvent, les victimes étaient trouvées décapitées. Ce fut le 19 juin 1967, lors d'une battue regroupant plus de 300 rabatteurs que Jean Chastel tua d'un coup de fusil ce monstre sanguinaire qui était devenu pour tous les habitants de la région " l'horrible Bête du Gévaudan ". Le pays redevint tranquille à partir de ce jour là.

Mais malgré la connaissance que j'avais de cette histoire, c'était surtout la thèse de Gérard Ménatory (*) que je venais de lire hier soir dans les " notes et variantes " du " Journal de route en Cévennes " de Robert Louis Stevenson " qui me surprenait et m'intriguait. J'avais envie d'en savoir plus !

Pour le célèbre naturaliste un ou plusieurs loups ne pouvaient pas être les auteurs de tels massacres. Un loup n'attaque jamais seul et encore plus rarement un humain. Au contraire, devant l'homme, il aurait plutôt tendance à fuir. Il ne décapite jamais ses proies. Or tous les témoignages des survivants évoquaient " Il est plus grand qu'un loup, avec une tête énorme, une raie noire qui lui court sur le dos, et une queue étrangement longue et touffue ". Ce n'était pas la description d'un loup. En sus, et selon d'autres observations, un seul animal n'aurait pas pu parcourir les distances observées entre chacun des crimes.

(*) Gérard Ménatory :naturaliste, grand spécialiste du loup, il crée en 1985 le Parc du Gévaudan à Sainte-Lucie en Lozère. Il passa une grande partie de sa vie à tenter de réhabiliter le loup dans l'inconscient populaire.

L'hypothèse de ce grand spécialiste du loup, très avisé sur cette histoire dont il avait étudié les archives, était la suivante : Antoine Chastel qui était une sombre brute et qui vivait seul avec une meute de gros chiens dans le Mont Mouchet avait été valet de ménagerie. Il était le fils de Jean Chastel dit le " Masque ", meneur de loups (sorcier), puis devenu libérateur de la région en tuant " la Bête ". Les Chastel, par leurs expériences, auraient été parfaitement capables de dresser " de gros mâtins " ou d'autres animaux, telle une hyène d'Afrique ou un lévrier afghan qu'ils possédaient parait-il, pour attaquer des êtres sans défense. Cette thèse expliquerait l'arrêt des crimes perpétrés par les molosses d'Antoine, dès lors que son père Jean était devenu un héros en tuant " la Bête ". Cette bête d'ailleurs n'était pas vraiment un loup. Selon la description de l'époque que je reprends textuellement, car Jean Chastel avait fait empailler son trophée, il s'agissait d'un " énorme " mâtin " (chien dogue mâtiné d'autre chose, probablement de lévrier) aussi grand qu'un taureau d'un an avec de longs poils hérissés, une grosse tête, le poitrail large et blanc maculé de taches roussâtres, une crinière noire sur le dos allant de la tête à la naissance de la queue qu'elle avait fort longue et recourbée et qui battait ses flancs ". Mais la dépouille fût si mal empaillée qu'on fût contraint de l'enterrer quelques jours plus tard. Si cette version, impossible à prouver aujourd'hui, s'avérait exacte, elle ferait d'Antoine Chastel et des autres Chastel peut-être, les plus odieux meurtriers en série de tous les temps. Le père, Jean Chastel, aurait gardé ensuite le secret de ces tueries pour ne pas nuire à ses fils qui quittèrent la région et dont plus personne n'entendit jamais parler. Jean Chastel était tellement haï de tous les villageois, que peu de temps après sa mort, sa maison fût brûlée et rasée dans un signe de purification.

Aujourd'hui, une stèle commémorant sa mémoire a singulièrement été dressée dans la petite commune de La Besseyre Saint-Mary où il vécut. Est-ce une réhabilitation ou une simple évocation destinée aux touristes ?

Pour tenter d'élucider l'énigme de la " Bête du Gévaudan ", d'innombrables autres théories ont été mises en avant, ravivées il y a quelque temps par le film " Le Pacte des Loups ". Mais en raison même de l'ancienneté de l'histoire, aucune preuve formelle ne viendra jamais étayer une version plus qu'une autre.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).OAu pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

Dany à la Station du Mont-Lozère

En traversant les ténébreuses forêts de la Margeride, du côté de Pradelles ou de Saint-Flour du Mercoire, les randonneurs solitaires du " Stevenson " garderont encore longtemps de bonnes raisons de marcher avec la peur au ventre! Mais gardons tout de même à l'esprit ce proverbe : " l'homme est un loup pour l'homme !".

Il est 9h30 et en arrivant à la station du Mont-Lozère, ce n'est pas la peur qui nous obsède. Dany et moi ne pensons qu'à une chose : " boire un bon café ", un expresso de préférence dont nous sommes amateurs et que nous languissons depuis notre départ de la maison. Le " Chalet " qui nous accueille, c'est aussi l'occasion pour faire une pause après les quatre cent mètres de dénivelé déjà accomplis et les deux cent quatre vingt qui restent jusqu'au sommet du Finiels.

Une demi-heure plus tard, nous quittons le bitume de la station et par une large piste de ski, nous repartons vers le sommet. Le " groupe des profs " avec lequel nous marchions depuis le Col Santel a disparu, aussi nous flânons sans retenue et prenons, tout en montant, photos sur photos.

Tout est motif à faire une photo : une vue de la station, une superbe chapelle triangulaire en pierres granitiques, construite par les scouts en 1967 selon le topo-guide, notre première montjoie rencontrée (*), ce sentier bordé de merveilleuses landes de bruyères violacées laminées par les vents.

Et puis et surtout, d'ouest en est, et dessinant l'horizon vers le nord, cet exceptionnel décor aux multiples facettes : quelques minuscules villages blancs, quelques champs garnis d'or, de verts vallons et des cimes bleutées, d'épaisses et noires forêts, des massifs de landes mauves ou rougeâtres et de bruns maquis plus ou moins boisés. Sur cet accueillant belvédère naturel seul le ciel n'est pas au rendez-vous des couleurs. Un plafond bas et grisâtre plombe le Mont-Lozère, la température a nettement fraîchi, un vent d'ouest en est souffle modérément mais fait galoper les nuages. Heureusement, il ne pleut pas et nous continuons à marcher sans préoccupation.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).OAu pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

Première montjoie rencontrée sur une sente bordée de bruyères

(*) Montjoies : hautes pierres de granit dressées, servant de balises par temps de brume ou de neige. Certaines, gravées d'une croix de Malte délimitent l'ancienne propriété des chevaliers de cet Ordre.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

A la Station du Mont-Lozère, superbe chapelle triangulaire en pierres granitiques, construite par les scouts en 1967.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

Panorama à 180° tel que nous pouvions le voir en montant le Mont-Lozère.

Onze heures trente, après avoir suivi ces hautes bornes granitiques, certainement très utiles quant il neige, nous pensons avoir atteint le sommet. Mais il n'en est rien, nous sommes seulement au pied d'une crête dénudée et ne voyons encore rien du sud. Le vent a redoublé d'intensité et souffle en hurlant dans nos oreilles gelées. Surpris comme l'avait été Stevenson en arrivant ici, les nombreux randonneurs semblent étonnés de ce frimas soudain. En short et tee-shirt, ils déambulent sous cette froidure polaire qui semble les disperser en tous sens. Certains partent vers l'ouest, d'autres franchissent la crête et basculent vers le sud, un groupe s'éloigne vers l'est. Même les centaines de moutons que nous apercevions du bas de la piste et qui se détachaient sur la croupe herbeuse et le ciel se sont évaporés. Je me faisais pourtant un plaisir de prendre des photos de ces immenses troupeaux dont les silhouettes, du bas de la piste de ski, ressemblaient à s'y méprendre, à une gigantesque fourmilière en activité. Autour de nous et en quelques minutes, c'est devenu le désert et il est temps d'examiner le topo-guide !

Dany enfile son poncho, se jette dans une ornière de la draille. Blottie, bien à l'abri des rafales, elle déballe son casse-croûte et se met à manger !

-Que fais-tu ?

-Je mange ! Je suis bien ici !

-Je vois, mais il est encore tôt !

-Je sais, mais j'ai un " coup de pompe " et la " dalle " !

-Bon, je crois que tu as raison, il est temps d'arrêter car il y a encore cette butte qui part vers l'ouest à monter avant d'arriver au Finiels !

-S'il ne pleut pas, on ne pourra pas trouver mieux pour déjeuner !

-Regarde les nuages partent vers l'est. Par contre, du côté du sud où nous allons, le ciel est beaucoup moins noir !

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).OAu pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

En montant vers le Pic de Finiels, nous suivons les montjoies.

Effectivement, nous ne pouvions pas être mieux qu'au creux de cette fondrière, car dès qu'on se lève, le repas terminé, les rafales de vent fouettent violemment nos visages. Il ne doit pas faire plus de cinq ou six degrés, et plus nous montons, plus la nature semble se déchaîner. Nous marchons vers l'ouest comme indiqué sur le topo, mais où se trouve le sentier sur ce mamelon rocailleux ? Plus de montjoies pour nous guider et seulement quelques cairns trop parsemés pour être visibles sur ce terrain pierreux!

Je continue de marcher vers de gros monticules de pierres pendant que Dany part en direction de quelques randonneurs frigorifiés qui en shorts et débardeurs sont en total décalage vestimentaire sur cette butte froide et pelée. Ainsi habillés, espéraient-ils trouver une plage paradisiaque au sommet du Mont-Lozère ?

En partant vers le nord et en me perdant dans la garrigue, je comprends vite que le Gr.70 ne peut pas être par là. D'ailleurs, Dany, que je n'ai pas quitté des yeux, m'appelle et semble avoir retrouvé le chemin.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).

Dany dans la montée vers le pic de Finiels.

Je la rejoins sur la sente qui se faufile dans un paysage quasi lunaire où une herbe rase aurait poussée. Arrivés au sommet, la température doit être proche de zéro et si je puis dire, c'est un grand bol de " Cévennes Up " très rafraîchissant que nous prenons en " pleine tronche ".

Les bourrasques balayent le sommet avec une telle violence qu'elles nous poussent à continuer vers le sud.

D'ailleurs, les seuls paravents formés de chaos rocheux naturels et d'abris pastoraux en pierres granitiques sont déjà occupés par des groupes de randonneurs gelés attendant une accalmie.

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Si le temps était maussade au départ de la station, il est devenu épouvantable au sommet du Finiels !

Sans perdre de vue le GR, nous prenons le parti de descendre vers un bosquet de petits pins. De cet endroit et comme l'écrivait Stevenson : " une perspective s'ouvrait dans l'étendue brumeuse du ciel et un pays d'inextricables montagnes bleues s'étendaient à mes pieds ".

Comme l'avait si bien décrit le grand écrivain, nous avions le sentiment d'avoir passer une frontière, de descendre dans une autre région, de basculer du nord au sud. Le ciel, bien qu'encore gris, semblait plus clément et de temps à autre, un rayon de soleil, en perçant cette voûte maussade semblait vouloir nous dire " Oui, allez-y, marchez vers la Midi, je vous rejoins ! ".

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La sente se faufile dans un paysage quasi lunaire où une herbe rase aurait poussée.

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"une perspective s'ouvrait dans l'étendue brumeuse du ciel et un pays d'inextricables montagnes bleues s'étendaient à mes pieds"

En descendant dans la splendide forêt du " Travers de l'Homme ", sur un sentier fait d'éboulis, nous croisons des cueilleuses de myrtilles et des excursionnistes grimpant vers le Finiels. Même si le sol continue par endroit à être ras et tapissé de bruyères, en descendant, nous retrouvons peu à peu des chemins fleuris identiques à ceux du Goulet. Au bord du chemin, les inules jaunes et les hauts épilobes roses restent les fleurs les plus visibles, mais pour qui veut faire un herbier sauvage et coloré, il n'y a que l'embarras du choix.

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En descendant du Finiels, cueilleuses de myrtilles et pourpres bruyères.

En descendant dans cette magnifique nature vers le village de Pont-de-Monvert, haut-lieu de la célèbre " guerre des Camisards ", j'ai du mal à imaginer qu'au sein de ces superbes montagnes et comme l'écrivit Stevenson : " une guerre de bandits, une guerre de bêtes féroces " ai pu faire rage pendant plusieurs années. Mais, il est vrai que ma conception des engagements et des combats religieux est certainement étriquée et que j'ai une fâcheuse tendance à croire que tout ce qui est beau, est bon et paisible !

Après une dégringolade rapide du versant sud du Mont-Lozère, il est 13h 30 lorsque nous atteignons par un large chemin d'exploitation le petit village de Finiels. Nous le traversons rapidement car rien ne retient vraiment l'attention hors mis ces insolites tombes protestantes qui fleurissent dans de nombreux jardins. Par respect pour les vivants, nous n'osons pas les observer avec insistance et par respect pour les morts, nous n'oserons pas les prendre en photo.

Après Finiels, la sente se faufile dans un décor plutôt sec fait de genêts chétifs et de gros amoncellements de blocs granitiques. Puis, nous descendons dans un vallon, coupons un ru, le Rieubellet et croisons les ruines de quelques vieilles fermes ou bergeries.

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Le chemin fleuri se faufile dans la forêt du Travers de l'Homme

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Quelques photos au Travers de l'Homme puis à l'approche du village de Finiels.

 

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Arrivée au village de Finiels et étrange charrue sur le parcours

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Perché sur un des nombreux blocs granitiques et au bord du Rieumalet.

A l'approche du ruisseau de Rieumalet, nous retrouvons un peu de verdure grâce à quelques près et à une hêtraie qui escorte la rivière. A 14 h 30, nous atteignons le ruisseau. Le coin est si agréable que sans hésiter, nous jugeons qu'il est temps de faire une pause café. Est-ce un peu de fatigue après les seize kilomètres déjà accomplis ? Toujours est-il que la pause café se transforme vite en un deuxième repas avec les restes de pain et de jambon, puis du fromage et une pomme. Le " groupe des profs " que nous pensions devant nous, depuis la station, passe sur le chemin. Très sympa, Josée, professeur de français, se propose de nous prendre en photo. Pas question de refuser, nous sommes si rarement ensemble sur la pellicule !

Puis après avoir longé le plaisant vallon du Rieumalet et la moins agréable et dangereuse D.20, il est 15h 20 quand nous entrons dans l'attrayante cité de Pont-de-Montvert.

Il y règne une effervescence que nous n'avons jamais rencontrée nulle part ailleurs sur le Stevenson, même pas au Puy ni à Langogne. Les randonneurs et les touristes sont nombreux devant l'Ecomusée dont le GR.70 traverse symboliquement l'édifice.

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Pause-café au bord du Rieumalet.

Est-ce déjà le midi ? Mais, les rues sont prises d'assaut par les estivants ! A la recherche de l'hôtel " Les Sources du Tarn ", Dany et moi, convenons de nous séparer à l'entrée du village. Après quelques errements, on se retrouve un peu plus bas devant le temple protestant. Dix minutes plus tard, nous entrons dans l'hôtel, grand chalet de quatre étages jouxtant le Tarn. Par chance, nous sommes au quatrième avec une jolie chambre et un balcon donnant sur la rivière.

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Nous traversons à gué le Rieumalet et panorama de notre chambre d'hôtel

De ce balcon, le restreint mais joli panorama que nous entrevoyons, nous pousse sans tarder à une visite plus approfondie de la cité camisarde.

Après deux nouvelles heures de marche, à arpenter les ruelles, à visiter l'église et le temple, à déambuler dans les commerces et les jardins puis à grimper sur les hauteurs, c'est avec plaisir mais sur les rotules que nous retrouvons l'hôtel. Mais nous n'avons plus guère le temps de nous reposer car le souper déjà nous appelle. Seule entorse dans notre séjour et une fois n'est pas coutume, nous commencerons cet excellent dîner par un réconfortant apéritif.

Malgré les lumières de la ville et les bistrots bondés, nos bâillements répétés, nos cernes sous les yeux et nos mollets endoloris ont vite fait de nous dire qu'il est temps d'aller dormir. Demain sera un autre jour ! Pour notre plus grand bonheur, un autre jour de randonnée !

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Pont-de-Montvert, avec le célèbre pont sur le Tarn, la tour de l'horloge, les jardins fleuris et l'hôtel Les Sources du Tarn sur la dernière photo.

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En cliquant sur la carte, vous passez à l'étape suivante.

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Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)

Publié le par gibirando

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)Lundi 1er août 2005 : 1ere étape de 14 kms.

 

Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson. Stevenson arrive au sommet de la montagne du Goulet : "Il me semblait qu'une fois franchi le contrefort que j'escaladais, j'allais descendre dans le paradis terrestre. Et je ne fus point déçu, puisque j'étais désormais entraîné à la pluie, à l'ouragan, à la désolation de l'endroit. Ici s'achevait la première partie de mon voyage. Et c'était comme une harmonieuse introduction à l'autre et bien plus belle encore". 

Mais il y eut un autre aspect agréable de notre séjour à l'hôtel des Sources. C'était cette ambiance feutrée malgré les allées et venues des touristes, des convives et des randonneurs en tout genre. L'hôtel était tranquille et presque silencieux comme si chacun prenait conscience de l'importance qu'il y avait à conserver à l'intérieur cette quiétude que l'on trouvait sans peine dans la campagne environnante.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)OAu pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)

A l'idée d'une nouvelle aventure, Dany à l'hôtel des Sources est radieuse avant le départ - Dany à l'entrée de Chasseradès, le départ est lancé.

Après une nuit profitable, il est sept heures quand nous rejoignons la véranda pour le petit déjeuner. Nous nous sommes levés tôt car nous avons hâte de découvrir de " nouveaux paysages en couleurs " et cela nous donne des " fourmis dans les jambes ". Pourtant, nous ne sommes pas vraiment pressés, car avec ses quatorze kilomètres, cette première étape n'a rien d'exceptionnelle même s'il y a la Montagne du Goulet à franchir. Le ciel est d'un bleu cristallin à peine parsemé par endroit de longues stries nuageuses blanchâtres. Nous allons avoir un temps superbe et ça nous mets du baume au cœur de démarrer sous le soleil. C'est avec un bel appétit que nous engloutissons les tartines beurrées, les croissants, les divers biscuits, les jus de fruits, les yaourts et les fruits de saison qui composent ce copieux petit déjeuner. Assis près de nous, le chien du patron " n'en perd pas une miette ! "

Dès le départ, je peste car mon appareil photo numérique ne fonctionne toujours pas. Pourtant j'ai changé les piles après les avoir chargées toute la nuit. Heureusement, j'ai prévu un stock suffisant et je finis par trouver quatre accus qui devraient être satisfaisants pour la journée.

Jusqu'à Mirandol, nous connaissons ce tronçon déjà réalisé l'an dernier lors d'une promenade. Nous prenons la direction du village de Chasseradès que nous atteignons rapidement. Par le petit pont de pierre, nous entrons dans le village que nous traversons par d'étroites et ancestrales venelles. Nous voilà, maintenant sur le large chemin ombragé partant vers Mirandol et qui finit sa course sur le parvis de l'admirable et imposante église Saint-Blaise.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)OAu pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)

A la sortie de Chasseradès, sur ce chemin antique qui descend vers Mirandol.

Quel bonheur ! Quelle satisfaction de marcher dans le silence de ce matin d'été ! Hors mis quelques vaches qui broutent paisiblement dans les prés adjacents, nous paraissons seuls au monde sur ce chemin antique qui descend en direction de Mirandol. Vieille croix de pierre, stèle en hommage aux bâtisseurs morts en construisant le viaduc de Mirandol, ce chemin a été, tour à tour, emprunté depuis l'antiquité par les croisés et les pèlerins, les bergers et les muletiers, les cheminots et les chemineaux, et depuis Stevenson, par des randonneurs contemplatifs.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)

Croix séculaire à la sortie de Chasseradès

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)

Dany observe la montagne du Goulet que nous devons gravir.

Du plateau, le regard porte sur la Montagne du Goulet avec ses formes douces et arrondies. En dessous, on devine le ravin du Chassezac, puis on aperçoit la voie ferrée et ses tunnels anti-congères. Enfin Mirandol apparaît avec son admirable viaduc dont l'allure galbée me rappelle la queue d'un immense dragon. Brusquement, le sentier plonge vers le village, longe le gîte d'étape où nos amies Martine et Henriette avaient logé l'an dernier, passe sous l'impressionnant viaduc où coule le Chassezac puis entre dans le village.

Aussi soudainement qu'il est descendu, le GR se met à gravir une étroite ruelle où règne une intense agitation. Plusieurs maçons restaurent de vieilles demeures, des paysans s'agitent autour de quelques vaches, des chiens aboient à notre passage. Malgré la rude montée, nous pressons le pas pour rejoindre les prairies et quitter au plus vite cette bruyante civilisation, tout en jetant derrière nous, un dernier regard au viaduc, superbe ouvrage d'art couronnant le village.

Un chemin caillouteux ceint de vieilles pierres grimpe dans les pâtures. A notre grand étonnement, un vieil homme accompagné d'un chien, un agriculteur certainement, le descend en courant, se jouant avec aisance des cailloux qui jaillissent du sol. A notre hauteur, il ralentit sa course, nous sourit et dans un patois mâchouillé, lance à notre attention un " FA PA TO CHO " complètement incompréhensible pour moi.

A ma grande surprise, Dany lui répond sans hésitation :

- Bonjour, non ça va bien comme çà !

- Eh, tu es doué pour les langues régionales, je n'ai rien compris !

- Il a dit : " Il fait pas trop chaud ? ".

- Ah, bon !

L'homme, d'aspect octogénaire, accélère à nouveau, poursuit son chemin aussi vite que son chien. A tout moment, je m'attends à le voir tomber mais il court avec une dextérité étonnante, puis disparaît dans le virage suivant.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)OAu pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)

Dany avant puis après le hameau de Mirandol.

Sur le plateau, le sentier suit maintenant la voie ferrée parallèlement à la Montagne du Goulet jusqu'au village de l'Estampe. En lisant, le topo-guide, j'apprends que la ligne fut ouverte vingt quatre ans après la construction du viaduc de Mirandol et qu'initialement, elle devait passer sous la Montagne du Goulet par un tunnel de 2124 mètres de long, la protégeant ainsi de l'enneigement. Ce projet qui avait coûté trois millions de francs de travaux déjà réalisés fût abandonné. Comme quoi, le gaspillage de l'argent du contribuable ne date pas d'aujourd'hui !

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)

Le train sur la ligne La Bastide-Mende emprunté hier, le Gr.70 suit la voie ferrée jusquau village de l'Estampe.

A l'Estampe, le GR surplombe le village et retrouve le bitume de la D.120 pendant quelques centaines de mètres. Nous sommes au pied de la montagne du Goulet dont les couleurs estivales s'étalent comme sur la palette d'un peintre. Les verts pomme plus ou moins intenses des près et des feuillus tranchent avec les émeraudes des résineux, les épilobes d'un rose éblouissant et les bruyères d'un rose violacé s'emparent des contreforts défrichés. Après quelques champs de blé parés d'or, le chemin continue par une piste à travers la Forêt Domaniale.

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A l'Estampe, le GR.70 surplombe le village

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)

Après quelques champs de blés parés d'or, le chemin continue dans la forêt.

Nous pénétrons le sous-bois avec ses senteurs de résine et de terreau humide. Après quelques zigzags permettant d'éviter un rude dénivelé, nous quittons ce sentier forestier et retrouvons la D.120 que nous empruntons jusqu'au col situé à 1.413 m. Il est 10 heures.

Ici même, et nous comprenons mieux pourquoi, Stevenson écrivit dans son Journal de route en Cévennes : " Il me sembla qu'une fois cette crête franchie, je descendrais dans un éden de vergers roses et printaniers, de paisibles ruisseaux et d'ailes de moulins à vent qui tourneraient dans un ciel rouge d'éternel couchant ".

Pour nous, ce col, se fut d'abord un jardin d'éden de fleurs multicolores puis sur l'agréable chemin qui descendait jusqu'aux ruines du hameau de Serreméjan, le paradis des fruits rouges. Les délicieuses myrtilles, framboises, mûres et autres fraises des bois venaient sans cesse coller le bout de nos doigts rapidement empourprés, rougir nos lèvres et parfumer notre gosier. Au point que n'avancions plus et que nous fûmes rejoints par un groupe de randonneurs. C''était notre première rencontre avec ce groupe que nous appellerons pertinemment, mais sans trop savoir pourquoi, " le groupe des profs !". Trois femmes et trois hommes ! Au cours de nos nombreuses pérégrinations, nous n'avons jamais rencontré un groupe de personnes qui avait l'air, à la fois, aussi hétérogène et aussi soudé.

Non, nous n'étions pas seuls sur le Stevenson, et encore moins au monde! Mais qu'importe, nous étions heureux d'être là, de profiter de cette nature généreuse, de marcher dans un cadre enchanteur et c'était bien cela que nous étions venus chercher.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)OAu pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)

Dans la forêt du Goulet puis au sommet dans un jardin d'Eden multicolore.

Avant Serreméjan, sur la piste forestière, quelques trouées dans cette épaisse végétation laissent entrevoir le Mont Lozère que nous devrons franchir dès demain.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)

La forêt domaniale du Goulet : un paradis de fruits rouges.

Nous arrivons à Serreméjan, hameau en ruines avec ses grandes bâtisses délabrées. Les toitures sont effondrées, les murs si épais, qu'on aurait pu penser inébranlables, gisent sur le sol et forment des amas de pierres colossaux. Mais avec les vestiges qui restent encore dressés, on imagine aisément qu'une laborieuse activité ait pu exister dans cette cité fantôme.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)

Du Goulet, panorama sur les Monts Lozère.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)

Le hameau abandonné de Serreméjan (*)

Montage réalisé à partir d'une photo tirée d'un très beau site sur le Chemin de Stevenson : http://voyagesautourdumonde.fr/randonnee-sur-le-chemin-de-stevenson-2002/

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)

Sur le Stevenson, en direction du village Le Bleymard.

Après nous être restaurés avec les énormes sandwichs de notre panier repas, nous continuons de grimper vers une crête en compagnie d'un randonneur solitaire. Nous atteignons le sommet constitué d'un large chemin, la Draille des Mulets (*), que nous traversons. Le GR descend en direction de la source du Lot. On imagine mal que ce petit ruisseau que nous suivons maintenant, pratiquement asséché par endroits et que nous allons traverser à gué un peu plus bas, puisse devenir le grand affluent que l'on connaît.

(*)Les Drailles sont des sentiers qui parcourent les crêtes des Cévennes. Elles ont été les premières voies de communication à travers le pays.

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Près de la Source du Lot et au petit hameau des Alpiers.

Peu à peu, nous quittons la dense et sombre forêt pour des bois de feuillus plus clairs et quelques lumineux champs céréaliers bordés de genêts. Il est 13 heures 30 quand le petit hameau des Alpiers apparaît à notre regard au détour de la route goudronnée que nous venons de rallier.

Quelques maisons très anciennes aux toitures de lauzes, certaines avec de magnifiques colombages ralentissent notre marche. Malgré tout, le hameau est rapidement traversé. Seule, à la sortie du village, une étrange croix de pierre soutient intensément notre attention et mérite une photo. Sur cette croix, sculpté en relief, un homme avec des bras et des mains démesurées. Un Christ stylisé, sans doute, qui semble vouloir embrasser ceux qui le regardent.

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Une étrange croix de pierre à la sortie du hameau Les Alpiers.

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)

Arrivée au village du Bleymard.

Le GR.70 est désormais devenu un large sentier que nous quittons rapidement par la gauche pour une sente escarpée et ravinée. Les premières maisons du Bleymard apparaissent, puis le village tout entier blotti au fond d'une vallée entourée de collines de tous côtés. Stevenson avait décrit son arrivée ainsi : " Devant moi s'ouvrit une vallée peu profonde et, à l'arrière, la chaîne des Monts de la Lozère, partiellement boisés, aux flancs assez accidentés dans l'ensemble toutefois d'une configuration sèche et triste ".

Pour nous, l'arrivée n'est pas triste, bien au contraire. Campings, commerces et estivants créent une agitation discordante et contrastée avec la paisible et silencieuse marche de six heures que nous venons d'accomplir.

Par la D.901, nous entrons dans le village et trouvons rapidement l'hôtel " La Remise ", refuge accueillant de cette première et splendide journée.

Une jolie chambre mansardée ! Toute l'après-midi devant nous ! Que c'est bon les vacances !

Au pays des inextricables montagnes bleues - Etape 1 : Chasseradès (1.050 m) - Le Bleymard (1.069 m)

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