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Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Etape 2 : Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).
Par gibirando dans TCS2- Le Chemin de Stevenson - Au pays des inextricables montagnes bleues (2eme partie) le 8 Juillet 2018 à 12:51Mardi 2 août 2005 : 2eme étape de 18 kms.
Le Bleymard (1.069 m)-Le Pont de Montvert (875m).
Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson. Stevenson arrive au sommet du Pic de Finiels : "J'ai parlé à des gens qui, ou prétendaient ou croyaient avoir aperçu, du pic de Finiels, de blanches voiles appareillant vers Montpellier et Cette (Séte). Derrière s'étendait la région septentrionale des hauts-plateaux que ma route m'avait fait traverser, peuplés par une race triste et sans bois, sans beaucoup de noblesse dans les contours des monts, simplement célèbres dans le passé par de petits loups féroces."
De Bleymard, l'après-midi, après une petite sieste et comme il était encore tôt, nous décidâmes de faire quelques courses et d'aller visiter les principales curiosités. L'hôtel restaurant " La Remise " est situé sur la D.901 plutôt à l'extérieur du vieux village. Aussi, après quelques rapides emplettes dans un supermarché, une boutique artisanale et une épicerie " bio ", nous partîmes flâner dans les vieilles ruelles.
Au bout d'une heure, nous finissons par constater qu'une bonne partie de cette courte promenade se déroule sur une portion du GR.70 que nous devrons emprunter demain.
Après cette balade, c'est sous quelques gouttes de pluie que nous regagnons l'hôtel. Lecture, rédaction de cartes postales, préparation de l'étape de demain sont au menu de cette fin d'après-midi bruineuse. La soirée se termine par un excellent repas du terroir avec un sublime croustillant forestier, un excellent sauté de veau et des fromages du pays.
Au départ du Bleymard devant l'hôtel La Remise et sur le pont du Lot.
Mardi 2 août. Depuis l'orage d'hier soir, le ciel est resté gris mais pas vraiment menaçant.
Après un petit déjeuner aussi copieux que celui de Chasseradés, mais avec en sus quelques confitures maison, nous quittons l'hôtel, traversons la D.901 et démarrons la journée par un petit pont qui enjambe le Lot. Malgré les quelques kilomètres qui le séparent de sa source et que nous avons parcourus avec lui, il n'a guère grossi ; un mètre de large tout au plus.
Nous retrouvons les ruelles, cette splendide bâtisse superbement restaurée faisant office de mairie et la très belle église avec son clocher carré curieusement dissocié de la nef, déjà aperçus hier après-midi.
Par un agréable sentier qui monte à travers des près et des vergers, on grimpe en douceur une colline tout en contournant le village que l'on aperçoit enfoui au fond du vallon. Là, descendant le GR., nous rencontrons un petit homme tout gibbeux, mais encore très alerte pour son age avancé avec lequel nous entamons la conversation. Très sympathique, il nous explique qu'il vit isolé dans la montagne et qu'il parcourt huit kilomètres pour aller faire ses courses au Bleymard. Huit à l'aller et huit au retour, il parcourt ses seize kilomètres avec un baluchon et un gros sac. Au retour, ces besaces chargées de provisions lui permettent de tenir de nombreux jours. L'hiver quand le chemin est impraticable à cause de la neige, il vit reclus dans sa ferme et isolé du monde pendant plusieurs semaines. Fataliste, il prend patience, gère ses réserves alimentaires et attend des jours meilleurs !
En quittant Le Bleymard, une sympathique rencontre.
Comme l'écrit si bien Paulo Coelho dans le Pèlerin de Compostelle: " l'extraordinaire se trouve sur le chemin des gens ordinaires ". Je ne peux m'empêcher de penser à cette citation, quand nous quittons ce petit bonhomme, à la fois simple, mais extraordinaire de candeur, de ténacité et de courage. Nous repartons encore plus guillerets et encore plus forts qu'à l'accoutumé, un peu comme si ce vieil ermite nous avait insufflé de son dynamisme. Avec 18 kilomètres à parcourir dont un très long dénivelé qui s'annonce jusqu'au Finiels, Dieu que nous allons en avoir besoin aujourd'hui!
Au lieu-dit " La Chaumette ", nous retrouvons le plat jusqu'au Col Santel. Ici, à l'altitude de 1.195 mètres, commence l'interminable montée qui doit nous mener jusqu'au Monts de Lozère et à son sommet majeur à 1.699 mètres, le Pic de Finiels. Une marche au beau milieu du Parc National des Cévennes.
Vue sur Le Bleymard et interminable montée à partir du Col Santel.
Juste avant d'arriver à la Station du Mont-Lozère, à l'orée du chemin, les aboiements de nombreux chiens nous attirent vers un enclos grillagé. Il s'agit d'un élevage de chiens nordiques que nous observons avec difficulté, car dissimulés des regards indiscrets par d'abondants branchages.
La vision de ces chiens ressemblant à des loups et en laissant derrière nous, non pas le Gévaudan dont les limites correspondent à la Lozère actuelle, mais la Margeride, lieu où la Bête dite du " Gévaudan " avait principalement sévi, je ne pouvais m'empêcher de penser à cette histoire vraie, devenue légendaire malgré elle.
Avant et pendant son périple, Stevenson s'intéresse à l'histoire des régions qu'il traverse et bien entendu, il se documente sur la Bête du Gévaudan. Ce monstre, Stevenson l'appelle " le Bonaparte des loups ". Il a lui-même une peur maladive des chiens qu'il redoute par dessus tout lors de son voyage avec Modestine.
Moi aussi, je connais comme Stevenson, l'histoire " classique " de la Bête du Gévaudan. : Cette histoire qui s'est déroulée pendant trois longues années de juin 1764 à juin 1767 a fait des centaines de victimes, mais essentiellement des proies très vulnérables. Souvent, il s'agissait de femmes seules, des bergères par exemple, ou bien d'enfants et dans tous les cas observés, il n'y a jamais eu aucun homme de plus de seize ans.
Représentation de la célèbre histoire de " La bête du Gévaudan " (*).
On organise de nombreuses battues, même le roi Louis XV s'y intéresse, promet une récompense à celui qui tuera " la Bête ", envoie son lieutenant de chasse Antoine de Beauterne, des dragons et de nombreux louvetiers pour capturer ou abattre l'animal. A plusieurs reprises et après avoir tué des centaines de loups dans toute la région et parfois bien au delà, on a souvent cru que les massacres étaient terminés. Mais les années passaient et les assassinats continuaient. Souvent, les victimes étaient trouvées décapitées. Ce fut le 19 juin 1967, lors d'une battue regroupant plus de 300 rabatteurs que Jean Chastel tua d'un coup de fusil ce monstre sanguinaire qui était devenu pour tous les habitants de la région " l'horrible Bête du Gévaudan ". Le pays redevint tranquille à partir de ce jour là.
Mais malgré la connaissance que j'avais de cette histoire, c'était surtout la thèse de Gérard Ménatory (*) que je venais de lire hier soir dans les " notes et variantes " du " Journal de route en Cévennes " de Robert Louis Stevenson " qui me surprenait et m'intriguait. J'avais envie d'en savoir plus !
Pour le célèbre naturaliste un ou plusieurs loups ne pouvaient pas être les auteurs de tels massacres. Un loup n'attaque jamais seul et encore plus rarement un humain. Au contraire, devant l'homme, il aurait plutôt tendance à fuir. Il ne décapite jamais ses proies. Or tous les témoignages des survivants évoquaient " Il est plus grand qu'un loup, avec une tête énorme, une raie noire qui lui court sur le dos, et une queue étrangement longue et touffue ". Ce n'était pas la description d'un loup. En sus, et selon d'autres observations, un seul animal n'aurait pas pu parcourir les distances observées entre chacun des crimes.
(*) Gérard Ménatory :naturaliste, grand spécialiste du loup, il crée en 1985 le Parc du Gévaudan à Sainte-Lucie en Lozère. Il passa une grande partie de sa vie à tenter de réhabiliter le loup dans l'inconscient populaire.
L'hypothèse de ce grand spécialiste du loup, très avisé sur cette histoire dont il avait étudié les archives, était la suivante : Antoine Chastel qui était une sombre brute et qui vivait seul avec une meute de gros chiens dans le Mont Mouchet avait été valet de ménagerie. Il était le fils de Jean Chastel dit le " Masque ", meneur de loups (sorcier), puis devenu libérateur de la région en tuant " la Bête ". Les Chastel, par leurs expériences, auraient été parfaitement capables de dresser " de gros mâtins " ou d'autres animaux, telle une hyène d'Afrique ou un lévrier afghan qu'ils possédaient parait-il, pour attaquer des êtres sans défense. Cette thèse expliquerait l'arrêt des crimes perpétrés par les molosses d'Antoine, dès lors que son père Jean était devenu un héros en tuant " la Bête ". Cette bête d'ailleurs n'était pas vraiment un loup. Selon la description de l'époque que je reprends textuellement, car Jean Chastel avait fait empailler son trophée, il s'agissait d'un " énorme " mâtin " (chien dogue mâtiné d'autre chose, probablement de lévrier) aussi grand qu'un taureau d'un an avec de longs poils hérissés, une grosse tête, le poitrail large et blanc maculé de taches roussâtres, une crinière noire sur le dos allant de la tête à la naissance de la queue qu'elle avait fort longue et recourbée et qui battait ses flancs ". Mais la dépouille fût si mal empaillée qu'on fût contraint de l'enterrer quelques jours plus tard. Si cette version, impossible à prouver aujourd'hui, s'avérait exacte, elle ferait d'Antoine Chastel et des autres Chastel peut-être, les plus odieux meurtriers en série de tous les temps. Le père, Jean Chastel, aurait gardé ensuite le secret de ces tueries pour ne pas nuire à ses fils qui quittèrent la région et dont plus personne n'entendit jamais parler. Jean Chastel était tellement haï de tous les villageois, que peu de temps après sa mort, sa maison fût brûlée et rasée dans un signe de purification.
Aujourd'hui, une stèle commémorant sa mémoire a singulièrement été dressée dans la petite commune de La Besseyre Saint-Mary où il vécut. Est-ce une réhabilitation ou une simple évocation destinée aux touristes ?
Pour tenter d'élucider l'énigme de la " Bête du Gévaudan ", d'innombrables autres théories ont été mises en avant, ravivées il y a quelque temps par le film " Le Pacte des Loups ". Mais en raison même de l'ancienneté de l'histoire, aucune preuve formelle ne viendra jamais étayer une version plus qu'une autre.
Dany à la Station du Mont-Lozère
En traversant les ténébreuses forêts de la Margeride, du côté de Pradelles ou de Saint-Flour du Mercoire, les randonneurs solitaires du " Stevenson " garderont encore longtemps de bonnes raisons de marcher avec la peur au ventre! Mais gardons tout de même à l'esprit ce proverbe : " l'homme est un loup pour l'homme !".
Il est 9h30 et en arrivant à la station du Mont-Lozère, ce n'est pas la peur qui nous obsède. Dany et moi ne pensons qu'à une chose : " boire un bon café ", un expresso de préférence dont nous sommes amateurs et que nous languissons depuis notre départ de la maison. Le " Chalet " qui nous accueille, c'est aussi l'occasion pour faire une pause après les quatre cent mètres de dénivelé déjà accomplis et les deux cent quatre vingt qui restent jusqu'au sommet du Finiels.
Une demi-heure plus tard, nous quittons le bitume de la station et par une large piste de ski, nous repartons vers le sommet. Le " groupe des profs " avec lequel nous marchions depuis le Col Santel a disparu, aussi nous flânons sans retenue et prenons, tout en montant, photos sur photos.
Tout est motif à faire une photo : une vue de la station, une superbe chapelle triangulaire en pierres granitiques, construite par les scouts en 1967 selon le topo-guide, notre première montjoie rencontrée (*), ce sentier bordé de merveilleuses landes de bruyères violacées laminées par les vents.
Et puis et surtout, d'ouest en est, et dessinant l'horizon vers le nord, cet exceptionnel décor aux multiples facettes : quelques minuscules villages blancs, quelques champs garnis d'or, de verts vallons et des cimes bleutées, d'épaisses et noires forêts, des massifs de landes mauves ou rougeâtres et de bruns maquis plus ou moins boisés. Sur cet accueillant belvédère naturel seul le ciel n'est pas au rendez-vous des couleurs. Un plafond bas et grisâtre plombe le Mont-Lozère, la température a nettement fraîchi, un vent d'ouest en est souffle modérément mais fait galoper les nuages. Heureusement, il ne pleut pas et nous continuons à marcher sans préoccupation.
Première montjoie rencontrée sur une sente bordée de bruyères
(*) Montjoies : hautes pierres de granit dressées, servant de balises par temps de brume ou de neige. Certaines, gravées d'une croix de Malte délimitent l'ancienne propriété des chevaliers de cet Ordre.
A la Station du Mont-Lozère, superbe chapelle triangulaire en pierres granitiques, construite par les scouts en 1967.
Panorama à 180° tel que nous pouvions le voir en montant le Mont-Lozère.
Onze heures trente, après avoir suivi ces hautes bornes granitiques, certainement très utiles quant il neige, nous pensons avoir atteint le sommet. Mais il n'en est rien, nous sommes seulement au pied d'une crête dénudée et ne voyons encore rien du sud. Le vent a redoublé d'intensité et souffle en hurlant dans nos oreilles gelées. Surpris comme l'avait été Stevenson en arrivant ici, les nombreux randonneurs semblent étonnés de ce frimas soudain. En short et tee-shirt, ils déambulent sous cette froidure polaire qui semble les disperser en tous sens. Certains partent vers l'ouest, d'autres franchissent la crête et basculent vers le sud, un groupe s'éloigne vers l'est. Même les centaines de moutons que nous apercevions du bas de la piste et qui se détachaient sur la croupe herbeuse et le ciel se sont évaporés. Je me faisais pourtant un plaisir de prendre des photos de ces immenses troupeaux dont les silhouettes, du bas de la piste de ski, ressemblaient à s'y méprendre, à une gigantesque fourmilière en activité. Autour de nous et en quelques minutes, c'est devenu le désert et il est temps d'examiner le topo-guide !
Dany enfile son poncho, se jette dans une ornière de la draille. Blottie, bien à l'abri des rafales, elle déballe son casse-croûte et se met à manger !
-Que fais-tu ?
-Je mange ! Je suis bien ici !
-Je vois, mais il est encore tôt !
-Je sais, mais j'ai un " coup de pompe " et la " dalle " !
-Bon, je crois que tu as raison, il est temps d'arrêter car il y a encore cette butte qui part vers l'ouest à monter avant d'arriver au Finiels !
-S'il ne pleut pas, on ne pourra pas trouver mieux pour déjeuner !
-Regarde les nuages partent vers l'est. Par contre, du côté du sud où nous allons, le ciel est beaucoup moins noir !
En montant vers le Pic de Finiels, nous suivons les montjoies.
Effectivement, nous ne pouvions pas être mieux qu'au creux de cette fondrière, car dès qu'on se lève, le repas terminé, les rafales de vent fouettent violemment nos visages. Il ne doit pas faire plus de cinq ou six degrés, et plus nous montons, plus la nature semble se déchaîner. Nous marchons vers l'ouest comme indiqué sur le topo, mais où se trouve le sentier sur ce mamelon rocailleux ? Plus de montjoies pour nous guider et seulement quelques cairns trop parsemés pour être visibles sur ce terrain pierreux!
Je continue de marcher vers de gros monticules de pierres pendant que Dany part en direction de quelques randonneurs frigorifiés qui en shorts et débardeurs sont en total décalage vestimentaire sur cette butte froide et pelée. Ainsi habillés, espéraient-ils trouver une plage paradisiaque au sommet du Mont-Lozère ?
En partant vers le nord et en me perdant dans la garrigue, je comprends vite que le Gr.70 ne peut pas être par là. D'ailleurs, Dany, que je n'ai pas quitté des yeux, m'appelle et semble avoir retrouvé le chemin.
Dany dans la montée vers le pic de Finiels.
Je la rejoins sur la sente qui se faufile dans un paysage quasi lunaire où une herbe rase aurait poussée. Arrivés au sommet, la température doit être proche de zéro et si je puis dire, c'est un grand bol de " Cévennes Up " très rafraîchissant que nous prenons en " pleine tronche ".
Les bourrasques balayent le sommet avec une telle violence qu'elles nous poussent à continuer vers le sud.
D'ailleurs, les seuls paravents formés de chaos rocheux naturels et d'abris pastoraux en pierres granitiques sont déjà occupés par des groupes de randonneurs gelés attendant une accalmie.
Si le temps était maussade au départ de la station, il est devenu épouvantable au sommet du Finiels !
Sans perdre de vue le GR, nous prenons le parti de descendre vers un bosquet de petits pins. De cet endroit et comme l'écrivait Stevenson : " une perspective s'ouvrait dans l'étendue brumeuse du ciel et un pays d'inextricables montagnes bleues s'étendaient à mes pieds ".
Comme l'avait si bien décrit le grand écrivain, nous avions le sentiment d'avoir passer une frontière, de descendre dans une autre région, de basculer du nord au sud. Le ciel, bien qu'encore gris, semblait plus clément et de temps à autre, un rayon de soleil, en perçant cette voûte maussade semblait vouloir nous dire " Oui, allez-y, marchez vers la Midi, je vous rejoins ! ".
La sente se faufile dans un paysage quasi lunaire où une herbe rase aurait poussée.
"une perspective s'ouvrait dans l'étendue brumeuse du ciel et un pays d'inextricables montagnes bleues s'étendaient à mes pieds"
En descendant dans la splendide forêt du " Travers de l'Homme ", sur un sentier fait d'éboulis, nous croisons des cueilleuses de myrtilles et des excursionnistes grimpant vers le Finiels. Même si le sol continue par endroit à être ras et tapissé de bruyères, en descendant, nous retrouvons peu à peu des chemins fleuris identiques à ceux du Goulet. Au bord du chemin, les inules jaunes et les hauts épilobes roses restent les fleurs les plus visibles, mais pour qui veut faire un herbier sauvage et coloré, il n'y a que l'embarras du choix.
En descendant du Finiels, cueilleuses de myrtilles et pourpres bruyères.
En descendant dans cette magnifique nature vers le village de Pont-de-Monvert, haut-lieu de la célèbre " guerre des Camisards ", j'ai du mal à imaginer qu'au sein de ces superbes montagnes et comme l'écrivit Stevenson : " une guerre de bandits, une guerre de bêtes féroces " ai pu faire rage pendant plusieurs années. Mais, il est vrai que ma conception des engagements et des combats religieux est certainement étriquée et que j'ai une fâcheuse tendance à croire que tout ce qui est beau, est bon et paisible !
Après une dégringolade rapide du versant sud du Mont-Lozère, il est 13h 30 lorsque nous atteignons par un large chemin d'exploitation le petit village de Finiels. Nous le traversons rapidement car rien ne retient vraiment l'attention hors mis ces insolites tombes protestantes qui fleurissent dans de nombreux jardins. Par respect pour les vivants, nous n'osons pas les observer avec insistance et par respect pour les morts, nous n'oserons pas les prendre en photo.
Après Finiels, la sente se faufile dans un décor plutôt sec fait de genêts chétifs et de gros amoncellements de blocs granitiques. Puis, nous descendons dans un vallon, coupons un ru, le Rieubellet et croisons les ruines de quelques vieilles fermes ou bergeries.
Le chemin fleuri se faufile dans la forêt du Travers de l'Homme
Quelques photos au Travers de l'Homme puis à l'approche du village de Finiels.
Arrivée au village de Finiels et étrange charrue sur le parcours
Perché sur un des nombreux blocs granitiques et au bord du Rieumalet.
A l'approche du ruisseau de Rieumalet, nous retrouvons un peu de verdure grâce à quelques près et à une hêtraie qui escorte la rivière. A 14 h 30, nous atteignons le ruisseau. Le coin est si agréable que sans hésiter, nous jugeons qu'il est temps de faire une pause café. Est-ce un peu de fatigue après les seize kilomètres déjà accomplis ? Toujours est-il que la pause café se transforme vite en un deuxième repas avec les restes de pain et de jambon, puis du fromage et une pomme. Le " groupe des profs " que nous pensions devant nous, depuis la station, passe sur le chemin. Très sympa, Josée, professeur de français, se propose de nous prendre en photo. Pas question de refuser, nous sommes si rarement ensemble sur la pellicule !
Puis après avoir longé le plaisant vallon du Rieumalet et la moins agréable et dangereuse D.20, il est 15h 20 quand nous entrons dans l'attrayante cité de Pont-de-Montvert.
Il y règne une effervescence que nous n'avons jamais rencontrée nulle part ailleurs sur le Stevenson, même pas au Puy ni à Langogne. Les randonneurs et les touristes sont nombreux devant l'Ecomusée dont le GR.70 traverse symboliquement l'édifice.
Pause-café au bord du Rieumalet.
Est-ce déjà le midi ? Mais, les rues sont prises d'assaut par les estivants ! A la recherche de l'hôtel " Les Sources du Tarn ", Dany et moi, convenons de nous séparer à l'entrée du village. Après quelques errements, on se retrouve un peu plus bas devant le temple protestant. Dix minutes plus tard, nous entrons dans l'hôtel, grand chalet de quatre étages jouxtant le Tarn. Par chance, nous sommes au quatrième avec une jolie chambre et un balcon donnant sur la rivière.
Nous traversons à gué le Rieumalet et panorama de notre chambre d'hôtel
De ce balcon, le restreint mais joli panorama que nous entrevoyons, nous pousse sans tarder à une visite plus approfondie de la cité camisarde.
Après deux nouvelles heures de marche, à arpenter les ruelles, à visiter l'église et le temple, à déambuler dans les commerces et les jardins puis à grimper sur les hauteurs, c'est avec plaisir mais sur les rotules que nous retrouvons l'hôtel. Mais nous n'avons plus guère le temps de nous reposer car le souper déjà nous appelle. Seule entorse dans notre séjour et une fois n'est pas coutume, nous commencerons cet excellent dîner par un réconfortant apéritif.
Malgré les lumières de la ville et les bistrots bondés, nos bâillements répétés, nos cernes sous les yeux et nos mollets endoloris ont vite fait de nous dire qu'il est temps d'aller dormir. Demain sera un autre jour ! Pour notre plus grand bonheur, un autre jour de randonnée !
Pont-de-Montvert, avec le célèbre pont sur le Tarn, la tour de l'horloge, les jardins fleuris et l'hôtel Les Sources du Tarn sur la dernière photo.
En cliquant sur la carte, vous passez à l'étape suivante.
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