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Des puys pour deux fous - Etape 3- La Cassière - Le Puy Baladou

Publié le par gibirando

Des puys pour deux fous - Etape 3- La Cassière - Le Puy Baladou

3eme étape : La Cassière-Le Puy Baladou

La beauté : Ce qui embellit le désert, c’est qu’il cache un puits quelque part. (Saint-Exupéry-Le petit prince)

Mercredi 31 juillet 2002

Dès le réveil, je me dirige vers la fenêtre pour regarder le ciel. Il ne fait vraiment pas beau, cette persistante pluie fine continue de tomber et ce n’est pas très réjouissant avec la longue étape qui s’annonce. Mais nous n’avons pas le choix et devons avancer car demain soir, il faut être de retour à La Bourboule. Cette nuit passée dans un bon lit nous a requinqué. Après une vivifiante douche et un abondant petit déjeuner, nous voilà d’attaque pour repartir. Nous réglons l’addition et sortons de l’hôtel sous un crachin que ne mouille pratiquement pas.

Nous reprenons le chemin fait la veille et traversons l’intersection sur la N.89. J’ai eu peu d’appréhension car nous quittons ici le GR.30, pour suivre un long PR (circuit de promenade régional) qui doit nous mener sur le GR.4. Le topo-guide ne nous sert plus à rien et je n’ai qu’un plan grossier de ce nouvel itinéraire. Heureusement, depuis notre départ, les balisages qui jalonnent les chemins sont parfaitement indiqués. Je compte beaucoup sur cette signalisation pour nous diriger.

Des puys pour deux fous - Etape 3- La Cassière - Le Puy Baladou

Après La Cassière, des chemins fleuris et le très boisé Puy de Charmont

Il fait frais et continue de pleuvoir, mais heureusement l’essentiel de notre marche s’effectue en sous-bois.

La chance nous sourit car à la sortie de cette longue forêt, tout à coup, le temps s’éclaircit. Un bon soleil fait son apparition et nous sommes obligés d’arrêter pour ôter les polaires et les ponchos dont nous sommes affublés.

Le P.R. franchit la D.21, continue en face, évite quelques villages puis slalome dans la continuité de la chaîne des puys traversée la veille. A hauteur du très boisé Puy de Charmont, nous retrouvons avec soulagement le sentier qui est commun au GR.4 et au GR.441.

Un bon chemin sableux ou fait de scories rouges trace sa route en montant à milieu de petits puys (Puy de Boursoux, de Combegrasse et de la Rodde). Vers midi, nous arrivons à la Garandie où le GR évite par la droite le village et descend par un large chemin qui coupe le D.5.

A cette bifurcation, nous stoppons pour la pause déjeuner. Nous finissons le pain et le reste de la charcuterie achetée la veille, et améliorons le repas de quelques fruits secs en guise de dessert. Les provisions s’amenuisent et il est temps de se ravitailler. 

Des puys pour deux fous - Etape 3- La Cassière - Le Puy Baladou

Pause déjeuner au village de La Garandie

Des puys pour deux fous - Etape 3- La Cassière - Le Puy Baladou

Paysages traversés près du village de La Garandie

Après ce frugal déjeuner, le chemin très vallonné poursuit sa route au milieu de paysages à vocation agricole. Dès notre arrivée à Saulzet-le-Froid, nous faisons quelques emplettes à l’épicerie et à la boulangerie de ce reposant village. Dany profite d’un marchand ambulant pour acheter quelques fruits et un melon bien mûr que nous engloutissons avant de ressortir du village. 

Des puys pour deux fous - Etape 3- La Cassière - Le Puy Baladou

En direction du village de Saulzet-le-Froid

Des puys pour deux fous - Etape 3- La Cassière - Le Puy Baladou

Dany se ravitaille à un marchand ambulant à Saulzet

Le sentier grimpe maintenant vers Pessade. Le temps se gâte et de gros nuages noirs passent au dessus de nous et se dirigent vers le Puy de Dôme que l’on aperçoit au loin. Nous nous abritons rapidement dans un champ derrière une haute haie constituée de grands peupliers. Un vent violent s’est levé et nous attendons d’un moment à l’autre que l’orage s’abatte sur nous. Nous envisageons même d’installer notre campement ici mais nous sommes vite découragés par l’arrivée intempestive d’une femme et de trois enfants, qui accompagné d’un âne, se jettent littéralement et sans gêne sur nous pour s’abriter du mauvais temps.

Heureusement, cette bourrasque se calme aussi vite qu’elle est venue et c’est avec soulagement que nous reprenons notre marche. Quelques minutes plus tard, nous atteignons Pessade, village constituant le croisement de plusieurs GR. Dany semble très fatiguée et envisage même de dormir dans un refuge.

Elle en est vite dissuadée en apprenant qu’une trentaine de randonneurs sont attendus ce soir et que les chambres sont communes.

Des puys pour deux fous - Etape 3- La Cassière - Le Puy Baladou

Départ de Saulzet-le-Froid après le ravitaillement et direction Pessade

Il est seulement 16h30, nous nous reposons un peu et reprenons des forces en mangeant quelques fruits achetés à Saulzet-le-Froid.

Des puys pour deux fous - Etape 3- La Cassière - Le Puy Baladou

Près d’un refuge à Pessade

Des puys pour deux fous - Etape 3- La Cassière - Le Puy Baladou

Dany prend un peu de repos au village de Pessade

Nous quittons le GR.441 et poursuivons notre route au milieu d’estives par le GR.4 dont le dénivelé s'intensifie. Après six ou sept heures de marche, il est temps de nous poser, mais l’inclinaison est telle qu’aucun terrain n’est propice à une installation. Vers 18h, nous touchons au but à proximité du sommet du Puy Baladou.

A quelques mètres du sentier, mais à l’abri des regards, au beau milieu des résineux, nous trouvons un emplacement dans un pré bien plat très approprié à un campement. Une herbe drue et bien haute fera office de parfait matelas. D’ailleurs, en regardant de plus près, nous constatons qu’un bivouac a déjà été dressé ici, il y a très longtemps. Il y a quelques pierres élevées autour d’un vieux feu de camp où subsistent encore quelques boites de conserves complètement rouillées.

Des puys pour deux fous - Etape 3- La Cassière - Le Puy Baladou

Après Pessade, pour Dany très fatiguée, la montée est exténuante

Très rapidement, nous dressons la tente car de gros cumulo-nimbus filent au dessous de nos têtes. Exténuée, Dany ne pense plus qu’à dormir. Aussi, s’affère-t-elle déjà près du réchaud pour préparer le souper. Après cet expéditif repas, elle rejoint notre tube de toile et blottie dans son duvet, très rapidement elle s’endort. Je profite des dernières lueurs du jour pour lire et prendre quelques photos des alentours. Le vent a cessé. Au dessus de nos têtes, un épervier volette "sur place" épiant certainement un petit animal en guise de dernier souper avant la nuit. Au loin, le Puy de Dôme émerge au milieu des nuages noirs qui s’amoncellent.

Des puys pour deux fous - Etape 3- La Cassière - Le Puy Baladou

Au Puy Baladou, pour Dany, le bonheur est dans le pré

Des puys pour deux fous - Etape 3- La Cassière - Le Puy Baladou

Campement dans un pré au Puy Baladou

Quelques gouttes de pluie qui commencent à tomber, m’obligent à dissimuler nos sacs sous les branches d’un grand épicéa. Il pleut de plus en plus et j’intègre la tente. En provenance du sentier tout proche, j’entends les pas et les voix de quelques randonneurs retardataires qui poursuivent leur chemin. C’est à nouveau avec le son entêtant de gouttelettes qui crépitent sur la toile que prématurément je m’endors à mon tour.

Des puys pour deux fous - Etape 3- La Cassière - Le Puy Baladou

Vues autour du campement à Puy Baladou

Des puys pour deux fous - Etape 3- La Cassière - Le Puy Baladou

On aperçoit au loin le Puy de Dôme

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Des puys pour deux fous - Etape 3- La Cassière - Le Puy Baladou

La nuit tombe, l’orage menace au Puy Baladou

 

 

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Des puys pour deux fous - Etape 2- Lac de Servières - La Cassière

Publié le par gibirando

Des puys pour deux fous - Etape 2- Lac de Servières - La Cassière

2eme étape : Le Lac de Servières-La Cassière

La valeur des choses : Nous ne connaissons le valeur de l’eau que lorsque le puits est à sec. (Proverbe anglais)

Mardi 30 juillet 2002 :

Il est 6h 30 quant j’ouvre les yeux, Dany dort encore et malgré quelques gouttelettes qui éclatent avec tapage sur notre tente, la pluie semble s’être arrêtée. J’ouvre le auvent et risque un regard à l’extérieur. Le jour commence tout juste à poindre du côté du Puy de Dôme, mais le ciel est encore bien gris et un léger crachin subsiste. Je me recouche tout en surveillant le ciel. Au bout d’une demi-heure, je sors de notre boyau de toile. Il ne fait pas très beau, mais le vent s’est calmé, il ne pleut plus et la température est douce. Quelques pêcheurs sont déjà installés. Le lac " canadien " ressemble à un miroir d’ébène.

Je ramasse quelques branchages et réussit avec difficulté et grâce à des pastilles d’alcool à allumer un feu. Après le petit déjeuner et une rapide toilette, la pluie fait de nouveau son apparition et une brise se lève. Nous retournons dans la tente et bouquinons en attendant une accalmie.

8h, le vent a chassé les nuages et un soleil rouge corail perce à travers l’épaisse forêt d’épicéas. Nous nous dépêchons de lever le camp. 8h30, nous démarrons en partant sur la droite du lac, passons devant des chalets et continuons le GR.30 par un large chemin d’exploitation qui traverse le bois. Le sol est détrempé et nous avançons en sautant par-dessus les larges flaques qui jonchent le sentier. Nous rejoignons et coupons la D.74 et par un raccourci, nous descendons vers Orcival, haut lieu de pèlerinages que nous atteignons vers 10h. 

Arrêt dans un bar d'Orcival pour un copieux déjeuner

Arrivée à Orcival avec sa magnifique église roman

Je m’installe à la terrasse d’un café pendant que Dany va acheter des brioches à la boulangerie voisine. De cet endroit, je contemple l’imposante église romane édifiée certainement à la fin du XIe siècle ou au début du XIIe par les comtes d’Auvergne. Elle aussi a souffert des tremblements de terre et a été restaurée à de multiples reprises. Après quelques photos et ce copieux petit déjeuner, Dany va acheter du ravitaillement dans une épicerie. 10h30, il est temps de repartir.

Eglise romane d’Orcival

Le GR.30 coupe la D.27, monte par une courte mais très rude déclivité vers une chapelle, puis rejoint le hameau de la Croix. Après ce hameau, et à l’intersection du GR.30 et du GR.441, l’on aperçoit au loin le château de Cordés. Ce manoir du 13eme siècle dont le jardin à la française a été dessiné par Le Nôtre, a servi de lieu d’action au célèbre roman " Le Démon de Midi " de Paul Bourget. Dommage, que le château soit si loin, à 50 minutes environ aller –retour du GR.30 qui maintenant continue à droite en contournant le puy de Gravenoire. Le sentier sableux est bon et nous avançons d’un pas rapide. Seules les framboises et les mûres bien juteuses qui le côtoient, parviennent à nous ralentir. Nous parvenons au village de Juégheat puis à celui de Voissieux que nous traversons rapidement pour nous diriger vers Neuville.

Paysages traversés et verts bocages après les villages de Juégheat et Voissieux

 

La campagne est ici très vallonnée et d’un vert intense. Il est très agréable de marcher au milieu de ces bocages parfaitement délimités par de petits arbres et des haies de ronces. Paul et Virginie toujours recouverts de leurs ponchos nous ont rejoint. Nous échangeons quelques mots sur nos équipements et parcours respectifs et les laissons nous dépasser.

Nous arrivons à Neuville et les retrouvons dans un pré où ils profitent d’un bon soleil pour faire sécher leur tente et leur linge. Ils suivent sensiblement le même parcours que nous, mais doivent se rendre à Laschamp (hors GR.30) où ils ont réservé pour ce soir une chambre dans un gîte.

 

Arrivée au village fleuri de Neuville

Pause déjeuner au lieu-dit Les Suquets.

Vers midi et demi, nous stoppons à hauteur du lieu-dit Les Suquets pour déjeuner. Assis dans l’herbe, nous délaissons nos produits lyophilisés et apprécions le pain craquant et l’excellente charcuterie achetée à Orcival. Paul et Virginie nous dépassent à nouveau. Après Neuville, les petits bocages se font plus rares et laissent la place à des champs cultivés plus vastes. Un large chemin bien plat toujours aussi agréable nous amène à Recoleine. Au passage, nous apercevons nos jeunes amis Paul et Virginie attablés dans une auberge à siroter une boisson. A la sortie du village, je profite d’une fontaine pour remplir mes gourdes que j’ai bu petit à petit au fil du parcours. Dany joue avec un chat qui se laisse caresser sans crainte et ressemble à Tarzan.

Dany joue avec un chat au village de Recoleine

 Nous sortons du village en montant un sentier rocailleux qui finit par rejoindre une piste forestière bordée d’un muret de pierres sèches et émaillée par endroit d’immenses troncs d’arbres coupés, bien alignés. Ici, le GR.30 slalome au milieu d’une chaîne de puys très boisés: puy de Pourcharet, puy de Montgy, puy de Montjugeat, puy de Lassolas, puy de la Vache. Il est vrai que nous sommes au centre du Parc naturel régional des Volcans d’Auvergne. Par cette piste d’exploitation forestière qui traverse la lande de bruyère et longe ensuite une plantation de conifères, nous atteignons le croisement des GR.4 et 441. Le poteau indicateur N°5 mentionne Laschamp d’un côté, mais ce n’est pas notre itinéraire et le château de Montlosier qui est à 30 minutes hors GR. Le GR.30 continue vers La Cassière, à environ 1h15 selon le topo-guide mais à deux heures pour nous. Bien que déjà très fatigués par cinq heures et demi effectives de marche, il est encore tôt, nous décidons de poursuivre car je constate que Dany a oublié de prendre de l’eau à Recoleine. Je râle un peu, car sans eau pour cuisiner et il est inutile de chercher un endroit pour camper. Avant le Puy de la Vache, nous stoppons une demi-heure, le temps de prendre un " cappuccino " et quelques galettes en lisière de la forêt. Dany profite de cet arrêt pour remplacer ses godillots par les sandales de marche. Une ampoule a déjà fait son apparition à la pointe d’un orteil, heureusement sans trop de mal pour l’instant.

Le GR.30 amorce une descente, dont certains tronçons sont très incommodes, sur un chemin rouge violacé de pouzzolanes expulsées du proéminent Puy de la Vache.

Le surprenant Puy de la Vache, avec ses scories et ses pouzzolanes rouges (@)  

Nous traversons la D.5 et poursuivons par une large sente qui se faufile dans les sous-bois. Harassé, je peste car cet interminable sentier me rappelle bizarrement celui de l’an dernier qui des Bouillouses à Bolquère avait eu raison de nos épaules et de la plante de nos pieds.

19 heures, nous atteignons la N.89 et enjambons un carrefour très fréquenté pour nous diriger vers le Lac de la Cassière. Une bruine poisseuse s’est mise à tomber nous obligeant à ressortir nos ponchos délaissés depuis ce matin.

Types de panoramas traversés après Recoleine (@)

Une centaine de mètres après l’intersection, j’aperçois une auberge dénommée " l’ABC du Gourmet ". Avec cette attirante enseigne, combinée à la pluie et conjuguée à la fatigue, ce soir, je n’ai vraiment pas envie de dresser la tente et de coucher dehors. Dany est, bien entendu, du même avis que moi. Une chambre est vacante et nous décidons aussitôt d’arrêter là pour aujourd’hui.

La chambre est rudimentaire mais propre. Les toilettes et la douche sont au fond du couloir mais habitués à d’autres conditions plus précaires, nous ne faisons pas les " difficiles ".

Après un douche réparatrice, nous descendons dans la grande salle du restaurant où nous dégustons notre deuxième " truffade auvergnate ". Après cet excellent repas, nous n’avons qu’une seule envie : nous reposer et dormir. De la chambre, la vue donne sur le lac, mais le plafond nuageux est si bas que nous avons du mal l’apercevoir. Après quelques mots croisés, Dany s’endort très rapidement pendant que je dévore un livre.

Des puys pour deux fous - Etape 2- Lac de Servières - La Cassière

Le lac de la Cassière tel que nous pouvions le voir de l’ " ABC du gourmet "(@)

 

 

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Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

Publié le par gibirando

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Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

1ere étape : La Bourboule-Le Lac de Servières

La curiosité: L’homme qui ne sort pas et ne visite pas dans toute son étendue la terre pleine d’une foule de merveilles est une grenouille de puits (Pantcha-Tantra)

Lundi 29 juillet 2002 :

7 heures30, attablé devant un copieux petit déjeuner, je compulse une dernière fois le topo-guide pour garder en mémoire l’étape de la journée qui doit nous mener à Orcival. Nos sacs à dos sont déjà prêts. Pendant que Dany règle l’addition à la gracieuse patronne et réserve la chambre pour notre retour, je vais, sur les conseils de l’aubergiste, garer convenablement notre voiture dans une rue adjacente à l’hôtel. Nous ajustons nos sacs et nous voilà partis. Il est 8 heures.

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

Départ de l’hôtel " Le Buron " à La Bourboule

Nous marchons depuis dix minutes quant tout à coup, je sens de l’eau couler dans mon dos. Un regard dans mon sac pour constater que la pipette de ma gourde s’est défaite laissant échapper les deux litres d’eau qu’elle contenait. Heureusement, mes effets et mes provisions bien renfermés dans des sacs plastiques n’ont pas trop souffert.

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

Voie ferrée entre Mont-Dore et La Bourboule

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

Dans la montée à travers les prés.

Nous repartons, franchissons le petit pont repéré la veille, qui enjambe La Dordogne, traversons une zone industrielle puis la voie ferrée. Le sentier monte doucement à travers quelques villas au hameau " Les Planches ", puis à travers des prés vers le minuscule village de Lusclade. Pour les citadins que nous sommes, ce village correspond tout à fait à l’idée que nous nous faisons de la " France profonde ". Un coq nous accueille en chantant, pendant que quelques poules courent au milieu du chemin. Un chat somnole au soleil près d’une mélodieuse fontaine et des bovins ventrus broutent dans les pacages. J’en profite pour remplir ma gourde qui s’est vidée.

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

Traversée du petit hameau de Lusclade

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

Arrêt collation dans la hêtraie vers le Puy Gros

Après le village, la pente s’accentue dans une hêtraie. Heureusement, une grande partie de la montée s’effectue à l’ombre de cette obscure forêt. Après une pause et le temps d’une collation, nous reprenons notre ascension et débouchons enfin sur un secteur herbeux, puis sur un vaste carrefour où de nombreux randonneurs semblent errer dans tous les sens. A cet endroit, la signalisation indique le Lac de Guéry par deux itinéraires différents, avec deux kilomètres de plus par le GR30. Malgré ce supplément, je conseille à Dany de rester sur le GR, itinéraire du topo-guide. Nous prenons un large chemin qui semble s’orienter vers d’immenses prairies, mais très rapidement nous perdons les traces rouges et blanches. Dany pose son sac, rebrousse chemin d’une centaine de mètres et retrouve rapidement le marquage. Ce dernier s’oriente vers une terrible montée où l’on aperçoit de nombreux randonneurs qui peinent dans l’ascension. A notre tour, nous prenons ce sentier qui grimpe vers le Puy Gros (1.485m). Nous croisons de nombreux promeneurs et même des vététistes avec leur vélo sur l’épaule tant le chemin est raide et dangereux. Nous arrivons au sommet et avons du mal à imaginer que nous sommes sur un vieux volcan. L’érosion a fait son œuvre et Le Puy Gros ressemble à un grand plateau herbeux et rocheux. La vue porte très loin, avec en face de nous, la chaîne des Puys des Monts Dore avec son point culminant le puy de Sancy, en dessous la station de Mont-Dore et à droite La Bourboule et la Haute vallée de la Dordogne. Vers l’Est et derrière nous, la Banne d’Ordanche avec d’immenses prairies où se faufile le GR.30. Au loin, on aperçoit d’autres puys plus ou moins hauts et l’on devine le Puy de Dôme à travers la brume de chaleur.

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de ServièresDe nombreux randonneurs à ce carrefour

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

La montée est rude vers le Puy Gros

Vers 12h30, après la descente du Puy Gros, la traversée de plusieurs pâturages et le franchissement de quelques clôtures, le sentier contourne le puy du Chantauzet et arrive à une forêt de grands épicéas. Nous déjeunons tranquillement à l’ombre de ces grands arbres et repartons par une piste forestière jusqu’au Lac de Guéry que nous découvrons quelques minutes plus tard.

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

Au sommet du Puy Gros avec Mont-Dore en dessous et le Puy de Sancy à l’horizon

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

Descente du Puy Gros,vue sur l’immensité des sites.

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

Un buron typique du paysage auvergnat

Nous profitons d’un bon soleil pour faire une halte et prendre quelques photos au bord de ce magnifique lac. Ce lac est le plus haut d’Auvergne (1.246 m) et fut crée naturellement par une coulée de basalte formant ainsi un barrage. Après avoir étanché notre soif à une buvette en bordure de la D.983, nous repartons par le Col de Guéry où le GR.30 coupe la route départementale.

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

Arrivée au magnifique lac de Guéry, site classé d’Auvergne

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

Nous faisons le tour du lac pour trouver une aire de repos

A la Maison des Fleurs d’Auvergne, reflet du site classé de Guéry abritant une grande variété de fleurs, des dizaines de touristes se pressent à l’entrée. Le temps d’un bref aperçu et nous voilà repartis par un court mais très pénible dénivelé qui débouche sur quelques prés marécageux puis monte vers le Puy de l’Ouire (1.436m).

Ce tronçon est un véritable belvédère, et la vue porte notamment sur les Roches Tuilières, piton formé de colonnes de trachyte disposées en gerbes rayonnantes et les Roches Sanadoire, vestige d’un cône volcanique et qui portait en son sommet un château jusqu’au 15eme siècle. Ce château qui était un repaire de brigands durant la Guerre de Cent ans, fut certainement endommagé par les tremblements de terre de 1477 et de 1490 qui secouèrent très violemment toute la région.

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

Une halte méritée au lac de Guéry

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

Après le col de Guéry, direction le Puy de l’Ouire

Par un sentier bordé de haies fleuries, nous continuons de monter jusqu’à un grand plateau où la fenaison bat son plein. Une gigantesque moissonneuse qui est en train de faucher un foin bien sec, crée d’énormes meules bien rondes et soulève très haut dans le ciel la poussière de ce fourrage. Le GR.30 suit maintenant une épaisse forêt jusqu’au Puy de la Combe Ferret. Après ce puy, le sentier tourne à droite et semble suivre sans fin la lisière de cette forêt.

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

Après le lac de Guéry, des passages marécageux en direction du Col de l’Ouire

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

En direction du Col de l’Ouire, avec le lac de Guéry qui s'éloigne

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

A proximité de Puy de l’Ouire, les insolites roches Tuilière et Sanadoire

Nous rencontrons de sympathiques promeneurs et demandons si le Lac de Servières est encore loin. Avec ces gens charmants, la discussion s’installe. Nous expliquons d’où nous venons, qu’elles sont nos intentions. Grâce à cet abord amical, ils nous tranquillisent et nous rassurent en nous parlant avec engouement de leur magnifique région. Il nous indique que le lac n’est plus très loin, mais qu’Orcival est encore au moins à sept au huit kilomètres. Toujours en bordure d’un bois d’épicéas et de pins sylvestres, nous amorçons une descente vers de grandes prairies où paissent plusieurs troupeaux de bovins.

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

Les fenaisons au Puy de la Combe-Ferret

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

Des vaches dans les immenses prairies

Près d’une clôture, le sentier tourne à gauche à 90°, nous franchissons un haut escabeau de bois, interdit aux vaches et quelques minutes plus tard, nous apercevons en contrebas le Lac de Serviéres, lac presque rond qui fut crée par une explosion volcanique. Nous arrivons au bord lac où règne une intense activité avec des baigneurs, des pêcheurs, des campeurs et des promeneurs. Tout ce petit monde court, crie, nage et batifole en tous sens. Quel changement avec la quiétude de notre journée !

Dès notre arrivée, le ciel, jusqu’ici très bleu, se dissimule derrière d’énormes nuages gris. Un vent violent lève des frises blanches à la surface du lac et fouette les cimes des grands conifères qui nous entourent. Le ciel s’assombrit de plus en plus et devient très noir. Un orage éclate. Nous nous réfugions sous les arbres, revêtus de nos ponchos.

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

Le lac de Servières, un véritable lac " canadien " ! (@)

Il fait presque nuit et seuls quelques éclairs qui zèbrent le ciel, éclairent de temps à autre le lac. En un clin d’œil, toute la foule a disparu et seuls subsistent quelques pêcheurs téméraires qui, impassibles, surveillent leurs cannes à pêche.

Au bout de dix minutes, la tourmente s’arrête, le vent faiblit et le ciel s’éclaircit. De gros nuages menaçants continuent de passer, aussi, nous décidons d’installer notre campement à l’abri de la forêt.

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

Arrivée au lac de Servières

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

Nous profitons d’un repos bien mérité

Nous profitons de cette accalmie pour appeler nos proches et dressons rapidement notre tente pour la nuit. Pendant que Dany essaie de trouver de l’eau pour la cuisine, je tente en vain d’allumer un feu de camp. Tout est détrempé et rapidement, nous nous résignons à faire chauffer une soupe et quelques pâtes lyophilisées sur notre minuscule réchaud. Après cet expéditif repas, nous déambulons au bord du lac. Tout à coup, je constate que des centaines de microscopiques grenouilles sortent du lac et se dirigent dans les herbes qui bordent la forêt. Nous stoppons notre promenade car nous avons du mal à marcher sans risquer d’en écraser quelques unes. Je tente d’en attraper une, mais elles sont si petites et si remuantes que j’y parviens difficilement.

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

 Dany au bord du superbe lac de Servières

Un couple de jeunes randonneurs – que j’appellerais Paul et Virginie pour les besoins de l’histoire- que nous avions aperçu au Puy Gros puis que nous avons doublé au cours de l’étape, arrive à leur tour. Trempés, ils ont été surpris et retardés par l’orage. Nous échangeons quelques amabilités et ils partent s’installer de l’autre côté du lac.

Une bruine se remet à tomber et nous n’avons pas d’autres alternatives que de nous réfugier dans notre bivouac. Très rapidement, la bruine laisse la place à de grosses gouttes qui s’abattent bruyamment sur la toile, le vent se lève à nouveau, le tonnerre gronde et les éclairs illuminent l’intérieur notre rudimentaire abri. Nous ne sommes pas très rassurés, mais la fatigue l’emporte et malgré le vacarme nous nous endormons paisiblement.

Des puys pour deux fous - Etape 1- La Bourboule - Lac de Servières

Dany donne des nouvelles à nos proches de cette première journée

 

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Des puys pour deux fous - 1er jour Préambule à La Bourboule.

Publié le par gibirando

 

Des puys pour deux fous 1er jour La Bourboule - Lac de Servières

Des puys pour deux fous

ou

Cinq jours sur des sentiers d’Auvergne

Des puys pour deux fous 1er jour La Bourboule - Lac de Servières

Le parcours accompli

Nota : Toutes les belles images possédant le signe arobase entre parenthèses (@) ne sont pas personnelles et ont été téléchargées sur le web. Je remercie sincèrement leurs auteurs de m’autoriser à les utiliser, sinon, cette histoire n’aurait pas été aussi bien illustrée.

Préambule

La folie : Un fou a jeté une pierre dans un puits, mille sages n’ont pu la retirer (Proverbe arabe).

Dimanche 28 juillet 2002 La Bourboule.

Des puys pour deux fous - 1er jour La Bourboule - Lac de Servières

Vue de La Bourboule au fond le Puy Gros (@)

Ce dimanche matin, tout en chargeant le coffre de la voiture, je me disais qu’il fallait que nous soyons un peu fous de vouloir repartir avec nos sacs de vingt kilos sur des chemins de randonnées. Plus sérieusement, j’appréhendais, surtout pour Dany, avec toutes les souffrances qu’elle avait enduré l’année précédente sur le GR.10. Ses ampoules aux pieds, nous avaient même contraints à raccourcir notre périple. Mais le désir de découvrir de nouveaux sites était plus fort que les épreuves que nous ne manquerions pas de rencontrer.

 Nous partons à 8h30 de Saint-Estève et roulons sans aucune difficulté jusqu’en Auvergne. Après s’être quelque peu égarés dans la campagne auvergnate, il est 16 heures quand nous arrivons à La Bourboule par le D.130. Le topo-guide de la randonnée, que nous envisageons de faire, indique le départ sur cette route. Je conseille donc à Dany de trouver, si nous le pouvons, un hôtel dans le voisinage.

 Avant d’arriver au  centre-ville, que nous apercevons plus loin nous remarquons deux ou trois hôtels qui nous paraissent des plus corrects. Le temps de garer la voiture, nous entrons dans la première auberge qui s’offre à nous et demandons s’il y a une chambre de libre. Une chambre est disponible, le prix est convenable, la patronne est accueillante et notre décision vite prise. L’hôtel-restaurant " Le Buron " sera le point de départ de notre voyage pédestre.

Des puys pour deux fous - 1er jour La Bourboule - Lac de Servières

La Dordogne en face l’hôtel.(@)

Nous prenons possession de la chambre et après une brève sieste, je propose à Dany d’aller repérer le GR.30 qui en principe devrait couper la D.130 à proximité. Nous sortons de l’hôtel, traversons en face un petit pont qui enjambe La Dordogne - qui n’est ici qu’un étroit torrent- et marchons vers la gare car selon les indications du topo-guide, le GR.30 traverse La Dordogne puis une voie ferrée.

Après quelques minutes de marche, je me rends à l’évidence, le chemin doit être beaucoup plus loin. Nous retournons à l’hôtel et prenons la voiture, direction Mont-Dore. Au bout d’un kilomètre environ, nous apercevons de multiples petits panneaux jaunes indicatifs sur le bord de la route. Nous stoppons et remarquons très rapidement les familières marques rouges et blanches propres à tous les chemins de " Grande Randonnée ". Le GR.30 est là. Nous effectuons un repérage rapide et rassurés, nous partons visiter La Bourboule.

 Attablés à la terrasse d’un café, nous observons le va et vient incessant et coloré des touristes. Après s’être désaltérés, nous flânons à notre tour dans les rues animées de cette magnifique cité thermale. Nous profitons des soldes pour acheter des sandales de marche qui, plus tard, pour reposer nos pieds endoloris s’avéreront très utiles. Un petit détour par le splendide Parc Fenestre avec ses arbres centenaires où l’on peut contempler de grandioses séquoias géants de 40 mètres de haut et de 10 mètres de circonférence et nous regagnons l’hôtel.

 Il est déjà 20 heures, mais la terrasse du restaurant encore ensoleillée est une invitation au farniente et à l’apéritif. La carte semble prometteuse avec de nombreuses spécialités auvergnates. Nous passons rapidement commande car une rude journée nous attend dès demain avec plus de vingt kilomètres pour rejoindre La Bourboule à Orcival. C’est ainsi, que nous découvrons la " truffade aux trois fromages auvergnats* " accompagné d’un excellent vin rouge de pays. Le repas se termine par une succulente tarte tatin agrémentée de boules de glace à la vanille.

 Le soir commence à décliner, et après ce copieux et savoureux repas, il est temps de rejoindre la chambre. Allongé sur le lit, j’observe les collines qui descendent jusqu’à la ville. Au loin, quelques vaches blanches tranchent sur les verdoyants pâturages. Très rapidement, mes yeux se ferment sur ces images dont je sais avec certitude que je les découvrirai de plus près dès demain.

(*) Cantal, Saint-Nectaire, Fourme d’Ambert

Des puys pour deux fous - 1er jour La Bourboule - Lac de Servières

Eglise Saint-Joseph à La Bourboule (@)

 

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G.R.10 Etape 8 Mantet (1550m) - Saint-Estève

Publié le par gibirando

L’EXTRAORDINAIRE : L’extraordinaire se trouve sur le chemin des gens ordinaires. Paulo Coelho

8eme JOUR DIMANCHE 12 AOÛT 2001 - MANTET (1550m) – SAINT-ESTEVE.

G.R.10 Etape 8 Mantet (1550m) - Saint-Estève

En route vers Mantet, au loin le Col del Pal

Il est huit heures, étalés dans l’immense lit, nous ouvrons les yeux et faisons la différence avec l’exiguïté de notre tunnel de toile dans lequel nous avons dormi les jours précédents. Après onze heures de sommeil, je ne ressens plus aucune fatigue, mais seulement une superficielle douleur aux épaules à l’endroit où reposent les lanières de mon sac. Dany a, par contre, les plus grandes difficultés à marcher.

La seule question que je me pose désormais, c’est : " comment rejoindre Perpignan ou mieux encore notre domicile à Saint-Estève ? ". En effet, je ne pense même plus à aller à Vernet-les-Bains, terme prévu initialement de notre randonnée.

Après une douche bienfaitrice, nous montons à la salle à manger pour un copieux petit déjeuner. Nous nous régalons de grosses tranches de pain de campagne grillées sur lesquelles nous étalons à loisir du miel et des confitures d’abricots et de cerises faites " maison ".

G.R.10 Etape 8 Mantet (1550m) - Saint-Estève

Au Col del Pal un geste d'auto-stoppeur prémonitoire

G.R.10 Etape 8 Mantet (1550m) - Saint-Estève

En route vers Mantet, que l'on aperçoit au loin

Après avoir rangé tous nos effets, nous décidons de poursuivre l’étape vers Vernet, tout en nous laissant l’opportunité de " faire du stop " sur la longue route goudronnée qui va de Mantet à Py. De toute manière, nous n’avons pas le choix et il nous faudra avancer.

Il est 9h, nous réglons la note, sortons de l’auberge, et commençons à monter vers le col de Mantet. Le G.R.10 ne suit pas la route qui mène vers le col, mais coupe plus directement par des raccourcis très raides que nous empruntons. C’est en claudiquant et sans se plaindre que Dany monte ce bon dénivelé, mais au fonds de moi, je sais qu’il lui sera impossible de marcher les six ou sept heures nécessaires pour rejoindre Vernet.

Après un quart d’heures d’ascension, le G.R.10 coupe la route goudronnée. Une voiture arrive et s’arrête dans un virage un peu plus haut. Malgré le poids du sac, je cours jusqu’au véhicule et j’interpelle le couple qui se trouve à l’intérieur. Tout en expliquant notre déplaisante situation, je sens que je perds mon temps et que ces gens ne sont pas disposés à nous prendre. En effet, le véhicule fait demi-tour, repart vers le col et me laisse en plan au milieu de la chaussée.

Quelques secondes plus tard, j’aperçois un autre véhicule qui monte vers nous. Je me plante au beau milieu de la route et je commence à faire de grands signe avec les bras. Le conducteur n’a pas d’autre alternative que de stopper. Entre temps, Dany m’a rejoint. Au vieux monsieur qui semble abasourdi par tant de culot, j’explique les difficultés que Dany rencontre à poursuivre la randonnée. Il a l’air à la fois surpris et inquiet.

Je lui demande : " Où allez-vous " ? D’une moue dubitative, il me répond : " Je ne sais pas " ; puis aussitôt " à Perpignan ". " Nous aussi, pouvez-vous nous y amener ou au moins nous en rapprocher " ? , lui dis-je. Il descend de sa voiture et semble acquiescer. Il s’excuse pour le désordre et le chien qui gît de tout son long sur le siège arrière. Il commence à enlever quelques cagettes se trouvant sur les fauteuils et tout en les rangeant dans le coffre, il nous explique qu’il est venu jusqu’ici pour ramasser des champignons mais qu’il n’en a pas trouvé.

Nous l’écoutons d’une oreille distraite, car nous avons déjà ouvert les portières et sommes déjà occupés à ranger nos sacs et nos bâtons à l’intérieur. Dany est déjà assisse, le chien s’est couché sur la tablette. Je prends place à côté du vieux monsieur.

Tout en se dirigeant vers le col, il nous annonce qu’il s’arrêtera peut-être dans la descente pour trouver quelques champignons. Nous le mettons à l’aise en lui disant qu’il peut faire ce qu’il veut et que nous l’attendrons dans sa voiture. Il poursuit sa route, non sans nous occasionner quelques frayeurs car il a une fâcheuse tendance à rouler au milieu de la route, voire carrément à gauche. Heureusement, il semble prudent et conduit très lentement.

Avec Dany, nous lui faisons la conversation en évitant de prononcer le mot " champignon ". Nous atteignons Py, puis Sahorre. Notre chauffeur ne semble pas décider à s’arrêter, ça tombe bien, nous non plus. A un moment il nous dit : " la journée est fichue, je rentre à la maison " Nous réfrénons un " ouf " de soulagement quant il ajoute : " nous serons à Perpignan vers onze heures " Rassurés par ces mots, nous l’écoutons nous raconter sa vie. Il nous explique qu’il est agriculteur et que ses passions sont la pêche et les champignons.

Le long de la route, de nombreux arbres fruitiers sont encore chargés de leurs fruits. A un moment, Dany lui dit qu’elle a très envie de fruits que nous n’avons plus mangés depuis huit jours. Il ne répond pas, mais à hauteur de Bouleternère, il dit : " Je vais m’arrêter chez ma sœur ". Quelques minutes plus tard, nous voilà arrêtés devant une grande demeure au milieu des vergers et sommes surpris de l’accueil chaleureux qui nous est réservé. Les invitations fusent : " Entrez boire l’apéritif ! ". " Vous resterez bien pour déjeuner ? ". Devant tant de gentillesse, nous ne savons que dire, car le vieux monsieur ne semble pas disposé à s’arrêter trop longtemps. Il charge son coffre de plusieurs cagettes de gros brugnons. Sa sœur très souriante et très charmante pour son âge que nous venons d'apprendre par son frère, nous offre une grosse bourse remplie d’énormes brugnons rouges.

A leur vue, nous salivons déjà, mais embarrassés, nous n’osons pas en manger devant ces gens d’une simplicité et d’une générosité déconcertante. Nous repartons par force car notre chauffeur n'est pas décidé à déjeuner chez sa soeur. Bien las, un bon repas chaud ne nous aurait pas déplu ! 

Nous approchons de Perpignan mais finalement notre gentil conducteur propose de nous amener à Saint-Estéve. Il est 11h 30, quant il nous laisse devant le château d’eau. Très gênés, nous ne savons que lui lire pour le remercier de tant de gentillesse, de compassion et de sympathie. Tout en dissertant sur la chance inouïe que nous avons eue aujourd’hui, nous faisons les quelques mètres qui nous séparent de notre domicile. La randonnée se termine bien. Nous sommes arrivés. 

Dans les jours qui suivent, nous n'aurons de cesse d'évoquer ce formidable voyage. Oubliées les souffrances des derniers jours, les ampoules sous les pieds, les gros dénivelés, les longues distances. Il ne reste que de l'agréable ! Nous parlons déjà de repartir. Faire d'autres étapes sur le GR.10 ? Vers d'autres lieux de randonnées ? Oui, ces quelques jours ont été mémorables. Je dis à Dany que j'ai tout gardé dans ma tête et qu'il me faudra en écrire leur récit. Afin de rester dans un monde montagnard, j'ai déjà le titre "Les Conquérants de l'agréable" , parodie bien sûr de l'illustre livre de Lionel Terray "Les Conquérants de l'inutile". 

Quand on est arrivé au but de son voyage, on dit que la route a été bonne. Proverbe chinois.

 

G.R.10 Etape 8 Mantet (1550m) - Saint-Estève

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G.R.10 Etape 7 Ras de la Carança (1831m) - Mantet (1550m)

Publié le par gibirando

 L’HUMILITE : Le difficile n'est pas de monter, mais en montant de rester soi.

Jules Michelet.(Historien Français).

7eme JOUR SAMEDI 11 AOÛT 2001 - RAS DE LA CARANCA(1831m)-MANTET (1550m)

G.R.10 Etape 7 Ras de la Carança (1831m) - Mantet (1550m)

Avec notre bardas, la montée vers le Col del Pal n'est pas plus facile que celle du Coll Mitja (en face).

La fin de notre périple approche. Il approche d'autant plus que je ne sais pas si Dany pourra le terminer. Ce matin, nous nous sommes réveillés très tôt, car il a fait très froid et nous avons très mal dormi. Est-ce la proximité du torrent ? , mais, malgré le duvet, la polaire et la veste en Gore-Tex, nous avons eu un mal fou à trouver un peu de chaleur et à nous libérer d'une forte humidité ambiante. Le seul fait d'avoir cogner de la tête le filet à l'intérieur de la tente, et j'ai les cheveux trempés.

Je pars chercher du bois, pendant que Dany, encore allongée dans son sarcophage, essaye de se réchauffer. Le bois mort est rare et les quelques morceaux, que je trouve, sont détrempés par la forte humidité nocturne. Après maintes et maintes tentatives, je parviens à allumer le feu. De grandes flammes s'élèvent et je pose aussitôt une gamelle d'eau au centre de quelques pierres que j’ai préalablement disposées. Dany se lève et prépare le petit déjeuner. De mon côté, je consulte le topo-guide car Dany est décidée à poursuivre malgré des pieds en piteux état.

L'étape est donnée pour quatre heures de marche avec le Col del Pal qui culmine à 2.294 mètres, puis une très longue descente sur Mantet que je redoute déjà. Par expérience, je sais que nous mettrons facilement deux heures de plus et peut-être trois, compte tenu de nos charges et de l'handicap de Dany.

Avant de démarrer, nous sommes contraints d'étaler les toiles de tente et nos sacs de couchage qui sont imprégnés d’une forte humidité. Posés au soleil sur quelques genévriers, le séchage s'avère heureusement rapide. Pour le linge de corps lui aussi détrempés, nous décidons de le faire sécher au cours de l'étape.

G.R.10 Etape 7 Ras de la Carança (1831m) - Mantet (1550m)

Dans la montée, découverte d'un orri effondré

G.R.10 Etape 7 Ras de la Carança (1831m) - Mantet (1550m)

En route vers le col del Pal, en face le pic Gallinas

Est-ce la fatigue qui s'accumule, mais nos sacs ne semblent jamais s'alléger, malgré nos approvisionnements qui s'amenuisent au fil du parcours. Pour qu'ils soient moins lourds, nous remplissons une seule gourde, certains que nous trouverons facilement de l'eau au cours de l'étape, comme c’est le cas depuis notre départ.

9h30. Le G.R.10 poursuit sa route devant le refuge, puis bifurque par une passerelle de rondins qui enjambe le torrent de la Carança. Le balisage est toujours aussi bien visible et sans difficulté, nous continuons à travers des bois. Une heure plus tard, nous arrivons sur un grand pré. A cet endroit, nous aurions tendance à continuer tout droit, mais j'ai la chance d'apercevoir les marques blanches et rouges de l'autre côté d'un ruisseau. Personne à l'horizon, nous profitons d'un magnifique soleil et ôtons tous nos vêtements pour un bain rafraîchissant et un peu de toilette. Pendant que je me rase, Dany en profite pour remplacer ses compresses qui collent à la peau de ses blessures. Les plaies sont importantes et il ne reste malheureusement qu’un seul pansement. Nous enjambons le cours du ruisseau et continuons doucement notre progression.

Il est onze heures lorsque nous atteignons la Jasse des Clots (1.910m), grand plat herbeux où nous faisons une nouvelle halte. Fruits secs et boissons énergétiques sont de mises pour une bonne récupération. Au-dessous, nous apercevons le refuge de la Carança pas plus grand qu’une boîte d’allumettes. Nous avons déjà bien marché et cette satisfaction nous encourage à poursuivre vers le Col del Pal, que nous devinons au-dessus, encore très loin. Le chemin se poursuit dans un couloir très raide au milieu d’une végétation rabougrie faite de rhododendrons et de petits genêts. Plus nous montons et plus la pente s’accentue. Nous montons lentement, car la fatigue et le poids des sacs commencent à avoir raison de notre volonté.

G.R.10 Etape 7 Ras de la Carança (1831m) - Mantet (1550m)

Pour le déjeuner, découverte au loin des sites déjà traversés

G.R.10 Etape 7 Ras de la Carança (1831m) - Mantet (1550m)

Lessive et séchage, lors du repas, le pré ressemble à une brocante

Midi et demi, nous atteignons une grande et verte prairie entourée de sapins. Exténués par cette violente grimpée nous décidons de faire la pause déjeuner à cet emplacement. Une nouvelle fois, la vue est splendide. Il fait très beau et très chaud et la visibilité est parfaite. De l’autre côté de la vallée, le coll Mitja semble tout proche. Plus loin et grâce aux jumelles, nous entrevoyons les sites traversés. Nous constatons que notre randonnée a été une immense " montagne russe " où sommets, cols et vallées se sont succédés.

Pendant que Dany vide les sacs pour étendre tous les effets encore mouillés, je prépare un bon feu où nos gamelles finiront de noircir. Nous déjeunons tranquillement au soleil pendant que quelques jeunes randonneurs zigzaguent au milieu de nos vêtements, qui étendus à même le sol, transforme la prairie en une véritable brocante. Nous apprenons qu’ils viennent de Mérens et ont fait le même parcours que nous.

Nous remballons nos sacs et quelques minutes plus tard, nous les retrouvons qui déjeunent, à leur tour, au sommet du Col del Pal.

Sur la gauche du col, de nombreux chevaux gambadent sur le verdoyant pâturage. Un panneau indique Mantet à 1h50 de marche. Le G.R.10 part sur la droite. Tout au loin, on aperçoit le Col de Mantet où l’on devine de nombreux véhicules qui brillent au soleil. Dans un ciel bleu cristallin, l’imposant massif du Canigou nous fait face, majestueux, grandiose, telle une pyramide inaccessible. Quelques photos, pour mettre sur le papier ses images inoubliables et nous reprenons le sentier qui grimpe légèrement puis descend en lacets vers la vallée de l’Alémany. La descente que nous appréhendions, fait de gros dégâts sur les pieds de Dany et enflamme les miens. Tant bien que mal et tout en boitant, nous réussissons à atteindre la piste qui relie Mantet à la Porteille de Mantet. Connaissant un peu ce coin, nous nous dirigeons vers la Cabane des Allemands où je sais qu’une source jaillie d’un gros tube de PVC. Très longuement, nous laissons l’eau glacée coulait sur nos jambes et nos pieds meurtris. Je profite de cet arrêt, pour tenter de laver nos gamelles, maintenant aussi noires que du charbon. Rien n’y fait, ni les chiffons, ni le sable avec lesquelles je les frotte.

G.R.10 Etape 7 Ras de la Carança (1831m) - Mantet (1550m)

Une petite sieste pendant que notre linge séche

G.R.10 Etape 7 Ras de la Carança (1831m) - Mantet (1550m)

Arrivée au Col del Pal, vue sur le majestueux Canigou

Nous reprenons notre marche en avant vers Mantet qui semble s’éloigner au fur et à mesure que nous avançons. Il est 17h30, quand nous atteignons enfin l’inaccessible village. Pour Dany, un dernier effort surhumain et sur un pied pour monter le large chemin cimenté qui conduit au centre de la commune.

Compte tenu de son état, il est impératif que nous trouvions une chambre. Dans la première auberge rencontrée et encore en construction, il y a des chambres mais les prix me paraissent prohibitifs. La deuxième, " l’auberge Bouf’Tic " nous semble plus accueillante et il reste encore une chambre sur les trois dont elle dispose. Nous sommes heureux de nous retrouver dans une vrai chambre qui n’est pas petite mais occupée pour l’essentiel par un immense lit de deux places et un autre petit lit d’une place. Mais avant toute chose, il est indispensable que nous nous lavions. Après la douche, nous mettons des vêtements propres. Déjà revigorés, nous montons prendre un verre sur la terrasse de l’auberge encore inondée de soleil. La journée a été exténuante et nous apprécions, comme jamais peut-être au cours de cette randonnée, ce moment de détente et de repos. Nous faisons la connaissance d’un sympathique couple de Toulousains avec lesquels nous dînerons ce soir.

Il est encore tôt et je propose à Dany que nous allions téléphoner de la cabine pour donner des nouvelles rassurantes à notre famille, les dernières remontant à notre journée à Font-Romeu. Nous descendons à cloche-pied vers la cabine qui jouxte la magnifique petite église du 11eme siècle. Nous sommes surpris car la cabine est à pièces et nous ne disposons que d’une seule pièce de cinq francs pour un seul message. Nous savons nos proches rassurés et j’aide Dany à remonter vers l’auberge car elle ne peut plus poser les pieds à terre.

19h30. Un copieux souper régional bien arrosé nous est servi. Avec nos amis toulousains, la conversation est agréable, mais quand le repas touche à sa fin, nous n’avons qu’une hâte, c’est de retrouver la chambre et ce grand lit qui nous attend juste au-dessous. Aussitôt nos têtes sur les oreillers, nous plongeons dans les bras de Morphée.

 

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G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

Publié le par gibirando

LE BONHEUR: Ne cherche pas le chemin du bonheur, car le bonheur, c’est le chemin. (proverbe anonyme)

6eme JOUR VENDREDI 10 AOÛT 2001 - PLA DE CEDELLES (1911m)-RAS DE LA CARANCA(1831m).

G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

 Au départ de la terrible montée vers le Col Mitja, en bas le lac d'Aixeques.

Il est huit heures quand nous ouvrons les yeux. Une petite brise fouette la toile de notre tunnel. Le fonds de l'air est moins humide que les autres matins. Dès que nous tirons sur la fermeture-éclair de l’auvent, nous constatons que la brume a laissé place à un ciel bleu azur sans aucun nuage alentours.

Le Pla de Cédelles, déjà magnifique sous la grisaille, est encore plus majestueux sous le soleil. Des montagnes, une verdoyante végétation descend jusqu'au pré. Au loin, la vue porte d’un côté, sur la Cerdagne jusqu'à Mont-Louis et Font-Romeu. De l'autre, les versants des sommets des pics Redoun et Gallinas dessinent les gracieuses courbes du Coll Mitja que nous devrons atteindre et même dépasser. A cinq mètres de notre campement, un belvédère rocheux domine un impressionnant ravin qui descend jusqu'à la vallée de la Riberole et vers Prats Balaguer. Après avoir rallumé le feu, nous faisons chauffer nos gamelles pour un copieux petit déjeuner vite englouti.

Il est fait très beau et nous avons hâte de repartir à travers cette luxuriante végétation et ces merveilleux panoramas. Nous marchons lentement car la descente à travers bois et broussailles n'est pas commode. Au bout d'une heure, nous rejoignons le torrent de la Riberole. Quelques ruisseaux annexes coulent à travers les près où quelques vaches broutent une herbe bien grasse. Bien au soleil et à l'abri d'éventuels regards indiscrets, nous nous déshabillons entièrement pour une toilette plus conséquente que les précédents jours de marche.

Nous remontons le cours du torrent jusqu'à une passerelle de bois et passons sur l'autre rive. Maintenant, le sentier est plus large et descend jusqu'au refuge de l'Orri (1.810 m). Un arrêt au refuge pour quelques photos dont une, avec pour décor, une insolite 2CV. Insolite car bien évidemment comment elle a pu arriver jusqu'ici. Le sentier s'est changé en une piste forestière où nous croisons plusieurs groupes de chevaux qui semblent vivre à l'état sauvage. 

G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

Au refuge de l'Orri une étrange 2CV !

G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

Au départ du refuge de l'Orri 

G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

Le petit lac d'Aixeques alimenté par la Fonts dels Collets en montant vers le Coll Mitja

G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

D'interminables lacets vers le Coll Mitja. Il est vrai que nous avons fait le choix de la piste plutôt que le GR10.

Nous quittons cette piste quelques temps après et filons sur une pente herbeuse à travers des genêts. Nous croisons une ancienne masure en ruine envahie par les ronces, puis escaladons un escalier d'éboulis. Nous empruntons une sente très raide qui débouche sur éperon rocheux où la vue porte sur l'autre versant vers le Pla de Cédelles. Nous redescendons vers l'Aixeques, mais avant d'arriver au petit lac alimenté par le ruisseau Fonts dels Collets, nous bifurquons à droite et empruntons la piste aux multiples méandres qui mène au Coll Mitja (2.367m). Si je fais ce choix plutôt que le GR.10, c'est parce que Dany souffre de plus en plus de ses ampoules sous les pieds. Je me dis que la piste sera plus facilement praticable pour elle.

En montant vers le col, nous découvrons dans le lointain, la Cerdagne et le massif du Carlit. Tout en marchant, nous dissertons sur la distance parcourue depuis notre départ et cela, nous paraît incroyable. Les lacets de cette piste semblent sans fin. Pour passer le temps, et à chaque enjambée, je regarde des centaines de sauterelles et de criquets qui déguerpissent devant moi et semblent m'accompagner dans notre "chemin de croix". Il est midi et demi, le col semble tout proche. J'attends Dany car j'ai pris un peu d'avance.

G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

Des chevaux sauvages près du refuge de l'Orri

G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

Dany peine dans la montée vers le Coll Mitja

A l'ombre de quelques pins, nous nous sommes arrêtés pour la pause déjeuner. Nous prenons notre temps, car l'arrivée prévu au Ras de la Carança n'est pas très éloignée. De plus, une visibilité inhabituelle entrouvre à nos regards des décors exceptionnels de tous côtés. Potages, pâtes et gâteaux de riz sont au menu. Dany en profite pour soigner ces pieds écorchés par des ampoules dont la chair est maintenant à vif. En moi-même, je me dis qu'elle fait preuve d'un grand courage et d'une abnégation à toute épreuve. Mais je me dis aussi : "jusqu'où et combien de temps pourra-t-elle encore marcher ?". Jusqu'à Vernet, il reste en principe deux étapes.

Après le déjeuner, nous atteignons en quelques minutes le Coll Mitja (2.369m), magnifique col aux courbes parfaites que nous apercevions à distance depuis deux jours. Une piste pierreuse continue de l'autre côté du col, mais le G.R.10 emprunte des raccourcis caillouteux et donc terribles pour l'état de nos pieds déjà endommagés. En dessous, nous apercevons le Pla de la Carança et savons qu'à l'arrivée, il sera la délivrance d'une journée encore bien remplie.

G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

En bas, l'Orri , grand comme une boîte d'allumettes

G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

Les courbes parfaites du Mitja sont encore loin.

Enfin, nous y sommes ! Nous commençons à entendre le son métallique des clochettes des vaches qui broutent sur le replat herbeux que nous apercevions du col.

De nombreux randonneurs vont et viennent à proximité du refuge. Il est tôt, mais nous pensons utile de nous dépêcher pour trouver un bon emplacement car les places vont être "chères". Nous nous approchons du torrent où quelques tentes ont déjà pris place. Une herbe bien épaisse, un feu de camp éteint, l'endroit fera parfaitement l'affaire même si le terrain présente une légère inclinaison. Un groupe d'adolescents arrive, nous montons rapidement la tente pour occuper les lieux car eux aussi cherchent un coin où s'installer. Nous nous déchaussons et trempons avec un plaisir non dissimulé nos pieds dans le torrent. Mais l'eau est tellement froide qu'il est impossible de les y laisser bien longtemps.

Pendant que je cherche du bois, très rare par ici, Dany soigne ses pieds. Les ampoules se sont élargies, la chair est rouge et toute boursouflée. Comment fait-elle pour avancer encore ? N'est-il pas préférable de redescendre dès demain sur Thués ? La nuit portant conseil, elle reporte sa décision au lendemain matin. Lecture et mots croisés nous permettent de terminer sereinement cette journée. Le soir décline, il fait froid et nous n'avons plus de bois pour entretenir le feu. Nous entrons vite sous la tente pour trouver un peu de chaleur dans nos duvets.

G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

Un brin de toilette au bord d'un ruisseau

G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

Arrivée au Coll Mitja

G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

Repos mérité, après l'arrivée au Col Mitja

G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

Lecture au bord du torrent de la Carança

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G.R.10 Etape 5 Font-Romeu (1741m) - Pla de Cedelles (1911m)

Publié le par gibirando

L’IVRESSE : L’ivresse venue, nous coucherons sur la montagne nue avec le ciel pour couverture et la terre pour oreiller (Li-Pa – Poète chinois)

5eme JOUR JEUDI 9 AOÛT 2001 -FONT-ROMEU (1741 m) - PLA DE CEDELLES (1911m)

G.R.10 Etape 5 Font-Romeu (1741m) - Pla de Cedelles (1911m)

Campement au Pla de Cédelles

8h15. Nous nous réveillons. La nuit a été bonne et nous sommes en bien meilleure forme. Nous prenons notre petit déjeuner dans la chambre, une douche tiède et nous voilà d'attaque pour poursuivre notre randonnée. Aujourd'hui, nous ne fixons aucun but à notre étape et improviserons en fonction de l'heure et des difficultés rencontrées.

9h15. Après avoir réglé la note d'hôtel, nous repartons par le même raccourci, pris hier matin et qui laisse Super Bolquère un peu plus haut sur la gauche. Le temps est au beau fixe, mais la chape de brume sur la Vallée de la Têt est toujours présente et ne semble pas s'être déplacée. Sur le sentier qui mène à Bolquère et à l'endroit même où la veille, nous avions aperçu le renard, nous remarquons un immense oiseau à la cime d'un grand sapin. A notre arrivée, il s'envole et tourne au-dessus de nous quelques minutes en poussant de grands cris.

Nous traversons Bolquère et le temps d'une brève erreur de parcours, nous continuons la D.10 jusqu'au Col de la Perche. Le G.R.10 suit la petite route d'Eyne, puis tourne à gauche en longeant une ancienne voie romaine. D'abord à travers un bois de jeunes sapins puis au milieu de champs de céréales que quelques moissonneuses sont en train de faucher. Tout en descendant, nous distinguons en contrebas "le petit train jaune" chargé de vacanciers et la charmante commune de la Cabanasse que nous ne tardons pas à atteindre. Tout au-dessus, nous apercevons Mont-Louis et ses fortifications. Dans le village, nous suivons très aisément le balisage et continuons vers Planés.

En cours de route, Dany, qui a opté pour des chaussures de tennis, commence à se plaindre de ses pieds très endoloris. Nous improvisons une halte au bord d'un ruisseau, le temps de refaire les pansements et de reprendre un peu des forces. Pour moi aussi, la froideur de l'eau sur mes pieds est revigorante.

Il est midi quand nous entrons dans Planés. A la fontaine, nous emplissons les gourdes d'eau fraîche puis suivons le traces toujours bien visibles qui se dirigent vers l'étonnante église polygonale. Juste à côté de l'église, nous faisons un arrêt dans une fromagerie et dégustons un excellent fromage de brebis. Nous repartons avec un bon morceau de ce délicieux fromage qui nous a ouvert l'appétit et décidons de poursuivre. Nous empruntons une piste forestière que nous quittons rapidement pour nous engager sur un sentier qui grimpe dans la forêt.

Il est 12h30, pendant que je fais cuire des pâtes sur le réchaud, Dany est redescendue à Planés pour emplir sa deuxième gourde qu'elle avait omis de remplir à la fontaine. A son retour, le déjeuner est prêt et nous mangeons avec entrain. Dany s'est allongée et se repose un peu pendant que j'observe le "va et vient" de grosses fourmis qui s'afférent autour d'une imposante fourmilière encastrée dans un vieux tronc désagrégé.

Vers 13h30, nous reprenons notre route. La pente est de plus en plus raide, mais heureusement, le sentier court à l'ombre de très jolis sous-bois. De temps à autre, nous grappillons de succulentes framboises sauvages qui poussent à profusion en bordure même du chemin.

Vers 16h, un épais brouillard commence à voiler le ciel. Une demi-heure plus tard, nous atteignons le Pla de Cédelles, vaste croupe herbeuse parsemée de fleurs multicolores et entourée de sapins. Compte tenu de l'heure, des souffrances que Dany endure avec ses pieds, du brouillard et du cadre enchanteur qui nous entoure, nous décidons d'arrêter là pour aujourd'hui. La brume se fait de plus en plus opaque et nous avons du mal à distinguer des randonneurs qui passent à moins de quinze mètres de nous. Le lieu est certainement propice aux bivouacs car nous remarquons les cendres de nombreux feux de camp. Nous profitons de l'aubaine pour allumer le nôtre avec le bois mort, qui en abondance, jonche le sol et quelques bouses bien sèches.

La brume est maintenant très dense, la visibilité est de cinq à six mètres maximum, quelques gouttes de pluie se transforment rapidement en averse. Je parviens malgré tout à maintenir le feu allumé pour le repas du soir. La pluie s'est arrêtée de tomber, mais l'herbe est détrempée et c'est debout autour du feu que nous prenons le repas. Avec cette grisaille, la nuit tombe très vite et nous sommes contraints de réintégrer notre tente, plus tôt que prévu. Dany s'endort rapidement pendant que je bouquine à la lueur de la torche.

Il ne pleut déjà plus. Mais, des rameaux des sapins, quelques gouttelettes continuent de tomber sur la toile. C'est au son de cette entêtante musique que je m'endors à mon tour.

G.R.10 Etape 5 Font-Romeu (1741m) - Pla de Cedelles (1911m)G.R.10 Etape 5 Font-Romeu (1741m) - Pla de Cedelles (1911m)

G.R.10 Etape 5 Font-Romeu (1741m) - Pla de Cedelles (1911m)

G.R.10 Etape 5 Font-Romeu (1741m) - Pla de Cedelles (1911m)

Arrivée au village de la Cabanasse                                             Dany soigne ses pieds meurtris

Dany de corvée d'eau au village de Planés                                Arrivée au Pla de Cédelles

 G.R.10 Etape 5 Font-Romeu (1741m) - Pla de Cedelles (1911m)

G.R.10 Etape 5 Font-Romeu (1741m) - Pla de Cedelles (1911m)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Au départ du Pla de Cedelles, préparatifs.                                      Au départ, vue sur la Vallée de la Ribérole

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G.R.10 Etape 4 Bolquère (1629m) - Font-Romeu (1741m)

Publié le par gibirando

 LA LENTEUR : La lenteur arrive souvent au but, tandis que la précipitation s’empêtre souvent en chemin. (proverbe arabe).

4eme JOUR MERCREDI 8 AOÛT 2001 -BOLQUERE (1629m) - FONT-ROMEU (1741m)

G.R.10 Etape 4 Bolquère (1629m) - Font-Romeu (1741m)

Un peu de toilette à la fontaine du village de Bolquère

8h 15, exténués par les efforts de la veille, nous avons dormi plus qu'à l'accoutumée, mais ce sommeil supplémentaire ne semble pas avoir été très réparateur. Dany se plaint de ses hanches et surtout de ses pieds où des ampoules ont fait leur apparition. Personnellement, j'ai mal aux mollets, aux épaules et la plante de mes pieds est encore bien rouge.

En sortant de la tente, la première chose que je remarque, c'est une immense chape de brume, qui immobile, recouvre la vallée de la Têt et la Cerdagne. Nous la retrouverons deux jours plus tard. Après trois jours d'un ciel immaculé, décidément les nuages s'amoncellent au sens propre et au sens figuré.

La fatigue aidant, nous prenons la décision de nous rendre à Font-Romeu pour nous ravitailler et prendre un peu de repos. Dès le petit déjeuner terminé, nous levons le camp et rangeons nos sacs sous lesquels des dizaines d'araignées ont élu domicile pour se mettre au sec de la rosée du matin.

Nous effectuons en sens inverse le chemin pris la veille et entrons dans Bolquère. Un arrêt à la fontaine pour remplir nos gourdes et nous brosser les dents et nous prenons la direction de Font-Romeu par la D.10. A la sortie de Bolquère, un homme occupé à la réparation de son chalet nous indique qu'il est préférable de prendre un raccourci qui, à travers champs et sapins, file directement sur Font-Romeu que nous apercevons au loin. Dany souffre des pieds. A mi-chemin, elle est contrainte de stopper pour refaire un pansement plus efficace. Pendant ce temps, j'observe aux jumelles un renard qui court au milieu d'un pré. Il s'arrête et assis sur son postérieur, semble nous épier. Nous avons tout loisir de le regarder, car ce n'est qu'après plusieurs minutes, qu'il reprend sa route et disparaît dans des bosquets.

Il est 9H30, nous entrons dans Font-Romeu et nous nous dirigeons vers le centre-ville au milieu d'un flot d'estivants. Nous cherchons rapidement un hôtel, inquiets de ne pas trouver de chambres. Le premier où nous entrons sera le bon. L'hôtel "La Montagne", le bien nommé, trois étoiles NN, un peu cher, mais une chambre doit se libérer entre onze heures et midi. Nous lâchons notre bardas et nos bâtons dans un local à bagages. Nous échangeons nos godillots de marche pour des chaussures de tennis plus légères et plus confortables. Nous vidons nos sacs de notre linge sale pour le porter à un pressing.

Nous ressortons de l'hôtel et redescendons la rue prise quelques instants auparavant. Sur le trottoir, à hauteur d'une pâtisserie, d'ardentes senteurs du pain chaud nous attirent. La pâtisserie fait également salon de thé. Nous nous y arrêtons pour prendre notre premier vrai café depuis notre départ accompagné d'un gros pain au chocolat bien frais et croustillant. Direction le pressing, puis le supermarché où nous faisons nos courses (fruits secs, saucissons, pâtes et riz cuisinés et plats iophilisés, boissons énergétiques, compotes, allumes-barbecues). Nous achetons également le journal pour connaître les dernières informations et quelques cartes postales pour donner des nouvelles à nos proches.

Il est midi, nous rejoignons l'hôtel. La chambre vient d'être libérée. Elle est spacieuse et possède une grande véranda bien ensoleillée. Mais après quatre jours passés sur les chemins, nous avons surtout hâte de nous laver. L'eau chaude de la douche est bienfaitrice et nous requinque un peu. Il est temps de trouver un restaurant pour continuer notre "remise en forme". Nous optons pour le restaurant de la Poste où une énorme salade pour Dany, et une non moins énorme et délicieuse pizza pour moi, nous sont servies. Vers 14 h, nous retournons à l'hôtel pour une sieste réparatrice. Nous traînons un peu au lit, mots croisés et lecture. Le soleil est encore haut et nous en profitons pour étendre dans la véranda, la tente et notre linge encore humide.

18 heures, il est temps d'aller au pressing récupérer tous nos vêtements. Promenades et shopping dans Font-Romeu, puis retour au restaurant de la Poste où nous dégustons une gigantesque entrecôte agrémentée de frites. C'est là que nous constatons que la viande commençait sérieusement à nous manquer.

G.R.10 Etape 4 Bolquère (1629m) - Font-Romeu (1741m)G.R.10 Etape 4 Bolquère (1629m) - Font-Romeu (1741m) 

Au Lac des Bouillouses
Une eau bienfaitrice aux Bouillouses

 Vers 21 heures, nous sommes déjà au lit. Dany s'endort très vite pendant que je regarde un match de foot à la télé. Après l'éreintante journée d'hier, ce repos aura, je pense, vraiment été utile.

G.R.10 Etape 4 Bolquère (1629m) - Font-Romeu (1741m)

Le petit train jaune que nous apercevions du champ au nous couchions le 3eme jour

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G.R.10 Etape 3 Etang du Lanoux (2220m) - Bolquère (1629m)

Publié le par gibirando

LE REALISME : Qui s’assied au fond d’un puits pour contempler le ciel, le trouvera petit. Han Yu (écrivain chinois).

3eme JOUR MARDI 7 AOÛT 2001 -ETANG DU LANOUX (2220 m) - BOLQUERE (1629m)

G.R.10 Etape 3 Etang du Lanoux (2220m) - Bolquère (1629m)

Le Lac du Lanoux, un véritable écrin                                                        

Sept heures, nous émergeons difficilement de notre tube de toile, le soleil se cache encore derrière le Pic de la Grava. Malgré les difficultés à trouver du bois, je réussis à allumer un feu avec quelques brindilles et des herbes bien sèches. Nous faisons chauffer l'eau pour l'habituel "Cappuccino" du matin accompagné de pains aux chocolats et de brioches. Nous apprécions le silence et la quiétude de l'aube et profitons pleinement des merveilleux panoramas qui nous entourent.

Les crêtes du Portella d'Orlu nous font face. Tout à coup, dans la pénombre, la silhouette d'un isard se détache sur l'arête d'un piton. Un deuxième isard arrive, puis un troisième, puis un quatrième. Au fur et à mesure que le jour pointe, nous avons la chance d'en apercevoir tout un groupe sautant de rochers en rochers. Vite les jumelles ! Ils apparaissent puis disparaissent derrière les cimes que le soleil levant commence à illuminer. Ils réapparaissent un peu plus loin, broutant une herbe certainement rare à cet endroit mais mouillée d'une fraîche rosée. Quel spectacle !

Il est temps de partir pour la plus longue étape de notre voyage. Dany range les sacs et la tente pendant que je m'affaire à la vaisselle au bord d'une minuscule cascade. Un dernier regard pour vérifier si nous n'oublions rien et nous entamons la descente vers le Lanoux. Nous franchissons le petit étang du Lanoset. Quelques photos avec vues sur l'étang, et nous poursuivons notre route. Un panneau nous indique la direction du Portella d'Orlu, mais les traces blanches et rouges, présentes au départ, disparaissent brutalement. Avons-nous perdu le GR10 ? Un anglais qui campe à proximité des marécages nous fait remarquer plusieurs cairns. Est-ce le bon chemin? Pendant que Dany se renseigne auprès d'autres campeurs, je consulte le topo-guide. Pas d'inquiétude, nous sommes dans la bonne direction.

Après ces quelques minutes d'angoisse, nous apercevons la cabane du Rouzet, puis retrouvons le balisage qui s'oriente à l'Est vers une rampe herbeuse au fort dénivelé. La montée est terrible car il fait déjà très chaud et nos sacs ont la fâcheuse tendance à vouloir nous tirer vers le bas. Nous atteignons enfin le Col du Portella de la Grava. Quel soulagement ? De ce col jusqu'à Bolquère, nous savons pertinemment que nous n'aurons plus qu'un terrain plat et des descentes.

Par une pente terreuse très abrupte, nous filons vers l'Etang de l'Estanyol que nous apercevons tout en bas, grand comme un bassin. En sens inverse, quelques randonneurs peinent dans leur progression. A notre arrivée sur le plat, nous faisons une pose pour contempler de magnifiques chevaux de Mérens qui s'ébattent dans l'eau limpide de l'étang. Massifs, avec de grandes et belles crinières, ils semblent nous observer pendant que nous faisons notre toilette. Le temps d'une photo et nous repartons dans la grandiose et interminable vallée de la Grava, véritable paradis pour les vaches et les chevaux.

Il est midi, les pieds échauffés par les multiples descentes, nous décidons de nous arrêter à l'ombre de quelques pins pour déjeuner.

Les Bouillouses sont encore à plus d'une heure de marche. Sur notre mini réchaud, un riz cantonnais en train de cuire sera le bienvenu dans nos estomacs affamés. Une compote et quelques fruits secs viennent terminer ce frugal repas. Les pieds dans la fraîche et revigorante eau de la Grava, je fais la vaisselle pendant que Dany, allongée sur l'herbe tente de trouver un sommeil réparateur. Malheureusement, la route est encore longue et la sieste, il ne peut pas en être question aujourd'hui. Nous repartons et après une heure et demi de marche, nous arrivons au magnifique Lac des Bouillouses bordés de toute part d'une flore explosive où se côtoient pins, sapins, genêts, genévriers, roseaux et bouleaux.

Quel changement ! Après avoir marché deux jours sans rencontrer presque personne, nous sommes obligés, pour avancer, de slalomer entre des centaines de touristes qui déambulent en bordure du lac. Nous arrivons à proximité du barrage et faisons une halte pour tremper nos pieds endoloris dans l'eau fraîche d'une petite plage. Nous hésitons. Devons-nous repartir ou bien nous installer par-là ? Dans notre tente ou bien au refuge des Bonnes Hores ? La promiscuité de cette foule grouillante nous incite à partir. Nous traversons le barrage puis descendons sur quelques centaines de mètres la D.60.

Le GR10 oblique à droite, puis à travers des près et des bois, nous rejoignons le sentier qui longe l'étang de la Pradella. Nous croisons de gros chevaux et quelques poulains qui gambadent à travers cette généreuse végétation. Devons-nous camper par-là ? A cet endroit encore, l'abondance de touristes représente trop la société que nous voulions quitter en choisissant de faire cette randonnée. Une fois de plus, nous hésitons. Devons-nous prendre le télésiège tout proche qui va vers Font-Romeu ? Selon les renseignements recueillis, Bolquère est malgré tout à deux heures et demi de marche. Il est seize heures trente, le temps d'une pause café et notre décision est prise. Nous irons à Bolquère.

A la fin d'un interminable sentier forestier, tout en descente, nous rejoignons la D.10. Il est 19 heures, voilà onze heures que nous avons démarré du Lanoux. Par quelques raccourcis, nous entrons éreintés dans Bolquère pour nous diriger vers les deux auberges du village. Il est 20 heures, et il n'y a plus aucune chambre de disponible. Dany demande à un paysan si nous pouvons dresser notre tente dans son champ. Il lui répond d'une manière assez bourrue et elle essuie un refus. Un homme occupé dans son jardin potager nous conseille de sortir du village où dit-il, nous n'aurons aucune peine à trouver un pré où nous installer.

G.R.10 Etape 3 Etang du Lanoux (2220m) - Bolquère (1629m)G.R.10 Etape 3 Etang du Lanoux (2220m) - Bolquère (1629m)

 Campement au dessus du Lanoux, au loin le Carlit                         Arrivée au Col du Portella de la Grava

Nous sortons par la route goudronnée. Dans un virage, un chemin de terre semble se faufiler à travers champs. Nous l'empruntons. Il s'agit du sentier qui suit le parcours du "Petit Train Jaune" que nous ne tardons pas à apercevoir, une cinquantaine de mètres en contrebas. Nous remarquons un champ qui vient d'être fraîchement fauché. Quelques haies et trois meules de foin. Voilà l'endroit idéal où nous abriter ! Il était temps de nous arrêter. Nos pieds sont chauds et meurtris par tant d'heures de marche.

Les bretelles de nos sacs entament nos épaules. La tente est rapidement dressée. La nuit tombe et il n'est plus question de sortir le réchaud. Nous avalons hâtivement une salade de thon en conserves et une compote.

Le temps de regarder un dernier "Petit Train Jaune" redescendre à vide et nous sommes déjà blottis dans nos sacs de couchage. La journée a été terrible, douze heures sur les chemins ! Mais, nous n'y pensons déjà plus. Seules les images des magnifiques sites traversés demeurent dans nos têtes. Courbaturés, mais heureux c'est ainsi que nous nous endormons. Comme le dit une célèbre expression "demain sera un autre jour !".

 

G.R.10 Etape 3 Etang du Lanoux (2220m) - Bolquère (1629m)G.R.10 Etape 3 Etang du Lanoux (2220m) - Bolquère (1629m)

Au dessus du petit lac d'Estanyol

 Chevaux sauvages au lac d'Estanyol

 G.R.10 Etape 3 Etang du Lanoux (2220m) - Bolquère (1629m)G.R.10 Etape 3 Etang du Lanoux (2220m) - Bolquère (1629m)

La Vallée de la Grava, paradis des chevaux

 Déjeuner au bord de la Grava

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G.R.10 Etape 2 Jasse de Pressassé (1.832 m)-Etang du Lanoux (2.220m)

Publié le par gibirando

LA PERSEVERANCE : Quand tu arrives au sommet de la montagne, continue de grimper. Proverbe chinois.

2eme JOUR LUNDI 6 AOÛT 2001 -JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m).

G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)

Arrivée au Col du Porteille des Bésines(2.333m), en face le Puig Pédros (2.842 m)

Sept heures du matin, je me lève avec quelques courbatures. La tente est trempée par l'humidité de la nuit. Il fait frais mais pas froid. Je rallume le feu de bois. Dany se lève à son tour. Une gamelle d'eau directement sur les braises et notre petit déjeuner est bientôt prêt. Le soleil est encore derrière les sommets et la chaleur du brasier est tout de même bienvenue.

Huit heures, nous avons rangé nos sacs et sommes prêts à repartir. Au bout d’une centaine de mètres, le GR10 oblique à droite et suit le ravin d'Estagnas sur la rive gauche. Quelques minutes plus tard, un véritable mur se dresse devant nous. Nous raccourcissons nos bâtons, ajustons nos sacs, et commençons à monter très doucement car nos muscles sont encore froids et la pente est vraiment très raide. Nous nous arrêtons régulièrement pour reprendre notre respiration.

Au bout d'une heure et demi, nous arrivons à un collet et atteignons le petit lac d'Estagnas (2.056m). Des truites mouchent à la surface de l'eau. Nous faisons une brève halte pour un brin d’une toilette peu évidente tant l'eau est glacée et donc très longue à réchauffer sur notre rudimentaire réchaud. Nous mangeons quelques fruits secs et repartons vers le sommet. Le ravin s'est élargi et transformé en un vallon formé d'éboulis. Nous marchons à travers à quelques pins chétifs et de maigres genêts et genévriers. Plus nous montons et plus la flore est clairsemée.

G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)

Arrivée au petit lac d'Estagnas                                                                    Sur la terrasse du refuge

Après un nouveau collet formé d'impressionnants magmas rocheux et d'éboulis de toutes tailles, nous apercevons enfin le col et le panneau indicatif du Porteille de Bésines (2.333m).Au col, nous sommes accueillis par un superbe Saint-Bernard, bientôt suivi par deux hommes bien essoufflés par la rude montée qu'ils viennent d'effectuer. Quelques échanges amicaux et nous descendons vers le refuge des Bésines que nous apercevons tout en bas. La sente est assez raide et se termine sur un immense pré herbeux.

Encore quelques efforts à travers des pins à crochets et quelques ruisseaux et nous atteignons le très beau refuge des Bésines. Nous sommes si bien reçus par la charmante aubergiste que nous décidons de nous y arrêter pour nous restaurer. Le temps de déposer nos sacs et de nous déchausser et nous voilà installés au soleil sur la très belle terrasse donnant sur le splendide lac (Etang des Bésines).

Le plat du jour est une succulente daube accompagnée d'une purée et arrosée d’un excellent vin de pays. Les quatre heures de marche et les cinq cent mètres de dénivelés nous ont tellement ouvert l'appétit que nous dévorons véritablement ce repas pourtant très copieux. Après le café, nous nous installons derrière le refuge pour faire sécher nos quelques vêtements encore mouillés par l'humidité nocturne.

Au bout d'une heure, tout est sec. Nous remballons nos sacs et repartons en direction de l'Est tout en longeant un petit ruisseau. Quelques hésitations, car à cet endroit là, le balisage effacé par les intempéries n'est pas évident à trouver. Nous reprenons notre ascension. Une heure plus tard, nous arrivons sur un replat ou coule un ruisseau principal très peu profond et de multiples ruisselets. Sur les bancs de sable et de graviers, de belles truites se faufilent et tentent de se cacher. Le temps d'une belle photo, nous nous remettons en route. D'abord à travers de majestueux sapins, puis un couloir d'éboulis qui donne sur une petite cuvette herbeuse où niche une minuscule mare bleu marine. Nous entendons des sifflements et avons la chance d'apercevoir une marmotte qui se faufile parmi de grands blocs rocheux. Il est 17 heures et après avoir gravi un véritable entonnoir de roches, nous atteignons le Coll de Coma d'Anyell (2.470m).

G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)

Dans la descente après le Porteille des Bésines                                       Dans la descente avant le refuge                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  

D'une beauté à couper le souffle, nous apercevons en contrebas l'Etang du Lanoux, véritable joyau d'un bleu foncé presque noir. Nous entamons la descente mais fatigués par les continuelles montées de la journée, très rapidement nous décidons de nous arrêter avant même d'arriver à l'étang. Nous installons la tente sur un endroit bien plat et herbeux et profitons de la fin de la journée pour un repos bien mérité. Nous sommes à une altitude d'environ 2.300m et malgré la proximité de nombreux étangs, ce soir, aucun moustique ne viendra déranger notre tranquillité.

Plus le soir tombe, plus le ciel s'assombrit et plus la surface du lac devient noire. Au loin, sur l'autre berge, les derniers rayons du soleil illuminent le Carlit et nous permettent d'apercevoir les taches blanches de quelques vaches qui paissent. Seul, le tintement très faible de leurs cloches vient troubler le silence qui nous entoure.

G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)

Le magnifique refuge des Bésines               A proximité du refuge avec le lac en contrebas

 

 G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)

De belles truites dans de minuscules ruisseaux Un peu de repos avant un couloir d'éboulis

 G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)

Des névés près du Col de Coma d'Agnyell Arrivée au Col de Coma d'Agnyell

 

 

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Les Conquérants de l'Agréable ou 8 jours sur le G.R.10

Publié le par gibirando

 

LES CONQUERANTS

DE L’AGREABLE.

ou

HUIT JOURS SUR LE G.R.10  entre Mérens-les-Vals et Mantet


 Etape 1 Mérens les Vals (1.060m) - Jasse de Présasse (1832m)

Les Conquérants de l'Agréable ou 8 jours sur le G.R.10

Déjeuner à Mérens les Vals avant le départ

LA DIFFICULTE: Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas quelles sont difficiles. Sénèque (Philosophe romain).

1ER JOUR DIMANCHE 5 AOÛT 2001: MERENS LES VALS (1060 m) - JASSE DE PRESASSE (1832m).

Depuis Saint-Estève, voilà maintenant une heure et demi que nous roulons à travers les magnifiques paysages des Pyrénées-Orientales et de l'Ariège. A Prades, nous avons bifurqué et pris la route du Col de Jau. Nous venons de traverser Ax-les-Thermes et arrivons enfin à Mérens. Sachant que la direction que nous devons prendre est sur la gauche de la route nationale, nous tournons vers Mérens-le Haut. Nous rangeons la voiture à proximité d'un refuge. Très rapidement, nous trouvons les traces blanches et rouges sur un poteau EDF. Nous y sommes. Le point de départ de notre périple est là, à quelques mètres de nous.

Il est midi, une petite faim nous tiraille l'estomac. Est-ce le stress? Un peu d'appréhension? La peur de l'inconnu? Ou tout simplement la fringale ?

Lors de la traversée du village, nous avions remarqué une épicerie ouverte, mais le temps de nous garer et de redescendre à pied les quelques ruelles, celle-ci est déjà fermée. Nous rentrons dans un bar, mais la commerçante nous dit ne pas faire de sandwichs. Nous remontons vers la voiture et de dépit, nous commençons à entamer nos provisions de voyage. Carole prend la traditionnelle photo de départ et nous indique qu'il est temps pour elle de prendre le chemin du retour. La gorge un peu serrée, nous la regardons s'éloigner.

Voilà, le moment que nous attendions depuis des mois est enfin arrivé. Nous sommes livrés à nous-mêmes. Est-ce la crainte de l'instant du départ, mais nous déjeunons calmement, sans nous presser, tout en continuant à plaisanter. Nous refermons nos sacs de vingt kilos chacun et nous nous aidons mutuellement pour les ajuster sur nos épaules.

Nous commençons à monter un large chemin qui longe un torrent, le Nabre. Au bout de quelques centaines de mètres, je commence à pester à cause du poids du sac. Mais, cela me passe très vite, malgré les douleurs dorsales que les sangles occasionnent déjà.

Les Conquérants de l'Agréable ou 8 jours sur le G.R.10

Les Conquérants de l'Agréable ou 8 jours sur le G.R.10

Départ de Mérens

Dans la montée vers la Jasse de Préssassé

A Mérens-le-Haut, nous passons devant les vestiges de l'église de Xe siècle, incendiées par les Miquelets pendant la campagne d'Espagne de Napoléon.

Nous rencontrons des sources d'eau chaude qui coulent en bordure même du sentier qui s'est maintenant très rétréci. Bien que montant très régulièrement, le chemin n'est pas trop pénible. Nous continuons à longer le ruisseau qui par endroit se transforme en de très belles petites chutes où l'eau dégouline à flot. Au fur et mesure que nous montons, la vallée se rétrécie. D'un côté de grands pics rocheux la surplombent, de l'autre, une forêt de grands sapins grimpe jusqu'aux sommets. La flore est splendide et les paysages grandioses. Derrière nous, les menus lacets de la vallée nous laissent de tant à autre entrevoir Mérens. Au loin, les Pyrénées Ariégeoises se dessinent dans un ciel cristallin. De rares névés subsistent sur les pans ombragés des quelques sommets.

Les Conquérants de l'Agréable ou 8 jours sur le G.R.10

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Dans la montée, des pics rocheux au dessus de nous

Premier campement à la Jasse de Préssassé

 

 Après quatre bonnes heures de marche, nous arrivons sur le replat de la Jasse de la Présasse. Nous croisons quelques promeneurs et pêcheurs de truites qui redescendent vers le village.

Il est cinq heures, nous décidons d'arrêter là pour aujourd'hui afin de pouvoir nous installer tranquillement. Nous sommes entourés de grandes cimes rocheuses. Très haut dans le ciel, de grands oiseaux planent au-dessus de nous. Nous les observons aux jumelles sans les reconnaître, mais il s'agit probablement de grands rapaces. Aigles ou gypaètes ?

Vers 19 heures, les oiseaux sont remplacés dans nos esprits par d'énormes moustiques qui malheureusement volent beaucoup plus bas et commencent à nous agresser. Très rapidement, nous ramassons du bois mort et allumons un feu de camp. Les moustiques disparaissent.

Sur son réchaud miniature, Dany prépare le souper que nous ingurgitons d'un bel appétit. Après le repas, non loin du feu, lecture et mots croisés, puis vaisselle et toilette au bord du torrent finissent de remplir notre première journée. Au fond de cette vallée encaissée, la nuit tombe très vite.

Un dernier regard au paysage silencieux environnant et nous nous réfugions sous la tente. A l'extérieur, la température a fraîchi et nous apprécions la chaleur de nos duvets. Le film de cette merveilleuse journée défile dans nos têtes. Et demain à quel film aurons-nous droit ? 

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Dans la montée, de raffraîchissantes cascades

 

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Il fait très chaud, et l'eau est toujours bienvenue
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Pour notre premier bivouac, Dany essaie de ne rien oublier

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Quand Bill Clinton avait raison !

Publié le par gibirando

Quand Bill Clinton avait raison  !


 

Macron ne cesse de répeter que les mots ont un sens et qu'il est préférable de s'en tenir à leur réelle signification. Pourtant, quand il a fallu lutter contre la Covid, notre président avait décrété qu'il fallait mener une "guerre" contre ce terrible virus. Or, lors des événements que nous venons vivre suite au décès tragique du jeune Nahel, ces derniers ont été le plus souvent qualifiés « d’émeutes » par les médias et bien évidemment, nos gouvernants ; Macron en tête ; se sont empressés de reprendre ce terme « gentillet » voire à le minimiser en l’appelant « troubles », « mutineries », « agitations », « agissements », « manifestations »  et que sais-je encore. En réalité, ces terribles événements ressemblaient à s’y méprendre à ce que pourrait être un jour le début d’une véritable "guerre" civile…..à de gros détails près.  D'abord nos dirigeants ont été immédiatement dépassés,  laissant se perpétrer beaucoup d’exactions, d'incendies, de casses, de pillages, laissant très souvent des victimes livrées à elles-mêmes, ils n’ont pas promulgué ni l’état d’urgence et encore moins une loi martiale, ce qui certes a permis d’éviter des morts mais a été catastrophique en matière d'images et notamment à l'international ; les seules vraies victimes étant les « français » qui ne croyaient pas possible ce qu’ils étaient en train de voir, soit à la TV pour une majorité d'entre eux, soit en direct pour les moins bien lotis qui eux vivaient le pire. Oui, ce que l'on voyait ressemblait très souvent à une "guerre" ! Alors bien sûr, dans la bouche d'un champion de la communication, livrer bataille à une pandémie mondiale est sans doute plus facile que d'arrêter des hordes de sauvageons voulant détruire la France ! 

Si je parle de « guerre civile », c’est qu’il faut je pense être conscient des fractures et divisions énormissimes auxquelles la France doit désormais faire face. Il suffit d’avoir lu 2 livres de vrais enquêteurs sur ce sujet pour en être convaincu : « La France, orange mécanique » du journaliste d’investigations Laurent Obertone datant de 2013 et « L’archipel français » de l’analyste politologue Jérôme Fourquet de 2019.  2 livres bien différents mais qui étaient à leur manière des avertissements ! Le temps qui a passé n'a rien arrangé car comme toujours l'immobilisme a prévalu. On met les problèmes comme on met la poussière sous un tapis en espérant que le successeur saura trouver le bon aspirateur pour les faire disparaître une fois pour toutes. L'aspirateur en question est encore a inventé et malheureusement le grand spécialiste Dyson ne peut rien pour nous,  je le précise ! 

Si ces 2 livres sont revenus à ma mémoire, je me suis souvenu d’un troisième avertissement : la visite de l’ex-président américain Bill Clinton en juin 2018.

Quand ce dernier est venu en visite en France à l’invitation du président Macron, il avait prédit les difficultés que nous aurions dans un proche avenir avec les musulmans de France et les étrangers en général, selon lui trop nombreux et surtout de pensées bien différentes aux nôtres. Certes ses pressentiments étaient liés en grande partie aux actes de terrorisme islamique que nous venions de vivre en quelques années (Mohamed Merah, Charlie Hebdo, Hyper Cacher, Paris, Bataclan, Nice 2 fois, Père Hamel, etc…et j’en oublie ) car il les avait trouvé très inquiétants car récurrents mais surtout synonymes d'une haine évidente de la France et des français d'une fraction de certains musulmans et notamment des plus radicaux. Cette haine ne se mesurant pas,  il estimait plus simplement que les musulmans réprésentait une fraction trop importante de la population française car de trop nombreuses choses nous séparaient comme la religion, les us et coutumes et surtout nos Histoires communes et le plus souvent très antagonistes car liées au colonialisme d’antan et aux dramatiques événements qui s'en étaient suivis. Le président américain savait tout cela mais le temps lui manquait pour le développer lors de cette courte interview. D’un côté, il estimait que les éléments n’étaient pas réunis pour que toutes ces personnes-là trop nombreuses s’intègrent et de l’autre, il pensait que d’autres éléments extérieurs allaient à l'encontre de ceux qui auraient voulu essayer (communautarisme, vie dans des quartiers ghettos, économie difficile, qualité des logements, chômage, extrême droite, trafics de drogue et en tout genres). En quelques mots, Bill Clinton ne croyait pas en un vivre-ensemble facile que nous étions nombreux à espérer.

A l’époque, une majorité des grands médias nationaux s’était élevé contre les propos du président américain les jugeant exagérés, alarmistes car ne reposant pas sur la réalité des 10% de la population française, chiffre que ce dernier avait osé avancer. Le plus souvent, les médias avaient polémiqué à propos de ce chiffre oubliant volontairement le fond gravissime du sujet évoqué.

Alors certes, il n’y a en France aucune statistique à ce sujet ; et on peut d’ailleurs le regretter ; mais était-il raisonnable et concevable de penser qu’un ex-président des Etats-Unis était ignorant d’une réalité française ? Bien sûr que non ! Pendant des années, le nombre de musulmans annoncées par les pouvoirs publics a oscillé entre 4 et 6 millions. Alors comment cela était-il possible alors que 400.000 à 700.000 migrants ou demandeurs d'asile arrivaient en France chaque année et y restaient le plus souvent (car très peu ont eté renvoyés dans leur pays d'origine) venant de surcroît d'Afrique du nord ou noire ou du Moyen-Orient, pays le plus souvent de religion "musulmane" ? Le nombre de mosquées qui a été multiplié par 24 entre 1970 et 2016 n'était-il pas suffisant et évocateur de cette hausse très significative ? 

Alors certes, le jour de cette interview et dans le laps de temps toujours réduit propre à ce type d’échange,  Bill Clinton a-t-il sans doute amalgamé quelque peu les musulmans français issus de l’immigration avec des musulmans étrangers et des étrangers tout court mais était-il bien utile de séparer les différents musulmans pour les placer dans des cases distinctes ? Le plus important n'était-ce pas le fond de ses idées qui s'est avéré très pertinent car d’une justesse implacable dans les moments que nous venons de vivre. On le constate aujourd’hui et ce d'autant, que bien d'autres éléments passés nous ont laissé imaginer cette crainte ( match de foot haineux entre la France et l'Algérie en 2001 au stade de France où la Marseillaise a été amplement sifflée et l'hymne algérien repris en coeur, émeutes de 2005nombre très important de jeunes musulmans (57%) mettant la charia au dessus des lois de la République en 2020 et refusant ainsi le principe d'une laïcité; rempart désormais fragile de notre démocratie, etc.....etc.....).

En juin 2018 et comme souvent,  la plupart des grands médias,  à la solde de ceux qui nous gouvernent, s’étaient empressés de vouloir nous faire croire que tout cela était faux et pessimiste. La pensée unique faisant son œuvre destructrice sur les esprits comme elle continue encore de le faire de nos jours.

Internet gardant beaucoup du passé, il est très facile de retrouver quelques éditoriaux de l’époque où le mot "désintox" revient en boucle.

En voici quelques-uns :

-Libération

-France Info

-Facebook/Watch

-Dailymotion

-Télérama /France 2

Et non, malheureusement Bill Clinton n’avait pas tort et les événements gravissimes de ces derniers jours ressemblant à des razzias en sont les preuves formelles, même si dans un esprit de justice il est normal de dire que tous les musulmans n'ont pas été des émeutiers et vice-versa. 

Quant à Macron, il est suffisamment intelligent pour savoir que ces problèmes énormes existent bel et bien. Ne les a-t-il pas qualifiés lui-même de « séparatisme » ? Mais mettre un nom si « juste » linguistiquement parlant mais aussi « chétif » à un problème est-ce suffisant ? Est-ce le début d’une solution ?  On a bien vu que non et notamment avec l'argent du fond Marianne faisant suite à l'assassinat de Samuel Paty et qui soi-disant  devait servir à lutter contre l'islam radical mais qui finalement a été largement détourné ! Comme trop souvent en France, l'Etat délègue les problèmes à régler à des associations voire au mieux à des organismes semi-publics, les 2 ayant tout de même des avantages identiques à savoir "être essentiellement subventionnés" avec l'argent de nos impôts. On connaît la suite : soit c'est constamment des échecs soit il y a des malversations, les deux étant bien évidemment compatibles !  Les aveux de faiblesse de Macron et ceux de ses prédécesseurs se paient très chers et ce d'autant que la France possède de surcroît le pire système judiciaire avec un syndicat de la magistrature le plus laxiste car le plus permissif du monde. La suppression de ce système serait sans doute la première des solutions car si le "Mur des cons" a été faiblement sanctionné, il ne faudrait pas que les français se retrouvent trop souvent comme des cons au pied du mur de violences récurrentes  ! Quand on n’a de cesse de fermer les yeux, il ne faut pas s’étonner de ne plus rien voir !

(Nota : Pour des raisons de présentation de mon blog, ne pas se fier à la date d'émission de cet article, il a bien été rédigé le 5 juillet 2023 et mis en ligne le lendemain).

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Le Dernier Bastion Cathare (Quéribus) au départ de Maury

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 5 chansons et musiques du groupe français Era. Elles ont pour titre "Sentence", "Ameno", "Divano", "Flowers of The Sea" et "Enea Volare (Les Visiteurs)"

Le Dernier Bastion Cathare (Quéribus) au départ de Maury

Le Dernier Bastion Cathare (Quéribus) au départ de Maury

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

Voilà déjà plusieurs années que j’avais l’idée et l’envie de parcourir ce circuit pédestre qui au départ de Maury s’intitule « Le Dernier Bastion cathare ». Sans raison apparente, je finissais toujours par l’oublier. L’oublier, c’était oublier de l’inscrire sur mes tablettes, c’est-à-dire un petit calepin où je note d’éventuelles futures randonnées quand je les découvre au fil de mes lectures ou de mes recherches sur le terrain, dans des topos ou sur Internet. Ici, ce fut souvent le cas et notamment chaque fois que j’eue l’occasion d’emprunter cette route si belle qui va de Maury à Cucugnan. J’ai toujours su qu’une partie du parcours de ce « Dernier Bastion cathare » passait par là, sous la route et parallèle à cette dernière. Si la route est belle, c’est surtout grâce aux panoramas merveilleux vers le Massif du Canigou et le pays Fenouillèdes qui s’y dévoilent. Chaque fois que je le pouvais, je m’arrêtais au bord de la route pour regarder ce spectacle d’un Canigou magnifiquement habillé de blanc sur le lavis d’un firmament bleuté. Et là, je me disais « penses à la faire un jour cette randonnée ! ».  En ce 2 novembre 2022, me voilà enfin prêt à la faire, malheureusement en solitaire, la distance étant trop longue pour les hanches actuellement douloureuses de Dany. Sans doute pas la meilleure saison pour l’accomplir selon mes motivations et mes desseins mais l’envie de marcher est là et j’en ai assez de la remettre à plus tard. Il est 9h45 quand sans aucun problème je range ma voiture à gauche du parking de la cave coopérative de Maury. A gauche, car s’il m’arrive d’être un ardent client de leur fameux vin doux naturel, aujourd’hui ce ne sera pas le cas car j’ai encore un petit stock de divers vins en réserve. Alors je ne veux pas gêner la clientèle. Alors qu’assis sur le banc d’un arrêt de bus, je chausse mes nouvelles chaussures de marche ; les précédentes ayant finies récemment et prématurément leur vie autour de la Tour del Far ; voilà qu’une Fauvette a déjà décidé de mettre tous mes sens en éveil. Peu farouche, c’est avec une vitesse folle qu’elle s’égaye autour d’une jardinière puis virevolte d’arbre en arbre, revient, repart pour finalement sautiller sur le sol sans doute en quête de graines à se mettre dans le bec. J’ai bien essayé de la photographier à diverses reprises mais suis peu convaincu de la qualité de mes photos. La fauvette est partie et il est temps pour moi de faire pareil. Tant bien que mal, je redescends l’avenue Jean Jaurès en essayant de me fier à mon bout de carte IGN au format A4. Le tracé mentionné m’entraîne vers la Maison du Terroir mais finalement je trouve le balisage jaune entre ce qui ressemble à un foyer municipal et le jardin d’enfants. J’atterris sur le chemin de Saint-Roch filant entre le stade et le cimetière d’un côté et la chapelle éponyme de l’autre. La chapelle paraissant fermée, je n’insiste pas. Sur les cartes de Maury, le chemin de Saint-Roch devient le chemin de Mas Coumes mais je continue car l’itinéraire est unique et donc très simple. Unique certes mais bitumé pendant quelques temps encore. Dès lors que cet aspect unique disparaît, je ne saurais trop conseiller de marcher avec un tracé enregistré dans un GPS, cela évite de s’égarer sur un mauvais chemin, plutôt nombreux au fur et à mesure que l’on s’éloigne du village. C’est ce que je fais, vérifiant à chaque intersection où se situe la suite quand le balisage n’est pas immédiatement visible. Côté plaisirs photographiques, la sortie du village m’offre quelques fleurs à recenser mais pour être franc ce n’est pas la panacée. La saison automnale n’est pas propice à une profusion florale et il va en être ainsi jusqu’à l’arrivée. Par bonheur, les oiseaux sont très nombreux même si jamais faciles à immortaliser. Quelques criquets, libellules et papillons viendront compléter ce bestiaire. A ce bestiaire, deux surprises vraiment spéciales sont à évoquer. La première surprise est charmante. Elle se présente alors que je fais le choix de pique-niquer à l’ombre d’une pinède quasiment à l’aplomb de Quéribus et du lieu-dit « Roque del Castel ». Alors que je suis assis au bord du chemin observant un parapentiste survolant le Grau de la Serre, c’est un écureuil roux que je vois arriver sur ma droite. Certain qu’il a déjà remarqué ma présence, je note que son comportement ne change guère. Il est vrai que la distance qui nous sépare lui permet d’estimer que je ne suis pas vraiment une menace. Je me lève pour mieux l’observer mais en tentant de garder mon flegme. Il ne semble pas apeuré et j’ai tout loisir de prendre de lui une quinzaine de jolies photos. Il disparaît dans un grand pin.  La deuxième surprise, plus surprenante que la première, se présente alors que j’entame la redescente vers Maury entre les lieux-dits « Clot de l’Escale » et « La Mouillère ». Assez loin et au-dessus d’un bosquet d’arbres, je vois apparaître un gros oiseau blanc que je prends d’abord pour un goéland. Il s’élève dans le ciel, semble venir vers moi mais par malchance, il change de direction se plaçant exactement dans le même alignement que le soleil. De ce fait, je le perds de vue pendant quelques instants et ne peut pas le photographier. Quand je le revois, je constate qu’il a de nouveau changé de direction et par malchance que je suis exactement à son aplomb.  Je prends une photo quasiment au jugé et c’est le seul cliché que j’aurais de lui car malgré un vol qui paraît lourd de prime abord, il est déjà bien loin pour en prendre une seconde convenablement. Là aussi, c’est en analysant la photo à l’aide des applications « Seek » et « Lens » que j’aurais la confirmation qu’il s’agit bien d’un surprenant Pélican blanc. Grâce à son vol « aux ailes cassées », d’autres sites me confirmeront cette espèce. Sans doute s’agissait-il d’un individu isolé en partance pour une longue migration vers l’Afrique subsaharienne, principal lieu de refuge où ses congénères passent l’hiver. Outre, ces jolies et étonnantes surprises, il est utile d’évoquer ce circuit assez simple car bien balisé jusqu’au lieu-dit Les Roubials, même si un tracé enregistré dans un GPS me paraît nécessaire. Là, aux Roubials, l’itinéraire du « Dernier Bastion cathare » paraît s’emmêler ou être commun avec un ou deux autres circuits dit d’interprétation et/ou de découverte. Plus bas des panonceaux me confirmeront ces circuits (Roubials et Amorioles). Je ne peux donc affirmer avoir pris totalement le bon chemin du « Dernier Bastion cathare » à l’approche de Maury car quelques pupitres consacrés à la flore étaient là au bord du sentier au lieu-dit « Serre des Roumani ». Finalement, je suis arrivé en surplomb d’une petite pièce d’eau et d’une aire de pique-nique, aire vers laquelle je me suis dirigé pour ensuite rejoindre Maury par le chemin de Prat puis par la rue Anatole France.  Là, j’ai débouché rue du 14 juillet tout près de la cave coopérative. Enfin et pour terminer, il me paraît essentiel de parler du château de Quéribus, ce fameux dernier bastion cathare qui a donné son nom à ce parcours pédestre et de trail. Très vite après le départ, alors que l’on est encore sur le chemin du Mas Coumes, on l’aperçoit perché au sommet de son piton rocheux. Tel un phare sans rayon lumineux, il paraît guider nos pas tout au long de son approche. Il faut constamment l’observer avec précision pour s’apercevoir qu’il paraît changer de physionomie et parfois carrément de structure alors que le parcours semble tourner autour de lui. Seule sa façade nord reste toujours invisible. Ce constat se confirme sur des photos en rapproché où l’on a parfois le sentiment d’avoir à faire à des édifices différents selon les angles de vue et son exposition à la lumière du jour. C’est un aspect très intéressant de ce circuit de randonnée même si mon grand regret s’est passé à l’opposé avec un Massif du Canigou le plus souvent ennuagé. Enfin et sans vouloir refaire l’Histoire ; beaucoup d’autres l’ayant fait bien mieux que je ne pourrais le faire ici ; rappelons en un bref résumé que le château de Quéribus était déjà là au moins 2 siècles avant même l’épisode cathare et cette fameuse « Croisade contre les Albigeois ». La première mention du château apparaissant en 1021 dans le testament de Bernard Ier Bernard Taillefer, comte de Besalú  alors que le siège de Quéribus par les troupes du roi de France Saint-Louis pour déloger le faydit « hérétique » et cathare Chabert de Barbaira a lieu en mai 1255. Bernard Taillefer est catalan sans doute comme l’origine du château alors que Chabert de Barbaira et tous les cathares sont généralement occitans. Si l’appellation de « Dernier Bastion cathare » semble être reconnu par les historiens, le château de Niort-en-Sault fut vraiment le dernier château dit « cathare » à tomber entre les mains du roi de France Louis IX en août 1255. La famille de Niort était-elle aussi hérétique que celle des autres châteaux tombés précédemment ?  L’Histoire est plus compliquée que ça. Il faut la lire mais la question reste en suspens ! En tous cas, Quéribus semble bien être le dernier château occupé comme refuge par des cathares endurcis à être tombé dans l’escarcelle du roi Saint-Louis. Par contre l’appellation de « château cathare ou du pays cathare » peut logiquement être considérée comme erronée car jamais aucun cathare n’a vécu à Quéribus, qui n’a été comme quelques autres châteaux « catalans » qu’un refuge protecteur alors que les « Parfaits Bonhommes » étaient constamment pourchassés par les troupes du roi et les chevaliers à la solde du pape.  C’est sur ces précisions que je termine le récit de cet agréable circuit de randonnée. Telle qu’expliquée ici, la distance parcourue a été de 13,4km pour des montées cumulées de 725m et un dénivelé de 197m entre le point le plus bas (147m à Maury) et le plus haut (345m à l’intersection des chemins près du lieu-dit Clot de l’Escale). Carte IGN 2448 OT Thuir – Ille-sur-Têt Top 25.

 

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Annecy, ça suffit ! Macron, j'en ai marre de ton immobilisme et de ta ploutocratie !

Publié le par gibirando


 

Comment en ce mois de juin ne pas évoquer dans Mon Journal Mensuel cette incroyable, horrible et si lâche agression survenue le 8 juin à Annecy. Sans doute parce qu’elle touche de très jeunes enfants et donc des êtres totalement « inoffensifs », elle me touche encore plus qu’à l’habitude. Attention, quand je dis « habitude », il ne faut pas entendre que je m’habitue à toute cette sauvagerie,  pour ne pas dire monstruosité que la France connaît désormais. Une fois encore et donc une fois de trop, la France est le théâtre d’un acte d’une incroyable barbarie. Une fois encore et une fois de trop, l’agresseur est un homme venu d’ailleurs, lequel n’aurait jamais dû être là si j’en crois les premiers témoignages. De surcroît et comme indiqué de très jeunes enfants sont les principales victimes, victimes qui ont été horriblement poignardés. Que faisait-il cet agresseur en France depuis 8 mois alors que Syrien; il avait un statut de réfugié suédois ? Oui que faisait-il or mis d'être oisif mais malgré ça de parvenir à subsister, c'est à dire à vivre sans jamais ne rien faire ? Aujourd'hui et en seulement quelques heures, on connaît parfaitement toute sa vie antérieure, son parcours passé et présent et même son état de santé. Alors comment cela est-il possible et pourquoi cette enquête réussie en si peu de temps n'a pas été faite avant ? Elle aurait sans doute permis d'éviter ces agressions terrifiantes en le renvoyant soit en Suède soit dans son pays d’origine, c’est-à-dire la Syrie. Non, il est resté là et il est passé à l'acte. Pourquoi ? Oui, pourquoi est désormais la question que se posent nos gouvernants, Darmanin en tête. Alors, je vous le dis, je me fous de savoir pourquoi car c'est trop tard et le seul pourquoi qui m'intéresse, c'est de savoir pourquoi il était en France alors qu'il n'aurait pas dû y être et ce, afin d'éviter que d'autres cas identiques ne se représentent.  La réponse est que la France est dépassée et ne contrôle plus rien et voilà qu'une fois encore et une fois de trop, l'immigration massive et incontrôlée va faire la Une de l'actualité. Elle va déchirer les politiques, les partis, les médias et la société toute entière mais il faut craindre comme toujours que rien ne change dès lors que l'actualité sera passée à autre chose. Oui, nous créverons tous de cet immobilisme ! Si bien évidemment il faut prier pour que les victimes s'en sortent et avoir de justes compassions pour les familles, anticipons déjà le devenir de ce jeune homme venu d'ailleurs. 2 cas de figure se présenteront : 1- il sera reconnu malade et donc irresponsable et il ne sera pas jugé et nous tenterons de le soigner avec le risque qu'il ne s'échappe ou pire qu'il soit reconnu apte à sortir de son lieu de soins d'ici quelques années avec peut-être le risque d'une récidive. 2- Il sera reconnu responsable, sera jugé et prendra perpète, c'est à dire 30 ans maximum ou alors il ressortira avant si sa bonne conduite en prison est avérée. Dans les 2 cas, c'est avec notre pognon de contribuables que nous le conserverons dans notre pays pendant toutes ces années. Je vous le dis, perso je n'ai plus envie de payer pour ça ! Savez-vous combien coûte un détenu dans nos prisons ? 32.000 euros/ an ! Savez-vous quel est le prix moyen pour construire une cellule de prison ? 150.000 à 190.000 euros ! (Source Office International des Prisons, section française ). Alors Messieurs Macron, Darmanin et consorts arrêtez de vous poser les mauvaises questions, il y en a plein des bonnes qu'il faut d'abord résoudre ! Au 8eme siècle avant J-C, Homère écrivait : "la civilisation, c'est quand on a tout à perdre ; la barbarie, c'est quand ils ont tout à gagner". Ces derniers étaient bien évidemment les agresseurs de la Grèce homérique que l'on trouve dans les épopées que sont l'Iliade et l'Odyssée. Depuis de très longues années, nous  sommes en train de tout perdre de notre civilisation et de nos coutumes et nos gouvernants regardent constamment ailleurs se contentant d’être de simples communicants touchant leur gros chèque à la fin du mois. Quand je pense qu’Emmanuel Macron lors de son récent voyage en Afrique a eu le culot de dire au président de la République démocratique du Congo la phrase suivante : « Depuis 1994, vous n’avez jamais été capable de restaurer la souveraineté ni militaire ni sécuritaire ni administrative de votre pays. C’est une réalité. Il ne faut pas chercher des coupables à l’extérieur ». Oui quel culot ! Macron ferait mieux de balayer devant sa porte de l'Elysée au lieu d'aller deverser sa bile devant celle des autres. Quand en France des bébés dans des poussettes se font poignarder par un étranger qui n’a rien à faire dans notre pays, est-on apte à parler d'administration réussie,  de souveraineté et de sécurité intérieure ? Alors Monsieur le président faite votre job comme il le faut au lieu d’aller constamment à la rencontre des victimes et de ceux qui ont fait le leur avec votre sourire carnassier et vos discours à trois balles comme vous le faites dans cette horripilante vidéo. Et si vous ne vous sentez pas capable de le faire, si vous n’avez pas de solutions, partez et laissez au plus vite la place à un autre car il y urgence à ce que la France redevienne un pays sûr, propre, souverain et qui saura se faire respecter partout dans la monde. Ce n'est plus du tout le cas depuis de trop longues années !   

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