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Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Publié le par gibirando

 

DES PAYSAGES EN COULEURS.....POUR QUATRE SOUS  

OU 6 JOURS SUR LE GR 70 

CHEMIN DE STEVENSON (1ere partie)

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmLundi 19 juillet 2004 : 1ere étape de 19 kms.

Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m).

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson où il explique le regard que portent les gens de Monastier sur son projet de voyage : " Un touriste de mon genre était alors chose inouïe dans cette région. On m'y considérait avec une piété dédaigneuse comme un individu qui aurait décidé un voyage dans la lune ".

Dans une petite localité, nommée Le Monastier, où nous devions nous rendre, nos bagages devaient nous précéder. Voilà pourquoi, en ce lundi matin 19 juillet 2004, il n'est que 8 heures, mais nous nous dépêchons de fermer nos sacs, car le transporteur est déjà dans le hall à attendre nos valises pour les amener au Monastier-sur-Gazeille, terme de notre première journée.

Le temps de prendre un copieux petit déjeuner et sans oublier nos paniers-repas, il est 8 h 30 quand nous quittons l'hôtel Bristol.

En plus de ce pique-nique, nos sacs sur le dos pour la journée contiennent, deux gourdes d'eau d'un litre, des sandales de marche légères, un poncho, une polaire et une veste en goretex. J'estime à environ 8 à 9 kilos, la charge qu'il nous faudra porter tout au long des 19 kilomètres de notre étape. De mon côté, je porte en sus, une sacoche avec l'appareil photo, des jumelles et un GPS. Le ciel est aussi chargé que nous, mais par de gros nuages gris qui détalent vers l'est. Nous redoutons la pluie et avons pris toutes nos précautions pour faire face à d'éventuelles intempéries. J'ai même pris un parapluie pliable. Si l'on en juge aux poids de nos sacs qui pèsent trop lourdement sur nos épaules, nous sommes sans doute excessivement prévoyants.J'étudie une dernière fois le topo-guide pendant que Dany entre dans une pharmacie mitoyenne de l'hôtel pour acheter un " Aspivenin ".

Nous devons prendre la direction d'Ours, premier village à traverser après être sortis du Puy. Hier, à une vingtaine de mètres, nous avons remarqué un panneau qui indiquait Ours immédiatement à droite en sortant de l'hôtel.

Dany a trouvé son bonheur à la pharmacie et nous prenons immédiatement cette direction.

Effectivement, nous avons pris cette direction et quelques dizaines de mètres plus loin, nous retrouvons les habituelles marques blanches et rouges d'un G.R. Il s'agit dans l'immédiat du G.R.430, Chemin de Saint-François Régis qui est, sur le Chemin de Stevenson, le passage obligé quand on démarre du Puy en Velay.

Par plusieurs rues, avenues et boulevards que nous grimpons, nous nous éloignons de la ville que nous finissons par apercevoir comme au fond d'une large cuvette. Seuls les trois rochers historiques avec la statue Notre Dame de France, la chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe et le sanctuaire Saint-Joseph d'Espaly se dressent dans le décor.

C'est avec plaisir que nous quittons enfin l'asphalte pour un chemin pavé bien ombragé bordé de murettes et d'arbustes. En regardant ces pavés usés, ces ornières creusées par les siècles et ces murettes noires et moussues, je ne peux m'empêcher de penser que ce chemin prénommé jadis " La Calade d'Ours " doit avoir une lourde histoire et a du voir des milliers de pèlerins et de randonneurs le cheminer.

D'ailleurs au bout de quelques minutes, nous rencontrons une croix en pierre sculptée. Usée par le temps, une date apparaît : 1600 ! Peu après, nous longeons une ferme et débouchons dans le village d'Ours. Nous traversons une route et laissons sur la droite le château d'Ours qui est une ancienne maison d'assemblée (*). A bas du hameau, nous profitons de séculaires lavoirs pour nous asperger d'une eau fraîche bienfaitrice.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Sur un sentier de pouzzolanes rouges et au milieu des blés après le village d'Ours

Peu après, à travers des champs de blé sur un sentier fait de pouzzolanes rouges, nous gravissons un faible dénivelé. Arrivés sur un plateau, au milieu de champs céréaliers, le chemin s'élargit puis redescend vers une vallée. Dans la descente, nous hésitons à un embranchement sans balisage spécifique où le chemin s'est sérieusement rétréci.

(*) Tous les villages du Velay disposaient d'une maison d'assemblée où une religieuse rattachée à la Congrégation de l'enfant Jésus du Puy se chargeait de divulguer un peu d'instruction aux enfants, de donner des soins aux malades et d'enseigner le catéchisme.

Heureusement, nous retrouvons rapidement les traces rouges et blanches du G.R et les quelques pins tordus mentionnés sur le topo-guide que l'on appelle dans la région " pins du boulanger" (**). Le sentier devient plus sinueux, remonte vers une zone habitée " Les Sarpouleyres " puis redescend dans le Bois du Mont Jonnet.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

A l'entrée de Coubon avec au loin le château de Bouzols et sur le pont qui enjambe la Loire

Nous approchons de Coubon et marchons maintenant sur une route en bitume au milieu de splendides villas aux jardins très fleuris. Nous engageons la conversation avec un homme fort agréable et le félicitons pour ses extraordinaires géraniums rouges dont les fleurs en boule sont aussi grosses que celles de certains hortensias. Il nous explique dans le détail tout le travail et les soins qu'il prodigue au fil des saisons pour obtenir ce magnifique résultat.

Au loin, nous distinguons le château de Bouzols perché sur son promontoire, puis Coubon que nous ne tardons pas à atteindre.

Tout en remplissant nos gourdes déjà vides à une très belle fontaine fleurie de gros oeillets d'Inde oranges, nous discutons avec d'autres randonneurs qui font le Chemin de Saint-François Régis. A tour de rôle, nous évoquons la beauté des randonnées réalisées les années précédentes, puis chacun poursuit sa route et nous nous séparons aussi vite que nous nous sommes connus.

Nous empruntons le pont qui traverse la Loire et arrivés de l'autre côté, Dany entre dans une épicerie pour faire quelques emplettes.

Je profite de cet arrêt pour réviser le topo-guide sur la suite de la journée. Nous sortons de Coubon par la D.37 et 200 mètres après, nous prenons à droite une route avec une forte inclinaison qui se dirige vers les villages de l'Holme et de Poinsac.

(**) Autrefois, les pins étaient élagués pour en tirer des fagots destinés aux boulangeries. Ces tailles ont finis par donner aux arbres des formes bizarres et tourmentées.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Après le village d'Holme, le GR70 déroule son ruban avec de beaux panoramas

Arrivés à une intersection où se trouve une croix en pierres, le topo-guide indique de prendre à droite en direction de l'Holme mais cet indice est en totale contradiction avec le balisage peint. Sur la droite, une croix blanche et rouge spécifie " mauvaise direction ". Nous prenons l'option de continuer tout droit et effectivement 20 mètres après, nous trouvons très rapidement le marquage sur un poteau en béton. Une centaine de mètres devant nous, un autre randonneur a pris la même direction et cela nous conforte dans notre choix. Nous cheminons quatre à cinq cent mètres, entrons dans le village de Dempeyre et ne trouvons plus aucune trace du G.R. Un coup d'oeil sur la carte du topo-guide et je constate qu'effectivement le G.R ne passe pas par ce village. Je peste contre ces mauvaises indications qui ne correspondent pas à celles du topo-guide.

Il est midi, un brin énervé par cette déconvenue, nous rebroussons chemin, retrouvons le carrefour, source de notre égarement et grimpons par le tarmac vers le village de L'Holme. Le ciel est orageux, il fait très chaud, la faim joue sur nos organismes un peu fatigués. Nous décidons de nous arrêter à l'ombre de quelques arbres pour pique-niquer. Le panier-repas préparé par l'hôtel fait d'un gros pan bagnat, d'un oeuf dur, de fromage et d'une pomme est amplement suffisant pour caler notre bel appétit. La chaleur aidant, le repas a un effet si anesthésiant que nous éprouvons le besoin de nous allonger sur l'herbe. Après plus d'une heure de pause, nous nous remettons en marche et atteignons très rapidement le village d'Holme.

Au centre du village, nous quittons le goudron pour un long et rectiligne sentier de gravillons. Cet agréable chemin déroule son ruban sur un large plateau au milieu de terres cultivées, de nombreux maquis et de quelques petits bois. De chaque côté, nous pouvons apercevoir toute une série de petits cônes aux formes arrondies et couvertes de pins sur leurs sommets. D'origine volcanique, ces petits puys sont localement appelés des " gardes " : Garde d'Ours, Garde de Mons.

Nous marchons la plupart de temps à découvert avec la possibilité de voir le paysage défiler de part et d'autre du sentier. Nous surplombons de minuscules villages que nous pouvons identifier grâce aux cartes de topo-guide : Archinaud, Truchet, Arsac en Velay, Le Chier Blanc, Chadron, Le Clauzel, etc....

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Ravitaillement en eau fraîche au splendide village de l'Herm

Vers 16 heures, nous entrons dans le Bois des Gondous et éprouvons le besoin de souffler à l'ombre de quelques pins.

Le randonneur aperçut à Dempeyre en fin de matinée, là où nous nous sommes égarés, arrive. Il s'agit d'un petit homme, que j'appelle " Monsieur 62 " (car il nous dit avoir 62 ans). Il fait le Stevenson en solitaire. Lui aussi ronchonne après les mauvaises indications du balisage après Coubon. Contrairement à nous, il s'est complètement égaré, a tourné en rond à Dempeyre, avant de rejoindre le G.R près de Truchet par une longue route goudronnée qui a commencé à lui échauffer la plante des pieds.

Quelques biscuits et un café et nous repartons sur une piste forestière. Nous observons des engins qui travaillent à l'entretien du chemin et de ses bas-côtés. Ils nettoient les fossés de part et d'autre du chemin afin que les eaux pluviales s'écoulent plus facilement. Nous ressortons du bois et arrivons au très joli village de " l'Herm " où les maisons exposent leurs très nobles façades de pierres. Par un verdoyant sentier entre des murettes et des arbustes, nous débouchons sur la D.38 puis rejoignons rapidement Le Monastier-sur-Gazeille (*), point de départ du voyage de Stevenson.

Nous traversons le centre du village et trouvons sans problèmes, l'hôtel " Le Provence ". Nos bagages sont bien là dans le hall à nous attendre.

La chambre, une douche fraîche, une heure de sieste et nous voilà déjà prêts à repartir pour visiter le vieux village.

(*) Le Monastier tire son nom de mot " Monastère ", lieu habité par des moines.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

A Monastier devant le château édifié en 1365 et l'abbaye du XIe

Par de minuscules ruelles, nous gagnons la curieuse église Saint-Jean couverte de lauzes, l'imposante abbaye qui date du XIe siècle avec sa façade polychrome et qui est, parait-elle, un des fleurons de l'art roman du Velay et enfin l'imposant château édifié en 1365. Malheureusement, il est déjà tard et de tous ses trésors architecturaux, nous nous contenterons de découvrir les extérieurs seulement. Déçus de trouver toutes les portes closes, nous regagnons l'hôtel pour un excellent dîner rapidement expédié. Avant de terminer la journée, j'ai bien envie d'aller voir le Viaduc de la Recoumène, car on dit de lui, qu'il est le haut-lieu européen du saut à l'élastique.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

En direction du viaduc de Recoumène

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Le viaduc de Recoumène, haut-lieu du saut à l'élastique dans la nuit tombante

Nous voilà donc repartis sur la D.535 pour quatre à cinq kilomètres aller-retour. La nuit tombe, nous accélérons le pas, le viaduc se rapproche mais Dany qui est partie avec des sandales trop légères commence à claudiquer. Des cloques ont fait leur apparition au bout de ses orteils. Il fait nuit quand nous arrivons au Viaduc. Il s'agit d'un impressionnant ouvrage d'art à huit arches conçu entre 1922 et 1925 par l'ingénieur Paul Séjourné. Construit en basalte bleu sombre au dessus de la rivière Gazeille, le viaduc culmine à 66 mètres pour une longueur de 270 mètres en courbe. Malheureusement, les constructeurs du viaduc n'eurent jamais le plaisir de voir un train le franchir. En effet, la voie ferrée transcévenole qui avait été imaginée au début du siècle ne fut jamais construite car prise de vitesse par le développement de la " voiture automobile ".

C'est avec un petit vent fraîchissant et sous une voûte céleste très étoilée que nous regagnons notre chambre. Les derniers kilomètres ont eu un effet désastreux sur les pieds de Dany. Au fond de moi, je regrette de l'avoir contrainte à aller au viaduc. Avec les distances qui nous attendent pour les prochains jours, j'espère que demain elle ira mieux.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Dany sur le parapet du viaduc

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Cliquez sur la carte pour passer à l'étape suivante et voir d'autres paysages en couleurs pour quatre sous.

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DES PAYSAGES EN COULEURS.....POUR QUATRE SOUS  

OU 6 JOURS SUR LE GR 70 

CHEMIN DE STEVENSON (1ere partie)

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmLundi 19 juillet 2004 : 1ere étape de 19 kms.

Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m).

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson où il explique le regard que portent les gens de Monastier sur son projet de voyage : " Un touriste de mon genre était alors chose inouïe dans cette région. On m'y considérait avec une piété dédaigneuse comme un individu qui aurait décidé un voyage dans la lune ".

Dans une petite localité, nommée Le Monastier, où nous devions nous rendre, nos bagages devaient nous précéder. Voilà pourquoi, en ce lundi matin 19 juillet 2004, il n'est que 8 heures, mais nous nous dépêchons de fermer nos sacs, car le transporteur est déjà dans le hall à attendre nos valises pour les amener au Monastier-sur-Gazeille, terme de notre première journée.

Le temps de prendre un copieux petit déjeuner et sans oublier nos paniers-repas, il est 8 h 30 quand nous quittons l'hôtel Bristol.

En plus de ce pique-nique, nos sacs sur le dos pour la journée contiennent, deux gourdes d'eau d'un litre, des sandales de marche légères, un poncho, une polaire et une veste en goretex. J'estime à environ 8 à 9 kilos, la charge qu'il nous faudra porter tout au long des 19 kilomètres de notre étape. De mon côté, je porte en sus, une sacoche avec l'appareil photo, des jumelles et un GPS. Le ciel est aussi chargé que nous, mais par de gros nuages gris qui détalent vers l'est. Nous redoutons la pluie et avons pris toutes nos précautions pour faire face à d'éventuelles intempéries. J'ai même pris un parapluie pliable. Si l'on en juge aux poids de nos sacs qui pèsent trop lourdement sur nos épaules, nous sommes sans doute excessivement prévoyants.J'étudie une dernière fois le topo-guide pendant que Dany entre dans une pharmacie mitoyenne de l'hôtel pour acheter un " Aspivenin ".

Nous devons prendre la direction d'Ours, premier village à traverser après être sortis du Puy. Hier, à une vingtaine de mètres, nous avons remarqué un panneau qui indiquait Ours immédiatement à droite en sortant de l'hôtel.

Dany a trouvé son bonheur à la pharmacie et nous prenons immédiatement cette direction.

Effectivement, nous avons pris cette direction et quelques dizaines de mètres plus loin, nous retrouvons les habituelles marques blanches et rouges d'un G.R. Il s'agit dans l'immédiat du G.R.430, Chemin de Saint-François Régis qui est, sur le Chemin de Stevenson, le passage obligé quand on démarre du Puy en Velay.

Par plusieurs rues, avenues et boulevards que nous grimpons, nous nous éloignons de la ville que nous finissons par apercevoir comme au fond d'une large cuvette. Seuls les trois rochers historiques avec la statue Notre Dame de France, la chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe et le sanctuaire Saint-Joseph d'Espaly se dressent dans le décor.

C'est avec plaisir que nous quittons enfin l'asphalte pour un chemin pavé bien ombragé bordé de murettes et d'arbustes. En regardant ces pavés usés, ces ornières creusées par les siècles et ces murettes noires et moussues, je ne peux m'empêcher de penser que ce chemin prénommé jadis " La Calade d'Ours " doit avoir une lourde histoire et a du voir des milliers de pèlerins et de randonneurs le cheminer.

D'ailleurs au bout de quelques minutes, nous rencontrons une croix en pierre sculptée. Usée par le temps, une date apparaît : 1600 ! Peu après, nous longeons une ferme et débouchons dans le village d'Ours. Nous traversons une route et laissons sur la droite le château d'Ours qui est une ancienne maison d'assemblée (*). A bas du hameau, nous profitons de séculaires lavoirs pour nous asperger d'une eau fraîche bienfaitrice.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Sur un sentier de pouzzolanes rouges et au milieu des blés après le village d'Ours

Peu après, à travers des champs de blé sur un sentier fait de pouzzolanes rouges, nous gravissons un faible dénivelé. Arrivés sur un plateau, au milieu de champs céréaliers, le chemin s'élargit puis redescend vers une vallée. Dans la descente, nous hésitons à un embranchement sans balisage spécifique où le chemin s'est sérieusement rétréci.

(*) Tous les villages du Velay disposaient d'une maison d'assemblée où une religieuse rattachée à la Congrégation de l'enfant Jésus du Puy se chargeait de divulguer un peu d'instruction aux enfants, de donner des soins aux malades et d'enseigner le catéchisme.

Heureusement, nous retrouvons rapidement les traces rouges et blanches du G.R et les quelques pins tordus mentionnés sur le topo-guide que l'on appelle dans la région " pins du boulanger" (**). Le sentier devient plus sinueux, remonte vers une zone habitée " Les Sarpouleyres " puis redescend dans le Bois du Mont Jonnet.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

A l'entrée de Coubon avec au loin le château de Bouzols et sur le pont qui enjambe la Loire

Nous approchons de Coubon et marchons maintenant sur une route en bitume au milieu de splendides villas aux jardins très fleuris. Nous engageons la conversation avec un homme fort agréable et le félicitons pour ses extraordinaires géraniums rouges dont les fleurs en boule sont aussi grosses que celles de certains hortensias. Il nous explique dans le détail tout le travail et les soins qu'il prodigue au fil des saisons pour obtenir ce magnifique résultat.

Au loin, nous distinguons le château de Bouzols perché sur son promontoire, puis Coubon que nous ne tardons pas à atteindre.

Tout en remplissant nos gourdes déjà vides à une très belle fontaine fleurie de gros oeillets d'Inde oranges, nous discutons avec d'autres randonneurs qui font le Chemin de Saint-François Régis. A tour de rôle, nous évoquons la beauté des randonnées réalisées les années précédentes, puis chacun poursuit sa route et nous nous séparons aussi vite que nous nous sommes connus.

Nous empruntons le pont qui traverse la Loire et arrivés de l'autre côté, Dany entre dans une épicerie pour faire quelques emplettes.

Je profite de cet arrêt pour réviser le topo-guide sur la suite de la journée. Nous sortons de Coubon par la D.37 et 200 mètres après, nous prenons à droite une route avec une forte inclinaison qui se dirige vers les villages de l'Holme et de Poinsac.

(**) Autrefois, les pins étaient élagués pour en tirer des fagots destinés aux boulangeries. Ces tailles ont finis par donner aux arbres des formes bizarres et tourmentées.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Après le village d'Holme, le GR70 déroule son ruban avec de beaux panoramas

Arrivés à une intersection où se trouve une croix en pierres, le topo-guide indique de prendre à droite en direction de l'Holme mais cet indice est en totale contradiction avec le balisage peint. Sur la droite, une croix blanche et rouge spécifie " mauvaise direction ". Nous prenons l'option de continuer tout droit et effectivement 20 mètres après, nous trouvons très rapidement le marquage sur un poteau en béton. Une centaine de mètres devant nous, un autre randonneur a pris la même direction et cela nous conforte dans notre choix. Nous cheminons quatre à cinq cent mètres, entrons dans le village de Dempeyre et ne trouvons plus aucune trace du G.R. Un coup d'oeil sur la carte du topo-guide et je constate qu'effectivement le G.R ne passe pas par ce village. Je peste contre ces mauvaises indications qui ne correspondent pas à celles du topo-guide.

Il est midi, un brin énervé par cette déconvenue, nous rebroussons chemin, retrouvons le carrefour, source de notre égarement et grimpons par le tarmac vers le village de L'Holme. Le ciel est orageux, il fait très chaud, la faim joue sur nos organismes un peu fatigués. Nous décidons de nous arrêter à l'ombre de quelques arbres pour pique-niquer. Le panier-repas préparé par l'hôtel fait d'un gros pan bagnat, d'un oeuf dur, de fromage et d'une pomme est amplement suffisant pour caler notre bel appétit. La chaleur aidant, le repas a un effet si anesthésiant que nous éprouvons le besoin de nous allonger sur l'herbe. Après plus d'une heure de pause, nous nous remettons en marche et atteignons très rapidement le village d'Holme.

Au centre du village, nous quittons le goudron pour un long et rectiligne sentier de gravillons. Cet agréable chemin déroule son ruban sur un large plateau au milieu de terres cultivées, de nombreux maquis et de quelques petits bois. De chaque côté, nous pouvons apercevoir toute une série de petits cônes aux formes arrondies et couvertes de pins sur leurs sommets. D'origine volcanique, ces petits puys sont localement appelés des " gardes " : Garde d'Ours, Garde de Mons.

Nous marchons la plupart de temps à découvert avec la possibilité de voir le paysage défiler de part et d'autre du sentier. Nous surplombons de minuscules villages que nous pouvons identifier grâce aux cartes de topo-guide : Archinaud, Truchet, Arsac en Velay, Le Chier Blanc, Chadron, Le Clauzel, etc....

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Ravitaillement en eau fraîche au splendide village de l'Herm

Vers 16 heures, nous entrons dans le Bois des Gondous et éprouvons le besoin de souffler à l'ombre de quelques pins.

Le randonneur aperçut à Dempeyre en fin de matinée, là où nous nous sommes égarés, arrive. Il s'agit d'un petit homme, que j'appelle " Monsieur 62 " (car il nous dit avoir 62 ans). Il fait le Stevenson en solitaire. Lui aussi ronchonne après les mauvaises indications du balisage après Coubon. Contrairement à nous, il s'est complètement égaré, a tourné en rond à Dempeyre, avant de rejoindre le G.R près de Truchet par une longue route goudronnée qui a commencé à lui échauffer la plante des pieds.

Quelques biscuits et un café et nous repartons sur une piste forestière. Nous observons des engins qui travaillent à l'entretien du chemin et de ses bas-côtés. Ils nettoient les fossés de part et d'autre du chemin afin que les eaux pluviales s'écoulent plus facilement. Nous ressortons du bois et arrivons au très joli village de " l'Herm " où les maisons exposent leurs très nobles façades de pierres. Par un verdoyant sentier entre des murettes et des arbustes, nous débouchons sur la D.38 puis rejoignons rapidement Le Monastier-sur-Gazeille (*), point de départ du voyage de Stevenson.

Nous traversons le centre du village et trouvons sans problèmes, l'hôtel " Le Provence ". Nos bagages sont bien là dans le hall à nous attendre.

La chambre, une douche fraîche, une heure de sieste et nous voilà déjà prêts à repartir pour visiter le vieux village.

(*) Le Monastier tire son nom de mot " Monastère ", lieu habité par des moines.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

A Monastier devant le château édifié en 1365 et l'abbaye du XIe

Par de minuscules ruelles, nous gagnons la curieuse église Saint-Jean couverte de lauzes, l'imposante abbaye qui date du XIe siècle avec sa façade polychrome et qui est, parait-elle, un des fleurons de l'art roman du Velay et enfin l'imposant château édifié en 1365. Malheureusement, il est déjà tard et de tous ses trésors architecturaux, nous nous contenterons de découvrir les extérieurs seulement. Déçus de trouver toutes les portes closes, nous regagnons l'hôtel pour un excellent dîner rapidement expédié. Avant de terminer la journée, j'ai bien envie d'aller voir le Viaduc de la Recoumène, car on dit de lui, qu'il est le haut-lieu européen du saut à l'élastique.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

En direction du viaduc de Recoumène

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Le viaduc de Recoumène, haut-lieu du saut à l'élastique dans la nuit tombante

Nous voilà donc repartis sur la D.535 pour quatre à cinq kilomètres aller-retour. La nuit tombe, nous accélérons le pas, le viaduc se rapproche mais Dany qui est partie avec des sandales trop légères commence à claudiquer. Des cloques ont fait leur apparition au bout de ses orteils. Il fait nuit quand nous arrivons au Viaduc. Il s'agit d'un impressionnant ouvrage d'art à huit arches conçu entre 1922 et 1925 par l'ingénieur Paul Séjourné. Construit en basalte bleu sombre au dessus de la rivière Gazeille, le viaduc culmine à 66 mètres pour une longueur de 270 mètres en courbe. Malheureusement, les constructeurs du viaduc n'eurent jamais le plaisir de voir un train le franchir. En effet, la voie ferrée transcévenole qui avait été imaginée au début du siècle ne fut jamais construite car prise de vitesse par le développement de la " voiture automobile ".

C'est avec un petit vent fraîchissant et sous une voûte céleste très étoilée que nous regagnons notre chambre. Les derniers kilomètres ont eu un effet désastreux sur les pieds de Dany. Au fond de moi, je regrette de l'avoir contrainte à aller au viaduc. Avec les distances qui nous attendent pour les prochains jours, j'espère que demain elle ira mieux.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Dany sur le parapet du viaduc

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

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DES PAYSAGES EN COULEURS.....POUR QUATRE SOUS  

OU 6 JOURS SUR LE GR 70 

CHEMIN DE STEVENSON (1ere partie)

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmLundi 19 juillet 2004 : 1ere étape de 19 kms.

Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m).

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson où il explique le regard que portent les gens de Monastier sur son projet de voyage : " Un touriste de mon genre était alors chose inouïe dans cette région. On m'y considérait avec une piété dédaigneuse comme un individu qui aurait décidé un voyage dans la lune ".

Dans une petite localité, nommée Le Monastier, où nous devions nous rendre, nos bagages devaient nous précéder. Voilà pourquoi, en ce lundi matin 19 juillet 2004, il n'est que 8 heures, mais nous nous dépêchons de fermer nos sacs, car le transporteur est déjà dans le hall à attendre nos valises pour les amener au Monastier-sur-Gazeille, terme de notre première journée.

Le temps de prendre un copieux petit déjeuner et sans oublier nos paniers-repas, il est 8 h 30 quand nous quittons l'hôtel Bristol.

En plus de ce pique-nique, nos sacs sur le dos pour la journée contiennent, deux gourdes d'eau d'un litre, des sandales de marche légères, un poncho, une polaire et une veste en goretex. J'estime à environ 8 à 9 kilos, la charge qu'il nous faudra porter tout au long des 19 kilomètres de notre étape. De mon côté, je porte en sus, une sacoche avec l'appareil photo, des jumelles et un GPS. Le ciel est aussi chargé que nous, mais par de gros nuages gris qui détalent vers l'est. Nous redoutons la pluie et avons pris toutes nos précautions pour faire face à d'éventuelles intempéries. J'ai même pris un parapluie pliable. Si l'on en juge aux poids de nos sacs qui pèsent trop lourdement sur nos épaules, nous sommes sans doute excessivement prévoyants.J'étudie une dernière fois le topo-guide pendant que Dany entre dans une pharmacie mitoyenne de l'hôtel pour acheter un " Aspivenin ".

Nous devons prendre la direction d'Ours, premier village à traverser après être sortis du Puy. Hier, à une vingtaine de mètres, nous avons remarqué un panneau qui indiquait Ours immédiatement à droite en sortant de l'hôtel.

Dany a trouvé son bonheur à la pharmacie et nous prenons immédiatement cette direction.

Effectivement, nous avons pris cette direction et quelques dizaines de mètres plus loin, nous retrouvons les habituelles marques blanches et rouges d'un G.R. Il s'agit dans l'immédiat du G.R.430, Chemin de Saint-François Régis qui est, sur le Chemin de Stevenson, le passage obligé quand on démarre du Puy en Velay.

Par plusieurs rues, avenues et boulevards que nous grimpons, nous nous éloignons de la ville que nous finissons par apercevoir comme au fond d'une large cuvette. Seuls les trois rochers historiques avec la statue Notre Dame de France, la chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe et le sanctuaire Saint-Joseph d'Espaly se dressent dans le décor.

C'est avec plaisir que nous quittons enfin l'asphalte pour un chemin pavé bien ombragé bordé de murettes et d'arbustes. En regardant ces pavés usés, ces ornières creusées par les siècles et ces murettes noires et moussues, je ne peux m'empêcher de penser que ce chemin prénommé jadis " La Calade d'Ours " doit avoir une lourde histoire et a du voir des milliers de pèlerins et de randonneurs le cheminer.

D'ailleurs au bout de quelques minutes, nous rencontrons une croix en pierre sculptée. Usée par le temps, une date apparaît : 1600 ! Peu après, nous longeons une ferme et débouchons dans le village d'Ours. Nous traversons une route et laissons sur la droite le château d'Ours qui est une ancienne maison d'assemblée (*). A bas du hameau, nous profitons de séculaires lavoirs pour nous asperger d'une eau fraîche bienfaitrice.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Sur un sentier de pouzzolanes rouges et au milieu des blés après le village d'Ours

Peu après, à travers des champs de blé sur un sentier fait de pouzzolanes rouges, nous gravissons un faible dénivelé. Arrivés sur un plateau, au milieu de champs céréaliers, le chemin s'élargit puis redescend vers une vallée. Dans la descente, nous hésitons à un embranchement sans balisage spécifique où le chemin s'est sérieusement rétréci.

(*) Tous les villages du Velay disposaient d'une maison d'assemblée où une religieuse rattachée à la Congrégation de l'enfant Jésus du Puy se chargeait de divulguer un peu d'instruction aux enfants, de donner des soins aux malades et d'enseigner le catéchisme.

Heureusement, nous retrouvons rapidement les traces rouges et blanches du G.R et les quelques pins tordus mentionnés sur le topo-guide que l'on appelle dans la région " pins du boulanger" (**). Le sentier devient plus sinueux, remonte vers une zone habitée " Les Sarpouleyres " puis redescend dans le Bois du Mont Jonnet.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19kmODes paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

A l'entrée de Coubon avec au loin le château de Bouzols et sur le pont qui enjambe la Loire

Nous approchons de Coubon et marchons maintenant sur une route en bitume au milieu de splendides villas aux jardins très fleuris. Nous engageons la conversation avec un homme fort agréable et le félicitons pour ses extraordinaires géraniums rouges dont les fleurs en boule sont aussi grosses que celles de certains hortensias. Il nous explique dans le détail tout le travail et les soins qu'il prodigue au fil des saisons pour obtenir ce magnifique résultat.

Au loin, nous distinguons le château de Bouzols perché sur son promontoire, puis Coubon que nous ne tardons pas à atteindre.

Tout en remplissant nos gourdes déjà vides à une très belle fontaine fleurie de gros oeillets d'Inde oranges, nous discutons avec d'autres randonneurs qui font le Chemin de Saint-François Régis. A tour de rôle, nous évoquons la beauté des randonnées réalisées les années précédentes, puis chacun poursuit sa route et nous nous séparons aussi vite que nous nous sommes connus.

Nous empruntons le pont qui traverse la Loire et arrivés de l'autre côté, Dany entre dans une épicerie pour faire quelques emplettes.

Je profite de cet arrêt pour réviser le topo-guide sur la suite de la journée. Nous sortons de Coubon par la D.37 et 200 mètres après, nous prenons à droite une route avec une forte inclinaison qui se dirige vers les villages de l'Holme et de Poinsac.

(**) Autrefois, les pins étaient élagués pour en tirer des fagots destinés aux boulangeries. Ces tailles ont finis par donner aux arbres des formes bizarres et tourmentées.

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Après le village d'Holme, le GR70 déroule son ruban avec de beaux panoramas

Arrivés à une intersection où se trouve une croix en pierres, le topo-guide indique de prendre à droite en direction de l'Holme mais cet indice est en totale contradiction avec le balisage peint. Sur la droite, une croix blanche et rouge spécifie " mauvaise direction ". Nous prenons l'option de continuer tout droit et effectivement 20 mètres après, nous trouvons très rapidement le marquage sur un poteau en béton. Une centaine de mètres devant nous, un autre randonneur a pris la même direction et cela nous conforte dans notre choix. Nous cheminons quatre à cinq cent mètres, entrons dans le village de Dempeyre et ne trouvons plus aucune trace du G.R. Un coup d'oeil sur la carte du topo-guide et je constate qu'effectivement le G.R ne passe pas par ce village. Je peste contre ces mauvaises indications qui ne correspondent pas à celles du topo-guide.

Il est midi, un brin énervé par cette déconvenue, nous rebroussons chemin, retrouvons le carrefour, source de notre égarement et grimpons par le tarmac vers le village de L'Holme. Le ciel est orageux, il fait très chaud, la faim joue sur nos organismes un peu fatigués. Nous décidons de nous arrêter à l'ombre de quelques arbres pour pique-niquer. Le panier-repas préparé par l'hôtel fait d'un gros pan bagnat, d'un oeuf dur, de fromage et d'une pomme est amplement suffisant pour caler notre bel appétit. La chaleur aidant, le repas a un effet si anesthésiant que nous éprouvons le besoin de nous allonger sur l'herbe. Après plus d'une heure de pause, nous nous remettons en marche et atteignons très rapidement le village d'Holme.

Au centre du village, nous quittons le goudron pour un long et rectiligne sentier de gravillons. Cet agréable chemin déroule son ruban sur un large plateau au milieu de terres cultivées, de nombreux maquis et de quelques petits bois. De chaque côté, nous pouvons apercevoir toute une série de petits cônes aux formes arrondies et couvertes de pins sur leurs sommets. D'origine volcanique, ces petits puys sont localement appelés des " gardes " : Garde d'Ours, Garde de Mons.

Nous marchons la plupart de temps à découvert avec la possibilité de voir le paysage défiler de part et d'autre du sentier. Nous surplombons de minuscules villages que nous pouvons identifier grâce aux cartes de topo-guide : Archinaud, Truchet, Arsac en Velay, Le Chier Blanc, Chadron, Le Clauzel, etc....

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Ravitaillement en eau fraîche au splendide village de l'Herm

Vers 16 heures, nous entrons dans le Bois des Gondous et éprouvons le besoin de souffler à l'ombre de quelques pins.

Le randonneur aperçut à Dempeyre en fin de matinée, là où nous nous sommes égarés, arrive. Il s'agit d'un petit homme, que j'appelle " Monsieur 62 " (car il nous dit avoir 62 ans). Il fait le Stevenson en solitaire. Lui aussi ronchonne après les mauvaises indications du balisage après Coubon. Contrairement à nous, il s'est complètement égaré, a tourné en rond à Dempeyre, avant de rejoindre le G.R près de Truchet par une longue route goudronnée qui a commencé à lui échauffer la plante des pieds.

Quelques biscuits et un café et nous repartons sur une piste forestière. Nous observons des engins qui travaillent à l'entretien du chemin et de ses bas-côtés. Ils nettoient les fossés de part et d'autre du chemin afin que les eaux pluviales s'écoulent plus facilement. Nous ressortons du bois et arrivons au très joli village de " l'Herm " où les maisons exposent leurs très nobles façades de pierres. Par un verdoyant sentier entre des murettes et des arbustes, nous débouchons sur la D.38 puis rejoignons rapidement Le Monastier-sur-Gazeille (*), point de départ du voyage de Stevenson.

Nous traversons le centre du village et trouvons sans problèmes, l'hôtel " Le Provence ". Nos bagages sont bien là dans le hall à nous attendre.

La chambre, une douche fraîche, une heure de sieste et nous voilà déjà prêts à repartir pour visiter le vieux village.

(*) Le Monastier tire son nom de mot " Monastère ", lieu habité par des moines.

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A Monastier devant le château édifié en 1365 et l'abbaye du XIe

Par de minuscules ruelles, nous gagnons la curieuse église Saint-Jean couverte de lauzes, l'imposante abbaye qui date du XIe siècle avec sa façade polychrome et qui est, parait-elle, un des fleurons de l'art roman du Velay et enfin l'imposant château édifié en 1365. Malheureusement, il est déjà tard et de tous ses trésors architecturaux, nous nous contenterons de découvrir les extérieurs seulement. Déçus de trouver toutes les portes closes, nous regagnons l'hôtel pour un excellent dîner rapidement expédié. Avant de terminer la journée, j'ai bien envie d'aller voir le Viaduc de la Recoumène, car on dit de lui, qu'il est le haut-lieu européen du saut à l'élastique.

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En direction du viaduc de Recoumène

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Le viaduc de Recoumène, haut-lieu du saut à l'élastique dans la nuit tombante

Nous voilà donc repartis sur la D.535 pour quatre à cinq kilomètres aller-retour. La nuit tombe, nous accélérons le pas, le viaduc se rapproche mais Dany qui est partie avec des sandales trop légères commence à claudiquer. Des cloques ont fait leur apparition au bout de ses orteils. Il fait nuit quand nous arrivons au Viaduc. Il s'agit d'un impressionnant ouvrage d'art à huit arches conçu entre 1922 et 1925 par l'ingénieur Paul Séjourné. Construit en basalte bleu sombre au dessus de la rivière Gazeille, le viaduc culmine à 66 mètres pour une longueur de 270 mètres en courbe. Malheureusement, les constructeurs du viaduc n'eurent jamais le plaisir de voir un train le franchir. En effet, la voie ferrée transcévenole qui avait été imaginée au début du siècle ne fut jamais construite car prise de vitesse par le développement de la " voiture automobile ".

C'est avec un petit vent fraîchissant et sous une voûte céleste très étoilée que nous regagnons notre chambre. Les derniers kilomètres ont eu un effet désastreux sur les pieds de Dany. Au fond de moi, je regrette de l'avoir contrainte à aller au viaduc. Avec les distances qui nous attendent pour les prochains jours, j'espère que demain elle ira mieux.

Des paysages en couleurs ....pour quatre sous - Etape 1- Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19km

Dany sur le parapet du viaduc

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Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

Publié le par gibirando

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

DES PAYSAGES EN COULEURS....POUR QUATRE SOUS  

OU 6 JOURS SUR LE GR 70 

CHEMIN DE STEVENSON (1ere partie)

Préambule

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

(*)Logo de l'Association Le Chemin de Stevenson GR.70

http://www.chemin-stevenson.org/

(Les images dont les légendes sont signalées par un astérisque (*) ne sont pas de moi et je remercie bien aimablement leurs auteurs de m'autoriser à les utiliser pour enjoliver cette histoire.)

1-Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19 km.

2-Le Monastier-sur-Gazeille (930m) - Le Bouchet St-Nicolas (875m) 22 km.

3-Le Bouchet Saint-Nicolas (875m) - Langogne (915m) 25 km.

4-Langogne (915m) - Cheylard l'Evêque (1125m) 16 km.

5-Cheylard l'Evêque (1125m) - La Bastide-Puylaurent (1024 m) 24 km.

6-La Bastide-Puylaurent (1024 m) - Chasseradès (1150 m) 12 km.

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

NOTRE TRAJET DE 118 KILOMETRES ET DES PATATES ? NON DES LENTILLES ! 

 Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)La vie de Robert Louis Stevenson (1850-1894) (*).Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

Robert Louis Stevenson est né le 13 novembre 1850 à Edimbourg en Ecosse. Dans la famille Stevenson, on est ingénieurs et constructeurs de phares de père en fils.

Tout enfant, sa nurse Cummy lui donne le goût des récits et de la poésie en lui relatant des histoires légendaires et des contes. Plus tard, il prend goût pour la lecture et passe son temps dans la bibliothèque de son père qui regorge de livres d'aventures.

De santé très fragile, il éprouve de grandes difficultés à suivre une scolarité normale, d'autant qu'il n'est pas spécialement attiré par les études. Le climat de l'Ecosse ne lui est pas recommandé, aussi dès l'age de 13 ans, ses parents décident de l'envoyer faire un séjour sur la Côte d'Azur. Il apprécie la France car la vie qu'il mène lui parait moins astreignante et plus indépendante. Il s'initie à l'écriture.

A 16 ans, il publie aux frais de son père un premier roman de 22 pages intitulé " La Révolte du Pentland ". Sa famille qui ne voit pas d'un bon œil ce désir de vouloir devenir écrivain, après lui avoir conseillé en vain de devenir ingénieur, l'inscrit à la Faculté de Droit d'Edimbourg afin qu'il devienne avocat. Sous la contrainte, il apprend ce métier, mais ses aspirations le pousse davantage à écrire qu'à apprendre le droit. Son esprit d'indépendance et son goût démesuré pour les voyages le pousse dès 1874 à venir séjourner en France, pays dont il apprécie la culture.

En 1876, il écrit son premier livre " Voyage sur le continent " où il raconte le récit d'un voyage en canoë sur les canaux et rivières du nord de la France.

En 1877, dans une auberge de Grès-sur-Loing, il tombe amoureux d'une Américaine de 10 ans son aînée, Fanny Osborne. Elle est mariée et mère de deux enfants.

En 1878, il effectue une randonnée pédestre à travers les Cévennes avec une ânesse prénommée Modestine. Un an plus tard il publie son journal de route sous le titre " Voyage avec un âne dans les Cévennes ".

En 1879, il retrouve Fanny. Divorcée, il l'épouse en 1880.

Souffrant de tuberculose, les années suivantes sont une longue quête à trouver des climats et des stations thermales où il tente de juguler sa maladie.

C''est au cours de ces années, qu'il écrit quelques uns de ses plus beaux romans : Les Nouvelles Milles et une nuits en 1882, L'île au trésor en 1883, Le Corbeau en 1885, L'étrange cas du Docteur Jekill et Mister Hyde en 1886.

En juin 1888, après un long séjour au Lac Saranac dans les Monts Adirondacks (Etat de New-York) sa maladie semble enrayée. Il décide avec Fanny de faire une croisière dans les mers du Sud. Ils s'embarquent à San Francisco puis le voyage durera dix huit mois. La goélette " Le Casco " passant par les plus belles îles australes et du Pacifique : Marquises, Tahiti, l'Australie, Hawaii, les archipels Gilbert et les îles Samoa, etc....

Le couple trouve les îles Samoa tellement agréables tant sur le plan du climat, que des paysages et de la population, qu'ils décident de s'y installer définitivement. Ils achètent une propriété qu'ils baptisent Vailima.

Durant cette période, Robert Louis Stevenson continue d'écrire de magnifiques oeuvres dont les plus connues sont : La Flèche Noire en 1888, Le maître de Ballantrae en 1889, Le trafiquant d'épaves en 1892, Le creux de la vague en 1894.

Il défend avec beaucoup d'intensité, les populations autochtones contre l'exploitation des Blancs, si bien qu'il est surnommé Tusitala (le conteur d'histoires). Ce combat qu'il relate dans " Huit années de troubles dans les Samoa " (1892) lui apporte une reconnaissance et un amour sans faille des Samoans.

Quant il meurt le 3 décembre 1894 d'une congestion cérébrale, toute la population de l'île unit ses efforts et trace une piste au milieu de la jungle pour qu'il soit enterré comme il le désirait au sommet du Mont Vaea.

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

 Robert Louis STEVENSON et Fanny OSBORNE (*)

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)L'invitation à la randonnée de Robert Louis Stevenson.

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson dans lequel il fait part de ses motivations : "Quant à moi, je voyage non pour aller quelque part, mais pour marcher. Je voyage pour le plaisir de voyager. L'important est de bouger, d'éprouver de plus près les nécessités et les embarras de la vie, de quitter le lit douillet de la civilisation, de sentir sous mes pieds le granit terrestre et les silex épars avec leurs coupants".

Après de longues réflexions, nous avions choisi pour ces vacances 2004 de faire une partie du G.R.70 Chemin de Stevenson avec portage des bagages organisé par " La Pèlerine " plutôt que le G.R.10 des Pyrénées Ariégeoises.

http://www.lapelerine.com/

En raison de difficultés d'organisation sur le G.R.10 et d'une gêne persistante au genou de Dany, notre choix s'était porté sur ce chemin mythique, mais plus cool.

En 1878, Robert Louis Stevenson décide de voyager pour oublier un amour, qui dans l'immédiat lui paraît impossible : Elle s'appelle Fanny Osborne, elle a 37 ans, elle est mariée et a deux enfants. Stevenson l'a rencontré quelques mois plus tôt et a eu aussitôt le coup de foudre pour cette belle américaine.

Il part pour cette principale raison mais aussi, parce qu'il a un goût immodéré pour les voyages. Il est attiré par les Cévennes, son histoire et ses habitants et se lance dans cet incroyable périple pédestre avec une ânesse prénommée Modestine.

Il n'a que 28 ans et n'est pas encore l'écrivain révélé qu'il deviendra au fil des années avec des romans universellement connus comme : L'île au Trésor (1883), Le cas étrange du Docteur Jekill et Mr. Hyde (1886), La Flèche Noire (1888), etc...

Il part le 22 septembre 1878 de Monastier-sur-Gazeille en Haute-Loire et rejoint Saint-Jean du Gard le 3 octobre après une éreintante (il a une santé fragile depuis sa plus tendre enfance) randonnée de 12 jours et de plus de 200 kilomètres.

Amour du voyage, plaisir de la découverte, désirs de rencontres, volonté de se retrouver seul avec soi-même, goût de l'effort, Stevenson possède certainement toutes les qualités, les envies et les ressources nécessaires à l'accomplissement de cette performance.

A l'époque, les chemins ne sont pas balisés et par les difficultés même qu'il rencontre : égarements, intempéries, ânesse qui n'en fait qu'à sa tête, nuits à la " belle étoile ", Stevenson devient un précurseur et l'ancêtre du randonneur moderne.

Le destin sera au rendez-vous et comme toutes les bonnes histoires d'amour, celle-ci se terminera bien. Il retrouvera Fanny divorcée et l'épousera deux années plus tard.

Si vous aimez la randonnée et la lecture, il faut absolument lire le récit qui relate son itinéraire. Ce petit livre, " Voyage avec un âne dans les Cévennes " est une véritable invitation à parcourir le GR.70 que l'on appelle désormais le " Chemin de Stevenson ". 

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)Dimanche 18 juillet 2004: Visite du Puy en Velay.

Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson ou il fait part du plaisir qu'il éprouve à regarder certains paysages : " J'avoue aimer une forme précise là où mes regards se posent et si les paysages se vendaient comme les images de mon enfance, un penny en noir, et quatre sous en couleurs, je donnerais bien quatre sous chaque jour de ma vie "

Cet extrait est bien évidemment la raison du titre de mon récit : "Des paysages en couleurs...pour quatre sous". 

Le voyage que raconte ce petit livre démarre dans la cité du Puy en Velay où nous arrivons le Dimanche 18 juillet 2004 en début d'après-midi. Nous profitons de ce temps libre pour visiter la vieille ville très riche en monuments historiques.

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)ODes Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

 Dany devant la Bête du Gévaudan et dans le centre-ville du Puy en Velay

La splendide cathédrale Notre-Dame du Puy avec sa façade polychrome laisse apparaître des fresques byzantines et des caractères hispano-arabes qui présagent de cultures et de religions très anciennes et parfois même antérieures à la chrétienté dans la cité.

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)ODes Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

Dany dans les ruelles de la cité et dans la basilique avec les pèlerins

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)ODes Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

Devant l'entrée du parc et dans (regardez bien) l'immense statue de la Vierge

Sur le Rocher Corneille, énorme butte d'origine volcanique qui domine la ville, nous grimpons à l'intérieur de l'immense statue de la Vierge érigée en 1860. Cette colossale statue a été conçue avec le métal fondu des canons russes pris à la victoire de Sébastopol (1854-1855) par les troupes franco-anglaises aux soldats du tsar Nicolas 1er.

Vers 19 heures, nous rejoignons l'hôtel Bristol en flânant dans les rues tortueuses et pavées de la ville haute. A l'intérieur de la basilique, les pèlerins, en partance pour le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, assistent aux messes et aux bénédictions qui sont données en leur honneur. Dans les boutiques, les dentellières exposent leur savoir-faire.

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

Vue sur le Puy en Velay depuis le rocher Corneille

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

La statue construite avec les canons russes pris à Sébastopol

Avec la verveine et les lentilles, la dentelle est la principale spécialité du Puy en Velay qui reste une des capitales françaises de cet artisanat. Ce dimanche se termine par un agréable souper au restaurant de l'hôtel. Assiette de charcuterie, confit de canard, plateau de fromages régionaux et flan maison sont au menu pour titiller notre palais. Le tout accompagné d'une carafe de Côtes d'Auvergne rouge. Le séjour commence bien.

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

Un bref aperçu du très bel hôtel Bristol (*)

Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

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Le Sarrat d'Espinets (801m) et le Roc Rouge (735m) depuis le col des Auzines (603m)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 2 musiques du compositeur et pianiste mexicain Ernesto Cortazar. Elles ont pour titre : "Intimate Liaison" et "Tonight You'll Be Mine" extraites de ses albums "Concertos" III et II.

Le Sarrat d'Espinets (801m) et le Roc Rouge (735m) depuis le col des Auzines (603m)

Le Sarrat d'Espinets (801m) et le Roc Rouge (735m) depuis le col des Auzines (603m)

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

Quand j’ai imaginé de faire cette randonnée vers les sommets du « Sarrat d’Espinets et du Roc Rouge depuis le col des Auzines », je partais pas mal dans l’inconnu. En effet, sur Internet, aucun site, ni aucun topo n’évoquaient ces lieux comme des objectifs de randonnée. De mon côté, et concernant cette possibilité de rejoindre les 2 sommets, je ne gardais qu’un lointain souvenir d’une rencontre avec un groupe de randonneurs lors de la première étape d’un Tour du Fenouillèdes réalisé en 2011 avec mon fils. Alors que nous étions partis de Trilla pour rejoindre Eus, juste après le col Saint-Jean et sous un ciel plus que maussade, nous avions croisé un petit groupe de randonneurs. Encapuchonnés sous leurs ponchos ; comme nous l’étions nous-mêmes ; ils montaient vers le col que nous venions de dépasser. Après les bonjours d’usage, je m’étais permis d’interroger l’homme qui fermait la marche : « Bonjour, par simple curiosité où allez-vous avec ce temps pourri ? » lui avais-je demandé. Très gentiment, l’homme m’avait répondu « nous montons au Sarrat de l’Espinets et au Roc Rouge ». Après l’avoir remercié, notre conversation s’était arrêtée là, la météo ambiante ce jour-là n’incitant pas à s’éterniser en chemin.  Ce n’est qu’en février 2022 que cette idée d’aller découvrir ces 2 sommets est remontée à la surface, alors que depuis le col des Auzines, nous partions Dany et moi pour une autre jolie balade intitulée « La Boucle de Tarerach ». Cette idée ayant germé, je l’avais inscrite sur le petit calepin où je recense toutes les randonnées potentielles. En analysant les cartes IGN et aériennes sur Géoportail et en effectuant quelques recherches sur Internet, l’embryon d’idée s’était peu à peu métamorphosé pour devenir une opportunité. En ce 10 novembre 2022, me voilà enfin au col des Auzines pour concrétiser cette idée et voir si ce germe peut devenir une jolie plante. Bien évidemment, j’ai longuement analysé le parcours, dessinant avec mon vieux logiciel CartoExploreur un tracé sur la carte IGN, tracé que j’ai enregistré dans mon antique GPS Garmin. Enfin, outre l’ascension des 2 sommets, j’ai également prévu une ample visite de Trévillach que je ne connais pas du tout, car si j’ai traversé le village à maintes reprises, jamais je ne m’y suis arrêté. J'ai dressé un liste du patrimoine à découvrir. Après avoir recensé quelques fleurs sur l’esplanade du col où je viens de garer la voiture, il est 10h quand je démarre sous un ciel merveilleusement bleu. Après avoir papoté au bord de la route avec deux cyclistes, GPS allumé en mains, je n’ai aucune difficulté à trouver le sentier montant vers le col Saint-Jean et ce, malgré l’absence totale de panonceau directionnel. Outre le GPS, je prête attention à quelques cairns bien placés et surtout à un balisage jaune et rouge propre au GRP Tour du Fenouillèdes. Malgré les 11 années qui se sont écoulées depuis que je l’ai accompli, c’est un bonheur de constater que le balisage reste toujours visible. Grâce à cette belle météo, la montée est agréable car elle offre déjà des panoramas très intéressants vers le Canigou et toute cette proche région. Elle est d’autant plus agréable que des passereaux peu craintifs se sont prêter au jeu de mes photos. 10h45, le col Saint-Jean est atteint. Je délaisse le chemin se poursuivant tout droit vers le Sarrat de l’Albèze et Trilla et prends la large piste DFCI F82 partant à droite. Là, quelques mètres plus loin, je fais confiance à mon GPS et quitte la piste au profit d’un autre chemin montant à gauche. Ce chemin est en pointillés noirs sur la carte IGN et de ce fait je pense qu’il est praticable. Ce sont les fameux « chemins noirs » chers à Sylvain Tesson. Mais ici, force est d’admettre que ce chemin devient très rapidement impraticable car amplement envahi par une végétation touffue et surtout infranchissable. Sauf à être insensible aux griffures, égratignures, écorchures et autres entailles diverses et variées, je ne vois pas comment je pourrais continuer par-là ? Je n'ai pas fait 20m que me voilà déjà obligé d’éponger quelques menus saignements sur mes mains et mes avant-bras. Ce chemin urticant, c’est à regret mais contraint que je le rebrousse. Je jette un coup d’œil à mon bout de carte IGN et sans autre choix, je suis contraint de poursuivre la piste DFCI F82.  Finalement, je ne trouve aucun remord à emprunter cette piste. En apercevant Séquières et ses monuments, je me souviens d'une jolie balade réalisée avec Dany  En effet, cette piste est très « roulante » et offre des panoramas proches et lointains  à quasiment à 180 degrés, voire plus parfois et en supplément, j’y trouve très facilement le large layon montant vers le Sarrat d’Espinets. Que dire de ce sommet situé à 801m d’altitude, point culminant de la journée ? Si un large layon bien débroussaillé permet de l’atteindre assez facilement, le sommet lui-même est très boisé. Il faut donc se contorsionner tant bien que mal pour se frayer un chemin au travers des nombreux buis pour apercevoir un petit bout de l’autre versant de la colline. Pour moi, cette vision très réduite se résume à une vue aérienne d’Ansignan, à une petite portion des Corbières catalanes avec un Pech du Bugarach étonnamment très ennuagé malgré le grand beau temps régnant partout ailleurs. Pour le reste, j’ai beau chercher le pylône (Pyl) mentionné sur la carte IGN de mon logiciel mais ce dernier semble avoir disparu corps et biens.  Le sommet est seulement agrémenté d’un caisson cimenté ressemblant étrangement à celui que l’on trouve au Pech de Fraysse, sommet du Mont Tauch, bien connu des randonneurs sous le nom de Tour des Géographes. Comme sur ce dernier, il y a au-dessus du caisson, un petit orifice central laissant imaginer que quelque chose y a été figé il y a très longtemps de ça. Était-ce le pylône en question ? Peut-être ! Comme à la Tour des Géographes peut-on imaginer qu’un appareil de mesure, signal de triangulation par exemple utilisé par Delambre et Méchain pour calculer la Méridienne de Dunkerque à Barcelone y a été installé voilà plus de 200 ans ? Sur Internet, je n’ai rien trouvé de tel mais je sais aussi que de très nombreux sommets, servant de points et de repères, ont été expérimentés avant d’être totalement abandonnés dans le calcul de cette Méridienne dite de France ou Méridien de Paris. J em'y perds ! Le Sarrat d’Espinets a-t-il fait partie de ces abandons ? Possible ! Alors que je m’essaie à une photo-souvenir, plus évidente est la présence de vautours fauves passant et repassant près du sommet. Malgré les rapaces, c’est un peu déçu que je quitte les lieux par un autre layon, continuité de celui que j’ai pris initialement. Il redescend lui aussi vers la piste DFCI F82. Dans cette descente, j’ai le plaisir de constater que quelques vues s’entrouvrent bien mieux que celles aperçues au sommet. De plus, je parviens à y photographier un sanglier parmi une harde détalant en étoile en me voyant. Je retrouve la piste où de nouveaux panoramas, une modeste flore et des arbouses bien mûres m’incitent à la flânerie. Parmi ces panoramas et de manière assez singulière, j’aperçois les objectifs de mes 2 plus récentes randonnées qu’ont été Quéribus (le Dernier Bastion cathare) et la Tour del Far. La piste m’entraîne vers le col de Las Couloumines où là je n’ai aucune difficulté à trouver le large mais très pentu chemin montant vers le Roc Rouge. Contrairement au Sarrat d’Espinets, une fois un peu de végétation franchie, plus rien n’empêche aux panoramas de s’entrouvrir. A 735m d’altitude, le Roc Rouge est une petite crête rocheuse dominant la Vallée de l’Agly et son barrage et permettant quelques jolies vues vers les Corbières catalanes et le pays Fenouillèdes, côté synclinal de Saint-Paul. Malgré une petite brise, j’y déjeune avec appétit sous le regard inquisiteur des vautours fauves semblant me poursuivre avec obstination. Qu’espèrent-ils ? Je préfère ne pas y penser ! En tous cas, ils n’ont de cesse de passer au-dessus de ma tête. Avec une horrible insistance « Ils passent et ils rapaçent » comme disait un humoriste dont je ne me souviens pas du nom en évoquant une blague sur les hirondelles.  Il est presque 13 heures. Tout en dévorant un sandwich, je fais des va-et-vient sur la ligne de crête essayant de comprendre pourquoi ce Roc a été baptisé du qualificatif de « Rouge ». Finalement, je ne vois qu’une seule explication : de très nombreux rochers sont recouverts de ce lichen rouge orangé que l’on appelle « Caloplaque orangée ». Peu certain de la suite de mon itinéraire que j’ai modélisé en m’aidant des photos aériennes de Géoportail, c’est en suivant le tracé de mon GPS que je quitte le Roc Rouge, direction le Sarrat de la Bade. En fin de compte, je suis heureux de constater que j’ai tout bon. En effet, après un étroit sentier peu évident à distinguer dans cette dense garrigue, j’atterris sur une nouvelle piste. Sauf erreur de ma part, c’est la piste DFCI F166 déjà notée au col de Las Couloumines. En suivant les indications de mon GPS, je la remonte vers le col cité mais l’abandonne au profit d’un nouveau layon acquis à la garrigue, lequel ici a été très largement défriché. Ce layon est assez raide à descendre mais reste néanmoins « carrossable » pour tout marcheur aguerri. Au regard du nombre de petits bouts de laine accrochés à la végétation, je comprends immédiatement que ce chemin a servi à amener des ovins en estive. Après avoir atterri près d’un charnier ; apparemment réservé aux chasseurs du coin qui y jettent tout ce qui ne se mange pas ; mais aussi aux corvidés qui semblent se régaler de tous ces restes de venaisons ; la suite de l’itinéraire m’amène sans problème jusqu’à Trévillach. Là, il est temps pour moins de sortir la liste que j’ai dressée du patrimoine du village : table d’orientation, oratoires en nombre, calvaire, pont, lavoir, venelles, église romane, fontaines, mairie, maisons anciennes, monument aux morts, etc…. Mes nombreuses lectures à propos du village m'ont beaucoup appris et certains lieux ou noms vont me les remémorer avec une réelle satisfaction. Par bonheur, le village n’est pas si étendu que ça et après avoir coché toutes les cases ou presque (or mis l’église fermée et peut-être certains autres oratoires bien trop éloignés ou non trouvés ?), il serait temps pour moi de quitter les lieux et de terminer cette balade. Toutefois, en entrant dans le village, j’ai tellement noté de passereaux au sein d’une vigne que je ne veux pas partir sans avoir essayé d’en recenser quelques-uns. Je retourne au plus près de la vigne. Si les oiseaux sont encore là, ma présence les affole et les incite à partir se réfugier dans les arbres ou les buissons environnants. Si ce qui n’est pas pour me desservir, en immortaliser quelques-uns restent néanmoins compliqué. Ils reviennent dans la vigne.  Finalement après plusieurs photos de quelques volatiles que j’estime correctes, je me décide enfin à quitter Trévillach. Voilà presque 2h que je « traîne » dans le village. Une fois encore, le tracé enregistré dans mon GPS m’indique le bon chemin car alors que je cherche la rue des Romarins ou Camp del Pla selon les cartes consultées, je comprends que cette voie est commune avec une nouvelle piste intitulée DFCI F84. Je l’emprunte. Alors que j’approche d’un petit pont enjambant le ruisseau dit de La Fount, me voilà soudain entouré d’une imposante nuée bourdonnante. Pas besoin d’être un illustre entomologiste pour constater qu’il s’agit de frelons. Ils sont jaunes et noirs mais bien plus gros qu’une simple guêpe. Bien qu’un peu tétanisé sur l’instant, je garde mon calme et assez étonnamment ni ils ne se posent sur moi ni ils ne m’approchent, voletant constamment et au plus près à environ 50 cm.  Quel drôle de comportement !  Je continue d’avancer placidement vers le pont arrêtant de prendre des photos pour un minimum de gestes. L’absence de gestes ne changeant pas leur surprenant comportement, je m’essaie de nouveau à quelques photos. Les frelons continuent de m’accompagner mais je constate que l’essaim diminue peu à peu autour de moi dès lors que je m’éloigne du pont. Ont-ils jugé que je ne constituais pas un danger ?  C’est ce que je pense. Je constate aussi que le gros de la troupe se concentre autour d’un endroit bien précis où un lierre grimpant s’élève au sein d’un arbre, envahissant en partie son houppier.  Leur nid est-il enfoui dans ce lierre ou sont-ils là pour butiner les fleurs ? J’avoue que je ne cherche pas à le savoir. Je quitte les lieux aussi paisiblement que possible me demandant si ces frelons sont asiatiques ou européens ? Si je sais faire la différence à propos de leur nid, ici aucun nid n’est visible.  Grâce à la belle photo d’un individu aux « yeux bridés », je n’aurais la réponse qu’une fois rentré à la maison. Oui, c’était bien des frelons asiatiques et j’ai le sentiment d’avoir eu beaucoup de chance. Après le pont, les frelons m’ont rapidement abandonné. Peu après aussi, je quitte la piste au profit d’un chemin s’élevant vers le Sarrat de l’Ours. Ici force est de constater que les fleurs sont plus nombreuses que sur l’autre versant du vallon.  Au bout de la montée, je retrouve le tracé de liaison commun au GRP Tour du Fenouillèdes et au GR.36. Connaissant bien ce chemin pour l’avoir déjà emprunté à deux reprises (Tour du Fenouillèdes et Boucle de Tarerach), je n’ai aucune difficulté à me diriger vers le col des Auzines. Ainsi se referme ce joli circuit né d’une idée qui avait germé comme une graine et s’était peu à peu développée comme une plante dont on n’imagine pas qu’un jour elle puisse magnifiquement fleurir. Ce fut le cas. Tel qu’expliqué ici, ce circuit a été long de 11,4km, cette distance incluant toutes mes pérégrinations dans Trévillach. Les montées cumulées ont été de 548m. Le dénivelé a été de 282m entre le point culminant à 801m au Sarrat d’Espinets et le plus bas à 519m non loin du charnier des chasseurs. Cartes IGN 2348ET Prades-Saint-Paul-de-Fenouillet et 2448OT Thuir-Ille-sur-Têt Top 25.

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Dans les pas de moines défricheurs - Etape 5 - Les Cressonnières - Lamoura (25km)

Publié le par gibirando

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 5 - Les Créssonnières - Lamoura (25km)

5eme étape : Les Créssonnières (alt.1.150m)-Lamoura (alt.1.150m) (25 km)

Vendredi 1er août 2003

 (Extrait de : Saint-Claude diamant du Jura, poème d'Henri Marandin)

Le geste de génie dans l'âme de la pierre

Et le cśur ardent du minutieux lapidaire

Irradient les rayons des éclats lumineux

Des perles et des joyaux, des couleurs et des feux

Qui ornent les couronnes et fascinent les yeux

Des belles et des princesses, des pauvres et des gueux.

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Dans les pas de moines défricheurs - Etape 5 - Les Créssonnières - Lamoura (25km)

Départ de l'excellente Auberge des Piles aux Cressonnières

Avant de partir pour une très longue journée de marche, le petit déjeuner est toujours un moment important qu'il est nécessaire de ne pas négliger. Ce matin, à l'Auberge des Piles nous en profitons pleinement car il y a un buffet avec des biscuits, du pain d'épices, des confitures, des pâtes à tartiner, des jus de fruits et bien d'autres tentations à volonté.

En raison de notre gourmandise, c'est donc à regret que nous quittons la charmante auberge des Cressonnières (1). Nous partons par le GR.5 puis prenons immédiatement à droite un bon chemin qui descend vers le gîte d'étape de la Grenotte. Sur cette section, le sentier est commun au GR.5 et au GR.9. Aujourd'hui, c'est donc un balisage rouge et blanc que nous suivrons sur une bonne partie du parcours. Une grande portion de notre randonnée suit le tracé emprunté l'hiver par la célèbre course de ski de fond " La Transjurassienne ". En 2003, il y avait plus de 2500 concurrents pour 21 nations représentées. Ça change de notre marche quasi solitaire !

(1) Les Cressonnières sont des fosses inondées où l'on cultive le cresson. Le nom de ce lieu-dit a certainement pour origine cette méthode de culture du cresson.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 5 - Les Créssonnières - Lamoura (25km) O.Dans les pas de moines défricheurs - Etape 5 - Les Créssonnières - Lamoura (25km)

A la cascade puis sur le petit pont de bois de la rivière du Bief de la Chaille

Nous arrivons à un carrefour où les deux GR se séparent et retrouvons une route goudronnée (GR.9) que nous descendons sur une centaine de mètres. Nous passons devant une Auberge de Jeunesse et au carrefour balisé du Bief de la Chaille, nom d'une petite rivière qui court à proximité, nous quittons la route pour un sentier qui descend par la gauche dans une obscure forêt de hêtres et de chênes.

Le balisage indique une cascade toute proche que nous partons visité. Un bref arrêt pour une belle photo et une pause rafraîchissante et nous repartons en longeant le petit torrent que nous franchissons plus en aval sur un très beau pont de bois. En nous éloignant de ce modeste ruisseau, je me fais la réflexion suivante : Il s'agit du premier cours d'eau que nous rencontrons depuis notre départ de Villard Saint-Sauveur !

Maintenant, le sentier monte à travers une lumineuse forêt d'arbres variés avec des hêtres, des chênes, des épicéas, des sapins et des bouleaux en direction de Prémanon d'Amont. Dans cette forêt, les oiseaux sont nombreux et notamment les passereaux et les merles qui volettent d'arbres en arbres lorsqu'ils nous repèrent. C'est sous un véritable concert de chants que nous progressons dans ce sous-bois.

Notre ascension se termine. A la sortie de la forêt, nous atteignons un replat par une route en asphalte puis passons devant le restaurant " Les Trolles "où le GR.9 continue en direction de Prémanon. Sur notre droite, nous dominons la vallée du Bief de la Chaille et une vue magistrale porte au loin jusqu'à la grande forêt du Risoux.

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 Près de Prémanon, le restaurant " Les Trolles " et vue sur la vallée Bief de la Chaille

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 5 - Les Créssonnières - Lamoura (25km)

Arrivée à Prémanon

Nous arrivons dans Prémanon (1), et entrons dans un bar pour prendre un bon café et nous renseigner sur l'épicerie la plus proche.

Parce qu'elle se trouve juste à côté dans la même galerie marchande, nous partons immédiatement faire quelques courses pour le repas de midi. Il reste encore un peu de fromage et du saucisson, mais ce n'est pas suffisant. Il devient absolument nécessaire de nous ravitailler. Ce sera des bananes et des tomates pour Dany et du chocolat et de la charcuterie pour moi.

Cet arrêt nous a fait perdre nos repères et en plein centre du village, nous avons du mal à récupérer la bonne direction tant il y a de panneaux indicatifs. Heureusement la carte IGN est là et je constate qu'il faut tourner à droite avant la patinoire et prendre le GR.9 vers le " Mont Fier ". Nous passons devant une colonie de vacances puis un centre hôtelier où je m'arrête un moment pour observer un vieux monsieur en train de dessiner. Il a un très bon coup de crayon et son tableau est très réaliste.

Anxieuse comme à son habitude, Dany, qui n'a plus vu les traces rouges et blanches du GR depuis un bon moment, en profite pour lui demander où se trouve la Maison du Maquis indiquée sur le topo-guide.

Personnellement, je ne suis pas inquiet dans la mesure où il n'y a pas d'autres chemins.

Le GR.9 poursuit sa route à travers la campagne toujours sur du bitume. Je profite d'un arrêt pipi de Dany pour écorner la tablette de chocolat. De cet endroit, nous avons tout loisir d'observer le Mont Fier puis nous passons devant la Maison du Maquis, ainsi appelé car plusieurs résistants y furent exécutés pendant la seconde guerre mondiale.

(1) Le nom de ce village a pour origine le nom d'un moine (encore un) qui se nommait Manon et qui avait défriché l'endroit, créant ainsi le pré Manon.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 5 - Les Créssonnières - Lamoura (25km) ODans les pas de moines défricheurs - Etape 5 - Les Créssonnières - Lamoura (25km)

En route vers le " Mont-Fier "-------------------------------------Dans la " Combe du Mont-Fier "

Non loin de là, devant une maisonnette, nous quittons enfin le goudron et par une petite sente bordée de grands épicéas, nous entrons dans la Combe du Mont Fier. Le dénivelé est progressif et ce tronçon, avec ces gros cailloux et ces profondes ornières, qui se faufilent au milieu des sapins nous rappelle étrangement certains chemins pyrénéens.

A cet endroit, nous croisons plusieurs groupes de randonneurs qui redescendent. Ils ont du partir tôt ce matin et comme il est déjà 11h30, ils pressent le pas pour être rendus pour le déjeuner.

De notre côté, nous n'avons pas ce souci et nous grimpons tranquillement. Vers midi, nous atteignons le carrefour qui se dirige vers le Mont Fier dont le sommet est encore à une demi-heure de marche. Une demi-heure ? C'est un laps de temps idéal ! Notre décision est rapidement prise, nous déjeunerons là-haut ! Cette ascension est d'autant plus prometteuse que le topo-guide nous signale que ce mont est très fréquenté par les chamois.

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Du sommet du " Mont Fier ", on aperçoit les paysages parcourus

Il est exactement midi et demi, quand nous touchons au but et arrivons sur l'étroit belvédère qui domine un majestueux panorama. Sur notre droite, le massif de la Dôle et la forêt du Massacre. En dessous et au loin, nous pouvons observer aux jumelles les paysages franco-suisses traversés ces deux derniers jours. Devant nous, le val de l'Orbe et les monts environnants. Sur notre gauche, le Crêt des Arcets et la Combe Berthod. Nous ne sommes qu'à l'altitude de 1282 m et malgré un beau soleil, un vent violent et frais nous oblige à enfiler nos vestes en goretex. Heureusement, les arbres constituent un bon obstacle et c'est bien à l'abri des rafales que nous pouvons déjeuner.

Deux randonneurs, accompagnés d'un berger allemand, nous ont rejoints au sommet et pique-niquent à côté de nous. Dany ne peut s'empêcher de donner à manger au molosse qui, avec des yeux de " chien battu " attend sa pitance, attaché à un arbre.

 2h, nous sommes redescendu du Mont Fier. Nous n'avons pas de vu de chamois, mais nous ne regrettons pas cette grimpette car le site à lui tout seul valait le détour. En descendant, nous redoublons d'attention, car nous devons quitter le GR.9, prendre à gauche un balisage vert et la mention VTT 21 jusqu'au carrefour " La Croix de la Teppe " Là, nous devons prendre en direction du carrefour de la " La Neuve ".

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Arrivée au " Mont Fier ----------------------------------------------Au départ de la très belle Combe Sambine

Nous trouvons sans trop de difficultés les différents indices et continuons sur un chemin dont le terrain est vraiment variable d'aspect. Parfois lisse et très bon, parfois mauvais car très raviné et recouvert de grosses pierres, parfois parsemé de branchages qui nous gênent dans notre progression.

Je suis également surpris de constater que le soleil est sur notre droite et parfois même presque dans notre dos, ferions-nous demi-tour ? Je jette un coup d'śil sur la carte et constate qu'effectivement en direction de " La Neuve ", nous partons pour quelques kilomètres en direction de Prémanon.

Nous arrivons au carrefour de la " Neuve ", tournons à droite et empruntons une route goudronnée puis la GR de pays balisé rouge et jaune. Le soleil est maintenant bien sur notre gauche. Il s'agit d'une portion d'un sentier intitulé " Tour de la Haute-Bienne ", la Bienne étant une rivière qui traverse le Haut-Jura. Un kilomètre et demi plus loin, nous laissons le bitume et continuons tout droit en direction du " Chalet Double ".

Ce chemin qui serpente au milieu de la large et longue Combe Sambine est vraiment très plaisant car sans aucune difficulté et apaisant par ses paysages. De chaque côté de la clairière, il y a d'épaisses forêts avec sur notre gauche, le Bois de Ban et sur notre droite, le Bois de la Sambine. En plus, il ne présente aucune complication d'orientation, c'est toujours tout droit jusqu'au " Chalet Double " et les panneaux indicatifs sont nombreux et très explicites à chaque carrefour.

Au lieu dit, le " Le Replat ", nous stoppons sous de grands conifères pour une pause café agrémentée d'une banane et de quelques fruits secs. Malgré le long chemin parcouru, nous sommes encore à une dizaine de kilomètres de Lamoura. Sur ce secteur, nous croisons quelques couples de randonneurs.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 5 - Les Créssonnières - Lamoura (25km)

Dans la " Combe Sambine ", au lieu-dit " Le Replat "

Nous repartons et arrivons au " Chalet Double ". Là, nous bifurquons à gauche et grimpons dans le bois de Tresberruy où le bruit de quelques tronçonneuses se fait entendre. C'est surprenant de constater combien le moindre son inopportun peut être agressif lorsqu'on a marché des heures dans le silence le plus complet.

Nous montons un large chemin quand tout à coup Dany aperçoit un écureuil. Il est brun foncé sur le dos et clair sur le ventre. Je l'aperçois et court derrière lui, appareil photo en mains. Il sort du sentier et décampe dans la forêt. Je ne le perds pas de vue au risque de me casser la figure dans les souches et les racines. Il monte à un tronc d'arbre, s'arrête à mi-chemin et se met à m'observer. Je suis tellement surpris par cet arrêt si inattendu, que je perds mon calme et cafouille ma prise de vue.

A proximité du village de vacances de Lamoura, de nombreux gamins jouent dans la forêt à construire des cabanes en branchages. Nous arrivons par le terrain de golf et dominons le splendide village de vacances. Assis sur un banc de rondins, nous faisons une halte et dissertons sur les nombreux loisirs qui doivent exister dans cet endroit fabuleux.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 5 - Les Créssonnières - Lamoura (25km) ODans les pas de moines défricheurs - Etape 5 - Les Créssonnières - Lamoura (25km)

Un petit écureuil de la forêt de Tresberruy------------------------------Village de vacances de Lamoura

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Au terrain de golf du village de vacances de Lamoura---------------Vue de la baie vitrée de la chambre d'hôtel " La Spatule "

Nous évitons le village et prenons à droite par la très belle Combe d'Arbey. Encore deux kilomètres sur le GRP et nous débouchons enfin sur la route qui mène au vieux village de Lamoura. Il est 17h30 quand nous arrivons devant le superbe chalet-hôtel " La Spatule ". Nos sacs sont déjà là qui nous attendent dans le hall. Nous gagnons notre chambre. Très spacieuse, avec une large baie vitrée qui surplombe une vaste et verte prairie.

Dany ne me laisse pas le temps de souffler. Après un bain vite expédié, nous voilà repartis en direction du centre du village. Shopping dans une boutique de fringues, visite de la Maison du Lapidaire (1) et d'un artisan qui travaille magnifiquement la corne, la galalithe (2) et le corozo (3).

Il est 19h30, pendant que Dany continue ses pérégrinations, je me relaxe en lisant l'Equipe et en prenant un dernier verre au bistrot du coin. La voilà qui me rejoint, elle a certainement tout vu du village.

Nous regagnons l'hôtel et nous dirigeons immédiatement dans la vaste salle du restaurant. Le maître d'hôtel nous demande de le suivre et nous installe à une table particulière. Ici, c'est beaucoup plus select que les jours précédents.

Le souper commence par une salade de crottin chaud sur croûtons, se poursuit par un délicieux poulet aux écrevisses et se termine par une succulente tarte aux myrtilles. Une fois de plus tout a été parfait. Nous sommes rassasiés et pouvons rejoindre notre chambre pour une détente tant escomptée. Télé, lecture et surtout examen de la dernière étape de demain, qui réside en une très longue descente de 22 kilomètres vers Saint-Claude.

 (1)Le lapidaire est un artisan qui taille et polit les diamants et les pierres précieuses et qui en fait commerce. A Lamoura, il s'agit d'un grand professionnel qui a obtenu de nombreuses distinctions et notamment celle de meilleur ouvrier de France.

(2) La galalithe ou " pierre de lait ", c'est du lait ou de la caséine durcie. Inventée en 1897 par Spitteler et Krishe (Allemagne), c'est l'ancêtre des matières plastiques.

(3) Le corozo est un ivoire végétal. Le corozo est tiré d'un palmier (phytéléphas macrocarpa) qui pousse en Afrique, en Amérique du Sud ou en Asie et qui produit un fruit dont l'albumen en durcissant crée l'ivoire végétal. Une plante peut produire entre 10 et 20 kg par an alors qu'on continue de tuer des éléphants pour 5 kg seulement. Cette matière a été utilisée dans le Jura au début du XXeme siècle pour fabriquer des boutons et autres petits objets tournés.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 5 - Les Créssonnières - Lamoura (25km) Dans les pas de moines défricheurs - Etape 5 - Les Créssonnières - Lamoura (25km)

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Dans les pas de moines défricheurs - Etape 4 - La Cure - Les Cressonnières (20km)

Publié le par gibirando

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 4 - La Cure - Les Créssonnières

4eme étape : La Cure (alt.1.150m)- Les Créssonnières (alt.1.150m) (20km).

Jeudi 31 juillet 2003

 (Extrait de : Panorama jurassien, poème d'Henri Marandin)

 Tel un saphir posé sur coussin d'émeraude

Un lac dort, assoupi, au tréfonds d'un vallon

Les roseaux bleuâtres lui font comme une biaude (blouse)

Les arbres rabougris une haie de santons

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 Aujourd'hui, nous sommes encore moins pressés qu'à l'habitude car nous devons prendre un petit train suisse qui doit nous mener au Col de la Givrine. Hier soir, nous avons relevé les horaires à la gare, et le premier train est à 9h35.

Après avoir ranger nos sacs, que nous retrouverons ce soir aux Cressonnières à une centaine de mètres d'ici seulement, car la randonnée d'aujourd'hui est une boucle, nous déjeunons copieusement au bar de l'hôtel.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 4 - La Cure - Les Créssonnières

A " La Cure ", petit train suisse en partance pour le Col de la Givrine (Suisse), départ de notre journée de marche.

Nous sortons de l'hôtel côté suisse, franchissons le poste des douanes et nous dirigeons vers la gare qui se trouve à quelques dizaines de mètres seulement. Sur le quai de la gare, un groupe de jeunes vacanciers attend le train qui doit les mener à Nyon, via Saint-Cergue. Les " hollandais " sont là aussi. Nous entamons une discussion pour apprendre qu'aujourd'hui, plutôt que de faire le parcours proposé, ils préfèrent aller visiter Nyon.

9h25, le train arrive à l'heure, nous nous installons et dix minutes plus tard, nous sommes déjà au Col de la Givrine. Nous sommes les seuls à descendre. Sur le quai, nous remarquons très facilement le balisage jaune qui monte vers les Alpages suisses par une petite route goudronnée. 100 mètres plus haut, nous quittons cette route pour un bon sentier de gravillons qui se faufilent à travers une très belle forêt en direction de la Combe Grasse.

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Dany dans le petit train au départ puis arrivée au "Col de la Givrine"

Comme indiqué, nous suivons de petits panneaux indiquant " Rochefort ". Arrivés au carrefour de la Combe Grasse, nous empruntons sur la gauche une route goudronnée qui monte en direction des " Fruitières de Nyon ".

Sur la droite de cette route, nous longeons un long muret de pierres sèches. Nous retrouverons ces fameux murets, que les Suisses eux-mêmes appellent " la Grande Muraille de Suisse ", tout au long de la journée.

Rapidement, nous quittons par la gauche cette route, en direction de Rochefort, passons plus haut une barrière et continuons par la droite par un chemin qui se faufile entre deux chalets. De là, le point de vue sur le Lac Léman s'offre à nous. Malheureusement, le ciel est très bas et de gros cumulus dissimulent une grande partie du panorama. C'est vraiment dommage car par très bonne visibilité, nous devrions voir les Alpes Françaises enneigées.

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A la " Combe Grasse ", direction " Rochefort " et " Les Fruitières de Nyon"

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Arrivée au lieu-dit " Rochefort "

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A " Rochefort ", vue sur le Lac Léman--------------------------A la très belle cabane " CAS La Dôle "

 Nous arrivons au ravissant chalet-refuge du Club Alpin Suisse " CAS La Dôle " où je réussis enfin à faire fonctionner le retardateur de mon appareil photo. Nous profitons des bancs et de la table en bois de la terrasse pour prendre un en-cas fait de quelques pruneaux, d'abricots séchés et de boissons énergétiques.

Au moment de repartir, nous ne retrouvons plus le balisage jaune indiqué sur le topo. Pourtant, comme indiqué, nous montons le petit bois à gauche du chalet, enjambons un muret et arrivons sur un grand pré herbeux. Nous nous séparons, Dany part à gauche et moi à droite. Je me retrouve au milieu d'un grand troupeau de bovins qui, à ma vue, détalent en tous sens. Dany a retrouvé le chemin et les marques jaunes sur un épicéa puis un hêtre. Je l'entends qui m'appelle et redescend en courant le large pâturage. Le sentier devient plus visible et nous apercevons en contrebas une vaste combe que nous devons traverser. Arrivés en bas, nous longeons les piquets d'une clôture balisé en jaune, laissons sur la droite une ferme d'alpage et arrivons sur une route goudronnée au carrefour balisé " Le Haut Mont ".

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A la terrasse de la cabane CAS La Dôle, nous prenons un en-cas avec vue sur le Léman

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Déjeuner sur l'herbe à " Haut-Mont "---------------------------Dany joue à ma sorcière bien-aimée

Il est 12h 30, nous arrêtons dans un champ près d'un petit muret (1) pour déjeuner. Comme hier, le repas est essentiellement composé de fromages et de saucisson accompagné de quelques morceaux de pains chipés ce matin au petit'déj de l'hôtel.

Pendant que je range le sac à dos, Dany joue à ma " sorcière bien-aimée ", avec un balai en crin qu'elle vient de trouver. Je prends une photo.

Après le repas, notre randonnée se poursuit sur le bitume en direction du lieu-dit " La Genolière ", mais nous faisons très attention car nous devons quitter cette route et bifurquer vers la droite par un chemin de cailloux indiqué par une flèche rouge et l'indication " Le Carroz " en rouge et blanc.

Après plusieurs virages et un passage en tubes interdit aux bovins, nous trouvons les différentes indications mentionnées sur le topo.

 (1) Ces petits murs sont le fruit du labeur des moines d'abord, puis des paysans ensuite. Depuis le 5eme siècle, les hommes ont commencés par défricher et déboiser la montagne. Puis, pour permettre cultures et élevages, ils rassemblaient les pierres qui jonchaient les champs afin de construire ces murets qui d'une part, séparaient les propriétés et d'autre part empêchaient le bétail de s'enfuir.

Contrairement à la France, la Suisse préserve ces murets grâce à un entretien régulier des communes 

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Magnifique refuge en pierres du Carroz

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Dany devant le splendide chalet du Carroz, point culminant de notre randonnée

De cet endroit, le sentier monte avec un léger dénivelé, d'abord dans une forêt puis vers un petit crêt.

Avant le sommet, nous sommes au milieu d'une clairière en train de nous désaltérer lorsque j'entends les clochettes de quelques vaches que je n'arrive pas à apercevoir, cachées qu'elles sont par des arbres. Tentant de les repérer, soudain, j'aperçois un animal roux qui court dans les hautes herbes. Renard ? Lynx ? Il s'immobilise, mais tapie dans le pré, à environ une vingtaine de mètres, j'ai du mal à reconnaître de quel animal il s'agit. J'essaie même de le montrer à Dany, mais elle n'arrive pas à le discerner. Mes cris d'insistance le font détaler, mais j'ai le temps de voir sa taille et une grande queue rousse et touffue en panache, c'était bien un gros renard.

Après avoir enjambé un muret et traversés une clôture, nous arrivons au magnifique refuge en pierres du " Carroz " avec ses jolis volets rouges. Le panorama donne sur le Lac Léman, mais le ciel est toujours maussade et nous avons beaucoup de difficultés à voir l'horizon. Autour du chalet, le sol est jonché de splendides chardons bleus ciel, que nous n'avions jamais remarqués ailleurs. En regardant, la carte IGN, nous constatons que nous sommes à 1.508 mètres d'altitude. Ce promontoire sera le plus haut point gravi au cours de nos six jours de randonnée.

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A lieu-dit l'Arzière, près d'une ferme d'alpage où les vaches et les chevaux sont heureux

Le chemin se poursuit devant le chalet, puis descend dans une combe où près d'une ferme, des poulains gambadent pendant que les vaches s'agitent au son clair de leurs clarines (1). Nous sommes au lieu-dit " l'Arzière ". Nous passons devant ce chalet d'alpage et continuons au milieu de la combe. Sur notre droite, nous longeons de grandes falaises hérissées, puis franchissons un admirable muret dont le travail de construction et de restauration, nous laisse admiratifs.

Dans cette combe, les gentianes jaunes et les carlines acaules (2) foisonnent et avec de nombreuses autres fleurs, le chemin se faufile au milieu d'un véritable jardin floral.

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Dans la " Combe des Coppettes ", le chemin se faufile au milieu d'un jardin floral

Nous arrivons à la ferme chalet des " Coppettes " où un couple de paysans est au travail. Pour ne pas les déranger, nous prenons sur la gauche vers une route goudronnée, mais rapidement nous perdons les traces jaunes du balisage. Nous escaladons les fils barbelés de la clôture, traversons la combe dans sa largeur et retrouvons une marque jaune sur un grand épicéa en lisière de la forêt.

Plus loin, le chemin s'élargit, s'enfonce dans le bois où les marques deviennent jaunes et blanches. Nous arrêtons quelques minutes pour une pause puis repartons par un sentier qui part à mon grand étonnement sur la droite. Je regarde la carte et m'aperçoit que cette fois, nous nous sommes complètement égarés. Nous devions rester dans la combe en lisière de la forêt, mais au lieu de cela, nous avons franchi le bois dans toute sa largeur. Cet égarement sera pratiquement la seule grosse erreur de tout notre circuit. Dany est partisane de rebrousser chemin. Moi, à la lecture de la carte, je lui propose de couper à travers champs pour atteindre la D.415 et rejoindre ainsi La Cure. Compte tenu de la distance parcourue, elle se rallie à mon idée car au regard de la carte, la départementale ne devrait pas être très loin. Seul inconvénient, mais je ne lui dis pas, il faudra traverser la frontière comme des contrebandiers. Nous voilà donc partis à l'aventure, à travers bois, prairies et autres landes. Nous finissons par tomber sur un petit chemin herbeux qui s'élargit et finit enfin par déboucher sur une route plus large. Effectivement, nous commençons à remarquer quelques maisons, puis arrivons à la borne frontière 218 et débouchons sur une petite route goudronnée sous le regard perplexe de quelques habitants qui nous voient débouchés du " Diable Vauvert ". Nous sommes en France. Sauf erreur de ma part, nous sommes au lieu-dit " Les Landes Devant " et nous devrions bientôt arrivés sur la D.415.

(1) Les clarines sont de petites cloches en métal au son doux et mélodieux accrochée au cou des vaches par une planchette en épicéa.

(2) Les carlines acaules sont des chardons de couleur blanche dont le cœur est comestible comme les artichauts.

Voilà, nous y sommes, il suffit d'un dernier petit effort car La Cure et Les Cressonnières ne sont plus qu'à quelques kilomètres.

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Gentiane jaune et Carline acaule

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Arrivée au lieu-dit Les Cressonnières, plus loin l'Auberge des Piles

Il est 16 h 30 quand nous passons devant le poste frontière, puis devant l'hôtel Franco-Suisse que nous avons quitté ce matin. Encore quelques centaines de mètres et nous voilà arrivés à la sympathique Auberge des Piles. Or mis, un tourneur sur bois, juste à côté de l'auberge, il n'y a rien d'autre à visiter. Après, la douche, nous rendons visite à cet artisan dont le travail est remarquable avec notamment, de surprenants luminaires complètement en bois. Nous achetons quelques menus souvenirs et rentrons à l'hôtel pour un brin de farniente avant le repas de 20 heures. Comme à notre habitude, nous étudions l'étape du lendemain avec peut-être un peu plus d'attentions qu'à l'accoutumée compte tenu de nos errements d'aujourd'hui.

20 h, nous descendons dans la grande salle du restaurant de l'auberge où nous retrouvons les " hollandais ". Aujourd'hui, après la visite de Nyon, ils n'ont marché que pour le retour du Col de Givrine aux Cressonnières et cela leur a permis de prendre un peu de repos.

Le dîner commence par un Macvin (1) offert par le patron, continue par une succulente salade de chèvre chaud, se poursuit par une tendre entrecôte à la crème de Bleu de Gex puis se termine par un café liégeois. Le tout, arrosé d'un excellent Trousseau (2) rouge. Rien à redire, c'est un super repas très requinquant après une journée de bonne fatigue.

Un ciel d'orage a été très menaçant toute la journée, mais une fois de plus, les moines ont accompli un miracle et aucune goutte de pluie n'est venue perturber notre ballade. Grâce aux sublimes paysages traversés, et malgré ce temps plutôt morose, nous nous souviendrons très longtemps de notre excursion en Suisse. C'est en revoyant ces images défilées devant nos yeux, que nous nous endormons.

(1) Fabriqué dans le Jura depuis le 14eme siècle, le macvin est un vin de liqueur obtenu à partir du jus de raisin non fermenté auquel on a ajouté un tiers de marc. Vieilli 18 mois en fût de chêne, il est servi frais soit en apéritif soit en digestif. Son bouquet est remarquable, son velours en bouche inimitable est très apprécié des dames.

(2) Le Trousseau est un remarquable vin rouge du Jura dont les cépages se retrouvent majoritairement au nord d'Arbois. D'un rouge très intense avec des reflets violets qui peuvent virer au tuilé avec l'age, par son goût, chaud, tannique, alcooleux, il est aux antipodes du Poulsard. Il a des arômes de fruits murs, de fruits confits, d'herbe sèche et de vanille. En bouche, il est très long et très charpenté. Conservé plus de dix ans, il peut rivaliser avec les plus grands Bourgogne.

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Cliquez sur le moine pour retourner à la page précédente et sur la carte pour passer à l'étape suivante.

 

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Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure (20 km)

Publié le par gibirando

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

3eme étape : Lajoux (alt.1180m)-La Cure (alt.1150 m) (20km).

Mercredi 30 juillet 2003

(Extrait de : La Maison Clément, poème d'Henri Marandin) 

Goûte aux pulpes fruitées, aux croûtes bien moelleuses

Des fromages de France aux pâtes savoureuses

Délices des gourmets, élixirs de santé

Déguste-les avec le Pupillin rubis

Le Jaune de l'Etoile, l'Arbois rosé joli

La gaîté dans les yeux, dans le cœur la Comté.

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Nous avons dormi plus qu'à notre habitude. Le petit déjeuner est servi à partir de 8 heures, nous ne sommes pas pressés. Après la toilette, je soigne mon pied gauche endolori. Grâce au spray que j'ai passé hier, aucune cloque n'est apparue, mais la plante du pied est rouge. Ce matin, j'ajoute par-dessus le spray, un large pansement de sparadrap.

Nous rangeons nos bagages et écoutons distraitement les infos à la télé.

Il est 8h30 et par la D.436, nous nous éloignons de Lajoux. Nous voulions visiter le " Grenier Fort " (1) mais il est encore trop tôt.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

 Nous quittons Lajoux vers le " Circuit de La Vigoureuse "

(1) Le Grenier Fort est une petite bâtisse renforcée que les paysans construisaient à côté de leur ferme, à l'opposé des vents dominants pour éviter les flammèches en cas d'incendie. Les fermiers y emmagasinaient tous leurs biens essentiels (récoltes de grains, titres de propriétés et documents importants, habits, coffres, matériels agricoles, etc.…). Dans une cave voûtée on conservait au frais, les légumes, les semences et les autres produits de consommation nécessaires pendant les longs mois d'hiver. Ces précautions étaient indispensables car les incendies étaient très fréquents. En effet, le bois était abondamment utilisé à la fois pour les constructions mais aussi pour le chauffage et la cuisson des aliments. Compte tenu de l'isolement des fermes, les paysans ne devaient compter que sur eux-mêmes pour survivre en cas de d'incendie. Aucun secours extérieur n'était à espérer.

A la sortie du village, nous prenons à droite et arrivons à un carrefour pédestre balisé, nous empruntons une petite route goudronnée indiquant " Circuit de la Vigoureuse ". Tout en montant, nous regardons Lajoux s'éloigner puis disparaître derrière quelques très beaux chalets. Nous suivons maintenant un balisage bleu en direction du " Crêt de la Vigoureuse " et arrivons par un large chemin, peu de temps après à un nouveau carrefour " Chez Gauthon ". Là, quelques vaches peu effarouchées viennent à notre rencontre et semblent nous montrer le chemin en tournant vers notre gauche.

En effet, près d'une petite ferme, d'autres vaches broutent paisiblement une herbe bien grasse et ce n'est pas sans difficulté que nous trouvons dans ce pré et sur quelques rochers, les traces bleues qui montent vers le sommet du crêt.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure oDans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

 Sur le chemin du " Circuit La Vigoureuse --------------------Les vaches nous indiqueraient-elles le chemin ?

 Nous arrivons au " Crêt de la Vigoureuse " qui culmine à 1347 mètres. Grâce à un temps magnifiquement clair, la vue sur les Monts du Jura est extraordinaire. Je m'évertue à faire fonctionner le retardateur de mon appareil photo, pour que Dany et moi-même soyons sur un même cliché, mais sans résultat.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

Arrivée au magnifique sommet du " Crêt de Vigoureuse "

Nous redescendons à travers bois et retrouvons très facilement le sentier que nous avons quitté pour monter au sommet. Au lieu-dit " La Balise ", nous tournons à gauche comme indiqué sur le topo et arrivons sur une route en bitume où nous retrouvons nos deux " hollandais " qui semblent eux aussi complètement " perdus ". Je jette un coup d'œil sur leur carte IGN et constate que le parcours de la journée n'est pas tout à fait le même que le nôtre, du moins au départ de Lajoux.

Nous sommes au lieu-dit " La Burdine " au lieu d'être à " La Balise d'Amont ". A la " Balise ", il fallait prendre tout droit au lieu de tourner à gauche.

Ce n'est pas bien grave, car de toute manière, nous devions rejoindre cette longue piste forestière goudronnée qui est en réalité le GR.9 et qui traverse la Forêt du Massacre (1).

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François 1er et Charles III de Savoie

(1) Cette forêt anciennement " de La Frasse " fut nommée " du Massacre " car elle évoque le tragique destin de quelques 600 mercenaires italiens commandés par le condottiere romain Renzo de Céry, lesquels envoyés par François 1er pour secourir la Ville de Genève assiégée, furent anéantis en 1535 par les armées ennemies de Charles III, Duc de Savoie, commandées par le vaillant Baron de La Sarra (La Sarraz).

Il faut savoir qu'un an auparavant, les armées de François 1er commandées par François de Mombel, seigneur de Véray avaient déjà été défaites et mises en déroute à Gex par ce même baron de la Sarra pratiquement au même endroit et pour le même motif : venir en aide aux Genevois.

Après cette nouvelle défaite, François 1er avait donc un esprit de revanche exacerbé contre Charles III, d'autant qu'il prétendait depuis fort longtemps à la souveraineté de tous les états de la maison de Savoie, au nom des droits de sa mère Louise de Savoie.

Pour mieux comprendre ce massacre pour libérer la cité de Genève, il faut resituer cette histoire dans son contexte historique :

Quelques années avant….

Le royaume de France est gouverné par François 1er qui est le beau-frère de Charles-Quint, souverain d'un immense empire incluant entre autres l'Espagne, les Pays-Bas, l'Autriche, l'Allemagne et de nombreuses petites régions comme la Franche-Comté par exemple. Cette puissance impériale est vulnérable car en proie à d'importantes factions religieuses.

Depuis 1526, et malgré leurs liens familiaux, les deux hommes se détestent, se livrent des guerres sans merci pour étendre leurs territoires et leurs pouvoirs respectifs. En 1529, les armées de François 1er s'embourbent en Italie puis décimaient par le choléra finissent par perdre la guerre.

La " Paix des Dames " est signée le 3 août 1529 à Cambrai et met fin à la guerre. Depuis cet humiliant traité, signé entre Marguerite d'Autriche et sa mère, François 1er attend avec impatience que se terminent les six longues années de paix à laquelle l'avait contraint ce pacte.

Charles III, Duc de Savoie est aussi le beau-frère et le plus fidèle allié de Charles-Quint au sein de la Ligue d'Italie. Les deux hommes se veulent les défenseurs des catholiques et de l'église romaine. Ils veulent briser les velléités des protestants et des autres courants de pensée (anabaptistes, luthériens, calvinistes, etc.…).

En 1535….et quelques mois après…..

A cette époque où règnent de fortes dissensions religieuses et politiques, tous les souverains ont des rêves d'expansion en Europe et même parfois bien au-delà. Les passions religieuses engendrent l'anarchie dans de nombreuses régions d'Europe et notamment dans les cantons suisses.

Genève qui était considérée comme la capitale de la Haute-Savoie est investie par les Réformés (luthériens) est devient une république indépendante mais en majorité protestante. Le Duc de Savoie qui veut l'annexer depuis plusieurs années, considère cette main mise sur la ville comme un menace.

Fragile, Genève veut bien de l'aide de la France, mais ne veut pas perdre son indépendance et observe d'un mauvais œil, les répressions faites en France aux protestants.

La Franche-Comté appartient à l'empire de Charles-Quint et les communications et les accès pour atteindre le Pays de Vaud et la Suisse sont difficiles pour les armées françaises ce qui expliquent les deux défaites du Pays de Gex puis celle de la forêt du Massacre.

Les années suivantes…..

Malgré les convictions religieuses, les coalitions se font puis se défont au gré des intérêts personnels de chacun. Ainsi, dès 1536, François 1er s'allie avec Soliman, souverain de l'empire ottoman. Soliman est lui aussi est en conflit depuis de nombreuses années avec Charles-Quint. Avec son aide et celles de plusieurs cantons suisses, François 1er prend sa revanche et réussit à s'emparer de la Savoie et du Piémont. Mais cette alliance avec les Turcs et les protestants choque le monde catholique. En juin 1538, et après de terribles années de conflits, les deux clans n'ont plus d'argent pour financer leurs ambitions expansionnistes. François 1er et Charles-Quint signent une trêve à Aigues-Mortes et laissent derrière eux des millions de morts dans toute l'Europe.

Quelques années plus tard, les guerres reprendront entre les deux hommes mais la suite est une longue histoire…….

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 En direction de la Combe de la Chèvre ..............................................................et de la forêt du Massacre

Sur les conseils de plusieurs vététistes et afin d'éviter la piste goudronnée, nous prenons à droite un autre sentier qui serpente au milieu d'une prairie jonchée de gentianes jaunes (1) et file en direction de la Combe de la Chèvre. Ce chemin suit parallèlement le GR.9. Au bout d'une heure de marche dans cette superbe clairière, nous laissons le chalet de la Combe de la Chèvre sur la droite et retrouvons le GR.9 non loin d'un carrefour " Le Goulet Carret ". Là plusieurs directions d'offrent à nous. Sur la droite, un premier chemin se dirige vers le " Crêt Pela ", plus haut sommet du Jura avec ses 1495 mètres, un deuxième part vers le refuge de la Frasse. Comme indiqué sur le topo, nous continuons le GR.9 à gauche en direction du Carrefour du Massacre.

 La piste est en asphalte mais agréable car nous cheminons en permanence au milieu d'une magnifique forêt d'épicéas ou de sapins. Ces épicéas columnaires de la forêt du Massacre sont réputés pour leur qualité qui convient parfaitement à la fabrication des tavaillons (2) et à la boissellerie en général. La croissance très lente de ces arbres donne au bois un grain très fin et offre aux luthiers, les meilleurs bois de résonance pour la fabrication des violons.

Il est 12 h, quand nous passons devant l'épicéa muté, dont la forme étrange de son tronc ramifié reste une énigme du massif jurassien.

 1) Les gentianes jaunes ou Grandes Gentianes sont de grandes plantes vivaces dont on se sert de la racine pour fabriquer certaines boissons alcoolisées dont la Suze et le Génépi.

 (2) Les tavaillons sont de petites tuiles de bois qui servent à la construction des façades de certains chalets.

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Notre marche se poursuit sur le long GR 9 de la " Forêt du Massacre "

Nous décidons d'arrêter là pour un reposant pique-nique sur l'herbe. Nous nous régalons des excellents fromages et du saucisson achetés la veille à Lajoux.

13h 30, nous avons pris un peu de repos, il est temps de repartir. En bordure du chemin, nous complétons notre dessert en grappillant quelques fraises et framboises sauvages.

Nous passons devant le Chalet forestier du Massacre et peu de temps après, nous remarquons un grand panneau qui indique que nous arrivons dans une zone naturelle de protection du Grand Tétras dont il ne reste malheureusement qu'une vingtaine d'exemplaires dans cette forêt.

 Nous arrivons au Carrefour du Massacre mais suivons toujours le balisage rouge et blanc du GR.9 en direction des " Tuffes" que nous ne tardons pas à rejoindre. Les petits panneaux indicatifs sont conformes à la description du topo et après la " cabane des Tuffes ", c'est sans aucune difficulté que nous atteignons la table d'orientation du " Belvédère des Dappes ". De ce point de vue, un beau panorama s'offre à nous. Nous dominons la Station classée des Rousses et son lac, les pistes de ski des Jouvencelles, les alpages suisses et le village de La Cure que nous devons rejoindre.

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Arrivée au carrefour du Massacre ...............................................................puis au lieu-dit "Les Tuffes" 

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Un magnifique panorama s'offre à nous au belvédère " Les Dappes "

 Nous descendons par une petite sente qui longe les pistes de ski des Jouvencelles, traversons un bois puis rejoignons un large pré qui dévale en direction d'une route en asphalte. Avant de l'atteindre, nous profitons de cet endroit pour prendre notre " cappuccino " quotidien, lorsque soudain nous entendons un grondement. Cela ressemble à un éboulement, mais le temps de nous retourner, deux chevreuils sortent de la forêt, foncent sur nous et font demi tour dès qu'ils nous aperçoivent. Je les vois détaler derrière les arbres où ils disparaissent. Quelques minutes plus tard, le grondement revient, plus sourd et nous avons le privilège de voir les deux chevreuils traverser la piste un peu plus haut à une vingtaine de mètres.

Après cet étonnant spectacle, nous descendons la piste, coupons la D.29 et par la D.25 (GR.5) entrons à La Cure et nous trouvons très facilement l'hôtel Franco-Suisse.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

   Pause goûter près des " Jouvencelles " où nous apercevrons deux chevreuils

 17h 30, nous prenons possession de la chambre de cet étonnant hôtel dont une publicité dit : " Endormez-vous en France et réveillez-vous en Suisse ". En effet, une des chambres autorise un conjoint à dormir en Suisse et l'autre en France sans même faire lit à part.

Haut-lieu de la résistance pendant la guerre pour d'évidentes raisons stratégiques, l'hôtel a toujours bénéficié de l'attention des chefs d'états. A tel point, qu'il fut légalement baptisé " Principauté d'Arbézie " du nom de ses propriétaires, la famille Arbez. Avec ses 150 m2, elle est la plus " petite principauté du monde ".

 18h30, nous effectuons avec plaisir le rituel journalier : douche, vêtements propres, visite du village et retour à l'hôtel pour un réconfortant répit avant le repas.

 Bien qu'excellent sur le plan culinaire, nous sommes un peu déçus par le dîner fait d'une darne de saumon à la crème. Nous aurions préféré un plat plus typiquement jurassien. Le Côte du Jura blanc qui l'accompagne est lui à la hauteur.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

 Hôtel Franco-Suisse renommé " l'Arbézie ", est la plus petite principauté du monde. Nous avons eu le privilège d'y dormir dans un lit que la frontière coupait en deux.Dany en Suisse et moi en France.

 Avant de m'endormir, je repense à ce que disait Paul-Emile Victor, ami de longue date de la famille Arbez et fidèle habitué de cet hôtel :

''Je connais beaucoup de pays de rêve. Je vis dans l'un des plus connus : le lagon de Bora-Bora, la plus belle île du monde. Mais avant de m'y installer, j'en ai connu d'autres. Plus durs. Mais un pays de rêve doit-il être doux et caressant ? Il doit être ce que le rêveur, le poète qui est en chacun de nous, en fait. Pour moi, le Groenland, son désert de glace et les Esquimaux avec lesquels j'ai vécu, partageant leur vie est un pays de rêve. Aujourd'hui encore, au cours des dernières années de ma vie, si j'étais libre (on ne l'est jamais vraiment, sauf à vivre la vie d'un clochard ou de " routier "), je voudrais aller vivre une année avec eux, malgré le froid, la tempête, le nuit polaire.

Pour moi, l'Antarctique, son immensité sauvage et désertique, ses blizzards de fin du monde, ses montagnes vierges, non pas continent différent, mais autre planète ou rien n'est comparable à ce que l'on connaît du reste du monde, est un pays de rêve.

 Mais, il en est un autre qui, pour moi, s'enrichit de tout ce que la jeunesse peut apporter de souvenirs, d'émotions, de richesses. C'est un pays grand comme un minuscule îlot. Entourés de sapins noirs, qui sentent bon en été, les cyclamens, les buis, les rochers calcaires qui se prélassent au soleil, où chantent en hiver les pas dans la neige, les troncs des sapins qui sèchent dans les scieries, où soudain sort de la brume une buse ou un faucon, dont les plumes bruissent en vous frôlant. C'est un pays où les rêves prennent leurs sources, nombreuses, dans la terre et dans les hommes, rudes, les unes comme les autres. Mais chaleureux et affectueux, accueillant comme de vrais amis. Un pays où j'ai appris ce qu'étaient la fidélité et l'amitié. Mais aussi, un pays unique au monde probablement. Situé au creux des deux mains en coupe pour le protéger, pour le cajoler.

L'un est en Suisse, l'autre est en France. C'est " L'ARBEZIE ".

Je ne crois pas qu'il existe au monde un autre pays de rêve qui soit partagé en son milieu par une frontière aimable ; un autre pays au monde où, dans son cadre merveilleux, " dans la chambre d'en haut ", quand on est couché dans le grand lit accueillant, à gauche on est en Suisse, à droite on est en France.

 De quoi faire rêver les plus coriaces…. ''

 Préface de Paul-Emile VICTOR-Bora-Bora Mai 1989 pour le livre "L'Arbézie, l'insolite au quotidien " de Maryse Obez-Arbez.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure  

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Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux (23km)

Publié le par gibirando

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux

2eme étape : Les Bouchoux (alt.1.000m) - Lajoux (alt.1.180m) (23km)

Mardi 29 juillet 2003

(Extrait de : Panorama jurassien, poème d'Henri Marandin)

Pays des randonnées au long des hautes combes

Sur l'arête des crêtes au fin gazon semé

Dans les clairières muettes comme des tombes

Parmi les gentianes et les genévriers.

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Nous avons parfaitement dormis mais sommes tout de même très matinaux car l'étape d'aujourd'hui avec ses 23 kilomètres est très longue. Comme notre intention est beaucoup plus de flâner que de courir, nous souhaitons partir tôt.

Nous commandons un panier-repas pour le midi. Pour le prix de 8€ par personne, ce casse-croûte composait d'un peu de charcuterie, d'un œuf dur, d'une pomme et d'un peu de pain déjà rassis s'avèrera très décevant. Après le café au lait accompagné de confitures et de pain beurré, nous sommes parés pour repartir.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux

Départ des Bouchoux que l'on aperçoit au loin dans la vallée du Tacon

Nous devons retourner jusqu'aux carrefours " Le Crêt " puis " Les Fournets " traversés hier. Nous empruntons pour cela, la route goudronnée qui monte sur plus de deux kilomètres. A droite se dresse la falaise de la " Croix des Couloirs " parcourue hier et en dessous la large vallée du Tacon. Les grands oiseaux qui semblent être de grands rapaces sont toujours là à planer.

Arrivés au carrefour " Le Crêt ", le chemin que nous refaisons en sens inverse, devient familier jusqu'à la stèle des Fournets. Là, nous prenons sur la droite un sentier forestier qui se poursuit sur environ un kilomètre.

Vers 10 heures, avant de sortir de la forêt, nous prenons le temps d'une pause " barres de céréales, fruits secs et boisson énergétique " puis reprenons notre parcours sur une longue route de bitume qui nous doit nous mener au village " Les Moussières ".ou

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux  

Direction la Petite Coinche et les Fournets------------------------------------Arrivée au village " Les Moussières "

A hauteur du lieu-dit " Sous la Joux ", une vache gît au bord de la route, la mort est récente car aucune odeur n'émane de cette carcasse. La pauvre bête est couchée sur l'herbe, la langue pend longuement hors de son mufle béant. Comment est-elle morte ? A-t-elle était heurtée et traînée par un véhicule comme semble l'indiquer quelques éraflures sur son poitrail ? Nous ne trouvons pas d'explications car en contrebas à proximité d'un gîte d'étape d'autres vaches identiques paissent tranquillement.

Vers 11 heures, nous évitons le village " Les Moussières " (nous y reviendrons à la fin de notre séjour pour acheter d'excellents fromages et de très bons vins à la Maison des Fromages du Haut-Jura) et continuons la route en asphalte par les routes départementales D25 puis D292E1 jusqu'au carrefour " Les Rasses ".

Nous quittons enfin et sans regret le bitume qui commence à avoir raison de la plante de mes pieds déjà bien échauffés par l'étape d'hier.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux 0Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux

Très joli chalet à la " Combe Bry " ----------------------------------------Au carrefour " Les Rasses "

Après le maigre repas que nous ingurgitons en lisière de la forêt du Pré-Coquet, c'est une très agréable marche que nous poursuivons dans de petits pré bois de hêtres et de résineux et dans de vertes et sinueuses pâtures.

 Nous arrivons bientôt à hauteur de la Combe de Laisia où un point de vue superbe nous permet de voir au loin jusqu'à Saint-Claude. Cet endroit nous donne un bon aperçu du chemin parcouru et du dénivelé déjà réalisé.

 Nous croisons une famille de vététistes qui se rend aux Moussières. Ils cherchent leur chemin et c'est avec plaisir que nous leur indiquons le sentier à prendre. Pendant ce temps, les " hollandais " nous ont rejoints et nous dépassent. Notre intuition était la bonne : ils font bien le même circuit que nous.

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Après le déjeuner, notre marche se poursuit dans le petit bois du Pré Coquet

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A la Combe Laisia avec vue sur St Claude

Nous continuons sur 500 mètres une chaussée goudronnée qui correspond à une portion du Tour du Haut-Jura.

Comme indiqué sur le topo, nous quittons ensuite cette route par la droite, traversons une très belle combe et par un chemin empierré, montons vers le lieu-dit " La Vie Neuve ".

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux ODans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux

Devant l'immense mairie " Les Molunes " puis sur une prairie qui ressemble à un green de golf

A cet endroit, nous retrouvons la D292E1 et l'immense Mairie des Molunes. Mais où sont les habitations de cette surprenante commune ? Quelques maisons éparpillées par ci et par là, à des centaines de mètres à la ronde !

 Le parcours suit le GR de pays balisé rouge et jaune sur 150 mètres, puis nous bifurquons à gauche au niveau d'un beau chalet de bois. Là aux Molunes, le sentier se faufile à travers une verte et ondoyante prairie qui ressemble à un terrain de golf.

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A la Combe de l'Aubergette, Dany a pris un peu d'avance, ce qui me permet de prendre cette belle photo sous un ciel tourmenté

Le temps d'une superbe photographie et nous traversons la Combe de l'Aubergette tout aussi ravissante, sous un beau ciel tourmenté. Je garde l'appareil photos en permanence en bandoulière tant les paysages sont plus beaux les uns que les autres.Nous suivons les combes, passons entre une ruine et la chapelle en bois de Cariche et arrivons bientôt au carrefour balisé " Les Platières ". Là, après la traditionnelle pause-goûter, nous continuons le GR de pays qui poursuit sa route dans une clairière pour descendre progressivement vers la Combe des Alouettes et La Trace.

Tout en descendant, nous apercevons au loin un village plus important que nous supposons être Lajoux. En voulant vérifier sur la carte, nous constatons que celle-ci est tombée du porte-cartes que Dany portait en bandoulière.

Paniquée, Dany sait que sans cette carte IGN, la poursuite de notre circuit devient impossible, elle tombe son sac à dos, repart en trombe et me laisse en plan. Je m'assois sur un muret et l'attends tout en réfléchissant.

Quand avons-nous pu la perdre ? L'avions-nous encore lors du goûter ? Que puis-je faire si elle revient sans la carte ? Je ne vois qu'une solution : appeler l'agence pour se faire remettre un autre exemplaire.

Vingt minutes se sont écoulées quand Dany arrive toute essoufflée en brandissant fièrement la " miraculeuse " carte. Quelle performance après 7 heures de marche ! En courant, elle a réussi à rattraper des promeneurs que nous avions croisés et qui avaient trouvé la carte sur le chemin ! Une fois de plus, Saint-Romain et Saint-Lupicin, les moines défricheurs veillent sur notre randonnée.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux ODans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux

 Après le carrefour Les Platières --------------------------------Près de la " Combe des Alouettes "

Rassurés, nous reprenons notre itinéraire, arrivons de nouveau sur la D.292 et rejoignons Lajoux non sans avoir longuement conversés avec une vieille paysanne fort chaleureuse que nous croisons sur le bord de la route.

Il est 17 heures quant nous entrons dans l'hôtel " La Haute Montagne " à Lajoux. L'accueil est plus réservé qu'aux Bouchoux mais le cadre est très agréable avec une charmante et lumineuse chambre donnant sur un grand parc.

Après une stimulante douche, Dany est déjà d'attaque et prête à visiter le village. Moi, j'ai la plante du pied droit bien rouge et les mollets qui me font mal. Je suis moins enclin à faire une longue ballade. Nous sortons de l'hôtel et remontons la D.436 jusqu'à une épicerie où nous trouvons des cartes postales. Notre visite se poursuit jusqu'à une fromagerie où prévoyants pour le pique-nique du lendemain, nous achetons de larges coupes de comté, de bleu de Gex et de gruyère ainsi qu'un gros saucisson.

Dany veut continuer cette visite jusqu'au layetier (1) qui se trouve beaucoup plus loin sur la route. Je suis bien fatigué et ma crainte, c'est qu'à cette heure aussi tardive, les visites soient terminées.

 Nous retournons à l'hôtel où après l'écriture des cartes postales, il est déjà l'heure du dîner. C'est d'un bon appétit que nous engloutissons l'excellente saucisse de Morteau à la crème qui nous est proposée. Le vin rouge d'Arbois que nous commandons s'accorde parfaitement avec cette cuisine typiquement jurassienne. Après cette longue étape et ce savoureux repas, nous n'avons qu'une hâte : rejoindre notre chambre et nous reposer.

Il n'est pas encore 21 heures et nous sommes déjà couchés. Le grand parc est calme. Un petit air frais entre par la fenêtre ouverte. De temps à autre on discerne, le faible bruit de quelques voitures qui passent sur la route qui va de Saint-Claude à Genève.

Dany lit le topo de l'étape du lendemain qui va de Lajoux à la Cure. Pendant ce temps, j'analyse le parcours sur la carte IGN. Encore une vingtaine de kilomètres à parcourir, il est temps d'éteindre la lumière et de dormir.

(1)Le layetier est un fabricant de meubles miniatures. Cet artisanat a eu son heure de gloire avec le développement de l'horlogerie suisse et jurassienne. Dans ce métier, où il était indispensable de ranger de nombreuses pièces minuscules, ces petits meubles avec une multitude de tiroirs devenaient indispensables et le layetier était donc un artisan essentiel.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux ODans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux

 Un repos bien mérité à notre arrivée à Lajoux------------------------------- Le très bel hôtel de la Haute Montagne à Lajoux

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Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux (16,5km)

Publié le par gibirando

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

1ere étape : Villard-Saint-Sauveur (alt.500m) -Les Bouchoux (alt.1000m) (16,5 Km)

Lundi 28 juillet 2003

(Extrait de : Saint-Claude, diamant du Jura, poème d'Henri Marandin)

Sertie dans son écrin aux reflets d'émeraude

La cité corsetée de falaises pataudes

Coupées de cascades en vertiges perlés

Est taillée en diamant aux facettes dorées

Berceau historique d'artisans astucieux

Artistes ignorés, discrets et besogneux.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

8 heures 30, après un riche petit déjeuner, c'est sous un ciel bleu éclatant que nous quittons l'hôtel Saint-Hubert, direction le centre-ville de Saint-Claude. Nous devons faire quelques emplettes pour le repas de midi et nous en profiterons pour saluer Dominique Tournier, l'organisatrice de ce séjour.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

A l'hôtel Saint-Hubert, juste avant le grand départ

Nous garons notre voiture sur le parking de la cathédrale (ancienne abbaye) et marchons dans la rue du Marché. Nous avons quelques difficultés à trouver l'agence de voyages Haut-Jura Tourisme. Aussi, pendant que Dany fait les courses, je continue à chercher et finis par trouver l'agence. Après cette sympathique rencontre et la prise de quelques précieux renseignements, je retrouve Dany dans la rue. Elle vient de terminer ses achats.

Nous sommes fin prêts et comme indiqué sur le topo, nous reprenons la voiture, direction Villard-Saint-Sauveur qui n'est qu'à quelques kilomètres. C'est le lieu de départ.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

  Villard Saint Sauveur, nous sommes parés pour le départ

Nous arrivons devant l'hôtel " Le Retour de la Chasse " et garons la voiture sur le grand parking contigu. Nous savons que notre véhicule va rester là pendant six jours, mais nous ne sommes pas très inquiets car le coin est retiré et parait parfaitement calme et tranquille. Il est déjà 10 heures, mais nous préparons tranquillement nos sacs à dos. Nous relisons le début du topo de la première étape, mais Dany et moi avons deux interprétations de la route goudronnée qu'il faut prendre pour démarrer. Heureusement, nous trouvons rapidement la flèche verte et noire ONF sur un arbre qui annonce le départ et la direction.

Nous continuons de monter, passons comme indiqué devant deux réserves d'eau. Le sentier tourne vers la gauche, or en regardant la carte IGN, nous devrions partir vers la droite et longer le terrain de golf. Décidemment, la randonnée commence mal. Nous redescendons d'une centaine de mètres jusqu'aux réserves d'eau, nous traversons un peu le green et retrouvons le bon chemin fait de nombreux cailloux. Décidemment, l'ombre des moines défricheurs plane avec bienveillance au dessus de nous.

La montée est progressive mais agréable car essentiellement en sous-bois dans une forêt très sombre de feuillus. Après 400 mètres de dénivelés environ, nous arrivons " À la Côte " où nous profitons d'un point de vue superbe sur la vallée du Flumen, les sommets environnants et le Chapeau de Gendarme. Nous passons près d'une magnifique ferme restaurée et continuons vers le lieu-dit " La Rapine ". Le temps d'une amusante photo chez un sculpteur sur bois et nous rejoignons une petite route en asphalte que nous poursuivons sur deux kilomètres jusqu'au carrefour " Le Crêt Joli ". A cet endroit, les petits panneaux indicateurs sont bien visibles et indiquent parfaitement la direction " Les Platières " qui est à prendre. Nous passons devant plusieurs bâtiments de la colonie de vacances et plus loin, nous quittons enfin le bitume pour un chemin caillouteux.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

Arrivée au lieu-dit " Sur la côte "

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 Arrivée au lieu-dit " La Rapine "

Sur la messagerie du portable, Jérôme nous informe de la prise d'un " énorme trophée " en chasse sous-marine. Nous le rappelons pour le féliciter et l'informons du plaisir que nous prenons à marcher dans ces magnifiques et verdoyants paysages. A cette altitude (1.050 m), nous traversons nos premières combes entourées de grands sapins et de splendides épicéas. Après le lieu-dit et carrefour " En Suza " et en direction du circuit " Les Fournets ", nous stoppons dans un pré-bois de noisetiers pour déjeuner. Nous surplombons et admirons la très verte Vallée du Tacon. A l'ombre de ces petits arbres, nous mangeons l'excellente charcuterie achetée à Saint-Claude. Allongés sur l'herbe, nous observons de très jolis papillons. Les plus gros sont oranges ou bien noirs, d'autres plus petits sont d'un " bleu ciel " presque blanc. Nous avons vraiment le sentiment de faire corps avec la nature et sommes satisfaits car c'est bien cela que nous sommes venus chercher.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

 Première combe rencontrée aux Platières

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 Pré-bois de noisetiers où nous piqueniquons.

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Arrivée au carrefour et à la stéle des "Fournets"

Après le déjeuner, la randonnée se poursuit essentiellement en forêt sur un chemin pratiquement plat. Après le carrefour " Les Thérèses ", à l'altitude de 1.110 mètres, nous arrivons au croisement et à la stèle des " Fournets ".

Cette stèle a été édifiée en hommage à des résistants locaux fusillés pendant la 2eme guerre mondiale.

Ces terres du Haut-Jura furent parmi les premières à subir l'occupation allemande et dès l'annonce du Service du Travail Obligatoire (S.T.O), de nombreux habitants " réfractaires " rejoignirent les maquisards de Franche-Comté. Nombreux, sont ceux qui y laissèrent leurs vies plutôt que d'obéir ou de céder à l'occupant.

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Un sentier où foisonnent les épilobes

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Au lieu-dit " La Petite Coinche "

Après la stèle, la forêt est moins dense et notre marche se poursuit en lisières de prés où foisonnent les épilobes. Ces grandes fleurs violacées en forme d'épis appelées aussi " laurier de Saint-Antoine " ont de multiples vertus culinaires et thérapeutiques.

Les chemins sont eux parsemés de vulpies plus communément appelées " queues de rat ". Je me souviens que ma mère les faisait sécher puis les donnait aux canaris qui se régalaient des petites graines.

Ces deux graminées feront partie des plantes les plus coutumières que nous rencontrerons tout au long de nos six jours de marche.

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 En direction de la " Croix des Couloirs " avec en contrebas "Les Bouchoux"

A la sortie du bois, nous retrouvons le bitume et quelques fermes disséminées au lieu-dit " La Petite Coinche ". En quelques minutes, nous atteignons la route départementale D.25E1. De ce croisement dénommé " Le Crêt ", nous apercevons déjà la "Croix des Couloirs " que nous devons atteindre. Nous n'avons aucun mal à trouver le balisage bleu peint sur des pierres ou sur des piquets qui délimitent des pâturages.

Le ciel s'est bien couvert de gros nuages qui roulent vers l'est, poussés par une brise rafraîchissante. Il est presque 16 heures et malgré les litres d'eau que nous avons bu, une petite faim nous tiraille l'estomac. Nous arrêtons dans un pré, bien à l'abri de ce petit vent frais, pour une collation faite de café et de biscuits. Là et après six heures de marche, nous rencontrons des promeneurs. Cet homme et cette femme sont les premiers êtres humains que nous croisons depuis notre départ de Villard Saint-Sauveur.

Nous atteignons " La Croix des Couloirs " dominant le village des Bouchoux, objectif final de cette première journée. Cet endroit semble très prisé car de nombreux promeneurs et randonneurs cheminent sur cette arête rocheuse. Cet engouement parait normal tant le panorama est splendide. Vers l'est, les Monts du Jura et le village de La Pesse. Vers le Sud, le Crêt de Chalam et à l'ouest, la verdoyante vallée du Tacon.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

 Arrivée à la " Croix des Couloirs "

Malgré un ciel fort menaçant, nous prenons le temps de faire quelques photos car l'arrivée n'est plus très loin. Nous longeons la falaise, au dessus de laquelle de grands oiseaux tournent en croassant.

Il est 17 heures, nous trouvons rapidement les traces rouges et jaunes du GRP puis amorçons la descente en forêt puis à travers une pâture, direction le hameau Les Bouchoux.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

 A la " Croix des Couloirs " avec tout en bas le village " Les Bouchoux "

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux  

---------Gros plan sur l'immense croix--------------Un étrange épouvantail, au loin la croix--------Visite du village "Les Bouchoux"---

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

Devant la charmante Auberge "La Chaumière"

 Une demi-heure plus tard, nous entrons dans l'adorable village des Bouchoux où le propriétaire de l'auberge " La Chaumière " nous accueille avec gentillesse et bienveillance.

Après une bonne douche et un repos bien mérité dans notre jolie chambre, nous apprécions pleinement la terrasse ombragée de l'auberge en dégustant une boisson glacée. Nous visitons rapidement le village car c'est tout petit et pratiquement vide l'été.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

Repos mérité et boisson glacée à la terrasse ombragée de l' Auberge "La Chaumière"

La soirée se poursuit par un délicieux dîner où nous avons le plaisir de déguster une pintade à la crème à base de Savagnin (1) accompagnée de morilles et arrosé d'un Poulsard (2) rouge, mais avec une très belle couleur " rosé pelure d'oignon ". Attablés, nous retrouvons une femme et son fils, des " hollandais ", que nous avions hier soir comme voisins de table au " Loft ". Nous imaginons qu'ils font le même circuit que nous mais n'en sommes pas certains. Ils ne parlent pas français et le dialogue est difficile.

Sur tous les plans, nous ne pouvons que pleinement nous satisfaire de cette première journée : paysages magnifiques et reposants, très bon accueil, excellente cuisine, vin remarquable. Le nom "Saveurs du Haut-Jura" de ce séjour/randonnée n'est pour l'instant pas usurpé ! 

C'est dans le calme de ce minuscule village blotti au fond d'une combe du Haut-Jura que nous nous endormons paisiblement.

(1) Le Savagnin est un cépage avec lequel on élabore un vin du même nom. Ce vin est jaune doré, profond et ambré. Très charpenté en bouche, il est fruité avec une dominance d'amandes ou de noix. Il vieillit très bien.

(2) Le Poulsard ou Ploussard est un vin d'Arbois dont la couleur varie en fonction de l'ensoleillement, de l'exposition et de la maturation du raisin. Il peut donc aller du rouge grenat au rosé pelure d'oignon. Il est très rafraîchissant et léger avec des odeurs de fruits rouges et un arôme grillé et vanillé du au vieillissement sous bois.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux  

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Dans les pas de moines défricheurs - 1er jour - Préambule

Publié le par gibirando

 Dans les pas des moines défricheurs 

Six jours de randonnées dans le Haut-Jura

 

UN PEU D'HISTOIRE … ET DE GEOGRAPHIE

Avant chaque voyage, je potasse dans les encyclopédies et sur Internet, l'histoire et la géographie de la région que nous allons visiter.

C'est ainsi que j'apprends que Saint-Claude, capitale du Haut-Jura a été fondée vers 435 sur un site gallo-romain par deux moines venus de Lyon, Romain et son frère Lupicin qui créent un monastère.

Situé au confluent de la Bienne et du Tacon, ce lieu, dénommé Condat, prospère et de nombreux moines s'installent dans cette région très forestière.

Ils déboisent pour se constituer des domaines agricoles et sylvicoles. Ils défrichent et créent de nombreux sentiers pour avoir accès à des terres de montagne jusque là hostiles. On finit par les appeler, fréquemment de manière péjorative : " les moines défricheurs ", car on les oppose souvent sans raison aux " moines bâtisseurs ".

De leur installation va naître une communauté monastique qui prendra peu à peu le nom d'Abbaye de Sain-Oyend. Autour de cette Abbaye, se développe une cité qui connaît une grande renommée dans toute l'Europe médiévale dès le 5eme siècle.

Au 12eme siècle, le lieu devint très connu quant on révéla que le corps d'un abbé dénommé Claude, mort depuis 600 ans et fondateur d'une communauté avait été retrouvé intact. Le roi Louis XI, lui-même, s'intéressa au phénomène et les pèlerins affluèrent dans la région pour voir ce " faiseur de miracles ". On donna son nom à l'Abbaye et c'est ainsi que la ville fut peu à peu renommée Saint-Claude.

Chaque pèlerin apportait ses connaissances et rapidement Saint-Claude et ses alentours devinrent le haut-lieu d'un artisanat très actif.

Travail du bois et de l'os, orfèvrerie, ces traditions se perpétuent encore aujourd'hui par de nombreux métiers mais surtout par la fabrication de pipes dans les racines du bois des bruyères dont Saint-Claude reste la capitale mondiale, ainsi que la taille des diamants et des pierres précieuses.

Au 14eme siècle, les habitants du Haut-Jura furent décimés par une effroyable peste noire qui laissa la région pratiquement désertique.

A partir du 15eme siècle, les règles monastiques se desserrèrent et Saint-Claude perdit de son faste. Malgré ce relâchement, le temps avait fait son œuvre et les moines avaient apporté leur savoir-faire en architecture et dans de multiples métiers, leurs passions et leurs secrets pour la création de bons produits (fromages, charcuteries, vins, etc.…).

Au fil des siècles suivants, les terres furent dévastés puis colonisaient par de puissants seigneurs mais les moines avaient laissé aux serfs leurs traditions et techniques agricoles.

On dit même que les moines défricheurs seraient les véritables créateurs des combes telles qu'on peut les voir aujourd'hui et par là même de la transformation du paysage du Massif Jurassien.

Ils seraient à l'origine de ses pâtures insérées entre deux crêts calcaires. Dès le Moyen-Age, ils s'aperçoivent que les fonds des combes ont des sols riches et profonds qui recueillent les eaux de ruissellement. La plupart du temps, les crêts sont abondamment boisés et ces bois protègent les cultures. Grâce à cette formation particulière, les combes deviennent très propices à l'agriculture.

Aujourd'hui les combes présentent un autre attrait : les randonnées.

 Comme le dit si bien un dépliant d'information: " les combes sont des paysages très particuliers aux lignes ondulantes et avec de profondes perspectives qui invitent à la randonnée sous toutes ses formes ".

 

PREAMBULE

C'est désormais le temps des vacances. Période ô combien désirée, les vacances sont le moment privilégié pour oser plus. Se donner plus de temps pour soi, mieux respecter son corps, ses rêves ; augmenter l'espace de l'écoute pour mieux entendre, voir plus loin et peut-être se rendre plus disponible pour accueillir l'imprévisible.

Les vacances, quand elles ne sont pas stressées par le " faire ", permettent d'entrer dans plus " d'être ". Avez-vous remarqué, justement durant l'été, comme les jours plus lumineux et plus longs augmentent la part du sensible, comme les soirées donnent plus de goût à la vie, comme les matins nous agrandissent…. (Jacques Salomé-Sociologue).

 "Saveurs des Hautes-Combes", c'est le nom du circuit pédestre que nous avions décidé de faire en cet été 2003. Après les Pyrénées et l'Auvergne, nous avions envie de découvrir le Jura et c'est tout à fait par hasard que j'avais remarqué cette randonnée "gastronomique" sur Internet.

 Avec ces 400 Kms sur deux ou trois semaines, la Grande Traversée du Jura était bien trop longue. Par contre, cette balade dans le Parc Naturel Régional du Haut-Jura présentait l'avantage de se faire sur six jours, sans bagages et arrivée le soir dans des hôtels 2 étoiles. Goûter à la gastronomie locale et aux produits du terroir était aussi une aubaine non négligeable en faveur de cette formule. Nous fûmes rarement déçus.

 La présentation du circuit et les quelques photos reçues de l'agence Haut-Jura Tourisme à Saint-Claude avaient fini de nous convaincre. Les paysages en pente douce d'un vert intense paraissaient reposants et c'est tout à fait ce qu'il nous fallait pour se vider la tête et éliminer le stress d'une longue année de travail.

L'accueil se faisant le dimanche 29 juillet en fin d'après-midi à l'hôtel Saint-Hubert à Saint-Claude, nous avions décidés de quitter Saint-Estève le samedi 28 juillet au matin et ne nous rendre dans le Jura sans prendre d'autoroutes.A cause de la canicule et de la sécheresse, c'est une France couleur " paille " que nous traversons. Après une halte le samedi soir dans la jolie ville ardéchoise d'Annonay, nous continuons notre voyage le dimanche et entrons dans Saint-Claude vers 14 heures. Il est vraiment trop tôt pour se rendre à l'hôtel. Genève et son célèbre lac ne sont qu'à 53 Kms et nous décidons immédiatement de nous y rendre par le Col de la Faucille.

Quel contraste avec certains départements que nous venons de traverser, ici tout est vert et nous roulons essentiellement à travers d'épaisses forêts de résineux.

Découverte de Genève sur la "Grande Roue"

Après une très brève découverte de Genève où nous profitons du paysage, en nous élevant au dessus de lac grâce à une " Grande Roue ", c'est sous des trombes d'eau que nous rejoignons Saint-Claude. Avec le temps qu'il fait, nous sommes très anxieux quant à la météo du lendemain et des jours à venir.

Il est 18 heures quant nous arrivons à l'hôtel Saint-Hubert. Nous sommes attendus car la gracieuse et jeune hôtelière nous remet immédiatement le dossier d'accueil composé de deux cartes IGN, des topo-guides pour chacune des journées de marche et de quelques dépliants sur le Jura.

Après un excellent repas au " Loft ", le restaurant de l'hôtel, fait de crudités, de charcuteries régionales et de lapin rôti, nous rejoignons notre chambre où j'approfondis l'étude de notre première étape.

Je m'inquiète aussi de la météo des jours suivants, mais je finis par apprendre que les prévisions sont excellentes pour toute la semaine.

Je m'endors avec l'idée que tout se passera bien et que les moines défricheurs veilleront sur nous tout au long de cette randonnée.

 LE PARCOURS : 6 étapes pour un total de 127 kilomètres

accés aux étapes en cliquant dessus

1ere étape : Villard-Saint-Sauveur (alt.500m) -Les Bouchoux (alt.1000m) (16,5 km) 

2eme étape : Les Bouchoux (alt.1.000m)-Lajoux (alt.1.180m) (23 km) 

3eme étape : Lajoux (alt.1180m)-La Cure (alt.1150 m) (20km)

4eme étape : La Cure (alt.1.150m)- Les Cressonnières (alt.1.150m) (20 km)

5eme étape : Les Cressonnières (alt.1.150m)-Lamoura (alt.1.150m) (25 km)

6eme étape : Lamoura (alt.1.150m)-Villard Saint-Sauveur (alt.500m) (23 km)

J'ai essayé d'enjoliver ce récit avec des extraits de magnifiques poémes d'Henri Marandin trouvés sur Internet. Je ne le connais pas personnellement, mais je le remercie par avance à m'autoriser à les insérer dans mon histoire car ils sont le parfaits reflet de toutes nos merveilleuses découvertes jurassiennes. Je les avais trouvé sur le site suivant http://perso.wanadoo.fr/cremerie.clement/Poemes.html lequel samble avoir disparu.

Dans les pas de moines défricheurs - 1er jour - Préambule 

Haut-Jura Tourisme, organisateur de ce circuit

cliquez sur la brochure pour vous rendre à la première étape et sur le moine pour revenir à la page d'accueil du blog.

 

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Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Publié le par gibirando

 

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

5eme étape : Station de Mont-Dore (1325m)-Le Puy de Sancy (1886m).

Le dilemme : J’étais au milieu de la forêt, il y avait deux chemins devant moi, j’ai pris celui qui était le moins emprunté, et là, ma vie a commencé. (Robert Frost - poète américain)

Vendredi 2 août 2002

8h30, nous sommes déjà sur le grand parking de la station de Mont-Dore. Nous avons quitté définitivement l’hôtel " Le Buron " ce matin et chargé la voiture car notre randonnée s’achève avec l’ascension du Puy de Sancy. Le parking est vide et nous ne savons où aller. Nous partons sur la droite en direction de ce qui semble être un chemin mais la route redescend dans le vallon. Nous remontons vers la station et stoppons la voiture sur la gauche de la vallée près d’une vaste cafétéria. Les cabines des téléphériques sont désertes et immobiles. Il est certainement trop tôt.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

5eme jour, départ de la station de Mont-Dore pour le Puy de Sancy

Près d’un petit sentier qui part sur la gauche, un panneau indique le Puy de Sancy en 2h15. Nous démarrons doucement car nous avons encore sur l’estomac, les tripoux et l’omelette auvergnate ingurgitée la veille. Malgré, les kilomètres de randonnée et les litres d’eau absorbés au fil des jours, les bonnes recettes auvergnates ont du avoir raison de notre tour de taille. Le petit sentier a laissé place à une large piste caillouteuse qui zigzague à gauche du cirque formé par la chaîne des puys qui nous entourent, et dont le Puy de Sancy en est évidemment le plus imposant.

Deux ruisseaux distincts qui prennent leur source ici, descendent dans la vallée. Il s’agit de la Dore, qui jaillit d’une cascade et la Dogne, qui n’est qu’un petit ruisselet. Depuis des millénaires, ils creusent de profondes brèches dans le flanc de la montagne et se rejoignent à proximité de la station pour former la Dordogne.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Dany dans la longue montée avec au dessus la station des téléphériques

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Les sources de la Dore et de la Dogne forment un peu plus bas la Dordogne

Dans la longue montée, nous avons la chance d’apercevoir deux isards qui descendent le long du torrent, traversent la piste à cinquante mètres de nous et s’arrêtent sur le versant du Puy de Cacadogne. Grâce aux jumelles nous avons la chance de les entrevoir mais rapidement ils disparaissent.

Pendant notre ascension, les téléphériques se sont mis en route et vident leurs lots de touristes au relais qui surplombe la vallée. Au bout de deux heures de montée, et après un ascension au fort dénivelé, nous atteignons, à notre tour, ce relais. Par un bref mais raide raccourci, nous nous dirigeons vers les interminables escaliers de bois qui mènent au Puy de Sancy. La transition est saisissante, ici c’est pratiquement la foule alors que sur la piste par laquelle nous sommes montés à pied il n’y avait pratiquement personne.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Dans l’ascension, au loin la ville de Mont-Dore

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

On aperçoit le sommet du Puy de Sancy sur la gauche

Tout en montant, nous prenons de multiples photos car la vue est splendide de tous côtés. A loin, nous discernons les sites traversés les jours précédents et évoquons avec satisfaction les distances incroyables que nous avons réussies à parcourir. Nous arrivons à la table d’orientation qui culmine à 1.886 m.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

La rude montée à pied le long des tire-fesses

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

L'arrivée au relais des téléphériques

Le site est impressionnant, car les pentes du Puy de Sancy sont différentes dans chacune des directions : abruptes mais verdoyantes vers la vallée de la Dordogne, en falaises et hérissées d’arêtes saillantes sur le flanc opposé, en coulées caillouteuses sur la flanc sud-est.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

De très longs escaliers de bois mènent au sommet du Puy de Sancy

Au bout de dix minutes, il y a tellement de monde au sommet que nous décidons de redescendre. Les escaliers de bois sont tellement encombrés que c’est par un sentier très escarpé situé sur le flanc sud-est que nous redescendons. Il s’agit en réalité du GR.4 que nous avons quitté hier à proximité du Puy de la Croix Morand et de la D.996 et qui passe par le sommet du Puy de Sancy. Des gens affluent dans tous les sens. On se demande même si toute cette foule pourra tenir sur l’étriquée cime du puy.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Le sommet n’est plus très loin

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Mais les escaliers sont encore nombreux

Malgré une sente très rocailleuse et une chute sans gravité de ma part, nous avons rejoints la large piste sans encombres. Nous croisons maintenant des gens de tous ages qui se dirigent vers le sommet. Mais quelle surprise et quelle coïncidence quant nous croisons et retrouvons nos amis Paul et Virginie.

Nous les avons quitté voilà trois jours à Recoleine et nous les retrouvons sur les pentes du Sancy. Nous évoquons longuement nos deux derniers jours passés sur les chemins. Apparemment, nous nous sommes manqués à Pessade, puis sur le retour vers Mont-Dore par le Puy Baladou. Nos chemins ont été les mêmes, se sont séparés, puis à nouveau croisés pour se rejoindre ici. Un dernier signe et cette fois, nous quittons définitivement nos sympathiques et jeunes compagnons de voyage.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Dany reprend son souffle, mais le sommet est maintenant tout proche

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Arrivée au sommet, avec pour panoramas, tous les paysages parcourus.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Dany arrive à son tour, en dessous la piste empruntée pour monter.

Sur les flancs du Puy de Cacadogne, nous retrouvons les deux isards aperçus ce matin, ils se tiennent à distance mais broutent paisiblement et n’ont pas l’air trop effarouchés par l’abondance de touristes qui conflue vers le Sancy. Cette fois, nous avons tout loisir de les observer aux jumelles.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Dans la descente rocailleuse vers la station

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

On retrouve les isards sur les pentes du Puy de Cacadogne

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Les téléphériques font d’incessants allers-retours

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Retour à la station de Mont-Dore

Allégés de nos sacs, c’est d’un bon pas que nous retournons vers la station. Il est midi et demi quand nous retrouvons la voiture. Nous sommes dans les temps annoncés sur les petits panneaux jaunes puisque nous avons mis un peu moins de quatre heures pour faire l’aller-retour.

Une fois de plus, l’ascension nous a ouvert l’appétit. Nous finirons, ça ne s’invente pas, notre sympathique séjour au restaurant " Le Bougnat " !

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Enfin réunis sur une photo au sommet du Puy de Sancy à 1.885 m de haut

 

Cliquez pour revenir vers l'étape précédente

 

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5eme étape : Station de Mont-Dore (1325m)-Le Puy de Sancy (1886m).

Le dilemme : J’étais au milieu de la forêt, il y avait deux chemins devant moi, j’ai pris celui qui était le moins emprunté, et là, ma vie a commencé. (Robert Frost - poète américain)

Vendredi 2 août 2002

8h30, nous sommes déjà sur le grand parking de la station de Mont-Dore. Nous avons quitté définitivement l’hôtel " Le Buron " ce matin et chargé la voiture car notre randonnée s’achève avec l’ascension du Puy de Sancy. Le parking est vide et nous ne savons où aller. Nous partons sur la droite en direction de ce qui semble être un chemin mais la route redescend dans le vallon. Nous remontons vers la station et stoppons la voiture sur la gauche de la vallée près d’une vaste cafétéria. Les cabines des téléphériques sont désertes et immobiles. Il est certainement trop tôt.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

5eme jour, départ de la station de Mont-Dore pour le Puy de Sancy

Près d’un petit sentier qui part sur la gauche, un panneau indique le Puy de Sancy en 2h15. Nous démarrons doucement car nous avons encore sur l’estomac, les tripoux et l’omelette auvergnate ingurgitée la veille. Malgré, les kilomètres de randonnée et les litres d’eau absorbés au fil des jours, les bonnes recettes auvergnates ont du avoir raison de notre tour de taille. Le petit sentier a laissé place à une large piste caillouteuse qui zigzague à gauche du cirque formé par la chaîne des puys qui nous entourent, et dont le Puy de Sancy en est évidemment le plus imposant.

Deux ruisseaux distincts qui prennent leur source ici, descendent dans la vallée. Il s’agit de la Dore, qui jaillit d’une cascade et la Dogne, qui n’est qu’un petit ruisselet. Depuis des millénaires, ils creusent de profondes brèches dans le flanc de la montagne et se rejoignent à proximité de la station pour former la Dordogne.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Dany dans la longue montée avec au dessus la station des téléphériques

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Les sources de la Dore et de la Dogne forment un peu plus bas la Dordogne

Dans la longue montée, nous avons la chance d’apercevoir deux isards qui descendent le long du torrent, traversent la piste à cinquante mètres de nous et s’arrêtent sur le versant du Puy de Cacadogne. Grâce aux jumelles nous avons la chance de les entrevoir mais rapidement ils disparaissent.

Pendant notre ascension, les téléphériques se sont mis en route et vident leurs lots de touristes au relais qui surplombe la vallée. Au bout de deux heures de montée, et après un ascension au fort dénivelé, nous atteignons, à notre tour, ce relais. Par un bref mais raide raccourci, nous nous dirigeons vers les interminables escaliers de bois qui mènent au Puy de Sancy. La transition est saisissante, ici c’est pratiquement la foule alors que sur la piste par laquelle nous sommes montés à pied il n’y avait pratiquement personne.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Dans l’ascension, au loin la ville de Mont-Dore

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

On aperçoit le sommet du Puy de Sancy sur la gauche

Tout en montant, nous prenons de multiples photos car la vue est splendide de tous côtés. A loin, nous discernons les sites traversés les jours précédents et évoquons avec satisfaction les distances incroyables que nous avons réussies à parcourir. Nous arrivons à la table d’orientation qui culmine à 1.886 m.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

La rude montée à pied le long des tire-fesses

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

L'arrivée au relais des téléphériques

Le site est impressionnant, car les pentes du Puy de Sancy sont différentes dans chacune des directions : abruptes mais verdoyantes vers la vallée de la Dordogne, en falaises et hérissées d’arêtes saillantes sur le flanc opposé, en coulées caillouteuses sur la flanc sud-est.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

De très longs escaliers de bois mènent au sommet du Puy de Sancy

Au bout de dix minutes, il y a tellement de monde au sommet que nous décidons de redescendre. Les escaliers de bois sont tellement encombrés que c’est par un sentier très escarpé situé sur le flanc sud-est que nous redescendons. Il s’agit en réalité du GR.4 que nous avons quitté hier à proximité du Puy de la Croix Morand et de la D.996 et qui passe par le sommet du Puy de Sancy. Des gens affluent dans tous les sens. On se demande même si toute cette foule pourra tenir sur l’étriquée cime du puy.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Le sommet n’est plus très loin

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Mais les escaliers sont encore nombreux

Malgré une sente très rocailleuse et une chute sans gravité de ma part, nous avons rejoints la large piste sans encombres. Nous croisons maintenant des gens de tous ages qui se dirigent vers le sommet. Mais quelle surprise et quelle coïncidence quant nous croisons et retrouvons nos amis Paul et Virginie.

Nous les avons quitté voilà trois jours à Recoleine et nous les retrouvons sur les pentes du Sancy. Nous évoquons longuement nos deux derniers jours passés sur les chemins. Apparemment, nous nous sommes manqués à Pessade, puis sur le retour vers Mont-Dore par le Puy Baladou. Nos chemins ont été les mêmes, se sont séparés, puis à nouveau croisés pour se rejoindre ici. Un dernier signe et cette fois, nous quittons définitivement nos sympathiques et jeunes compagnons de voyage.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Dany reprend son souffle, mais le sommet est maintenant tout proche

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Arrivée au sommet, avec pour panoramas, tous les paysages parcourus.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Dany arrive à son tour, en dessous la piste empruntée pour monter.

Sur les flancs du Puy de Cacadogne, nous retrouvons les deux isards aperçus ce matin, ils se tiennent à distance mais broutent paisiblement et n’ont pas l’air trop effarouchés par l’abondance de touristes qui conflue vers le Sancy. Cette fois, nous avons tout loisir de les observer aux jumelles.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Dans la descente rocailleuse vers la station

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

On retrouve les isards sur les pentes du Puy de Cacadogne

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Les téléphériques font d’incessants allers-retours

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Retour à la station de Mont-Dore

Allégés de nos sacs, c’est d’un bon pas que nous retournons vers la station. Il est midi et demi quand nous retrouvons la voiture. Nous sommes dans les temps annoncés sur les petits panneaux jaunes puisque nous avons mis un peu moins de quatre heures pour faire l’aller-retour.

Une fois de plus, l’ascension nous a ouvert l’appétit. Nous finirons, ça ne s’invente pas, notre sympathique séjour au restaurant " Le Bougnat " !

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Enfin réunis sur une photo au sommet du Puy de Sancy à 1.885 m de haut

 

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5eme étape : Station de Mont-Dore (1325m)-Le Puy de Sancy (1886m).

Le dilemme : J’étais au milieu de la forêt, il y avait deux chemins devant moi, j’ai pris celui qui était le moins emprunté, et là, ma vie a commencé. (Robert Frost - poète américain)

Vendredi 2 août 2002

8h30, nous sommes déjà sur le grand parking de la station de Mont-Dore. Nous avons quitté définitivement l’hôtel " Le Buron " ce matin et chargé la voiture car notre randonnée s’achève avec l’ascension du Puy de Sancy. Le parking est vide et nous ne savons où aller. Nous partons sur la droite en direction de ce qui semble être un chemin mais la route redescend dans le vallon. Nous remontons vers la station et stoppons la voiture sur la gauche de la vallée près d’une vaste cafétéria. Les cabines des téléphériques sont désertes et immobiles. Il est certainement trop tôt.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

5eme jour, départ de la station de Mont-Dore pour le Puy de Sancy

Près d’un petit sentier qui part sur la gauche, un panneau indique le Puy de Sancy en 2h15. Nous démarrons doucement car nous avons encore sur l’estomac, les tripoux et l’omelette auvergnate ingurgitée la veille. Malgré, les kilomètres de randonnée et les litres d’eau absorbés au fil des jours, les bonnes recettes auvergnates ont du avoir raison de notre tour de taille. Le petit sentier a laissé place à une large piste caillouteuse qui zigzague à gauche du cirque formé par la chaîne des puys qui nous entourent, et dont le Puy de Sancy en est évidemment le plus imposant.

Deux ruisseaux distincts qui prennent leur source ici, descendent dans la vallée. Il s’agit de la Dore, qui jaillit d’une cascade et la Dogne, qui n’est qu’un petit ruisselet. Depuis des millénaires, ils creusent de profondes brèches dans le flanc de la montagne et se rejoignent à proximité de la station pour former la Dordogne.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Dany dans la longue montée avec au dessus la station des téléphériques

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Les sources de la Dore et de la Dogne forment un peu plus bas la Dordogne

Dans la longue montée, nous avons la chance d’apercevoir deux isards qui descendent le long du torrent, traversent la piste à cinquante mètres de nous et s’arrêtent sur le versant du Puy de Cacadogne. Grâce aux jumelles nous avons la chance de les entrevoir mais rapidement ils disparaissent.

Pendant notre ascension, les téléphériques se sont mis en route et vident leurs lots de touristes au relais qui surplombe la vallée. Au bout de deux heures de montée, et après un ascension au fort dénivelé, nous atteignons, à notre tour, ce relais. Par un bref mais raide raccourci, nous nous dirigeons vers les interminables escaliers de bois qui mènent au Puy de Sancy. La transition est saisissante, ici c’est pratiquement la foule alors que sur la piste par laquelle nous sommes montés à pied il n’y avait pratiquement personne.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Dans l’ascension, au loin la ville de Mont-Dore

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

On aperçoit le sommet du Puy de Sancy sur la gauche

Tout en montant, nous prenons de multiples photos car la vue est splendide de tous côtés. A loin, nous discernons les sites traversés les jours précédents et évoquons avec satisfaction les distances incroyables que nous avons réussies à parcourir. Nous arrivons à la table d’orientation qui culmine à 1.886 m.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

La rude montée à pied le long des tire-fesses

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

L'arrivée au relais des téléphériques

Le site est impressionnant, car les pentes du Puy de Sancy sont différentes dans chacune des directions : abruptes mais verdoyantes vers la vallée de la Dordogne, en falaises et hérissées d’arêtes saillantes sur le flanc opposé, en coulées caillouteuses sur la flanc sud-est.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

De très longs escaliers de bois mènent au sommet du Puy de Sancy

Au bout de dix minutes, il y a tellement de monde au sommet que nous décidons de redescendre. Les escaliers de bois sont tellement encombrés que c’est par un sentier très escarpé situé sur le flanc sud-est que nous redescendons. Il s’agit en réalité du GR.4 que nous avons quitté hier à proximité du Puy de la Croix Morand et de la D.996 et qui passe par le sommet du Puy de Sancy. Des gens affluent dans tous les sens. On se demande même si toute cette foule pourra tenir sur l’étriquée cime du puy.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Le sommet n’est plus très loin

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Mais les escaliers sont encore nombreux

Malgré une sente très rocailleuse et une chute sans gravité de ma part, nous avons rejoints la large piste sans encombres. Nous croisons maintenant des gens de tous ages qui se dirigent vers le sommet. Mais quelle surprise et quelle coïncidence quant nous croisons et retrouvons nos amis Paul et Virginie.

Nous les avons quitté voilà trois jours à Recoleine et nous les retrouvons sur les pentes du Sancy. Nous évoquons longuement nos deux derniers jours passés sur les chemins. Apparemment, nous nous sommes manqués à Pessade, puis sur le retour vers Mont-Dore par le Puy Baladou. Nos chemins ont été les mêmes, se sont séparés, puis à nouveau croisés pour se rejoindre ici. Un dernier signe et cette fois, nous quittons définitivement nos sympathiques et jeunes compagnons de voyage.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Dany reprend son souffle, mais le sommet est maintenant tout proche

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Arrivée au sommet, avec pour panoramas, tous les paysages parcourus.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Dany arrive à son tour, en dessous la piste empruntée pour monter.

Sur les flancs du Puy de Cacadogne, nous retrouvons les deux isards aperçus ce matin, ils se tiennent à distance mais broutent paisiblement et n’ont pas l’air trop effarouchés par l’abondance de touristes qui conflue vers le Sancy. Cette fois, nous avons tout loisir de les observer aux jumelles.

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Dans la descente rocailleuse vers la station

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

On retrouve les isards sur les pentes du Puy de Cacadogne

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Les téléphériques font d’incessants allers-retours

Des puys pour deux fous - Etape 5 et fin- Station de Mont-Dore - Le Puy du Sancy

Retour à la station de Mont-Dore

Allégés de nos sacs, c’est d’un bon pas que nous retournons vers la station. Il est midi et demi quand nous retrouvons la voiture. Nous sommes dans les temps annoncés sur les petits panneaux jaunes puisque nous avons mis un peu moins de quatre heures pour faire l’aller-retour.

Une fois de plus, l’ascension nous a ouvert l’appétit. Nous finirons, ça ne s’invente pas, notre sympathique séjour au restaurant " Le Bougnat " !

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Enfin réunis sur une photo au sommet du Puy de Sancy à 1.885 m de haut

 

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Des puys pour deux fous - Etape 4- Le Puy Baladou - La Bourboule

Publié le par gibirando

 

4eme étape : Le Puy Baladou-La Bourboule

Le savoir : Ne demande jamais ton chemin à quelqu’un qui le connaît, car tu ne pourrais pas t’égarer. (Nahman de Braslaw).

Jeudi 1er août 2002

Une fois n’est pas coutume, Dany est déjà éveillée lorsque j’ouvre les yeux. A sa tête, je crois comprendre, que tout comme moi, elle n’a pas bien dormi. Nous avons été réveillé à maintes reprises par le tonnerre et l’orage qui n’a pas cessé tout au long de la nuit. Bizarrement, nous avons eu très chaud et avons été contraints de nous déshabiller et de dormir nus sans fermer les sacs de couchage. Pour trouver un peu de fraîcheur, c’est la première fois que nous dormions avec seulement la moustiquaire en guise de porte d’entrée.

Des puys pour deux fous - Etape 4- Le Puy Baladou - La Bourboule

Dany au départ du Puy Baladou, le matin du 4eme jour.

Maintenant, il fait beau, le ciel est bleu et malgré un soleil déjà bien présent, je n’essaie même pas d’allumer un feu de camp car tout est détrempé. J’ai même du mal à allumer les tablettes d’alcool tant elles sont imprégnées d’humidité. Heureusement, bien à l’abri sous nos ponchos et sous les larges ramures de l’épicéa, nos sacs sont restés bien au sec. J’en extrais le nécéssaire pour un copieux petit déjeuner, car il n’y aura pas de villages sur notre parcours avant Mont-Dore que nous devrions atteindre vers midi. Sans nous dépêcher, nous déplions la tente, nous la disposons sur des arbustes en plein soleil pour la faire sécher, et commençons à ranger nos sacs convenablement.

Un dernier regard derrière nous pour ne rien oublier et nous reprenons le large chemin qui finit de monter au sommet du puy Baladou. Le sentier est bon et la terre a parfaitement drainée toute l’eau tombée cette nuit car le sol est pratiquement sec.

Soudain, nous entendons un grondement sourd qui s’approche de nous, mais compte tenu de la déclivité du chemin, nous ne distinguons rien pour l’instant. Le bruit de sabots devient plus distinct et quelques secondes plus tard, nous apercevons deux vaches qui détalent vers nous.

Elles sont suivies de près par deux cyclistes qui, au lieu de ralentir leur course, foncent comme des crétins sans réfléchir. Les vaches apeurées cavalent à notre rencontre. Nous nous écartons, mais elles nous aperçoivent et déboussolées, chargent dans les fils barbelés qui ceinturent le chemin. Elles parviennent à sauter en s'égratignant la panse et terrorisées, déguerpissent dans les prés.

Nous poursuivons le GR.4 qui maintenant suit de manière presque parallèle le GR.30 emprunté le premier jour. C’est ainsi, que sur la droite nous reconnaissons la dense forêt du Puy de la Combe Ferret, puis les grandes prairies parsemées de leurs grosses meules de foin. A vol d’oiseau, nous sommes à environ un à deux kilomètres de l’itinéraire de départ.

Sur la gauche, le Puy de la Croix Morand et en face de nous, le début des nombreux puys qui constituent les Monts Dore avec le Puy de la Tache, de Monne et de l’Angle.

Nous retrouvons la D.996 par laquelle nous sommes arrivés en voiture dimanche dernier. Ici près d’une barrière, nous quittons le GR.4 et suivons un sentier qui tourne à droite puis amorce une longue descente vers la ville de Mont-Dore.

Pour enjamber de petits ruisselets, des grilles métalliques interdisant le passage aux animaux ont été installées sur le chemin. Elles sont très glissantes et délicates à emprunter. Par deux fois, Dany et moi-même, nous glisserons et entraînés par le poids des sacs, nous nous retrouverons les genoux dans la boue.

Des puys pour deux fous - Etape 4- Le Puy Baladou - La Bourboule

Direction Mont-Dore avec la chaîne des puys du même nom.

Des puys pour deux fous - Etape 4- Le Puy Baladou - La Bourboule

Dans la descente vers Mont-Dore près d'un petit buron

La descente à travers des sous-bois vers Mont-Dore est plaisante. Juste au dessus de nous, se dresse le Puy Gros gravit le premier jour. Nous passons à proximité des très visitées cascades du Rossignolet et du Queureuilh et arrivons par le cimetière au lieu-dit au nom surprenant " Prends-Toi-Garde ". Comme prévu, il est 11h30 quand nous entrons dans Mont-Dore, nous retrouvons la civilisation avec ses voitures et leurs gaz d’échappement. Nous n’avons aucun mal à trouver un supermarché et une boulangerie où acheter quelques provisions. Après ses quelques courses, nous reprenons la D.996 et par une petite passerelle, nous rejoignons un bon sentier hors GR qui longe la D.130 et suit le lit de la Dordogne.

Des puys pour deux fous - Etape 4- Le Puy Baladou - La Bourboule

Nous cheminons sous Le Puy Gros gravit le premier jour

.Des puys pour deux fous - Etape 4- Le Puy Baladou - La Bourboule

Nous longeons la Dordogne en direction de La Bourboule

Des puys pour deux fous - Etape 4- Le Puy Baladou - La Bourboule

Arrêt déjeuner au bord de la Dordogne près d'un solide buron

Il est midi et demi, quand nous stoppons près d’un imposant buron pour un agréable pique-nique au bord du torrent. Nous profitons du soleil et d’une bonne luminosité pour prendre quelques photos.

L’approche vers La Bourboule se fait essentiellement par ce sentier très facile et rafraîchissant en sous-bois et en bordure du torrent. Il est 15h30 quand nous atteignons l’hôtel-restaurant " Le Buron " par le D.130. La voiture est encore là. Nous finirons la journée par quelques emplettes et une visite de Mont-Dore dans la soirée.

Des puys pour deux fous - Etape 4- Le Puy Baladou - La Bourboule

Une petite sieste au bord du torrent après le déjeuner

Des puys pour deux fous - Etape 4- Le Puy Baladou - La Bourboule

L'approche vers la Bourboule se fait essentiellement en sous-bois

 

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