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prats mollo

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

Publié le par gibirando

Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements :

Lorsque tu fais quelque chose, sache que tu auras contre toi : ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui voudraient faire le contraire, et l'immense majorité de ceux qui ne veulent rien faire.

Confucius (551 av.JC-479 av.JC).

 

Bibliographie et cartographie :

(Vous trouverez ci-dessous le topo-guide et les cartes que j'ai utilisés lors de ce Tour du Vallespir. Les autres livres m'ont permis de m'imprégner de cette région et ainsi de mieux la comprendre sur le plan culturel. Concernant l'Histoire et la géographie du Vallespir, de nombreux sites Internet m'ont aidé dans ces domaines.)

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Canigou-Vallespir-Conflent- Le Guide Rando- Georges Véron- Rando Editions-2002.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Carte IGN Top 25 2349 ET Massif du Canigou

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-Carte IGN Top 25 2449 OT Céret Amélie-les-Bains Palalda-Vallée du Tech.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Promenade littéraire à travers le Vallespir - Recueil de textes et de poèmes- Michel Wallon - Les Presses- Littéraires-2002.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Domenica ou la Vallée âpre- Roman- Marie Vallespir- Les Presses de l'Imprimerie du Vallespir-1959. Préface de Joseph Ribas. 

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Mes Cahiers du Vallespir - Recueil Traduction de poèmes en catalan- Robert Gendre - Imprimerie Le Castellum-1975. Préface d'Abdon Poggi.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Ballades Catalanes- Recueil de poèmes et de photographies- Alain Taurinya- Michèle Maurin - Editions Magellan et Cie - 2002

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 -Mes jeunes années racontées par ma mère et moi - Essai de Charles Trenet et Marie-Louise Caussat-Trenet- Editions Robert Laffont-1978

 

Sites Internet :

 (Autant que c'est possible, j'essaie de faire en sorte que les liens fonctionnent, chose peu facile certains changeant de nom de domaine, d'autres disparaissant carrément.)

- http://clubdelittenim.wordpress.com/randonnees/

- http://cortsavisempre.free.fr/index.html

- http://histoireduroussillon.free.fr/Decouvrir/Regions/Vallespir.php

- http://jeantosti.com/roussillon.htm

- http://lamanere-barrutet.com/

- http://pagesperso-orange.fr/casafr/vallespir/vallespir.htm

- http://www.amelie-les-bains.com/

- http://www.charles-trenet.net/

https://www.vallespir.com/

https://www.sudcanigo.com/item/damia-noell-chambres-dhotes/

http://www.haut-vallespir.fr/

- http://www.hotel-ausseil.com/

- http://www.la-clau.net/

- http://www.lamanere.fr/

- http://www.mairie-perpignan.fr/

- http://www.maisondupatrimoine-ceret.fr/

- http://www.mediterranees.net/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Montbolo

- http://www.notredameducoral.com/

https://www.vallespir-tourisme.fr/

- http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1941_num_29_2_4312

- http://www.pratsdemollolapreste.com/

- http://www.pyrenees-orientales.pref.gouv.fr/

- http://www.reserves-naturelles.org/

- http://www.reynes.fr/html/vallespir.htm

- http://www.vallee-du-tech.com/

- http://www.ville-arles-sur-tech.fr/

- http://www.ville-saint-laurent-de-cerdans.fr/

 

Cette liste de sites Internet n'est pas exhaustive car j'ai également consulté des sites comme Wikipédia, Wiktionnaire, Généanet, Freelang ou Lexilogos et divers forums. Il y a certainement bien d'autres sites concernant le Vallespir, la Vallée du Tech, les villes et les lieux visités lors de cette randonnée. Que ceux qui les ont créés m'excusent de ne pas les citer mais il m'était bien sûr impossible de tous les mentionner dans ce récit. Tous les sites évoqués ci-dessus ont largement contribués soit à la préparation ou à la réalisation du Tour du Vallespir lui-même soit à la rédaction de ce récit. Pour ces raisons, je remercie très sincèrement les auteurs, les propriétaires et les webmestres de tous les sites compulsés.

 

Petit lexique classé dans un ordre d'apparition dans ce récit :

 

Le lexique ci-dessous n'a pas la prétention d'être complet. Il reprend la plupart des noms propres cités pour tenter de les décrire ou de les expliquer dans l'ordre chronologique où ils apparaissent dans ce récit. Grâce à ces explications, j'espère que le lecteur appréhendera mieux la géographie et l'histoire du Vallespir. J'ai volontairement oublié certains noms et j'aurais pu par exemple citer Céret qui est la sous-préfecture du département des P.O, considérée comme la capitale du Bas-Vallespir, mais son absence vient simplement que la ville n'est pas située sur le Tour du Vallespir.

 

Vallespir : Région vallonnée et montagneuse du département des Pyrénées-Orientales qui s'étire sur une quarantaine de kilomètres le long de la vallée du Tech. Le mot vient du latin " Vallis Asperi " qui signifie " vallée âpre " mais âpre au sens de difficile, rude, abrupt.

Vallée du Tech et l'aiguat de 1940 : Bassin versant d'environ 750 km2 le plus méridional de France. Le Tech, long de 85 km, est un fleuve côtier des Pyrénées-Orientales qui prend sa source, dans le massif du Costabonne, au Roc Colom à une altitude de 2.450 m environ. Ce bassin versant associe montagne et plaine, avant d'atteindre la Méditerranée au lieu-dit le Bocal du Tech. Par son débit qui peut-être parfois très exceptionnel (4000 m3/s), le Tech est une fleuve redoutable. Au fil des siècles, il a très souvent débordé laissant le Vallespir et toute la Catalogne exsangue. Les plus effroyables inondations, qu'ici on appelle " aiguat ", ont eu lieu en 552, 1224, 1763, 1842 et 1940. Le Haut-Vallespir ayant été l'épicentre de cette catastrophe d'octobre 1940, de nombreux habitants gardent encore en mémoire les images d'horreur et de désastre de ces crues monstrueuses : 300 personnes perdirent la vie en Catalogne dont 50 côté français, 60 immeubles furent emportés à Arles-sur-Tech et Amélie-les-Bains où la gare et le casino disparurent dans les flots, des dizaines d'habitation furent emportées à Prats-de-Mollo et dans de nombreux autres villages. Des éboulements gigantesques de plus de 50 mètres de hauteur barrèrent la vallée (La Baillanouse), 4 usines électriques et de nombreuses entreprises furent pulvérisées, les coulées à la fois liquides et solides se déversèrent dans les campagnes dévastant toutes les cultures et laissant dans les terres arables une incroyable accumulation de rochers, de cailloux et de sables inadaptée à l'agriculture future, les flots emportèrent de nombreux ponts et voies de communication. Ces précipitations diluviennes furent considérées par les météorologues comme une " anomalie fantastique " de la nature. Vous trouverez quelques témoignages de l'époque sur la page Internet suivante : http://pluiesextremes.meteo.fr/france-metropole/Aiguat-fantastique-sur-le-Roussillon.html

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - RemerciementsMes jeunes années : Les paroles de cette chanson sont de Charles Trénet et la musique de Marc Herrand, pianiste, arrangeur de talent et ancien ténor des Compagnons de la Chanson. Elle date de 1949 (encore une coïncidence puisque c'est l'année de ma naissance !) et la partition est parue aux Editions Raoul Breton. Charles Trenet l'a composée lors d'une tournée qu'il effectuait au Canada. Dans l'importante discographie de Trenet, cette chanson figure dans pas moins de 27 disques et albums. Elle est donc une chanson très importante du registre du poète et chanteur. Charles Trenet y évoque ses souvenirs de jeunesse quand il allait courir la montagne du côté du Vallespir, du Canigou ou de la Cerdagne qu'il aimait tant. En 1922, son père s'installe comme notaire à Perpignan, ville dont il est natif. Peu de temps après, il fait la connaissance d'Albert Bausil, un ami à son père. Albert Bausil, l'enfant du Canigou, le poète et écrivain, chantre inspiré du Roussillon, lui fait découvrir les arts et la culture catalane. Pour le petit garçon émerveillé au regard clair, cette rencontre est capitale et Albert Bausil devient son mentor, voire son Pygmalion. Sans cet homme, qui aura sur l'adolescent une influence capitale, il n'y aurait peut-être pas eu de "Fou chantant", mais rien qu'un petit architecte de province… Bausil accueille Charles dans son "Coq Catalan", un petit hebdomadaire littéraire, satirique et sportif. Le jeune poète y fera ses premières armes, des vers qui, déjà, respirent la liberté et l'amour de la vie avec enthousiasme. Cette chanson a été reprise par nombre d'autres chanteurs et surtout par de nombreuses chorales comme les Petits Chanteurs à la Croix de Bois par exemple. Mais les meilleurs interprètes de Trenet restent les Compagnons de la Chanson qui ont repris un grand nombre de textes du grand poète. En 1978, "Mes jeunes années racontées par mère et moi" est un livre autobiographique écrit à quatre mains par Charles Trenet et sa mère Marie-Louise Caussat-Trenet paru aux Editions Laffont.

(Personnellement, cette chanson, reste le souvenir et le symbole d'une jeunesse insouciante, éprise de liberté et d'amour de la vie et de la nature. Je me reconnais dans cette chanson et en la réentendant, elle est devenue tout naturellement un hymne à mon Tour du Vallespir). Cliquez sur l'image de la partition ci-dessus pour écouter la chanson.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

 

Georges Véron : Ce grand pyrénéiste né dans la Sarthe en 1933 est mort en 2005. Professeur de biologie, il a d'abord pratiqué le football et l'athlétisme pendant plus de vingt ans avant de découvrir les Pyrénées. Quand il découvre la chaîne de montagnes, il en " tombe amoureux " et en fait rapidement sa passion. Il enchaîne les balades à un rythme qui lui vaut le surnom de " stakhanoviste de la montagne ". En 1968, il effectue la traversée des Pyrénées et réussit le pari d'aller de la mer Méditerranée à l'océan Atlantique par la haute montagne, en 41 étapes, uniquement à l'aide de cartes. Il devient ainsi le créateur de la Haute Randonnée Pyrénéenne, célèbre H.R.P qui traverse les Pyrénées par les chemins pédestres des plus hautes crêtes et des plus hauts cols. A partir de là, il va se consacrer presque exclusivement à la randonnée, à pied mais aussi en V.T.T. Membre du Club alpin français, collaborateur de la Fédération française de la randonnée pédestre, il participe à la création du célèbre G.R.10, longue randonnée de 850 kms qui part d'Hendaye dans les Pyrénées-Atlantiques et se termine à Banyuls-sur-Mer dans les Pyrénées-Orientales . En 1978, il enseigne à Tarbes, conseiller technique de l'association " Randonnées Pyrénéennes ", Georges Véron publie de nombreux ouvrages et une trentaine de guides de randonnées consacrés aux Pyrénées : 100 randonnées, 100 plus beaux sommets, itinéraires de VTT et chemins de Saint-Jacques de Compostelle, etc.… Avec son topo-guide Canigou, Vallespir, Conflent, il est le créateur du Tour du Vallespir.

Amélie-les-Bains : Autrefois, la ville s'est appelée les " Bains d'Arles ", nom provenant d'Els Banys (les bains) et d'Arles pour Arles-sur-Tech. Ce nom désignait un monastère qui était érigé à cet endroit. Le nom actuel date de 1840 et fut donné à la commune en hommage à la reine Marie-Amélie, épouse de Louis-Philippe, qui faisait de nombreux séjours aux Thermes. Vaste de 2943 hectares, située au cœur du Vallespir, au bord du Tech et de son affluent le Mondony, la commune est désormais composée de 2 autres villages qui ont été annexées : Palalda en 1942 et Montalba en 1962. La cité est une station thermale renommée depuis l'antiquité.

Montbolo : Cité située sur la rive gauche du Tech à 600 mètres d'altitude, on l'appelle couramment le " Balcon du Vallespir " tant son panorama est exceptionnel sur la plaine du Roussillon, le Canigou, la chaîne des Albères et la vallée du Tech. De son exposition plein sud, Montbolo reçoit un ensoleillement maximum en hiver et, en été cette chaleur est tempérée par la fraîcheur due à l'altitude. L'absence de toute activité industrielle contribue à une qualité de l'air remarquable et pour compléter ce cadre idyllique, l'alimentation en eau est assurée par des sources captées à plus de 1500 mètres d'altitude. Ce village est également connu pour sa procession de la " Rodella " qui se déroule chaque 30 juillet et dont l'origine païenne remonterait au début du christianisme. Depuis l'église Saint-André de Montbolo, cette procession consiste à se rendre par un sentier forestier à l'abbaye d'Arles-sur-Tech pour aller vénérer les reliques des saints Abdon et Sennen. Mais la particularité de ce pèlerinage est de descendre une croix chrétienne sur laquelle a été placé un grand cerceau fait d'un enroulement de cire d'abeille que l'on appelle " la Rodella ". Il existe également autour de cette " Rodella " une légende basée sur un texte historique de 1465 que vous pouvez découvrir sur les deux sites Internet suivants :

- http://histoireduroussillon.free.fr/Decouvrir/Traditions/Rodella.php

https://www.labalma.fr/index.php/fr/camping-fr/fetes

Formentere ou Formentera : Col à 1.133 m d'altitude situé à la limite du Haut-Vallespir et des Aspres sur le chemin du Tour du Vallespir et l'ancienne voie ferrée minière. Non loin de ce col, il y a le hameau oublié de Formentere, ancienne gare minière qui a eu son heure de gloire au temps de l'exploitation des mines de fer autour du Massif du Canigou (Batère, les Manerots, La Pinouse, Rapaloum, etc.…). De Formentere, grâce à une ligne de câbles et de chariots de plus de 5 kilomètres, le minerai cuit était descendu par voie aérienne jusqu'à Arles-sur-Tech.

Batère : Lieu situé à cheval entre Vallespir, Aspres et Haut- Conflent connu pour sa tour médiévale du 13eme siècle construite à l'époque où les Rois de Majorque régnaient sur le Roussillon et la Cerdagne. Cette tour à signaux assurait la surveillance et la communication à l'aide de fumées le jour et de feux la nuit. Elle était certainement en liaison avec d'autres tours et châteaux du Vallespir (Montbolo, Corsavy, Cos, Mir, Palalda, Cabrens) et les tours d'autres régions comme la Tour de la Massane ou bien celle de la Madeloc. Mais Batère est également connu pour ses anciennes mines de fer, fer apprécié depuis la nuit de temps (200 avant JC). Ces mines étaient les plus importantes du département, elles alimentaient un nombre incalculable de forges. Les mines fonctionnèrent jusqu'en 1994 donnant à toute la région un essor économique considérable. En 1953, la société d'exploitation construisit à 1.540 m d'altitude un bâtiment pour les mineurs et leurs familles, ce bâtiment sert désormais de refuge et de gîte aux randonneurs de tout poil.

La tempête Klaus : Le 23 janvier 2009, Klaus est le nom donné à une tempête en cours de formation par l'Institut de Météorologie allemand en l'honneur d'un certain Klaus Schümann. Au départ, c'est le satellite Météosat qui va envoyer des images d'une dépression étonnante situé sur l'Atlantique Nord, profonde dépression qui va engendrer des vents d'une force exceptionnelle et d'une vitesse inouïe. Cette tempête a principalement touché le sud-ouest de la France, la principauté d'Andorre, le nord de l'Espagne et une partie de l'Italie entre le 23 et le 25 janvier 2009. Dans le sud de la France, nombreux sont ceux qui considèrent à juste titre comme plus dévastateur Lothar, la tempête de décembre 1999, mais ce n'est pas le cas du Vallespir et du Roussillon où Klaus a été bien plus violent. Le 24 janvier, les dégâts ont été considérables et en tous cas, évalués à 38 millions d'euros. Le département a été reconnu comme en état de catastrophe naturelle. Tous les records ont été battus : 216 km/h au Col d'Envalira, 193 km/h à Formiguères, 191 km/h pendant deux heures au Cap Béar, 184 km/h à Perpignan, record absolu de 1999 battu de plus 40 km/h. Les forêts de résineux (pins sylvestres et cèdres) du Vallespir ont été parmi les plus ravagées et l'importance des dégâts a été estimée avec des prises de vue aériennes. Au-delà des dégâts, le problème pour la filière bois, c'est que cette tempête Klaus est arrivée dans une conjoncture économique beaucoup plus mauvaise qu'en 1999.

Riuferrer : Affluent du Tech, le Riuferrer (la rivière du fer) est un torrent impétueux d'une longueur de 17,7 kms qui prend sa source dans le cirque du Faig au pied du Puig dels Tres Vents à une altitude de 2.300 m environ et se jette dans la Tech à Arles-sur-Tech. De nombreux pêcheurs parcourent ses rives pour ses excellentes truites.

La Coumelade : Affluent du Tech, la Coumelade est une rivière qui prend sa source sur le versant sud de la crête des Tres Vents à 2.570 mètres d'altitude et qui, après avoir parcouru 15 kms, se jette dans le Tech au hameau Le Tech. Dans sa partie torrent, elle appréciait des adeptes de la descente en canyon.

Saint-Guillem de Combret : Situé dans la vallée de la Coumelade, le minuscule hameau est essentiellement connu pour son ermitage dont l'histoire commence au 9eme siècle. A cette époque, une chapelle dédiée à Sainte-Magdeleine de Combret avait été construite par un certain " Guillem ". Guillem offrait, sans aucune compensation, gîtes et couverts à tous les pèlerins qui partaient de Saint-Michel de Cuxa pour se rendre à Saint-Jacques de Compostelle par le col d'Ares et l'Espagne. Guillem était si apprécié de tous les voyageurs et le lieu si prisé, qu'après sa mort tout le monde l'appela Saint-Guillem malgré qu'il n'ait jamais été canonisé. Aujourd'hui la chapelle et ses dépendances sont connues sous le nom de Saint-Guillem de Combret. Le hameau dispose d'un refuge non gardé. Malgré quelques restaurations, la chapelle a peu changé au fil des siècles, elle mesure 15 mètres de long pour 4 mètres de large et est de style roman. Sa cloche très ancienne est exceptionnelle et est à l'origine d'une légende prétendant que Guillem l'aurait modelée de ses propres doigts car il en reste, paraît-il, encore l'empreinte sur le métal. Le 22 juillet de chaque année, les habitants du village Le Tech, de Prats de Mollo et d'autres villages alentours effectuent un pèlerinage.

La Parcigoule : C'est une rivière de 9 kms de longueur, affluent du Tech qui prend sa source à une altitude de 1.920 mètres au lieu-dit Les Estables. Elle rejoint le Tech au hameau de Saint-Sauveur entre Prats-de-Mollo et la Preste. Le bassin de la Parcigoule présente la particularité d'avoir été une des vallées les plus déboisées et dépeuplées du Vallespir, tout d'abord à cause des nombreuses forges qui utilisaient intensément son bois puis à cause des crues répétitives (aiguat) d'octobre 1940 puis d'avril 1942. Un reboisement et des barrages ont été aménagés pour stabiliser et protéger la vallée.

Joseph de la Trinxeria : né en 1637 à Prats-de-Mollo, commune d'Espagne à l'époque, il s'insurgea contre la gabelle, cette célèbre taxe sur le sel, abolie depuis 1292 mais qui venait d'être réhabilitée en 1661 par Louis XIV après l'annexion de la Catalogne du Nord (Roussillon, Vallespir, Conflent, Cerdagne, Capcir) au royaume de France par le Traité des Pyrénées de 1659. En 1666, indigné d'avoir été surtaxé par les Gabelous, ces préposés chargés de la récolte, il leva une armée d'Angelets et tint tête pendant quelques années à toutes les troupes envoyées contre lui. Ces nombreuses victoires lui apportèrent un énorme prestige et nombreux furent ceux qui se rallièrent à sa cause. Il devint rapidement un héros dans le Vallespir tout entier et bien au-delà encore dans toute la Catalogne. C'est en partie à cause de ces révoltés que Louis XIV fit construire par Vauban, le Fort Lagarde de Prats-de-Mollo à partir de 1677. Quelques années plus tard, Joseph de la Trinxeria qui n'avait pas renié ses origines, devint officier des armées d'Espagne et se battit contre le royaume de France aux côtés des Miquelets. Il ne cessa jamais de se battre sur de nombreux fronts et termina sa vie comme colonel en 1689. Il mourut en 1694.

Prats-de-Mollo - La Preste : Avec une superficie de presque 12.000 hectares, cette commune est la plus étendue du département des Pyrénées-Orientales. Située au bord du Tech à 735 mètres d'altitude, elle dispose d'un patrimoine historique exceptionnel : Eglise gothique Saintes Juste et Ruffine, Fort Lagarde et fortifications construites par Vauban, Tour de Mir, nombreuses chapelles, etc.… Il faut dire qu'au regard de sa situation géographique, Prats fût tout au long de son histoire le théâtre de soubresauts franco-espagnols incessants. Longtemps tournée vers l'agriculture, l'élevage, la sylviculture et quelques industries locales (textiles, espadrilles, etc.…), la cité vit désormais du tourisme et des Thermes de la Preste, bourg rattaché à Prats mais éloigné de huit kilomètres à une altitude de 1.130 mètres. Le mot " Prats " signifie " prés " mais deux versions s'opposent quant à l'origine du mot " Mollo ", certains le traduisant par " mouillé " d'autres avançant qu'il signifie " grosse pierre" en catalan. Alors " prés mouillés " ou " prés bornés ", les deux définitions ont leur logique tant la cité a été souvent la scène de crues mémorables mais aussi un bourg toujours borné ou limité par une frontière mouvante et parfois incertaine. Il faut savoir en effet que malgré le Traité des Pyrénées de 1659 signé entre le roi de France Louis XIV et Philippe IV, roi d'Espagne, le véritable tracé de la frontière entre la province du Roussillon et l'Espagne ne fût déterminé et borné que deux siècles plus tard en 1866 avec le Traité de Bayonne entre l'Empereur Napoléon III et la reine Isabelle II d'Espagne. De par leur situation géographique ambiguë et instable, c'est dire si les Pratéens ont longtemps été indécis et désorientés quant à leur citoyenneté réelle. Alors n'est-il pas un peu logique qu'ils aient été avant tout catalans avant d'être espagnols ou français ? En raison de son milieu, de son relief varié et de ses richesses naturelles remarquables (flore, faune et géologique) la commune a été classée " Réserve Naturelle " en 1986.

La tour de Mir : Situé à 1.540 m d'altitude et datant du 13eme siècle, comme la tour de Batère, la tour de Mir était chargé d'émettre des signaux pour assurer les communications avec d'autres tours comme celle de La Guardia, une autre tour de Prats-de-Mollo où a été érigé ensuite le Fort Lagarde. A cette époque où les catalans se lancent dans de nombreuses conquêtes tout autour de la Méditerranée, la tour de Mir présente l'avantage d'être à la fois tournée vers la mer et vers l'intérieur des terres, car plus particulièrement affectée à la surveillance de Col d'Arès, passage obligé vers des territoires intérieurs comme le royaume d'Aragon notamment. De son piton rocheux, on aperçoit très distinctement le château et les tours de Cabrens, elles-mêmes en liaison avec la Tour de Batère et ainsi de suite jusqu'aux tours des Albères et du Roussillon. La tour de Mir est située sur le chemin du Tour du Vallespir.

La Retirada : Le mot " Retirada " signifie " retraite " en espagnol mais il désigne plus particulièrement l'exode humanitaire que des milliers de républicains espagnols vécurent à partir de janvier 1939. En deux semaines, c'est 100.000 réfugiés qui passent la frontière au col d'Arès pour fuir la dictature de Général Franco dont l'alliance avec le régime nazi d'Hitler inquiète l'Europe toute entière. Le 31 janvier, le ministre de l'intérieur Albert Sarraut vient à Prats-de-Mollo pour organiser ces arrivées massives. Il fait construire 4 camps d'hébergement dans la vallée du Tech. Tout est bon pour accueillir les réfugiés et affronter ce glacial et cinglant hiver. Le 13 février, la frontière est officiellement fermée et gardée par les soldats de Franco. Mais ce sont environ 500.000 personnes, pleines d'un espoir d'un avenir meilleur qui arrivèrent en France par de multiples passages frontaliers. Mais pour ces réfugiés, internés dans des camps ceinturés de fils barbelés, cette espérance fût le plus souvent déçue, car ils avaient fuit l'arbitraire, la torture et la terreur instaurée par le régime totalitaire espagnol pour ne trouver en France que privation de liberté, dans des conditions généralement pitoyables pour ne pas dire inhumaines.

Notre-Dame du Coral : Il s'agit d'une chapelle longue de 23 mètres et large de 7 mètres qui a été construite sur un éperon rocheux à 1.091 m d'altitude dans un cadre de verdure exceptionnel. On pense qu'à l'origine, au 9eme siècle, il s'agissait d'un simple sanctuaire (petite chapelle ou oratoire) qui servait de lieu de prières. Puis comme souvent, un village, ici Miralles, se développa autour de cette chapelle. La légende prétend qu'une statue de bois représentant la vierge Marie provenant de cette chapelle ait été dissimulée dans un tronc d'arbre, puis retrouvée plus tard. Cette trouvaille aurait été l'occasion d'un engouement populaire qui amena la construction de la nouvelle église paroissiale de Miralles. C'est ainsi que Notre Dame du Coral est apparue, bâtie sur les restes de la chapelle primitive, pour servir d'église aux habitants du village. Dans les textes historiques, Sancta Maria de Coral apparaît à partir de l'an 1267 comme appartenant à l'abbaye de Camprodon (Espagne). Mais au fil des siècles, et selon les mouvements de la frontière, le site eut divers propriétaires religieux, privés ou publics. Mais les occupants de la chapelle ont été le plus souvent des ermites forains qui voyageaient en quête de charité et d'oboles. A présent, la chapelle et certaines de ses dépendances servent de refuge avec gîtes, restaurant, tables et chambres d'hôtes. L'étymologie de " Coral " est très discutée mais la plus probable est que ce nom viendrait simplement de " corail " comme la couleur rouge de certaines roches que l'on trouve dans le secteur en montant par exemple vers le col de Malrems ou le Pla de la Muga.

Lamanère : C'est un village du Vallespir situé à 777 mètres d'altitude et à vol d'oiseau vers le sud à moins de 3 kms de la frontière espagnole. Entourée de montagnes et de collines avec les Baga de la Sadella et de la Bordellat (1.554 m) au sud, le Mont Nègre (1.425 m) à l'est, le Roque de Cap de Ca et la serra de Cabrens (1.326 m) au Nord, le Puig de las Coubines et El Tossal (1.281m) à l'ouest et nichée au fond d'une verdoyante vallée à la jonction de plusieurs rivières et ruisseaux (Lamanère, Taix, etc.…) elle est la commune la plus méridionale de l'hexagone. Riche de divers minerais (fer, or, plomb argentifère, cuivre) qui y furent exploitaient en leurs temps, son nom proviendrait du catalan " La Menera " signifiant " La Minière ". Grâce à ses paysages magnifiques et variés, elle est un lieu propice à de nombreuses activités de plein air (randonnées, VTT, baignades, canyonning, etc.…). Mais de par son emplacement géographique très isolé, on ne connaît pas grand-chose de son histoire, si ce n'est qu'elle a longtemps était dépendante de la commune de Serralongue où régnaient au Moyen-Âge les seigneurs de Cabrens. Mais Lamanère, c'est aussi une rivière, affluent du Tech, longue de 15,7 kms, qui elle-même est alimentée par d'innombrables petits ruisseaux affluents.

Les Estanouses : Minuscule hameau perdu du Haut-Vallespir situé au pied des tours de Cabrens, non loin des villages de Lamanère et de Serralongue à une altitude de 1.019 mètres. Il y a encore quelques années (2004 ou 2005), on pouvait le traverser en empruntant une des variantes du Tour du Vallespir. Aujourd'hui, ce chemin est barré car il est devenu un domaine privé, et si j'en crois mes recherches Internet, faisant chambres et tables d'hôtes pour accueillir les touristes.

Cabrens : La seigneurie de Serralongue, commune du Vallespir, est gouvernée dès le 11eme siècle par les " seigneurs de Cabrenç " en référence aux chèvres qui peuplaient les collines et qui étaient les seuls animaux à pouvoir grimper jusqu'à leur château. Le premier seigneur fût Oriol de Cortsavi mais la dynastie des Cabrens composée de diverses familles au gré des alliances et des successions eut une immense influence sur une grande partie du Vallespir et régna fort longtemps et au moins jusqu'en 1792, date à laquelle l'état français créa les communes et où le dernier seigneur Abden Senen de Ros, baron de Cabrens s'expatria en Espagne. Aujourd'hui le site de Cabrens est surtout connu pour ses trois tours, objectifs de randonnées à partir de Lamanère ou de Serralongue. Situées au faîte d'une crête rocheuse, les trois tours sont en réalité les ruines du château construit en 1086 par les seigneurs de Cabrens, celles d'un donjon adjoint au 11eme siècle qui aurait fait office de geôles et enfin celle d'une tour à signaux du 14eme siècle qui communiquait avec de nombreuses autres tours du Vallespir (Mir, Batère et Cos). Au regard de sa position géographique dominante, l'ensemble devait constituer une forteresse quasi imprenable.

Saint-Laurent-de-Cerdans : Le village daterait du 11eme siècle, date à laquelle des moines de l'abbaye d'Arles-sur-Tech aurait construit une église dédiée à Saint-Laurent, martyr du 3eme siècle. Le terme " Cerdans " apparaît au 12eme siècle avec le nom d'un mas (Manso de Cerdanis). Mais ce nom lui-même proviendrait du nom d'un peuple des montagnes de la région, descendant des Ibères qu'on appelait " Les Cérêtes ". Ce peuple serait aussi à l'origine des noms de la ville de Céret et de la région de Cerdagne. La ville construite à l'intersection de plusieurs cours d'eau (la Quére, le Saint-Laurent, la Bilvera, etc.…) est entourée de plusieurs " serrats ", petites chaînes de montagnes (Cogull, Montner, Provadona, Capell, Garsa, etc.…) dont la plupart dépassent les 1.000 mètres d'altitude. Elle fût un lieu de passage, d'échanges et surtout de contrebande avec l'Espagne tout au long des époques. Pendant très longtemps, la prospérité de la cité a reposé sur les industries liées au fer avec de nombreuses forges alentours qui ont données leurs noms à des lieux-dits (la Forge del Mig, la Forge d'en Bosc, la Forge d'Avall, etc.…), au bois (exploitation du châtaignier encore très présent dans les forêts de nos jours) mais l'industrie la plus originale a été celle de la fabrication d'espadrilles que l'on appelle ici " vigatanes " et qui, bien sûr, a été étroitement liée aux fabriques de tissus. Ces deux dernières activités artisanales sont encore bien présentes aujourd'hui au travers des sociétés " Vallespir Sandales " et " Les Toiles du Soleil ". Grâce à son riche patrimoine historique, culturel et naturel et au tout proche domaine hôtelier de Falgos pourvu de son terrain de golf de 18 trous, le village vit désormais au rythme du tourisme.

La famille Noëll : Le 23 janvier 1676, l'église de Saint-Laurent-de-Cerdans avait brûlé ainsi que quelques maisons voisines dont celle de la famille de Noëll. Au 18eme siècle, la destruction de ces documents anciens avait amené Abdon Noëll à solliciter du roi de France Louis XV la reconnaissance et la confirmation de sa qualité de noble et de ses titres. C'est en décembre 1766 qu'Abdon de Noëll reçut cette confirmation et ses nouvelles lettres de noblesse signée de Louis XV et du duc de Choiseul. Il fût nommé baron de Vilaro, petit hameau proche de Saint-Laurent. Notaire à Saint-Laurent-de-Cerdans, Abdon, le seigneur de Vilaro, âme de la Résistance du Vallespir, fût le plus connu de tous car en avril 1793 avec l'aide du général espagnol Antonio Ricardos, il évita le massacre programmée par la Convention Nationale de toute la population de Saint-Laurent-de-Cerdans. Quand on sait que cette guerre entre la France et l'Espagne, galvanisé par l'hostilité de la monarchie espagnole envers la République Française, commença pour empêcher l'organisation d'une simple procession, on comprend mieux l'attachement que les Laurentins avaient pour leurs traditions et leur liberté de culte. Ce culte de l'église et cette liberté sont encore fermement ancré de nos jours et on les retrouve à travers diverses manifestations.

Puis ce fût Jacques de Noëll qui, au 20eme siècle, grimpa l'échelle de la renommée, mais dans un autre registre, celui de la musique. Il fut un grand compositeur de musiques catalanes et de sardanes. Et comme ici en Vallespir, comme dans toute la Catalogne, la sardane est une danse et une musique sacrée, Jacques de Noëll fût un musicien très apprécié. Il y eut également Louis, archéologue apprécié, frère de Jacques mais mort trop jeune pour être resté dans l'Histoire. Mais tout au long des siècles, les de Noëll étaient surtout de riches aristocrates et des notables reconnus, certains étaient notaires, d'autres maîtres de forge ou propriétaires d'exploitations minières, d'autres propriétaires terriens. Malgré la perte de leurs titres de noblesse à la Révolution Française, les de Noëll gardèrent un certain prestige dans tout le Roussillon certains devenant des chefs d'entreprise reconnues, d'autres tentèrent l'aventure de la vie politique, beaucoup devenant maires de nombreuses communes. La bâtisse, maison de famille des de Noëll à Saint-Laurent-de-Cerdans avait été construite en 1606 et le premier occupant avait été un certain Damia (1560-1612) qui, au côté de Joseph de la Trinxeria, s'était révolté contre les effets néfastes du Traité des Pyrénées de 1659. Cette maison Damia Noëll a été rachetée, il y a quelques années, par un couple très sympathique Isabelle et Mario Lopes, qui en ont fait une table et des chambres d'hôtes absolument remarquables.

Pilon de Belmatx ou Belmaig : Ici en Catalogne, on prononce " Belmach ". Il s'agit d'un sommet du Vallespir avec une altitude somme toute modeste puisque élevée au dessus du niveau de la mer à 1.280 mètres seulement. Il est situé sur une longue crête rocheuse qui s'appelle la Serre de Montner et qui surplombe la cité d'Arles-sur-Tech. Mais sa renommée vient justement de la difficulté que l'on rencontre à le gravir à partir d'Arles-sur-Tech puisque c'est pas moins de 1.020 mètres de dénivelé qu'il faut accomplir sur un sentier très difficile car terreux et caillouteux et très souvent raviné. Pour y monter, il faut emprunter un tronçon du célèbre GR.10 jusqu'au Col de Paracolls et c'est certainement pour çà que cette randonnée s'inscrit très souvent comme une " incontournable " du département. Montagne mythique pour les Arlésiens, chaque printemps, un trail de 11 kilomètres, course réunissant des spécialistes de ce sport mais aussi de simples concurrents est organisée par l'association Arles-Belmaig. Est déclaré vainqueur du " Km Vertical Walsh " celui qui accomplit exactement les 1.000 mètres de dénivelé (environ 100 mètres avant le sommet) dans le laps de temps le plus court.

Arles-sur-Tech : Bien que n'ayant pas traversé cette ville lors de ce Tour du Vallespir, je l'ai eu très souvent devant mes yeux lors de la 1ere et de la dernière étape. Comment parler du Vallespir sans évoquer Arles-sur-Tech qui est certainement une des villes les plus anciennes de cette région puisqu'on a retrouvé des vestiges datant de la Préhistoire (dolmen). Comment parler d'Arles-sur-Tech sans parler de sa Sainte-Tombe et des saints Abdon et Sennen. En ce qui concerne la Sainte-Tombe et son fameux mystère, il s'agit d'un sarcophage de pierre du 3eme siècle qui est situé dans une courette de l'église et qui produit une quantité d'eau pure importante et " d'origine inconnue " (200 à 300 litres par an en moyenne, parfois beaucoup plus, jusqu'à 800 litres l'an). La thèse du miracle a bien évidemment été la première avancée, tandis que d'autres hypothèses ont vu le jour tout au long de l'histoire, relayées ces dernières années par des médias avides de sensationnel. Malgré un premier travail sérieux et concluant dans les années 60 et encore récemment, le panneau situé au dessus du sarcophage explique encore aujourd'hui que la Sainte Tombe n'ait pas livré son secret. Mais la théorie la plus souvent émise serait que le couvercle serait suffisamment poreux pour laisser pénétrer l'eau des pluies alors que le fond du sarcophage serait parfaitement imperméable. Quand à Abdon et Sennen, en l'an 960 un abbé se nommant Arnulfe aurait rapporté de Rome des reliques authentifiées comme étant celles de ces deux saints persans. Elles vaudront à Arles le surnom de "ville des Corps Saints". Ces deux Saints sont toujours vénérés à Arles. Mais autour de ces saints, il existe une légende qui se recoupe avec une autre légende du Vallespir, celle des " Simiots ", des êtres malfaisants, dévoreurs d'enfants, moitié félins et moitié singes qui vivaient dans les forêts et les montagnes du Vallespir. Je vous laisse le soin de prendre connaissance de ces légendes sur les excellents sites suivants :

https://www.sudcanigo.com/decouvrir/contes-et-legendes/

http://histoireduroussillon.free.fr/Decouvrir/Legendes/Simiots.php

http://fr.wikipedia.org/wiki/Abdon_et_Sennen

 

Remerciements :

 

Je remercie très sincèrement toutes les personnes qui m'ont accueillies lors de mes différentes arrivées d'étapes : au Refuge de Batère, à l'hôtel Ausseil à Prats-de-Mollo et à Notre-Dame du Coral. Partout, je fus parfaitement reçu. Bien sûr, ma meilleure soirée mais la plus onéreuse aussi fût celle passée à la Maison Damia Noëll à Saint-Laurent-de-Cerdans, il est vrai en table et chambre d'hôtes d'une qualité remarquable. L'accueil d'Isabelle et Mario fût tel qu'ils méritent vraiment une mention spéciale. Je conseille vivement cet endroit à tous les randonneurs qui pourront se permettre de dépenser 78 euros pour une demi-pension. J'ai essentiellement marché en solitaire sur ce Tour du Vallespir mais je remercie les quelques personnes que j'ai rencontré au cours de ce voyage et qui, d'une manière ou d'une autre, l'ont rendu plus agréable ou plus facile : le vigile des Thermes d'Amélie qui ne m'a pas fait de difficulté pour garer ma voiture, l'homme qui faisait un footing avec son chien à Montbolo qui m'a aidé dans la direction à prendre, le couple qui craignait l'orage et qui voulait me prendre en voiture à la Tour de Batère, quelques clients et l'aimable groupe d'Epinal rencontré au refuge de Batère qui effectuaient le GR.10, le très chaleureux couple et leur fille que j'ai aidé à la cabane de la Devesa au dessus de Leca, l'homme qui m'a expliqué le plus court chemin à prendre au Fort Lagarde, la dame qui m'a expliqué où se trouvait l'hôtel Ausseil, les anonymes clients catalans et parisiens du restaurant Ausseil qui m'ont permis de passer une agréable soirée à Prats-de-Mollo et ce, malgré la terrible journée que j'avais vécue, la pharmacienne de Prats-de-Mollo qui a su parfaitement calmer mes brûlures d'orties, la gentille randonneuse rencontrée à Notre-Dame de Coral, les propriétaires du Domaine des Estanouses avec lesquels depuis je me suis lié d'amitié, le breton vététiste et le jeune couple de Tchèques, clients de la Maison Damia Noëll. Je remercie enfin ma femme qui m'a laissé partir seul, mes enfants de m'avoir offert un lecteur MP3, objet ô combien précieux qui m'a énormément aidé dans les instants les plus difficiles. Je remercie enfin Charles Trenet et ses interprètes Les Compagnons de la Chanson pour leur magnifique chanson " Mes jeunes années ", mélodie avec laquelle j'ai marché très souvent tout au long de cette randonnée. Quand j'éprouvais des difficultés, cette chanson était là pour me remonter moral et enthousiasme. Pour moi, cette chanson restera pour toujours comme un hymne à ces 6 jours passés en Vallespir. 6 jours " Sur les hauteurs d'une vallée âpre " qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire.

 

Divers :

 

Peu de temps après mon retour, le 24 août exactement, et en raison de la terrible et éprouvante épreuve que j'avais vécue dans la forêt du Miracle au dessus de Prats-de-Mollo, il m'a paru utile d'alerter les autorités pour que d'autres personnes ne tombent pas dans le même piège que les arbres couchés par la tempête Klaus du 24 janvier 2009 m'avaient tendu. J'ai donc adressé un e-mail à la Mairie de Prats-de-Mollo, à l'ONF, à la Fédération et au comité départemental de la Randonnée Pédestre pour les informer de la galère que j'avais éprouvée dans ce secteur du Tour du Vallespir situé peu après le Puig des Lloses en direction du Col du Miracle.

 

Le 14 septembre, c'est avec satisfaction que je recevais une réponse de Madame Marie-Claire Baills, directrice de l'Office de Tourisme de Prats-de-Mollo dans laquelle elle m'informait avoir contacter Monsieur Joseph Dunyach, Président du club local de randonnée pédestre " Délit Ténim ". Ce dernier me répondait à travers une lettre jointe au message de Madame Baills.

 

Pour les remercier de m'avoir répondu et d'être intervenu ultérieurement dans ce secteur de Prats-de-Mollo, j'ai volontairement joint à ce récit nos différents échanges de messages.

 

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

 

Message adressé le 24 août 2009 à la Mairie de Prats-de-Mollo, à l'ONF, à la Fédération Française de Randonnée Pédestre et à son Comité départemental des Pyrénées-Orientales.

 

Monsieur le Maire de Prats de Mollo, Mesdames, Messieurs,

 

J'ai réalisé la semaine dernière la randonnée du Tour du Vallespir en 6 jours d'après le Guide Rando de Georges Véron : Canigou, Vallespir, Conflent paru chez Rando Editions. Randonnant beaucoup tout au long de l'année, j'avais eu l'occasion de remarquer que ce tour était plutôt bien balisé et que les panneaux indicateurs étaient nombreux. Je n'ai pas trouvé non plus sur Internet de contre-indications à effectuer ce tour. C'est donc en toute confiance mais muni néanmoins d'un GPS, d'un téléphone portable et des cartes IGN appropriées que je suis parti d'Amélie vers Batère le 1er jour, puis vers Saint-Guillem le 2eme jour, puis vers Prats de Mollo le 3eme jour, puis à Notre-Dame de Coral le 4eme jour, puis à St Laurent de Cerdans le 5eme et retour à Amélie le 6eme.

 

Tout s'était très bien passé jusqu'au Puig des Lloses (1.413 m) qui sauf erreur de ma part se trouve sur la commune de Prats de Mollo. A cet endroit, le balisage rouge et jaune propre au Tour du Vallespir ainsi que le panneau d'orientation m'indiquait de poursuivre vers la droite alors qu'un 2eme panneau me proposait de descendre à gauche vers Prats de Mollo par le col de Cavanelles. Effectuant bien sûr le Tour du Vallespir et ayant de toute manière ce tracé-là enregistré dans mon GPS, j'ai normalement poursuivi vers la droite d'autant que rien à cette intersection du Puig des Lloses ne pouvait me laisser supposer que cette portion du Tour du Vallespir dans laquelle j'allais m'engager était complètement impraticable.

 

J'ai 60 ans et je pense être un marcheur chevronné. Pourtant je ne vous cache pas qu'à cause des nombreux arbres décimés qui jonchent encore le sentier sur ce secteur depuis la tempête Klaus du 24 janvier dernier, j'ai eu à un moment le vague sentiment que j'était tombé dans un véritable traquenard. En effet, j'ai commencé à enjamber un premier arbre puis à passer sous un second, puis troisièmement à contourner un premier groupe d'arbres, puis je suis passé sous quelques autres arbres couchés puis au bout de 1,5 kms sans autre solution j'ai finalement quitté le chemin pour éviter un amoncellement qui me semblait de quelques mètres de large seulement (on constate en effet que le vent à suivi des couloirs plus ou moins larges) mais qui en réalité étaient absolument infranchissables. J'ai donc fini par me perdre dans cet immense labyrinthe d'arbres abattus et j'ai même pensé à un moment à appeler les secours depuis mon portable. Heureusement, que j'ai su garder mon sang-froid et grâce à mon GPS j'ai pu, après de multiples efforts, retrouver le sentier et j'ai réussi à rebrousser chemin pour en définitive rejoindre Prats par le col de Cavanelles.

 

Attention ce message que je vous adresse et cette histoire que je vous relate n'ont pas pour objet d'émettre un grief envers quiconque mais simplement à vous prévenir qu'à cet endroit après le Puig des Lloses, le tour du Vallespir est particulièrement dangereux et infranchissable. Mais peut-être le saviez-vous ? De mon côté, je sais pertinemment que la tempête Klaus a provoqué des dégâts considérables et que ce n'est pas en quelques mois que l'on peut effacer les cicatrices d'un tel désastre. Je pensai toutefois que dans la mesure où un chemin serait impraticable un simple petit panonceau d'interdiction aurait été mis en place. Ayant eu l'occasion de marcher dans les Landes et le Gers il y a quelques semaines, j'avais eu l'occasion d'apprécier ce type de pancartes sur de nombreux sentiers. J'ai donc été très étonné qu'au Puig des Lloses aucun panneau ne vienne prévenir le randonneur de cette dangerosité, d'autant qu'un autre chemin permet d'accéder à la commune de Prats dans d'excellentes conditions. En été où les randonneurs sont très nombreux à parcourir les chemins de notre beau département des PO, je pense que de simples petits panneaux d'interdiction et/ou de conseils en pareils endroits seraient d'une redoutable efficacité et éviteraient bien des désagréments comme ceux que j'ai connus.

 

Voilà, après tous ces déboires, et après trois heures d'errements, j'ai fini par arriver à Prats de Mollo avec seulement quelques égratignures, quelques bleus et les mollets douloureusement brûlés par les orties et griffés par les ronces.

 

Le lendemain avant de repartir, j'ai longuement réfléchi sur le sentier que j'allais prendre et plutôt que d'opter par la poursuite du Tour du Vallespir par la Tour de Mir et le col d'Arès dont je sais que le secteur est particulièrement boisé aussi, j'ai emprunté le chemin le plus court pour rejoindre l'ermitage de Notre Dame de Coral. Il s'agit du PR.12 qui passe au col de la Guille. Bien m'en a pris, puisqu'une fois arrivé à l'ermitage, j'appris par d'autres randonneurs, qui en revenaient, que les chemins de la Tour de Mir et du col d'Arès étaient eux aussi barrés par de nombreux arbres couchés. Je ne l'ai pas constaté par moi-même !

 

Voilà il m'a paru utile de vous apporter ce témoignage qui est tout frais. Comme je l'ai dit je ne fais aucun grief à personne d'autant que parmi les acteurs à qui j'adresse ce message, je ne sais pas qui est responsable des arbres couchés, du balisage présent ou absent, de la prévention à mettre en place en pareil cas, etc...

 

J'espère simplement que quelqu'un fera bon usage de ce message.

 

Recevez, Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs, mes respectueuses salutations.

 

Gilbert JULLIEN

Licencié à la FFRP sous le N° 0579504G

 

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

 

Lettre réponse reçue de Monsieur Joseph Dunyach par l'intermédiaire de Madame Marie-Claire Baills, directrice de l'Office de Tourisme de Prats-de-Mollo.

 

OFFICE DE TOURISME**

66230 PRATS DE MOLLO - LA PRESTE

 

DUNYACH Joseph

Président du club de randonnée FFRP " Delit Tenim "

Membre du Comité directeur départemental des PO

Responsable des Sentiers

Tel : 04.68.39.77.18

 

A Monsieur JULLIEN Gilbert

 

Monsieur,

 

Je viens de prendre connaissance de votre courrier du 25 Août au sujet des problèmes que vous avez rencontré sur le Tour du Vallespir. Ce courrier m'avait été communiqué par le Président départemental lors de la réunion du Comité Directeur du 31 août à Perpignan et je le classe parmi ceux qui font plaisir à lire car ils démontrent la qualité des randonneurs de la FFRP et leur soucis de parfaire notre terrain de jeu naturel.

Vous avez très bien exposé tous vos problèmes et je me sens un peu responsable de ce qui vous est arrivé car j'avais apposé un panneau de fermeture de sentiers à l'entrée du sentier au départ de Prats et je n'avais pas pensé aux randonneurs arrivant dans l'autre sens ce que je vais m'empresser de corriger en attendant l'ouverture que nous espérons prochaine de ce beau sentier sur le secteur du Miracle après le désastre de la tempête Klauss qui nous a donné bien des soucis.

Je profite de ce courrier pour vous informer que le Tour du Vallespir va être complètement finalisé car il fait partie du grand projet du Conseil Général à travers son entité " Canigou Grand Site ".

Si vous souhaitez recevoir les documents sur cet itinéraire vous pouvez nous communiquer vos coordonnées postales.

Pour ce qui est du secteur de la Tour du Mir, la situation est tout à fait normale.

J'ose espérer que ce courrier vous soulagera un peu de la galère que vous avez connu et je vous prie de m'en excuser encore une fois.

Je joins une copie de ce courrier au Président du Comité Départemental qui m'avait demandé de vous répondre en tant que responsable du secteur ainsi qu'à Monsieur le Maire de Prats de Mollo La Preste.

 

Recevez Monsieur mes sincères salutations et peut être au plaisir de se connaître un jour à Prats ou sur l'un de nos sentiers du Haut-Vallespir.

 

DUNYACH Joseph

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Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

Publié le par gibirando

Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements :

Lorsque tu fais quelque chose, sache que tu auras contre toi : ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui voudraient faire le contraire, et l'immense majorité de ceux qui ne veulent rien faire.

Confucius (551 av.JC-479 av.JC).

 

Bibliographie et cartographie :

(Vous trouverez ci-dessous le topo-guide et les cartes que j'ai utilisés lors de ce Tour du Vallespir. Les autres livres m'ont permis de m'imprégner de cette région et ainsi de mieux la comprendre sur le plan culturel. Concernant l'Histoire et la géographie du Vallespir, de nombreux sites Internet m'ont aidé dans ces domaines.)

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Canigou-Vallespir-Conflent- Le Guide Rando- Georges Véron- Rando Editions-2002.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Carte IGN Top 25 2349 ET Massif du Canigou

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Carte IGN Top 25 2449 OT Céret Amélie-les-Bains Palalda-Vallée du Tech.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Promenade littéraire à travers le Vallespir - Recueil de textes et de poèmes- Michel Wallon - Les Presses- Littéraires-2002.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Domenica ou la Vallée âpre- Roman- Marie Vallespir- Les Presses de l'Imprimerie du Vallespir-1959. Préface de Joseph Ribas. 

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Mes Cahiers du Vallespir - Recueil Traduction de poèmes en catalan- Robert Gendre - Imprimerie Le Castellum-1975. Préface d'Abdon Poggi.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Ballades Catalanes- Recueil de poèmes et de photographies- Alain Taurinya- Michèle Maurin - Editions Magellan et Cie - 2002

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 -Mes jeunes années racontées par ma mère et moi - Essai de Charles Trenet et Marie-Louise Caussat-Trenet- Editions Robert Laffont-1978

 

Sites Internet :

 (Autant que c'est possible, j'essaie de faire en sorte que les liens fonctionnent, chose peu facile certains changeant de nom de domaine, d'autres disparaissant carrément.)

- http://clubdelittenim.wordpress.com/randonnees/

- http://cortsavisempre.free.fr/index.html

- http://histoireduroussillon.free.fr/Decouvrir/Regions/Vallespir.php

- http://jeantosti.com/roussillon.htm

- http://lamanere-barrutet.com/

- http://pagesperso-orange.fr/casafr/vallespir/vallespir.htm

- http://www.amelie-les-bains.com/

- http://www.charles-trenet.net/

https://www.vallespir.com/

https://www.sudcanigo.com/item/damia-noell-chambres-dhotes/

http://www.haut-vallespir.fr/

- http://www.hotel-ausseil.com/

- http://www.la-clau.net/

- http://www.lamanere.fr/

- http://www.mairie-perpignan.fr/

- http://www.maisondupatrimoine-ceret.fr/

- http://www.mediterranees.net/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Montbolo

- http://www.notredameducoral.com/

https://www.vallespir-tourisme.fr/

- http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1941_num_29_2_4312

- http://www.pratsdemollolapreste.com/

- http://www.pyrenees-orientales.pref.gouv.fr/

- http://www.reserves-naturelles.org/

- http://www.reynes.fr/html/vallespir.htm

- http://www.vallee-du-tech.com/

- http://www.ville-arles-sur-tech.fr/

- http://www.ville-saint-laurent-de-cerdans.fr/

 

Cette liste de sites Internet n'est pas exhaustive car j'ai également consulté des sites comme Wikipédia, Wiktionnaire, Généanet, Freelang ou Lexilogos et divers forums. Il y a certainement bien d'autres sites concernant le Vallespir, la Vallée du Tech, les villes et les lieux visités lors de cette randonnée. Que ceux qui les ont créés m'excusent de ne pas les citer mais il m'était bien sûr impossible de tous les mentionner dans ce récit. Tous les sites évoqués ci-dessus ont largement contribués soit à la préparation ou à la réalisation du Tour du Vallespir lui-même soit à la rédaction de ce récit. Pour ces raisons, je remercie très sincèrement les auteurs, les propriétaires et les webmestres de tous les sites compulsés.

 

Petit lexique classé dans un ordre d'apparition dans ce récit :

 

Le lexique ci-dessous n'a pas la prétention d'être complet. Il reprend la plupart des noms propres cités pour tenter de les décrire ou de les expliquer dans l'ordre chronologique où ils apparaissent dans ce récit. Grâce à ces explications, j'espère que le lecteur appréhendera mieux la géographie et l'histoire du Vallespir. J'ai volontairement oublié certains noms et j'aurais pu par exemple citer Céret qui est la sous-préfecture du département des P.O, considérée comme la capitale du Bas-Vallespir, mais son absence vient simplement que la ville n'est pas située sur le Tour du Vallespir.

 

Vallespir : Région vallonnée et montagneuse du département des Pyrénées-Orientales qui s'étire sur une quarantaine de kilomètres le long de la vallée du Tech. Le mot vient du latin " Vallis Asperi " qui signifie " vallée âpre " mais âpre au sens de difficile, rude, abrupt.

Vallée du Tech et l'aiguat de 1940 : Bassin versant d'environ 750 km2 le plus méridional de France. Le Tech, long de 85 km, est un fleuve côtier des Pyrénées-Orientales qui prend sa source, dans le massif du Costabonne, au Roc Colom à une altitude de 2.450 m environ. Ce bassin versant associe montagne et plaine, avant d'atteindre la Méditerranée au lieu-dit le Bocal du Tech. Par son débit qui peut-être parfois très exceptionnel (4000 m3/s), le Tech est une fleuve redoutable. Au fil des siècles, il a très souvent débordé laissant le Vallespir et toute la Catalogne exsangue. Les plus effroyables inondations, qu'ici on appelle " aiguat ", ont eu lieu en 552, 1224, 1763, 1842 et 1940. Le Haut-Vallespir ayant été l'épicentre de cette catastrophe d'octobre 1940, de nombreux habitants gardent encore en mémoire les images d'horreur et de désastre de ces crues monstrueuses : 300 personnes perdirent la vie en Catalogne dont 50 côté français, 60 immeubles furent emportés à Arles-sur-Tech et Amélie-les-Bains où la gare et le casino disparurent dans les flots, des dizaines d'habitation furent emportées à Prats-de-Mollo et dans de nombreux autres villages. Des éboulements gigantesques de plus de 50 mètres de hauteur barrèrent la vallée (La Baillanouse), 4 usines électriques et de nombreuses entreprises furent pulvérisées, les coulées à la fois liquides et solides se déversèrent dans les campagnes dévastant toutes les cultures et laissant dans les terres arables une incroyable accumulation de rochers, de cailloux et de sables inadaptée à l'agriculture future, les flots emportèrent de nombreux ponts et voies de communication. Ces précipitations diluviennes furent considérées par les météorologues comme une " anomalie fantastique " de la nature. Vous trouverez quelques témoignages de l'époque sur la page Internet suivante : http://pluiesextremes.meteo.fr/france-metropole/Aiguat-fantastique-sur-le-Roussillon.html

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - RemerciementsMes jeunes années : Les paroles de cette chanson sont de Charles Trénet et la musique de Marc Herrand, pianiste, arrangeur de talent et ancien ténor des Compagnons de la Chanson. Elle date de 1949 (encore une coïncidence puisque c'est l'année de ma naissance !) et la partition est parue aux Editions Raoul Breton. Charles Trenet l'a composée lors d'une tournée qu'il effectuait au Canada. Dans l'importante discographie de Trenet, cette chanson figure dans pas moins de 27 disques et albums. Elle est donc une chanson très importante du registre du poète et chanteur. Charles Trenet y évoque ses souvenirs de jeunesse quand il allait courir la montagne du côté du Vallespir, du Canigou ou de la Cerdagne qu'il aimait tant. En 1922, son père s'installe comme notaire à Perpignan, ville dont il est natif. Peu de temps après, il fait la connaissance d'Albert Bausil, un ami à son père. Albert Bausil, l'enfant du Canigou, le poète et écrivain, chantre inspiré du Roussillon, lui fait découvrir les arts et la culture catalane. Pour le petit garçon émerveillé au regard clair, cette rencontre est capitale et Albert Bausil devient son mentor, voire son Pygmalion. Sans cet homme, qui aura sur l'adolescent une influence capitale, il n'y aurait peut-être pas eu de "Fou chantant", mais rien qu'un petit architecte de province… Bausil accueille Charles dans son "Coq Catalan", un petit hebdomadaire littéraire, satirique et sportif. Le jeune poète y fera ses premières armes, des vers qui, déjà, respirent la liberté et l'amour de la vie avec enthousiasme. Cette chanson a été reprise par nombre d'autres chanteurs et surtout par de nombreuses chorales comme les Petits Chanteurs à la Croix de Bois par exemple. Mais les meilleurs interprètes de Trenet restent les Compagnons de la Chanson qui ont repris un grand nombre de textes du grand poète. En 1978, "Mes jeunes années racontées par mère et moi" est un livre autobiographique écrit à quatre mains par Charles Trenet et sa mère Marie-Louise Caussat-Trenet paru aux Editions Laffont.

(Personnellement, cette chanson, reste le souvenir et le symbole d'une jeunesse insouciante, éprise de liberté et d'amour de la vie et de la nature. Je me reconnais dans cette chanson et en la réentendant, elle est devenue tout naturellement un hymne à mon Tour du Vallespir). Cliquez sur l'image de la partition ci-dessus pour écouter la chanson.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

 

Georges Véron : Ce grand pyrénéiste né dans la Sarthe en 1933 est mort en 2005. Professeur de biologie, il a d'abord pratiqué le football et l'athlétisme pendant plus de vingt ans avant de découvrir les Pyrénées. Quand il découvre la chaîne de montagnes, il en " tombe amoureux " et en fait rapidement sa passion. Il enchaîne les balades à un rythme qui lui vaut le surnom de " stakhanoviste de la montagne ". En 1968, il effectue la traversée des Pyrénées et réussit le pari d'aller de la mer Méditerranée à l'océan Atlantique par la haute montagne, en 41 étapes, uniquement à l'aide de cartes. Il devient ainsi le créateur de la Haute Randonnée Pyrénéenne, célèbre H.R.P qui traverse les Pyrénées par les chemins pédestres des plus hautes crêtes et des plus hauts cols. A partir de là, il va se consacrer presque exclusivement à la randonnée, à pied mais aussi en V.T.T. Membre du Club alpin français, collaborateur de la Fédération française de la randonnée pédestre, il participe à la création du célèbre G.R.10, longue randonnée de 850 kms qui part d'Hendaye dans les Pyrénées-Atlantiques et se termine à Banyuls-sur-Mer dans les Pyrénées-Orientales . En 1978, il enseigne à Tarbes, conseiller technique de l'association " Randonnées Pyrénéennes ", Georges Véron publie de nombreux ouvrages et une trentaine de guides de randonnées consacrés aux Pyrénées : 100 randonnées, 100 plus beaux sommets, itinéraires de VTT et chemins de Saint-Jacques de Compostelle, etc.… Avec son topo-guide Canigou, Vallespir, Conflent, il est le créateur du Tour du Vallespir.

Amélie-les-Bains : Autrefois, la ville s'est appelée les " Bains d'Arles ", nom provenant d'Els Banys (les bains) et d'Arles pour Arles-sur-Tech. Ce nom désignait un monastère qui était érigé à cet endroit. Le nom actuel date de 1840 et fut donné à la commune en hommage à la reine Marie-Amélie, épouse de Louis-Philippe, qui faisait de nombreux séjours aux Thermes. Vaste de 2943 hectares, située au cœur du Vallespir, au bord du Tech et de son affluent le Mondony, la commune est désormais composée de 2 autres villages qui ont été annexées : Palalda en 1942 et Montalba en 1962. La cité est une station thermale renommée depuis l'antiquité.

Montbolo : Cité située sur la rive gauche du Tech à 600 mètres d'altitude, on l'appelle couramment le " Balcon du Vallespir " tant son panorama est exceptionnel sur la plaine du Roussillon, le Canigou, la chaîne des Albères et la vallée du Tech. De son exposition plein sud, Montbolo reçoit un ensoleillement maximum en hiver et, en été cette chaleur est tempérée par la fraîcheur due à l'altitude. L'absence de toute activité industrielle contribue à une qualité de l'air remarquable et pour compléter ce cadre idyllique, l'alimentation en eau est assurée par des sources captées à plus de 1500 mètres d'altitude. Ce village est également connu pour sa procession de la " Rodella " qui se déroule chaque 30 juillet et dont l'origine païenne remonterait au début du christianisme. Depuis l'église Saint-André de Montbolo, cette procession consiste à se rendre par un sentier forestier à l'abbaye d'Arles-sur-Tech pour aller vénérer les reliques des saints Abdon et Sennen. Mais la particularité de ce pèlerinage est de descendre une croix chrétienne sur laquelle a été placé un grand cerceau fait d'un enroulement de cire d'abeille que l'on appelle " la Rodella ". Il existe également autour de cette " Rodella " une légende basée sur un texte historique de 1465 que vous pouvez découvrir sur les deux sites Internet suivants :

- http://histoireduroussillon.free.fr/Decouvrir/Traditions/Rodella.php

https://www.labalma.fr/index.php/fr/camping-fr/fetes

Formentere ou Formentera : Col à 1.133 m d'altitude situé à la limite du Haut-Vallespir et des Aspres sur le chemin du Tour du Vallespir et l'ancienne voie ferrée minière. Non loin de ce col, il y a le hameau oublié de Formentere, ancienne gare minière qui a eu son heure de gloire au temps de l'exploitation des mines de fer autour du Massif du Canigou (Batère, les Manerots, La Pinouse, Rapaloum, etc.…). De Formentere, grâce à une ligne de câbles et de chariots de plus de 5 kilomètres, le minerai cuit était descendu par voie aérienne jusqu'à Arles-sur-Tech.

Batère : Lieu situé à cheval entre Vallespir, Aspres et Haut- Conflent connu pour sa tour médiévale du 13eme siècle construite à l'époque où les Rois de Majorque régnaient sur le Roussillon et la Cerdagne. Cette tour à signaux assurait la surveillance et la communication à l'aide de fumées le jour et de feux la nuit. Elle était certainement en liaison avec d'autres tours et châteaux du Vallespir (Montbolo, Corsavy, Cos, Mir, Palalda, Cabrens) et les tours d'autres régions comme la Tour de la Massane ou bien celle de la Madeloc. Mais Batère est également connu pour ses anciennes mines de fer, fer apprécié depuis la nuit de temps (200 avant JC). Ces mines étaient les plus importantes du département, elles alimentaient un nombre incalculable de forges. Les mines fonctionnèrent jusqu'en 1994 donnant à toute la région un essor économique considérable. En 1953, la société d'exploitation construisit à 1.540 m d'altitude un bâtiment pour les mineurs et leurs familles, ce bâtiment sert désormais de refuge et de gîte aux randonneurs de tout poil.

La tempête Klaus : Le 23 janvier 2009, Klaus est le nom donné à une tempête en cours de formation par l'Institut de Météorologie allemand en l'honneur d'un certain Klaus Schümann. Au départ, c'est le satellite Météosat qui va envoyer des images d'une dépression étonnante situé sur l'Atlantique Nord, profonde dépression qui va engendrer des vents d'une force exceptionnelle et d'une vitesse inouïe. Cette tempête a principalement touché le sud-ouest de la France, la principauté d'Andorre, le nord de l'Espagne et une partie de l'Italie entre le 23 et le 25 janvier 2009. Dans le sud de la France, nombreux sont ceux qui considèrent à juste titre comme plus dévastateur Lothar, la tempête de décembre 1999, mais ce n'est pas le cas du Vallespir et du Roussillon où Klaus a été bien plus violent. Le 24 janvier, les dégâts ont été considérables et en tous cas, évalués à 38 millions d'euros. Le département a été reconnu comme en état de catastrophe naturelle. Tous les records ont été battus : 216 km/h au Col d'Envalira, 193 km/h à Formiguères, 191 km/h pendant deux heures au Cap Béar, 184 km/h à Perpignan, record absolu de 1999 battu de plus 40 km/h. Les forêts de résineux (pins sylvestres et cèdres) du Vallespir ont été parmi les plus ravagées et l'importance des dégâts a été estimée avec des prises de vue aériennes. Au-delà des dégâts, le problème pour la filière bois, c'est que cette tempête Klaus est arrivée dans une conjoncture économique beaucoup plus mauvaise qu'en 1999.

Riuferrer : Affluent du Tech, le Riuferrer (la rivière du fer) est un torrent impétueux d'une longueur de 17,7 kms qui prend sa source dans le cirque du Faig au pied du Puig dels Tres Vents à une altitude de 2.300 m environ et se jette dans la Tech à Arles-sur-Tech. De nombreux pêcheurs parcourent ses rives pour ses excellentes truites.

La Coumelade : Affluent du Tech, la Coumelade est une rivière qui prend sa source sur le versant sud de la crête des Tres Vents à 2.570 mètres d'altitude et qui, après avoir parcouru 15 kms, se jette dans le Tech au hameau Le Tech. Dans sa partie torrent, elle appréciait des adeptes de la descente en canyon.

Saint-Guillem de Combret : Situé dans la vallée de la Coumelade, le minuscule hameau est essentiellement connu pour son ermitage dont l'histoire commence au 9eme siècle. A cette époque, une chapelle dédiée à Sainte-Magdeleine de Combret avait été construite par un certain " Guillem ". Guillem offrait, sans aucune compensation, gîtes et couverts à tous les pèlerins qui partaient de Saint-Michel de Cuxa pour se rendre à Saint-Jacques de Compostelle par le col d'Ares et l'Espagne. Guillem était si apprécié de tous les voyageurs et le lieu si prisé, qu'après sa mort tout le monde l'appela Saint-Guillem malgré qu'il n'ait jamais été canonisé. Aujourd'hui la chapelle et ses dépendances sont connues sous le nom de Saint-Guillem de Combret. Le hameau dispose d'un refuge non gardé. Malgré quelques restaurations, la chapelle a peu changé au fil des siècles, elle mesure 15 mètres de long pour 4 mètres de large et est de style roman. Sa cloche très ancienne est exceptionnelle et est à l'origine d'une légende prétendant que Guillem l'aurait modelée de ses propres doigts car il en reste, paraît-il, encore l'empreinte sur le métal. Le 22 juillet de chaque année, les habitants du village Le Tech, de Prats de Mollo et d'autres villages alentours effectuent un pèlerinage.

La Parcigoule : C'est une rivière de 9 kms de longueur, affluent du Tech qui prend sa source à une altitude de 1.920 mètres au lieu-dit Les Estables. Elle rejoint le Tech au hameau de Saint-Sauveur entre Prats-de-Mollo et la Preste. Le bassin de la Parcigoule présente la particularité d'avoir été une des vallées les plus déboisées et dépeuplées du Vallespir, tout d'abord à cause des nombreuses forges qui utilisaient intensément son bois puis à cause des crues répétitives (aiguat) d'octobre 1940 puis d'avril 1942. Un reboisement et des barrages ont été aménagés pour stabiliser et protéger la vallée.

Joseph de la Trinxeria : né en 1637 à Prats-de-Mollo, commune d'Espagne à l'époque, il s'insurgea contre la gabelle, cette célèbre taxe sur le sel, abolie depuis 1292 mais qui venait d'être réhabilitée en 1661 par Louis XIV après l'annexion de la Catalogne du Nord (Roussillon, Vallespir, Conflent, Cerdagne, Capcir) au royaume de France par le Traité des Pyrénées de 1659. En 1666, indigné d'avoir été surtaxé par les Gabelous, ces préposés chargés de la récolte, il leva une armée d'Angelets et tint tête pendant quelques années à toutes les troupes envoyées contre lui. Ces nombreuses victoires lui apportèrent un énorme prestige et nombreux furent ceux qui se rallièrent à sa cause. Il devint rapidement un héros dans le Vallespir tout entier et bien au-delà encore dans toute la Catalogne. C'est en partie à cause de ces révoltés que Louis XIV fit construire par Vauban, le Fort Lagarde de Prats-de-Mollo à partir de 1677. Quelques années plus tard, Joseph de la Trinxeria qui n'avait pas renié ses origines, devint officier des armées d'Espagne et se battit contre le royaume de France aux côtés des Miquelets. Il ne cessa jamais de se battre sur de nombreux fronts et termina sa vie comme colonel en 1689. Il mourut en 1694.

Prats-de-Mollo - La Preste : Avec une superficie de presque 12.000 hectares, cette commune est la plus étendue du département des Pyrénées-Orientales. Située au bord du Tech à 735 mètres d'altitude, elle dispose d'un patrimoine historique exceptionnel : Eglise gothique Saintes Juste et Ruffine, Fort Lagarde et fortifications construites par Vauban, Tour de Mir, nombreuses chapelles, etc.… Il faut dire qu'au regard de sa situation géographique, Prats fût tout au long de son histoire le théâtre de soubresauts franco-espagnols incessants. Longtemps tournée vers l'agriculture, l'élevage, la sylviculture et quelques industries locales (textiles, espadrilles, etc.…), la cité vit désormais du tourisme et des Thermes de la Preste, bourg rattaché à Prats mais éloigné de huit kilomètres à une altitude de 1.130 mètres. Le mot " Prats " signifie " prés " mais deux versions s'opposent quant à l'origine du mot " Mollo ", certains le traduisant par " mouillé " d'autres avançant qu'il signifie " grosse pierre" en catalan. Alors " prés mouillés " ou " prés bornés ", les deux définitions ont leur logique tant la cité a été souvent la scène de crues mémorables mais aussi un bourg toujours borné ou limité par une frontière mouvante et parfois incertaine. Il faut savoir en effet que malgré le Traité des Pyrénées de 1659 signé entre le roi de France Louis XIV et Philippe IV, roi d'Espagne, le véritable tracé de la frontière entre la province du Roussillon et l'Espagne ne fût déterminé et borné que deux siècles plus tard en 1866 avec le Traité de Bayonne entre l'Empereur Napoléon III et la reine Isabelle II d'Espagne. De par leur situation géographique ambiguë et instable, c'est dire si les Pratéens ont longtemps été indécis et désorientés quant à leur citoyenneté réelle. Alors n'est-il pas un peu logique qu'ils aient été avant tout catalans avant d'être espagnols ou français ? En raison de son milieu, de son relief varié et de ses richesses naturelles remarquables (flore, faune et géologique) la commune a été classée " Réserve Naturelle " en 1986.

La tour de Mir : Situé à 1.540 m d'altitude et datant du 13eme siècle, comme la tour de Batère, la tour de Mir était chargé d'émettre des signaux pour assurer les communications avec d'autres tours comme celle de La Guardia, une autre tour de Prats-de-Mollo où a été érigé ensuite le Fort Lagarde. A cette époque où les catalans se lancent dans de nombreuses conquêtes tout autour de la Méditerranée, la tour de Mir présente l'avantage d'être à la fois tournée vers la mer et vers l'intérieur des terres, car plus particulièrement affectée à la surveillance de Col d'Arès, passage obligé vers des territoires intérieurs comme le royaume d'Aragon notamment. De son piton rocheux, on aperçoit très distinctement le château et les tours de Cabrens, elles-mêmes en liaison avec la Tour de Batère et ainsi de suite jusqu'aux tours des Albères et du Roussillon. La tour de Mir est située sur le chemin du Tour du Vallespir.

La Retirada : Le mot " Retirada " signifie " retraite " en espagnol mais il désigne plus particulièrement l'exode humanitaire que des milliers de républicains espagnols vécurent à partir de janvier 1939. En deux semaines, c'est 100.000 réfugiés qui passent la frontière au col d'Arès pour fuir la dictature de Général Franco dont l'alliance avec le régime nazi d'Hitler inquiète l'Europe toute entière. Le 31 janvier, le ministre de l'intérieur Albert Sarraut vient à Prats-de-Mollo pour organiser ces arrivées massives. Il fait construire 4 camps d'hébergement dans la vallée du Tech. Tout est bon pour accueillir les réfugiés et affronter ce glacial et cinglant hiver. Le 13 février, la frontière est officiellement fermée et gardée par les soldats de Franco. Mais ce sont environ 500.000 personnes, pleines d'un espoir d'un avenir meilleur qui arrivèrent en France par de multiples passages frontaliers. Mais pour ces réfugiés, internés dans des camps ceinturés de fils barbelés, cette espérance fût le plus souvent déçue, car ils avaient fuit l'arbitraire, la torture et la terreur instaurée par le régime totalitaire espagnol pour ne trouver en France que privation de liberté, dans des conditions généralement pitoyables pour ne pas dire inhumaines.

Notre-Dame du Coral : Il s'agit d'une chapelle longue de 23 mètres et large de 7 mètres qui a été construite sur un éperon rocheux à 1.091 m d'altitude dans un cadre de verdure exceptionnel. On pense qu'à l'origine, au 9eme siècle, il s'agissait d'un simple sanctuaire (petite chapelle ou oratoire) qui servait de lieu de prières. Puis comme souvent, un village, ici Miralles, se développa autour de cette chapelle. La légende prétend qu'une statue de bois représentant la vierge Marie provenant de cette chapelle ait été dissimulée dans un tronc d'arbre, puis retrouvée plus tard. Cette trouvaille aurait été l'occasion d'un engouement populaire qui amena la construction de la nouvelle église paroissiale de Miralles. C'est ainsi que Notre Dame du Coral est apparue, bâtie sur les restes de la chapelle primitive, pour servir d'église aux habitants du village. Dans les textes historiques, Sancta Maria de Coral apparaît à partir de l'an 1267 comme appartenant à l'abbaye de Camprodon (Espagne). Mais au fil des siècles, et selon les mouvements de la frontière, le site eut divers propriétaires religieux, privés ou publics. Mais les occupants de la chapelle ont été le plus souvent des ermites forains qui voyageaient en quête de charité et d'oboles. A présent, la chapelle et certaines de ses dépendances servent de refuge avec gîtes, restaurant, tables et chambres d'hôtes. L'étymologie de " Coral " est très discutée mais la plus probable est que ce nom viendrait simplement de " corail " comme la couleur rouge de certaines roches que l'on trouve dans le secteur en montant par exemple vers le col de Malrems ou le Pla de la Muga.

Lamanère : C'est un village du Vallespir situé à 777 mètres d'altitude et à vol d'oiseau vers le sud à moins de 3 kms de la frontière espagnole. Entourée de montagnes et de collines avec les Baga de la Sadella et de la Bordellat (1.554 m) au sud, le Mont Nègre (1.425 m) à l'est, le Roque de Cap de Ca et la serra de Cabrens (1.326 m) au Nord, le Puig de las Coubines et El Tossal (1.281m) à l'ouest et nichée au fond d'une verdoyante vallée à la jonction de plusieurs rivières et ruisseaux (Lamanère, Taix, etc.…) elle est la commune la plus méridionale de l'hexagone. Riche de divers minerais (fer, or, plomb argentifère, cuivre) qui y furent exploitaient en leurs temps, son nom proviendrait du catalan " La Menera " signifiant " La Minière ". Grâce à ses paysages magnifiques et variés, elle est un lieu propice à de nombreuses activités de plein air (randonnées, VTT, baignades, canyonning, etc.…). Mais de par son emplacement géographique très isolé, on ne connaît pas grand-chose de son histoire, si ce n'est qu'elle a longtemps était dépendante de la commune de Serralongue où régnaient au Moyen-Âge les seigneurs de Cabrens. Mais Lamanère, c'est aussi une rivière, affluent du Tech, longue de 15,7 kms, qui elle-même est alimentée par d'innombrables petits ruisseaux affluents.

Les Estanouses : Minuscule hameau perdu du Haut-Vallespir situé au pied des tours de Cabrens, non loin des villages de Lamanère et de Serralongue à une altitude de 1.019 mètres. Il y a encore quelques années (2004 ou 2005), on pouvait le traverser en empruntant une des variantes du Tour du Vallespir. Aujourd'hui, ce chemin est barré car il est devenu un domaine privé, et si j'en crois mes recherches Internet, faisant chambres et tables d'hôtes pour accueillir les touristes.

Cabrens : La seigneurie de Serralongue, commune du Vallespir, est gouvernée dès le 11eme siècle par les " seigneurs de Cabrenç " en référence aux chèvres qui peuplaient les collines et qui étaient les seuls animaux à pouvoir grimper jusqu'à leur château. Le premier seigneur fût Oriol de Cortsavi mais la dynastie des Cabrens composée de diverses familles au gré des alliances et des successions eut une immense influence sur une grande partie du Vallespir et régna fort longtemps et au moins jusqu'en 1792, date à laquelle l'état français créa les communes et où le dernier seigneur Abden Senen de Ros, baron de Cabrens s'expatria en Espagne. Aujourd'hui le site de Cabrens est surtout connu pour ses trois tours, objectifs de randonnées à partir de Lamanère ou de Serralongue. Situées au faîte d'une crête rocheuse, les trois tours sont en réalité les ruines du château construit en 1086 par les seigneurs de Cabrens, celles d'un donjon adjoint au 11eme siècle qui aurait fait office de geôles et enfin celle d'une tour à signaux du 14eme siècle qui communiquait avec de nombreuses autres tours du Vallespir (Mir, Batère et Cos). Au regard de sa position géographique dominante, l'ensemble devait constituer une forteresse quasi imprenable.

Saint-Laurent-de-Cerdans : Le village daterait du 11eme siècle, date à laquelle des moines de l'abbaye d'Arles-sur-Tech aurait construit une église dédiée à Saint-Laurent, martyr du 3eme siècle. Le terme " Cerdans " apparaît au 12eme siècle avec le nom d'un mas (Manso de Cerdanis). Mais ce nom lui-même proviendrait du nom d'un peuple des montagnes de la région, descendant des Ibères qu'on appelait " Les Cérêtes ". Ce peuple serait aussi à l'origine des noms de la ville de Céret et de la région de Cerdagne. La ville construite à l'intersection de plusieurs cours d'eau (la Quére, le Saint-Laurent, la Bilvera, etc.…) est entourée de plusieurs " serrats ", petites chaînes de montagnes (Cogull, Montner, Provadona, Capell, Garsa, etc.…) dont la plupart dépassent les 1.000 mètres d'altitude. Elle fût un lieu de passage, d'échanges et surtout de contrebande avec l'Espagne tout au long des époques. Pendant très longtemps, la prospérité de la cité a reposé sur les industries liées au fer avec de nombreuses forges alentours qui ont données leurs noms à des lieux-dits (la Forge del Mig, la Forge d'en Bosc, la Forge d'Avall, etc.…), au bois (exploitation du châtaignier encore très présent dans les forêts de nos jours) mais l'industrie la plus originale a été celle de la fabrication d'espadrilles que l'on appelle ici " vigatanes " et qui, bien sûr, a été étroitement liée aux fabriques de tissus. Ces deux dernières activités artisanales sont encore bien présentes aujourd'hui au travers des sociétés " Vallespir Sandales " et " Les Toiles du Soleil ". Grâce à son riche patrimoine historique, culturel et naturel et au tout proche domaine hôtelier de Falgos pourvu de son terrain de golf de 18 trous, le village vit désormais au rythme du tourisme.

La famille Noëll : Le 23 janvier 1676, l'église de Saint-Laurent-de-Cerdans avait brûlé ainsi que quelques maisons voisines dont celle de la famille de Noëll. Au 18eme siècle, la destruction de ces documents anciens avait amené Abdon Noëll à solliciter du roi de France Louis XV la reconnaissance et la confirmation de sa qualité de noble et de ses titres. C'est en décembre 1766 qu'Abdon de Noëll reçut cette confirmation et ses nouvelles lettres de noblesse signée de Louis XV et du duc de Choiseul. Il fût nommé baron de Vilaro, petit hameau proche de Saint-Laurent. Notaire à Saint-Laurent-de-Cerdans, Abdon, le seigneur de Vilaro, âme de la Résistance du Vallespir, fût le plus connu de tous car en avril 1793 avec l'aide du général espagnol Antonio Ricardos, il évita le massacre programmée par la Convention Nationale de toute la population de Saint-Laurent-de-Cerdans. Quand on sait que cette guerre entre la France et l'Espagne, galvanisé par l'hostilité de la monarchie espagnole envers la République Française, commença pour empêcher l'organisation d'une simple procession, on comprend mieux l'attachement que les Laurentins avaient pour leurs traditions et leur liberté de culte. Ce culte de l'église et cette liberté sont encore fermement ancré de nos jours et on les retrouve à travers diverses manifestations.

Puis ce fût Jacques de Noëll qui, au 20eme siècle, grimpa l'échelle de la renommée, mais dans un autre registre, celui de la musique. Il fut un grand compositeur de musiques catalanes et de sardanes. Et comme ici en Vallespir, comme dans toute la Catalogne, la sardane est une danse et une musique sacrée, Jacques de Noëll fût un musicien très apprécié. Il y eut également Louis, archéologue apprécié, frère de Jacques mais mort trop jeune pour être resté dans l'Histoire. Mais tout au long des siècles, les de Noëll étaient surtout de riches aristocrates et des notables reconnus, certains étaient notaires, d'autres maîtres de forge ou propriétaires d'exploitations minières, d'autres propriétaires terriens. Malgré la perte de leurs titres de noblesse à la Révolution Française, les de Noëll gardèrent un certain prestige dans tout le Roussillon certains devenant des chefs d'entreprise reconnues, d'autres tentèrent l'aventure de la vie politique, beaucoup devenant maires de nombreuses communes. La bâtisse, maison de famille des de Noëll à Saint-Laurent-de-Cerdans avait été construite en 1606 et le premier occupant avait été un certain Damia (1560-1612) qui, au côté de Joseph de la Trinxeria, s'était révolté contre les effets néfastes du Traité des Pyrénées de 1659. Cette maison Damia Noëll a été rachetée, il y a quelques années, par un couple très sympathique Isabelle et Mario Lopes, qui en ont fait une table et des chambres d'hôtes absolument remarquables.

Pilon de Belmatx ou Belmaig : Ici en Catalogne, on prononce " Belmach ". Il s'agit d'un sommet du Vallespir avec une altitude somme toute modeste puisque élevée au dessus du niveau de la mer à 1.280 mètres seulement. Il est situé sur une longue crête rocheuse qui s'appelle la Serre de Montner et qui surplombe la cité d'Arles-sur-Tech. Mais sa renommée vient justement de la difficulté que l'on rencontre à le gravir à partir d'Arles-sur-Tech puisque c'est pas moins de 1.020 mètres de dénivelé qu'il faut accomplir sur un sentier très difficile car terreux et caillouteux et très souvent raviné. Pour y monter, il faut emprunter un tronçon du célèbre GR.10 jusqu'au Col de Paracolls et c'est certainement pour çà que cette randonnée s'inscrit très souvent comme une " incontournable " du département. Montagne mythique pour les Arlésiens, chaque printemps, un trail de 11 kilomètres, course réunissant des spécialistes de ce sport mais aussi de simples concurrents est organisée par l'association Arles-Belmaig. Est déclaré vainqueur du " Km Vertical Walsh " celui qui accomplit exactement les 1.000 mètres de dénivelé (environ 100 mètres avant le sommet) dans le laps de temps le plus court.

Arles-sur-Tech : Bien que n'ayant pas traversé cette ville lors de ce Tour du Vallespir, je l'ai eu très souvent devant mes yeux lors de la 1ere et de la dernière étape. Comment parler du Vallespir sans évoquer Arles-sur-Tech qui est certainement une des villes les plus anciennes de cette région puisqu'on a retrouvé des vestiges datant de la Préhistoire (dolmen). Comment parler d'Arles-sur-Tech sans parler de sa Sainte-Tombe et des saints Abdon et Sennen. En ce qui concerne la Sainte-Tombe et son fameux mystère, il s'agit d'un sarcophage de pierre du 3eme siècle qui est situé dans une courette de l'église et qui produit une quantité d'eau pure importante et " d'origine inconnue " (200 à 300 litres par an en moyenne, parfois beaucoup plus, jusqu'à 800 litres l'an). La thèse du miracle a bien évidemment été la première avancée, tandis que d'autres hypothèses ont vu le jour tout au long de l'histoire, relayées ces dernières années par des médias avides de sensationnel. Malgré un premier travail sérieux et concluant dans les années 60 et encore récemment, le panneau situé au dessus du sarcophage explique encore aujourd'hui que la Sainte Tombe n'ait pas livré son secret. Mais la théorie la plus souvent émise serait que le couvercle serait suffisamment poreux pour laisser pénétrer l'eau des pluies alors que le fond du sarcophage serait parfaitement imperméable. Quand à Abdon et Sennen, en l'an 960 un abbé se nommant Arnulfe aurait rapporté de Rome des reliques authentifiées comme étant celles de ces deux saints persans. Elles vaudront à Arles le surnom de "ville des Corps Saints". Ces deux Saints sont toujours vénérés à Arles. Mais autour de ces saints, il existe une légende qui se recoupe avec une autre légende du Vallespir, celle des " Simiots ", des êtres malfaisants, dévoreurs d'enfants, moitié félins et moitié singes qui vivaient dans les forêts et les montagnes du Vallespir. Je vous laisse le soin de prendre connaissance de ces légendes sur les excellents sites suivants :

https://www.sudcanigo.com/decouvrir/contes-et-legendes/

http://histoireduroussillon.free.fr/Decouvrir/Legendes/Simiots.php

http://fr.wikipedia.org/wiki/Abdon_et_Sennen

 

Remerciements :

 

Je remercie très sincèrement toutes les personnes qui m'ont accueillies lors de mes différentes arrivées d'étapes : au Refuge de Batère, à l'hôtel Ausseil à Prats-de-Mollo et à Notre-Dame du Coral. Partout, je fus parfaitement reçu. Bien sûr, ma meilleure soirée mais la plus onéreuse aussi fût celle passée à la Maison Damia Noëll à Saint-Laurent-de-Cerdans, il est vrai en table et chambre d'hôtes d'une qualité remarquable. L'accueil d'Isabelle et Mario fût tel qu'ils méritent vraiment une mention spéciale. Je conseille vivement cet endroit à tous les randonneurs qui pourront se permettre de dépenser 78 euros pour une demi-pension. J'ai essentiellement marché en solitaire sur ce Tour du Vallespir mais je remercie les quelques personnes que j'ai rencontré au cours de ce voyage et qui, d'une manière ou d'une autre, l'ont rendu plus agréable ou plus facile : le vigile des Thermes d'Amélie qui ne m'a pas fait de difficulté pour garer ma voiture, l'homme qui faisait un footing avec son chien à Montbolo qui m'a aidé dans la direction à prendre, le couple qui craignait l'orage et qui voulait me prendre en voiture à la Tour de Batère, quelques clients et l'aimable groupe d'Epinal rencontré au refuge de Batère qui effectuaient le GR.10, le très chaleureux couple et leur fille que j'ai aidé à la cabane de la Devesa au dessus de Leca, l'homme qui m'a expliqué le plus court chemin à prendre au Fort Lagarde, la dame qui m'a expliqué où se trouvait l'hôtel Ausseil, les anonymes clients catalans et parisiens du restaurant Ausseil qui m'ont permis de passer une agréable soirée à Prats-de-Mollo et ce, malgré la terrible journée que j'avais vécue, la pharmacienne de Prats-de-Mollo qui a su parfaitement calmer mes brûlures d'orties, la gentille randonneuse rencontrée à Notre-Dame de Coral, les propriétaires du Domaine des Estanouses avec lesquels depuis je me suis lié d'amitié, le breton vététiste et le jeune couple de Tchèques, clients de la Maison Damia Noëll. Je remercie enfin ma femme qui m'a laissé partir seul, mes enfants de m'avoir offert un lecteur MP3, objet ô combien précieux qui m'a énormément aidé dans les instants les plus difficiles. Je remercie enfin Charles Trenet et ses interprètes Les Compagnons de la Chanson pour leur magnifique chanson " Mes jeunes années ", mélodie avec laquelle j'ai marché très souvent tout au long de cette randonnée. Quand j'éprouvais des difficultés, cette chanson était là pour me remonter moral et enthousiasme. Pour moi, cette chanson restera pour toujours comme un hymne à ces 6 jours passés en Vallespir. 6 jours " Sur les hauteurs d'une vallée âpre " qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire.

 

Divers :

 

Peu de temps après mon retour, le 24 août exactement, et en raison de la terrible et éprouvante épreuve que j'avais vécue dans la forêt du Miracle au dessus de Prats-de-Mollo, il m'a paru utile d'alerter les autorités pour que d'autres personnes ne tombent pas dans le même piège que les arbres couchés par la tempête Klaus du 24 janvier 2009 m'avaient tendu. J'ai donc adressé un e-mail à la Mairie de Prats-de-Mollo, à l'ONF, à la Fédération et au comité départemental de la Randonnée Pédestre pour les informer de la galère que j'avais éprouvée dans ce secteur du Tour du Vallespir situé peu après le Puig des Lloses en direction du Col du Miracle.

 

Le 14 septembre, c'est avec satisfaction que je recevais une réponse de Madame Marie-Claire Baills, directrice de l'Office de Tourisme de Prats-de-Mollo dans laquelle elle m'informait avoir contacter Monsieur Joseph Dunyach, Président du club local de randonnée pédestre " Délit Ténim ". Ce dernier me répondait à travers une lettre jointe au message de Madame Baills.

 

Pour les remercier de m'avoir répondu et d'être intervenu ultérieurement dans ce secteur de Prats-de-Mollo, j'ai volontairement joint à ce récit nos différents échanges de messages.

 

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

 

Message adressé le 24 août 2009 à la Mairie de Prats-de-Mollo, à l'ONF, à la Fédération Française de Randonnée Pédestre et à son Comité départemental des Pyrénées-Orientales.

 

Monsieur le Maire de Prats de Mollo, Mesdames, Messieurs,

 

J'ai réalisé la semaine dernière la randonnée du Tour du Vallespir en 6 jours d'après le Guide Rando de Georges Véron : Canigou, Vallespir, Conflent paru chez Rando Editions. Randonnant beaucoup tout au long de l'année, j'avais eu l'occasion de remarquer que ce tour était plutôt bien balisé et que les panneaux indicateurs étaient nombreux. Je n'ai pas trouvé non plus sur Internet de contre-indications à effectuer ce tour. C'est donc en toute confiance mais muni néanmoins d'un GPS, d'un téléphone portable et des cartes IGN appropriées que je suis parti d'Amélie vers Batère le 1er jour, puis vers Saint-Guillem le 2eme jour, puis vers Prats de Mollo le 3eme jour, puis à Notre-Dame de Coral le 4eme jour, puis à St Laurent de Cerdans le 5eme et retour à Amélie le 6eme.

 

Tout s'était très bien passé jusqu'au Puig des Lloses (1.413 m) qui sauf erreur de ma part se trouve sur la commune de Prats de Mollo. A cet endroit, le balisage rouge et jaune propre au Tour du Vallespir ainsi que le panneau d'orientation m'indiquait de poursuivre vers la droite alors qu'un 2eme panneau me proposait de descendre à gauche vers Prats de Mollo par le col de Cavanelles. Effectuant bien sûr le Tour du Vallespir et ayant de toute manière ce tracé-là enregistré dans mon GPS, j'ai normalement poursuivi vers la droite d'autant que rien à cette intersection du Puig des Lloses ne pouvait me laisser supposer que cette portion du Tour du Vallespir dans laquelle j'allais m'engager était complètement impraticable.

 

J'ai 60 ans et je pense être un marcheur chevronné. Pourtant je ne vous cache pas qu'à cause des nombreux arbres décimés qui jonchent encore le sentier sur ce secteur depuis la tempête Klaus du 24 janvier dernier, j'ai eu à un moment le vague sentiment que j'était tombé dans un véritable traquenard. En effet, j'ai commencé à enjamber un premier arbre puis à passer sous un second, puis troisièmement à contourner un premier groupe d'arbres, puis je suis passé sous quelques autres arbres couchés puis au bout de 1,5 kms sans autre solution j'ai finalement quitté le chemin pour éviter un amoncellement qui me semblait de quelques mètres de large seulement (on constate en effet que le vent à suivi des couloirs plus ou moins larges) mais qui en réalité étaient absolument infranchissables. J'ai donc fini par me perdre dans cet immense labyrinthe d'arbres abattus et j'ai même pensé à un moment à appeler les secours depuis mon portable. Heureusement, que j'ai su garder mon sang-froid et grâce à mon GPS j'ai pu, après de multiples efforts, retrouver le sentier et j'ai réussi à rebrousser chemin pour en définitive rejoindre Prats par le col de Cavanelles.

 

Attention ce message que je vous adresse et cette histoire que je vous relate n'ont pas pour objet d'émettre un grief envers quiconque mais simplement à vous prévenir qu'à cet endroit après le Puig des Lloses, le tour du Vallespir est particulièrement dangereux et infranchissable. Mais peut-être le saviez-vous ? De mon côté, je sais pertinemment que la tempête Klaus a provoqué des dégâts considérables et que ce n'est pas en quelques mois que l'on peut effacer les cicatrices d'un tel désastre. Je pensai toutefois que dans la mesure où un chemin serait impraticable un simple petit panonceau d'interdiction aurait été mis en place. Ayant eu l'occasion de marcher dans les Landes et le Gers il y a quelques semaines, j'avais eu l'occasion d'apprécier ce type de pancartes sur de nombreux sentiers. J'ai donc été très étonné qu'au Puig des Lloses aucun panneau ne vienne prévenir le randonneur de cette dangerosité, d'autant qu'un autre chemin permet d'accéder à la commune de Prats dans d'excellentes conditions. En été où les randonneurs sont très nombreux à parcourir les chemins de notre beau département des PO, je pense que de simples petits panneaux d'interdiction et/ou de conseils en pareils endroits seraient d'une redoutable efficacité et éviteraient bien des désagréments comme ceux que j'ai connus.

 

Voilà, après tous ces déboires, et après trois heures d'errements, j'ai fini par arriver à Prats de Mollo avec seulement quelques égratignures, quelques bleus et les mollets douloureusement brûlés par les orties et griffés par les ronces.

 

Le lendemain avant de repartir, j'ai longuement réfléchi sur le sentier que j'allais prendre et plutôt que d'opter par la poursuite du Tour du Vallespir par la Tour de Mir et le col d'Arès dont je sais que le secteur est particulièrement boisé aussi, j'ai emprunté le chemin le plus court pour rejoindre l'ermitage de Notre Dame de Coral. Il s'agit du PR.12 qui passe au col de la Guille. Bien m'en a pris, puisqu'une fois arrivé à l'ermitage, j'appris par d'autres randonneurs, qui en revenaient, que les chemins de la Tour de Mir et du col d'Arès étaient eux aussi barrés par de nombreux arbres couchés. Je ne l'ai pas constaté par moi-même !

 

Voilà il m'a paru utile de vous apporter ce témoignage qui est tout frais. Comme je l'ai dit je ne fais aucun grief à personne d'autant que parmi les acteurs à qui j'adresse ce message, je ne sais pas qui est responsable des arbres couchés, du balisage présent ou absent, de la prévention à mettre en place en pareil cas, etc...

 

J'espère simplement que quelqu'un fera bon usage de ce message.

 

Recevez, Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs, mes respectueuses salutations.

 

Gilbert JULLIEN

Licencié à la FFRP sous le N° 0579504G

 

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Lettre réponse reçue de Monsieur Joseph Dunyach par l'intermédiaire de Madame Marie-Claire Baills, directrice de l'Office de Tourisme de Prats-de-Mollo.

 

OFFICE DE TOURISME**

66230 PRATS DE MOLLO - LA PRESTE

 

DUNYACH Joseph

Président du club de randonnée FFRP " Delit Tenim "

Membre du Comité directeur départemental des PO

Responsable des Sentiers

Tel : 04.68.39.77.18

 

A Monsieur JULLIEN Gilbert

 

Monsieur,

 

Je viens de prendre connaissance de votre courrier du 25 Août au sujet des problèmes que vous avez rencontré sur le Tour du Vallespir. Ce courrier m'avait été communiqué par le Président départemental lors de la réunion du Comité Directeur du 31 août à Perpignan et je le classe parmi ceux qui font plaisir à lire car ils démontrent la qualité des randonneurs de la FFRP et leur soucis de parfaire notre terrain de jeu naturel.

Vous avez très bien exposé tous vos problèmes et je me sens un peu responsable de ce qui vous est arrivé car j'avais apposé un panneau de fermeture de sentiers à l'entrée du sentier au départ de Prats et je n'avais pas pensé aux randonneurs arrivant dans l'autre sens ce que je vais m'empresser de corriger en attendant l'ouverture que nous espérons prochaine de ce beau sentier sur le secteur du Miracle après le désastre de la tempête Klauss qui nous a donné bien des soucis.

Je profite de ce courrier pour vous informer que le Tour du Vallespir va être complètement finalisé car il fait partie du grand projet du Conseil Général à travers son entité " Canigou Grand Site ".

Si vous souhaitez recevoir les documents sur cet itinéraire vous pouvez nous communiquer vos coordonnées postales.

Pour ce qui est du secteur de la Tour du Mir, la situation est tout à fait normale.

J'ose espérer que ce courrier vous soulagera un peu de la galère que vous avez connu et je vous prie de m'en excuser encore une fois.

Je joins une copie de ce courrier au Président du Comité Départemental qui m'avait demandé de vous répondre en tant que responsable du secteur ainsi qu'à Monsieur le Maire de Prats de Mollo La Preste.

 

Recevez Monsieur mes sincères salutations et peut être au plaisir de se connaître un jour à Prats ou sur l'un de nos sentiers du Haut-Vallespir.

 

DUNYACH Joseph

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Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

Publié le par gibirando

Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements :

Lorsque tu fais quelque chose, sache que tu auras contre toi : ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui voudraient faire le contraire, et l'immense majorité de ceux qui ne veulent rien faire.

Confucius (551 av.JC-479 av.JC).

 

Bibliographie et cartographie :

(Vous trouverez ci-dessous le topo-guide et les cartes que j'ai utilisés lors de ce Tour du Vallespir. Les autres livres m'ont permis de m'imprégner de cette région et ainsi de mieux la comprendre sur le plan culturel. Concernant l'Histoire et la géographie du Vallespir, de nombreux sites Internet m'ont aidé dans ces domaines.)

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Canigou-Vallespir-Conflent- Le Guide Rando- Georges Véron- Rando Editions-2002.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Carte IGN Top 25 2349 ET Massif du Canigou

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Carte IGN Top 25 2449 OT Céret Amélie-les-Bains Palalda-Vallée du Tech.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Promenade littéraire à travers le Vallespir - Recueil de textes et de poèmes- Michel Wallon - Les Presses- Littéraires-2002.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Domenica ou la Vallée âpre- Roman- Marie Vallespir- Les Presses de l'Imprimerie du Vallespir-1959. Préface de Joseph Ribas. 

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Mes Cahiers du Vallespir - Recueil Traduction de poèmes en catalan- Robert Gendre - Imprimerie Le Castellum-1975. Préface d'Abdon Poggi.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Ballades Catalanes- Recueil de poèmes et de photographies- Alain Taurinya- Michèle Maurin - Editions Magellan et Cie - 2002

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

 -Mes jeunes années racontées par ma mère et moi - Essai de Charles Trenet et Marie-Louise Caussat-Trenet- Editions Robert Laffont-1978

 

Sites Internet :

 (Autant que c'est possible, j'essaie de faire en sorte que les liens fonctionnent, chose peu facile certains changeant de nom de domaine, d'autres disparaissant carrément.)

- http://clubdelittenim.wordpress.com/randonnees/

- http://cortsavisempre.free.fr/index.html

- http://histoireduroussillon.free.fr/Decouvrir/Regions/Vallespir.php

- http://jeantosti.com/roussillon.htm

- http://lamanere-barrutet.com/

- http://pagesperso-orange.fr/casafr/vallespir/vallespir.htm

- http://www.amelie-les-bains.com/

- http://www.charles-trenet.net/

https://www.vallespir.com/

https://www.sudcanigo.com/item/damia-noell-chambres-dhotes/

http://www.haut-vallespir.fr/

- http://www.hotel-ausseil.com/

- http://www.la-clau.net/

- http://www.lamanere.fr/

- http://www.mairie-perpignan.fr/

- http://www.maisondupatrimoine-ceret.fr/

- http://www.mediterranees.net/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Montbolo

- http://www.notredameducoral.com/

https://www.vallespir-tourisme.fr/

- http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1941_num_29_2_4312

- http://www.pratsdemollolapreste.com/

- http://www.pyrenees-orientales.pref.gouv.fr/

- http://www.reserves-naturelles.org/

- http://www.reynes.fr/html/vallespir.htm

- http://www.vallee-du-tech.com/

- http://www.ville-arles-sur-tech.fr/

- http://www.ville-saint-laurent-de-cerdans.fr/

 

Cette liste de sites Internet n'est pas exhaustive car j'ai également consulté des sites comme Wikipédia, Wiktionnaire, Généanet, Freelang ou Lexilogos et divers forums. Il y a certainement bien d'autres sites concernant le Vallespir, la Vallée du Tech, les villes et les lieux visités lors de cette randonnée. Que ceux qui les ont créés m'excusent de ne pas les citer mais il m'était bien sûr impossible de tous les mentionner dans ce récit. Tous les sites évoqués ci-dessus ont largement contribués soit à la préparation ou à la réalisation du Tour du Vallespir lui-même soit à la rédaction de ce récit. Pour ces raisons, je remercie très sincèrement les auteurs, les propriétaires et les webmestres de tous les sites compulsés.

 

Petit lexique classé dans un ordre d'apparition dans ce récit :

 

Le lexique ci-dessous n'a pas la prétention d'être complet. Il reprend la plupart des noms propres cités pour tenter de les décrire ou de les expliquer dans l'ordre chronologique où ils apparaissent dans ce récit. Grâce à ces explications, j'espère que le lecteur appréhendera mieux la géographie et l'histoire du Vallespir. J'ai volontairement oublié certains noms et j'aurais pu par exemple citer Céret qui est la sous-préfecture du département des P.O, considérée comme la capitale du Bas-Vallespir, mais son absence vient simplement que la ville n'est pas située sur le Tour du Vallespir.

 

Vallespir : Région vallonnée et montagneuse du département des Pyrénées-Orientales qui s'étire sur une quarantaine de kilomètres le long de la vallée du Tech. Le mot vient du latin " Vallis Asperi " qui signifie " vallée âpre " mais âpre au sens de difficile, rude, abrupt.

Vallée du Tech et l'aiguat de 1940 : Bassin versant d'environ 750 km2 le plus méridional de France. Le Tech, long de 85 km, est un fleuve côtier des Pyrénées-Orientales qui prend sa source, dans le massif du Costabonne, au Roc Colom à une altitude de 2.450 m environ. Ce bassin versant associe montagne et plaine, avant d'atteindre la Méditerranée au lieu-dit le Bocal du Tech. Par son débit qui peut-être parfois très exceptionnel (4000 m3/s), le Tech est une fleuve redoutable. Au fil des siècles, il a très souvent débordé laissant le Vallespir et toute la Catalogne exsangue. Les plus effroyables inondations, qu'ici on appelle " aiguat ", ont eu lieu en 552, 1224, 1763, 1842 et 1940. Le Haut-Vallespir ayant été l'épicentre de cette catastrophe d'octobre 1940, de nombreux habitants gardent encore en mémoire les images d'horreur et de désastre de ces crues monstrueuses : 300 personnes perdirent la vie en Catalogne dont 50 côté français, 60 immeubles furent emportés à Arles-sur-Tech et Amélie-les-Bains où la gare et le casino disparurent dans les flots, des dizaines d'habitation furent emportées à Prats-de-Mollo et dans de nombreux autres villages. Des éboulements gigantesques de plus de 50 mètres de hauteur barrèrent la vallée (La Baillanouse), 4 usines électriques et de nombreuses entreprises furent pulvérisées, les coulées à la fois liquides et solides se déversèrent dans les campagnes dévastant toutes les cultures et laissant dans les terres arables une incroyable accumulation de rochers, de cailloux et de sables inadaptée à l'agriculture future, les flots emportèrent de nombreux ponts et voies de communication. Ces précipitations diluviennes furent considérées par les météorologues comme une " anomalie fantastique " de la nature. Vous trouverez quelques témoignages de l'époque sur la page Internet suivante : http://pluiesextremes.meteo.fr/france-metropole/Aiguat-fantastique-sur-le-Roussillon.html

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - RemerciementsMes jeunes années : Les paroles de cette chanson sont de Charles Trénet et la musique de Marc Herrand, pianiste, arrangeur de talent et ancien ténor des Compagnons de la Chanson. Elle date de 1949 (encore une coïncidence puisque c'est l'année de ma naissance !) et la partition est parue aux Editions Raoul Breton. Charles Trenet l'a composée lors d'une tournée qu'il effectuait au Canada. Dans l'importante discographie de Trenet, cette chanson figure dans pas moins de 27 disques et albums. Elle est donc une chanson très importante du registre du poète et chanteur. Charles Trenet y évoque ses souvenirs de jeunesse quand il allait courir la montagne du côté du Vallespir, du Canigou ou de la Cerdagne qu'il aimait tant. En 1922, son père s'installe comme notaire à Perpignan, ville dont il est natif. Peu de temps après, il fait la connaissance d'Albert Bausil, un ami à son père. Albert Bausil, l'enfant du Canigou, le poète et écrivain, chantre inspiré du Roussillon, lui fait découvrir les arts et la culture catalane. Pour le petit garçon émerveillé au regard clair, cette rencontre est capitale et Albert Bausil devient son mentor, voire son Pygmalion. Sans cet homme, qui aura sur l'adolescent une influence capitale, il n'y aurait peut-être pas eu de "Fou chantant", mais rien qu'un petit architecte de province… Bausil accueille Charles dans son "Coq Catalan", un petit hebdomadaire littéraire, satirique et sportif. Le jeune poète y fera ses premières armes, des vers qui, déjà, respirent la liberté et l'amour de la vie avec enthousiasme. Cette chanson a été reprise par nombre d'autres chanteurs et surtout par de nombreuses chorales comme les Petits Chanteurs à la Croix de Bois par exemple. Mais les meilleurs interprètes de Trenet restent les Compagnons de la Chanson qui ont repris un grand nombre de textes du grand poète. En 1978, "Mes jeunes années racontées par mère et moi" est un livre autobiographique écrit à quatre mains par Charles Trenet et sa mère Marie-Louise Caussat-Trenet paru aux Editions Laffont.

(Personnellement, cette chanson, reste le souvenir et le symbole d'une jeunesse insouciante, éprise de liberté et d'amour de la vie et de la nature. Je me reconnais dans cette chanson et en la réentendant, elle est devenue tout naturellement un hymne à mon Tour du Vallespir). Cliquez sur l'image de la partition ci-dessus pour écouter la chanson.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

 

Georges Véron : Ce grand pyrénéiste né dans la Sarthe en 1933 est mort en 2005. Professeur de biologie, il a d'abord pratiqué le football et l'athlétisme pendant plus de vingt ans avant de découvrir les Pyrénées. Quand il découvre la chaîne de montagnes, il en " tombe amoureux " et en fait rapidement sa passion. Il enchaîne les balades à un rythme qui lui vaut le surnom de " stakhanoviste de la montagne ". En 1968, il effectue la traversée des Pyrénées et réussit le pari d'aller de la mer Méditerranée à l'océan Atlantique par la haute montagne, en 41 étapes, uniquement à l'aide de cartes. Il devient ainsi le créateur de la Haute Randonnée Pyrénéenne, célèbre H.R.P qui traverse les Pyrénées par les chemins pédestres des plus hautes crêtes et des plus hauts cols. A partir de là, il va se consacrer presque exclusivement à la randonnée, à pied mais aussi en V.T.T. Membre du Club alpin français, collaborateur de la Fédération française de la randonnée pédestre, il participe à la création du célèbre G.R.10, longue randonnée de 850 kms qui part d'Hendaye dans les Pyrénées-Atlantiques et se termine à Banyuls-sur-Mer dans les Pyrénées-Orientales . En 1978, il enseigne à Tarbes, conseiller technique de l'association " Randonnées Pyrénéennes ", Georges Véron publie de nombreux ouvrages et une trentaine de guides de randonnées consacrés aux Pyrénées : 100 randonnées, 100 plus beaux sommets, itinéraires de VTT et chemins de Saint-Jacques de Compostelle, etc.… Avec son topo-guide Canigou, Vallespir, Conflent, il est le créateur du Tour du Vallespir.

Amélie-les-Bains : Autrefois, la ville s'est appelée les " Bains d'Arles ", nom provenant d'Els Banys (les bains) et d'Arles pour Arles-sur-Tech. Ce nom désignait un monastère qui était érigé à cet endroit. Le nom actuel date de 1840 et fut donné à la commune en hommage à la reine Marie-Amélie, épouse de Louis-Philippe, qui faisait de nombreux séjours aux Thermes. Vaste de 2943 hectares, située au cœur du Vallespir, au bord du Tech et de son affluent le Mondony, la commune est désormais composée de 2 autres villages qui ont été annexées : Palalda en 1942 et Montalba en 1962. La cité est une station thermale renommée depuis l'antiquité.

Montbolo : Cité située sur la rive gauche du Tech à 600 mètres d'altitude, on l'appelle couramment le " Balcon du Vallespir " tant son panorama est exceptionnel sur la plaine du Roussillon, le Canigou, la chaîne des Albères et la vallée du Tech. De son exposition plein sud, Montbolo reçoit un ensoleillement maximum en hiver et, en été cette chaleur est tempérée par la fraîcheur due à l'altitude. L'absence de toute activité industrielle contribue à une qualité de l'air remarquable et pour compléter ce cadre idyllique, l'alimentation en eau est assurée par des sources captées à plus de 1500 mètres d'altitude. Ce village est également connu pour sa procession de la " Rodella " qui se déroule chaque 30 juillet et dont l'origine païenne remonterait au début du christianisme. Depuis l'église Saint-André de Montbolo, cette procession consiste à se rendre par un sentier forestier à l'abbaye d'Arles-sur-Tech pour aller vénérer les reliques des saints Abdon et Sennen. Mais la particularité de ce pèlerinage est de descendre une croix chrétienne sur laquelle a été placé un grand cerceau fait d'un enroulement de cire d'abeille que l'on appelle " la Rodella ". Il existe également autour de cette " Rodella " une légende basée sur un texte historique de 1465 que vous pouvez découvrir sur les deux sites Internet suivants :

- http://histoireduroussillon.free.fr/Decouvrir/Traditions/Rodella.php

https://www.labalma.fr/index.php/fr/camping-fr/fetes

Formentere ou Formentera : Col à 1.133 m d'altitude situé à la limite du Haut-Vallespir et des Aspres sur le chemin du Tour du Vallespir et l'ancienne voie ferrée minière. Non loin de ce col, il y a le hameau oublié de Formentere, ancienne gare minière qui a eu son heure de gloire au temps de l'exploitation des mines de fer autour du Massif du Canigou (Batère, les Manerots, La Pinouse, Rapaloum, etc.…). De Formentere, grâce à une ligne de câbles et de chariots de plus de 5 kilomètres, le minerai cuit était descendu par voie aérienne jusqu'à Arles-sur-Tech.

Batère : Lieu situé à cheval entre Vallespir, Aspres et Haut- Conflent connu pour sa tour médiévale du 13eme siècle construite à l'époque où les Rois de Majorque régnaient sur le Roussillon et la Cerdagne. Cette tour à signaux assurait la surveillance et la communication à l'aide de fumées le jour et de feux la nuit. Elle était certainement en liaison avec d'autres tours et châteaux du Vallespir (Montbolo, Corsavy, Cos, Mir, Palalda, Cabrens) et les tours d'autres régions comme la Tour de la Massane ou bien celle de la Madeloc. Mais Batère est également connu pour ses anciennes mines de fer, fer apprécié depuis la nuit de temps (200 avant JC). Ces mines étaient les plus importantes du département, elles alimentaient un nombre incalculable de forges. Les mines fonctionnèrent jusqu'en 1994 donnant à toute la région un essor économique considérable. En 1953, la société d'exploitation construisit à 1.540 m d'altitude un bâtiment pour les mineurs et leurs familles, ce bâtiment sert désormais de refuge et de gîte aux randonneurs de tout poil.

La tempête Klaus : Le 23 janvier 2009, Klaus est le nom donné à une tempête en cours de formation par l'Institut de Météorologie allemand en l'honneur d'un certain Klaus Schümann. Au départ, c'est le satellite Météosat qui va envoyer des images d'une dépression étonnante situé sur l'Atlantique Nord, profonde dépression qui va engendrer des vents d'une force exceptionnelle et d'une vitesse inouïe. Cette tempête a principalement touché le sud-ouest de la France, la principauté d'Andorre, le nord de l'Espagne et une partie de l'Italie entre le 23 et le 25 janvier 2009. Dans le sud de la France, nombreux sont ceux qui considèrent à juste titre comme plus dévastateur Lothar, la tempête de décembre 1999, mais ce n'est pas le cas du Vallespir et du Roussillon où Klaus a été bien plus violent. Le 24 janvier, les dégâts ont été considérables et en tous cas, évalués à 38 millions d'euros. Le département a été reconnu comme en état de catastrophe naturelle. Tous les records ont été battus : 216 km/h au Col d'Envalira, 193 km/h à Formiguères, 191 km/h pendant deux heures au Cap Béar, 184 km/h à Perpignan, record absolu de 1999 battu de plus 40 km/h. Les forêts de résineux (pins sylvestres et cèdres) du Vallespir ont été parmi les plus ravagées et l'importance des dégâts a été estimée avec des prises de vue aériennes. Au-delà des dégâts, le problème pour la filière bois, c'est que cette tempête Klaus est arrivée dans une conjoncture économique beaucoup plus mauvaise qu'en 1999.

Riuferrer : Affluent du Tech, le Riuferrer (la rivière du fer) est un torrent impétueux d'une longueur de 17,7 kms qui prend sa source dans le cirque du Faig au pied du Puig dels Tres Vents à une altitude de 2.300 m environ et se jette dans la Tech à Arles-sur-Tech. De nombreux pêcheurs parcourent ses rives pour ses excellentes truites.

La Coumelade : Affluent du Tech, la Coumelade est une rivière qui prend sa source sur le versant sud de la crête des Tres Vents à 2.570 mètres d'altitude et qui, après avoir parcouru 15 kms, se jette dans le Tech au hameau Le Tech. Dans sa partie torrent, elle appréciait des adeptes de la descente en canyon.

Saint-Guillem de Combret : Situé dans la vallée de la Coumelade, le minuscule hameau est essentiellement connu pour son ermitage dont l'histoire commence au 9eme siècle. A cette époque, une chapelle dédiée à Sainte-Magdeleine de Combret avait été construite par un certain " Guillem ". Guillem offrait, sans aucune compensation, gîtes et couverts à tous les pèlerins qui partaient de Saint-Michel de Cuxa pour se rendre à Saint-Jacques de Compostelle par le col d'Ares et l'Espagne. Guillem était si apprécié de tous les voyageurs et le lieu si prisé, qu'après sa mort tout le monde l'appela Saint-Guillem malgré qu'il n'ait jamais été canonisé. Aujourd'hui la chapelle et ses dépendances sont connues sous le nom de Saint-Guillem de Combret. Le hameau dispose d'un refuge non gardé. Malgré quelques restaurations, la chapelle a peu changé au fil des siècles, elle mesure 15 mètres de long pour 4 mètres de large et est de style roman. Sa cloche très ancienne est exceptionnelle et est à l'origine d'une légende prétendant que Guillem l'aurait modelée de ses propres doigts car il en reste, paraît-il, encore l'empreinte sur le métal. Le 22 juillet de chaque année, les habitants du village Le Tech, de Prats de Mollo et d'autres villages alentours effectuent un pèlerinage.

La Parcigoule : C'est une rivière de 9 kms de longueur, affluent du Tech qui prend sa source à une altitude de 1.920 mètres au lieu-dit Les Estables. Elle rejoint le Tech au hameau de Saint-Sauveur entre Prats-de-Mollo et la Preste. Le bassin de la Parcigoule présente la particularité d'avoir été une des vallées les plus déboisées et dépeuplées du Vallespir, tout d'abord à cause des nombreuses forges qui utilisaient intensément son bois puis à cause des crues répétitives (aiguat) d'octobre 1940 puis d'avril 1942. Un reboisement et des barrages ont été aménagés pour stabiliser et protéger la vallée.

Joseph de la Trinxeria : né en 1637 à Prats-de-Mollo, commune d'Espagne à l'époque, il s'insurgea contre la gabelle, cette célèbre taxe sur le sel, abolie depuis 1292 mais qui venait d'être réhabilitée en 1661 par Louis XIV après l'annexion de la Catalogne du Nord (Roussillon, Vallespir, Conflent, Cerdagne, Capcir) au royaume de France par le Traité des Pyrénées de 1659. En 1666, indigné d'avoir été surtaxé par les Gabelous, ces préposés chargés de la récolte, il leva une armée d'Angelets et tint tête pendant quelques années à toutes les troupes envoyées contre lui. Ces nombreuses victoires lui apportèrent un énorme prestige et nombreux furent ceux qui se rallièrent à sa cause. Il devint rapidement un héros dans le Vallespir tout entier et bien au-delà encore dans toute la Catalogne. C'est en partie à cause de ces révoltés que Louis XIV fit construire par Vauban, le Fort Lagarde de Prats-de-Mollo à partir de 1677. Quelques années plus tard, Joseph de la Trinxeria qui n'avait pas renié ses origines, devint officier des armées d'Espagne et se battit contre le royaume de France aux côtés des Miquelets. Il ne cessa jamais de se battre sur de nombreux fronts et termina sa vie comme colonel en 1689. Il mourut en 1694.

Prats-de-Mollo - La Preste : Avec une superficie de presque 12.000 hectares, cette commune est la plus étendue du département des Pyrénées-Orientales. Située au bord du Tech à 735 mètres d'altitude, elle dispose d'un patrimoine historique exceptionnel : Eglise gothique Saintes Juste et Ruffine, Fort Lagarde et fortifications construites par Vauban, Tour de Mir, nombreuses chapelles, etc.… Il faut dire qu'au regard de sa situation géographique, Prats fût tout au long de son histoire le théâtre de soubresauts franco-espagnols incessants. Longtemps tournée vers l'agriculture, l'élevage, la sylviculture et quelques industries locales (textiles, espadrilles, etc.…), la cité vit désormais du tourisme et des Thermes de la Preste, bourg rattaché à Prats mais éloigné de huit kilomètres à une altitude de 1.130 mètres. Le mot " Prats " signifie " prés " mais deux versions s'opposent quant à l'origine du mot " Mollo ", certains le traduisant par " mouillé " d'autres avançant qu'il signifie " grosse pierre" en catalan. Alors " prés mouillés " ou " prés bornés ", les deux définitions ont leur logique tant la cité a été souvent la scène de crues mémorables mais aussi un bourg toujours borné ou limité par une frontière mouvante et parfois incertaine. Il faut savoir en effet que malgré le Traité des Pyrénées de 1659 signé entre le roi de France Louis XIV et Philippe IV, roi d'Espagne, le véritable tracé de la frontière entre la province du Roussillon et l'Espagne ne fût déterminé et borné que deux siècles plus tard en 1866 avec le Traité de Bayonne entre l'Empereur Napoléon III et la reine Isabelle II d'Espagne. De par leur situation géographique ambiguë et instable, c'est dire si les Pratéens ont longtemps été indécis et désorientés quant à leur citoyenneté réelle. Alors n'est-il pas un peu logique qu'ils aient été avant tout catalans avant d'être espagnols ou français ? En raison de son milieu, de son relief varié et de ses richesses naturelles remarquables (flore, faune et géologique) la commune a été classée " Réserve Naturelle " en 1986.

La tour de Mir : Situé à 1.540 m d'altitude et datant du 13eme siècle, comme la tour de Batère, la tour de Mir était chargé d'émettre des signaux pour assurer les communications avec d'autres tours comme celle de La Guardia, une autre tour de Prats-de-Mollo où a été érigé ensuite le Fort Lagarde. A cette époque où les catalans se lancent dans de nombreuses conquêtes tout autour de la Méditerranée, la tour de Mir présente l'avantage d'être à la fois tournée vers la mer et vers l'intérieur des terres, car plus particulièrement affectée à la surveillance de Col d'Arès, passage obligé vers des territoires intérieurs comme le royaume d'Aragon notamment. De son piton rocheux, on aperçoit très distinctement le château et les tours de Cabrens, elles-mêmes en liaison avec la Tour de Batère et ainsi de suite jusqu'aux tours des Albères et du Roussillon. La tour de Mir est située sur le chemin du Tour du Vallespir.

La Retirada : Le mot " Retirada " signifie " retraite " en espagnol mais il désigne plus particulièrement l'exode humanitaire que des milliers de républicains espagnols vécurent à partir de janvier 1939. En deux semaines, c'est 100.000 réfugiés qui passent la frontière au col d'Arès pour fuir la dictature de Général Franco dont l'alliance avec le régime nazi d'Hitler inquiète l'Europe toute entière. Le 31 janvier, le ministre de l'intérieur Albert Sarraut vient à Prats-de-Mollo pour organiser ces arrivées massives. Il fait construire 4 camps d'hébergement dans la vallée du Tech. Tout est bon pour accueillir les réfugiés et affronter ce glacial et cinglant hiver. Le 13 février, la frontière est officiellement fermée et gardée par les soldats de Franco. Mais ce sont environ 500.000 personnes, pleines d'un espoir d'un avenir meilleur qui arrivèrent en France par de multiples passages frontaliers. Mais pour ces réfugiés, internés dans des camps ceinturés de fils barbelés, cette espérance fût le plus souvent déçue, car ils avaient fuit l'arbitraire, la torture et la terreur instaurée par le régime totalitaire espagnol pour ne trouver en France que privation de liberté, dans des conditions généralement pitoyables pour ne pas dire inhumaines.

Notre-Dame du Coral : Il s'agit d'une chapelle longue de 23 mètres et large de 7 mètres qui a été construite sur un éperon rocheux à 1.091 m d'altitude dans un cadre de verdure exceptionnel. On pense qu'à l'origine, au 9eme siècle, il s'agissait d'un simple sanctuaire (petite chapelle ou oratoire) qui servait de lieu de prières. Puis comme souvent, un village, ici Miralles, se développa autour de cette chapelle. La légende prétend qu'une statue de bois représentant la vierge Marie provenant de cette chapelle ait été dissimulée dans un tronc d'arbre, puis retrouvée plus tard. Cette trouvaille aurait été l'occasion d'un engouement populaire qui amena la construction de la nouvelle église paroissiale de Miralles. C'est ainsi que Notre Dame du Coral est apparue, bâtie sur les restes de la chapelle primitive, pour servir d'église aux habitants du village. Dans les textes historiques, Sancta Maria de Coral apparaît à partir de l'an 1267 comme appartenant à l'abbaye de Camprodon (Espagne). Mais au fil des siècles, et selon les mouvements de la frontière, le site eut divers propriétaires religieux, privés ou publics. Mais les occupants de la chapelle ont été le plus souvent des ermites forains qui voyageaient en quête de charité et d'oboles. A présent, la chapelle et certaines de ses dépendances servent de refuge avec gîtes, restaurant, tables et chambres d'hôtes. L'étymologie de " Coral " est très discutée mais la plus probable est que ce nom viendrait simplement de " corail " comme la couleur rouge de certaines roches que l'on trouve dans le secteur en montant par exemple vers le col de Malrems ou le Pla de la Muga.

Lamanère : C'est un village du Vallespir situé à 777 mètres d'altitude et à vol d'oiseau vers le sud à moins de 3 kms de la frontière espagnole. Entourée de montagnes et de collines avec les Baga de la Sadella et de la Bordellat (1.554 m) au sud, le Mont Nègre (1.425 m) à l'est, le Roque de Cap de Ca et la serra de Cabrens (1.326 m) au Nord, le Puig de las Coubines et El Tossal (1.281m) à l'ouest et nichée au fond d'une verdoyante vallée à la jonction de plusieurs rivières et ruisseaux (Lamanère, Taix, etc.…) elle est la commune la plus méridionale de l'hexagone. Riche de divers minerais (fer, or, plomb argentifère, cuivre) qui y furent exploitaient en leurs temps, son nom proviendrait du catalan " La Menera " signifiant " La Minière ". Grâce à ses paysages magnifiques et variés, elle est un lieu propice à de nombreuses activités de plein air (randonnées, VTT, baignades, canyonning, etc.…). Mais de par son emplacement géographique très isolé, on ne connaît pas grand-chose de son histoire, si ce n'est qu'elle a longtemps était dépendante de la commune de Serralongue où régnaient au Moyen-Âge les seigneurs de Cabrens. Mais Lamanère, c'est aussi une rivière, affluent du Tech, longue de 15,7 kms, qui elle-même est alimentée par d'innombrables petits ruisseaux affluents.

Les Estanouses : Minuscule hameau perdu du Haut-Vallespir situé au pied des tours de Cabrens, non loin des villages de Lamanère et de Serralongue à une altitude de 1.019 mètres. Il y a encore quelques années (2004 ou 2005), on pouvait le traverser en empruntant une des variantes du Tour du Vallespir. Aujourd'hui, ce chemin est barré car il est devenu un domaine privé, et si j'en crois mes recherches Internet, faisant chambres et tables d'hôtes pour accueillir les touristes.

Cabrens : La seigneurie de Serralongue, commune du Vallespir, est gouvernée dès le 11eme siècle par les " seigneurs de Cabrenç " en référence aux chèvres qui peuplaient les collines et qui étaient les seuls animaux à pouvoir grimper jusqu'à leur château. Le premier seigneur fût Oriol de Cortsavi mais la dynastie des Cabrens composée de diverses familles au gré des alliances et des successions eut une immense influence sur une grande partie du Vallespir et régna fort longtemps et au moins jusqu'en 1792, date à laquelle l'état français créa les communes et où le dernier seigneur Abden Senen de Ros, baron de Cabrens s'expatria en Espagne. Aujourd'hui le site de Cabrens est surtout connu pour ses trois tours, objectifs de randonnées à partir de Lamanère ou de Serralongue. Situées au faîte d'une crête rocheuse, les trois tours sont en réalité les ruines du château construit en 1086 par les seigneurs de Cabrens, celles d'un donjon adjoint au 11eme siècle qui aurait fait office de geôles et enfin celle d'une tour à signaux du 14eme siècle qui communiquait avec de nombreuses autres tours du Vallespir (Mir, Batère et Cos). Au regard de sa position géographique dominante, l'ensemble devait constituer une forteresse quasi imprenable.

Saint-Laurent-de-Cerdans : Le village daterait du 11eme siècle, date à laquelle des moines de l'abbaye d'Arles-sur-Tech aurait construit une église dédiée à Saint-Laurent, martyr du 3eme siècle. Le terme " Cerdans " apparaît au 12eme siècle avec le nom d'un mas (Manso de Cerdanis). Mais ce nom lui-même proviendrait du nom d'un peuple des montagnes de la région, descendant des Ibères qu'on appelait " Les Cérêtes ". Ce peuple serait aussi à l'origine des noms de la ville de Céret et de la région de Cerdagne. La ville construite à l'intersection de plusieurs cours d'eau (la Quére, le Saint-Laurent, la Bilvera, etc.…) est entourée de plusieurs " serrats ", petites chaînes de montagnes (Cogull, Montner, Provadona, Capell, Garsa, etc.…) dont la plupart dépassent les 1.000 mètres d'altitude. Elle fût un lieu de passage, d'échanges et surtout de contrebande avec l'Espagne tout au long des époques. Pendant très longtemps, la prospérité de la cité a reposé sur les industries liées au fer avec de nombreuses forges alentours qui ont données leurs noms à des lieux-dits (la Forge del Mig, la Forge d'en Bosc, la Forge d'Avall, etc.…), au bois (exploitation du châtaignier encore très présent dans les forêts de nos jours) mais l'industrie la plus originale a été celle de la fabrication d'espadrilles que l'on appelle ici " vigatanes " et qui, bien sûr, a été étroitement liée aux fabriques de tissus. Ces deux dernières activités artisanales sont encore bien présentes aujourd'hui au travers des sociétés " Vallespir Sandales " et " Les Toiles du Soleil ". Grâce à son riche patrimoine historique, culturel et naturel et au tout proche domaine hôtelier de Falgos pourvu de son terrain de golf de 18 trous, le village vit désormais au rythme du tourisme.

La famille Noëll : Le 23 janvier 1676, l'église de Saint-Laurent-de-Cerdans avait brûlé ainsi que quelques maisons voisines dont celle de la famille de Noëll. Au 18eme siècle, la destruction de ces documents anciens avait amené Abdon Noëll à solliciter du roi de France Louis XV la reconnaissance et la confirmation de sa qualité de noble et de ses titres. C'est en décembre 1766 qu'Abdon de Noëll reçut cette confirmation et ses nouvelles lettres de noblesse signée de Louis XV et du duc de Choiseul. Il fût nommé baron de Vilaro, petit hameau proche de Saint-Laurent. Notaire à Saint-Laurent-de-Cerdans, Abdon, le seigneur de Vilaro, âme de la Résistance du Vallespir, fût le plus connu de tous car en avril 1793 avec l'aide du général espagnol Antonio Ricardos, il évita le massacre programmée par la Convention Nationale de toute la population de Saint-Laurent-de-Cerdans. Quand on sait que cette guerre entre la France et l'Espagne, galvanisé par l'hostilité de la monarchie espagnole envers la République Française, commença pour empêcher l'organisation d'une simple procession, on comprend mieux l'attachement que les Laurentins avaient pour leurs traditions et leur liberté de culte. Ce culte de l'église et cette liberté sont encore fermement ancré de nos jours et on les retrouve à travers diverses manifestations.

Puis ce fût Jacques de Noëll qui, au 20eme siècle, grimpa l'échelle de la renommée, mais dans un autre registre, celui de la musique. Il fut un grand compositeur de musiques catalanes et de sardanes. Et comme ici en Vallespir, comme dans toute la Catalogne, la sardane est une danse et une musique sacrée, Jacques de Noëll fût un musicien très apprécié. Il y eut également Louis, archéologue apprécié, frère de Jacques mais mort trop jeune pour être resté dans l'Histoire. Mais tout au long des siècles, les de Noëll étaient surtout de riches aristocrates et des notables reconnus, certains étaient notaires, d'autres maîtres de forge ou propriétaires d'exploitations minières, d'autres propriétaires terriens. Malgré la perte de leurs titres de noblesse à la Révolution Française, les de Noëll gardèrent un certain prestige dans tout le Roussillon certains devenant des chefs d'entreprise reconnues, d'autres tentèrent l'aventure de la vie politique, beaucoup devenant maires de nombreuses communes. La bâtisse, maison de famille des de Noëll à Saint-Laurent-de-Cerdans avait été construite en 1606 et le premier occupant avait été un certain Damia (1560-1612) qui, au côté de Joseph de la Trinxeria, s'était révolté contre les effets néfastes du Traité des Pyrénées de 1659. Cette maison Damia Noëll a été rachetée, il y a quelques années, par un couple très sympathique Isabelle et Mario Lopes, qui en ont fait une table et des chambres d'hôtes absolument remarquables.

Pilon de Belmatx ou Belmaig : Ici en Catalogne, on prononce " Belmach ". Il s'agit d'un sommet du Vallespir avec une altitude somme toute modeste puisque élevée au dessus du niveau de la mer à 1.280 mètres seulement. Il est situé sur une longue crête rocheuse qui s'appelle la Serre de Montner et qui surplombe la cité d'Arles-sur-Tech. Mais sa renommée vient justement de la difficulté que l'on rencontre à le gravir à partir d'Arles-sur-Tech puisque c'est pas moins de 1.020 mètres de dénivelé qu'il faut accomplir sur un sentier très difficile car terreux et caillouteux et très souvent raviné. Pour y monter, il faut emprunter un tronçon du célèbre GR.10 jusqu'au Col de Paracolls et c'est certainement pour çà que cette randonnée s'inscrit très souvent comme une " incontournable " du département. Montagne mythique pour les Arlésiens, chaque printemps, un trail de 11 kilomètres, course réunissant des spécialistes de ce sport mais aussi de simples concurrents est organisée par l'association Arles-Belmaig. Est déclaré vainqueur du " Km Vertical Walsh " celui qui accomplit exactement les 1.000 mètres de dénivelé (environ 100 mètres avant le sommet) dans le laps de temps le plus court.

Arles-sur-Tech : Bien que n'ayant pas traversé cette ville lors de ce Tour du Vallespir, je l'ai eu très souvent devant mes yeux lors de la 1ere et de la dernière étape. Comment parler du Vallespir sans évoquer Arles-sur-Tech qui est certainement une des villes les plus anciennes de cette région puisqu'on a retrouvé des vestiges datant de la Préhistoire (dolmen). Comment parler d'Arles-sur-Tech sans parler de sa Sainte-Tombe et des saints Abdon et Sennen. En ce qui concerne la Sainte-Tombe et son fameux mystère, il s'agit d'un sarcophage de pierre du 3eme siècle qui est situé dans une courette de l'église et qui produit une quantité d'eau pure importante et " d'origine inconnue " (200 à 300 litres par an en moyenne, parfois beaucoup plus, jusqu'à 800 litres l'an). La thèse du miracle a bien évidemment été la première avancée, tandis que d'autres hypothèses ont vu le jour tout au long de l'histoire, relayées ces dernières années par des médias avides de sensationnel. Malgré un premier travail sérieux et concluant dans les années 60 et encore récemment, le panneau situé au dessus du sarcophage explique encore aujourd'hui que la Sainte Tombe n'ait pas livré son secret. Mais la théorie la plus souvent émise serait que le couvercle serait suffisamment poreux pour laisser pénétrer l'eau des pluies alors que le fond du sarcophage serait parfaitement imperméable. Quand à Abdon et Sennen, en l'an 960 un abbé se nommant Arnulfe aurait rapporté de Rome des reliques authentifiées comme étant celles de ces deux saints persans. Elles vaudront à Arles le surnom de "ville des Corps Saints". Ces deux Saints sont toujours vénérés à Arles. Mais autour de ces saints, il existe une légende qui se recoupe avec une autre légende du Vallespir, celle des " Simiots ", des êtres malfaisants, dévoreurs d'enfants, moitié félins et moitié singes qui vivaient dans les forêts et les montagnes du Vallespir. Je vous laisse le soin de prendre connaissance de ces légendes sur les excellents sites suivants :

https://www.sudcanigo.com/decouvrir/contes-et-legendes/

http://histoireduroussillon.free.fr/Decouvrir/Legendes/Simiots.php

http://fr.wikipedia.org/wiki/Abdon_et_Sennen

 

Remerciements :

 

Je remercie très sincèrement toutes les personnes qui m'ont accueillies lors de mes différentes arrivées d'étapes : au Refuge de Batère, à l'hôtel Ausseil à Prats-de-Mollo et à Notre-Dame du Coral. Partout, je fus parfaitement reçu. Bien sûr, ma meilleure soirée mais la plus onéreuse aussi fût celle passée à la Maison Damia Noëll à Saint-Laurent-de-Cerdans, il est vrai en table et chambre d'hôtes d'une qualité remarquable. L'accueil d'Isabelle et Mario fût tel qu'ils méritent vraiment une mention spéciale. Je conseille vivement cet endroit à tous les randonneurs qui pourront se permettre de dépenser 78 euros pour une demi-pension. J'ai essentiellement marché en solitaire sur ce Tour du Vallespir mais je remercie les quelques personnes que j'ai rencontré au cours de ce voyage et qui, d'une manière ou d'une autre, l'ont rendu plus agréable ou plus facile : le vigile des Thermes d'Amélie qui ne m'a pas fait de difficulté pour garer ma voiture, l'homme qui faisait un footing avec son chien à Montbolo qui m'a aidé dans la direction à prendre, le couple qui craignait l'orage et qui voulait me prendre en voiture à la Tour de Batère, quelques clients et l'aimable groupe d'Epinal rencontré au refuge de Batère qui effectuaient le GR.10, le très chaleureux couple et leur fille que j'ai aidé à la cabane de la Devesa au dessus de Leca, l'homme qui m'a expliqué le plus court chemin à prendre au Fort Lagarde, la dame qui m'a expliqué où se trouvait l'hôtel Ausseil, les anonymes clients catalans et parisiens du restaurant Ausseil qui m'ont permis de passer une agréable soirée à Prats-de-Mollo et ce, malgré la terrible journée que j'avais vécue, la pharmacienne de Prats-de-Mollo qui a su parfaitement calmer mes brûlures d'orties, la gentille randonneuse rencontrée à Notre-Dame de Coral, les propriétaires du Domaine des Estanouses avec lesquels depuis je me suis lié d'amitié, le breton vététiste et le jeune couple de Tchèques, clients de la Maison Damia Noëll. Je remercie enfin ma femme qui m'a laissé partir seul, mes enfants de m'avoir offert un lecteur MP3, objet ô combien précieux qui m'a énormément aidé dans les instants les plus difficiles. Je remercie enfin Charles Trenet et ses interprètes Les Compagnons de la Chanson pour leur magnifique chanson " Mes jeunes années ", mélodie avec laquelle j'ai marché très souvent tout au long de cette randonnée. Quand j'éprouvais des difficultés, cette chanson était là pour me remonter moral et enthousiasme. Pour moi, cette chanson restera pour toujours comme un hymne à ces 6 jours passés en Vallespir. 6 jours " Sur les hauteurs d'une vallée âpre " qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire.

 

Divers :

 

Peu de temps après mon retour, le 24 août exactement, et en raison de la terrible et éprouvante épreuve que j'avais vécue dans la forêt du Miracle au dessus de Prats-de-Mollo, il m'a paru utile d'alerter les autorités pour que d'autres personnes ne tombent pas dans le même piège que les arbres couchés par la tempête Klaus du 24 janvier 2009 m'avaient tendu. J'ai donc adressé un e-mail à la Mairie de Prats-de-Mollo, à l'ONF, à la Fédération et au comité départemental de la Randonnée Pédestre pour les informer de la galère que j'avais éprouvée dans ce secteur du Tour du Vallespir situé peu après le Puig des Lloses en direction du Col du Miracle.

 

Le 14 septembre, c'est avec satisfaction que je recevais une réponse de Madame Marie-Claire Baills, directrice de l'Office de Tourisme de Prats-de-Mollo dans laquelle elle m'informait avoir contacter Monsieur Joseph Dunyach, Président du club local de randonnée pédestre " Délit Ténim ". Ce dernier me répondait à travers une lettre jointe au message de Madame Baills.

 

Pour les remercier de m'avoir répondu et d'être intervenu ultérieurement dans ce secteur de Prats-de-Mollo, j'ai volontairement joint à ce récit nos différents échanges de messages.

 

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

 

Message adressé le 24 août 2009 à la Mairie de Prats-de-Mollo, à l'ONF, à la Fédération Française de Randonnée Pédestre et à son Comité départemental des Pyrénées-Orientales.

 

Monsieur le Maire de Prats de Mollo, Mesdames, Messieurs,

 

J'ai réalisé la semaine dernière la randonnée du Tour du Vallespir en 6 jours d'après le Guide Rando de Georges Véron : Canigou, Vallespir, Conflent paru chez Rando Editions. Randonnant beaucoup tout au long de l'année, j'avais eu l'occasion de remarquer que ce tour était plutôt bien balisé et que les panneaux indicateurs étaient nombreux. Je n'ai pas trouvé non plus sur Internet de contre-indications à effectuer ce tour. C'est donc en toute confiance mais muni néanmoins d'un GPS, d'un téléphone portable et des cartes IGN appropriées que je suis parti d'Amélie vers Batère le 1er jour, puis vers Saint-Guillem le 2eme jour, puis vers Prats de Mollo le 3eme jour, puis à Notre-Dame de Coral le 4eme jour, puis à St Laurent de Cerdans le 5eme et retour à Amélie le 6eme.

 

Tout s'était très bien passé jusqu'au Puig des Lloses (1.413 m) qui sauf erreur de ma part se trouve sur la commune de Prats de Mollo. A cet endroit, le balisage rouge et jaune propre au Tour du Vallespir ainsi que le panneau d'orientation m'indiquait de poursuivre vers la droite alors qu'un 2eme panneau me proposait de descendre à gauche vers Prats de Mollo par le col de Cavanelles. Effectuant bien sûr le Tour du Vallespir et ayant de toute manière ce tracé-là enregistré dans mon GPS, j'ai normalement poursuivi vers la droite d'autant que rien à cette intersection du Puig des Lloses ne pouvait me laisser supposer que cette portion du Tour du Vallespir dans laquelle j'allais m'engager était complètement impraticable.

 

J'ai 60 ans et je pense être un marcheur chevronné. Pourtant je ne vous cache pas qu'à cause des nombreux arbres décimés qui jonchent encore le sentier sur ce secteur depuis la tempête Klaus du 24 janvier dernier, j'ai eu à un moment le vague sentiment que j'était tombé dans un véritable traquenard. En effet, j'ai commencé à enjamber un premier arbre puis à passer sous un second, puis troisièmement à contourner un premier groupe d'arbres, puis je suis passé sous quelques autres arbres couchés puis au bout de 1,5 kms sans autre solution j'ai finalement quitté le chemin pour éviter un amoncellement qui me semblait de quelques mètres de large seulement (on constate en effet que le vent à suivi des couloirs plus ou moins larges) mais qui en réalité étaient absolument infranchissables. J'ai donc fini par me perdre dans cet immense labyrinthe d'arbres abattus et j'ai même pensé à un moment à appeler les secours depuis mon portable. Heureusement, que j'ai su garder mon sang-froid et grâce à mon GPS j'ai pu, après de multiples efforts, retrouver le sentier et j'ai réussi à rebrousser chemin pour en définitive rejoindre Prats par le col de Cavanelles.

 

Attention ce message que je vous adresse et cette histoire que je vous relate n'ont pas pour objet d'émettre un grief envers quiconque mais simplement à vous prévenir qu'à cet endroit après le Puig des Lloses, le tour du Vallespir est particulièrement dangereux et infranchissable. Mais peut-être le saviez-vous ? De mon côté, je sais pertinemment que la tempête Klaus a provoqué des dégâts considérables et que ce n'est pas en quelques mois que l'on peut effacer les cicatrices d'un tel désastre. Je pensai toutefois que dans la mesure où un chemin serait impraticable un simple petit panonceau d'interdiction aurait été mis en place. Ayant eu l'occasion de marcher dans les Landes et le Gers il y a quelques semaines, j'avais eu l'occasion d'apprécier ce type de pancartes sur de nombreux sentiers. J'ai donc été très étonné qu'au Puig des Lloses aucun panneau ne vienne prévenir le randonneur de cette dangerosité, d'autant qu'un autre chemin permet d'accéder à la commune de Prats dans d'excellentes conditions. En été où les randonneurs sont très nombreux à parcourir les chemins de notre beau département des PO, je pense que de simples petits panneaux d'interdiction et/ou de conseils en pareils endroits seraient d'une redoutable efficacité et éviteraient bien des désagréments comme ceux que j'ai connus.

 

Voilà, après tous ces déboires, et après trois heures d'errements, j'ai fini par arriver à Prats de Mollo avec seulement quelques égratignures, quelques bleus et les mollets douloureusement brûlés par les orties et griffés par les ronces.

 

Le lendemain avant de repartir, j'ai longuement réfléchi sur le sentier que j'allais prendre et plutôt que d'opter par la poursuite du Tour du Vallespir par la Tour de Mir et le col d'Arès dont je sais que le secteur est particulièrement boisé aussi, j'ai emprunté le chemin le plus court pour rejoindre l'ermitage de Notre Dame de Coral. Il s'agit du PR.12 qui passe au col de la Guille. Bien m'en a pris, puisqu'une fois arrivé à l'ermitage, j'appris par d'autres randonneurs, qui en revenaient, que les chemins de la Tour de Mir et du col d'Arès étaient eux aussi barrés par de nombreux arbres couchés. Je ne l'ai pas constaté par moi-même !

 

Voilà il m'a paru utile de vous apporter ce témoignage qui est tout frais. Comme je l'ai dit je ne fais aucun grief à personne d'autant que parmi les acteurs à qui j'adresse ce message, je ne sais pas qui est responsable des arbres couchés, du balisage présent ou absent, de la prévention à mettre en place en pareil cas, etc...

 

J'espère simplement que quelqu'un fera bon usage de ce message.

 

Recevez, Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs, mes respectueuses salutations.

 

Gilbert JULLIEN

Licencié à la FFRP sous le N° 0579504G

 

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Lettre réponse reçue de Monsieur Joseph Dunyach par l'intermédiaire de Madame Marie-Claire Baills, directrice de l'Office de Tourisme de Prats-de-Mollo.

 

OFFICE DE TOURISME**

66230 PRATS DE MOLLO - LA PRESTE

 

DUNYACH Joseph

Président du club de randonnée FFRP " Delit Tenim "

Membre du Comité directeur départemental des PO

Responsable des Sentiers

Tel : 04.68.39.77.18

 

A Monsieur JULLIEN Gilbert

 

Monsieur,

 

Je viens de prendre connaissance de votre courrier du 25 Août au sujet des problèmes que vous avez rencontré sur le Tour du Vallespir. Ce courrier m'avait été communiqué par le Président départemental lors de la réunion du Comité Directeur du 31 août à Perpignan et je le classe parmi ceux qui font plaisir à lire car ils démontrent la qualité des randonneurs de la FFRP et leur soucis de parfaire notre terrain de jeu naturel.

Vous avez très bien exposé tous vos problèmes et je me sens un peu responsable de ce qui vous est arrivé car j'avais apposé un panneau de fermeture de sentiers à l'entrée du sentier au départ de Prats et je n'avais pas pensé aux randonneurs arrivant dans l'autre sens ce que je vais m'empresser de corriger en attendant l'ouverture que nous espérons prochaine de ce beau sentier sur le secteur du Miracle après le désastre de la tempête Klauss qui nous a donné bien des soucis.

Je profite de ce courrier pour vous informer que le Tour du Vallespir va être complètement finalisé car il fait partie du grand projet du Conseil Général à travers son entité " Canigou Grand Site ".

Si vous souhaitez recevoir les documents sur cet itinéraire vous pouvez nous communiquer vos coordonnées postales.

Pour ce qui est du secteur de la Tour du Mir, la situation est tout à fait normale.

J'ose espérer que ce courrier vous soulagera un peu de la galère que vous avez connu et je vous prie de m'en excuser encore une fois.

Je joins une copie de ce courrier au Président du Comité Départemental qui m'avait demandé de vous répondre en tant que responsable du secteur ainsi qu'à Monsieur le Maire de Prats de Mollo La Preste.

 

Recevez Monsieur mes sincères salutations et peut être au plaisir de se connaître un jour à Prats ou sur l'un de nos sentiers du Haut-Vallespir.

 

DUNYACH Joseph

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Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo - Notre-Dame de Coral - 9 kms.

Publié le par gibirando

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo  - Notre-Dame de Coral - 9 kms.4eme étape : Jeudi 20 août 2009.

Prats-de-Mollo (753 m) - Notre-Dame de Coral (1.091m)

9 kms.

(La plupart des photos de ce Tour du Vallespir peuvent être agrandies en cliquant dessus. 2 fois, la photo occupe parfois le plein écran).

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo  - Notre-Dame de Coral - 9 kms.

Cliquez sur la carte pour l'agrandir. 2 fois pour un plein écran.

"Un doux crépuscule d'avril descendait sur le Vallespir encore embrasé des rougeurs ardentes du couchant. C'était l'heure où le rose et l'orangé se disputent, en tons dégradés, les lisières du ciel et se fondent en cette teinte merveilleuse et indéfinissable qui incendie la crête des hautes montagnes". Extrait du roman " Domenica ou la vallée âpre ". Marie Vallespir.

 

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo  - Notre-Dame de Coral - 9 kms.SANS MIR, J'AI FAIT LE MINIMUM :

A l'hôtel-restaurant Ausseil, on soigne les clients. Hier soir, le patron a mis tout en œuvre pour que je puisse manger en terrasse. Il est allé chercher un petit guéridon où il m'installa comme un nabab. Seul le service pouvait être critiquable car il a été un peu long mais il faut dire que les tables étaient nombreuses et les clients aussi. Pourtant, en prenant le menu du jour fait d'une escalivade, d'un pavé de morue à la catalane et d'une crème catalane, je pensais pouvoir expédier ce souper typiquement catalan pour partir me coucher tôt. Il n'en a rien été, mais je n'ai pas eu à le regretter. Cette cuisine du terroir était excellente et en plus, tout seul dans mon coin, je me suis bien marré. Il y avait juste derrière moi un groupe de huit personnes, pour moitié catalanes et, pour l'autre moitié parisiennes et le contraste étonnant de ces deux accents antinomiques avait quelque chose de sympathiquement cocasse. Les gens d'ici parlaient ce sympathique français du terroir avec des mots mâchouillés aux intonations catalanes et chez les parigots, les hommes avaient cet accent argotique du titi parisien et les femmes, cet accent pointu à vous crever un œil. Dans le brouhaha général, je ne comprenais pas tout des conversations mais ces échanges et surtout ces sons, que tout opposait, étaient un régal pour mes oreilles et pour mon moral. Aussi, quand le groupe finit par quitter le restaurant, mon intérêt de rester à table disparut avec lui. Il est 23 heures et temps d'aller dormir. Mais du sommeil, il n'y en eut point cette nuit-là. Les orties que j'avais piétinées cet après-midi se rappelaient à mon bon souvenir et les inflammations avaient redoublées d'intensité et étaient devenues insoutenables. A aucun moment, je ne réussis à dormir, à peine somnoler parfois, car dans cette bataille du sommeil et du réveil que se livrait la lassitude et les brûlures, ces dernières gagnaient sans cesse. J'ai essayé une pommade anti-inflammatoire et une à l'arnica, mais sans succès et, seules les douches d'eaux chaudes, que je prenais régulièrement, arrivaient à calmer temporairement ces douleurs.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo  - Notre-Dame de Coral - 9 kms.

En jaune, c'est l'hôtel Ausseil où j'ai été parfaitement reçu. Mais les piqûres d'orties m'ont empêché de dormir. A droite, le porche de la ville fortifiée

Cette nuit sans dormir a été un vrai calvaire, mais elle présenta l'avantage de me laisser un temps infini pour réfléchir. Mais de toutes ces réflexions, deux revenaient sans cesse et se résumaient ainsi :

1- Pourquoi hier m'étais-je obstiné si longtemps dans ce guêpier avant de faire demi-tour ?

2- Que faire aujourd'hui pour ne pas renouveler cette triste et périlleuse expérience, si elle vient à survenir ?

Je répondais à la première interrogation, en reconnaissant mon entêtement à vouloir coûte que coûte cheminer le Tour du Vallespir. Mais est-ce si important de passer par ce chemin ou bien par un autre ? Et le but n'est-il pas de découvrir le Vallespir et d'arriver à l'endroit désiré ? A la première question ma réponse fut " NON " et à la deuxième ce fut " OUI ". Mais au fond de moi, je savais qu'il y avait eu autre chose aussi, quelque chose d'inconscient, comme une espèce de fascination à vouloir me mesurer à des forces et à des éléments que la nature, elle-même, avait vaincus. Après coup, j'avais le sentiment que mon entêtement à vouloir avancer dans cette forêt massacrée avait été un peu comme aller à la rencontre d'un mystère que je me devais d'élucider.

Mais désormais, il fallait que je me penche sur l'essentiel. De la solution à la première réflexion découla la résolution de la seconde et je me mis à compulser immédiatement mes cartes. Car la solution se trouvait automatiquement là. Fallait-il que je continue l'itinéraire du Tour du Vallespir, alors que dans ce secteur de Prats-de-Mollo, nombres de chemins ravagés par la tempête Klaus étaient peut-être encore barrés et impraticables ? Pour atteindre Notre-Dame de Coral, objectif de cette quatrième étape, il y avait le GRP Tour du Vallespir avec 21 kilomètres à parcourir, une rude ascension à la Tour de Mir, que je connaissais bien, par le boisé Bassin du Canidell, puis la rectiligne et aplanie crête boisée du Pic des Miquelets (1.632 m) et pour terminer, la descente boisée du Col d'Ares (1.513 m) jusqu'à l'ermitage. Cet itinéraire qui était enregistré dans mon GPS avait un dénominateur commun : " Boisé ". Le mot qui enfante une grosse boule dans mon estomac que je n'arrive plus à expulser. Mais pour se rendre à Notre-Dame de Coral, il y avait aussi un P.R. (Promenades et randonnées) sur la carte, un itinéraire parfaitement dessiné et surligné en rouge. Je l'avais déjà remarqué en étudiant le Tour du Vallespir. Moins long de 10 à 11 kilomètres que le GRP, je l'avais jugé comme une alternative très intéressante en cas de gros pépins physiques. Or, les pépins physiques étaient là ! Alors que faire ? Ce chemin circulait lui aussi en forêt, mais il présentait l'avantage de couper et de longer de manière quasi parallèle la D.115 qui descend du poste frontière du Col d'Ares. Et je me disais que si des arbres étaient tombés, c'est bien dans ce secteur où se trouve la départementale qu'on avait du certainement les dégager en priorité.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo  - Notre-Dame de Coral - 9 kms.

Prats-de-Mollo a un riche patrimoine historique et culturel. Ici une jolie cour de chapelle fleurie et ornée de fresques où l'on distingue les deux saintes. Mais pas le temps de m'attarder. Dommage !

A 5 heures du matin, quand j'éteins la lumière pour tenter de trouver une dernière fois un sommeil réparateur, j'ai pris quelques bonnes résolutions et pour ne pas en oublier, je les ai écrites dans mon petit calepin :

a) Me rendre demain matin à l'Office du Tourisme et demander des informations sur le GRP Tour du Vallespir qui passe par la Tour de Mir et sur le P.R., l'autre chemin qui va à Notre-Dame de Coral.

b) Si le GRP Tour du Vallespir est dans son intégralité praticable, je l'emprunterai.

c) Si je n'ai pas d'informations suffisamment précises et fiables, j'éviterai le GRP Tour du Vallespir au profit de l'autre chemin.

d) Si ce chemin est lui aussi impraticable, je prendrais la D.115 jusqu'au col de la Guilla puis la piste qui va à Can Moulins et enfin le sentier qui rejoint Notre-Dame de Coral.

e) Informer les responsables de l'Office du Tourisme quant à la galère que j'ai connu hier entre le Puig des Lloses et le Col du Miracle pour que d'autres randonneurs ne tombent pas dans le même piège.

f) Passer à la pharmacie pour acheter un calmant qui soulagera mes brûlures.

g) Penser à passer dans une épicerie car l'hôtel Ausseil ne prépare pas de panier pique-nique.

Dans ce combat de titans que se livrèrent toute la nuit le sommeil et l'éveil, ce dernier finit par jeter l'éponge vers 6 heures du matin et je m'endormis. Mais vers 7 heures, le bruit de quelques véhicules de livraison dans les ruelles avoisinantes arbitrèrent et mirent fin définitivement à cette bagarre dont je sortis comme le seul vaincu, terrassé et fourbu.

Depuis mon départ d'Amélie, c'est le premier jour où je suis réellement fatigué et courbaturé. Mon genou gauche est meurtri, me fait mal et la plaie pourtant peu profonde n'est pas jolie à voir car elle suppure abondamment. La douche chaude me réveille un peu mais n'a pas sur mon organisme cet effet habituel de stimulation. La fatigue est là et si je ne fais rien, elle ne s'arrangera pas au fil de la journée. Je mets sur mon genou une compresse de mercurochrome que je scotche avec un gros bout de sparadrap. Pour calmer les douleurs et les inflammations, je prends dans ma pharmacie deux Propofan et un Cycladol que j'avalerai avec le petit déjeuner.

La terrasse de l'hôtel Ausseil est quasi déserte et hormis un couple de touristes et la charmante serveuse qui vient me servir, il n'y a personne. Je prends seul ce copieux petit déjeuner sous l'œil prévenant et souriant de l'agréable serveuse. Cette dernière m'indique où se trouvent la pharmacie, l'Office du Tourisme et une superette. Par bonheur, tous ces commerces sont situés sur la place du Foirail, mais par contre, elle ne sait pas me dire quels sont les horaires d'ouverture. Les brûlures aux jambes étant toujours virulentes, il m'importe de me soigner dans un premier temps. Par les ruelles désertes, je pars aussitôt en direction de la Place du Foirail. Mais il n'est pas encore 8 heures et tout est fermé sauf la superette qui est ouverte, mais son unique employée est occupée à recevoir un camion de livraison. Au moment où je m'apprête à entrer, la commerçante d'un air ironique et caustique me dit en ricanant : Nous ouvrons à neuf heures ! Je repars vers les ruelles de la ville fortifiée où sans problème, je peux, grâce à une épicerie et à une boulangerie ouvertes, constituer un panier repas pour midi. Je reprends le chemin de l'hôtel, paye ma note par chèque car l'agréable serveuse m'assure que la carte bleue validée à la réservation ne sera pas encaissée et je remonte dans ma chambre. Mon sac à dos est prêt et il ne me reste plus qu'à ranger le pique-nique du midi et partir. Je sors de l'hôtel en remerciant la patronne de l'excellent accueil que j'ai eu et me dirige une nouvelle fois vers la place du Foirail. L'officine est ouverte et la pharmacienne me conseille un gel apaisant " Urticium " et ajoute un petit tube de granules homéopathiques " Urtica Urens ". Assis sur une murette, je badigeonne mes bras et mes jambes de ce gel froid et avale trois granules. Je suis agréablement surpris car les douleurs semblent s'atténuer presque immédiatement.

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Sous un beau soleil, je quitte Prats-de-Mollo par un pont qui enjambe le Tech. C'est décidé, je délaisse Mir, sa tour et je fais ma première entorse volontaire à ce Tour du Vallespir. J'emprunte un PR.12 qui est en partie commun avec le fameux " Cami de la Retirada ". Il va me mener sans problème à Notre-Dame de Coral. Je traverse le torrent Canidell et tombe sur ce petit panneau qui vante les mérites de l'Ortie. Moi qui souffre le martyre et qui n'ait pas dormi de la nuit à cause de cette plante urticante, je suis sidéré d'apprendre qu'elle a des vertus anti-inflammatoires !

La tour de Mir

Indécis et confus, je pars dans la verdure.

Prats se réveille alors sous un ciel éclatant.

Le cœur encore intact d'un esprit d'aventure,

La Tour de Mir domine le vallon flamboyant.

 

Hésitant à grimper vers la haute muraille,

Le maximum à faire est encore important.

Ma tête grande ouverte tel un bel éventail.

La Tour de Mir me nargue idem à un géant.

 

Je balance, j'hésite, tel l'oiseau qui émigre,

Vers un court minimum où un chemin cuisant.

Mes jambes sont en feu mais ne sont pas de givre.

La Tour de Mir fascine les plus agonisants.

 

Ma décision est prise, je rejoins Notre-Dame,

Par le libre sentier de tous les résistants,

Mais l'esprit torturé comme une vieille femme,

La Tour de Mir m'invite de son pic arrogant.

 

Sombres sont les sous-bois, la paresse de mise.

Saint-Antoine est joli et son parc reposant.

L'horizon est bleuté, ma pensée cristallise.

La Tour de Mir m'attire de son feu si luisant.

 

J'escalade, je m'élève vers le col de la Guille,

Car Notre-Dame est belle dans le soleil couchant,

Et mon bras appuyant un bâton si futile,

La Tour de Mir s'enfuit, avec elle mon tourment.

 

La belle du Coral dévoile ses reliques,

Ses trésors que l'ermite a veillés pieusement.

Mes yeux émerveillés par ce pays de biques,

Le feu, la Tour de Mir s'éteint finalement.

 

L'Office du Tourisme est toujours fermé et j'ai maintenant un choix à faire : soit j'attends l'heure de l'ouverture en prenant le risque que l'employée ne puisse pas répondre à mes interrogations quant à la praticabilité des chemins soit je me décide tout de suite et opte pour le P.R pour respecter la résolution prise cette nuit.

En raison de mon état de lassitude avancée et de l'importante différence de distance à parcourir, pratiquement deux fois moins par le P.R., j'opte presque sans réfléchir pour cette solution qui me semble, aujourd'hui, la plus raisonnable. Il y a quelques années, une célèbre publicité annonçait " Mini Mir, il en fait un maximum " mais moi, c'est décidé " je ne vais pas prendre Mir (la tour) et je vais en faire un minimum (de kilomètres) ". Le jeu de mots est un peu lourdaud mais il a le mérite d'être un peu distrayant et de me venir à l'esprit à cet instant où je démarre cette nouvelle journée de marche avec une certaine appréhension.

Je traverse la place du Foirail et me dirige vers le pont qui traverse le Tech. Ici, il n'y a pas de colombes comme à Amélie mais un cadre de verdure exceptionnel et je retrouve le fleuve pour la deuxième fois depuis mon départ. Pas encore alimenté par ses nombreux affluents, il n'est ici qu'un petit torrent de montagne tranquille au débit relativement modeste en été. Mais cette discrétion du fleuve est très relative au regard de la documentation que j'ai pu lire sur l'Aiguat de 1940. Au carrefour adjacent, je trouve quelques panneaux de randonnées dont celui qui monte à la Tour de Mir. Je traverse la D.115 et cette fois, je suis devant le bon panneau avec un P.R.1, un P.R.3, un P.R.19 et surtout celui que je recherche, le P.R.12 indiquant " Notre Dame du Coral - La Coulometa ". Le balisage est blanc et rouge comme les G.R. Il y a dessous celui-ci, un autre panonceau dont l'itinéraire est vraiment chargé d'Histoire c'est le " Cami de la Retidara ", insolite chemin de l'exil que plus de 100.000 réfugiés espagnols empruntèrent en janvier 1939 pour fuir le régime tyrannique du général Franco. Cet exode massif eut une portée considérable sur la petite cité de Prats-de-Mollo et la région du Vallespir tout entière car il fut très difficile d'accueillir correctement toutes ces familles dans cet hiver très rigoureux qui était déjà là. Après la guerre, un grand nombre de famille s'installèrent dans le Vallespir. Ils eurent des enfants, qui ont grandi et sont devenus français. 70 ans ont passés et aujourd'hui c'est par bonheur que je vais emprunter une portion de ce " chemin du malheur " qui monte au Col d'Ares. J'enjambe le pont qui traverse le torrent du Canidell. Au bout du pont, un petit panneau éducatif sur l'ortie a été installé. Il décrit la plante, ses utilisations et vante ses bienfaits. Et là, chose surprenante, moi dont le lit était un véritable bûcher et qui ai " flambé " toute la nuit à cause de cette maudite plante, j'apprends qu'elle a des qualités d'anti-inflammatoire et qu'on peut même en faire des soupes. Non, je me suis endormi et je rêve, je ne suis pas devant ce panneau, je suis encore dans mon lit à l'hôtel Ausseil. Pincez-moi car je ne peux pas croire ça ! Je repars, la sente monte rudement dans un bois de feuillus où dominent les frênes et les grands châtaigniers. Je marche le plus souvent sous une sombre canopée mais parfois, j'arrive, au détour du chemin ou au travers des branches, à apercevoir Prats, juste en dessous qui s'éloigne, ou bien la Tour de Mir sur ma gauche, petite tétine brune dépassant d'un dodu mamelon verdâtre.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo  - Notre-Dame de Coral - 9 kms.oSur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo  - Notre-Dame de Coral - 9 kms.

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Le PR.12 grimpe dans la forêt. Malgré tout, j'aperçois de temps à autre la Tour de Mir ou les lieux où j'ai cheminé hier. Puis il coupe la D.115 et arrive à la ferme des Casals. Quand il devient un agréable sentier tout en sous-bois, je vais flâner comme jamais je ne l'ai fait depuis mon départ, récupérant ainsi de mon exténuante étape d'hier. 

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo  - Notre-Dame de Coral - 9 kms.oSur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo  - Notre-Dame de Coral - 9 kms.

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Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo  - Notre-Dame de Coral - 9 kms.

Ce chemin tout en sous-bois où je vais paresser, m'amène au col de la Guilla puis sur une piste qui descend vers Can Moulins. Je quitte cette piste par une étroite sente balisée avec des lettres en vieil anglais qui m'entraîne dans le ravin de Coral entre prés fleuris et bois où virevoltent de beaux papillons. Au loin, j'aperçois mon objectif du jour : la chapelle Notre-Dame de Coral.

Je m'arrête souvent pour calmer ma respiration qui a tendance à s'emballer. Si les anti-inflammatoires ont eu pour effet de calmer mes contractures musculaires, je reste néanmoins marqué par ma terrible journée d'hier et ma nuit agitée. Et je me réjouis d'avoir pris ce chemin déjà suffisamment difficile compte tenu de ma fatigue. Après maints zigzags, j'atteins Saint-Antoine, petit ermitage avec une fontaine et une aire de pique-nique. Je profite de ce lieu calme pour souffler un peu et manger le pain au chocolat que j'ai acheté ce matin. Je repars. Le balisage est formidablement distinct. Je traverse la D.115 pour entrer dans un autre bois où le chemin s'est élargi. Ici la forêt ne semble pas avoir souffert du déchaînement de Klaus. La forêt se termine et le chemin débouche dans un immense pré lumineux où tout à coup les beaux panoramas se dévoilent vers le nord. Le chemin traverse le pré et pénètre dans la grande ferme des Casals. Il est 10h30. Je passe au milieu de la ferme que je quitte par une piste terreuse qui continue vers la D.115. Très vite, je délaisse cette piste au profit d'une autre qui aboutit à un portail. Le balisage du P.R.12 est bien là. Je pousse le portail que je prends soin de refermer derrière moi. C'est un large chemin herbeux tout en sous-bois de petits noisetiers qui démarre ici et longe parallèlement la D.115. Après les rudes montées que j'ai eues jusqu'ici, j'apprécie à sa juste valeur ce sentier fleuri au doux dénivelé. Il est si agréable à cheminer et il fait si beau aujourd'hui, que je flâne, m'arrête, repars, m'arrête à nouveau pour observer une fleur, un oiseau ou un papillon. Tout devient prétexte à un rythme de marche nonchalant et placide. Je vais même jusqu'à m'arrêter plusieurs fois pour déjeuner. Un coup c'est un morceau de quiche acheté à la boulangerie ce matin, une autre fois une salade que je trimballe depuis le départ, une autre fois, un morceau de pizza, un gâteau de riz ou bien une orange. C'est simple, quand je retrouve la D.115 au col de la Guilla (1.194 m), je me suis arrêté trois fois, j'ai mangé tout mon déjeuner, il n'est pas encore midi et j'ai mis plus d'une heure depuis la ferme des Casals pour parcourir deux kilomètres. C'est dire la lenteur avec laquelle j'ai marché, mais cette lenteur est aujourd'hui en parfait synchronisme avec mon état de paresse. Un petit panonceau en direction de Notre-Dame du Coral est planté là au bord de la D.115. Il m'expédie de l'autre côté de la route où un grand portail s'ouvre sur une large piste qui descend vers Can Moulins. Les décors changent, ce n'est plus tout à fait la même végétation. Ici, les grands châtaigniers, les frênes et les hêtres ont quasiment disparus au profit des pins, des chênes verts et des chênes lièges. Sous un soleil de plomb et sur cette large piste terreuse qui descend allègrement, je retrouve machinalement mon rythme de marche régulier et habituel. Seul un abreuvoir dans lequel s'écoule une source arrête mon élan. J'y trempe mon bob déjà bien mouillé de sueur que j'enfonce tout dégoulinant sur ma tête. Frais comme un gardon, je repars sous ce cagnard brûlant mais juste avant Can Moulins, je suis à nouveau arrêté dans ma course par un petit panonceau aux lettres écrites en vieil anglais " N + D + du Coral ". De cet endroit, on aperçoit d'ailleurs les toits de l'ermitage. Au sein d'une dense forêt, la chapelle n'est plus qu'à quelques centaines de mètres à vol d'oiseau. Une étroite sente raide descend dans une ravine, se stabilise et passe sous les maisons du hameau isolé de Can Moulins. Puis il descend à nouveau dans le bois d'un autre vallon où coule le Coral. Lors de l'analyse du parcours, j'avais prévu de m'y baigner en cas de fortes chaleurs. Mais si les fortes chaleurs sont là, le ruisseau, lui, n'est qu'un petit filet d'eau où il est très difficile de s'y mouiller ne serait-ce que les pieds.

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Après avoir traîné comme jamais, je finis par arriver très tôt à Notre-Dame de Coral. Comme à Saint-Guillem, la jolie chapelle est un lieu de pèlerinage et d'ermitage depuis des siècles mais ici elle fait aussi hôtellerie et restaurant. Je suis accueilli par deux énormes Saint-Bernard très gentils mais un peu trop baveux à mon goût. Un panonceau m'indique Lamanère, direction que j'aurais à prendre demain.

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Après une sieste bienfaitrice dans ma chambre, balades, visite et photos du site sont au programme. Son calme et son cadre de verdure unique se prête bien à ces activités. D'ici, j'aperçois tout au loin les Tours de Cabrens que je dois approcher demain. Je vais garder de Notre-Dame de Coral un souvenir impérissable et l'envie constante d'y amener un jour toute ma famille. 

Toujours dans les bois, le chemin remonte en zigzaguant jusqu'à l'intersection de deux chemins. Je connais bien cette jonction pour être venu à diverses reprises à Notre-Dame du Coral : il y a le chemin qui descend vers Lamanère et qu'il me faudra prendre demain et celui qui monte en direction de l'ermitage. Il est 13h15 quand j'aperçois les bâtiments et la chapelle. Je suis accueilli aux sons des grognements de deux énormes " Saint-Bernard " qui sont affalés de tout leur long sur le carrelage, certainement frais, du narthex de la chapelle. Ils doivent avoir si chaud qu'ils ne bronchent pas, mais néanmoins, ils m'observent du coin de l'oeil comme pour me dire " ne bouge plus, on te surveille ". Mais, je les connais pour les avoir rencontrés, il y a quelques mois, lors d'une randonnée. Ils sont plus impressionnants que réellement menaçants. Un jeune homme arrive d'un espace privé qui me semble être la cuisine. Je me présente, et il est parfaitement au courant de ma réservation en demi-pension pour une nuit. Force est de constater qu'ici ça fonctionne mieux qu'au Refuge de Batère. Pendant que le jeune homme me parle, les deux molosses se sont levés et sont venus me renifler les mains. Non, renifler n'est pas vraiment le mot. De leurs bajoues humides, ils m'enduisent les mains d'une bave gluante et quand je veux les repousser pour arrêter ce badigeonnage visqueux, le jeune homme me dit : " ils ont peur de votre bâton de marche " ! Je plie mon bâton télescopique et suit le jeune homme qui se dirige à l'étage pour me montrer ma chambre. Ce n'est pas vraiment une chambre mais plutôt un petit dortoir avec trois lits gigognes mais où, en principe, je devrais être seul car peu de randonneurs sont attendus aujourd'hui. Avant de retourner à ses occupations, le jeune homme me demande si je souhaite une boisson fraîche et quand je lui réponds une bière, il m'annonce avec jubilation, et comme si c'était une prouesse, qu'il a même une excellente bière pression. Je ne sais pas si chez lui, cet accueil courtois est habituel mais avec mon tee-shirt détrempé et mon bob avachi, il en a certainement conclu que j'avais dû avoir très chaud toute la matinée et que je devais avoir très soif. Gagné ! Je dépose mes affaires, retourne chercher ma bière et remonte avec dans le dortoir. Maintenant, je n'aspire qu'à une seule chose : " dormir ! ". Je me délecte de cette bière glacée, sors mes effets de toilettes, me déshabille et me précipite en slip sous la première douche venue qui se trouve au fond du couloir. Quand je reviens dans la chambre, et bien que les brûlures se soient formidablement estompées, je m'enduis les bras et les jambes d'Urticium et mets sous ma langue 5 granules d'Urtica Urens que je laisse fondre. Je finis ma bière et me jette sous une couverture et en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, je me vois m'endormir comme un bébé rassasié. Il est 16h30 quand je me réveille au doux bruit d'un aspirateur qui ronfle. Celui-ci arrive de l'extérieur et entre par la fenêtre que j'ai laissée grande ouverte. Quand je m'y penche c'est pour constater que la gérante et sa fille sont entrain de nettoyer leur voiture. M'apercevant à la fenêtre, elle semble confuse de m'avoir réveillé mais je la rassure car en réalité, il n'en est rien, je me suis éveillé tout seul après tout de même plus de deux heures d'un sommeil profond et réparateur. Je pars faire quelques photos de Notre-Dame du Coral qui est vraiment un site magique dans un cadre de verdure remarquable. D'ici, j'arrive à voir et à photographier les fameuses " Tours de Cabrens ", au pied desquelles, j'ai prévu de passer demain.

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Quelques images de ma soirée à Notre-Dame de Coral : la jolie chapelle avec ma chambre dont la première fenêtre est ouverte. Devant la fenêtre de ma chambre où, le soir, je vais assister impuissant à la mise à mort d'un pauvre mulot ballotté par trois horribles matous. La marmotte empaillée de l'excellent restaurant " La Bergerie " qui de ses yeux fixes me regarde manger et enfin le beau coucher de soleil vers le Mont Falgas. Ce soir-là, plusieurs randonneurs m'indiquent l'impossibilité qu'ils ont eu de se rendre à la Tour de Mir à cause des arbres couchés par la tempête Klaus et cela me conforte dans la décision d'avoir préféré le PR.12 plutôt que l'itinéraire du Tour du Vallespir. Cela effacera en partie cette entorse non prévue. 

Assis devant l'entrée de la chapelle, je fais la connaissance d'une randonneuse. Elle marche avec deux amis et font des randonnées en étoiles depuis l'ermitage. Elle vient d'arriver du secteur de la Tour de Mir où ils sont allés randonner aujourd'hui. Au fil de la discussion, elle finit par m'apprendre que, par là-bas, beaucoup d'arbres gisent encore à terre au milieu des pistes et des chemins. Ils ont pas mal galéré et n'ont pas pu respecter la boucle qu'ils avaient initialement envisagée de faire. Puis au moment de faire demi-tour, ils ont éprouvé beaucoup de difficultés pour revenir à l'ermitage depuis la Tour de Mir par un autre chemin. Cette information que je n'ai pas spécialement recherchée arrive à mes oreilles comme un pur soulagement. En effet, après cette difficile journée d'hier et malgré mon désir de faire preuve de prudence, j'avoue que faire le Tour du Vallespir et ne pas respecter son parcours originel me chagrine pas mal. Mais avec cette information, plus aucun regret, j'ai la certitude maintenant d'avoir pris ce matin la bonne décision en choisissant le P.R.12 ! La jeune femme part rejoindre ses amis dans le dortoir. Une petite chatte noire vient se faire câliner, elle ressemble à s'y méprendre à ma petite Milie, mais quand un des deux Saint-Bernard aperçoit ce manège, il est jaloux et veut lui aussi sa part de caresses. Je veux bien le cajoler mais lui ne conçoit pas de recevoir de la tendresse sans en rendre à son tour à grands coups de langue. Et voilà qu'en moins de trois heures, il se met à me passer une deuxième couche de salive collante sur les mains. J'adore les animaux et particulièrement les chiens mais cette écume blanche qui dégouline de ses bajoues a un côté ragoûtant et désagréable et, là c'en est trop. Je remonte vers les toilettes pour me laver les mains puis je me remets au lit pour un peu de lecture. Vers 19h30, je redescends pour m'installer dans la Bergerie. C'est ainsi que s'appelle la jolie salle de restaurant au décor campagnard typiquement catalan. Je suis seul dans la salle, et ce repas, que je mange sous l'œil inerte d'une grosse marmotte empaillée, est vraiment savoureux avec une salade de tomates à la mozzarella, un coquelet rôti avec un excellent petit assortiment de légumes, de riz et d'un délicieux gratin. Et pour clore le tout, on m'apporte une grosse tranche d'un succulent gâteau à la crème pâtissière. Je n'ai vraiment que des louanges à faire de cet accueil de qualité. La chambre est parfaite pour le randonneur que je suis, la cuisine est excellente et raffinée, le tout dans un décor unique et calme et pour couronner le tout avec un rapport qualité/prix des plus raisonnables. Que demander de plus ! Quand je remonte dans la chambre, le soir est entrain de tomber mais le soleil est loin d'être couché. Par la fenêtre, je le regarde décliner peu à peu, grosse boule rouge qui disparaît derrière le Mont Falgas. A cet instant, et en regardant vers ces belles montagnes, je repense à ce " Cami de la Retirada ". Ces chemins de la liberté, ils ont dû en voir passer des contingents de malheureux et de chancelants avec tous ces réfugiés politiques qui étaient obligés de fuir leur pays. Mais dans l'autre sens, cette frontière, elle a dû en voir défiler des bienheureux et des chanceux avec ces résistants et ces combattants de tous bords qui fuyaient le nazisme pour des vies et des destinées nouvelles. Trois chats noirs qui jouent sous ma fenêtre sur la pelouse du parc m'extirpent de cette rêverie et de ces réflexions. Ils jouent à un jeu très cruel, c'est celui du chat et de la souris, comme une parodie d'un " Tom et Jerry " grandeur nature où il y aurait trois " Tom " et dans lequel, le rôle de " Jerry " est tenu par un minuscule mulot dont le sort est scellé d'avance. Les trois " ignobles " matous se renvoient, d'un à l'autre, le petit mulot comme une balle de caoutchouc et quand parfois celui-ci retombe dans l'herbe, j'ai toujours espoir qu'il finisse par arriver à s'échapper. Mais malheureusement, il finit tôt ou tard par se faire rattraper pour un des trois " greffiers ". Décidément la nature est trop cruelle et devant cet impitoyable spectacle, je préfère partir me coucher. Voilà un aspect de l'âpreté du Vallespir que je n'avais pas imaginé au départ de cette randonnée. Comme quoi, on est loin de tout envisager quand on veut se hisser sur " les hauteurs d'une vallée âpre ".

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo  - Notre-Dame de Coral - 9 kms.

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L'après-midi, ce gentil chat était venu se faire câliner. A la nuit tombante, sur la pelouse de l'ermitage, accompagnés de ses deux compères, il est soudain devenu un " ignoble assassin " suppliciant un pauvre petit mulot qu'ils se renvoyaient de l'un à l'autre comme un simple balle de caoutchouc. Une nouvelle fable était déjà dans ma tête.

 

Trois petits " Tom " et un pauvre Jerry

 

Trois petits " Tom " jouaient dans le parc ombragé.

Noirs étaient leurs pelages, leurs esprits, leurs pensées.

Et ce pauvre " Jerry ", que le diable tirait

Par une fine queue, était désespéré.

 

Un homme à la fenêtre regardant ce spectacle,

Espérait du hasard, une étoile, un miracle.

Mais la dure nature le fit pleurer soudain,

Les petits " Toms " noirs étaient des assassins.

 

Il partit se coucher, sensible à sa faiblesse.

Les petits " Toms " noirs avaient tant de rudesse.

Croquer une souris tels étaient leurs destins,

Un " Jerry ", un mulot ce n'est pas un festin

 

Puis l'homme s'endormit, mais les rêves l'éveillèrent

Sur son lit, un p'tit " Tom " dormait tel un pépère

Sans cauchemar aucun, sur ce qu'il avait fait

Le " Jerry " dans son ventre avait ressuscité.

 

Dans leurs songes, ils sautèrent dans le parc ténébreux

Le P'tit " Tom " et " Jerry " avaient l'air si heureux.

Toute la nuit, ils jouèrent jusqu'au petit matin,

Comme de bons copains, de gentils diablotins.

 

Puis le jour se leva et son lot de tracas,

Les petits " Toms " noirs cherchaient comme un en-cas.

Point de pauvre mulot pour leur combler la faim,

Mais un " Jerry " ailé tel un beau séraphin.

 

Les Petits " Toms " noirs scrutaient en vain le ciel,

En quête d'un oiseau, de leurs airs criminels.

Mais le frêle " Jerry " s'était changé en aigle,

Sur les chats il tomba emportant le plus faible.

 

Il faut vivre la vie comme un chat, un mulot,

Caresser les p'tits " Toms ", ignorer les salauds,

Et si la vie est dure, croque-là doublement

Comme une petit " Jerry " si tendre et si fondant.

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Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo - Notre-Dame de Coral - 9 kms.

Publié le par gibirando

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo  - Notre-Dame de Coral - 9 kms.4eme étape : Jeudi 20 août 2009.

Prats-de-Mollo (753 m) - Notre-Dame de Coral (1.091m)

9 kms.

(La plupart des photos de ce Tour du Vallespir peuvent être agrandies en cliquant dessus. 2 fois, la photo occupe parfois le plein écran).

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo  - Notre-Dame de Coral - 9 kms.

Cliquez sur la carte pour l'agrandir. 2 fois pour un plein écran.

"Un doux crépuscule d'avril descendait sur le Vallespir encore embrasé des rougeurs ardentes du couchant. C'était l'heure où le rose et l'orangé se disputent, en tons dégradés, les lisières du ciel et se fondent en cette teinte merveilleuse et indéfinissable qui incendie la crête des hautes montagnes". Extrait du roman " Domenica ou la vallée âpre ". Marie Vallespir.

 

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo  - Notre-Dame de Coral - 9 kms.SANS MIR, J'AI FAIT LE MINIMUM :

A l'hôtel-restaurant Ausseil, on soigne les clients. Hier soir, le patron a mis tout en œuvre pour que je puisse manger en terrasse. Il est allé chercher un petit guéridon où il m'installa comme un nabab. Seul le service pouvait être critiquable car il a été un peu long mais il faut dire que les tables étaient nombreuses et les clients aussi. Pourtant, en prenant le menu du jour fait d'une escalivade, d'un pavé de morue à la catalane et d'une crème catalane, je pensais pouvoir expédier ce souper typiquement catalan pour partir me coucher tôt. Il n'en a rien été, mais je n'ai pas eu à le regretter. Cette cuisine du terroir était excellente et en plus, tout seul dans mon coin, je me suis bien marré. Il y avait juste derrière moi un groupe de huit personnes, pour moitié catalanes et, pour l'autre moitié parisiennes et le contraste étonnant de ces deux accents antinomiques avait quelque chose de sympathiquement cocasse. Les gens d'ici parlaient ce sympathique français du terroir avec des mots mâchouillés aux intonations catalanes et chez les parigots, les hommes avaient cet accent argotique du titi parisien et les femmes, cet accent pointu à vous crever un œil. Dans le brouhaha général, je ne comprenais pas tout des conversations mais ces échanges et surtout ces sons, que tout opposait, étaient un régal pour mes oreilles et pour mon moral. Aussi, quand le groupe finit par quitter le restaurant, mon intérêt de rester à table disparut avec lui. Il est 23 heures et temps d'aller dormir. Mais du sommeil, il n'y en eut point cette nuit-là. Les orties que j'avais piétinées cet après-midi se rappelaient à mon bon souvenir et les inflammations avaient redoublées d'intensité et étaient devenues insoutenables. A aucun moment, je ne réussis à dormir, à peine somnoler parfois, car dans cette bataille du sommeil et du réveil que se livrait la lassitude et les brûlures, ces dernières gagnaient sans cesse. J'ai essayé une pommade anti-inflammatoire et une à l'arnica, mais sans succès et, seules les douches d'eaux chaudes, que je prenais régulièrement, arrivaient à calmer temporairement ces douleurs.

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En jaune, c'est l'hôtel Ausseil où j'ai été parfaitement reçu. Mais les piqûres d'orties m'ont empêché de dormir. A droite, le porche de la ville fortifiée

Cette nuit sans dormir a été un vrai calvaire, mais elle présenta l'avantage de me laisser un temps infini pour réfléchir. Mais de toutes ces réflexions, deux revenaient sans cesse et se résumaient ainsi :

1- Pourquoi hier m'étais-je obstiné si longtemps dans ce guêpier avant de faire demi-tour ?

2- Que faire aujourd'hui pour ne pas renouveler cette triste et périlleuse expérience, si elle vient à survenir ?

Je répondais à la première interrogation, en reconnaissant mon entêtement à vouloir coûte que coûte cheminer le Tour du Vallespir. Mais est-ce si important de passer par ce chemin ou bien par un autre ? Et le but n'est-il pas de découvrir le Vallespir et d'arriver à l'endroit désiré ? A la première question ma réponse fut " NON " et à la deuxième ce fut " OUI ". Mais au fond de moi, je savais qu'il y avait eu autre chose aussi, quelque chose d'inconscient, comme une espèce de fascination à vouloir me mesurer à des forces et à des éléments que la nature, elle-même, avait vaincus. Après coup, j'avais le sentiment que mon entêtement à vouloir avancer dans cette forêt massacrée avait été un peu comme aller à la rencontre d'un mystère que je me devais d'élucider.

Mais désormais, il fallait que je me penche sur l'essentiel. De la solution à la première réflexion découla la résolution de la seconde et je me mis à compulser immédiatement mes cartes. Car la solution se trouvait automatiquement là. Fallait-il que je continue l'itinéraire du Tour du Vallespir, alors que dans ce secteur de Prats-de-Mollo, nombres de chemins ravagés par la tempête Klaus étaient peut-être encore barrés et impraticables ? Pour atteindre Notre-Dame de Coral, objectif de cette quatrième étape, il y avait le GRP Tour du Vallespir avec 21 kilomètres à parcourir, une rude ascension à la Tour de Mir, que je connaissais bien, par le boisé Bassin du Canidell, puis la rectiligne et aplanie crête boisée du Pic des Miquelets (1.632 m) et pour terminer, la descente boisée du Col d'Ares (1.513 m) jusqu'à l'ermitage. Cet itinéraire qui était enregistré dans mon GPS avait un dénominateur commun : " Boisé ". Le mot qui enfante une grosse boule dans mon estomac que je n'arrive plus à expulser. Mais pour se rendre à Notre-Dame de Coral, il y avait aussi un P.R. (Promenades et randonnées) sur la carte, un itinéraire parfaitement dessiné et surligné en rouge. Je l'avais déjà remarqué en étudiant le Tour du Vallespir. Moins long de 10 à 11 kilomètres que le GRP, je l'avais jugé comme une alternative très intéressante en cas de gros pépins physiques. Or, les pépins physiques étaient là ! Alors que faire ? Ce chemin circulait lui aussi en forêt, mais il présentait l'avantage de couper et de longer de manière quasi parallèle la D.115 qui descend du poste frontière du Col d'Ares. Et je me disais que si des arbres étaient tombés, c'est bien dans ce secteur où se trouve la départementale qu'on avait du certainement les dégager en priorité.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo  - Notre-Dame de Coral - 9 kms.

Prats-de-Mollo a un riche patrimoine historique et culturel. Ici une jolie cour de chapelle fleurie et ornée de fresques où l'on distingue les deux saintes. Mais pas le temps de m'attarder. Dommage !

A 5 heures du matin, quand j'éteins la lumière pour tenter de trouver une dernière fois un sommeil réparateur, j'ai pris quelques bonnes résolutions et pour ne pas en oublier, je les ai écrites dans mon petit calepin :

a) Me rendre demain matin à l'Office du Tourisme et demander des informations sur le GRP Tour du Vallespir qui passe par la Tour de Mir et sur le P.R., l'autre chemin qui va à Notre-Dame de Coral.

b) Si le GRP Tour du Vallespir est dans son intégralité praticable, je l'emprunterai.

c) Si je n'ai pas d'informations suffisamment précises et fiables, j'éviterai le GRP Tour du Vallespir au profit de l'autre chemin.

d) Si ce chemin est lui aussi impraticable, je prendrais la D.115 jusqu'au col de la Guilla puis la piste qui va à Can Moulins et enfin le sentier qui rejoint Notre-Dame de Coral.

e) Informer les responsables de l'Office du Tourisme quant à la galère que j'ai connu hier entre le Puig des Lloses et le Col du Miracle pour que d'autres randonneurs ne tombent pas dans le même piège.

f) Passer à la pharmacie pour acheter un calmant qui soulagera mes brûlures.

g) Penser à passer dans une épicerie car l'hôtel Ausseil ne prépare pas de panier pique-nique.

Dans ce combat de titans que se livrèrent toute la nuit le sommeil et l'éveil, ce dernier finit par jeter l'éponge vers 6 heures du matin et je m'endormis. Mais vers 7 heures, le bruit de quelques véhicules de livraison dans les ruelles avoisinantes arbitrèrent et mirent fin définitivement à cette bagarre dont je sortis comme le seul vaincu, terrassé et fourbu.

Depuis mon départ d'Amélie, c'est le premier jour où je suis réellement fatigué et courbaturé. Mon genou gauche est meurtri, me fait mal et la plaie pourtant peu profonde n'est pas jolie à voir car elle suppure abondamment. La douche chaude me réveille un peu mais n'a pas sur mon organisme cet effet habituel de stimulation. La fatigue est là et si je ne fais rien, elle ne s'arrangera pas au fil de la journée. Je mets sur mon genou une compresse de mercurochrome que je scotche avec un gros bout de sparadrap. Pour calmer les douleurs et les inflammations, je prends dans ma pharmacie deux Propofan et un Cycladol que j'avalerai avec le petit déjeuner.

La terrasse de l'hôtel Ausseil est quasi déserte et hormis un couple de touristes et la charmante serveuse qui vient me servir, il n'y a personne. Je prends seul ce copieux petit déjeuner sous l'œil prévenant et souriant de l'agréable serveuse. Cette dernière m'indique où se trouvent la pharmacie, l'Office du Tourisme et une superette. Par bonheur, tous ces commerces sont situés sur la place du Foirail, mais par contre, elle ne sait pas me dire quels sont les horaires d'ouverture. Les brûlures aux jambes étant toujours virulentes, il m'importe de me soigner dans un premier temps. Par les ruelles désertes, je pars aussitôt en direction de la Place du Foirail. Mais il n'est pas encore 8 heures et tout est fermé sauf la superette qui est ouverte, mais son unique employée est occupée à recevoir un camion de livraison. Au moment où je m'apprête à entrer, la commerçante d'un air ironique et caustique me dit en ricanant : Nous ouvrons à neuf heures ! Je repars vers les ruelles de la ville fortifiée où sans problème, je peux, grâce à une épicerie et à une boulangerie ouvertes, constituer un panier repas pour midi. Je reprends le chemin de l'hôtel, paye ma note par chèque car l'agréable serveuse m'assure que la carte bleue validée à la réservation ne sera pas encaissée et je remonte dans ma chambre. Mon sac à dos est prêt et il ne me reste plus qu'à ranger le pique-nique du midi et partir. Je sors de l'hôtel en remerciant la patronne de l'excellent accueil que j'ai eu et me dirige une nouvelle fois vers la place du Foirail. L'officine est ouverte et la pharmacienne me conseille un gel apaisant " Urticium " et ajoute un petit tube de granules homéopathiques " Urtica Urens ". Assis sur une murette, je badigeonne mes bras et mes jambes de ce gel froid et avale trois granules. Je suis agréablement surpris car les douleurs semblent s'atténuer presque immédiatement.

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Sous un beau soleil, je quitte Prats-de-Mollo par un pont qui enjambe le Tech. C'est décidé, je délaisse Mir, sa tour et je fais ma première entorse volontaire à ce Tour du Vallespir. J'emprunte un PR.12 qui est en partie commun avec le fameux " Cami de la Retirada ". Il va me mener sans problème à Notre-Dame de Coral. Je traverse le torrent Canidell et tombe sur ce petit panneau qui vante les mérites de l'Ortie. Moi qui souffre le martyre et qui n'ait pas dormi de la nuit à cause de cette plante urticante, je suis sidéré d'apprendre qu'elle a des vertus anti-inflammatoires !

La tour de Mir

Indécis et confus, je pars dans la verdure.

Prats se réveille alors sous un ciel éclatant.

Le cœur encore intact d'un esprit d'aventure,

La Tour de Mir domine le vallon flamboyant.

 

Hésitant à grimper vers la haute muraille,

Le maximum à faire est encore important.

Ma tête grande ouverte tel un bel éventail.

La Tour de Mir me nargue idem à un géant.

 

Je balance, j'hésite, tel l'oiseau qui émigre,

Vers un court minimum où un chemin cuisant.

Mes jambes sont en feu mais ne sont pas de givre.

La Tour de Mir fascine les plus agonisants.

 

Ma décision est prise, je rejoins Notre-Dame,

Par le libre sentier de tous les résistants,

Mais l'esprit torturé comme une vieille femme,

La Tour de Mir m'invite de son pic arrogant.

 

Sombres sont les sous-bois, la paresse de mise.

Saint-Antoine est joli et son parc reposant.

L'horizon est bleuté, ma pensée cristallise.

La Tour de Mir m'attire de son feu si luisant.

 

J'escalade, je m'élève vers le col de la Guille,

Car Notre-Dame est belle dans le soleil couchant,

Et mon bras appuyant un bâton si futile,

La Tour de Mir s'enfuit, avec elle mon tourment.

 

La belle du Coral dévoile ses reliques,

Ses trésors que l'ermite a veillés pieusement.

Mes yeux émerveillés par ce pays de biques,

Le feu, la Tour de Mir s'éteint finalement.

 

L'Office du Tourisme est toujours fermé et j'ai maintenant un choix à faire : soit j'attends l'heure de l'ouverture en prenant le risque que l'employée ne puisse pas répondre à mes interrogations quant à la praticabilité des chemins soit je me décide tout de suite et opte pour le P.R pour respecter la résolution prise cette nuit.

En raison de mon état de lassitude avancée et de l'importante différence de distance à parcourir, pratiquement deux fois moins par le P.R., j'opte presque sans réfléchir pour cette solution qui me semble, aujourd'hui, la plus raisonnable. Il y a quelques années, une célèbre publicité annonçait " Mini Mir, il en fait un maximum " mais moi, c'est décidé " je ne vais pas prendre Mir (la tour) et je vais en faire un minimum (de kilomètres) ". Le jeu de mots est un peu lourdaud mais il a le mérite d'être un peu distrayant et de me venir à l'esprit à cet instant où je démarre cette nouvelle journée de marche avec une certaine appréhension.

Je traverse la place du Foirail et me dirige vers le pont qui traverse le Tech. Ici, il n'y a pas de colombes comme à Amélie mais un cadre de verdure exceptionnel et je retrouve le fleuve pour la deuxième fois depuis mon départ. Pas encore alimenté par ses nombreux affluents, il n'est ici qu'un petit torrent de montagne tranquille au débit relativement modeste en été. Mais cette discrétion du fleuve est très relative au regard de la documentation que j'ai pu lire sur l'Aiguat de 1940. Au carrefour adjacent, je trouve quelques panneaux de randonnées dont celui qui monte à la Tour de Mir. Je traverse la D.115 et cette fois, je suis devant le bon panneau avec un P.R.1, un P.R.3, un P.R.19 et surtout celui que je recherche, le P.R.12 indiquant " Notre Dame du Coral - La Coulometa ". Le balisage est blanc et rouge comme les G.R. Il y a dessous celui-ci, un autre panonceau dont l'itinéraire est vraiment chargé d'Histoire c'est le " Cami de la Retidara ", insolite chemin de l'exil que plus de 100.000 réfugiés espagnols empruntèrent en janvier 1939 pour fuir le régime tyrannique du général Franco. Cet exode massif eut une portée considérable sur la petite cité de Prats-de-Mollo et la région du Vallespir tout entière car il fut très difficile d'accueillir correctement toutes ces familles dans cet hiver très rigoureux qui était déjà là. Après la guerre, un grand nombre de famille s'installèrent dans le Vallespir. Ils eurent des enfants, qui ont grandi et sont devenus français. 70 ans ont passés et aujourd'hui c'est par bonheur que je vais emprunter une portion de ce " chemin du malheur " qui monte au Col d'Ares. J'enjambe le pont qui traverse le torrent du Canidell. Au bout du pont, un petit panneau éducatif sur l'ortie a été installé. Il décrit la plante, ses utilisations et vante ses bienfaits. Et là, chose surprenante, moi dont le lit était un véritable bûcher et qui ai " flambé " toute la nuit à cause de cette maudite plante, j'apprends qu'elle a des qualités d'anti-inflammatoire et qu'on peut même en faire des soupes. Non, je me suis endormi et je rêve, je ne suis pas devant ce panneau, je suis encore dans mon lit à l'hôtel Ausseil. Pincez-moi car je ne peux pas croire ça ! Je repars, la sente monte rudement dans un bois de feuillus où dominent les frênes et les grands châtaigniers. Je marche le plus souvent sous une sombre canopée mais parfois, j'arrive, au détour du chemin ou au travers des branches, à apercevoir Prats, juste en dessous qui s'éloigne, ou bien la Tour de Mir sur ma gauche, petite tétine brune dépassant d'un dodu mamelon verdâtre.

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Le PR.12 grimpe dans la forêt. Malgré tout, j'aperçois de temps à autre la Tour de Mir ou les lieux où j'ai cheminé hier. Puis il coupe la D.115 et arrive à la ferme des Casals. Quand il devient un agréable sentier tout en sous-bois, je vais flâner comme jamais je ne l'ai fait depuis mon départ, récupérant ainsi de mon exténuante étape d'hier. 

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Ce chemin tout en sous-bois où je vais paresser, m'amène au col de la Guilla puis sur une piste qui descend vers Can Moulins. Je quitte cette piste par une étroite sente balisée avec des lettres en vieil anglais qui m'entraîne dans le ravin de Coral entre prés fleuris et bois où virevoltent de beaux papillons. Au loin, j'aperçois mon objectif du jour : la chapelle Notre-Dame de Coral.

Je m'arrête souvent pour calmer ma respiration qui a tendance à s'emballer. Si les anti-inflammatoires ont eu pour effet de calmer mes contractures musculaires, je reste néanmoins marqué par ma terrible journée d'hier et ma nuit agitée. Et je me réjouis d'avoir pris ce chemin déjà suffisamment difficile compte tenu de ma fatigue. Après maints zigzags, j'atteins Saint-Antoine, petit ermitage avec une fontaine et une aire de pique-nique. Je profite de ce lieu calme pour souffler un peu et manger le pain au chocolat que j'ai acheté ce matin. Je repars. Le balisage est formidablement distinct. Je traverse la D.115 pour entrer dans un autre bois où le chemin s'est élargi. Ici la forêt ne semble pas avoir souffert du déchaînement de Klaus. La forêt se termine et le chemin débouche dans un immense pré lumineux où tout à coup les beaux panoramas se dévoilent vers le nord. Le chemin traverse le pré et pénètre dans la grande ferme des Casals. Il est 10h30. Je passe au milieu de la ferme que je quitte par une piste terreuse qui continue vers la D.115. Très vite, je délaisse cette piste au profit d'une autre qui aboutit à un portail. Le balisage du P.R.12 est bien là. Je pousse le portail que je prends soin de refermer derrière moi. C'est un large chemin herbeux tout en sous-bois de petits noisetiers qui démarre ici et longe parallèlement la D.115. Après les rudes montées que j'ai eues jusqu'ici, j'apprécie à sa juste valeur ce sentier fleuri au doux dénivelé. Il est si agréable à cheminer et il fait si beau aujourd'hui, que je flâne, m'arrête, repars, m'arrête à nouveau pour observer une fleur, un oiseau ou un papillon. Tout devient prétexte à un rythme de marche nonchalant et placide. Je vais même jusqu'à m'arrêter plusieurs fois pour déjeuner. Un coup c'est un morceau de quiche acheté à la boulangerie ce matin, une autre fois une salade que je trimballe depuis le départ, une autre fois, un morceau de pizza, un gâteau de riz ou bien une orange. C'est simple, quand je retrouve la D.115 au col de la Guilla (1.194 m), je me suis arrêté trois fois, j'ai mangé tout mon déjeuner, il n'est pas encore midi et j'ai mis plus d'une heure depuis la ferme des Casals pour parcourir deux kilomètres. C'est dire la lenteur avec laquelle j'ai marché, mais cette lenteur est aujourd'hui en parfait synchronisme avec mon état de paresse. Un petit panonceau en direction de Notre-Dame du Coral est planté là au bord de la D.115. Il m'expédie de l'autre côté de la route où un grand portail s'ouvre sur une large piste qui descend vers Can Moulins. Les décors changent, ce n'est plus tout à fait la même végétation. Ici, les grands châtaigniers, les frênes et les hêtres ont quasiment disparus au profit des pins, des chênes verts et des chênes lièges. Sous un soleil de plomb et sur cette large piste terreuse qui descend allègrement, je retrouve machinalement mon rythme de marche régulier et habituel. Seul un abreuvoir dans lequel s'écoule une source arrête mon élan. J'y trempe mon bob déjà bien mouillé de sueur que j'enfonce tout dégoulinant sur ma tête. Frais comme un gardon, je repars sous ce cagnard brûlant mais juste avant Can Moulins, je suis à nouveau arrêté dans ma course par un petit panonceau aux lettres écrites en vieil anglais " N + D + du Coral ". De cet endroit, on aperçoit d'ailleurs les toits de l'ermitage. Au sein d'une dense forêt, la chapelle n'est plus qu'à quelques centaines de mètres à vol d'oiseau. Une étroite sente raide descend dans une ravine, se stabilise et passe sous les maisons du hameau isolé de Can Moulins. Puis il descend à nouveau dans le bois d'un autre vallon où coule le Coral. Lors de l'analyse du parcours, j'avais prévu de m'y baigner en cas de fortes chaleurs. Mais si les fortes chaleurs sont là, le ruisseau, lui, n'est qu'un petit filet d'eau où il est très difficile de s'y mouiller ne serait-ce que les pieds.

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Après avoir traîné comme jamais, je finis par arriver très tôt à Notre-Dame de Coral. Comme à Saint-Guillem, la jolie chapelle est un lieu de pèlerinage et d'ermitage depuis des siècles mais ici elle fait aussi hôtellerie et restaurant. Je suis accueilli par deux énormes Saint-Bernard très gentils mais un peu trop baveux à mon goût. Un panonceau m'indique Lamanère, direction que j'aurais à prendre demain.

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Après une sieste bienfaitrice dans ma chambre, balades, visite et photos du site sont au programme. Son calme et son cadre de verdure unique se prête bien à ces activités. D'ici, j'aperçois tout au loin les Tours de Cabrens que je dois approcher demain. Je vais garder de Notre-Dame de Coral un souvenir impérissable et l'envie constante d'y amener un jour toute ma famille. 

Toujours dans les bois, le chemin remonte en zigzaguant jusqu'à l'intersection de deux chemins. Je connais bien cette jonction pour être venu à diverses reprises à Notre-Dame du Coral : il y a le chemin qui descend vers Lamanère et qu'il me faudra prendre demain et celui qui monte en direction de l'ermitage. Il est 13h15 quand j'aperçois les bâtiments et la chapelle. Je suis accueilli aux sons des grognements de deux énormes " Saint-Bernard " qui sont affalés de tout leur long sur le carrelage, certainement frais, du narthex de la chapelle. Ils doivent avoir si chaud qu'ils ne bronchent pas, mais néanmoins, ils m'observent du coin de l'oeil comme pour me dire " ne bouge plus, on te surveille ". Mais, je les connais pour les avoir rencontrés, il y a quelques mois, lors d'une randonnée. Ils sont plus impressionnants que réellement menaçants. Un jeune homme arrive d'un espace privé qui me semble être la cuisine. Je me présente, et il est parfaitement au courant de ma réservation en demi-pension pour une nuit. Force est de constater qu'ici ça fonctionne mieux qu'au Refuge de Batère. Pendant que le jeune homme me parle, les deux molosses se sont levés et sont venus me renifler les mains. Non, renifler n'est pas vraiment le mot. De leurs bajoues humides, ils m'enduisent les mains d'une bave gluante et quand je veux les repousser pour arrêter ce badigeonnage visqueux, le jeune homme me dit : " ils ont peur de votre bâton de marche " ! Je plie mon bâton télescopique et suit le jeune homme qui se dirige à l'étage pour me montrer ma chambre. Ce n'est pas vraiment une chambre mais plutôt un petit dortoir avec trois lits gigognes mais où, en principe, je devrais être seul car peu de randonneurs sont attendus aujourd'hui. Avant de retourner à ses occupations, le jeune homme me demande si je souhaite une boisson fraîche et quand je lui réponds une bière, il m'annonce avec jubilation, et comme si c'était une prouesse, qu'il a même une excellente bière pression. Je ne sais pas si chez lui, cet accueil courtois est habituel mais avec mon tee-shirt détrempé et mon bob avachi, il en a certainement conclu que j'avais dû avoir très chaud toute la matinée et que je devais avoir très soif. Gagné ! Je dépose mes affaires, retourne chercher ma bière et remonte avec dans le dortoir. Maintenant, je n'aspire qu'à une seule chose : " dormir ! ". Je me délecte de cette bière glacée, sors mes effets de toilettes, me déshabille et me précipite en slip sous la première douche venue qui se trouve au fond du couloir. Quand je reviens dans la chambre, et bien que les brûlures se soient formidablement estompées, je m'enduis les bras et les jambes d'Urticium et mets sous ma langue 5 granules d'Urtica Urens que je laisse fondre. Je finis ma bière et me jette sous une couverture et en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, je me vois m'endormir comme un bébé rassasié. Il est 16h30 quand je me réveille au doux bruit d'un aspirateur qui ronfle. Celui-ci arrive de l'extérieur et entre par la fenêtre que j'ai laissée grande ouverte. Quand je m'y penche c'est pour constater que la gérante et sa fille sont entrain de nettoyer leur voiture. M'apercevant à la fenêtre, elle semble confuse de m'avoir réveillé mais je la rassure car en réalité, il n'en est rien, je me suis éveillé tout seul après tout de même plus de deux heures d'un sommeil profond et réparateur. Je pars faire quelques photos de Notre-Dame du Coral qui est vraiment un site magique dans un cadre de verdure remarquable. D'ici, j'arrive à voir et à photographier les fameuses " Tours de Cabrens ", au pied desquelles, j'ai prévu de passer demain.

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Quelques images de ma soirée à Notre-Dame de Coral : la jolie chapelle avec ma chambre dont la première fenêtre est ouverte. Devant la fenêtre de ma chambre où, le soir, je vais assister impuissant à la mise à mort d'un pauvre mulot ballotté par trois horribles matous. La marmotte empaillée de l'excellent restaurant " La Bergerie " qui de ses yeux fixes me regarde manger et enfin le beau coucher de soleil vers le Mont Falgas. Ce soir-là, plusieurs randonneurs m'indiquent l'impossibilité qu'ils ont eu de se rendre à la Tour de Mir à cause des arbres couchés par la tempête Klaus et cela me conforte dans la décision d'avoir préféré le PR.12 plutôt que l'itinéraire du Tour du Vallespir. Cela effacera en partie cette entorse non prévue. 

Assis devant l'entrée de la chapelle, je fais la connaissance d'une randonneuse. Elle marche avec deux amis et font des randonnées en étoiles depuis l'ermitage. Elle vient d'arriver du secteur de la Tour de Mir où ils sont allés randonner aujourd'hui. Au fil de la discussion, elle finit par m'apprendre que, par là-bas, beaucoup d'arbres gisent encore à terre au milieu des pistes et des chemins. Ils ont pas mal galéré et n'ont pas pu respecter la boucle qu'ils avaient initialement envisagée de faire. Puis au moment de faire demi-tour, ils ont éprouvé beaucoup de difficultés pour revenir à l'ermitage depuis la Tour de Mir par un autre chemin. Cette information que je n'ai pas spécialement recherchée arrive à mes oreilles comme un pur soulagement. En effet, après cette difficile journée d'hier et malgré mon désir de faire preuve de prudence, j'avoue que faire le Tour du Vallespir et ne pas respecter son parcours originel me chagrine pas mal. Mais avec cette information, plus aucun regret, j'ai la certitude maintenant d'avoir pris ce matin la bonne décision en choisissant le P.R.12 ! La jeune femme part rejoindre ses amis dans le dortoir. Une petite chatte noire vient se faire câliner, elle ressemble à s'y méprendre à ma petite Milie, mais quand un des deux Saint-Bernard aperçoit ce manège, il est jaloux et veut lui aussi sa part de caresses. Je veux bien le cajoler mais lui ne conçoit pas de recevoir de la tendresse sans en rendre à son tour à grands coups de langue. Et voilà qu'en moins de trois heures, il se met à me passer une deuxième couche de salive collante sur les mains. J'adore les animaux et particulièrement les chiens mais cette écume blanche qui dégouline de ses bajoues a un côté ragoûtant et désagréable et, là c'en est trop. Je remonte vers les toilettes pour me laver les mains puis je me remets au lit pour un peu de lecture. Vers 19h30, je redescends pour m'installer dans la Bergerie. C'est ainsi que s'appelle la jolie salle de restaurant au décor campagnard typiquement catalan. Je suis seul dans la salle, et ce repas, que je mange sous l'œil inerte d'une grosse marmotte empaillée, est vraiment savoureux avec une salade de tomates à la mozzarella, un coquelet rôti avec un excellent petit assortiment de légumes, de riz et d'un délicieux gratin. Et pour clore le tout, on m'apporte une grosse tranche d'un succulent gâteau à la crème pâtissière. Je n'ai vraiment que des louanges à faire de cet accueil de qualité. La chambre est parfaite pour le randonneur que je suis, la cuisine est excellente et raffinée, le tout dans un décor unique et calme et pour couronner le tout avec un rapport qualité/prix des plus raisonnables. Que demander de plus ! Quand je remonte dans la chambre, le soir est entrain de tomber mais le soleil est loin d'être couché. Par la fenêtre, je le regarde décliner peu à peu, grosse boule rouge qui disparaît derrière le Mont Falgas. A cet instant, et en regardant vers ces belles montagnes, je repense à ce " Cami de la Retirada ". Ces chemins de la liberté, ils ont dû en voir passer des contingents de malheureux et de chancelants avec tous ces réfugiés politiques qui étaient obligés de fuir leur pays. Mais dans l'autre sens, cette frontière, elle a dû en voir défiler des bienheureux et des chanceux avec ces résistants et ces combattants de tous bords qui fuyaient le nazisme pour des vies et des destinées nouvelles. Trois chats noirs qui jouent sous ma fenêtre sur la pelouse du parc m'extirpent de cette rêverie et de ces réflexions. Ils jouent à un jeu très cruel, c'est celui du chat et de la souris, comme une parodie d'un " Tom et Jerry " grandeur nature où il y aurait trois " Tom " et dans lequel, le rôle de " Jerry " est tenu par un minuscule mulot dont le sort est scellé d'avance. Les trois " ignobles " matous se renvoient, d'un à l'autre, le petit mulot comme une balle de caoutchouc et quand parfois celui-ci retombe dans l'herbe, j'ai toujours espoir qu'il finisse par arriver à s'échapper. Mais malheureusement, il finit tôt ou tard par se faire rattraper pour un des trois " greffiers ". Décidément la nature est trop cruelle et devant cet impitoyable spectacle, je préfère partir me coucher. Voilà un aspect de l'âpreté du Vallespir que je n'avais pas imaginé au départ de cette randonnée. Comme quoi, on est loin de tout envisager quand on veut se hisser sur " les hauteurs d'une vallée âpre ".

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo  - Notre-Dame de Coral - 9 kms.

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L'après-midi, ce gentil chat était venu se faire câliner. A la nuit tombante, sur la pelouse de l'ermitage, accompagnés de ses deux compères, il est soudain devenu un " ignoble assassin " suppliciant un pauvre petit mulot qu'ils se renvoyaient de l'un à l'autre comme un simple balle de caoutchouc. Une nouvelle fable était déjà dans ma tête.

 

Trois petits " Tom " et un pauvre Jerry

 

Trois petits " Tom " jouaient dans le parc ombragé.

Noirs étaient leurs pelages, leurs esprits, leurs pensées.

Et ce pauvre " Jerry ", que le diable tirait

Par une fine queue, était désespéré.

 

Un homme à la fenêtre regardant ce spectacle,

Espérait du hasard, une étoile, un miracle.

Mais la dure nature le fit pleurer soudain,

Les petits " Toms " noirs étaient des assassins.

 

Il partit se coucher, sensible à sa faiblesse.

Les petits " Toms " noirs avaient tant de rudesse.

Croquer une souris tels étaient leurs destins,

Un " Jerry ", un mulot ce n'est pas un festin

 

Puis l'homme s'endormit, mais les rêves l'éveillèrent

Sur son lit, un p'tit " Tom " dormait tel un pépère

Sans cauchemar aucun, sur ce qu'il avait fait

Le " Jerry " dans son ventre avait ressuscité.

 

Dans leurs songes, ils sautèrent dans le parc ténébreux

Le P'tit " Tom " et " Jerry " avaient l'air si heureux.

Toute la nuit, ils jouèrent jusqu'au petit matin,

Comme de bons copains, de gentils diablotins.

 

Puis le jour se leva et son lot de tracas,

Les petits " Toms " noirs cherchaient comme un en-cas.

Point de pauvre mulot pour leur combler la faim,

Mais un " Jerry " ailé tel un beau séraphin.

 

Les Petits " Toms " noirs scrutaient en vain le ciel,

En quête d'un oiseau, de leurs airs criminels.

Mais le frêle " Jerry " s'était changé en aigle,

Sur les chats il tomba emportant le plus faible.

 

Il faut vivre la vie comme un chat, un mulot,

Caresser les p'tits " Toms ", ignorer les salauds,

Et si la vie est dure, croque-là doublement

Comme une petit " Jerry " si tendre et si fondant.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo  - Notre-Dame de Coral - 9 kms.

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Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo - Notre-Dame de Coral - 9 kms.

Publié le par gibirando

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo  - Notre-Dame de Coral - 9 kms.4eme étape : Jeudi 20 août 2009.

Prats-de-Mollo (753 m) - Notre-Dame de Coral (1.091m)

9 kms.

(La plupart des photos de ce Tour du Vallespir peuvent être agrandies en cliquant dessus. 2 fois, la photo occupe parfois le plein écran).

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo  - Notre-Dame de Coral - 9 kms.

Cliquez sur la carte pour l'agrandir. 2 fois pour un plein écran.

"Un doux crépuscule d'avril descendait sur le Vallespir encore embrasé des rougeurs ardentes du couchant. C'était l'heure où le rose et l'orangé se disputent, en tons dégradés, les lisières du ciel et se fondent en cette teinte merveilleuse et indéfinissable qui incendie la crête des hautes montagnes". Extrait du roman " Domenica ou la vallée âpre ". Marie Vallespir.

 

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo  - Notre-Dame de Coral - 9 kms.SANS MIR, J'AI FAIT LE MINIMUM :

A l'hôtel-restaurant Ausseil, on soigne les clients. Hier soir, le patron a mis tout en œuvre pour que je puisse manger en terrasse. Il est allé chercher un petit guéridon où il m'installa comme un nabab. Seul le service pouvait être critiquable car il a été un peu long mais il faut dire que les tables étaient nombreuses et les clients aussi. Pourtant, en prenant le menu du jour fait d'une escalivade, d'un pavé de morue à la catalane et d'une crème catalane, je pensais pouvoir expédier ce souper typiquement catalan pour partir me coucher tôt. Il n'en a rien été, mais je n'ai pas eu à le regretter. Cette cuisine du terroir était excellente et en plus, tout seul dans mon coin, je me suis bien marré. Il y avait juste derrière moi un groupe de huit personnes, pour moitié catalanes et, pour l'autre moitié parisiennes et le contraste étonnant de ces deux accents antinomiques avait quelque chose de sympathiquement cocasse. Les gens d'ici parlaient ce sympathique français du terroir avec des mots mâchouillés aux intonations catalanes et chez les parigots, les hommes avaient cet accent argotique du titi parisien et les femmes, cet accent pointu à vous crever un œil. Dans le brouhaha général, je ne comprenais pas tout des conversations mais ces échanges et surtout ces sons, que tout opposait, étaient un régal pour mes oreilles et pour mon moral. Aussi, quand le groupe finit par quitter le restaurant, mon intérêt de rester à table disparut avec lui. Il est 23 heures et temps d'aller dormir. Mais du sommeil, il n'y en eut point cette nuit-là. Les orties que j'avais piétinées cet après-midi se rappelaient à mon bon souvenir et les inflammations avaient redoublées d'intensité et étaient devenues insoutenables. A aucun moment, je ne réussis à dormir, à peine somnoler parfois, car dans cette bataille du sommeil et du réveil que se livrait la lassitude et les brûlures, ces dernières gagnaient sans cesse. J'ai essayé une pommade anti-inflammatoire et une à l'arnica, mais sans succès et, seules les douches d'eaux chaudes, que je prenais régulièrement, arrivaient à calmer temporairement ces douleurs.

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En jaune, c'est l'hôtel Ausseil où j'ai été parfaitement reçu. Mais les piqûres d'orties m'ont empêché de dormir. A droite, le porche de la ville fortifiée

Cette nuit sans dormir a été un vrai calvaire, mais elle présenta l'avantage de me laisser un temps infini pour réfléchir. Mais de toutes ces réflexions, deux revenaient sans cesse et se résumaient ainsi :

1- Pourquoi hier m'étais-je obstiné si longtemps dans ce guêpier avant de faire demi-tour ?

2- Que faire aujourd'hui pour ne pas renouveler cette triste et périlleuse expérience, si elle vient à survenir ?

Je répondais à la première interrogation, en reconnaissant mon entêtement à vouloir coûte que coûte cheminer le Tour du Vallespir. Mais est-ce si important de passer par ce chemin ou bien par un autre ? Et le but n'est-il pas de découvrir le Vallespir et d'arriver à l'endroit désiré ? A la première question ma réponse fut " NON " et à la deuxième ce fut " OUI ". Mais au fond de moi, je savais qu'il y avait eu autre chose aussi, quelque chose d'inconscient, comme une espèce de fascination à vouloir me mesurer à des forces et à des éléments que la nature, elle-même, avait vaincus. Après coup, j'avais le sentiment que mon entêtement à vouloir avancer dans cette forêt massacrée avait été un peu comme aller à la rencontre d'un mystère que je me devais d'élucider.

Mais désormais, il fallait que je me penche sur l'essentiel. De la solution à la première réflexion découla la résolution de la seconde et je me mis à compulser immédiatement mes cartes. Car la solution se trouvait automatiquement là. Fallait-il que je continue l'itinéraire du Tour du Vallespir, alors que dans ce secteur de Prats-de-Mollo, nombres de chemins ravagés par la tempête Klaus étaient peut-être encore barrés et impraticables ? Pour atteindre Notre-Dame de Coral, objectif de cette quatrième étape, il y avait le GRP Tour du Vallespir avec 21 kilomètres à parcourir, une rude ascension à la Tour de Mir, que je connaissais bien, par le boisé Bassin du Canidell, puis la rectiligne et aplanie crête boisée du Pic des Miquelets (1.632 m) et pour terminer, la descente boisée du Col d'Ares (1.513 m) jusqu'à l'ermitage. Cet itinéraire qui était enregistré dans mon GPS avait un dénominateur commun : " Boisé ". Le mot qui enfante une grosse boule dans mon estomac que je n'arrive plus à expulser. Mais pour se rendre à Notre-Dame de Coral, il y avait aussi un P.R. (Promenades et randonnées) sur la carte, un itinéraire parfaitement dessiné et surligné en rouge. Je l'avais déjà remarqué en étudiant le Tour du Vallespir. Moins long de 10 à 11 kilomètres que le GRP, je l'avais jugé comme une alternative très intéressante en cas de gros pépins physiques. Or, les pépins physiques étaient là ! Alors que faire ? Ce chemin circulait lui aussi en forêt, mais il présentait l'avantage de couper et de longer de manière quasi parallèle la D.115 qui descend du poste frontière du Col d'Ares. Et je me disais que si des arbres étaient tombés, c'est bien dans ce secteur où se trouve la départementale qu'on avait du certainement les dégager en priorité.

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Prats-de-Mollo a un riche patrimoine historique et culturel. Ici une jolie cour de chapelle fleurie et ornée de fresques où l'on distingue les deux saintes. Mais pas le temps de m'attarder. Dommage !

A 5 heures du matin, quand j'éteins la lumière pour tenter de trouver une dernière fois un sommeil réparateur, j'ai pris quelques bonnes résolutions et pour ne pas en oublier, je les ai écrites dans mon petit calepin :

a) Me rendre demain matin à l'Office du Tourisme et demander des informations sur le GRP Tour du Vallespir qui passe par la Tour de Mir et sur le P.R., l'autre chemin qui va à Notre-Dame de Coral.

b) Si le GRP Tour du Vallespir est dans son intégralité praticable, je l'emprunterai.

c) Si je n'ai pas d'informations suffisamment précises et fiables, j'éviterai le GRP Tour du Vallespir au profit de l'autre chemin.

d) Si ce chemin est lui aussi impraticable, je prendrais la D.115 jusqu'au col de la Guilla puis la piste qui va à Can Moulins et enfin le sentier qui rejoint Notre-Dame de Coral.

e) Informer les responsables de l'Office du Tourisme quant à la galère que j'ai connu hier entre le Puig des Lloses et le Col du Miracle pour que d'autres randonneurs ne tombent pas dans le même piège.

f) Passer à la pharmacie pour acheter un calmant qui soulagera mes brûlures.

g) Penser à passer dans une épicerie car l'hôtel Ausseil ne prépare pas de panier pique-nique.

Dans ce combat de titans que se livrèrent toute la nuit le sommeil et l'éveil, ce dernier finit par jeter l'éponge vers 6 heures du matin et je m'endormis. Mais vers 7 heures, le bruit de quelques véhicules de livraison dans les ruelles avoisinantes arbitrèrent et mirent fin définitivement à cette bagarre dont je sortis comme le seul vaincu, terrassé et fourbu.

Depuis mon départ d'Amélie, c'est le premier jour où je suis réellement fatigué et courbaturé. Mon genou gauche est meurtri, me fait mal et la plaie pourtant peu profonde n'est pas jolie à voir car elle suppure abondamment. La douche chaude me réveille un peu mais n'a pas sur mon organisme cet effet habituel de stimulation. La fatigue est là et si je ne fais rien, elle ne s'arrangera pas au fil de la journée. Je mets sur mon genou une compresse de mercurochrome que je scotche avec un gros bout de sparadrap. Pour calmer les douleurs et les inflammations, je prends dans ma pharmacie deux Propofan et un Cycladol que j'avalerai avec le petit déjeuner.

La terrasse de l'hôtel Ausseil est quasi déserte et hormis un couple de touristes et la charmante serveuse qui vient me servir, il n'y a personne. Je prends seul ce copieux petit déjeuner sous l'œil prévenant et souriant de l'agréable serveuse. Cette dernière m'indique où se trouvent la pharmacie, l'Office du Tourisme et une superette. Par bonheur, tous ces commerces sont situés sur la place du Foirail, mais par contre, elle ne sait pas me dire quels sont les horaires d'ouverture. Les brûlures aux jambes étant toujours virulentes, il m'importe de me soigner dans un premier temps. Par les ruelles désertes, je pars aussitôt en direction de la Place du Foirail. Mais il n'est pas encore 8 heures et tout est fermé sauf la superette qui est ouverte, mais son unique employée est occupée à recevoir un camion de livraison. Au moment où je m'apprête à entrer, la commerçante d'un air ironique et caustique me dit en ricanant : Nous ouvrons à neuf heures ! Je repars vers les ruelles de la ville fortifiée où sans problème, je peux, grâce à une épicerie et à une boulangerie ouvertes, constituer un panier repas pour midi. Je reprends le chemin de l'hôtel, paye ma note par chèque car l'agréable serveuse m'assure que la carte bleue validée à la réservation ne sera pas encaissée et je remonte dans ma chambre. Mon sac à dos est prêt et il ne me reste plus qu'à ranger le pique-nique du midi et partir. Je sors de l'hôtel en remerciant la patronne de l'excellent accueil que j'ai eu et me dirige une nouvelle fois vers la place du Foirail. L'officine est ouverte et la pharmacienne me conseille un gel apaisant " Urticium " et ajoute un petit tube de granules homéopathiques " Urtica Urens ". Assis sur une murette, je badigeonne mes bras et mes jambes de ce gel froid et avale trois granules. Je suis agréablement surpris car les douleurs semblent s'atténuer presque immédiatement.

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Sous un beau soleil, je quitte Prats-de-Mollo par un pont qui enjambe le Tech. C'est décidé, je délaisse Mir, sa tour et je fais ma première entorse volontaire à ce Tour du Vallespir. J'emprunte un PR.12 qui est en partie commun avec le fameux " Cami de la Retirada ". Il va me mener sans problème à Notre-Dame de Coral. Je traverse le torrent Canidell et tombe sur ce petit panneau qui vante les mérites de l'Ortie. Moi qui souffre le martyre et qui n'ait pas dormi de la nuit à cause de cette plante urticante, je suis sidéré d'apprendre qu'elle a des vertus anti-inflammatoires !

La tour de Mir

Indécis et confus, je pars dans la verdure.

Prats se réveille alors sous un ciel éclatant.

Le cœur encore intact d'un esprit d'aventure,

La Tour de Mir domine le vallon flamboyant.

 

Hésitant à grimper vers la haute muraille,

Le maximum à faire est encore important.

Ma tête grande ouverte tel un bel éventail.

La Tour de Mir me nargue idem à un géant.

 

Je balance, j'hésite, tel l'oiseau qui émigre,

Vers un court minimum où un chemin cuisant.

Mes jambes sont en feu mais ne sont pas de givre.

La Tour de Mir fascine les plus agonisants.

 

Ma décision est prise, je rejoins Notre-Dame,

Par le libre sentier de tous les résistants,

Mais l'esprit torturé comme une vieille femme,

La Tour de Mir m'invite de son pic arrogant.

 

Sombres sont les sous-bois, la paresse de mise.

Saint-Antoine est joli et son parc reposant.

L'horizon est bleuté, ma pensée cristallise.

La Tour de Mir m'attire de son feu si luisant.

 

J'escalade, je m'élève vers le col de la Guille,

Car Notre-Dame est belle dans le soleil couchant,

Et mon bras appuyant un bâton si futile,

La Tour de Mir s'enfuit, avec elle mon tourment.

 

La belle du Coral dévoile ses reliques,

Ses trésors que l'ermite a veillés pieusement.

Mes yeux émerveillés par ce pays de biques,

Le feu, la Tour de Mir s'éteint finalement.

 

L'Office du Tourisme est toujours fermé et j'ai maintenant un choix à faire : soit j'attends l'heure de l'ouverture en prenant le risque que l'employée ne puisse pas répondre à mes interrogations quant à la praticabilité des chemins soit je me décide tout de suite et opte pour le P.R pour respecter la résolution prise cette nuit.

En raison de mon état de lassitude avancée et de l'importante différence de distance à parcourir, pratiquement deux fois moins par le P.R., j'opte presque sans réfléchir pour cette solution qui me semble, aujourd'hui, la plus raisonnable. Il y a quelques années, une célèbre publicité annonçait " Mini Mir, il en fait un maximum " mais moi, c'est décidé " je ne vais pas prendre Mir (la tour) et je vais en faire un minimum (de kilomètres) ". Le jeu de mots est un peu lourdaud mais il a le mérite d'être un peu distrayant et de me venir à l'esprit à cet instant où je démarre cette nouvelle journée de marche avec une certaine appréhension.

Je traverse la place du Foirail et me dirige vers le pont qui traverse le Tech. Ici, il n'y a pas de colombes comme à Amélie mais un cadre de verdure exceptionnel et je retrouve le fleuve pour la deuxième fois depuis mon départ. Pas encore alimenté par ses nombreux affluents, il n'est ici qu'un petit torrent de montagne tranquille au débit relativement modeste en été. Mais cette discrétion du fleuve est très relative au regard de la documentation que j'ai pu lire sur l'Aiguat de 1940. Au carrefour adjacent, je trouve quelques panneaux de randonnées dont celui qui monte à la Tour de Mir. Je traverse la D.115 et cette fois, je suis devant le bon panneau avec un P.R.1, un P.R.3, un P.R.19 et surtout celui que je recherche, le P.R.12 indiquant " Notre Dame du Coral - La Coulometa ". Le balisage est blanc et rouge comme les G.R. Il y a dessous celui-ci, un autre panonceau dont l'itinéraire est vraiment chargé d'Histoire c'est le " Cami de la Retidara ", insolite chemin de l'exil que plus de 100.000 réfugiés espagnols empruntèrent en janvier 1939 pour fuir le régime tyrannique du général Franco. Cet exode massif eut une portée considérable sur la petite cité de Prats-de-Mollo et la région du Vallespir tout entière car il fut très difficile d'accueillir correctement toutes ces familles dans cet hiver très rigoureux qui était déjà là. Après la guerre, un grand nombre de famille s'installèrent dans le Vallespir. Ils eurent des enfants, qui ont grandi et sont devenus français. 70 ans ont passés et aujourd'hui c'est par bonheur que je vais emprunter une portion de ce " chemin du malheur " qui monte au Col d'Ares. J'enjambe le pont qui traverse le torrent du Canidell. Au bout du pont, un petit panneau éducatif sur l'ortie a été installé. Il décrit la plante, ses utilisations et vante ses bienfaits. Et là, chose surprenante, moi dont le lit était un véritable bûcher et qui ai " flambé " toute la nuit à cause de cette maudite plante, j'apprends qu'elle a des qualités d'anti-inflammatoire et qu'on peut même en faire des soupes. Non, je me suis endormi et je rêve, je ne suis pas devant ce panneau, je suis encore dans mon lit à l'hôtel Ausseil. Pincez-moi car je ne peux pas croire ça ! Je repars, la sente monte rudement dans un bois de feuillus où dominent les frênes et les grands châtaigniers. Je marche le plus souvent sous une sombre canopée mais parfois, j'arrive, au détour du chemin ou au travers des branches, à apercevoir Prats, juste en dessous qui s'éloigne, ou bien la Tour de Mir sur ma gauche, petite tétine brune dépassant d'un dodu mamelon verdâtre.

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Le PR.12 grimpe dans la forêt. Malgré tout, j'aperçois de temps à autre la Tour de Mir ou les lieux où j'ai cheminé hier. Puis il coupe la D.115 et arrive à la ferme des Casals. Quand il devient un agréable sentier tout en sous-bois, je vais flâner comme jamais je ne l'ai fait depuis mon départ, récupérant ainsi de mon exténuante étape d'hier. 

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Ce chemin tout en sous-bois où je vais paresser, m'amène au col de la Guilla puis sur une piste qui descend vers Can Moulins. Je quitte cette piste par une étroite sente balisée avec des lettres en vieil anglais qui m'entraîne dans le ravin de Coral entre prés fleuris et bois où virevoltent de beaux papillons. Au loin, j'aperçois mon objectif du jour : la chapelle Notre-Dame de Coral.

Je m'arrête souvent pour calmer ma respiration qui a tendance à s'emballer. Si les anti-inflammatoires ont eu pour effet de calmer mes contractures musculaires, je reste néanmoins marqué par ma terrible journée d'hier et ma nuit agitée. Et je me réjouis d'avoir pris ce chemin déjà suffisamment difficile compte tenu de ma fatigue. Après maints zigzags, j'atteins Saint-Antoine, petit ermitage avec une fontaine et une aire de pique-nique. Je profite de ce lieu calme pour souffler un peu et manger le pain au chocolat que j'ai acheté ce matin. Je repars. Le balisage est formidablement distinct. Je traverse la D.115 pour entrer dans un autre bois où le chemin s'est élargi. Ici la forêt ne semble pas avoir souffert du déchaînement de Klaus. La forêt se termine et le chemin débouche dans un immense pré lumineux où tout à coup les beaux panoramas se dévoilent vers le nord. Le chemin traverse le pré et pénètre dans la grande ferme des Casals. Il est 10h30. Je passe au milieu de la ferme que je quitte par une piste terreuse qui continue vers la D.115. Très vite, je délaisse cette piste au profit d'une autre qui aboutit à un portail. Le balisage du P.R.12 est bien là. Je pousse le portail que je prends soin de refermer derrière moi. C'est un large chemin herbeux tout en sous-bois de petits noisetiers qui démarre ici et longe parallèlement la D.115. Après les rudes montées que j'ai eues jusqu'ici, j'apprécie à sa juste valeur ce sentier fleuri au doux dénivelé. Il est si agréable à cheminer et il fait si beau aujourd'hui, que je flâne, m'arrête, repars, m'arrête à nouveau pour observer une fleur, un oiseau ou un papillon. Tout devient prétexte à un rythme de marche nonchalant et placide. Je vais même jusqu'à m'arrêter plusieurs fois pour déjeuner. Un coup c'est un morceau de quiche acheté à la boulangerie ce matin, une autre fois une salade que je trimballe depuis le départ, une autre fois, un morceau de pizza, un gâteau de riz ou bien une orange. C'est simple, quand je retrouve la D.115 au col de la Guilla (1.194 m), je me suis arrêté trois fois, j'ai mangé tout mon déjeuner, il n'est pas encore midi et j'ai mis plus d'une heure depuis la ferme des Casals pour parcourir deux kilomètres. C'est dire la lenteur avec laquelle j'ai marché, mais cette lenteur est aujourd'hui en parfait synchronisme avec mon état de paresse. Un petit panonceau en direction de Notre-Dame du Coral est planté là au bord de la D.115. Il m'expédie de l'autre côté de la route où un grand portail s'ouvre sur une large piste qui descend vers Can Moulins. Les décors changent, ce n'est plus tout à fait la même végétation. Ici, les grands châtaigniers, les frênes et les hêtres ont quasiment disparus au profit des pins, des chênes verts et des chênes lièges. Sous un soleil de plomb et sur cette large piste terreuse qui descend allègrement, je retrouve machinalement mon rythme de marche régulier et habituel. Seul un abreuvoir dans lequel s'écoule une source arrête mon élan. J'y trempe mon bob déjà bien mouillé de sueur que j'enfonce tout dégoulinant sur ma tête. Frais comme un gardon, je repars sous ce cagnard brûlant mais juste avant Can Moulins, je suis à nouveau arrêté dans ma course par un petit panonceau aux lettres écrites en vieil anglais " N + D + du Coral ". De cet endroit, on aperçoit d'ailleurs les toits de l'ermitage. Au sein d'une dense forêt, la chapelle n'est plus qu'à quelques centaines de mètres à vol d'oiseau. Une étroite sente raide descend dans une ravine, se stabilise et passe sous les maisons du hameau isolé de Can Moulins. Puis il descend à nouveau dans le bois d'un autre vallon où coule le Coral. Lors de l'analyse du parcours, j'avais prévu de m'y baigner en cas de fortes chaleurs. Mais si les fortes chaleurs sont là, le ruisseau, lui, n'est qu'un petit filet d'eau où il est très difficile de s'y mouiller ne serait-ce que les pieds.

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Après avoir traîné comme jamais, je finis par arriver très tôt à Notre-Dame de Coral. Comme à Saint-Guillem, la jolie chapelle est un lieu de pèlerinage et d'ermitage depuis des siècles mais ici elle fait aussi hôtellerie et restaurant. Je suis accueilli par deux énormes Saint-Bernard très gentils mais un peu trop baveux à mon goût. Un panonceau m'indique Lamanère, direction que j'aurais à prendre demain.

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Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo  - Notre-Dame de Coral - 9 kms.oSur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo  - Notre-Dame de Coral - 9 kms. 

Après une sieste bienfaitrice dans ma chambre, balades, visite et photos du site sont au programme. Son calme et son cadre de verdure unique se prête bien à ces activités. D'ici, j'aperçois tout au loin les Tours de Cabrens que je dois approcher demain. Je vais garder de Notre-Dame de Coral un souvenir impérissable et l'envie constante d'y amener un jour toute ma famille. 

Toujours dans les bois, le chemin remonte en zigzaguant jusqu'à l'intersection de deux chemins. Je connais bien cette jonction pour être venu à diverses reprises à Notre-Dame du Coral : il y a le chemin qui descend vers Lamanère et qu'il me faudra prendre demain et celui qui monte en direction de l'ermitage. Il est 13h15 quand j'aperçois les bâtiments et la chapelle. Je suis accueilli aux sons des grognements de deux énormes " Saint-Bernard " qui sont affalés de tout leur long sur le carrelage, certainement frais, du narthex de la chapelle. Ils doivent avoir si chaud qu'ils ne bronchent pas, mais néanmoins, ils m'observent du coin de l'oeil comme pour me dire " ne bouge plus, on te surveille ". Mais, je les connais pour les avoir rencontrés, il y a quelques mois, lors d'une randonnée. Ils sont plus impressionnants que réellement menaçants. Un jeune homme arrive d'un espace privé qui me semble être la cuisine. Je me présente, et il est parfaitement au courant de ma réservation en demi-pension pour une nuit. Force est de constater qu'ici ça fonctionne mieux qu'au Refuge de Batère. Pendant que le jeune homme me parle, les deux molosses se sont levés et sont venus me renifler les mains. Non, renifler n'est pas vraiment le mot. De leurs bajoues humides, ils m'enduisent les mains d'une bave gluante et quand je veux les repousser pour arrêter ce badigeonnage visqueux, le jeune homme me dit : " ils ont peur de votre bâton de marche " ! Je plie mon bâton télescopique et suit le jeune homme qui se dirige à l'étage pour me montrer ma chambre. Ce n'est pas vraiment une chambre mais plutôt un petit dortoir avec trois lits gigognes mais où, en principe, je devrais être seul car peu de randonneurs sont attendus aujourd'hui. Avant de retourner à ses occupations, le jeune homme me demande si je souhaite une boisson fraîche et quand je lui réponds une bière, il m'annonce avec jubilation, et comme si c'était une prouesse, qu'il a même une excellente bière pression. Je ne sais pas si chez lui, cet accueil courtois est habituel mais avec mon tee-shirt détrempé et mon bob avachi, il en a certainement conclu que j'avais dû avoir très chaud toute la matinée et que je devais avoir très soif. Gagné ! Je dépose mes affaires, retourne chercher ma bière et remonte avec dans le dortoir. Maintenant, je n'aspire qu'à une seule chose : " dormir ! ". Je me délecte de cette bière glacée, sors mes effets de toilettes, me déshabille et me précipite en slip sous la première douche venue qui se trouve au fond du couloir. Quand je reviens dans la chambre, et bien que les brûlures se soient formidablement estompées, je m'enduis les bras et les jambes d'Urticium et mets sous ma langue 5 granules d'Urtica Urens que je laisse fondre. Je finis ma bière et me jette sous une couverture et en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, je me vois m'endormir comme un bébé rassasié. Il est 16h30 quand je me réveille au doux bruit d'un aspirateur qui ronfle. Celui-ci arrive de l'extérieur et entre par la fenêtre que j'ai laissée grande ouverte. Quand je m'y penche c'est pour constater que la gérante et sa fille sont entrain de nettoyer leur voiture. M'apercevant à la fenêtre, elle semble confuse de m'avoir réveillé mais je la rassure car en réalité, il n'en est rien, je me suis éveillé tout seul après tout de même plus de deux heures d'un sommeil profond et réparateur. Je pars faire quelques photos de Notre-Dame du Coral qui est vraiment un site magique dans un cadre de verdure remarquable. D'ici, j'arrive à voir et à photographier les fameuses " Tours de Cabrens ", au pied desquelles, j'ai prévu de passer demain.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 4 : Prats-de-Mollo  - Notre-Dame de Coral - 9 kms.

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Quelques images de ma soirée à Notre-Dame de Coral : la jolie chapelle avec ma chambre dont la première fenêtre est ouverte. Devant la fenêtre de ma chambre où, le soir, je vais assister impuissant à la mise à mort d'un pauvre mulot ballotté par trois horribles matous. La marmotte empaillée de l'excellent restaurant " La Bergerie " qui de ses yeux fixes me regarde manger et enfin le beau coucher de soleil vers le Mont Falgas. Ce soir-là, plusieurs randonneurs m'indiquent l'impossibilité qu'ils ont eu de se rendre à la Tour de Mir à cause des arbres couchés par la tempête Klaus et cela me conforte dans la décision d'avoir préféré le PR.12 plutôt que l'itinéraire du Tour du Vallespir. Cela effacera en partie cette entorse non prévue. 

Assis devant l'entrée de la chapelle, je fais la connaissance d'une randonneuse. Elle marche avec deux amis et font des randonnées en étoiles depuis l'ermitage. Elle vient d'arriver du secteur de la Tour de Mir où ils sont allés randonner aujourd'hui. Au fil de la discussion, elle finit par m'apprendre que, par là-bas, beaucoup d'arbres gisent encore à terre au milieu des pistes et des chemins. Ils ont pas mal galéré et n'ont pas pu respecter la boucle qu'ils avaient initialement envisagée de faire. Puis au moment de faire demi-tour, ils ont éprouvé beaucoup de difficultés pour revenir à l'ermitage depuis la Tour de Mir par un autre chemin. Cette information que je n'ai pas spécialement recherchée arrive à mes oreilles comme un pur soulagement. En effet, après cette difficile journée d'hier et malgré mon désir de faire preuve de prudence, j'avoue que faire le Tour du Vallespir et ne pas respecter son parcours originel me chagrine pas mal. Mais avec cette information, plus aucun regret, j'ai la certitude maintenant d'avoir pris ce matin la bonne décision en choisissant le P.R.12 ! La jeune femme part rejoindre ses amis dans le dortoir. Une petite chatte noire vient se faire câliner, elle ressemble à s'y méprendre à ma petite Milie, mais quand un des deux Saint-Bernard aperçoit ce manège, il est jaloux et veut lui aussi sa part de caresses. Je veux bien le cajoler mais lui ne conçoit pas de recevoir de la tendresse sans en rendre à son tour à grands coups de langue. Et voilà qu'en moins de trois heures, il se met à me passer une deuxième couche de salive collante sur les mains. J'adore les animaux et particulièrement les chiens mais cette écume blanche qui dégouline de ses bajoues a un côté ragoûtant et désagréable et, là c'en est trop. Je remonte vers les toilettes pour me laver les mains puis je me remets au lit pour un peu de lecture. Vers 19h30, je redescends pour m'installer dans la Bergerie. C'est ainsi que s'appelle la jolie salle de restaurant au décor campagnard typiquement catalan. Je suis seul dans la salle, et ce repas, que je mange sous l'œil inerte d'une grosse marmotte empaillée, est vraiment savoureux avec une salade de tomates à la mozzarella, un coquelet rôti avec un excellent petit assortiment de légumes, de riz et d'un délicieux gratin. Et pour clore le tout, on m'apporte une grosse tranche d'un succulent gâteau à la crème pâtissière. Je n'ai vraiment que des louanges à faire de cet accueil de qualité. La chambre est parfaite pour le randonneur que je suis, la cuisine est excellente et raffinée, le tout dans un décor unique et calme et pour couronner le tout avec un rapport qualité/prix des plus raisonnables. Que demander de plus ! Quand je remonte dans la chambre, le soir est entrain de tomber mais le soleil est loin d'être couché. Par la fenêtre, je le regarde décliner peu à peu, grosse boule rouge qui disparaît derrière le Mont Falgas. A cet instant, et en regardant vers ces belles montagnes, je repense à ce " Cami de la Retirada ". Ces chemins de la liberté, ils ont dû en voir passer des contingents de malheureux et de chancelants avec tous ces réfugiés politiques qui étaient obligés de fuir leur pays. Mais dans l'autre sens, cette frontière, elle a dû en voir défiler des bienheureux et des chanceux avec ces résistants et ces combattants de tous bords qui fuyaient le nazisme pour des vies et des destinées nouvelles. Trois chats noirs qui jouent sous ma fenêtre sur la pelouse du parc m'extirpent de cette rêverie et de ces réflexions. Ils jouent à un jeu très cruel, c'est celui du chat et de la souris, comme une parodie d'un " Tom et Jerry " grandeur nature où il y aurait trois " Tom " et dans lequel, le rôle de " Jerry " est tenu par un minuscule mulot dont le sort est scellé d'avance. Les trois " ignobles " matous se renvoient, d'un à l'autre, le petit mulot comme une balle de caoutchouc et quand parfois celui-ci retombe dans l'herbe, j'ai toujours espoir qu'il finisse par arriver à s'échapper. Mais malheureusement, il finit tôt ou tard par se faire rattraper pour un des trois " greffiers ". Décidément la nature est trop cruelle et devant cet impitoyable spectacle, je préfère partir me coucher. Voilà un aspect de l'âpreté du Vallespir que je n'avais pas imaginé au départ de cette randonnée. Comme quoi, on est loin de tout envisager quand on veut se hisser sur " les hauteurs d'une vallée âpre ".

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L'après-midi, ce gentil chat était venu se faire câliner. A la nuit tombante, sur la pelouse de l'ermitage, accompagnés de ses deux compères, il est soudain devenu un " ignoble assassin " suppliciant un pauvre petit mulot qu'ils se renvoyaient de l'un à l'autre comme un simple balle de caoutchouc. Une nouvelle fable était déjà dans ma tête.

 

Trois petits " Tom " et un pauvre Jerry

 

Trois petits " Tom " jouaient dans le parc ombragé.

Noirs étaient leurs pelages, leurs esprits, leurs pensées.

Et ce pauvre " Jerry ", que le diable tirait

Par une fine queue, était désespéré.

 

Un homme à la fenêtre regardant ce spectacle,

Espérait du hasard, une étoile, un miracle.

Mais la dure nature le fit pleurer soudain,

Les petits " Toms " noirs étaient des assassins.

 

Il partit se coucher, sensible à sa faiblesse.

Les petits " Toms " noirs avaient tant de rudesse.

Croquer une souris tels étaient leurs destins,

Un " Jerry ", un mulot ce n'est pas un festin

 

Puis l'homme s'endormit, mais les rêves l'éveillèrent

Sur son lit, un p'tit " Tom " dormait tel un pépère

Sans cauchemar aucun, sur ce qu'il avait fait

Le " Jerry " dans son ventre avait ressuscité.

 

Dans leurs songes, ils sautèrent dans le parc ténébreux

Le P'tit " Tom " et " Jerry " avaient l'air si heureux.

Toute la nuit, ils jouèrent jusqu'au petit matin,

Comme de bons copains, de gentils diablotins.

 

Puis le jour se leva et son lot de tracas,

Les petits " Toms " noirs cherchaient comme un en-cas.

Point de pauvre mulot pour leur combler la faim,

Mais un " Jerry " ailé tel un beau séraphin.

 

Les Petits " Toms " noirs scrutaient en vain le ciel,

En quête d'un oiseau, de leurs airs criminels.

Mais le frêle " Jerry " s'était changé en aigle,

Sur les chats il tomba emportant le plus faible.

 

Il faut vivre la vie comme un chat, un mulot,

Caresser les p'tits " Toms ", ignorer les salauds,

Et si la vie est dure, croque-là doublement

Comme une petit " Jerry " si tendre et si fondant.

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