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Une "nouvelle" saison à Urbanya.

Publié le par gibirando

Une "nouvelle" saison à Urbanya.

Ma petite maison d'Urbanya, achetée en 2010 et longuement restaurée avec sueur et passion.

Toutes les photos de cet article peuvent être agrandies en cliquant dessus. 2 fois pour un plein écran. 


 

En juillet 2020, j’avais déjà écrit à propos d’Urbanya et j’avais intitulé cette petite nouvelle « Par une belle aube d’été ». Il y était question d’oiseaux, d'un chevreuil et du chant d’un ruisseau. En un mot, il y était question d’une Nature avec un grand « N ». Que s’est-il passé depuis ? Je ne sais pas ! J’ai beau chercher, je ne trouve pas de véritables explications aux constats que je dresse ci-dessous. Sans doute les réponses sont-elles trop nombreuses pour les résumer en une seule conclusion ? 

Une "nouvelle" saison à Urbanya. 

Un Torcol fourmilier, un habitué d'Urbanya mais qui n'est pas revenu en 2023

 

Quand le 2 juin 2023 nous sommes arrivés à Urbanya, la première chose qui m’a étonné, c’est de ne plus entendre le chant des oiseaux. Voilà déjà 13 ans que nous avions acheté cette vieille maison de montagne et si je savais évident et même certain le déclin des oiseaux, ce dernier avait été plutôt régulier, uniforme et mesuré. Habitué aux chants des oiseaux, toujours très présents autour de la maison, là, c’était le silence le plus total. Seul dans le lointain, un coucou gris rabâchait sa lancinante complainte. « Coucou ! »,  « coucou ! » , « coucou ! » répétait-il, changeant souvent de secteur car probablement à la vaine recherche d’un nid à parasiter. Autour de la maison, disparues les mélopées des pinsons et des merles, les chansons saccadées des rougequeues noirs, des sitelles-torchepot et des moineaux et les cris rauques des geais et des pies. Finis les passages migratoires des linottes, des tariers, des fauvettes, des chardonnerets, des serins, des traquets, des pies-grièches, des bouvreuils, des pipits et autres bruants. Oui, même ces espèces-là pourtant toujours si présentes et coutumières autour de la maison ou dans la proche forêt étaient désormais totalement absentes. Certes bien d’ autres espèces s’étaient raréfiées depuis quelques années,  certaines avaient disparu mais là ça dépassait l’entendement. « Que se passait-il ? » Quand j’apercevais un oiseau, je me mettais à courir me précipitant sur mon appareil-photo pour tenter de le figer tant en voir un autour de la maison était rarissime. Dans les 5 ou 6 nichoirs que j’avais depuis longtemps installés, un seul semblait occupé par un joli mais étrange couple de mésanges charbonnières. Etrange car ils n’avaient pas cette fréquence habituelle dans leurs va-et-vient. Construisaient-ils seulement le nid ? En tous cas, trop espacées, ça ne pouvait pas être des becquées à des oisillons ! Notre arrivée les a-t-elle perturbé ? Malgré la hauteur inaccessible du nichoir, la présence de nos trois chats les a-t-elle inquiété ? Toujours est-il qu’on ne les vit que quelques jours puis ils disparurent eux aussi ?  (*)  

Une "nouvelle" saison à Urbanya.

Une mésange charbonnière devant un nid que j'ai fabriqué.

 

Le lendemain matin et les surlendemains, seuls les puissants crachotements très désagréables car trop récurrents de deux ou trois débroussailleuses ou autres tronçonneuses nous réveillèrent bien trop tôt. Mais nous étions en juin, il avait pas mal plu et ces débroussaillages s'expliquaient. Côté oiseaux, c’était toujours ce silence si anormal et d’autant plus anormal que c’était la saison des cerises. Oui, en ce printemps, tout paraissait anormal car le grand cerisier de notre gentille voisine Alix était totalement dépourvu de jolis fruits. En y regardant de plus près, je ne vis que des noyaux entourés d’une fine peau complétement desséchée. Les fruits étaient ratatinés et donc immangeables et sans doute même pour les rares oiseaux qui ne venaient plus sur cet arbre.  Enfin, rien de bien appétissant, ni pour nous habitués à confectionner des clafoutis et des confitures, ni pour les quantités d’espèces de passereaux que nous avions pris pour habitude de voir dans ce bel arbre à cette époque de l’année. Dieu sait pourtant si nous avions pris du plaisir à regarder ce cerisier lors de toutes les années précédentes. Un vrai spectacle ! Un spectacle que j’avais souvent pris soin de photographier. Des photos d’oiseaux ou d’écureuils becquetant ou croquant des écarlates cerises, j’en détenais des dizaines et des dizaines ! « Oui, que se passait-il cette année ? » pensais-je une fois encore. « Qu’avait-elle de si particulier pour que se produisent de tels changements ? » Je ne trouvais pas de réponse et ce d’autant que le soir venu, quelques orages apportaient un peu d’eau et de fraîcheur. L’après-midi du premier jour, lors d’une courte promenade à la lisière de la forêt, un chevreuil se laissa complaisamment photographier, ce qui sur l’instant me mit du baume au cœur. « La Nature n’a pas totalement disparu » me dis-je.  Ce constat se vérifiât dans les semaines suivantes.  En effet, le jardin potager que je venais de parfaire après des jours et des jours de durs labeurs ; car il avait fallu refaire un mur en pierres sèches, désherber, biner, ameublir et aérer la terre ; et où j’avais pris soin de planter pommes de terre, salades, courgettes et haricots fut visiter dans la nuit par une harde de sangliers. Si grâce à un filet, les haricots et les courgettes échappèrent à leur fringale, les semences de pommes de terre et les petits plants de salades furent grandement dévorés et de ce fait, complétement anéantis. Malgré une sourde contrariété, je me suis dit « la Nature est toujours là ! ». Effectivement, la Nature était bien là car dans les jours suivants les pousses des haricots qui commençaient à germer étaient systématiquement croqués eux aussi. Par qui ? Par quoi ? Si je notais la présence incroyable et inhabituelle du nombre de sauterelles ; ce qui était nouveau ; en tous cas dans mon potager ; il y avait aussi de minuscules coléoptères dorés dont je n’avais jamais noté la présence. Peu ou pas d’oiseaux ? Des insectes comme jamais ! Bien qu’assez inhabituelle, cette logique-là semblait respectée. Avec patience, j’ai replanté plusieurs fois des haricots et j’ai fini par avoir gain de cause même si les récoltes n’ont jamais été aussi conséquentes que les années précédentes. A l’orée de la forêt, où les oiseaux étaient également bien absents, les sauterelles semblaient avoir pris possession des lieux. Dans les hautes ou basses graminées, dans les genêts, les ronciers et les buissons de la garrigue, il y en avait de partout et de toutes les tailles.

Une "nouvelle" saison à Urbanya.

De rares oiseaux en 2023 mais des sauterelles et criquets en très grand nombre.

Ça s’était nouveau ! En tous cas, cette quantité-là était très nouvelle ? Si nouvelle qu’en l’absence totale d’oiseaux, je me mis à faire des « macros » des divers orthoptères que je voyais. Pas facile ! J’y passais un temps infini mais cette Nature-là m’occupait à ma passion pour la photo naturaliste. « Faute de grives…et de merles…je « croquais » en photo des sauterelles ! » Quelques semaines plus tard, les criquets et les libellules vinrent s’ajouter aux sauteurs en tous genres. Les papillons et les diptères toujours très nombreux à Urbanya n’étaient pas en reste. Les mouches, les tiques, les aoûtats, les punaises, les taons, les perce-oreilles, les araignées, les moustiques, les guêpes et autres bestioles désagréables ou carrément piquantes se succédaient sur nos épidermes et s’en donner à cœur joie, la plupart lors de randonnées, mais ça nous étions habitués et le plus souvent nous étions prévoyants.  Quand la situation devenait intenable, les tapettes, sprays insecticides et autres tue-mouches ne semblaient jamais diminuer leur nombre. Jamais je n’avais vu autant de toutes ces espèces d’insectes-là à Urbanya. Ceux qui piquaient semblaient se passer le mot pour jouer les acupuncteurs à toutes heures du jour et de la nuit. En remontant la rivière d’Urbanya, les calopteryx, qu’on appelle communément « demoiselles », n’avaient jamais été si présents. Il est vrai que là aussi, je pouvais constater avec consternation que les bergeronnettes et autres cincles plongeurs étaient eux aussi totalement absents du ruisseau. Les lézards et autres tarentes étaient rares et les serpents restaient invisibles. Oui, en l'absence d'oreilles, les insectes pouvaient dormir sur leurs deux tympans !

 

 

Une "nouvelle" saison à Urbanya.

Lors de leur passage migratoire, des Hirondelles des rochers viennent se poser sur mes fenêtres.

Les jours passèrent. Les orages nocturnes de juin étaient désormais lointains. Juillet passa sans qu’un changement notable ne soit perceptible au niveau de la faune. Beaucoup moins de mouches mais encore beaucoup d’insectes et des passereaux toujours aussi absents. Parmi les insectes, un paradoxe me laissait néanmoins perplexe : l’absence totale des cigales qui pourtant n’avaient jamais été si nombreuses l’été précédent. Là encore, ce paradoxe était surprenant, et ce d’autant que ce dernier se vérifiait également à une altitude beaucoup plus basse, à Ria par exemple. Août arriva. Les fourmis criaient famine mais leurs voisines cigales semblaient parties sous d’autre cieux. Toujours les mêmes constats.

Une "nouvelle" saison à Urbanya. 

En 2023, mon petit pommier avait produit beaucoup de fruits. Malheureusement la longue période de sécheresse est venu tout anéantir.

Pas une goutte de pluie depuis 2 mois. La végétation se desséchait. Les arbres prenaient leurs couleurs d’automne bien avant l’heure et nombreux étaient ceux dont la seule défense était de laisser tomber leurs feuilles. Mon petit pommier dont les jolies fleurs printanières avaient donné une grande quantité de pommes s’orientait vers une phase dont je crains encore qu’elle ne soit à jamais terminale. Presque plus de feuilles depuis longtemps, les survivantes raccornies car desséchées et seulement des pommes rachitiques et ratatinées qui n’avaient jamais plus grossies depuis le mois de juin. Lors de mes différentes balades, si la rivière d’Urbanya coulait encore un peu, c’était la toute première fois que je constatais que tous les ruisseaux secondaires étaient complétés asséchés.  

Une "nouvelle" saison à Urbanya.

 Les Rhinolophes avaient pour habitude de venir se reproduire dans certains orris d'Urbanya. Il y en a eu très peu en 2023.

La Nature que j’avais cru très présente avec les sangliers dans mon potager et en apercevant le chevreuil le premier jour fut une totale méprise. Je m’étais fourvoyé car or mis 2 biches dont une qui détala lors d’une randonnée vers Nohèdes, il n’y eut pas d’autres mammifères. Pas d’écureuils, pas d’autres rongeurs, pas d’autres cervidés, peu de rhinolophes comme j’en avais toujours vu dans certains orris et à la nuit tombante autour de la maison. Un seul renard dans les derniers jours de notre séjour, sans doute très affamé car cherchant pitance sur la terrasse d’un voisin. Pas de rapaces dans le ciel alors que les bondrées, buses, aigles bottés et autres vautours fauves avaient toujours été visibles. Parfois, on avait même eu droit à la visite d’un aigle royal ou d’un gypaète venant sans doute du Massif du Coronat tout proche. Cette année, rien de tout ça. Pas de pies bavardes. Peu de pigeons ramiers. Un seul couple de corbeaux. Des passereaux toujours quasiment invisibles et dans le ciel des hirondelles au nombre variable et si changeant.

Une "nouvelle" saison à Urbanya.

Une "nouvelle" saison à Urbanya.

La forêt domaniale de Nohèdes-Urbanya a été amplement coupée en 2023 avec probablement de graves conséquences sur la faune des bois.

Cette randonnée vers Nohèdes qui aurait dû être totalement agréable fut en partie gâchée quand j’ai constaté que la magnifique forêt domaniale de Nohèdes-Urbanya était grandement saccagée. Par l’ONF, propriétaire des lieux, ai-je appris un peu plus tard. A la vue de ce que je considérais comme un saccage, je fus si perturbé que dès le lendemain, je partis marcher dans toute la forêt de la Mata qui se trouve au-dessus de ma maison. C’est de ce côté-là que depuis plusieurs semaines nous entendions le bruit sourd mais fracassant d’une machine broyant des arbres.  La forêt si belle et si sombre car si épaisse et si verdoyante était quasiment dévastée un peu partout. Il y avait des coupes sous forme de layons plus ou moins larges dans tout le secteur. J’avais l’impression de nombreuses coupes sans réelles logiques et parfois même en dépit d’un bon sens.  Les amoncellements de grumes plus ou moins imposants étaient très nombreux eux aussi, avec bizarrement des troncs de tous les diamètres, du très petit jusqu’aux plus imposants. Un vrai désastre écologique selon moi, même si je dois avouer que je n’y entends rien en exploitation forestière. Quoi qu’il en soit, je me disais que ces coupes si sévères devaient inévitablement avoir des conséquences dramatiques sur les oiseaux des bois, les passereaux mais aussi les oiseaux nocturnes et probablement un tas de rongeurs forestiers.

Une "nouvelle" saison à Urbanya.

Le lendemain de ce constat alarmant, j’ai pensé utile d’envoyer un message à la Ligue de Protection des Oiseaux (L.P.O) des P.O pour leur faire part de mon désarroi quant à cette absence quasi-totale de volatiles à Urbanya et dans tous les alentours. Je me demandais si ce constat se vérifiait dans tout le département. Voici la réponse que j’ai reçue :

« Bonjour Gilbert,

Le constat est alarmant sur l'ensemble du département et ça vaut pour beaucoup d'espèces.

Les causes sont nombreuses : sécheresse, incendies, destruction des habitats par l'artificialisation des sols (extension urbaine, routes, débroussaillage en période de nidification...) ...

Merci pour votre témoignage.

Rejoignez-nous, nous avons besoin de soutien.

Cordialement.

Rossano ».

 

Cette réponse m’incita à dresser un inventaire statistique (**) des oiseaux que j’avais vus ou photographiés à Urbanya et dans les proches alentours depuis que j’avais acheté ma maison en 2010 (ci-dessous à la fin de cet article).

 

Le mois de septembre arriva mais rien ne changeait. Toujours peu de pluies. Oui, une autre chose ne changeait pas aussi : les chasseurs étaient de retour, pour la plupart pour passer leur week-end, jours de chasse. « Une grande partie de la Nature était en train de disparaître pour de multiples raisons mais les bonnes vieilles « traditions » ne changeaient pas » me suis-je dit. O.N.F ou chasseurs, j'avoue ne pas toujours comprendre ces personnes qui se prétendent "gestionnaires de la Nature" ! De notre côté, la date du retour vers notre domicile était déjà fixée. Ce serait le 18, mais nous prévoyions déjà de remonter régulièrement jusqu’à la fin des beaux jours.

 

Oui, à Urbanya, cette saison-là avait été très « nouvelle » mais si j’en crois la L.P.O, ce n’était pas qu’à Urbanya et ce n’est pas tout le monde qui s’en alarmait. La Nature semblait avoir totalement perdu la boussole suivant ainsi l’humanité qui n’a jamais cessé de la perdre à un rythme de plus en plus effréné. Il y a quelques jours, je lisais un article où une météorologue disait : que « Les trois mois (été 2023) que nous venons de vivre sont les plus chauds depuis environ 120 000 ans, c'est-à-dire depuis le début de l'histoire de l'humanité. » Voir le lien ci-dessous. 

 

https://www.laselectiondujour.com/ete-2023-sera-chaud-histoire-humanite-n1984?fbclid=IwAR0lV1pIIsCicf0Zme6h9FxHJahNPfNNQ7TKmGJASxI2msldaQNpzkH9F1M

 

(*) En fin de saison quand j’ai ouvert le nichoir, si j’ai effectivement constaté que les mésanges charbonnières avaient commencé à construire un nid, des guêpes avaient également construit le leur, ce qui explique sans doute cette fréquence singulière et l’abandon définitif avant même la ponte.

Une "nouvelle" saison à Urbanya.

 Avec les moineaux, le Rougequeue noir était au cours d'une année l'oiseau le plus longtemps visible sur la commune d'Urbanya. Gros déclin en 2023. Que s'est-il passé ?

(**) La liste ci-après recense les oiseaux diurnes vus au moins une fois sur le territoire d’Urbanya (commune, vallée et montagnes alentours) ou mieux photographiés lors des 13 années où j’ai passé quelques mois là-bas. Parfois 6 mois, parfois 5 ou 4 au minimum. Ce recensement est totalement personnel et n’est fait que pour donner une idée de l’avifaune aperçue au fil des années (2010-2023) et de son déclin évident.

Accenteur mouchet : Bien qu’assez rare, ce passereau était visible à Urbanya il y a une dizaine d’années. Plus vu depuis longtemps.

Aigle botté : était parfois visible dans le ciel d’Urbanya. Plus vu depuis au moins 5 à 6 ans.

Aigle royal : de passage seulement dans le ciel d’Urbanya car venant probablement du Mont Coronat. Pas vu depuis quelques années.

Alouette des champs : était bien visible sur les crêtes dominant Urbanya (pic de la Serra, Lloset, Moscatosa). Plus vu depuis de longues années.

Alouette lulu : était bien présente dans les ronciers situés derrière ma maison il y a une dizaine d’années. Plus vu depuis.

Bec croisé des sapins : parfois visible sur les hauteurs où poussent les pins à crochets. Plus vu depuis 2020.

Bergeronnette des ruisseaux : était très présente depuis toujours dans la rivière d’Urbanya. En net déclin surtout en 2023. 3 ou 4 spécimens vus seulement.

Bergeronnette printanière : de passage mais assez visible pendant de longues années. Plus vu depuis au moins 3 à 4 ans.

Bergeronnette grise : même commentaire que pour la Bergeronnette des ruisseaux. 2 spécimens vus seulement.

Bondrée apivore : a été très visible les 5 dernières années. 1 seul spécimen en 2023.

Bouvreuil pivoine : des couples étaient très régulièrement de passages à Urbanya. En net déclin depuis plusieurs années. Pas vu du tout en 2023.

Bruant fou : était très présent il y a quelques années. Moins visible depuis quelques années. 1 seul spécimen en 2023.

Bruant proyer : idem au Bruant fou. Était très présent dans les genêts situés derrière ma maison.  Plus vu du tout depuis 4 à 5 ans.

Bruant zizi : Etaient bien visibles car nombreux lors de leur passage. Seulement 3 spécimens épars aperçu en cette année 2023.

Buse variable : de nombreuses buses ont toujours été visibles dans le ciel d’Urbanya. Elles ont peu à peu disparu. 1 seul oiseau vu cette année.

Cincle plongeur : avait toujours été visible dans la rivière d’Urbanya. Pas vu en 2023.

Chardonneret élégant : très présents lors des passages migratoires. Pas vu en 2023.

Circaète Jean Leblanc : un seul spécimen photographié en 13 ans de présence à Urbanya.

Corneille noire : était visible à Urbanya dans les années 2010 à 2015. Plus vue depuis.

Coucou gris : c’est un oiseau habitué de la commune. On le reconnaît aisément grâce à son chant. Toutefois, il semble que ces périodes de présence soient désormais plus réduites.

Crave à bec rouge : Cet oiseau était visible en petits rassemblements dans les premières années où j’ai acheté la maison à Urbanya, c’est-à-dire 2010/2012. Il n’a plus réapparu.

Fauvette à tête noire : C’était de très loin la fauvette la plus visible à Urbanya. A fortement déclinée ces dernières années. 2 spécimens seulement vus en 2023. Je me demande si le débroussaillage plus récurrent que dans le passé n’est pas la cause de sa disparition ?

Fauvette des jardins : Etaient bien présentes dans les buissons à l’orée de la forêt derrière ma maison . En net déclin également. 1 seul spécimen en 2023.

Fauvette grisette : idem à la fauvette des jardins car habitat sensiblement identique. Pas vu en 2023.

Fauvette mélanocéphale : était excessivement présentes dans les ronciers situés derrière ma maison. Plus vu depuis plusieurs années.

Fauvette pitchou : bien que plus rare car moins citadine que la mélanocéphale, la fauvette pitchou était souvent visible dans les collines entourant Urbanya. Plus vu depuis 5 à 6 ans.

Geai des chênes : Tout comme le Merle noir, le Geai des chênes était un oiseau emblématique car en grand nombre tout autour d’Urbanya. En très net déclin surtout en 2023.

Grimpereau des bois ou des jardins : Les 2 espèces étant difficiles à discerner, je mets le même commentaire. Régulièrement visible dans la forêt de l’ubac et dans celles proches ou autour de Cobazet, l’année 2023 a été une année « blanche » pour les grimpereaux. Je n’en ai vu aucun !

Gobemouche gris : cet oiseau a toujours été très visible dans les maisons situées à proximité de l’église d’Urbanya. En net déclin depuis de longues années. 2 spécimens aperçus en 2023.

Gobemouche nain : bien que plus rare que le Gobemouche gris, le « nain » était visible dans les feuillus à proximité du village. A quasiment disparu depuis plusieurs années.

Gobemouche noir : Bien que plus forestier, on  pourrait presque dire la même chose que pour le « nain ». Le Gobemouche noir a lui aussi disparu des radars. Plus aperçu depuis plusieurs années.

Grand corbeau : Pendant longtemps, il y a eu deux couples et puis un seul depuis les années 2020 à 2023.

Grive musicienne et autres grives : Il n’était pas rare de voir des grives tout autour d’Urbanya. Des musiciennes dans différents biotopes et les autres plus en montant en altitude. Toutes restent invisibles depuis plusieurs années.

Gros becs casse-noyaux : 1 seul spécimen aperçu en 13 années de présence.

Gypaète barbu : bien que rarement visible dans le ciel d’Urbanya, il m’est arrivé d’en voir il y a quelques années. Plus depuis 5 ou 6 ans.

Hirondelle rustique : Toujours présente dans le préau de la mairie et certaines maisons du village. Semble assez constante dans leur nombre.

Hirondelle des fenêtres : Très visible dans le ciel d’Urbanya lors des passages migratoires. Pas vue en cette année 2023.

Hirondelle des rochers : essentiellement lors de passages migratoires mais ces derniers sont plutôt réguliers dans le village d’Urbanya. Presque chaque année, quelques spécimens viennent se reposer sur mes fenêtres.

Hypolaïs ictérine et polyglotte : assez rarement visible car seulement de passage. Vu la dernière fois en 2022.

Linotte mélodieuse : passe en de petits rassemblements réguliers sur la commune mais en 2023 un net déclin semble s’être produit. 3 spécimens vus seulement.

Loriot d’Europe : 2 spécimens vus en 13 années de présence. Plus vus depuis longtemps.

Martinet à ventre blanc : rarement  présent sur la commune mais bien visibles dans le ciel des collines et notamment côté adret. Pas vu en 2023.

Merle noir : tout comme le Geai des chênes, le Merle noir faisait partie des oiseaux les plus présents autour et dans la commune. De ce fait, en 2023, le déclin paraît encore plus important.

Mésange bleue : tout comme les  mésanges charbonnières et nonnettes, mais en nombre plus réduits, la mésange bleue a toujours été une habituée des mangeoires. En net déclin en 2023.

Mésange charbonnière : la mésange la plus familière car venant nicher dans les nichoirs et manger dans les mangeoires. Nombre en très nette régression en 2023.

Mésange huppée : bien que plus rares dans la commune  car vivant dans les conifères, il n’était pas rare de les voir venir manger les noix dont elles arrivaient à percer les coquilles. Pas vu en 2023.

Mésange noire : Très présentes dans la forêt derrière ma maison, l’année 2023 semble les avoir vues fortement décliner. 2 spécimens vus seulement.

Mésange nonnette : cette mésange était de très loin, la plus nombreuse à venir déguster les graines des mangeoires et notamment celles du tournesol dont elles sont très gourmandes. Cette année, elles sont arrivées plus tardivement, en nombre plus restreint. Un déclin certes mais plus modéré que certaines autres espèces.

Mésange ou Orite à longue queue : ont  toujours été visibles dans les arbres autour de la maison et à la lisière de la forêt mais 2023 semble avoir donné un coup de frein. 2 spécimens vus seulement.

Milans : rarement aperçus sur la commune car 2 ou 3 fois seulement. Jamais photographié autant que je me souvienne.

Moineaux : les moineaux surtout les domestiques ont toujours été très présents à Urbanya. Cette année 2023 a vu se produire un incroyable déclin.

Panure à moustaches : très rare, 1 seul oiseau photographié en 13 années de présence.

Perdrix grise ou rouge : Couples et rejetons étaient souvent visibles lors de mes nombreuses randonnées. Rien vu en 2023.

Pic épeiche : A un degré moindre que le Merle et le Geai, le Pic épeiche faisait partie des oiseaux bien visibles dans le village et notamment tout autour de la maison, ne craignant pas de venir dans les mangeoires. C’est dramatique car aucun spécimen vu en cette année 2023.

Pic noir : Bien qu’essentiellement locataire de la forêt, il n’était pas rare d’apercevoir des pics noirs sur le versant ubac de la vallée. A peu à peu diminué en nombre jusqu’à devenir invisible en 2023.

Pic vert : même constat que pour le pic noir. Le dernier spécimen aperçu, je l’ai trouvé mort il y a 3 ans dans la forêt derrière ma maison. A carrément disparu depuis.

Pie grièche à tête rousse : Au même titre que sa collègue « écorcheur », au printemps, des couples étaient habitués à occuper un énorme roncier situé derrière ma maison. Mais c’était il y a 7 à 8 ans et depuis elle s’est faite rarissime. 1 dernier spécimen  vu en 2022 et rien 2023 !

Pie grièche écorcheur : le même commentaire que pour la Pie grièche à tête rousse mais avec une énorme différence car plus vue depuis 5 à 6 ans au moins autour de la maison. Rares spécimens dans les collines.

Pie bavarde : n’a pas été présente pendant de longues années puis est apparue en 2022 avec 2 couples mais qui ne sont pas revenus en 2023.

Pigeon biset : très rare sur la commune mais parfois de passage. 3 ou 4 spécimens photographiés en 13 années de présence.

Pigeon ramier : 3 ou 4 couples ont toujours été  présents à l’orée de la commune. 2 couples seulement en 2023.

Pinson des arbres : J’étais habitué à le voir et à l’entendre chanter presque en toutes saisons  mais cette année 2023 semble avoir marqué un immense déclin. 5 ou 6 spécimens aperçus ce qui est infime pour cet oiseau-là !

Pinson du nord : vus 2 à 3 fois en 13 années de présence car de passages seulement et encore faut-il se trouver en altitude au-dessus d’Urbanya.

Pipit des arbres : Il y a une dizaine d’années, il n’était pas rare de voir cet oiseau-là dans la forêt de feuillus situées derrière ma maison. A disparu depuis.

Pouillot véloce et autres : Les pouillots étaient à la fois citadins et forestiers et il n’était donc pas rares d’en voir quelques spécimens sur le territoire de la commune. Aucun en 2023.

Roitelets : Il y a une dizaine d’années, c’était un oiseau que je voyais régulièrement lors de mes randonnées tout autour de la commune. Plus vu depuis de très longues années !

Rossignol philomèle : C’est un oiseau que j’arrivais à remarquer grâce à son chant mais comme bon nombre d’autres oiseaux son déclin a été régulier mais certain. Plus entendu ni vu depuis longtemps.

Rouge-gorge familier : C’est un oiseau dont le nombre est assez difficile à situer car surtout bien visible en fin d’été, en automne et en hiver. Était bien présent jusqu’à présent. 3 spécimens vus en quelques jours de septembre.

Rougequeue noir : avec les moineaux, les mésanges charbonnières et les merles, les rougequeues noirs étaient les « voisins » les plus nombreux de la maison. Bien que ne mangeant pas dans les mangeoires, ils n’étaient pas rares de les voir occuper un nichoir de ma composition ou le plus souvent encore le trou d’une des nombreuses ruines adjacentes. 2023 s’est avérée une année dramatique tant leur nombre a diminué.

Serin cini : Bien que seulement de passage, mais souvent en grand nombre,  le Serin cini a toujours été un volatile très visible à Urbanya.  Aussi cette année 2023 semble-t-elle avoir été catastrophique pour ce bel oiseau jaune.  

Sittelle torchepot : gourmandes elles aussi des graines de tournesol de mes mangeoires, plusieurs couples nichaient au sommet de poteaux électriques qu’elles avaient copieusement creusé. Ne plus les voir en si grand nombre en 2023 grimper aux poteaux a été vraiment triste. Un net déclin pour elles aussi !

Tarier pâtre : Comme pour les pies grièches, plusieurs couples venaient nicher dans les ronciers situés derrière ma maison mais je ne les ai plus vus depuis très longtemps. Pourtant quelques spécimens restaient visibles et même photographiables sur le territoire de la commune. Ne pas en voir en 2023 semblait impossible tant leur nombre paraissait  « généreux »,  et pourtant ? Ce fut le cas !

Tarin des aulnes : Je les voyais régulièrement et en petites bandes au bord de la rivière Urbanya où poussaient deux ou trois aulnes. Ils venaient y manger les graines à la bonne époque. Mais ces arbres, comme tant d’autres, ont été coupés et les Tarins ont disparu de la commune. Plus vus depuis longtemps. Aucun en 2023 !

Torcol fourmilier : Depuis 2020, j’étais habitué à voir un couple autour de ma maison et à la lisière de la forêt, toujours en quête d’un petit insecte à se mettre sous le bec mais ils ne sont pas revenus en 2023, année pourtant très riche en insectes petits et grands !

Traquet motteux : Au même titre que quelques autres oiseaux, le Traquet motteux était bien visible à certaines périodes de l’année. Il a petit à petit disparu même si quelques spécimens isolés restent visibles de temps à autre. 1 seul en 2023.

Troglodyte mignon : Plusieurs couples venaient nicher à la lisière de la forêt située derrière ma maison. De ce fait, attirés par le chant d'autres oiseaux, il n’était pas rare de les voir venir à la mangeoire mais sans doute plus par curiosité car insectivores seulement. Pas vu en 2023.

Vautour fauve : Pendant très longtemps, les Vautours fauves aperçus à Urbanya n’étaient que de passage. Ils venaient sans doute attirés par un animal venant de mourir puis repartaient sous d’autres cieux.  Puis les chasseurs du village ont décidé de créer un charnier avec les restes des venaisons. De ce fait, les vautours ont trouvé un restaurant à ciel ouvert et sont venus plus nombreux. Pas vu en 2023 mais il est vrai que la chasse n’a été ouverte qu’en septembre.

Venturon montagnard : rarement vus sur la commune car 2 ou 3 fois seulement. Photographié une seule fois en 13 années.

Verdier d’Europe : Bien que passant en nombre plus réduit que le Serin, le commentaire est quasiment le même. Derniers spécimens aperçus en 2022 et aucun en 2023.

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La Boucle de Marcevol au départ du lac de Vinça.

Publié le par gibirando

 

Ce diaporama est agrémenté de 6 musiques extraites d'une compilation musicale YouTube intitulée "Winter In The Secret Garden". Elles ont por titre "Mary et Robin Together" de Zbigniew Preisner"Dawn, Billy Sees Kes In The Tower" de John Cameron, "Only The Beginning of The Adventure (From "The Chronicles of Narnia: The Lion, The Witch and The Wardrobe"/Score)" de Harry Gregson-Williams"First Time Outside" de Zbigniew Preisner"Jamie Believes" d'Alexandre Desplat et "Ancient Stones" (version très incomplète) de Jeremy Soule.

La Boucle de Marcevol au départ du lac de Vinça.

La Boucle de Marcevol au départ du lac de Vinça.

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

 

Quand en ce 27 novembre 2022, nous nous lançons avec l’idée d’accomplir cette petite « Boucle de Marcevol au départ du lac de Vinça », c’est déjà une deuxième tentative. En effet, quelques mois auparavant, par une belle journée printanière, nous avions déjà commencé à grimper vers le superbe prieuré mais pour Dany une méchante tendinite à une hanche était venue tout gâcher. Cette douleur l’avait contraint d’abord à ralentir, puis à stopper pour se reposer un peu, puis carrément à faire demi-tour alors que nous n’avions accompli que la moitié de la montée. Ne voulant pas restée sur cet échec, Dany me tannait régulièrement pour que l’on y retourne mais les mois avaient passé et personnellement je pensais que les aspects positifs d’y aller étaient passés aussi. Autant l’avouer, je préférais une belle journée de début de printemps. D’abord parce que le ciel y est plus régulièrement lumineux, ensuite parce que j’ai constamment envie de recenser un maximum de fleurs et surtout je préfère que le Canigou soit amplement enneigé car c’est avec ce décor-là que cette randonnée est la plus merveilleuse. Ici, n’y a-t-il pas cette maxime désormais bien connue « Qui n’est jamais venu à Marcevol ne connaît pas tout de la beauté du monde ». Et pour cela, il est nécessaire que la météo soit parfaite. En effet, je gardais en mémoire l’image d’un merveilleux Canigou car magnifiquement enneigé lors d’une belle balade en solitaire faite en mars 2015 que j’avais intitulée « Le Prieuré de Marcevol et la chapelle Sainte-Eulalie depuis Vinça ». Ciel bleu denim, aucun nuage, un soleil juste tiède, un lac de Vinça comme un miroir bleuté, ce jour-là, tout s’était mis en place pour mon plus grand plaisir. Mais finalement, en cette fin novembre, en manque d’idée nouvelle sur ce type de distance (5 à 6km seulement) j’ai fini par craquer. Pendant un bon moment, j’ai même envisagé de rallonger un peu cette balade et de la pousser jusqu’à la « Chambre des Certitudes », cavité artificielle tapissée de cire d’abeilles de l’artiste plasticien allemand Wolfgang Laib. Toutefois, après avoir lu quelques infos, j'ai appris qu'il fallait se procurer une clé au prieuré et ensuite aller jusqu'au pied du Roc del Moro (Roc des Maures), soit 2km environ au-dessus de Marcevol. C’est donc un aller-retour de 4km qu’il fallait accomplir pour aller visiter cette « œuvre d’art » dont les principaux intérêts sont d’être une grotte creusée à coup de dynamite, grotte avec une belle vision sur le pic du Canigou ! Etait-il nécessaire d’être dans une grotte pour être admiratif du Canigou ? Je manquait de « certitudes » ! Je ne suis pas « certain » que Dany ait envie d’aller découvrir cette « Chambre des Certitudes » totalement factice ! J'ai laissé tomber cette idée.

Le départ s’effectue à 10h30 sous un ciel gris et bas, une météo fraîche, nuageuse et brumeuse, un Canigou invisible et pour couronner le tout, un lac de Vinça amplement asséché. Autant vous dire qu’en terme de décors, nous sommes au total opposé de ma randonnée de mars 2015. Malgré tous ces désagréments, secondaires il est vrai pour marcher, l’envie de trottiner et de découvrir est bien là. On fait donc en sorte de les oublier au plus vite. Quand à ma passion pour les fleurs, il me faut attendre Marcevol pour en photographier quelques-unes. Mais comme la botanique ne se résume aux fleurs, pour m’occuper un peu, je décide de me lancer dans un modeste recensement de la végétation du maquis de ce secteur du Conflent. Ici, en permanence, de très nombreux éléments dévoilent un patrimoine derrière lequel se cache des histoires et sans doute une Histoire qu’on voudrait bien un peu appréhender. Les paysages avec des murets et des terrasses en pierres sèches, où survivent quelques oliviers centenaires, sont traversés par des sentiers muletiers dallées. On imagine donc aisément que ces espaces étaient différents d’aujourd’hui car amplement consacrées à l’agropastoralisme. Outre les oliviers, on devait y cultiver la vigne mais aussi quelques céréales et légumes secs résistants à l’aridité des lieux. Un bel oratoire nous rappelle combien les croyances en la protection divine étaient ici ancrées. Si l’Histoire du prieuré et de l’église Sainte-Marie-des-Grades et celle plutôt récente du village de Marcevol sont assez bien connues, celle plus ancienne des hommes qui ont vécu et travaillé là, dans ce décor si merveilleux mais si rude à la fois, reste encore bien mystérieuse et en tous cas incertaine. Balisé des couleurs blanches et rouges, notre sentier s’appelle GR.36. Il représente un court petit bout d’un itinéraire long de 1.916 km reliant la Normandie aux Pyrénées. Enfin de compte, il est 11h50 quand nous atteignons l’imposant prieuré ; pas très folichon sous son premier aspect ressemblant à un rempart;  nous constatons avec satisfaction que nous n’avons mis que 10mn de plus que le temps mentionné sur le panonceau de départ. Le prieuré étant fermé et apparemment occupé par des congressistes, nous ne visitons et photographions que les extérieurs sans trop nous éterniser, préférant passé du temps au village et ce d’autant, qu’un imposant groupe d’enfants est lancé dans une espèce de vaste chasse aux trésors. Ils courent en tous sens y compris dans nos jambes car le but est d'arriver le premier à trouver le Graal. Au village, nous faisons le choix de pique-niquer au point le plus haut où a été érigée une très étonnante table d’orientation métallique. Le ciel étant quelque peu passé du gris au bleu, nous y passons du temps, profitant de la sérénité du lieu, des belles dalles granitiques pour s’allonger un peu et des superbes panoramas. Puis, nous errons longuement dans le village et notamment autour de son église au nom si particulier : Sainte-Marie-des-Grades également appelée Notre-Dame des Escaliers où une étrange légende (*) circule.  L’heure du retour étant venue, nous retournons devant le prieuré où se trouve le sentier censé nous ramener au lac de Vinça. Je suis d’autant plus heureux d’emprunter cet itinéraire que je ne le connais pas, mes différentes venues ici (diverses randonnées et Tour des Fenouillèdes) m’ayant toujours entraîné vers Arboussols. Il est 14h30 quand nous retrouvons notre voiture près du pont sur le lac. Malgré le mois de novembre qui n’est jamais le meilleur pour un photographe naturaliste, je peux m’estimer satisfait car j’ai réussi le tour de force de photographier quelques fleurs et plusieurs oiseaux, tous il est vrai aperçus au village ou à proximité. Si sur Internet, cette balade est donnée pour une distance de 5,5km pour 320m de dénivelé, voici les éléments que j’ai enregistré sur mon GPS, visite du village inclus : distance 5,9 km, dénivelé 325m (+578m/-253m) pour des montées cumulées de 438m. Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

(*) – Légende : Une légende locale rapporte que la mère de saint Lin, un des tout premiers papes, est inhumée dans l'église. Cette femme aurait traversé les parages, sous une très forte pluie, en portant un sac de farine qui serait restée sèche. À la suite de ce miracle, un pardon aurait été institué et aurait attiré une foule telle que les sentiers « bouillonnaient ».

Lors d'une visite du prieuré, vous aurez droit au support suivant. Il explique l'essentiel de ce qu'il faut savoir de l'édifice religieux. 

La Boucle de Marcevol au départ du lac de Vinça.La Boucle de Marcevol au départ du lac de Vinça.

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Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur (23 km)

Publié le par gibirando

Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

6eme étape : Lamoura (alt.1.150m)-Villard Saint-Sauveur (alt.500m) (23 km)

Samedi 2 août 2003

 (Extrait de : La ferme du Haut-Jura, poème d'Henri Marandin)

 La pluie glacée de mars m'a fait pressé le pas

Vers la ferme blottie, à l'auvent confondue

Dans la petite combe, au fond du Haut-Jura

Au bout de la haie, solitaire et trapue

C'est à peine, si on la devine, enfouie

Frileuse et discrète, au bout du chemin creux

Sous l'épais manteau blanc recouvrant l'appentis,

Défiant le temps de l'age et de l'hiver venteux.

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Départ du magnifique chalet-hôtel " La Spatule "

Ce matin, c'est un ciel bleu azur qui s'offre à nous lorsqu'on ouvre les yeux. Le soleil n'est pas totalement levé et les grands épicéas qui bordent la D.25 projettent leurs ombres sur le grand pré que domine l'hôtel.

Pour cette dernière étape, si le temps ne change pas, nous devrions avoir une journée superbe pour marcher.

 8h45, nous venons de déjeuner copieusement et avons rendu nos sacs au réceptionniste. Nous sortons de l'hôtel et nous dirigeons vers une petite épicerie. Plusieurs personnes attendent l'ouverture de la boutique qui est prévue à 9h.

Ça ouvre, Dany prend quelques crudités et des fruits, et moi du corned-beef, une barquette de taboulé et du Morbier. Puis pendant que Dany fait la queue à la boulangerie voisine, je pars l'attendre en face sur le parvis de la très belle église.

 Par la D.25, nous sortons de Lamoura jusqu'à un immense panneau qui glorifie " la Transjurassienne ".

Là, nous quittons l'asphalte par la droite sur un chemin caillouté balisé en jaune et blanc, nous passons devant une ancienne scierie, puis par la gauche, descendons une butte et arrivons au carrefour " Ferme Chevassus " où nous tournons à gauche en direction de la Grotte Célary.

Quelques centaines de mètres plus loin, nouveau carrefour " Le Lanchet " et prenons à gauche le balisage bleu. Là, nous marchons sur un très bon sentier que bordent deux petits bois, puis la Combe devient plus évasée et après quelques kilomètres, nous arrivons au lieu-dit " Les Eterpets ".

Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)oDans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

Au carrefour de la " Ferme Chevassus " ----------------------------------------Après " Les Eterpets ", vers Septmoncel

Au carrefour " Les Eterpets ", nous prenons la direction de Septmoncel et rejoignons à nouveau une route goudronnée toujours balisée en bleu que nous poursuivons sur 300 mètres. La, nous laissons les traces bleues qui partent à gauche et continuons tout droit sur le bitume pendant environ un kilomètre.

De cette route, nous percevons en face les reliefs traversés le deuxième jour (Les Bouchoux-Lajoux) car nous suivons une voie quasi parallèle.

 Au bout d'un kilomètre, nous prenons une voie sans issue, franchissons une petit murette à travers des fils barbelés, grimpons dans un petit pré et filons par un balisage jaune sur une petite sente qui redescend vers des réservoirs d'eau (à sec début août). La petite sente s'élargit puis remonte vers une remarquable ferme dont les façades sont entièrement recouvertes de tavaillons. Nous sommes au lieu-dit " Le Raffour ".

A cet endroit, nous retrouvons le GRP du Haut-Jura Sud, balisé en rouge et jaune et prenons comme indiqué sur le topo, la direction " Sur le Replan ". Nouveau carrefour balisé " La Locénèsse ", nous poursuivons tout droit et arrivons sur une nouvelle route goudronnée puis à un autre carrefour qui indique Septmoncel d'un côté et le gîte d'étape " La Vie Neuve " de l'autre. Pourquoi ces indices ne sont-ils pas sur le topo ?

Avons-nous manqué d'attentions ? Toujours est-il que nous faisons fausse route et qu'une fois de plus, l'on s'est trompé.

Nous relisons le topo et analysons le tracé surligné sur la carte. Sur le topo, je lis " ne prenez surtout pas l'indication Chantemerle ". Pourquoi n'avons-nous pas vu cette indication ? Voilà la raison de notre erreur et le fait que nous avions la certitude d'être sur le bon chemin. En contrepartie, nous n'avons pas souvenance que le balisage rouge et jaune partait dans une autre direction. Que faire ? Nous descendons vers Septmoncel. Mais faut-il descendre tout en bas au centre du village ? Selon la carte, certainement pas ! Nous décidons de rebrousser chemin et prenons par la gauche un petit sentier de terre qui monte vers un " Gîte d'étape ". Nous arrivons sur un plateau et retrouvons sur un muret, le balisage rouge et jaune. En relisant le topo, je constate que les indications qui y sont mentionnées, correspondent bien au lieu où nous nous trouvons. Ouf ! Nous avons retrouvé l'itinéraire plus vite que nous pouvions l'espérer !

Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)oDans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

Au " Raffour ", une remarquable ferme en tavaillons------------------------------Dans des pâturages qui dominent Septmoncel.

Nous traversons des pâturages qui dominent Septmoncel puis arrivons enfin au carrefour " Le Replan ". Il est midi et d'un commun accord, nous décidons de déjeuner à ce carrefour. Il fait très chaud, et c'est à l'ombre d'un grand charme, le dos contre un muret, que nous mangeons les menus aliments achetés ce matin. Les " hollandais " arrivent et nous saluent. Ils viennent de se tromper au même endroit que nous. Ça conforte notre idée, qu'à ce secteur, les explications du topo n'étaient pas bien explicites ou qu'il manquait un indice quelque part.

 Avant de repartir, par prudence, je jette un cou d'œil sur la carte IGN, mais le parcours parait très simple et tout en descente jusqu'au Gorges du Flumen.

Nous repartons mais vingt mètres plus loin, nous tombons sur de nombreux petits panneaux indicateurs. Nous devons descendre par le " Chemin des Moines " mais nous pouvons aussi monter et nous rendre " Sur les Grès " avec un aller-retour de trente minutes comme nous le conseille le topo.

Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)oDans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

Au lieu-dit " Sur les Grés ", un panorama splendide sur Saint-Claude et ses environs,

Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)oDans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

........et sur les paysages traversés les premiers jours

Nous sommes là, pour contempler un maximum de choses et nous optons pour cette découverte. Un large chemin grimpe en direction d'un pylône puis débouche sur un large plateau rocheux qui laisse découvrir un panorama magnifique. En dessous, les gorges du Flumen et le Chapeau de Gendarme. Sur la droite, Saint-Claude et tous ses environs. En face " les Roches Blanches " et les paysages empruntés le premier jour. Je sors les jumelles et tente d'apercevoir Villard Saint-Sauveur et éventuellement notre voiture.

Je distingue le petit village, mais, nous sommes encore très loin et la distance nous obligerait presque à presser le pas. Quelques photos au bord de la falaise, puis nous redescendons et rattrapons l'agréable " Chemin des Moines ".

 La descente s'effectue essentiellement en sous-bois et par instant, une trouée laisse apercevoir Saint-Claude. Par endroit, le sous-bois est un véritable tunnel végétal et c'est d'autant plus agréable que nous avons aujourd'hui la journée la plus caniculaire de nos six jours de randonnée. Après une longue et sinueuse déclivité, nous atteignons la D.436 à Montbrilland. Là, nous remontons la départementale jusqu'au tunnel de la Roche Percée et plongeons dans les Gorges du Flumen.

 Quand je dis " plonger ", c'est un euphémisme tant nous avons eu chaud sur ce maudit bitume de la D.436. Nous ne rêvons que d'une chose : arriver en bas et nous jeter dans le premier trou d'eau venu.

Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

Sur le Chemin des Moines, pour une longue descente vers l'arrivée

La descente en partie à l'ombre et l'eau fraîche du torrent atténuerons nos ardeurs à l'arrivée. Le sentier débouche près d'une passerelle et sous les yeux ébahis de quelques promeneurs, nous profitons tout de même de cette eau rafraîchissante en nous aspergeant et en immergeant nos pieds bien endoloris. Quel soulagement pour nos jambes et nos pieds ! Mais l'eau est si froide qu'il est impossible de les garder bien longtemps.

 Par le petit pont de bois, nous enjambons le ruisseau, puis empruntons à droite un sentier forestier qui longe le Flumen, passe devant une usine électrique et nous amène jusqu'à Martinet. Nos gourdes sont vides, nous avons soif, mais là, au centre du hameau, une miraculeuse fontaine jaillit. A quelques centaines de mètres de l'arrivée, les moines défricheurs seraient-ils encore avec nous ?

Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)oDans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

Sur le " Chemin des Moines ", vue sur Saint-Claude puis un sous-bois comme un tunnel végétal.

Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

Les pieds dans l'eau rafraîchissante du " Flumen "

Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)oDans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

La miraculeuse fontaine de Martinet------------------------ -----------------A Villard, Dany accélère le pas et me distance

Par la D.290 et quelques raccourcis, nous rejoignons Villard Saint-Sauveur. Comme un cheval qui sent l'écurie, Dany accélère le pas et me distance. Nous passons devant l'hostellerie " Le Retour de la Chasse " et retrouvons notre voiture sur le parking.

La randonnée est finie, les moines défricheurs ont veillé sur nous et tout c'est bien passé.

Nous quittons Villard Saint-Sauveur, direction l'hôtel Saint-Hubert, avec deux sentiments diamétralement opposés : le soulagement d'en avoir terminé et que la randonnée se soit magnifiquement passée (peut-être grâce aux moines défricheurs) et le regret que les six jours soient passés si vite et que ce soit déjà fini. Notre merveilleuse randonnée se termine mais je reste persuadé que ces douces images de cet étonnant Haut-Jura resterons gravés très longtemps dans ma mémoire comme dans celle de Dany.

Lorsque nous serons vieux et gâteux, ou que nous n'aurons plus toute notre tête, ce récit et ses jolies photos nous rappelleront les bons moments que nous avons passé dans ce Haut-Jura si délicieux……délicieux comme les saveurs qui nous avaient été promises dans le titre de ce séjour !

Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)oDans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

Arrivée à l'hostellerie Le Retour de la Chasse où nous retrouvons notre voiture. Notre randonnée se termine, direction le Saint-Hubert.

Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

 Cliquez sur la carte pour quitter ce récit et retourner à la page d'acceuil du blog.

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La France devient "noire" en Afrique !

Publié le par gibirando

La France devient "noire " en Afrique !


Avec le coup d’état qui vient d’avoir lieu au Niger, on pourrait presque dire que la France est devenue « noire » en Afrique. « Noire » comme l’étymologie latine de mot « Niger », pays qui doit sans doute son nom au fleuve éponyme dont les géographes-linguistes pensent qu’il s’agit de la « rivière des noirs », les eaux du fleuve n’étant nullement noires.

En effet, après être devenu persona non-grata dans bons nombres de pays, après s’être virer du Mali puis du Burkina Faso, nous voilà désormais sur le départ au Niger. En réalité, c’est une immense partie de l’Afrique qui nous déteste. Rassurez-vous, je ne suis pas un spécialiste de l’Afrique, loin s’en faut, mais en lisant pas mal sur le sujet ; surtout en ce moment ; il semble que cette détestation soit en grande partie liée à notre président Macron. En tous cas, si cette haine avait commencé un peu avant, elle s’est largement amplifiée depuis. De nombreux africains ; les jeunes notamment ; le trouvent arrogant, toujours trop donneur de leçons, gaffeur dans bien des cas, avec surtout cette mauvaise attitude de leur rappeler constamment que leurs pays ont été « nos anciennes colonies » et qu’ils sont encore beaucoup dépendants de nous, sécuritairement, financièrement et donc économiquement. Ça, ils ne le supportent plus et ce d’autant qu’ils pensent que toutes les initiatives prises dans leur intérêt ont été des échecs et notamment la lutte contre le terrorisme djihadiste qui ne fait qu’empirer un peu partout.

Avec le Niger, Macron a beau s’époumoner à dire « je ne tolérerais aucune attaque contre les intérêts français », le mal est fait. Tous les ressortissants français sont tenus de quitter le pays et ils sont déjà nombreux à l’avoir fait à l’instant où j’écris cet article. Les intérêts ont pour nom « uranium », uranium dont on sait l’importance qu’il peut avoir dans le contexte actuel autour du prix des énergies et des enjeux politiques et géostratégiques. Si l’uranium du Niger n’est plus la principale source pour nos centrales nucléaires depuis quelques temps déjà, il faut quand même noter que c’est l’entreprise française Orano (ex-Areva) qui exploite directement les mines du Niger. En quittant ces mines, il s’agirait d’une immense perte de souveraineté pour la France. Une de plus, si j’ose dire ! Or on voit bien que chaque fois que l’on s’éloigne d’un lieu africain intéressant, la Russie s’y engouffre et « apparemment » ils savent s’y faire apprécier. Eh oui, au-delà de l’Ukraine, la France est en guerre contre la Russie, une guerre qui ne dit pas son nom mais dont la taille des deux pays et leur puissance respective ne laissent présager aucune bonne fortune pour nous. Après tout, de nombreux pays européens se sont depuis longtemps désintéressés du devenir de l’Afrique et ils ne semblent pas s’en porter plus mal. Ils n’ont notamment pas les contraintes d’une immigration « obligée » dont on voit bien désormais nos limites dans bien des domaines.

Aurons-nous d’autres choix que celui-là ? Il semble que non !

Espérons que tout ça ne fera pas s'envoler encore plus haut le prix des énergies et notamment celui de l'électricité, hausse déjà si exponentielle et pas toujours justifiée selon certains spécialistes. 

 

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Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

Publié le par gibirando

Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements :

Lorsque tu fais quelque chose, sache que tu auras contre toi : ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui voudraient faire le contraire, et l'immense majorité de ceux qui ne veulent rien faire.

Confucius (551 av.JC-479 av.JC).

 

Bibliographie et cartographie :

(Vous trouverez ci-dessous le topo-guide et les cartes que j'ai utilisés lors de ce Tour du Vallespir. Les autres livres m'ont permis de m'imprégner de cette région et ainsi de mieux la comprendre sur le plan culturel. Concernant l'Histoire et la géographie du Vallespir, de nombreux sites Internet m'ont aidé dans ces domaines.)

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Canigou-Vallespir-Conflent- Le Guide Rando- Georges Véron- Rando Editions-2002.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Carte IGN Top 25 2349 ET Massif du Canigou

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Carte IGN Top 25 2449 OT Céret Amélie-les-Bains Palalda-Vallée du Tech.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Promenade littéraire à travers le Vallespir - Recueil de textes et de poèmes- Michel Wallon - Les Presses- Littéraires-2002.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Domenica ou la Vallée âpre- Roman- Marie Vallespir- Les Presses de l'Imprimerie du Vallespir-1959. Préface de Joseph Ribas. 

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Mes Cahiers du Vallespir - Recueil Traduction de poèmes en catalan- Robert Gendre - Imprimerie Le Castellum-1975. Préface d'Abdon Poggi.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Ballades Catalanes- Recueil de poèmes et de photographies- Alain Taurinya- Michèle Maurin - Editions Magellan et Cie - 2002

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

 -Mes jeunes années racontées par ma mère et moi - Essai de Charles Trenet et Marie-Louise Caussat-Trenet- Editions Robert Laffont-1978

 

Sites Internet :

 (Autant que c'est possible, j'essaie de faire en sorte que les liens fonctionnent, chose peu facile certains changeant de nom de domaine, d'autres disparaissant carrément.)

- http://clubdelittenim.wordpress.com/randonnees/

- http://cortsavisempre.free.fr/index.html

- http://histoireduroussillon.free.fr/Decouvrir/Regions/Vallespir.php

- http://jeantosti.com/roussillon.htm

- http://lamanere-barrutet.com/

- http://pagesperso-orange.fr/casafr/vallespir/vallespir.htm

- http://www.amelie-les-bains.com/

- http://www.charles-trenet.net/

https://www.vallespir.com/

https://www.sudcanigo.com/item/damia-noell-chambres-dhotes/

http://www.haut-vallespir.fr/

- http://www.hotel-ausseil.com/

- http://www.la-clau.net/

- http://www.lamanere.fr/

- http://www.mairie-perpignan.fr/

- http://www.maisondupatrimoine-ceret.fr/

- http://www.mediterranees.net/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Montbolo

- http://www.notredameducoral.com/

https://www.vallespir-tourisme.fr/

- http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1941_num_29_2_4312

- http://www.pratsdemollolapreste.com/

- http://www.pyrenees-orientales.pref.gouv.fr/

- http://www.reserves-naturelles.org/

- http://www.reynes.fr/html/vallespir.htm

- http://www.vallee-du-tech.com/

- http://www.ville-arles-sur-tech.fr/

- http://www.ville-saint-laurent-de-cerdans.fr/

 

Cette liste de sites Internet n'est pas exhaustive car j'ai également consulté des sites comme Wikipédia, Wiktionnaire, Généanet, Freelang ou Lexilogos et divers forums. Il y a certainement bien d'autres sites concernant le Vallespir, la Vallée du Tech, les villes et les lieux visités lors de cette randonnée. Que ceux qui les ont créés m'excusent de ne pas les citer mais il m'était bien sûr impossible de tous les mentionner dans ce récit. Tous les sites évoqués ci-dessus ont largement contribués soit à la préparation ou à la réalisation du Tour du Vallespir lui-même soit à la rédaction de ce récit. Pour ces raisons, je remercie très sincèrement les auteurs, les propriétaires et les webmestres de tous les sites compulsés.

 

Petit lexique classé dans un ordre d'apparition dans ce récit :

 

Le lexique ci-dessous n'a pas la prétention d'être complet. Il reprend la plupart des noms propres cités pour tenter de les décrire ou de les expliquer dans l'ordre chronologique où ils apparaissent dans ce récit. Grâce à ces explications, j'espère que le lecteur appréhendera mieux la géographie et l'histoire du Vallespir. J'ai volontairement oublié certains noms et j'aurais pu par exemple citer Céret qui est la sous-préfecture du département des P.O, considérée comme la capitale du Bas-Vallespir, mais son absence vient simplement que la ville n'est pas située sur le Tour du Vallespir.

 

Vallespir : Région vallonnée et montagneuse du département des Pyrénées-Orientales qui s'étire sur une quarantaine de kilomètres le long de la vallée du Tech. Le mot vient du latin " Vallis Asperi " qui signifie " vallée âpre " mais âpre au sens de difficile, rude, abrupt.

Vallée du Tech et l'aiguat de 1940 : Bassin versant d'environ 750 km2 le plus méridional de France. Le Tech, long de 85 km, est un fleuve côtier des Pyrénées-Orientales qui prend sa source, dans le massif du Costabonne, au Roc Colom à une altitude de 2.450 m environ. Ce bassin versant associe montagne et plaine, avant d'atteindre la Méditerranée au lieu-dit le Bocal du Tech. Par son débit qui peut-être parfois très exceptionnel (4000 m3/s), le Tech est une fleuve redoutable. Au fil des siècles, il a très souvent débordé laissant le Vallespir et toute la Catalogne exsangue. Les plus effroyables inondations, qu'ici on appelle " aiguat ", ont eu lieu en 552, 1224, 1763, 1842 et 1940. Le Haut-Vallespir ayant été l'épicentre de cette catastrophe d'octobre 1940, de nombreux habitants gardent encore en mémoire les images d'horreur et de désastre de ces crues monstrueuses : 300 personnes perdirent la vie en Catalogne dont 50 côté français, 60 immeubles furent emportés à Arles-sur-Tech et Amélie-les-Bains où la gare et le casino disparurent dans les flots, des dizaines d'habitation furent emportées à Prats-de-Mollo et dans de nombreux autres villages. Des éboulements gigantesques de plus de 50 mètres de hauteur barrèrent la vallée (La Baillanouse), 4 usines électriques et de nombreuses entreprises furent pulvérisées, les coulées à la fois liquides et solides se déversèrent dans les campagnes dévastant toutes les cultures et laissant dans les terres arables une incroyable accumulation de rochers, de cailloux et de sables inadaptée à l'agriculture future, les flots emportèrent de nombreux ponts et voies de communication. Ces précipitations diluviennes furent considérées par les météorologues comme une " anomalie fantastique " de la nature. Vous trouverez quelques témoignages de l'époque sur la page Internet suivante : http://pluiesextremes.meteo.fr/france-metropole/Aiguat-fantastique-sur-le-Roussillon.html

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - RemerciementsMes jeunes années : Les paroles de cette chanson sont de Charles Trénet et la musique de Marc Herrand, pianiste, arrangeur de talent et ancien ténor des Compagnons de la Chanson. Elle date de 1949 (encore une coïncidence puisque c'est l'année de ma naissance !) et la partition est parue aux Editions Raoul Breton. Charles Trenet l'a composée lors d'une tournée qu'il effectuait au Canada. Dans l'importante discographie de Trenet, cette chanson figure dans pas moins de 27 disques et albums. Elle est donc une chanson très importante du registre du poète et chanteur. Charles Trenet y évoque ses souvenirs de jeunesse quand il allait courir la montagne du côté du Vallespir, du Canigou ou de la Cerdagne qu'il aimait tant. En 1922, son père s'installe comme notaire à Perpignan, ville dont il est natif. Peu de temps après, il fait la connaissance d'Albert Bausil, un ami à son père. Albert Bausil, l'enfant du Canigou, le poète et écrivain, chantre inspiré du Roussillon, lui fait découvrir les arts et la culture catalane. Pour le petit garçon émerveillé au regard clair, cette rencontre est capitale et Albert Bausil devient son mentor, voire son Pygmalion. Sans cet homme, qui aura sur l'adolescent une influence capitale, il n'y aurait peut-être pas eu de "Fou chantant", mais rien qu'un petit architecte de province… Bausil accueille Charles dans son "Coq Catalan", un petit hebdomadaire littéraire, satirique et sportif. Le jeune poète y fera ses premières armes, des vers qui, déjà, respirent la liberté et l'amour de la vie avec enthousiasme. Cette chanson a été reprise par nombre d'autres chanteurs et surtout par de nombreuses chorales comme les Petits Chanteurs à la Croix de Bois par exemple. Mais les meilleurs interprètes de Trenet restent les Compagnons de la Chanson qui ont repris un grand nombre de textes du grand poète. En 1978, "Mes jeunes années racontées par mère et moi" est un livre autobiographique écrit à quatre mains par Charles Trenet et sa mère Marie-Louise Caussat-Trenet paru aux Editions Laffont.

(Personnellement, cette chanson, reste le souvenir et le symbole d'une jeunesse insouciante, éprise de liberté et d'amour de la vie et de la nature. Je me reconnais dans cette chanson et en la réentendant, elle est devenue tout naturellement un hymne à mon Tour du Vallespir). Cliquez sur l'image de la partition ci-dessus pour écouter la chanson.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

 

Georges Véron : Ce grand pyrénéiste né dans la Sarthe en 1933 est mort en 2005. Professeur de biologie, il a d'abord pratiqué le football et l'athlétisme pendant plus de vingt ans avant de découvrir les Pyrénées. Quand il découvre la chaîne de montagnes, il en " tombe amoureux " et en fait rapidement sa passion. Il enchaîne les balades à un rythme qui lui vaut le surnom de " stakhanoviste de la montagne ". En 1968, il effectue la traversée des Pyrénées et réussit le pari d'aller de la mer Méditerranée à l'océan Atlantique par la haute montagne, en 41 étapes, uniquement à l'aide de cartes. Il devient ainsi le créateur de la Haute Randonnée Pyrénéenne, célèbre H.R.P qui traverse les Pyrénées par les chemins pédestres des plus hautes crêtes et des plus hauts cols. A partir de là, il va se consacrer presque exclusivement à la randonnée, à pied mais aussi en V.T.T. Membre du Club alpin français, collaborateur de la Fédération française de la randonnée pédestre, il participe à la création du célèbre G.R.10, longue randonnée de 850 kms qui part d'Hendaye dans les Pyrénées-Atlantiques et se termine à Banyuls-sur-Mer dans les Pyrénées-Orientales . En 1978, il enseigne à Tarbes, conseiller technique de l'association " Randonnées Pyrénéennes ", Georges Véron publie de nombreux ouvrages et une trentaine de guides de randonnées consacrés aux Pyrénées : 100 randonnées, 100 plus beaux sommets, itinéraires de VTT et chemins de Saint-Jacques de Compostelle, etc.… Avec son topo-guide Canigou, Vallespir, Conflent, il est le créateur du Tour du Vallespir.

Amélie-les-Bains : Autrefois, la ville s'est appelée les " Bains d'Arles ", nom provenant d'Els Banys (les bains) et d'Arles pour Arles-sur-Tech. Ce nom désignait un monastère qui était érigé à cet endroit. Le nom actuel date de 1840 et fut donné à la commune en hommage à la reine Marie-Amélie, épouse de Louis-Philippe, qui faisait de nombreux séjours aux Thermes. Vaste de 2943 hectares, située au cœur du Vallespir, au bord du Tech et de son affluent le Mondony, la commune est désormais composée de 2 autres villages qui ont été annexées : Palalda en 1942 et Montalba en 1962. La cité est une station thermale renommée depuis l'antiquité.

Montbolo : Cité située sur la rive gauche du Tech à 600 mètres d'altitude, on l'appelle couramment le " Balcon du Vallespir " tant son panorama est exceptionnel sur la plaine du Roussillon, le Canigou, la chaîne des Albères et la vallée du Tech. De son exposition plein sud, Montbolo reçoit un ensoleillement maximum en hiver et, en été cette chaleur est tempérée par la fraîcheur due à l'altitude. L'absence de toute activité industrielle contribue à une qualité de l'air remarquable et pour compléter ce cadre idyllique, l'alimentation en eau est assurée par des sources captées à plus de 1500 mètres d'altitude. Ce village est également connu pour sa procession de la " Rodella " qui se déroule chaque 30 juillet et dont l'origine païenne remonterait au début du christianisme. Depuis l'église Saint-André de Montbolo, cette procession consiste à se rendre par un sentier forestier à l'abbaye d'Arles-sur-Tech pour aller vénérer les reliques des saints Abdon et Sennen. Mais la particularité de ce pèlerinage est de descendre une croix chrétienne sur laquelle a été placé un grand cerceau fait d'un enroulement de cire d'abeille que l'on appelle " la Rodella ". Il existe également autour de cette " Rodella " une légende basée sur un texte historique de 1465 que vous pouvez découvrir sur les deux sites Internet suivants :

- http://histoireduroussillon.free.fr/Decouvrir/Traditions/Rodella.php

https://www.labalma.fr/index.php/fr/camping-fr/fetes

Formentere ou Formentera : Col à 1.133 m d'altitude situé à la limite du Haut-Vallespir et des Aspres sur le chemin du Tour du Vallespir et l'ancienne voie ferrée minière. Non loin de ce col, il y a le hameau oublié de Formentere, ancienne gare minière qui a eu son heure de gloire au temps de l'exploitation des mines de fer autour du Massif du Canigou (Batère, les Manerots, La Pinouse, Rapaloum, etc.…). De Formentere, grâce à une ligne de câbles et de chariots de plus de 5 kilomètres, le minerai cuit était descendu par voie aérienne jusqu'à Arles-sur-Tech.

Batère : Lieu situé à cheval entre Vallespir, Aspres et Haut- Conflent connu pour sa tour médiévale du 13eme siècle construite à l'époque où les Rois de Majorque régnaient sur le Roussillon et la Cerdagne. Cette tour à signaux assurait la surveillance et la communication à l'aide de fumées le jour et de feux la nuit. Elle était certainement en liaison avec d'autres tours et châteaux du Vallespir (Montbolo, Corsavy, Cos, Mir, Palalda, Cabrens) et les tours d'autres régions comme la Tour de la Massane ou bien celle de la Madeloc. Mais Batère est également connu pour ses anciennes mines de fer, fer apprécié depuis la nuit de temps (200 avant JC). Ces mines étaient les plus importantes du département, elles alimentaient un nombre incalculable de forges. Les mines fonctionnèrent jusqu'en 1994 donnant à toute la région un essor économique considérable. En 1953, la société d'exploitation construisit à 1.540 m d'altitude un bâtiment pour les mineurs et leurs familles, ce bâtiment sert désormais de refuge et de gîte aux randonneurs de tout poil.

La tempête Klaus : Le 23 janvier 2009, Klaus est le nom donné à une tempête en cours de formation par l'Institut de Météorologie allemand en l'honneur d'un certain Klaus Schümann. Au départ, c'est le satellite Météosat qui va envoyer des images d'une dépression étonnante situé sur l'Atlantique Nord, profonde dépression qui va engendrer des vents d'une force exceptionnelle et d'une vitesse inouïe. Cette tempête a principalement touché le sud-ouest de la France, la principauté d'Andorre, le nord de l'Espagne et une partie de l'Italie entre le 23 et le 25 janvier 2009. Dans le sud de la France, nombreux sont ceux qui considèrent à juste titre comme plus dévastateur Lothar, la tempête de décembre 1999, mais ce n'est pas le cas du Vallespir et du Roussillon où Klaus a été bien plus violent. Le 24 janvier, les dégâts ont été considérables et en tous cas, évalués à 38 millions d'euros. Le département a été reconnu comme en état de catastrophe naturelle. Tous les records ont été battus : 216 km/h au Col d'Envalira, 193 km/h à Formiguères, 191 km/h pendant deux heures au Cap Béar, 184 km/h à Perpignan, record absolu de 1999 battu de plus 40 km/h. Les forêts de résineux (pins sylvestres et cèdres) du Vallespir ont été parmi les plus ravagées et l'importance des dégâts a été estimée avec des prises de vue aériennes. Au-delà des dégâts, le problème pour la filière bois, c'est que cette tempête Klaus est arrivée dans une conjoncture économique beaucoup plus mauvaise qu'en 1999.

Riuferrer : Affluent du Tech, le Riuferrer (la rivière du fer) est un torrent impétueux d'une longueur de 17,7 kms qui prend sa source dans le cirque du Faig au pied du Puig dels Tres Vents à une altitude de 2.300 m environ et se jette dans la Tech à Arles-sur-Tech. De nombreux pêcheurs parcourent ses rives pour ses excellentes truites.

La Coumelade : Affluent du Tech, la Coumelade est une rivière qui prend sa source sur le versant sud de la crête des Tres Vents à 2.570 mètres d'altitude et qui, après avoir parcouru 15 kms, se jette dans le Tech au hameau Le Tech. Dans sa partie torrent, elle appréciait des adeptes de la descente en canyon.

Saint-Guillem de Combret : Situé dans la vallée de la Coumelade, le minuscule hameau est essentiellement connu pour son ermitage dont l'histoire commence au 9eme siècle. A cette époque, une chapelle dédiée à Sainte-Magdeleine de Combret avait été construite par un certain " Guillem ". Guillem offrait, sans aucune compensation, gîtes et couverts à tous les pèlerins qui partaient de Saint-Michel de Cuxa pour se rendre à Saint-Jacques de Compostelle par le col d'Ares et l'Espagne. Guillem était si apprécié de tous les voyageurs et le lieu si prisé, qu'après sa mort tout le monde l'appela Saint-Guillem malgré qu'il n'ait jamais été canonisé. Aujourd'hui la chapelle et ses dépendances sont connues sous le nom de Saint-Guillem de Combret. Le hameau dispose d'un refuge non gardé. Malgré quelques restaurations, la chapelle a peu changé au fil des siècles, elle mesure 15 mètres de long pour 4 mètres de large et est de style roman. Sa cloche très ancienne est exceptionnelle et est à l'origine d'une légende prétendant que Guillem l'aurait modelée de ses propres doigts car il en reste, paraît-il, encore l'empreinte sur le métal. Le 22 juillet de chaque année, les habitants du village Le Tech, de Prats de Mollo et d'autres villages alentours effectuent un pèlerinage.

La Parcigoule : C'est une rivière de 9 kms de longueur, affluent du Tech qui prend sa source à une altitude de 1.920 mètres au lieu-dit Les Estables. Elle rejoint le Tech au hameau de Saint-Sauveur entre Prats-de-Mollo et la Preste. Le bassin de la Parcigoule présente la particularité d'avoir été une des vallées les plus déboisées et dépeuplées du Vallespir, tout d'abord à cause des nombreuses forges qui utilisaient intensément son bois puis à cause des crues répétitives (aiguat) d'octobre 1940 puis d'avril 1942. Un reboisement et des barrages ont été aménagés pour stabiliser et protéger la vallée.

Joseph de la Trinxeria : né en 1637 à Prats-de-Mollo, commune d'Espagne à l'époque, il s'insurgea contre la gabelle, cette célèbre taxe sur le sel, abolie depuis 1292 mais qui venait d'être réhabilitée en 1661 par Louis XIV après l'annexion de la Catalogne du Nord (Roussillon, Vallespir, Conflent, Cerdagne, Capcir) au royaume de France par le Traité des Pyrénées de 1659. En 1666, indigné d'avoir été surtaxé par les Gabelous, ces préposés chargés de la récolte, il leva une armée d'Angelets et tint tête pendant quelques années à toutes les troupes envoyées contre lui. Ces nombreuses victoires lui apportèrent un énorme prestige et nombreux furent ceux qui se rallièrent à sa cause. Il devint rapidement un héros dans le Vallespir tout entier et bien au-delà encore dans toute la Catalogne. C'est en partie à cause de ces révoltés que Louis XIV fit construire par Vauban, le Fort Lagarde de Prats-de-Mollo à partir de 1677. Quelques années plus tard, Joseph de la Trinxeria qui n'avait pas renié ses origines, devint officier des armées d'Espagne et se battit contre le royaume de France aux côtés des Miquelets. Il ne cessa jamais de se battre sur de nombreux fronts et termina sa vie comme colonel en 1689. Il mourut en 1694.

Prats-de-Mollo - La Preste : Avec une superficie de presque 12.000 hectares, cette commune est la plus étendue du département des Pyrénées-Orientales. Située au bord du Tech à 735 mètres d'altitude, elle dispose d'un patrimoine historique exceptionnel : Eglise gothique Saintes Juste et Ruffine, Fort Lagarde et fortifications construites par Vauban, Tour de Mir, nombreuses chapelles, etc.… Il faut dire qu'au regard de sa situation géographique, Prats fût tout au long de son histoire le théâtre de soubresauts franco-espagnols incessants. Longtemps tournée vers l'agriculture, l'élevage, la sylviculture et quelques industries locales (textiles, espadrilles, etc.…), la cité vit désormais du tourisme et des Thermes de la Preste, bourg rattaché à Prats mais éloigné de huit kilomètres à une altitude de 1.130 mètres. Le mot " Prats " signifie " prés " mais deux versions s'opposent quant à l'origine du mot " Mollo ", certains le traduisant par " mouillé " d'autres avançant qu'il signifie " grosse pierre" en catalan. Alors " prés mouillés " ou " prés bornés ", les deux définitions ont leur logique tant la cité a été souvent la scène de crues mémorables mais aussi un bourg toujours borné ou limité par une frontière mouvante et parfois incertaine. Il faut savoir en effet que malgré le Traité des Pyrénées de 1659 signé entre le roi de France Louis XIV et Philippe IV, roi d'Espagne, le véritable tracé de la frontière entre la province du Roussillon et l'Espagne ne fût déterminé et borné que deux siècles plus tard en 1866 avec le Traité de Bayonne entre l'Empereur Napoléon III et la reine Isabelle II d'Espagne. De par leur situation géographique ambiguë et instable, c'est dire si les Pratéens ont longtemps été indécis et désorientés quant à leur citoyenneté réelle. Alors n'est-il pas un peu logique qu'ils aient été avant tout catalans avant d'être espagnols ou français ? En raison de son milieu, de son relief varié et de ses richesses naturelles remarquables (flore, faune et géologique) la commune a été classée " Réserve Naturelle " en 1986.

La tour de Mir : Situé à 1.540 m d'altitude et datant du 13eme siècle, comme la tour de Batère, la tour de Mir était chargé d'émettre des signaux pour assurer les communications avec d'autres tours comme celle de La Guardia, une autre tour de Prats-de-Mollo où a été érigé ensuite le Fort Lagarde. A cette époque où les catalans se lancent dans de nombreuses conquêtes tout autour de la Méditerranée, la tour de Mir présente l'avantage d'être à la fois tournée vers la mer et vers l'intérieur des terres, car plus particulièrement affectée à la surveillance de Col d'Arès, passage obligé vers des territoires intérieurs comme le royaume d'Aragon notamment. De son piton rocheux, on aperçoit très distinctement le château et les tours de Cabrens, elles-mêmes en liaison avec la Tour de Batère et ainsi de suite jusqu'aux tours des Albères et du Roussillon. La tour de Mir est située sur le chemin du Tour du Vallespir.

La Retirada : Le mot " Retirada " signifie " retraite " en espagnol mais il désigne plus particulièrement l'exode humanitaire que des milliers de républicains espagnols vécurent à partir de janvier 1939. En deux semaines, c'est 100.000 réfugiés qui passent la frontière au col d'Arès pour fuir la dictature de Général Franco dont l'alliance avec le régime nazi d'Hitler inquiète l'Europe toute entière. Le 31 janvier, le ministre de l'intérieur Albert Sarraut vient à Prats-de-Mollo pour organiser ces arrivées massives. Il fait construire 4 camps d'hébergement dans la vallée du Tech. Tout est bon pour accueillir les réfugiés et affronter ce glacial et cinglant hiver. Le 13 février, la frontière est officiellement fermée et gardée par les soldats de Franco. Mais ce sont environ 500.000 personnes, pleines d'un espoir d'un avenir meilleur qui arrivèrent en France par de multiples passages frontaliers. Mais pour ces réfugiés, internés dans des camps ceinturés de fils barbelés, cette espérance fût le plus souvent déçue, car ils avaient fuit l'arbitraire, la torture et la terreur instaurée par le régime totalitaire espagnol pour ne trouver en France que privation de liberté, dans des conditions généralement pitoyables pour ne pas dire inhumaines.

Notre-Dame du Coral : Il s'agit d'une chapelle longue de 23 mètres et large de 7 mètres qui a été construite sur un éperon rocheux à 1.091 m d'altitude dans un cadre de verdure exceptionnel. On pense qu'à l'origine, au 9eme siècle, il s'agissait d'un simple sanctuaire (petite chapelle ou oratoire) qui servait de lieu de prières. Puis comme souvent, un village, ici Miralles, se développa autour de cette chapelle. La légende prétend qu'une statue de bois représentant la vierge Marie provenant de cette chapelle ait été dissimulée dans un tronc d'arbre, puis retrouvée plus tard. Cette trouvaille aurait été l'occasion d'un engouement populaire qui amena la construction de la nouvelle église paroissiale de Miralles. C'est ainsi que Notre Dame du Coral est apparue, bâtie sur les restes de la chapelle primitive, pour servir d'église aux habitants du village. Dans les textes historiques, Sancta Maria de Coral apparaît à partir de l'an 1267 comme appartenant à l'abbaye de Camprodon (Espagne). Mais au fil des siècles, et selon les mouvements de la frontière, le site eut divers propriétaires religieux, privés ou publics. Mais les occupants de la chapelle ont été le plus souvent des ermites forains qui voyageaient en quête de charité et d'oboles. A présent, la chapelle et certaines de ses dépendances servent de refuge avec gîtes, restaurant, tables et chambres d'hôtes. L'étymologie de " Coral " est très discutée mais la plus probable est que ce nom viendrait simplement de " corail " comme la couleur rouge de certaines roches que l'on trouve dans le secteur en montant par exemple vers le col de Malrems ou le Pla de la Muga.

Lamanère : C'est un village du Vallespir situé à 777 mètres d'altitude et à vol d'oiseau vers le sud à moins de 3 kms de la frontière espagnole. Entourée de montagnes et de collines avec les Baga de la Sadella et de la Bordellat (1.554 m) au sud, le Mont Nègre (1.425 m) à l'est, le Roque de Cap de Ca et la serra de Cabrens (1.326 m) au Nord, le Puig de las Coubines et El Tossal (1.281m) à l'ouest et nichée au fond d'une verdoyante vallée à la jonction de plusieurs rivières et ruisseaux (Lamanère, Taix, etc.…) elle est la commune la plus méridionale de l'hexagone. Riche de divers minerais (fer, or, plomb argentifère, cuivre) qui y furent exploitaient en leurs temps, son nom proviendrait du catalan " La Menera " signifiant " La Minière ". Grâce à ses paysages magnifiques et variés, elle est un lieu propice à de nombreuses activités de plein air (randonnées, VTT, baignades, canyonning, etc.…). Mais de par son emplacement géographique très isolé, on ne connaît pas grand-chose de son histoire, si ce n'est qu'elle a longtemps était dépendante de la commune de Serralongue où régnaient au Moyen-Âge les seigneurs de Cabrens. Mais Lamanère, c'est aussi une rivière, affluent du Tech, longue de 15,7 kms, qui elle-même est alimentée par d'innombrables petits ruisseaux affluents.

Les Estanouses : Minuscule hameau perdu du Haut-Vallespir situé au pied des tours de Cabrens, non loin des villages de Lamanère et de Serralongue à une altitude de 1.019 mètres. Il y a encore quelques années (2004 ou 2005), on pouvait le traverser en empruntant une des variantes du Tour du Vallespir. Aujourd'hui, ce chemin est barré car il est devenu un domaine privé, et si j'en crois mes recherches Internet, faisant chambres et tables d'hôtes pour accueillir les touristes.

Cabrens : La seigneurie de Serralongue, commune du Vallespir, est gouvernée dès le 11eme siècle par les " seigneurs de Cabrenç " en référence aux chèvres qui peuplaient les collines et qui étaient les seuls animaux à pouvoir grimper jusqu'à leur château. Le premier seigneur fût Oriol de Cortsavi mais la dynastie des Cabrens composée de diverses familles au gré des alliances et des successions eut une immense influence sur une grande partie du Vallespir et régna fort longtemps et au moins jusqu'en 1792, date à laquelle l'état français créa les communes et où le dernier seigneur Abden Senen de Ros, baron de Cabrens s'expatria en Espagne. Aujourd'hui le site de Cabrens est surtout connu pour ses trois tours, objectifs de randonnées à partir de Lamanère ou de Serralongue. Situées au faîte d'une crête rocheuse, les trois tours sont en réalité les ruines du château construit en 1086 par les seigneurs de Cabrens, celles d'un donjon adjoint au 11eme siècle qui aurait fait office de geôles et enfin celle d'une tour à signaux du 14eme siècle qui communiquait avec de nombreuses autres tours du Vallespir (Mir, Batère et Cos). Au regard de sa position géographique dominante, l'ensemble devait constituer une forteresse quasi imprenable.

Saint-Laurent-de-Cerdans : Le village daterait du 11eme siècle, date à laquelle des moines de l'abbaye d'Arles-sur-Tech aurait construit une église dédiée à Saint-Laurent, martyr du 3eme siècle. Le terme " Cerdans " apparaît au 12eme siècle avec le nom d'un mas (Manso de Cerdanis). Mais ce nom lui-même proviendrait du nom d'un peuple des montagnes de la région, descendant des Ibères qu'on appelait " Les Cérêtes ". Ce peuple serait aussi à l'origine des noms de la ville de Céret et de la région de Cerdagne. La ville construite à l'intersection de plusieurs cours d'eau (la Quére, le Saint-Laurent, la Bilvera, etc.…) est entourée de plusieurs " serrats ", petites chaînes de montagnes (Cogull, Montner, Provadona, Capell, Garsa, etc.…) dont la plupart dépassent les 1.000 mètres d'altitude. Elle fût un lieu de passage, d'échanges et surtout de contrebande avec l'Espagne tout au long des époques. Pendant très longtemps, la prospérité de la cité a reposé sur les industries liées au fer avec de nombreuses forges alentours qui ont données leurs noms à des lieux-dits (la Forge del Mig, la Forge d'en Bosc, la Forge d'Avall, etc.…), au bois (exploitation du châtaignier encore très présent dans les forêts de nos jours) mais l'industrie la plus originale a été celle de la fabrication d'espadrilles que l'on appelle ici " vigatanes " et qui, bien sûr, a été étroitement liée aux fabriques de tissus. Ces deux dernières activités artisanales sont encore bien présentes aujourd'hui au travers des sociétés " Vallespir Sandales " et " Les Toiles du Soleil ". Grâce à son riche patrimoine historique, culturel et naturel et au tout proche domaine hôtelier de Falgos pourvu de son terrain de golf de 18 trous, le village vit désormais au rythme du tourisme.

La famille Noëll : Le 23 janvier 1676, l'église de Saint-Laurent-de-Cerdans avait brûlé ainsi que quelques maisons voisines dont celle de la famille de Noëll. Au 18eme siècle, la destruction de ces documents anciens avait amené Abdon Noëll à solliciter du roi de France Louis XV la reconnaissance et la confirmation de sa qualité de noble et de ses titres. C'est en décembre 1766 qu'Abdon de Noëll reçut cette confirmation et ses nouvelles lettres de noblesse signée de Louis XV et du duc de Choiseul. Il fût nommé baron de Vilaro, petit hameau proche de Saint-Laurent. Notaire à Saint-Laurent-de-Cerdans, Abdon, le seigneur de Vilaro, âme de la Résistance du Vallespir, fût le plus connu de tous car en avril 1793 avec l'aide du général espagnol Antonio Ricardos, il évita le massacre programmée par la Convention Nationale de toute la population de Saint-Laurent-de-Cerdans. Quand on sait que cette guerre entre la France et l'Espagne, galvanisé par l'hostilité de la monarchie espagnole envers la République Française, commença pour empêcher l'organisation d'une simple procession, on comprend mieux l'attachement que les Laurentins avaient pour leurs traditions et leur liberté de culte. Ce culte de l'église et cette liberté sont encore fermement ancré de nos jours et on les retrouve à travers diverses manifestations.

Puis ce fût Jacques de Noëll qui, au 20eme siècle, grimpa l'échelle de la renommée, mais dans un autre registre, celui de la musique. Il fut un grand compositeur de musiques catalanes et de sardanes. Et comme ici en Vallespir, comme dans toute la Catalogne, la sardane est une danse et une musique sacrée, Jacques de Noëll fût un musicien très apprécié. Il y eut également Louis, archéologue apprécié, frère de Jacques mais mort trop jeune pour être resté dans l'Histoire. Mais tout au long des siècles, les de Noëll étaient surtout de riches aristocrates et des notables reconnus, certains étaient notaires, d'autres maîtres de forge ou propriétaires d'exploitations minières, d'autres propriétaires terriens. Malgré la perte de leurs titres de noblesse à la Révolution Française, les de Noëll gardèrent un certain prestige dans tout le Roussillon certains devenant des chefs d'entreprise reconnues, d'autres tentèrent l'aventure de la vie politique, beaucoup devenant maires de nombreuses communes. La bâtisse, maison de famille des de Noëll à Saint-Laurent-de-Cerdans avait été construite en 1606 et le premier occupant avait été un certain Damia (1560-1612) qui, au côté de Joseph de la Trinxeria, s'était révolté contre les effets néfastes du Traité des Pyrénées de 1659. Cette maison Damia Noëll a été rachetée, il y a quelques années, par un couple très sympathique Isabelle et Mario Lopes, qui en ont fait une table et des chambres d'hôtes absolument remarquables.

Pilon de Belmatx ou Belmaig : Ici en Catalogne, on prononce " Belmach ". Il s'agit d'un sommet du Vallespir avec une altitude somme toute modeste puisque élevée au dessus du niveau de la mer à 1.280 mètres seulement. Il est situé sur une longue crête rocheuse qui s'appelle la Serre de Montner et qui surplombe la cité d'Arles-sur-Tech. Mais sa renommée vient justement de la difficulté que l'on rencontre à le gravir à partir d'Arles-sur-Tech puisque c'est pas moins de 1.020 mètres de dénivelé qu'il faut accomplir sur un sentier très difficile car terreux et caillouteux et très souvent raviné. Pour y monter, il faut emprunter un tronçon du célèbre GR.10 jusqu'au Col de Paracolls et c'est certainement pour çà que cette randonnée s'inscrit très souvent comme une " incontournable " du département. Montagne mythique pour les Arlésiens, chaque printemps, un trail de 11 kilomètres, course réunissant des spécialistes de ce sport mais aussi de simples concurrents est organisée par l'association Arles-Belmaig. Est déclaré vainqueur du " Km Vertical Walsh " celui qui accomplit exactement les 1.000 mètres de dénivelé (environ 100 mètres avant le sommet) dans le laps de temps le plus court.

Arles-sur-Tech : Bien que n'ayant pas traversé cette ville lors de ce Tour du Vallespir, je l'ai eu très souvent devant mes yeux lors de la 1ere et de la dernière étape. Comment parler du Vallespir sans évoquer Arles-sur-Tech qui est certainement une des villes les plus anciennes de cette région puisqu'on a retrouvé des vestiges datant de la Préhistoire (dolmen). Comment parler d'Arles-sur-Tech sans parler de sa Sainte-Tombe et des saints Abdon et Sennen. En ce qui concerne la Sainte-Tombe et son fameux mystère, il s'agit d'un sarcophage de pierre du 3eme siècle qui est situé dans une courette de l'église et qui produit une quantité d'eau pure importante et " d'origine inconnue " (200 à 300 litres par an en moyenne, parfois beaucoup plus, jusqu'à 800 litres l'an). La thèse du miracle a bien évidemment été la première avancée, tandis que d'autres hypothèses ont vu le jour tout au long de l'histoire, relayées ces dernières années par des médias avides de sensationnel. Malgré un premier travail sérieux et concluant dans les années 60 et encore récemment, le panneau situé au dessus du sarcophage explique encore aujourd'hui que la Sainte Tombe n'ait pas livré son secret. Mais la théorie la plus souvent émise serait que le couvercle serait suffisamment poreux pour laisser pénétrer l'eau des pluies alors que le fond du sarcophage serait parfaitement imperméable. Quand à Abdon et Sennen, en l'an 960 un abbé se nommant Arnulfe aurait rapporté de Rome des reliques authentifiées comme étant celles de ces deux saints persans. Elles vaudront à Arles le surnom de "ville des Corps Saints". Ces deux Saints sont toujours vénérés à Arles. Mais autour de ces saints, il existe une légende qui se recoupe avec une autre légende du Vallespir, celle des " Simiots ", des êtres malfaisants, dévoreurs d'enfants, moitié félins et moitié singes qui vivaient dans les forêts et les montagnes du Vallespir. Je vous laisse le soin de prendre connaissance de ces légendes sur les excellents sites suivants :

https://www.sudcanigo.com/decouvrir/contes-et-legendes/

http://histoireduroussillon.free.fr/Decouvrir/Legendes/Simiots.php

http://fr.wikipedia.org/wiki/Abdon_et_Sennen

 

Remerciements :

 

Je remercie très sincèrement toutes les personnes qui m'ont accueillies lors de mes différentes arrivées d'étapes : au Refuge de Batère, à l'hôtel Ausseil à Prats-de-Mollo et à Notre-Dame du Coral. Partout, je fus parfaitement reçu. Bien sûr, ma meilleure soirée mais la plus onéreuse aussi fût celle passée à la Maison Damia Noëll à Saint-Laurent-de-Cerdans, il est vrai en table et chambre d'hôtes d'une qualité remarquable. L'accueil d'Isabelle et Mario fût tel qu'ils méritent vraiment une mention spéciale. Je conseille vivement cet endroit à tous les randonneurs qui pourront se permettre de dépenser 78 euros pour une demi-pension. J'ai essentiellement marché en solitaire sur ce Tour du Vallespir mais je remercie les quelques personnes que j'ai rencontré au cours de ce voyage et qui, d'une manière ou d'une autre, l'ont rendu plus agréable ou plus facile : le vigile des Thermes d'Amélie qui ne m'a pas fait de difficulté pour garer ma voiture, l'homme qui faisait un footing avec son chien à Montbolo qui m'a aidé dans la direction à prendre, le couple qui craignait l'orage et qui voulait me prendre en voiture à la Tour de Batère, quelques clients et l'aimable groupe d'Epinal rencontré au refuge de Batère qui effectuaient le GR.10, le très chaleureux couple et leur fille que j'ai aidé à la cabane de la Devesa au dessus de Leca, l'homme qui m'a expliqué le plus court chemin à prendre au Fort Lagarde, la dame qui m'a expliqué où se trouvait l'hôtel Ausseil, les anonymes clients catalans et parisiens du restaurant Ausseil qui m'ont permis de passer une agréable soirée à Prats-de-Mollo et ce, malgré la terrible journée que j'avais vécue, la pharmacienne de Prats-de-Mollo qui a su parfaitement calmer mes brûlures d'orties, la gentille randonneuse rencontrée à Notre-Dame de Coral, les propriétaires du Domaine des Estanouses avec lesquels depuis je me suis lié d'amitié, le breton vététiste et le jeune couple de Tchèques, clients de la Maison Damia Noëll. Je remercie enfin ma femme qui m'a laissé partir seul, mes enfants de m'avoir offert un lecteur MP3, objet ô combien précieux qui m'a énormément aidé dans les instants les plus difficiles. Je remercie enfin Charles Trenet et ses interprètes Les Compagnons de la Chanson pour leur magnifique chanson " Mes jeunes années ", mélodie avec laquelle j'ai marché très souvent tout au long de cette randonnée. Quand j'éprouvais des difficultés, cette chanson était là pour me remonter moral et enthousiasme. Pour moi, cette chanson restera pour toujours comme un hymne à ces 6 jours passés en Vallespir. 6 jours " Sur les hauteurs d'une vallée âpre " qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire.

 

Divers :

 

Peu de temps après mon retour, le 24 août exactement, et en raison de la terrible et éprouvante épreuve que j'avais vécue dans la forêt du Miracle au dessus de Prats-de-Mollo, il m'a paru utile d'alerter les autorités pour que d'autres personnes ne tombent pas dans le même piège que les arbres couchés par la tempête Klaus du 24 janvier 2009 m'avaient tendu. J'ai donc adressé un e-mail à la Mairie de Prats-de-Mollo, à l'ONF, à la Fédération et au comité départemental de la Randonnée Pédestre pour les informer de la galère que j'avais éprouvée dans ce secteur du Tour du Vallespir situé peu après le Puig des Lloses en direction du Col du Miracle.

 

Le 14 septembre, c'est avec satisfaction que je recevais une réponse de Madame Marie-Claire Baills, directrice de l'Office de Tourisme de Prats-de-Mollo dans laquelle elle m'informait avoir contacter Monsieur Joseph Dunyach, Président du club local de randonnée pédestre " Délit Ténim ". Ce dernier me répondait à travers une lettre jointe au message de Madame Baills.

 

Pour les remercier de m'avoir répondu et d'être intervenu ultérieurement dans ce secteur de Prats-de-Mollo, j'ai volontairement joint à ce récit nos différents échanges de messages.

 

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

 

Message adressé le 24 août 2009 à la Mairie de Prats-de-Mollo, à l'ONF, à la Fédération Française de Randonnée Pédestre et à son Comité départemental des Pyrénées-Orientales.

 

Monsieur le Maire de Prats de Mollo, Mesdames, Messieurs,

 

J'ai réalisé la semaine dernière la randonnée du Tour du Vallespir en 6 jours d'après le Guide Rando de Georges Véron : Canigou, Vallespir, Conflent paru chez Rando Editions. Randonnant beaucoup tout au long de l'année, j'avais eu l'occasion de remarquer que ce tour était plutôt bien balisé et que les panneaux indicateurs étaient nombreux. Je n'ai pas trouvé non plus sur Internet de contre-indications à effectuer ce tour. C'est donc en toute confiance mais muni néanmoins d'un GPS, d'un téléphone portable et des cartes IGN appropriées que je suis parti d'Amélie vers Batère le 1er jour, puis vers Saint-Guillem le 2eme jour, puis vers Prats de Mollo le 3eme jour, puis à Notre-Dame de Coral le 4eme jour, puis à St Laurent de Cerdans le 5eme et retour à Amélie le 6eme.

 

Tout s'était très bien passé jusqu'au Puig des Lloses (1.413 m) qui sauf erreur de ma part se trouve sur la commune de Prats de Mollo. A cet endroit, le balisage rouge et jaune propre au Tour du Vallespir ainsi que le panneau d'orientation m'indiquait de poursuivre vers la droite alors qu'un 2eme panneau me proposait de descendre à gauche vers Prats de Mollo par le col de Cavanelles. Effectuant bien sûr le Tour du Vallespir et ayant de toute manière ce tracé-là enregistré dans mon GPS, j'ai normalement poursuivi vers la droite d'autant que rien à cette intersection du Puig des Lloses ne pouvait me laisser supposer que cette portion du Tour du Vallespir dans laquelle j'allais m'engager était complètement impraticable.

 

J'ai 60 ans et je pense être un marcheur chevronné. Pourtant je ne vous cache pas qu'à cause des nombreux arbres décimés qui jonchent encore le sentier sur ce secteur depuis la tempête Klaus du 24 janvier dernier, j'ai eu à un moment le vague sentiment que j'était tombé dans un véritable traquenard. En effet, j'ai commencé à enjamber un premier arbre puis à passer sous un second, puis troisièmement à contourner un premier groupe d'arbres, puis je suis passé sous quelques autres arbres couchés puis au bout de 1,5 kms sans autre solution j'ai finalement quitté le chemin pour éviter un amoncellement qui me semblait de quelques mètres de large seulement (on constate en effet que le vent à suivi des couloirs plus ou moins larges) mais qui en réalité étaient absolument infranchissables. J'ai donc fini par me perdre dans cet immense labyrinthe d'arbres abattus et j'ai même pensé à un moment à appeler les secours depuis mon portable. Heureusement, que j'ai su garder mon sang-froid et grâce à mon GPS j'ai pu, après de multiples efforts, retrouver le sentier et j'ai réussi à rebrousser chemin pour en définitive rejoindre Prats par le col de Cavanelles.

 

Attention ce message que je vous adresse et cette histoire que je vous relate n'ont pas pour objet d'émettre un grief envers quiconque mais simplement à vous prévenir qu'à cet endroit après le Puig des Lloses, le tour du Vallespir est particulièrement dangereux et infranchissable. Mais peut-être le saviez-vous ? De mon côté, je sais pertinemment que la tempête Klaus a provoqué des dégâts considérables et que ce n'est pas en quelques mois que l'on peut effacer les cicatrices d'un tel désastre. Je pensai toutefois que dans la mesure où un chemin serait impraticable un simple petit panonceau d'interdiction aurait été mis en place. Ayant eu l'occasion de marcher dans les Landes et le Gers il y a quelques semaines, j'avais eu l'occasion d'apprécier ce type de pancartes sur de nombreux sentiers. J'ai donc été très étonné qu'au Puig des Lloses aucun panneau ne vienne prévenir le randonneur de cette dangerosité, d'autant qu'un autre chemin permet d'accéder à la commune de Prats dans d'excellentes conditions. En été où les randonneurs sont très nombreux à parcourir les chemins de notre beau département des PO, je pense que de simples petits panneaux d'interdiction et/ou de conseils en pareils endroits seraient d'une redoutable efficacité et éviteraient bien des désagréments comme ceux que j'ai connus.

 

Voilà, après tous ces déboires, et après trois heures d'errements, j'ai fini par arriver à Prats de Mollo avec seulement quelques égratignures, quelques bleus et les mollets douloureusement brûlés par les orties et griffés par les ronces.

 

Le lendemain avant de repartir, j'ai longuement réfléchi sur le sentier que j'allais prendre et plutôt que d'opter par la poursuite du Tour du Vallespir par la Tour de Mir et le col d'Arès dont je sais que le secteur est particulièrement boisé aussi, j'ai emprunté le chemin le plus court pour rejoindre l'ermitage de Notre Dame de Coral. Il s'agit du PR.12 qui passe au col de la Guille. Bien m'en a pris, puisqu'une fois arrivé à l'ermitage, j'appris par d'autres randonneurs, qui en revenaient, que les chemins de la Tour de Mir et du col d'Arès étaient eux aussi barrés par de nombreux arbres couchés. Je ne l'ai pas constaté par moi-même !

 

Voilà il m'a paru utile de vous apporter ce témoignage qui est tout frais. Comme je l'ai dit je ne fais aucun grief à personne d'autant que parmi les acteurs à qui j'adresse ce message, je ne sais pas qui est responsable des arbres couchés, du balisage présent ou absent, de la prévention à mettre en place en pareil cas, etc...

 

J'espère simplement que quelqu'un fera bon usage de ce message.

 

Recevez, Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs, mes respectueuses salutations.

 

Gilbert JULLIEN

Licencié à la FFRP sous le N° 0579504G

 

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Lettre réponse reçue de Monsieur Joseph Dunyach par l'intermédiaire de Madame Marie-Claire Baills, directrice de l'Office de Tourisme de Prats-de-Mollo.

 

OFFICE DE TOURISME**

66230 PRATS DE MOLLO - LA PRESTE

 

DUNYACH Joseph

Président du club de randonnée FFRP " Delit Tenim "

Membre du Comité directeur départemental des PO

Responsable des Sentiers

Tel : 04.68.39.77.18

 

A Monsieur JULLIEN Gilbert

 

Monsieur,

 

Je viens de prendre connaissance de votre courrier du 25 Août au sujet des problèmes que vous avez rencontré sur le Tour du Vallespir. Ce courrier m'avait été communiqué par le Président départemental lors de la réunion du Comité Directeur du 31 août à Perpignan et je le classe parmi ceux qui font plaisir à lire car ils démontrent la qualité des randonneurs de la FFRP et leur soucis de parfaire notre terrain de jeu naturel.

Vous avez très bien exposé tous vos problèmes et je me sens un peu responsable de ce qui vous est arrivé car j'avais apposé un panneau de fermeture de sentiers à l'entrée du sentier au départ de Prats et je n'avais pas pensé aux randonneurs arrivant dans l'autre sens ce que je vais m'empresser de corriger en attendant l'ouverture que nous espérons prochaine de ce beau sentier sur le secteur du Miracle après le désastre de la tempête Klauss qui nous a donné bien des soucis.

Je profite de ce courrier pour vous informer que le Tour du Vallespir va être complètement finalisé car il fait partie du grand projet du Conseil Général à travers son entité " Canigou Grand Site ".

Si vous souhaitez recevoir les documents sur cet itinéraire vous pouvez nous communiquer vos coordonnées postales.

Pour ce qui est du secteur de la Tour du Mir, la situation est tout à fait normale.

J'ose espérer que ce courrier vous soulagera un peu de la galère que vous avez connu et je vous prie de m'en excuser encore une fois.

Je joins une copie de ce courrier au Président du Comité Départemental qui m'avait demandé de vous répondre en tant que responsable du secteur ainsi qu'à Monsieur le Maire de Prats de Mollo La Preste.

 

Recevez Monsieur mes sincères salutations et peut être au plaisir de se connaître un jour à Prats ou sur l'un de nos sentiers du Haut-Vallespir.

 

DUNYACH Joseph

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Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

Publié le par gibirando

Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements :

Lorsque tu fais quelque chose, sache que tu auras contre toi : ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui voudraient faire le contraire, et l'immense majorité de ceux qui ne veulent rien faire.

Confucius (551 av.JC-479 av.JC).

 

Bibliographie et cartographie :

(Vous trouverez ci-dessous le topo-guide et les cartes que j'ai utilisés lors de ce Tour du Vallespir. Les autres livres m'ont permis de m'imprégner de cette région et ainsi de mieux la comprendre sur le plan culturel. Concernant l'Histoire et la géographie du Vallespir, de nombreux sites Internet m'ont aidé dans ces domaines.)

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Canigou-Vallespir-Conflent- Le Guide Rando- Georges Véron- Rando Editions-2002.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Carte IGN Top 25 2349 ET Massif du Canigou

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Carte IGN Top 25 2449 OT Céret Amélie-les-Bains Palalda-Vallée du Tech.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Promenade littéraire à travers le Vallespir - Recueil de textes et de poèmes- Michel Wallon - Les Presses- Littéraires-2002.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Domenica ou la Vallée âpre- Roman- Marie Vallespir- Les Presses de l'Imprimerie du Vallespir-1959. Préface de Joseph Ribas. 

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Mes Cahiers du Vallespir - Recueil Traduction de poèmes en catalan- Robert Gendre - Imprimerie Le Castellum-1975. Préface d'Abdon Poggi.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Ballades Catalanes- Recueil de poèmes et de photographies- Alain Taurinya- Michèle Maurin - Editions Magellan et Cie - 2002

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

 -Mes jeunes années racontées par ma mère et moi - Essai de Charles Trenet et Marie-Louise Caussat-Trenet- Editions Robert Laffont-1978

 

Sites Internet :

 (Autant que c'est possible, j'essaie de faire en sorte que les liens fonctionnent, chose peu facile certains changeant de nom de domaine, d'autres disparaissant carrément.)

- http://clubdelittenim.wordpress.com/randonnees/

- http://cortsavisempre.free.fr/index.html

- http://histoireduroussillon.free.fr/Decouvrir/Regions/Vallespir.php

- http://jeantosti.com/roussillon.htm

- http://lamanere-barrutet.com/

- http://pagesperso-orange.fr/casafr/vallespir/vallespir.htm

- http://www.amelie-les-bains.com/

- http://www.charles-trenet.net/

https://www.vallespir.com/

https://www.sudcanigo.com/item/damia-noell-chambres-dhotes/

http://www.haut-vallespir.fr/

- http://www.hotel-ausseil.com/

- http://www.la-clau.net/

- http://www.lamanere.fr/

- http://www.mairie-perpignan.fr/

- http://www.maisondupatrimoine-ceret.fr/

- http://www.mediterranees.net/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Montbolo

- http://www.notredameducoral.com/

https://www.vallespir-tourisme.fr/

- http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1941_num_29_2_4312

- http://www.pratsdemollolapreste.com/

- http://www.pyrenees-orientales.pref.gouv.fr/

- http://www.reserves-naturelles.org/

- http://www.reynes.fr/html/vallespir.htm

- http://www.vallee-du-tech.com/

- http://www.ville-arles-sur-tech.fr/

- http://www.ville-saint-laurent-de-cerdans.fr/

 

Cette liste de sites Internet n'est pas exhaustive car j'ai également consulté des sites comme Wikipédia, Wiktionnaire, Généanet, Freelang ou Lexilogos et divers forums. Il y a certainement bien d'autres sites concernant le Vallespir, la Vallée du Tech, les villes et les lieux visités lors de cette randonnée. Que ceux qui les ont créés m'excusent de ne pas les citer mais il m'était bien sûr impossible de tous les mentionner dans ce récit. Tous les sites évoqués ci-dessus ont largement contribués soit à la préparation ou à la réalisation du Tour du Vallespir lui-même soit à la rédaction de ce récit. Pour ces raisons, je remercie très sincèrement les auteurs, les propriétaires et les webmestres de tous les sites compulsés.

 

Petit lexique classé dans un ordre d'apparition dans ce récit :

 

Le lexique ci-dessous n'a pas la prétention d'être complet. Il reprend la plupart des noms propres cités pour tenter de les décrire ou de les expliquer dans l'ordre chronologique où ils apparaissent dans ce récit. Grâce à ces explications, j'espère que le lecteur appréhendera mieux la géographie et l'histoire du Vallespir. J'ai volontairement oublié certains noms et j'aurais pu par exemple citer Céret qui est la sous-préfecture du département des P.O, considérée comme la capitale du Bas-Vallespir, mais son absence vient simplement que la ville n'est pas située sur le Tour du Vallespir.

 

Vallespir : Région vallonnée et montagneuse du département des Pyrénées-Orientales qui s'étire sur une quarantaine de kilomètres le long de la vallée du Tech. Le mot vient du latin " Vallis Asperi " qui signifie " vallée âpre " mais âpre au sens de difficile, rude, abrupt.

Vallée du Tech et l'aiguat de 1940 : Bassin versant d'environ 750 km2 le plus méridional de France. Le Tech, long de 85 km, est un fleuve côtier des Pyrénées-Orientales qui prend sa source, dans le massif du Costabonne, au Roc Colom à une altitude de 2.450 m environ. Ce bassin versant associe montagne et plaine, avant d'atteindre la Méditerranée au lieu-dit le Bocal du Tech. Par son débit qui peut-être parfois très exceptionnel (4000 m3/s), le Tech est une fleuve redoutable. Au fil des siècles, il a très souvent débordé laissant le Vallespir et toute la Catalogne exsangue. Les plus effroyables inondations, qu'ici on appelle " aiguat ", ont eu lieu en 552, 1224, 1763, 1842 et 1940. Le Haut-Vallespir ayant été l'épicentre de cette catastrophe d'octobre 1940, de nombreux habitants gardent encore en mémoire les images d'horreur et de désastre de ces crues monstrueuses : 300 personnes perdirent la vie en Catalogne dont 50 côté français, 60 immeubles furent emportés à Arles-sur-Tech et Amélie-les-Bains où la gare et le casino disparurent dans les flots, des dizaines d'habitation furent emportées à Prats-de-Mollo et dans de nombreux autres villages. Des éboulements gigantesques de plus de 50 mètres de hauteur barrèrent la vallée (La Baillanouse), 4 usines électriques et de nombreuses entreprises furent pulvérisées, les coulées à la fois liquides et solides se déversèrent dans les campagnes dévastant toutes les cultures et laissant dans les terres arables une incroyable accumulation de rochers, de cailloux et de sables inadaptée à l'agriculture future, les flots emportèrent de nombreux ponts et voies de communication. Ces précipitations diluviennes furent considérées par les météorologues comme une " anomalie fantastique " de la nature. Vous trouverez quelques témoignages de l'époque sur la page Internet suivante : http://pluiesextremes.meteo.fr/france-metropole/Aiguat-fantastique-sur-le-Roussillon.html

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - RemerciementsMes jeunes années : Les paroles de cette chanson sont de Charles Trénet et la musique de Marc Herrand, pianiste, arrangeur de talent et ancien ténor des Compagnons de la Chanson. Elle date de 1949 (encore une coïncidence puisque c'est l'année de ma naissance !) et la partition est parue aux Editions Raoul Breton. Charles Trenet l'a composée lors d'une tournée qu'il effectuait au Canada. Dans l'importante discographie de Trenet, cette chanson figure dans pas moins de 27 disques et albums. Elle est donc une chanson très importante du registre du poète et chanteur. Charles Trenet y évoque ses souvenirs de jeunesse quand il allait courir la montagne du côté du Vallespir, du Canigou ou de la Cerdagne qu'il aimait tant. En 1922, son père s'installe comme notaire à Perpignan, ville dont il est natif. Peu de temps après, il fait la connaissance d'Albert Bausil, un ami à son père. Albert Bausil, l'enfant du Canigou, le poète et écrivain, chantre inspiré du Roussillon, lui fait découvrir les arts et la culture catalane. Pour le petit garçon émerveillé au regard clair, cette rencontre est capitale et Albert Bausil devient son mentor, voire son Pygmalion. Sans cet homme, qui aura sur l'adolescent une influence capitale, il n'y aurait peut-être pas eu de "Fou chantant", mais rien qu'un petit architecte de province… Bausil accueille Charles dans son "Coq Catalan", un petit hebdomadaire littéraire, satirique et sportif. Le jeune poète y fera ses premières armes, des vers qui, déjà, respirent la liberté et l'amour de la vie avec enthousiasme. Cette chanson a été reprise par nombre d'autres chanteurs et surtout par de nombreuses chorales comme les Petits Chanteurs à la Croix de Bois par exemple. Mais les meilleurs interprètes de Trenet restent les Compagnons de la Chanson qui ont repris un grand nombre de textes du grand poète. En 1978, "Mes jeunes années racontées par mère et moi" est un livre autobiographique écrit à quatre mains par Charles Trenet et sa mère Marie-Louise Caussat-Trenet paru aux Editions Laffont.

(Personnellement, cette chanson, reste le souvenir et le symbole d'une jeunesse insouciante, éprise de liberté et d'amour de la vie et de la nature. Je me reconnais dans cette chanson et en la réentendant, elle est devenue tout naturellement un hymne à mon Tour du Vallespir). Cliquez sur l'image de la partition ci-dessus pour écouter la chanson.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

 

Georges Véron : Ce grand pyrénéiste né dans la Sarthe en 1933 est mort en 2005. Professeur de biologie, il a d'abord pratiqué le football et l'athlétisme pendant plus de vingt ans avant de découvrir les Pyrénées. Quand il découvre la chaîne de montagnes, il en " tombe amoureux " et en fait rapidement sa passion. Il enchaîne les balades à un rythme qui lui vaut le surnom de " stakhanoviste de la montagne ". En 1968, il effectue la traversée des Pyrénées et réussit le pari d'aller de la mer Méditerranée à l'océan Atlantique par la haute montagne, en 41 étapes, uniquement à l'aide de cartes. Il devient ainsi le créateur de la Haute Randonnée Pyrénéenne, célèbre H.R.P qui traverse les Pyrénées par les chemins pédestres des plus hautes crêtes et des plus hauts cols. A partir de là, il va se consacrer presque exclusivement à la randonnée, à pied mais aussi en V.T.T. Membre du Club alpin français, collaborateur de la Fédération française de la randonnée pédestre, il participe à la création du célèbre G.R.10, longue randonnée de 850 kms qui part d'Hendaye dans les Pyrénées-Atlantiques et se termine à Banyuls-sur-Mer dans les Pyrénées-Orientales . En 1978, il enseigne à Tarbes, conseiller technique de l'association " Randonnées Pyrénéennes ", Georges Véron publie de nombreux ouvrages et une trentaine de guides de randonnées consacrés aux Pyrénées : 100 randonnées, 100 plus beaux sommets, itinéraires de VTT et chemins de Saint-Jacques de Compostelle, etc.… Avec son topo-guide Canigou, Vallespir, Conflent, il est le créateur du Tour du Vallespir.

Amélie-les-Bains : Autrefois, la ville s'est appelée les " Bains d'Arles ", nom provenant d'Els Banys (les bains) et d'Arles pour Arles-sur-Tech. Ce nom désignait un monastère qui était érigé à cet endroit. Le nom actuel date de 1840 et fut donné à la commune en hommage à la reine Marie-Amélie, épouse de Louis-Philippe, qui faisait de nombreux séjours aux Thermes. Vaste de 2943 hectares, située au cœur du Vallespir, au bord du Tech et de son affluent le Mondony, la commune est désormais composée de 2 autres villages qui ont été annexées : Palalda en 1942 et Montalba en 1962. La cité est une station thermale renommée depuis l'antiquité.

Montbolo : Cité située sur la rive gauche du Tech à 600 mètres d'altitude, on l'appelle couramment le " Balcon du Vallespir " tant son panorama est exceptionnel sur la plaine du Roussillon, le Canigou, la chaîne des Albères et la vallée du Tech. De son exposition plein sud, Montbolo reçoit un ensoleillement maximum en hiver et, en été cette chaleur est tempérée par la fraîcheur due à l'altitude. L'absence de toute activité industrielle contribue à une qualité de l'air remarquable et pour compléter ce cadre idyllique, l'alimentation en eau est assurée par des sources captées à plus de 1500 mètres d'altitude. Ce village est également connu pour sa procession de la " Rodella " qui se déroule chaque 30 juillet et dont l'origine païenne remonterait au début du christianisme. Depuis l'église Saint-André de Montbolo, cette procession consiste à se rendre par un sentier forestier à l'abbaye d'Arles-sur-Tech pour aller vénérer les reliques des saints Abdon et Sennen. Mais la particularité de ce pèlerinage est de descendre une croix chrétienne sur laquelle a été placé un grand cerceau fait d'un enroulement de cire d'abeille que l'on appelle " la Rodella ". Il existe également autour de cette " Rodella " une légende basée sur un texte historique de 1465 que vous pouvez découvrir sur les deux sites Internet suivants :

- http://histoireduroussillon.free.fr/Decouvrir/Traditions/Rodella.php

https://www.labalma.fr/index.php/fr/camping-fr/fetes

Formentere ou Formentera : Col à 1.133 m d'altitude situé à la limite du Haut-Vallespir et des Aspres sur le chemin du Tour du Vallespir et l'ancienne voie ferrée minière. Non loin de ce col, il y a le hameau oublié de Formentere, ancienne gare minière qui a eu son heure de gloire au temps de l'exploitation des mines de fer autour du Massif du Canigou (Batère, les Manerots, La Pinouse, Rapaloum, etc.…). De Formentere, grâce à une ligne de câbles et de chariots de plus de 5 kilomètres, le minerai cuit était descendu par voie aérienne jusqu'à Arles-sur-Tech.

Batère : Lieu situé à cheval entre Vallespir, Aspres et Haut- Conflent connu pour sa tour médiévale du 13eme siècle construite à l'époque où les Rois de Majorque régnaient sur le Roussillon et la Cerdagne. Cette tour à signaux assurait la surveillance et la communication à l'aide de fumées le jour et de feux la nuit. Elle était certainement en liaison avec d'autres tours et châteaux du Vallespir (Montbolo, Corsavy, Cos, Mir, Palalda, Cabrens) et les tours d'autres régions comme la Tour de la Massane ou bien celle de la Madeloc. Mais Batère est également connu pour ses anciennes mines de fer, fer apprécié depuis la nuit de temps (200 avant JC). Ces mines étaient les plus importantes du département, elles alimentaient un nombre incalculable de forges. Les mines fonctionnèrent jusqu'en 1994 donnant à toute la région un essor économique considérable. En 1953, la société d'exploitation construisit à 1.540 m d'altitude un bâtiment pour les mineurs et leurs familles, ce bâtiment sert désormais de refuge et de gîte aux randonneurs de tout poil.

La tempête Klaus : Le 23 janvier 2009, Klaus est le nom donné à une tempête en cours de formation par l'Institut de Météorologie allemand en l'honneur d'un certain Klaus Schümann. Au départ, c'est le satellite Météosat qui va envoyer des images d'une dépression étonnante situé sur l'Atlantique Nord, profonde dépression qui va engendrer des vents d'une force exceptionnelle et d'une vitesse inouïe. Cette tempête a principalement touché le sud-ouest de la France, la principauté d'Andorre, le nord de l'Espagne et une partie de l'Italie entre le 23 et le 25 janvier 2009. Dans le sud de la France, nombreux sont ceux qui considèrent à juste titre comme plus dévastateur Lothar, la tempête de décembre 1999, mais ce n'est pas le cas du Vallespir et du Roussillon où Klaus a été bien plus violent. Le 24 janvier, les dégâts ont été considérables et en tous cas, évalués à 38 millions d'euros. Le département a été reconnu comme en état de catastrophe naturelle. Tous les records ont été battus : 216 km/h au Col d'Envalira, 193 km/h à Formiguères, 191 km/h pendant deux heures au Cap Béar, 184 km/h à Perpignan, record absolu de 1999 battu de plus 40 km/h. Les forêts de résineux (pins sylvestres et cèdres) du Vallespir ont été parmi les plus ravagées et l'importance des dégâts a été estimée avec des prises de vue aériennes. Au-delà des dégâts, le problème pour la filière bois, c'est que cette tempête Klaus est arrivée dans une conjoncture économique beaucoup plus mauvaise qu'en 1999.

Riuferrer : Affluent du Tech, le Riuferrer (la rivière du fer) est un torrent impétueux d'une longueur de 17,7 kms qui prend sa source dans le cirque du Faig au pied du Puig dels Tres Vents à une altitude de 2.300 m environ et se jette dans la Tech à Arles-sur-Tech. De nombreux pêcheurs parcourent ses rives pour ses excellentes truites.

La Coumelade : Affluent du Tech, la Coumelade est une rivière qui prend sa source sur le versant sud de la crête des Tres Vents à 2.570 mètres d'altitude et qui, après avoir parcouru 15 kms, se jette dans le Tech au hameau Le Tech. Dans sa partie torrent, elle appréciait des adeptes de la descente en canyon.

Saint-Guillem de Combret : Situé dans la vallée de la Coumelade, le minuscule hameau est essentiellement connu pour son ermitage dont l'histoire commence au 9eme siècle. A cette époque, une chapelle dédiée à Sainte-Magdeleine de Combret avait été construite par un certain " Guillem ". Guillem offrait, sans aucune compensation, gîtes et couverts à tous les pèlerins qui partaient de Saint-Michel de Cuxa pour se rendre à Saint-Jacques de Compostelle par le col d'Ares et l'Espagne. Guillem était si apprécié de tous les voyageurs et le lieu si prisé, qu'après sa mort tout le monde l'appela Saint-Guillem malgré qu'il n'ait jamais été canonisé. Aujourd'hui la chapelle et ses dépendances sont connues sous le nom de Saint-Guillem de Combret. Le hameau dispose d'un refuge non gardé. Malgré quelques restaurations, la chapelle a peu changé au fil des siècles, elle mesure 15 mètres de long pour 4 mètres de large et est de style roman. Sa cloche très ancienne est exceptionnelle et est à l'origine d'une légende prétendant que Guillem l'aurait modelée de ses propres doigts car il en reste, paraît-il, encore l'empreinte sur le métal. Le 22 juillet de chaque année, les habitants du village Le Tech, de Prats de Mollo et d'autres villages alentours effectuent un pèlerinage.

La Parcigoule : C'est une rivière de 9 kms de longueur, affluent du Tech qui prend sa source à une altitude de 1.920 mètres au lieu-dit Les Estables. Elle rejoint le Tech au hameau de Saint-Sauveur entre Prats-de-Mollo et la Preste. Le bassin de la Parcigoule présente la particularité d'avoir été une des vallées les plus déboisées et dépeuplées du Vallespir, tout d'abord à cause des nombreuses forges qui utilisaient intensément son bois puis à cause des crues répétitives (aiguat) d'octobre 1940 puis d'avril 1942. Un reboisement et des barrages ont été aménagés pour stabiliser et protéger la vallée.

Joseph de la Trinxeria : né en 1637 à Prats-de-Mollo, commune d'Espagne à l'époque, il s'insurgea contre la gabelle, cette célèbre taxe sur le sel, abolie depuis 1292 mais qui venait d'être réhabilitée en 1661 par Louis XIV après l'annexion de la Catalogne du Nord (Roussillon, Vallespir, Conflent, Cerdagne, Capcir) au royaume de France par le Traité des Pyrénées de 1659. En 1666, indigné d'avoir été surtaxé par les Gabelous, ces préposés chargés de la récolte, il leva une armée d'Angelets et tint tête pendant quelques années à toutes les troupes envoyées contre lui. Ces nombreuses victoires lui apportèrent un énorme prestige et nombreux furent ceux qui se rallièrent à sa cause. Il devint rapidement un héros dans le Vallespir tout entier et bien au-delà encore dans toute la Catalogne. C'est en partie à cause de ces révoltés que Louis XIV fit construire par Vauban, le Fort Lagarde de Prats-de-Mollo à partir de 1677. Quelques années plus tard, Joseph de la Trinxeria qui n'avait pas renié ses origines, devint officier des armées d'Espagne et se battit contre le royaume de France aux côtés des Miquelets. Il ne cessa jamais de se battre sur de nombreux fronts et termina sa vie comme colonel en 1689. Il mourut en 1694.

Prats-de-Mollo - La Preste : Avec une superficie de presque 12.000 hectares, cette commune est la plus étendue du département des Pyrénées-Orientales. Située au bord du Tech à 735 mètres d'altitude, elle dispose d'un patrimoine historique exceptionnel : Eglise gothique Saintes Juste et Ruffine, Fort Lagarde et fortifications construites par Vauban, Tour de Mir, nombreuses chapelles, etc.… Il faut dire qu'au regard de sa situation géographique, Prats fût tout au long de son histoire le théâtre de soubresauts franco-espagnols incessants. Longtemps tournée vers l'agriculture, l'élevage, la sylviculture et quelques industries locales (textiles, espadrilles, etc.…), la cité vit désormais du tourisme et des Thermes de la Preste, bourg rattaché à Prats mais éloigné de huit kilomètres à une altitude de 1.130 mètres. Le mot " Prats " signifie " prés " mais deux versions s'opposent quant à l'origine du mot " Mollo ", certains le traduisant par " mouillé " d'autres avançant qu'il signifie " grosse pierre" en catalan. Alors " prés mouillés " ou " prés bornés ", les deux définitions ont leur logique tant la cité a été souvent la scène de crues mémorables mais aussi un bourg toujours borné ou limité par une frontière mouvante et parfois incertaine. Il faut savoir en effet que malgré le Traité des Pyrénées de 1659 signé entre le roi de France Louis XIV et Philippe IV, roi d'Espagne, le véritable tracé de la frontière entre la province du Roussillon et l'Espagne ne fût déterminé et borné que deux siècles plus tard en 1866 avec le Traité de Bayonne entre l'Empereur Napoléon III et la reine Isabelle II d'Espagne. De par leur situation géographique ambiguë et instable, c'est dire si les Pratéens ont longtemps été indécis et désorientés quant à leur citoyenneté réelle. Alors n'est-il pas un peu logique qu'ils aient été avant tout catalans avant d'être espagnols ou français ? En raison de son milieu, de son relief varié et de ses richesses naturelles remarquables (flore, faune et géologique) la commune a été classée " Réserve Naturelle " en 1986.

La tour de Mir : Situé à 1.540 m d'altitude et datant du 13eme siècle, comme la tour de Batère, la tour de Mir était chargé d'émettre des signaux pour assurer les communications avec d'autres tours comme celle de La Guardia, une autre tour de Prats-de-Mollo où a été érigé ensuite le Fort Lagarde. A cette époque où les catalans se lancent dans de nombreuses conquêtes tout autour de la Méditerranée, la tour de Mir présente l'avantage d'être à la fois tournée vers la mer et vers l'intérieur des terres, car plus particulièrement affectée à la surveillance de Col d'Arès, passage obligé vers des territoires intérieurs comme le royaume d'Aragon notamment. De son piton rocheux, on aperçoit très distinctement le château et les tours de Cabrens, elles-mêmes en liaison avec la Tour de Batère et ainsi de suite jusqu'aux tours des Albères et du Roussillon. La tour de Mir est située sur le chemin du Tour du Vallespir.

La Retirada : Le mot " Retirada " signifie " retraite " en espagnol mais il désigne plus particulièrement l'exode humanitaire que des milliers de républicains espagnols vécurent à partir de janvier 1939. En deux semaines, c'est 100.000 réfugiés qui passent la frontière au col d'Arès pour fuir la dictature de Général Franco dont l'alliance avec le régime nazi d'Hitler inquiète l'Europe toute entière. Le 31 janvier, le ministre de l'intérieur Albert Sarraut vient à Prats-de-Mollo pour organiser ces arrivées massives. Il fait construire 4 camps d'hébergement dans la vallée du Tech. Tout est bon pour accueillir les réfugiés et affronter ce glacial et cinglant hiver. Le 13 février, la frontière est officiellement fermée et gardée par les soldats de Franco. Mais ce sont environ 500.000 personnes, pleines d'un espoir d'un avenir meilleur qui arrivèrent en France par de multiples passages frontaliers. Mais pour ces réfugiés, internés dans des camps ceinturés de fils barbelés, cette espérance fût le plus souvent déçue, car ils avaient fuit l'arbitraire, la torture et la terreur instaurée par le régime totalitaire espagnol pour ne trouver en France que privation de liberté, dans des conditions généralement pitoyables pour ne pas dire inhumaines.

Notre-Dame du Coral : Il s'agit d'une chapelle longue de 23 mètres et large de 7 mètres qui a été construite sur un éperon rocheux à 1.091 m d'altitude dans un cadre de verdure exceptionnel. On pense qu'à l'origine, au 9eme siècle, il s'agissait d'un simple sanctuaire (petite chapelle ou oratoire) qui servait de lieu de prières. Puis comme souvent, un village, ici Miralles, se développa autour de cette chapelle. La légende prétend qu'une statue de bois représentant la vierge Marie provenant de cette chapelle ait été dissimulée dans un tronc d'arbre, puis retrouvée plus tard. Cette trouvaille aurait été l'occasion d'un engouement populaire qui amena la construction de la nouvelle église paroissiale de Miralles. C'est ainsi que Notre Dame du Coral est apparue, bâtie sur les restes de la chapelle primitive, pour servir d'église aux habitants du village. Dans les textes historiques, Sancta Maria de Coral apparaît à partir de l'an 1267 comme appartenant à l'abbaye de Camprodon (Espagne). Mais au fil des siècles, et selon les mouvements de la frontière, le site eut divers propriétaires religieux, privés ou publics. Mais les occupants de la chapelle ont été le plus souvent des ermites forains qui voyageaient en quête de charité et d'oboles. A présent, la chapelle et certaines de ses dépendances servent de refuge avec gîtes, restaurant, tables et chambres d'hôtes. L'étymologie de " Coral " est très discutée mais la plus probable est que ce nom viendrait simplement de " corail " comme la couleur rouge de certaines roches que l'on trouve dans le secteur en montant par exemple vers le col de Malrems ou le Pla de la Muga.

Lamanère : C'est un village du Vallespir situé à 777 mètres d'altitude et à vol d'oiseau vers le sud à moins de 3 kms de la frontière espagnole. Entourée de montagnes et de collines avec les Baga de la Sadella et de la Bordellat (1.554 m) au sud, le Mont Nègre (1.425 m) à l'est, le Roque de Cap de Ca et la serra de Cabrens (1.326 m) au Nord, le Puig de las Coubines et El Tossal (1.281m) à l'ouest et nichée au fond d'une verdoyante vallée à la jonction de plusieurs rivières et ruisseaux (Lamanère, Taix, etc.…) elle est la commune la plus méridionale de l'hexagone. Riche de divers minerais (fer, or, plomb argentifère, cuivre) qui y furent exploitaient en leurs temps, son nom proviendrait du catalan " La Menera " signifiant " La Minière ". Grâce à ses paysages magnifiques et variés, elle est un lieu propice à de nombreuses activités de plein air (randonnées, VTT, baignades, canyonning, etc.…). Mais de par son emplacement géographique très isolé, on ne connaît pas grand-chose de son histoire, si ce n'est qu'elle a longtemps était dépendante de la commune de Serralongue où régnaient au Moyen-Âge les seigneurs de Cabrens. Mais Lamanère, c'est aussi une rivière, affluent du Tech, longue de 15,7 kms, qui elle-même est alimentée par d'innombrables petits ruisseaux affluents.

Les Estanouses : Minuscule hameau perdu du Haut-Vallespir situé au pied des tours de Cabrens, non loin des villages de Lamanère et de Serralongue à une altitude de 1.019 mètres. Il y a encore quelques années (2004 ou 2005), on pouvait le traverser en empruntant une des variantes du Tour du Vallespir. Aujourd'hui, ce chemin est barré car il est devenu un domaine privé, et si j'en crois mes recherches Internet, faisant chambres et tables d'hôtes pour accueillir les touristes.

Cabrens : La seigneurie de Serralongue, commune du Vallespir, est gouvernée dès le 11eme siècle par les " seigneurs de Cabrenç " en référence aux chèvres qui peuplaient les collines et qui étaient les seuls animaux à pouvoir grimper jusqu'à leur château. Le premier seigneur fût Oriol de Cortsavi mais la dynastie des Cabrens composée de diverses familles au gré des alliances et des successions eut une immense influence sur une grande partie du Vallespir et régna fort longtemps et au moins jusqu'en 1792, date à laquelle l'état français créa les communes et où le dernier seigneur Abden Senen de Ros, baron de Cabrens s'expatria en Espagne. Aujourd'hui le site de Cabrens est surtout connu pour ses trois tours, objectifs de randonnées à partir de Lamanère ou de Serralongue. Situées au faîte d'une crête rocheuse, les trois tours sont en réalité les ruines du château construit en 1086 par les seigneurs de Cabrens, celles d'un donjon adjoint au 11eme siècle qui aurait fait office de geôles et enfin celle d'une tour à signaux du 14eme siècle qui communiquait avec de nombreuses autres tours du Vallespir (Mir, Batère et Cos). Au regard de sa position géographique dominante, l'ensemble devait constituer une forteresse quasi imprenable.

Saint-Laurent-de-Cerdans : Le village daterait du 11eme siècle, date à laquelle des moines de l'abbaye d'Arles-sur-Tech aurait construit une église dédiée à Saint-Laurent, martyr du 3eme siècle. Le terme " Cerdans " apparaît au 12eme siècle avec le nom d'un mas (Manso de Cerdanis). Mais ce nom lui-même proviendrait du nom d'un peuple des montagnes de la région, descendant des Ibères qu'on appelait " Les Cérêtes ". Ce peuple serait aussi à l'origine des noms de la ville de Céret et de la région de Cerdagne. La ville construite à l'intersection de plusieurs cours d'eau (la Quére, le Saint-Laurent, la Bilvera, etc.…) est entourée de plusieurs " serrats ", petites chaînes de montagnes (Cogull, Montner, Provadona, Capell, Garsa, etc.…) dont la plupart dépassent les 1.000 mètres d'altitude. Elle fût un lieu de passage, d'échanges et surtout de contrebande avec l'Espagne tout au long des époques. Pendant très longtemps, la prospérité de la cité a reposé sur les industries liées au fer avec de nombreuses forges alentours qui ont données leurs noms à des lieux-dits (la Forge del Mig, la Forge d'en Bosc, la Forge d'Avall, etc.…), au bois (exploitation du châtaignier encore très présent dans les forêts de nos jours) mais l'industrie la plus originale a été celle de la fabrication d'espadrilles que l'on appelle ici " vigatanes " et qui, bien sûr, a été étroitement liée aux fabriques de tissus. Ces deux dernières activités artisanales sont encore bien présentes aujourd'hui au travers des sociétés " Vallespir Sandales " et " Les Toiles du Soleil ". Grâce à son riche patrimoine historique, culturel et naturel et au tout proche domaine hôtelier de Falgos pourvu de son terrain de golf de 18 trous, le village vit désormais au rythme du tourisme.

La famille Noëll : Le 23 janvier 1676, l'église de Saint-Laurent-de-Cerdans avait brûlé ainsi que quelques maisons voisines dont celle de la famille de Noëll. Au 18eme siècle, la destruction de ces documents anciens avait amené Abdon Noëll à solliciter du roi de France Louis XV la reconnaissance et la confirmation de sa qualité de noble et de ses titres. C'est en décembre 1766 qu'Abdon de Noëll reçut cette confirmation et ses nouvelles lettres de noblesse signée de Louis XV et du duc de Choiseul. Il fût nommé baron de Vilaro, petit hameau proche de Saint-Laurent. Notaire à Saint-Laurent-de-Cerdans, Abdon, le seigneur de Vilaro, âme de la Résistance du Vallespir, fût le plus connu de tous car en avril 1793 avec l'aide du général espagnol Antonio Ricardos, il évita le massacre programmée par la Convention Nationale de toute la population de Saint-Laurent-de-Cerdans. Quand on sait que cette guerre entre la France et l'Espagne, galvanisé par l'hostilité de la monarchie espagnole envers la République Française, commença pour empêcher l'organisation d'une simple procession, on comprend mieux l'attachement que les Laurentins avaient pour leurs traditions et leur liberté de culte. Ce culte de l'église et cette liberté sont encore fermement ancré de nos jours et on les retrouve à travers diverses manifestations.

Puis ce fût Jacques de Noëll qui, au 20eme siècle, grimpa l'échelle de la renommée, mais dans un autre registre, celui de la musique. Il fut un grand compositeur de musiques catalanes et de sardanes. Et comme ici en Vallespir, comme dans toute la Catalogne, la sardane est une danse et une musique sacrée, Jacques de Noëll fût un musicien très apprécié. Il y eut également Louis, archéologue apprécié, frère de Jacques mais mort trop jeune pour être resté dans l'Histoire. Mais tout au long des siècles, les de Noëll étaient surtout de riches aristocrates et des notables reconnus, certains étaient notaires, d'autres maîtres de forge ou propriétaires d'exploitations minières, d'autres propriétaires terriens. Malgré la perte de leurs titres de noblesse à la Révolution Française, les de Noëll gardèrent un certain prestige dans tout le Roussillon certains devenant des chefs d'entreprise reconnues, d'autres tentèrent l'aventure de la vie politique, beaucoup devenant maires de nombreuses communes. La bâtisse, maison de famille des de Noëll à Saint-Laurent-de-Cerdans avait été construite en 1606 et le premier occupant avait été un certain Damia (1560-1612) qui, au côté de Joseph de la Trinxeria, s'était révolté contre les effets néfastes du Traité des Pyrénées de 1659. Cette maison Damia Noëll a été rachetée, il y a quelques années, par un couple très sympathique Isabelle et Mario Lopes, qui en ont fait une table et des chambres d'hôtes absolument remarquables.

Pilon de Belmatx ou Belmaig : Ici en Catalogne, on prononce " Belmach ". Il s'agit d'un sommet du Vallespir avec une altitude somme toute modeste puisque élevée au dessus du niveau de la mer à 1.280 mètres seulement. Il est situé sur une longue crête rocheuse qui s'appelle la Serre de Montner et qui surplombe la cité d'Arles-sur-Tech. Mais sa renommée vient justement de la difficulté que l'on rencontre à le gravir à partir d'Arles-sur-Tech puisque c'est pas moins de 1.020 mètres de dénivelé qu'il faut accomplir sur un sentier très difficile car terreux et caillouteux et très souvent raviné. Pour y monter, il faut emprunter un tronçon du célèbre GR.10 jusqu'au Col de Paracolls et c'est certainement pour çà que cette randonnée s'inscrit très souvent comme une " incontournable " du département. Montagne mythique pour les Arlésiens, chaque printemps, un trail de 11 kilomètres, course réunissant des spécialistes de ce sport mais aussi de simples concurrents est organisée par l'association Arles-Belmaig. Est déclaré vainqueur du " Km Vertical Walsh " celui qui accomplit exactement les 1.000 mètres de dénivelé (environ 100 mètres avant le sommet) dans le laps de temps le plus court.

Arles-sur-Tech : Bien que n'ayant pas traversé cette ville lors de ce Tour du Vallespir, je l'ai eu très souvent devant mes yeux lors de la 1ere et de la dernière étape. Comment parler du Vallespir sans évoquer Arles-sur-Tech qui est certainement une des villes les plus anciennes de cette région puisqu'on a retrouvé des vestiges datant de la Préhistoire (dolmen). Comment parler d'Arles-sur-Tech sans parler de sa Sainte-Tombe et des saints Abdon et Sennen. En ce qui concerne la Sainte-Tombe et son fameux mystère, il s'agit d'un sarcophage de pierre du 3eme siècle qui est situé dans une courette de l'église et qui produit une quantité d'eau pure importante et " d'origine inconnue " (200 à 300 litres par an en moyenne, parfois beaucoup plus, jusqu'à 800 litres l'an). La thèse du miracle a bien évidemment été la première avancée, tandis que d'autres hypothèses ont vu le jour tout au long de l'histoire, relayées ces dernières années par des médias avides de sensationnel. Malgré un premier travail sérieux et concluant dans les années 60 et encore récemment, le panneau situé au dessus du sarcophage explique encore aujourd'hui que la Sainte Tombe n'ait pas livré son secret. Mais la théorie la plus souvent émise serait que le couvercle serait suffisamment poreux pour laisser pénétrer l'eau des pluies alors que le fond du sarcophage serait parfaitement imperméable. Quand à Abdon et Sennen, en l'an 960 un abbé se nommant Arnulfe aurait rapporté de Rome des reliques authentifiées comme étant celles de ces deux saints persans. Elles vaudront à Arles le surnom de "ville des Corps Saints". Ces deux Saints sont toujours vénérés à Arles. Mais autour de ces saints, il existe une légende qui se recoupe avec une autre légende du Vallespir, celle des " Simiots ", des êtres malfaisants, dévoreurs d'enfants, moitié félins et moitié singes qui vivaient dans les forêts et les montagnes du Vallespir. Je vous laisse le soin de prendre connaissance de ces légendes sur les excellents sites suivants :

https://www.sudcanigo.com/decouvrir/contes-et-legendes/

http://histoireduroussillon.free.fr/Decouvrir/Legendes/Simiots.php

http://fr.wikipedia.org/wiki/Abdon_et_Sennen

 

Remerciements :

 

Je remercie très sincèrement toutes les personnes qui m'ont accueillies lors de mes différentes arrivées d'étapes : au Refuge de Batère, à l'hôtel Ausseil à Prats-de-Mollo et à Notre-Dame du Coral. Partout, je fus parfaitement reçu. Bien sûr, ma meilleure soirée mais la plus onéreuse aussi fût celle passée à la Maison Damia Noëll à Saint-Laurent-de-Cerdans, il est vrai en table et chambre d'hôtes d'une qualité remarquable. L'accueil d'Isabelle et Mario fût tel qu'ils méritent vraiment une mention spéciale. Je conseille vivement cet endroit à tous les randonneurs qui pourront se permettre de dépenser 78 euros pour une demi-pension. J'ai essentiellement marché en solitaire sur ce Tour du Vallespir mais je remercie les quelques personnes que j'ai rencontré au cours de ce voyage et qui, d'une manière ou d'une autre, l'ont rendu plus agréable ou plus facile : le vigile des Thermes d'Amélie qui ne m'a pas fait de difficulté pour garer ma voiture, l'homme qui faisait un footing avec son chien à Montbolo qui m'a aidé dans la direction à prendre, le couple qui craignait l'orage et qui voulait me prendre en voiture à la Tour de Batère, quelques clients et l'aimable groupe d'Epinal rencontré au refuge de Batère qui effectuaient le GR.10, le très chaleureux couple et leur fille que j'ai aidé à la cabane de la Devesa au dessus de Leca, l'homme qui m'a expliqué le plus court chemin à prendre au Fort Lagarde, la dame qui m'a expliqué où se trouvait l'hôtel Ausseil, les anonymes clients catalans et parisiens du restaurant Ausseil qui m'ont permis de passer une agréable soirée à Prats-de-Mollo et ce, malgré la terrible journée que j'avais vécue, la pharmacienne de Prats-de-Mollo qui a su parfaitement calmer mes brûlures d'orties, la gentille randonneuse rencontrée à Notre-Dame de Coral, les propriétaires du Domaine des Estanouses avec lesquels depuis je me suis lié d'amitié, le breton vététiste et le jeune couple de Tchèques, clients de la Maison Damia Noëll. Je remercie enfin ma femme qui m'a laissé partir seul, mes enfants de m'avoir offert un lecteur MP3, objet ô combien précieux qui m'a énormément aidé dans les instants les plus difficiles. Je remercie enfin Charles Trenet et ses interprètes Les Compagnons de la Chanson pour leur magnifique chanson " Mes jeunes années ", mélodie avec laquelle j'ai marché très souvent tout au long de cette randonnée. Quand j'éprouvais des difficultés, cette chanson était là pour me remonter moral et enthousiasme. Pour moi, cette chanson restera pour toujours comme un hymne à ces 6 jours passés en Vallespir. 6 jours " Sur les hauteurs d'une vallée âpre " qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire.

 

Divers :

 

Peu de temps après mon retour, le 24 août exactement, et en raison de la terrible et éprouvante épreuve que j'avais vécue dans la forêt du Miracle au dessus de Prats-de-Mollo, il m'a paru utile d'alerter les autorités pour que d'autres personnes ne tombent pas dans le même piège que les arbres couchés par la tempête Klaus du 24 janvier 2009 m'avaient tendu. J'ai donc adressé un e-mail à la Mairie de Prats-de-Mollo, à l'ONF, à la Fédération et au comité départemental de la Randonnée Pédestre pour les informer de la galère que j'avais éprouvée dans ce secteur du Tour du Vallespir situé peu après le Puig des Lloses en direction du Col du Miracle.

 

Le 14 septembre, c'est avec satisfaction que je recevais une réponse de Madame Marie-Claire Baills, directrice de l'Office de Tourisme de Prats-de-Mollo dans laquelle elle m'informait avoir contacter Monsieur Joseph Dunyach, Président du club local de randonnée pédestre " Délit Ténim ". Ce dernier me répondait à travers une lettre jointe au message de Madame Baills.

 

Pour les remercier de m'avoir répondu et d'être intervenu ultérieurement dans ce secteur de Prats-de-Mollo, j'ai volontairement joint à ce récit nos différents échanges de messages.

 

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

 

Message adressé le 24 août 2009 à la Mairie de Prats-de-Mollo, à l'ONF, à la Fédération Française de Randonnée Pédestre et à son Comité départemental des Pyrénées-Orientales.

 

Monsieur le Maire de Prats de Mollo, Mesdames, Messieurs,

 

J'ai réalisé la semaine dernière la randonnée du Tour du Vallespir en 6 jours d'après le Guide Rando de Georges Véron : Canigou, Vallespir, Conflent paru chez Rando Editions. Randonnant beaucoup tout au long de l'année, j'avais eu l'occasion de remarquer que ce tour était plutôt bien balisé et que les panneaux indicateurs étaient nombreux. Je n'ai pas trouvé non plus sur Internet de contre-indications à effectuer ce tour. C'est donc en toute confiance mais muni néanmoins d'un GPS, d'un téléphone portable et des cartes IGN appropriées que je suis parti d'Amélie vers Batère le 1er jour, puis vers Saint-Guillem le 2eme jour, puis vers Prats de Mollo le 3eme jour, puis à Notre-Dame de Coral le 4eme jour, puis à St Laurent de Cerdans le 5eme et retour à Amélie le 6eme.

 

Tout s'était très bien passé jusqu'au Puig des Lloses (1.413 m) qui sauf erreur de ma part se trouve sur la commune de Prats de Mollo. A cet endroit, le balisage rouge et jaune propre au Tour du Vallespir ainsi que le panneau d'orientation m'indiquait de poursuivre vers la droite alors qu'un 2eme panneau me proposait de descendre à gauche vers Prats de Mollo par le col de Cavanelles. Effectuant bien sûr le Tour du Vallespir et ayant de toute manière ce tracé-là enregistré dans mon GPS, j'ai normalement poursuivi vers la droite d'autant que rien à cette intersection du Puig des Lloses ne pouvait me laisser supposer que cette portion du Tour du Vallespir dans laquelle j'allais m'engager était complètement impraticable.

 

J'ai 60 ans et je pense être un marcheur chevronné. Pourtant je ne vous cache pas qu'à cause des nombreux arbres décimés qui jonchent encore le sentier sur ce secteur depuis la tempête Klaus du 24 janvier dernier, j'ai eu à un moment le vague sentiment que j'était tombé dans un véritable traquenard. En effet, j'ai commencé à enjamber un premier arbre puis à passer sous un second, puis troisièmement à contourner un premier groupe d'arbres, puis je suis passé sous quelques autres arbres couchés puis au bout de 1,5 kms sans autre solution j'ai finalement quitté le chemin pour éviter un amoncellement qui me semblait de quelques mètres de large seulement (on constate en effet que le vent à suivi des couloirs plus ou moins larges) mais qui en réalité étaient absolument infranchissables. J'ai donc fini par me perdre dans cet immense labyrinthe d'arbres abattus et j'ai même pensé à un moment à appeler les secours depuis mon portable. Heureusement, que j'ai su garder mon sang-froid et grâce à mon GPS j'ai pu, après de multiples efforts, retrouver le sentier et j'ai réussi à rebrousser chemin pour en définitive rejoindre Prats par le col de Cavanelles.

 

Attention ce message que je vous adresse et cette histoire que je vous relate n'ont pas pour objet d'émettre un grief envers quiconque mais simplement à vous prévenir qu'à cet endroit après le Puig des Lloses, le tour du Vallespir est particulièrement dangereux et infranchissable. Mais peut-être le saviez-vous ? De mon côté, je sais pertinemment que la tempête Klaus a provoqué des dégâts considérables et que ce n'est pas en quelques mois que l'on peut effacer les cicatrices d'un tel désastre. Je pensai toutefois que dans la mesure où un chemin serait impraticable un simple petit panonceau d'interdiction aurait été mis en place. Ayant eu l'occasion de marcher dans les Landes et le Gers il y a quelques semaines, j'avais eu l'occasion d'apprécier ce type de pancartes sur de nombreux sentiers. J'ai donc été très étonné qu'au Puig des Lloses aucun panneau ne vienne prévenir le randonneur de cette dangerosité, d'autant qu'un autre chemin permet d'accéder à la commune de Prats dans d'excellentes conditions. En été où les randonneurs sont très nombreux à parcourir les chemins de notre beau département des PO, je pense que de simples petits panneaux d'interdiction et/ou de conseils en pareils endroits seraient d'une redoutable efficacité et éviteraient bien des désagréments comme ceux que j'ai connus.

 

Voilà, après tous ces déboires, et après trois heures d'errements, j'ai fini par arriver à Prats de Mollo avec seulement quelques égratignures, quelques bleus et les mollets douloureusement brûlés par les orties et griffés par les ronces.

 

Le lendemain avant de repartir, j'ai longuement réfléchi sur le sentier que j'allais prendre et plutôt que d'opter par la poursuite du Tour du Vallespir par la Tour de Mir et le col d'Arès dont je sais que le secteur est particulièrement boisé aussi, j'ai emprunté le chemin le plus court pour rejoindre l'ermitage de Notre Dame de Coral. Il s'agit du PR.12 qui passe au col de la Guille. Bien m'en a pris, puisqu'une fois arrivé à l'ermitage, j'appris par d'autres randonneurs, qui en revenaient, que les chemins de la Tour de Mir et du col d'Arès étaient eux aussi barrés par de nombreux arbres couchés. Je ne l'ai pas constaté par moi-même !

 

Voilà il m'a paru utile de vous apporter ce témoignage qui est tout frais. Comme je l'ai dit je ne fais aucun grief à personne d'autant que parmi les acteurs à qui j'adresse ce message, je ne sais pas qui est responsable des arbres couchés, du balisage présent ou absent, de la prévention à mettre en place en pareil cas, etc...

 

J'espère simplement que quelqu'un fera bon usage de ce message.

 

Recevez, Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs, mes respectueuses salutations.

 

Gilbert JULLIEN

Licencié à la FFRP sous le N° 0579504G

 

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Lettre réponse reçue de Monsieur Joseph Dunyach par l'intermédiaire de Madame Marie-Claire Baills, directrice de l'Office de Tourisme de Prats-de-Mollo.

 

OFFICE DE TOURISME**

66230 PRATS DE MOLLO - LA PRESTE

 

DUNYACH Joseph

Président du club de randonnée FFRP " Delit Tenim "

Membre du Comité directeur départemental des PO

Responsable des Sentiers

Tel : 04.68.39.77.18

 

A Monsieur JULLIEN Gilbert

 

Monsieur,

 

Je viens de prendre connaissance de votre courrier du 25 Août au sujet des problèmes que vous avez rencontré sur le Tour du Vallespir. Ce courrier m'avait été communiqué par le Président départemental lors de la réunion du Comité Directeur du 31 août à Perpignan et je le classe parmi ceux qui font plaisir à lire car ils démontrent la qualité des randonneurs de la FFRP et leur soucis de parfaire notre terrain de jeu naturel.

Vous avez très bien exposé tous vos problèmes et je me sens un peu responsable de ce qui vous est arrivé car j'avais apposé un panneau de fermeture de sentiers à l'entrée du sentier au départ de Prats et je n'avais pas pensé aux randonneurs arrivant dans l'autre sens ce que je vais m'empresser de corriger en attendant l'ouverture que nous espérons prochaine de ce beau sentier sur le secteur du Miracle après le désastre de la tempête Klauss qui nous a donné bien des soucis.

Je profite de ce courrier pour vous informer que le Tour du Vallespir va être complètement finalisé car il fait partie du grand projet du Conseil Général à travers son entité " Canigou Grand Site ".

Si vous souhaitez recevoir les documents sur cet itinéraire vous pouvez nous communiquer vos coordonnées postales.

Pour ce qui est du secteur de la Tour du Mir, la situation est tout à fait normale.

J'ose espérer que ce courrier vous soulagera un peu de la galère que vous avez connu et je vous prie de m'en excuser encore une fois.

Je joins une copie de ce courrier au Président du Comité Départemental qui m'avait demandé de vous répondre en tant que responsable du secteur ainsi qu'à Monsieur le Maire de Prats de Mollo La Preste.

 

Recevez Monsieur mes sincères salutations et peut être au plaisir de se connaître un jour à Prats ou sur l'un de nos sentiers du Haut-Vallespir.

 

DUNYACH Joseph

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Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

Publié le par gibirando

Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements :

Lorsque tu fais quelque chose, sache que tu auras contre toi : ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui voudraient faire le contraire, et l'immense majorité de ceux qui ne veulent rien faire.

Confucius (551 av.JC-479 av.JC).

 

Bibliographie et cartographie :

(Vous trouverez ci-dessous le topo-guide et les cartes que j'ai utilisés lors de ce Tour du Vallespir. Les autres livres m'ont permis de m'imprégner de cette région et ainsi de mieux la comprendre sur le plan culturel. Concernant l'Histoire et la géographie du Vallespir, de nombreux sites Internet m'ont aidé dans ces domaines.)

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Canigou-Vallespir-Conflent- Le Guide Rando- Georges Véron- Rando Editions-2002.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Carte IGN Top 25 2349 ET Massif du Canigou

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-Carte IGN Top 25 2449 OT Céret Amélie-les-Bains Palalda-Vallée du Tech.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Promenade littéraire à travers le Vallespir - Recueil de textes et de poèmes- Michel Wallon - Les Presses- Littéraires-2002.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Domenica ou la Vallée âpre- Roman- Marie Vallespir- Les Presses de l'Imprimerie du Vallespir-1959. Préface de Joseph Ribas. 

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Mes Cahiers du Vallespir - Recueil Traduction de poèmes en catalan- Robert Gendre - Imprimerie Le Castellum-1975. Préface d'Abdon Poggi.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

-Ballades Catalanes- Recueil de poèmes et de photographies- Alain Taurinya- Michèle Maurin - Editions Magellan et Cie - 2002

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

 -Mes jeunes années racontées par ma mère et moi - Essai de Charles Trenet et Marie-Louise Caussat-Trenet- Editions Robert Laffont-1978

 

Sites Internet :

 (Autant que c'est possible, j'essaie de faire en sorte que les liens fonctionnent, chose peu facile certains changeant de nom de domaine, d'autres disparaissant carrément.)

- http://clubdelittenim.wordpress.com/randonnees/

- http://cortsavisempre.free.fr/index.html

- http://histoireduroussillon.free.fr/Decouvrir/Regions/Vallespir.php

- http://jeantosti.com/roussillon.htm

- http://lamanere-barrutet.com/

- http://pagesperso-orange.fr/casafr/vallespir/vallespir.htm

- http://www.amelie-les-bains.com/

- http://www.charles-trenet.net/

https://www.vallespir.com/

https://www.sudcanigo.com/item/damia-noell-chambres-dhotes/

http://www.haut-vallespir.fr/

- http://www.hotel-ausseil.com/

- http://www.la-clau.net/

- http://www.lamanere.fr/

- http://www.mairie-perpignan.fr/

- http://www.maisondupatrimoine-ceret.fr/

- http://www.mediterranees.net/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Montbolo

- http://www.notredameducoral.com/

https://www.vallespir-tourisme.fr/

- http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1941_num_29_2_4312

- http://www.pratsdemollolapreste.com/

- http://www.pyrenees-orientales.pref.gouv.fr/

- http://www.reserves-naturelles.org/

- http://www.reynes.fr/html/vallespir.htm

- http://www.vallee-du-tech.com/

- http://www.ville-arles-sur-tech.fr/

- http://www.ville-saint-laurent-de-cerdans.fr/

 

Cette liste de sites Internet n'est pas exhaustive car j'ai également consulté des sites comme Wikipédia, Wiktionnaire, Généanet, Freelang ou Lexilogos et divers forums. Il y a certainement bien d'autres sites concernant le Vallespir, la Vallée du Tech, les villes et les lieux visités lors de cette randonnée. Que ceux qui les ont créés m'excusent de ne pas les citer mais il m'était bien sûr impossible de tous les mentionner dans ce récit. Tous les sites évoqués ci-dessus ont largement contribués soit à la préparation ou à la réalisation du Tour du Vallespir lui-même soit à la rédaction de ce récit. Pour ces raisons, je remercie très sincèrement les auteurs, les propriétaires et les webmestres de tous les sites compulsés.

 

Petit lexique classé dans un ordre d'apparition dans ce récit :

 

Le lexique ci-dessous n'a pas la prétention d'être complet. Il reprend la plupart des noms propres cités pour tenter de les décrire ou de les expliquer dans l'ordre chronologique où ils apparaissent dans ce récit. Grâce à ces explications, j'espère que le lecteur appréhendera mieux la géographie et l'histoire du Vallespir. J'ai volontairement oublié certains noms et j'aurais pu par exemple citer Céret qui est la sous-préfecture du département des P.O, considérée comme la capitale du Bas-Vallespir, mais son absence vient simplement que la ville n'est pas située sur le Tour du Vallespir.

 

Vallespir : Région vallonnée et montagneuse du département des Pyrénées-Orientales qui s'étire sur une quarantaine de kilomètres le long de la vallée du Tech. Le mot vient du latin " Vallis Asperi " qui signifie " vallée âpre " mais âpre au sens de difficile, rude, abrupt.

Vallée du Tech et l'aiguat de 1940 : Bassin versant d'environ 750 km2 le plus méridional de France. Le Tech, long de 85 km, est un fleuve côtier des Pyrénées-Orientales qui prend sa source, dans le massif du Costabonne, au Roc Colom à une altitude de 2.450 m environ. Ce bassin versant associe montagne et plaine, avant d'atteindre la Méditerranée au lieu-dit le Bocal du Tech. Par son débit qui peut-être parfois très exceptionnel (4000 m3/s), le Tech est une fleuve redoutable. Au fil des siècles, il a très souvent débordé laissant le Vallespir et toute la Catalogne exsangue. Les plus effroyables inondations, qu'ici on appelle " aiguat ", ont eu lieu en 552, 1224, 1763, 1842 et 1940. Le Haut-Vallespir ayant été l'épicentre de cette catastrophe d'octobre 1940, de nombreux habitants gardent encore en mémoire les images d'horreur et de désastre de ces crues monstrueuses : 300 personnes perdirent la vie en Catalogne dont 50 côté français, 60 immeubles furent emportés à Arles-sur-Tech et Amélie-les-Bains où la gare et le casino disparurent dans les flots, des dizaines d'habitation furent emportées à Prats-de-Mollo et dans de nombreux autres villages. Des éboulements gigantesques de plus de 50 mètres de hauteur barrèrent la vallée (La Baillanouse), 4 usines électriques et de nombreuses entreprises furent pulvérisées, les coulées à la fois liquides et solides se déversèrent dans les campagnes dévastant toutes les cultures et laissant dans les terres arables une incroyable accumulation de rochers, de cailloux et de sables inadaptée à l'agriculture future, les flots emportèrent de nombreux ponts et voies de communication. Ces précipitations diluviennes furent considérées par les météorologues comme une " anomalie fantastique " de la nature. Vous trouverez quelques témoignages de l'époque sur la page Internet suivante : http://pluiesextremes.meteo.fr/france-metropole/Aiguat-fantastique-sur-le-Roussillon.html

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - RemerciementsMes jeunes années : Les paroles de cette chanson sont de Charles Trénet et la musique de Marc Herrand, pianiste, arrangeur de talent et ancien ténor des Compagnons de la Chanson. Elle date de 1949 (encore une coïncidence puisque c'est l'année de ma naissance !) et la partition est parue aux Editions Raoul Breton. Charles Trenet l'a composée lors d'une tournée qu'il effectuait au Canada. Dans l'importante discographie de Trenet, cette chanson figure dans pas moins de 27 disques et albums. Elle est donc une chanson très importante du registre du poète et chanteur. Charles Trenet y évoque ses souvenirs de jeunesse quand il allait courir la montagne du côté du Vallespir, du Canigou ou de la Cerdagne qu'il aimait tant. En 1922, son père s'installe comme notaire à Perpignan, ville dont il est natif. Peu de temps après, il fait la connaissance d'Albert Bausil, un ami à son père. Albert Bausil, l'enfant du Canigou, le poète et écrivain, chantre inspiré du Roussillon, lui fait découvrir les arts et la culture catalane. Pour le petit garçon émerveillé au regard clair, cette rencontre est capitale et Albert Bausil devient son mentor, voire son Pygmalion. Sans cet homme, qui aura sur l'adolescent une influence capitale, il n'y aurait peut-être pas eu de "Fou chantant", mais rien qu'un petit architecte de province… Bausil accueille Charles dans son "Coq Catalan", un petit hebdomadaire littéraire, satirique et sportif. Le jeune poète y fera ses premières armes, des vers qui, déjà, respirent la liberté et l'amour de la vie avec enthousiasme. Cette chanson a été reprise par nombre d'autres chanteurs et surtout par de nombreuses chorales comme les Petits Chanteurs à la Croix de Bois par exemple. Mais les meilleurs interprètes de Trenet restent les Compagnons de la Chanson qui ont repris un grand nombre de textes du grand poète. En 1978, "Mes jeunes années racontées par mère et moi" est un livre autobiographique écrit à quatre mains par Charles Trenet et sa mère Marie-Louise Caussat-Trenet paru aux Editions Laffont.

(Personnellement, cette chanson, reste le souvenir et le symbole d'une jeunesse insouciante, éprise de liberté et d'amour de la vie et de la nature. Je me reconnais dans cette chanson et en la réentendant, elle est devenue tout naturellement un hymne à mon Tour du Vallespir). Cliquez sur l'image de la partition ci-dessus pour écouter la chanson.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

 

Georges Véron : Ce grand pyrénéiste né dans la Sarthe en 1933 est mort en 2005. Professeur de biologie, il a d'abord pratiqué le football et l'athlétisme pendant plus de vingt ans avant de découvrir les Pyrénées. Quand il découvre la chaîne de montagnes, il en " tombe amoureux " et en fait rapidement sa passion. Il enchaîne les balades à un rythme qui lui vaut le surnom de " stakhanoviste de la montagne ". En 1968, il effectue la traversée des Pyrénées et réussit le pari d'aller de la mer Méditerranée à l'océan Atlantique par la haute montagne, en 41 étapes, uniquement à l'aide de cartes. Il devient ainsi le créateur de la Haute Randonnée Pyrénéenne, célèbre H.R.P qui traverse les Pyrénées par les chemins pédestres des plus hautes crêtes et des plus hauts cols. A partir de là, il va se consacrer presque exclusivement à la randonnée, à pied mais aussi en V.T.T. Membre du Club alpin français, collaborateur de la Fédération française de la randonnée pédestre, il participe à la création du célèbre G.R.10, longue randonnée de 850 kms qui part d'Hendaye dans les Pyrénées-Atlantiques et se termine à Banyuls-sur-Mer dans les Pyrénées-Orientales . En 1978, il enseigne à Tarbes, conseiller technique de l'association " Randonnées Pyrénéennes ", Georges Véron publie de nombreux ouvrages et une trentaine de guides de randonnées consacrés aux Pyrénées : 100 randonnées, 100 plus beaux sommets, itinéraires de VTT et chemins de Saint-Jacques de Compostelle, etc.… Avec son topo-guide Canigou, Vallespir, Conflent, il est le créateur du Tour du Vallespir.

Amélie-les-Bains : Autrefois, la ville s'est appelée les " Bains d'Arles ", nom provenant d'Els Banys (les bains) et d'Arles pour Arles-sur-Tech. Ce nom désignait un monastère qui était érigé à cet endroit. Le nom actuel date de 1840 et fut donné à la commune en hommage à la reine Marie-Amélie, épouse de Louis-Philippe, qui faisait de nombreux séjours aux Thermes. Vaste de 2943 hectares, située au cœur du Vallespir, au bord du Tech et de son affluent le Mondony, la commune est désormais composée de 2 autres villages qui ont été annexées : Palalda en 1942 et Montalba en 1962. La cité est une station thermale renommée depuis l'antiquité.

Montbolo : Cité située sur la rive gauche du Tech à 600 mètres d'altitude, on l'appelle couramment le " Balcon du Vallespir " tant son panorama est exceptionnel sur la plaine du Roussillon, le Canigou, la chaîne des Albères et la vallée du Tech. De son exposition plein sud, Montbolo reçoit un ensoleillement maximum en hiver et, en été cette chaleur est tempérée par la fraîcheur due à l'altitude. L'absence de toute activité industrielle contribue à une qualité de l'air remarquable et pour compléter ce cadre idyllique, l'alimentation en eau est assurée par des sources captées à plus de 1500 mètres d'altitude. Ce village est également connu pour sa procession de la " Rodella " qui se déroule chaque 30 juillet et dont l'origine païenne remonterait au début du christianisme. Depuis l'église Saint-André de Montbolo, cette procession consiste à se rendre par un sentier forestier à l'abbaye d'Arles-sur-Tech pour aller vénérer les reliques des saints Abdon et Sennen. Mais la particularité de ce pèlerinage est de descendre une croix chrétienne sur laquelle a été placé un grand cerceau fait d'un enroulement de cire d'abeille que l'on appelle " la Rodella ". Il existe également autour de cette " Rodella " une légende basée sur un texte historique de 1465 que vous pouvez découvrir sur les deux sites Internet suivants :

- http://histoireduroussillon.free.fr/Decouvrir/Traditions/Rodella.php

https://www.labalma.fr/index.php/fr/camping-fr/fetes

Formentere ou Formentera : Col à 1.133 m d'altitude situé à la limite du Haut-Vallespir et des Aspres sur le chemin du Tour du Vallespir et l'ancienne voie ferrée minière. Non loin de ce col, il y a le hameau oublié de Formentere, ancienne gare minière qui a eu son heure de gloire au temps de l'exploitation des mines de fer autour du Massif du Canigou (Batère, les Manerots, La Pinouse, Rapaloum, etc.…). De Formentere, grâce à une ligne de câbles et de chariots de plus de 5 kilomètres, le minerai cuit était descendu par voie aérienne jusqu'à Arles-sur-Tech.

Batère : Lieu situé à cheval entre Vallespir, Aspres et Haut- Conflent connu pour sa tour médiévale du 13eme siècle construite à l'époque où les Rois de Majorque régnaient sur le Roussillon et la Cerdagne. Cette tour à signaux assurait la surveillance et la communication à l'aide de fumées le jour et de feux la nuit. Elle était certainement en liaison avec d'autres tours et châteaux du Vallespir (Montbolo, Corsavy, Cos, Mir, Palalda, Cabrens) et les tours d'autres régions comme la Tour de la Massane ou bien celle de la Madeloc. Mais Batère est également connu pour ses anciennes mines de fer, fer apprécié depuis la nuit de temps (200 avant JC). Ces mines étaient les plus importantes du département, elles alimentaient un nombre incalculable de forges. Les mines fonctionnèrent jusqu'en 1994 donnant à toute la région un essor économique considérable. En 1953, la société d'exploitation construisit à 1.540 m d'altitude un bâtiment pour les mineurs et leurs familles, ce bâtiment sert désormais de refuge et de gîte aux randonneurs de tout poil.

La tempête Klaus : Le 23 janvier 2009, Klaus est le nom donné à une tempête en cours de formation par l'Institut de Météorologie allemand en l'honneur d'un certain Klaus Schümann. Au départ, c'est le satellite Météosat qui va envoyer des images d'une dépression étonnante situé sur l'Atlantique Nord, profonde dépression qui va engendrer des vents d'une force exceptionnelle et d'une vitesse inouïe. Cette tempête a principalement touché le sud-ouest de la France, la principauté d'Andorre, le nord de l'Espagne et une partie de l'Italie entre le 23 et le 25 janvier 2009. Dans le sud de la France, nombreux sont ceux qui considèrent à juste titre comme plus dévastateur Lothar, la tempête de décembre 1999, mais ce n'est pas le cas du Vallespir et du Roussillon où Klaus a été bien plus violent. Le 24 janvier, les dégâts ont été considérables et en tous cas, évalués à 38 millions d'euros. Le département a été reconnu comme en état de catastrophe naturelle. Tous les records ont été battus : 216 km/h au Col d'Envalira, 193 km/h à Formiguères, 191 km/h pendant deux heures au Cap Béar, 184 km/h à Perpignan, record absolu de 1999 battu de plus 40 km/h. Les forêts de résineux (pins sylvestres et cèdres) du Vallespir ont été parmi les plus ravagées et l'importance des dégâts a été estimée avec des prises de vue aériennes. Au-delà des dégâts, le problème pour la filière bois, c'est que cette tempête Klaus est arrivée dans une conjoncture économique beaucoup plus mauvaise qu'en 1999.

Riuferrer : Affluent du Tech, le Riuferrer (la rivière du fer) est un torrent impétueux d'une longueur de 17,7 kms qui prend sa source dans le cirque du Faig au pied du Puig dels Tres Vents à une altitude de 2.300 m environ et se jette dans la Tech à Arles-sur-Tech. De nombreux pêcheurs parcourent ses rives pour ses excellentes truites.

La Coumelade : Affluent du Tech, la Coumelade est une rivière qui prend sa source sur le versant sud de la crête des Tres Vents à 2.570 mètres d'altitude et qui, après avoir parcouru 15 kms, se jette dans le Tech au hameau Le Tech. Dans sa partie torrent, elle appréciait des adeptes de la descente en canyon.

Saint-Guillem de Combret : Situé dans la vallée de la Coumelade, le minuscule hameau est essentiellement connu pour son ermitage dont l'histoire commence au 9eme siècle. A cette époque, une chapelle dédiée à Sainte-Magdeleine de Combret avait été construite par un certain " Guillem ". Guillem offrait, sans aucune compensation, gîtes et couverts à tous les pèlerins qui partaient de Saint-Michel de Cuxa pour se rendre à Saint-Jacques de Compostelle par le col d'Ares et l'Espagne. Guillem était si apprécié de tous les voyageurs et le lieu si prisé, qu'après sa mort tout le monde l'appela Saint-Guillem malgré qu'il n'ait jamais été canonisé. Aujourd'hui la chapelle et ses dépendances sont connues sous le nom de Saint-Guillem de Combret. Le hameau dispose d'un refuge non gardé. Malgré quelques restaurations, la chapelle a peu changé au fil des siècles, elle mesure 15 mètres de long pour 4 mètres de large et est de style roman. Sa cloche très ancienne est exceptionnelle et est à l'origine d'une légende prétendant que Guillem l'aurait modelée de ses propres doigts car il en reste, paraît-il, encore l'empreinte sur le métal. Le 22 juillet de chaque année, les habitants du village Le Tech, de Prats de Mollo et d'autres villages alentours effectuent un pèlerinage.

La Parcigoule : C'est une rivière de 9 kms de longueur, affluent du Tech qui prend sa source à une altitude de 1.920 mètres au lieu-dit Les Estables. Elle rejoint le Tech au hameau de Saint-Sauveur entre Prats-de-Mollo et la Preste. Le bassin de la Parcigoule présente la particularité d'avoir été une des vallées les plus déboisées et dépeuplées du Vallespir, tout d'abord à cause des nombreuses forges qui utilisaient intensément son bois puis à cause des crues répétitives (aiguat) d'octobre 1940 puis d'avril 1942. Un reboisement et des barrages ont été aménagés pour stabiliser et protéger la vallée.

Joseph de la Trinxeria : né en 1637 à Prats-de-Mollo, commune d'Espagne à l'époque, il s'insurgea contre la gabelle, cette célèbre taxe sur le sel, abolie depuis 1292 mais qui venait d'être réhabilitée en 1661 par Louis XIV après l'annexion de la Catalogne du Nord (Roussillon, Vallespir, Conflent, Cerdagne, Capcir) au royaume de France par le Traité des Pyrénées de 1659. En 1666, indigné d'avoir été surtaxé par les Gabelous, ces préposés chargés de la récolte, il leva une armée d'Angelets et tint tête pendant quelques années à toutes les troupes envoyées contre lui. Ces nombreuses victoires lui apportèrent un énorme prestige et nombreux furent ceux qui se rallièrent à sa cause. Il devint rapidement un héros dans le Vallespir tout entier et bien au-delà encore dans toute la Catalogne. C'est en partie à cause de ces révoltés que Louis XIV fit construire par Vauban, le Fort Lagarde de Prats-de-Mollo à partir de 1677. Quelques années plus tard, Joseph de la Trinxeria qui n'avait pas renié ses origines, devint officier des armées d'Espagne et se battit contre le royaume de France aux côtés des Miquelets. Il ne cessa jamais de se battre sur de nombreux fronts et termina sa vie comme colonel en 1689. Il mourut en 1694.

Prats-de-Mollo - La Preste : Avec une superficie de presque 12.000 hectares, cette commune est la plus étendue du département des Pyrénées-Orientales. Située au bord du Tech à 735 mètres d'altitude, elle dispose d'un patrimoine historique exceptionnel : Eglise gothique Saintes Juste et Ruffine, Fort Lagarde et fortifications construites par Vauban, Tour de Mir, nombreuses chapelles, etc.… Il faut dire qu'au regard de sa situation géographique, Prats fût tout au long de son histoire le théâtre de soubresauts franco-espagnols incessants. Longtemps tournée vers l'agriculture, l'élevage, la sylviculture et quelques industries locales (textiles, espadrilles, etc.…), la cité vit désormais du tourisme et des Thermes de la Preste, bourg rattaché à Prats mais éloigné de huit kilomètres à une altitude de 1.130 mètres. Le mot " Prats " signifie " prés " mais deux versions s'opposent quant à l'origine du mot " Mollo ", certains le traduisant par " mouillé " d'autres avançant qu'il signifie " grosse pierre" en catalan. Alors " prés mouillés " ou " prés bornés ", les deux définitions ont leur logique tant la cité a été souvent la scène de crues mémorables mais aussi un bourg toujours borné ou limité par une frontière mouvante et parfois incertaine. Il faut savoir en effet que malgré le Traité des Pyrénées de 1659 signé entre le roi de France Louis XIV et Philippe IV, roi d'Espagne, le véritable tracé de la frontière entre la province du Roussillon et l'Espagne ne fût déterminé et borné que deux siècles plus tard en 1866 avec le Traité de Bayonne entre l'Empereur Napoléon III et la reine Isabelle II d'Espagne. De par leur situation géographique ambiguë et instable, c'est dire si les Pratéens ont longtemps été indécis et désorientés quant à leur citoyenneté réelle. Alors n'est-il pas un peu logique qu'ils aient été avant tout catalans avant d'être espagnols ou français ? En raison de son milieu, de son relief varié et de ses richesses naturelles remarquables (flore, faune et géologique) la commune a été classée " Réserve Naturelle " en 1986.

La tour de Mir : Situé à 1.540 m d'altitude et datant du 13eme siècle, comme la tour de Batère, la tour de Mir était chargé d'émettre des signaux pour assurer les communications avec d'autres tours comme celle de La Guardia, une autre tour de Prats-de-Mollo où a été érigé ensuite le Fort Lagarde. A cette époque où les catalans se lancent dans de nombreuses conquêtes tout autour de la Méditerranée, la tour de Mir présente l'avantage d'être à la fois tournée vers la mer et vers l'intérieur des terres, car plus particulièrement affectée à la surveillance de Col d'Arès, passage obligé vers des territoires intérieurs comme le royaume d'Aragon notamment. De son piton rocheux, on aperçoit très distinctement le château et les tours de Cabrens, elles-mêmes en liaison avec la Tour de Batère et ainsi de suite jusqu'aux tours des Albères et du Roussillon. La tour de Mir est située sur le chemin du Tour du Vallespir.

La Retirada : Le mot " Retirada " signifie " retraite " en espagnol mais il désigne plus particulièrement l'exode humanitaire que des milliers de républicains espagnols vécurent à partir de janvier 1939. En deux semaines, c'est 100.000 réfugiés qui passent la frontière au col d'Arès pour fuir la dictature de Général Franco dont l'alliance avec le régime nazi d'Hitler inquiète l'Europe toute entière. Le 31 janvier, le ministre de l'intérieur Albert Sarraut vient à Prats-de-Mollo pour organiser ces arrivées massives. Il fait construire 4 camps d'hébergement dans la vallée du Tech. Tout est bon pour accueillir les réfugiés et affronter ce glacial et cinglant hiver. Le 13 février, la frontière est officiellement fermée et gardée par les soldats de Franco. Mais ce sont environ 500.000 personnes, pleines d'un espoir d'un avenir meilleur qui arrivèrent en France par de multiples passages frontaliers. Mais pour ces réfugiés, internés dans des camps ceinturés de fils barbelés, cette espérance fût le plus souvent déçue, car ils avaient fuit l'arbitraire, la torture et la terreur instaurée par le régime totalitaire espagnol pour ne trouver en France que privation de liberté, dans des conditions généralement pitoyables pour ne pas dire inhumaines.

Notre-Dame du Coral : Il s'agit d'une chapelle longue de 23 mètres et large de 7 mètres qui a été construite sur un éperon rocheux à 1.091 m d'altitude dans un cadre de verdure exceptionnel. On pense qu'à l'origine, au 9eme siècle, il s'agissait d'un simple sanctuaire (petite chapelle ou oratoire) qui servait de lieu de prières. Puis comme souvent, un village, ici Miralles, se développa autour de cette chapelle. La légende prétend qu'une statue de bois représentant la vierge Marie provenant de cette chapelle ait été dissimulée dans un tronc d'arbre, puis retrouvée plus tard. Cette trouvaille aurait été l'occasion d'un engouement populaire qui amena la construction de la nouvelle église paroissiale de Miralles. C'est ainsi que Notre Dame du Coral est apparue, bâtie sur les restes de la chapelle primitive, pour servir d'église aux habitants du village. Dans les textes historiques, Sancta Maria de Coral apparaît à partir de l'an 1267 comme appartenant à l'abbaye de Camprodon (Espagne). Mais au fil des siècles, et selon les mouvements de la frontière, le site eut divers propriétaires religieux, privés ou publics. Mais les occupants de la chapelle ont été le plus souvent des ermites forains qui voyageaient en quête de charité et d'oboles. A présent, la chapelle et certaines de ses dépendances servent de refuge avec gîtes, restaurant, tables et chambres d'hôtes. L'étymologie de " Coral " est très discutée mais la plus probable est que ce nom viendrait simplement de " corail " comme la couleur rouge de certaines roches que l'on trouve dans le secteur en montant par exemple vers le col de Malrems ou le Pla de la Muga.

Lamanère : C'est un village du Vallespir situé à 777 mètres d'altitude et à vol d'oiseau vers le sud à moins de 3 kms de la frontière espagnole. Entourée de montagnes et de collines avec les Baga de la Sadella et de la Bordellat (1.554 m) au sud, le Mont Nègre (1.425 m) à l'est, le Roque de Cap de Ca et la serra de Cabrens (1.326 m) au Nord, le Puig de las Coubines et El Tossal (1.281m) à l'ouest et nichée au fond d'une verdoyante vallée à la jonction de plusieurs rivières et ruisseaux (Lamanère, Taix, etc.…) elle est la commune la plus méridionale de l'hexagone. Riche de divers minerais (fer, or, plomb argentifère, cuivre) qui y furent exploitaient en leurs temps, son nom proviendrait du catalan " La Menera " signifiant " La Minière ". Grâce à ses paysages magnifiques et variés, elle est un lieu propice à de nombreuses activités de plein air (randonnées, VTT, baignades, canyonning, etc.…). Mais de par son emplacement géographique très isolé, on ne connaît pas grand-chose de son histoire, si ce n'est qu'elle a longtemps était dépendante de la commune de Serralongue où régnaient au Moyen-Âge les seigneurs de Cabrens. Mais Lamanère, c'est aussi une rivière, affluent du Tech, longue de 15,7 kms, qui elle-même est alimentée par d'innombrables petits ruisseaux affluents.

Les Estanouses : Minuscule hameau perdu du Haut-Vallespir situé au pied des tours de Cabrens, non loin des villages de Lamanère et de Serralongue à une altitude de 1.019 mètres. Il y a encore quelques années (2004 ou 2005), on pouvait le traverser en empruntant une des variantes du Tour du Vallespir. Aujourd'hui, ce chemin est barré car il est devenu un domaine privé, et si j'en crois mes recherches Internet, faisant chambres et tables d'hôtes pour accueillir les touristes.

Cabrens : La seigneurie de Serralongue, commune du Vallespir, est gouvernée dès le 11eme siècle par les " seigneurs de Cabrenç " en référence aux chèvres qui peuplaient les collines et qui étaient les seuls animaux à pouvoir grimper jusqu'à leur château. Le premier seigneur fût Oriol de Cortsavi mais la dynastie des Cabrens composée de diverses familles au gré des alliances et des successions eut une immense influence sur une grande partie du Vallespir et régna fort longtemps et au moins jusqu'en 1792, date à laquelle l'état français créa les communes et où le dernier seigneur Abden Senen de Ros, baron de Cabrens s'expatria en Espagne. Aujourd'hui le site de Cabrens est surtout connu pour ses trois tours, objectifs de randonnées à partir de Lamanère ou de Serralongue. Situées au faîte d'une crête rocheuse, les trois tours sont en réalité les ruines du château construit en 1086 par les seigneurs de Cabrens, celles d'un donjon adjoint au 11eme siècle qui aurait fait office de geôles et enfin celle d'une tour à signaux du 14eme siècle qui communiquait avec de nombreuses autres tours du Vallespir (Mir, Batère et Cos). Au regard de sa position géographique dominante, l'ensemble devait constituer une forteresse quasi imprenable.

Saint-Laurent-de-Cerdans : Le village daterait du 11eme siècle, date à laquelle des moines de l'abbaye d'Arles-sur-Tech aurait construit une église dédiée à Saint-Laurent, martyr du 3eme siècle. Le terme " Cerdans " apparaît au 12eme siècle avec le nom d'un mas (Manso de Cerdanis). Mais ce nom lui-même proviendrait du nom d'un peuple des montagnes de la région, descendant des Ibères qu'on appelait " Les Cérêtes ". Ce peuple serait aussi à l'origine des noms de la ville de Céret et de la région de Cerdagne. La ville construite à l'intersection de plusieurs cours d'eau (la Quére, le Saint-Laurent, la Bilvera, etc.…) est entourée de plusieurs " serrats ", petites chaînes de montagnes (Cogull, Montner, Provadona, Capell, Garsa, etc.…) dont la plupart dépassent les 1.000 mètres d'altitude. Elle fût un lieu de passage, d'échanges et surtout de contrebande avec l'Espagne tout au long des époques. Pendant très longtemps, la prospérité de la cité a reposé sur les industries liées au fer avec de nombreuses forges alentours qui ont données leurs noms à des lieux-dits (la Forge del Mig, la Forge d'en Bosc, la Forge d'Avall, etc.…), au bois (exploitation du châtaignier encore très présent dans les forêts de nos jours) mais l'industrie la plus originale a été celle de la fabrication d'espadrilles que l'on appelle ici " vigatanes " et qui, bien sûr, a été étroitement liée aux fabriques de tissus. Ces deux dernières activités artisanales sont encore bien présentes aujourd'hui au travers des sociétés " Vallespir Sandales " et " Les Toiles du Soleil ". Grâce à son riche patrimoine historique, culturel et naturel et au tout proche domaine hôtelier de Falgos pourvu de son terrain de golf de 18 trous, le village vit désormais au rythme du tourisme.

La famille Noëll : Le 23 janvier 1676, l'église de Saint-Laurent-de-Cerdans avait brûlé ainsi que quelques maisons voisines dont celle de la famille de Noëll. Au 18eme siècle, la destruction de ces documents anciens avait amené Abdon Noëll à solliciter du roi de France Louis XV la reconnaissance et la confirmation de sa qualité de noble et de ses titres. C'est en décembre 1766 qu'Abdon de Noëll reçut cette confirmation et ses nouvelles lettres de noblesse signée de Louis XV et du duc de Choiseul. Il fût nommé baron de Vilaro, petit hameau proche de Saint-Laurent. Notaire à Saint-Laurent-de-Cerdans, Abdon, le seigneur de Vilaro, âme de la Résistance du Vallespir, fût le plus connu de tous car en avril 1793 avec l'aide du général espagnol Antonio Ricardos, il évita le massacre programmée par la Convention Nationale de toute la population de Saint-Laurent-de-Cerdans. Quand on sait que cette guerre entre la France et l'Espagne, galvanisé par l'hostilité de la monarchie espagnole envers la République Française, commença pour empêcher l'organisation d'une simple procession, on comprend mieux l'attachement que les Laurentins avaient pour leurs traditions et leur liberté de culte. Ce culte de l'église et cette liberté sont encore fermement ancré de nos jours et on les retrouve à travers diverses manifestations.

Puis ce fût Jacques de Noëll qui, au 20eme siècle, grimpa l'échelle de la renommée, mais dans un autre registre, celui de la musique. Il fut un grand compositeur de musiques catalanes et de sardanes. Et comme ici en Vallespir, comme dans toute la Catalogne, la sardane est une danse et une musique sacrée, Jacques de Noëll fût un musicien très apprécié. Il y eut également Louis, archéologue apprécié, frère de Jacques mais mort trop jeune pour être resté dans l'Histoire. Mais tout au long des siècles, les de Noëll étaient surtout de riches aristocrates et des notables reconnus, certains étaient notaires, d'autres maîtres de forge ou propriétaires d'exploitations minières, d'autres propriétaires terriens. Malgré la perte de leurs titres de noblesse à la Révolution Française, les de Noëll gardèrent un certain prestige dans tout le Roussillon certains devenant des chefs d'entreprise reconnues, d'autres tentèrent l'aventure de la vie politique, beaucoup devenant maires de nombreuses communes. La bâtisse, maison de famille des de Noëll à Saint-Laurent-de-Cerdans avait été construite en 1606 et le premier occupant avait été un certain Damia (1560-1612) qui, au côté de Joseph de la Trinxeria, s'était révolté contre les effets néfastes du Traité des Pyrénées de 1659. Cette maison Damia Noëll a été rachetée, il y a quelques années, par un couple très sympathique Isabelle et Mario Lopes, qui en ont fait une table et des chambres d'hôtes absolument remarquables.

Pilon de Belmatx ou Belmaig : Ici en Catalogne, on prononce " Belmach ". Il s'agit d'un sommet du Vallespir avec une altitude somme toute modeste puisque élevée au dessus du niveau de la mer à 1.280 mètres seulement. Il est situé sur une longue crête rocheuse qui s'appelle la Serre de Montner et qui surplombe la cité d'Arles-sur-Tech. Mais sa renommée vient justement de la difficulté que l'on rencontre à le gravir à partir d'Arles-sur-Tech puisque c'est pas moins de 1.020 mètres de dénivelé qu'il faut accomplir sur un sentier très difficile car terreux et caillouteux et très souvent raviné. Pour y monter, il faut emprunter un tronçon du célèbre GR.10 jusqu'au Col de Paracolls et c'est certainement pour çà que cette randonnée s'inscrit très souvent comme une " incontournable " du département. Montagne mythique pour les Arlésiens, chaque printemps, un trail de 11 kilomètres, course réunissant des spécialistes de ce sport mais aussi de simples concurrents est organisée par l'association Arles-Belmaig. Est déclaré vainqueur du " Km Vertical Walsh " celui qui accomplit exactement les 1.000 mètres de dénivelé (environ 100 mètres avant le sommet) dans le laps de temps le plus court.

Arles-sur-Tech : Bien que n'ayant pas traversé cette ville lors de ce Tour du Vallespir, je l'ai eu très souvent devant mes yeux lors de la 1ere et de la dernière étape. Comment parler du Vallespir sans évoquer Arles-sur-Tech qui est certainement une des villes les plus anciennes de cette région puisqu'on a retrouvé des vestiges datant de la Préhistoire (dolmen). Comment parler d'Arles-sur-Tech sans parler de sa Sainte-Tombe et des saints Abdon et Sennen. En ce qui concerne la Sainte-Tombe et son fameux mystère, il s'agit d'un sarcophage de pierre du 3eme siècle qui est situé dans une courette de l'église et qui produit une quantité d'eau pure importante et " d'origine inconnue " (200 à 300 litres par an en moyenne, parfois beaucoup plus, jusqu'à 800 litres l'an). La thèse du miracle a bien évidemment été la première avancée, tandis que d'autres hypothèses ont vu le jour tout au long de l'histoire, relayées ces dernières années par des médias avides de sensationnel. Malgré un premier travail sérieux et concluant dans les années 60 et encore récemment, le panneau situé au dessus du sarcophage explique encore aujourd'hui que la Sainte Tombe n'ait pas livré son secret. Mais la théorie la plus souvent émise serait que le couvercle serait suffisamment poreux pour laisser pénétrer l'eau des pluies alors que le fond du sarcophage serait parfaitement imperméable. Quand à Abdon et Sennen, en l'an 960 un abbé se nommant Arnulfe aurait rapporté de Rome des reliques authentifiées comme étant celles de ces deux saints persans. Elles vaudront à Arles le surnom de "ville des Corps Saints". Ces deux Saints sont toujours vénérés à Arles. Mais autour de ces saints, il existe une légende qui se recoupe avec une autre légende du Vallespir, celle des " Simiots ", des êtres malfaisants, dévoreurs d'enfants, moitié félins et moitié singes qui vivaient dans les forêts et les montagnes du Vallespir. Je vous laisse le soin de prendre connaissance de ces légendes sur les excellents sites suivants :

https://www.sudcanigo.com/decouvrir/contes-et-legendes/

http://histoireduroussillon.free.fr/Decouvrir/Legendes/Simiots.php

http://fr.wikipedia.org/wiki/Abdon_et_Sennen

 

Remerciements :

 

Je remercie très sincèrement toutes les personnes qui m'ont accueillies lors de mes différentes arrivées d'étapes : au Refuge de Batère, à l'hôtel Ausseil à Prats-de-Mollo et à Notre-Dame du Coral. Partout, je fus parfaitement reçu. Bien sûr, ma meilleure soirée mais la plus onéreuse aussi fût celle passée à la Maison Damia Noëll à Saint-Laurent-de-Cerdans, il est vrai en table et chambre d'hôtes d'une qualité remarquable. L'accueil d'Isabelle et Mario fût tel qu'ils méritent vraiment une mention spéciale. Je conseille vivement cet endroit à tous les randonneurs qui pourront se permettre de dépenser 78 euros pour une demi-pension. J'ai essentiellement marché en solitaire sur ce Tour du Vallespir mais je remercie les quelques personnes que j'ai rencontré au cours de ce voyage et qui, d'une manière ou d'une autre, l'ont rendu plus agréable ou plus facile : le vigile des Thermes d'Amélie qui ne m'a pas fait de difficulté pour garer ma voiture, l'homme qui faisait un footing avec son chien à Montbolo qui m'a aidé dans la direction à prendre, le couple qui craignait l'orage et qui voulait me prendre en voiture à la Tour de Batère, quelques clients et l'aimable groupe d'Epinal rencontré au refuge de Batère qui effectuaient le GR.10, le très chaleureux couple et leur fille que j'ai aidé à la cabane de la Devesa au dessus de Leca, l'homme qui m'a expliqué le plus court chemin à prendre au Fort Lagarde, la dame qui m'a expliqué où se trouvait l'hôtel Ausseil, les anonymes clients catalans et parisiens du restaurant Ausseil qui m'ont permis de passer une agréable soirée à Prats-de-Mollo et ce, malgré la terrible journée que j'avais vécue, la pharmacienne de Prats-de-Mollo qui a su parfaitement calmer mes brûlures d'orties, la gentille randonneuse rencontrée à Notre-Dame de Coral, les propriétaires du Domaine des Estanouses avec lesquels depuis je me suis lié d'amitié, le breton vététiste et le jeune couple de Tchèques, clients de la Maison Damia Noëll. Je remercie enfin ma femme qui m'a laissé partir seul, mes enfants de m'avoir offert un lecteur MP3, objet ô combien précieux qui m'a énormément aidé dans les instants les plus difficiles. Je remercie enfin Charles Trenet et ses interprètes Les Compagnons de la Chanson pour leur magnifique chanson " Mes jeunes années ", mélodie avec laquelle j'ai marché très souvent tout au long de cette randonnée. Quand j'éprouvais des difficultés, cette chanson était là pour me remonter moral et enthousiasme. Pour moi, cette chanson restera pour toujours comme un hymne à ces 6 jours passés en Vallespir. 6 jours " Sur les hauteurs d'une vallée âpre " qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire.

 

Divers :

 

Peu de temps après mon retour, le 24 août exactement, et en raison de la terrible et éprouvante épreuve que j'avais vécue dans la forêt du Miracle au dessus de Prats-de-Mollo, il m'a paru utile d'alerter les autorités pour que d'autres personnes ne tombent pas dans le même piège que les arbres couchés par la tempête Klaus du 24 janvier 2009 m'avaient tendu. J'ai donc adressé un e-mail à la Mairie de Prats-de-Mollo, à l'ONF, à la Fédération et au comité départemental de la Randonnée Pédestre pour les informer de la galère que j'avais éprouvée dans ce secteur du Tour du Vallespir situé peu après le Puig des Lloses en direction du Col du Miracle.

 

Le 14 septembre, c'est avec satisfaction que je recevais une réponse de Madame Marie-Claire Baills, directrice de l'Office de Tourisme de Prats-de-Mollo dans laquelle elle m'informait avoir contacter Monsieur Joseph Dunyach, Président du club local de randonnée pédestre " Délit Ténim ". Ce dernier me répondait à travers une lettre jointe au message de Madame Baills.

 

Pour les remercier de m'avoir répondu et d'être intervenu ultérieurement dans ce secteur de Prats-de-Mollo, j'ai volontairement joint à ce récit nos différents échanges de messages.

 

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

 

Message adressé le 24 août 2009 à la Mairie de Prats-de-Mollo, à l'ONF, à la Fédération Française de Randonnée Pédestre et à son Comité départemental des Pyrénées-Orientales.

 

Monsieur le Maire de Prats de Mollo, Mesdames, Messieurs,

 

J'ai réalisé la semaine dernière la randonnée du Tour du Vallespir en 6 jours d'après le Guide Rando de Georges Véron : Canigou, Vallespir, Conflent paru chez Rando Editions. Randonnant beaucoup tout au long de l'année, j'avais eu l'occasion de remarquer que ce tour était plutôt bien balisé et que les panneaux indicateurs étaient nombreux. Je n'ai pas trouvé non plus sur Internet de contre-indications à effectuer ce tour. C'est donc en toute confiance mais muni néanmoins d'un GPS, d'un téléphone portable et des cartes IGN appropriées que je suis parti d'Amélie vers Batère le 1er jour, puis vers Saint-Guillem le 2eme jour, puis vers Prats de Mollo le 3eme jour, puis à Notre-Dame de Coral le 4eme jour, puis à St Laurent de Cerdans le 5eme et retour à Amélie le 6eme.

 

Tout s'était très bien passé jusqu'au Puig des Lloses (1.413 m) qui sauf erreur de ma part se trouve sur la commune de Prats de Mollo. A cet endroit, le balisage rouge et jaune propre au Tour du Vallespir ainsi que le panneau d'orientation m'indiquait de poursuivre vers la droite alors qu'un 2eme panneau me proposait de descendre à gauche vers Prats de Mollo par le col de Cavanelles. Effectuant bien sûr le Tour du Vallespir et ayant de toute manière ce tracé-là enregistré dans mon GPS, j'ai normalement poursuivi vers la droite d'autant que rien à cette intersection du Puig des Lloses ne pouvait me laisser supposer que cette portion du Tour du Vallespir dans laquelle j'allais m'engager était complètement impraticable.

 

J'ai 60 ans et je pense être un marcheur chevronné. Pourtant je ne vous cache pas qu'à cause des nombreux arbres décimés qui jonchent encore le sentier sur ce secteur depuis la tempête Klaus du 24 janvier dernier, j'ai eu à un moment le vague sentiment que j'était tombé dans un véritable traquenard. En effet, j'ai commencé à enjamber un premier arbre puis à passer sous un second, puis troisièmement à contourner un premier groupe d'arbres, puis je suis passé sous quelques autres arbres couchés puis au bout de 1,5 kms sans autre solution j'ai finalement quitté le chemin pour éviter un amoncellement qui me semblait de quelques mètres de large seulement (on constate en effet que le vent à suivi des couloirs plus ou moins larges) mais qui en réalité étaient absolument infranchissables. J'ai donc fini par me perdre dans cet immense labyrinthe d'arbres abattus et j'ai même pensé à un moment à appeler les secours depuis mon portable. Heureusement, que j'ai su garder mon sang-froid et grâce à mon GPS j'ai pu, après de multiples efforts, retrouver le sentier et j'ai réussi à rebrousser chemin pour en définitive rejoindre Prats par le col de Cavanelles.

 

Attention ce message que je vous adresse et cette histoire que je vous relate n'ont pas pour objet d'émettre un grief envers quiconque mais simplement à vous prévenir qu'à cet endroit après le Puig des Lloses, le tour du Vallespir est particulièrement dangereux et infranchissable. Mais peut-être le saviez-vous ? De mon côté, je sais pertinemment que la tempête Klaus a provoqué des dégâts considérables et que ce n'est pas en quelques mois que l'on peut effacer les cicatrices d'un tel désastre. Je pensai toutefois que dans la mesure où un chemin serait impraticable un simple petit panonceau d'interdiction aurait été mis en place. Ayant eu l'occasion de marcher dans les Landes et le Gers il y a quelques semaines, j'avais eu l'occasion d'apprécier ce type de pancartes sur de nombreux sentiers. J'ai donc été très étonné qu'au Puig des Lloses aucun panneau ne vienne prévenir le randonneur de cette dangerosité, d'autant qu'un autre chemin permet d'accéder à la commune de Prats dans d'excellentes conditions. En été où les randonneurs sont très nombreux à parcourir les chemins de notre beau département des PO, je pense que de simples petits panneaux d'interdiction et/ou de conseils en pareils endroits seraient d'une redoutable efficacité et éviteraient bien des désagréments comme ceux que j'ai connus.

 

Voilà, après tous ces déboires, et après trois heures d'errements, j'ai fini par arriver à Prats de Mollo avec seulement quelques égratignures, quelques bleus et les mollets douloureusement brûlés par les orties et griffés par les ronces.

 

Le lendemain avant de repartir, j'ai longuement réfléchi sur le sentier que j'allais prendre et plutôt que d'opter par la poursuite du Tour du Vallespir par la Tour de Mir et le col d'Arès dont je sais que le secteur est particulièrement boisé aussi, j'ai emprunté le chemin le plus court pour rejoindre l'ermitage de Notre Dame de Coral. Il s'agit du PR.12 qui passe au col de la Guille. Bien m'en a pris, puisqu'une fois arrivé à l'ermitage, j'appris par d'autres randonneurs, qui en revenaient, que les chemins de la Tour de Mir et du col d'Arès étaient eux aussi barrés par de nombreux arbres couchés. Je ne l'ai pas constaté par moi-même !

 

Voilà il m'a paru utile de vous apporter ce témoignage qui est tout frais. Comme je l'ai dit je ne fais aucun grief à personne d'autant que parmi les acteurs à qui j'adresse ce message, je ne sais pas qui est responsable des arbres couchés, du balisage présent ou absent, de la prévention à mettre en place en pareil cas, etc...

 

J'espère simplement que quelqu'un fera bon usage de ce message.

 

Recevez, Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs, mes respectueuses salutations.

 

Gilbert JULLIEN

Licencié à la FFRP sous le N° 0579504G

 

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Bibliographie - Sites Internet - Lexique - Remerciements

 

Lettre réponse reçue de Monsieur Joseph Dunyach par l'intermédiaire de Madame Marie-Claire Baills, directrice de l'Office de Tourisme de Prats-de-Mollo.

 

OFFICE DE TOURISME**

66230 PRATS DE MOLLO - LA PRESTE

 

DUNYACH Joseph

Président du club de randonnée FFRP " Delit Tenim "

Membre du Comité directeur départemental des PO

Responsable des Sentiers

Tel : 04.68.39.77.18

 

A Monsieur JULLIEN Gilbert

 

Monsieur,

 

Je viens de prendre connaissance de votre courrier du 25 Août au sujet des problèmes que vous avez rencontré sur le Tour du Vallespir. Ce courrier m'avait été communiqué par le Président départemental lors de la réunion du Comité Directeur du 31 août à Perpignan et je le classe parmi ceux qui font plaisir à lire car ils démontrent la qualité des randonneurs de la FFRP et leur soucis de parfaire notre terrain de jeu naturel.

Vous avez très bien exposé tous vos problèmes et je me sens un peu responsable de ce qui vous est arrivé car j'avais apposé un panneau de fermeture de sentiers à l'entrée du sentier au départ de Prats et je n'avais pas pensé aux randonneurs arrivant dans l'autre sens ce que je vais m'empresser de corriger en attendant l'ouverture que nous espérons prochaine de ce beau sentier sur le secteur du Miracle après le désastre de la tempête Klauss qui nous a donné bien des soucis.

Je profite de ce courrier pour vous informer que le Tour du Vallespir va être complètement finalisé car il fait partie du grand projet du Conseil Général à travers son entité " Canigou Grand Site ".

Si vous souhaitez recevoir les documents sur cet itinéraire vous pouvez nous communiquer vos coordonnées postales.

Pour ce qui est du secteur de la Tour du Mir, la situation est tout à fait normale.

J'ose espérer que ce courrier vous soulagera un peu de la galère que vous avez connu et je vous prie de m'en excuser encore une fois.

Je joins une copie de ce courrier au Président du Comité Départemental qui m'avait demandé de vous répondre en tant que responsable du secteur ainsi qu'à Monsieur le Maire de Prats de Mollo La Preste.

 

Recevez Monsieur mes sincères salutations et peut être au plaisir de se connaître un jour à Prats ou sur l'un de nos sentiers du Haut-Vallespir.

 

DUNYACH Joseph

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Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 6 : Saint-Laurent-de-Cerdans - Amélie-les-Bains - 21,5 kms

Publié le par gibirando

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 6 : Saint-Laurent-de-Cerdans (724 m) - Amélie-les-Bains (232 m) 21,5 kms6eme étape : Samedi 22 août 2009.

Saint-Laurent-de-Cerdans (724 m) - Amélie-les-Bains (232 m) 21,5 kms

(En raison d'un dysfonctionnement de mon appareil-photo, de très nombreux clichés sont de très mauvaises qualités. J'ai tenté d'en corriger certains afin de leur donner un peu plus de relief.) (La plupart des photos de ce Tour du Vallespir peuvent être agrandies en cliquant dessus. 2 fois, la photo occupe parfois le plein écran).

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 6 : Saint-Laurent-de-Cerdans (724 m) - Amélie-les-Bains (232 m) 21,5 kms

Cliquez sur la carte pour l'agrandir. 2 fois pour un plein écran.

Les étoiles qui trouent la nuit du Vallespir, les étoiles qui jouent ne pourraient me guérir, seuls tes bras à mon cou… Extrait du roman " Le berger des abeilles ". Armand Lanoux (1913-1983) écrivain français.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 6 : Saint-Laurent-de-Cerdans - Amélie-les-Bains - 21,5 kms LE PILON ET LA PUREE :

Avant de me mettre au lit, je suis resté longtemps les bras croisés à regarder par la fenêtre. L'air était chaud et le ciel étoilé. Les montagnes étaient noires mais l'obscurité n'était que partielle. Dans cette nébulosité, quelques étincelles scintillaient dans les collines les plus basses. Une fine ligne de lumière au dessus du Mont Capell faisait comme une longue frise phosphorescente. Je me disais : c'est vers cette lueur que je partirai demain pour la fin du voyage. Mais dans ma tête, ces mots que l'on aurait pu croire sinistres, ne l'étaient absolument pas, bien au contraire. Ce n'était qu'encore et toujours ce désir de marcher vers un horizon inédit et cette espèce d'avidité à découvrir des paysages nouveaux. Mais beaucoup d'autres pensées se bousculaient dans ma tête. Mes sentiments étaient partagés entre l'envie de rentrer à la maison et la nostalgie de terminer un périple auquel je commençais à prendre goût. Après l'éprouvante épreuve que j'avais vécue à la forêt du Miracle, les choses s'étaient plutôt très bien passées malgré l'épisode agaçant aux Tours de Cabrens que j'avais fini par ne plus déplorer et bien au contraire apprécier, grâce à ce visage que j'avais aperçu dans la haute falaise. Marcher deux ou trois jours de plus de cette manière et passer des soirées comme celle que je venais de connaître ne m'aurait pas spécialement dérangé.

Mais au matin en me levant, je suis plutôt mélancolique. Une mélancolie digne de " Demain dès l'aube… ", cette circonstancielle poésie de Victor Hugo que j'avais apprise à l'école primaire et dont je me souvenais vaguement:

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.

J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.

Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

 

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,

Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,

Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisés

Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit…..

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J'ai quitté la Maison Noëll et leurs sympathiques propriétaires Isabelle et Mario par une multitude d'escaliers qui rejoignent le bas de Saint-Laurent. Le ciel est blanc et n'est pas aussi lumineux qu'hier. En plus, mon appareil photo " n'en fait qu'à sa tête " ! Je ne parviens à comprendre d'où vient le problème quant à la mauvaise qualité des images : dysfonctionnement de l'appareil ? humidité ? choc ? 

Mais une " bonne " douche puis cette espèce d'effervescence qu'il y a autour du petit déjeuner finissent par sceller le sort de cette nostalgie. Tout le monde semble excité à cette idée de partir. Mes amis d'un jour sont, tout comme moi, presser de quitter Saint-Laurent-de-Cerdans. On part tous dans des directions opposées mais pour chacun, et avec des itinéraires complètement différents, les distances à parcourir seront très longues. Le jeune vététiste part vers sa Bretagne natale, les Tchèques doivent rejoindre Bruxelles et leur travail au Parlement Européen et moi, j'ai encore une vingtaine de kilomètres avec de gros dénivelés qui m'attendent avant de rallier Amélie. Et pourtant, je prends le trajet le plus rectiligne sinon en poursuivant le vrai tracé du Tour du Vallespir par Montalba, celui de la carte IGN mais qui n'est pas celui de Véron, l'étape aurait fait 8 ou 9 kilomètres de plus. Mais à dire vrai aussi, mon itinéraire est loin d'être le plus facile car il en existe un autre qui évite toutes les crêtes et donc tous les dénivelés. Mais avant le départ, il m'a fallu faire un choix et encore une fois, j'ai opté pour celui que Véron indiquait dans son topo-guide.

Mon sac à dos, mon bâton et mon bob m'attendent déjà devant la porte car je n'ai pas de panier repas à récupérer. Mais au moment de partir, Isabelle a néanmoins cette délicatesse de m'offrir un gros sachet de croissants. Il est déjà 8h 30 et après les traditionnelles bises aux dames et les serrages de mains aux hommes, je sors dans la petite ruelle de la Sort.

Les Tchèques chargent leur voiture. Un dernier signe de la main et je prends la ruelle de l'Eglise qui me fait faire un demi-tour de celle-ci. J'ai bien envie de découvrir le patrimoine historique de Saint-Laurent-de-Cerdans mais malheureusement le temps me manque. Dommage, car je connais uniquement cette ville comme la capitale de l'espadrille que l'on appelle ici la " vigatana " mais aussi pour ses colorées " Toiles du Soleil " connues dans le monde entier. Je descends un long escalier d'une centaine de marches qui surplombe magnifiquement le bas de la ville. Malheureusement, les fumées d'un écobuage qui montent vers moi voilent cette vision. A la première épicerie venue, je m'arrête pour quelques achats pour le pique-nique de midi mais en complétant simplement le gros sachet de croissants qu'Isabelle m'a donné. Je remplis mes gourdes à une jolie fontaine où coule une eau délicieusement douce et fraîche. Par chance, cette fontaine est sur l'itinéraire enregistré dans mon GPS, ce qui m'évite de longues tergiversations pour trouver la bonne direction à prendre pour sortir de Saint-Laurent-de-Cerdans.

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Bien que balisée en jaune, la sente qui doit rejoindre le Tour du Vallespir n'est pas facile à suivre dans cette épaisse végétation essentiellement composé de petits chênes verts et de quelques pins. Elle coupe des pistes par des raccourcis peu évidents à voir mais heureusement, je reconnais certains signes rencontrés lors d'une précédente sortie dominicale au Mont Capell comme ces gros rouleaux bleus. De temps à autres, quelques panonceaux me rassurent quant au chemin à poursuivre. Mon numérique continue à mal fonctionner au niveau de la pixellisation et les photos apparaissent blanches sur l'écran. Les lointains panoramas sont sans relief mais heureusement mes yeux sont là pour pallier à cette défaillance ! Je peste tout de même car le reportage que j'ai prévu de faire à mon retour s'en ressentira !

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Je suis presque monté au Mont Capell. J'aperçois Saint-Laurent-de-Cerdans au loin. De beaux paysages se sont dévoilés dans la montée. A un minuscule cairn, je quitte la piste pour une étroite sente où je retrouve le Tour du Vallespir. Cette sente descend enfin vers le col de Noëll.

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Au col Noëll, j'arrive sur une large piste qui va au Mas de La Bouadelle. Le Mont Capell est dans mon dos désormais mais d'autres sommets m'attendent encore !

Cette route d'abord goudronnée qui se transforme rapidement en une piste sableuse puis en un sentier au bon dénivelé, je la reconnais immédiatement. Elle grimpe en direction du Mont Capell que j'ai déjà gravi avec Dany lors d'une sortie dominicale. Tout en montant dans cet exceptionnel décor de verdure, je comprends mieux pourquoi, dans ce pays, des hommes se sont battus becs et ongles pour empêcher que la THT passe au Mont Capell. Celle ligne à très haute tension prévue par EDF qui doit rallier l'Espagne n'a rien à faire ici, dans cette forêt vierge de toute habitation, terrain de jeu des hardes de sangliers et qui abrite d'autres espèces floristiques et fauniques remarquables. Par de courts raccourcis, le sentier continue à couper la piste sableuse. Tous les coins ombragés sont bons à prendre tant la chaleur est déjà lourde et étouffante. Au pied du mont, en retrouvant le balisage jaune et rouge du Tour du Vallespir, une fois encore, je regarde ma montre. Deux heures, j'ai mis pour arriver ici et une de mes gourdes est déjà passée à la trappe.

Maintenant la piste redescend au milieu des genêts et des fougères en direction du Col de Noëll et du Mas de la Bouadelle. Je prends bien sûr quelques photos mais sans vraiment de conviction car cette fois c'est sûr, mon appareil est complètement déréglé et à chacune des photos, il suffit que je regarde l'écran pour faire cet amer constat. Les photos sont sans relief, voilées, fades et blanches. Un peu comme la couleur du ciel aujourd'hui qu'un air chaud venant de la mer embrume. Je ne sais que faire et je m'en veux d'être parti de la maison sans avoir lu la notice. En arrivant à ce col de Noëll, j'aimerai bien savoir si ce " Noëll " a un rapport avec la famille dont m'a longuement parlé Mario hier soir. Je suppose que oui. Vers le nord-ouest, une longue écharpe de nuages blanchâtres stagne sur les montagnes. Mais dans la direction où je file, le ciel est immaculé. La piste se remet à monter jusqu'à un carrefour où j'aperçois le Mas Bouadelle sur ma droite derrière une haie de feuillus.

Blotti dans un joli cadre de verdure, l'endroit me semble agréable pour venir y passer un week-end, randonner, se reposer et quitter pour un temps la civilisation. Je promets de m'en souvenir. En me retournant, je vois à l'opposé, une clôture et un portail auquel un panonceau jaune est accroché. Il indique : " Pilon de Belmatx " sans autre indication, ni d'altitude, ni de distance, ni de temps pour y parvenir. Je ne connais pas grand chose de ce pic que je n'ai jamais escaladé, sauf que j'ai lu dans quelques guides de randonnées, qu'il est souvent considéré, avec plus de mille mètres de dénivelé depuis Arles-sur-Tech, comme un sévère " incontournable " pic des Pyrénées-Orientales. D'ailleurs chaque année, on y organise une épreuve désormais notoire dans le calendrier des spécialistes des courses en montagne.

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Je quitte le carrefour de la Bouadelle par une terrible sente qui s'élève raide sous un cagnard brûlant, direction le Puig de la Senyoral (1.315m) et le Pilon de Belmatx (1.280 m). Dans cette sévère montée, je vais souffrir physiquement mais aussi moralement !

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Dommage que les photos soient blanches car les visions des panoramas sur Saint-Laurent et les montagnes gravies hier sont superbes ! Le Mont-Capell est déjà loin maintenant et les tours de Cabrens ne sont visibles qu'en mode rapproché.

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Déprimé, je me mets à pleurer dans cette terrible sente rocailleuse qui monte à 1.212 m à la Serra de la Garsa. Mais après le déjeuner et le col de la Senyoral, je me reprends et continue de monter vers le Pilon de Belmatx sur un chemin plus large où l'ombre est très rare. Le temps est lourd et je n'ai jamais eu si chaud !

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Je viens de déjeuner, je quitte la Serra de la Garsa et descend au col de la Senyoral. Mais d'ici, je vois parfaitement que le chemin remonte de " plus belle "

Alors comme hier soir, je n'ai pas trouvé trop de temps pour revoir sur le papier cette étape, j'ouvre ma carte IGN car j'ai vraiment besoin de savoir ce qui m'attend.

Le Pilo de Belmaig, car c'est ainsi et en catalan qu'il est présenté sur ma carte, culmine à 1.280 mètres. Devant ce portail, je suis à 980 mètres d'altitude selon mon GPS et le calcul est simple et rapide, à ceci près, qu'un autre pic, le Puig de la Senyoral se présente juste avant à 1.315 mètres de hauteur. Mais quand je regarde le parcours d'un peu plus près, je constate qu'en réalité, jusqu'à ce Pilon de Belmatx ou Belmaig, ce n'est qu'une succession de descentes et de montées. D'ailleurs, il suffit que je lève la tête et la montée est déjà là devant mes yeux et la ligne de départ à mes pieds. Cette longue montée commence ici exactement, et je la vois qui monte, monte, monte, monte…. dans la montagne qui me fait face. Mais sommes toutes, cette étude fortuite de ma carte a un effet plutôt bénéfique sur mon moral. Après tout, ce n'est guère plus que 300 mètres de dénivelé que je vais avoir à monter et non pas mille. Les mille mètres, par contre, je vais avoir à les descendre et même peut-être un peu plus pour aller à Amélie, mais j'ai le temps d'y penser. Je pousse le portail et je m'élance dans cette sente qui monte au milieu d'une lande de fougères et de genêts. D'emblée, la sente s'élève très abrupte. Sous un cagnard de plomb, la chaleur monte comme du feu le long de mes jambes. Jamais, je n'ai eu si chaud depuis mon départ. La transpiration sort par tous les pores de ma peau, mais l'aspect le plus désagréable c'est cette sueur salée qui coule de mon front, emplit mes yeux, me rend aveugle et me fait pleurer. Avec le bob, je tente de m'essuyer ces yeux qui larmoient sans cesse, mais c'est en vain, car le bob, lui aussi, est trempé de sueur. Je sens que je peine dans cette sente raide, souvent caillouteuse, parfois très ravinée, mais cette fois, et sans appareil photo marchant convenablement, les papillons, pourtant nombreux, ne sont plus un dérivatif à cette souffrance. Alors, je sors mon lecteur MP3 pour écouter un peu de musique. Trois chansons sur quatre sont des slows, des musiques douces avec de belles mélodies comme je les aime. Ce n'est jamais la panacée, mais dans cette ultime rampe rocailleuse et terrible avant le Pla de la Conca, je me dis que la musique devrait m'être d'une aide précieuse. En tous cas, depuis mon départ c'est toujours ainsi que j'ai vécu ces moments où je m'enfermai dans la musique pour oublier l'âpreté des montées. Mais cette fois, je ne sais pas pourquoi, la musique a un effet inverse. Ai-je accumulé trop de fatigue ? Ce dénivelé est-il soudain trop difficile pour mes vieilles jambes ? Est-ce la chaleur conjuguée à trop d'efforts consécutifs ? Est-ce un simple coup de déprime après mon réveil cafardeux de ce matin ? En tous cas je ne l'entends plus cette musique et je me laisse submerger par des idées noires pensant aux êtres chers que j'ai aimé et qui ont quitté cette terre. Puis, je me mets à penser à ma mère, elle qui aimait tant mes récits de randonnées et qui disait toujours quand elle en avait terminé leur lecture : " C'est bien, je suis contente, j'ai l'impression d'avoir marcher avec toi sur ces chemins ". Elle ne pourra plus lire d'autres histoires, ni marcher avec moi sur ce Tour du Vallespir : Alzheimer est passé par là ! Toutes ces idées noires finissent par m'engloutir et je me mets soudain à "pleurer comme une madeleine ". Quand j'arrive au sommet, je m'écroule en pleurs dans la caillasse. J'ai un mal fou à retrouver une respiration normale car les sombres pensées s'entrechoquent dans ma tête comme les auto-tamponneuses d'une fête foraine. Maintenant, je repense à mes enfants et aux altercations que j'ai eues avec eux juste avant mon départ. Ils critiquaient ma manière trop " personnelle " de vivre ma retraite et j'avais un mal fou à m'expliquer et à me défendre. Je l'ai tant idéalisée cette retraite et hormis notre voyage à la Réunion et ces quelques jours sur le Tour du Vallespir, depuis une année, elle se passe si peu comme je l'avais imaginée. Je trouve peu de réponses à ces attaques mais je me promets d'y réfléchir et de faire des efforts. J'étais sans doute dépressif depuis quelque temps et cette déprime rejaillit aujourd'hui. Je sors lessivé de cette violente montée, de ces angoisses et de cette crise de larmes incontrôlable. Je reste de longues minutes allongé sur ce petit col pierreux à tenter de récupérer pour retrouver mes esprits. Quand je me lève enfin, c'est pour m'apercevoir qu'ici, les décors changent. Je vais quitter un maquis ensoleillé et brûlant pour un chemin gazonné et plus large qui redescend dans un petit bois de pins jusqu'à un verdoyant collet. Il est 12 heures tapantes et comme d'ici, je vois parfaitement qu'après un petit col, la pente remonte de la plus belle des manières, je préfère arrêter là pour déjeuner et me reposer un peu. Ici, je suis au sommet de la Serra de la Garsa à 1.212 mètres d'altitude, je vois parfaitement Saint-Laurent-de-Cerdans, le Mont Capell, le chemin parcouru aujourd'hui et les autres montagnes traversées hier. Mais décidément, il fait bien trop chaud dans ce pré caillouteux et je pars déjeuner dans le bois, bien à l'ombre des pins.

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Je finis par arriver au Puig de la Senyoral (1.315 m), point culminant de cette journée, mais la sente va redescendre un peu et remonter encore au Pilon de Belmatx (1.280 m). Ici, j'ai parcouru environ la moitié de la distance du jour.

40 minutes, il a duré cet arrêt, pas le pique-nique car je n'avais pas très faim, mais il a failli être bien plus long car je me suis assoupi quelques minutes sur un tapis de ramilles. Mais heureusement quelques fourmis voraces ont su me réveiller et me déloger de leur territoire. Après le collet de la Senyoral, à 1.182 mètres selon mon GPS, où je croise un nouveau panonceau " Pilon de Belmatx ", la pente continue toujours en plein soleil, puis, elle entre avec bonheur dans une fraîche hêtraie. Mais elle en ressort presque aussitôt et longe désormais des haies de buplèvres, de genêts, de fougères, de framboisiers ou des ronces aux mûres bien noires mais peu sucrées. Ce chemin que j'arpente très légèrement sur le versant sud de la Serra de Montner, suit une longue crête qui finit bien après le Pilon de Belmatx au col de Paracolls. Mais dans l'immédiat, il me faut atteindre la première difficulté de cette crête qui n'en finit plus de monter, le Puig de la Senyoral. Mais au moment où je l'atteins et avant même de réaliser où je suis, je ne vois qu'une chose devant moi, ce paysage à perte de vue jusqu'à la Méditerranée et sur ma droite, le Roc de France (1.450 m). Le Pilon de Belmatx est devant moi légèrement en contrebas bouchant quelque peu l'horizon. Le temps de quelques " fades " photos au sommet et je descend dans un pente très raide vers ce pilon ardent que le soleil au zénith semble vouloir enflammé. J'ai vidé mes deux bidons et malgré mon désir d'économie, j'ai déjà entamé la poche Camelback de 2 litres. Si le chemin continue ainsi jusqu'à l'arrivée avec si peu d'ombre, c'est moi qui vais finir liquéfié. D'autant qu'après ce nouveau collet, le chemin remonte légèrement vers un sommet rocheux.

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Après le Puig de la Senyoral, le chemin redescend vers le Pilon de Belmatx que j'aperçois devant moi. D'ici, les grands panoramas s'entrouvrent jusqu'à la mer mais dommage, au loin, une écharpe de gros nuages blancs obstrue tout l'horizon.

En arrivant, comme je suis persuadé qu'il s'agit du sommet du Pilon de Belmatx, je pose pour une photo, tel Hillary au sommet de l'Everest. Mais quand je redescend et contourne ces rochers, c'est pour m'apercevoir que le véritable sommet est beaucoup plus loin et surtout un peu plus haut. Un gros mamelon arrondi et rocailleux est encore à gravir devant moi. Une fois encore, je prête une grande attention à ne pas tomber dans ce sentier qui zigzague dans les rochers. Cette attention est d'autant plus nécessaire que la fatigue se fait plus astreignante et je sens bien que mes jambes ne répondent plus aussi bien aux sollicitations permanentes auxquelles elles sont soumises. Je transpire comme un malade et en tous cas, comme jamais depuis le début de ce Tour du Vallespir. La sente est parfois si difficile qu'ici les baliseurs ont mis des cordes pour se tenir et se hisser sur les hautes marches que constituent ces blocs de roches. Et quand j'arrive enfin au sommet, je comprends pourquoi on l'appelle " pilon ". Je ne sais pas si ce nom a la même signification que celle qu'en donne le Larousse mais ce sommet peut se vanter de m'avoir désagréger à l'état de purée. Je suis décomposé, vermoulu et malgré les boissons énergétiques et les gels énergisants, les dénivelés en plein soleil et à répétition ont eu raison de mes forces.

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 6 : Saint-Laurent-de-Cerdans - Amélie-les-Bains - 21,5 kmsLe marcheur libre au Pilon de Belmatx

Le marcheur dans sa tête était un homme libre,

Mais son cœur était triste et la sente pénible.

Il se mit à pleurer sur de sombres pensées,

Le pas plus hésitant à vouloir avancer.

 

Courbé sur son bâton, il souffrait le martyre,

Montant toujours plus haut sans vouloir ralentir.

Un pilon sur sa route releva le défi,

Belmatx, il s'appelait, dans la géographie.

 

Le marcheur entêté voulut lui faire face,

Mais un soleil brûlant lui ôta toute audace.

Ecrasé par les roches et tous les minerais,

Il sortit du pilon à l'état de purée.

 

Mais au fond du vallon, l'attendait Amélie.

Il releva la tête car elle était jolie.

Il quitta le Pilon comme on salue l'artiste,

Car vaincre en étant seul, ce n'est pas réaliste.

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Avant d'arriver au Belmatx, le chemin suit une longe crête rocheuse, la Serra de Montner où il est difficile de progresser. A un moment, je crois être arrivé au sommet et je me prends en photo. Mais non le Pilon est encore beaucoup plus loin et un peu plus haut. Je viens de boire ma dernière goutte d'eau et vais souffrir en plein soleil.

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Le chemin du Belmatx est si difficile que le club de randonnée d'Arles-sur-Tech " les Caminadors Lliures " a installé des cordes pour se hisser. J'arrive au sommet près d'une petite construction et d'une rose des vents. Les vues sont superbes !

Il est impératif que je reprenne des forces et pour cela il faut que je m'arrête un peu, car après tout il n'est que 14 heures ! Après une photo devant un petit caisson fait de pierres et de briques rouges surmontée d'une rose des vents et où il est écrit en catalan " Els Caminadors lluires ", en français " les marcheurs libres ", je pars m'installer bien en surplomb d'Arles-sur-Tech.

D'ici, je profite d'un panorama exceptionnel à 360 degrés. Mais mon regard est surtout attiré par le versant opposé de cette vallée du Tech que je domine. Une fois encore, je cherche à retrouver les sentiers sillonnés, les monts escaladés, les cols franchis les premiers jours et si parfois je décèle un endroit, je ne peux m'empêcher de penser au fond de moi : " Que de chemins parcourus en 6 jours ! ", " Que de jolis paysages traversés ! ", " Que de belles montagnes gravies ! ". Et encore qu'aujourd'hui, ce n'est pas le temps idéal pour une observation méthodique car depuis le Massif du Canigou et descendant jusqu'à la mer, il y a une longue masse nuageuse blanchâtre qui semble immobile et voile une immense partie de l'horizon. Tout en mangeant quelques fruits secs, ici au sommet de ce pic, je prends vraiment conscience du plaisir que j'ai eu à marcher, plaçant très loin derrière ce bonheur, et au second plan, toutes les déconvenues et les adversités que j'ai rencontrées. Maintenant, je suis à quelques arpents de l'arrivée et même si je dois redoubler de vigilance et passer encore quelques heures sur ces chemins, je me fais un principe et un devoir d'arriver en bon état et entier à Amélie.

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Je suis au sommet du Belmatx mais j'ai tant souffert aujourd'hui : chaleur, manque d'eau, dénivelé, fatigue et déprime que présentement et toute proportion gardée, je considère ce sommet comme mon Everest à moi. Pourtant, avec ses 1.280 mètres d'altitude, c'est un sommet plutôt modeste mais pour les Arlésiens, c'est aussi un sommet mythique !

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Après le Belmatx, il y a plus de 1.000 mètres de descente à faire sur des sentes caillouteuses ou terreuses et parfois ravinées. Heureusement, les vues sont belles.

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Après le col de Paracolls, je coupe le G.R.10 et ignore la Batterie Santa Engracia. Ici, je quitte définitivement ce Tour du Vallespir, direction Amélie-les-Bains. Mais dans la descente, c'est seulement Arles-sur-Tech que j'aperçois pour l'instant  depuis le chemin.

Voilà, les dispositions dans lesquelles je suis au moment d'amorcer cette longue, raide et difficile descente vers le Col de Paracolls. Plus de milles mètres de dénivelé négatif que je vais avoir à descendre pour rejoindre Amélie. Et quand j'arrive au Col de Paracolls, c'est une première étape de franchie. Il est 15 heures et il m'a fallu presque trois quart d'heures pour parcourir les 380 mètres de ce dénivelé négatif et les 1.500 mètres de cette pente très raide, pierreuse, terreuse et souvent très ravinée. Maintenant, je comprends mieux pourquoi, on classe cette randonnée dans les " difficiles " malgré son altitude relativement modeste. Ici au col, le chemin coupe un GR.10 plein d'ornières. G.R. que j'avais laissé à Batère et qui file ici en direction de la frontière espagnole vers le Roc de France.

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Après avoir longtemps cheminé en surplomb d'Arles-sur-Tech, j'aperçois enfin Amélie-les-Bains au travers de quelques branches. Peu de temps après, je retrouve un sentier que je connais bien. C'est celui du 25eme Léger qui monte vers la Chapelle Santa Engracia et les Batteries. Le Pilon de Belmatx est loin désormais.

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Après avoir terminé toutes mes victuailles mais sans boire, c'est avec un grand bonheur que je tombe sur la source de la Madone, je bois jusqu'à plus soif. Puis, je descends en courant vers le parking des Thermes. La voiture n'est pas là ? Si !

Là, je quitte définitivement le tracé du Tour du Vallespir, celui de la carte IGN mais pas celui de Véron. Et dans ces conditions, une fois encore, je n'ai pas l'impression de faire une entorse à ce tour. Je descends vers Arles-sur-Tech par le G.R.10, avant de bifurquer à droite par une nouvelle sente balisée en jaune qui entre et circule dans une châtaigneraie en direction de la Batterie de Santa Engracia. Quand de temps à autre, je sors de la dense forêt, c'est pour mieux dominer Arles-sur-Tech. Mais à vrai dire, ce sentier qui contourne la ville en zigzaguant, je n'en vois plus la fin. Je n'ai pas l'impression de lambiner et pourtant, il est 16 heures quand j'aperçois le panneau " Grande Batterie ". Ces batteries dites de Santa Engracia sont les ruines de petits bastions de surveillance construits par Vauban pour protéger le fort d'Amélie. Elles ne sont qu'à 5 minutes de marche et je ne les connais pas mais aujourd'hui j'en ai " plein les pattes " et je me dis que j'aurais certainement l'occasion d'y revenir. Je continue vers Amélie dont j'aperçois la ville entre quelques branches une demi-heure plus tard. Ici, pour y être déjà monté, je reconnais le panonceau " Chapelle Santa Engracia " qui se trouve à 15 minutes. Ce sentier, que l'on appelle le " Chemin du 25eme léger " en mémoire aux célèbres carabiniers napoléoniens, je le connais parfaitement. A un endroit que l'on a gentiment baptisé " Place Ascensio " j'ignore pourquoi, il y a un banc et comme j'ai faim, je m'arrête pour manger. J'ai tellement faim que je dévore tout ce qui reste de comestible au fond de mon sac à dos et il n'est pas question que je ramène quoi que ce soit à la maison. Mais ingurgiter autant sans pouvoir avaler la moindre goutte d'eau, j'avoue que ce n'est pas facile. Quand je repars, je suis content car hormis ma grosse boîte de fruits secs, je n'ai plus rien de consommable à transporter. 17 heures, je débouche sur la D.53, route goudronnée qui monte vers Montalba et descend vers Amélie. Mais je connais la sente qui descend par des raccourcis qui vont m'emmener en un rien de temps au parking des Thermes. Je ne sais pas pourquoi, je me sens léger, comme les 25eme qui devaient eux aussi descendre ce chemin, et j'ai l'impression de galoper dans cette descente. Disparue la fatigue et seule la Source de la Madone où coule une eau fraîche m'arrête dans cet élan. Je bois jusqu'à plus soif, remplis une gourde à moitié et continue ma descente au même rythme. Quand j'arrive en surplomb du grand parking, ce dernier est vide. Pas une seule voiture et surtout pas la mienne. Non c'est une blague, ce n'est pas possible, je rêve, on m'a piqué ma bagnole ! Je presse encore un peu plus le pas. Je cours dans cette ruelle cimentée toute en descente, l'œil rivé sur le parking. Non, elle est là, je l'aperçois maintenant ! Je m'arrête à bout de souffle, le cœur battant et les jambes tétanisées….

Mes vieilles années

Courent dans la montagne

Courent dans les sentiers

Pleins de maux et de pleurs

Et les Pyrénées

Hurlent au vent d'Espagne

Crient la souffrance

Qui brisa mon cœur…

Voilà, j'ai jeté mon sac à dos dans le coffre, j'ai délaissé mes chaussures de randonnées au profit des tennis, j'ai repris la voiture, je suis passé sans m'arrêter devant la guérite vide du parking des Thermes. Mais en passant devant les bistrots d'Amélie, ça était plus fort que tout, je me suis arrêté à la terrasse d'un café pour savourer 50 centilitres d'une bière très fraîche dont j'avais rêvée une grande partie de l'après-midi et en tous cas, dès l'instant où j'avais manqué d'eau. Mais je n'ai pas traîné car je languissais de rentrer. Je suis remonté dans la voiture et j'ai longuement hésité avant d'écouter une radio sur mon MP3. J'avais sans doute la crainte d'une nouvelle coïncidence, style mes " Jeunes Années " de Trenet. Non, il n'y avait que de la " parlote " et j'ai alors changé de station. Mais qu'elle ne fut pas ma surprise, cette station passait la célèbre chanson de Joe Dassin " Le Chemin de papa ". :

Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa

C'est vraiment fatigant d'aller où tu vas

Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa

Tu devrais t'arrêter dans ce coin…..

J'éteignis la radio. Non pas que je n'aimais pas cette chanson, bien au contraire. Mais là ce n'était plus du hasard, dans ce pays plein de légendes et de mystères, le Vallespir ne s'amusait-il pas à me jeter un sort ! C'est vrai, il avait été long, fatiguant et plein d'embûches ce Tour du Vallespir, et je le finissais meurtri. Mais au-delà de sa longueur et son âpreté, je savais que je garderai comme seuls souvenirs tous ces beaux paysages qu'il m'avait été donné de voir. Mon seul regret, j'avais vu peu d'animaux sauvages et en tous cas bien moins qu'il y a deux ans autour du Coronat : beaucoup de papillons, d'insectes, de lézards et d'oiseaux, mais seulement une fouine, deux écureuils, un isard et une vipère. Mais malgré cette petite déception, dans ma tête, le vrai titre de ce récit resterait quand même : " Sur les hauteurs d'une vallée âpre " mais belle.

 

Sur les hauteurs d'une vallée âpre - Le Tour du Vallespir - Etape 6 : Saint-Laurent-de-Cerdans - Amélie-les-Bains - 21,5 kmsFin du récit 

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