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fourques

Le Circuit "Les mots du vignoble" au départ de Fourques.

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 5 chansons en hommage au chanteur Christophe décédé du Covid-19 en avril 2020. Elles ont pour titre : "La Petite Fille du Soleil" (Didier Barbelivien), "Succès fou", "Les Mots Bleus" (Jean-Michel Jarre), "Aline" et "La Dolce Vita" (Jean-Michel Jarre). 

Le Circuit "Les mots du vignoble" au départ de Fourques.

Le Circuit "Les mots du vignoble" au départ de Fourques.

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


Avec ce circuit des « Mots du vignoble », c’est la troisième randonnée que je vous propose au départ de Fourques, c’est dire si la commune des Aspres a fait des efforts dans ce domaine pour faire connaître sa jolie cité et son terroir vinicole remarquable.  Les deux premières avaient pour nom « Le Sentiers des Histoires » et « Les chemins d’Adrienne ». Notons d’ailleurs que le départ de notre balade du jour est identique aux « Chemins d’Adrienne » avec un départ Carrer Font del Terrer jusqu’à quitter la Ribera del Llauro, rivière sablo-caillouteuse que l’on chemine aisément mais à éviter aux périodes excessivement pluvieuses. Cette rue Font del Terrer, plus loin écrite Fount del Tarré est à prendre près de la mairie où il faut emprunter la porte de l’ancien château puis tourner à droite. Vous y tomberez dessus.  Au sortir du ruisseau del Llauro, le tracé des« Chemins d’Adrienne » part à gauche et le nôtre continue tout droit jusqu’à atteindre la D.615 qu’il faut traverser. Notons qu’entre les deux, il faut traverser la rivière Réart. Sur la D.615, petit moment de solitude à l’instant de cette traversée. Absence de balisage ? Panonceau directionnel disparu ? Par bonheur, le tracé enregistré dans mon GPS est là pour nous garantir la suite. Cette dernière longe un vignoble en direction d’une modeste colline argilo-sableuse qu’il faut gravir. On retrouve le balisage jaune bien présent propre à ce P.R. Paysages proches ou lointains, fleurs, oiseaux et papillons sont les principaux clichés que j’enregistre dans mon appareil-photo en prévision du reportage vidéo que j’ai prévu de réaliser. Il en sera ainsi tout au long du parcours avec des photos quasiment inédites comme celle d’un hérisson et d’un oiseau que j’ai rarement vu (une seule fois à Urbanya) à savoir un Gros-bec casse-noyaux. De plus, une superbe Perdrix rouge a échappé à ma sagacité photographique. Côté fleurs, j’aurais aussi de jolies surprises avec une Sauge clandestine, un Ophrys jaune et un Muflier de champs, là aussi rarement observées. A part ça, le parcours est jalonné de 9 pupitres dont les mots et leurs  thèmes n’ont pas été puisés dans le lexique viticole comme on aurait pu l’imaginer. Le panneau de départ nous les présente comme faisant partie « du paysage fourcatin et comme des clés expliquant ce paysage agricole riche de la culture de la vigne et de son Histoire » : Font del Terrer, belvédère, casot, boussole, moulin (del Xandres), chapelle (Saint-Vincent), cave coopérative, voilà les « fameux » mots. On regrettera que la randonnée étant ancienne, la plupart de ces pupitres aient souffert du soleil et des intempéries, certains devenant quasiment illisibles (Le Belvédère,  Le Casot) et d’autres carrément absents (Le Lavoir). Une réfection de ces pupitres seraient donc une excellente initiative, et ce afin de redonner un intérêt primordial à cette jolie boucle pédestre. En conclusion, cette courte randonnée reste agréable car elle est très facile même s’il est sans doute préférable de la faire au printemps ou en automne et ce, afin d’éviter les périodes les plus caniculaires. Je rappelle aussi que le tracé empruntant certaines rivières et ruisseaux, il est fortement déconseillé de l’accomplir dans le cas d’épisodes pluvieux du style « cévenol ». Comme de très nombreux villages de notre beau département, l’Histoire de Fourques mérite qu’on s’y attarde et ce d’autant que son patrimoine est encore souvent là.  Même s’il est parfois ruiné, ce patrimoine nous parle encore et entendre tous « ces mots » nous rappelle qu’ils sont la mémoire de notre pays. Ne pas devenir amnésiques de notre Histoire millénaire est la seule façon de continuer à exister au sein d’une planète où tout a tendance à se dissoudre dans un désordre consumériste mondialisé. Plusieurs sites Internet évoque Fourques et son Histoire (*). Je n’ai pas enregistré de chiffres mais cette randonnée est donnée pour une distance de 8km et un dénivelé de 100m. Le tracé que j’avais réussi à enregistrer était long de 8,3km exactement. Carte I.G.N 2449 OT Céret – Amélie-les-Bains – Palalda – Vallée du Tech Top 25.

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Le Sentier des Histoires et la chapelle Saint-Luc de PuigRodon depuis Fourques

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de chansons de Michel Fugain dont les titres et les interprètes sont : "Une Belle Histoire" extrait de l'album "Chante la Vie Chante Love Michel Fugain" par Arcadian, Claudio Capéo, Corneille, Anaïs Delva, Olivier DionMickaël Dos Santos, Patrick Fiori, Florent Mothe, Damien Sargue, Sophie TapieVictoria et Michel Fugain, "Forteresse" par Michel Fugain, "Comme Une Histoire d'Amour" par Michel Fugain, "Fais comme l'oiseau" par Michel Fugain puis "Une Belle Histoire" par BillyDic aux claviers Tyros et Chromaticover.

  Le Sentier des Histoires et la chapelle Saint-Luc de PuigRodon depuis Fourques

Le Sentier des Histoires et la chapelle Saint-Luc de PuigRodon depuis Fourques


 

Si la commune de Fourques peut s’enorgueillir de deux véritables circuits de randonnées : « Le Sentier des Histoires »,  que je vous présente ici, et « les Chemins d’Adrienne » ;  je gardais de cette dernière ; réalisée en octobre 2016 ; de bien étranges et contradictoires souvenirs. Etranges et contradictoires car si j’avais pris beaucoup de plaisir à parcourir ces « chemins » au doux prénom de ma mère et de l’écrivaine Madame Cazeilles, une sérieuse chute ; mais qui aurait pu être encore plus grave ; m’avait handicapé physiquement pendant de longs mois. En effet, ce jour-là, et alors qu’au sommet d’une butte argilo-caillouteuse je photographiais un paysage, sous mes pieds, un modeste mais inattendu glissement de terrain m’avait fait basculé dans une « descente infernale ». Sous  l’effet de surprise et entraîné  par le poids de mon sac à dos, et alors que mes jambes prenaient sous la contrainte de plus en plus de vitesse et qu’aucun obstacle devant moi ne se présentait, je n’avais trouvé comme seul recours que de plonger tête première et de tout mon long. Sans cette solution radicale, la moins pire et surtout la seule, je pense que je n’aurais jamais pu écrire le présent récit. Oui, ce jour-là et comme le dit l’expression « je l’avais échappé belle ! ».  Il s’en était suivi quelques plaies à la tête, au bras et à la jambe droite mais finalement les lésions les plus graves avaient été celles que je n’avais pas vues sur le moment et qui étaient apparues dans les jours suivants.  Maux de dos répétitifs, énorme entorse au pied droit avec poche de sang difficile à résorber , jambe droite désaxée à hauteur de la hanche accompagnée d’un gros hématome dont je garde encore à ce jour une « rondelette » relique. Oui, à l’instant où nous démarrons ce « Sentier des Histoires », je ne peux m’empêcher de repenser à tout ça ! Il est 10h30. Nous avons trouvé assez facilement à garer notre voiture près du centre de Fourques. En effet, c’est de là, au Castell jouxtant la mairie, que démarre cette nouvelle balade fourcatine. Si j’ai appris que cette randonnée est l’émanation  puis l’adaptation pédestre d’un livre intitulé « Dis-nous grand-père » d’un dénommé Alain Saqué ; ceci nous est confirmé dès la première pancarte explicative ; j’ai vivement regretté de ne rien trouvé sur le Net, ni le livre, ni sur son contenu, ni rien à propos de son auteur ! Etonnant de nos jours ! Comme si cette histoire d’un enfant racontant son enfance et sa jeunesse s’était volatilisée car trop ancienne ou au pire comme si elle n’avait jamais existé ! Est-ce un simple problème de grande confidentialité ? Je le suppose ! Mais quel dommage ! Après la découverte d’un écriteau consacré au Castell ; ancienne cellera  fortifiée en 1188, de son porche d’entrée et de quelques venelles, retour vers la place du village. Voilà déjà un second pupitre dédié au « Journal oral ». Là, nous tournons le dos à  la mairie et empruntons la rue Carrer Gran. L’itinéraire passe devant l’église Saint-Martin se poursuit rue du Puits et Saint-Sébastien avant de bifurquer rue des Genêts. Le balisage « Sentier des Histoires » est toujours bien présent. Ici, après avoir traversé quelques villas de  conception plutôt récente, la campagne est rapidement là. Bien balisé en jaune, si le tracé s’avérera quelque peu biscornu, le cheminement lui sera plutôt facile. Dans l’immédiat Fourques s’éloigne très vite. Un autre pupitre consacré « aux figues » se présente. L’enfant Alain Saqué nous raconte son goût prononcé pour ce fruit que l’on trouvait un peu partout et donc facilement autour du village. Après cet écriteau et les deux premiers déjà  lus, sept autres suivront encore. Souvenirs d’enfance certes mais tous plus ludiques les uns que les autres car nous racontant le passé ayant rythmé la vie de l’auteur, celle du village mais aussi les décors environnants et le patrimoine.  Dans toutes ces histoires qui nous sont racontées, sourd l’amour du village, du terroir et du pays. On peut aisément comprendre cet amour, tant  il est vrai que les décors, les paysages et les panoramas  sont suffisamment variés pour que cette balade ne soit pas ennuyeuse.  Vignobles, champs en jachère, garrigue, futaies de chênes et de quelques autres feuillus, correcs, petits escarpements d’argiles,  les décors changeants rendent le parcours divertissant. Nous l’agrémentons personnellement d’un long aller et retour à la chapelle Saint Luc de PuigRodon, ancien ermitage au sommet d’une butte situé sur la commune de Passa. Une butte dont l’Histoire de France nous rappelle qu’ici les 5.000 hommes du Général Pérignon trouvèrent refuge lors de la seconde Bataille du Boulou de 1794. Un recul stratégique payant puisque la victoire fut au bout. Comme on s’y attendait un peu, nous la trouvons malheureusement fermée  au même titre que tous les édifices religieux côtoyés ce jour-là ! Nous compensons ce regret par un petit déjeuner sur l’herbe avec une vue fabuleuse sur un grandiose Canigou enneigé. Si ici, la géologie type « blocaille » me rappelle un peu trop celle où j’ai chuté en 2016, j’évite de m’approcher trop près du bord de la moindre petite dépression. Un randonneur « gadin »  averti en vaut deux ! Après cette petite entorse au « Sentier des Histoires », nous retrouvons le bon itinéraire sur le chemin dit de Llauro. Il nous amène au mas éponyme. Bien que les passereaux aient été présents depuis le départ, ici  ils se font de plus en plus nombreux et ce, pour le plus grand plaisir du photographe animalier amateur que je suis. Pinsons, chardonnerets, bruants, linottes et étourneaux.  Apparemment, et bien que les vendanges soient une histoire ancienne, les vignobles semblent encore les attirer. Adoreraient-ils tout comme nous les raisins secs ? L’arrivée à la chapelle Saint Sébastien, assez voisine du village, est synonyme d’arrivée toute proche. Une fois encore ; on regrette de la trouver porte close. Revenir au centre de Fourques n’est plus qu’une adorable formalité tant la commune semble exhaler une incontestable sérénité. Outre les « histoires » que l’on peut lire sur les différents pupitres, quelques rencontres fortuites mais toujours sympathiques avec des gens du cru et des viticulteurs sont venues s’ajouter au plaisir de marcher. Leurs  chiens gentils, câlins et joueurs, un cadre et des chemins agréables, une flore et une faune à photographier, d’amples panoramas vers le Canigoules Albères et les Aspres, des édifices religieux certes fermés mais toujours empreints d’une architecture romane et donc d’une évidente chrétienté, sont les autres images marquantes de ce  Sentier des Histoires. Comme je le dis souvent « il n’appartient qu’à nous de faire de chaque randonnée une histoire nouvelle »  Ici les Histoires, celles d’Alain Saqué et la mienne se sont télescopées pour notre plus grand bonheur. Cette randonnée, telle qu’expliquée ici, a été longue de 11,4 km environ que l’on peut scinder en 2 parties : 8 km environ pour le seul Sentier des Histoires et 3,4 km aller et retour pour la chapelle Saint-Luc de PuigRodon. Carte I.G.N 2449 OT Céret – Amélie-les-Bains – Palalda – Vallée du Tech Top 25.

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Le Sentier des Histoires et la chapelle Saint-Luc de PuigRodon depuis Fourques

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Ce diaporama est agrémenté de chansons de Michel Fugain dont les titres et les interprètes sont : "Une Belle Histoire" extrait de l'album "Chante la Vie Chante Love Michel Fugain" par Arcadian, Claudio Capéo, Corneille, Anaïs Delva, Olivier DionMickaël Dos Santos, Patrick Fiori, Florent Mothe, Damien Sargue, Sophie TapieVictoria et Michel Fugain, "Forteresse" par Michel Fugain, "Comme Une Histoire d'Amour" par Michel Fugain, "Fais comme l'oiseau" par Michel Fugain puis "Une Belle Histoire" par BillyDic aux claviers Tyros et Chromaticover.

  Le Sentier des Histoires et la chapelle Saint-Luc de PuigRodon depuis Fourques

Le Sentier des Histoires et la chapelle Saint-Luc de PuigRodon depuis Fourques


 

Si la commune de Fourques peut s’enorgueillir de deux véritables circuits de randonnées : « Le Sentier des Histoires »,  que je vous présente ici, et « les Chemins d’Adrienne » ;  je gardais de cette dernière ; réalisée en octobre 2016 ; de bien étranges et contradictoires souvenirs. Etranges et contradictoires car si j’avais pris beaucoup de plaisir à parcourir ces « chemins » au doux prénom de ma mère et de l’écrivaine Madame Cazeilles, une sérieuse chute ; mais qui aurait pu être encore plus grave ; m’avait handicapé physiquement pendant de longs mois. En effet, ce jour-là, et alors qu’au sommet d’une butte argilo-caillouteuse je photographiais un paysage, sous mes pieds, un modeste mais inattendu glissement de terrain m’avait fait basculé dans une « descente infernale ». Sous  l’effet de surprise et entraîné  par le poids de mon sac à dos, et alors que mes jambes prenaient sous la contrainte de plus en plus de vitesse et qu’aucun obstacle devant moi ne se présentait, je n’avais trouvé comme seul recours que de plonger tête première et de tout mon long. Sans cette solution radicale, la moins pire et surtout la seule, je pense que je n’aurais jamais pu écrire le présent récit. Oui, ce jour-là et comme le dit l’expression « je l’avais échappé belle ! ».  Il s’en était suivi quelques plaies à la tête, au bras et à la jambe droite mais finalement les lésions les plus graves avaient été celles que je n’avais pas vues sur le moment et qui étaient apparues dans les jours suivants.  Maux de dos répétitifs, énorme entorse au pied droit avec poche de sang difficile à résorber , jambe droite désaxée à hauteur de la hanche accompagnée d’un gros hématome dont je garde encore à ce jour une « rondelette » relique. Oui, à l’instant où nous démarrons ce « Sentier des Histoires », je ne peux m’empêcher de repenser à tout ça ! Il est 10h30. Nous avons trouvé assez facilement à garer notre voiture près du centre de Fourques. En effet, c’est de là, au Castell jouxtant la mairie, que démarre cette nouvelle balade fourcatine. Si j’ai appris que cette randonnée est l’émanation  puis l’adaptation pédestre d’un livre intitulé « Dis-nous grand-père » d’un dénommé Alain Saqué ; ceci nous est confirmé dès la première pancarte explicative ; j’ai vivement regretté de ne rien trouvé sur le Net, ni le livre, ni sur son contenu, ni rien à propos de son auteur ! Etonnant de nos jours ! Comme si cette histoire d’un enfant racontant son enfance et sa jeunesse s’était volatilisée car trop ancienne ou au pire comme si elle n’avait jamais existé ! Est-ce un simple problème de grande confidentialité ? Je le suppose ! Mais quel dommage ! Après la découverte d’un écriteau consacré au Castell ; ancienne cellera  fortifiée en 1188, de son porche d’entrée et de quelques venelles, retour vers la place du village. Voilà déjà un second pupitre dédié au « Journal oral ». Là, nous tournons le dos à  la mairie et empruntons la rue Carrer Gran. L’itinéraire passe devant l’église Saint-Martin se poursuit rue du Puits et Saint-Sébastien avant de bifurquer rue des Genêts. Le balisage « Sentier des Histoires » est toujours bien présent. Ici, après avoir traversé quelques villas de  conception plutôt récente, la campagne est rapidement là. Bien balisé en jaune, si le tracé s’avérera quelque peu biscornu, le cheminement lui sera plutôt facile. Dans l’immédiat Fourques s’éloigne très vite. Un autre pupitre consacré « aux figues » se présente. L’enfant Alain Saqué nous raconte son goût prononcé pour ce fruit que l’on trouvait un peu partout et donc facilement autour du village. Après cet écriteau et les deux premiers déjà  lus, sept autres suivront encore. Souvenirs d’enfance certes mais tous plus ludiques les uns que les autres car nous racontant le passé ayant rythmé la vie de l’auteur, celle du village mais aussi les décors environnants et le patrimoine.  Dans toutes ces histoires qui nous sont racontées, sourd l’amour du village, du terroir et du pays. On peut aisément comprendre cet amour, tant  il est vrai que les décors, les paysages et les panoramas  sont suffisamment variés pour que cette balade ne soit pas ennuyeuse.  Vignobles, champs en jachère, garrigue, futaies de chênes et de quelques autres feuillus, correcs, petits escarpements d’argiles,  les décors changeants rendent le parcours divertissant. Nous l’agrémentons personnellement d’un long aller et retour à la chapelle Saint Luc de PuigRodon, ancien ermitage au sommet d’une butte situé sur la commune de Passa. Une butte dont l’Histoire de France nous rappelle qu’ici les 5.000 hommes du Général Pérignon trouvèrent refuge lors de la seconde Bataille du Boulou de 1794. Un recul stratégique payant puisque la victoire fut au bout. Comme on s’y attendait un peu, nous la trouvons malheureusement fermée  au même titre que tous les édifices religieux côtoyés ce jour-là ! Nous compensons ce regret par un petit déjeuner sur l’herbe avec une vue fabuleuse sur un grandiose Canigou enneigé. Si ici, la géologie type « blocaille » me rappelle un peu trop celle où j’ai chuté en 2016, j’évite de m’approcher trop près du bord de la moindre petite dépression. Un randonneur « gadin »  averti en vaut deux ! Après cette petite entorse au « Sentier des Histoires », nous retrouvons le bon itinéraire sur le chemin dit de Llauro. Il nous amène au mas éponyme. Bien que les passereaux aient été présents depuis le départ, ici  ils se font de plus en plus nombreux et ce, pour le plus grand plaisir du photographe animalier amateur que je suis. Pinsons, chardonnerets, bruants, linottes et étourneaux.  Apparemment, et bien que les vendanges soient une histoire ancienne, les vignobles semblent encore les attirer. Adoreraient-ils tout comme nous les raisins secs ? L’arrivée à la chapelle Saint Sébastien, assez voisine du village, est synonyme d’arrivée toute proche. Une fois encore ; on regrette de la trouver porte close. Revenir au centre de Fourques n’est plus qu’une adorable formalité tant la commune semble exhaler une incontestable sérénité. Outre les « histoires » que l’on peut lire sur les différents pupitres, quelques rencontres fortuites mais toujours sympathiques avec des gens du cru et des viticulteurs sont venues s’ajouter au plaisir de marcher. Leurs  chiens gentils, câlins et joueurs, un cadre et des chemins agréables, une flore et une faune à photographier, d’amples panoramas vers le Canigoules Albères et les Aspres, des édifices religieux certes fermés mais toujours empreints d’une architecture romane et donc d’une évidente chrétienté, sont les autres images marquantes de ce  Sentier des Histoires. Comme je le dis souvent « il n’appartient qu’à nous de faire de chaque randonnée une histoire nouvelle »  Ici les Histoires, celles d’Alain Saqué et la mienne se sont télescopées pour notre plus grand bonheur. Cette randonnée, telle qu’expliquée ici, a été longue de 11,4 km environ que l’on peut scinder en 2 parties : 8 km environ pour le seul Sentier des Histoires et 3,4 km aller et retour pour la chapelle Saint-Luc de PuigRodon. Carte I.G.N 2449 OT Céret – Amélie-les-Bains – Palalda – Vallée du Tech Top 25.

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Ce diaporama est agrémenté de chansons de Michel Fugain dont les titres et les interprètes sont : "Une Belle Histoire" extrait de l'album "Chante la Vie Chante Love Michel Fugain" par Arcadian, Claudio Capéo, Corneille, Anaïs Delva, Olivier DionMickaël Dos Santos, Patrick Fiori, Florent Mothe, Damien Sargue, Sophie TapieVictoria et Michel Fugain, "Forteresse" par Michel Fugain, "Comme Une Histoire d'Amour" par Michel Fugain, "Fais comme l'oiseau" par Michel Fugain puis "Une Belle Histoire" par BillyDic aux claviers Tyros et Chromaticover.

  Le Sentier des Histoires et la chapelle Saint-Luc de PuigRodon depuis Fourques

Le Sentier des Histoires et la chapelle Saint-Luc de PuigRodon depuis Fourques


 

Si la commune de Fourques peut s’enorgueillir de deux véritables circuits de randonnées : « Le Sentier des Histoires »,  que je vous présente ici, et « les Chemins d’Adrienne » ;  je gardais de cette dernière ; réalisée en octobre 2016 ; de bien étranges et contradictoires souvenirs. Etranges et contradictoires car si j’avais pris beaucoup de plaisir à parcourir ces « chemins » au doux prénom de ma mère et de l’écrivaine Madame Cazeilles, une sérieuse chute ; mais qui aurait pu être encore plus grave ; m’avait handicapé physiquement pendant de longs mois. En effet, ce jour-là, et alors qu’au sommet d’une butte argilo-caillouteuse je photographiais un paysage, sous mes pieds, un modeste mais inattendu glissement de terrain m’avait fait basculé dans une « descente infernale ». Sous  l’effet de surprise et entraîné  par le poids de mon sac à dos, et alors que mes jambes prenaient sous la contrainte de plus en plus de vitesse et qu’aucun obstacle devant moi ne se présentait, je n’avais trouvé comme seul recours que de plonger tête première et de tout mon long. Sans cette solution radicale, la moins pire et surtout la seule, je pense que je n’aurais jamais pu écrire le présent récit. Oui, ce jour-là et comme le dit l’expression « je l’avais échappé belle ! ».  Il s’en était suivi quelques plaies à la tête, au bras et à la jambe droite mais finalement les lésions les plus graves avaient été celles que je n’avais pas vues sur le moment et qui étaient apparues dans les jours suivants.  Maux de dos répétitifs, énorme entorse au pied droit avec poche de sang difficile à résorber , jambe droite désaxée à hauteur de la hanche accompagnée d’un gros hématome dont je garde encore à ce jour une « rondelette » relique. Oui, à l’instant où nous démarrons ce « Sentier des Histoires », je ne peux m’empêcher de repenser à tout ça ! Il est 10h30. Nous avons trouvé assez facilement à garer notre voiture près du centre de Fourques. En effet, c’est de là, au Castell jouxtant la mairie, que démarre cette nouvelle balade fourcatine. Si j’ai appris que cette randonnée est l’émanation  puis l’adaptation pédestre d’un livre intitulé « Dis-nous grand-père » d’un dénommé Alain Saqué ; ceci nous est confirmé dès la première pancarte explicative ; j’ai vivement regretté de ne rien trouvé sur le Net, ni le livre, ni sur son contenu, ni rien à propos de son auteur ! Etonnant de nos jours ! Comme si cette histoire d’un enfant racontant son enfance et sa jeunesse s’était volatilisée car trop ancienne ou au pire comme si elle n’avait jamais existé ! Est-ce un simple problème de grande confidentialité ? Je le suppose ! Mais quel dommage ! Après la découverte d’un écriteau consacré au Castell ; ancienne cellera  fortifiée en 1188, de son porche d’entrée et de quelques venelles, retour vers la place du village. Voilà déjà un second pupitre dédié au « Journal oral ». Là, nous tournons le dos à  la mairie et empruntons la rue Carrer Gran. L’itinéraire passe devant l’église Saint-Martin se poursuit rue du Puits et Saint-Sébastien avant de bifurquer rue des Genêts. Le balisage « Sentier des Histoires » est toujours bien présent. Ici, après avoir traversé quelques villas de  conception plutôt récente, la campagne est rapidement là. Bien balisé en jaune, si le tracé s’avérera quelque peu biscornu, le cheminement lui sera plutôt facile. Dans l’immédiat Fourques s’éloigne très vite. Un autre pupitre consacré « aux figues » se présente. L’enfant Alain Saqué nous raconte son goût prononcé pour ce fruit que l’on trouvait un peu partout et donc facilement autour du village. Après cet écriteau et les deux premiers déjà  lus, sept autres suivront encore. Souvenirs d’enfance certes mais tous plus ludiques les uns que les autres car nous racontant le passé ayant rythmé la vie de l’auteur, celle du village mais aussi les décors environnants et le patrimoine.  Dans toutes ces histoires qui nous sont racontées, sourd l’amour du village, du terroir et du pays. On peut aisément comprendre cet amour, tant  il est vrai que les décors, les paysages et les panoramas  sont suffisamment variés pour que cette balade ne soit pas ennuyeuse.  Vignobles, champs en jachère, garrigue, futaies de chênes et de quelques autres feuillus, correcs, petits escarpements d’argiles,  les décors changeants rendent le parcours divertissant. Nous l’agrémentons personnellement d’un long aller et retour à la chapelle Saint Luc de PuigRodon, ancien ermitage au sommet d’une butte situé sur la commune de Passa. Une butte dont l’Histoire de France nous rappelle qu’ici les 5.000 hommes du Général Pérignon trouvèrent refuge lors de la seconde Bataille du Boulou de 1794. Un recul stratégique payant puisque la victoire fut au bout. Comme on s’y attendait un peu, nous la trouvons malheureusement fermée  au même titre que tous les édifices religieux côtoyés ce jour-là ! Nous compensons ce regret par un petit déjeuner sur l’herbe avec une vue fabuleuse sur un grandiose Canigou enneigé. Si ici, la géologie type « blocaille » me rappelle un peu trop celle où j’ai chuté en 2016, j’évite de m’approcher trop près du bord de la moindre petite dépression. Un randonneur « gadin »  averti en vaut deux ! Après cette petite entorse au « Sentier des Histoires », nous retrouvons le bon itinéraire sur le chemin dit de Llauro. Il nous amène au mas éponyme. Bien que les passereaux aient été présents depuis le départ, ici  ils se font de plus en plus nombreux et ce, pour le plus grand plaisir du photographe animalier amateur que je suis. Pinsons, chardonnerets, bruants, linottes et étourneaux.  Apparemment, et bien que les vendanges soient une histoire ancienne, les vignobles semblent encore les attirer. Adoreraient-ils tout comme nous les raisins secs ? L’arrivée à la chapelle Saint Sébastien, assez voisine du village, est synonyme d’arrivée toute proche. Une fois encore ; on regrette de la trouver porte close. Revenir au centre de Fourques n’est plus qu’une adorable formalité tant la commune semble exhaler une incontestable sérénité. Outre les « histoires » que l’on peut lire sur les différents pupitres, quelques rencontres fortuites mais toujours sympathiques avec des gens du cru et des viticulteurs sont venues s’ajouter au plaisir de marcher. Leurs  chiens gentils, câlins et joueurs, un cadre et des chemins agréables, une flore et une faune à photographier, d’amples panoramas vers le Canigoules Albères et les Aspres, des édifices religieux certes fermés mais toujours empreints d’une architecture romane et donc d’une évidente chrétienté, sont les autres images marquantes de ce  Sentier des Histoires. Comme je le dis souvent « il n’appartient qu’à nous de faire de chaque randonnée une histoire nouvelle »  Ici les Histoires, celles d’Alain Saqué et la mienne se sont télescopées pour notre plus grand bonheur. Cette randonnée, telle qu’expliquée ici, a été longue de 11,4 km environ que l’on peut scinder en 2 parties : 8 km environ pour le seul Sentier des Histoires et 3,4 km aller et retour pour la chapelle Saint-Luc de PuigRodon. Carte I.G.N 2449 OT Céret – Amélie-les-Bains – Palalda – Vallée du Tech Top 25.

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Les Chemins d'Adrienne depuis Fourques

Publié le par gibirando

Diaporama sur la chanson "M'man' d'Eddy Mitchell chantée ici par Alfredo Intillad'Elfe et John Guy Mitchell

Les Chemins d'Adrienne depuis Fourques

Les Chemins d'Adrienne depuis Fourques

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Quand j’ai découvert sur le Net cette randonnée intitulée « les Chemins d’Adrienne », à partir du village de Fourques (66), mon sang n’a fait qu’un tour, expression bien connue qui comme chacun sait signifie » « être en colère » « avoir une réaction émotionnelle forte » voire « être bouleversé ». Oui, j’étais ébranlé, car ce prénom c’était celui de ma mère, décédée deux ans auparavant, et bien sûr ma curiosité à aller découvrir ce parcours pédestre n’en était que plus aiguisée. « Qu’y avait-il derrière ce prénom ? » « et pourquoi cet intitulé ? ». Toutefois, qui aurait pu prédire que ce « sang », qui n’avait fait qu’un tour de prime abord, reviendrait en première ligne et dégoulinerait de tout mon corps au cours de cette randonnée quelques semaines plus tard ? Une randonnée somme toute très banale car réalisable essentiellement sur des chemins de garrigue, des champs en friche et des vignobles et donc sans aucune réelle difficulté. Personne, et en tous cas pas moi le premier ! Voilà le récit de cette « aventure » qui aurait pu se terminer en « mésaventure ». Quand j’ai commencé à étudier cette randonnée, j’ai appris bien évidemment que ce prénom était celui d’Adrienne Cazeilles, 90 ans et des brouettes, messagère libre et engagée, institutrice à la retraite, écrivaine à ses heures et ô combien amoureuse de la nature de nos beaux terroirs et de son Aspre en particulier. Un chantre comme je l’ai lu très souvent. Pure coïncidence, quelques mois auparavant j’avais lu son journal « Alors la paix viendra » et au regard du réel bonheur que j’avais éprouvé à lire ce recueil de courtes nouvelles,  je n’étais pas vraiment surpris que cette balade fourcatine lui rende hommage. Je l’étais d’autant moins que j’avais déjà acheté, mais pas encore lu, son best-seller «Quand on avait tant de racines » et que je savais que les Aspres y tiennent une place prépondérante. Par contre, surpris je l’ai été vraiment en regardant la carte I.G.N de Fourques. En effet, de manière assez singulière, cette carte ressemble à un immense puzzle sur lequel il manquerait toutes les pièces et quand on observe une vue aérienne, on a exactement le même sentiment. Je me souviens de ma première réaction qui a été de me dire « dans ce dédale de parcelles ; car concernant ces fameuses pièces manquantes c’est bien de ça qu’il s’agit ; jamais je ne parviendrais à retrouver l’itinéraire si ce dernier n’est pas balisé voire s’il l’est très mal !  », et d’ailleurs n’ayant pas trouvé de tracé enregistrable sur le Net, j’ai éprouvé les pires difficultés pour enregistrer dans mon GPS le seul parcours que j’avais trouvé sur le site de l’Office du Tourisme intercommunal Aspres-Thuir. Le 7 octobre au matin, me voilà à Fourques, bien décidé à accomplir cette balade. Il fait un temps magnifique avec un joli ciel bleu et de longs chapelets épars de petits nuages blancs et ronds. Ils sont superposés les uns sur les autres comme sur un boulier. Peu à peu, ils disparaîtront laissant de grands draps blancs ondoyer dans le ciel. Au fil de la journée, un ciel voilé prendra le relais. La « rue de l’Espérance »  où je gare ma voiture et cette belle météo me laissent présager une journée remplie de jolies promesses.  Or mis une table d’orientation au sommet d’une butte et la découverte de quelques essences de la garrigue sur des pancartes, le dépliant ne mentionne pas de réel objectif. Il est simplement écrit « Laissez-vous transporter dans cette déambulation bucolique…. ». J’y compte bien, mais comme marcher sans but ce n’est pas trop mon truc, j’ai cru bon d’ajouter à cette flânerie solitaire, un dessein supplémentaire : me livrer à ma passion de la photo ornithologique. Je connais très mal les Aspres et en tous cas, je n’y suis jamais venu avec comme principale idée d’y photographier des oiseaux. En général, octobre est un bon mois car dans la garrigue les baies rouges ou noires y sont abondantes, alors j’ai bon espoir d’apercevoir de nombreux passereaux. De ce fait, je ne me suis fixé aucun délai et les révélations en cours de chemin guideront mes pas. Voilà le vrai programme. Au centre du village, j’en suis déjà à chercher une indication mais s’il y a bien un panonceau mentionnant un « Sentier des Histoires », je ne trouve rien des « Chemins d’Adrienne ». Me voilà déjà contraint de sortir de mon sac à dos le fameux dépliant Internet que j’ai pris soin d’imprimer. Les infos que j’y lis sont succinctes mais suffisantes. Je me plante devant la mairie, imagine que le nord doit être derrière le bâtiment et effectivement, après en avoir fais le tour, j’y trouve aisément la Carrer de la Font del Terrer (*) indiquée comme la ligne de départ. Je l’emprunte et commence à suivre la première marque de peinture jaune servant de balisage. Elle m’entraîne à gauche dans la rue Fount del Tarré (*) dont je crois comprendre qu’il s’agit de la même rue que celle de la Font del Terrer mais écrite dans une déclinaison différente. Elle aboutit dans le lit de la rivière de Llauro, heureusement complètement asséché malgré les fortes pluies de la veille. Petit instant d’égarement au milieu du ruisseau car je ne trouve plus de balisage et comme mon G.P.S n’est pas encore suffisamment précis, je ne peux imaginer une seule seconde que la rivière asséchée soit le chemin. Alors je la traverse et emprunte en face un étroit sentier filant au milieu des jardins potagers. Je poursuis sur une centaine de mètres jusqu’à comprendre, grâce à mon G.P.S, que je me suis fourvoyé. Au sein de toutes ces parcelles pour la plupart clôturées, ma crainte de ne pas pouvoir assembler le « fameux puzzle » me revient déjà en mémoire. Seul intérêt à cet égarement, heureusement éphémère, des passereaux déjà très abondants sous les traits d’innombrables étourneaux, de quelques rouge-queues noirs peu craintifs, d’une tourterelle et de jolis chardonnerets apparemment attirés par des champs d’inules visqueuses. J’adore photographier les étourneaux avec leur joli plumage noir luisant et leur poitrail piqueté de petits cœurs blancs car ils se détachent magnifiquement dans le ciel bleu.  Je fais demi-tour et finis par trouver une nouvelle balise jaune sur la partie droite de la rivière, caché par des feuillages, à l’endroit même où des enrochements servent à consolider la berge.  Ici, l’itinéraire et la rivière se confondent et j’en rigole en me disant que par temps de forte crue, les randonneurs doivent inévitablement savoir nager pour parcourir ces « Chemins d’Adrienne ».  Adrienne sait-elle nager aussi ? L’histoire ne le dit pas ! En réalité, le dépliant spécifie bien que la traversée de la rivière est interdite par temps de pluie. Je poursuis au milieu du ruisseau sous la surveillance de quelques mésanges charbonnières qui occupent les arbres les plus hauts. Les bergeronnettes sautillent sur les galets à la recherche d’un peu d’eau, synonyme d’insectes volants voire échoués sur les rives.  Mon œil et celui de mon numérique sont attirés par de gargantuesques potirons dans un petit potager. Peu après, une autre rue aboutit elle aussi dans la rivière puis la traverse sous la forme d’un chemin de terre qui s’élève en face au milieu des vignes. Je délaisse la rivière qui part vers la droite et poursuis sur ce chemin jusqu’à une intersection où enfin un panonceau se présente. Les « Chemins d’Adrienne » sont bien là. La seule vision de ce prénom me fait penser aussitôt à ma mère et je sais déjà que je vais marcher avec elle toute la journée. Inconsciemment, c’est peut-être aussi pour ça que je souhaitais accomplir cette balade : me retrouver avec elle !  La suite est, comme je l’avais imaginée en regardant la carte I.G.N, une longue succession de sinuosités où pistes sableuses, routes asphaltées et petits sentiers vont se succéder en alternant parcelles viticoles, champs incultes et végétation typiquement méditerranéenne, le tout entrecoupé de nombreuses haies, de quelques « correcs » mais surtout de fossés où s’écoulent de minuscules « rius » permettant une irrigation naturelle des paysages. Le balisage jaune est bien présent mais parfois, dans les croisements les plus équivoques, un fléchage au sol vient à la rescousse. Les passereaux semblent y trouver leur bonheur car ils y sont légions, même si les photographier réclame silence, patience et l’acceptation de très nombreux échecs. Parfois, des volées entières décollent du sol et vont se reposer quelques centaines de mètres plus loin, me laissant déçu et ballot. Parfois, pour les approcher au plus près, mes appeaux me viennent en aide mais ce n’est pas toujours la panacée selon les espèces présentes qui ne comprennent pas toujours les quelques chants que je leur propose. Quelques papillons sont encore là et viennent très souvent palier à mes revers ornithologiques. La plupart sont amochés par les violents orages des jours précédents. Pourtant, force est de reconnaître que la « déambulation bucolique » promise se passe au mieux, y compris le pique-nique et la petite sieste d’un quart d’heure en plein soleil, adossé à un talus herbeux. La balade est silencieuse, les cadres reposants et doux et les paysages sont beaux et comme le plus souvent ils sont assez planes, les panoramas lointains s’offrent au regard : Força Real, Montagne de Tauch, Plaine du Roussillon, Albères, montagnes du Vallespir et très souvent en ligne de mire le Massif du Canigou précédé du débonnaire Mont Helena, tous deux gravis récemment et à quelques mois d’intervalle. Après le déjeuner, les décors changent un peu, des pistes ocres s’élèvent dans un environnement où vignes, boqueteaux de pins et garrigues se partagent un peu plus l’espace. Ces paysages me rappellent le Piémont italien où j’avais passé d’agréables vacances, il y a quelques années. Je domine clairement le lit d’une rivière plus conséquente. J’apprendrais plus tard qu’il s’agit du Réart qui n’est encore ici que la Galsèrane. Petit à petit, l’ocre laisse la place au rouge et pas besoin d’être géologue pour comprendre que l’argile est responsable de cette lente métamorphose. D’ailleurs, en de multiples endroits, la piste présente de nombreuses cuvettes rougeâtres après les pluies torrentielles d’hier. Parfois, je sors de la piste pour entrer dans une vigne ou dans la garrigue à la poursuite d’un oiseau ou d’un papillon. Alors que je suis au sommet d’une tertre pour y photographier un paysage et des cheminées de fées, et sans doute bien trop près du bord d’une haute inclinaison,  je sens tout à coup le sol se dérober sous mes pieds. Le talus de conglomérats sans doute trop imbibé par les eaux des orages d’hier n’a pas résisté au poids de mon corps. Trop occupé à prendre une photo et donc les bras en l’air avec l’appareil entre les mains, je ne comprends pas immédiatement ce qui se passe et quand  je réalise, il est déjà trop tard. Je bascule en avant, entraîné par le poids de mon sac à dos. La pente est raide, le tertre très haut et je me mets soudain à courir, prenant très rapidement de la vitesse. Il n’y a quasiment aucun obstacle, aucun rocher, aucun haut buisson devant moi pour m’arrêter et seulement quelques rases et rares graminées que je piétine. En une fraction de secondes, je prends aussitôt conscience que je vais atterrir 20 ou 30 mètres plus bas et sans doute me tuer si je continue à courir ainsi, en prenant de plus en plus de vitesse. Alors, je plonge les bras en avant, effectuant un prodigieux et sévère vol plané de plusieurs mètres de longueur, avant de ressentir sur toute la partie droite de mon corps, les effets ravageurs de la multitude de chocs que je viens de lui faire subir. J’ai rebondi comme une balle de caoutchouc sur la terre et les galets avant de m’immobiliser malgré la sévère inclinaison. Allongé au sol, les bras en avant, je suis complètement groggy. Ma tête a cogné à hauteur de la tempe et de l’arcade sourcilière droite et mon abdomen et ma poitrine ont dégusté aussi. Je reprends peu à peu mes esprits et pour l’instant ça suffit à mon bonheur. Les paumes de mes deux mains sont écorchées, à vif et sanguinolentes tout comme mon avant bras droit où les plaies et les égratignures sont multiples. Mes côtes et mes deux cuisses sont douloureuses mais pour l’instant, je ne vois aucune tache de sang ni sur mon tee-shirt ni sur mon pantalon. Je me relève avec difficulté mais avec la précaution de rester penché en avant, au plus près du sol, afin de ne pas dégringoler de plus belle. Mes jambes répondent tant bien que mal, et plutôt bien que mal.  Par bonheur, mon bâton de marche est resté là à côté de moi. Alors, en m’aidant du bâton et de mes mains, j’arrive peu à peu et avec prudence à me hisser au sommet du tertre où la terre est partie sous mes pieds. Obnubilé par mes blessures, je ne prends pas le temps d’observer ce qui a bien pu se passer et comment ce glissement de terrain a pu survenir. Je m’empresse de sortir un paquet de mouchoirs en papiers de ma poche pour éponger toutes les plaies sanguinolentes sur mes mains et mon bras droit. Si celles des mains sont très profondes celles du bras semblent plus superficielles mais saignent beaucoup plus abondamment. Mon arcade sourcilière et ma tête, elles, ne saignent pas, même si une jolie bosse atteste de la violence de la collision avec le sol. Je tiens bien sur mes deux jambes, je marche sans aucun séquelle apparente et ça me réconforte car j’ai conscience d’avoir éviter le pire. Je me dirige vers une flaque d’eau pour éponger encore un peu mieux mes blessures. En contrebas de la piste et sur la droite, j’aperçois un casot. J’enjambe une clôture grillagée mais déjà profanée car couchée et m’y rends pour reprendre un peu mes esprits, un peu de repos et plus calmement pour faire le point sur ce qu’il y a lieu de faire pour la suite. Ô surprise, mon sang qui habituellement coule des heures s’est très rapidement arrêté et seule subsistent deux plaies plus profondes que les autres, une à la paume droite, celle qui a sans doute receptionné tout le poids de mon corps et l’autre sur mon avant-bras droit. J'y garde des mouchoirs en papier que je serre de toutes mes forces et à tour de rôle. Le sang finira pas s’arrêter un peu plus tard. Le constat que je fais de tout ça et que je peux sans doute terminer la balade sans nécessité d’alerter qui que ce soit. J’en suis satisfait sinon ravi. Je le suis d’autant plus que mon appareil photo que j’avais autour du cou est lui aussi intact. Très poussiéreux mais par miracle intact. J’analyse mon bout de carte I.G.N et j’en déduis que je dois être au lieu-dit les Campanes. A première vue, il doit me rester encore la moitié de la randonnée à accomplir soit 5 à 6 km environ. Je prends un encas, bois une grande gorgée d’eau et me remet en chemin. Peu de temps après, j’atteins l’original belvédère à 360 degrés où plusieurs poteaux métalliques plantés dans le sol et circulairement indiquent les orientations les plus remarquables : Perpignan, la Méditerranée, la tour de la Massane, les pics Néoulous et celui du Canigou, le Mont Hélèna, Força Réal, la tour de Tautavel, autant de jolis objectifs de balades antérieures. La suite n’est pas moins monotone mais le sentiment d’avoir échappé au pire me rend sans doute heureux et optimiste au delà du raisonnable. Parfois, je me retourne pour tenter de retrouver la falaise de loess où j’ai chu, mais sans trop de succès. Je vois par contre d’autres cheminées de fées qui avaient échappé à mon regard. Jusqu’à l’arrivée, je vais continuer comme si de rien n’était mes observations et mes photos de la faune et de la flore. Tout près d’un centre équestre, deux gentils chevaux blancs aux superbes yeux bleus viennent illuminer la fin de cette balade et m’aider à finir mon casse-croûte et quelques gaufrettes. D’autres passereaux clôturent mes prises de vue ornithologiques même si les moineaux, étourneaux et rouge-queues noirs continueront plus tard à me narguer du haut des toitures de Fourques (**). L’église n’est pas en reste et au sommet du clocher, les étourneaux piaillent tellement qu’ils pourraient presque remplacer les carillonneurs. Pour l’instant, je continue d’apprécier les paysages et les panoramas. En rentrant dans Fourques, de jeunes enfants sortant de l’école me disent bonjour à tour de rôle. Je suis heureux de leur répondre et je prends soudain conscience qu’il y a des petits bonheurs tout simples comme cela. Le bonheur d’être vivant et debout sur mes deux jambes.  Je retrouve ma voiture au coin de la rue de l’Espérance. La balade a été belle. J’ai au moins une bonne quinzaine d’oiseaux différents enregistrés dans mon numérique, quelques papillons, une kyrielle de fleurs et plantes saisonnières pour mon herbier virtuel et puis surtout la tête bien remplie de beaux souvenirs d’Adrienne, ma mère…Quand je partais marcher plusieurs jours et qu’en revenant, je lui en faisais le récit, elle était contente et me disait toujours « c’est bien que tu m’aies raconté tout ça car j’ai l’impression d’avoir marché avec toi ». Aujourd’hui, elle a marché sans cesse avec moi. Oui, ces chemins étaient vraiment ceux d’Adrienne. Ma mère et madame Cazeilles. Certaines personnes à qui j’ai raconté mon accident dans le détail m’ont dit que ma mère m’avait sans doute protégée de quelque chose de plus grave. Je ne sais pas. Je ne crois pas à ce genre de fariboles car j’ai la certitude que ma mère n’aurait surtout pas souhaité que je tombe du tout. Non, c’était un accident. Une imprudence de m’être mis trop près du bord peut-être ? La fatalité. Ça devait arriver, voilà tout. Comme l’écrivait si bien Adrienne Cazeilles « Il y a des jours pour recevoir et des jours pour donner. Aussi beaux les uns que les autres. Horreur du donnant-donnant ». Aujourd’hui, j’ai beaucoup reçu et en contrepartie, j’ai donné quelques contusions et quelques égratignures et c’est peut-être un juste retour des choses. Le donnant-donnant a été déséquilibré et de ce fait, cette journée n’a pas été une horreur, loin s’en faut. Cette boucle, telle qu’expliquée ici et présentée sur la carte I.G.N a été longue de 11,6 km. Les montées cumulées sont de 200  mètres environ mais le dénivelé entre le point le plus bas, 124 m au ruisseau de Llauro et le plus haut, 190 m près du Puig Rapiol,  est très modeste : 66 mètres. Le temps que j’ai mis pour l’accomplir ne présentant aucun intérêt, il vaut mieux se fier au topo-guide de l’Office du Tourisme intercommunal Aspres-Thuir qui le donne réalisable en 3 heures. Carte I.G.N 2449 OT Céret – Amélie-les-Bains – Palalda – Vallée du Tech Top 25.

(*) Font del Terrer et la Fount del Tarré : il s'agit apparemment d'une seule et même source "la fontaine ou source du Terrier" mais écrite sous des déclinaisons différentes.

(**)Toponymie de Fourques : Tous les toponymistes sont d'accord pour affirmer que l'appellation "Fourques"  a pour origine le mot "fourche" c'est à dire un croisement de routes, de chemins voire peut être de rivières. Sur le site de la commune, on peut lire que la nom de la commune proviendrait d'une villa romaine du nom de "Forcas". L'historien Jean Tosti confirme cette thèse mais nous en dit un peu plus en rajoutant : "la première mention en 844, sous la forme Furchas. Le nom signifie en latin "fourches". Il a pu éventuellement désigner des fourches patibulaires, mais cette interprétation est peu probable. En fait, il s'agit d'un lieu où les chemins se croisent (penser au nom bifurcation), toponyme assez répandu dans toute la France méridionale". Alors effectivement, on trouve d'autres communes portant ce nom dans le Gard, dans le Lot et Garonne ainsi qu'une vieille commune de la Somme qui a changé de nom depuis la révolution. Une demi-douzaine d'autres communes disposent d'un nom "Fourques" dans leur nom quand aux lieux-dits, il serait bien trop long d'en faire la liste.

 

 

 

 

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