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poeme

Lettres d'amour à ma mère

Publié le par gibirando

 

Ma mère en 2001. Aimer les enfants était sa vie. Ici avec son arrière-petite-fille Valentine.

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Je ne sais pas vous, mais moi je trouve que les mots « amour », les locutions « je t’aime », « je vous aime » ne sont pas suffisamment exprimées auprès des personnes qui sont concernées pas nos sentiments, aussi forts soient-ils . L’inverse est vrai aussi. Ainsi, quand j’y repense, pour les raisons que j’invoque plus loin, je ne me souviens pas avoir dit « je t’aime » à ma mère ou à mon père après cette période que l’on appelle « la plus tendre enfance ». Ainsi en grandissant, la locution « je t’aime » a disparu de mon vocabulaire et je ne l’ai retrouvée que lorsque j’ai connu ma fiancée devenue ensuite mon épouse. À elle, je continue de le lui dire régulièrement. Si je dis que l’inverse est vrai, c’est parce que mes enfants ont les mêmes retenues vis-à-vis de moi, de nous, leurs parents. Ceci est vrai entre enfants et parents, mais plus globalement envers toutes les personnes que l’on aime. Or, si les sentiments sont présents voire évidents, si les marques d’affection aussi, les mots, eux, restent souvent aux abonnés absents.

Pourquoi ? La crainte que cet amour ne soit pas toujours partagé ? Pas toujours ! Une gêne ? Une impression de honte ? Un blocage ? La crainte de trop se dévoiler ? Une incompatibilité entre l'autorité et l'amour ? Ou plus simplement l’idée que ce n’est pas ou plus nécessaire ? Un peu de tout ça sans doute, selon notre vécu !

Toutes ces questions ont surgi il y a quelques jours quand j’ai retrouvé des lettres d’amour adressées à ma mère. Par qui ? Par une enfant qui s’appelait Aurélia (*) et que ma mère a gardé pendant plusieurs années. Les enveloppes de 3 lettres retrouvées sur 4 sont datées de l’année 1998 et de l’année 2001. Une lettre n’a pas d’enveloppe. Ainsi, en grandissant, cette enfant a continué à dire à ma mère « je t’aime » de toutes les manières et sans aucune économie. Ces lettres que je présente ici, sous forme de photos qu’il faut agrandir pour les lire, sont les preuves formelles de cet amour si tendre et si puissant unissant ces deux personnes. Si cet amour de ma mère pour cette enfant n’est pas pour me surprendre ; l’inverse s’il n’est pas étonnant non plus  ;  l’est dans les formulations assez sidérantes sur le plan épistolaire et sémantique compte tenu de l’âge de cet enfant, qui avait certes grandi, mais dont l’amour et la manière de le dire n’ont jamais changé. Ce n’est plus seulement de l’amour mais ce dernier est doublé d’une admiration presque sans borne, exprimée de surcroît avec lyrisme. Ainsi, si j’ai aimé ma mère comme jamais personne d’autre, amour que j’ai évoqué plusieurs fois dans Mon Journal Mensuel (**), ces lettres d’Aurélia m’ont apporté la preuve que ma mère méritait tout cet amour que j’ai eu pour elle. Je n’en ai jamais douté, mais ça m’a fait un bien fou de relire toutes ces correspondances. Ô combien je regrette aujourd’hui de ne pas lui avoir dit plus souvent « je t’aime » de vive voix ! En vieillissant à mon tour, je me dis qu’elle ne devait attendre que ça. C’est à mon tour d’attendre.

Je rajoute à ce billet, un poème de Sylvain, arrière-petit-fils que ma mère a également gardé très longtemps. Je me souviens avoir vu ma mère garder ces 2 enfants Aurélia et Sylvain en même temps.

(*) Les enveloppes précisent qu’Aurélia s’appelle Diné et qu’elle a habité à Cap-Veyre-Marseilleveyre (Marseille 8eme) et à Aix-en-Provence. Si je précise tout cela c’est parce que je considère que ma mère étant décédée en 2014, ces lettres lui appartiennent et que je n’en suis que le dépositaire. Ce billet , reflet de ma sensibilité est aussi une bouteille à la mer.

(**) Principaux articles dédiés à ma mère dans Mon Journal Mensuel 

  1. Fin d'une vie......hommage à ma mère.
  2. Elle, Adrienne, ma mère.
  3. Ma mère et les prélèvements sociaux, CSG, RDS, CASA et tutti quanti........
  4. Ma mère est un numéro ?

 

Lettres d'Aurélia - Cliquez dessus pour les agrandir.Lettres d'Aurélia - Cliquez dessus pour les agrandir.
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Lettres d'Aurélia - Cliquez dessus pour les agrandir.

Poème de Sylvain

Poème de Sylvain

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Zouzou pas chat sauvage pour un sou.

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de la musique d'Ennio Morricone et d'Alessandro Alessandroni "Forse Basta (version 4)", musique du film d'animation de Cesare Perfetto "Le tour du monde des amoureux de Peynet"


 

Les animaux de compagnie ont toujours accompagné notre vie de famille. Après avoir eu longuement une chienne qui s’appelait Titoune, les chats l’ont presque aussitôt remplacée. Il y a eu Minette, une vieille chatte qui est arrivée sans crier gare, puis Dany ayant participé à la création d’une association de protection animale « Les Chats d’Oc », les chats ont commencé à se succéder. En faire la liste est difficile car nous ne pouvions pas tous les garder mais les plus marquants ont été Tarzan, Milie (dont j’ai rendu hommage lors d’une balade visible sur mon blog randonnées), Noxi, Zouzou et la mère de ce dernier Chavache. Il y eut aussi ceux de ma fille qui avaient pour nom Kiwwie et Zeus et que nous avons connu très jeunes chatons. Kiwwie nous a quittée il y a quelques semaines et comme je l’aimais énormément, j’ai bien évidemment versé quelques larmes car elle aussi nous manquera.  Aujourd’hui, il y a Flip et Sissi. Si Tarzan et Milie eurent des destinées tragiques, le premier ayant carrément disparu du jour au lendemain et la seconde ayant été heurtée mortellement par une voiture, Noxi, Zouzou et Chavache vécurent chez nous très longtemps. Bien que d’horizons bien différents, ces trois chats étaient sensiblement arrivés à la même époque c’est-à-dire aux années 2002 et 2004 quant à leur décès, Noxi et Zouzou très souffrants car très vieux (16 et 18 ans), nous fûmes contraints de les euthanasier à 2 mois d’intervalles puisque le 24/01/2020 pour la première et le 17/03/2020 pour le second. Ces événements ont été très difficiles à surmonter tant ils avaient fait partie de la famille. Si lors du décès de Noxi, j’avais immédiatement éprouvé le besoin d’écrire sur elle et de trouver le temps de réaliser un diaporama musical YouTube (Noxi, les larmes sont toujours les mêmes), le départ de Zouzou fut pour moi si inattendu que ce travail de mémoire restait totalement à faire. Voici donc l’histoire de ce chat Zouzou ou plutôt ses histoires car il y en a eu deux. Lors de l’été 2002 et de retour de vacances, nous avions trouvé sa mère Chavache ; appelée ainsi par les enfants à cause de ses couleurs noires et blanches telles celles des vaches bretonnes voire normandes ; sous une tonnelle où je cultive des bonsaïs. Avait-elle trouvé l’endroit suffisamment « zen » pour accoucher là ? Toujours est-il qu’elle était bien là avec 3 minuscules chatons dont parmi eux le fameux Zouzou. Par bonheur, nous réussîmes à placer les 3 chatons dans des familles d’accueil dès la fin du sevrage. Deux partirent vers des horizons lointains et nous n’eûmes plus jamais de nouvelles quant à Zouzou, il fut accueilli chez un couple de jeunes voisins qui venait de s’installer et qui avait deux enfants en bas âges. Zouzou était censé devenir le confident et le miroir à problèmes de ces deux bambins, ce qu’il fit d’ailleurs à merveilles les premières années. Mais comme Zouzou a toujours aussi été très fusionnel avec sa mère, il faisait en permanence des allers et retours entre sa maison d’accueil et la nôtre. Sa mère Chavache, elle, était restée sauvage et n’acceptait pas d’entrer dans notre maison même quand les hivers étaient d’une extrême rigueur. Elle se complaisait dans notre jardin qu’elle ne quittait jamais mais il était difficile de la sociabiliser. La voir ainsi nous fendait le cœur et même si nous lui avions acheté une jolie niche, nous étions tristes de la voir constamment « sauvageonne ». Il nous fallut lui tendre un piège pour qu’elle entre enfin dans la maison qu’elle ne quittât plus jamais, ayant très vite compris qu’il était mieux pour elle de vivre au chaud que dans la froidure des hivers. Zouzou, lui, peu compliqué, continuait ses va-et vient entre ses deux lieux de vie. Mais les enfants grandirent et lui aussi. Or c’est bien connu, les chats aiment la tranquillité et ont besoin de dormir une grande partie de leur journée. Zouzou aimait par-dessous tout cette vie de « pacha », le plus souvent blotti contre les poils soyeux de sa mère. Sans doute que les enfants plus turbulents commencèrent peu à peu à l’agacer. S’il continuait à jouer de temps à autre avec eux et par habitude, il passait désormais plus de temps chez nous que chez nos voisins. Un beau jour, ces derniers nous annoncèrent qu’ils avaient fait construire une villa et qu’ils allaient très vite déménager. Finalement, en raison même du temps que Zouzou passait chez nous ; allongé sur nous ; ou le plus souvent encore auprès de sa mère, la question de son avenir ne se posa pratiquement pas. Il resta définitivement chez nous. De temps à autre, il partait encore chez nos voisins qui n’étaient déjà plus là et il s’éclipsait quelques heures sans doute par habitude. Quand de nouveaux voisins arrivèrent, il arrêta définitivement d’aller là-bas. Il grandissait et il s’accommodait de tout car il était simple de caractère et très câlin ; « pot de colle » même assez souvent. Le jour où sa mère disparût à jamais, euthanasiée elle aussi par contrainte d’un cancer généralisé, il la chercha pendant des semaines et des semaines. Elle lui manquait malgré les dires des vétérinaires qui nous disaient que les chats n’ont pas conscience de leur filiation. Si Zouzou n’était pas spécialement copain avec Noxi, il ne la repoussait pas. Il est vrai que Noxi était très nettement plus caractérielle. Lui s’était le pacha dans toute sa splendeur. Une fois sur nos genoux, il était difficile de l’en déloger. Tout lui allait bien même les pluies les plus torrentielles qu’il affrontait comme si de rien n’était. Il avait toujours aimé l’eau car tout jeune chaton, il jouait déjà sous les jets d’une arrosage automatique que nous avions installé au milieu du jardin. Noxi était plus active, plus énergique dans sa façon d’être et de se comporter, même si comme tous les chats sans exception elle avait ses longs moments de calme ou de dormance. Ils se supportaient mais en vieillissant ils s’acceptèrent beaucoup mieux jusqu’à jouer ensemble parfois voire à se lécher ou à coucher l’un contre l’autre des après-midi entières. Tout se passer pour le mieux dans le meilleur des mondes sauf que les années passaient bien trop vite et que les chats ont une vie bien trop courte. Si fin 2019, les affections furent soudaines pour Noxi dont la santé déclinât en quelques semaines, Zouzou, lui, avait une tumeur à la gorge au départ bénigne depuis quelques temps déjà. Parfois, il toussait, semblant s’étouffer puis les toux disparaissaient aussi vite qu’elles étaient arrivées. Après la disparition de Noxi, sa santé empirât très vite à son tour. J’ai toujours pensé que le départ de Noxi avait grandement affecté puis aggravé son état de santé. Leurs disparitions presque simultanées laissèrent une immense vide dans la maison même si quelques mois plus tard Flip vint le combler……J’avais toujours pensé que Zouzou avait été le chat le plus gentil que j’avais connu mais finalement je dois reconnaître que Flip l’égale sur ce plan-là. Une autre histoire d’amour a commencé même si la précédente avec le gentil Zouzou n'a jamais disparu…..

Zouzou, pas chat sauvage pour un sou, tu étais le pacha des matous.

Nous ne verrons plus ton regard noir, fixe et si doux,

Tes pupilles étaient des mots que nous cherchions constamment à traduire.

Alors tes yeux nous les mangions, nous les buvions. Nous les aimions car ils savaient séduire.

Finalement, nous avions compris qu’ils étaient l’incarnation même de l’amour.

Zouzou, pas chat sauvage pour un sou, tu étais le pacha du soleil.

Les rayons, tu les cherchais dans le jardin pour y poser ton lourd sommeil.

Te prélasser le ventre en l’air était ta destinée et tu as su en profiter.

Quel vide, tu vas laisser dans la maison que tu viens d’abandonner.

Finalement, tu étais l’incarnation même du dieu Râ, quel merveilleux destin pour un chat.

Zouzou, pas chat sauvage pour un sou, tu étais le pacha de nos matins.

Plus de poils soyeux à caresser, plus de miaous à apaiser, plus de câlins.

Oui, au paradis tu es parti et quel vide tu as laissé dans nos cœurs,

Après le départ de Noxi, ta copine de toujours et de nos similaires bonheurs.

Aujourd’hui, plus d’incarnations dans nos têtes,

Et seulement le souvenir de tant d’amours en fêtes.

De tant d’amours partagés. Merci à vous deux.

De nous deux. Gilbert et Dany.

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