• Elle s'appelait Milie....

    milie

    Hier 3 octobre, en rentrant d’un voyage à Marseille, nos amis Lynda et Jacques étaient inquiets. Ce sont eux, en notre absence, qui s’occupent de nos quatre chats Milie, Zouzou, Chavache et Noxy. Ils étaient anxieux car Jacques avait vu notre petite Milie s’enfuir après s’être fait heurtée par une voiture. Si dans la soirée, les trois autres chats étaient là bien au chaud dans la maison, Dany et moi étions angoissés car Milie ne donnait pas signe de vie. Bien qu’elle était coutumière de ce type d’absence, j’avoue que cette fois-ci j’appréhendais le pire. Avant de partir nous coucher, nous l’avons appelée et cherchée, mais en vain. Au réveil, toujours pas de nouvelles de Milie. Nous l’avons cherchée une partie de la matinée, nous avons interrogé le Fichier National Félin, puis la Mairie et les services de voirie et de fourrière compétents mais sans succès. En fin de matinée, notre voisin,  intrigué par les aboiements de son chien, a aperçu Milie au fond d’une buse en béton qui longe sa maison, mais, ne sachant pas si elle était vivante ou bien morte, il est parti chercher une torche. Avant qu’il ne revienne avec la torche, à mon tour, je me suis penché dans cette canalisation et laissant mes yeux s’habituer à l’obscurité, j’ai rapidement compris que Milie était inerte. Notre petite et gentille Milie était morte, là au fond de ce conduit, sans doute d’une hémorragie interne. Triste destin car Milie était née dans un caniveau.

     

    Milie, était une chatte Bombay de 6 ans, toute noire avec juste une petite touffe de poils blancs sur le poitrail, détail qui selon les spécialistes suffisait à la cataloguer comme n’étant pas de race pure mais dont on se foutait comme de notre « première chemise ». Ces yeux étaient d’un jaune intense qui pouvaient varier du jaune ambré au jaune citron et c’est vrai que son regard pouvait parfois impressionner car tout en elle, sauf sa taille, la faisait ressembler à une panthère noire. Mais pour nous qui la connaissions parfaitement, Milie n’avait rien d’un animal féroce bien au contraire. Bien que mangeant à sa faim, Milie était chétive voire famélique, elle était très craintive, peureuse même et elle n’acceptait les caresses que dans certaines conditions. Depuis peu de temps, elle était devenue vraiment affectueuse et les « quatre fers en l’air », elle appréciait les caresses sur le ventre. Quand nous l’avions recueillie en 2004, ce n’était qu’un tout petit chaton abandonné et apeuré trouvé au fond d’un fossé. L'association Les Chats d'Oc de Saint-Estève l'avait récupérée mais très rapidement nous l'avions adoptée. Craintive à l’extrême, Milie avait mis très longtemps à accepter la domestication, et c’est avec une patience infinie que Dany l’avait d’abord allaitée, puis alimentée et enfin apprivoisée. Milie semblait d’ailleurs considérer Dany comme sa mère car presque tous les soirs, elle venait dans notre lit se faire câliner et très souvent elle "têtait" Dany sous le bras comme un petit chaton en manque d’affection. Quand le soir venue, elle n'était pas là, nous nous inquiétons car nous savions qu'elle avait aussi une double vie. Elle partait, traversait la rue mais nous ne savions jamais où elle allait. Cette double vie lui a été fatale. Pourtant, nous aurions tant aimé qu'elle soit comme nos autres chats, autant sociabilisée et nous pensions avoir tout fait pour qu'il en soit ainsi. Malgré cette méfiance qu’elle avait en général vis-à-vis des humains, jamais une seule fois, Milie n’avait sorti ses griffes et eut un coup de pattes déplacé envers quiconque. Milie était la gentillesse même et j’ai beau me dire qu’il faut relativiser la perte d’un animal de compagnie, son absence va être longue, douloureuse et difficile à accepter, surtout pour Dany qui était très attachée à elle. Le jour même et dans les "règles de l'art" ; enroulée dans un linge et avec un peu de chaux ; je suis parti l'enterrer dans la campagne stéphanoise. Comme j'aime marcher dans cette campagne, il est fort probable que j'aille très souvent lui rendre un petit hommage. 

     

    Elle s’appelait Milie,

    Son pelage était plus noir que la nuit.

    De son enfance, elle gardait les blessures

    Mais son cœur était beau et pur.

    Une touffe de poils blancs sur le cœur,

    Qu’elle ne montrait qu’à contrecoeur,

    Ses yeux jaunes exprimaient la détresse.

    Parfois l’amour, toujours la gentillesse.

    Elle est partie sans faire de bruit,

    Notre chatte s’appelait Milie.

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