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La Boucle de Tarerach au départ du col des Auzines

Publié le par gibirando

 

Ce diaporama est agrémenté de 5 chansons du chanteur et musicien américain Glen Campbell. Elles ont pour titre : " Rhinestone Cowboy', "Gentle On My Mind", "By The Time I Get To Phoenix", "Yesterday, When I Was Young" et "Wichita Lineman"

La Boucle de Tarerach depuis le col des Auzines

La Boucle de Tarerach depuis le col des Auzines

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

Si en décembre 2012, nous avions réalisé une longue randonnée au départ de Tarerach avec comme objectif « la chapelle ruinée de Séquières », j’ai souvent pensé qu’autour de ce joli village plusieurs autres balades étaient possibles. Ce raisonnement était né bien antérieurement, et notamment au cours de l’année 2011, quand j’avais analysé la carte IGN afin de préparer « Le Tour des Fenouillèdes » que nous allions, mon fils Jérôme et moi, accomplir en 5 jours au cours du mois de septembre de cette année-là. Oui, autour de Tarerach, les pistes, chemins et sentiers y étaient suffisamment nombreux pour inventer d’autres boucles pédestres. C’est ainsi qu’est née cette « Boucle de Tarerach au départ du col des Auzines », une balade plutôt facile parmi bien d’autres restant encore possibles. Cette affirmation est d’autant plus vraie que ce jour-là nous avons côtoyé un petit groupe de randonneurs d’Argelès-sur-Mer qui avaient imaginé un autre parcours que le nôtre, également non répertorié sur aucun topo-guide. Il est 10h quand nous rangeons notre voiture à proximité du col des Auzines mais au bord de la D2 menant à Sournia. Nous démarrons en empruntant la piste se dirigeant vers le plateau de Séquières. Il s’agit d’une piste DFCI portant la codification F76. Ici, la garrigue méditerranéenne et les magmas granitiques plantent le décor. De manière très insolite, une toute petite mais jolie habitation s’élève là comme ayant émergée on ne sait par quel miracle de cet âpre univers. La carte IGN lui attribue le nom de « Bergerie Bénard » mais à bien la regarder et compte tenu de sa taille si réduite, on pense d’abord à la maison d’un schtroumpf et non pas à celle d’un berger. La piste est plane et donc agréable à cheminer. Comme toujours, je cherche à recenser la faune et la flore mais force est de reconnaître que sur cette piste j’ai vite fait le tour. La faune se résume à quelques fauvettes et pouillots difficilement identifiables tellement ils sont véloces quant aux plantes fleuries il n’y a ici que des bruyères arborescentes et de rares hellébores fétides. Pour les oiseaux, il se feront plus présents à l’approche des rares habitations puis de Tarerach, quant aux fleurs, elles se présenteront assez aléatoirement au fil du chemin.  De ce fait, je suis plutôt enclin à observer les paysages. Si la piste domine le profond vallon de la Rapane, c’est surtout les horizons alentours ou lointains qui attirent le regard. Quelquefois blanchis de neige pour les plus hauts d’entre eux,  ils ont pour noms « Sarrat d’Espinets », « Sarrat de l’Albèze », « Terres Noires », « Sarrat Naout », « Pech du Bugarach » « Pech des Escarabatets », « Pic d’Estable », « Pech Pedré » ou « Pic Dourmidou », autant d’élévations qui nous ramènent parfois à quelques balades passées mais le plus souvent aussi à quelques années de moins où nous ne comptions ni la hauteur des dénivelés ni les distances à parcourir. Ce temps passé est révolu et les 9 kilomètres d’aujourd’hui seront amplement suffisants.  D’ailleurs la vision de la chapelle de Séquières et de sa « maison forte » ne nous rajeunit pas. 10 ans déjà alors que nous avons le sentiment que c’était hier. Est-ce ce sentiment mais nous prenons la décision de ne pas y retourner. Les ruines ne sont pourtant pas très loin du Cortal Bascou que nous laissons sur notre gauche. Ici, un merveilleux Canigou enneigé vient s’ajouter aux sommets précédemment cités. Quelques oiseaux, des papillons et de jolis mimosas que je veux photographie et un tracé trop ancien enregistré dans mon GPS suffisent à perdre le fil de cette charmante balade. Au cours de ce petit moment d’égarement ; peu inquiétant il est vrai ; des chiens qui aboient et des chasseurs qui vocifèrent à proximité nous contraignent à une prudente pause. Nous en profitons pour manger une barre de céréales et nous désaltérer un peu. GPS allumé en main, nous repartons sur notre « mauvais raccourci » quand le silence revient. Avec tristesse, nous découvrons un renard mort accroché à la branche d’un chêne. Finalement, je comprends que le bon tracé était d’une simplicité enfantine puisqu’il suffisait de poursuivre la piste prise au départ et passant devant le cortal Bascou. Les chasseurs sont là, au bord d’une nouvelle piste, souriants et sympas, ils nous annoncent que la battue est terminée. C’est d’autant bien pour nous qu’ils repartent dans le sens opposé au chemin que nous empruntons en direction de Tarerach.  Nous sommes rattrapés par un petit groupe de 4 randonneurs et nous papotons un peu, de tout et de rien mais surtout de nos itinéraires respectifs purement inventés et donc non répertoriés dans aucun topo-guide. Après un bout de chemin ensemble, un panonceau « Tarerach » se présente. Ce n’est pas l’itinéraire enregistré dans mon GPS mais comme je dis à Dany qu’il raccourcit cette boucle, elle tient à le prendre. Nous quittons là nos compagnons argelésiens et commençons la descente. Je la reconnais et c’est la même qu’en 2012. Eux poursuivent sous le Roc Arnau et en direction du Roc del Gotier. Il est presque midi et Dany décide d’arrêter pour pique-niquer. Nous sommes à mi-chemin de cette descente et en surplomb de Tarerach. Nous restons là une grosse demi-heure puis repartons. Si j’ai lu que Tarerach compte une quarantaine d’habitants, aujourd’hui tout ce petit monde semble absent. C’est un village désert et silencieux que nous visitons au pas de course, sa taille aidant à cette célérité.  J’y photographie quelques jolies fleurs tout en me remémorant les dernières fois où j’y suis venu. Parmi toutes les images, celle de la place de l’Eglise et de son préau est la plus marquante car lors du Tour du Fenouillèdes de septembre 2011 il s’était mis à pleuvoir à l’instant où nous rentrions dans le village et nous n’avions eu d’autre recours que de nous abriter sous ce protecteur préau. Il était midi et le carrelage du préau avait servi à la fois de nappe et d’assise pour déjeuner. Par bonheur, et dans cette première étape nous menant de Trilla à Eus, la pluie n’avait pas perduré. Nous sortons de Tarerach dans la même solitude qui nous a vu entrer et seul le silence a disparu. Des éclats de rire arrivent du jardin d’une belle villa où un groupe de jeunes gens s’affaire autour d’une table et d’un barbecue fumant. Une bonne odeur de grillades s’exhale remplissant tout le voisinage. Ça sent l’été avant l’heure. Bien qu’ici, les panonceaux présents n’indiquent qu’un « Itinéraire des Belvédères », je reconnais très facilement le chemin à prendre qui est celui du GRP Tour des Fenouillèdes. Balisé de temps à autre en jaune et rouge, il nous éloigne du village sur une modeste déclivité dans des décors de vignobles, de champs en jachères puis exclusivement de garrigues. Ce tronçon de chemin lui aussi me ramène en 2011 et au Tour des Fenouillèdes avec 2 anecdotes principales qui sont toujours restées là gravées dans ma tête. La première était un ballon de baudruche que nous avions trouvé au bord du chemin et qui avait engendré quelques instants de jeux et de facéties entre mon fils et moi. La seconde anecdote avait pris les traits d’un plant de tomates-cerise poussant spontanément au bord du sentier et dont nous nous étions délecté des fruits bien mûrs. Ce balisage du Tour des Fenouillèdes, il ne faut jamais le perdre de vue car il revient sans aucune véritable difficulté au col des Auzines. La seule erreur possible serait de suivre « l’ Itinéraire des Belvédères » filant vers Montalba-le-Château.  Dans l’éventualité d’en inventer une autre dans ce même secteur, ainsi se termine cette jolie boucle de ma composition. Telle qu’expliquée ici, elle est longue de 9,5 km, petit égarement et visite de Tarerach inclus. Avec ses 160 m, la déclivité entre le point le plus bas (514 m au lieu-dit « Les Festarones au départ du retour de Tarerach)  et le plus haut (674 m à la jonction de la descente vers Tarerach) est modeste. Les montées et les descentes cumulées à 332 m le sont aussi.  De bonnes chaussures à tiges hautes et aux semelles bien crantées sont conseillées. Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de Fenouillet Top 25.

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Etape 1 - Trilla - Eus - 25 km

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 2 musiques composées par Ennio Morricone. Elles ont pour titre "Man With A Harmonica" par Ennio Morricone et son orchestre (Il était une fois dans l'ouest) et "My Name Is Nobody" (Mon nom est personne) joué par Gareth Williams (claviers) The Crouch End Festival Chorus et Ennio Morricone.

Lien vers préambule 

Lien vers étape 2 

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1ere étape : Trilla – Eus

25 km - Dénivelé 363 m – Montées cumulées 1.355 m  

Point culminant 742 m au Col Saint-Jean.

 

– Une « Vadrouille dans la grisouille ».

 

8 heures, nous avons quitté Saint-Estève direction Trilla sous un ciel très bas et incertain et même s’il ne pleut pas, j’ai une colère noire contre Météo France. En effet, il y a 5 jours,  quand j’ai choisi ce dimanche 18 septembre 2011 comme jour de notre départ, le site Internet de Météo France annonçait 5 jours de grand beau temps et c’est sur cette prévision météorologique très favorable que j’ai tout organisé et que j’ai réservé les différents hébergements. Aussi, quelque soit le temps qu’il fait ou qu’il va faire dans les jours suivants, nous ne pouvons plus reculer. 9 heures, je gare la voiture sur le parking qui jouxte l’originale église de Trilla. Pourquoi choisir Trilla comme lieu de départ, vous demanderez-vous ? Pour équilibrer les cinq étapes dont les distances vont osciller entre 21 et 27 km mais surtout parce que je n’ai trouvé aucun hébergement à un tarif raisonnable sur cette partie du tracé du Tour des Fenouillèdes. Alors pour ce premier soir, le camping sauvage est au programme et nos épaules vont très rapidement se rendre compte de cet inconvénient d’être obligés de dormir à la belle étoile. Enfin, « belle étoile », c’est un espoir mais pour l’heure, ce n’est pas vraiment l’expression la plus juste au moment où nous nous apprêtons à démarrer. Ici à Trilla, le ciel est également très orageux mais Jérôme et moi préférons l‘ignorer. Réfléchir à cette météo très défavorable ne résout en rien le problème alors nous n’hésitons pas à nous préparer puis à harnacher nos deux gros sacs à dos de 20 kilos chacun. Il faut dire que sur cette longue étape de 25 kilomètres qui va nous mener à Eus, le fait de n’avoir trouvé aucun hébergement, nous oblige à nous trimbaler la tente, un tapis de sol et un sac de couchage en sus de la charge habituelle et nécessaire. Demain matin, Dany viendra à Eus nous alléger de ce fardeau devenu superflu et dont nous n’aurons plus besoin pour les quatre autres étapes. Je connais un peu Trilla, situé à 412 mètres d’altitude au cœur du Bas-Fenouillèdes, pour y être d’abord passé lors d’une randonnée qui s’intitule « Le Balcon de la Pêche » puis j’y suis revenu en juin pour une autre balade qui nous avait amené au magnifique hameau de Pézilla-de-Conflent par la Foun del Loup ou Fontaine du Loup. Aujourd’hui, même si j’ai envie d’aller voir la table d’orientation qui domine Trilla, dernier seul endroit que je ne connais pas du village, nous n’avons pas vraiment le temps de nous y attarder, de plus le temps peu propice n’incite pas à retarder un départ qui est identique à celui qui mène à la Foun del Loup. Alors, une ou deux photos de la jolie église dédiée à la Vierge dont on ne peut ignorer l’étonnante façade marquetée d’infimes fragments de tuiles et il est 9h15 quand on emprunte la ruelle qui va nous amener jusqu’au tracé du Tour des Fenouillèdes.  Le balisage jaune et rouge est là, près de la petite décharge du hameau. Encore quelques photos souvenirs du départ et des paysages alentours et nous voilà partis en direction du Sarrat de l’Albèze et de son Col Saint-Jean qui avec ses 740 mètres d’altitude va être le point culminant de cette étape. Un large chemin caillouteux monte sans cesse d’abord en suivant des vignobles puis dans une végétation de type garrigue méditerranéenne. Cette basse végétation laisse peu à peu la place à quelques arbres d’abord clairsemés puis l’itinéraire rentre carrément dans un bois de chênes verts. Là, on quitte le large chemin pour emprunter une petite sente dont la déclivité s’accentue encore et rejoint plus haut une piste terreuse. Ici, petit cafouillage dans l’itinéraire à suivre mais grâce à son GPS et au tracé qui y est enregistré, Jérôme retrouve rapidement le balisage jaune sur une large piste. Il est 10h20 quand on bascule au col Saint-Jean où en raison d’une couche nuageuse très basse aucun panorama n’est visible. Ici au col, seuls de grands bouquets d’Hysopes (Hyssopus officinalis) aux épis d’un bleu violacé donnent une touche de couleur à cette morne grisaille. Je peste toujours après ce mauvais temps car je supporte difficilement de marcher sans profiter d’aucun panorama. Dans la descente vers le col des Auzines, on croise un groupe de randonneurs. Ils sont tous enveloppés dans leurs ponchos tel si l’hiver était à son comble alors que nous ne sommes qu’à la mi-septembre. Heureusement et de temps à autre, le firmament se fait moins opaque et sur ce petit sentier tout en balcon, enfin quelques vues apparaissent sur un joli vallon planté d’oliviers. Après le lieu-dit la Trufère, la descente se termine et le sentier retrouve une route carrossable bitumée qui débouche sur la départementale 2 au col des Auzines (606 m). Ici, malgré un ciel tourmenté mais d’un gris bleu magnifique, les vues se dévoilent vers Trévillach tout proche mais aussi beaucoup plus loin vers la Plaine du Roussillon, les Albères et la Méditerranée que l’on voit scintiller à l’horizon. Au col, on emprunte la D.13 sur 600 mètres environ que l’on quitte sur la gauche en direction de Trévillach que l’on surplombe joliment sans jamais l’atteindre. Là, je sors mon bout de carte de ma poche contenant mon tracé GPS pour constater qu’effectivement l’itinéraire fait un angle de 90° et tourne en direction de quelques lieux qui ont pour noms la Sarrat de l’Ours, les Moles et les Festarones. Un petit ballon de baudruche jaune accroché à un amandier nous amuse un peu et je fixe ces quelques instants de bonheur dans mon numérique. Puis en approchant du village de Tarerach, ce sont quelques grains de muscat bien mûrs que l’on grappille deci delà au gré des vignes qui se présentent sur notre parcours. Un peu plus loin, ce sont d’autres grains bien plus rouges que l’on croque, ceux d’un étonnant pied de tomates cerise que l’on trouve au bord du sentier. Ici, nous sommes tout en bas d’une cuvette ou d’un cirque formé par des petites collines arrondies qui ceinturent le paysage vers le nord, l’ouest et le sud. Ici, ces  collines, on les appelle des « sarrats ». En filant vers Tarérach, c'est-à-dire vers le sud-ouest, je comprends qu’il nous faudra inévitablement franchir une de ces crêtes mais quand on arrive au village, il est midi et donc l’heure du déjeuner. Cela tombe d’autant mieux que si nous avons marché par moment sous une légère bruine qui ne mouillait même pas nos vêtements, cette fois quelques gouttes de pluie sont de la partie à l’instant même où la place du vieux village nous accueille. Heureusement, un salutaire préau est là et il va de manière très opportune nous permettre de déjeuner au sec et de nous reposer un peu. Sans être vraiment éprouvante, cette demi étape avec le « bon » dénivelé du Col Saint-Jean et les 11 kilomètres déjà accomplis, a bougrement ouvert nos estomacs. De ce fait, nos salades, nos escalopes panées et nos gâteaux de riz sont engloutis d’un bel appétit. Avec beaucoup de chance, la pluie cesse rapidement aussi préférons-nous ne pas nous éterniser sous ce préau et une demi-heure plus tard, nous repartons direction Marcevol puis Arboussols comme l’indiquent clairement quelques panonceaux à la sortie de village. Là, sur ce chemin dans la continuité de la rue des Lauriers, je complète mon dessert en chipant quelques belles figues bien noires et bien mûres qui s’échappent d’un jardin potager. Comme prévu, la déclivité se fait soudain plus rude et comme j’ai profité de notre arrêt pour analyser un peu la carte IGN, je sais que le dénivelé est de 125 mètres environ sur une distance d’un kilomètre et demi pour rejoindre un collet entouré de deux rocs aux noms étranges : sur la droite, le Roc del Cucut (808 m) et sur la gauche, nettement plus visible, le Roc del Moro (775 m). Si je sais traduire immédiatement ce dernier roc en « Rocher du Maure », ce n’est qu’en écrivant ce récit que j’apprendrais la signification de mot « cucut » qui veut dire « coucou » en catalan. Alors autant le reconnaître, avec mon sac à dos bien trop lourd à mon goût, et si je veux faire référence au cinéma, cette ascension ne fut pas pour moi un simple « vol au dessus d’un nid de coucou » mais plutôt « le boulet » tant la pente fut raide à escalader après le déjeuner. Jérôme, lui, arrive bien avant moi en haut du petit col et comme souvent il m’attend avant d’amorcer la douce et agréable descente vers Marcevol. En arrivant à mon tour, je suis agréablement surpris de constater que les panoramas sont moins bouchés qu’ils ne l’ont été au col Saint-Jean. Vers le nord, les sarrats que l’on avait gravis ce matin semblent désormais très dégagés. Vers l’est, on distingue au loin sinon la mer au moins l’étang de Salses et vers le sud, la vallée de la Têt apparaît très verdoyante. En amorçant la descente, on distingue sur la droite, les toitures rouges d’Arboussols, village vers lequel on doit se diriger. Tous ces décors dégagés sont pleins de promesses mais on ne s’emballe pas pour autant car le Massif du Canigou fait tout de même « grise mine », amputé aux trois-quarts qu’il est par un ciel de pluie gris-blanc très menaçant. Au bout d’une agréable descente débouchant sur un chemin creux bordé de pierres sèches, le joli village de Marcevol arrive bien plus vite que je ne l’aurais imaginé. Ici, le mot « Fenouillèdes » n’est pas usurpé tant il y a un peu partout du fenouil fleuri. Certains champs bordant le chemin en sont carrément envahis et les hautes branches aux belles ombelles jaunes ont tendance à se coucher sous l’effet d’une petite brise humide. Dans le village, un chat très malingre m’arrête dans ma lancée et je lui offre un morceau d’escalope panée qui, enroulé dans un papier d’alu, dort au fond de ma poche. Le chemin creux continue vers le superbe prieuré que personnellement j’ai déjà visité. On s’arrête quelques instants devant la magnifique façade du prieuré avec sa fenêtre romane longue et étroite et son porche entouré de marbre rose. Je m’attends à ce que Jérôme veuille découvrir l’intérieur de l’église mais il ne semble pas disposé à y entrer. Sans doute, estime-t-il que la journée s’étire et surtout que le ciel se faisant de plus en plus sombre et menaçant, ce n’est pas le moment de flâner. Nous prenons plusieurs photos de l’édifice puis nous cherchons quelques instants la suite du parcours car nous ne pensons pas que l’itinéraire puisse emprunter le bitume de la petite route qui arrive au hameau. Après cette courte hésitation et quelques mètres sur l’asphalte de la petite D.35c, nous descendons très rapidement dans un étroit ravin avant de remonter aussi sèchement sur un bon dénivelé qui grimpe vers Arboussols. Le village, que je connais aussi, est vite traversé. La lassitude commençant à se faire sentir, je traîne de plus en plus souvent à l’arrière et ce d’autant, que Jérôme semble vouloir accélérer le pas. Craint-il la pluie ? Sans doute et à juste raison, car le ciel se fait de plus en plus obscur et parfois quelques gouttes de pluie viennent rafraîchir mon crâne dégarni. Une fois encore et par chance, il faut bien le dire, nous enfilons nos ponchos bien inutilement car la pluie qui s’arrête aussi vite qu’elle est venue, semble avoir pitié de nous jusqu’au bout. Sur ce sentier muletier argileux et caillouteux et parfois même dallé de gros galets à l’approche d’Eus, nous avançons très péniblement. Le sentier mouillé est glissant à l’extrême et nous redoutons par dessus tout la chute qui pourrait mettre un terme définitif à cette balade prévue sur 5  jours. Ce serait quand même un comble de tomber à cause de la pluie dans le village considéré comme le plus ensoleillé de France ! De cette marche hésitante et prudente, il va en être ainsi jusqu’aux abords du plus beau village de France mais par bonheur nous y arrivons sans incident. Là, à, l’entrée d’Eus, nous cherchons un emplacement le plus confortable qu’il soit pour bivouaquer et passer une nuit la plus paisible possible. Ce n’est pas chose aisée tant la végétation est dense et le terrain très rocheux dans ce secteur. Nous finissons par trouver un emplacement presque idéal sous des chênes verts, au bord même du sentier mais suffisamment caché pour ne pas attirer les regards car le camping sauvage n’est peut être pas autorisé. Ici, en surplomb du petit Correc de Ribelles, il y a eu, de toute évidence et en des temps plus anciens, des cultures sur des terrasses bien planes et malgré une épaisse végétation, ça se voit encore. Nous sortons nos tentes que nous nous empressons de monter avant que la pluie n’entre dans la partie. Heureusement, une fois encore il n’en est rien et nous pouvons même nous reposer et manger très paisiblement sous un ciel qui commence d’ailleurs à s’éclaircir, aidé il est vrai par une « aimable » tramontane. Cette tramontane est pour moi synonyme de beau temps et comme j’ai commencé la journée en maugréant contre Météo France, je suis heureux de la terminer plus sereinement. Il faut dire qu’avec plus de 25 kilomètres dans les jambes, mes ardeurs sont moindres qu’au départ ce matin. Seuls deux espagnols plutôt criards et bizarres viennent troubler la quiétude de cette douce soirée. Criards car on les entends arriver du « diable Vauvert » et bizarres car un des deux hommes porte un matelas de 160 en guise de sac à dos. Sans doute, deux varappeurs car ce type de matelas sert en général à cette activité et à amortir le choc dans le cas d’une éventuelle chute. Mon MP3 sur les oreilles m’accompagne tard dans la soirée puis Morphée m’entraîne dans un sommeil profond et réparateur, indispensable à l’accomplissement d’une deuxième étape qui s’annonce bien plus rude et presque aussi longue que celle d’aujourd’hui. Les dernières pensées de cette journée me font simplement espérer un lendemain bien meilleur sur le plan météorologique car il faut bien l’avouer, marcher dans la grisaille ça n’a jamais été ma « tasse de thé » et cette première étape m’a vraiment laissé sur ma faim. Pour les panoramas et les découvertes, il sera nécessaire que je revienne. Alors en « vadrouille dans le fenouil » oui, mais en « vadrouille dans la grisouille » non ! 

 

Nota : Veuillez noter qu'à Eus, il existe désormais une possibilité d'hébergement pour les randonneurs. Il s'agit de la Casa Ilicia qui dispose de 4 chambres d'hôtes et de charme à des prix convenables (69 à 79 euros/la nuit) mais également avec des tarifs pour de petits groupes de 3 à 4 personnes (99 à 119 euros). Le lieu est assez magique et vous prendrez le petit déjeuner sur une superbe terrasse face au Canigou. Le rêve ! Pour accéder directement à leur site, cliquez ici.

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La Chapelle ruinée de Séquières depuis Tarerach

Publié le par gibirando

 
Ce diaporama est agrémenté de la musique de Franck Churchill "Someday My Prince Will Come" (Un jour mon prince viendra), bien connue car utilisée par Walt Disney dans le film "Blanche-Neige et les sept nains". Ici, elle est successivement interprétée par différents jazzmans : Scott Joplin - Jelly Roll Morton, Art TatumMenphis Slim et Bill Evans.
LA-CHAPELLE-RUINEE-DE-SEQUI
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C’est en septembre 2011 en effectuant le Tour des Fenouillèdes en 5 jours que j’ai découvert pour la première fois la chapelle ruinée de Séquières que l’on écrit parfois Séquerre ou encore Séquère.  Enfin découvrir n’est pas vraiment le mot juste puisque c’est en compulsant la carte IGN de ce coin entre Conflent et Fenouillèdes que j’ai aperçu ce nom-là pour la toute première fois accolé à l’abréviation « Chap.Rnée ». Depuis cette époque, cette mention de « chapelle ruinée » était restée dans un coin de ma tête d’autant plus facilement que je m’étais aperçu qu’un sentier de randonnée semblait y circuler faisant le joint entre le Tour des Fenouillèdes et le G.R.36. Voilà comment a germé dans ma tête l’idée d’aller à la rencontre de cette chapelle romane dont j’ignorais tout au cours d’une boucle pédestre. Autant le dire, depuis j’ai amplement visité la chapelle et malgré ça, je n’en connais guère plus aujourd’hui mais il semble que je ne sois pas le seul dans ce cas. Alors, la chapelle ruinée de Séquières veut-elle garder tous ses mystères ? Il semble que oui au regard des rares informations historiques que j’ai pu glaner deci delà sur Internet. Voilà ce qu’écrit l’historien Jean Tosti dans la page Internet consacré à la commune de Trévillach : « Séquère apparaît en 1001 sous la forme Saccaria, puis Sachera en 1023. On y trouve l'élément oronymique bien connu car, quer, désignant un rocher, le premier élément pouvant être l'article archaïque sa, ce qui donnerait comme traduction "la roche". Autre possibilité : l'élément prélatin sek, avec le sens de "hauteur", autrement dit "la roche élevée" ». ça c’est pour l’origine supposée du nom puis il rajoute un peu plus loin « L'église romane, dédiée à Saint Vincent, date sans doute du début du XIIe siècle. Elle fut utilisée comme bergerie au XIXe siècle. Quant au château, parallélépipède d'environ 13 mètres sur 20, haut d'une dizaine de mètres, sa construction doit remonter à la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle. De l'intérieur du château émergent deux étranges piliers, hauts de plus de 12 mètres, surnommés les Demoiselles par les habitants de Trévillach ». Quand au site dédié à l’Histoire du Roussillon, il consacre une petite page à Séquerre mais elle ne nous en apprend guère plus si ce n’est que « Comme pour Palmes, il n'y a plus de mention connue jusqu'en 1410 ou un autre document nous apprend que Bernard-Berenger de Perpertusa est seigneur de Roquevert, Trevillach, Sequerra, etc... » Voilà c’est à peu près tout mais on peut rajouter que le plateau de Séquières était au 19eme siècle, toujours selon Jean Tosti, essentiellement destiné à la culture du seigle. Alors, bien sûr en démarrant cette randonnée pédestre, j’étais informé que nous allions voir des ruines mais je m’étais refusé à regarder la moindre photo sur Internet voulant garder au moins cette petite part de mystère qu’est la découverte d’un patrimoine complètement oublié. Il faut simplement espérer que des institutions comme la Fondation du Patrimoine chargées de la conservation de ce type d’héritage pourront un jour ou l’autre redonner un peu de vie à ce lieu magnifique qu’est Séquières. Bon, c’est vrai il y a énormément de boulot mais pensons à ceux qui ont élevé ces chefs d’œuvre, il y a 8 ou 9 siècles, ils n’avaient pas nos moyens matériels actuels ! Nous avons démarré de Tarerach où nous avons laissé notre voiture rue des Lauriers c'est-à-dire exactement au départ de cette boucle et sur le parcours même du Tour des Fenouillèdes que j’avais emprunté avec mon fils en septembre 2011. Là, direction Marcevol comme l’indique une pancarte où l’on peut voir deux balisages : celui peint en jaune et rouge propre au Tour des Fenouillèdes et un autre de couleur orange réservé au tourisme équestre. Nous, nous n’avions pas de chevaux, juste nos sacs à dos, alors on s’est mis en marche aussitôt….Tiens, ça rime tout ça !  Un large chemin bordé de jardins potagers nous éloigne très rapidement du village. La chemin se rétrécie au moment où la déclivité s’accentue. Après un sous-bois de chênes verts, le sentier se faufile dans un maquis typiquement méditerranéen en alternant de rares passages en balcon plutôt corrects, mais surtout de longues parties pentues très caillouteuses ou bien sableuses et gréseuses profondément ravinées. Les jolies vues se dévoilent à la fois sur Tarerach mais aussi beaucoup plus loin vers une vaste plaine plantée essentiellement de vignes et de quelques boqueteaux. Cette cuvette est enserrée de trois côtés sauf vers l’est c'est-à-dire vers la Plaine du Roussillon par une longue ligne de crêtes ondulées que composent des collines boisées de chênes verts. D’ailleurs, même si le sentier se dirige  vers un collet, nous sommes clairement entrain de grimper une de ces petites collines qu’ici on appelle « sarrats ». Une fois le collet atteint, la carte IGN nous apprend qu’il est formé de deux rocs aux noms assez insolites : côté est, le Roc del Moro (775m) facilement traduisible en Rocher du Maure et côté ouest, le Roc del Cucut (808m) que l’on traduira du catalan en Rocher du Coucou. A ce collet, je n’y ai rencontré ni maure ni coucou mais comme je suis toujours à l’affût d’oiseaux pour les photographier, ce jour-là, j’ai eu beaucoup de chance et de nombreux passereaux sont entrés dans mon numérique : mésange, pinson, grive, étourneaux, verdier, rouge-gorge, moineaux, merle, etc… Certains catalans diront que j’ai eu une chance de « cucut » tant il est difficile de photographié des oiseaux. En tous cas, une fois arrivé à ce collet, regardez bien sur votre droite et vous y découvrirez une curieuse pierre dressée tel un menhir qu’un Obélix distrait aurait oublié là et si vous êtes vraiment intéressés par les très vieilles pierres sachez qu’au sommet du Roc del Moro a été découvert un « petit oppidum protohistorique dont les fortifications en pierre sèche conservent encore une assez bonne élévation »(Lieux et légendes du Roussillon et des Pyrénées catalanes-Jean Abelanet-Llibres del Trabucaire-1999). Les panoramas s’entrouvrent sur la vallée de la Têt et le Massif du Canigou merveilleusement enneigé à cette époque de l’année. On commence à peine à entamer une appréciable descente qu’il faut déjà la quitter au profit du G.R.36 qui lui, ne lambine pas à remonter abruptement dans un chemin plus large mais crevassé à l’extrême. Heureusement, cette mauvaise portion de l’itinéraire est très courte et l’on rejoint très rapidement une bonne piste forestière. Là, tout en montant vers le col de Guès (821 m), le regard embrasse des magnifiques paysages. Alors on s’arrête, on reprend son souffle, on prend son temps et on essaye de donner des noms aux lieux aperçus et aux hameaux que l’on aperçoit en contrebas : Marcevol et Arboussols essentiellement. Puis, la piste entre dans une belle forêt de conifères aux nombreux champignons que les premiers frimas de décembre ont définitivement figés dans la glace. La piste monte en zigzaguant mais des vues se font jour sur la longue chaîne des Pyrénées enneigées et la magnifique Forêt domaniale du Fenouillèdes aux prodigieuses couleurs confuses. Sur un lavis d’un ciel bleu presque immaculé, les différentes nuances de verts des résineux et de certains persistants se mélangent aux roux des caduques et aux multiples bruns et gris de la garrigue créant ainsi un tableau digne des meilleurs aquarellistes anglais du Siècle d’Or. Quand le col est atteint, l’heure de prendre un peu de repos et de pique-niquer est déjà là et nous allons manger sur l’herbe sous les yeux incrédules de quelques chasseurs qui font le guet. Oui, nous sommes mardi et pourtant il y a bien une battue aux gros gibiers et nous ne l’avions pas prévue. Heureusement, il n’est pas loin de midi et cette « chasse » va bientôt se terminer. Par contre, en reprenant la route, nous serons bouleversés quand nous constaterons qu’elle s’est déjà très mal terminée pour un pauvre petit chevreuil. Quelques kilos de viande pour au bas mot 20 à 25 chasseurs selon l’estimation que j’ai pu faire ? N’aurait-il pas été préférable qu’ils aillent s’acheter deux ou trois steaks chacun plutôt que d’ôter la vie à ce pauvre petit animal qui ne demandait qu’à gambader dans cette belle forêt ? Nous aurions pu en débattre d’ailleurs, mais peut-être que d’autres l’ont fait avant nous en ce lieu étrangement baptisé « le Débat » où nous ne tardons pas à arriver. Il s’agit d’un long bâtiment formé de plusieurs pièces dont la moitié est en ruines. Derrière la bâtisse se trouve une citerne DFCI. Sur Internet, après de longues recherches, l’histoire nous apprend que dans les années 1942-1944, ici on ne débattait pas de chasse envers les animaux mais d’une autre chasse, celle que les maquisards menaient sur la stratégie à adopter pour combattre l’occupant allemand, voilà pour l’explication de ce nom.  En tous cas, débattre aujourd’hui de la chasse semble peine perdue puisque les animaux semblent se raréfier si je tiens compte des dires de certains chasseurs mais que cette « activité sportive » continue de plus belle comme si de rien n’était. Finalement, nous allons pouvoir poursuivre plus sereinement notre chemin car les chasseurs ont finalement retrouvés leurs chiens perdus que l’on entendait hurler dans le lointain. Ces chiens perdus ne sont pas sans collier mais en plus, ils sont désormais équipés de balises GPS ultrasophistiquées, alors les retrouver est un jeu d’enfant. A quand le gibier équipé également de GPS ? Dans leurs puissants et nauséabonds 4x4, les chasseurs sont définitivement partis et nous reprenons notre itinéraire dans le silence retrouvé que seul le gazouillis de quelques passereaux perturbe agréablement. Après le Débat, dominé au loin par la silhouette débonnaire de quelques monts plus élevés comme le Roc de Curet (825 m) et le Roc Sisterne (832 m), le parcours se poursuit encore quelques temps au sein de la forêt, croisant au passage quelques étonnants magmas rocheux granitiques. Au loin, une trouée laisse entrevoir des ruines. Séquières sans doute ? Puis, après une dernière sapinière de reboisement, les espaces s’entrouvrent sur un plateau à la végétation broussailleuse plus basse. Bien qu’aucunes ruines ne soient visibles, on imagine que le plateau de Séquières n’est plus très loin. De nouveaux et beaux panoramas apparaissent où l’œil du randonneur averti peut très facilement reconnaître le Massif du Madres, le Pic Dourmidou, la forêt de Boucheville et son point culminant le Sarrat Naout, Rabouillet, le Pech de Bugarach et un peu plus près de nous, le village de Campoussy. Peu après la côte 651 sur la carte IGN, on délaisse la piste principale au profit d’un large chemin herbeux qui part dans la garrigue. Peu de temps après, les ruines de l’église et du château de Séquières sont désormais visibles dans la ligne de mire mais plutôt que de poursuivre tout droit et au jugé, on reste bien tranquillement sur le chemin herbeux qui finalement atterri en surplomb d’un grand hangar verdâtre non loin d’une petite route asphaltée. Il suffit de rejoindre cette route et de la suivre par la gauche. Elle passe à proximité d’un mas et file jusqu’à un embranchement où vers la droite, un chemin creux bordé de pierres mène directement aux deux vieilles bâtisses. On est très rapidement interloqué par ces étonnantes ruines complètement isolées en bordure de cet impressionnant à-pic donnant sur la vallée du ruisseau de la Rapane où l’on distingue tout en bas la petite route sinueuse filant vers Sournia. Puis dans un deuxième temps, les questions surgissent : Qui a eu l’idée de construire ces édifices éloignés de tout ? Et surtout pourquoi ici ? Si on peut imaginer l’utilité de l’église, on reste très indécis quand à l’intérêt d’avoir construit ce château dont il ne reste que les quatre murs immenses et les deux « Demoiselles », ces hautes colonnes de pierre quasi parfaites qui devaient soutenir la toiture ? Et d’ailleurs est-ce bien un château ou bien une grange fortifiée comme certains le supposent ? En tous cas, il semble que par ici, on craignait bougrement les visiteurs car or mis quelques meurtrières, les ouvertures sont quasiment inexistantes dans les deux monuments. Les mystères resteront entiers à moins que de nouvelles archives soient un jour découvertes. Après cette envoûtante visite, il est temps d’entreprendre le chemin du retour vers Tarerach en empruntant le sentier qui démarre devant le château et file entre les ruines de rares mais évidentes habitations. Quelques mètres plus loin, on retrouve une bonne piste que l’on prend à main gauche. Elle louvoie dans la garrigue, on laisse sur la gauche le domaine privé du Prat de l’Estang puis sans doute le Cortal Bascou en cours de rénovation et sur la droite le Cortal Sire. Au loin le pic du Canigou que l’on avait un peu trop vite oublié fait une belle réapparition dans un horizon désormais laiteux. Près d’un petit col, on retrouve l’asphalte d’une route qui descend vers le col des Auzines mais on le délaisse au profit de la terre d’une première piste DFCI F75 qui part à droite puis d’une deuxième qui monte en pente douce en direction du Roc del Gotier (765 m). On va poursuivre cette piste sur un peu plus d’un kilomètre jusqu’à rencontrer une pancarte indiquant Tarerach. Tout en montant, la piste contourne et domine le Cortal Sire. Des vues nouvelles sur le plateau de Séquières apparaissent et chose que l’on n’avait pas automatiquement observé jusqu’à présent, nos objectifs du jour sont bien au sommet d’un petit promontoire. Quand la pancarte Tarérach se présente, il suffit de quitter la piste au profit d’un étroit sentier caillouteux qui rejoint le village en un quart d’heures. Hors mis l’église et quelques petites venelles, il n’y a pas grand-chose à voir à Tarerach mais il y a aussi une placette avec un joli préau et pour moi, ça reste un très bon souvenir de mon Tour des Fenouillèdes car alors qu’il s’était mis à pleuvoir lors de cette première étape nous menant de Trilla à Eus, le préau avait été un agréable refuge où mon fils et moi avions pu déjeuner bien tranquillement et surtout au sec. Cette boucle telle que décrite est longue d’environ 17 kilomètres. Le dénivelé est de 295 mètres car le point le plus bas est Tarérach situé à 526 mètres et le plus haut, le col de Guès à 821 mètres d’altitude. De bonnes chaussures de randonnées sont conseillées en raison de passages très caillouteux notamment au départ et à l’arrivée à Tarerach. Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de Fenouillet Top 25.

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