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Le Sentier du Charbonnier depuis La Tirounère (St-Paul-de-Fenouillet)

Publié le par gibirando

Afin de rendre hommage à l'immense compositeur américain Burt Bacharach décédé en février dernier (sans oublié le parolier Hal David), j'ai agréménté ce diaporama de six de ses chansons. Elles ont pour titres et interprétes : "Raindrops Keep Fallin' On My Head"/B. J. Thomas, "This Guy's In Love With You"/Herb Alpert & The Tijuana Brass, "Arthur's Theme (Best That You Can Do)"/Christopher Cross, "What The World Needs Now Is Love"/Jackie DeShannon, "Alfie"/Vanessa Williams, "A House Is Not a Home"/Luther Vandross (version incomplète). 

Le Sentier du Charbonnier depuis La Tirounère (St-Paul-de-Fenouillet)

Le Sentier du Charbonnier depuis La Tirounère (St-Paul-de-Fenouillet)

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C’est en 2020 et au cours d’une balade que j’avais intitulée « Le Circuit de la Tirounère depuis St-Paul-de-Fenouillet » que j’avais découvert le départ de ce « Sentier du Charbonnier » et par là-même cette randonnée. Alors bien évidemment, je m’étais empressé d’aller voir sur le Net ce que l’on disait d’elle. Là, de prime abord, 2 éléments me rendirent quelque peu circonspect et je m’interrogeais quant à l’opportunité de la réaliser un jour. Le 1er élément était que de nombreuses personnes qui l’avaient faite l’avaient jugée difficile. De ce fait, à 71 ans, j’étais assez songeur même si la distance de 9 à 12 km ; selon les différentes versions ; ne m’inquiétait pas trop. En observant la carte IGN et la vue  aérienne correspondant au tracé, , ce que je craignais c’était toutes ces formations calcaires très découpées qu’il y avait à l’ouest des Gorges de Galamus. Si celles situées à l’est ne m’étaient pas inconnues, les ayant déjà approchées à diverses reprises lors de randonnées (*), celles-ci entaillées par la Coume de Tiols et son ruisseau restaient à découvrir.  Un petit tronçon muni d’une corde servant de garde-fou était souvent évoqué ajoutant un supplément de crainte car j’avais conscience que mes pieds n’avaient plus l’assurance de leurs 20 ans.  Le 2eme élément concernait la randonnée elle-même et le titre de « Sentier du charbonnier » qui lui avait été octroyé dont personne ne disait jamais rien. C’était d’autant plus troublant que même la Communauté des communes Agly-Fenouillèdes qui avait produit une fiche-rando N°26 restait totalement muette à ce sujet, évoquant brièvement "des sommets des Marches d'Espagne" et les Hautes-Corbières ? « Pourquoi du charbonnier ? » (**), cette question semblait n’intéresser personne ? De ce fait, ma crainte était qu’on ait créé un circuit de randonnée sans grand intérêt, seulement pour attirer les touristes et qu’un fonctionnaire en manque d’idées lui ait donné un nom totalement futile. Or « marcher idiot » et seulement pour l’aspect sportif n’était plus depuis longtemps le ressort de mes différentes sorties. Il me fallait bien d’autres arguments. Au regard de ces travers, je me suis mis en quête de chercher ce que l’on disait de ce sentier dans les nombreux topo-guides que je détenais dans ma bibliothèque. Et là ô surprise, aucun ne l’évoquait parmi les 60 ouvrages que je possédais. Pourtant ils étaient nombreux à évoquer ce secteur du pays Fenouillèdes et le Sentier Cathare, mais ce « Sentier du Charbonnier » était totalement oublié. Pourquoi ? C’était un frein de plus assez inattendu surtout quand on sait que de nombreux ouvrages reprennent assez souvent les mêmes randonnées. Pourquoi celle-ci était totalement absente ? Je ne trouvais pas de réponse ! Finalement, il m’a fallu 3 années supplémentaires pour qu’une gentille amie sur Facebook, prénommée Marie-Noëlle,  arrive à me convaincre que cette balade pouvait être intéressante. En décrivant succinctement la beauté des décors et en amoindrissant les difficultés, j’étais désormais convaincu que je pouvais la faire. En tous cas, malgré mes 74 ans, je  me sentais prêt. Il est vrai qu’une jolie nouvelle que je venais de lire évoquant un peu les lieux et  s’intitulant « Le sauvage en personne » de l’ethnologue et anthropologue Daniel Fabre avait fini de me convaincre.  De surcroît, la botanique, la Nature et l’Histoire y tenaient une place persuasive.  J’avais donc décidé d’attendre le printemps afin d’avoir entre les mains tous les atouts que la Nature des Corbières pourrait m’offrir. Météo France annonçant un anticyclone, le jour « J » est fixé au 17 avril,  et bien sûr en solitaire car quoi qu’il en soit, le terrain aux reliefs calcaires accidentés et la distance ne sont pas compatibles avec les tendons trop souvent douloureux des hanches de Dany. Il est 9h quand je laisse ma voiture sur la route à proximité de La Tirounère. Je démarre avec une "foi de charbonnier". Je connais désormais parfaitement les lieux. D’emblée, et avant même quelques pas vers la ligne de départ, des fleurs freinent mes bonnes intentions. A la Tirounère, je suis surpris de voir qu’une nouvelle passerelle a été installée permettant le passage sans problème de l’Agly. Voilà déjà longtemps que le projet était dans les cartons depuis que la précédente avait été emportée par une crue en 2014. Je m’y arrête quelques instants et constate que les poissons sont bien plus nombreux qu’en 2020 où je m’étais baigné lors de ce fameux  « Circuit de la Tirounère ». Sans passerelle, j’étais facilement passé à gué avec de l’eau aux genoux. Après quelques photos, je  me décide à démarrer me promettant d’y revenir au retour.  D’emblée, la pente raide de l’étroit sentier met mon palpitant à l’épreuve. Par bonheur, les fleurs printanières sont nombreuses et les photographier est une excellente raison de reprendre mon souffle. Mon cœur s’assagit au même rythme que le parcours qui peu à peu devient beaucoup moins incliné même si la calcaire reste constamment omniprésent. Alors que je grimpe vers La Balme, pensant être tout seul, un gilet pendu à une branche ne manque pas de me surprendre. Finalement, ce n’est que 100m plus loin, et un peu plus haut, qu’un homme accompagné d’un chien se présente devant moi. Il redescend et je monte. Après le bonjour d’usage, je lui demande « le gilet accroché à la branche est à vous ? ». Il me répond « oui », rajoutant qu’il trouve qu’il fait excessivement chaud. J’acquiesce. Sur le ton de la plaisanterie, je lui dis, « vous avez de la chance, il me plaisait bien et j’ai failli vous le piquer ! ». Il rigole de ma blague.  Je crois comprendre qu’il essaie de trouver des asperges sauvages mais que ce n’est pas génial. Après quelques brefs échanges sur nos activités du jour, il me souhaite bon courage et lui rend la pareille. Quelques mètres plus haut, en voyant les beaux panoramas qui s’entrouvrent, je prends déjà conscience avec satisfaction de la déclivité déjà accomplie. Dans le creux du ravin, au pied d’une falaise, l’ermitage Saint-Paul de Galamus apparait. Au-dessus, ce sont les contreforts du  Pech d’Auroux que j'ai eu l'occasion de gravir à plusieurs reprises. En bas,  là où j’ai laissé la voiture,  la route parallèle au  vallon où coule l’Agly ressemble à un vermicelle. Malgré tout le calcaire environnant, la végétation est dense et de n’importe quel côté où l’on regarde tout est très verdoyant. Je ne connais pas la suite mais suis très heureux d’être déjà là. Quand la bifurcation « Paradet » et « Camps » se présente, je sais déjà que c’est la seconde qu’il faut emprunter. Ici l’élévation supplémentaire accomplie offre une belle  vue vers Saint-Paul-de-Fenouillet et les  plaines alentours. Le sentier redescend un peu puis parvient à cette portion agrémentée d’une corde que j’appréhendais beaucoup mais que Marie-Noëlle avait à juste titre minimisée. Finalement si la corde peut s’avérer utile en terme de sécurité, je constate que je m’en faisais tout un monde sans vraie raison apparente. Il est vrai qu’en vieillissant, je suis désormais sujet au vertige. Certes, la roche est assez pentue à cet endroit-là mais je me souviens en avoir arpentées maintes et maintes fois dès bien plus compliquées que ça et notamment dans les calanques marseillaises au temps de ma jeunesse. Je passe donc assez facilement même si mon attention est de mise car je sais qu’à mon âge je n’ai plus la dextérité et l’assurance de mes jeunes années. Pour avoir plusieurs fois regardé la carte IGN administrative, je sais que la frontière P.O/Aude est juste là. Pourtant rien ne change et ne le laisse imaginer. Moralité : je comprends mieux pourquoi l'administration semble parfois insaisissable.  Peu après,  et par je ne sais quel miracle, si ce n’est la belle présence de jasmins jaunes, de cistes et de coronilles, de nombres papillons s’égayent dans ce secteur. Si la plupart sont assez communs et visibles quelques mois dans l’année car univoltins, les jolies et rares  Proserpines n’ont pas cette chance. Elles sont univoltines, c’est-à-dire qu’elles n’ont droit qu’à une seule génération annuelle.  Des papillons seront visibles jusqu’à la fin mais des Proserpines, je n’en verrais que deux. Le sentier atteint le ruisseau de la Coume de Tiols bien plus vite que je l’avais imaginé. Encombré assez souvent de gros blocs, le ruisseau devient chemin. Par bonheur, quelques tronçons sont parfois plus praticables grâce à de hauts buis faisant office de boucliers. De manière assez surprenante, quelqu’un a installé un livre d’or à même le sentier. J’y laisse une courte bafouille de mon passage. De temps à autre, le sentier sort du ruisseau et permet ainsi d’avoir une meilleure idée des paysages environnants. Les fleurs et les papillons continuent de m’arrêter. Les oiseaux sont bien là aussi,  comme le prouvent leur chant mais les voir est déjà une gageure quant à les photographier c’est carrément une loterie avec peu de chances de gagner tant les frondaisons qui les abritent sont touffues ! Il me faudra attendre de sortir de là, d’avoir un peu de chance, de me mettre quelquefois à guet pour réussir quelques photos d’oiseaux. C’est ainsi que bien trop absorbé à mes photos, je sursaute à l’arrivée soudaine dans mon dos d’un jeune homme en train de courir.  Lancé dans son trail, le temps d’échanger un bonjour, et telle une fauvette furtive,  il a déjà disparu dans ce dédale de roches et de végétation. Dès lors que le vallon se fait plus ample et moins encaissé, le sentier change de sol devenant plus herbeux. Là, je comprends que j’en ai vraiment fini avec le calcaire et le ruisseau. D’ailleurs, les fleurs à photographier changent aussi avec de nouvelles espèces fréquentant les pelouses : pâquerettes, pissenlits, potentilles, hélianthèmes, orchis, anémones, narcisses.  Il y a aussi beaucoup d’arbres à fleurs blanches. De très nombreux poiriers à feuilles d’amandier mais aussi quelques cerisiers de Sainte-Lucie et bien sûr des prunelliers.  A hauteur d’une cabane en tôles ondulées, je me décide à tourner à droite pour partir vers le col d’En Calve. Un large chemin monte vers ce col. Ceci n’est pas une entorse au parcours initial mais un supplément qui selon de nombreux témoignages méritent le détour.  C’est ainsi que j’ai atteint un large col herbeux puis qu’à l’aide de mon GPS et du tracé que j’y avais enregistré, j’ai facilement trouvé le sentier qui sur la droite m’a entraîné vers le lieu-dit « Frigoula ». Le lieu-dit consiste en plusieurs petites collines quelque peu escarpées mais accessibles où des vues grandioses se font jour presque de tous côtés : Massif du Canigou, Pech de Bugarach, Gorges de Galamus, Roc Serret,  Pech d’Auroux, La Quille, Vallon de Tiols, Roc del Nissol,  Forêt du RialsesseCubières et son joli moulin où nous avions fêté les 60 printemps de Dany. Pour être franc, j’aurais pu monter légèrement plus haut mais les altitudes les plus élevées étaient aussi les plus végétalisées. J’ai donc trouvé un bon compromis où j’ai choisi de pique-niquer avec vue vers le Canigou, la Vallée de la Boulzane et Saint-Paul-de-Fenouillet avant de refaire le chemin en sens inverse soit un aller et retour de 4km environ. Là, tout devint plus simple et la chance fut enfin avec moi car je réussis à photographier quelques volatiles plutôt nombreux dans cette portion jusqu’au Pla de Lagal. D’abord plus simple,  parce que le parcours est plus praticable et donc plus facile à cheminer au moins jusqu’à atteindre le Pla de Moulis mais aussi parce que j’en connaissais une belle partie. Là, on retrouve encore beaucoup de calcaire mais les chemins et sentiers sont plus « roulants »  Ce tronçon a  été d’autant plus facile pour moi que je l’avais déjà accompli en 2011 lors d’un mémorable Tour du Fenouillèdes en 5 jours avec mon fils. J’ai marqué un long arrêt à hauteur du calvaire en hommage à l’instituteur Moulins Artene car l’histoire du décès de cet homme que j’avais lue sur Internet m’avait vraiment marqué.  Il paraît qu’il serait mort de froid au cours d’une tempête de neige pour être allé chercher du secours à Saint-Paul de Fenouillet pour venir en aide à  un enfant malade de Camps-sur-Agly. Il est donc mort lors d’un acte d’héroïsme qui plus est pour sauver la vie d’un enfant. Si la fin de cette balade fut moins « géniale » sur le plan météo, le ciel devenant excessivement laiteux, grâce à une Nature encore très présente, elle demeura bien agréable pour moi. Une fois encore, cette randonnée m’a offert ce que j’étais venu chercher : la Nature avec un grand « N » ! Force est de reconnaître que j’avais des idées « noires » à propos de ce « Sentier du Charbonnier » et ma crainte de le réaliser était de revenir « noir » !  Mais finalement, je l’ai terminé « débordant » de couleurs, comme quoi le philosophe Gaston Bachelard avait raison quand il a dit que « le noir est le refuge de la couleur ». La distance parcourue a été de 11,8km. Les montées cumulées de 747m. Quant au dénivelé, il a été de 449m entre le point le plus élevé à 727m non loin du Roc del Nissol et le plus bas à 278m à la Tirounère.  Carte IGN Tuchan – Massif des Corbières top 25.

(*) Mes autres balades dans le secteur : 

 

(**) Les charbonniers en Fenouillèdes et Pyrénées : Comme indiqué dans le récit de ma balade, personne ne dit rien à propos du nom donné à ce sentier. Pourquoi du « charbonnier » ? Cette question restera un  mystère. En tous cas or mis un tout petit casot en tôle ondulée pas suffisamment ancien et un semblant de mur en pierres, je n’ai rien vu au cours de ce parcours qui pourrait ressembler de près ou de loin à une ancienne charbonnière voire à une vieille marmite en métal comme on en trouve encore dans la Nature en Fenouillèdes et plus généralement dans nos belles Pyrénées. Ces charbonnières ou ces marmites servaient à la fabrication du charbon de bois, combustible connu pour diverses utilisations depuis l’Antiquité mais qui connut son heure de gloire à partir du 17eme siècle dès lors que le procédé technologique des forges dites « catalanes » prit son envol industriel dans toutes nos montagnes. Car si ici on évoque les Pyrénées, le procédé a aussi été utilisé dans les autres montagnes françaises. A cette époque, du 17eme au 19eme siècle, la  fabrication du charbon de bois, et par là-même sa consommation ; furent si gigantesques que nombres de nos forêts finirent amplement décimées. Au fil du temps,  les  déboisements étaient tels qu’aucune essence ne résistait à cette frénésie. Pour les charbonniers, tout était bon à brûler, des sapins aux bruyères en passant par les chênes, les hêtres, les buis et même les arbres fruitiers dès lors que la pénurie a commencé à se faire sentir. Même si rien n’est dit à propos des charbonniers, ni à  Saint-Paul-de-Fenouillet ni dans ses proches alentours ; le bourg étant plus connu pour ses croquants, ses objets en buis et ses pièges à loup que l’on fabriquait dans des forges ; il est évident que les collines autour de Galamus n’ont pas échappé à ce déchainement à fabriquer coûte que coûte du charbon du bois. Dans ce secteur, un seul toponyme peut nous laisser penser à d’éventuels « charbonniers », c’est le Pas de la Fumado (la Fumée), en aval du Moulin du Cubières-sur-Cinoble.  Malgré cette carence de noms,  l’on apprend sur certains sites Internet ; Fenouillèdes et Caudiès notamment et donc sans partir trop loin de Saint-Paul ;  que les charbonnières ont bien évidemment existé dans tous ces secteurs. Leurs vestiges sont encore visibles parfois, et à titre personnel,  il m’est arrivé plusieurs fois d’en découvrir au cours d’autres randonnées. Je me souviens par exemple d’une vieille marmite en métal vue non loin du col de Tulla. Il m’est arrivé aussi de tomber sur d’anciennes plateformes de brûlis plutôt nombreuses dans la forêt de Boucheville et dans les autres bois des proches alentours. Entre le 17eme et 20eme siècle, les charbonniers n’ont pas été les seuls à fréquenter nos collines et nos montagnes. Selon les lieux, on pouvait aussi  y voir des mineurs, des forgerons, des bucherons, des chaufourniers dont le travail à fabriquer le chaux était souvent lié à ceux des charbonniers. Tous ce travailleurs étaient assez souvent des migrants.  Les charbonniers étaient nombreux à venir d’Italie et paraît-il de la région de Bergame. Ils étaient saisonniers et nomades, le plus souvent plutôt pauvres, se déplaçant très souvent d’un employeur à un autre changeant de forêt comme il ne changeait pas de veste, le travail étant bien sûr très salissant. Si la veste dite du « charbonnier » continue d’être la mode, les charbonniers ont très longtemps marqué l’imaginaire. Ils étaient des hommes « noirs », se jouant du feu tels des diables et vivants dans leur forêt comme de véritables « sauvages », ce qui n’était pas tout à fait faux. Pourtant,  le savoir-faire était tel que l’on évoque parfois « l’art du charbonnier ». C’est ce qu’on fait Henri Louis Duhamel de Montceau dans un livre de 1761 mais aussi plus récemment Véronique Izard, chercheuse au CNRS dans un article de la Société Botanique de France, article que je vous conseille de lire si vous souhaitez en savoir plus sur l’Histoire des charbonniers des Pyrénées et leur métier. 

Le Sentier du Charbonnier depuis La Tirounère (St-Paul-de-Fenouillet)

Marmite de charbonnier près du col de Tulla.

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Le Circuit de la Tirounère depuis Saint-Paul-de-Fenouillet

Publié le par gibirando

 

 Ce diaporama est agrémenté de 6 musiques d'Ennio Morricone extraites de la compilation "Love Stories". Elles ont pour titre : "Giovanna & Féderico", "Forse Basta", "Presentimento secondo", "Un Amico (from Revolver)", "Tema Di Ada" et "Canone Inverso Primo".

Le Circuit de la Tirounère depuis Saint-Paul-de-Fenouillet

Le Circuit de la Tirounère depuis Saint-Paul-de-Fenouillet 

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

En été, quand la canicule règne mais que l’envie de randonner est toujours là, il y a deux manières d’aller à la recherche de la fraîcheur. Il y a celle consistant à monter en altitude ou bien celle résidant à trouver un point d’eau. C’est cette deuxième solution que j’avais choisie en allant vers le lieu-dit La Tirounère (*) à partir de Saint-Paul-de Fenouillet. La Tirounère est une résurgence d’eau souterraine située au fond de la rivière Agly à la sortie des Gorges de Galamus. Dans son livre « Les eaux souterraines des Pyrénées-Catalanes », le très éminent hydrologiste Henri Salvayre la décrit ainsi : « La résurgence de la Tirounère l'une des plus importantes « sources » après Font Estramar, jaillit dans le lit de l’Agly, sur sa rive droite en amont de St - Paul - de – Fenouillet ».  Haut-lieu de la spéléologie subaquatique, elle a été explorée par le célèbre spéléologue Robert de Joly en 1934 et depuis elle constitue un lieu très prisé pour tous les fanas de cette discipline. Depuis sa découverte, elle a été captée et fournit ainsi en eau potable une partie de la commune de Saint-Paul. Ses eaux se mélangeant à celle de l’Agly, vous avez déjà compris que mon but n’était pas d’aller faire de la spéléologie ;  j’en serais bien incapable ;  mais plus simplement une jolie balade et puis surtout d’en profiter très largement pour me rafraîchir. Pour cela, il ne faut pas avoir peur de braver quelques interdictions. En effet, il faut savoir que La  Tirounère a été pendant quelques années un passage obligé sur les sentiers de Grandes de Randonnées que sont le Tour des Fenouillèdes, le GR.36 et le Sentier Cathare. Une passerelle métallique enjambant la rivière Agly en permettait le passage sans être dans l’obligation de se mouiller les pieds voire les jambes et au pire de prendre un bain. Malheureusement, en novembre 2014, elle a été emportée par des crues historiques qui atteignirent leur apogée les 29 et 30. Un projet de reconstruction est dans les cartons depuis plusieurs années mais apparemment un budget de financement manque à l’appel. Le passage par ce lieu est en principe interdit même si en été franchir à gué les  4 à 5 mètres de largeur de la rivière est très facile.  Voilà pour la présentation. Mon circuit démarre de la rue de la Paychere (**) où, parce que je suis seul, je réussis à garer ma voiture contre le mur d’une villa. De ces hauts murs, croulent des oranges et des trompettes rouges d’une jolie plante que l’on appelle bignone. Tout autour, c’est déjà un peu la campagne avec des meules de foin, des champs de luzernes et des vignobles. De la cité, je n’aperçois que les toitures et bien évidemment les monuments les plus hauts que sont le Chapître et le clocher de l’église Saint-Pierre et Saint-Paul. Parce que je suis là aussi pour photographier la Nature, d‘emblée la chance est avec moi. Elle se présente sous les traits d’une minuscule vipère qui traverse la ruelle, de chardonnerets élégants car joliment colorés, d’une tarente se chauffant au soleil et de petits papillons. A cause de la saison et de la chaleur qui règne, la flore est rare voire déjà bien fanée. Néanmoins, je trouve quelques fleurs à immortaliser. Plus rien de notable jusqu’à un passage à niveau où circule le train rouge du Pays Cathare et du Fenouillèdes. Quand le train rouge passe, je suis déjà à plus de 200 m de la voie ferrée  et près d’un chenil où une meute de chiens de chasse vocifère aux moindres bruits de mes pas. Avec la chaleur qui règne, je comprends leur exaspération à être enfermés dans des baraques de tôles et de planches entourées de grillages. Quel être vivant accepterait de vivre dans des conditions si indignes ? J’apprécie ma liberté, et ce, d’autant plus après la période obligée de confinement que nous venons de vivre. Si les vignobles restent présents, la garrigue prend de plus en plus de place au rythme de mes pas. Les yeux aux aguets de tout ce qui pourrait se présenter, j’erre de droite à gauche sur ce chemin pourtant quasiment rectiligne, flânant comme jamais, mais avec ce sentiment de liberté que l’expression « prendre la clé des champs » reflète parfaitement. D’ailleurs, un coup d’œil sur mon bout de carte IGN vient magnifiquement me confirmer cette métaphore car le lieu-dit que je traverse s’appelle le Cami de Camps, c’est-à-dire le Chemin des Champs.  Les papillons se font plus présents mais leur petite taille semble inversement proportionnelle à la grande aridité des lieux. Pour l’avoir lu, je sais que les variations de taille voire de coloris chez les lépidoptères peuvent être fonction du climat, de la saisonnalité et de l’altitude. Ici le milieu plutôt sec semble être l’élément déterminant.  Seuls les Machaons et les Flambés, plutôt nombreux, semblent avoir une taille à peu près normale. Mon assiduité à photographier la faune me distrait au point d’en oublier que j’ai un itinéraire à suivre et voilà comment sur un simple aller retour, je fais un kilomètre de mieux ! Je reviens sur mes pas sans trop ronchonner car cet égarement m’a permis de photographier une remuante fauvette et un joli serin. Dans la garrigue, quelques rares pins, parsemés de-ci delà, sont les prémices des pinèdes de pins d’Alep qui ne tardent pas à arriver. Elles se succèdent au fil des premières vrais déclivités, déclivités qui prennent la forme de petites montagnes russes, le terme de « montagne » étant ici très exagéré, le mot « butte » étant plus approprié. Ces collines boisées sont le siège d’innombrables « cicadidés », c’est-à-dire des cigales, toujours très difficiles à photographier. Il faut une bonne vue pour arriver à les repérer sur les arbres où leur immobilité et leur mimétisme sont d’excellents camouflages, et puis surtout dès que l’on approche, elles s’arrêtent de chanter, démultipliant ainsi  la difficulté. Une fois de plus, il me faudra beaucoup de chance et surtout patienter avant de réussir une seule photo d’une unique cigale, et encore parce qu’une d’entre-elles a bien voulu s’envoler et se poser à quelques mètres de moi. Pourtant quel que soit le biotope le tintamarre qu’elles engendrent est extrême et il n’est entrecoupé que par les « tut tut tut » du petit train rouge que l’on entend de temps à autre dans le lointain désormais A l’approche du col de Lenti, la végétation change encore. Si les pins ne disparaissent pas totalement, c’est un maquis méditerranéen qui les supplante avec de nombreux arbustes. Chênes verts, arbousiers, cistes, bruyères arborescentes, filaires et redouls en constituent l’essentiel. Dans ces petits sous-bois, de larges fenêtres s’ouvrent de temps en temps sur d’abruptes collines de calcaire. Ces collines sont bien connues des passionnés de la varappe qui trouvent là des terrains de jeux d’une remarquable dimension, même si dans les Gorges de Galamus et à cause des chutes de pierres, cette activité est interdite car incompatible avec le canyoning  Dans ce décor karstique, la rivière Agly a creusé une belle échancrure dont les deux grosses bosses latérales ressemblent au dos d’un chameau géant : les Gorges de Galamus. C’est vers là-bas que je dois aller. Au col de Lenti (382 m), les panneaux directionnels et les intersections se succèdent sur quelques mètres et j’avoue que pendant un court instant, j’en suis à me demander quelle direction prendre vers la droite ? Pourtant, je suis passé ici en 2011 lors d’un mémorable Tour du Pays Fenouillèdes avec mon fils mais nous venions de Caudiès et allions à Saint-Paul. C’était simple car bien indiqué. J’en emprunte un petit tronçon, juste pour le plaisir de m’élever et de profiter ainsi de quelques panoramas. Reste à trouver le chemin de la Tirounère ? Mon GPS vient m’aider et finalement c’est bien le premier sentier descendant vers la droite qu’il me faut emprunter, même si un panneau mentionne et avertit du détournement consécutif à la destruction de la passerelle de La Tirounère. Après un étroit sentier tout en descente, un large chemin prend le relais. Une nouvelle fois, non loin du lieu-dit Borde del Rey, mon passage engendre les aboiements de quelques chiens que je pense séquestrés dans un chenil. En réalité, je me retrouve avec 4 chiens hurlant derrière moi, babines retroussées et crocs pointus bien visibles et de ce fait, peu engageants. Je cache mon bâton de marche dans mon dos, leur fais face mais n’en mène pas large. Finalement, ils doivent constater que je ne suis pas un sanglier, ils arrêtent très vite leurs hurlements et sur les quatre, trois repartent immédiatement dans le chenil. Le quatrième, un joli chien noir aux oreilles semi-tombantes reste tout seul puis pas du tout agressif et peu farouche semble vouloir me suivre. Alors que j’avance une main pour le caresser, il détale et disparaît. Ouf ! Je respire. Un semblant de silence revient car ici les cigales paraissent moins présentes. La route bitumée descendant vers la Tirounère se présente et dès lors je sais que mon objectif n’est plus très loin. Quelques centaines de mètres et il apparaît. De prime abord sous les traits d’une barrière avec la mention « propriété privée – défense d’entrer », barrière facile à franchir derrière laquelle se poursuit une grande allée bordée de vieux cèdres. Que faire ? Deux voitures sont garées à proximité de l’entrée. A gauche de la barrière, une pancarte annonçant "Un Sentier du Charbonnier" m'incite à la photographier, et ce, afin de l'inscrire sur mes tablettes. Sait-on jamais ! Sur ma droite et en contrebas, j’entends déjà le murmure de la rivière mais j’entends également des voix qui montent jusqu’à moi. Je ne vois pas d’autre issue alors je passe outre l’interdiction. Le lieu-dit La Tirounère est là comme l’indique un panneau de randonnée directionnel. Une longue bâtisse affiche une enseigne « Oxygen Aventure ». Un couple et 2 enfants sont assis autour d’une table de pique-nique mais sont sur le point de partir. Ils partiront peu après. Je me retrouve seul même si en aval j’entends encore quelques voix. Je visite en détail cette berge-là puis me décide à traverser la rivière sur une gravière. Au milieu de la rivière, j’ai de l’eau à hauteur du genou et la profondeur est donc d’environ 50 cm. Sur les galets moussus, ma seule crainte est de glisser avec mon appareil-photo, alors je m’aide de mon bâton de marche. Finalement, or mis cette appréhension, la traversée est simple et sans véritable risque, or mis celui de se retrouver le cul dans l’eau. Qu’en est-il en hiver ? Je ne sais pas. De toute manière, venir ici en hiver ne présente aucun intérêt. Je ne peux donc que vous le déconseiller. Je passe presque 2 heures sur cette rive, pique-niquant, visitant les lieux dans le moindre détail, me baignant à plusieurs reprises, me reposant et profitant de la fraîcheur ambiante et m’évertuant à photographier une faune variée. Elle est bien présente avec des insectes aquatiques, des libellules, des papillons, des lézards et quelques oiseaux dont les plus visibles sont des Bergeronnettes des ruisseaux et des Merles. Mais j’aperçois aussi des Bergeronnettes grises, des pinsons et une fauvette. Concernant le lieu lui-même, nul besoin d’être un spécialiste du captage de l’eau pour comprendre qu’il a été amplement aménagé pour ce faire. Un bac bétonné est suivi d’un seuil formé d’une petite chicane, le tout permettant de casser les éventuels débits trop importants de la rivière. La chicane forme une jolie petite cascade. L’ensemble est bien agencé avec des pare-fous, des échelles et un canal d’irrigation qui file parallèle à la rivière. La roche a été creusée et forme ainsi de petits tunnels où l’eau et les hommes peuvent circuler. C’est d’ailleurs par-là que je quitte les lieux, filant vers le lieu-dit Borde-Massé mais surtout préférant cette ligne droite rejoignant un large chemin plutôt que le sentier balisé des G.R qui se poursuit vers les hauteurs. Là aussi, j’enfreins quelques interdictions mais les endroits sont déserts, les champs en jachère et les quelques bâtis le plus souvent en ruines. Je retrouve le balisage du Tour du Fenouillèdes un peu plus loin et comme ce chemin est quasiment unique car parallèle à l’Agly, son cheminement est très simple. Dans ce cheminement m’amenant vers Saint-Paul, seuls quelques nouveaux oiseaux et de rares fleurs que je veux photographier s’allient à mon désir de prolonger au maximum cette belle journée. Saint-Paul est là, avec sa gare et son pittoresque petit train rouge filant vers d'autres bourgades. C’est sur cette jolie image de voyage que se termine mon propre voyage.  Quand je me le remémore, j’ai comme le sentiment d’avoir feuilleté un joli livre de sciences naturelles que j’ai beaucoup aimé. Cette balade a été longue de 9,300 km (égarements volontaires ou pas) pour des montées cumulées de 314 m et un dénivelé de 127m. Saint-Paul de Fenouillet à 255 m d’altitude est le point le plus bas et le col de Lenti (382 m) le plus haut. Carte IGN 2348 ET Prades - Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

(*) Toponymie du nom "Tirounère" : Faut-il que je l'avoue, je n'ai rien trouvé sur Internet expliquant le nom "Tirounère", mais finissant par "ère", on peut seulement imaginer qu'il ait été mis au féminin. J'ai donc chercher avec "tiroun" et là,  j'ai constaté que ce nom apparaissait régulièrement dans la toponymie pyrénéenne et provençale. C'est ainsi que dans les Pyrénées, nous trouvons un "Tiroun de la Croux", un "Tiroun des Sorcières", un "Tiroun dès Oueilles", un "Tiroun Gran", un "Cap des Tirouns", une "Cabane du Tiroun, un lieu-dit "Tiroun" à Loubens en Ariège et des "Tirouns" parcelles cadastrales dans la commune de Bourréac dans les Hautes-Pyrénées. Si ces trouvailles ne m'ont guère plus avancé, Louis Saudinos dans son ouvrage "La toponymie du canton de Bagnères-de-Luchon" nous apprend qu'un "tiroun" peut-être tout à la fois un "mamelon rocheux", un "dôme", une "émergence ronde" mais aussi "un lac sert de bornage aux communes de Cirès, de Cathervielle et de Caubous". Ce lac est-il situé au sommet d'une "émergence ronde" ? Il ne le dit pas mais on peut le supposer, ce qui permettrait de confirmer qu'un "tiroun" est un "éminence ronde" en Pyrénées et qu'il est donc plus simplement une variante des mots "turon", "turrou ou "tyron" que l'on trouve de nos jours dans le lexique pyrénéen pour un sommet arrondi.

En continuant mes recherches en Provence, j'ai appris que le mot "tiroun" au même titre que le mot "félibre" restaient des mystères. C'est ainsi qu'en lisant un article d'Alfred Jeanroy dans une revue "Romania" de 1894, on peut y lire ceci, extrait d'un texte qui s'intitule "MÉLANGES" : « Que de tres jour, tres niue, iéu noun vous retrouvère, Que. dins lou tèmple erias Que vous disputavias Emé li tiroun de la léi, Emé li sèt felibre de la lèi.»  Il rajoute « Le mot félibre, aussi inconnu du reste que le mot tiroun, ayant évidemment dans ce morceau le sens de « docteur de la loi » , fut acclamé par les sept convives, et l'Armana prouvençau, organe de la nouvelle école, proposé et fondé dans la même séance, l'Armana prouvençau per lou bèl an de Dieu 1855, adoubea e publica de la man di felibre, annonça à la Provence, au Midi et au monde que les rénovateurs de la littérature provençale s'intitulaient « félibres ». Alfred Jeanroy poursuit en disant qu'il pense que le mot "félibre" descend de l'espagnol "féligrés" signifiant "paroissien", "client de l'église" et en un mot un "fidèle". Toujours dans cette suite d'idée et pour le mot "tiroun", il émet "L'hypothèse d'une origine espagnole......" 

Nous sommes loin bien sûr du "sommet arrondi pyrénéen" mais l'avantage d'avoir pris ce « chemin provençal » est qu'il m'a amené vers le très fameux "Félibrige" et à leur trésor cher aux Sept Primadié. Dans ce remarquable trésor, dictionnaire Provençal-Français, et pour faire bref, on y apprend qu'un "tiroun" c'est à la fois un "canard", "un fusil" ou "une corde", cette dernière explication ayant pour origine le verbe "tirer" en français et "tirar" en occitan, définitions que l'on retrouve dans l'occitan "tiron" et à laquelle on peut y rajouter "une lentille d'eau" que l'on appelle aussi "tirounado" en provençal. 

Alors pour la "Tirounère", nous avons le choix ? "Un sommet arrondi ?". Il y en a bien un juste au dessus de la source, piton rocheux magnifique par ailleurs. Un canard ou plutôt une cane ou canette ? Pourquoi pas, ce n'est pas l'eau qui manque ! Une corde avec laquelle on tirait de l'eau de sa source ? C'est une idée ! Une lentille d'eau ? Voilà une explication qui a le mérite de correspondre à ce que l'on voit de nos jours ? Un endroit où les plantes aquatiques ne manquent pas !

Enfin il y a des noms qui ne laissent pas indifférents et c'est le cas des mots basques "Ithuri", "iturri", "uthurri" signifiant fontaine ou source, "turusta" pour cascade. 

Enfin, si quelqu'un connaît la solution, je suis preneur. Merci.

(**) Toponymie du nom "Paychère" : Si le nom "tirounère" garde ses mystères, le nom "paychère" est plus facile à expliquer. D'ailleurs, j'ai trouvé l'explication peu loin de Saint-Paul de Fenouillet car dans un excellent site consacré à  Prats-de-Sournia et aux Fenouillèdes. Voici le lien. On peut y lire ceci  dans un article consacré aux Toponymes du Fenouillèdes : "Paissièra : ( Paychère, Paychèro ). Ce n’est pas un toponyme à proprement parler mais à Prats ce sont les veines nourricières du territoire. A lui seul le Rèc de la Farda en a compté 13. Ce terme désigne la prise d’eau et en Fenouillèdes avec la rigole d’amenée au champ, jardin ou pré. Considérant l’étendue de ce réseau, elles devaient avoir un nom pour les différencier." Cette thèse est d'ailleurs confirmée dans le remarquable site "Etymologie-Occitane.fr" où on peut lire qu'une Passièra est un « barrage de rivière, digue; chaussée d’un moulin; écluse, réservoir à poissons; .......Pansieire à Valleraugue (Gard) est  attesté en 2013 par mon petit-fils Aymerik, originaire du village.» Je vous laisse le soin d'aller sur le lien pour visionner la photo de cette "paychère" de Valleraugue dans le Gard. On y apprend qu'au 12eme siècle, elle était constitué d'échalas de bois lesquels mis les uns contre les autres formaient un barrage.

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