• B-Les Pyrénées-Orientales (276) par date

    Les randonnées les plus récentes des Pyrénées-Orientales ou d'ailleurs sont à découvrir dans la rubrique "Les 10 dernières randonnées".

  • Ce diaporama est agrémenté de 3 musiques originales du remarquable guitariste américain Walter Rodriguez Jr. Elles ont pour titre : "Much More""Ballad Road" et "Silent Call"

    La Boucle "Autour de Montalba-le-Château"

    La Boucle "Autour de Montalba-le-Château"

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    En ce 5 avril 2023, cette « Boucle Autour de Montalba-le-Château », que j'avais trouvée sur Visorando, ne devait être qu’une simple promenade. Dans nos esprits, les 5,5km à parcourir ne devaient servir qu’à ça. Marcher un peu, pique-niquer face à un merveilleux Canigou enneigé étaient nos principaux objectifs. Dès le départ, un ciel bleu denim, limpide car sans nuage et une douce météo conjecturaient favorablement nos bonnes intentions. Il est 10h30  quand nous rangeons notre voiture sur un parking de la route principale, en l’occurrence la D.17, mais dans le village. Alors que nous chaussons nos godillots, un gentil et vieux monsieur vient nous « tenir le crachoir ». Il parle en nous posant des questions, mais parle tant et tellement vite qu’il n’attend jamais les réponses que nous pourrions éventuellement lui faire. Finalement, il passe du coq à l’âne et je comprends qu’il a surtout envie de nous parler de lui et de sa vie à Montalba-le-Château. Alors tout en nous préparant, nous l’écoutons avec attention et ce pendant un bon quart d’heure, bien au-delà de notre préparation.  Quand je le coupe, c’est pour lui dire que nous devons partir randonner tout autour du village.  Alors il acquiesce,  se tait et s'en va poliment un petit sourire au coin des lèvres, sans doute heureux que nous lui ayons consacré un peu de notre temps. Nous empruntons la D.17, puis un peu plus loin nous la délaissons au profit de la rue du Roumenga. Si vous regardez des plans et des vues aériennes sur le Net, vous trouverez l’intitulé « Camps del Cami de Vinça » dans la continuité de la rue de Roumenga, qui elle part ensuite à droite. Enfin peu importe, c’est par cette voie-là très rectiligne que nous sortons de Montalba et la campagne est déjà là avec ses fleurs sauvages, ses nombreux passereaux puis quelques fermes et corrals où dans les prés mitoyens paissent plusieurs chevaux. Il y a même un corbeau qui vient jouer les curieux et des étourneaux sans doute sédentarisés qui batifolent tout autour des équidés. Après un portail donnant sur de grandes serres de couleur verte, l’itinéraire vire à gauche en un angle droit. A droite le domaine « le Roc » avec les serres citées ci-avant et à droite un vignoble.  Au milieu, un chemin de sable blanc d’où s’envolent de jolis chardonnerets. Très vite, des  champs en jachères puis la garrigue prennent le relais du vignoble. Les fleurs sauvages et les papillons saisonniers se font plus nombreux. On retrouve la D.17 que l’on poursuit à droite sur une centaine de mètres et que l’on quitte pour un autre chemin encore sableux lui aussi filant à gauche entre des chênes verts. Ce sable blanc beige que l’on va fouler tout au long du parcours n’est ni plus ni moins que le socle de dépôts sédimentaires lacustres datant des temps géologiques. Celui plus grossier que l’on trouve en général au pied des amas rocheux est le résultat d’une érosion relativement plus récente. Ici, la principale roche est le granite aux nuances de couleurs quelque peu différentes mais assez souvent un peu rosées. Sur la gauche, Montalba et son éminent château ne tardent pas à apparaitre. A droite, le Massif du Canigou saupoudré de neige. Sa vue donne à Dany des envies de déjeuner sur l’herbe, sauf qu’il faut encore trouver l’herbe « qui va bien ». C’est chose faite quelques décamètre plus loin en nous éloignant du parcours d’une bonne cinquantaine de mètres. Là, adossés à des bruyères arborescentes amplement fleuries et donc très parfumées, nous déjeunons sur l’herbe de nos gros pans-bagnats. « C’est fou comme le beau temps et le bien-être m’ouvrent l’appétit » dis-je à Dany. Elle acquiesce mais sans parler car la bouche pleine. Ayant tout le temps devant nous, après ce copieux pique-nique,  je pars en quête de quelques photos naturalistes pendant que Dany s’est allongée sur l’herbe pour se reposer un peu. Quand je reviens, je la découvre presque endormie avec deux coccinelles se promenant sur sa polaire. Les coléoptères rouges et noirs contrastent tant avec le bleu du vêtement que je ne peux pas ne pas les voir. Nous repartons et peu de temps après tombons sur un gros troupeau d’ovins partant sans doute à l’estive. Accompagné de plusieurs chiens, le berger mène son troupeau avec sans doute cette idée de rester au plus près du chemin. Mais un pré herbeux se présente et le troupeau part alors en éventail. Nous faisons tout pour tenter d’éviter les animaux mais les voilà qu’ils partent en tous sens guidés par cette gloutonnerie folle de brouter tout ce qui se présente au bout de leur mufle. Si le nonchalant patou passant tout près de nous a déjà compris que rien ne ferait dévier ses ouailles, nous voilà plantés là comme deux statues au milieu de l’imposant troupeau. Finalement, personne ne prête attention à nous et tout se passe pour le mieux. Nous repartons. Peu après, nous croisons de beaux chevaux. Eux sont parqués.  Occupés à brouter, ils restent indifférents à l’intérêt qu’on veut leur porter. Plus loin, sur la droite et en  contrebas du chemin, nous apercevons plusieurs lamas aux robes chamarrées. J’apprendrais en rentrant qu’ils sont destinés à des promenades. Au milieu d’imposants blocs granitiques, le chemin devient plus large et plus sableux encore. Flore et faune continuent à jalonner le parcours pour mon plus grand plaisir. Dès lors que le sable laisse la place à l’asphalte, l’arrivée se fait plus proche. Après avoir tourné autour ; comme l’indique le titre de cette balade ; désormais Montalba et son château se dressent droit devant. Pourtant le parcours continue d’être agréable et il en sera ainsi jusqu’à son terme. Pendant quelques instants, l'église Sainte-Marie apparaît au loin sur notre droite me remémorant ainsi une autre très jolie balade que nous avions réalisée ici en 2018. Elle avait consisté à partir à la découverte des "Bornes frontières de 1258". Souvenirs, souvenirs ! Malgré une distance plus que modeste, celle-ci fut pour moi une vraie randonnée. Ce sentiment, je le dois sans doute aux jolis décors parcourus mais surtout au plaisir que j’ai eu à photographier une faune ; sauvage ou pas, et une flore qui ont très présentes tout au long de l’itinéraire. Remercions Philippe Pagès d’avoir mis cette jolie boucle sur Visorando car sans lui pas sûr que nous l’aurions connue. La distance est donnée pour 5,43km, mais autant être honnête aujourd’hui je n’ai rien mesuré,  car comme le dit l’adage « quand on aime on ne compte pas ! ». Carte IGN 2448 OT Thuir – Ille-sur-Têt top 25.


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  • Ce diaporama est agrémenté de 4 musiques du duo irlando-norvégien "Secret Garden" composées par Rolf Løvland. Elles ont pour titre "Beautiful" chantée par Brian Kennedy"The Pilot" (instrumental), "Strength" chantée par Espen Grjotheim"Cause Of You" chantée par Cathrine Iversen et Espen Grjotheim et enfin la cinquième "Passacaglia" d'Haendel/Halvorsen jouée en solo au piano par Pianovus (incomplète).

    Le Tour du Lac de Caramany

    Le Tour du Lac de Caramany

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    Nota : Le tracé officiel du Tour du Lac de Caramany proposé par le département 66 (voir ce lien) évite bien évidemment cette partie où des éboulements de pierres se sont produits ces dernières années, entre l’embouchure du Ravin de Tury et le lieu-dit Clot del Tury. C’est donc à mes risques que je suis passé outre les interdictions car j’ai estimé qu’un maximum de conditions favorables me permettait de le faire (belle météo, possibilité auxiliaire dans le lac asséché, eau excessivement basse du lac et de l'Agly, marche en solo) . Si vous faites de même, vous le ferez également à vos risques et périls. Je conseille bien évidemment de ne pas prendre de risques si les conditions ci-dessus ne sont pas totalement remplies ou si vous marchez avec des enfants. A vous de voir.

    De ma part, faut-il voir dans ce « Tour du Lac du Caramany » le signe d’un quelconque intérêt grandissant pour l’énergie électrique ? Je ne le pense pas, même si en cette période d’inflation, le sujet très d’actualité par la hausse effrénée de ses tarifs ne me laisse bien évidemment pas indifférent ! Et ce n’est donc que pure coïncidence si ma dernière randonnée (Le Circuit du poste électrique et les éoliennes de Baixas depuis Saint-Estève) et celle-ci ont en commun des lieux où la production électrique est de mise. D’ailleurs, pour être honnête, ici c’est plutôt l’eau et sa carence qui ont aiguillonné mes pensées que le fait qu’il y avait non loin de là un barrage hydroélectrique. Il est 10h30 quand je gare ma voiture tout près de l’aire de pique-nique jouxtant le pont traversant le lac. Selon un plan que j’ai pu voir sur Internet, le départ est là ce qui m’oblige à remonter la route D.21 jusqu’à hauteur de la cave Les Vignerons de Caramany. Le Tour du Lac démarre vraiment là, à droite de la route,  même s’il n’y a aucune mention.  Mais pour avoir déjà accompli une autre randonnée intitulée « Autour du Grand Rocher », je sais que c’est là, les départs sont identiques.  Dans l’immédiat, il s’agit d’une voie bitumée qu’il faut quitter bien plus loin au profit d’un chemin sableux partant à gauche. Comme toujours, je suis déjà en quête de ce que la Nature peut offrir à mon appareil-photo, paysages certes mais surtout flore et faune. Autant l’avouer les deux étant plutôt rares en ce début de balade, les quelques occasions qui se présentent ne sont pas à gâcher. Si les fleurs sont faciles à immortaliser, les oiseaux et papillons réclament plus de patience et surtout plus de chance. Or mis cela, la météo étant très bonne, l’itinéraire reste agréable à cheminer. Seul un ciel un peu laiteux, surtout vers le sud-est,  contrarie mes premières photos car la luminosité n’est pas idéale. Quelques fleurs, des passereaux sur les arbres, d’autres picorant je ne sais quoi sur le sol, une stèle marquant le premier coup de pioche du barrage, deux panonceaux expliquant une vie « néolithique », un autre recensant les balades possibles  sont autant d’occasions pour s’arrêter un peu. Comme peau de chagrin, le lac, lui, se rétrécie au fur et à mesure que j’avance et par là même les berges sableuses et argileuses car alluvionnaires se rapprochent l’une de l’autre. De lac, l’Agly va devenir rivière puis carrément ruisseau. Jamais, je n’ai vu le lac de Caramany ainsi et dieu sait si j’y suis venu souvent y randonner (*). Si le fleuve Agly a toujours été là, on y aperçoit aujourd’hui les vestiges d’un muret fait de pierres qui servait à le canaliser. Dès lors qu’un panneau d’interdiction se présente faisant suite à de très nombreux glissements de terrain et éboulements, je me vois contraint de réfléchir par où faut-il que je passe.  J’avoue que m’éloigner du lac alors que ce dernier est largement asséché ne m’inspire pas trop et ce d’autant qu’il y a longtemps, lors d’une randonnée au « Balcon de la Pêche », j’étais déjà passé outre cette interdiction sans aucun problème. Finalement, c’est en voyant un couple accompagné d’un chien marchant en contrebas que je me décide à braver l’interdiction. Je me dis que si les éboulements sont trop importants et interdisent le passage, j’aurais toujours cette solution de descendre dans le lac asséché. Finalement, mon passage s’effectue sans réel souci, ma seule crainte étant le chien du couple que je viens de retrouver  quelques décamètres plus loin. Trop livré à lui-même, car montant et descendant les pierriers provoqués par les éboulements, j’estime que leur chien constitue un éventuel danger et je n’hésite pas à le leur dire. Répondant à ma demande, ils retiennent leur chien le temps que je passe. Je les en remercie mais insiste sur le fait que le risque peut aussi être pour eux. C’est sur ces bonnes paroles que  nous nous séparons, non sans avoir évoqué au préalable cette voiture « renversante » gisant au milieu l’Agly, là où le fleuve n’est plus qu’un étroit ruisseau. « Renversante » car les roues en l’air et étonnante à cause de l’endroit où elle se trouve, loin de toute voie routière. « Comment est-elle arrivée là » ? C’est la question que nous nous posons conjointement.  Ils me disent vouloir en informer soit la mairie de Caramany soit la gendarmerie, ce en quoi je ne les contredis pas (**). En atteignant la D.9, me voilà complètement soulagé, d’autant plus soulagé qu’en traversant le pont, j’aperçois le couple et leur chien en train de revenir vers moi. J’ai réalisé la moitié du Tour du lac et sans doute franchis la partie la plus délicate. Il est 12h15 et je réfléchis déjà à trouver un coin propice et agréable pour pique-niquer, et ce d’autant qu’une légère brise venant du nord s’est soudainement levée. Finalement, après avoir trouvé les balises jaunes propres au Tour du Lac, je n’en tiens plus guère compte peu après car longer l’Agly et marcher dans le lac asséché est bien plus simple. Alors, je vais et je viens, m’éloignant du lit de la rivière pour mieux y revenir. Suivre l’Agly étant parfois un peu monotone, parfois je m’en éloigne au profit  des vignobles, des bois et d’un peu de garrigue. Très souvent, la présence d’oiseaux aquatiques ou de passereaux que j’aperçois guide mes pas. Idem pour les quelques papillons que j’entrevois. Ils me muent en un chasseur inoffensif où mon appareil-photo devient une épuisette sans filet. C’est moins douloureux pour eux ! Finalement, après avoir trouvé un coin sur l’herbe et abrité du vent pour pique-niquer, c’est l’obligation de rejoindre l’arrivée qui me fait quitter le bord du lac et prendre la route asphaltée. Eh oui, ici, or mis faire un peu de natation, il n’y a pas d’autre choix que mes jambes et la route pour retrouver ma voiture. Cette dernière me permet de rejoindre le village de Caramany que j’avais visité au pas de charge lors de cette balade « Autour du Grand Rocher ». Peu après, je pars voir le barrage, par pure curiosité et surtout au regard du niveau si bas de l’eau.  Ainsi se termine cette balade finalement plutôt agréable et où comme souvent j’ai pu me consacrer pleinement et avec plutôt de la réussite à ma passion pour la photo naturaliste. Seul tourment ? La sécheresse qui sévit et peut s’avérer inquiétante si je me fie à mes

    récentes balades toutes faites en hiver mais sous un soleil estival et ardent. En novembre dernier, lors de « la Boucle de Marcevol » le lac de Vinça était à sec et 3 mois plus tard, c’est celui de Caramany. A quoi aurons-nous droit cet été ? Bien qu’ayant mon GPS avec moi, je n’ai pas enregistré de mesures lors de cette balade. Quant au tracé que j’y avais enregistré, il était long de 14,1km mais allait s’égarer incomplètement du côté d’Ansignan. Je ne peux donc formuler qu’une  estimation faite avec mon vieux logiciel CartoExploreur  et en tenant compte  de l’asséchement du lac et de mes divagations qui ont consisté à longer l’Agly, à m’en éloigner parfois pour ensuite y revenir : distance estimée 11km. Dénivelé 68m entre le point le plus bas et le plus haut. Cartes IGN 2448 OT Thuir – Ille-sur-Têt et 2348 ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

    (*) Mes autres balades autour et à proximité du lac de Caramany : 

     

    (**) Voiture dans l'Agly : Finalement cette voiture aperçue dans l'Agly, au niveau du lac de barrage, était bien consécutive à un accident qui s'est produit le 1er novembre 2022, accident ayant fait l'objet d'un article sur France Bleu.fr lui-même relayé par le SDIS 66 sur leur page Facebook. Voici les liens ci-après : 

    https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/accident-de-la-route-a-caramany-le-conducteur-finit-sa-course-dans-le-lac-1667315074

    Page Facebook du SDIS 66 

     


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  • Ce diaporama est agrémenté de 4 chansons interprétées par Gilbert Montagné. Elles ont pour titre : "Liberté", "J'Ai Le Blues de Toi""The Fool" et "Musicienne".

    Le Circuit du Poste éléctrique et les Eoliennes de Baixas depuis Saint-Estève.

    Le Circuit du Poste éléctrique et les Eoliennes de Baixas depuis Saint-Estève.

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    Parce j’allais régulièrement y faire du VTT en partant de chez moi, je me suis dit « pourquoi ne pas en faire un circuit pédestre ? » Voilà comment est née cette balade que j’ai intitulée « Le circuit du poste électrique et les éoliennes de Baixas depuis Saint-Estève ». Par poste électrique, il faut savoir qu'il s'agit à la fois d'une structure chargée du Réseau du transport de l'électricité (R.T.E) en France mais aussi d'une interconnexion souterraine passant sous les Albères entre la France et l'Espagne.  Mitoyennes du poste électrique, les éoliennes ont grandement contribué à ce que germe cette idée. En effet, en France, on ne compte plus le nombre de randonnées pédestres dont le but principal est d’aller découvrir des éoliennes et pour cela il suffit de taper dans Google recherche « randonnées éoliennes France ». C'est plus de 1,5 millions de liens qui vous seront proposés. D’ailleurs, dans mon blog, il y en a déjà deux, toutes les deux dans l’Aude (*). N’oubliez pas le nom « France » sinon le système de recherche vous enverra d’abord en Italie dans les îles Eoliennes et bien évidemment ça n’a plus rien à voir et surtout ce n’est pas le but recherché  ! Au-delà de ces quelques raisons, la création de cette balade se justifiait d’autant plus que le poste électrique de Baixas permettant une interconnexion avec l’Espagne ainsi que ces éoliennes ont reçu très souvent les plus beaux superlatifs lors de leurs réalisations. Jugez plutôt. A propos du poste RTE de Baixas :  « L’interconnexion électrique souterraine entre Baixas (France) et Santa Llogaia (Espagne) est une œuvre pionnière dans le monde ». (Source site de l’Inelfe-Société Mixte INterconnexion ELectrique France-Espagne). « Un chantier hors norme à Baixas » (Source l’Indépendant du 13/05/2013.) « Le chantier de mise en place de la liaison entre la France et l’Espagne aura été l’objet de nombreux exploits techniques » (Source site Manufor Service). «Le réseau électrique est en route vers une aventure industrielle profonde » (Source site de L’Usine nouvelle-juin 2021) ». Des louanges, il  y en a bien d’autres. Quand aux  éoliennes, en juin 2016, on pouvait lire sur le site Internet de France3 : « Inauguration du plus grand parc éolien de France à Baixas en Roussillon » ou bien encore sur le site de l’EDF « Le groupe EDF met en service  l’Ensemble éolien catalan ; le plus puissant parc éolien en France ». Alors comme il faut être honnête, bien évidemment, cette balade ne vous permettra pas de visiter en détail le poste électrique, lequel de plus fonctionne paraît-il de manière totalement automatisé et pratiquement sans aucune intervention humaine. Toutefois, vous pourrez néanmoins vous faire une belle idée de l’ampleur de ses  structures quant aux éoliennes, le parcours emprunté y passe quelquefois dessous, très souvent à côté et par grand beau temps, de très nombreuses sont visibles puisqu’outre Baixas, elles rayonnent également vers CalcePézilla-la-Rivière et Villeneuve-la-Rivière. Autant dire que si vous envisagez de prolonger mon circuit pédestre, vous n’aurez que l’embarras du choix pour aller plus loin. Voilà ce que l’on pouvait dire en préambule. Il est 13h20 quand je démarre de chez moi direction le cimetière ouest et le chemin du Fournas en passant par la route de Baixas puis à gauche au travers de la pinède. Si les objectifs de ma balade cités ci-dessus sont bien arrêtés, il y  a d’autres buts plus aléatoires dont je suis constamment en quête. On peut les résumer en un mot « Nature », voire ici en deux « faune et flore ». Dans la pinède, cette Nature prend très vite les traits d’un papillon qu’on appelle Tircis, d’un joli Serin cini aussi jaune qu’un Canari dont il est « familièrement » très proche,  d’un peu craintif Ecureuil roux habitué des lieux et de quelques pinsons cherchant pitance. Quant aux fleurs que je recense  elles sont toutes rudérales, c’est-à-dire qu’elles poussent spontanément quelques soient les types de terrains. Il en sera très souvent ainsi tout au long du circuit. L’itinéraire continue derrière le cimetière, direction un immense champ de serres agricoles solaires dont l’aménagement est assez nouveau puisqu’inexistant lors d’une autre balade qui m’avait vu passé par là en octobre 2021 : « Le Chemin de Milie ». Il suffit de laisser à gauche les serres et de continuer toujours tout droit. A cause des serins et des pinsons photographiés dans la pinède, je pressentais que les passereaux seraient plutôt nombreux et cela se confirme au delà de mes espèrances avec notamment quelques étonnants Hérons garde-boeufs. J’en suis d’autant plus heureux que la LPO (Ligue pour la Protection  des Oiseaux) et le Muséum National d'Histoire Naturelle parlent souvent de déclin et parfois même d’hécatombe !  Il est vrai que leurs chiffres tirés d'expériences et de recensements sur le terrain ne peuvent guère prêter à discussion. En France, 30% d'oiseaux de moins en 30 ans ! Alors que le chemin de terre devient bitume et s’élève quelque peu, il est temps de tourner à gauche presque au sommet de la côte. Les structures du poste électrique ne tardent pas à apparaître droit devant. Les éoliennes, elles, sont déjà visibles car dépassant l’horizon depuis déjà un bon moment. Il faut traverser avec prudence la D.614 et contourner le poste RTE par la gauche. Une large voie asphaltée dominée par de gigantesques pylônes à haute tension sert dans l’immédiat d’itinéraire mais se transforme un peu plus loin en chemin terreux dès lors que l’on atteint la première éolienne. Ici, entre poste RTE, éoliennes et vignobles, c’est avec surprise ; et satisfaction, que je constate que les alouettes et les étourneaux sont encore bien présents.  Leur nombre est assez  conséquent et je me dis qu’ils ne semblent pas vraiment hostiles à la proximité de ce  progrès qui transforme grandement nos campagnes. Réalité ? Chimère ? En tous cas, j’ai lu que des études « très poussées » sur la flore et la faune avaient été entreprises avant la réalisation de ces implantations industrielles par des biologistes et des spécialistes de l’environnement. Au-delà de la Nature, source de connaissances, que j’apprécie de plus en plus en vieillissant, moi, ce qui m’ennuie le plus en ce moment, c’est que l’on dénature nos campagnes mais qu’il n’y ait aucune contrepartie pour les administrés, citoyens et clients que nous sommes. Avec toute cette électricité produite à proximité, on pourrait espérer  de tarifs « circuit court » et au lieu de ça c’est des « châtaignes » de plus en plus dures que l’on trouve sur nos factures. « Circuit court et court-circuit », il n’y a pas de différence !  Après la première éolienne du lieu-dit Mas Jaume, le chemin redescend  vers une seconde et là, en l’atteignant, il faut tourner à gauche direction de nouveau la D.614.  Cette voie routière, il faut la descendre à droite sur une centaine de mètres puis prendre de l’autre côté un large chemin filant vers le lieu-dit La Garona. S’agissant d’une route départementale pas mal empruntée par des voitures, inutile de préciser que cette partie-là nécessite attention et prudence surtout si vous êtes un groupe de randonneurs et qui plus est avec des enfants. Une fois atteint le large « mauvais » chemin ; car mi-terre mi-bitume ; il faut prendre à droite le suivant essentiellement terreux dès lors que se présente une intersection. Quelques mètres plus loin, un puits sur la droite est une véritable « résidence » pour les Tarentes de Mauritanie. Approchez-le doucement et surtout  avec silence et vous verrez, c’est une véritable tanière pour ces reptiles verruqueux mais ô combien utiles à la régulation des insectes ! J’en ai aperçu plusieurs dizaines même si je n’ai réussi avec un peu de patience à en photographier que quelques-unes, le plus souvent de couleurs brunes plutôt sombres. Le chemin continue tout droit et atteint une longue vigne ; assez nouvelle si j’en crois la grosseur des ceps et le récent labour ; vigne qu’il faut longer à gauche puis contourner par la droite en atteignant un bon chemin. Ce chemin devient piste et l’itinéraire devient simple car quasi-unique. Quelques centaines de mètres plus loin, il  atteint une nouvelle voie bitumée qu’il faut emprunter à droite puis à gauche dès l’intersection suivante. Là, après quelques mètres, prendre à droite une étroite sente entrant dans une pinède située au lieu-dit « Les Dames ». Ce sentier vous amène vers le chemin d’En Destros entre le Mas Cramat situé à droite et une autre habitation largement tagguée à gauche. Ce chemin, je l’ai  déjà évoqué lors de cette randonnée que j’avais intitulée « Le Circuit du Patrimoine de Baho ». Ce chemin d’en Destros atteint, il faut l’emprunter vers la gauche puis à droite et Saint-Estève n’est plus très loin. La pinède du Bois-Joli est presque synonyme d’arrivée même si pour atteindre mon domicile, plus d’1,5km sont encore à parcourir. Selon d’où vous serez partis, vous en aurez peut-être moins, car autant l’avouer si le départ de Saint-Estève importe peu, pour élaborer ce circuit, il a fallu que je m’y reprenne à deux fois et ce afin qu’il « tienne la route », c’est-à-dire avec des chemins dignes de ce nom, pas trop biscornus, avec si possible un minimum de bitume et un maximum de sécurité. Selon la météo et la saison, si les deux sont belles, et malgré ce progrès prenant de plus en plus de place, vous aurez droit à des décors fabuleux sur une belle partie du Roussillon avec comme toujours un Canigou, grand souverain des montagnes environnantes. En partant et en revenant de l’étang, la distance est d’environ 10,5km selon la tracé mentionné sur la carte que je propose. La déclivité étant négligeable, je n’en parle pas. Carte IGN 2548OT Perpignan – Plages du Roussillon – Top25.

    (*) Deux autres balades au sein d'éoliennes sur mon blog : 

    -La Boucle de la Garrigue-Haute et des Eoliennes depuis Port-la-Nouvelle

    -La Boucle de La Palme depuis La Palme (Aude)


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  • Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons du groupe catalan Papito Collective. Elles ont our titre : "Otro Mundo Es Posible""Caerán" feat Mateolika"Salta" feat Combo Pacheco.

    Le Pas de l'Escale au départ de Vingrau

    Le Pas de l'Escale au départ de Vingrau

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    Jeudi 5 janvier 2023. Alors que nous sommes dans la cuisine en train de déjeuner, Dany me lance « Et si nous partions randonner ! ». Je sors sur la terrasse et regarde le ciel. Il est très bleu. Lumineux. Pas un seul nuage dans l’espace visible.  Je reviens. « C’est ok, pars te préparer pendant que je cherche où aller ! ». Je regarde un calepin où je note des idées de randos et sur le champ prend une décision. Ça sera un circuit intitulé « Le Pas de l’Escale au départ de Vingrau ». Sur mon PC, je trouve aisément un tracé enregistrable que je charge dans mon vieux GPS à l’aide de mon aussi vieux logiciel CartoExploreur. J’analyse rapidement le parcours et note qu’il est très proche mais bien différent d’une autre balade au départ de Vingrau que j’avais intitulée « Le Trau de Cavall, falaises et contrebandiers » ,  consultable sur mon blog. J’imprime la portion de carte IGN où se trouve le circuit et le court topo trouvé puis j’éteins l’ordinateur et pars me préparer. Je suis content car il ne m’a fallu que 20 minutes pour faire tout ça. Après être passés au supermarché prendre le nécessaire à un pique-nique, il est 10h30 quand nous rangeons notre voiture devant la cave vinicole « Les Vignerons de Vingrau ». Lisant « 20 marches » sur la façade de la cave, Dany qui ne connaît pas la toponymie de Vingrau me demande « Pourquoi 20 marches ? » Et je lui réponds « Vingrau signifie 20 marches » « Ving…plus loin grau signifiant marche ». Et puisque j’y suis, je rajoute « le Pas de l’Escale veut dire le passage de l’échelle, passage en général rocheux, abrupt et étroit dans une colline ». « Oui, ça tu me l’avais déjà dit » me répond-elle. « Quand ça ? » « Quand nous étions allés à Belloc depuis Conat ». « Exact, là-bas aussi il y a un Pas de l’Escala ».   Tout en lui disant cela, je me dis qu’ici le nom de ce circuit pédestre est assez peu logique puisqu’il emprunte en grande partie la Serre de Vingrau, elle-même petit bout du Massif des Corbières, alors que le Pas de l’Escale semble être historiquement le nom d’un endroit (ou lieu-dit) bien précis comme j’avais déjà pu le lire sur l’excellent site consacré Roussillon lors de cette randonnée précédente au Trau del Cavall (Falaises et contrebandiers) : « L'origine du nom de Vingrau se trouve dans l'expression latine "viginti gradi", les vingt grades (traduisez les vingt marches). En effet, le chemin menant au village passe par ce que l'on appelle toujours "le pas de l'échelle", qui était constitué à l'époque romaine d'une voie pavée sur laquelle étaient construites ces marches. Peu à peu, le nom s'est transformé en "Pas de Vingrad", "Pas de vingt graus", puis "Vingrau".. » encore que Wikipédia semble affirmer dans la toponymie proposée que le Pas de l'Escale serait carrément la colline surplombant le village. En tous cas, il semble que Vingrau et le Pas de l’Escale soient intimement liés. Gardons ce nom-là puisqu’au départ le panonceau directionnel le mentionne tel quel ! « Pas de l’Escale (Pas de l’Escala) 6.7km -3h20 ». GPS allumé, nous démarrons tout en lisant les indications du topo et en cherchant les marques jaunes du balisage. Finalement, tout se corrèle parfaitement, indications, tracé GPS et balises et nous ne rencontrons aucun problème à nous élever vers les hauteurs du village par la rue Courteline. Pendant que Dany avance, attentive au balisage, seul le joli patrimoine et  quelques moineaux ralentissent mes premières foulées. Pour le patrimoine, il s’agit de la joli chapelle Notre-Dame de Bon Conseil puis un peu plus haut et un peu plus loin la vieille église paroissiale plus ancienne car en partie romane Notre-Dame de l’Assomption. Sitôt l’église dépassée, la garrigue du Planal de l’Eixartell est là, assez peu dense en végétation au début et surtout assez peu minérale mais tout change très vite et avant même d’atteindre le Correc dels Collets, vallon karstique que nous allons cheminer peu après. Si vous détestez randonner dans les cailloux, caillasses, pierres et autres rochers, il est probable que cette balade ne soit pas faite pour vous. Curieux de tout,  et notamment ici de cette géologie essentiellement calcaire, moi j’y trouve toujours des intérêts. Ici par exemple, on peut observer le travail incroyablement varié que l’eau a sculpté au fil des temps : avens, cavités, marmites du diable,  vasques, simples creux, bétoires, arcades, lapiaz, fracturations, érosions et formes diverses et variées, pierriers, falaises, j’en passe et des meilleures. D’ailleurs, je ne suis pas le seul à trouver un intérêt à cette géologie car spéléologues, grimpeurs mais aussi entreprises minières s’y sont intéressés. Ici, dans ce secteur, les calcaires sont parfois des marbres de si belle qualité que l’homme n'a pas hésité à balafrer les collines pour ensuite les réduire en poudre . A cette époque de l’année, les fleurs de la garrigue étant totalement absentes, aujourd’hui j’essaie d’oublier la botanique sauf si j’aperçois quelque chose de joli, de surprenant ou d’inconnu. C'est ainsi qu'en photographiant un petit épineux, j'apprendrais qu'il s'agit du rare Genêt de Lobel, seulement présent ici sur cette Serre, en Provence et en Corse. Quant à la faune, j'y suis constamment à l'affût, mais dans cette montée, elle se résumera à deux vautours fauves, un couple de corbeaux et à des fauvettes plutôt nombreuses mais guère faciles à immortaliser. J’y passe du temps, ralentissant Dany qui n’aime pas trop ça. Après avoir atteint assez facilement le refuge Yves Bernard, il est 12h30 quand nous rencontrons un grand cairn synonyme de chemin du retour. Nous arrêtons là pour pique-niquer devant des panoramas époustouflants car grandioses, la merveilleuse et pure météo ajoutant sa patte céleste à cette magnificence. Droit devant la Montagne de Tauch me remémore une vieille et difficile randonnée qui m'avait amené à la Tour des Géographes depuis Padern mais aussi quelques autres qui m'avaient vu approcher ces Monts Tauch. Tout autour bien d'autres lieux de balades sont visibles.  Ici, je suis surpris par un nombre très important de traquets, jolis passereaux dont mes quelques connaissances m’indiquent qu’ils devraient déjà être en Afrique du Nord. Sont-ils en partance ? Déjà de retour de migration ? Je ne sais pas !  Il est vrai qu’il m’est difficile de savoir s’il s’agit d’« oreillards » plus enclins à être ici  ou bien de « motteux » plus souvent montagnards mais jamais opposés à des altitudes plus modestes ? S’envolant le plus souvent du sol, j’ai la chance d’en apercevoir un au sommet d’un pin desséché. L'arbre est très  loin mais je tente néanmoins une photo en rapproché. ((l’analyse à postériori de la photo m’indiquera un Traquet motteux (Oenanthe oenanthe)).  Après ce déjeuner que je consacre en grande partie à vagabonder et à être aux aguets de passereaux,  mais sans vraiment de réussite, or mis ce traquet, il est temps de retourner vers Vingrau et ce d’autant qu’une « petite » tramontane » s’est mise à souffler.  Malgré le calcaire omniprésent, cette première partie a été relativement simple à cheminer mais la deuxième consistant à chevaucher la crête est plus irrégulière et donc plus compliquée.  Certains passages nécessitent qu’on y mette les mains quant à d’autres il est recommandé de baisser ses fesses au ras du sol afin de mettre au plus bas son centre de gravité. En procédant ainsi, le risque de tomber gravement s’amenuise. Globalement cette partie-là oblige à beaucoup plus d’attentions surtout avec la tramontane qui souffle un peu. Un pylône plié jonchant le sol nous rappelle qu’elle peut être extrêmement violente. En contrepartie et parce que l’on est en crête, les paysages, décors et autres panoramas à 360 degrés sont sublimes. Seul un puissant soleil qui nous fait face sur ce chemin du retour est ennuyeux mais pas désagréable pour un mois de janvier. Ennuyeux car il nous aveugle et altère mes photos,  d’autant qu’ici l’ombre est absente et de plus je n’ai pas de filtre polarisant. Comme souvent, j’essaie de retrouver des lieux de randonnée déjà arpentés, mais ils sont si nombreux qu’impossibles à tous énumérer : Canigou, Bugarach, châteaux de Peyrepertuse et de Salveterra, Périllos et son Montolier, l'étang de Salses et Leucate, les Albères, etc……La vision aérienne conjointe de Vingrau à droite et de son quartier éloigné du Pas de l’Escale à gauche peut laisser penser que l’on est presque arrivé. Pourtant la descente vers cette arrivée est encore bien scabreuse, car pierreuse,  et de ce fait peut paraître encore très longue. Ce n’est qu’en arrivant sur le bitume de la départementale que l’on atteint vraiment le Pas de l’Escale. En effet, si le nouveau quartier fait de belles villas a adopté le nom, les historiens semblent s’accorder pour que ce lieu soit antique. Ce chemin qui rejoignait le cirque de Vingrau à la Plaine du Roussillon daterait des Romains mentionne la fiche rando. C’est donc bien de l’autre côté de la route qu’il faut chercher l’origine du délicat « passage de l’échelle ». Désormais canalisé sur la droite à l’aide d’une basse maçonnerie centralisant  les eaux pluviales et de ruissellements, ce bout de chemin qui descend vers Vingrau serait le fameux « Pas de l’Escala ». La partie difficile, rocheuse et étroite a de nos jours disparu laissant la place à un bon et agréable chemin rejoignant l’arrivée. Alors que je n’attends plus grand-chose de ce circuit pédestre, de rares fleurs et quelques passereaux s’échappant du vignoble remettent mes sens en éveil. Un faucon crécerelle aperçu par Dany ainsi que papillon Vulcain qui n’a pas froid aux yeux complètent cette Nature retrouvée. Après quelques photos naturalistes pas toujours aisées quand il s’agit de volatiles, Vingrau est là. La voiture aussi. Je file chercher Dany car ses hanches douloureuses l’ont empêché de terminer. Pourtant, il ne lui restait que quelques pas à faire mais c’est à croire que ce « Pas de l’Escale », c’était le pas de trop. Elle est courageuse et donc je sais déjà que ça ira mieux demain. Ainsi se termine notre première randonnée de l’année 2023.  La fiche rando topo et le tracé GPS étant bien faits, je n’ai pas enregistré de données dans mon GPS. Je précise que la fiche d’Agly/Verdouble Tourisme visible sur le Net donne une distance de 8,5km (assez contradictoire avec les 6,7km mentionné sur le panonceau de départ), des montées de 500m avec un temps de 3h30. Arrêts inclus, dont pique-nique, nous avons mis 2h de plus…..mais comme toujours nous avons beaucoup flâné. Alors en raison des distances contradictoires, voilà avec mon logiciel CartoExploreur les mesures sensiblement identiques au tracé que j’avais enregistré dans mon GPS, ayant simplement rajouté le départ depuis la cave vinicole  : distance 9,05km, montées et descentes cumulées 539m, point culminant : 565m sur la Serre de Vingrau, point le plus bas à 157m au départ soit un dénivelé de 408m. Carte IGN 2547 OT Durban-Corbières – Leucate – Plages du Roussillon Top25.

     

     


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    Ce diaporama est agrémenté de 6 musiques extraites d'une compilation musicale YouTube intitulée "Winter In The Secret Garden". Elles ont por titre "Mary et Robin Together" de Zbigniew Preisner"Dawn, Billy Sees Kes In The Tower" de John Cameron, "Only The Beginning of The Adventure (From "The Chronicles of Narnia: The Lion, The Witch and The Wardrobe"/Score)" de Harry Gregson-Williams"First Time Outside" de Zbigniew Preisner"Jamie Believes" d'Alexandre Desplat et "Ancient Stones" (version très incomplète) de Jeremy Soule.

    La Boucle de Marcevol au départ du lac de Vinça.

    La Boucle de Marcevol au départ du lac de Vinça.

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    Quand en ce 27 novembre 2022, nous nous lançons avec l’idée d’accomplir cette petite « Boucle de Marcevol au départ du lac de Vinça », c’est déjà une deuxième tentative. En effet, quelques mois auparavant, par une belle journée printanière, nous avions déjà commencé à grimper vers le superbe prieuré mais pour Dany une méchante tendinite à une hanche était venue tout gâcher. Cette douleur l’avait contraint d’abord à ralentir, puis à stopper pour se reposer un peu, puis carrément à faire demi-tour alors que nous n’avions accompli que la moitié de la montée. Ne voulant pas restée sur cet échec, Dany me tannait régulièrement pour que l’on y retourne mais les mois avaient passé et personnellement je pensais que les aspects positifs d’y aller étaient passés aussi. Autant l’avouer, je préférais une belle journée de début de printemps. D’abord parce que le ciel y est plus régulièrement lumineux, ensuite parce que j’ai constamment envie de recenser un maximum de fleurs et surtout je préfère que le Canigou soit amplement enneigé car c’est avec ce décor-là que cette randonnée est la plus merveilleuse. Ici, n’y a-t-il pas cette maxime désormais bien connue « Qui n’est jamais venu à Marcevol ne connaît pas tout de la beauté du monde ». Et pour cela, il est nécessaire que la météo soit parfaite. En effet, je gardais en mémoire l’image d’un merveilleux Canigou car magnifiquement enneigé lors d’une belle balade en solitaire faite en mars 2015 que j’avais intitulée « Le Prieuré de Marcevol et la chapelle Sainte-Eulalie depuis Vinça ». Ciel bleu denim, aucun nuage, un soleil juste tiède, un lac de Vinça comme un miroir bleuté, ce jour-là, tout s’était mis en place pour mon plus grand plaisir. Mais finalement, en cette fin novembre, en manque d’idée nouvelle sur ce type de distance (5 à 6km seulement) j’ai fini par craquer. Pendant un bon moment, j’ai même envisagé de rallonger un peu cette balade et de la pousser jusqu’à la « Chambre des Certitudes », cavité artificielle tapissée de cire d’abeilles de l’artiste plasticien allemand Wolfgang Laib. Toutefois, après avoir lu quelques infos, j'ai appris qu'il fallait se procurer une clé au prieuré et ensuite aller jusqu'au pied du Roc del Moro (Roc des Maures), soit 2km environ au-dessus de Marcevol. C’est donc un aller-retour de 4km qu’il fallait accomplir pour aller visiter cette « œuvre d’art » dont les principaux intérêts sont d’être une grotte creusée à coup de dynamite, grotte avec une belle vision sur le pic du Canigou ! Etait-il nécessaire d’être dans une grotte pour être admiratif du Canigou ? Je manquait de « certitudes » ! Je ne suis pas « certain » que Dany ait envie d’aller découvrir cette « Chambre des Certitudes » totalement factice ! J'ai laissé tomber cette idée.

    Le départ s’effectue à 10h30 sous un ciel gris et bas, une météo fraîche, nuageuse et brumeuse, un Canigou invisible et pour couronner le tout, un lac de Vinça amplement asséché. Autant vous dire qu’en terme de décors, nous sommes au total opposé de ma randonnée de mars 2015. Malgré tous ces désagréments, secondaires il est vrai pour marcher, l’envie de trottiner et de découvrir est bien là. On fait donc en sorte de les oublier au plus vite. Quand à ma passion pour les fleurs, il me faut attendre Marcevol pour en photographier quelques-unes. Mais comme la botanique ne se résume aux fleurs, pour m’occuper un peu, je décide de me lancer dans un modeste recensement de la végétation du maquis de ce secteur du Conflent. Ici, en permanence, de très nombreux éléments dévoilent un patrimoine derrière lequel se cache des histoires et sans doute une Histoire qu’on voudrait bien un peu appréhender. Les paysages avec des murets et des terrasses en pierres sèches, où survivent quelques oliviers centenaires, sont traversés par des sentiers muletiers dallées. On imagine donc aisément que ces espaces étaient différents d’aujourd’hui car amplement consacrées à l’agropastoralisme. Outre les oliviers, on devait y cultiver la vigne mais aussi quelques céréales et légumes secs résistants à l’aridité des lieux. Un bel oratoire nous rappelle combien les croyances en la protection divine étaient ici ancrées. Si l’Histoire du prieuré et de l’église Sainte-Marie-des-Grades et celle plutôt récente du village de Marcevol sont assez bien connues, celle plus ancienne des hommes qui ont vécu et travaillé là, dans ce décor si merveilleux mais si rude à la fois, reste encore bien mystérieuse et en tous cas incertaine. Balisé des couleurs blanches et rouges, notre sentier s’appelle GR.36. Il représente un court petit bout d’un itinéraire long de 1.916 km reliant la Normandie aux Pyrénées. Enfin de compte, il est 11h50 quand nous atteignons l’imposant prieuré ; pas très folichon sous son premier aspect ressemblant à un rempart;  nous constatons avec satisfaction que nous n’avons mis que 10mn de plus que le temps mentionné sur le panonceau de départ. Le prieuré étant fermé et apparemment occupé par des congressistes, nous ne visitons et photographions que les extérieurs sans trop nous éterniser, préférant passé du temps au village et ce d’autant, qu’un imposant groupe d’enfants est lancé dans une espèce de vaste chasse aux trésors. Ils courent en tous sens y compris dans nos jambes car le but est d'arriver le premier à trouver le Graal. Au village, nous faisons le choix de pique-niquer au point le plus haut où a été érigée une très étonnante table d’orientation métallique. Le ciel étant quelque peu passé du gris au bleu, nous y passons du temps, profitant de la sérénité du lieu, des belles dalles granitiques pour s’allonger un peu et des superbes panoramas. Puis, nous errons longuement dans le village et notamment autour de son église au nom si particulier : Sainte-Marie-des-Grades également appelée Notre-Dame des Escaliers où une étrange légende (*) circule.  L’heure du retour étant venue, nous retournons devant le prieuré où se trouve le sentier censé nous ramener au lac de Vinça. Je suis d’autant plus heureux d’emprunter cet itinéraire que je ne le connais pas, mes différentes venues ici (diverses randonnées et Tour des Fenouillèdes) m’ayant toujours entraîné vers Arboussols. Il est 14h30 quand nous retrouvons notre voiture près du pont sur le lac. Malgré le mois de novembre qui n’est jamais le meilleur pour un photographe naturaliste, je peux m’estimer satisfait car j’ai réussi le tour de force de photographier quelques fleurs et plusieurs oiseaux, tous il est vrai aperçus au village ou à proximité. Si sur Internet, cette balade est donnée pour une distance de 5,5km pour 320m de dénivelé, voici les éléments que j’ai enregistré sur mon GPS, visite du village inclus : distance 5,9 km, dénivelé 325m (+578m/-253m) pour des montées cumulées de 438m. Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

    (*) – Légende : Une légende locale rapporte que la mère de saint Lin, un des tout premiers papes, est inhumée dans l'église. Cette femme aurait traversé les parages, sous une très forte pluie, en portant un sac de farine qui serait restée sèche. À la suite de ce miracle, un pardon aurait été institué et aurait attiré une foule telle que les sentiers « bouillonnaient ».

    Lors d'une visite du prieuré, vous aurez droit au support suivant. Il explique l'essentiel de ce qu'il faut savoir de l'édifice religieux. 

    La Boucle de Marcevol au départ du lac de Vinça.La Boucle de Marcevol au départ du lac de Vinça.


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  • Ce diaporama est agrémenté de 2 musiques du compositeur et pianiste mexicain Ernesto Cortazar. Elles ont pour titre : "Intimate Liaison" et "Tonight You'll Be Mine" extraites de ses albums "Concertos" III et II.

    Le Sarrat d'Espinets (801m) et le Roc Rouge (735m) depuis le col des Auzines (603m)

    Le Sarrat d'Espinets (801m) et le Roc Rouge (735m) depuis le col des Auzines (603m)

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    Quand j’ai imaginé de faire cette randonnée vers les sommets du « Sarrat d’Espinets et du Roc Rouge depuis le col des Auzines », je partais pas mal dans l’inconnu. En effet, sur Internet, aucun site, ni aucun topo n’évoquaient ces lieux comme des objectifs de randonnée. De mon côté, et concernant cette possibilité de rejoindre les 2 sommets, je ne gardais qu’un lointain souvenir d’une rencontre avec un groupe de randonneurs lors de la première étape d’un Tour du Fenouillèdes réalisé en 2011 avec mon fils. Alors que nous étions partis de Trilla pour rejoindre Eus, juste après le col Saint-Jean et sous un ciel plus que maussade, nous avions croisé un petit groupe de randonneurs. Encapuchonnés sous leurs ponchos ; comme nous l’étions nous-mêmes ; ils montaient vers le col que nous venions de dépasser. Après les bonjours d’usage, je m’étais permis d’interroger l’homme qui fermait la marche : « Bonjour, par simple curiosité où allez-vous avec ce temps pourri ? » lui avais-je demandé. Très gentiment, l’homme m’avait répondu « nous montons au Sarrat de l’Espinets et au Roc Rouge ». Après l’avoir remercié, notre conversation s’était arrêtée là, la météo ambiante ce jour-là n’incitant pas à s’éterniser en chemin.  Ce n’est qu’en février 2022 que cette idée d’aller découvrir ces 2 sommets est remontée à la surface, alors que depuis le col des Auzines, nous partions Dany et moi pour une autre jolie balade intitulée « La Boucle de Tarerach ». Cette idée ayant germé, je l’avais inscrite sur le petit calepin où je recense toutes les randonnées potentielles. En analysant les cartes IGN et aériennes sur Géoportail et en effectuant quelques recherches sur Internet, l’embryon d’idée s’était peu à peu métamorphosé pour devenir une opportunité. En ce 10 novembre 2022, me voilà enfin au col des Auzines pour concrétiser cette idée et voir si ce germe peut devenir une jolie plante. Bien évidemment, j’ai longuement analysé le parcours, dessinant avec mon vieux logiciel CartoExploreur un tracé sur la carte IGN, tracé que j’ai enregistré dans mon antique GPS Garmin. Enfin, outre l’ascension des 2 sommets, j’ai également prévu une ample visite de Trévillach que je ne connais pas du tout, car si j’ai traversé le village à maintes reprises, jamais je ne m’y suis arrêté. J'ai dressé un liste du patrimoine à découvrir. Après avoir recensé quelques fleurs sur l’esplanade du col où je viens de garer la voiture, il est 10h quand je démarre sous un ciel merveilleusement bleu. Après avoir papoté au bord de la route avec deux cyclistes, GPS allumé en mains, je n’ai aucune difficulté à trouver le sentier montant vers le col Saint-Jean et ce, malgré l’absence totale de panonceau directionnel. Outre le GPS, je prête attention à quelques cairns bien placés et surtout à un balisage jaune et rouge propre au GRP Tour du Fenouillèdes. Malgré les 11 années qui se sont écoulées depuis que je l’ai accompli, c’est un bonheur de constater que le balisage reste toujours visible. Grâce à cette belle météo, la montée est agréable car elle offre déjà des panoramas très intéressants vers le Canigou et toute cette proche région. Elle est d’autant plus agréable que des passereaux peu craintifs se sont prêter au jeu de mes photos. 10h45, le col Saint-Jean est atteint. Je délaisse le chemin se poursuivant tout droit vers le Sarrat de l’Albèze et Trilla et prends la large piste DFCI F82 partant à droite. Là, quelques mètres plus loin, je fais confiance à mon GPS et quitte la piste au profit d’un autre chemin montant à gauche. Ce chemin est en pointillés noirs sur la carte IGN et de ce fait je pense qu’il est praticable. Ce sont les fameux « chemins noirs » chers à Sylvain Tesson. Mais ici, force est d’admettre que ce chemin devient très rapidement impraticable car amplement envahi par une végétation touffue et surtout infranchissable. Sauf à être insensible aux griffures, égratignures, écorchures et autres entailles diverses et variées, je ne vois pas comment je pourrais continuer par-là ? Je n'ai pas fait 20m que me voilà déjà obligé d’éponger quelques menus saignements sur mes mains et mes avant-bras. Ce chemin urticant, c’est à regret mais contraint que je le rebrousse. Je jette un coup d’œil à mon bout de carte IGN et sans autre choix, je suis contraint de poursuivre la piste DFCI F82.  Finalement, je ne trouve aucun remord à emprunter cette piste. En apercevant Séquières et ses monuments, je me souviens d'une jolie balade réalisée avec Dany  En effet, cette piste est très « roulante » et offre des panoramas proches et lointains  à quasiment à 180 degrés, voire plus parfois et en supplément, j’y trouve très facilement le large layon montant vers le Sarrat d’Espinets. Que dire de ce sommet situé à 801m d’altitude, point culminant de la journée ? Si un large layon bien débroussaillé permet de l’atteindre assez facilement, le sommet lui-même est très boisé. Il faut donc se contorsionner tant bien que mal pour se frayer un chemin au travers des nombreux buis pour apercevoir un petit bout de l’autre versant de la colline. Pour moi, cette vision très réduite se résume à une vue aérienne d’Ansignan, à une petite portion des Corbières catalanes avec un Pech du Bugarach étonnamment très ennuagé malgré le grand beau temps régnant partout ailleurs. Pour le reste, j’ai beau chercher le pylône (Pyl) mentionné sur la carte IGN de mon logiciel mais ce dernier semble avoir disparu corps et biens.  Le sommet est seulement agrémenté d’un caisson cimenté ressemblant étrangement à celui que l’on trouve au Pech de Fraysse, sommet du Mont Tauch, bien connu des randonneurs sous le nom de Tour des Géographes. Comme sur ce dernier, il y a au-dessus du caisson, un petit orifice central laissant imaginer que quelque chose y a été figé il y a très longtemps de ça. Était-ce le pylône en question ? Peut-être ! Comme à la Tour des Géographes peut-on imaginer qu’un appareil de mesure, signal de triangulation par exemple utilisé par Delambre et Méchain pour calculer la Méridienne de Dunkerque à Barcelone y a été installé voilà plus de 200 ans ? Sur Internet, je n’ai rien trouvé de tel mais je sais aussi que de très nombreux sommets, servant de points et de repères, ont été expérimentés avant d’être totalement abandonnés dans le calcul de cette Méridienne dite de France ou Méridien de Paris. J em'y perds ! Le Sarrat d’Espinets a-t-il fait partie de ces abandons ? Possible ! Alors que je m’essaie à une photo-souvenir, plus évidente est la présence de vautours fauves passant et repassant près du sommet. Malgré les rapaces, c’est un peu déçu que je quitte les lieux par un autre layon, continuité de celui que j’ai pris initialement. Il redescend lui aussi vers la piste DFCI F82. Dans cette descente, j’ai le plaisir de constater que quelques vues s’entrouvrent bien mieux que celles aperçues au sommet. De plus, je parviens à y photographier un sanglier parmi une harde détalant en étoile en me voyant. Je retrouve la piste où de nouveaux panoramas, une modeste flore et des arbouses bien mûres m’incitent à la flânerie. Parmi ces panoramas et de manière assez singulière, j’aperçois les objectifs de mes 2 plus récentes randonnées qu’ont été Quéribus (le Dernier Bastion cathare) et la Tour del Far. La piste m’entraîne vers le col de Las Couloumines où là je n’ai aucune difficulté à trouver le large mais très pentu chemin montant vers le Roc Rouge. Contrairement au Sarrat d’Espinets, une fois un peu de végétation franchie, plus rien n’empêche aux panoramas de s’entrouvrir. A 735m d’altitude, le Roc Rouge est une petite crête rocheuse dominant la Vallée de l’Agly et son barrage et permettant quelques jolies vues vers les Corbières catalanes et le pays Fenouillèdes, côté synclinal de Saint-Paul. Malgré une petite brise, j’y déjeune avec appétit sous le regard inquisiteur des vautours fauves semblant me poursuivre avec obstination. Qu’espèrent-ils ? Je préfère ne pas y penser ! En tous cas, ils n’ont de cesse de passer au-dessus de ma tête. Avec une horrible insistance « Ils passent et ils rapaçent » comme disait un humoriste dont je ne me souviens pas du nom en évoquant une blague sur les hirondelles.  Il est presque 13 heures. Tout en dévorant un sandwich, je fais des va-et-vient sur la ligne de crête essayant de comprendre pourquoi ce Roc a été baptisé du qualificatif de « Rouge ». Finalement, je ne vois qu’une seule explication : de très nombreux rochers sont recouverts de ce lichen rouge orangé que l’on appelle « Caloplaque orangée ». Peu certain de la suite de mon itinéraire que j’ai modélisé en m’aidant des photos aériennes de Géoportail, c’est en suivant le tracé de mon GPS que je quitte le Roc Rouge, direction le Sarrat de la Bade. En fin de compte, je suis heureux de constater que j’ai tout bon. En effet, après un étroit sentier peu évident à distinguer dans cette dense garrigue, j’atterris sur une nouvelle piste. Sauf erreur de ma part, c’est la piste DFCI F166 déjà notée au col de Las Couloumines. En suivant les indications de mon GPS, je la remonte vers le col cité mais l’abandonne au profit d’un nouveau layon acquis à la garrigue, lequel ici a été très largement défriché. Ce layon est assez raide à descendre mais reste néanmoins « carrossable » pour tout marcheur aguerri. Au regard du nombre de petits bouts de laine accrochés à la végétation, je comprends immédiatement que ce chemin a servi à amener des ovins en estive. Après avoir atterri près d’un charnier ; apparemment réservé aux chasseurs du coin qui y jettent tout ce qui ne se mange pas ; mais aussi aux corvidés qui semblent se régaler de tous ces restes de venaisons ; la suite de l’itinéraire m’amène sans problème jusqu’à Trévillach. Là, il est temps pour moins de sortir la liste que j’ai dressée du patrimoine du village : table d’orientation, oratoires en nombre, calvaire, pont, lavoir, venelles, église romane, fontaines, mairie, maisons anciennes, monument aux morts, etc…. Mes nombreuses lectures à propos du village m'ont beaucoup appris et certains lieux ou noms vont me les remémorer avec une réelle satisfaction. Par bonheur, le village n’est pas si étendu que ça et après avoir coché toutes les cases ou presque (or mis l’église fermée et peut-être certains autres oratoires bien trop éloignés ou non trouvés ?), il serait temps pour moi de quitter les lieux et de terminer cette balade. Toutefois, en entrant dans le village, j’ai tellement noté de passereaux au sein d’une vigne que je ne veux pas partir sans avoir essayé d’en recenser quelques-uns. Je retourne au plus près de la vigne. Si les oiseaux sont encore là, ma présence les affole et les incite à partir se réfugier dans les arbres ou les buissons environnants. Si ce qui n’est pas pour me desservir, en immortaliser quelques-uns restent néanmoins compliqué. Ils reviennent dans la vigne.  Finalement après plusieurs photos de quelques volatiles que j’estime correctes, je me décide enfin à quitter Trévillach. Voilà presque 2h que je « traîne » dans le village. Une fois encore, le tracé enregistré dans mon GPS m’indique le bon chemin car alors que je cherche la rue des Romarins ou Camp del Pla selon les cartes consultées, je comprends que cette voie est commune avec une nouvelle piste intitulée DFCI F84. Je l’emprunte. Alors que j’approche d’un petit pont enjambant le ruisseau dit de La Fount, me voilà soudain entouré d’une imposante nuée bourdonnante. Pas besoin d’être un illustre entomologiste pour constater qu’il s’agit de frelons. Ils sont jaunes et noirs mais bien plus gros qu’une simple guêpe. Bien qu’un peu tétanisé sur l’instant, je garde mon calme et assez étonnamment ni ils ne se posent sur moi ni ils ne m’approchent, voletant constamment et au plus près à environ 50 cm.  Quel drôle de comportement !  Je continue d’avancer placidement vers le pont arrêtant de prendre des photos pour un minimum de gestes. L’absence de gestes ne changeant pas leur surprenant comportement, je m’essaie de nouveau à quelques photos. Les frelons continuent de m’accompagner mais je constate que l’essaim diminue peu à peu autour de moi dès lors que je m’éloigne du pont. Ont-ils jugé que je ne constituais pas un danger ?  C’est ce que je pense. Je constate aussi que le gros de la troupe se concentre autour d’un endroit bien précis où un lierre grimpant s’élève au sein d’un arbre, envahissant en partie son houppier.  Leur nid est-il enfoui dans ce lierre ou sont-ils là pour butiner les fleurs ? J’avoue que je ne cherche pas à le savoir. Je quitte les lieux aussi paisiblement que possible me demandant si ces frelons sont asiatiques ou européens ? Si je sais faire la différence à propos de leur nid, ici aucun nid n’est visible.  Grâce à la belle photo d’un individu aux « yeux bridés », je n’aurais la réponse qu’une fois rentré à la maison. Oui, c’était bien des frelons asiatiques et j’ai le sentiment d’avoir eu beaucoup de chance. Après le pont, les frelons m’ont rapidement abandonné. Peu après aussi, je quitte la piste au profit d’un chemin s’élevant vers le Sarrat de l’Ours. Ici force est de constater que les fleurs sont plus nombreuses que sur l’autre versant du vallon.  Au bout de la montée, je retrouve le tracé de liaison commun au GRP Tour du Fenouillèdes et au GR.36. Connaissant bien ce chemin pour l’avoir déjà emprunté à deux reprises (Tour du Fenouillèdes et Boucle de Tarerach), je n’ai aucune difficulté à me diriger vers le col des Auzines. Ainsi se referme ce joli circuit né d’une idée qui avait germé comme une graine et s’était peu à peu développée comme une plante dont on n’imagine pas qu’un jour elle puisse magnifiquement fleurir. Ce fut le cas. Tel qu’expliqué ici, ce circuit a été long de 11,4km, cette distance incluant toutes mes pérégrinations dans Trévillach. Les montées cumulées ont été de 548m. Le dénivelé a été de 282m entre le point culminant à 801m au Sarrat d’Espinets et le plus bas à 519m non loin du charnier des chasseurs. Cartes IGN 2348ET Prades-Saint-Paul-de-Fenouillet et 2448OT Thuir-Ille-sur-Têt Top 25.


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  • Ce diaporama est agrémenté de 5 chansons et musiques du groupe français Era. Elles ont pour titre "Sentence", "Ameno", "Divano", "Flowers of The Sea" et "Enea Volare (Les Visiteurs)"

    Le Dernier Bastion Cathare (Quéribus) au départ de Maury

    Le Dernier Bastion Cathare (Quéribus) au départ de Maury

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    Voilà déjà plusieurs années que j’avais l’idée et l’envie de parcourir ce circuit pédestre qui au départ de Maury s’intitule « Le Dernier Bastion cathare ». Sans raison apparente, je finissais toujours par l’oublier. L’oublier, c’était oublier de l’inscrire sur mes tablettes, c’est-à-dire un petit calepin où je note d’éventuelles futures randonnées quand je les découvre au fil de mes lectures ou de mes recherches sur le terrain, dans des topos ou sur Internet. Ici, ce fut souvent le cas et notamment chaque fois que j’eue l’occasion d’emprunter cette route si belle qui va de Maury à Cucugnan. J’ai toujours su qu’une partie du parcours de ce « Dernier Bastion cathare » passait par là, sous la route et parallèle à cette dernière. Si la route est belle, c’est surtout grâce aux panoramas merveilleux vers le Massif du Canigou et le pays Fenouillèdes qui s’y dévoilent. Chaque fois que je le pouvais, je m’arrêtais au bord de la route pour regarder ce spectacle d’un Canigou magnifiquement habillé de blanc sur le lavis d’un firmament bleuté. Et là, je me disais « penses à la faire un jour cette randonnée ! ».  En ce 2 novembre 2022, me voilà enfin prêt à la faire, malheureusement en solitaire, la distance étant trop longue pour les hanches actuellement douloureuses de Dany. Sans doute pas la meilleure saison pour l’accomplir selon mes motivations et mes desseins mais l’envie de marcher est là et j’en ai assez de la remettre à plus tard. Il est 9h45 quand sans aucun problème je range ma voiture à gauche du parking de la cave coopérative de Maury. A gauche, car s’il m’arrive d’être un ardent client de leur fameux vin doux naturel, aujourd’hui ce ne sera pas le cas car j’ai encore un petit stock de divers vins en réserve. Alors je ne veux pas gêner la clientèle. Alors qu’assis sur le banc d’un arrêt de bus, je chausse mes nouvelles chaussures de marche ; les précédentes ayant finies récemment et prématurément leur vie autour de la Tour del Far ; voilà qu’une Fauvette a déjà décidé de mettre tous mes sens en éveil. Peu farouche, c’est avec une vitesse folle qu’elle s’égaye autour d’une jardinière puis virevolte d’arbre en arbre, revient, repart pour finalement sautiller sur le sol sans doute en quête de graines à se mettre dans le bec. J’ai bien essayé de la photographier à diverses reprises mais suis peu convaincu de la qualité de mes photos. La fauvette est partie et il est temps pour moi de faire pareil. Tant bien que mal, je redescends l’avenue Jean Jaurès en essayant de me fier à mon bout de carte IGN au format A4. Le tracé mentionné m’entraîne vers la Maison du Terroir mais finalement je trouve le balisage jaune entre ce qui ressemble à un foyer municipal et le jardin d’enfants. J’atterris sur le chemin de Saint-Roch filant entre le stade et le cimetière d’un côté et la chapelle éponyme de l’autre. La chapelle paraissant fermée, je n’insiste pas. Sur les cartes de Maury, le chemin de Saint-Roch devient le chemin de Mas Coumes mais je continue car l’itinéraire est unique et donc très simple. Unique certes mais bitumé pendant quelques temps encore. Dès lors que cet aspect unique disparaît, je ne saurais trop conseiller de marcher avec un tracé enregistré dans un GPS, cela évite de s’égarer sur un mauvais chemin, plutôt nombreux au fur et à mesure que l’on s’éloigne du village. C’est ce que je fais, vérifiant à chaque intersection où se situe la suite quand le balisage n’est pas immédiatement visible. Côté plaisirs photographiques, la sortie du village m’offre quelques fleurs à recenser mais pour être franc ce n’est pas la panacée. La saison automnale n’est pas propice à une profusion florale et il va en être ainsi jusqu’à l’arrivée. Par bonheur, les oiseaux sont très nombreux même si jamais faciles à immortaliser. Quelques criquets, libellules et papillons viendront compléter ce bestiaire. A ce bestiaire, deux surprises vraiment spéciales sont à évoquer. La première surprise est charmante. Elle se présente alors que je fais le choix de pique-niquer à l’ombre d’une pinède quasiment à l’aplomb de Quéribus et du lieu-dit « Roque del Castel ». Alors que je suis assis au bord du chemin observant un parapentiste survolant le Grau de la Serre, c’est un écureuil roux que je vois arriver sur ma droite. Certain qu’il a déjà remarqué ma présence, je note que son comportement ne change guère. Il est vrai que la distance qui nous sépare lui permet d’estimer que je ne suis pas vraiment une menace. Je me lève pour mieux l’observer mais en tentant de garder mon flegme. Il ne semble pas apeuré et j’ai tout loisir de prendre de lui une quinzaine de jolies photos. Il disparaît dans un grand pin.  La deuxième surprise, plus surprenante que la première, se présente alors que j’entame la redescente vers Maury entre les lieux-dits « Clot de l’Escale » et « La Mouillère ». Assez loin et au-dessus d’un bosquet d’arbres, je vois apparaître un gros oiseau blanc que je prends d’abord pour un goéland. Il s’élève dans le ciel, semble venir vers moi mais par malchance, il change de direction se plaçant exactement dans le même alignement que le soleil. De ce fait, je le perds de vue pendant quelques instants et ne peut pas le photographier. Quand je le revois, je constate qu’il a de nouveau changé de direction et par malchance que je suis exactement à son aplomb.  Je prends une photo quasiment au jugé et c’est le seul cliché que j’aurais de lui car malgré un vol qui paraît lourd de prime abord, il est déjà bien loin pour en prendre une seconde convenablement. Là aussi, c’est en analysant la photo à l’aide des applications « Seek » et « Lens » que j’aurais la confirmation qu’il s’agit bien d’un surprenant Pélican blanc. Grâce à son vol « aux ailes cassées », d’autres sites me confirmeront cette espèce. Sans doute s’agissait-il d’un individu isolé en partance pour une longue migration vers l’Afrique subsaharienne, principal lieu de refuge où ses congénères passent l’hiver. Outre, ces jolies et étonnantes surprises, il est utile d’évoquer ce circuit assez simple car bien balisé jusqu’au lieu-dit Les Roubials, même si un tracé enregistré dans un GPS me paraît nécessaire. Là, aux Roubials, l’itinéraire du « Dernier Bastion cathare » paraît s’emmêler ou être commun avec un ou deux autres circuits dit d’interprétation et/ou de découverte. Plus bas des panonceaux me confirmeront ces circuits (Roubials et Amorioles). Je ne peux donc affirmer avoir pris totalement le bon chemin du « Dernier Bastion cathare » à l’approche de Maury car quelques pupitres consacrés à la flore étaient là au bord du sentier au lieu-dit « Serre des Roumani ». Finalement, je suis arrivé en surplomb d’une petite pièce d’eau et d’une aire de pique-nique, aire vers laquelle je me suis dirigé pour ensuite rejoindre Maury par le chemin de Prat puis par la rue Anatole France.  Là, j’ai débouché rue du 14 juillet tout près de la cave coopérative. Enfin et pour terminer, il me paraît essentiel de parler du château de Quéribus, ce fameux dernier bastion cathare qui a donné son nom à ce parcours pédestre et de trail. Très vite après le départ, alors que l’on est encore sur le chemin du Mas Coumes, on l’aperçoit perché au sommet de son piton rocheux. Tel un phare sans rayon lumineux, il paraît guider nos pas tout au long de son approche. Il faut constamment l’observer avec précision pour s’apercevoir qu’il paraît changer de physionomie et parfois carrément de structure alors que le parcours semble tourner autour de lui. Seule sa façade nord reste toujours invisible. Ce constat se confirme sur des photos en rapproché où l’on a parfois le sentiment d’avoir à faire à des édifices différents selon les angles de vue et son exposition à la lumière du jour. C’est un aspect très intéressant de ce circuit de randonnée même si mon grand regret s’est passé à l’opposé avec un Massif du Canigou le plus souvent ennuagé. Enfin et sans vouloir refaire l’Histoire ; beaucoup d’autres l’ayant fait bien mieux que je ne pourrais le faire ici ; rappelons en un bref résumé que le château de Quéribus était déjà là au moins 2 siècles avant même l’épisode cathare et cette fameuse « Croisade contre les Albigeois ». La première mention du château apparaissant en 1021 dans le testament de Bernard Ier Bernard Taillefer, comte de Besalú  alors que le siège de Quéribus par les troupes du roi de France Saint-Louis pour déloger le faydit « hérétique » et cathare Chabert de Barbaira a lieu en mai 1255. Bernard Taillefer est catalan sans doute comme l’origine du château alors que Chabert de Barbaira et tous les cathares sont généralement occitans. Si l’appellation de « Dernier Bastion cathare » semble être reconnu par les historiens, le château de Niort-en-Sault fut vraiment le dernier château dit « cathare » à tomber entre les mains du roi de France Louis IX en août 1255. La famille de Niort était-elle aussi hérétique que celle des autres châteaux tombés précédemment ?  L’Histoire est plus compliquée que ça. Il faut la lire mais la question reste en suspens ! En tous cas, Quéribus semble bien être le dernier château occupé comme refuge par des cathares endurcis à être tombé dans l’escarcelle du roi Saint-Louis. Par contre l’appellation de « château cathare ou du pays cathare » peut logiquement être considérée comme erronée car jamais aucun cathare n’a vécu à Quéribus, qui n’a été comme quelques autres châteaux « catalans » qu’un refuge protecteur alors que les « Parfaits Bonhommes » étaient constamment pourchassés par les troupes du roi et les chevaliers à la solde du pape.  C’est sur ces précisions que je termine le récit de cet agréable circuit de randonnée. Telle qu’expliquée ici, la distance parcourue a été de 13,4km pour des montées cumulées de 725m et un dénivelé de 197m entre le point le plus bas (147m à Maury) et le plus haut (345m à l’intersection des chemins près du lieu-dit Clot de l’Escale). Carte IGN 2448 OT Thuir – Ille-sur-Têt Top 25.

     


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  • Ce diaporama est agrémenté de plusieurs versions instrumentales et de 2 versions chantées de la célèbre chanson de Stevie Wonder "Isn't She Lovely ?". Voici les interprètes dans l'ordre de leur passage : Jokko Peña (musicien et arrangeur synthétiseur électronique), Alexandra Ilieva (saxophone), Pat Levett (harmonica chromatique), Lorenza Pozza (chant), Vinai T (guitare électrique) et enfin Stevie Wonder lui-même, auteur de cette chanson. 

    La Tour del Far et la carrière de marbre d'El Comador depuis Tautavel.

    La Tour del Far et la carrière de marbre d'El Comador depuis Tautavel.

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    Avant d’effectuer ce circuit que j’ai intitulé « La Tour del Far et la carrière de marbre del Comador depuis Tautavel », je tiens à préciser qu’à cette célèbre tour à signaux, j’y étais déjà monté deux fois. C’était il y a quelques années maintenant. La première fois, nous y étions montés avec Dany au départ de Cases-de-Pène et je garde en mémoire l’aspect caillouteux à l’extrême de ce parcours. C’était en mai 2008 et c’est le petit reportage figurant toujours sur mon blog. L’année suivante, j’y étais retourné toujours avec Dany mais accompagné cette fois-là de ma belle-sœur Jeannie. Si je me souviens parfaitement d’elle, c’est grâce à une anecdote qui est restée dans un coin de ma tête. Alors que nous étions partis tous les trois pour un aller et retour depuis Tautavel, ma belle-sœur n’avait pas voulu monter jusqu’à la tour, préférant s’arrêter en bas au petit collet qui précède l’édifice. Alors bien sûr, Dany et moi trouvions dommage qu’elle soit montée jusque-là pour s’arrêter en si bon chemin alors que l’objectif était quasiment atteint. Nous lui avions demandé pourquoi elle s’arrêtait là, pensant sur l’instant à un gros coup de fatigue. Que nenni ! Et là, ma belle-sœur toujours très spirituelle, mystique et mystérieuse,  comme à son habitude,  commença à nous dire qu’il était inutile qu’elle monte plus haut car de là où elle se trouvait elle entendait des voix qui lui disaient de ne pas aller plus loin, sentait des forces qui la tiraillaient, nous disant qu’elle était en contact avec des êtres qui avaient eu un destin très fort en ce lieu, etc…etc… Dany et moi montâmes jusqu’à la tour et Jeannie qui n’avait plus bougée d’un pouce nous attendît gentiment assise sur son séant. N’ayant jamais vécu nous-mêmes ce type d’expériences, que nous qualifions la plupart du temps de «  sornettes », nous en restâmes là. En ce 23 octobre 2022, c’est donc avec ces plaisants souvenirs et sous un ciel malheureusement blafard que je me lance à nouveau sur ce parcours, espérant qu’aucun fantôme du passé ne viendra freiner mon envie de marcher. Le temps de trouver sur la D.9 un emplacement convenable pour ma voiture et la bonne direction de cette longue balade et me voilà déjà en marche. D9 ou avenue Louis Baixas,  direction le Musée de la Préhistoire où peu après un premier panonceau « Torre del Far 6km A/R 2h30 » se présente. Je continue vers l’amphithéâtre en plein air dit du Millénaire, puis c’est l’allée Victor Badia  et me voilà déjà sur l’étroit sentier filant vers  le vieux château. Or mis quelques fleurs et des  oiseaux retenant l’objectif de mon appareil-photo et les premières ruines de l’édifice médiéval cher à la famille Taillefer sont vite là. Le château étant plus loin sur la crête, j’abandonne l’idée d’y aller me contentant de plusieurs photos. Dans un décor de garrigue, le  sentier continue et devient caillouteux à l’extrême. Malgré les caillasses et la saison déjà bien tardive, quelques fleurs arrivent à y pousser. Je les recense. Or mis les paysages qui s’offrent au regard constituant 90% de mes photos, les fleurs représentent quasiment les 10% restant. Oiseaux, papillons, criquets, libellules et un petit coléoptère au doux nom de « Crache-sang », il me faudra attendre un peu ces autres photos naturalistes pour bouleverser quelque peu ces premiers chiffres. Quand à la Tour del Far dont j’ai lu le peu d’Histoire que l’on sait d’elle, je l’atteins après 1h45 de marche. Grandement déçu par cette météo opalescente ; alors que Météo France avait une fois encore annoncé un grand ciel bleu ; force est de constater que cette dernière lessive, rabote et réduit les panoramas à leur portion la plus congrue. Alors que je pense être tout seul, c’est donc empli de cette déception que je me hisse à l’intérieur de la « Torre » pour la toute première fois.  Mais là aussi je suis plutôt désenchanté car or mis un gros tube de pierres percé d’une petite ouverture et de la porte par laquelle je viens d’entrer il n’y a vraiment rien. Alors que je m’apprête à ressortir de le tour, quelle n’est pas ma surprise de constater qu’un groupe de  5 ou 6 autres personnes veulent y entrer. L’homme qui semble être l’accompagnateur me dit « on vous a vu entrer alors on veut faire pareil pour voir l’intérieur ! ». J’ai beau lui répondre « Il n’y a rien à voir », les voilà déjà partis à se hisser et à se faire la courte-échelle pour atteindre puis franchir  la porte d’entrée. Je les regarde faire avec désormais un sentiment de culpabilité espérant que l’entre eux ne se casse pas la figure. Par bonheur, tout se passe bien. J’aide les dames à redescendre et rassuré je poursuis mon chemin. Dans une zone d’éboulis, ce  dernier descend rudement vers le Puig d’en Paillat (ou Pallars selon les cartes). Il demande attention et donc lenteur. Bien que très rocailleuse et parfois carrément rocheuse, la suite du  sentier est plutôt simple et surtout bien indiquée car soit balisée en jaune soit agrémentée de cairns. A l’approche de l’ancienne carrière de marbre, il  suffit de penser à quitter ce chemin qui n’est autre qu’une variante du Tour des Fenouillèdes filant vers Estagel et passant de ce fait non loin du circuit que j’avais intitulé « Le Cimetière des Maures », nom pris à ce lieu dont le toponyme catalan  « El Cementiri dels Moros » continue d’être un mystère. Après le pique-nique longuement égayé par une Fauvette « inphotographiable » correctement , je repars contrarié que ce merveilleux petit oiseau ait constamment voulu préserver son « droit à l’image ». Grâce à 3 charmantes jeunes filles marchant quelques décamètres avec moi , j’oublie vite l’oiseau. Elles s’envolent elles aussi me laissant seul mais libre de marcher à ma guise et d'apprécier cette Nature que j'aime tant. La carrière est là,  blanche comme tout ce qui l’entoure car le marbre une fois réduit en poudre est un polluant pour la Nature et sans doute pour les hommes qui sont amener à l’avaler trop longtemps. On l’appelle aussi « Carbonate de calcium » et comme ses utilisations sont aussi nombreuses que ses inconvénients à l’extraire puis à le fabriquer, c’est dans le monde entier la guerre entre les industriels du secteur et les écolos. Ici, l’exploitation de celle d’El Comador est arrêtée depuis quelques années et c’est donc des bâtiments vides que je visite. Rien de folichon et seulement quelques tags retiennent mon attention. Je repars en direction des carrières essayant d’oublier cette défiguration de la Nature pour me consacrer seulement à elle ou du moins à ce qu’il en reste, c’est-à-dire à de rares fleurs, insectes et oiseaux, ce morne trio d’inséparables étant sans doute dans ce secteur bien plus en perdition qu’il ne l’est déjà partout ailleurs. La balade tire à sa fin. Par bonheur, ni près de la tour ni ailleurs,  je n’ai pas entendu de voix venant d’outre-tombe et seules mes chaussures de marche aux semelles complétement trouées par les innombrables caillasses ont eu à la fin le privilège de funérailles. Ainsi se termine cette balade, laquelle entre plaisirs et déceptions aura été mi-figue mi-raisin. Sa distance est de 10,2km pour des montées cumulées de 592m et un dénivelé de 398m entre le point le plus haut en altitude à la Tour del Far (498m) et le plus bas à Tautavel (100m), ces chiffres n'étant pas les miens mais étant issus d'un tracé enregistable que j'avais trouvé sur le Net. Carte IGN 2448 OT Thuir- Ille-sur-Têt Top 25.


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     Ce diaporama est agrémenté de différentes versions et morceaux de la musique d'Ennio Morricone "Le Clan des Siciliens", bande originale du film d'Henri Verneuil avec Jean GabinAlain Delon et Lino Ventura. Dans l'ordre de passage, la 1ere version est la bande originale du film intitulée "Il Clan dei Siciliani" par l'orchestre d'Ennio Morricone, la 2eme s'intitule "Tema Per Nazzari E Delon" et est notamment sifflée par Curro Savoy. La 3eme s'intitule "Dialogo N°2" et la 4eme est jouée par "The Danish National Symphony Orchestra".

    Le Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de la Perche

    Le Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de la Perche

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    Dans ce secteur entre Cerdagne et Haut-Conflent ; et sauf à gravir de hauts sommets (Cambre d’AzePuigmal par exemples) ; la plupart des randonnées consistent à aller de villages en villages. Parce que ma sœur que je n’avais plus vu depuis de longs mois venait nous voir ; crise de la Covid oblige ; et qu’elle avait envie de randonner, c’est une balade de ce type que j’avais prévue et même imaginée en ce mardi 16 août 2022.  Après avoir longuement analyser la configuration des terrains et des différents parcours proposés sur le Net ; notamment au départ ; et par le fait même qu’aucun des circuits proposés dans les topo-guides ne me satisfaisaient pleinement, j’avais décidé de concevoir mon propre « tour » et ce afin de ne pas passer 2 fois aux mêmes endroits.  C’est ainsi qu’est né ce « Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de La Perche ». Alors certes, ce circuit pédestre parcourt des chemins très souvent empruntés mais tel que je le présente ici ;  et sauf erreur de ma part ; je n’ai trouvé personne d’autre le proposant sur le Net. Il a donc ce petit aspect original qui je l’espère plaira au plus grand nombre. Si le titre est également original, c’est parce qu’il me paraissait compliqué d’y mettre tous les noms des villages traversés que sont « La Perche, Saint-Pierre-dels-ForcatsPlanès et La Cabanasse ». Je pourrais même y rajouter le minuscule hameau de La Cassanya. Finalement et par le fait même que le départ se situait au col de la Perche, frontière séculaire entre le Conflent et  la Cerdagne, il me paraissait plus logique d’évoquer les « voies romaines » puisqu’ici c’est une petite partie de ces ancestrales voies-là que nous allions cheminer au cours de cette journée. Oui, selon les historiens, et même si les Romains avaient été précédés d’autres peuplades, ils étaient bien les inventeurs de cette Via Confluentana et de cette Strata Cerdana (ou Ceretana) auxquelles je pense ici et que nous allions sans doute en partie parcourir. Et sans doute, y-avait-il une voie de moindre importance remontant le Capcir par la Vallée de l’Aude, le blason actuel mais très ancien de La Cabanasse en forme de « Y » et que l’on nomme pairle semble l’évoquer.  Au titre de preuve, Saint-Pierre-dels-Forcats est en Cerdagne alors que Planès qui se trouve seulement 2 à 3km plus loin et plus à l’est est déjà en Conflent. Idem pour la commune de Mont-Louis, qui elle, est au carrefour des 3 régions et que mon tracé va frôler à moins de 500m. Oui, ce titre me paraissait logique et donc approprié. Il est 9h15 quand sur un vaste parking terreux nous rangeons notre voiture au col de la Perche. Déjà beaucoup de voitures mais les emplacements libres sont encore nombreux. Le temps de nous équiper convenablement et nous ignorons tous les panonceaux de randonnées (G.R.10 et GRP Tour de Cerdagne) qui sont là.  Oui,  nous voilà déjà sur la D.33, le but étant d’aller chercher un chemin qui a pour nom « Cami del Bosquet » se trouvant sur la gauche 650m plus loin. Ce chemin doit d’abord nous amener à Saint-Pierres-dels-Forcats puis nous poursuivrons vers Planès par le G.R.10 avant de continuer vers la gare SNCF de la commune par un chemin PR.9 qui a pour nom générique le Tour des Villages. Ce dernier doit nous entraîner vers La Cassanya (La Cassagne) puis vers La Cabanasse puis nous terminerons à La Perche par le G.R.10. Voilà le programme ! Alors autant l’avouer, nous étions trois et tous les trois nous avons été ravis de ce parcours. Or mis un peu de pluie sur la fin, il a fait beau et tout s’est merveilleusement passé. Les décors sont très variés et quand on regarde les paysages, on  a très souvent un sentiment d’amplitude. Certes les hautes montagnes sont proches mais suffisamment lointaines pour contribuer à cette perception. Les panoramas, eux,  sont très souvent aériens et notamment sur cette partie de la Vallée de la Têt où il y a le magnifique Pont Gisclard sur lequel circule le Petit Train Jaune. N’oublions pas les différents villages et leurs patrimoines religieux, le plus souvent romans, car si ces chemins ont une origine romaine reconnue, n’oublions pas qu’au fil du temps ils sont devenus la Via Romànica ou Voie romane. Au Moyen-Âge, via le Conflent et la Cerdagne, cette voie partait du Roussillon et notamment de Perpignan  jusqu’au comté d’Urgell. Dans tous ces édifices religieux qui voyaient le jour, les architectes, bâtisseurs, tailleurs de pierre,  sculpteurs, créateurs, peintres-verriers, orfèvres et autres compagnons artistes pouvaient donner la pleine mesure de leur savoir et de leur talent. Malgré un grand nombre d’édifices restaurés, certaines de leurs œuvres sont encore bien visibles. Il faut simplement regretté que ces édifices soient le plus souvent fermés.  Quant à moi, je me suis vraiment régalé car il y avait une jolie flore et quelques oiseaux et papillons à recenser et à photographier. Oui, ce fut une belle journée pour nous trois ! Un seul petit regret peut-être, celui d’avoir souvent jouer à cache-cache avec le Petit Train Jaune, le petit « Canari » prenant plaisir à ne pas être au bon endroit au bon moment, c’est-à-dire suffisamment à découvert pour en garder quelques jolies photos. Cette randonnée a été longue de 12,8km pour des montées cumulées de 630m et un dénivelé de 301m, le point le plus étant situé à 1.311 m au pont sur la Têt et le plus haut à 1.612m au lieu-dit « Els Pastorals » juste avant d’arriver à Saint-Pierre-dels-Forcats. Cartes IGN 2249 ET Font-Romeu – Capcir et 2250 ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche Top25.


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  • Ce diaporama est agrémenté de plusieurs musiques du compositeur James Horner extraites de la bande originale du film "Légendes d'automne" (Legends of the Fall) d'Edward Zwick avec Brad Pitt, Anthony HopkinsAidan Quinn et Julia Ormond et tiré d'un livre de nouvelles de Jim Harrison. Ces musiques ont pour titre : "The Ludlows", "Off The War", "Alfred Moves To Helena""The Wedding" et "Goodbyes".

    Le Sentier du Baron et le Tambour de Sahorre depuis Sahorre.

    Le Sentier du Baron et le Tambour de Sahorre depuis Sahorre. 

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    C’est un peu par hasard que j’ai découvert ce « Sentier du Baron au départ de Sahorre ». Un ami m’avait envoyé le tracé d’une autre randonnée beaucoup plus longue et beaucoup plus difficile mais au cours de laquelle la découverte du « fameux » Tambour de Sahorre restait possible. C’est donc par le biais de ce lieu insolite que j’ai découvert ce « Sentier du Baron » sur le Net. Avec un itinéraire très  bien expliqué, la distance et la difficulté paraissaient nous convenir à merveilles mais surtout le titre de cette balade intriguait le curieux d’Histoire et d’histoires que j’étais. En ce 10 août 2022, il est 9h45 quand nous rangeons notre voiture sur le parking de la mairie de Sahorre. Le temps de nous chausser convenablement et d’ harnacher nos sacs à dos et nous voilà déjà entrain de relire les informations du topo-guide que j’ai pris soin d’imprimer. Elles tiennent sur une feuille A4. Elles mentionnent de nous diriger vers le pont enjambant la rivière Rotjà. Là, sur la droite du pont, la suite est simple car parfaitement indiquée :  « Sentier du Baron -Thorrent – col de Fins ». Dans l’immédiat , le sentier est unique et il est donc impossible de se tromper. D’emblée les découvertes sont nombreuses et mon appareil-photo entre pleinement en action. Ces premiers clichés sont des citations, des présages que de sages et écologistes citoyens ont écrit sur des ardoises, ardoises qu’ils ont pris soin d’accrocher devant la façade de leur maisonnette. Un peu plus haut, le sentier s’élargit et quelques suspensions en bois flotté pendent aux branches de quelques arbres, démontrant si nécessaire que les gens du cru ont un goût prononcé pour les arts créatifs. Peu après, c’est l’église Saint-Etienne qui apparaît. Son chevet à abside demi-circulaire  et son clocher sont superbes avec quelques sculptures et de jolies ouvertures bien décorées. Ouverte, je ne peux m’empêcher d’aller la visiter malgré son intérieur dans un état bien avancé de décrépitude, ses extérieurs ne laissant peu augurer de tels problèmes. Malgré cela, rien ne semble avoir bougé et assez paradoxalement, elle conserve un grand nombre de statuettes, d’objets religieux, un bénitier, une chaire ainsi qu’un imposant lustre en verre blanc sans compter le mobilier. Depuis son porche, on aperçoit Sahorre en contrebas mais surtout un petit cimetière où quelques croix émergent au-dessus des hautes herbes. C’est ces herbes folles qui empêchent Dany de me suivre et non pas les croix du cimetière. Marcher dans l’herbe sans savoir où elle met les pieds, elle  n’aime pas ça. Elle a bien fait de ne pas me suivre car de nombreuses ronces s’égayent en rampant m’obligeant à des sauts d’obstacles imprévus pour éviter les griffures.  Jusqu’à Thorrent rien de vraiment notable,  or mis quelques vieux vestiges de l’exploitation du fer et des « électro hyper sensibles » habitant dans le secteur et préférant qu’on éteigne nos portables. Ils le font savoir à l’aide d’une pancarte que seul un aveugle ne pourrait pas voir. Du fait de cette monotonie, je me tourne vers la Nature car elle offre à mon appareil-photo quelques fleurs, papillons et de rares passereaux difficiles à immortaliser. Ces derniers sont le plus souvent des mésanges. L’arrivée à Thorrent s’effectue dans un silence de cathédrale et au milieu de vergers amplement chargés de fruits. Soudain, le silence laisse la place aux vociférations de deux chiens courant vers nous. Au fil de leur progression, leurs vociférations se transformant en de gais jappements, on comprend immédiatement qu’ils sont sans agressivité, le balancement ultra rapide de leurs queues étant une façon supplémentaire de nous montrer leur bonhomie. Nous leur rendons la pareille sous la forme de caresses dont ils ne semblent pas se lasser. Leur dose de câlins acquise, ils regagnent leurs pénates. Le silence est revenu. La statuette d’un bouddha semble vouloir confirmer cette paix intime régnant dans le hameau. Peu après, je me dis que c’est un vrai bonheur de trouver la chapelle Sainte-Croix ouverte. Son intérieur est pourtant d’une étonnante humilité. Pourtant, je me dis qu’après des dizaines de randonnées où tous les édifices religieux étaient constamment fermés, c’est presque « miraculeux » d’en trouver deux ouverts coup sur coup ! Saint-Etienne et Sainte-Croix, il faut remercier les élus de Sahorre et de Thorrent de ces belles initiatives. Dans cette dernière, il faut quand même y noter la présence d’une très belle Vierge à l’enfant en bois polychromé doré datant du 14eme ou 15eme siècle et des explications de restauration qui vont avec.  Enfin, il y a surtout cette pierre tombale dédiée à notre « fameux » baron ayant donné son titre de noblesse au sentier présentement réalisé. On peut y lire « Ici repose Jn (Jean) Aymar de Satgé (*), baron de Thoren, Seignr  (seigneur) Ht (haut) justicier d’Huytesa (lire Aytua) Py et Mantet décédé en son château le 31 juillet 1764 ». Après cette enrichissante visite, le sentier s’élève en laissant sur la droite une dernière maison. Sur la gauche, mais plutôt derrière nous,  le Massif du Tres Estelles esquisse ses premiers contreforts boisés. Ce pic des Tres Estelles, j’évite toujours de l’évoquer à Dany quand nous marchons, tant notre égarement de 2004 dans ce coin de montagne est encore un « cauchemar » gravé dans nos têtes. Un peu plus haut, un collet est atteint offrant une ample fenêtre sur le vallon constitué par le Correc de Lassada mais aussi vers Fuilla, ses veïnats et les petites « serres » environnantes. Le Massif du Coronat barre l’horizon. A partir d’ici la flore se fait plus diversifiée et de ce fait les papillons aussi. Un porche barricadé, mais estampillé 1909, indique le proche présence du château du « fameux » Baron mais une végétation exubérante m’oblige à louvoyer et faire preuve de malices pour parvenir à en figer une seule photo de son vieux donjon crénelé. Peu après la D.27 puis le col de Fins sont atteints. Son aire de pique-nique avec bancs et tables tombe à point nommé car pour Dany et moi  l’heure du déjeuner vient de sonner dans nos estomacs respectifs. Notre arrivée est simultanée avec celle de deux cavaliers et de leurs jolies montures sauf qu’eux auront la chance de « plateaux repas » directement amenés par pickup par un palefrenier. Après cet agréable entracte et le pique-nique terminé, il suffit de traverser la route pour continuer notre circuit. Le chemin s’élève en douceur et devient piste au sein d’une belle forêt de hauts conifères. Alors que depuis quelques semaines des mégafeux dévastent la forêt des Landes de Gascogne, avec Dany on ne peut s’empêcher de penser à cette éventualité. « Essayons de penser et de parler d’autre chose » lui dis-je. Une vue limitée d’Escaro,  la vision d’une petite caverne en forme de géode, mais sans cristaux,  puis celle d’une barrière étonnamment mentionnée « propriété privée » au sein même de la forêt finissent par nous faire oublier les incendies. Peu après, plusieurs panneaux mentionnant la proximité du fameux Tambour de Sahorre soulèvent un autre dilemme. « On y va ? » « On n’y va pas ? ». Un panneau mentionnant 40 minutes aller et retour rebute totalement Dany. « Vas-y tout seul, j’ai un peu mal aux hanches ! » me dit-elle. Et me voilà parti laissant Dany toute seule dans cette immense forêt mais n’oubliant pas de rajouter « ne bouges surtout pas ! ». Finalement et sans me presser,  il ne me faut que 20 minutes pour faire cet aller-retour, sachant que je n’ai pas trouvé immédiatement les barrières de rondins qui encadrent la fin du sentier y menant, un dernier panonceau directionnel n’étant pas selon moi idéalement placé ou bien a-t-il été déplacé ? Ce gros tonneau de bois appelé "tambour" n’était ni plus ni moins que le touret d’un treuil où un câble d’acier tractant des wagonnets de minerais de fer venait s’enrouler ou se dérouler selon les besoins. Je reconnais tout de même qu’un magnifique effort de restauration a été fait car l’ensemble avec son petit appentis adjacent a belle allure. Si à l’instant de cette découverte, l’exploitation du fer était bien dans ma tête, cette dernière n’avait pas oublié ma passion pour les oiseaux. C’est ainsi que par la fenêtre du petit local, il ne m’a fallu que 5  minutes pour photographier un pic épeiche et une sittelle-torchepot. Autant dire que ces photos-là étaient aussi chanceuses qu’inespérées. C’est donc vraiment ravi que je suis revenu vers Dany que j’ai vite retrouvée car elle avait déjà fait un petit bout du chemin dans ma direction. La suite du Sentier du Baron toujours bien balisée est simple, une bonne et large piste redescend vers Thorrent. Là, on retrouve le parcours pris à l'aller et ce, jusqu'à l'arrivée à Sahorre. Si au départ, j’ai eu la crainte qu’elle soit monotone, une incroyable variété de papillons ; très nombreux dans ce secteur ; et bien sûr les 2 églises ouvertes, sont venue annuler cette appréhension. Plus bas, le château de Thorrent (écrit Toren) étant désormais une ferme avec point de vente (Réseau Bienvenue à la ferme), nous n’avons pas hésité à nous en approcher. Non pas pour acheter car rien ne semblait fonctionner et de surcroît il n’y avait personne,  mais pour avoir un joli aperçu de ce bel édifice historique dont un pupitre (en partie effacé) nous raconte l’Histoire remontant à l’an 900. Les retrouvailles avec le hameau de Thorrent coïncidant avec quelques gouttes de pluie, nous avons été contraints de presser le pas et moi d’enfermer mon appareil-photo au fond de mon sac à dos. Par bonheur,  la pluie s’est arrêtée juste avant l’église Saint-Etienne me permettant ainsi de terminer le reportage de cette charmante balade. Quelques oiseaux, des fleurs et très nombreux papillons sont venus enjoliver ce superbe parcours en grande partie forestier. Il a été long de 8,9km, aller et retour au Tambour inclus, pour des montées cumulées de 710m et  un dénivelé de 457m, le point le plus bas étant Sahorre à 674m d’altitude et le plus haut au tambour à 1.131m. Carte IGN 2349ET Massif du Canigou Top25.

     

     

     

    (*) Jean Aymar de Satgé : On trouve un site personnel de généalogie l’évoquant et indiquant qu’il a été marié à une Lacroix Rose et qu’il a eu d’elle 2 fils prénommés Dominique et Jean-Cyr, enfants auprès desquels il a laissé respectivement ses seigneuries de Huytésa (Aytua) et Thoren (Thorrent). Pour en savoir plus, il m’a fallu chercher sur le Net et là on trouve surtout des informations sur le remarquable site de Jean Rigoli consacré à l’Histoire de Mantet (dont les Satgé ont été également les seigneurs) ainsi que quelques bribes de sa vie sur le livre « Monographie de Sahorre » de René Alquier. Dans ces textes-là ainsi que sur le site Geneanet, on le trouve le plus souvent prénommé Jean-Jacques et non pas Jean Aymar. Pourtant, il s’agit apparemment de la même personne. Toutefois, et malgré une généalogie plutôt riche et fournie, il semble que ce soit son petit-fils Cosme Thomas Bonaventure de Satgé, baron de Thoren qui ait laissé le plus de souvenirs dans l’Histoire de cette famille roussillonnaise. Extrait des Biographies Roussillonnaises de J. Capeille, sa vie rocambolesque car mouvementée nous est également contée dans le site Geneanet. N’hésitez pas à suivre les liens en cliquant dessus pour en savoir plus.


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