• Ce diaporama est agrémenté de la chanson "Awaken" du groupe de rock britannique "Yes" composé de Jon Anderson (chant) et des musiciens Chris Squire, Rick WakemanSteve Howe et Alan White. Chanson légèrement incomplète extraite d'un concert à Birmingham en 2003.

      Le Chemin du Mas de Les Fonts (Las Founts) depuis Calce

     Le Chemin du Mas de Les Fonts (Las Founts) depuis Calce

    Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


     

    Quand en ce 5 mai 2022, nous avons entrepris ce « Chemin du Mas de les Fonts (*) depuis Calce », les principaux sites Internet que j’avais consulté auparavant nous laissaient imaginer que ce lieu historique et inscrit en tant que tel aux Monuments éponymes serait « visitable ». C’est le cas par exemple de la fiche rando édité par Perpignan Méditerranée Tourisme et Agly-Verdouble Pays Touristique ; c’est-à-dire le département ; où il est clairement indiqué qu’ « Une halte s’imposera au Mas de Les Founts, bâtisse médiévale dominant le vignoble ». C’est également le cas du site « IGNRANDO », lequel dans la présentation de cette randonnée écrit « belle découverte du Mas de las Fonts ». C’est enfin le cas aussi sur le site de la commune de Calce où l’on peut lire d’emblée sur la page dédiée « Une magnifique bâtisse communale ... Le Château de Las Fonts... ». Or, qu’elle ne fut pas notre déception d’atteindre ce bien bel endroit perché sur un dôme et joliment entouré de vignobles, de pinèdes, d’oliveraies et de garrigues et d’être contraints de n’en voir qu’une infime partie au travers de lourdes grilles amplement cadenassées. Oui, à quoi ça sert d’imaginer et de proposer un circuit de randonnée en définissant un objectif qui restera invisible aux yeux des marcheurs qui auront fait l’effort d’y parvenir ? Certes le reste de la randonnée reste agréable, et notamment au printemps, mais la déception est grande et il serait bien que les différents acteurs clés cités ci-dessus ; auxquels on peut peut-être rajouter la Fédération Française de Randonnée Pédestre, puisque ce chemin est balisé ; se mettent d’accord et trouvent une solution à cette énorme déficience, et ce d’autant que la commune de Calce est, comme indiquée ci-dessus, propriétaire du domaine depuis 1985, après l’avoir racheté à la famille Bobo, célèbres pharmaciens de Perpignan. Oui, en arrivant chez moi, j’étais si déçu que j’ai téléphoné à la mairie de Calce pour demander quelques explications. Elles furent polies mais on ne peut plus lapidaires et se résumèrent à « le lieu n'est pas ouvert au public » puis « désolé ». Voilà en préambule ce que je voulais dire à propos de cette randonnée en boucle, espérant qu’au plus vite un changement pourra intervenir afin que les prochains randonneurs trouvent un intérêt total à la parcourir. Il est 8h30 quand nous rangeons notre voiture près du centre de Calce à proximité de la mairie. Nous démarrons en remontant la rue qui passe devant le restaurant bistrot de pays Le Presbytère et l’église Saint-Paul et poursuivons le bitume sur la route d’Estagel jusqu’à la sortie du village où un balisage jaune indique de partir à droite. On laisse le monument aux morts sur la gauche et continuons facilement grâce à un panonceau directionnel : « Mas de les Founts – 1h27 - 4,5km ». Or mis les paysages, dont l’inévitable Canigou couronné de gros nuages fait amplement partie, de très nombreuses fleurs et de rares passereaux font les frais de mes premiers clichés. L’itinéraire très bien balisé ne pose aucun problème de cheminement et ne nécessite pas l’utilisation d’un GPS. Il suffit d’être attentif aux marques de peinture jaune. A des endroits très précis, je retrouve certains tronçons empruntés lors d’une longue et superbe balade que j’avais intitulée « Le Circuit des Coumes et sur les pas des bergers ». C’était une version en boucle très personnelle d’une randonnée intitulée « Sur les pas des bergers » dont un panonceau annonce ici la direction. Alors que Calce s’éloigne, les fleurs de garrigue que je recense se font plus nombreuses pendant que les passereaux se font plus discrets. Seuls quelques bruants proyers et de rares fauvettes montrent le bout de leurs becs pendant qu’une buse variable chasse en rase-mottes avant de disparaître dans une dense végétation. A aucun moment, je n’aurais l’occasion de photographier ni une fauvette ni cette buse. Les paysages s’entrouvrent sur de vastes panoramas. Je reconnais Latour-de-France, devine parfois Estagel, pourtant plus près de nous, aperçoit les reconnaissables sites que sont la Tour del Far et Força Réal. Symétriques dans ce champ visuel à 180°, les deux semblent se faire face . Plus loin encore, des Corbières catalanes à la forêt de Boucheville, le pays Fenouillèdes déroule ses décors si diversifiés. Avec cette dernière vision, je ne peux m’empêcher de me remémorer ce Tour pédestre des Fenouillèdes réalisé avec mon fils et en 5 jours. « Mon dieu déjà 11 ans » me dis-je en pensées car sans prononcer aucun mot. Je me contente de dire à Dany « tiens regarde au loin on aperçoit le Bugarach ! ». «  Où ça ? » me répond-elle. « Ce gros bulbe à droite et à l’horizon, dans la continuité des autres collines encore plus à droite ». « Ah oui, je le vois ! » conclut-elle. Mes pensées, elles, continuent de vagabonder comme mes jambes l’avaient fait en 2011, avant de revenir à une réalité plus patente. A nos pieds, torrents, recs et correcs, ont creusé de profondes et longues combes formant ainsi une succession de petits « serrats » plus ou moins hauts. Ici, aussi, j’arrive à retrouver du regard quelques décors déjà arpentés lors du « Circuit des Coumes et sur les pas des bergers ». Voilà déjà presque 2h que nous flânons et nous stoppons sur un petit pré herbeux et face à ces panoramas pour prendre un gros en-cas. Une fois encore et comme très souvent lors de nos balades, le Massif du Canigou enneigé est la principale attraction de ce déjeuner sur l’herbe. Mais aujourd’hui, de gros nuages lui coupent la tête et de ce fait le rendent beaucoup moins captivant. A l’instant de repartir, nous atteignons la route bitumée coupant la D.18 entre les lieux-dits « Serrat d’en Bigorra » et « Coma de la Ginesta ». Nous repartons sur un chemin mi-asphalté et mi-terreux filant vers le Mas de les Fonts. Il est presque rectiligne et agréable à cheminer car en surplomb d’une jolie combe que vignobles et oliveraies se partagent. De très nombreux passereaux et quelques papillons semblent apprécier ce secteur. Comme déjà indiqué, l’arrivée au Mas de les Fonts devant des grilles fermées par des chaînes est très décevante et même énervante. Aucune âme qui vive à l’intérieur de l’enceinte est nous n’avons d’autre choix que de quitter les lieux. Il y a bien un homme qui travaille à la vigne en contrebas des bâtisses côté sud mais il est bien trop occupé et surtout bien trop loin pour que l’on puisse l’interpeller. Alors que nous descendons vers la partie extérieure du hameau où se trouvent quelques maisons, qu’elle n’est pas notre surprise d’apercevoir au sein d’un mur ruiné une chatte accompagnée de quelques minuscules chatons. Si la mère reste impassible, certains chatons s’égayent en nous voyant et d’autres s’enfuient dans leur cache de pierres. Je prends quelques photos de loin mais nous n’approchons pas dans la crainte d’effrayer la mère qui risquerait d’abandonner ses rejetons. Nous poursuivons. Ici, un long et haut mur, espèce de rempart agencé de plusieurs fenêtres, en partie caché par de grands arbres, empêche toute vision à l’intérieur du domaine. Pendant que Dany continue vers les maisons du hameau, je monte vers ce haut mur en quête de quelques photos et d’une éventuelle ouverture. J’y découvre une tour crénelée également fermée d’un haut portail, mais rien de plus car là aussi aucun accès n’est possible. J’abandonne toute idée de visite et retrouve Dany au hameau, désert lui aussi. Assise sur un petit muret, avec une tasse de café dans une main, elle déguste son dessert que nous n’avions pas mangé précédemment. Je fais de même tout en tentant de photographier les nombreux moineaux et étourneaux qui occupent de grands cyprès. Ici, les oiseaux sont nombreux et outre ceux déjà cités, je parviens à photographier une hirondelle et un chardonneret. Moineaux et pinsons échappent à mes stratagèmes. Les hirondelles, elles, vont et viennent en planant jusqu’à se réfugier sous la terrasse ombragée d’un cabanon. Pour mon plus grand plaisir, toute cette avifaune semble apprécier ce lieu si paisible. Nous repartons forcément déçus de n’avoir pas pu visiter ce château du Mas de les Fonts où certaines structures sont inscrites auprès des Monuments Historiques. C’est le cas de la chapelle, du porche d’entrée ainsi que de l’enceinte où une poterne est visible. Est-ce la déception, mais nous poursuivons la route au lieu d’essayer de trouver le balisage de couleur jaune propre à ce P.R. Quand je m’aperçois de notre erreur, c’est bien trop tard pour faire marche arrière. Un coup d’œil sur mon GPS et sur ma carte IGN pour constater que nous avons accompli au moins 500m mais finalement je constate aussi qu’en continuant nous retrouverons le bon itinéraire. Après les vignes du mas, la garrigue reprend totalement ses droits avec des fleurs à recenser et des passereaux véloces et donc difficiles à immortaliser. Si le chemin vers Calce est plutôt rectiligne sur la carte, il ne l’est pas sur le terrain, alternant montées et descentes rocailleuses dans des petites combes creusées par des correcs le plus souvent asséchés. Quant au fond d’un correc, une poche d’eau causée par de récentes pluies se présente, on y découvre quelques papillons en quête de sels minéraux, nutriments essentiels à leur reproduction. Dans ce retour vers l’arrivée, les paysages diffèrent quelque peu de ceux vus précédemment. Belles vues sur le Mas de les Fonts, sur la Plaine du Roussillon puis sur Calce sont les principales attractivités visuelles de cette deuxième partie du parcours. Il faut y ajouter le beau jardin et les œuvres d’un artiste inclassable au sein même du village. Ainsi se termine cette agréable balade en boucle donnée selon les sites pour 7,7km (fiche rando du département66) ou 8,1km (IGNRANDO). Pour être franc, je ne l’ai pas mesurée par le fait même qu’elle était indiquée comme facile. C’est plutôt le cas pour les marcheurs que ces distances-là ne rebutent pas ! Carte IGN 2448 OT Thuir – Ille-sur-Têt Top 25.

    (*) Présentation du mas ou château de Les Fonts : Comme souvent en pareil cas, j’ai essayé de lire un maximum d’informations avant de démarrer cette randonnée. Voilà une synthèse de ce que j’ai trouvé :

    Le Mas de les Fonts, sur la commune de Calce, dans le département français des Pyrénées-Orientales, est un ancien château édifié du xiie siècle au xve siècle. L'église Sainte-Marie de Las Fonts qui se trouve en ce lieu semble dater du xiie siècle. L'ensemble fortifié qui se trouve autour a été construit entre les xiie et xve siècles. Le Mas de les Fonts fait partiellement l'objet d'une inscription des monuments historiques depuis le 29 mars 1993. Les parties protégées sont l'église romane, le porche d'entrée, l'enceinte et sa poterne. (Source Wikipédia). Son existence est attestée dès la fin du IXème siècle. Pour des raisons encore inconnues, cet embryon de village s'est peu développé, devenant dans le courant du XVIème siècle une exploitation agricole. De nos jours, sont encore visibles la base de l'enceinte au nord, un habitat médiéval ainsi que l'église romane dédiée à la Vierge, citée pour la première fois en 1119. Avec sa nef unique et son abside à l'est dotée d'une surélévation défensive, son architecture la rapproche de Saint-Paul-le-Vieux. Des restes de décors peints à fresque sont encore visibles dans l'ébrasement des fenêtres. Deux éléments déposés pourraient provenir de l'église: une ancienne table d'autel en marbre de Baixas, et une cuve baptismale, également en marbre, de forme tronconique d'époque romane (Source Tourisme.pyrénées-orientales.fr). Située sur le territoire de Calce, l'église de Las Fonts est tout ce qui reste d'un hameau autrefois prospère, mais qui ne s'est pas développé pour arriver à l'un de nos villages actuels. Le territoire de Las Fonts n'a pas délivré de vestiges du lointain passé paléolithique, pourtant riche dans la région, ni même du passé plus récent du néolithique. Pourtant il semble normal que les hommes ayant vécus à cette époque aient habité ce site, dont les collines apportaient une relative protection naturelle. Il faudra attendre le moyen-âge pour qu'apparaisse la première mention écrite de Las Fonts, qui est cité en 1119 dans une bulle du pape Gélase II. Cette bulle confirmait la donation de l'église à l'abbaye de Lagrasse, une puissante abbaye située aujourd'hui dans l'Aude et qui possédait déjà quelques autres lieux dans la région. Du hameau de Las Fonts il ne reste plus de nos jours qu'un mas, quelques vestiges et la chapelle Ste Marie, datée du début du XIIe siècle (Source https://www.les-pyrenees-orientales.com/Villages/LasFonts.php) Il s'agit d'une construction ancienne, ce château apparaît dès le XIIIe siècle dans les documents écrits, mais son appareillage prouve qu'il a été construit bien avant, au moins au XIIe. Il est assez monobloc et se compose d'un lourd mur entourant les éléments de vie d'une petite communauté : un moulin, un puit, des maisons, une place forte, etc…. Ce que l'on appelle "château", c'est en fait une motte castrale, de taille modeste. Il mesure à peu près 60m de long par 40 de large. On sait qu'il contenait une citerne de 75000 litres et un four à pain. La plus ancienne référence que l'on ait sur le château de Calce date de 1232, on y lit que le noble Bernard de Calce est chevalier du Temple, à la Commanderie du Mas Deu. On retrouve le château aux mains de Guillem de Canet au XIIIe et XIVe siècle, qui le tient en fief des rois de Majorque. En 1344, le royaume de Majorque chute devant la puissance de son voisin, le royaume d'Aragon. Leurs biens sont redistribués et ce château tombe entre les mains de la famille de So, puissante famille locale à cette époque. Puis, il passe à la famille de Vernet (désignant le quartier Nord de Perpignan, pas la ville du Conflent) et plus tard à la famille du Vivier (jusqu'au XVIIe), pour enfin aboutir à la famille d'Oms, qui le conservera jusqu'à la révolution française (Source site de la Mairie de Calce avec le lien suivant : http://www.calce.fr/fr/salle-municipale/2196/chateau-las-fonts Sur le Dictionnaire de Biographies Roussillonnaises de l’abbé Jean Capeille publié en 1914, on note que ce lieu a appartenu à une famille seigneuriale dès l’an 1266. Le premier cité est Ermengaud, chevalier propriétaire du lieu, frère d’un Guillaume de Les Fonts et décédé en 1276. Il eut un fils du nom de Dalmace, lequel eut lui-même 2 fils, Jaubert et Guillaume. C’est apparemment ce dernier Guillaume qui laissa le plus son nom à la postérité pour son goût des aventures lointaines avec les autres chevaliers roussillonnais et sa proximité avec l’infant Ferran de Majorque, fis de Jacques II et frère du roi Sanche, tous deux rois de Majorque. Vous trouverez le détail de cette « chevaleresque » famille en cliquant sur le lien suivant : https://mediterranees.net/biographies/capeille/CapeilleD.pdf

    De nombreux renseignements sont également présents sur la page dédiée à Calce de l'encyclopédie libre Wikipédia. Je vous laisse les découvrir en cliquant sur le lien suivant : https://fr.wikipedia.org/wiki/Calce Quant à la page qui lui est directement consacrée, elle est moins prolixe et cité en entête de cette rubrique. 

    Enfin, je vous conseille vivement la lecture et le visionnage de la page du P.O.T Rando Club de Perpignan consacrée à cette balade en cliquant sur le lien suivant : https://potrandos.fr/documents/2021-03-14-Le-mas-de-las-Founts.pdf . Une chronologie des plus détaillées retrace l’Histoire et offre quelques photos permettant de se faire une belle idée de ce Mas de Las Founts. En occitan « de les Fonts » ou en catalan « de Las Founts », du latin « fons » et du vieux français « fontis » ou « fondis », on trouve les deux façons de l’écrire signifiant en français « des sources » ou « des fontaines », une étymologie assez courante dans le Midi de la France mais aussi dans les Pyrénées-Orientales et que l’on retrouve par exemple pour les communes de Font-Romeu, Fontpédrouse, Fontrabiouse et St Génis des Fontaines. Enfin et pour terminer, on peut lire sur le site Internet de la mairie de Calce, les courtes présentations suivantes : « Une magnifique bâtisse communale ... Le Château de Las Fonts est une Seigneurie indépendante du XIIIème siècle. Le château se trouve à mi-chemin entre les villages de Baixas et Calce au milieu des vignes et des garrigues, entre mer et montagne. Endroit privilégié réservé aux habitants de Calce où une salle communale a été restaurée récemment ». On peut lire aussi  « Ancien domaine viticole racheté par la mairie de Calce, pour l'aménager en lieu de réunion et d'animation communale » puis «  Il est à noter que, la salle communale du Château de las Fonts est STRICTEMENT réservée aux habitants de la commune ». Avec un tarif de location et de caution, on peut également lire « le Château n'est disponible que pour les habitants de Calce ». Qu’on se le dise, apparemment, l’intention actuelle de la commune n’est pas d’ouvrir ce lieu historique et donc culturel à tous. Ça a l’avantage d’être clair ! Par contre, là aussi un diaporama de quelques photos est visible permettant d’apercevoir un peu l’intérieur du domaine.

    Ce lieu n’étant pas « visitable », j’ai essayé d’être le plus complet possible pour que chacun puisse s’en faire une belle idée avant de partir faire cette randonnée…. pour ne pas le voir !


    1 commentaire
  • Ce diaporama est agrémenté de 3 morceaux interprétés par le "Joscho Stephan Trio". Ils ont pour titres : "Smile" accompagné de Gunther Stephan (guitare) et Max Schaaf (contrebasse) puis "Transatlantic Bolero" accompagné de Sven Jungbeck (guitare) et Volker Kamp (contrebasse) puis "Misty" accompagné de Matthias Strucken (vibraphone), de Sven Jungbeck (guitare) et Volker Kamp (contrebasse).

    Le Circuit des 3 Veïnats de Fuilla

    Le Circuit des 3 Veïnats de Fuilla

    Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


     

    Cette balade pédestre que je vous présente ici et que j’ai intitulée « Le Circuit des 3 Veïnats de Fuilla » n’aurait jamais dû exister telle quelle. Pourtant, je vous la recommande. En effet, en ce matin du 10 avril 2022, si tout c’était déroulé comme prévu, c’est une randonnée (*) beaucoup plus longue que j’avais imaginée. Mais en descendant de la voiture, Dany ayant ressenti de fortes douleurs aux hanches, une question se pose : « Que faisons-nous ? ». « Marche ? » « Pas marche ? » Pour Dany, l’envie de randonner est là, mais pas pour accomplir les 15 kilomètres et le dénivelé initialement prévus. Si je suis plutôt enclin à faire autre chose que marcher, Dany imagine ma déception et ce d’autant qu’elle sait pertinemment que je n’ai rien prévu d’autre. « On ne peut pas faire autre chose de moins long ? » me dit-elle, afin de couper court à tout autre éventualité. Après un coup d’œil sur la carte IGN et parce que j’en avais réalisé une courte partie lors d’un mémorable « Circuit des Minerais » au départ de Villefranche-de-Conflent, voilà comment est née cette petite boucle. 6 à 7 km, c’est moitié moins qu’initialement prévu et Dany se sent prête à les faire malgré ses douleurs. Connaissant sa volonté et son abnégation à résister à la douleur, je la sais capable et n’insiste pas. La marche est d’ailleurs préconisée par tous les docteurs qu’elles consultent et ils sont nombreux. Comme prévu, mais pas dans le même sens, à Fuilla nous démarrons du Veïnat del Mig où nous venons de laisser notre voiture sur un parking ad hoc. Dès le départ, nous sommes vite partagés entre deux sentiments : l’immense quiétude des lieux et malgré ça une vie que l’on imagine sous-jacente. Cette vie, je l’aperçois très vite sous les traits de nombreuses hirondelles venant se blottir dans l’avant-toit d’une maison où se trouvent leurs fragiles nids d’argile. De nombreux moineaux les imitent. Peu après, elle se manifeste bruyamment avec un chien qui vocifère à notre passage. Le silence est totalement rompu car les aboiements de ce chien en entraînent quelques autres. Par bonheur nous avançons et  le calme revient très vite.  Nous empruntons la direction du Veïnat de Baix également dénommé Fuilla d’Avall. Evidemment et pour tous ceux qui ne connaissent rien aux toponymes catalans, ces noms nécessitent quelques explications : Le « Veïnat », en français c’est un « quartier » au sens administratif, voire un « voisinage » au sens le plus commun. « Del Mig » signifie « du milieu », « Baix » c’est le « bas », « Avall » c’est « l’aval » en évoquant un vallon et « d’Amunt » d’en « haut ». Il faut aussi savoir que Fuilla, avec ses 10 km2, est une commune rurale très bizarrement étendue car outre ses 3 quartiers bien distincts déjà cité, il y en a un quatrième avec Sainte-Eulalie que nous ignorons lors de cette balade mais qui peut facilement faire l’objet d’une courte entorse. Une jolie église parfaitement restaurée mais dont l’origine est ancienne y est visible. Peu de gens le savent, mais la gare de Villefranche-de-Conflent, célèbre départ du Petit Train Jaune vers la Cerdagne est en réalité la gare de Fuilla-Sainte-Eulalie car située sur cette commune et au plus près de ce quartier pourtant bien éloigné. Quant à la Serra de Cobartorat que nous allons cheminer située à l’est de Fuilla, cette colline constitue la frontière communale avec Corneilla-de-Conflent. Voilà pour les explications linguistiques, administratives et géographiques. Pourtant, le décor n’est planté qu’à moitié car Fuilla, à cette époque de l’année, a bien d’autres attraits. Au cœur du vallon de la Rotjà que nous allons quelque peu longer, le regard se pose sur des prés verdoyants, sur des vergers fleuris et sur les montagnes environnantes : le Massif du Canigou au sud-est, le Massif des Tres Estelles au sud-ouest, le Massif du Coronat au nord et quelques collines de moindres élévations à gauche avec le Serrat des Garbères et à droite avec la Serra de Cobartorat déjà citée. Le Canigou reste le seigneur des lieux, malgré un soleil  aveuglant au-dessus de lui tentant de lui faire la guerre dans cette lutte de qui sera le plus éblouissant.  Outre ces magnifiques décors qui nous entourent dont les plus hauts sont merveilleusement enneigés, quelques volatiles que je tente de photographier viennent s’ajouter au plaisir de marcher. Moineaux, hirondelles, rougequeues, fauvettes, merles, mésanges, bergeronnettes, geais et j’en oublie, tous les oiseaux vus ne sont pas facilement photographiables mais le nombre et mon obstination finiront par me satisfaire au-delà de mes espérances. Sur ce chemin dit de Villefranche seule la flore manque quelque peu à l’appel de mes passions. Il y a bien des arbres fruitiers fleuris mais souvent difficiles à déterminer car sans feuille. D’autres fleurs plus sauvages arriveront un peu plus tard. Après la sortie de Fuilla d’Avall, nous laissons Sainte-Eulalie et son église sur la gauche pourtant peu éloignées. Il faut dire que Dany a pris pas mal d’avance à cause de mon acharnement à vouloir immortaliser des passereaux. En la circonstance, je ne me vois pas lui demander de faire demi-tour. L’itinéraire nous entraîne sur la D.6 et un petit bout de route bitumée et ce, jusqu’au pont sur la Rotjà où tout devient plus simple peu après. Ici, il faut tourner à droite et prendre l’impasse du Pont, direction le lieu-dit le Pont, petit pâté de 2 ou 3 habitations où un pont a dû jadis marquer les esprits. A-t-il été emporté par une crue de la Rotjà ? L’Histoire ne le dit pas, mais c’est fort probable, la Rotjà, torrent de montagne ayant dû connaître, comme bien d’autres affluents de la Têtl’Aïguat de 1940 et bien d’autres déchaînements diluviens. Une fois passé les maisons, l’impasse se poursuit et devient sentier forestier et ce jusqu’à atteindre une clairière où trône le dolmen de Coberturat ou Cobartorat. Quelques genêts fleuris que j’ai un mal fou à différencier et des papillons qu’on appelle Azurés viennent me distraire dans cette montée parfois très caillouteuse. Dany claudique mais finalement elle arrive avant moi, occupé que je suis à mes photographies. Avec 4 grosses pierres dont la plupart sont de formes arrondies, le dolmen est assez imposant par sa table malgré cette conception plutôt simple. Il dispose d’une seule grosse cupule peu visible, sauf à y monter dessus, ce que je vous déconseille vivement. Le chemin se poursuit à droite, en réalité c’est une large piste forestière le plus souvent argilo-sableuse. L’itinéraire devient  toujours plus simple, car bien balisé direction Vernet-les-Bains et la chapelle ruinée de Saint-Clément de la Serra. Du déjà vu pour moi lors du Circuit des Minerais mais une nouvelle découverte pour Dany, découverte d’autant plus merveilleuse qu’un majestueux Canigou se présente revêtu d’un beau manteau blanc.  Seul un ciel laiteux enlève un contraste rêvé à ce panorama époustouflant mais par bonheur ça ne durera pas. D’ici, de jolies vues s’entrouvrent aussi bien vers la verdoyante vallée de la Rotjà et la commune si étendue de Fuilla que vers la vallée du Cady et Corneilla-de-Conflent, dont la commune est parfois visible au travers des pins. Un peu plus tard, c’est Vernet-les-Bains que nous devinerons. Si la chapelle Saint-Clément est ruinée, elle continue d’être honorée par des fidèles qui n’hésitent pas à la décorer de quelques pieuses reliques. Ici, beaucoup de papillons butinent les fleurs de cistes pendant que d’autres somnolent sur les roches les plus chaudes. Deux ou trois lézards les imitent dans l’attente d’un insecte à croquer plus en adéquation avec leur modeste taille. Oui, le chaud soleil qui tape sur le seuil de la chapelle est pour nous aussi une invitation à se prélasser comme un lézard et à pique-niquer ici. C’est l’heure bienvenue du déjeuner que je mets à profit pour photographier la Nature.  Une pause un peu plus longue que nécessaire, car achevée en somnolence, et le temps de poursuivre arrive par la force des choses. Il est vrai que 2 corbeaux planant au-dessus de nous en croassant continuellement ont tendance à nous sortir de notre léthargie. Le chemin se poursuit toujours aussi rectiligne jusqu’à une intersection de plusieurs directions. En l’absence de tracé dans mon GPS, l’application Iphigénie vient à ma rescousse. Nous ignorons les chemins partant à droite soit vers Corneilla-de-Conflent soit vers Vernet-les-Bains et choisissons de continuer tout droit en direction du col de Vernet. Peu après, nous empruntons la première bifurcation descendant vers Fuilla d’Amont, et ce malgré une barrière grossière constituée de fils barbelés et de branchages, le tout agrémenté d’une pancarte mal écrite interdisant le passage. Nous passons outre l’interdiction et enjambons avec prudence la barrière. Nous n’avons pas d’autres recours pour redescendre vers Fuilla et surtout pas d’autres recours pour amenuiser comme prévu la distance à parcourir. Au bas de la descente, seule une galerie claquemurée  et interdite de passage semble expliquer l’interdiction vue plus haut. Sans doute est-elle le vestige d’une ancienne mine de fer, nombreuses dans tout ce secteur du Conflent. Nous la regardons de loin, voulant respecter ce qui semble être une propriété privée. Finalement tout se passe bien et aucune autre entrave ne vient gâcher cette arrivée au Veïnat d’Amunt. Bien au contraire, l’itinéraire est agréable car très verdoyant, rafraîchissant car traversé par une Rotjà aux eaux limpides où il fait bon s’asperger un peu. Il est agrémenté par quelques surprises patrimoniales comme le domaine de Cercet, beau gîte de charme confidentiel car bien caché hors des grands axes routiers. Pourtant la bâtisse est parée d’échauguettes comme un vrai château et à coup sûr, il doit faire bon passer quelques jours et dans le pire des cas un seul week-end en amoureux dans ce lieu si paisible. Oui, ce lieu est paisible et les habitants bien sympathiques comme nous le constatons en engageant la conversation avec deux gentilles dames. La première aime les couleurs vives comme le prouve son balcon amplement agrémenté  d’une multitude d’objets chatoyants. Elle aime son balcon et apprécie qu’on l’aime aussi au point d'accepter que je l'immortalise. Une vraie « mère à Titi » comme l’aurait chanté Renaud. La seconde, au balcon nettement plus dépouillé, n’est pas moins faconde et pas moins sympathique, elle nous parle de son village avec plein d’amour dans les yeux et dans les mots. Des mots qui à coup sûr font du bien aux maux de Dany. Puis le parking est là. Ainsi se termine cette courte balade imprévue mais dont les centres d’intérêts sont multiples malgré les impasses que nous avons faites volontairement sur certains d’entre eux, la visite des églises et chapelles notamment. Le clocher de l'école communale que nous avons approché était fermé. On peut donc supposer que les autres édifices religieux l’étaient aussi. Pourtant au regard de ce que j’ai pu lire, les églises méritent qu’on s’intéresse à elles. Telle qu’expliquée ici, cette balade a été longue de 6,8 km, pour des montées cumulées de 264 m et un dénivelé de 174 m. Le point le plus bas est à 500 m d’altitude près du pont sur la Rotjà (lieu-dit le Pont) et le plus haut à 674 m juste avant d’amorcer la redescente vers Fuilla d’Amont sur le chemin menant au col de Vernet.  Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

    (*) Normalement, nous aurions dû réaliser une randonnée que l'on trouve sur le remarquable site "A pied dans le 66" intitulée "Le Canal et le site minier de Falguerosa" dont voici le lien ci-après : http://apieddansle66.eklablog.com/fuilla-le-canal-et-le-site-minier-de-falguerosa-a212236763

     


    1 commentaire
  • Ce diaporama est agrémenté de 4 chansons interprétées par la jolie et délicieuse chanteuse vietnamienne Trang Tooc. Elles ont pout titre : "Chiều vắng" (Après-midi vide) accompagné à la guitare par Khoa Le"Close To You" accompagné par le pianiste Pham Quang Hoc"That Old School Love" accompagné du pianiste Thien Tran plus un petit bout de "Tìm Một Người Như Thế" (Trouver Quelqu'un Comme ça) avec Khoa Le. 

    Autour de la Réserve Naturelle du Mas Larrieu à Argelès-Plage

    Autour de la Réserve Naturelle du Mas Larrieu à Argelès-Plage

    Pour agrandir les photos, cliquez dessus.  2 fois pour un plein écran.


     

    Voilà comment est née puis s’est déroulée cette balade que j’ai intitulée « Autour de la Réserve Naturelle du Mas Larrieu » En ce dimanche 27 mars, si l’envie de marcher est bien là, aussi bien pour Dany que pour moi, la météo n’est guère propice à une longue escapade pédestre. Alors que faire ? Voilà déjà longtemps que l’envie d’aller découvrir la Réserve Naturelle Nationale du Mas Larrieu tout près d’Argelès-Plage me trotte dans la tête. Cette envie est essentiellement motivée par ma passion pour la Nature et ce désir permanent de tenter d’aller la photographier. Un ciel grisâtre n’est pas idéal pour des photos mais l’idée a germé et peu de choses ; sauf la pluie ; peut l’empêcher de grandir. Sur Internet, je me mets à lire presque tout ce qui concerne cette réserve. Bien que d’inégales valeurs, il y a abondance de sites à son sujet et je finis mes lectures avec l’envie décuplée d’y aller. Géoportail m’aide à composer une petite boucle tout autour et ma décision est prise : « cet après-midi, nous irons marcher autour de la Réserve Naturelle du Mas Larrieu » dis-je à Dany. Je ne sais pas si elle sait de quoi je parle, mais elle acquiesce et sa seule question guidée par ses douleurs récurrentes aux hanches est « combien de kilomètres ? ». Je lui réponds  « Au bas mot,  4,2 km selon mes calculs ». Avec un sourire, elle hoche la tête en signe d’approbation et de satisfaction. Pour le reste et comme le plus souvent, elle me fait confiance mais je lui décris quand même les lieux et le fait qu’il nous faudra marcher quelque peu sur le sable de la plage. Elle est d’accord. Au regard de mes lectures et des cartes et vues aériennes de Géoportail, j’enregistre la boucle envisagée dans mon GPS, tout en espérant qu’elle sera réalisable sans trop d’encombres. Je ne connais pas du tout l’endroit.  Nous avons déjeuné sur le pouce et il est 12h30 quand nous garons la voiture en bordure d’une piste cyclable et pédestre, parallèle à la route principale D.81. Nous sommes tout près du Mas Larrieu, ancien corps de ferme, que nous apercevons au travers de quelques arbres. Bien qu’une large piste terreuse parte vers la gauche, je fais le choix de poursuivre la piste cyclable et pédestre bitumée, direction Argelès. Ici, les fleurs à photographier sont si présentes que j’oublie vite le bitume et ce d’autant que quelques oiseaux sont également visibles. Au premier carrefour, nous tournons à gauche et entrons dans une zone où campings étoilés et espaces de loisirs se partagent l’espace. Si les signalétiques « Sentier Littoral » et « Réserve naturelle » n’étaient pas si présentes, on pourrait facilement imaginer que ce n’est pas le bon chemin permettant d’atteindre un lieu protégé. Mais non, très rapidement, et à hauteur d’un passage à gué sur la Riberette, on quitte ce monde « civilisé » pour des environnements sauvages plus en adéquation avec l’idée que l’on se fait d’une Réserve Naturelle.  Fleurs et avifaune constituent l’essentiel de mes photos avant même d’arriver au bord de la plage. Il en sera ainsi jusqu’à l’arrivée même si un lézard, des papillons saisonniers et un lapin de garenne constitueront de bien jolies surprises. Dans l’immédiat, l’itinéraire longe d’un côté une zone humide et boisée du nom de « Gorg dels Oms » et de l’autre la plage à bonne distance, direction l’embouchure du Tech. Ici cette embouchure, tout le monde a pour habitude de l’appeler le « bocal » mais ne me demandait pas pourquoi ! J’ai essayé de savoir pourquoi on l’appelle ainsi mais je n’ai rien trouvé sur le Net. J’imagine que de temps à autre, l’embouchure a tendance à s’ensabler puis à s’obturer formant un bouchon et par là-même un delta en forme de profond bocal. C'est mon idée. « Un vieil ami qui s’appelait Emile ; aujourd’hui disparu ; et qui avait pour habitude de venir pêcher ici m’avait dit « on l’appelle bocal car certaines personnes y conservent le fruit défendu pour le manger ! ». Régulièrement enquiquiné par ces personnes, il me disait ça en plaisantant, rajoutant qu’il ne mangeait pas de ce fruit-là ayant une charmante épouse qui l’attendait à la maison ! Aujourd’hui, le bocal est essentiellement occupé par un rassemblement très important de goélands. Quand je m’approche d’eux pour les photographier, ils s’envolent au-dessus des flots gris-blancs car impétueux et écumeux. Puis ils reviennent sur le sable de la plage dès lors que je m’éloigne. A cause des fortes pluies des jours précédents, s’immiscer un peu plus près du centre de la réserve est chose impossible, alors on se contente de quelques rares sentes encore praticables sur quelques mètres seulement. La large piste parallèle au Tech est elle aussi amplement inondée nous obligeant à zigzaguer entre de vastes flaques, ce qui ne m’empêche nullement de continuer mes observations florales et fauniques. Moi qui pensais qu’on ne trouvait des lupins qu’en montagne ou tout du moins à une certaine hauteur, je suis surpris de découvrir un Lupin bleu à l’altitude zéro ! C’est le Lupin à feuilles étroites. Quant aux oiseaux, et après les goélands en grand nombre de la plage, ici dans cette partie boisée, les étourneaux sansonnets sont de très loin les plus présents. A un degré moindre mais le plus souvent au sol, des cochevis peu craintifs sont bien visibles. Il me faudra analyser plus en détail mes quelques photos pour savoir s’il s’agit du Cochevis huppé ou du Cochevis de Thékla, tous les deux étant très ressemblants et sans doute présents dans ces différents biotopes ? Après plus de 2 heures d’une flânerie intentionnelle et des photos « naturalistes » suffisantes car bien au-delà de ce que j’avais pu espérer, ainsi se termine cette découverte « Autour de la Réserve Naturelle du Mas Larrieu ». Si vous aimez la Nature, allez-y, ça vous plaira ! Carte IGN 2549 OT Banyuls-sur-Mer – Côte Vermeille – Col du Perthus Top 25.


    votre commentaire
  •  

    Ce diaporama est agrémenté de 5 chansons du chanteur et musicien américain Glen Campbell. Elles ont pour titre : " Rhinestone Cowboy', "Gentle On My Mind", "By The Time I Get To Phoenix", "Yesterday, When I Was Young" et "Wichita Lineman"

    La Boucle de Tarerach depuis le col des Auzines

    La Boucle de Tarerach depuis le col des Auzines

    Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


     

    Si en décembre 2012, nous avions réalisé une longue randonnée au départ de Tarerach avec comme objectif « la chapelle ruinée de Séquières », j’ai souvent pensé qu’autour de ce joli village plusieurs autres balades étaient possibles. Ce raisonnement était né bien antérieurement, et notamment au cours de l’année 2011, quand j’avais analysé la carte IGN afin de préparer « Le Tour des Fenouillèdes » que nous allions, mon fils Jérôme et moi, accomplir en 5 jours au cours du mois de septembre de cette année-là. Oui, autour de Tarerach, les pistes, chemins et sentiers y étaient suffisamment nombreux pour inventer d’autres boucles pédestres. C’est ainsi qu’est née cette « Boucle de Tarerach au départ du col des Auzines », une balade plutôt facile parmi bien d’autres restant encore possibles. Cette affirmation est d’autant plus vraie que ce jour-là nous avons côtoyé un petit groupe de randonneurs d’Argelès-sur-Mer qui avaient imaginé un autre parcours que le nôtre, également non répertorié sur aucun topo-guide. Il est 10h quand nous rangeons notre voiture à proximité du col des Auzines mais au bord de la D2 menant à Sournia. Nous démarrons en empruntant la piste se dirigeant vers le plateau de Séquières. Il s’agit d’une piste DFCI portant la codification F76. Ici, la garrigue méditerranéenne et les magmas granitiques plantent le décor. De manière très insolite, une toute petite mais jolie habitation s’élève là comme ayant émergée on ne sait par quel miracle de cet âpre univers. La carte IGN lui attribue le nom de « Bergerie Bénard » mais à bien la regarder et compte tenu de sa taille si réduite, on pense d’abord à la maison d’un schtroumpf et non pas à celle d’un berger. La piste est plane et donc agréable à cheminer. Comme toujours, je cherche à recenser la faune et la flore mais force est de reconnaître que sur cette piste j’ai vite fait le tour. La faune se résume à quelques fauvettes et pouillots difficilement identifiables tellement ils sont véloces quant aux plantes fleuries il n’y a ici que des bruyères arborescentes et de rares hellébores fétides. Pour les oiseaux, il se feront plus présents à l’approche des rares habitations puis de Tarerach, quant aux fleurs, elles se présenteront assez aléatoirement au fil du chemin.  De ce fait, je suis plutôt enclin à observer les paysages. Si la piste domine le profond vallon de la Rapane, c’est surtout les horizons alentours ou lointains qui attirent le regard. Quelquefois blanchis de neige pour les plus hauts d’entre eux,  ils ont pour noms « Sarrat d’Espinets », « Sarrat de l’Albèze », « Terres Noires », « Sarrat Naout », « Pech du Bugarach » « Pech des Escarabatets », « Pic d’Estable », « Pech Pedré » ou « Pic Dourmidou », autant d’élévations qui nous ramènent parfois à quelques balades passées mais le plus souvent aussi à quelques années de moins où nous ne comptions ni la hauteur des dénivelés ni les distances à parcourir. Ce temps passé est révolu et les 9 kilomètres d’aujourd’hui seront amplement suffisants.  D’ailleurs la vision de la chapelle de Séquières et de sa « maison forte » ne nous rajeunit pas. 10 ans déjà alors que nous avons le sentiment que c’était hier. Est-ce ce sentiment mais nous prenons la décision de ne pas y retourner. Les ruines ne sont pourtant pas très loin du Cortal Bascou que nous laissons sur notre gauche. Ici, un merveilleux Canigou enneigé vient s’ajouter aux sommets précédemment cités. Quelques oiseaux, des papillons et de jolis mimosas que je veux photographie et un tracé trop ancien enregistré dans mon GPS suffisent à perdre le fil de cette charmante balade. Au cours de ce petit moment d’égarement ; peu inquiétant il est vrai ; des chiens qui aboient et des chasseurs qui vocifèrent à proximité nous contraignent à une prudente pause. Nous en profitons pour manger une barre de céréales et nous désaltérer un peu. GPS allumé en main, nous repartons sur notre « mauvais raccourci » quand le silence revient. Avec tristesse, nous découvrons un renard mort accroché à la branche d’un chêne. Finalement, je comprends que le bon tracé était d’une simplicité enfantine puisqu’il suffisait de poursuivre la piste prise au départ et passant devant le cortal Bascou. Les chasseurs sont là, au bord d’une nouvelle piste, souriants et sympas, ils nous annoncent que la battue est terminée. C’est d’autant bien pour nous qu’ils repartent dans le sens opposé au chemin que nous empruntons en direction de Tarerach.  Nous sommes rattrapés par un petit groupe de 4 randonneurs et nous papotons un peu, de tout et de rien mais surtout de nos itinéraires respectifs purement inventés et donc non répertoriés dans aucun topo-guide. Après un bout de chemin ensemble, un panonceau « Tarerach » se présente. Ce n’est pas l’itinéraire enregistré dans mon GPS mais comme je dis à Dany qu’il raccourcit cette boucle, elle tient à le prendre. Nous quittons là nos compagnons argelésiens et commençons la descente. Je la reconnais et c’est la même qu’en 2012. Eux poursuivent sous le Roc Arnau et en direction du Roc del Gotier. Il est presque midi et Dany décide d’arrêter pour pique-niquer. Nous sommes à mi-chemin de cette descente et en surplomb de Tarerach. Nous restons là une grosse demi-heure puis repartons. Si j’ai lu que Tarerach compte une quarantaine d’habitants, aujourd’hui tout ce petit monde semble absent. C’est un village désert et silencieux que nous visitons au pas de course, sa taille aidant à cette célérité.  J’y photographie quelques jolies fleurs tout en me remémorant les dernières fois où j’y suis venu. Parmi toutes les images, celle de la place de l’Eglise et de son préau est la plus marquante car lors du Tour du Fenouillèdes de septembre 2011 il s’était mis à pleuvoir à l’instant où nous rentrions dans le village et nous n’avions eu d’autre recours que de nous abriter sous ce protecteur préau. Il était midi et le carrelage du préau avait servi à la fois de nappe et d’assise pour déjeuner. Par bonheur, et dans cette première étape nous menant de Trilla à Eus, la pluie n’avait pas perduré. Nous sortons de Tarerach dans la même solitude qui nous a vu entrer et seul le silence a disparu. Des éclats de rire arrivent du jardin d’une belle villa où un groupe de jeunes gens s’affaire autour d’une table et d’un barbecue fumant. Une bonne odeur de grillades s’exhale remplissant tout le voisinage. Ça sent l’été avant l’heure. Bien qu’ici, les panonceaux présents n’indiquent qu’un « Itinéraire des Belvédères », je reconnais très facilement le chemin à prendre qui est celui du GRP Tour des Fenouillèdes. Balisé de temps à autre en jaune et rouge, il nous éloigne du village sur une modeste déclivité dans des décors de vignobles, de champs en jachères puis exclusivement de garrigues. Ce tronçon de chemin lui aussi me ramène en 2011 et au Tour des Fenouillèdes avec 2 anecdotes principales qui sont toujours restées là gravées dans ma tête. La première était un ballon de baudruche que nous avions trouvé au bord du chemin et qui avait engendré quelques instants de jeux et de facéties entre mon fils et moi. La seconde anecdote avait pris les traits d’un plant de tomates-cerise poussant spontanément au bord du sentier et dont nous nous étions délecté des fruits bien mûrs. Ce balisage du Tour des Fenouillèdes, il ne faut jamais le perdre de vue car il revient sans aucune véritable difficulté au col des Auzines. La seule erreur possible serait de suivre « l’ Itinéraire des Belvédères » filant vers Montalba-le-Château.  Dans l’éventualité d’en inventer une autre dans ce même secteur, ainsi se termine cette jolie boucle de ma composition. Telle qu’expliquée ici, elle est longue de 9,5 km, petit égarement et visite de Tarerach inclus. Avec ses 160 m, la déclivité entre le point le plus bas (514 m au lieu-dit « Les Festarones au départ du retour de Tarerach)  et le plus haut (674 m à la jonction de la descente vers Tarerach) est modeste. Les montées et les descentes cumulées à 332 m le sont aussi.  De bonnes chaussures à tiges hautes et aux semelles bien crantées sont conseillées. Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de Fenouillet Top 25.


    1 commentaire
  • Ce diaporama est agrémenté de chansons de Michel Fugain dont les titres et les interprètes sont : "Une Belle Histoire" extrait de l'album "Chante la Vie Chante Love Michel Fugain" par Arcadian, Claudio Capéo, Corneille, Anaïs Delva, Olivier DionMickaël Dos Santos, Patrick Fiori, Florent Mothe, Damien Sargue, Sophie TapieVictoria et Michel Fugain, "Forteresse" par Michel Fugain, "Comme Une Histoire d'Amour" par Michel Fugain, "Fais comme l'oiseau" par Michel Fugain puis "Une Belle Histoire" par BillyDic aux claviers Tyros et Chromaticover.

      Le Sentier des Histoires et la chapelle Saint-Luc de PuigRodon depuis Fourques

    Le Sentier des Histoires et la chapelle Saint-Luc de PuigRodon depuis Fourques


     

    Si la commune de Fourques peut s’enorgueillir de deux véritables circuits de randonnées : « Le Sentier des Histoires »,  que je vous présente ici, et « les Chemins d’Adrienne » ;  je gardais de cette dernière ; réalisée en octobre 2016 ; de bien étranges et contradictoires souvenirs. Etranges et contradictoires car si j’avais pris beaucoup de plaisir à parcourir ces « chemins » au doux prénom de ma mère et de l’écrivaine Madame Cazeilles, une sérieuse chute ; mais qui aurait pu être encore plus grave ; m’avait handicapé physiquement pendant de longs mois. En effet, ce jour-là, et alors qu’au sommet d’une butte argilo-caillouteuse je photographiais un paysage, sous mes pieds, un modeste mais inattendu glissement de terrain m’avait fait basculé dans une « descente infernale ». Sous  l’effet de surprise et entraîné  par le poids de mon sac à dos, et alors que mes jambes prenaient sous la contrainte de plus en plus de vitesse et qu’aucun obstacle devant moi ne se présentait, je n’avais trouvé comme seul recours que de plonger tête première et de tout mon long. Sans cette solution radicale, la moins pire et surtout la seule, je pense que je n’aurais jamais pu écrire le présent récit. Oui, ce jour-là et comme le dit l’expression « je l’avais échappé belle ! ».  Il s’en était suivi quelques plaies à la tête, au bras et à la jambe droite mais finalement les lésions les plus graves avaient été celles que je n’avais pas vues sur le moment et qui étaient apparues dans les jours suivants.  Maux de dos répétitifs, énorme entorse au pied droit avec poche de sang difficile à résorber , jambe droite désaxée à hauteur de la hanche accompagnée d’un gros hématome dont je garde encore à ce jour une « rondelette » relique. Oui, à l’instant où nous démarrons ce « Sentier des Histoires », je ne peux m’empêcher de repenser à tout ça ! Il est 10h30. Nous avons trouvé assez facilement à garer notre voiture près du centre de Fourques. En effet, c’est de là, au Castell jouxtant la mairie, que démarre cette nouvelle balade fourcatine. Si j’ai appris que cette randonnée est l’émanation  puis l’adaptation pédestre d’un livre intitulé « Dis-nous grand-père » d’un dénommé Alain Saqué ; ceci nous est confirmé dès la première pancarte explicative ; j’ai vivement regretté de ne rien trouvé sur le Net, ni le livre, ni sur son contenu, ni rien à propos de son auteur ! Etonnant de nos jours ! Comme si cette histoire d’un enfant racontant son enfance et sa jeunesse s’était volatilisée car trop ancienne ou au pire comme si elle n’avait jamais existé ! Est-ce un simple problème de grande confidentialité ? Je le suppose ! Mais quel dommage ! Après la découverte d’un écriteau consacré au Castell ; ancienne cellera  fortifiée en 1188, de son porche d’entrée et de quelques venelles, retour vers la place du village. Voilà déjà un second pupitre dédié au « Journal oral ». Là, nous tournons le dos à  la mairie et empruntons la rue Carrer Gran. L’itinéraire passe devant l’église Saint-Martin se poursuit rue du Puits et Saint-Sébastien avant de bifurquer rue des Genêts. Le balisage « Sentier des Histoires » est toujours bien présent. Ici, après avoir traversé quelques villas de  conception plutôt récente, la campagne est rapidement là. Bien balisé en jaune, si le tracé s’avérera quelque peu biscornu, le cheminement lui sera plutôt facile. Dans l’immédiat Fourques s’éloigne très vite. Un autre pupitre consacré « aux figues » se présente. L’enfant Alain Saqué nous raconte son goût prononcé pour ce fruit que l’on trouvait un peu partout et donc facilement autour du village. Après cet écriteau et les deux premiers déjà  lus, sept autres suivront encore. Souvenirs d’enfance certes mais tous plus ludiques les uns que les autres car nous racontant le passé ayant rythmé la vie de l’auteur, celle du village mais aussi les décors environnants et le patrimoine.  Dans toutes ces histoires qui nous sont racontées, sourd l’amour du village, du terroir et du pays. On peut aisément comprendre cet amour, tant  il est vrai que les décors, les paysages et les panoramas  sont suffisamment variés pour que cette balade ne soit pas ennuyeuse.  Vignobles, champs en jachère, garrigue, futaies de chênes et de quelques autres feuillus, correcs, petits escarpements d’argiles,  les décors changeants rendent le parcours divertissant. Nous l’agrémentons personnellement d’un long aller et retour à la chapelle Saint Luc de PuigRodon, ancien ermitage au sommet d’une butte situé sur la commune de Passa. Une butte dont l’Histoire de France nous rappelle qu’ici les 5.000 hommes du Général Pérignon trouvèrent refuge lors de la seconde Bataille du Boulou de 1794. Un recul stratégique payant puisque la victoire fut au bout. Comme on s’y attendait un peu, nous la trouvons malheureusement fermée  au même titre que tous les édifices religieux côtoyés ce jour-là ! Nous compensons ce regret par un petit déjeuner sur l’herbe avec une vue fabuleuse sur un grandiose Canigou enneigé. Si ici, la géologie type « blocaille » me rappelle un peu trop celle où j’ai chuté en 2016, j’évite de m’approcher trop près du bord de la moindre petite dépression. Un randonneur « gadin »  averti en vaut deux ! Après cette petite entorse au « Sentier des Histoires », nous retrouvons le bon itinéraire sur le chemin dit de Llauro. Il nous amène au mas éponyme. Bien que les passereaux aient été présents depuis le départ, ici  ils se font de plus en plus nombreux et ce, pour le plus grand plaisir du photographe animalier amateur que je suis. Pinsons, chardonnerets, bruants, linottes et étourneaux.  Apparemment, et bien que les vendanges soient une histoire ancienne, les vignobles semblent encore les attirer. Adoreraient-ils tout comme nous les raisins secs ? L’arrivée à la chapelle Saint Sébastien, assez voisine du village, est synonyme d’arrivée toute proche. Une fois encore ; on regrette de la trouver porte close. Revenir au centre de Fourques n’est plus qu’une adorable formalité tant la commune semble exhaler une incontestable sérénité. Outre les « histoires » que l’on peut lire sur les différents pupitres, quelques rencontres fortuites mais toujours sympathiques avec des gens du cru et des viticulteurs sont venues s’ajouter au plaisir de marcher. Leurs  chiens gentils, câlins et joueurs, un cadre et des chemins agréables, une flore et une faune à photographier, d’amples panoramas vers le Canigoules Albères et les Aspres, des édifices religieux certes fermés mais toujours empreints d’une architecture romane et donc d’une évidente chrétienté, sont les autres images marquantes de ce  Sentier des Histoires. Comme je le dis souvent « il n’appartient qu’à nous de faire de chaque randonnée une histoire nouvelle »  Ici les Histoires, celles d’Alain Saqué et la mienne se sont télescopées pour notre plus grand bonheur. Cette randonnée, telle qu’expliquée ici, a été longue de 11,4 km environ que l’on peut scinder en 2 parties : 8 km environ pour le seul Sentier des Histoires et 3,4 km aller et retour pour la chapelle Saint-Luc de PuigRodon. Carte IGN 2548 OT Perpignan – Plages du Roussillon Top 25.


    votre commentaire
  • Ce diaporama est agrémenté de chansons extraites de l'album "Coup de soleil" (Les Hits les plus chauds de l'été). Elles ont pour titre et interprète : "Premier Gaou" par Magic System, "Wana Nene Wana Nana" par Marcel Zanini et Juul Kabas"Lambada" par Kid Créole and The Coconuts et "Pata Pata" par Coumba Gawlo.

    Le Circuit des Rocs et des combes depuis Cases-de-Pène (parking de l'ermitage)

    Le Circuit des Rocs et des combes depuis Cases-de-Pène (parking de l'ermitage)

    Pour agrandir les photos cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


     

    Ce petit circuit pédestre que je vous présente ici et que j’ai intitulé « Le Circuit des Rocs et des Combes depuis Cases-de-Pène » est le fruit du hasard. Je pourrais remplacer le mot « hasard » par « chance ». En effet, c’est en allant promener à l’ermitage Notre-Dame de Pène que j’ai constaté qu’un passage était possible sous la falaise que domine le Roc Rodon. Alors que nous étions assis sur les escaliers de l’ermitage, j’ai vu monter au pied de la falaise un premier randonneur mais je n’y ai pas réellement prêté attention. Ce n’est que lorsque j’en ai aperçu un second 200 mètres derrière le premier que j’ai pris conscience qu’un passage devait exister. Je l’ai  longuement suivi des yeux. Il  a monté les éboulis puis finalement je l’ai vu disparaitre dans les rochers. A la maison, en observant la carte IGN, j’ai constaté qu’il y avait un Roc du Pas de l’Escala  et ce nom m’interpella. En effet, si je sais que cette toponymie signifie « le Pas de l’escalier » voire « de l’échelle » et qu’on en trouve plusieurs dans les Pyrénées mais aussi en Espagne, je sais surtout qu’il s’agit la plupart du temps d’un passage étroit et rocheux et le plus souvent ardu voire carrément compliqué. Si le plus connu d’entre eux est celui de Vingrau, moi je connais surtout celui situé au-dessus de Conat au pied du Serrat de Les Estelles sur un des flancs du Massif du Coronat. Il permet d’atteindre l’ancien hameau de Belloc et sa chapelle Saint-Andrébalades déjà expliquées dans ce blog à diverses reprises.  C’est donc en observant la carte et sur la base de ce que j’avais vu que j’ai imaginé ce petit circuit et qu’en ce 27 janvier 2022, nous partons pour le réaliser. Il est 10h30 et le temps est idéal pour marcher : le ciel est pur, le soleil est chaud mais un petite brise du nord rafraîchit le fond de l’air. Si nous avons décidé de faire l’impasse sur l’ermitage ; y étant monté une semaine auparavant ; et de toute manière, la chapelle est constamment fermée ; je fais l’erreur de suivre une combe qui n’est pas le bon itinéraire. Enfin ce n’est pas vraiment celui où j’ai vu les deux randonneurs. Quand je m’en aperçois c’est trop tard, mais qu’à cela ne tienne puisque nous retrouvons la bonne trace à hauteur d’une petite grotte blottie dans la falaise. A cet instant, un autre marcheur, habitué des lieux mais plus tout jeune,  se présente et nous indique qu’il fait ce parcours très régulièrement et que le passage dans la falaise qui n’est plus très loin n’est, avec un peu d’attention,  qu’une simple formalité. Nous sommes rassurés. Si j’ai senti Dany un peu angoissée, à la fois à l’idée de monter vers l’inconnu, mais aussi suite à mon erreur de parcours, la voilà définitivement tranquillisée.  L’esprit plus serein, je peux continuer à prendre photos sur photos et à m’enquérir de la flore du secteur. La faune, elle, se présente sous les traits d’un faucon crécerelle qui tente en vain de se cacher dans un buisson desséché. Dès lors qu’il comprend que je l’ai vu, il s’envole mais j’ai eu le temps de l’immortaliser. Quand le Pas de l’Escala se présente, je trouve plus facile ce passage, certes rocheux, que la suite du parcours envahie par la végétation pour atteindre l’antenne hertzienne la plus proche, c’est à dire la plus occidentale. Nous y piqueniquons à son pied et face à un sublime Canigou enneigé. Quant à la suite, ce n’est plus qu’une simple formalité puisqu’il suffit de se diriger vers le Roc Rodon et ses pylônes puis suivre la large piste qui longe la crête presque constamment en descente. Cette piste, il faut toujours la poursuivre en évitant de bifurquer vers Baixas. De toute manière, le retour vers Cases-de-Pène est parfaitement mentionné. Cette piste, je la connais bien et m’en souviens puisque je l’avais déjà cheminée en janvier 2011 lors d’une longue balade intitulée « Le Roc Redoun et les Coumos de la Quirro depuis Baixas ». A l’époque, l’IGN mentionnait les noms en catalan mais depuis il les a francisé en « Roc Rodon et en Comes de la Quera ».  D’ailleurs les rocs et les combes parlons-en puisque c’est le nom que j’ai donné à cette balade ! Ici, géologiquement, il n’y a que ça ! Pour les rocs, il y a sur la carte IGN celui du Pas de l’Escala, le Rodon et le Punxut que l’on peut distinguer un peu plus à l’ouest. Enfin, il faut savoir que « Pène » signifie « rocher » et plus particulièrement « pointe de rocher »  (Source Les noms de lieux en France, glossaire de termes dialectaux d’ André Pégorier).  Notons que Cases-de-Pène, c’est à dire les « maisons dans les rochers », ce serait d’abord appelé « Les Casasses » selon Wikipédia. Est-ce la contraction de « cases » et du suffixe péjoratif « asses » que l’on trouve dans « caillasses », il y a un pas que je n’ose franchir. S’agissant d’un longue crête, elle est fracturée de chaque côté d’un grand nombre de ravines plus ou moins profondes et plus ou moins longues. Le plus souvent asséchées, elles ne se remplissent que lors de pluies diluviennes et leurs noms commencent par « comes », « come » ou « coma ». Celles que l’on trouve sur la carte IGN ont pour noms « Coma de l’Ermite » « Coma Pregon », « Coma dels Tres Forns », « Comes de la Quera » mais on trouve aussi un « Amaga la Dona », nom d’un ruisseau où un aven recelant un grand nombre d’ossuaires et d’objets datant de 1 800 ans av. J.-C (âge du cuivre) ont été découverts en 1976. Comme quoi « Amaga la Dona » qui textuellement signifie « Cache ta femme » n’a servi à rien puisque tout a été découvert !!! La boucle de ce circuit se referme sur le sentier pris à l’aller et sous l’ermitage. Si vous ne l’avez pas vu, c’est le moment où jamais d’y aller sinon il suffit de redescendre le sentier des oratoires. Ce dernier est jalonné d’un grand nombre de plantes succulentes et piquantes que j’ai tenté de recenser. Aloès, agaves, yuccas, oponces ou figuiers de Barbarie ne sont pas arrivés là par hasard. Ce n’est pas le hasard non plus mais un abruti a tagué tous les panonceaux se trouvant sur le parking et il faut bien évidemment regretter ces déprédations totalement inutiles. Voilà ce que l’on peut dire de ce joli parcours qui offre beaucoup de vues à la fois vers la mer mais surtout sur la plaine du Roussillon et sur les collines et montagnes qui l’entourent : Corbières, Canigou, Albères.  Ce circuit est long de 6km5 pour une déclivité de 276 m entre le départ à 52 m et le plus haut de la crête près du Roc Rodon à 328 m. Cartes IGN 2548 OT Perpignan-Plages du Roussillon et 2448 OT Thuir-Ille-sur-Têt Top 25


    1 commentaire
  • Ce diaporama est agrémenté de 2 musiques du compositeur canadien Howard Shore extraites de la bande sonore du film "The Lord of The Rings- The Shire" (en français "Le Seigneur des Anneaux"). Elles ont pour titre : "The Breaking of the Fellowship" et "Samwise the Brave".

    Les Plans d'eau de Millas

    Les Plans d'eau de Millas

    Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

     


      

    Au même titre que les lacs de Villeneuve-de-la-Raho et que celui des Bouzigues à Saint-Féliu d’Avall ; que j’ai déjà eu l’occasion de vous présenter dans mon blog ; les plans d’eau de Millas sont un agréable lieu de balade et de détente. Au lieu-dit « Bois de la Ville » et dans un décor très verdoyant, ces 4 lacs bien distincts ; mais reliés entre eux ; alimentés par la Têt et quelques ruisseaux secondaires, occupent environ 4 hectares. Je n’ai pas mesuré mais en faire leur tour est je pense d’une distance d’environ 3km. Certains diront qu’il s’agit d’une longue promenade et d’autres d’une courte randonnée. Quel que soit la définition de ce tour pédestre, tous les marcheurs, promeneurs et autres amoureux de la Nature y trouveront leur compte. Bien sûr, il y a aussi des pêcheurs, mais en apprenant qu’ils étaient le plus souvent contraints de relâcher leurs prises, j’ai apprécié à sa juste mesure cette décision de bons sens et de sagesse. Ils sont les premiers à bénéficier de cette mesure « No Kill » car les poissons grossissent et les prises sont automatiquement de plus en plus respectables et donc plus belles au fil du temps. Pour avoir discuté avec plusieurs d’entre eux, on y trouve selon les lacs un peu de tous les poissons d’eau douce et ça va du petit gardon jusqu’au gros brochet en passant par de la truite arc-en-ciel, du black-bass, du rotengle, de la brême, de la perche, du chevesne et bien sûr de la carpe dépassant parfois les 10kg. J’en oublie sûrement. De surcroît, la chaîne alimentaire est respectée car gros et petits poissons se mangent entre eux, quant aux nombreux oiseaux pêcheurs, ils ont l’assurance de manger à leur faim, tout comme les poissonniers du secteur ! Oui, ces plans d’eau sont devenus des « spots » très réputés pour les pêcheurs sportifs ou du dimanche, quant à moi, j’y amène de la famille, des amis, j’y vais régulièrement m’y dégourdir les jambes joignant le plaisir de marcher à celui de ma passion pour la photo ornithologique. Tout comme les poissons, les oiseaux peuvent y être d’une grande diversité. On y rencontre certes la plupart des oiseaux pêcheurs comme le Grand cormoran, la Grèbe huppée, les hérons, l’Aigrette et des martins-pêcheurs mais aussi la plupart de tous les oiseaux dits aquatiques : canards,  poules d’eau, foulques, oies et parfois même des cygnes. Des pontons, des aires et des îlots ont été aménagés un peu partout afin que cette avifaune soit sédentaire soit migratrice trouve un repos protecteur.  Quant aux passereaux, si on y trouve les inévitables moineaux et bergeronnettes, il faut être curieux de tout ce qui vole pour s’apercevoir très rapidement que là aussi, les espèces sont multiples mais varient selon la météo ou/et les saisons, d’où l’intérêt d’y retourner régulièrement. Jeux d’enfants, aire de pique-nique, modélisme aquatique, « food truck » parfois, manifestations diverses et variées viennent compléter l’aspect convivial de ces plans d’eau bourrés de fraîcheur. Notons qu’outre ce tour des plans d’eau, il existe à Millas un « parcours pédestre de l’eau ». Un grand panneau le présente au départ de la présente balade mais vous le trouverez également sur le Net en suivant le lien ci-après : https://cdt66.media.tourinsoft.eu/upload/Le-parcours-d-eau-de-Millas.pdf A faire donc ! N’oublions pas  aussi que sur la commune de Millas, on recense pas moins de 3 zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF), c’est dire l’intérêt que l’on porte ici aux milieux naturels et à la biodiversité. Observons cette biodiversité, protégeons-là car elle a trop tendance à disparaître ! Carte IGN 2448OT Thuir – Ille-sur-Têt Top 25.


    3 commentaires
  • Ce diaporama est agrémenté de musiques extraites de la bande originale du film "Amadeus". Elles ont pour titre et sont successivement interprétées par : "Arietta - Caro Mio Ben" de Giuseppe Giordani par Sumi Jo, "Concerto For Flute And Harp, K. 299; 2nd Mouvement" de Wolfgang Amadeus Mozart par Sir Neville Marriner, Academy of St Martin in the Fields, William BennettOsian Ellis et "Caro Mio Ben" par Fritz Wunderlich et Gerhard Becker et l'Orchestre symphonique de Berlin

    Le Chemin des Muletiers de Cosprons depuis Port-Vendres (Pont de l'Amour)

    Le Chemin des Muletiers de Cosprons depuis Port-Vendres (Pont de l'Amour)

    Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


     

    Quand nous avons décidé de réaliser ce « Chemin des Muletiers de Cosprons depuis Port-Vendres », nous avons été confrontés au fait qu’il y avait sur Internet pléthores de versions différentes. Certaines très longues, allant parfois bien au-delà du hameau de Cosprons lui-même et de son chemin coutumier emprunté jadis par des mules, des mulets ou des ânes, d’autres partant vers la mer et la merveilleuse baie de Paulilles, d’autres montant plus ou moins vers la Tour de la Madeloc, d’autres plus courtes, d’autres moyennes mais empruntant parfois plus de pistes carrossables que de vrais sentiers, etc….etc. Oui, il y avait du choix ! Et de surcroît, quelle que soit la distance, nous avions le gage, si la météo était bonne, de superbes balades en terme de paysages et de panoramas. En effectuant ce petit circuit que je vous propose ici, il me semble que j’ai gardé l’aspect le plus traditionnel des chemins muletiers que les anciens empruntaient jadis pour rejoindre le hameau de Cosprons depuis Port-Vendres, et vice-versa. Ils le faisaient en maintes occasions. Pour les travaux agricoles, et le plus souvent vinicoles, pour transporter par exemple les comportes de raisins ou les banastes, mais plus globalement pour toutes les tâches de transports nécessitant d’emprunter ces chemins avec des animaux de bât. Si c’était notamment le cas pour tous les travaux des champs, c’était aussi le cas lors des fêtes traditionnelles ou religieuses où de nombreuses personnes n’hésitaient pas à cheminer les quelques kilomètres séparant les deux communes avec leurs équidés.  Elles étaient plus nombreuses à être croyantes que de nos jours et participer à une procession en direction d’une chapelle, comme celle de Sainte-Marie de Cosprons, était fondamental. Ces fêtes comme la Sant Jordi le 23 avril et celle des Pasquetes le dimanche suivant sont si enracinées, qu’elles se déroulent encore de nos jours avec une ferveur égale sinon supérieure à celle d’antan, même si le plus  souvent les déplacements sur les chemins muletiers ont été remplacés par la route et les automobiles. En effectuant cette balade un 19 novembre, nous savions bien sûr que nous n’aurions pas droit ni à ces festivités ni à leur ferveur. Mais tant pis, la journée s’annonce magnifique et quasiment printanière et rien ne peut nous empêcher d’aller marcher. De plus, nous imaginons déjà que nous aurons droit à des couleurs que seule cette saison d’automne est capable de nous offrir. Il est 10h30 quand nous laissons notre voiture très facilement dans le quartier Pont-de-l’Amour à Port-Vendres. De l’endroit où la voiture est rangée, nous avons déjà une belle petite idée des paysages rouges, verts et jaunes qui nous attendent.  Les bleus du ciel et de la mer sont en primes. Si le départ de cette balade est le plus souvent proposée de la gare voire de l’Office du Tourisme de Port-Vendres, j’ai trouvé beaucoup plus intéressant de partir de ce lotissement. Le lieu est calme.  Il y a l’aspect pratique en arrivant de Perpignan, car il suffit de sortir à droite à la fin de la voie rapide D.914 c’est à dire au dernier carrefour avant d’entrer dans Port-Vendres et d’emprunter la rue Jacques Ramio. De plus, trouver des places à la journée sur le port n’est jamais chose aisée quant à cheminer les abords de la gare, ça n’apporte rien de plus à cette balade. Enfin, le sentier démarre un peu plus bas de la rue Jacques Ramio et on entre de plein pied à la fois dans la balade et dans la garrigue. Oui, quand on n’est que deux à marcher, les avantages de partir de là sont certains. En groupe, cette vision des choses peut s’avérer différente. Rue Jacques Ramio, un panonceau directionnel annonce la couleur : « Col Perdiguer -500 m- 10 mn et Cosprons -2km- 30 mn ». Des temps pour des « trailers », mais que nous comptons bien doubler voire tripler, nos conditions physiques, notre envie de lambiner, cette superbe météo et la beauté des paysages s’amalgamant pour une flânerie et des contemplations obligées. Comme indiqué, la garrigue est immédiatement là. Les quelques fleurs que j’y trouve encore, malgré la saison, sont déjà un prétexte à musarder. Depuis que je sais que mon nom est inscrit comme observateur dans la base de données florale INPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel), ma passion pour les fleurs reste sans prétention mais par la force des choses a pris une autre dimension. Avant, c’est avec plaisir et pour mon propre savoir que je photographiais les fleurs, me disant que ce que j’aime serait peut-être aimé par d’autres randonneurs, maintenant il y a en plus cet aspect « communauté scientifique », « inventaire » et donc « patrimoine transmissible» ! Après le col de Perdiguer, la garrigue laisse la place aux vignobles. Les terrasses, les murets et les rigoles de pierres sèches, ainsi que les casots que l’on voyait tout autour de nous depuis le départ sont désormais là tout proches. On peut les observer et surtout se rendre compte des travaux colossaux et ingénieux qu’il a fallu mettre en œuvre. Je me souviens avoir lu une longue chronique sur Internet à leur sujet (LE PAYSAGE DE TERRASSES DU CRU "BANYULS" ET SON ÉVOLUTION/Guy Oliver) et je me souviens qu’ils ne sont pas là pour rien mais bien pour limiter le ravinement et l’érosion des sols afin que les vignes résistent et subsistent le plus longtemps possible aux eaux pluviales les plus violentes.  Comme toutes ces élévations ont des noms catalans (casots, feixes, agullas, recs, pedragers)  les pierres en ont aussi (lloses, cossols, coverta, rocs de paret, cara, raplum).  Normal, elles ont chacune un rôle bien précis selon leur taille, leur forme et sont disposées à bon escient selon des procédés ancestraux que toutes les générations de vignerons se perpétuent entre-elles. C’est très intéressant et très enrichissant de transposer la lecture de cette belle chronique à tout ce que l’on voit sur le terrain. Un terrain souvent inégal car ici l’eau que l’on évoquait plus haut, a créé des « correcs », c’est-à-dire des petits vallons descendant des « serras » vers la mer. Il y a ainsi une multitude de ces petits vallons dominés par des collines ; souvent rocheuses au plus haut de leurs crêtes ; dont la principale car la plus haute est celle de La Madeloc. Ainsi, quand on arrive à Cosprons, il faut y monter, car le hameau lui aussi a été élevé sur un petit promontoire rocheux. D’ailleurs, et alors que les vignobles nous entourent depuis le départ, c’est très paradoxalement son beau château d’eau construit tout en pavements de pierres qui se présente au plus haut de cette petite colline. Par chance, il est ouvert car des travaux de réparations sont en cours. Les ouvriers acceptent gentiment qu’on y entre quelques minutes et nous fournissent des explications quant à son fonctionnement. Puis c’est l’église Sainte-Marie toute proche entourée du cimetière qui éveille notre appétit de découvertes. Malheureusement fermée, nous prenons néanmoins tout notre temps pour découvrir sa porte magnifiquement ferrée de jolies pentures. Quelques gravures du 18eme siècle sont visibles. Un banc bien à propos nous offre le confort nécessaire à un pique-nique qu’initialement nous avions imaginé moins funèbre qu’un cimetière et beaucoup plus champêtre. Pendant que Dany fait sa B.A en arrosant les fleurs de plusieurs tombes, appareil-photo en bandoulière, je pars découvrir les proches alentours. Ils se présentent sous les traits de nombreux oiseaux. Beaucoup de moineaux sont là à attendre que l’on déguerpisse pour voir si quelques miettes de notre déjeuner ne seraient pas tomber au sol. Il y a aussi des rougequeues noirs plus farouches et un faucon crécerelle que j’ai réussi à immortaliser avant qu’il ne s’envole de la pointe d’un cyprès. Ce dernier plane désormais très haut dans le ciel. Dans le mur de soutènement du cimetière, je découvre avec surprise ; et outre quelques jolies statuettes ; une jolie Rainette verte dans un des tuyaux d’évacuation des eaux pluviales. Peu craintive, ou peut-être curieuse, elle accepte de sortir de son trou pour une série de photos. La Rainette verte devient « reinette » de Cosprons. Puis c’est une courte visite du village où seules quelques échoppes proposant vins et vinaigres retiennent notre attention. Pour ne pas avoir à se trimballer des bouteilles, on se promet de revenir en voiture à la fin de la balade, sauf qu’on va oublier de revenir ! Puis c’est la sortie du hameau par la D.86a et donc le tout début du retour vers le Pont de l’Amour. A la côte 45 de la carte IGN, un canon et un ludique panneau nous rappellent qu’ici comme dans toute la région une guerre a fait rage en opposant Français et Espagnols de 1793 à 1795. On lui a donné le nom de Guerre du Roussillon. Après m’être « cassé la gueule » ; par bonheur au figuré seulement ; en tombant du canon où par bravade  je m’étais assis ; le pitoyable artilleur que je suis estime qu’il est temps de continuer la route. Elle s’élève un peu jusqu’à un dôme plantée de vignes, y tourne à gauche derrière, et c’est juste après que l’on reprend un sentier qui file vers le lieu-dit Mas d’en Pi. Ici, et parce que nous n’avons pas été assez attentifs ni au balisage jaune, pourtant présent, ni au tracé GPS, nous avons vécu un court égarement. Il faut donc être attentif car parfois le sentier peut se confondre ici avec le muret d’une « feixe » voire avec une rigole. On descend puis on coupe de menus ruisseaux dont le principal est le « Correc d’Oliva de Rama ». Ici, commence une balade bien différente de celle prise à l’aller. Nous étions sur des élévations et nous sommes au fond de ravines. Mais ça ne dure pas, car peu après le domaine Augustin, le sentier s’élève de nouveau vers le Puig des Cabreres jusqu’à couper  un nouvelle petite route bitumée. Un panonceau directionnel est là bien à propos : « Coll del Mitg - 10mn - 0,5km - Port-Vendres - 30mn - 2km ». Le sentier continue en face en balcon d’une nouvelle ravine puis il atteint une sombre pinède juste avant de s’élever et d’atteindre le col del Mitg. Ici apparaissent les premières habitations, signes d’une arrivée de plus en plus proche. Puis c’est au tour de Port-Vendres d’apparaître dans toute sa dimension à la fois maritime et collinaire. On peut seulement regretter que le béton ait largement pris le pas sur la verdure. D’ailleurs le béton est encore là, juste à côté du sentier car l’itinéraire tout en descente se poursuit au pied d’imposants lotissements en constructions. Par bonheur, quelques pins ont été conservés et c’est dans ce décor mi-béton mi-Nature que le lotissement Pont de l’Amour se présente. Adjacent à un banc, une jolie signalétique en métal nous rappelle ce joli nom. Quelques photos sur ce banc en souvenir de cette arrivée sous le signe de l’affection et de la tendresse et on retrouve notre voiture. Alors bien évidemment, avec l’esprit permanent de curiosité qui est le mien, j’ai essayé de savoir pourquoi ce quartier s’appelle ainsi « Pont de l’Amour » ? Pour être franc, je n’ai rien trouvé de concret et j’aurais même tendance à dire bien au contraire ! En effet, or mis un nombre incalculable de querelles immobilières, administratives, judiciaires et financières à cause de ce bétonnage que j’évoquais ci-avant, je n’ai rien trouvé de « glamour » dans les nombreuses évocations «Internet » de ce secteur.  En général, un « pont de l’amour », c’est un pont que traversent des amoureux pour se retrouver et échanger des baisers. Ici, il n’y a ni pont, ni amoureux, ni baiser et apparemment seulement des « castagnes » comme s'il en pleuvait ! Il y en a tellement qu’un seul mulet ne suffirait pas à toutes les transporter ! Il est temps que plusieurs muletiers reprennent du service ! Telle que décrite ici, cette magnifique balade a été longue de 5,425km, pour des montées cumulées de 280m et un dénivelé de 123m entre le point le plus bas à 18m d’altitude au fond du Correc d’Oliva de Rama et le plus haut à 141 m après le col d’en Perdiguer. Carte IGN 2549OT Banyuls-sur-Mer - Côte Vermeille - Col du Perthus Top 25.


    2 commentaires
  • Ce diaporama est agrémenté de plusieurs musiques de Mark Isham extraites de la bande sonore du film "A River Runs Through It (Et Au Milieu Coule Une Rivière)" de Robert Redford avec Brad Pitt. Elles ont pour titres : "Haunted by Waters" , "A River Runs Through It", "The Moment that Could Not Last", "A Summer of Lumber and Fishing", "In the Half-Light of the Canyon" et "Swing Me High; Swing Me Low".

     

    La Boucle « Et au milieu coule la Têt - Ille-sur-Têt, Rodès, Casesnoves ».

    La Boucle « Et au milieu coule la Têt - Ille-sur-Têt, Rodès, Casesnoves ».

    Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


     

    Voilà déjà pas mal de temps que je réfléchissais à faire cette boucle pédestre que j’ai finalement intitulée « Et au milieu coule la Têt - Ille-sur-Têt/Rodes/Casesnoves ». Deux randonnées (*) faites antérieurement m’avaient incité à me lancer dans ce que je considérais un peu ; mais par méconnaissance ; comme une aventure. Puis en fin de compte, c’est en regardant la vidéo de mon confrère Mickaël de « PO Express – La Route des Catalans » que je me suis aperçu que cette « aventure » n’était que très modestement périlleuse. Certes quelques passages en bordure de la Têt ne sont pas des autoroutes ; il faut parfois se tenir à une corde (voir photo) ; mais néanmoins ils restent accessibles à tout marcheur digne de ce nom, et ce pour peu que l’on soit prudent et surtout pas distrait. Sur sa vidéo, Mickaël la propose au départ du hameau de Casesnoves et dans le sens contraire des aiguilles d’une montre quand on regarde la carte IGN, mais ceci n’est qu’un détail de peu d’importance. En ce 27 octobre, j’ai décidé que notre point de départ serait le petit parking qui est peu éloigné de la bien connue boulangerie du Couvent à la sortie ouest d’Ille-sur-Têt. Ce petit parking est mitoyen du canal qu’il va nous falloir suivre comme un premier fil d’Ariane, et ce jusqu’à atteindre les berges de la Têt. Ce canal, vous le voyez écrit Rec d’Illa ( ou canal d’Ille) sur la carte IGN et ce dernier est également parallèle au canal de Thuir. C’est donc entre ces deux canaux que démarre cette randonnée. Or mis le beau temps, la fraîcheur et la paisibilité du canal, quelques fenêtres s’ouvrant sur des vergers, et de nombreux oiseaux pas toujours faciles à immortaliser, il n’y a pour l’instant rien de folichon dans cette « promenade de santé » matinale à l’ombre d’arbres dont certains sont des géants. Il faut attendre quelques décamètres pour qu’avec la Fontaine Saint Jules et son agréable aire de pique-nique, bien connue des Illois, la monotonie soit rompue. Un peu plus loin, c’est une petite baraque agrémentée d’une plaque en hommage à des travailleurs étrangers qui fournit un second prétexte à un arrêt presque inattendu. Pas d’indication sur ce groupe de travailleurs étrangers, or mis les dates de 1940 à 1943 et derrière la baraque, un chariot métallique sur des rails tels qu’on devait en trouver dans toutes les mines, carrières et autres chantiers du département à cette époque. Finalement, c’est guidé par ma curiosité et en finissant cette randonnée qu’il m’a fallu chercher sur Internet les raisons de cet hommage (**). Plus loin, des travailleurs, en chair et en en os, sont là à réparer le canal en bordure de la Têt. Par obligation, nous dévions notre trajectoire, trajectoire qui par bonheur peut s’effectuer sur des passerelles métalliques qui ont été disposées à cet effet et donc à bon escient. Si le canal est encore là, il disparaît assez souvent creusé à même la roche pour réapparaître un peu plus loin. Toujours aux aguets de tout ce qui bouge, je m’aperçois que plusieurs martins-pêcheurs empruntent ces corridors aquatiques et rocheux. Ils y disparaissent eux-aussi mais toujours dans le sens contraire de l’eau qui s’y écoule. Et comme nous longeons la Têt et que bien d’autres oiseaux y sont présents, il ne m’en faut pas plus pour demander à Dany de stopper le temps nécessaire à quelques photos ornithologiques. Finalement et pris dans cet engrenage « passionnel » pour la photo animalière, nous allons stopper presque une heure. J’ai bien fait de m’arrêter à cet endroit car si le canal continue encore un peu, il s’arrête définitivement peu après et l’itinéraire longeant la Têt avec lui. Finalement, et alors que Dany m’ a attendu sagement, je suis ravi des quelques photos que j’ai pu prendre planqué au bord du fleuve. Martin-pêcheur, cincle plongeur, bergeronnettes, fauvette et même un Grand cormoran en plein vol sont venus garnir la mémoire de mon appareil-photo. Un large chemin s’élève un peu et atterrit au milieu d’un verger. Alors que je suis sur le point d’analyser le tracé enregistré dans mon GPS, un petit groupe de marcheurs arrivent m’indiquant la suite de l’itinéraire. Ce dernier part à droite en direction d’un petit casot blanc où l’on retrouve le balisage jaune et un autre canal. Finalement, je reconnais les lieux pour y être venu mais en sens inverse lors d'une balade aux Gorges de la Guillera et au château de Rodes. C’est le Rec ou canal de Corbère qui longe et domine la Têt dans les superbes Gorges de la Guillera, avec notamment les vestiges du pont-aqueduc d’en Labau dont quelques piles et arches sont encore parfaitement visibles et ce malgré leur ancienneté. En effet, l’Histoire nous apprend que la plus ancienne mention est de 1337. En réalité, quand on aperçoit ces vestiges, on n’imagine pas que les canaux que nous avons suivi sont les témoignages hydrauliques encore éloquents de cette époque où des prouesses techniques incroyables étaient mises en œuvre pour irriguer la plaine et amener l’eau jusqu’au Palais des Rois de Majorque à Perpignan. Nombreux canaux, aqueducs et moulins ont longtemps fonctionné tout au long de la Têt y compris dans les secteurs les plus étroits, les plus rocheux et les plus encaissés comme ici. Souvent emportés par des crues, fallait-il du cœur à l’ouvrage pour que ce système complexe se remette à fonctionner correctement. A partir d’ici, je connais bien les lieux et je sais déjà que la partie de cette boucle que je considérais comme la plus compliquée est derrière nous. Si mon intention bien arrêtée est d’ignorer Rodes et son château que nous connaissons déjà fort bien, plus rien ne presse et malgré notre long arrêt au bord de la Têt, la flânerie demeure possible. Aussi dès que les Gorges de la Guillera se terminent et que l’on franchit le pont sur la Têt au lieu-dit « Station d’épuration », un banc arrive très à propos pour le déjeuner. Une grosse demi-heure plus tard, on se remet en route, direction les anciennes carrières de granit que j’ai longuement visitée en janvier 2019 lors d’une balade intitulée « Le Circuit de la Montagne brûlée depuis Rodès (le Sentier des Carrières et du village médiéval de Ropidera) ». Il est vrai que j’y avais aperçu des Hirondelles des rochers en grand nombre, cela ajoutant à ma curiosité première pour le patrimoine. Aujourd’hui, et de surcroît avec Dany, il n’est bien sûr pas question de retourner dans cette « galère » tant j’avais eu de mal à atteindre les bâtiments envahis par une végétation épineuse et urticante. Le sentier qui monte allégrement et joliment en surplomb de la Têt et de ses gorges, avec des vues admirables sur Rodès, sur la vallée et sur le Massif du Canigou suffira à notre bonheur. Je connais bien les goûts de Dany et je sais qu’elle prend du plaisir à cheminer ce sentier qui s’élève en douceur. Elle ne connait pas les lieux, lesquels aux flancs de ces gorges encaissées, laissent entrevoir de beaux et amples panoramas. Il va en être ainsi jusqu’à atteindre le point culminant à 350m d’altitude où une intersection se présente avec d’un côté la direction de Montalba-le-Château et de l’autre le hameau de Casesnoves qui n’est d’ailleurs pas indiqué sur le panonceau directionnel, d’où l’intérêt d’avoir un tracé GPS ou au pire une carte IGN. Si les paysages lointains continuent à apparaître, ils sont moins époustouflants, d’abord parce que le chemin descend vers une partie de la vallée de la Têt moins encaissée, mais aussi parce qu’une végétation de maquis et quelques magmas rocheux granitiques obstruent la vue assez souvent. Finalement, ce n’est plus tant les paysages qui captivent nos regards mais des visions plus imprévisibles comme deux vautours fauves planant au-dessus de la vallée, une corneille noire ou bien encore une énorme migration de grues cendrées dont c’est d’abord les cris stridents qui attirent notre attention. Quel beau spectacle que ces oiseaux volant en formation et en V multiples avec cette lubie et cette boussole directrice de rallier l’Afrique via l’Espagne ! D’ailleurs, leur boussole fonctionne-t-elle si correctement que ça ? Comme je l’avais déjà observé lors d’une autre balade intitulée « Le Sentier de découvertes et d’agrément de Néfiach », mais avec des cigognes, ces grues semblent parfois déboussolées ! Celles qui mènent le groupe changent tout à coup de direction, ce qui bien entendu paraît très perturbant pour l’ensemble. Elles semblent faire demi-tour mais en moins d’une minute, elles paraissent retrouver la « bonne » direction ! Ont-elles rencontré un élément perturbateur ou bien est-ce une façon d’attendre les éventuelles retardataires comme des cyclistes échappés attendent le peloton ? Elles disparaissent et ma question restera sans réponse. En définitive quand le hameau de Casesnoves se présente, avec son église Saint Sauveur fermée, ses ruines mitoyennes et sa tour médiévale sans grand intérêt de prime abord, nous avons conscience que l’essentiel de cette jolie balade a été observé. Pour qui connaît un peu l’Histoire de Casesnoves, si l’église a été parfaitement restaurée, aucune information n’évoque l’étonnante affaire de ses fresques murales qui ont pourtant défrayé la chronique dans les années 50 et je trouve que c’est un peu dommage. Les visiteurs qui viennent ici auraient peut-être envie de savoir ce qu’il s’est passé mais de savoir aussi que ses fresques sont désormais dans l’ancien hospice Saint-Jacques devenu Centre d’Art Sacré d’Ille-sur-Têt. Par le fait même que tout ou presque a été vu, la fin de cette balade est plutôt monotone même si sur notre gauche et de temps à autre les célèbres Orgues laissent entrevoir quelques-uns de leurs jolis « tuyaux » de blocaille sédimentaire. En fin de compte, ce qui va donner un peu de piment à la fin de cette randonnée, c’est de se tromper de rue pour rejoindre notre voiture, laissée près de l’ancien couvent cistercien. Après avoir un peu tourné en rond dans Ille-sur-Têt, finalement c’est bien le chemin des Neuf Fontaines puis celui de la Sini qu’il nous a fallu prendre pour en terminer. Avec pas mal de bitume pour finir, mais en suivant un canal, l’arrivée s’effectue en passant sous la N.116. Après une distance que j’estime à environ une douzaine de kilomètres, notre voiture est là ! Si la fin est un peu fastidieuse, ce n’est pas du tout cela que nous garderons de cette magnifique balade  mais les canaux, la Têt, une avifaune très présente, de jolis paysages, de beaux panoramas et un patrimoine à découvrir.  Carte IGN 2448OT Thuir – Ille-sur-Têt Top 25.

     

    (*) Le Circuit de la Montagne brûlée depuis Rodès (le Sentier des Carrières et du village médiéval de Ropidera) et Les Gorges de la Guillera et le château de Rodès (308 m) depuis Rodès (203 m)

    (**) En effet, après les inondations cataclysmiques d’octobre 1940 qui dévastèrent les deux tiers des Pyrénées-Orientales, il fallut reconstruire, réparer les énormes dégâts causés par les crues gigantesques des cours d’eau roussillonnais. Les GTE récemment créés furent mis à contribution. Le GTE 412 était commandé par le capitaine d’aviation André Herry. Francisco Rodríguez Barroso, ancien officier de l’armée républicaine, qui devait connaître suffisamment de français parlé et écrit le seconda dans sa tâche, assurant comme tous les étrangers exerçant ce type de fonctions dans les GTE, des fonctions de secrétariat. Le 412e GTE était divisé en quatre sections de 50 hommes dont la direction était assurée par l’un d’entre eux désigné pour ses aptitudes et compétences. Le 412e GTE fut employé à la réparation des nombreux canaux d’irrigation du secteur, indispensables à l’agriculture, et à la restauration des berges de la Têt, du Boulès son affluent, et du Gimenell, sous-affluent. Lorsque, en juin 1943, ces objectifs furent atteints, le 412e GTE fut transféré à Decazeville (Aveyron) où ses hommes furent employés dans les mines de charbon.


    3 commentaires
  • Ce diaporama est agrémenté de diverses interprétations de la magnifique chanson "Till There Was You" de Meredith Willson devenue définitivement célèbre grâce aux Beatles. Elle est interprétée ici par Jennifer Judy Heller plus connue sous le nom de J.J Heller (instrumental), par le duo MonaLisa Twins (chant) , par Joscho Stephan Trio (guitares), Paul McCartney (chant) et Bill Tyers (guitare).

    Le Chemin de Milie à Saint-Estève

    Le Chemin de Milie à Saint-Estève

    Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


     

    En vous proposant ce « Chemin de Milie » au départ de ma commune de Saint-Estève, autant vous dire de suite de ne pas trop vous fier au tracé que je mets en exergue avec ce récit. Ce tracé est celui que j’ai réalisé ce jour-là mais il n’est qu’un exemple parmi bien d’autres jolis sentiers et chemins qui sillonnent les vignobles et la garrigue stéphanoise. Il n’est donc pas une finalité en soi et bien d’autres itinéraires sont possibles. A vrai dire, en effectuant ce circuit un peu biscornu,  ma vraie finalité était double : aller rendre hommage à « Milie » et démontrer que la campagne stéphanoise est encore très « naturelle » et « sauvage » et ce, malgré toutes les agressions que le progrès et bien d’autres complications ne cessent de lui infliger. Enfin, s’il est aussi biscornu, c’est parce que certains impondérables et une interdiction nouvelle m’ont obligé à zigzaguer. Alors bien sûr, vous vous demandez qui est « Milie » ? Voilà brièvement son histoire. De son vraie nom « Méli », selon son carnet de santé et de vaccination, c’était une jolie petite chatte noire de race Bombay née en 2004, mais les enfants l’avaient immédiatement appelé « Milie » et ce nom lui était resté. Elle avait 6 ans environ quand un soir elle a trouvé la mort heurtée par une voiture. Bien qu’ayant fait de gros progrès de sociabilisation, Milie était restée assez sauvage. La caresser, était toujours très difficile pour le premier venu mais pour nous aussi parfois. Malgré cette difficulté, elle avait une double vie car il lui arrivait presque chaque soir de traverser notre rue pour partir dans le proche voisinage. Où allait-elle ? Que faisait-elle pendant ses longues absences ? Nous n’avons jamais réussi à le savoir malgré quelques investigations auprès des voisins ! Cette double vie lui a donc été fatale. Et quand je pars en balade lui rendre hommage, c’est parce que je l’avais enterrée non loin d’un grand pin parasol de la garrigue stéphanoise. Malheureusement sur le lieu en question, un grand nombre de gravats ont été déversé et Milie est désormais enfouie dessous. Mais je continue à y aller, prenant très souvent des chemins différents et ce prétexte qui me tient toujours à cœur depuis octobre 2010 où elle a trouvé la mort. Oui, comme indiqué en préambule « les Chemins de Milie » peuvent être nombreux. En ce 18 octobre, le temps est superbe et mon envie d’aller courir la campagne en est décuplée. Je démarre de chez moi mais plus véritablement du lieu-dit la Pinède, juste après le parcours sportif où j’allume mon appareil-photo. Là, direction le cimetière ouest encore appelé cimetière du Haut. D’emblée, les oiseaux sont plutôt nombreux et  se présentent sous les traits de quelques merles, pinsons et autres serins. Mais les photographier reste dans l’immédiat très compliqué. Après quelques mètres, un papillon et un écureuil peu craintif et joueur ouvrent enfin mon bestiaire . Le premier oiseau est une pie avec son joli plumage aux reflets noirs et bleutés. Après le cimetière, le chemin se fait plus rectiligne et file presque tout droit vers la D.614 qui va de Pézilla-la-Rivière à Baixas. Ici, fleurs, oiseaux et papillons sont déjà bien présents. Ce chemin qui était plutôt bon est désormais un peu défoncé par endroits suite aux tranchées réalisées récemment pour faire passer la fibre optique. Ce fameux progrès que j’évoquais au début se présente également avec un horizon tout proche où éoliennes et lignes à haute tension se partagent le ciel bleu de leurs têtes et la campagne de leurs gros pieds de béton. Non loin de moi, un hélicoptère s’élève dans le ciel transportant deux hommes dans une nacelle. Le progrès, toujours le progrès, encore le progrès. Si je ne suis pas totalement contre le progrès, je trouve assez dommage que l’on produise beaucoup d’électricité de manière si proche avec ici une grande centrale électrique, de nombreuses éoliennes et de plus en plus de panneaux photovoltaïques sans en profiter dans les tarifs qui ne cessent au contraire d’augmenter. Oui, on peut tous regretter ce paradoxe et ce d’autant qu’il était également dit que le compteur Linky devait s’avérer plus économique et plus vert ! Plus économique et vert(ueux) pour qui ? On est en droit de se le demander ! Malgré tout, la Nature reste encore présente dans cette campagne et j’arrive avec bonheur à faire quelques photos naturalistes. Jusqu’à quand ? A force d’empiéter sur la campagne et donc sur la Nature, un jour viendra où il sera trop tard ! Je n’en veux pour preuve une disparation de 30% des oiseaux en 30 ans mais aussi de 60% des vertébrés sauvages à l’échelle de la planète. Je ne vais pas jusqu’à la D.614 préférant bifurquer au préalable pour revenir en empruntant un autre chemin qui traverse les vignobles et les lieux-dits « El Clavell Baix » et « Serrat d’En Farines ». C’est dans ce secteur que j’ai enterré « Milie », mais si je retrouve l’endroit exact,  je n’en retrouve aucune trace et pas même cette petite ardoise que j’avais gravée de son nom le jour où j’avais trouvé les « fameux » décombres déposés sur sa petite tombe. C’était en janvier 2011, quelques mois après sa disparition. Tout a disparu sous ce progrès qui consiste à salir la Nature avec ce qui devient inutile aux hommes alors qu’il existe une déchetterie faite pour ça. Décheterrie certes mais il est vraie payante pour les professionnels. C’est quoi la préférence, protéger à tout prix la Nature ou bien faire de l’argent désormais si essentiel à l’existence des hommes ? A voir comment les richesses sont si mal réparties sur notre planète, on devrait aisément pouvoir faire les deux non ? Enfin, il fait beau, la Nature est là, gratuite de surcroit et même si ce type de questions existentielles m’interpellent assez souvent, je veux profiter de mon après-midi. D’ailleurs, près d’un casot en ciment, d’autres personnes moins enclines à toutes ces questions métaphysiques ont « bu comme des trous » et « ont fumé comme des pompiers » laissant tous leurs détritus sur place dans un carton, ce qui tend à prouver si besoin que la société est mal en point. Je ne suis pas psychiatre mais venir « se torcher » dans la garrigue soulève des questionnements. Oui, la science de l’être humain et de ses réalités qu’on appelle « l’ontologie » a encore « du pain sur la planche ». Moi, je continue « mes petits bonhommes de chemins » zigzaguant entre vignobles et garrigues, toujours à l’affut de la faune et même de la flore, faisant même un petit détour pour aller voir des graffitis plus ou moins bien réussis dans un bâtiment désaffecté au milieu du lieu-dit « Plana de Dessus ». Si je ne suis pas contre ce « street art » ou « art des rues », bien au contraire, parfois très agréable à regarder quand les dessins sont bien faits, bien présentés et colorés, je ne peux que regretter qu’en France plus le moindre morceau de béton ou de métal ne soit « barbouillé » de ces tags obscurs, souvent débiles quand ils ne sont  pas « crasseux », « grossiers » voire carrément « avilissants ». Ici, si la plupart sont relativement bien dessinés, il y en a un très beau et donc parfaitement réussi consacré « Aux enfants de Saint-Estève morts pour la France en 14/18 ». Voilà une belle initiative et qui est à même de réconcilier le présent et le passé, chose de moins en moins fréquente de nos jours ! Enfin, il faut regretter que certains « artistes » aient cru bon de jeter leurs bombes de peinture ou de résine alors que c’est pourtant si facile lorsqu’on est venu avec de les ramener chez soi. « Artiste » ne devrait jamais rimer avec « fumiste » !  Je termine cette balade en évitant de traverser le domaine Bobé appartenant à Monsieur le Maire, ignorant que je suis de l’installation récente d’un grand hangar photovoltaïque. Respecter la propriété privée quand elle est parfaitement indiquée fait partie de l’éducation reçue de mes parents. Enfin peu importe ce petit détour car l’envie de marcher est encore là. Ainsi se termine cette jolie balade au cours de laquelle j’ai pris autant de plaisir à prendre des photos qu’à parcourir la campagne avec ses belles couleurs automnales. Toulouse-Lautrec qui s’y entendait en couleurs, n’a-t-il pas dit que « l’automne est le printemps de l’hiver ». Je n’ai pas enregistré d’éléments de mesures mais j’estime que telle qu’elle est décrite ici, cette balade a été longue d’environ 7 à 7km5 pour une déclivité d’une quarantaine de mètres. Carte IGN 2548OT Perpignan – Plages du Roussillon Top 25.


    2 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique