• Diaporama sur une chanson de Sacha Distel "La Belle Vie". En anglais "The Good Life".

    Ici, elle est successivement chantée par "Late Lounge Players", "Shirley Horn", "Sacha Distel", "Bobby Darin", "Glenn Frey"

    puis jouée par "Hank Mobley"

    Les Balcons de le Têt de Saint-Thomas-les Bains (1.155m) à Planès (1.558m) et retour.

    Les Balcons de le Têt de Saint-Thomas-les Bains (1.155m) à Planès (1.558m) et retour.


    Habituellement, quand nous allons aux Bains de Saint-Thomas, c’est essentiellement pour profiter des sources d’eaux chaudes et passer un agréable moment de détente. Mais une fois n’est pas coutume, en cette fin septembre, nous avions décidé de déroger à cette règle, presque devenue rituelle deux à trois fois par an. Pourquoi ? Pour partir en randonnée bien sûr et effectuer une belle balade en direction de Planès puis retour en effectuant une boucle. Cette randonnée démarre devant l’entrée même des bains et bien évidement, elle ne peut pas être identique à 100% à la mention du panonceau indicatif où il est marqué : « Les Balcons de la Têt ». En effet, les Balcons de la Têt constitue une randonnée beaucoup plus longue qui démarre de La Cabanasse et se termine à Thuès-entre-Valls, ou le contraire, le retour vers la voiture s’effectuant avec le pittoresque petit Train Jaune. Enfin ça c'est le tracé pédestre mais il existe des variantes encore plus longues pour les vététistes. Ici, rien de tout ça et une boucle qui ressemble en grande partie à une autre randonnée, thématique celle-là, du nom de « Les Arbres du Haut-Conflent » et dont la ligne de départ se situe à Planès. D’ailleurs, mon escapade emprunte également une partie de la randonnée intitulée « Randonnez avec le Train Jaune ». Quand nous démarrons, il est presque 10 h et c’est donc un « rapiéçage » de ces trois itinéraires que j’ai quelque peu imaginé. Par sécurité, je l’ai enregistré dans mon G.P.S et j’ai également emporté la carte I.G.N Top 25 2250 ET, la seule qui couvre l’ensemble de la zone. Bien m’en a pris si j’ose dire, car au bout de quelques mètres d’ascension, j’ai déjà perdu le tracé enregistré et un simple coup d’œil sur la carte me permet de constater que le sentier le plus évident sur le terrain, c'est-à-dire le plus emprunté, n’est pas celui surligné en rouge sur la carte. Je fais donc le choix de poursuivre ce sentier bien creusé, d’autant qu’il est balisé et en plus, en regardant la carte, j’ai le sentiment que les deux itinéraires se rejoignent un peu plus haut. C’est bien le cas. Au départ de Saint-Thomas, le sentier s’élève au dessus de l’amphithéâtre et des bassins du centre thermoludique. La déclivité est un peu rude au départ, mais elle s’effectue par paliers. En outre, elle est plutôt courte et se stabilise dès lors que l’on atteint la forêt. A partir d’ici, commence réellement la balade thématique « Les Arbres du Haut-Conflent » car chaque arbre différent est signalé par un panonceau explicatif en latin, français et catalan. De ces panonceaux, je vais en recenser plus d’une trentaine sur tout le circuit. Nous sommes dans la Forêt domaniale de Fontpédrouse. Ici, elle est commune aux bois de la Mata  et de la Bola, les deux lieux-dits étant simplement séparés par le Rec (ruisseau) de Brullà. Si les autorités sous la férule du botaniste Michel Baracetti ont trouvé un intérêt à fonder un sentier botanique ici c’est bien parce que ce coin de montagne recèle un nombre incroyable d’essences variées et parfois, plutôt rarissimes à trouver ailleurs. Presque toutes les variétés de feuillus et de conifères sont présentes et en dresser un inventaire exhaustif reviendrait presque à faire la liste de tous les arbres de France y compris les plus rares. Alors bien évidemment, cette zone présente un intérêt botanique d’autant plus majeur qu’aux arbres variés viennent s’ajouter quelques plantes, parfois très rares et protégées comme le Botryche à feuilles de matricaire, une fougère plutôt rare dans le midi de la France mais néanmoins présente ici et dans un coin des Cévennes. Il y a donc dans cette boucle tout ce qu’il faut pour aiguiser ma curiosité : les décors sont disparates et changeants, les arbres et les arbustes attirent les oiseaux,  les fleurs aguichent les  insectes et les papillons et les sous-bois touffus et tranquilles sont très souvent le repaire de nombreux autres animaux. Avant même d’arriver à la forêt, tout ce petit monde animal volant, sautant et virevoltant est déjà bien présent et je ne me prive pas de tenter de le photographier autant que je le peux et qu’il m’en laisse le loisir. Les paysages, eux, sont grandioses sauf quand on marche en forêt bien sûr. Toutefois, le ciel étant laiteux et  pas si pur que je l’avais espéré, la luminosité est loin d’être idéale.  Il va être ainsi toute la journée et même à l’approche de Planès pourtant blotti au fond d’une vaste cuvette bien dégagée et donc largement ensoleillée. Malgré ça, la petite commune ne manque pas de charme et d’intérêts non plus, et pour moi à double titre. Le premier de ces charmes est bien sûr paysager et quand on arrive à Planès, on est immédiatement émerveillé par ce petit village composé de petits bouts de hameaux plus ou moins distincts : Cascarols, le Castell et les différents Planès : de Baix, del Mig et de Dalt.  Le village s’inscrit dans un incroyable cadre de verdure à la fois apaisant et captivant. Il faut dire que l’arrivée depuis Saint-Thomas s’effectue par d’agréables chemins herbeux puis creux se faufilant au milieu de prés verdoyants et entrecoupés de haies et de murets en pierres sèches. Ce charmant décor ondule sur de minuscules collines aux formes douces et arrondies,  Une incitation à la flânerie d’autant plus évidente pour moi que les oiseaux et les papillons y sont légions.  A cause de son apparence d’un calme olympien et presque inhabitée, le village a même un petit côté ensorceleur et je ne peux m’empêcher de me souvenir de certaines légendes lues à son propos : l’histoire d’une statuette de la Vierge que les habitants auraient cachée lors d’une invasion sarrasine et qui aurait été retrouvée bien longtemps plus tard près d’une source par un taureau. Cette légende est devenue d’autant plus acceptable que l’église a longtemps été baptisée la « Mezquita », c'est-à-dire la « petite mosquée » car selon la tradition, elle aurait été construite par des musulmans. Le mystère demeure malgré tout : qui a eu l’idée de construire cette étrange église ? Est-elle vraiment romane ? Alors, l’envie d’aller faire la découverte du village devient vite une évidence dont l’aboutissement est bien sûr son église Notre-Dame de la Merci, avec son architecture si étonnante car polygonale et arrondie à la fois, la faisant ressembler à un gros gâteau à étages. A Planès, deuxième intérêt pour Dany et moi, revenir 14 ans plus tard sur le théâtre de nos premières « passions » pédestres avec ce mémorable tronçon sur le G.R.10 effectué en 2001, entre Mérens et Mantet.  Eh oui, 14 ans déjà que nous n’étions pas revenus à Planès ! 14 ans déjà que nous étions passés ici, devenant l’espace de quelques jours « les Conquérants de l’Agréable » !  Et ici à Planès, comme ailleurs, les anecdotes cocasses et agréables ne manquent : « Nous étions de passage à Planès lors du 5eme jour et de la 4eme étape car la veille, nous avions pris une journée de repos à Font-Romeu. Repos indispensable car Dany avait les plantes des pieds complètement à vif suite à de nombreuses ampoules qui étaient apparues et avaient éclaté lors de la 3eme étape entre le lac du Lanoux et Bolquère. A Planès, pendant que je remplis mes gourdes à une fontaine d’eau fraîche et potable, Dany est partie dans une fromagerie toute proche acheter un gros morceau de tomme de brebisAprès cet achat, nous repartons et sur le coup de midi, au moment même où l’on s’apprête à déjeuner, Dany s’aperçoit qu’elle a oublié de remplir sa 2eme gourde d’eau. Avant même que j’ai pu esquisser le moindre geste, je la vois redescendre vers Planès pressant le pas en claudiquant. Elle reviendra une heure plus tard, toujours clopin-clopant mais dans un délai qui me laisse pantois. Pour sa défense, il faut dire que nous savions que l’eau potable allait être une denrée rare pendant les jours suivants et en avoir en quantité suffisante était bien évidemment vital même si nous disposions de pastilles de purification et n’hésitions pas à faire bouillir l’eau prélevée en montagne. Par contre, je lui en ai longtemps voulu de ne pas m’avoir demandé de retourner à Planès chercher de l’eau, car avec ses cloques, elle aurait pu faire l’économie de ces quelques kilomètres supplémentaires. Deuxième anecdote, ce soir-là, nous nous étions arrêtés au Pla de Cedelles (signifiant petit lieu pastoral) pour passer la nuit et malgré que nous étions entourés d’une immense forêt, le bois sec, pourtant en abondance, est rapidement devenu inutilisable car il s’était mis à bruiner. De ce fait, nous n’avions pas trouvé d’autre ressource que celle de camper à la lueur d’un grand brasier de bouses séchées, qui elles s’enflammaient beaucoup plus facilement grâce à la paille et au méthane qu’elles contenaient sans doute. D’autres randonneurs arrivant derrière nous étaient venus voir ce que nous faisions brûler, pas tant pour l’odeur car il n’y en avait pas, mais à cause de toutes les petites flammèches et escarbilles qui s’envolaient et éclairaient magnifiquement ce petit pla herbeux enveloppé dans l’instant sous une chape de brume. ».   Evidemment, en revoyant le chemin et ce balisage blanc et rouge propre au G.R.10 qui file au dessus de la petite église, les souvenirs reviennent et on en rigole de bon cœur aujourd’hui. Dany a même essayé de retourner acheter de la tomme mais l’accueil de la fromagerie pourtant ouverte était désert. Après la visite de la chapelle et de ce petit hameau, nous redescendons en direction du gîte, bien connu des adeptes du G.R.10, puis direction la mairie. C’est là, peu après que démarre le chemin du retour vers Saint-Thomas. Un panonceau mentionne « Gare SNCF de Planès » et « Pont Gisclard ». Ce chemin descend dans un vallon verdoyant en suivant le cours du Riu de Planès, petit ruisseau que l’on entend et que l’on domine en balcon sans jamais trop le voir. L’itinéraire débouche à la petite gare SNCF où deux options sont possibles : soit partir à gauche en direction du Pont Gisclard soit emprunté un étroit sentier, qui en forêt, s’élève au dessus de la gare. C’est cette deuxième option que j’avais choisie car ne connaissant pas le parcours, ma crainte était qu’on n’ait pas de vue aérienne du pont Gisclard, l’itinéraire passant dessous dans la première solution. Là, commence une nouvelle et longue marche en forêt avec néanmoins quelques fenêtres qui s’entrouvrent et esquissent de magnifiques paysages sur le vallon de la Têt et les petits hameaux qui en garnissent ses flancs. Ils ont pour noms Cassagne, Fetges et Sauto. Le clou du spectacle étant bien sûr les vues plongeantes sur le grandiose pont suspendu Gisclard et son petit « canari  jaune », quand ce dernier veut bien montrer le bout de son becquet et ses jolis wagonnets. Ce sentier tout en sous-bois, on le trouvera moins long si l’on prend le temps d’observer tous ces « Arbres du Haut-Conflent » et  de lire tous les panonceaux qui sont proposés à la sagacité des randonneurs. Comme sur tout le circuit, le sentier continue d’être toujours aussi bien balisé et retrouver celui qui file vers Saint-Thomas est un jeu d’enfant. Là, on retrouve la jonction et le sentier pris à l’aller puis la forêt disparaît et les vastes panoramas s’entrouvrent sur l’immensité des montagnes : Serre de Clavéra, Vallée de la Têt, forêt de Campilles, Prats-Balaguer, Pic Coucouroucouil puis cette longue chaîne de hauts sommets jusqu’à la crête frontière avec l’Espagne. Ce tour d’horizon visuel se termine sur la droite avec le très boisé pic de l’Orri dominant cette vallée de la Riberole où les résurgences d’eaux chaudes remontent des tréfonds de la terre. En l’instant même où nous sortons du bois, un chevreuil est sur le point d’en sortir lui aussi. A notre vue, il détale et retourne se cacher. Puis sur un sol terreux et parfois gréseux, on entame la descente vers les bains mais elle s’avère presque aussi difficile que pouvait l’être la montée vers Planès. Seule consolation à ses dernières difficultés, le bonheur de savoir que dans quelques minutes, nous serons en bas à nous prélasser dans les piscines d’une eau avoisinant les 37 degrés. Alors bien sûr, n’oubliez pas votre maillot de bain ! La balade, telle qu’expliquée ici, est longue d’environ 11 km, les montées cumulées sont de l’ordre de 1.315 m. Le dénivelé entre le point le plus bas, 1.155 m à Saint-Thomas et le plus haut, 1.558 m à Cascarols est de 403 m.  Cartes IGN 2249 ET Font-Romeu – Capcir et 2250 ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche Top 25.

     

     


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  • Diaporama sur une chanson de Richard Cocciante "Avec simplicité",

    Paroles: Serge Lama - Richard Cocciante, musique: Richard Cocciante - Georges Augier de Moussac

    et quelques chants de Perdrix rouge.

    La Boucle de Canto-Perdrix (180 m) depuis Portel-des-Corbières (

    La Boucle de Canto-Perdrix (180 m) depuis Portel-des-Corbières (


    C’est le 26 septembre 2014 et en effectuant le GRP Sentier du Golfe Antique que j’ai découvert pour la première fois cette « Boucle de Canto Perdrix ». Enfin, je parle du nom car pour la découverte elle-même, il a fallu que j’attende un an de plus. Ce joli nom Canto Perdrix, je l’ai d’abord découvert sur des panonceaux de randonnées à Portel-des-Corbières où j’avais stoppé au soir de la deuxième étape de ce GRP qui en comptait trois.  Quelques jours après être rentré à la maison, j’étais curieux de savoir ce qui se cachait derrière ce musical « chante-perdrix », car bien évidemment c’est la première et principale francisation qui vient à l’esprit. Elle est juste mais nous verrons plus tard que ce n’est pas la seule explication. Alors ma curiosité en matière d’étymologie était suffisamment aiguisée pour que j’aie envie d’approfondir le sujet puis d’aller voir sur place.  Le meilleur moyen était donc d’y aller randonner. Je me suis donc « tuyauté » sur cette boucle et là, je me suis rendu compte qu’elle ne faisait que 11 km de distance mais qu’il y en avait 2 autres, La Serre et la Bade, qui, elles, en faisaient 4 de plus chacune. Alors pourquoi ne pas faire des trois boucles, une seule, un peu plus longue, histoire de ne pas avoir à revenir à Portel, en tous cas pour marcher, et surtout de faire un maximum de découvertes dans la journée ?  Lors de mon précèdent passage, j’avais bien trop rapidement visité cette étonnante chapelle Notre-Dame des Oubiels, en grande partie ruinée certes, mais que je voulais revoir plus en détail car son imposante stature et sa beauté si évidente, malgré les ruines, laissaient imaginer sans aucune équivoque bien des « histoires ». En potassant le parcours, j’ai découvert qu’il y avait aussi une « voie domitienne et  héracléenne » et quelques autres vestiges pastoraux et bien sûr, il fallait aussi compter sur les Corbières et ses décors paysagers si typiques, si parfumés et parfois si étonnamment variés. Enfin, moi qui m’étais surtout cantonné à découvrir le lit asséché de la Berre, sa faune et sa flore et son Pont de Tamaroque lors du Sentier du Golfe Antique, une visite plus approfondie de la commune ne serait pas du luxe. Désormais, je connais un peu mieux l’Histoire portelaise et notamment la Bataille de la Berre où Charles Martel met en déroute l’armée du califat omeyyade en l’an 737. Cinq ans après la Bataille de Poitiers, bien plus connue, Charles Martel n’a de cesse de bouter les envahisseurs musulmans hors du royaume des Francs mais malgré tous ses efforts, Narbonne reste aux mains des Sarrazins et c’est son fils Pépin le Bref qui parviendra à libérer le ville en 759.  Sachant tout ça, j’ai le sentiment de partir un peu moins dans l’inconnu mais à aller randonner autant qu’il fasse beau. Le 25 septembre 2015, c'est-à-dire à un an d’intervalle et à un jour d’écart seulement, le beau temps se présente et je file à Portel. En arrivant au village, comme je suis seul et qu’il y a des places, je gare ma voiture sur la D.3 mais le plus près possible de l’intersection avec la  Grand-Rue. En effet, au moment d’analyser la balade, j’ai jeté un coup d’œil sur le plan de la ville se trouvant sur le Net et j’ai constaté que c’est l’itinéraire le plus direct pour aller à Notre-Dame des Oubiels et démarrer la boucle que j’ai élaborée. Attention, je précise qu’elle n’est pas parfaitement identique à celle que l’on trouve sur les topo-guides et sur le terrain, même si  moi aussi, je l’ai appelée « Boucle de Canto Perdrix ». Alors, bien sûr, le mieux est d’enregistrer un tracé dans votre GPS comme je l’ai fait moi-même car ça évite bien des déboires. Premier déboire éventuel : éviter de suivre les panonceaux qui ne manquent pas de se présenter. Il y en a plusieurs par exemple, peu après le départ, à l’angle de la  Grand-Rue et de la rue du Quartier Neuf et là, il faut continuer tout droit par la rue de l’Horte et suivre le panonceau Boucle de la Serre, donnée ici pour une distance de 5,2 km. Peu après, je laisse sur la gauche, d’abord le boulodrome municipal « Jeannot Vieu » puis un passage à gué sur la Berre. Quelques bergeronnettes en ont fait leur juchoir. Je poursuis toujours tout droit. Peu après le virage où se trouve une source captée, l’église des Oubiels apparaît droit devant. Une piste au milieu des vignes m’y amène sans problème. Une volée de chardonnerets quitte les lieux en me voyant. Avant de venir ici, j’ai presque tout regardé et lu ce que l’on peut trouver d’elle sur le Net et plus globalement sur l’Histoire de Portel et de ses proches environs. Malgré les ruines, je reste subjugué par sa beauté et son décorum encore très imposant propre à l’architecture gothique ; épais et hauts contreforts et peu d’ouvertures à part une très fine et flamboyante rosace et un majestueux beffroi carré. J’ai lu qu’il y aurait un  agneau gravé sur la clé de voûte du cœur, alors je me mets à sa recherche mais la sculpture paraît peu évidente même en zoomant avec mon appareil photo. Alors, je tourne comme une toupie sur moi-même. Voilà, je tiens enfin  l’agneau car bien évidemment, je ne le regardais pas dans le bon sens et en plus, lui aussi a semble-t-il souffert des exactions répétées ! Oubiels signifie « agneau » (*) et cette clé de voûte en serait le symbole. Après cette trouvaille, je scrute presque chaque pierre pour tenter de trouver une gravure voire une inscription et c’est ainsi que je vais en découvrir plusieurs, deux déjà vues en 2014, avec des frises en forme de fleurs et deux ou trois autres supplémentaire dont deux gravées de quelques signes mystérieux. J’ignore s’ils sont récents car bien évidement quelques lourdauds n’ont rien trouvé de mieux que de graver leurs initiales voire un tas d’idioties. L’édifice et notamment le clocher ont été restaurés mais parfois avec des briques rouges et d’autres matériaux bien trop différents de la pierre d’origine, alors ce n’est pas toujours avec bonheur. Par un souci de sécurité, on peut supposer que les pouvoirs publics aidés par des bénévoles ont d’abord voulu renforcer l’édifice puis le manque de moyens a sans doute fait le reste. La tâche est encore gigantesque. Après cette découverte de la chapelle des Oubiels un peu plus approfondie, j’en visite les abords avec une jolie rose des vents puis cet étrange allée bordée de séculaires oliviers qui serait paraît-il un très vieux cimetière monastique. Je m’éloigne des lieux non sans avoir au préalable observé tous ces oliviers juvéniles que la mairie a fait planté à l’occasion de chaque naissance.  Une belle initiative bien dans la tradition qui dit que Notre-Dame des Oubiels était l’inspiratrice de nombreuses communions d’enfants. A regarder cette jolie nurserie d’oliviers, je  ne peux m’empêcher de les imaginer dans trois ou quatre cent ans faisant un contrepoids parfait à ceux du vieux cimetière. Je quitte définitivement les Oubiels en coupant à travers les champs  et les vignobles pour rejoindre l’itinéraire. Sur cette partie de la Boucle de la Serre, le chemin s’élève très modérément mais suffisamment pour que des paysages lointains se dévoilent.  Il a du pleuvoir la veille ou les jours précédents et le terrain est variable, parfois bien souple et agréable et parfois très sec et caillouteux. La végétation, elle, reprend des couleurs et resplendit après les journées caniculaires et ventées de l’été.  Tout en montant,  j’aperçois le défilé de la Reinadouïre derrière moi. Complètement à sec l’an dernier, cette année, le défilé porte bien son nom de « Reine des Eaux » car il s’y écoule une Berre aux eaux turquoises. L’an dernier, je me souviens que j’y avais longuement traîné mes godillots en quête d’un raccourci me permettant de rejoindre le Sentier du Golfe Antique. Au dessus du défilé, et entre tradition et modernité,  Lastours laisse entrevoir les imposants bâtiments de son vaste domaine viticole. Plus haut encore, au Pla des Aladers (aulnes), les éoliennes dressent leurs blancs moulins dans un ciel bleu immaculé. A une bifurcation de la route bitumée et du chemin et après avoir regardé mon bout de carte, je fais le choix d’un aller retour jusqu’au Pont de Lastours. Avant la construction du Pont du Tamaroque en 1864, qui désenclava Portel, ce vieux pont, désormais rénové, constituait un des principaux et rares gués permettant d’accéder à la commune. Après cet aller retour de moins d’un kilomètre, je reprends l’itinéraire de la Boucle de la Serre. Peu à peu, elle se referme et pris par ma passion à vouloir photographier la nature, je m’aperçois que je ne me suis pas ennuyé une seule seconde depuis le départ : quelques oiseaux, de rares fleurs, des plantes, un champignon blanc, des papillons et des criquets,  les sujets sont suffisamment présents sinon abondants par endroits pour que la balade ne soit pas monotone. Cette première boucle se referme sur la route de Durban non loin de l’entrée de Portel et une nouvelle s’entrouvre, celle de « Chante-Perdrix ». Sur la carte I.G.N, c’est écrit ainsi à l’endroit même où se trouve une colline à l’altitude plutôt modeste d’une centaine de mètres de hauteur. Cette boucle commence en réalité au fond d’un ruisseau qui est parallèle à la D.611a. Là, on y découvre les vestiges d’un gros muret en pierres de taille. Ces pierres ont-elles un rapport avec les voies Héracléenne et Domitienne commençant de l’autre côté de la route ?  Bien qu’ayant lu pas mal de choses sur les deux voies, ici, ne comptez pas sur moi pour vous le dire car une fois encore on regrettera qu’aucune pancarte, qu’aucun panneau ne donne d’informations voire quelques mentions sur l’Histoire de ces voies antiques à cette intersection. La culture devrait commencer là, au bord de la route. Je poursuis la voie chère à cet Hercule des Romains. Elle est toujours encadrée de hauts murets mais toujours aussi muette. Selon la légende, c’est par cette voie et depuis le Jardin des Hespérides qu’Héraclès aurait ramené un troupeau de boeufs pris au géant Géryon. C’était son dixième travail. Aujourd’hui, du travail il y en a encore mais aucun bœuf et uniquement un tracteur conduit par un vigneron car les vendanges battent leur plein.  J’arrive au croisement de la Croix Rouge. La croix est bien là et droit devant moi, et derrière la croix, à une centaine de mètres, il y a une monumentale ruine. J’y file. Sur la carte, elle a pour nom « Courtal de Bas ». Inutile de traduire. L’ancienne bergerie est effectivement imposante et a du être très belle au temps de sa splendeur. Les adversités ont tout arrêté depuis longtemps mais quelques vieux récipients rouillés me rappellent qu’il y a eu une vie. Parmi toutes ces boîtes, pots et autres bassines, un récipient bien particulier attire mon attention car je me souviens l’avoir vu chez mon grand-père paternel. C’est un lourd mais petit godet en fonte en forme de sabot dans lequel, je me souviens très bien, mon grand-père Gabriel faisait fondre du plomb pour fabriquer ses grenailles et autres chevrotines dont il garnissait ses cartouches. Mon grand-père chassait mais c’était souvent par nécessité car chaque gibier était un repas de moins à payer. Je ne sais pas si c’était la fonction première du récipient du recevoir du plomb fondu mais aujourd’hui j’en doute bien qu'une espèce de cuillère, en fonte également, l'accompagne. Rien d’autre, je quitte le bercail pour rattraper le temps perdu et le chemin. Il file vers le lieu-dit « Chante-Perdrix » et c’est le moment où jamais de commencer à regarder si j’y trouve la Daphné garou voire la Bourdaine, car en réalité voilà le « bon » prétexte à ma venue ici. Un prétexte protéiforme touchant à des thèmes qui m’intéressent : l’étymologie, l’Histoire, la botanique et la faune. En effet, avant de venir ici, j’ai lu que les linguistes d’antan (sources Etymologie-occitane.fr) n’avaient pas toujours été d’accord sur la signification de l’expression « Canto-perdrix » que l’on écrit selon les régions de diverses manières : « canto-perdix », « canto-perdris », « cantoperdris » parfois avec un « s », parfois avec un «x » à la fin mais également « cante perdrix » avec ou sens espace entre les deux mots,  « contoperdise » ou « cantaperditz ». Les formules ne manquent pas et il y en aurait même dans la péninsule ibérique et en Italie. L’étymologie est pourtant très simple car composée des mots latins « cantare », « chanter » et « perdicem » accusatif de « perdix » signifiant «perdrix » et que la francisation a finalement traduite comme il se devait en  « Chante-perdrix ». Reste à savoir pourquoi, les lieux portant ce nom sont si nombreux ? Les analyses des diverses étymologies avancées qui ont pu être effectuées font surgir des désaccords : Pour le naturaliste et lexicographe l’abbé Pierre-Augustin Boissier des Sauvages, le canto-perdris c’est la bourdaine, arbuste des landes que l’on appelle aussi « garou à feuilles étroites » ou « trantanel ». Il écrit : « son bois est excellent pour faire la poudre à canon, son écorce est caustique, elle est employée dans les cautères lorsqu’il faut donner un écoulement aux humeurs ». Il rajoute dans la première édition de son  « Dictionnaire languedocien-françois » que ça peut–être aussi le nom donné à  « un terrain sec et aride ». Dans le 2eme édition  du même ouvrage, il rectifie le tir et affirme que ce n’est plus la « Bourdaine » mais le « Daphné garou », plante méditerranéenne bien plus commune dont Diderot dans son Encyclopédie affirme que « Ce purgatif est si violent, qu’on a fait sagement de le bannir de l’usage de la Médecine, du moins pour l’intérieur. Ce serait un fort mauvais raisonnement, et dont on se trouverait très mal; de se rassurer contre le danger que nous annonçons ici, parce qu’on saurait que les perdrix et quantité d’autres oiseaux sont très friands de ce fruit, et qu’ils n’en sont point incommodés: l’analogie des animaux ne prouve rien sur le fait des poisons ».  Deux cent ans plus tard, le linguiste Louis Alibert reprend la traduction du « terrain sec et aride » à son compte dans son « dictionnaire occitan-français ». Entre ces deux ou trois versions, on trouve dans le « Dictionnaire patois-français du département de l’Aveyron », de l’abbé Aimé Vayssier, un « contoperdise » qui selon lui est « un appeau, espèce de sifflet avec lequel on imite le chant de la perdrix pour l’attirer dans quelque piège ». De nos jours, l’étymologiste Robert A. Geuljans dans son site Internet « Etymologie-Occitane.fr » pense que le « canto-perdris » est l’origine la plus éprouvée du Daphné garou que l’on appelle aussi parfois  « Garou », Thymèle »,  « Bois-gentil » ou « Saint-Bois ». Pour asseoir cette suggestion, il cite Diderot et Frédéric Mistral qui écrivaient « que les perdrix aiment manger les baies du garou ». Et il rajoute : « Si cela est vrai, le toponyme s’expliquerait par la présence des perdrix dans ce genre de terrain. Dans le Gard il est attesté depuis 1553 et dans les Bouches du Rhône depuis 1046. ». Puis il termine en disant qu’il ne faut pas se fier aux quelques « champs de perdrix » que l’on trouve de nos jours, le mot n’ayant pas toujours été compris mais néanmoins transformé. Voilà pour ce que j’avais retenu de mes lectures avant de venir ici. Il ne me reste plus qu’à trouver ce « fameux » Daphné garou et à vrai dire c'est assez facile avant même d’arriver à l’endroit indiqué comme étant « Chante-Perdrix » sur la carte I.G.N. La plante est plutôt commune dans la garrigue des Corbières même si ce n’est pas celle que l’on aperçoit d’emblée et en plus grand nombre. A cette époque, elle termine sa jolie floraison faite de petites fleurs blanches odorantes et groupées en panicule et en même temps, elle commence à se garnir de petites « olives » verdâtres qui peu à peu vont prendre une belle couleur, d’abord orange puis un peu plus rouge. La plante est hautement toxique. En catalogne nord et plus particulièrement dans la région qu’on appelle la Garrotxa,  le daphné garou est traditionnellement cloué par les bergers sur les portes des enclos pour éloigner à la fois les puces et les sorcières. Alors après avoir trouvé du  Garou, il me reste juste à imaginer avoir un peu de chance et pourquoi pas apercevoir et photographier une perdrix. J’avance sur le chemin plutôt plat et rectiligne qui se faufile entre des vignobles et des prés en jachères jusqu’après le lieu-dit l’Auberge de l’Aval. Non, je ne vois aucune perdrix et seulement quelques passereaux s’envolant à tire d’ailes des champs en friches envahis par des Inules visqueuses. Je regarde presque chaque sillon de chaque arpent de vignes dans l’espoir d’y apercevoir « le chantant » gallinacé ayant donné son nom à cette petit colline oblongue qui se trouve maintenant sur ma droite et que je vais bientôt gravir. Je ne me fais guère d’illusion, la période de chasse a certainement déjà démarré et qui plus est, le daphné garou n’a pas encore ses fruits rouges, alors j’ai sans doute peu de chance d’en apercevoir, sauf peut-être si une d’entre-elles a la bonne idée d’aller grappiller quelques grains de raisins bien mûrs. Dans ma quête à vouloir tout examiner, un lapereau, lui, a beaucoup de chance aujourd’hui car le seul « Canon » que je possède, c’est mon appareil photo numérique.  Après, l’Auberge de l’Aval, l’itinéraire zigzague un peu et se met à grimper dans un décor complètement différent. Mes espoirs de perdrix s’amenuisent car désormais les vignes sont bien loin et seulement en contrebas de chaque côté de la crête. La déclivité de la large piste terreuse est modeste mais régulière. Peu avant cette petite ascension, à une intersection de pistes, quelques panonceaux directionnels déjà aperçus sur le Sentier du Golfe Antique me perturbe suffisamment pour que je m’arrête pour vérifier le tracé sur mon G.P.S et la carte. J’ignore leurs significations semblant beaucoup reposer sur des signes. J’apprendrais plus tard qu’il s'agit d’une signalétique D.F.C.I (Défense des Forêts Contre l'Incendie) propre ici au Massif de Fontfroide. Leurs symboles, des lignes, des pointillées, un cercle, un carré ou un triangle ont chacun une raison d’être qu’il serait bien trop long d’expliquer ici. Je continue jusqu’au pinacle de la crête où je m’arrête pour pique-niquer près d’un petit abri pastoral. C’est l’heure et en plus, mon arrêt précédent m’a permis de constater que j’étais grosso-modo à la moitié de la boucle imaginée.  Vers l’est, la vue porte jusqu’à la mer et derrière moi, vers l’ouest, c’est un patchwork de vignobles et de terres cultivées ou boisées. A l’horizon, sur la plus haute des collines, je reconnais les antennes de la Cadorque, au pied desquelles il y a l’ermitage Saint-Victor.  Deux éperviers virevoltent dans le ciel se laissant aller au gré d’une petite brise du nord qui s’est levée. L’un des deux accepte même de faire une démonstration de ces talents de voltigeurs devant mon numérique. Ici, la végétation est plutôt basse faite de petits buis, de pistachiers, de buplèvres, de romarins, d’ajoncs et autres chênes kermès. Seuls quelques pins chétifs qu’à la longue le cers a fini par courber surnagent un peu dans cette verdure rabougrie. Après une grosse salade, un wrap et une part de tarte au citron que j’ai réussi à avaler en moins d’une heure, je repars. La piste redescend juste avant d’arriver à l’intersection avec la Voie Domitienne. Là, je retrouve quelques vignes et une jolie maison aux volets bleus planquée sous un bel olivier. Le silence qui était de mise se brise sous les aboiements d’un chien que mon passage a dérangé. Je ne fais que passer alors il s’arrête aussitôt d’aboyer et le silence se rétablit juste entrecoupé par les cris perçants des deux petits éperviers qui sont encore là à jouer dans le bleu du ciel.  Sur ma droite et sur les flancs de la colline, j’aperçois comme une cabane en pierres sèches, ici dans l’Aude, je crois qu’on les appelle « capitelle » et juste à côté, un amoncellement impressionnant de caillasses, résultat sans doute d’un très vieux épierrements.  Alors j’y monte. La capitelle est bien cassée mais de l’endroit où je me trouve, il me semble apercevoir un autre tas de pierres ou plutôt un long muret au milieu des pins et du maquis, alors je continue de monter. L’ascension n’est pas facile dans cette végétation touffue typiquement méditerranéenne faite de petits buissons ligneux ou  épineux. Après un bel effort, j’atteins finalement ce grand mur que je longe et qui se termine par une nouvelle « capitelle », celle-ci en parfait état. Je reste toujours fasciné par cette belle technique de l’encorbellement. Ici, les pierres sont impressionnantes et l’on voit très clairement qu’elles ont été taillées avec une grande précision. De la cabane pastorale, la vue sur le vallon de la Genentière est splendide alors je m’y arrête un instant pour observer la carte I.G.N et mon G.P.S, histoire de savoir où je me situe exactement. Sur la carte, je constate que je ne suis pas très loin d’un itinéraire circulaire où figure le nom étrange de « Gauto de Fedo ». Etrange, il l’était avant que je vienne ici mais bien évidement depuis que j’ai étudié le parcours, il n’a plus aucun secret pour moi. « Bajoue de brebis » ça signifie mais ne me demandait pas pourquoi. Curieusement j’ai trouvé cette traduction sur Internet dans un lexique provençal dont la source serait le "fameux" Félibrige ! Est-ce à cause de la forme de la colline ressemblant à une joue ? Les bergers venaient-ils ici pour manger quelques délicieuses joues d’agneau ? Allez savoir ! J’ai débouché sur une piste et j’entreprends de faire le tour de ce mamelon puis d’y monter. Je n’y trouve rien de particulier si ce n’est une zone de reboisement et un mirador naturel offrant des vues superbes à 360°. L’incontournable pic du Canigou apparaît derrière les éoliennes du Pla Dal Pal.  Un peu plus bas, un poste de chasse embrasse des paysages grandioses vers Portel-des-Corbières et tous ces environs jusqu’aux étangs et à la mer. J’en profite pour finir le dernier wrap qu’il me reste puis je repars. La piste redescend et se fait plus lassante quand les panoramas disparaissent, alors je ne m’arrête plus que pour quelques photos de plantes, d’un papillon, d’une séculaire ruine ou d’un vieux puits que je découvre dans la garrigue. De nouveaux panneaux directionnels avec toujours ces signes « cabalistiques » se présentent. Je les ignore et ne me fie seulement qu’à mon G.P.S et au balisage jaune. « Chante-Perdrix » est loin désormais et je ne me fais déjà plus aucune illusion quand à la chance d’apercevoir la moindre perdrix. Quand soudain, je ne vois qu’elle, à vingt mètres de moi et comme dans un rêve. Elle est là, posée au beau milieu d’un remblai terreux sur le flanc du Pech Agut. Je zoome vite et appuie sur le déclencheur et j’ai juste le temps de la voir s’envoler. Quel bol ! La perdrix est enregistrée dans mon numérique. C’était une perdrix rouge et je suis plus heureux qu’un gamin dans un magasin de jouets. Je repars. Après quelques pinèdes, les vignes et les prés en friches réapparaissent. Je ne suis plus très loin de Portel et de la dernière boucle à accomplir, celle de la Bade. J’appelle Dany pour lui dire où j’en suis et la prévenir que je rentre bientôt à la maison. Quelques oiseaux freinent encore mon ardeur d’en terminer. Je reconnais le Chemin des Charbonniers que j’avais coupé il y a un an puis ce sont les premières maisons et enfin cette étonnante retrouvaille avec le sieur Noguero.  Le monde est petit me dis-je car Monsieur Noguero et sa charmante épouse, sont les logeurs qui m’avaient si aimablement accueilli à Portel il y a tout juste un an lors de mon périple sur le Sentier du Golfe Antique. Un peu « paumé » dans un Portel que je ne connaissais pas, Monsieur Noguero était venu affablement me chercher pour me présenter et me faire découvrir son superbe gîte du Quai de la Berre. Le lendemain, il m’avait tout aussi gentiment proposé de m’amener jusqu’à Notre-Dame des Oubiels que j’avais envie de découvrir avant de poursuivre. Quand à Madame Noguero, l’ayant eu seulement au téléphone, je me souviens d’elle comme d’une personne très agréable et à l’écoute de mes aspirations car elle avait exceptionnellement accepté une nuitée pour un prix toute somme raisonnable au regard de ce que l’on me demandait partout ailleurs. Sans cet accord et ce petit effort financier, j’aurais sans doute renoncé à accomplir ce Sentier du Golfe Antique considérant que tous les tarifs qui m’étaient demandés pour le gîte et le couvert étaient tout simplement prohibitifs. Je les remercie encore tous deux aujourd’hui. Lors de cette rencontre impromptue avec Monsieur Noguero, on parle un peu du passé et de ma présence ici aujourd’hui puis le voilà qui me propose de venir prendre un verre chez lui. C’est tellement gentil alors bien évidemment j’hésite et finalement je me vois contraint de refuser venant d’appeler Dany pour lui dire que je rentrais au plus vite. Ce refus, je le fais à contrecoeur car je reste convaincu qu’il s’agît de  très « bonnes » personnes et j’espère que le sieur Noguero ne m’en a pas trop voulu. Je poursuis ma balade et retrouve la D.611a mais ce refus obligé m’a un peu contrarié. Le cœur n’y est plus et je marche presque comme un automate en oubliant parfois de prendre des photos. Heureusement deux buses dans le ciel finiront par me sortir de cette torpeur. La boucle contourne le lieu-dit la Blanque puis monte vers l’Arque. De là, de superbes panoramas s’entrouvrent vers les étangs, Sigean et celles plus aériennes sur Portel.  Ma boucle est entrain de se refermer et en regardant vers l’est et les éoliennes de la Garrigue Haute de Sigean, j’ai comme un petit pincement au cœur. Ce petit pincement, je l’ai toujours quand j’ai l’occasion de revoir un sentier, un chemin, un lieu où j’ai pris plaisir à gambader dans un passé qu’il soit proche ou lointain. C’est le cas ici en regardant une partie du chemin parcouru l’an dernier sur le Sentier du Golfe Antique.  Au pied d’un long escalier en rondins qu’il faut descendre, deux options mentionnées sur un panonceau se présentent : soit on file à droite vers le Quartier Neuf et on arrive immédiatement à Portel soit on va découvrir la Bade et c’est 3,2 km de plus à accomplir. Comme prévu initialement, je choisis cette dernière option. La Bade est une colline plantée de pins et la boucle proposée consiste simplement a en faire le tour et à revenir à cette intersection. Rien de plus, rien de moins si ce n’est qu’on remarquera que la géologie du sol semble identique aux pierres ayant servies à l’édification de Notre-Dame des Oubiels et l’encadrement de la Voie Héracléenne. Alors bien sûr, ces 3,2 km supplémentaires ne valent que pour les jolies vues que l’on découvre sur une courte portion de sa partie sud. Superbes visions aériennes sur toute la cité de Portel et tous ses alentours : Vallon de la Berre, Pont de Tamaroque, colline de Lou Castellas, Notre Dame des Oubiels et bien évidemment, on peut refaire, uniquement du regard, une immense partie de la Boucle de Canto Perdrix. Je redescends vers la ville par le Chemin de la Bade. Portel est là et ma voiture aussi. Je me déleste de mon sac à dos et pars très rapidement visiter une bonne partie de la cité que je ne connais pas. J’y rajoute le Pont de Tamaroque mais presque uniquement pour photographier quelques oiseaux noirs qui en occupent son canyon.  Il s’agit de Choucas des tours, oiseau qui présente la particularité paradoxale de pouvoir bénéficier de mesures de protection tout en étant parfois considéré comme nuisible. Cette balade se termine vraiment. Chante perdrix, tu m’as donné du bonheur toi aussi et je m’en souviendrais ! Cette balade a été longue de 20 à 21 km telle qu’expliquée ici. Le point culminant se situe au sommet de « Gauto de Fedo » à 180 m d’altitude. Les montées cumulées sont de 730 m environ. C’est donc une randonnée un peu longue mais plutôt facile au niveau des efforts à accomplir. Bonnes chaussures à tiges hautes sont préconisées. Carte IGN 2546 OT –Narbonne – Top 25

    (*) Oubiels : De prime abord, on pourrait penser que le mot « Oubiels » est l’anagramme des « oubliés », des « éblouis » ou même des « éboulis », les trois mots ayant pu avoir selon les circonstances soit un caractère religieux voire géologique pour le dernier. Les Corbières caillouteuses ne sont pas loin. Il n’en est rien et selon le chanoine Emile Barthe qui a consacré à ce sujet un chapitre entier de son livre dédié à Sainte-Marie des Oubiels, patronne de Portel, le  mot signifie  « agneau ». Pour argumenter son propos, il explique qu’au temps de l’occupation de la Gaule par les Romains, le lieu au bord de la Berre où se trouve l’église s’appelait  « Villa Ovilis ». Je vous passe le détail puisque 20 pages y sont consacrées. En latin, une « ovilis » ou « ovile » c’est une bergerie. Au fil du temps et selon lui, la phonétique du dialecte local aurait transformé le nom latin « Ovilis » en « Ovilibus, « Oviels » puis «Ouviels » et enfin Oubiels, le « v » se transformant en « b » selon le « fameux » phénomène lié au bêtacisme. Alors bien sûr, rien d’illogique à tout ça, même si parfois ça peut paraître alambiqué ou tiré par les cheveux, ceux de la « Madone Septimanienne » sans doute. Un « agneau », une « brebis » ou un « mouton » ce sont des « ovins ». En latin, un « ovin » est un « ovis » et un troupeau de moutons est désigné en « ouailles », alors le chanoine a sans doute raison même si ensuite ce dernier mot a pris une autre signification, celle de fidèles chrétiens placés sous la protection d’un pasteur spirituel. Et puis, la clé de la voûte est bien représentée par un agneau, alors ! (Le livre Sainte-Marie des Oubiels d’Emile Barthe est édité aux Editions Lacour-Ollé).

     

     

     

     

     

     


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  •  Des bzzzz.....qui font le buzz........

    Pollinis vous connaissez ? Il s’agit d’une association qui défend les abeilles et demande l’interdiction des insecticides néonicotinoïdes, principaux responsables de leur massacre ces 20 dernières années.

    La question n'est pas de savoir si on l'aime ou pas les abeilles. Les abeilles sont notre plus bel et seul avenir.

    "Si l'abeille disparaît, l'humanité en a pour 4 ans" disait Albert Einstein.

    A titre d'un seul exemple, voilà le lien vers un article de Marie Claire de 2014 assez édifiant :

    37 millions d'abeilles mortes au Canada à cause des OGM

     

    Si ce mois-ci, j’ai voulu mettre à l’honneur cette association sur Mon Journal Mensuel, c’est parce que les Eurodéputés ont voté à une très large majorité la directive dite du « Secret des affaires ». Or comment ne pas être d’accord avec Pollinis à ce propos : Je ne doute pas une seconde que si plus d’informations seront tenues secrètes, cela se fera inévitablement au profit des grands groupes et des puissants lobbies et au détriment des citoyens que nous sommes. Je vous laisse prendre connaissance des messages reçus de Pollinis ce 15 avril. Lisez ces messages et signez les pétitions proposées si vous le voulez bien.

     

    Madame, Monsieur,

    Ce qu'il vient de se passer est très grave : hier, le Parlement européen a adopté la directive "Secrets d'affaires" dictée par les lobbies, pour leur faciliter la commercialisation de pesticides ou de médicaments sans devoir rendre de comptes à personne : ni aux citoyens, aux agriculteurs, aux médecins ou aux malades, ni aux scientifiques indépendants, ni même aux autorités sanitaires censées les contrôler.

    Les députés se soumettent à la loi des lobbies !

    C'est une véritable trahison de l'intérêt général et des citoyens qu'ils sont censés représenter, au profit de l'industrie et ses milliards de bénéfices. Et seule une mobilisation massive et immédiate de tous les citoyens à travers l'Europe peut encore couper court à cette prise de pouvoir des lobbies à Bruxelles :

    Il nous reste un mois, tout juste, avant le vote final au Conseil des ministres de l'Union Européenne – ce sont eux au bout du compte qui vont vraiment décider d'approuver ou non, au nom de leur gouvernement, la directive "Secrets d'affaires".

    Avec votre aide, nous devons être au moins 1 million de citoyens pour faire pression sur le Conseil et les gouvernements des pays membres de l'Union Européenne, et obtenir le rejet du texte.

    C'est possible : en 24 heures, nous avons déjà réussi à réunir 150 000 signatures !

    Alors signez sans attendre votre pétition au Conseil, et transférez au plus grand nombre de personnes possible cet email pour faire connaître la situation, et rassembler un maximum de citoyens contre la directive des lobbies !

     Hier, les députés européens ont voté une directive dictée par les lobbies, qui est une offensive sans précédent contre notre droit à l'information et notre droit à protéger notre santé et notre environnement.

    C'est le plus gros plan jamais élaboré par l'industrie pour faire taire les citoyens et sécuriser des milliards de profit. Et notre seul moyen de l'arrêter, c'est de mettre une pression sans précédent sur le Conseil de l'UE, qui aura le dernier mot sur le texte.

    Alors :

    Signez vite votre pétition au Conseil, et transférez ce message pour rallier 1 million de personnes avant le vote, et que les citoyens pèsent plus lourd dans la balance que les lobbies de l'industrie !

    JE SIGNE LA PETITION AU CONSEIL EUROPEEN 

     

     

    Madame, Monsieur,

    Imaginez. Votre enfant ou votre conjoint tombe gravement malade. Les médecins diagnostiquent un cancer qu'ils pensent lié à l'utilisation massive de certains pesticides dans votre région, ou à l'absorption régulière de petites doses de ces mêmes produits à travers l'alimentation.

    Vous et votre famille, mais aussi des médecins et des scientifiques indépendants, demandent à l'entreprise qui fabrique ces produits de leur fournir les détails des tests et des études qui ont servi à autoriser leur commercialisation – pour comprendre ce qui s'est passé, peut-être même trouver un  moyen de sauver votre enfant ou votre conjoint malade et éviter que de tels drames se reproduisent à l'avenir.

    Mais l'entreprise agrochimique concernée refuse de divulguer ces informations.

    Grâce à la directive sur le secret des affaires que l'Union européenne s'apprête à faire passer (1), elle est désormais en droit de le faire : rien ni personne ne pourra plus l'obliger à fournir ces informations pourtant capitales pour la santé de millions d'individus – sous prétexte qu'elles contiendraient des données précieuses qui assureraient des bénéfices confortables et durables à l'entreprise en question !

    Pire : les journalistes ou les scientifiques qui s'aventureraient à rendre publics ces éléments confidentiels classés « Secrets d'affaires » pourraient être poursuivis devant la justice et risquer une amende colossale et jusqu'à 5 ans de prison !

    Ce cauchemar absurde est une réalité imminente qui menace l'Europe et tous ses habitants, VOUS ET MOI COMPRIS.

    Après des années de lobbying intensif, un petit groupe de multinationales agrochimiques et pharmaceutiques est en train de parvenir à son but.

    Une directive draconienne de l'Union européenne est sur le point de nous interdire définitivement, à nous citoyens, journalistes, lanceurs d'alerte, médecins et scientifiques indépendants... l'accès à toutes les données  scientifiques exigées par la réglementation pour pouvoir mettre un pesticide ou un nouveau médicament sur le marché.

    Il s'agit de la nouvelle Directive du Parlement européen et du Conseil sur la protection des savoirs-faire et des informations commerciales non divulguées (secrets d'affaires) contre l'obtention, l'utilisation et la divulgation illicite, qui vient d'être approuvée par le Parlement européen à Strasbourg le 14 avril 2016, et qui sera votée en dernier ressort par le Conseil le mois prochain.

    C'est une offensive sans précédent contre notre droit à l'information
    et notre droit à protéger notre santé et notre environnement.

    Quels que soient les enjeux qui servent à justifier cette directive, son but est extrêmement clair :

    **Garantir en inventant un nouveau droit que les intérêts des multinationales vont toujours passer avant l'intérêt général et avant l'intérêt des citoyens...

    **Permettre que les dossiers d'homologation des éléments composant les produits phytopharmaceutiques soient encore plus opaques pour faciliter la commercialisation des pesticides et des médicaments ou les maintenir plus longtemps sur le marché...

    **Sécuriser enfin des milliards de profits pour l'industrie agrochimique et pharmaceutique dans les années à venir en empêchant que n'éclatent d'autres grands scandales sanitaires et environnementaux et éviter que leurs produits ne puissent être retirés du marché.

    Cela fait des années que les multinationales rêvent d'imposer ces mesures.

    Elles ont déjà réussi en partie à verrouiller le système et empêcher les citoyens et les chercheurs indépendants de venir mettre le nez dans leurs affaires :

    Vous avez sans doute entendu parler de l'affaire du glyphosate, l'ingrédient principal du fameux RoundUp de Monsanto, cet herbicide ultra-contesté qui est pourtant le plus massivement utilisé en Europe et dans le monde ?

    Un rapport de l'OMS (l'Organisation mondiale de la santé) vient de dénoncer le produit en question dans un rapport alarmant (2) dans lequel il est soupçonné de provoquer des cancers chez les agriculteurs qui les utilisent, et dans la population...

    ...et pourtant :

    L'Union européenne, de son côté, juge qu'il est « improbable » que l'herbicide incriminé soit à l'origine de ces problèmes, et – en s'appuyant sur des études scientifiques controversées financées par Monsanto – autorise sa commercialisation dans toute l'Europe (3) !

    Lorsque des labos indépendants demandent l'accès à ces études pour en faire une contre-expertise et en avoir le cœur net, c'est un refus catégorique qui leur est opposé : ces études contiendraient des données classées « Secrets d'affaires », et il serait contre l'intérêt de l'entreprise de les divulguer.

    D'après l'Union européenne, l'autorisation de commercialiser un pesticide se baserait donc avant tout sur la « bonne foi » d'une multinationale qui brasse des milliards de profits annuels grâce à ce même produit. C'est renversant !

    Autre cas récent qui devrait nous alerter :

    C'est arrivé à Rennes, en France - et largement médiatisé : une personne volontaire pour un essai clinique est décédée à cause du traitement qu'elle testait. Des scientifiques demandent aujourd'hui la publication des données de l'essai clinique en question pour comprendre ce qu'il s'est passé exactement. Mais le laboratoire pharmaceutique concerné, Biotrial, refuse, en prétextant qu'il doit protéger ses « secrets d'affaires » (4).

    Ce que veulent obtenir les lobbies aujourd'hui, c'est que toutes ces pratiques moralement indéfendables soient officiellement gravées dans le marbre d'une directive européenne qui rende toute contestation et tout recours juridique impossible à l'avenir.

    Comment les multinationales font-elles pour imposer si facilement leur volonté à tout un peuple ?

    C'est difficile à croire, mais :

    La directive sur les secret des affaires est la dernière étape d'un plan élaboré dans le plus grand secret par leurs lobbies, main dans la main avec la Commission européenne et le Parlement européen, pour garantir que ni les citoyens, ni les chercheurs indépendants ne viendront plus se mettre en travers de leur chemin lorsqu'ils commercialisent des pesticides nocifs pour les pollinisateurs, l'environnement ou même la santé humaine.

    Pendant plus de trois ans, les lobbies ont dicté, quasiment ligne par ligne, leur loi à la Commission européenne.

    L'association Corporate Europe Observatory, qui milite contre l'emprise des lobbies au sein des institutions européennes, a suivi ce processus. Ce que montre son rapport (5) est édifiant :

    – Le groupe qui a rédigé la directive sur le secret des affaires était composé de seulement deux membres du personnel de la Commission et d'une armada d'experts, de consultants, de juristes et d'avocats travaillant directement pour l'industrie ;

    – Les échanges de mails qui ont fuité entre la Commission et les lobbies montrent clairement qui est a été aux manœuvres pendant tout ce temps : les lobbies dictent, la Commission applique ;

    – Les représentants de la société civile ont été soigneusement écartés des débats depuis le début des négociations. Ils n'ont même pas été tenus informés des réunions pendant lesquelles la directive a été élaborée, alors que les lobbies de l'industrie étaient invités à intervalles réguliers par la Commission à donner leur avis sur l'avancement des travaux.

    Il s'agit clairement d'une directive faite sur mesure pour les lobbies et par les lobbies, qui vise à s'assurer que les citoyens, les associations et les scientifiques indépendants ne viendront plus mettre le nez dans leurs affaires.

    Mais il reste un espoir d'empêcher les lobbies de faire définitivement la loi en Europe.

    Malgré la trahison des députés européens il y a quelques jours, qui ont décidé de faire passer l'intérêt des multinationales avant celui des citoyens qu'ils sont censés représenter en adoptant le texte dicté par les lobbies...

    ... rien n'est encore joué : il reste encore un vote décisif, au Conseil de l'Union Européenne.

    Un collectif d'associations, de syndicats et de représentants des citoyens européens (6), a lancé un appel pour que les institutions européennes rejettent purement et simplement la directive sur le secret des affaires.

    Avec POLLINIS nous avons décidé de jeter nos forces dans cette bataille, pour que la voix des citoyens soit vraiment entendue des politiques.

    Avec l'aide de nos membres et sympathisants, nous avons lancé une mobilisation éclair : en quelques heures, nous avons récolté 150 000 signatures à notre pétition contre la directive des lobbies.

    Il faut que cette action prenne une ampleur sans précédent pour atteindre rapidement 1 million de personnes en Europe. C'est le seul moyen de mettre une pression suffisante sur les membres du Conseil pour obtenir l'abandon de cette directive honteuse.

    C'est pour cela que je fais appel à vous aujourd'hui :

    Les lobbies ont beau être assis sur des milliards et se payer des consultants à prix d'or pour influencer les décideurs européens...

    ...nous sommes 500 millions de citoyens européens. Et c'est de nous que les institutions tirent leur légitimité !

    Il est grand temps de le leur rappeler...

    Faites maintenant un geste symbolique fort en signant la pétition contre la nouvelle directive européenne sur le secret des affaires- pour la protection des citoyens et le respect de notre droit à l'information, et ralliez un maximum de personnes supplémentaires, pour que tous ensemble on pèse plus lourd dans la balance que les lobbies !

    Le vote a eu lieu il y a quelques jours en catimini au Parlement, et la majorité des personnes en Europe ignore encore totalement ce qui se trame dans leur dos, et les conséquences dramatiques que cela implique pour leur avenir et celui de leurs enfants.

    C'est pourquoi que je compte vraiment sur vous pour signer la pétition, et m'aider à informer un maximum de personnes, en France, et dans tous les pays européens que vous pourrez nous aider à toucher.

    Il n'y a qu'en luttant activement pour nos droits que nous pouvons stopper l'initiative conjointe des multinationales et de l'Union européenne.

    Notre association s'organise pour lancer la pétition dans d'autres pays européens. Mais nous avons besoin de vous pour la diffuser, le plus rapidement possible et auprès du plus grand nombre possible : copiez les liens suivants, et transférez-les à vos amis et contacts partout en Europe :

    Lien vers la pétition en Français : info.pollinis.org/fr/NoToxicBizSecrets-Consilium

    Lien vers la pétition en Anglais : info.pollinis.org/en/NoToxicBizSecrets-Consilium

    Il n'est pas question ici de dire que les entreprises n'ont pas le droit de vouloir protéger de la copie illégale leurs recherches et leurs inventions– le droit de la propriété intellectuelle existe déjà depuis longtemps pour répondre à ces besoins.

    Mais il ne s'agit pas de ça ici : dans cette nouvelle directive, le droit au secret sert de prétexte pour justifier un verrouillage complet et définitif du système au profit de quelques multinationales, et enlever tout droit de recours et d'information aux citoyens !

    Si vous ne faites pas entendre votre voix en signant la pétition, les bureaucrates européens en déduiront que personne ne se soucie de ce recul incroyable de l'intérêt général.

    Ils penseront alors que cet énorme cadeau qu'ils font à l'industrie agrochimique et pharmaceutique en particulier n'a attiré l'attention ni l'indignation de personne.

    Alors s'il vous plaît, exprimez-vous. C'est le moment de vérité.

    Votre signature donnera une légitimité démocratique décisive aux démarches que les associations pourront entreprendre sur le plan juridique.

    Et après avoir signé votre pétition, transférez ce message à toutes les personnes que vous connaissez. Dites-leur qu'il est temps d'agir - il n'y a vraiment pas de temps à perdre.

    Merci d'avance.

    Nicolas Laarman

    Délégué général

     

    Références :

    1. Proposition de DIRECTIVE DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL sur la protection des savoir-faire et des informations commerciales non divulgués (secrets d'affaires) contre l’obtention, l'utilisation et la divulgation illicites
    2. L'étude de l'OMS publiée dans The Lancet : Carcinogenicity of tetrachlorvinphos, parathion, malathion, diazinon, and glyphosate.
    3. "Commanditées par une vingtaine de firmes agrochimiques, regroupées au sein du Glyphosate Task Force (GTF) et représentées par Monsanto, ces études sont pour l’heure tenues secrètes. [...]Tandis que l’EFSA fonde partiellement son avis sur les études industrielles fournies par le GTF et tenues confidentielles, le CIRC appuie son analyse sur les études publiées dans la littérature scientifique, principalement conduites par des chercheurs du monde académique" Roundup : Bruxelles demande à Monsanto de rendre publiques ses études, Stéphane Foucart, Le Monde du 7 avril 2016
    4. Biotrial : de nouvelles révélations troublantes dans l'essai clinique mortel de Rennes. À lire sur le Figaro.fr.
    5. Towards legalised corporate secrecy in the EU?Corporate Europe Observatory 28 avril 2015
    6. Liste complète sur le site de CEO : cliquez ici

     

     

     


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  • Diaporama avec la musique "Anonimo veneziano" de Stelvio Cipriani jouée par l'Orchestre de Franck Pourcel

    Le Lac et la Jasse d'En Calvet depuis la Llagonne

    Le Lac et la Jasse d'En Calvet depuis la Llagonne


    Depuis que j’ai mis en route mon blog « Mes Belles Randonnées Expliquées », j’essaie d’être organisé dans les futures balades que je vais effectuer. C’est ainsi que dès le mois de janvier, je dresse une liste d’une vingtaine de randonnées que je me fixe de réaliser dans l’année. A cette liste, il faudra rajouter quelques balades pédestres effectuées au cours des vacances ici dans le département des Pyrénées-Orientales ou ailleurs. C’est donc une balade tous les 15 jours environ et en tous cas, jamais aucune que j’ai déjà expliquée sur mon blog, sauf à de très rares exceptions près, mais même dans ce cas, il y aura toujours une variante dans l’itinéraire. Dans cette liste, il y a des balades de tous niveaux et pour tous les goûts, mais j’essaie, autant qu’il est possible, qu’il y ait des découvertes à y faire. Il y en aura donc de très faciles et des plus compliquées, des courtes et des longues, des « incontournables » et des moins connues mais je fais toujours en sorte que Dany puisse en accomplir au moins la moitié si ces problèmes articulaires la laissent tranquille. Après quand le jour « J » se présente, nous soupesons le pour et le contre et nous voyons ensemble si elle est « partante ». Voilà en général et le plus souvent comment ça se passe. Là, dans le cas présent, quand depuis le village de La Llagonne (***), nous avons envisagé d’aller randonner jusqu’au petit lac de Calvet, lieu plus communément appelé la « Jasse d’en Calvet (*) », nous avons d’abord regardé ensemble les aspects de cette balade mais une fois cette étude accomplie, nous n’avons plus hésité un seul instant. La Jasse (**) de Calvet depuis La Llagonne est une petite randonnée, désormais bien connue, que l’on trouve dans de nombreux topo-guides régionaux. C’est d’ailleurs ainsi que je l’ai découverte moi-même et si Dany et moi n’avons pas hésité une seconde, c’est parce qu’elle présente toutes les caractéristiques de ce que nous aimons tous les deux : le Capcir, avec ses décors naturels merveilleux et reposants, c'est-à-dire ses paysages vallonnés de prairies et de montagnes, ses ténébreuses forêts de sapins, ses panoramas lointains vers la Cerdagne, le Haut-Conflent et l’Ariège, sa faune et sa flore et pour terminer ici, un joli petit lac aux eaux paisibles où une table de pique-nique nous attendait bien sagement. Aucun problème donc dans cette décision d’y aller voir et une fois encore, nous étions sur la même longueur d’onde et ce d’autant qu’une journée extraordinaire était prévue par Météo France. Quand nous démarrons de La Llagonne, force est de reconnaître, que pour une fois les météorologistes ne se sont pas trompés. Un soleil implacable et un ciel bleu immaculé se sont donnés rendez-vous sur l’esplanade de l’hôtel de ville. La journée s’annonce radieuse. Un panonceau accroché à la façade de la mairie indique les premiers détails de la balade : « P.R.19 - 10,2 km – 170 m de dénivelé – 3 h –difficulté moyenne – départ Av. Cambre d’Aze » suivi d’un fléchage nous indiquant de poursuivre la « Promenade du Pré de la Ville », boulevard où nous nous trouvons. Petit détail mais qui peut avoir son importance, vous ne trouverez pas d’ « avenue du Cambre d’Aze » comme indiqué sur le panonceau, mais une « promenade du Cambre d’Aze » puis une « rue du Cambre d’Aze ». Il vous faudra suivre les deux jusqu’à « Cami d’en Tartes » (Chemin des Pierriers), dernière voie urbaine entraînant le randonneur hors du village. Mais n’ayez aucune crainte, au préalable d’autres panonceaux vous auront aidé dans ce cheminement. Ce P.R.19 est souvent mentionné comme étant une portion du Tour du Capcir mais non, il n’est en réalité qu’une liaison y menant voire une variante. Le Tour du Capcir pour l’avoir accompli en 2013 passe plus au nord du côté de Matemale ou des Angles, mais c'est vrai que de nombreuses variantes restent possibles. Ici, l’itinéraire qui s’élève permet d’ores et déjà de magnifiques panoramas sur la Cerdagne et le Conflent. Dès la sortie du village, c’est aussitôt un vrai grand bonheur pour moi car dans les prés et à l’orée des bois, il y a déjà quelques papillons mais surtout des centaines de passereaux et c’est un régal que d’essayer de les photographier. Tariers, Rougequeues, Gobe-mouchesPouillots et Accenteurs notamment se régalent d’innombrables graines dont la fanaison est déjà bien avancée. Beaucoup plus haut dans le ciel, ce sont deux Circaètes Jean-le-Blanc qui effectuent des circonvolutions répétées. Ils planent, s’immobilisent brusquement, battent leurs ailes de mouvements rapides puis se bloquent et effectuent pendant quelques instants un incroyable surplace. Ils paraissent comme en équilibre, suspendus à un fil invisible, puis ils repartent et recommencent cet insolite manège un peu plus loin. Malheureusement et alors que je m’évertue à les photographier au mieux, un gros et bruyant hélicoptère traverse le ciel et les fait fuir. Dany, elle, a déjà pris de l’avance et s’est enfui dans les prés et les bois en direction du Col del Mel et de la Font de la Vernada. Quand je la rattrape, elle est occupée à observer d’énormes coulemelles que je la dissuade de ramasser pour l’instant car nous pourrons le faire lors du retour. Après la Font de la Vernada, les décors se transforment. Les près disparaissent et les petits pins à crochets laissent la place à des résineux bien plus imposants. Dans cette forêt plus compacte, quelques clairières s’entrouvrent et l’itinéraire reste encore bien agréable car la marche s’effectue entre ombrage et soleil. Or mis quelques Mésanges huppées très difficiles à photographier, les passereaux sont plutôt rares et mon appareil photo se penche désormais sur chacune des fleurs rencontrées : pensées sauvages, campanules, crocus, achillées et bien d’autres fleurs sont encore présentes malgré le tout proche avènement de l’automne. Mon herbier photographique va encore s'amplifier. A la clairière du Pla des Postes, je prête un peu plus d’attention à cette intersection de chemins car je sais qu’au retour, c’est ici que doit se refermer notre boucle. La piste continue d’être rectiligne mais très rapidement une autre part sur la droite. La végétation sous les arbres jusqu’à présent composée de graminées plutôt sèches laisse la place à des pelouses beaucoup plus vertes. Nous sommes au lieu-dit « Mollera cremada », textuellement les « Mouillères brûlées ». Sous les pins à crochets, on découvre des tourbières composées presque essentiellement de laîches et des sphaignes mais il y pousse aussi, paraît-il, la très rare et recherchée Potentille des marais encore appelée Comaret (Comarum palustre). Alors des clôtures ont été installées et sont là pour dissuader les promeneurs d’aller écraser cette végétation séculaire et fossile. Au sommet d’une modeste butte, le petit lac de Calvet apparaît en contrebas et entre les arbres. Quand nous l’atteignons, nous sommes agréablement surpris par le calme olympien qu’il y règne. Il n’y a pas âme qui vive. Le lac est complètement immobile et en approchant de la berge, seuls trois ou quatre gros poissons au ventre énorme s’enfuient bruyamment des roseaux où ils devaient dormir ou frayer. Pour nous diriger vers l’aire de pique-nique, nous prenons tout notre temps car de nombreux panneaux très ludiques sur le thème de la truite ont été disposés sur la partie ouest de la rive. Après quelques nouvelles photos de fleurs, de passereaux et de papillons, je m’installe à la table où Dany a trouvé place depuis un bon moment déjà. Nous en sommes à manger notre salade et à nous détendre dans un silence de cathédrale quand soudain une étrange cacophonie se fait entendre. Ce vacarme arrive des buissons se trouvant dans notre dos sous la forme d’un vingtaine de colverts se dirigeant droit sur nous. Les voilà maintenant autour de nous et même sous la table à caqueter, à nasiller ou à cancaner dans un concert étourdissant. Pas besoin ni d’un dessin ni d’un langage commun, ces volatiles ont faim et nous le font savoir. Alors que faire quand on n’a pour toute pitance qu’une salade de riz agrémentée de quelques quartiers de tomates, de grains de maïs et de miettes de thon ? A la volée, on leur jette quelques cuillerées bien pleines et le spectacle se met immédiatement en route. Un spectacle dont le volume du son monte immédiatement en décibels. Les canards se propulsent sur tout ce qui tombe puis quand il n’y a plus rien à becqueter, ils se tournent vers nous et nous regardent avec leurs yeux ténébreux et interrogateurs. Une fois encore, quand la salade est terminée, pas besoin d’un long discours, non, les colverts filent direct dans l’eau pour une baignade au milieu des roseaux. Occupés à planter leurs becs dans la vase, le silence revient peu à peu. Dany s’allonge sur le banc pour une sieste bienfaitrice et moi, appareil photo autour du cou, je pars pour un tour et une découverte du lac un peu plus approfondie. Quelques canards me suivent comme le ferait un petit chien et d’autres se lancent dans un ballet aérien digne de la Patrouille de France. Cette voltige se termine dans un explosif aquaplaning soulevant de magnifiques gerbes d’eau. Pendant que j’entame le tour du lac, un jeune homme est arrivé et s’est assis sur un banc avec une cargaison de pain dur. Aussitôt et comme un seul homme, tous les colverts filent direct vers lui. Ils semblent habitués à sa présence car certains canards montent sur le banc juste à côté de lui et viennent chiper les bouts de pains directement dans sa main. Le charivari se remet en route et prouve que les colverts ont encore faim malgré nos dons personnels. De mon côté, les photos du joli petit lac complètement immobile se succèdent tel un beau miroir bleuté. Une plaque commémorative est scellée sur un rocher et rend hommage à un forestier décédé. Attirées par mon appeau, quelques mésanges charbonnières ou bleues descendent des branches des pins et s’approchent de moi. Elles se laissent gentiment photographier. Plus loin, c’est une Grenouille rousse puis un Lézard des murailles qui se blottissent dans les hautes herbes pensant que je ne les vois pas. Le tour du lac tire à sa fin. Dany a déjà endossé son sac à dos et m’attend pour repartir vers La Llagonne. « Qui va à la chasse perd sa place » et même les canards ont fait leur ce dicton. En effet, de nombreux colverts sont venus se coucher sous la table et semblent eux aussi rechercher un peu d’ombre. Nous repartons, d’abord par un sentier qui au milieu d’un pré s’éloigne du lac puis nous empruntons aussitôt la piste en suivant un panonceau indiquant La Llagonne à 5,9 km. Quelques décamètres plus loin, nouvelle intersection et on ignore la piste qui sur la droite file vers la Jasse de Bernardi et le lac d’Aude. On poursuit tout droit en continuant de suivre les mentions « Pla des Postes » ignorant toutes les autres (Mas de la Borda, Pla de Barrès, etc…) Nouvelles mésanges, nouvelles fleurs, nouveaux papillons et jolis chevaux, tout est prétexte à ma flânerie et quand Dany prend trop d’avance, j’accélère le pas entre quelques clichés. On retrouve l’itinéraire pris ce matin : Pla des Postes, Col de Mel et Font de la Vernada. Dans le ciel, un rapace bien plus petit qu’un circaète tournoie dans le ciel et j’essaie non sans mal de le photographier. Dany, elle, s’est mise en tête de ramasser les coulemelles élevées aperçues ce matin dans un vaste pré mais il y en a tant et parfois de si grosses, qu’une bonne sélection s’avère très vite indispensable. Après cette récolte, La Llagonne est déjà là avec ses jolies villas, ses beaux chalets fleuris, son église et sa tour du Capil dominant le reste de la ville. Il ne nous reste plus qu’à rejoindre la voiture garée devant la mairie mais cette fois, tous les paysages sur la Cerdagne et du Conflent nous font face. Parmi tous ces panoramas, un seul retient vraiment notre attention, toujours le même quand nous venons par ici : le Col Mitja, sans doute le col le plus parfait que nous connaissions. Parfait à regarder en tous cas mais sans doute un peu moins quand il s’agit de le gravir comme nous l’avions fait en août 2001 avec un sac à dos de 20 kg lors de notre périple sur le G.R.10. Et comme l’a si justement écrit Marcel Proust « le souvenir d’une certaine image, n’est que le regret d’un certain instant » et il rajoute « tout est fugitif, hélas ! » Comme le sont les années ». Cette balade à la Jasse de Calvet est longue de 11 km environ, enfin telle qu’expliquée avec le tour du lac et le départ depuis la mairie. La déclivité ne dépasse pas une centaine de mètres pour des montées cumulées de 290 m. Carte IGN 2249 ET Font-Romeu - Capcir Top 25.


    (*) Calvet est un nom de famille assez répandu dans les Pyrénées-Orientales comme dans tout le sud de la France. Dans son dictionnaire des noms de familles, l’historien Jean Tosti avance comme origine le mot latin « calvus » signifiant chauve et précise qu’au Moyen-Âge, « calvetus » était même un nom de baptême c'est-à-dire un prénom. De nos jours, on retrouve ce prénom Calvet mais sa popularité est vraiment insignifiante. Enfin, le nom « Calvet » comporte de nombreuses variantes avec par exemple « Chauvet », patronyme très répandu ou bien encore le nom « Calbet », changement traditionnel du « B » en « V » dans de nombreuses langues méridionales que les linguistes appellent « bétacisme ». De ce fait, on trouve également des « Calvet » en Espagne et au Portugal. Dans son ouvrage «Toponymes pyrénéens », le pyrénéiste Robert Aymard nous rappelle que le nom « Calvet » est très souvent attribué à une « clairière », son aspect « chauve » c'est-à-dire dénudé n’étant pas étranger à cette appellation. Pour terminer, on notera que le « d’En » qui dans le cas présent précède le nom « Calvet » était une particule honorifique, le plus souvent occitane, qui au Moyen-Âge était donné à un terroir, à un lieu-dit voire plus simplement à un mas ou à une ferme. Au fil du temps ce « d’En » est très souvent venu se rajouter au nom d’un lieu pour constituer un surnom et désigner quelqu’un venant d’un endroit précis où il résidait. Ainsi, le « d’en Calvet » qui nous intéresse ici peut très bien avoir été le nom ou le surnom d’une personne. On notera qu’ici dans ce coin du Capcir, outre la « jasse » et le « lac », c’est tout une contrée bien plus vaste qui porte ce nom, puisqu’on trouve également un sentier, une forêt et un « puig » portant cette dénomination.

    (**) Le mot « jasse », en catalan « jaça » a pour origine le mot occitan « jassia » ou « jaç ». Une « jassia » était un endroit herbeux et clôturé où l’on parquait les moutons ou tout autre espèce de bétail, le plus souvent dans l’attente de la poursuite de la transhumance. En Provence, le mot « jas » était donné à une grande bergerie construite en pierres sèches. Elle accueillait et protégeait en toutes circonstances les moutons, les chiens et les bergers.

    (***) Enfin, tous les spécialistes sont d’accord pour dire que la Llagonne, en catalan La Llaguna, c’est bien évidemment « la lagune ». Elle a bien existé mais cette dernière aurait été asséchée il y a moins d’un siècle pour laisser place à l’actuelle Route Nationale 118. Voilà pour l’étymologie la plus complète possible de ce merveilleux coin du Capcir. Si vous y allez, vous marcherez un peu moins « idiot » !


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  • Voyage au Centre du Monde.....


     Mon épouse vient de faire un petit voyage, un voyage immobile qui plus est, au Centre du Monde et il faut reconnaître que ce lieu si « illustre » n’est plus ce qu’il était ! Ce mois-ci, le billet de mon Journal Mensuel se veut avant tout préventif. Pourquoi ! Parce que ma femme vient de recevoir un P.V de 135 euros pour être restée quelques minutes stationnée devant la célèbre gare perpignanaise si chère à feu Salvador Dali. Elle était venue déposer sa soeur qui devait prendre un bus pour Canet-en-Roussillon. Elle n’est pas descendue de sa voiture, n’a vu aucun fonctionnaire de police, personne n’est venue lui dire que le stationnement était très gênant voire dangereux paraît-il mais comme je ne veux pas lui trouver d’excuses inutiles et au delà du raisonnable, je la soupçonne d’être restée quelques minutes de trop, soit dans l’attente que le bus pour Canet arrive, soit à papoter inutilement, soit les deux, sur un emplacement où il devait bien y avoir une signalisation soit d’interdiction de stationner ou au pire de s’arrêter. A ce tarif-là, il faut reconnaître que ça fait cher le papotage et à la limite, il est presque préférable d’être muet ! Curieux, je suis donc allé voir sur place et qu’ai-je constaté ? Il y a bien un parking aérien de dépose-minute (20 minutes gratuites) mais mal indiquée et donc peu visible et peu pratique pour les usagers un peu pressés ou étourdis. Il y a également un grand parking avec parcmètres, en face le gare routière et à l’angle que forme le boulevard de Saint-Assiscle avec la rue Augustin Fresnel, mais c’est payant. Alors pas d’excuses me direz-vous ? Si un peu quand même car j’ai tout de même constaté que du fait de ces petits inconvénients, des dizaines et des dizaines de voitures se garent à chaque instant de chaque côté du boulevard de Saint-Assiscle. C’est un va et vient quasi permanent. Certaines voitures repartent aussitôt après s’être délestées de leurs passagers mais d’autres restent quelques minutes et là, pan, dans le mille de votre plaque d'immatriculation. La caméra s'est mise en marche et avec votre véhicule, et sans le vouloir, vous devenez spontanément les acteurs « confirmés » d’un film qui n’a rien de comique. Le P.V de 135 euros est déjà en route pour votre domicile. Le film peut même être dramatique si comme Dany vous voyez votre petite retraite de 248 euros par mois immédiatement rognée de plus de 50%. Il paraît que dans Perpignan, il y a des caméras un peu partout qui filment automatiquement les plaques des voitures et le P.V arrive direct à la maison. Moi qui pensais que les caméras étaient là avant tout pour notre sécurité, je tombe sur le cul ou sur l'arrière-train si vous préférez. Normal dans une gare ! Que nenni ! L’état d’urgence c’est surtout qu’il y aurait urgence à faire du fric et à remplir les caisses de l’Etat. Les caméras sont, paraît-il, placées dans des endroits stratégiques. Stratégiques pour qui ? Je vous laisse deviner ! De nombreuses personnes se plaignent de ce racket organisé. Car comment peut-on l’appeler différemment ? A ce propos, vous pourrez lire les récents articles de l’Indépendant et de France Bleu Roussillon sur Internet dont les liens sont à la fin de cette chronique (*). Le Centre du Monde cher à Dali et d’autres lieux perpignanais sont devenus le centre d'un racket organisé par l'Etat et la ville. Perpignan n’est pas la seule ville de France loin s’en faut et comme le système est juteux, il y a de plus en plus d’émules dans toute la France. Ma femme était furieuse et ça peut se comprendre car 135 euros c'est dur à accepter. En 2015, c’était 35 euros et l’amende majorée coûte désormais 375 euros. Le pire c’est que l’avis de contravention ne fait aucunement état d’une possibilité d’une amende minorée pour paiement rapide mais seulement d’une amende forfaitaire (135 €) ou majorée (375 €). A ce niveau là, ce n'est plus une amende c'est du proxénétisme ! A notre époque où il y a un vrai chômage de masse, si les stationnements dans ces lieux tel que la gare de Perpignan sont véritablement dangereux comme nos élus et technocrates légistes le prétendent (**), ne serait-il pas plus simple et préférable de mettre un fonctionnaire ou deux pour prévenir les usagers que c'est dangereux et interdit de se garer à cet endroit ? Réponse : Non, les fonctionnaires coûteraient de l'argent alors que les P.V en rapportent. Conclusion : c'est bien ce que je disais : c'est du racket voulu et organisé. Les P.V de la seule ville de Perpignan ont rapporté 3,8 millions d'euros à l'Etat, soit un peu plus de 30 euros par habitants et par an, qui en a reversé 1,5 millions à la ville (*** voir l’article de l’Indépendant à ce sujet). Dali disait : "L'unique différence entre un fou et moi, c'est que moi je ne suis pas fou". A ce rythme-là, à Perpignan, on va vite être très nombreux à le devenir....Etonnons-nous après ça que ce fameux Centre del Mon ne fonctionne pas économiquement et que le principal propriétaire des commerces de la galerie marchande cherche un repreneur (****)....Si, si, il fonctionne mais pas pour les commerçants et toujours pour les mêmes.......les politiques......et les hauts fonctionnaires de Bercy qui ont eu cette idée lumineuse pour faire du fric…..

    Pour tout vous dire, je viens par lettre recommandée de contester cette amende pour diverses raisons qu’il serait trop long d’énumérer ici. J’aime le risque penserez-vous certainement ? Peut-être ! En tous cas, me voilà donc parti pour une descente dans les entrailles de l’administration policière et fiscale, une descente que n’aurait certainement pas reniée ni Jules Verne ni Salvador Dali……un autre voyage au Centre d’un Mon…….stre bien français lui aussi…..


    (*) http://www.lindependant.fr/2016/01/22/perpignan-pas-de-zele-pour-la-videoverbalisation-etendue-a-l-avenue-joffre,2145461.php

    (*) https://www.francebleu.fr/infos/societe/de-nombreux-riverains-excedes-par-le-pv-135-euros-1453312431

    (**) http://www.lindependant.fr/2015/09/04/mal-gare-ne-pardonne-plus-a-narbonne,2079783.php

    (***) http://www.lindep.clients.sdv.fr/2016/02/12/en-2015-la-ville-de-perpignan-a-encaisse-1-5-m-eur-pour-3-8-m-eur-de-pv-de-stationnement,2155960.php

    (****) https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/perpignan-le-centre-du-monde-peut-etre-trouve-preneur-1457003826

     

     

     


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  • LE VAL DE SIAGNE....depuis LE TIGNET par jullie68 

    Diaporama avec la musique "Alfie" jouée par Kenny G et composée par Burt Bacharach

    Le Val de Siagne depuis le Tignet (Alpes-Maritimes)

    Le Val de Siagne depuis le Tignet (Alpes-Maritimes)


    Le 4 octobre 2015, en écoutant les infos, j’apprends que la veille, des trombes d’eau se sont abattues sur le Var tuant 17 personnes. 4 personnes sont encore portées disparues et plusieurs milliers de foyers sont toujours privés d’électricité. Parmi, ces infos, une d’entre-elles me déstabilise et me sensibilise tout particulièrement quand j’entends que 7 personnes au moins, parmi les 14, sont mortes noyées à Mandelieu-la-Napoule à cause des crues de la Siagne. Or, La Siagne est un petit fleuve alpin que deux mois auparavant nous étions partis découvrir en famille lors d’une randonnée pédestre. En écoutant cette actualité, je ne peux m’empêcher de me souvenir que je m’étais baigné dans une rivière plutôt paisible, j’y avais même gambadé dans son lit à cause de la faiblesse de son hydrométrie, photographiant la flore et la faune mais ignorant au passage les recommandations signalant certains dangers et notamment les éventuelles montées soudaines dues aux lâchers d’eaux pouvant intervenir en amont. C’est cette jolie petite balade au Val de Siagne et au départ du Tignet que je vous raconte ici. Jolie mais au goût un peu amer à cause de ses eaux que j’avais trouvées si raffraîchissantes mais dont je sais désormais qu’elles peuvent être aussi très meurtrières. En m’informant, j’apprends aussi que la Siagne, rivière au cours capricieux, n’en est pas à son coup d’essai et de nombreuses crues se sont succédées en 1994, 1996, 2000, 2009, 2011, pour les plus récentes et les plus majeures. Mais comment imaginer quand tout est si calme, et malgré les recommandations, que ces eaux pourraient être mortifères ? Nous sommes partis du Tignet, petit bourg des Alpes-Maritimes, non loin de Grasse et de la frontière varoise que matérialise la Siagne sur une bonne portion. L’Histoire nous raconte qu’à l’origine plusieurs crêtes du Tignet ont été successivement occupées par des camps Ligures puis par les Romains qui s’en étaient emparés. Sa toponymie (*) actuelle daterait de cette époque. De nombreux vestiges prouvant cette présence ligure puis romaine ont été retrouvés car les lieux bien irrigués étaient propices à l’agropastoralisme. Avec la chute de l’empire romain en 476, les invasions barbares se succèdent et mettent fin à cette période de prospérité. Puis c’est au tour des Wisigoths, des Burgondes et des Sarrazins d’occuper la région malgré l’emprise foncière de plus en plus grande de la communauté monastique de Lérins. C’est cette même communauté que j’avais brièvement évoquée dans ma randonnée précédente au Pic du Cap Roux depuis la Sainte-Baume de l’Esterel. Au fil des siècles, le rayonnement des moines s’étend dans tout le Val de Siagne grâce aux donations dont ils sont les bénéficiaires. En 1348, toute la Provence est victime d’une grave épidémie de peste et cette calamité ajoutée aux brigandages qui se multiplient finissent par avoir raison de la vie au Tignet. A partir de là, le hameau entre dans une longue période de dormance avec même des cycles où il est complètement inhabité. Longtemps rattaché à Cabris, Le Tignet devient une commune à part entière en 1711 puis complètement indépendante en 1790. Les guerres se succèdent (18701914 et 1939) et l’exode rural ajouté aux victimes des conflits, la démographie du Tignet connaît des chutes spectaculaires et ce, malgré une activité économique réussissant à se diversifier au fil du temps. Il faut attendre 1958 pour que la tendance s’inverse définitivement et de nos jours la commune est en passe d’atteindre les 3.000 habitants. En 1889, dans le cadre du projet de la construction d’une voie ferrée métrique Nice-Meyrargues, ligne intitulée plus tard « Central Var », on note l’édification d’un viaduc de 300 m de long et de 72 m de haut enjambant la Siagne. Ce viaduc est souvent attribué à tort à Gustave Eiffel alors qu’il n’est que le dessinateur. Le 24 août 1944, les Allemands acculés après le débarquement de Provence le détruisent lors de leur retraite. Nous allons avoir l’occasion de côtoyer une pile de ce viaduc lors de la balade. Au Tignet, il faut rejoindre le parking qui se trouve sur l’avenue de l’Hôtel de Ville, en face de la caserne des Pompiers. C’est le point de départ. Là, on se dirige vers la traverse des Planasteaux pour emprunter le chemin des Planasteaux puis un peu plus loin le chemin de la Grosse Colle. Ne vous inquiétez pas ce « Circuit du Val de Siagne » est parfaitement balisé grâce à un bon nombre de panonceaux qu’il suffit de suivre. Le chemin de la Grosse Colle descend dans une végétation plutôt diversifiée mais toujours verdoyante. La végétation la plus surprenante, ce sont tout de même ces arbres tropicaux croulant sous les grappes de fruits que l’on aperçoit d’emblée dans les premiers jardins. Ensuite, on aperçoit également des cormiers chargés également de fruits, plus communément appelés « sorbiers domestiques ». Peu après, les arbres deviennent plus communs : feuillus, pins et mimosas se partagent d’abord l’espace puis le décor prend plutôt des airs de garrigues à l’approche de la rivière : genets, bruyères, arbousiers, filaires, chênes verts et kermès sont en grand nombre même si les pins et certains feuillus restent encore bien présents. Sur la gauche, la pile du viaduc, évoqué plus haut, apparaît peu à peu aux regards. La berge de la Siagne est déjà là et ce qui me frappe d’emblée, c’est ce panonceau indiquant un danger à s’aventurer dans son lit, même par beau temps, à cause des éventuelles montées soudaines des eaux dues à des lâchers dans des usines hydro-électriques ou des barrages en amont. Au regard de cette belle rivière si peu profonde avec son eau si limpide, je suis forcément un peu déçu car en général, je résiste difficilement à la tentation d’un bain dans un cadre aussi rafraîchissant. Mais comme aussitôt nous repartons par un étroit sentier qui suit le lit de la rivière, j’oublie très vite ce panneau de recommandations. Ce sentier ombragé que nous cheminons, j’apprendrais plus tard qu’il s’agit de l’ancien chemin rural de Saint-Cassien. J’ai aperçu un petit oiseau furtif faisant des va-et-vient répétés le long de la rivière. Il s’est posé sur un gros rocher blanc. Pas de doute, c’est bien un Martin-pêcheur que j’ai dans mon objectif. Une seule photo et il s’est déjà envolé. Je ne le reverrais plus. Nous passons devant le pilier du viaduc où une date gravée sur une plaque murale nous en rappelle son édification : 1889. Nous poursuivons notre marche en quête d’un coin pour pique-niquer avec de préférence une jolie petite grève pour que les filles puissent tremper leurs pieds. Cette promenade, pas toujours très rectiligne, ni plate, mais bien ombragée s’effectue dans une véritable corne d’abondance végétale : ormes, noisetiers, chênes et charmes couvrent de leurs hautes et tentaculaires ramures une végétation plus basse mais ô combien dense : lianes, lierres, fragons, ronciers, redouls et lauriers-tins par exemple. Notre balade tient plutôt de la flânerie et parfois même de la franche « déconnade » que d’une vraie randonnée. Il est vrai que nous avons tout notre temps et aucun but précis autre que celui de trouver un coin où poser nos fesses. Quelques branches en surplomb des flots et voilà que la plupart d’entre nous se transforment en des Tarzans du dimanche. Une sauterelle sur le sentier, une grenouille dans la rivière, et voilà les filles qui se mettent à grimacer dans de ridicules et mauvaises imitations. Moi, je passe mon temps à capter tous ces grands moments de bonheur dans mon numérique et ça suffit au mien. Le coin à pique-nique est enfin trouver et semble satisfaire tout le monde. Moi, j’ai déjà bazardé aux oubliettes, le fameux panonceau « Danger » et avant même de déjeuner, je suis déjà à gambader dans le lit du cours d’eau. J’y découvre tout ce que j’aime en randonnée : la nature et le plaisir de me baigner dans une eau cristalline. La nature, c’est la flore et la faune que je peux photographier à ma guise et le plaisir de me baigner me parait tellement sans risque car j’ai de l’eau à hauteur du mollet. Jérôme m’a rejoint. Les quatre filles, elles, se contentent de mouiller leurs orteils. Crainte des galets, peur des bestioles, eau bien trop froide et peut-être aussi la prudence que nous, les deux garçons, avons très vite oubliée. Le pique-nique terminé, nous repartons. Moi, je suis déjà ravi de cette balade car j’ai déjà une belle moisson de souvenirs, de fleurs et de bestioles diverses et variées : grenouilles vertes et rieuses, papillons, insectes, oiseaux et même un minuscule coquillage ressemblant à un cône voire à un bigorneau tel que l’on peut en découvrir dans la mer. Seul petit regret, je n’ai pas aperçu la « Grenouille Agile » pourtant mentionnée sur une pancarte comme fréquentant régulièrement la Siagne. Moins de 5 minutes après avoir démarré, nouvel arrêt baignade mais cette fois dans un étonnant trou d’eau beaucoup plus profond mais aux eaux toujours aussi transparentes. Pour Jérôme et moi, une nouvelle invite presque incontrôlable tant nous sommes attirés par ce puits sirupeux où se mélangent les couleurs turquoise et émeraude. Nous assouvissons notre envie de baignade de quelques plongeons et de quelques brasses mais l’eau est si glaciale que nous n’y campons pas ! Nous sommes à quelques mètres d’une passerelle, celle de Lignière menant à la chapelle de Saint-Cassien des Bois toute proche. A coup sûr, je serais bien parti la découvrir mais au moment, où nous poursuivons toujours rive gauche pour franchir le vallon de l’Attelée sur une autre passerelle, j’ignore tout de cette chapelle et comme Jérôme est notre guide, j’en suis réduit à le suivre. Dommage, j’aime bien les vieilles chapelles qui ont une histoire derrière elles. Celle-ci date paraît-il du 12eme siècle et juste à côté il y a également une tour du 11eme. Je reviendrais peut-être ! Désormais, le sentier s’élève sans cesse à l’ombre d’une forêt de feuillus où les châtaigniers sont bien présents. Sur notre gauche, le vallon de l’Attelée est très boisé également. Quand les châtaigniers disparaissent, on retrouve cette végétation mi-maquis et mi-pinède déjà aperçue ce matin sur le chemin de la Grosse Colle. Je traîne à l’arrière comme jamais, non pas à cause de la déclivité plutôt tranquille ; moins de 200 m pour rejoindre Le Tignet ; mais toujours en quête d’une photo d’un oiseau ou d’un papillon dont j’aperçois quelques spécimens régulièrement sans jamais en voir un seul se poser. Les autres ne m’attendent pas et grimpent d’un bon pas. Je m’en moque et finalement ma persévérance finit par être récompensée sous la forme d’un Sylvain azuré, superbe papillon noir tacheté de blanc puis d’une Fauvette à la calotte noire. Le fond d’un vallon est traversé mais on le délaisse rapidement pour remonter sur l’autre versant de la colline. La végétation change encore et désormais, l’étroit sentier file sous de tristes mimosas sur un terrain sablo-argileux plus agréable que les caillasses précédemment cheminées. Ce sentier finit par déboucher sur une piste plus large et on comprend aussitôt que la balade tire à sa fin et ce d’autant que quelques belles villas blanches se révèlent déjà sur les collines alentours. Finalement, cette piste terreuse se transforme en bitume au quartier des Planasteaux. Nous sommes sur le chemin éponyme pris à l’aller. La montée et la « bonne » canicule ont finalement raison du souffle et des mollets des filles, je dépasse tout le monde. Le parking est là et son local à toilettes avec robinet et eau froide arrive à point nommé pour rafraîchir tout ce petit monde. La balade a duré 4h15, arrêts inclus et il faut donc compter moins de 3h pour la réaliser non-stop. Bien que je n’ai eu aucun moyen personnel de le vérifier, ni GPS ni carte IGN et ni podomètre, j’estime la distance de cette boucle à 7 à 8 km environ. Carte IGN 3543 ET Haute-Siagne Top 25.
    (*) Selon les historiens, le nom « Tignet » aurait pour origine le nom donné à leur camp par les Romains : « Castrum de Antinhaco ». Il était perché au sommet de la crête de l’actuel Tignet. Il deviendra successivement « de Antinoco » puis « de Antinieto » pour se transformer peu à peu en Le Tignet. Selon certains toponymistes, les mots « tigne » ou « tignet » pourraient avoir pour origine le mot latin « tinea » désignant une « mite » et qui finalement aurait donné le mot « teigne ».

     


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  • "Alfie", musique de Burt Bacharach jouée par le saxophoniste Kenny G

    Le Val de Siagne depuis Le Tignet

    Le Val de Siagne depuis le Tignet (Alpes-Maritimes)


    Le 4 octobre 2015, en écoutant les infos, j’apprends que la veille, des trombes d’eau se sont abattues sur le Var tuant 17 personnes. 4 personnes sont encore portées disparues et plusieurs milliers de foyers sont toujours privés d’électricité. Parmi, ces infos, une d’entre-elles me déstabilise et me sensibilise tout particulièrement quand j’entends que 7 personnes au moins, parmi les 14, sont mortes noyées à Mandelieu-la-Napoule à cause des crues de la Siagne. Or, La Siagne est un petit fleuve alpin que deux mois auparavant nous étions partis découvrir en famille lors d’une randonnée pédestre. En écoutant cette actualité, je ne peux m’empêcher de me souvenir que je m’étais baigné dans une rivière plutôt paisible, j’y avais même gambadé dans son lit à cause de la faiblesse de son hydrométrie, photographiant la flore et la faune mais ignorant au passage les recommandations signalant certains dangers et notamment les éventuelles montées soudaines dues aux lâchers d’eaux pouvant intervenir en amont. C’est cette jolie petite balade au Val de Siagne et au départ du Tignet que je vous raconte ici. Jolie mais au goût un peu amer à cause de ses eaux que j’avais trouvées si raffraîchissantes mais dont je sais désormais qu’elles peuvent être aussi très meurtrières. En m’informant, j’apprends aussi que la Siagne, rivière au cours capricieux, n’en est pas à son coup d’essai et de nombreuses crues se sont succédées en 1994, 1996, 2000, 2009, 2011, pour les plus récentes et les plus majeures. Mais comment imaginer quand tout est si calme, et malgré les recommandations, que ces eaux pourraient être mortifères ? Nous sommes partis du Tignet, petit bourg des Alpes-Maritimes, non loin de Grasse et de la frontière varoise que matérialise la Siagne sur une bonne portion. L’Histoire nous raconte qu’à l’origine plusieurs crêtes du Tignet ont été successivement occupées par des camps Ligures puis par les Romains qui s’en étaient emparés. Sa toponymie (*) actuelle daterait de cette époque. De nombreux vestiges prouvant cette présence ligure puis romaine ont été retrouvés car les lieux bien irrigués étaient propices à l’agropastoralisme. Avec la chute de l’empire romain en 476, les invasions barbares se succèdent et mettent fin à cette période de prospérité. Puis c’est au tour des Wisigoths, des Burgondes et des Sarrazins d’occuper la région malgré l’emprise foncière de plus en plus grande de la communauté monastique de Lérins. C’est cette même communauté que j’avais brièvement évoquée dans ma randonnée précédente au Pic du Cap Roux depuis la Sainte-Baume de l’Esterel. Au fil des siècles, le rayonnement des moines s’étend dans tout le Val de Siagne grâce aux donations dont ils sont les bénéficiaires. En 1348, toute la Provence est victime d’une grave épidémie de peste et cette calamité ajoutée aux brigandages qui se multiplient finissent par avoir raison de la vie au Tignet. A partir de là, le hameau entre dans une longue période de dormance avec même des cycles où il est complètement inhabité. Longtemps rattaché à Cabris, Le Tignet devient une commune à part entière en 1711 puis complètement indépendante en 1790. Les guerres se succèdent (18701914 et 1939) et l’exode rural ajouté aux victimes des conflits, la démographie du Tignet connaît des chutes spectaculaires et ce, malgré une activité économique réussissant à se diversifier au fil du temps. Il faut attendre 1958 pour que la tendance s’inverse définitivement et de nos jours la commune est en passe d’atteindre les 3.000 habitants. En 1889, dans le cadre du projet de la construction d’une voie ferrée métrique Nice-Meyrargues, ligne intitulée plus tard « Central Var », on note l’édification d’un viaduc de 300 m de long et de 72 m de haut enjambant la Siagne. Ce viaduc est souvent attribué à tort à Gustave Eiffel alors qu’il n’est que le dessinateur. Le 24 août 1944, les Allemands acculés après le débarquement de Provence le détruisent lors de leur retraite. Nous allons avoir l’occasion de côtoyer une pile de ce viaduc lors de la balade. Au Tignet, il faut rejoindre le parking qui se trouve sur l’avenue de l’Hôtel de Ville, en face de la caserne des Pompiers. C’est le point de départ. Là, on se dirige vers la traverse des Planasteaux pour emprunter le chemin des Planasteaux puis un peu plus loin le chemin de la Grosse Colle. Ne vous inquiétez pas ce « Circuit du Val de Siagne » est parfaitement balisé grâce à un bon nombre de panonceaux qu’il suffit de suivre. Le chemin de la Grosse Colle descend dans une végétation plutôt diversifiée mais toujours verdoyante. La végétation la plus surprenante, ce sont tout de même ces arbres tropicaux croulant sous les grappes de fruits que l’on aperçoit d’emblée dans les premiers jardins. Ensuite, on aperçoit également des cormiers chargés également de fruits, plus communément appelés « sorbiers domestiques ». Peu après, les arbres deviennent plus communs : feuillus, pins et mimosas se partagent d’abord l’espace puis le décor prend plutôt des airs de garrigues à l’approche de la rivière : genets, bruyères, arbousiers, filaires, chênes verts et kermès sont en grand nombre même si les pins et certains feuillus restent encore bien présents. Sur la gauche, la pile du viaduc, évoqué plus haut, apparaît peu à peu aux regards. La berge de la Siagne est déjà là et ce qui me frappe d’emblée, c’est ce panonceau indiquant un danger à s’aventurer dans son lit, même par beau temps, à cause des éventuelles montées soudaines des eaux dues à des lâchers dans des usines hydro-électriques ou des barrages en amont. Au regard de cette belle rivière si peu profonde avec son eau si limpide, je suis forcément un peu déçu car en général, je résiste difficilement à la tentation d’un bain dans un cadre aussi rafraîchissant. Mais comme aussitôt nous repartons par un étroit sentier qui suit le lit de la rivière, j’oublie très vite ce panneau de recommandations. Ce sentier ombragé que nous cheminons, j’apprendrais plus tard qu’il s’agit de l’ancien chemin rural de Saint-Cassien. J’ai aperçu un petit oiseau furtif faisant des va-et-vient répétés le long de la rivière. Il s’est posé sur un gros rocher blanc. Pas de doute, c’est bien un Martin-pêcheur que j’ai dans mon objectif. Une seule photo et il s’est déjà envolé. Je ne le reverrais plus. Nous passons devant le pilier du viaduc où une date gravée sur une plaque murale nous en rappelle son édification : 1889. Nous poursuivons notre marche en quête d’un coin pour pique-niquer avec de préférence une jolie petite grève pour que les filles puissent tremper leurs pieds. Cette promenade, pas toujours très rectiligne, ni plate, mais bien ombragée s’effectue dans une véritable corne d’abondance végétale : ormes, noisetiers, chênes et charmes couvrent de leurs hautes et tentaculaires ramures une végétation plus basse mais ô combien dense : lianes, lierres, fragons, ronciers, redouls et lauriers-tins par exemple. Notre balade tient plutôt de la flânerie et parfois même de la franche « déconnade » que d’une vraie randonnée. Il est vrai que nous avons tout notre temps et aucun but précis autre que celui de trouver un coin où poser nos fesses. Quelques branches en surplomb des flots et voilà que la plupart d’entre nous se transforment en des Tarzans du dimanche. Une sauterelle sur le sentier, une grenouille dans la rivière, et voilà les filles qui se mettent à grimacer dans de ridicules et mauvaises imitations. Moi, je passe mon temps à capter tous ces grands moments de bonheur dans mon numérique et ça suffit au mien. Le coin à pique-nique est enfin trouver et semble satisfaire tout le monde. Moi, j’ai déjà bazardé aux oubliettes, le fameux panonceau « Danger » et avant même de déjeuner, je suis déjà à gambader dans le lit du cours d’eau. J’y découvre tout ce que j’aime en randonnée : la nature et le plaisir de me baigner dans une eau cristalline. La nature, c’est la flore et la faune que je peux photographier à ma guise et le plaisir de me baigner me parait tellement sans risque car j’ai de l’eau à hauteur du mollet. Jérôme m’a rejoint. Les quatre filles, elles, se contentent de mouiller leurs orteils. Crainte des galets, peur des bestioles, eau bien trop froide et peut-être aussi la prudence que nous, les deux garçons, avons très vite oubliée. Le pique-nique terminé, nous repartons. Moi, je suis déjà ravi de cette balade car j’ai déjà une belle moisson de souvenirs, de fleurs et de bestioles diverses et variées : grenouilles vertes et rieuses, papillons, insectes, oiseaux et même un minuscule coquillage ressemblant à un cône voire à un bigorneau tel que l’on peut en découvrir dans la mer. Seul petit regret, je n’ai pas aperçu la « Grenouille Agile » pourtant mentionnée sur une pancarte comme fréquentant régulièrement la Siagne. Moins de 5 minutes après avoir démarré, nouvel arrêt baignade mais cette fois dans un étonnant trou d’eau beaucoup plus profond mais aux eaux toujours aussi transparentes. Pour Jérôme et moi, une nouvelle invite presque incontrôlable tant nous sommes attirés par ce puits sirupeux où se mélangent les couleurs turquoise et émeraude. Nous assouvissons notre envie de baignade de quelques plongeons et de quelques brasses mais l’eau est si glaciale que nous n’y campons pas ! Nous sommes à quelques mètres d’une passerelle, celle de Lignière menant à la chapelle de Saint-Cassien des Bois toute proche. A coup sûr, je serais bien parti la découvrir mais au moment, où nous poursuivons toujours rive gauche pour franchir le vallon de l’Attelée sur une autre passerelle, j’ignore tout de cette chapelle et comme Jérôme est notre guide, j’en suis réduit à le suivre. Dommage, j’aime bien les vieilles chapelles qui ont une histoire derrière elles. Celle-ci date paraît-il du 12eme siècle et juste à côté il y a également une tour du 11eme. Je reviendrais peut-être ! Désormais, le sentier s’élève sans cesse à l’ombre d’une forêt de feuillus où les châtaigniers sont bien présents. Sur notre gauche, le vallon de l’Attelée est très boisé également. Quand les châtaigniers disparaissent, on retrouve cette végétation mi-maquis et mi-pinède déjà aperçue ce matin sur le chemin de la Grosse Colle. Je traîne à l’arrière comme jamais, non pas à cause de la déclivité plutôt tranquille ; moins de 200 m pour rejoindre Le Tignet ; mais toujours en quête d’une photo d’un oiseau ou d’un papillon dont j’aperçois quelques spécimens régulièrement sans jamais en voir un seul se poser. Les autres ne m’attendent pas et grimpent d’un bon pas. Je m’en moque et finalement ma persévérance finit par être récompensée sous la forme d’un Sylvain azuré, superbe papillon noir tacheté de blanc puis d’une Fauvette à la calotte noire. Le fond d’un vallon est traversé mais on le délaisse rapidement pour remonter sur l’autre versant de la colline. La végétation change encore et désormais, l’étroit sentier file sous de tristes mimosas sur un terrain sablo-argileux plus agréable que les caillasses précédemment cheminées. Ce sentier finit par déboucher sur une piste plus large et on comprend aussitôt que la balade tire à sa fin et ce d’autant que quelques belles villas blanches se révèlent déjà sur les collines alentours. Finalement, cette piste terreuse se transforme en bitume au quartier des Planasteaux. Nous sommes sur le chemin éponyme pris à l’aller. La montée et la « bonne » canicule ont finalement raison du souffle et des mollets des filles, je dépasse tout le monde. Le parking est là et son local à toilettes avec robinet et eau froide arrive à point nommé pour rafraîchir tout ce petit monde. La balade a duré 4h15, arrêts inclus et il faut donc compter moins de 3h pour la réaliser non-stop. Bien que je n’ai eu aucun moyen personnel de le vérifier, ni GPS ni carte IGN et ni podomètre, j’estime la distance de cette boucle à 7 à 8 km environ. Carte IGN 3543 ET Haute-Siagne Top 25.
    (*) Selon les historiens, le nom « Tignet » aurait pour origine le nom donné à leur camp par les Romains : « Castrum de Antinhaco ». Il était perché au sommet de la crête de l’actuel Tignet. Il deviendra successivement « de Antinoco » puis « de Antinieto » pour se transformer peu à peu en Le Tignet. Selon certains toponymistes, les mots « tigne » ou « tignet » pourraient avoir pour origine le mot latin « tinea » désignant une « mite » et qui finalement aurait donné le mot « teigne ».

     


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  • Diaporama avec la chanson "They long to be - Close to you", chanté par le groupe américain The Carpenters,

    chanson écrite par Hal David et musique de Burt Bacharach

    Le Pic du Cap Roux depuis la Sainte-Baume de l'Esterel

    Le Pic du Cap Roux depuis la Sainte-Baume de l'Esterel


    J’ai traîné mes godillots de marche un peu partout, mais si je devais classer les départements français dans un ordre de préférence où j’ai aimé randonner, le Var arriverait sans doute dans les 6 ou 7 premiers. En effet, un peu comme chez nous dans les Pyrénées-Orientales, le Var présente cet attrait inégalable de posséder des sentiers de randonnées de l’altitude zéro jusqu’aux étages collinéens puis montagnards. De quoi assouvir les désirs de marche les plus fous. Prenez par exemple le Pic du Cap Roux que mon fils m’a fait découvrir au mois d’août dernier. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un pic qui se dresse sur un cap mais pas n’importe quel cap, un cap situé au beau milieu des roches rouges de la corniche du Massif de l’Esterel (*). Pour qui connaît un peu l’Esterel, une fois ce décor rouge, vert et bleu planté, difficile de rester insensible à la proposition d’une randonnée pédestre dans ce cadre essentiellement tricolore. Choisissez un jour de grand beau temps et vous verrez, les contrastes, à eux seuls, méritent que l’on fasse quelques efforts : avec le rouge orangé des roches porphyriques, le vert intense de la forêt varoise et le bleu si pur de la Méditerranée et du ciel, le soleil paraîtra parfois un peu pâlot et pour peu qu’il y ait un brin de brume, il prendra même des airs d’un grand malade de la jaunisse. Alors, je vous le garantis avec toutes ces couleurs constamment devant les yeux, vous resterez scotché devant chaque vue, devant chaque panorama, devant chaque horizon plus ou moins lointain. Le départ s’effectue depuis le parking de la chapelle de la Sainte-Baume de l’Esterel. On accède à ce parking par une route forestière démarrant de la zone artisanale d’Agay, direction la Maison forestière du Gratadis puis le Vallon de Mourrefrey. Attention, à ne pas confondre cette Sainte-Baume là avec celle du Plan d’Aups située plus à l’ouest du Var. En réalité, les deux édifices religieux ont une histoire commune assez insolite puisqu’il se raconte que cette chapelle troglodyte de l’Esterel doit son nom aux habitants du coin, lesquels étaient jaloux de celui de l’ouest varois dédiée à Marie-Madeleine et de ce fait, ils lui donnèrent le même nom afin de semer le doute dans l’esprit des pèlerins et des visiteurs. Idem semble-t-il pour le Saint Pilon que l’on va côtoyer. Ici la grotte, transformée en un petit sanctuaire, fut très longtemps un ermitage dont le plus illustre des anachorètes fut Honorat d’Arles, plus connu sous la dénomination de Saint-Honorat et surnommé parfois Honorat de Lérins. Il s’était établi ici au 5eme siècle au retour d’un voyage en Orient et sa réputation de prêcheur s’amplifia très rapidement. La tradition raconte que les pèlerins avaient tellement pris l’habitude de venir lui rendre visite que l’ermite en avait eu très vite assez de cette vie si peu retirée et si peu solitaire. Du coup, il avait préféré quitter les lieux pour s’installer à Lérina, la plus petite des îles de Lérins. Là, après une courte période d’ascète, son éminente sainteté joua une nouvelle fois contre lui et il fut rejoint par plusieurs compagnons. Il fonda avec eux un monastère devenu aujourd’hui une abbaye monumentale si célèbre. Bien d’autres ermites habitèrent la grotte comme Saint Maxime, évêque de Vienne, Saint Hermentaire puis un plus tard Laurent Bonhomme (1640-1680), le frère Clapier des Arcs (vers 1775) et Calvy (vers 1780). Bien évidemment, on ne partira pas vers le Pic du Cap Roux non sans avoir au préalable fait un bref aller retour vers cette chapelle. Une visite s’impose et en plus, on a déjà un premier et bel aperçu du Massif de l’Esterel avec son pic de l’Ours mais également d’endroits plus ou moins lointains déjà cheminés : Rocher de Roquebrune, Mont Vinaigre, Siou-Blanc, les Maures, etc…. Au départ du parking, il suffit de lever la tête et les ruines des remparts protégeant la chapelle sont déjà visibles. L’histoire n’a rien laissé à propos de ces quelques fortifications sans doute moyenâgeuses mais on peut supposer que l’ermitage troglodyte était suffisamment isolé pour être la cible de nombreuses tentatives de brigandage. On pense notamment aux Maures ou Sarrasins qui occupèrent la Provence aux 9eme et 10me siècle et dont les « razzias » sont restées dans la mémoire de nos dictionnaristes. Les ermites avaient donc cru bon de se barricader en élevant de hautes murailles avec une seule porte d’entrée sans doute fermée à son origine par une lourde porte en fer forgée. Depuis l’esplanade de la source de la Sainte-Baume, un petit sentier rocailleux d’une centaine de mètres de déclivité grimpe vers le site. Dès le départ, on remarque un autre sentier partant sur la gauche et c’est celui qu’il faudra prendre pour se diriger ver le Pic du Cap Roux. Des marches ont été aménagées et à l’approche de la grotte, on a même maçonné des rampes avec des garde-fous. Il faut dire que l’accès est peu évident et on se demande même comment le tout premier ermite a pu découvrir ce lieu si scabreux. On peut supposer que la source toute proche a été l’élément déclencheur d’une installation dans la grotte, plus élevée et donc plus paisible, plus sûre et plus proche de Dieu. Tout là haut, devant la grotte et ses vestiges, je m’interroge sur les motivations qui ont amenées au fil des siècles tous ses hommes à vivre ici, dans ce cadre si solitaire et si sauvage ? Pourquoi de nos jours encore, d’autres hommes viennent-ils gravir ces collines si âpres pour entretenir cette grotte et déposer toutes ses reliques dans ce décor si hostile et si retiré de tout ? Lieu idéal pour la méditation certes et devoir de mémoire probablement mais la seule vraie réponse aux deux questions c’est sans doute cette foi de Dieu que je ne possède pas ! Alors, quelques photos et le plaisir de marcher suffisent à ma félicité. Nous repartons. Le sentier vers le Pic du cap Roux est aussi étroit que celui vers la grotte et circule dans une végétation typiquement méditerranéenne : quelques pins isolés, des chênes verts et lièges en grand nombre mais aussi des filaires, des lentisques, des arbousiers, des cistes, des romarins et des bruyères arborescentes composent l’essentiel de cette palette verdoyante. La faune est plutôt absente, mais en cette fin du mois d'août, la canicule en est sans doute la principale responsable. Quelques criquets et papillons, de rares passereaux qui ne tiennent pas en place et un rapace en vol géostationnaire, voilà les seuls aoûtiens visibles dans ces collines. Visibles mais pas toujours photographiables et rares seront ceux qui viendront s’enregistrer dans la mémoire de mon appareil photo. A diverses reprises, le sentier coupe d’immenses éboulis de pierres rouges. En traversant ces rugueuses caillasses, on a le vague sentiment que des milliers de forçats ont été chargés de fracasser toutes ces crêtes rougeâtres dominant l’itinéraire mais que devant l’immensité de la besogne à accomplir tout s’est soudain arrêté. Au sommet d’une corniche, la mer merveilleusement tranquille et bleue se révèle dans toute son immensité. Dans ce tableau panoramique passant si soudainement du bicolore au tricolore, seul le blanc, de loin la couleur pourtant la moins présente au milieu du vert, du rouge et du bleu, semble faire tache. Ce blanc, c’est celui de l’hyperurbanisation de toute la Côte d’Azur et c’est celui aussi, des innombrables et bruyants bateaux à moteur laissant leurs sillages d’écume. On a beau être seuls dans un cadre sauvage, magnifique et silencieux, la civilisation dans tout ce qu’elle a de détestable est bien là à nos pieds. Seules quelques voiles blanches à l’aspect si paisible dénotent dans cette peinture « marine » implacable. En longeant cette corniche, d’autres vues se dévoilent vers l’ouest désormais : Anthéor avec ses criques et ses constructions spiralées du plateau de Peysserin, le cap du Dramont et son sémaphore et plus loin Boulouris, Saint-Raphaël, Fréjus, le Golfe de Saint-Tropez et enfin son cap disparaissant dans une brume blanchâtre. Composé de plusieurs grosses proéminences indépendantes les unes des autres, un peu comme les chicots déchaussées d’un géant à la bouche ensanglantée, le Pilon apparaît lui aussi légèrement en contrebas avec son Saint-Pilon central. Il faut dire que nous sommes déjà arrivés au sommet du Pic du Cap Roux dont l’altitude lui est légèrement supérieure : 454 contre 442. Une jolie table d’orientation du Touring Club de France matérialise ce mirador naturel. Les vues à 360° y sont superbes alors on profite des paysages en prenant un petit en-cas. Puis, on poursuit le sentier toujours en descente d’abord jusqu’au col du Cap Roux puis vers le col du Saint-Pilon. Pour cela, au col du Cap Roux, nous avons choisi l’option de tourner à gauche plutôt que d’emprunter le sentier qui file derrière les mamelons rocheux. D’après mon fils, c’est un peu plus long mais les vues sur la Méditerranée y sont plus sublimes et effectivement difficile de le contredire après avoir cheminé ce sentier. Ici, on a le sentiment que la nature s’est complu à fracturer les roches pour en faire une multitude d’apparences disparates : dents pointues et ogives arrondis, éboulis de caillasses ou chaos de rochers, falaises abruptes et parois bombées, dentelles, aiguilles, éperons, grottes, balcons, crevasses, ravins et vallons esquissent ce décor rouge orangé sur fond de Grande Bleue. Un très beau spectacle ! Après le col du Saint-Pilon, le chemin se fait plus large et redescend sans problème au milieu des pins vers le parking de la Sainte-Baume où l’on retrouve avec bonheur l’eau de la rafraîchissante fontaine. On s’asperge avec l’espoir que cette eau soit aussi « miraculeuse » que certains le prétendent. La balade se termine et aura duré en tout 2h30, arrêts inclus. Alors 2h30 ça peut paraître beaucoup pour la distance d’environ 6 km composant cette boucle et le dénivelé plutôt modeste de 294 mètres mais moi si j’avais été seul, j’aurais sans doute mis une heure de plus ! Carte I.G.N 3544 ET Fréjus – Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.
    (*) Toponymie : Plusieurs suppositions sont émises au nom « Esterel ». La racine pré-latine « ester » signifiant « rocher escarpé », le mot latin « sterilis » signifiant « stérile » en raison de la pauvreté des sols, l’occupation de l’endroit par une tribu celto-ligure, les « sueltiri » puis le mot provençal « estello » signifiant « étoile ». Enfin, les étymologistes un peu mystiques attribueront le mot à la fameuse et bienveillante fée « Esterelle » dont la légende raconte qu’elle a toujours habité le massif, soignant les femmes stériles pour les rendre fécondes.
     

     

     

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    Dieu n'aime pas les fonctionnaires, moi non plus ?

    Ceux qui lisent régulièrement mon Journal Mensuel savent que de temps à autres, je peste contre les fonctionnaires, ou plutôt et pour être juste contre certaines administrations de la Fonction Publique. Pourtant plus je vieillis et plus je constate qu’avec elles je ne suis jamais au bout de mes surprises. Dieu sait si dans ma vie professionnelle, j’ai été très souvent confronté à ces collectivités, à ces établissements publics que sont les Impôts, l’Urssaf, les Assedic ou la Caisse Primaire d’Assurance Maladie et pas toujours avec bonheur, et bien malgré ça, avec eux, l’ahurissement, la consternation, l’ébahissement sont toujours à envisager. Eh oui, c’est ainsi, la Fonction Publique continue parfois de me stupéfier quand à son absence d’organisation, quand à son manque de liaisons entre ses services, quand à ses systèmes informatiques me paraissant si peu performants et même désuets et en tous cas sans gestion efficace des ressources et des fichiers. C’est à croire, que les ingénieurs chargés de l’informatique de ces administrations n’ont jamais entendu parler d’ « informatique intégrée ». Avec ces administrations, les lois des « séries noires » ou celle dite de Murphy sont toujours à redouter. Heureusement que nous n’avons pas à faire à eux tous les jours sinon on deviendrait fous et pourtant en ce mois de janvier 2016 j’ai vécu cette criante réalité :

     

    -1er exemple : Depuis un peu plus de 2 ans, je suis trésorier d’une association. Cette association a été crée en 1978, elle ne date donc pas d’hier. Comme toutes les associations qui se respectent, à l’origine elle a été enregistrée en préfecture et au Journal Officiel. Elle dispose comme toutes les entreprises d’un numéro de SIRET, d’un code NAF ou APE, ses statuts sont régulièrement déposés en préfecture quand nécessaire, en réalité presque chaque année. L’association emploie des salariés depuis de longues années et l’unique salariée actuelle travaille depuis 2009. Elle et nous cotisons bien évidemment à l’Urssaf pour la maladie et la vieillesse et pour bien d’autres rubriques : au chômage, à la caisse de retraite complémentaire, à la prévoyance, etc…. Au mois de novembre dernier, cette salariée tombe malade pour la toute première fois. Une maladie qui a duré plus d’un mois. Souhaitant respecter au mieux la convention collective du sport qui me fait obligation de maintenir le salaire moyennant la retenue des 3 jours de carence et les indemnités journalières de la Sécurité Sociale, je lui maintiens son salaire dans sa totalité et le 1er décembre, j’envoie comme il se doit une demande d’indemnités journalières avec subrogation à la Caisse Primaire d’Assurance Maladie des P.O. J’adopte cette position en me disant que j’aurais toujours le temps de lui soustraire le trop perçu. Presque deux mois plus tard, aucune nouvelle de ma demande. J’envoie deux mails successifs à la CPAM sur le site Améli. Aucune réponse malgré qu’un automate indique qu’une réponse me sera fournie sous 48 heures. Quelques jours plus tard, j’apprends de notre salariée qu’elle a bien perçu ses indemnités journalières de son autre employeur pour cette même période de maladie. Je me décide à me déplacer à la Sécurité Sociale mais pas de chance, je tombe « pile » le jour même où les employés sont en grève. 2 jours plus tard, j’y retourne. Nous sommes le 28 janvier. Après avoir patienté une grosse demi-heure, je suis enfin reçu. J’explique mon problème à un conseiller, copies des documents fournis le 1er décembre à l’appui et là, après qu’il eut regardé son écran d’ordinateur, la réponse qu’il me fait me laisse sans voix : « nous n’avons pas pu traiter votre demande d’indemnités journalières car pour nous votre association n’existe pas ! » et aussitôt il précise en rajoutant « ou du moins vous n’existiez pas jusqu’à hier». Je ne sais pas si à voir ma tête, sans doute très anéantie, il a compris mon immense désarroi et il rajoute « ce n’est qu’une question de jours et le virement de vos indemnités journalières ne va pas tarder à arriver ». Assez bêtement peut être, la première question qui me vient à l’esprit est de lui demander « pourquoi existons-nous depuis hier seulement, que sait-il passé pour cela ? » Et là, il me regarde et me demande : « vous vous êtes inscrit sur le site NET.ENTREPRISES non ? Deuxième désarroi car effectivement, en désespoir de cause et ne recevant pas de réponse, la veille j’ai inscrit l’association à ce site là, espérant en trouver une, mais non, il n’y avait rien ! C'est-à-dire que si je ne m’étais pas inscrit, ou pire, si je ne possédais pas Internet, l’association serait toujours inconnue de la CPAM, à laquelle, je vous le rappelle nous cotisons par l’intermédiaire de l’Urssaf pour cette salariée depuis 2009 et bien antérieurement plus globalement. Au delà de cette absence de liaison informatique entre les fichiers de la CPAM et ceux de l’Urssaf qui est la branche recouvrement, je suis obligé de constater qu’un gros dossier contenant une demande d’indemnités journalières, les copies de 2 arrêts de travail, 12 bulletins de salaires et un Rib n’alerte personne à la CPAM. Non, personne là-bas ne réagit à une entreprise possédant une salariée malade et un numéro de SIRET ! On laisse pourrir les situations. On s’en lave les mains et l’envoi de 2 mails pour obtenir une réponse ne change rien à l’affaire. On a dégraissé des effectifs, les dossiers s’amoncellent, pourrissent si on n’y prête pas garde et personne n’est prêt à changer les choses. Les dernières paroles du conseiller qui m’a reçu sont significatives de cet état de fait: « votre association n’est pas prioritaire dans le traitement des dossiers car il y a des urgences plus importantes que la vôtre à s’occuper ! » Tout est dit et deux mois d’attente sont paraît-il un délai normal !!!!

     

    -2eme exemple : Ma mère est décédée en novembre 2014 laissant à ses trois héritiers dont moi, un petit pécule provenant de la vente de sa maison, vente indispensable d’abord à son maintien dans un service spécialisé Alzheimer d’une maison de retraite. Elle y est restée 6 ans et ce petit pécule restant était essentiellement composé d’un compte bancaire, de livrets d’épargne et d’un contrat d’assurance-vie. En ma qualité de tuteur et sur demande du juge des tutelles, j’ai chargé un notaire du partage de cette succession. A cet instant, j’ignorais que l’assurance-vie ne serait pas traitée par le notaire, j’ai donc à ce sujet, entrepris personnellement toutes les démarches et fait le nécessaire avec la Banque Postale et le service des Impôts compétent et les droits qui étaient dus, essentiellement par mon neveu, ont été réglés en temps et en heure. Dès le décès de ma mère, j’avais écrit à tous les collectivités, à tous les organismes et bien évidemment au centre des Impôts dont elle dépendait, leur communiquant au passage tous les renseignements qui m’avaient paru utiles et notamment la situation des comptes bancaires au jour du décès. Le Centre des Impôts en question a reçu en quelques mois pas moins de quatre lettres recommandées avec accusé de réception à propos de cette succession soit pour la partie traitée par le notaire soit pour l’assurance vie. Malgré ça, il y a quelques jours, soit 17 mois après le décès, je viens de recevoir sous la forme d’un questionnaire, un demande m’informant que je n’avais pas déposer, comme il se doit, une déclaration de succession. Oh surprise bien évidemment ! En effet, le nécessaire ayant été fait pour le contrat d’assurance-vie, j’étais bien évidemment persuadé que pour le reste du partage, ça faisait partie de la mission du notaire que d’établir une déclaration de succession. Que nenni m’a répondu le notaire : « l’actif successoral de votre mère étant inférieur à 50 000 €, les héritiers en ligne directe sont dispensés du dépôt de la déclaration. Il vous suffit de compléter le formulaire joint en y portant les sommes figurant sur les comptes de votre mère au jour de son décès et de le retourner aux impôts ». C'est-à-dire que j’ai payé un notaire fort cher pensant qu’il se chargerait de toutes les déclarations fiscales et que malgré ça, je dois encore « me taper » le remplissage d’un questionnaire en y mentionnant des chiffres que j’avais déjà communiqué au Centre des Impôts en question quatre jours après que ma mère soit décédée. Outre la colère qui prédomine en cette circonstance, j’ai eu le vague sentiment de vivre en plein délire et les seules questions qui me turlupinaient sans cesse concernaient le fonctionnement général de l’Administration française : «  mais comment la France peut-elle fonctionner correctement avec si peu d’organisation ? » « Voilà où passe notre argent, on occupe des personnes inutilement, on envoie des formulaires à remplir alors qu’il suffirait d’un brin de discipline pour s’apercevoir que les renseignements ont déjà été fournis et figurent déjà au dossier ! ». Bon, ça m’a coûté un recommandé supplémentaire et voilà au moins une administration, la Poste, qui dans cette affaire y a trouvé son compte !

    Aujourd’hui, je suis dans l’attente d’une réponse à ces deux dossiers et je ne peux pas m’empêcher de me dire à quand les prochains ahurissements ? À quand les prochaines consternations ? À quand les prochains ébahissements ? Si je croyais en Dieu, je pourrais dire « Dieu seul le sait » mais je n’ai même pas ça pour me consoler ! Non seuls, les fonctionnaires le savent et encore permettez moi d’en douter !

    Et cette dernière réflexion me rappelle le titre assez marrant d’une B.D qui s’intitule « Dieu n’aime pas les fonctionnaires » de Pierre-Marie Windal et je me dis que peut être je suis un peu comme dieu, moi non plus je ne les aime pas les fonctionnaires ? Non, ce n’est pas possible, mes deux enfants sont fonctionnaires et je les aime par dessus tout ! Alors je peste et il ne me reste que ça !

    Je suis donc un peu que comme ces 66% de français, lesquels, estimaient au travers d’un sondage TNT Sofres de 2011 que l’Etat ne mettait pas suffisamment de moyens à leur disposition. Mais alors, où va l’argent de nos impôts ?


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    Dépt.      Liens, titres et années des balades.

    11     Voyez près des étangs....Voyez ces oiseaux blancs ou le Sentier du Golfe Antique en 3 jours.  ( septembre 2014) 

    66     La Balade de Blek le Roc ou le Tour du Capcir en 4 jours (septembre 2013).

    66/11 En vadrouille dans le fenouil ou le Tour des Fenouillèdes en 5 jours (septembre 2011).

    13     Cassis-Marseille en 2 jours-Un Balcon sur la Méditerranée. (mai 2011)

    66     Sur les hauteurs d'une vallée âpre ou le Tour du Vallespir en 6 jours (août 2009)

    66     Des merveilles au pays d'Alysse ou le Tour du Coronat en 6j. (juin/juillet/août 2007)

    66     Le Pic des Tres Estelles (2.099 m) en 2 jours depuis le Pas de Grau (1.190 m)  (mai 2006)

    63     Comme les cailloux du Petit Poucet ou 7 j. sur le GR.30 (Tour des Lacs d'Auvergne) (juillet/août 2006)

    15     Raquettes à Laveissière (Cantal) (hiver 2004/2005)

    66     Un cauchemar pour trois étoiles ou le Tour des Tres Estelles (mai 2004)

    48/30 Au pays des inextricables montagnes bleues ou 6j sur le GR.70 (Chemin de Stevenson). (juillet/août 2005)

    43/48 Des paysages en couleurs ...pour quatre sous ou 6j sur le GR.70 (Chemin de Stevenson). (juillet 2004)

    39     Dans les pas des moines défricheurs ou 6j. dans le Haut-Jura. (juillet/août 2003)

    63     Des puys pour deux fous ou 5 j sur les sentiers d'Auvergne (juillet/août 2002)

    09/66 GR10-Les Conquérants de l'agréable (Mérens-Mantet) (août 2001)


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