• Ce diaporama est enjolivé de 5 tubes du célèbre chanteur et musicien de rock Chuck Berry. Elles ont pour titre : "You Never Can Tell", "Roll Over Beethoven", "Carol", "No Particular Place To Go" et "Maybellene"

     
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    Il y a encore quelques mois, j’ignorais tout de ce joli circuit qui mène à la Source des Verriers. Pourtant dieu sait si bien des fois j’avais arpenté cette magnifique forêt de Boucheville ! Du Vivier à Fenouillet ou de Sournia à Rabouillet ou bien de Caudiès jusqu’à Gincla en passant par le vallon d’Aigues-Bonnes, les Gorges de Saint-Jaume, le Pech de Fraissinet, les cols de Tulla, de Benta Fride ou de l’Espinas, sincèrement, je pensais en avoir fait le tour de cette belle et envoûtante forêt. Mais voilà, on ne connaît jamais tout et comme le dit l’adage : « les voies de la Providence sont impénétrables » mais il faut croire que celles de la forêt de Boucheville ne le sont pas ! Ici, en l’occurrence, le mot « Providence » avait pour synonyme le mot « don ». En effet, cet agréable circuit, je l’ai découvert pour la  première fois dans un petit guide intitulé « 34 randonnées en Agly-Verdouble » édité par le Conseil Général des P.O. Ce petit guide, si tout le monde peut se le procurer au prix de 8 euros dans tous les Offices de Tourisme des Fenouillèdes moi, j’ai eu le délicieux privilège qu’il me soit offert gracieusement par un club de randonnée. Et pas n’importe quel club !!! Le Club de Randonnée Pédestre du Foyer Rural d’Auriac du Périgord. Voilà pour la Providence ! C’est déjà très inhabituel qu’un club du Périgord offre un guide de randonnée à un roussillonnais mais qu’à travers ce guide, de surcroit catalan, le roussillonnais d’adoption que je suis découvre de nouveaux tracés, là  on pourrait  penser que si les voies de la Providence sont impénétrables celles pour découvrir cette jolie randonnée l’étaient presque tout autant.  Mais quand je vous aurai dit que c’est grâce à ce blog que vous êtes entrain de compulser que ce « fabuleux contact » s’est noué, là vous serez sans doute moins surpris puisque l’objectif principal d’un blog est tout de même de tisser des liens entre amis ou blogueurs ayant des centres d’intérêts analogues. Voilà pour la petite histoire rocambolesque qui m’a amené en ce beau jour d’été à faire cette belle balade. Quant à la grande Histoire, celle avec un grand « H »,  le guide ne dit pas grand-chose de cette Source des Verriers, si ce n’est qu’il y avait aux temps anciens, une verrerie à cet emplacement actuel de la forêt royale de Boucheville. Il faut savoir qu’au Moyen Âge, c’était monnaie courante que les verreries s’installent au beau milieu d’une forêt. En effet, les verriers érigeaient très souvent leur cabane et leurs ateliers en pleine forêt car ils y trouvaient, en plus du combustible et de l’eau, à peu près tout les minéraux et matériaux entrant dans la composition du verre : minéraux siliceux (sables ou grès), les colorants minéraux (divers oxydes comme l’oxyde de fer par exemple) les fondants (calcaires, potasse des cendres végétales) mais aussi les pierres nécessaires pour édifier les fours, l’argile pour les maçonner et modeler les creusets où ils fondaient le verre. En outre, grâce à la chasse, à la pêche et à la cueillette, les verriers tiraient de la forêt la majeure partie de leur subsistance. Un peu plus tard, à partir du 15eme siècle, il faut savoir que les fabriques de verre ont été le plus souvent l’apanage d’aristocrates car souffler le verre était le seul métier manuel qu’un gentilhomme pouvait exercer sans déroger aux règles de la monarchie et de la noblesse. De cette Source des Verriers, outre la résurgence et le nom qui figure sur un panonceau, il ne subsiste rien et le lieu actuel ne vaut le déplacement qu’à cause d’une agréable aire de pique-nique au sein d’une pinède ombragée au milieu de laquelle coule mélodieusement le petit ruisseau de Boucheville. Le démarrage de cette randonnée se fait depuis la place principale de Vira où un explicite panneau « Source des Verriers-13,5km-dénivelé 320m » donne le signal de départ. Vira est une petite commune paisible des P.O, d’une trentaine d’habitants  blottie au cœur de la forêt domaniale de Boucheville. S’agissant d’un P.R., le balisage est peint d’un seul trait jaune qu’il faudra suivre tout au long de cette boucle qui emprunte pour l’essentiel de larges pistes de Défense de le Forêt contre les Incendies (DFCI).  On quitte Vira en tournant d’abord le dos à la forêt et on emprunte la rue de l’Ouratory (oratoire).  On abandonne rapidement le bitume pour un large chemin herbeux qui passe devant l’oratoire et son crucifix. A l’ombre des noisetiers, le chemin s’élève au dessus de quelques jolies villas puis s’aplanit jusqu’à couper une étroite route goudronnée qui s’élève jusqu’à une intersection où un panneau vous signale par le biais d’un gentil « patou » que l’on entre dans une zone de pâturage. On prend à gauche la piste terreuse DFCI qui descend sous une ferme et l’on aboutit à une prairie en friches où les vues portent très loin vers la longue chaîne des Corbières. On laisse les pistes qui partent à droite et à gauche jalonnées de poteaux électriques et on traverse la prairie sur une vingtaine de mètres toujours en descente jusqu’à couper une petite sente peu visible en raison des hautes herbes. Heureusement, un poteau avec une marque jaune a été planté là au milieu de la garrigue et il indique clairement l’itinéraire à suivre. L’étroit sentier descend dans un obscur sous-bois de feuillus composé principalement de chênes verts, de buis et de hautes bruyères. En suivant le balisage jaune, on arrive sur un petit pont en pierres sur lequel on enjambe le maigre ruisseau de Boucheville. Juste après le pont, on arrive à une combe verdoyante et à un nouveau croisement où un panonceau jaune vous indique « Source des Verriers-Vira 11,9 km-4h10 ». Considérez qu’à partir d’ici, vous avez accompli la partie la plus « tortueuse » du circuit et qu’il vous reste la plus facile. En effet, si vous suivez bien les abondants petits panonceaux « Sources des Verriers » qui jalonnent le chemin (ils sont vraiment très nombreux !) et le balisage jaune en évitant de prendre les sentiers barrés d’une croix, vous rejoindrez l’arrivée à Vira sans aucune difficulté. Vous empruntez tour à tour une piste au milieu d’un maquis typiquement méditerranéen puis, vous vous rapprochez peu à peu de la forêt de Boucheville sur un doux dénivelé qui va vous donner l’occasion d’observer très tranquillement des panoramas de toute beauté. Au loin, le Pech de Bugarach se dresse et se détache dans un horizon plutôt rectiligne. Un peu plus tard, c’est le Pech de Fraissinet qui soulève sa croupe à la fois aride et très boisée dans la ligne de mire du chemin. Plus haut, vous dominez le ravin de Tulla et Fenouillet avec des vues superbes sur la commune et les ruines de son château médiéval. En toile de fond, la vallée de la Boulzane, Caudiès-de-Fenouillèdes et le Pech du Bugarach qui dresse désormais son « étrave » tel un immense navire dans la houle des Corbières. Tout en grimpant dans cette nature généreuse où une flore et une faune exceptionnelles semblent cohabiter radieusement, peut-être aurez-vous la chance d’observer, comme je l’ai fait, un joli petit chevreuil (photo) sautillant au milieu des genêts et des fougères ou bien un florilège d’oiseaux et de papillons multicolores qui virevoltent allégrement autour de vous. Au panneau vous annonçant le col de Boïre à 150 mètres, je vous conseille de faire une petite entorse à ce circuit et de partir vers le col. En effet, depuis ce passage des vues époustouflantes se dévoilent sur une grande partie de la forêt de Boucheville, le vallon et le col de Tulla et le Pech de Fraissinet. D’ailleurs, les chasseurs du coin ne s’y sont pas trompés, eux qui ont installés leurs hauts miradors en surplomb de l’immense dépression. En reprenant le circuit, la piste se stabilise jusqu'au Col de l'Ours puis redescend jusqu’à aboutir à une route en bitume non loin de l’aire de pique-nique du Pont des Verriers. Ce petit pont enjambe le ruisseau de Boucheville déjà entrevu ce matin. En été, on entend un faible glouglou mais c’est celui de ce petit ru boueux car si la Source des Verriers est encore là à quelques dizaines de mètres au dessus de la route, elle est engloutie sous deux plaques de fonte posées sur des puits en ciment qui laissent à penser que l’eau qui était utilisée autrefois par les verriers est désormais captée à d’autres fins sans doute plus rationnelles que celle de la fabrication du verre. A partir de la Source des Verriers et pour rejoindre Vira, la fin du circuit presque essentiellement sur l’asphalte est des plus rébarbatives. Heureusement qu’il y a encore quelques jolis points de vues sur le village, la forêt, la plaine du Roussillon et les Corbières, un ludique circuit botanique avec plus d’une vingtaine d’essences commentées et pour finir, un agréable sentier tout en balcon sur Vira. Ces quelques découvertes viennent atténuer ce dénouement plutôt monotone. Au départ, la boucle est donnée pour 4h45, arrêts non inclus sans doute. Moi, comme toujours j’ai flâné à outrance et j’ai marché 6h40 arrêts inclus ce qui pour une torride et accablante journée du mois d’août est finalement très correct. Au départ, on a beau se dire que la forêt de Boucheville se prête parfaitement à une randonnée estivale qui va être fraîche et ombragée, il ne faut pas s’y tromper, on marche tout de même souvent au soleil même si les parties en sous-bois sont également bien présentes. Mais me direz-vous, quoi de plus normal que de randonner sous un grand ciel bleu azur en plein mois d’août ! En été, casquette ou chapeau, lunettes de soleil et crème anti-UV sont fortement recommandées, en sus de l’équipement habituel ; mais surtout n’oubliez pas de partir avec de l’eau en quantité suffisante. Je suis parti avec seulement deux litres et sur la fin, j’en ai manqué terriblement. Déshydraté, en arrivant à Vira, je me suis jeté la tête la première dans la vasque de la Claire Fontaine et ensuite, je suis resté de longues minutes à m’asperger. C’est dire si j’avais eu chaud et soif. Carte IGN 2348 ET Prades - Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

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  • Oui, j’ai aimé la corrida !

    A l’heure où de nombreux citoyens veulent la peau de la tauromachie tant côté espagnol que français, je ne crains pas de le dire : « oui, j’ai aimé la corrida ! ».

    Pourtant cette déclaration ne se veut en rien provocante et surtout je n’en tire aucune jouissance ni quelconque fierté. C’est simplement qu’il fut un temps où j’ai aimé ce « jeu de cirque » que certains dépeignent aujourd’hui comme un spectacle « barbare » d’un autre temps.

    Je peux donc comprendre que certaines personnes aient continué à l’aimer même si aujourd’hui ce n’est plus tout à fait mon cas.

    Quand je dis « plus tout à fait » c’est parce que si je n’aime pas cette condamnation lente, cruelle et programmée du taureau et les souffrances faites au animaux en général, j’ai gardé au fond de moi, le goût pour ce spectacle coloré où l’homme est seul face à l’adversité. Certains ont décrit la tauromachie comme un art et d’autres comme un sport mais sincèrement je ne crois pas qu’un spectacle qui consiste à affaiblir un animal pour l’abattre au final soit un art ni un sport. Les arts et les sports ont évolué au fil des siècles, la peinture de la Renaissance n’est pas celle d’aujourd’hui, la musique non plus, le jeu de Paume n’est pas le tennis que l’on connait de nos jours mais la corrida, elle, n’a pas changé et est restée une tradition localement très limitée.

    Si j’en parle aujourd’hui, c’est parce que le sujet est d’actualité et que le 28 juillet 2010, le Parlement catalan a envoyé à la France un signe très fort en votant l’abolition de la corrida en Catalogne espagnole.

    Oui, j’ai aimé la corrida mais sans vouloir me trouver d’excuses, je l’ai aimé comme un enfant brésilien né au pied des gradins du Stade Maracaña ne peut automatiquement qu’aimer le football.

    Je suis né en 1949 à Marseille et peu de personnes le savent mais la cité phocéenne et la tauromachie c’est une très longue histoire d’amour de presque deux siècles qui a commencé en 1770 dans le quartier de La Plaine pour se terminer en 1962 dans les arènes démontables du Boulevard de Paris. Entre temps, des générations de marseillais ont été passionnés par les toros et on a dénombré jusqu’à 15.000 spectateurs lors de certaines représentations. Les historiens marseillais ont recensés 18 sites, 22 journaux taurins ont vus le jour et 3 « plazas » ont fonctionné en même temps ce qui constitue un record de France.

    Pour moi, chance ou malchance, entre ces deux dates, des arènes ont été construites en 1955 dans le quartier de Bonneveine à 500 mètres de chez moi. Mon frère Daniel avait 9 ans et moi 6. Sous le prétexte que nous allions voir du foot, excuse que nous donnions généralement à nos parents, très souvent, mon frère et des copains m’entraînaient vers les arènes. Ces arènes du Parc Borély que l’on appelait aussi arènes de Bonneveine sont rapidement devenues pour nous, d’abord un champ de jeu car nous prenions surtout plaisir à entrer en « resquillant », comme on dit à Marseille, puis un espace de ferveur, car, pour les enfants que nous étions, il y avait un côté magique et jubilatoire à entendre 9000 personnes criaient « olé ! olé ! » aux véroniques de Luis Miguel Dominguin ou d’Antonio Ordonez.

    A l’époque, j’étais insouciant et sans doute un peu cruel comme tous les enfants. Les toreros « maestros » étaient mes idoles. Loin de moi l’idée que la cruauté puisse être constamment présente dans cette enceinte et je ne me souviens pas avoir pleuré une seule fois à la mise à mort d’un taureau même après une estocade ratée. En 1959, les arènes de Bonneveine fermèrent mais la passion de la tauromachie était sournoisement entrée en moi. En grandissant, je quittai Marseille, accompagné de copains, pour aller voir d’autres corridas régionales et je manquai rarement les férias d’Arles ou de Nîmes. Puis je me suis marié et me suis contenté de regarder quelques corridas à la télé. Au fil du temps, je me suis tourné vers d’autres pôles d’intérêts et quand je voyais une corrida à la télé, même si je continuai à apprécier la beauté des « passes » d’un brillant El Juli, je prenais peu à peu conscience des souffrances que l’animal endurait et j’ai fini par me détacher définitivement des spectacles taurins que je trouvai d’une brutalité extrême dans les phases du « picador » notamment et, bien sûr, de la mise à mort finale. J’aurais aimé que la corrida évolue vers un spectacle plus humain où au final, on gracie le taureau. La tauromachie serait peut-être devenue un art ou un sport à part entière ?

    Ma vie et mes rapports à la tauromachie furent ainsi. En m’éloignant des arènes, j’ai fini par m’éloigner de la tauromachie. Mais aujourd’hui je ne blâme pas ceux qui comme moi sont nés à proximité d’arènes et continuent à les fréquenter parce qu’ils ont toujours vécu dans cette ambiance. Nos chemins ont divergé tout simplement.

    Oui, j’ai aimé la corrida et je ne l’aime plus, mais  si je suis anti-corrida telle qu’elle se pratique encore, je ne suis pas un anti-aficionado !


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  • Ce diaporama est agrémenté de 2 standards du jazz joués par Miles Davis avec notamment John Coltrane et Julian Cannonball Adderley. Ils ont pour titre "Milestones (Miles)" et "Blue In Green" composée par Bill Evans.

      

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    Bien qu’Arles-sur-Tech (275 m) soit une ville où les légendes et les récits authentiques se confondent parfois, je ne vais pas vous raconter de balivernes sur cette boucle que je décris aujourd’hui. En effet, en ce jour très chaud du mois d’août, mon idée première en partant randonner était de grimper d’abord vers la Salt de la Maria Valenta, cette illustre chute d’eau du nom d'une jeune fille qui pendant la Guerre du Roussillon et alors qu’elle était poursuivie par les soldats préféra se jeter dans le vide du haut du la cascade plutôt que d’être capturée. Cette belle cataracte de plus de 20 mètres de hauteur, personnellement je l’avais découverte pour la première fois dans le beau roman de Marie Vallespir intitulé « Domenica ou la vallée âpre ». Cette fiction a pour décor le Vallespir et plus particulièrement Arles-sur-Tech et ses merveilles dans laquelle la cascade sert de toile de fonds à l’intrigue. Ma deuxième idée en allant au pied de la cascade était bien sûr de me baigner dans le bassin de ce lieu parait-il paradisiaque avant de poursuivre ma longue randonnée vers le hameau de Fontanills. Mais est-ce une prémonition, voilà qu’avant de démarrer, je m’arrête à l’Office du Tourisme d’Arles pour obtenir quelques renseignements sur le parcours que j’envisage d’effectuer. Et là, qu’elle n’est pas ma surprise quand la conseillère m’indique que la Salt de la Maria Valenta se situe sur un domaine privé dont le propriétaire interdit l’accès aux randonneurs. Elle me recommande de suivre le chemin balisé en jaune et surtout de pas en sortir. Je ressors un peu déçu de l’Office du Tourisme mais comme je suis respectueux de la vie privée des autres, j’accepte avec regrets cette idée d’être obligé de changer quelque peu mon itinéraire initial. Je déplie ma carte IGN et modifie mon parcours pour celui présenté ici qui ne diffère guère de celui envisagé hormis qu’il suit un itinéraire inversé et évite le bassin de la Maria Valenta. J’emprunte comme initialement prévu la rue du Barri d’Amont qui m’amène vers le passage à gué sur le Tech où se trouve le point de départ à la Fontaine du Buis. A cette aire de pique-nique, je tourne à gauche, je traverse le parc en passant devant le restaurant, la fontaine et après une chicane, je monte à droite dans la sombre forêt au milieu d’un champ de Balsamines de Balfour. De cette magnifique futaie composée pour l’essentiel de très hauts châtaigniers, je vais en sortir exclusivement à l’approche du lieu-dit Can Rigall. Dans cette longue montée, il n’y a pas de panoramas impressionnants pour vous couper le souffle mais seulement un sentier en sous-bois à la raide déclivité. Et comme disait ma belle-sœur quant elle randonnait avec moi : « j’étouffe dans ces sous-bois ! ». En vérité et comme ici, ce n’était pas les sous-bois qui l’étouffaient à ma belle-sœur, mais bien le « bon » dénivelé, conjugué sans doute pour elle à un manque de condition physique évident. Peu de temps après avoir coupé une piste, des panonceaux se présentent, je délaisse celui qui part directement vers l’oratoire et je poursuis vers Can Rigall en suivant les marques de peinture jaunes bien présentes sur les arbres. Je coupe le Correc de la Coma, petit ru bourbeux où poussent une multitude de champignons tous très différents. La végétation se fait plus basse et je finis par déboucher en plein soleil sur un large chemin herbeux qui, sur ma droite, aboutit à un portail entouré de clôtures. Mon GPS m’indique que je ne suis plus très loin du « waypoint » que j’ai enregistré comme étant Can Rigall. Je poursuis tout droit à travers quelques bruyères roses et arrive sur un plateau qui domine admirablement ce magnifique domaine privé servant parait-il de gîte. Ici, grâce aux splendides panoramas sur la vallée du Tech, sur le Massif du Canigou, malheureusement enfoui sous les nuages et sur une grande partie du Vallespir, je ne regrette plus la traversée de ce sous-bois « étouffant » et les efforts accomplis. Et comme il est l’heure de déjeuner, c’est devant cet extraordinaire et paisible spectacle que je reprends des forces. Requinqué, je repars tout droit et un peu plus haut, je tombe sur de nouveaux panonceaux indiquant un carrefour de plusieurs chemins. Une nouvelle fois, je poursuis tout droit celui en jaune indiquant le « Belmaig », fameux pilon, fierté des Arlésiens connu pour son trail du kilomètre vertical. Quelques mètres plus haut d’autres panonceaux indicatifs se présentent encore et ici, il est temps de tourner à droite et de suivre celui indiquant clairement l’oratoire et Arles-sur-Tech. Le sentier descend d’abord dans des broussailles composées le plus souvent de bruyères, de genêts, de genévriers et de buplèvres puis il zigzague dans les fougères et les sapinettes avant de longer la clôture du domaine pour atterrir sur la piste devant le portail de la propriété. J’ignore la piste qui se poursuit à droite et juste en face le portail de Can Rigall, je prends à gauche de la piste un sentier peu évident mais néanmoins toujours balisé en jaune qui descend d’abord dans le bois pour déboucher aussitôt dans une jolie clairière fleurie au bout de laquelle trône une ruine envahie par les lierres. Fontanills qu’il s’appelle ce vieil hameau en ruines et oublié de tous au milieu d’une végétation exubérante. Selon l’historien Jean Tosti, les premiers écrits sur Fontanills datent de 993. Face au Canigou, le hameau domine superbement plusieurs ravines. Ici les ronces, les figuiers et les lierres se sont appropriés le village mais quelques bâtiments semblent encore bien debout et leurs murs très épais tendent à prouver la solidité des constructions d’autrefois. Mais il faut être néanmoins prudent et ne pas s’aventurer dans ces ruines car si les murs en pierres ont résisté à l’usure du temps, il n’en ai pas de même des boiseries, poutres et autres solives des planchers et des charpentes que l’humidité et la pourriture ont rongées et vermoulues inéluctablement. En quittant Fontanills qui signifie « petites fontaines », vous remarquerez sur la gauche un étroit canal en ciment, il fait la jonction entre le hameau et un minuscule mais ingénieux barrage qui permettait de détourner le lit du petit ruisseau de Can Guillat. Ce canal alimentait sans doute une ou plusieurs fontaines du village et irriguait les cultures et les jardins. L’étroit sentier toujours balisé en jaune se poursuit en zigzaguant dans la forêt puis au milieu de hauts genêts où il semble continuer à monter vers les contreforts de la Serra de Montner. Soudain, à un replat, il s’élargit et dévale par la droite en direction du fond de la ravine du Correc de la Senyoral. J’enjambe le ruisseau que je vais longer par sa rive gauche. La descente sur un terreau très humide planté de grandes fougères est parfois glissante et mérite une grande attention. Quelques câbles d’acier, vestiges de l’ancienne exploitation minière de giobertite jonchent le sol du sentier et se dressent parfois dans le ciel jusqu’à disparaître dans la canopée des immenses châtaigniers. Parsemé d’énormes coulemelles, le chemin finit par atteindre un ancien puits à glace et la cascade de la Maria Valenta qu’on ne peut ici entrevoir qu’à travers quelques branchages. Je monte vers la grotte où on était retrouver les reliques des saints d’Arles Abdon et Sennen puis vers l’oratoire qui leur a été dédié. Après ces « divines » mais difficiles découvertes, notamment en ce qui concerne la grotte que l’on ne peut atteindre que grâce à des cordes judicieusement installées, le sentier redescend vers Arles en direction de la chapelle de Santa Creu. Je rejoins une piste terreuse qui devient bitume à l’approche de la cité et peu après la chapelle interdite au public. Le chemin longe le Tech sur sa rive droite, je passe devant le stade et je retrouve l’aire de pique-nique de la Fontaine du Buis, le passage à gué sur le Tech et la ville historique. En principe, ici se termine cette longue boucle d’une quinzaine de kilomètres environ sauf si vous ne connaissez pas Arles-sur-Tech. En effet, quitter cette belle cité historique sans avoir au préalable visité (même en payant 3,50 €) son admirable abbaye avec son cloître harmonieux et sa très contreversée Sainte-Tombe est un véritable sacrilège. Je vous l’ai dit en préambule, à Arles-sur-Tech, il y a beaucoup d’histoires très intéressantes qui souvent s’entremêlent. Il y en a des vraies, des fausses, celles dont on ne sait pas si elles sont vraies ou fausses, des séculaires et des plus récentes, des légendaires et des chimériques, des féeriques et des imaginaires, des catholiques et des païennes, des merveilleuses et d’autres très effroyables, mais quitter ainsi le quotidien pour remonter le temps l’espace d’une journée sans trop se poser de questions, n’est ce pas la plus belle des manières pour découvrir ce petit coin du Vallespir ? Je ne regrette qu’une chose : ne pas avoir pu me baigner dans la claire fontaine de la belle Maria Valenta. Je vous conseille vivement la lecture du site Internet dédié à Arles-sur-Tech de l’historien Jean Tosti car outre l’histoire de la ville il dispose d’autres liens très instructifs : http://www.jtosti.com/villages/arles.htm. Carte IGN 2449 OT Ceret-Amélie-les-Bains-Palalda Top 25.

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    LES VOLCANS D'OLOT par jullie68


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    A l’école primaire, on a tous appris les volcans d’Auvergne mais aucun instituteur ne nous a jamais parlé de volcans pyrénéens. Et pour cause ! Nous apprenions la géographie de la France et ces volcans sont situés en Espagne. Alors, s’il n’est jamais trop tard pour réparer un oubli, sachez que ces volcans inactifs et endormis mais non éteints sont situés dans la province de Gérone et dans la région que l’on appelle la Garrotxa. Cette comarca, comme on dit ici, (comarque en français signifiant comté), est située en Catalogne, elle est donc frontalière avec le département des Pyrénées-Orientales et plus particulièrement avec notre belle contrée du Vallespir. Bien évidemment cette rubrique que j’ai intitulé les Volcans d’Olot, car cette zone volcanique a pour épicentre cette importante cité, n’a aucunement la prétention de vous faire découvrir au cours d’une simple randonnée d’une journée, les 40 volcans de cet immense Parc Naturel de la Garrotxa qui s’étire sur une superficie de plus de 15.000 hectares. D’ailleurs, et sauf à vouloir marcher plusieurs jours, un véhicule sera indispensable car s’il y a étonnamment quelques volcans à découvrir dans la ville même d’Olot, dont celui de Montsacopa qui est le plus urbain, le plus emblêmatique et le plus facile à gravir, les autres volcans du Parc Naturel sont parfois distants entre eux de plusieurs dizaines de kilomètres. Quand aux sentiers de randonnées, il y en a beaucoup (700 kms de sentiers uniquement pour la Garrotxa), tous parfaitement balisés comme souvent en Espagne, et prétendre vouloir les cheminer tous nécessiterait sans doute plusieurs mois. Il faut savoir que cette région est régulièrement agitée par de petites secousses, une bonne vingtaine en moins de 30 ans et qu’en 1427 et 1428, Olot a été entièrement détruite par des tremblements de terre successifs. Si les survivants optèrent pour une reconstruction de la cité sur un autre emplacement, ce ne serait vraiment pas de chance qu’un autre séisme d’une telle intensité (9 sur l’échelle de Richter selon des estimations récentes) se reproduise au moment même où vous avez décidé de partir en visite. Alors n’ayez aucune crainte et partez confiants au moins une journée comme nous l’avons fait nous-mêmes, car le risque qu’il y ait un nouveau tremblement de terre est presque aussi infime que celui d’avoir les six bons numéros au Loto. Pour cette journée, nous avons fait le choix de consacrer la matinée à la visite de la magnifique cité d’Olot, très belle ville d’art et d’architecture où se trouve, en autres musées, celui très ludique des volcans. Nous avons fini cette longue matinée (en Espagne on mange tard !) par l’ascension en boucle du volcan Montsacopa.  Les attraits du Montsacopa sont multiples : il s’agit d’un volcan dominant toute la cité, dont la dernière éruption est vieille d’environ 100.000 ans, de type strombolien avec un petit cratère de 120 mètres de diamètre très buissonneux mais parfaitement visible. A son sommet deux tours de défense du 19eme siècle et un bel ermitage dédié à Saint-François (San Francesc), malheureusement fermé car privé et sur les flancs du volcan ce qu’on appelle ici une « gredera » que l’on peut traduire en français par « gravière ou carrière » dont les extractions de lapilli et de pouzzolanes ont longtemps servi comme uniques matériaux pour construire la cité. L’après-midi, après un repas composé de délicieux tapas pris dans un bistro de la rambla, nous avons repris la voiture, direction Santa Pau avec un arrêt inévitable au volcan Santa Margarida. Pourquoi celui-ci ? Vieux de 11.000 ans, date de sa dernière éruption, c’est d’abord le plus grand de la Garrotxa avec un cône de 110 mètres de hauteur posé sur une base d’un diamètre de 1.200 mètres. De type strombolien et explosif, il présente l’avantage d’être seulement à une demi heure du parking et un aller-retour avec descente et tour du cratère ne prend guère plus d’une heure. Cône quasi parfait, même si en marchant, on ne s’en aperçoit pas automatiquement, le fond du cratère est occupé par une jolie petite église romane dédiée à Sainte-Marguerite, fermée également le jour de notre venue. Lors de notre visite, nous avons été horrifiés, non pas par le site qui s’inscrit dans un cadre paysager exceptionnel, mais par quelques enfants, sans doute d’une colonie de vacances, qui n’avaient rien trouvé de mieux comme distraction que d’emprisonner quantités de magnifiques papillons dans des bouteilles en plastique. On sait que par ignorance les enfants peuvent être cruels mais ce qui nous a le plus consternés, c’est que ces enfants, que nous implorions vainement de libérer ces malheureuses créatures, étaient encadrés de moniteurs adultes que ces « supplices faits à la nature» n’avaient pas l’air d’émouvoir le moins du monde. C’est donc attristés par tant de cruauté et d’indifférence que nous quittâmes le centre du cratère pour rejoindre la crête et notre voiture à travers la très belle hêtraie. Nous terminâmes l’après-midi par une ample visite de la cité médiévale de Santa Pau et c’est enchantés par cette découverte rapide mais fascinante de cette belle zone volcanique et écologique, en principe protégée, (mais les gardes ne peuvent pas être partout !) que nous rentrâmes en France conscients que nous n’avions découvert qu’une infime partie de cette richesse environnementale qu’est ce Parc Naturel des Volcans d’Olot. Mais pas de doute, si pour cette première fois nous n’avons mis qu’un pied dans le cratère, nous  savons désormais que Vulcain nous attend pour d’autres superbes randonnées dans cette remarquable région d’Espagne qu’est la Garrotxa. Extraits de cartes d'Olot et du Parc Naturel de la Zone Volcanique de la Garrotxa de l'Office du Tourisme d'Olot.


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  • Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons interprétées par Florent Pagny. Elles ont pour titre "Savoir Aimer""Et Un Jour Une Femme" (avec Marc Lavoine) et " Y'a Pas Un Homme Qui Soit Né Pour ça".

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    Aujourd’hui, je vous propose les Mattes Vertes et les Mattes Rouges. Exceptés les randonneurs catalans, la plupart d’entre-vous me diront kézaco ? Non, ce ne sont pas de nouveaux ingrédients pour une ratatouille, ni pour une spécialité catalane style l’escalivade. D’ailleurs, je l’avoue, les Mattes, je ne sais pas exactement ce que c’est ! J’ai d'autre part posé la question aux gérants du Refuge de Mariailles mais ils n’ont pas su me répondre. Alors bien sûr, si vous êtes randonneur catalan, à l’évidence vous connaissez Mariailles comme célèbre départ vers sa majesté le Pic du Canigou, olympe des Catalans et vous l’avez bien compris les Mattes Vertes et Rouges, c’est aussi une très belle randonnée. Mais comme je suis têtu et que je ne veux pas mourir idiot, j’ai quand même cherché dans le Larousse puis sur la Toile pour savoir ce que pouvait bien signifier le mot « Matte » et plus précisément ici, dans ce prodigieux Massif du Canigou. Du mot « Matte », le Larousse donne la définition suivante : « substance métallique sulfureuse résultant de la première fusion d’un minerai traité et pas assez épuré ». En raison des nombreuses exploitations de minerais que le Massif du Canigou a abrité au fil des siècles, dont celles du fer par exemple, certains pencheront pour cette origine possible du mot. Sur le Net, les lieux et les définitions portant le nom de « matte » sont pléthores (dépôt sédimentaire, monceau, masse compacte, meule, banc de poissons, etc.…) mais celle qui me semble la plus appropriée aux lieux que j’ai visité c’est la traduction du mot catalan ou espagnol « mata » qui aurait été francisé et qui signifie « buisson, arbrisseau, bosquet ou boqueteau ». Voilà, vous l’avez compris les Mattes sont sans doute des bois mais comme ici, il n’y a que ça, les Mattes Vertes et Rouges ne sont pas réellement des objectifs en-soi mais d’agréables prétextes à une longue balade en montagne. Mais pour une fois, j’ai décidé de m’amuser un peu et j’ai agrémenté cette balade à une « sauce Géocaching ». Le trésor a trouvé ici étant directement un itinéraire hors des sentiers battus, c'est à dire un chemin.  En principe, le départ s’effectue soit du Col de Jou soit de Mariailles que l’on atteint par la D.116, direction Vernet-les-Bains, puis Casteil que l’on traverse en poursuivant la route jusqu’à la fin du bitume pour aboutir à la piste forestière. Personnellement et en raison de la longueur et de la difficulté de ma randonnée, j’avais prévu de démarrer de Mariailles mais c’était sans penser qu’en cette période estivale, la circulation est réglementée et qu’on ne peut pas aller plus loin que le parking de Randé. J’ai opté pour un choix intermédiaire et me suis arrêté au premier parking que j’ai trouvé sur la piste après le Col de Jou. Il présente les avantages d’être à une heure du Refuge de Mariailles et situé directement sur le G.R.10, commun ici avec un sentier d’interprétation et de découverte à faire à l’aide d’un petit livret édité par l’O.N.F. Le sentier longe le mélodieux canal d’irrigation construit à la fin du 19eme siècle par les paysans de Casteil. A l’époque, ce canal irriguait les cultures qui, en étages, descendaient des flancs de la montagne jusqu’au fond du vallon. Fraîche en raison du canal et très ombragée, la sente est agréable malgré le raide et permanent dénivelé. Mais cette dernière se calme un peu après le Col du Cheval Mort (1.454 m) pour déboucher à 150 mètres du refuge de Mariailles. On prend à droite puis à gauche pour arriver au col où s’entrecroisent les différents chemins. Ici, près de la Maison pastorale, on est ébahi devant un décor grandiose et exceptionnel sur les hauts sommets qui entourent le vaste vallon de Cady (Quazémi, Canigou, Barbet, Puig Sec, Roc Nègre, Très Vents, Roja, Sept Hommes). Autant de sommets accessibles soit pour de simples randonneurs soit pour des alpinistes aguerris. En reprenant nos esprits, on constate qu’il y a bien un panneau « Mattes Rouges et Mattes Vertes » qui part vers la droite mais pour mon circuit on le délaisse car on reviendra par là et on choisit de suivre le panonceau « Croix de la Llipodère-3km5 ». Cet itinéraire correspond au Tour du Canigou direction le Pla Guillem. Dominé à gauche par l’altier Pic des Sept Hommes (que j’ai eu l’occasion de vous présenter dans ce blog), le large chemin suit le cours du torrent de la Llipodère, nom donné au large vallon pastoral qui s’ouvre au bout de trente minutes. Signalé par un cairn, un premier raccourci se présente à droite de la piste, monte dans la pelouse vers un cortal en ruines et permet d’éviter un très long lacet vers le fond du vallon. Un deuxième raccourci est également mentionné sur la carte IGN mais personnellement, je poursuis la piste en raison de la beauté des panoramas plongeants vers Mariailles et sur les gorges de la Llipodère. Le chemin aboutit à la Collade de la Roquette (2.083 m) que surplombe la coupole du Pic de Dona Pa (2.113 m). A quelques mètres, vous apercevez la « fameuse » croix de Llipodère, celle-là même qui était mentionnée sur le panonceau à Mariailles. Ici, on fait le choix de partir dans le sens opposé à la croix sur un large chemin herbeux en direction d’une barrière métallique que l’on pense à bien refermer derrière soi. Sur la droite, de vastes panoramas se dévoilent sur les Esquerdes de Rotja, sur la splendide Réserve Naturelle de Py et l’impressionnant vallon de la Rotja. Droit devant, de hauts et lointains sommets escarpés et plus près, espèce d’énorme montagne russe à trois bosses, le reconnaissable Pic des Très Estelles, mémorable à mes souvenirs.  Ici j’allume mon GPS et grâce au tracé préenregistré (tracé vert sur ma carte), je commence ce que j’ai appelé plus haut ma « sauce Géocaching » que l’on peut traduire en français par « course au trésor avec GPS » (géo de géographie et caching de cache). En réalité dans mon cas, il s’agit d’une simple randonnée d’orientation où le seul trésor à découvrir, c’est une nature exceptionnellement riche. Preuve de cette richesse, en sortant des sentiers battus habituels, j’ai, avec surprise, débusqué des hauts genêts, juste avant les Mattes Vertes, un grand cerf que je n’ai malheureusement pas pu immortaliser dans mon numérique, car trop rapide. Après la Collade de la Roquette, mon GPS m’amène vers le Pla Roussell, vaste pelouse verte que l’on aperçoit derrière quelques pins en contrebas du sentier. Mais si vous n’avez pas de GPS, je vous conseille de poursuivre le large chemin principal (tracé en bleu sur ma carte). Il se rétrécit un peu mais présente l’avantage d’être balisé en jaune et de vous emmener sans difficulté jusqu’à la Collada des Mattes Rouges où l’on retrouve la piste de Mariailles. Mon GPS, lui, m’amène, non sans difficulté, beaucoup plus bas, à gauche d'un ravin où coule le Bareu puis vers l’ouest en direction du bois « Matte Vert » sur la carte. Après, quelques zigzags dans les landes et les bois, mon GPS ne passant pas au mieux dans l’épaisse forêt, je coupe un premier chemin herbeux pour déboucher avec soulagement mais comme prévu un peu plus bas sur une jolie piste forestière non loin d’un terre-plein dominant un profond ravin descendant vers Py. Cette piste, je la remonte vers le Collada de Botifarra (1.703 m). Balisé en jaune et rouge, ce large chemin rejoint les Mattes Rouges où poussent quelques sorbiers, dont, les fruits rouges sont peut-être à l’origine de cette dénomination. Aux Mattes Rouges (1.745 m), un sentier descend à gauche vers le Col de Jou et un autre, un peu plus haut, vers le parking de Randé. J’aurais pu rejoindre ma voiture par ce dernier sentier, mais en manque d’eau et « mort de soif », j’ai préféré poursuivre la piste pour rejoindre le Refuge de Mariailles en rêvant d’une bière glacée. La bière était au rendez-vous mais le soir tombait et il ne me restait plus qu’à redescendre le G.R.10 pour retrouver ma voiture. La boucle la plus longue que je vous indique ici sur ma carte fait 23 kilomètres pour 800 mètres de dénivelé. Le tronçon vert sur ma carte ne peut être raisonnablement accompli qu’avec un GPS au tracé préenregistré. Ne vous lancez pas dans cette aventure sans remplir cette condition car malgré les pointillés bien présents sur la carte IGN, il s’agit le plus souvent de marche en forêts et en landes sur des caminoles, ces petites sentes tracées par les animaux ou bien sur des sentiers peu pratiqués, peu entretenus et parfois embroussaillés. Sans GPS, vous préfèrerez, le raccourci tracé en bleu sur ma carte. Une journée est à consacrer à ces découvertes colorées. Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

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  • Hier, 2 août 2010, un petit ange est né. Comment passer sous silence cet immense bonheur d’être grand père pour la troisième fois et ne pas en faire le sujet du mois de mon journal.

    Elle s’appelle Eulalie, elle mesure 54 cm et pèse 4,100 kgs.

    Elle remplit de joie et d’allégresse ses parents Carole et Jean-Christophe, son petit frère Robin qui a eu deux ans en avril dernier et bien sûr toute la famille.

    Pour les parents, avoir eu un garçon puis une fille, c’est le choix du roi selon l’expression consacrée et je ne me fais guère de soucis quant à sa future éducation. Eulalie est entre de bonnes mains.

    Mais quand je vois tout ce qui ce passe, j’avoue que je suis un peu inquiet de l’avenir qui se profile.

    L’insécurité et les incivilités ne cessent d’aller crescendo dans tout le pays et nos gouvernants semblent sans solution et impuissants devant ces montées de violences en tout genre.

    Il faut dire qu’ils ne montrent pas vraiment l’exemple sur le plan de l’intégrité et de la morale et c’est à longueur de colonnes que l’on apprend dans les journaux que tel homme politique est cynique ou bien qu’il est suspecté de malversations : Dans ma commune, le maire est soupçonné d’avoir vicié les offres d’un marché public, un Président de région traîte ses propres électeurs de cons, des hommes aux plus hauts sommets de l’Etat sont soupçonnés de recevoir des pots de vins d’une milliardaire, des ministres dilapident l’argent public et sont virés comme des malpropres par le Président de la République, etc.…

    Or si pour une bonne éducation, le parent doit servir de modèle à son enfant comme l’artisan doit apprendre le métier à son apprenti, nos élites, elles, doivent montrer l’exemple aux citoyens.

    Les règles de la vie tout court comme les règles qui régissent notre société et je dirais même celles qui régissent notre pays doivent être avant tout éthiques et force est de constater que la partie est loin d’être gagnée.

    Alors, avec tous ces mauvais exemples et les effets induits inévitables qu’ils provoquent, à quoi servent-ils nos instituteurs qui tentent d’enseigner le civisme à l’école ?

    Non en France, le combat contre l’insécurité, la violence et les incivilités n’est pas près d’être gagné et c’est d’abord les adultes et les parents qu’il faut éduquer voire sanctionner !

    Comme l’écrivait récemment un journaliste, il y a trente ans quand Mad Max est sorti sur les écrans, tout le monde pensait qu’il s’agissait d’un film de science-fiction or aujourd’hui on s’aperçoit que ce n’était qu’une simple vision très réaliste d’un futur très proche et aujourd’hui malheureusement arrivé : Tout le monde a en tête le cas très récent de cet automobiliste qui s’est fait massacré et assassiné parce qu’il demandait l’établissement d’un simple constat amiable !

    Oui, je l’avoue je suis inquiet pour l'avenir et je ne souhaite vraiment pas que mes trois petits-enfants vivent dans la terreur de Mad Max !


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  • Pour agrémenter ce diaporama, j'ai choisi 4 très belles chansons de Johnny Hallyday. Elles ont pour titre et par ordre d'apparition : "L'hymne à l'amour", "Requiem pour un fou""Je Te Promets" et "Quelque chose de Tennessee" chantée avec Florent Pagny. La qualité du son parfois médiocre vient du fait que certaines chansons ont été enregistrées lors du "Live Bercy" en 1995.

     


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    Peu connu et donc bien moins prisé que son frère jumeau le Madrès, le Pic Pelade (2.370 m), entre Capcir et Haut-Conflent, n’en est pas moins un extraordinaire belvédère à 360 degrés sur une immense partie des Pyrénées-Orientales et bien plus loin encore. Ce manque de reconnaissance, il le doit sans doute au fait qu’aucun sentier balisé n’y mène et contrairement au Madres, situé lui sur le Tour du Capcir, il ne bénéficie pas de cet avantage d’être positionné sur un itinéraire reconnu d’un grand nombre de randonneurs. Pourtant croyez-moi, son accession se mérite car son ascension est autant sportive, sinon plus, que son acolyte tout proche. Quant aux merveilleux panoramas qu’il offre depuis son pinacle, peu de sommets en Roussillon peuvent rivaliser en ampleur et en splendeur. Comme pour le Madres, que j’ai déjà décrit dans ce blog, le départ s’effectue depuis le Col de Sansa (1.775 m) que l’on rejoint par une longue piste forestière qui démarre entre les jolis hameaux de Vilanova et du Réal juste après Formiguères quand on arrive de Mont-Louis. On laisse la voiture au col et on démarre cette longue boucle que je vous propose en empruntant la piste forestière qui entre de plein pied dans la forêt domaniale de la Coume de Ponteils. Car outre le Pic Pelade, c’est bien la découverte de ce vallon tout entier, à la flore et la faune remarquable et exceptionnelle, que je vous propose avec cette jolie balade. Au départ, cette piste est une variante du Tour du Capcir, balisée en jaune et rouge. Elle monte au Madres, direction le Refuge des Estagnols. D’abord en sous-bois, très rapidement, le chemin s’entrouvre sur la droite sur cette splendide contrée du Haut-Conflent que l’on appelle les Garrotxes. En y  prêtant attention, on remarque au fond du vallon verdoyant, le clocher d’une église et quelques toitures.  Ce hameau, c’est Sansa que j’ai eu l’occasion de vous présenter dans mon blog dans deux belles randonnées intitulées « A la rencontre des cervidés de Railleu à Sansa » et « Le Circuit des Hautes Garrotxes ». Très vite, le Pic Pelade apparaît lui aussi dans le paysage. Sommet très arrondi, il paraît débonnaire mais ce n’est qu’un leurre. Il porte bien son nom de « Pelade » car à part quelques résineux qui colonisent ses versants les plus bas et un peu son flanc nord, le sommet, lui, ressemble à une calotte d’une extrême aridité. Au bout de 1.500 mètres, on laisse sur la gauche le sentier jaune et rouge du Tour du Capcir et l’on poursuit la piste qui se faufile au sein de la superbe forêt domaniale. Cette piste forestière, on ne va plus la quitter jusqu’à son extrémité en prenant soin  de rester à gauche et d’éviter les pistes secondaires qui descendent soit vers les Estagnols soit vers d’autres culs-de-sac. La piste se hisse légèrement puis finit par déboucher dans une très belle et verdoyante clairière (1.891 m). On est au pied même du Pic Pelade qui apparaît tout en haut complètement dénudé au dessus d’une longue frange boisée. On l’a bien compris, le vrai dénivelé comme ici. On prend le large chemin herbeux qui part à gauche et l’on poursuit jusqu’à rencontrer le Rec de Pinouseil, étroit torrent qui descend directement de la montagne. On grimpe d’abord dans un bois par une sente qui suit la rive gauche orographique de ce petit ruisseau. Ce dernier va nous servir de fil d’Ariane dans notre ascension vers le Pic Pelade. Quand le ru se termine, nous, on continue tout droit dans la pelouse. Après une courte montée de 1.500 mètres environ pour un très raide dénivelé d’à peu près 400 mètres, on atteint la crête et le collet de Passeduc (2.284 m) où des vues époustouflantes s’étalent à perte de vue. Mais notre objectif n’est pas encore atteint et sur notre droite, à environ 350 mètres de distance, le Pic Pelade reste plus que jamais à conquérir. Encore, 90 mètres d’un dénivelé à parcourir au milieu d’un véritable paysage lunaire, c’est dans cette montée qu’on comprend mieux la dénomination donnée à ce pic essentiellement caillouteux. Mais quel spectacle une fois le sommet atteint ! On ne regrette pas et on oublie même cette difficile grimpette que l’on vient d’accomplir car de tous côtés des panoramas à couper le souffle se dévoilent : de la Méditerranée, en passant par la plaine du Roussillon, le sombre Mont Coronat  (toujours agréable à mes pensées quand je l’aperçois : http://gilbert.jullien.pagesperso-orange.fr/DES_MERVEILLES0.htm ), le boisé Puig d’Escoutou, l’incontournable Canigou et les autres hauts sommets du Conflent, de Cerdagne et du Capcir jusqu’aux lointains pics ariégeois, c’est un ronde étourdissante de paysages. D’ici, le Madres, à quelques encablures et culminant pourtant à 2.469 mètres, ressemble à une simple barre rocheuse insignifiante et écrasée où s’accrochent encore quelques névés. A nos pieds et au bout d’une descente vertigineuse, un petit village paisible et qui semble perdu dans cette immensité, c’est celui de Railleu. En raison de ce grandiose tourbillon d’ouvertures et de vues, un arrêt collation ou même un pique-nique plus consistant au sommet du Pic Pelade s’impose. En effet, cet arrêt permet d’apprécier à leurs justes valeurs tous ces splendides panoramas même si, vous l’avez bien compris, ma randonnée ne s’arrête pas là pour autant. Quand on redescend du Pic Pelade, on reprend la direction du collet de Passeduc puis celle des Mouillères et du Pla des Gourgs. Sur ce vaste plateau herbeux et mouillé car ici, les tourbières et les sources  sont légions, il n’y a pas de véritables chemins mais simplement des caminoles, ces petits sentiers étroits creusés par les sabots des nombreux bestiaux qui sont à l’estive. Il faut néanmoins les emprunter au départ en prenant soin de suivre quand on les voit,  quelques piquets sans clôture plantés de-ci de-là au milieu des cailloux, des tourbières et d’une rase végétation. En arrivant au Roc des Gourgs, mot qui se traduit par gouffres, trous d’eau, mares, étangs ou bien encore lacs (on l’écrit aussi gour et en occitan et en catalan on l’écrit gorg), on est au bord d’un incroyable ressaut d’un cirque sans doute glaciaire aux temps anciens car très érodé et formé d’impressionnants éboulis et pierriers. Au fond de ce cirque, un magnifique petit lac bleuté émerge dans cet environnement minéral et forestier. Il s’agit du Gorg Nègre ou Lac d’Evol qu’on ne va pas se lasser d’admirer en longeant la crête est de ce vaste Pla des Gourgs. Chemin faisant, on arrive au Refuge CAF  près de la Font de la Perdrix. Cet abri, que l’on l’appelle le refuge de Nohèdes ou de la Perdrix, est très utile pour les randonneurs qui arpentent le Tour du Capcir ou d’autres circuits locaux. Il est construit en dur avec une magnifique vue sur le lac et permet d’accueillir une douzaine de personnes environ. Sur le chemin qui est désormais balisé en jaune et rouge et qui se poursuit toujours sur la crête et derrière le refuge, une autre surprise nous attend sous la forme de deux autres lacs qui apparaissent au fond d’un deuxième cirque. Ce sont les Gorg Estelat ou Lac de Nohèdes et le Gorg Blau. Le Gorg Estelat est plutôt bleuâtre et le Gorg Blau est plutôt verdâtre. Ils doivent sans doute leur couleur particulière à un rythme différent de l’eutrophisation de leurs milieux aquatiques. L’eutrophisation est une dégradation  liée en général à un apport trop important de nutriments qui accroît la production d’algues et par là même, modifie la couleur des eaux d’un lac. Après cette splendide et nouvelle  découverte, il est temps de quitter ce plateau  et de retourner vers le Col de Sansa. On traverse le Pla des Gourgs en suivant le balisage jaune et rouge et en évitant d’emprunter l’autre chemin lui aussi peint en jaune et rouge qui va vers le Clot Rodon et le Madres. La sente descend dans le vallon où coule la Coume de Ponteils, agréable petit torrent qui chante et enfle au fil de la déclivité. On redouble de vigilance car si le balisage jaune et rouge est bien présent, il n’est pas toujours évident à suivre en raison de la topographie du terrain, d’autant que d’autres sentiers se présentent. On laisse le Madres et le Roc Nègre derrière soi et on descend dans la rocaille jusqu’à couper une première clairière à la Jasse de Guissotte puis une deuxième au Pla de Gril où l’on enjambe le torrent qui s’est bien élargi. Notre principal objectif le Pic Pelade que l’on avait perdu de vue depuis longtemps fait sa réapparition dans le paysage encore plus chauve que jamais. Après cette longue descente, on atterrit sur la piste  forestière prise ce matin. Au milieu des pins à crochets et d’une flore exceptionnelle où virevolte une multitude de papillons, on aboutit au Col de Sansa où l’on retrouve la voiture. On consacrera une journée à cette boucle d’environ 17 kilomètres car le but n’est pas de speeder mais d’apprécier à leurs justes mesures toutes ces découvertes que je viens de décrire. Ce circuit est à faire de préférence au printemps ou en été par grand beau temps ou avec une tramontane qui va chasser tous les nuages. Il faut bien s’équiper avec de bonnes et vraies  chaussures de randonnées sans oublier un vêtement chaud. Un GPS n’est pas indispensable pour ceux qui savent lire une carte IGN et savent parfaitement s’orienter avec. Pour les autres et ceux qui en possède un, je conseille de le prendre avec de préférence un tracé préalablement enregistré. En effet le Massif du Madres, qui subit à la fois les influences méditerranéennes, atlantiques et montagnardes, est très capricieux sur le plan météorologique et est très connu pour ses sautes d’humeur aussi soudaines que violentes qui peuvent engendrer des brouillards à couper au couteau. Alors en cas de changement de temps, la prudence doit être de mise ! Carte  IGN 2249 ET Font-Romeu-Capcir Top 25.

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  • Ce diaporama est agrémenté de 5 chansons du groupe rock Creedence Clearwarter Revival extraites de leur album "Cosmo's Factory". Elles ont pour titre : "My Baby Left Me", "Ooby Dooby", "Ramble Tamble", "Travelin'Band" et "Who'll Stop The Rain".


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    Je suis venu randonner de multiples fois à la Tour de Mir (1.540 m) et toujours avec plaisir.  Mais, paradoxalement, la seule fois où j’en garde un mauvais souvenir, c’est pour ne pas y être monté ! Surprenant non ? Je m’explique. En août 2009, lors de mon Tour du Vallespir et alors que j’avais terriblement galéré dans la forêt du Miracle saccagée par la tempête Klaus lors de l’étape entre Saint-Guillem et Prats-de-Mollo, le lendemain, craignant de nouveaux déboires à cause des bois dévastés dans tout ce secteur du Haut-Vallespir, j’avais pris la  difficile décision d’éviter de passer par la Tour de Mir, située pourtant sur le tracé. Or, dans ma tête, et sans doute stupidement, j’avais vécu cette entorse au véritable itinéraire du Tour du Vallespir comme une authentique violation à une espèce d’engagement moral que je m’étais fixée au départ. Même si je n’ai pas eu cette impression, revenir ici presque un an plus tard, c’était peut-être une façon détournée de réparer cette lacune. Bien que le tracé du Tour du Vallespir qui monte à la Tour de Mir démarre de Prats-de-Mollo, cette fois, je lui ai préféré le P.R.7 qui démarre de la Maison Forestière de Can Got, tout simplement parce que cette option offre la possibilité d’une boucle plus sympathique qu’un banal aller-retour.  Pour se rendre en voiture à Can Got depuis Prats-de-Mollo, il faut prendre sur 1.400 mètres environ la D.115 qui monte vers le Col d’Arès puis par la droite, la quitter au profit d’une petite route goudronnée qui va au lieu-dit le Xatart. A partir de la D.115, la Maison Forestière de Can Got où il faut laisser son véhicule est 1.500 mètres plus loin. Située dans un virage, il est difficile de la manquer, d’autant qu’un panonceau jaune indiquant la Tour de Mir et le balisage du P.R.7 sont bien présents. Le chemin démarre devant la maison et, si on lève les yeux, aussitôt la Tour de Mir apparaît dressée dans son exceptionnel cadre de verdure. D’ici, elle paraît très haute et très loin mais comme on la perd de vue très rapidement, on n’a pas trop le temps de gamberger. Au printemps et en été, outre, le bourdonnement lancinant de nombreux insectes et le chant agréable de quelques oiseaux, on entend, en contrebas du chemin, chanter un mélodieux torrent. Le chemin d’abord un peu caillouteux, devient plus herbeux en passant devant une source où un panneau nous informe que nous cheminons sur la Route Forestière des Carbonères. Puis au milieu des hautes véroniques mauves, on finit par arriver près d’un passage à gué où coule abondamment le torrent Canidell que l’on entendait chanter depuis notre départ. On ignore ce gué et on poursuit tout droit grâce à un panneau de bois très explicite « Tour de Mir-El Ramon Père ». Le sentier parfaitement balisé en jaune entre dans la forêt, enjambe un ru sur une passerelle métallique puis grimpe sérieusement tout en sous-bois en de longs et réguliers lacets. De temps à autre, la forêt s’entrouvre sur le Bassin du Canidell et une fenêtre permet d’avoir une idée encourageante du chemin parcouru et du dénivelé accompli. Plus haut, les branches de quelques sapins, hêtres ou frênes dessinent d’autres encadrements sur la Tour de Mir et, souvent sa position géographique dans le paysage peut donner l’impression qu’on l’a largement dépassée mais il n’en est rien. Le sentier finit par aboutir dans la splendide clairière El Ramon Père où, pour le seul plaisir de nos yeux, les verts intenses du gros de la végétation s’accordent harmonieusement avec le jaune de quelques hauts genêts. Après quelques derniers lacets, on rejoint une piste en terre magnifiquement encadrée par d’immenses sapins. On prend à droite et on poursuit cette piste jusqu’à rencontrer les panonceaux «Prats-de-Mollo 6,4 km » et « Les Basses de Fabert 1,4 km ». Pour l’instant, on ignore ces panonceaux et pour aller à la Tour de Mir, on continue quelques mètres plus loin pour prendre la piste qui bifurque aussitôt à droite même si plusieurs « X » semble indiquer le contraire. La Tour de Mir est là, à quelques encablures, magnifiquement restaurée. Pourtant, elle en a connu des vicissitudes depuis le dernier quart du XIIIe siècle où elle a été bâtie par Jacques 1er, roi des royaumes d’Aragon et de Majorque. Comme le mot « mirador », le nom « Mir » tire sans doute son origine du verbe « mirer » dans le sens de regarder ou observer. Tours à signaux (feux la nuit, fumées le jour), Mir était en liaison avec les autres tours du Vallespir (La Guardia, Cos, Cabrens, elles-mêmes formant une chaîne avec des tours plus lointaines comme Batère, Força Réal, Far, Madeloc, Massane, Querroig et bien d’autres encore). Elle surveillait la frontière entre les deux royaumes d’Aragon et de France. Le traité des Pyrénées en 1659 mis fin à sa fonction et eu raison de son utilité. En 1680, Vauban se chargea de sa démolition mais il est vrai que ce dernier avait entrepris depuis quelques années la fortification de Prats-de-Mollo et la construction du Fort Lagarde avec les mêmes visées : surveiller le Col d’Arès et la frontière ainsi que la vallée du Tech. Aujourd’hui, grâce à une magnifique restauration avec escaliers en colimaçons et superbe plancher à son sommet, on jouit d’un panorama exceptionnel à 360° : des Esquerdes de Rotja au Haut-Vallespir en passant par le massif du Canigou, la vallée du Tech et la crête frontière avec l’Espagne, par temps très clair, les vues portent même jusqu’à la Méditerranée. La belle cité de Prats-de-Mollo, elle,  est à nos pieds. Le retour vers la cité historique ou plutôt vers Can Got s’effectue par une petite sente qui descend plein sud au pied de la tour. Elle rejoint le sentier initialement indiqué « Prats-de-Mollo 6,4 km ». Mais si comme moi, vous trouvez cette randonnée un peu trop courte et que vous avez envie de remplir une belle journée, je vous conseille de reprendre la piste « Les Basses de Fabert » et d’aller marcher vers les débonnaires Puig Sec (1.642 m) et Pic de la Clape (1.655 m). Trois ou quatre bonnes raisons à cela : d’abord, de très belles vues sous d’autres angles sur la Tour de Mir, ensuite, des paysages de prairies et d’estives sur la crête frontière radicalement différents de ceux entraperçus jusqu’ici, et enfin, par grand beau temps, de splendides panoramas à perte de vue vers l’Espagne, vers le pyramidal Pic de Costabonne et le verdoyant vallon de la Preste. Pour atteindre le Pic de La Clape, il suffit d’emprunter la piste, de suivre la crête frontière symbolisée par la clôture sans hésiter à prendre quelques raccourcis mais en prenant soin de respecter les troupeaux qui sont à l’estive. Le retour vers la Tour de Mir s’effectue par le même chemin où l’on rattrape la sente balisée en jaune et rouge propre au Tour du Vallespir (parfois jaune seulement quand c’est le P.R.7). Elle descend âprement d’abord en sous-bois puis s’aplanit au milieu des mûriers et des rosiers sauvages au col d’En Cé  pour redescendre de la plus belle des manières à travers champs et au milieu d’un cortège de papillons multicolores vers la métairie de Mir. Ici, le chemin agréablement herbeux et moelleux coupe des près verdoyants où gambadent de nombreux chevaux. Le sentier descend ensuite vers Le Xatart que l’on va laisser à gauche en retrouvant le bitume. On prend à droite, on descend quelques virages sur l’asphalte et quelques minutes plus tard on retrouve la voiture à la Maison forestière de Can Got.  Vous consacrerez une belle journée à parcourir les 18 kilomètres de cette magnifique boucle pour découvrir cette « admirable » Tour de Mir et son extraordinaire environnement naturel.  Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top.25.

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  • La Mole, le 24 juin 2010. Voilà maintenant 8 jours exactement que des pluies diluviennes se sont abattues sur le département du Var entraînant de catastrophiques inondations et des crues meurtrières faisant plus de 50 morts. Au moment de démarrer cette longue randonnée vers la Chartreuse de la Verne,  sous un ciel bleu exceptionnellement cristallin, ici, en longeant la rivière La Verne, exceptée une eau légèrement boueuse et un énorme crapaud qui traverse le chemin devant moi ; sans doute dérangé de son habitat par la récente montée des eaux ; rien ne peut laisser présager les exceptionnelles précipitations qu’il y a eu et tous les drames qu’elles ont engendrées à quelques kilomètres de là. Même le débit de La Verne me semble plutôt modeste mais il est vrai qu’il est régulé par le barrage éponyme vers lequel je me dirige. Je viens de démarrer de l’église de La Mole, commune d’enfance de Saint-Exupéry,  j’ai longé sur ma gauche l’aire de jeux et de pique-nique puis le cimetière sur la droite. Au milieu des vignes, j’ai poursuivi la route goudronnée sur un peu plus de 2 kilomètres et à un ample virage, juste après le lieu-dit Les Cabris, j’ai coupé à gauche à travers champs en suivant un panonceau sur lequel est dessinée une église stylisée. Ce balisage, on va le retrouver tout au long du parcours car il s’agit en réalité de la représentation symbolique de notre objectif : la Chartreuse de la Verne. Cet itinéraire m’a rapproché une nouvelle fois des bords de La Verne. J’ai continué tout droit sa rive gauche par un large chemin qui traverse d’abord quelques vignes et des jardins potagers puis entre dans une pinède pour aboutir dans un sous-bois composé notamment de quelques aulnes glutineux qu’ici en Provence on appelle « vernes » et qui ont donné le nom à la rivière. Juste après une deuxième borne à incendie, le chemin se termine par un passage à gué qu’il faut enjamber pour rejoindre l’autre rive. On s’éloigne de la rivière par une étroite sente, raide et très ravinée, qui finit par rejoindre une route goudronnée que l’on emprunte vers la droite pour atteindre le barrage. Ici, on profite d’un panorama de toute beauté sur l’azurée et paisible retenue artificielle de ce barrage qui a été mis en service en 1991 pour alimenter en eau potable une grande partie des communes du Pays des Maures et du golfe de Saint-Tropez. Au barrage, j’ai pris la piste en terre la plus à gauche. Avec des vues plus belles les unes que les autres sur le miroir bleuté, cette piste forestière longe simplement le plan d’eau sur environ 4 kilomètres jusqu’au bout de la vallée. Après un portail métallique, on ignore la piste qui monte à gauche même si celle-ci nous indique clairement la Chartreuse à 4,8 kilomètres. Quelques mètres plus loin, toujours à gauche, je lui ai préféré un ancestral petit sentier ombragé aménagé par les moines aux siècles précédents. Pour indication, et si vous avez excessivement chaud comme j’ai eu ce jour-là, sachez qu’avant d’emprunter le sentier j’ai continué sur une centaine de mètres le balisage blanc et vert pour arrivé à La Verne où j’ai pu me rafraîchir très facilement grâce au gué qui coupe la rivière. Ce n’est qu’une fois revigoré, que j’ai escaladé le sentier des moines. Il grimpe hardiment sur un sol souvent rocailleux mais permet de très belles vues sur le vallon et tous les environs et fait gagner, par rapport à la piste, plus de 2 kilomètres. Il finit sur une large piste sableuse qui par la droite et sous des châtaigniers séculaires vous emmène sans difficulté au splendide monastère que l’on aperçoit à quelques foulées sur son éperon rocheux et dans son écrin de verdure. Devant l’immense monument, on est immédiat surpris par la hauteur des murs d’enceinte et on a qu’une envie : découvrir l’intérieur. Ne serait-ce que pour aider à sa rénovation, je vous en conseille la visite au prix de quelques euros. En effet, même si cette visite ne permet pas une vue de l’ensemble sans doute à cause des travaux de restauration commencés en 1968 mais non encore terminés à ce jour et de l’occupation d’une partie des bâtiments par les familles monastiques de la communauté de Bethléem, de l’Assomption de la Vierge et de saint Bruno, Notre Dame de Clémence de la Verne mérite bien qu’on s’y attarde. Outre la boutique où vous attendent les objets fabriqués par la communauté, vous aurez un bel aperçu du petit et grand cloître, de l’église, de l’huilerie et de quelques autres pièces ou salles essentielles à la vie monacale. Grâce à quelques photos et à 2 films très intéressants présentés en boucle, vous serez informés sur l’histoire de La Chartreuse et de la vie monastique en général.  Le retour vers la Mole s’effectue par le même chemin à la différence près que cette fois, on poursuit la piste dite « de Capelude » balisée blanc et vert sur 2500 mètres environ jusqu’à une intersection avec le chemin de Pertuade, petit sentier qui file à droite puis descend parallèle au Vallon de l’Argentière jusqu’au plan d’eau. Il faut savoir que ce chemin de Pertuade coupait le vallon avant la construction du barrage. En prenant à droite, on repart vers le barrage et après celui-ci, indifféremment, on rejoint La Mole soit par le sentier pris à l’aller soit par la piste dite de « Saint-Julien ». Il faut consacrer une journée entière à cette superbe randonnée d’environ 18 kilomètres où les découvertes au milieu d’une flore et d’une faune exceptionnelles sont abondantes et variées. Pour en apprendre un peu plus sur la Chartreuse de la Verne, je vous conseille le site Internet : http://diocese-frejus-toulon.com/Monastere-Notre-Dame-de-Clemence.html IGN 3445 OT Cuers-Collobrières-Massif des Maures et 3545 OT Saint-Tropez-Sainte-Maxime-Massif des Maures Top 25.


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  • Cette randonnée du Pont des Fées est un sentier d’interprétation qui a été créé par la commune varoise de Grimaud. Sauf à vouloir vous baigner, ce qui est possible, dans la limpide rivière de La Garde, que longe cette agréable sente, parcourir ce sentier de découverte ne vous prendra guère plus d’une heure. Aussi, si vous ne connaissez pas Grimaud, je vous suggère de découvrir le splendide village avant ou après cette courte randonnée car ainsi vous passerez quelques heures à arpenter et à visiter la mémorable commune et ses alentours qui méritent vraiment que l’on s’y attarde. Il y a tellement de choses à voir à Grimaud que vouloir en faire un inventaire est une véritable gageure. Pour faire bref, il y a bien sûr le château médiéval du XIeme siècle qui domine la cité du haut de son promontoire escarpé. Il mérite une ample visite et permet de suivre un circuit historique assez bien balisé : http://www.grimaud-provence.com/grimaud/fiches-patrimoines/circuit.pdf .Il y a aussi toutes ces jolies ruelles avec de magnifiques demeures aux balcons fleuris et aux belles façades où croulent les mauves bougainvilliers et les rouges pélargoniums. Il faut voir également les placettes ombragées où chantent de rafraîchissantes fontaines, les sombres arcades de la rue des Templiers et la pittoresque rue Rompecul dont il n’est pas utile d’expliquer le patronyme.  Il y a aussi à découvrir le musée des Arts et Traditions Populaires et l’église Saint-Michel, de style roman mais aussi trois autres chapelles construites à des périodes différentes qui témoignent de l’intérêt qu’ont toujours porté les Grimaudois pour la religion    : Notre-Dame de la Queste, la chapelle des Pénitents et la chapelle Saint-Roch.  Il y a enfin à côté du cimetière de Grimaud, le moulin à vent Saint-Roch qui donna au XVIIeme siècle son autonomie alimentaire à la population du village.  C’est de ce moulin que démarre notre sentier d’interprétation ou il faut prendre à gauche un petit chemin qui jouxte le cimetière et descend dans la garrigue jusqu’à un grand panneau indiquant le sentier pédestre du Pont des Fées : http://www.grimaud-provence.com/grimaud/fiches-patrimoines/decouverte.pdf. Le sentier est jalonné de plusieurs panonceaux ludiques et très instructifs évoquant les innombrables richesses (histoire, faune, flore, géologie, métiers et traditions, etc.…) que vous êtes à même de découvrir tout au long du circuit. D’ailleurs dés le départ, un premier écriteau raconte l’histoire du château de Grimaud puis en suivant le fléchage l’on descend vers la vallon de la Garde par un large escalier fait de poutres de bois. L’escalier se transforme en chemin herbeux et l’on atteint la rivière de La Garde. En poursuivant le sentier par le bord de la rivière, l’on apprend que celle-ci servait, par un astucieux système de canal d’irrigation appelé « béal » à faire fonctionner depuis le XIIeme siècle et jusqu’au XIXeme des moulins à eaux dont l’énergie hydraulique ainsi dégagée permettait de moudre le blé. Bien qu’en partie détruit et érodé les vestiges de cet ingénieux procédé avec son béal sont encore parfaitement visible.  Plus loin, une autre pancarte donne quelques brèves explications sur ce « Pont des Fées » qui amenait, par un judicieux réseau de tuyaux et de siphons, l’eau à une fontaine du village depuis une source situé à 3 km au nord, au Mont Roux qui se trouve sur l’autre rive de La Garde. Le pont doit sans doute son nom au fait que lors de sa construction personne ne croyait au bon fonctionnement de cet aqueduc, l’histoire leur prouvant le contraire, les habitants pensèrent que des fées s’étaient chargées de résoudre les problèmes.  Si pour marcher, vous avez choisi une chaude journée de printemps ou d’été avec un ciel sans nuage d’une pureté absolue, c’est une faune virevoltante et sautante qui vous accompagne du début à la fin de cette courte boucle : lézards, papillons, sauterelles, grillons, abeilles, libellules, coccinelles et scarabées en tout genre seront de la partie quant à la flore, elle est exubérante mais changeante selon la distance qui la sépare de la Garde. A la fin de la boucle, vous retrouvez le moulin ainsi que le cimetière avec sa charmille encadrée de hauts cyprès. L’allée du Souvenir Français vous ramène sans problème vers Grimaud. Comptez trois à quatre heures arrêts inclus pour faire une ample visite du village et terminer par une studieuse exploration du Sentier d’interprétation du Pont des Fées. Carte IGN 3545 OT Saint-Tropez-Sainte-Maxime-Massif des Maures Top 25.


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