• Au même titre que de nombreux autres cols des Pyrénées-Orientales, ces sentiers sur la crête frontière avec l’Espagne par le col de Siern et le col Prégon ont sans doute vu passer au fil des siècles des millions de chemineaux.  Et quand je parle de « chemineaux »,  je n’évoque pas systématiquement l’aspect vagabondage des choses mais je pense plutôt à toutes celles et à tous ceux qui, pour des motifs divers et variés, ont cheminé ces voies de passage. Dieu sait s’ils ont été nombreux à toutes les périodes de l’histoire des deux pays frontaliers : Ibères, Celtes, Romains, Arabes, fantassins aragonais, castillans, majorquins et catalans, croisés et religieux de tous bords, pèlerins et cathares, soldats des royaumes d’Espagne et de France, angelets et miquelets, douaniers et contrebandiers, paysans et maquignons, travailleurs frontaliers et marchands ambulants, maquisards et résistants de tout poil, j’en oublie, j’en passe et des meilleurs. Mais, c’est sans aucun doute en 1939 que ces chemins ont été les plus empruntés par tous ces réfugiés espagnols qui fuyaient en masse et par vagues successives le régime de Franco.  D’abord dans un sens, pour ceux dont l’exil était la seule issue possible pour espérer un peu de liberté, puis dans l’autre sens, pour tous ces républicains qui organisèrent depuis la France et courageusement la guérilla contre le franquisme et franchirent ces cols pour retrouver un jour cette liberté démocratique. Alors, connaissant un peu l’Histoire de cette région, quand j’ai emprunté pour la première fois ces sentiers vers les cols de Siern et Prégon, je n’ai pu m’empêcher de penser à tous ces gens qui m’ont devancé sur cet historique chemin de traverse, souvent pour des raisons dramatiques et cruelles.  Aujourd’hui, sans oublier les heures les plus pénibles de ce souvent triste passé, on a le bonheur de s’engager sur ce chemin pour le simple plaisir de balader, alors sachons en profiter à sa juste mesure ! Depuis Prats-de-Mollo, commune à laquelle est rattachée La Preste, on rejoint la station thermale par la D.115A que l’on traverse pour rejoindre le parking d’où s’effectue le départ. Ici pas besoin de GPS, il faut lire le panonceau indiquant le col de Siern par le PR.20 et suivre le balisage jaune qui part vers une fromagerie. On marche d’abord sur la route goudronnée parallèle au Tech, au milieu des cytises et des genêts qui donnent une touche de couleur jaune à ce havre de verdure. Au bout d’un kilomètre, on quitte le bitume pour une sente qui monte en sous-bois. Droit devant nous, la haute pyramide du Costabonne (2.465m) s’érige en illustration souveraine de ce grandiose tableau naturel.  Souvent présent dans le décor, le haut pic va quasiment nous accompagner tout au long de cette superbe randonnée. Par d’amples lacets, la bonne sente grimpe dans la magnifique forêt de la Baga de Siern et coupe de temps à autres des pistes forestières. Il faut suivre le PR.20 et le balisage jaune même si quelques courts raccourcis signalés par des cairns peuvent être préférés. Au bout de trente minutes, on délaisse le large chemin qui va au Costabonne au profit d’un étroit sentier qui monte à l’opposé au milieu des hêtres et indique le Col de Sizern (Siern). Juste avant d’atteindre le col et la borne frontière 514 (1.629 m), on traverse un large pierrier.  Ici, il n’y a pas d’arbres pour nous boucher la vue, alors il faut en profiter car les panoramas avec encore quelques névés immaculés sur le Costabonne, les Esquerdes de Rotja et le massif du Canigou sont tout simplement extraordinaires.  Dans ce tableau enchanteur, on n’oublie pas les vues plongeantes sur la Vallée du Tech et celles somptueuses sur le Haut-Vallespir tout entier et la Réserve Naturelle. Au col, on arrive sur la crête frontière et le regard bascule sur le versant espagnol tout aussi magnifique : collines aux sombres forêts, prés d’un vert tendre tel des greens et vallons verdoyants se succèdent dans un horizon olivâtre sans fin. Au col de Siern, il faut emprunter par la gauche les caminoles qui filent plein est au milieu de petites sapinettes. A la fois traces d’animaux et de randonneurs, avec un balisage jaune et le chiffre 20 toujours présent, mais moins évident à percevoir, ces caminoles vous mènent sans problème au col Prégon en suivant les courbes du terrain. Le chemin parsemé de fleurs multicolores et encadré parfois de quelques boqueteaux s’élargit ou se rétrécit selon la configuration du paysage. Parfois il se rapproche où s’éloigne de la frontière matérialisée par une clôture, alors pour avoir une vision plus ample des deux versants à la fois, il ne faut pas hésiter à quitter le sentier balisé pour traverser les pelouses et grimper au sommet des mamelons les plus élevés (Puig del Rey, Portavella). Sur ces plateaux dépouillés, on n'a aucun mal à retrouver son chemin et il faut simplement faire attention à ne pas écraser les gentianes ou les massifs de polygales, de céraistes, de boutons d’or et d’une multitude d’autres fleurs qui poussent ici à profusion et colorent superbement les herbages.  Au col Prégon et à la borne 515, autre chemin de traverse dont les panonceaux indiquent vers la droite et l’Espagne, les cités d’Espinabell, Mollo, Camprodon et plus loin Ripoll,  nous, on tourne à gauche vers La Preste, on franchit la barrière et on descend dans la belle hêtraie en suivant un balisage jaune et rouge. Cette longue descente parfois très pentue nous amène facilement au hameau de La Forge où l’on tourne à gauche pour franchir le Tech par la petite passerelle de la Source de la Galerie. Ici l’itinéraire s’élève au dessus d’un lavoir, aboutit sur la D.115A  qui file vers La Preste, très belle cité thermale que l’on peut rapidement visiter. La boucle se referme sur le parking où l’on retrouve notre véhicule. Arrêts compris et en y allant « mollo » (c’est normal ici, même si le nom propre n’a pas, semble-t-il, les mêmes origines) comptez 5 à 6 heures pour réaliser ce splendide circuit. Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top.25.

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  • Ce diaporama est agrémenté de 2 chansons interprétées par Jonatan Cerrada. Elles ont pour titre : "A Chaque Pas" et "Je voulais te dire que je t'attends" de Michel Jonasz.

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    Dans ce blog, j’avais eu l’occasion de vous faire découvrir le ravissant village de Prats-Balaguer (1.309 m) lors d’une longue et difficile randonnée en boucle autour du magnifique Pic Coucouroucouil. Difficile car bougrement enneigé sur une belle partie du parcours. Prats-Balaguer se trouve au dessus de Fontpédrouse (sur la N.116) et non loin des fameux Bains de Saint-Thomas où un bain chaud sera toujours possible après cette belle balade au Refuge de l’Orri (1.810 m). Connu de nombreux randonneurs car ce refuge se trouve sur le sentier du célèbre G.R.10, mais aussi sur le G.R.36 et le Cami de Nuria qui va en Espagne, il peut être à lui tout seul l’objectif d’une agréable sortie d’un jour. En outre, c’est toujours avec émotion que je retrouve cet endroit où nous étions passés en 2001 lors de notre mémorable G.R.10 Mérens-les-Vals-Mantet réalisé en 6 jours et en autonomie. Le départ est le même que celui que j’avais préconisé pour le Tour du Coucouroucouil : Au départ de Prats, on monte tout droit vers le Castell par le chemin creux balisé en jaune. Le chemin est encadré de hauts murets de pierres sèches et une fois au Castell, on aboutit à une piste terreuse que l’on quitte par la gauche au bénéfice d’une étroite sente 500 mètres plus haut. Tout en montant ce sentier, il est utile de se retourner de temps en temps, à la fois pour percevoir le chemin déjà accompli, mais aussi pour observer le Massif et le pic du Carlit dont on a, d’ici,  une magnifique et large vision.  Au détour d’un lacet, on aperçoit devant soi, de nombreux hauts sommets encore très enneigés : Pic de l’Orri (2.561 m), Pic d’Eyne (2.786 m) Pic de les Nou Fonts (2.861 m), etc.… Au Roc d’Aumet, cette agréable sente au dénivelé  plutôt constant finit par arriver en surplomb de la jolie retenue d’eau de la Sola del Pomer où l’on a devant soi un extraordinaire vallon et un panorama de forêts et de montagnes à couper le souffle. Alimenté par le frêle ruisseau de la Font dels Collets, le petit bassin qui fait office de barrage peut être le prétexte à un attrayant arrêt. En effet, ses berges herbeuses permettent de s’y reposer tranquillement en prenant une collation et de plus, elles sont souvent le terrain de jeux de nombreuses et espiègles marmottes qui y ont élu domicile.  Ensuite, il suffit de contourner le petit bassin et de se diriger vers la Cabane d’Aixeques que l’on aperçoit de l’autre côté pour trouver le G.R.10 qu’il faut poursuivre tout droit dans la vallée de la Riberole. Moins d’une heure plus tard, et dans un décor ample et stupéfiant, le refuge est déjà visible sur votre droite (photo). Occupé par un berger à la bonne saison, mais en principe ouvert à tous le reste du temps, le refuge pastoral de l’Orri est un endroit où un pique-nique  improvisé peut être pris. Mais si vous n’aimez pas trop l’improvisation et que vous avez été suffisamment courageux et prévoyant pour vous trimballer tout le nécessaire à un barbecue organisé, sachez que le refuge dispose d’une cheminée ou d’un appentis où un feu peut être allumé.  Après quelques heures passées à vous émerveiller dans cette splendide vallée, vous serez peut-être tentés de poursuivre par le Cami de Nuria ou le G.R.10 vers d’autres horizons. Sachez que cela est parfaitement possible et que des boucles comme par exemple celle qui emprunte la Vallée de la Riberole par le Cami Nuria jusqu’à la crête frontière avec les Pics de la Fosse de Géants (2.799 m) et de la Vache (2.826 m) puis retour par la Vallée de la Carança et le Col Mitja (2.367m) sont parfaitement envisageables sur deux jours. Mais ici, on ne parle plus de simple balade dominicale mais d’une randonnée en haute montagne qui se prépare avec beaucoup de minutie. Ce parcours, nous l'avions accompli avec délices et en 2 jours il y a quelques années, mais aussi avec un orage mémorable qui nous avait surpris puis contraint à nous coucher tout nus dans de la fameux orri de l'étang de la Carança à 4 heures de l'après-midi. Oui, en quelques secondes, le ciel était passé d'un bleu azur très pur au noir le plus total. Alors que nous étions entre l'Etang Bleu et l'Etang Noir redescendant du pic de la Fosse des Géants, le petit sentier s'était soudain transformé en un fougueux torrent, lequel par endroits atteignait 50 cm de hauteur d'eau. Pourtant, nous avions très bien préparé cette longue boucle et Météo France avait annoncé seulement un grand beau temps. Alors comment ne pas se souvenir d'instants à la fois si périlleux mais inoubliables ? Alors soyez prudents ! Mais aujourd’hui rien de tel , il nous faut prendre à regrets le même chemin pour le retour au moins jusqu’au bassin. Ici, personnellement et ne serait-ce que pour faire varier les décors,  je conseille de prendre la piste qui part à gauche du parking de la Cabane d’Aixeques. Elle enjambe le torrent de la  Riberole puis descend  tout en sous-bois jusqu’à la Jasse de la Castellasse où vous pouvez observer un superbe exemplaire d’un orri en pierres, cet abri de berger traditionnel des Pyrénées. Oui, les orris sont nombreux par ici. Il faut savoir qu’on a donné ce nom de «  orri » ou « orry » ou encore « horry », selon les région, à ces cabanes de bergers construites par encorbellement de dalles de pierres souvent coiffées de mottes d’herbes de gispet pour l’étanchéité mais qu’au sens plus large ce terme désigne tout simplement un emplacement d’estives disposant de constructions (cabanes, bergeries, enclos, etc…). Après l’orri, l’épaisse forêt laisse peu à peu la place à un décor beaucoup plus minéral où l’impétueux torrent a creusé de profondes gorges que l’on va longer et dominer jusqu’à retrouver le Castell. Là, deux possibilités s’offrent à nouveau à vous : soit vous descendez directement vers Prats-Balaguer par la sente prise à l’aller soit vous poursuivez la piste pour une fois encore découvrir d’autres vues de ce charmant village. Les Thermes de Saint-Thomas étant souvent ouverts très tard le soir, il vous restera sans doute encore un peu de temps pour aller vous prélasser dans les agréables bains chauds ou bouillonnants de cette charmante station aquatique. Croyez-moi, après une jolie randonnée comme celle-ci, se baigner dans des eaux de 34 à 38 degrés, c’est vraiment génial !!!  Carte IGN 2250 ET Bourg-Madame-Mont-Louis.

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  • Non, pour une fois, ce n’est pas dans l’actualité quotidienne et journalistique que je suis allé chercher l’article de mon journal personnel et mensuel. En ce début juin, j’aurais pu bien sûr évoquer cet assaut israélien contre des bateaux de militants pro-palestiniens mais j’avoue être un peu dépassé pas cette horrible guerre qui dure par delà les générations. Guerre pour un territoire ? Guerre de religions ? Je ne comprends pas grand chose à cette guerre, ni les motivations des uns et des autres à la poursuivre sans répit, d’autant que les perspectives de résultats me paraissent aussi éloignées que la Terre peut l’être du Soleil.

    Ce titre racoleur, ce n’est pas non plus un contact avec des extra-terrestres, du style rencontre du 3eme ou 4eme type !!!! Non, ce sont des échanges par messagerie tout simples mais ô combien encourageants quand on se met à créer un blog comme celui que je consacre depuis deux années aux randonnées pédestres. Bien sûr, des contacts j’en ai eu quelques autres, de gentils commentaires dans mon livre d’or aussi mais j’avoue que ces échanges spontanés et amicaux que j’ai eu avec Laurence Estines-Lacabanne du Club de Randonnée Pédestre du Foyer Rural d’Auriac du Périgord sont si inhabituels qu'il me paraissait impensable de ne pas en parler dans mon journal personnel. Gentillesse des échanges, harmonie commune pour la randonnée pédestre et les « choses » que nous aimons ou pas, invitations, confiance réciproque, générosité au point de m’offrir un guide qui va m’être très précieux, etc.….

    Quand on développe un blog, on rêve de tels contacts mais ils arrivent que trop rarement.

    Alors je dois en convenir : mon actualité du mois  a été ce fantastique contact !!!!

    Le club de randonnée pédestre du Foyer Rural d'Auriac du Périgord

    (photo prise à Fenouillet en mai 2010)


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  • Ce diaporama est agrémenté de 3 musiques interprétées par le guitariste Miguel Angel "Malin" Villagran et son orchestre. Elles ont pour titre : "Carols of The Bells/What Child Is This""Alive" et "Great Is Thy Faithfulness" extraites de son album "Songs From Heaven".

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    99% des randonneurs qui arrivent à Bugarach y viennent pour faire l’ascension du mythique Pech. Alors, sans vouloir leur en faire critique puisqu’il y a quelques semaines, j’ai moi-même décrit dans ce blog cette très belle escalade, j’estime qu’il n’y a pas que ça à Bugarach et d’autres superbes découvertes sont accessibles en marchant au départ de cette paisible bourgade ! Parmi un volumineux écheveau de légendes, contes et autres balivernes qui circulent sur cette magnifique région, quelques fureteurs obstinés ont réussi à démêler les fils de quelques histoires vraies, de celles qu’on ne lit pas forcément dans les livres d’Histoire avec un grand « H » mais qui n’en sont pas moins authentiques. Alors suivez-moi sur ce "Circuit des Templiers", sur ces sentiers aux trésors enfouis et peut-être encore à découvrir, sur les chemins de ces récits moyenâgeux où ici, les Cathares, les moines soldats et les chevaliers se succédèrent puis se côtoyèrent parfois curieusement sans jamais s’affronter dans une lutte sans merci. Au départ du village de Bugarach (465 m), il faut prendre le Sentier Cathare, balisé en jaune et bleu, dans la direction de la Maison de la Nature et de la Randonnée. Au bout de quelques minutes, on laisse le très beau gîte sur la gauche et l’on poursuit. De son arrogante hauteur, le Pech domine l’ensemble du paysage et paraît vexé qu’on lui tourne le dos.  Dès le départ, les panonceaux sont nombreux, il indique Quillan ou le Bézu et le large chemin monte dans les vertes prairies en direction de la superbe forêt communale. Je précise qu’ici le tracé du Sentier Cathare a quelque peu changé par rapport aux dernières éditions des cartes IGN qui commencent à dater. Il ne passe plus par le Col du Moulin à Vent mais se hisse plus haut dans la forêt. Si l’on suit le balisage jaune et bleu, il n’y a pas de problème, on arrive tout de même au Col du Vent (825 m) à l’intersection de plusieurs pistes. Certaines vont vers Parahou-Grand et St-Louis-et-Parahou mais le Sentier Cathare, lui, descend à droite vers le Bézu par le Bac, à l’ombre de l’épaisse et verdâtre forêt communale de Saint-Just et parallèle aux hautes crêtes déchiquetées de la Serre de Bec. Dans un impressionnant ciel azur, de non moins impressionnants vautours fauves aux ailes noires et aux poitrails d’un brun plus clair tournoient à la cime des crêtes. Sur la droite, apparaît le vallon très verdoyant de Cass-rats puis une autre colline aux arêtes découpées. C’est la Serre Calmette avec à son sommet le château dit « des Templiers », notre principal objectif. Pour y aller, il faut poursuivre jusqu’à une intersection, peu après la ferme de la Jacotte. On aperçoit le hameau de Bézu mais une route goudronnée part à droite et file vers le lieu-dit les « Tipliés » dont certains prétendent qu’il aurait le mot « templier » pour origine. Juste avant d’entrer dans le minuscule hameau, on quitte la route asphaltée pour un étroit sentier qui file à gauche vers le château dont il ne reste malheureusement que des ruines. Dès le début, un panneau est planté là, au bord du sentier, et dans un court résumé, il informe les visiteurs sur les origines et l’Histoire certaine de la fortification et la physionomie du site faisant abstraction de la Commanderie de l’Ordre du Temple qui aurait existé mais dont l’hypothèse est encore très controversée. Il faut quelques minutes pour accéder au plus haut de ce nid d’aigle (832 m) où les panoramas, sur la Haute-Vallée de l’Aude et bien plus loin encore, sont tout simplement époustouflants. Malgré la rocaille, les éboulis et les vestiges pierreux du fortin, la végétation en général et la flore en particulier y sont exceptionnelles et la nature a laissé ici quelques espaces herbeux où un mémorable pique-nique peut-être pris y compris au pinacle de la haute falaise. On quitte les vieilles murailles par le même chemin, direction le Bézu où seules une fontaine d’eau fraîche et l’église du XIeme siècle magnifiquement restaurée méritent qu’on s’y attarde. On monte en direction du cimetière vers la Jasse du Bézu où une nouvelle intersection mérite une attention particulière car on quitte définitivement tout balisage. On laisse la piste qui part à gauche vers Granès et on emprunte la troisième piste à droite qui file vers les  Baruteaux, toujours parallèle à la Serre Calmette que l’on a contournée. Le château des Templiers est désormais en surplomb sur notre droite et à l’horizon sur la gauche, on peut distinguer l’illustre village de Rennes-le-Château. A cause des étables et des nombreux bovins, on traverse en silence et avec prudence la métairie des Baruteaux. Mais ici pour qui connaît la légende, on ne peut s’empêcher de penser à cette étrange histoire qui prétend que depuis le 13 octobre 1307 et les arrestations de tous les Templiers par le roi Philippe le Bel, sauf ceux du Bézu allez savoir pourquoi, une cloche d’argent sonnerait le glas au fond du puits des ruines des Baruteaux. Ainsi, à chaque date anniversaire dans la nuit du 12 au 13 octobre, une longue procession de fantômes en habits de Templiers se mettrait en marche au son de cette cloche d’argent appelant les trépassés à se rendre du cimetière à la chapelle du château pour honorer les défunts. Après les Baruteaux, on poursuit le chemin en évitant de monter vers le domaine privé de Lattenouse et la piste finit par aboutir sur la D.14 au lieu-dit le Mas. On prend à droite et sur un peu plus d’un kilomètre, on poursuit avec précaution la départementale jusqu’au carrefour du Pont Romain. Ici deux alternatives se présentent : soit on poursuit jusqu’à Bugarach sur le bitume en suivant le balisage jaune soit on tourne à gauche si l’on ne connaît pas ce splendide édifice. Il s’agit d’un petit pont construit par les Romains avec une seule arche mais ô combien exceptionnel pour l’époque en terme d’exploit technique au regard du vide qu’il enjambe. Si vous avez choisi cette option que je conseille, vous pourrez tremper vos pieds échauffés par les kilomètres dans l’eau glacée de la Blanque. Ce ruisseau qui dévale tout droit du Pech a créé ici de magnifiques gorges mais aussi quelques agréables rivages sableux. Les doigts de pieds revigorés, vous franchissez le pont et poursuivez le balisage jaune par un court mais très raide dénivelé dans les bois de la Soula de Doumeng. Cet agréable et parfois difficile sentier vous amène sans problème vers Bugarach avec sur la fin de ravissantes vues sur le village et le Pech. Au court de ce  circuit, d’environ 26 kilomètres et pour lequel, arrêts compris, vous aurez consacré une grosse journée, vous n’aurez sans doute pas découvert ni le trésor de l'abbé Saunière, ni le mythique Graal, ni les lutins Bug et Arach mais nombre de trésors historiques et naturels, une foule de merveilles floristiques et faunistiques et tout ça dans un gigantesque et extraordinaire écrin de verdure. Alors pourquoi en vouloir plus ? Si c’est le cas, je vous recommande la lecture de deux livres : « Mystères et Secrets des Templiers du Bézu » de Maurice-René Mazières et « Rennes-le-Château et l’énigme de l’or maudit » de Jean Markale, histoire de vous engloutir un peu plus dans les curieux mystères de cette superbe région. Carte IGN 2347 OT Quillan - Alet-les-Bains – Couiza Top 25.


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  • Ce diaporama est agrémenté de deux chansons extraites de l'album "EarthSongs" du groupe Secret Garden. Elles ont pour titre et sont chantées par : "Half A World Away" par Jan Werner Danielsen et "Always There (en chinois Zong Zai Wo Shen Pang)" par Hins Cheung.

    Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

    Nota : Si vous avez dans l'idée de réaliser cette jolie randonnée, je vous conseille au préalable de lire le commentaire que m'a adressé un certain Joquinenc en date du 3 mars 2021. Vous le trouverez à la fin de ce récit. Selon ses dires ; et il n'y a aucune raison de ne pas le croire ; il semblerait que l'itinéraire dans la partie nord du Mont Nègre ait été amplement chamboulé par des bulldozers. Il est donc approprié de se renseigner à ce propos avant de se lancer dans la boucle décrite ici et qui commence à dater puisqu'elle a été effectuée en 2010. Merci.

     

    Quand nous avons réalisé ce "Tour du Mont Nègre à partir de Falgos ", voilà neuf mois que je n’étais pas revenu randonner du côté de Saint-Laurent-de-Cerdans ! Peut-être, une sorte d’accouchement psychologique et le temps nécessaire et indispensable pour digérer ce Tour du Vallespir, âpre à l’extrême, que j’avais réalisé en août 2009 !  Pourtant, je m’étais promis de revenir sur ces sentiers et surtout d’y amener Dany, car malgré son âpreté, ce Tour du Vallespir restait  pour moi inoubliable et merveilleux ! Alors, après avoir examiné la carte IGN du secteur, il me vint à l’idée d’imaginer ce Tour du Mont Nègre. L’avantage de ce tour de 18 kilomètres environ, c’est que par les panoramas à admirer en cette saison et les découvertes que l’on y fait, il se suffit à lui-même. En effet, aucune obligation d’escalader ce Mont Nègre (1.425 m) qui doit sans doute son nom aux roches sombres, riches  en oxyde de fer, qui enveloppent son sommet. D’ailleurs, sur ce dôme extrêmement rocheux et boisé à la fois, ne me demandait pas si on peut y monter car je vous répondrais que je n’en sais rien et en tous cas, aucun sentier ne figure sur la carte IGN permettant d’envisager cette possibilité ! Le départ de cette randonnée s’effectue devant l’entrée du Domaine de Falgos, connu des visiteurs pour son parcours de golf à 18 trous. Une large piste balisée de traits de peinture orange part plein sud à gauche de la route asphaltée et monte dans l’épaisse et superbe forêt de Falgos jusqu’à la Collada dels Maçaners. Dans cette montée, en se retournant, on entraperçoit de temps à autres les bâtiments du golf et le green à travers  les branchages. On poursuit la piste sableuse qui désormais file nord - ouest en laissant à gauche le Pic Massanes (1.114 m). Marche en forêts sur de larges pistes sableuses, voilà ce qui vous attend sur une majeure partie de ce circuit. Ici, dans ce secteur du Vallespir, la faune y est bien sûr exceptionnelle mais c’est surtout la flore et la forêt que vous observerez car elle est omniprésente avec d’innombrables essences qui jalonnent tout le parcours : hêtres, chênes, frênes, châtaigniers, bouleaux blancs, merisiers, sorbiers des oiseleurs, véroniques et une diversité de beaux conifères dans les plus hautes altitudes. La piste zigzague et coupe plusieurs petits ravins où, en cette saison, coulent à flot de mélodieux ruisseaux.  On délaisse toutes les pistes et chemins qui partent à gauche y compris celui balisé en jaune et rouge propre au Tour du Vallespir qui va au Pla de la Muga, car c’est par là qu’on va revenir ce soir. Dans un ciel bleu d’une magnifique pureté, le verdoyant Mont Nègre se détache parfois à gauche, parfois devant. Mais aux détours de certains virages, votre regard est captivé par une longue chaîne de montagnes blanches qui apparaît sur votre droite au dessus de la cime des grands arbres : du Massif du Canigou jusqu’au pic du Costabonne en passant pas les Esquerdes de Rotja, ce sont les prémices ô combien splendides des Pyrénées encore très enneigées en ce printemps tardif.  Vous n‘avez qu’une envie : admirer d’un peu plus haut et un peu mieux ce merveilleux spectacle. Ne vous inquiétez, juste après avoir enjambé le ravin du Mont Nègre, l’occasion va se présenter sous la forme de quelques rochers qu’il vous faut gravir avec prudence mais qui vont s’avérer être un belvédère unique sur le village de Serralongue et tout le Vallespir avec vue sur les montagnes jusqu’à la Plaine du Roussillon et à la Méditerranée.  A l’approche de la Serra de Cabrens, la piste amorce une douce descente avec une vue remarquable sur les trois fameuses tours. Sur la carte, un autre point de vue remarquable est accessible en suivant un fléchage rouge. Au pied de la Sola des Torres, on quitte définitivement la piste au profit d’un petit sentier balisé en jaune qui monte parallèle à la rivière del Castell jusqu’au Pla du même nom. Le dénivelé (170m) s’accentue vraiment pour la première fois mais la courte distance (1,4 km) vous ouvre un appétit que vous allez pouvoir apaiser par un agréable pique-nique pris sur les herbes vertes et tendres de cet écrin de verdure qu’est le Pla del Castell. Ce repas digéré et après un repos mérité, on laisse Lamanère à droite et on emprunte la piste du Tour du Vallespir qui part à gauche vers le Pla de la Muga. A un panonceau indiquant Coustouges, on quitte très vite la piste au profit d’un petit sentier qui file à gauche au milieu des pins et qui finit par déboucher dans un surprenant « Colorado miniature » fait d’étranges dunes rougeâtres. Entre vagues de sable pourpres, roches de grès carmins et gravillons de pouzzolanes grenats, je ne connais pas l’origine et la composition exacte de ces insolites formations minérales qui vont de l’ocre rouge à une teinte « lie-de-vin ». Mais elles sont, paraît-il, nombreuses dans la région puisqu’elles ont donné leurs noms à des sites comme le hameau de Vilaroja ou bien Notre-Dame de Coral dont le nom « Coral » proviendrait du mot « corail » comme la couleur qui lui est attachée. Ici, il suffit de suivre l’ornière centrale pour aboutir à la source de la Muga où une stèle a été élevée (1.226m). Fleuve espagnol de 65 kilomètres de longueur, la Muga se jette dans le golfe de Roses que l’on aperçoit d’ailleurs par temps clair en poursuivant le chemin jusqu’à un point de vue qui a été judicieusement aménagé d'un banc non loin du Pla. De cet endroit, le panorama sur ce canyon à la fois rouge et vert qui dévale vers l’Espagne et l’Alt Emporda est tout simplement extraordinaire. Subjugué par cette vision que l’on quitte à regrets, on s’éloigne de la frontière par un chemin qui longe le ravin du Pla de la Muga dans une belle hêtraie où l’on retrouve la piste prise ce matin. La boucle se referme ici. Il ne faut surtout pas suivre le balisage jaune et rouge qui descend tout droit vers le golf et il faut reprendre le même chemin que ce matin pour retrouver la voiture que l’on a laissé près de l’entrée du Domaine de Falgos. Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top.25.

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  • Ce diaporama est agrémenté de la musique "When Darkness Folk" interprétée par le duo Secret Garden, extraite de leur album "Earthsongs"

    Parfaitement balisée en jaune car il s’agit d’un P.R. , cette courte randonnée qui part du joli village de Rasiguères et qui s’intitule « Autour de Trémoine » n’est pas très difficile. D’ailleurs quand on regarde la carte IGN, on peut se poser la question pourquoi ce nom « Autour de Trémoine » ? En effet, le circuit côtoie la Tour de Trémoine mais ne tourne pas autour et de plus l’itinéraire n’emprunte pas le vallon où coule le ruisseau au même nom. Mais peu importe le nom, cette boucle donnée pour 7,5 kilomètres et 400 mètres de dénivelés, sans doute cumulés, ne présente aucune difficulté. Par contre, si on veut vraiment justifier ce nom de Trémoine et se donner la peine de la transformer quelque peu, ce qui, bien sûr, n’est pas une obligation, elle peut devenir très compliquée. Il faudra pour cela être attiré comme j’ai pu l’être par cette énigmatique Tour de Trémoine qui dès le départ vous nargue du haut de ses 272 mètres d’altitude. En lisant cet article, je vous vois déjà ricaner car vous vous dites : « Bah !!! 272 mètres, ce n’est pas sorcier ! ». Alors, je vais vous donner quelques explications pour l’atteindre mais je vais vous laisser le soin de la découvrir par vous-même. En effet, très difficile d’accès, cette tour qui est perchée sur un promontoire rocheux très escarpé serait une tour de surveillance carolingienne du 9eme siècle à laquelle d’autres conquérants auraient adjoint une forteresse polygonale autour de ses bases quelques siècles plus tard. A Rasiguères, le départ s’effectue devant la devanture de l’Auberge de Sceaury où un panonceau de randonnée est apposé. La boucle qui nous intéresse passe à droite de la mairie et on poursuit tout droit par la rue des Bordes qui nous amène hors du village sur un large chemin qui s’élève rapidement. D’ailleurs, après que l’on ait côtoyé quelques belles villas et de jolis jardins potagers, le village apparaît déjà en surplomb dans sa totalité. Quelques mètres plus loin, un nouveau panonceau à gauche du chemin nous rassure pleinement quant à l’itinéraire choisi. Sur la droite et descendant dans le bas du vallon, vous remarquez un autre panonceau indiquant « Découverte du vignoble- Planèzes », c’est ce sentier qu’il faut emprunter si vous envisagez de grimper à la tour. Personnellement comme je le fais lors d’un bon repas, j’ai gardé le meilleur pour la fin et la Tour de Trémoine comme dessert, pourtant après coup, je dois avouer que ce n’était pas spécialement la partie la plus digeste ! Nous avons très vite quitté la large piste pour un agréable sentier bordé de cistes et de romarins. Il longe un petit ru puis monte sans cesse vers le Bac del Taillou au milieu des chênes verts et des bruyères arborescentes. Seules quelques bruyantes motos trials aux gaz d’échappement nauséabonds, pourtant interdites sur ce parcours, sont venues perturber notre tranquille progression. Au collet, à 298 m d’altitude, nous avons tourné à droite et pris l’option du chemin interdit par une croix jaune. Il mène au sommet d’une crête à 327 mètres d’altitude où l’on a pratiquement un tour d’horizon à 360° sur toutes les ravines qui nous entourent. Le beau temps n’étant pas vraiment de la partie et les panoramas quelque peu bouchés, nous avons vite rebroussé chemin et poursuivit la randonnée « Autour de Trémoine ». On a quitté le maquis et traversé des vignes magnifiquement rectilignes et entretenues qui donnent ces merveilleux vins de Rasiguères, le sentier se transformant soudain en une piste carrossable. Ici, la vue porte plus loin vers le Haut-Fenouillèdes, les Corbières et ses châteaux cathares et même les Pyrénées Ariégeoises encore enneigées. Puis aux Musals, la piste a bifurqué à 90° pour redescendre vers le vallon et le village. Droit devant, La Tour de Trèmoine a continué de nous défier, semblant nous dire : «  Monte me voir si tu en est capable ! ». Plus bas, on a retrouvé le chemin pris à l’aller ainsi que les panonceaux et, notamment celui indiqué plus haut « Découverte du vignoble- Planèzes ». Il  descend dans le vallon de Trémoine et les vestiges des anciennes mines de fer. Quand on atteint le ruisseau où plus exactement ses alluvions car il est le plus souvent asséché, on poursuit à  gauche à même son lit sur une vingtaine de mètres. Là, au beau milieu du ruisseau, on peut distinguer sur un rocher, une flèche violette. Nous y  sommes, le sentier, si on peut l’appeler ainsi, est sur la gauche, très raide dès le départ, il monte allégrement dans une chétive mais aromatique flore typiquement méditerranéenne faite de cistes, de buplèvres, de chênes kermès, de pistachiers lentisques et de quelques petits massifs de thyms et de romarins. A l’approche de la tour et en raison des éboulis qui se confondent sans doute avec quelques pierres qui ont dégringolés des murailles, la sente devient plus incertaine mais heureusement quelques courageux marcheurs attentionnés l’ont agrémentée de plusieurs cairns bien disposés. C’est dans cette caillasse envahie par endroit par une dense et cuisante végétation qu’on finit par atteindre les remparts puis la tour en regardant précautionneusement où l’on met les pieds. De magnifiques vues sur Rasiguères, sur les Fenouillèdes et bien plus loin vers les Pyrénées et le Canigou se révèlent. A nos pieds, encerclant ce mirador naturel, se dessinent les méandres des profondes ravines que les millénaires ont creusées. Ici, on imagine sans peine les terribles souffrances qu’ont du endurer les bâtisseurs de ce bastion pour tailler les pierres et les hisser sur ce véritable nid d’aigle. Entourée de son enceinte où quelques meurtrières sont encore visibles dans ses flancs, on comprend mieux que la Tour est pu servir de défense contre d’éventuels envahisseurs que les rudes escarpements rocheux avaient pour but de dissuader. Si la montée vous a paru ardue et malaisée, la descente terreuse ne l’est pas moins et il faut redoubler de vigilance pour arriver en bas confortablement et retrouver l’agréable sablon du lit du ruisseau asséché. Ici, il n’y a pas d’eau mais en raison d’une foisonnante et verte végétation qui a largement enveloppé les bâtiments des anciennes mines de fer, sa présence dans le sous-sol transpire. Le retour vers Rasiguères peut s’effectuer par le même chemin qu’à aller ou bien on peut poursuivre vers Planèzes par une piste qui monte dans les collines auquel cas, il faut penser à prendre sur le plateau une intersection qui redescend vers le village. Arrêt non inclus, comptez 2h30 pour le circuit « Autour de Trémoine » et rajouter au minimum 1h pour un aller-retour à la Tour. Carte IGN 2448 OT Thuir-Ille-sur Têt Top 25.


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  • Ce diaporama est agrémenté de 3 musiques du duo Secret Garden extraites de leur album "Dawn of a New Century" et ont pour titres : "Dreamcatcher""Sona" et "In Our Tears" .


    Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

    Que n’a-t-on pas dit et écrit sur le Pech de Bugarach ! Pour s’en convaincre, il suffit de taper « Bugarach » dans Google Recherche et ce n’est pas moins de 919.000 résultats qui sont consultables, évoquant au moins une fois ce nom-là. Autant dire que visiter tous ces sites est impossible ! La plupart font la part belle aux mystères, contes, légendes et autres racontars qui circulent sur cette « montagne sacrée » appelée aussi « montagne aux sorcières »  qui, avec ses 1.230 mètres d’altitude, reste avant tout le plus haut sommet du Massif des Corbières. Alors que ce soit sur le Net ou bien dans des livres, on évoque une base d’Ovnis avec présence d'extra-terrestres, des ondes telluriques bénéfiques aux rites celtiques, on parle d’une étrange cavité ou d’un immense dôme souterrain que des satellites espions auraient détectés, la montagne renfermerait dans son cœur les archives d’un monde disparu ou bien le mystérieux trésor de l’abbé Bérenger Saunière, le célèbre curé de Rennes-le-Château tout proche, y serait caché dans une grotte, les avions auraient interdiction de le survoler pour cause d’affolement des boussoles et autres instruments de bord, pour certains, le Pech représenterait une des portes d’une énergie magique, d’autres y voient des visages sculptés dans les falaises, d’autres une ressemblance avec le Mont Sinaï dont il serait l’antithèse, des hommes illustres comme Jules Verne, Victor HugoFrançois Mitterand ou Steven Spielberg y seraient venus, la plupart en catimini, etc.…..Les plus folles rumeurs circulant, je laisse le soin à ceux que ça intéresse d’aller voir sur Internet et je laisse les mystiques à leurs croyances et à leurs visions. Mes visions personnelles sont plus terre à terre et en escaladant le Bugarach pas une magnifique journée de printemps, outre l’aspect sportif, je me suis contenté d’observer, depuis son sommet, tous les beaux paysages qui défilent à 360° de le Mer Méditerranée jusqu’aux contreforts de la Montagne Noire en passant par la longue chaîne des Pyrénées encore enneigées et la belle Vallée de l’Aude ; tout ça dans une nature, il est vrai, merveilleusement magique, car on ne sait jamais au juste si on est à la campagne, en forêt ou à la montagne. Mais pour donner encore plus d’intérêt à cette randonnée, j’ai choisi une boucle qui alterne cette diversité de paysages et de contrastes. Elle part du minuscule hameau de La Bastide, non loin de Camps-sur-l’Agly. On accède à La Bastide par la D.14, on traverse le hameau et l’on gare sa voiture juste avant le lieu-dit Les Pastressis à proximité d’une réserve d’eau en béton. Sur la droite de la route, vous remarquez un panonceau indiquant le Bugarach et sur votre gauche, un autre, indiquant Péchines. C’est ici, à cette intersection, que ma longue boucle se refermera dans quelques heures. Mais d’abord, il faut emprunter cette route bitumée qui se transforme en piste après Les Pastressis pour aboutir au Col du Linas. Cette portion du chemin constitue une bonne mise en jambes avant d’attaquer les choses sérieuses, car la vraie escalade commence beaucoup plus loin que le Col du Linas. Vous allez d’abord monter tout droit vers le Pech, puis contourner la montagne en bifurquant plein ouest dans une forêt de grands buis et de hêtres avant de grimper vraiment à la mythique éminence. En montant sur une sente de plus en plus rocailleuse, on a souvent tendance à regarder les hautes falaises blanches qui nous dominent mais dans le ciel, aucun ovni et seulement une multitude de grands rapaces (circaètes Jean le Blanc, vautours fauves ou percnoptères et busards cendrés sont présents sur le site) qui tournoient sur nos têtes donnant le seul aspect « angoissant » à cette ascension rocheuse mais praticable. Et hormis, un court passage en pelouse non loin du sommet, cela va être pierreux jusqu’au bout, le mamelon final en étant l’apothéose, lui qui est très souvent balayé par un cers violent et froid qui laisse peu de chance à une quelconque flore de se développer à sa juste mesure. En ce qui concerne les panoramas, ils sont si sublimes que vous n'attendrez pas d'être arrivé au sommet pour les observer. Au fond de sa vallée, le village de Bugarach est si minuscule au milieu de cette verdoyante Nature qu'on se demande parfois comment il a pu faire pour donner son nom à ce mastodonte rocheux si imposant ? Mais un fois le sommet atteint, et après avoir profiter des panoramas époustouflants à 360°, vous comprenez que ces quelques cailloux que vous avez polis de vos lourds godillots dans la montée ne sont rien au regard de la descente qui vous attends et qui est réservée aux randonneurs expérimentés comme l’indiquent par ailleurs les panneaux situés de chaque côté de la montagne au départ du Pech. Cette descente très difficile, elle s’appelle "La Fenêtre", sans doute à cause d’un trou perforé à même la roche. Dans cette pente terreuse et gravillonneuse, il faut redoubler de vigilance, s’aider autant de ses mains que de ses pieds et surtout regarder où l’on met ces derniers. Et quand on en a terminé avec la cheminée et les éboulis et qu’on rejoint les premiers herbages, c’est un vrai soulagement d’être arrivés jusque là sans encombre. Au pied du Pech, le balisage étant parfait, il faut prendre la direction du Col de Péchines balisée en orange et bleu (variante du sentier cathare). Bien que le Pech constituait le principal dénivelé, on n’en a pas terminé avec les montées et c’est sur un bon sentier qui alterne prairies et sous-bois qu’on finit par croiser le G.R.36 et atteindre les ruines du hameau oublié mais féerique et mystérieux de Campeau où circule également le Tour du Fenouillèdes. Dans un cadre pourtant bucolique à souhait, ici tout est désolation et la vie semble s’être arrêtée comme sur un étrange coup de baguette magique. Du hameau abandonné, on a un autre aperçu du Pech de Bugarach : il paraît plus débonnaire, plus massif et moins découpé, comme un gros dinosaure couché. Le sentier monte encore et il suffit de suivre les panneaux indiquant La Bastide à travers les prés parsemés de blanches pâquerettes, d’aubépines encore plus blanches et de jaunes primevères pour atteindre le Col de Péchines qui n’est plus qu’à quelques encablures. Au col, le sentier redescend dans une sombre hêtraie aux talus plantés de violettes puis dans des prés où poussent d’innombrables orchidées sauvages. Le sentier laisse très vite la place à une piste plus large qui finit par aboutir à la source captée cimentée et à la voiture. Ici se termine cette magnifique mais sportive boucle de 16 kilomètres environ pour des montées cumulés de 1.290 mètres, l’ascension au sommet représentant à elle seule 642 mètres de dénivelé. Bâtons de marche et surtout bonnes chaussures à tiges montantes et semelles bien crantées sont vivement recommandées sur ce tracé. Si la saison est chaude, pensez à emporter suffisamment d’eau car vous n’en trouverez pas de potable sur ce parcours. Carte IGN 2347 OT Quillan - Alet-les-Bains – Couiza Top 25


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  • En lisant un article de presse sur cette gigantesque marée noire qui sévit sur les côtes de la Louisiane depuis le 20 avril, date à laquelle la plateforme Deepwater Horizon a explosé pour une raison aujourd'hui encore inconnue, j'ai été surpris de constater que ce qui intéressait le média en question c'était la chute continuelle (-12%) du cours de l'action de British Pétroléum, responsable de ce sinistre. Obama s'étant rendu sur les lieux, il a décrété le message si souvent seriné mais peu souvent mis en pratique en France : Pollueur = Payeur. Ce qui semblait intéresser le journal, c'était d'arriver à appréhender la durée que prendraient les opérations de colmatage de la fuite de pétrole pour que cesse cette dégringolade du cours de l'action. 

    Pauvres actionnaires, pauvres banques, pauvres fonds de pension américains qui quittent comme des rats la société BP comme on quitte un navire ou une plateforme qui coule !!! 

    On vit vraiment dans un monde où seul l'argent compte, un monde pourri, noir, aussi noir que le pétrole qui jaillit sans arrêt de ce puits.  

    Tous ces actionnaires qui vendent leurs actions se foutent pas mal des effets néfastes que cette marée noire va avoir sur l'environnement, sur la faune et sur les petits métiers qui vivent de la mer. Ce qui compte pour eux dans l'immédiat, c'est de préserver au maximum leurs capitaux et quand le puit aura été bouché ; ce qu'il faut bien sûr espérer au plus vite ! ; et que l'action sera au plus bas, ils en rachèteront de gros paquets. Rien n'aura changé dans le monde de la finance mais beaucoup de choses auront changé dans notre monde tout court ! 

    Il faut savoir que les quelques milliards de dollars que BP va engager pour arrêter et nettoyer cette colossale marée noire et dédommager les sinistrés représentent une goutte de pétrole par rapport aux bénéfices engrangés depuis des années par la société et ses actionnaires. Sur le seul premier trimestre 2010, la société BP a doublé ses bénéfices uniquement grâce à la remontée des cours du brut que nous payons généreusement à la pompe ! 


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  • Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons interprétées par Céline Dion. Elles ont pour titre : "D'Amour Et d'Amitié", "Ne Partez Pas Sans Moi" et "Mon Ami M'A Quitté".


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    Que peut-on dire de ce pic Aubeill, dôme peu connu où je vous emmène aujourd’hui? Pic insignifiant et sans intérêt (540 m) au regard de son grand frère le Canigou qui lui fait face du haut de ses 2.784 mètres ? Pas vraiment car de son sommet, c’est toute une pléiade de panoramas qui se dévoilent à 360° : l’inévitable Canigou bien sûr, mais aussi les Albères jusqu’à la mer, par temps très clair il est vrai, la longue barre des Corbières et le Pech de Bugarach, la chaîne des Pyrénées enneigées jusqu’aux premiers pics ariégeois, la flèche reconnaissable de Força Réal toute proche mais aussi un grande partie du Roussillon et des Fenouillèdes qui s’étalent à vos pieds. Alors pour dire vrai, cette Boucle du pic Aubeill à partir de beau hameau de Bélesta (bel=beau et estar= séjour) ne peux laisser indifférent aucun randonneur amoureux d’une jolie nature. Ajoutez à cette description le fait que cette promenade vous permettra de croiser tout au long du circuit un très riche patrimoine historique et voilà une raison supplémentaire d’aller gambader dans ce secteur des Fenouillèdes que sillonnait autrefois la frontière entre les royaumes de France et d’Aragon. Notre point de départ « Bélesta de la Frontière » en a gardé d’ailleurs dans son nom un ineffaçable souvenir. Cette boucle parfaitement balisée de petits panonceaux directionnels et de traces de peintures jaunes démarre soit de la coopérative vinicole soit de la place de la mairie. Derrière cette dernière, il faut emprunter une ruelle goudronnée qui descend au milieu des mimosas et des arbres de Judée en direction d’une aire de pique-nique et d’un camping. Arrêtez-vous quelques minutes pour observer une étrange cabane en bois et torchis et des fours en argile. Ces structures démontrent l’intérêt que la commune porte à tout ce qui touche à la période préhistorique depuis qu’en 1983 une sépulture collective fut découverte dans une grotte non loin du village. D’ailleurs, un musée dédié au néolithique invite les curieux à découvrir cette période fondamentale dans l’évolution de l’homme. Dans des décors d’aquarelles, la randonnée se poursuit sans difficulté si l’on prend soin de suivre les marques jaunes bien présentes : les pics blancs des massifs du Canigou et du Madres apparaissent vers le sud-ouest alors qu’on louvoie au milieu de quelques vignes ocres et dans une verdoyante garrigue où les mimosas et les ajoncs viennent mettre leurs petites touches d’un jaune vif, puis, par un petit pont, on coupe la grise route départementale D.38 qui  s’éloigne vers le village en zigzaguant,  on emprunte ensuite une longue piste terreuse beige qui monte vers le pic Aubeill et laisse entrevoir de magnifiques vues sur les façades laiteuses et les toitures rouges de Bélesta, enfin à l’approche du pic, on traverse des pinèdes aux pins verts clairs et aux petits cèdres bleus sombres. Le sommet est déjà là et il suffit de quitter la piste pour l’atteindre en quelques minutes.  Là, la vision bascule sur les autres versants vers d’autres paysages et d’autres nuances de couleurs : les taches multicolores des vignobles qui vont du marron clair au jaune ambré en passant par des tons de verts et de bruns différents pour les champs, les bois et les forêts des Fenouillèdes, les crayeuses Corbières, la tache bleuâtre du lac de Caramany, les tuiles rouge vermillon du hameau de Cassagnes, les cicatrices blanchâtres des carrières de Lansac et de Tautavel, c’est la palette complète du peintre « Nature »  qui s’offre à vos yeux écarquillés. Seul ombre à ce magnifique tableau, un gros coffre métallique rouillé par le temps qui trône on ne sait pourquoi au zénith de ce point géodésique qu’est le pic Aubeill. On poursuit la boucle en redescendant vers la piste que l’on coupe immédiatement pour se diriger vers les ruines de Saint-Barthélemy de Jonquerolles. A l’origine, non loin d’une source, il s’agissait d’une église du Moyen Âge fortifiée par des remparts au sein desquels un minuscule hameau avait vu le jour. Un peu plus loin, c’est le très beau dolmen du « Moulin à Vent » qui est immanquable car il trône au beau milieu du sentier. Après le dolmen, la piste terreuse devient chemin creux et herbeux, le décor change car le maquis ensoleillé laisse la place à un petit de bois ombragé fait de chênes pubescents mais en suivant le balisage irréprochable, le retour n’est qu’une simple formalité. Vous retrouvez Bélesta, sa cave coopérative avec son joli fronton sculpté, son château et son église, son musée de la préhistoire, ses portes et ses remparts, ses jolies ruelles aux quelques façades agréablement décorées; enfin tout ce qui faut pour terminer magnifiquement cette boucle de 11 kilomètres au pic Aubeill. Mais si vous en avez assez de marcher alors partez vous attabler « Chez Pierre ». Vous y serez aimablement reçu et sur une belle terrasse à l’ombre d’un vieux figuier vous y dégusterez une cuisine de qualité typiquement roussillonnaise et de très bons vins du pays. Carte IGN 2448 OT Thuir-Ille-sur Têt Top 25.

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  • Depuis La Garde Freinet, magnifique et typique  village provençal du Massif des Maures, il  ne vous faudra qu’une paire d’heures pour atteindre la Croix des Maures puis les ruines du Fort Freinet et refermer la boucle que je vous propose. Tout ça en ayant largement le temps de flâner et d’observer tous les beaux paysages qui vous entourent. Vous pourrez bien sûr l’allonger à votre guise en empruntant par exemple le G.R.9 qui passe dans le village et file vers le col de la Court ou bien la Route des Crêtes Marc Robert. Dans ce cas, il sera utile de créer votre propre circuit et de l’accomplir GPS en mains tant les pistes et les sentiers sont nombreux dans ce superbe massif forestier ! Personnellement, j’ai démarré dès l’entrée du village quand on vient de Grimaud. On laisse la voiture au parking, on traverse la D.558 et l’on monte en face une route bitumée (rue du Débat) qui s’élève au milieu de quelques jolies villas blotties dans les pins et les mimosas du quartier Saint-Eloi. Là, dès le départ, vous remarquez sur votre gauche un panonceau qui vous précise que vous êtes sur le G.R.9 en direction de Collobrières distant de 26 kilomètres. Vous n’aurez pas bien sûr, l’obligation de poursuivre si loin car la Croix des Maures, elle, se trouve simplement en surplomb au nord-ouest de La Garde Freinet. D’ailleurs, la rue tourne rapidement à gauche et s’élève déjà au dessus du village que l’on aperçoit en contrebas. Cette route zigzague dans les pinèdes et finit par atteindre un petit collet (440 m) point de rencontre de plusieurs sentiers et chemins. La Croix des Maures que l’on aperçoit de ce col est facile à atteindre grâce à une petite sente évidente à suivre. Depuis l’immense croix dédiée au Christ, qui a été élevée par l’abbé Mathieu en 1900 puis restaurer en 1978, les vues sur le village sont déjà superbes mais pour avoir des panoramas à 360°, il est indispensable de partir vers le Fort Freinet, ancien fort sarrasin.  Le sentier devient plus chaotique mais il ne présente pas de réelles difficultés et il faut simplement redoubler de vigilance et regarder là où l’on met les pieds. C’est ici dans ce qu’il reste d’un vieux fortin que les sarrasins se sont sans doute installés les premiers au IXeme siècle puis plus tard, au Moyen Age, un hameau s’est développé autour avec quelques maisons dont il reste de nombreux vestiges, certaines habitations étant taillées à même la roche. Lieu certainement stratégique entre la vallée de l’Argens et l’accès à la mer du Golfe de Saint-Tropez, le village a conservé dans son nom le fait que ce fort « gardait » le col (de la Garde), lieu sans doute où le frêne (Freinet) était bien présent. Plus tard, les menaces se faisant moins précises et plus espacées, les habitants sont descendus pour s’installer directement sur le col où s’est développé le village d’aujourd’hui. Bien que le frêne soit présent sur le blason du village, ceux sont les chênes-lièges (industrie du bouchon), les marronniers (production de marrons) et les mûriers (vers à soie) qui ont, au 19eme siècle, apporté, la prospérité au village et à la région toute entière. Depuis le fort, les panoramas se dévoilent à 360° sur une immense partie de la Provence en général et du Massif des Maures en particulier, vers les Alpes du Sud que l’on peut apercevoir enneigées en hiver, sur le Rocher de Roquebrune-sur-Argens et même la Méditerranée par temps clair. Le retour commence par quelques marches d’escaliers moyenâgeuses qui  descendent dans la roche et le maquis puis on arrive à une haute et étrange saignée dans la roche qui se termine dans un fossé servant de douves naturelles car elles se remplissent de l'eau des pluies. Là, il suffit de reprendre, un large sentier qui descend à gauche et aboutit sur une piste plus large qui mène au village où une visite inévitable s’impose si vous avez effectué mon circuit. Vieille fontaine, ancien lavoir, pittoresque place du marché, ruelles aux balcons fleuris, avenues ombragées, église et chapelles, boutiques des produits du terroir, etc.…, le promeneur curieux ne peut pas s’ennuyer. Je vous conseille d’aller voir le site officiel de l’Office du tourisme ou celui de la commune ainsi que le lien suivant car il décrit une autre manière d’accéder à la croix et au fort et est bien plus complet sur le plan descriptif et historique que je ne peux l’être moi-même dans ce court résumé :

    http://www.lagardefreinet-tourisme.com/images/guidefortfreinet.pdf

    Carte IGN 3545 OT Saint-Tropez-Sainte-Maxime-Massif des MauresTop 25.


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