• Ce diaporama est agrémenté de la chanson "A Pocketful Of Stones" du chanteur et guitariste David Gilmour, extraite de l'album "On An Island"

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    Tous ceux qui connaissent parfaitement la vallée d’Eyne seront peut-être  étonnés de la trouver dans mon blog « mes belles randonnées expliquées » car ils se diront certainement : Qu’y-a-t-il à expliquer ? En effet, mondialement connue des naturalistes pour la diversité de sa flore et son exceptionnelle faune, cette randonnée reste une excursion rectiligne d’une grande simplicité. Ici le terme « simplicité » ne doit pas être confondu avec « facilité » car l’aller-retour d’une vingtaine de kilomètres de la Maison de la Réserve jusqu’au col de Nuria avec un dénivelé constant (1.100 m) n’est jamais une simple balade digestive. D’ailleurs, selon l’enneigement, ce parcours deviendra carrément très compliqué et ne pourra pas être mené à son terme sans un équipement absolument adapté. En ce mois de mai plutôt morose, nous venons d’en faire la triste expérience car il nous a été impossible, sans raquettes ou crampons, de franchir les nombreux névés (photo) pour accéder au Pla de la Béguda. En plein hiver, la vallée sera le plus souvent interdite pour risque très sérieux d’avalanches. Mais à part le côté sportif, il n’y a pas grand intérêt à cheminer cette vallée en plein hiver car l’essentiel des découvertes réside dans sa remarquable flore et dans sa faune extraordinaire que nous avons eu la chance d’observer en ce début de printemps ! Après le départ de parking qui se trouve sur la D.33 peu après Eyne en direction de Llo, la vallée qui s’entrouvre est déjà parfaitement visible.  Le Cami de Nuria qui, sur ce tronçon, suit le HRP (Hautes Randonnées Pyrénéennes) est parfaitement renseigné au départ grâce à de multiples panneaux. Puis, bizarrement il est peu ou pas balisé ensuite. Le chemin se hisse d’abord dans un sous-bois en longeant l’impétueux et rugissant torrent puis, au bout d’une heure de marche, l’espace s’amplifie, la vallée devient plus vaste, longuement boisée sur la droite grâce au Bosc del Quer. Sur la gauche, les premiers contreforts du Cambre d’Aze encore un peu boisés au début deviennent franchement dénudés au fil du temps qui passe. Emportez des jumelles car, comme moi, vous aurez peut- être la chance d’apercevoir  mouflons, isards ou autres chevreuils. Ils sont souvent nombreux à jouer les équilibristes sur ces escarpements rocheux et ces pierriers ! Quand aux marmottes, elles sont légions à gambader entre pelouses et rocailles et vous n’aurez aucune difficulté à les voir et parfois même à les approcher car certains terriers jouxtent le sentier. Mais restez bien sur le chemin. Vous éviterez à la fois de trop les déranger et de piétiner ainsi de jolies fleurs préservant ce site remarquable, classé Réserve Naturelle depuis 1993. Bien sûr, je n’évoque ici que les animaux les moins craintifs où les plus susceptibles d’être vus, mais il y a en bien d’autres qui résident dans cette magnifique vallée : mammifères, papillons, insectes, etc... Les oiseaux aussi escorteront votre itinéraire, certains passereaux par leurs chants mélodieux viendront atténuer le vacarme du torrent, ou bien plus haut dans le ciel, des corbeaux et souvent de grands rapaces avec leurs circonvolutions répétées à faire frémir Hitchcock lui-même !  Quand aux plantes et aux fleurs, je me suis contenté de les regarder et d’en photographier quelques unes mais je laisserai le soin aux vrais spécialistes d’en dresser un difficile et incalculable inventaire. D’ailleurs, la vallée reste plus ou moins fleurie tout au long de l’année. Le col de Nuria atteint, il ne vous restera qu’à faire demi-tour à moins que vous souhaitiez continuer votre pèlerinage vers le célèbre sanctuaire espagnol du même nom. Pour cela compter une heure et demi de plus mais ce n’est plus la vallée d’Eyne ! Par temps clair, le retour tout en descente sera bien agréable avec des panoramas splendides sur les campagnes de Cerdagne, Font-Romeu et le massif du Carlit. Comptez 7 à 8 heures pour un aller-retour simple jusqu’au col de Nuria ! Bonnes chaussures et équipements du parfait randonneur sont indispensables ! Carte  IGN 2250 ET Bourg-Madame Mont-Louis Top 25.

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  • Mon beauf Dominique, on l’appelle « Tonton Pastaga ».  Et bien sûr, quand il veut me faire connaître un GR (chemin de grande randonnée), devinez lequel c’est : le 51 évidemment ! Mais bon, loin de moi l’idée de me plaindre et quand il me fait découvrir cette tranquille mais superbe randonnée au Lac de l’Ecureuil, j’ai un mal fou à croire où nous sommes ! Au col de Belle Barbe, sur la ligne de départ, nous sommes à vol d’oiseau à moins de quatre kilomètres de la mer et à 45 mètres au dessus du niveau de celle-ci et pourtant nous avons l’impression d’être dans le piémont pyrénéen à plus de 1000 mètres d’altitude ! Un premier plan d’eau, celui du Grenouillet, d’épaisses forêts de résineux et de chênes verts, une flore luxuriante, des papillons et des fleurs de toutes les couleurs, de profonds vallons où les torrents coulent à flots, où les flots tournent dans les marmites, un large chemin de randonnée puis un GR, le 51 qui se dirige vers un joli petit lac où des colverts se laissent glisser sur un miroir glauque. Seules les hautes falaises de rhyolites rougeâtres qui surplombent le Ravin du Mal Infernet, nous rappellent que nous sommes dans le Massif de l’Estérel non loin des plages de la Côte d’Azur. En effet, quelques minutes suffisent pour y parvenir car de Saint-Raphaël, il faut partir vers Agay pour prendre la D.100 que l’on quitte rapidement au bénéfice d’une petite route qui va à la maison forestière du Gratadis puis au col de Belle Barbe. Là, sur le parking il y a de nombreux panneaux directionnels et au bord de la route, une stèle a été érigée en mémoire à un B.52 de l’US Air Force abattu en 1944 par la DCA allemande. Parmi tous ces panonceaux, pas de problème, il y en a un qui précise la direction à prendre pour se rendre au lac de l’Ecureuil. On surplombe d’abord le ravin du Grenouillet jusqu’à un passage à gué que l’on traverse pour continuer tout droit. A cet endroit, les torrents se rejoignent. Il y a celui du ravin des Lentisques et celui du Mal Infernet, canyon beaucoup plus encaissé que l’on va côtoyer jusqu’à l’arrivée. Le nom Mal Infernet vient du vieux français pour rappeler qu’au Moyen-âge étaient jetés au fond de ce ravin les malheureux malades de la peste. Dans des décors somptueux,  le large chemin s’étire à droite du torrent jusqu’à couper une autre sente. C’est le GR.51. On va le poursuivre jusqu’à enjamber le torrent sur un autre passage à gué. Le débit s’étant progressivement ralenti, c’est un modeste ruisseau que l’on peut vraiment traverser sans risques. D’ailleurs, prenez garde car de nombreux vététistes le franchissent à fond de cale et sans ralentir.  On reste sur le GR.51 qu’on ne va plus quitter jusqu’au lac de l’Ecureuil, objectif de cette agréable balade. Une modeste digue de terre fait office de barrage. En partie ouverte, la digue laisse passer un filet d’eau et c’est malheureusement un lac en grande partie asséché qui se dévoile à nous. Plusieurs sentiers dont le GR.51 continuent de grimper dans les collines environnantes mais les alentours du lac  sont bucoliques à souhait et comme les coins ombragés pour pique-niquer ne manquent pas, il n’est pas vraiment utile d’aller plus loin. En flânant, comptez environ 3 heures pour faire les 10 kilomètres aller et retour. Cette randonnée ne présente aucune difficulté et s’adresse à tout le monde, petits et grands, jeunes et moins jeunes.  En été, et par forte canicule, il vaut mieux éviter le 51 !  Le GR bien sûr, car le pastis lui est recommandé mais avec modération !  Carte IGN 3544ET Fréjus-St-Raphael Top 25.

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  • Le Blavet est un petit ruisseau  situé dans le Var (à ne pas confondre avec le fleuve breton du même nom !) non loin de Fréjus et du Muy. Pour s’y rendre prendre la direction de La Bouverie puis le D.47 vers Bagnols en Forêt. Les gorges sont indiquées sur de petits panonceaux d’abord au col, mais il ne faut pas s’arrêter là, puis en descendant 800 mètres plus loin sur la droite. C’est ici qu’on laisse son véhicule dans une pinède servant de parking. Le point de départ est là dans ce joli cadre bucolique à souhait. On franchit une barrière et le chemin à prendre est celui qui part à main droite. Il est balisé en jaune mais parfois en blanc et rouge car on est sur le GR.51. Au printemps, papillons et insectes accompagnent les randonneurs sur ce petit sentier encadré sur la droite de très hauts pins  et sur la gauche de petits feuillus. Toujours à gauche, quand on prête l’oreille, on entend déjà le petit ruisseau qui s’écoule gentiment. Puis le clapotis se précise alors que l’on commence à descendre dans une sente plus étroite, plus rocailleuse et dans une végétation de plus en plus luxuriante alors que l’on se rapproche du ruisseau qui devient petit torrent. Sur la droite, une très haute falaise rouge surplombe le sentier. Elle fait un contraste étonnant digne d’un Cézanne avec le bleu du ciel et le vert de cette abondante flore. D’origine volcanique, ce sont les porphyres dont elles sont composées qui donnent à ces falaises et au  Massif de l’Estérel en général cette très belle coloration rougeâtre. On ne tarde pas à couper le ruisseau pour le suivre désormais à main droite puis on le coupe à nouveau quant on rencontre un panneau indiquant une grotte. Le chemin se hisse vers une haute paroi verticale et si on l’observe attentivement, on remarque des morceaux de cordes et quelques mousquetons laissés là par quelques intrépides varappeurs. Puis on arrive à la grotte de Muéron ou parfois Muréron sur les cartes ! On prendra le temps de l’observer car quelques martinets y nichent et font un étrange ballet de « va-et-vient » pour donner à manger à leur progéniture. Désormais, le ruisseau est trente mètres plus bas, preuve qu’il n’a pas toujours été tranquille et qu’au gré de ses furies, il a réussi au fil du temps à creuser dans la roche ces magnifiques gorges. Le sentier se stabilise, on sort de cette magnifique et exubérante végétation pour retrouver la vrai garrigue méditerranéenne faite de cistes, de romarins, de bruyères et de genévriers. On débouche sur une piste et l’on peut profiter d’un pré bien vert pour pique-niquer. Le retour se fait en prenant cette piste par la gauche et en la poursuivant jusqu’à son extrémité où se trouve un réservoir anti-incendie. En empruntant cette piste, la vue porte très loin  en direction de la longue plaine, du massif de l’Estérel jusqu’à celui des Maures en passant par le Rocher de Roquebrune. Au réservoir, le GR.51 continue sur une étroite sente rocailleuse qui grimpe dans le maquis et coupe un peu plus haut une nouvelle piste intitulée « piste de Bayonne » sur les cartes. On quitte le GR.51 au profit de cette piste en partant vers la gauche pour revenir à notre point de départ. On marche désormais au sommet de ces gorges rouges que l’on aperçoit sur la gauche puis on redescend dans la pinède où l’on retrouve notre voiture. Si vous avez trois à quatre heures à perdre, n’hésitez à faire ce petit circuit car il vaut vraiment le coup ! Carte IGN 3544ET Fréjus-St-Raphael Top 25.

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  • Ce diaporama est agrémenté de la musique "Walk On By" composée par Burt Bacharach et jouée ici par Peter White et Boney James, extraite de leur album "Reflections".

    Le Chemin de Flassa (1.151 m) depuis Jujols (960 m), fenêtre sur le Canigou.



    J'ai déjà eu l’occasion de vous parler de Jujols lors de la description d’une très belle mais très longue randonnée (20km) aux carrières de marbre rouge du Coronat. Comme aujourd’hui, ce petit hameau du Haut-Conflent servait déjà de ligne de départ. Quand vous entrez dans le village, prêtez attention. Il y a sur votre droite une surprenante fenêtre posée au bord même de la route, sans rien autour, avec les mentions suivantes : « D’ici, vue unique sur le Canigou-Ouvrir la fenêtre-Admirer le Canigou-Fermer ». Au premier abord, vous allez penser qu’il s’agit d’un canular d’un petit blagueur du coin, mais par temps très clair, jouez le jeu et  regardez : "La vue sur le Canigou est vraiment unique et splendide !" D’ailleurs la randonnée que je vous propose et qui s’intitule « le Chemin de Flassa » est dans sa quasi intégralité une véritable fenêtre sur le Massif du Canigou. A Jujols, laissez votre voiture sur le parking qui jouxte la jolie église Saint-Julien. Plusieurs petits panonceaux jaunes indiquent divers parcours dont ce « Chemin de Flassa » avec un aller-retour de 2h40. Personnellement, je l’ai transformé en une boucle un peu plus longue, un peu plus sportive,  mais aussi plus intéressante permettant d’autres visions sur tous ces magnifiques panoramas. Du parking, retournez vers le village. Vous passez entre la mairie et la Maison de la Réserve Naturelle. Vous poursuivez tout droit et remarquez un premier panneau de bois un peu fendu  indiquant : « Flassa par le chemin de Flassa-1h30 ». Au printemps, le chemin fleuri de magnifiques iris mauves et bleus (photo) devient balcon sur le Canigou enneigé. Mais, il y a aussi une multitude de perspectives sur toute la chaîne de montagnes qui défile devant nos yeux stupéfaits : les Esquerdes de Rotja, les Très Estelles, les pics Rives Blanques, et Gallinas, j’en passe, j'en saute et j’en oublie.… Tout en bas, on aperçoit la verte vallée de la Têt et au dessus de nos têtes, les roches roses ou les sombres forêts du Massif du Coronat. Vous quittez le village en passant devant la fontaine et l’oratoire de la Sainte-Famille et descendez dans un bois. A un carrefour, un deuxième panonceau de bois indique Flassa à 1h20 et le ravin Font Eyxen à 50 mètres. Un balisage jaune est présent mais ne vous y fiez pas trop car il y en a plusieurs. Il y a aussi d'autres couleurs selon qu'il s’agit de randonnées pédestres ou de VTT, les deux activités se côtoyant souvent sur ces chemins. Tantôt jaune, tantôt bleu tantôt jaune et rouge quant il s’agit du Tour du Coronat (à voir sur mon site perso : http://pagesperso-orange.fr/gilbert.jullien/DES_MERVEILLES0.htm ). Après ce panonceau de bois, le chemin devient plus simple car il est unique jusqu’à un prochain panneau indiquant Jujols avec une flèche et des lettres noires  marquées au fer rouge et un gros point bleu. Là, il faut prendre à droite un sentier qui descend légèrement. On domine Jujols qui s’éloigne et on débouche sur une large piste de terre. A ce nouveau carrefour, il faut continuer à droite et descendre jusqu’à une prochaine intersection où l’on emprunte la piste qui monte vers la gauche d’abord à la très belle église Saint-Marcel de Flassa puis au hameau lui-même. La visite du hameau doit être faite avec discrétion et respect car il s’agit d’une propriété privée avec défense d’entrer si j’en crois le panneau ! Avant de repartir, on prendra largement le temps d’admirer le Canigou toujours plus beau, le temps d'un bon pique-nique par exemple ! Puis on fait quasiment demi-tour car le retour se fait par une minuscule sente qui passe derrière la première ruine qui se trouve sur  la gauche quant on entre dans Flassa. Parfaitement balisée en jaune et marquée de nombreux de cairns, elle monte assez sévèrement dans la caillasse jusqu’à retrouver la piste propre au Tour du Coronat où l’on remarquera une borne (non loin du point 1.151 m sur les cartes IGN). Descendez la piste à votre gauche et après trois ou quatre virages en épingles à cheveux, quittez-la définitivement par la droite par une sente marquée au sol d’un gros cairn. Vous êtes toujours sur le Tour du Coronat qui va vous ramener sans aucun problème à Jujols. Sur les arbres, le balisage jaune et rouge est rare mais parfois présent, mais il y a aussi des traits et des ronds bleus pour les vététistes. On retrouve, le panneau Jujols marqué aux fers rouges et le chemin déjà emprunté à l’aller.  Encore quelques foulées et après 3 heures de marche effective, vous pouvez enfin poser vos fesses sur le fauteuil moelleux de votre véhicule. Cartes IGN 2348 ET Prades et 2249 ET Font-Romeu-Capcir Top 25.

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  • Ce petit diaporama est agrémenté de la chanson "Et un jour une femme" interprétée par Florent Pagny- Paroles de Lionel Florence
    et musique de Pascal Obispo

     
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    J’ai déjà eu dans ce blog l’occasion de vous parler d’Eus, hameau classé  parmi les plus beaux de France. C’était pour vous présenter une belle petite randonnée qui mène jusqu’au joli village d’Arboussols sur un séculaire chemin en partie dallé. Aujourd’hui,  toujours à partir d’Eus, c’est un autre sentier ancestral que je vous propose ! Et quand je dis ancestral, vous pouvez me croire car nous partons pour Comes, village dont les plus anciennes mentions historiques remontent à l’an 844 ! Aujourd’hui, de ce coin longtemps florissant, hormis l’église consacrée à Saint-Etienne et une très modeste habitation occupée par un berger, il ne reste que des ruines. Alors pourquoi y grimper me direz-vous ? Premièrement, pour un retour vers un passé plutôt récent puisque le hameau a été amplement occupé jusqu’aux années 30, dates où il commença être déserté  de ses habitants à cause des pénuries d’eau. Les sources se sont taries, les pluies moins abondantes n’ont plus permis d’alimenter les citernes, le lieu devint trop aride n’autorisant ni cultures ni élevages et entraînant un exode inévitable et définitif.  Deuxièmement, parce que de là-haut, les paysages sont sublimes, sur le Massif enneigé du Canigou bien sûr dont la vision est unique du hameau de Comes comme tout au long de l’ascension, mais en résumé ce sont tous ces panoramas qui défilent des Albères jusqu’aux premiers pics de Cerdagne, en passant par la vallée de la Têt, Prades, le Coronat et le Madres qui sont  un spectacle merveilleux. Quant on connaît la triste histoire de ce hameau abandonné, avec toutes les pluies de cet hiver et de ce début de printemps, on a du mal  à croire que c’est la sécheresse qui a été la cause de cette désertification ! De l’eau, aujourd’hui et tant mieux, il en coule de tous côtés, les vieilles sources débordent et inondent les chemins, au fin fond des ravins, les correcs écumeux descendent impétueusement vers la vallée du Têt, tout autour de Comes, les moutons et les chèvres pataugent dans les prés humides. Ils se gavent d’une herbe verte et tendre et s’en donnent à « cœur joie » de cette inhabituelle mise au vert tout près de leur bercail. Voilà, pour voir ce beau spectacle rien n’est plus facile : Au parking d’Eus, il suffit de suivre le balisage jaune, il passe devant la mairie, l’église puis un explicite panonceau de bois indique « Comes-1h15 ». Vous êtes sur le chemin que vous ne quitterez plus. Au début piste balisée en jaune ensuite sentier fraîchement peint de marques jaunes et rouges (GR de Pays), hormis les 400 mètres de dénivelé, il n’y a pas de réelles difficultés pour atteindre le vieil hameau. Pour le retour, je propose de faire une boucle et de prendre le chemin qui se dirige vers le ravin du Correc de la Font de l’Orry. Il descend plein nord, fait une épingle à cheveux en atteignant le ruisseau, puis bifurque encore plus à droite 300 mètres plus loin. Là vous descendez plein sud sur un large sentier parfois mauvais car très rocailleux, parfois bon et herbeux, vous pouvez le quitter temporairement au bénéfice du Chemin des Sources, jusqu’à recouper le lit du ruisseau où vous retrouvez le chemin qui devient piste sableuse. Le reste est un jeu d’enfant puisque vous retrouvez le sentier initial. Plutôt que de descendre tout droit pour rejoindre Eus, je vous conseille de prendre à droite la piste qui descend vers le Roc del Gat . En effet, il vous faudra que quelques minutes supplémentaires pour retrouver le parking mais les vues sur le village le plus ensoleillé de France sont  vraiment extraordinaires.  Compter 3 à 4 heures arrêts non compris pour cette boucle d’environ 11 kilomètres. Carte IGN 2348 ET Prades-St-Paul-de-Fenouillet Top 25.

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  • Ce diaporama est enjolivé de la chanson de Nanci Griffith qui a pour titre "Speed of the Sound of Loneliness(John Prine)


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    Une fois de plus, il y a une multitude de jolies choses à voir sur ce circuit d’une vingtaine de kilomètres que je vous propose de faire dans les forêts domaniales de Sournia et de Campoussy. De plus, si vous jugez la distance trop importante, vous pourrez la raccourcir à votre guise car les sentiers sont nombreux autour de ces deux beaux villages. Il y a bien sûr les nombreuses manifestations d’un pastoralisme encore présent ou passé (fermes, orris, capitelles, bergeries en ruines) mais il y aussi bien d’autres découvertes et principalement : Un dolmen à cupules, le château médiéval de Palmes, la chapelle Saint-Just datant du 12eme siècle et aussi tous ces surprenants chaos de roches granitiques que vous ne manquerez pas de rencontrer sur le parcours avec en particulier le Roc Cournut ou Cornut (photo), insolite pierre tabulaire surmontée d’un incroyable bloc biscornu, l’ensemble étant l’œuvre de la capricieuse érosion de « Dame Nature ». Volontairement, j’oublie Sournia et ses nombreuses curiosités (voir le petit circuit de Sournia déjà décrit dans ce blog), que vous pourrez également visiter et dont la D.619 sur le pont de la Désix est le point de départ de cette jolie boucle. En suivant les marques blanches et rouges du GR.36, vous rentrez rapidement dans un petit bois de pins et de chênes sur un sentier de sable crayeux qui file parallèlement au ravin de la Désix. Un sage dénivelé révèle les blanches façades et les toitures rouges d’un Sournia qui s’éloigne. Le sentier dont la pente s’accentue débouche sur des prés verts et l’horizon s’éclaircit de toutes parts dévoilant une grande partie du Parc Naturel Régional des Pyrénées Catalanes. On délaisse le GR.36 quant on retrouve la D.619 que l’on va poursuivre (avec quelques variantes possibles balisées en jaune) sur environ 4 kilomètres jusqu’aux ruines du cortal Roussel. Cette longue marche sur le bitume n’est pas trop fastidieuse grâce à la découverte du dolmen de la Font de l’Arca, du Roc Cornut et de divers orris parfaitement conservés. Les montées se terminent quant on quitte la D.619 en descendant dans un vaste pré qu’encadrent les vestiges des séculaires cortals Roussel. Au bout du pré, un large sentier herbeux continue vers la droite et se faufile au sein d’une végétation méditerranéenne faite principalement de buplèvres ligneux, de ronces et de chênes kermès. Ce sentier descend dans la garrigue, retrouve le GR.36 sur une large piste sableuse à proximité du château de Palmes et de la chapelle Saint-Just. Domaine privé, vous pourrez néanmoins vous en approchez, voire le visiter si les propriétaires vous en autorisent l’accès. Dans le cas contraire, prenez la piste vers la gauche et ne la quittez plus jusqu’à rejoindre Campoussy. L’église romane de Saint-Étienne avec son magnifique retable aux feuilles d’or n’est ouverte que le dimanche mais le village avec ses pittoresques maisons et ses jolis puits mérite néanmoins que l’on parcourt ses étroites venelles. Vous pourrez raccourcir ma boucle en repartant par le GR.36 ou bien la rallonger par le parcours « romain ». Moi, pour retrouver Sournia, j’ai préféré prendre un chemin intermédiaire souvent balisé de points bleus qui descend vers le lieu-dit Montauriol où l’on retrouve une large piste forestière qui nous ramène sans trop de difficultés jusqu’à notre véhicule. Comptez 5 à 6 heures arrêts et pique-nique inclus pour parcourir ce beau circuit des Fenouillèdes dont les principales données sont : distance 20,3 km- dénivelé 393 m. Carte IGN 2348 ET Prades-St-Paul-de-Fenouillet Top 25.

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  • Ce diaporama est agrémenté de la chanson de Carlos Eleta Almarán"Historia De Un Amour" (en français, "Histoire d'un Amour") interprétée et jouée ici par le groupe "French Latino" puis suivie par une version instrumentale violon et guitare courte car incomplète.

    Le Vallon d'Aigues-Bonnes (710 m) et les Gorges de Saint-Jaume

    Le Vallon d'Aigues-Bonnes (710 m) et les Gorges de Saint-Jaume

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    A cheval sur la frontière entre les Pyrénées-Orientales et l'Aude, ce circuit que je vous propose au « Vallon d’Aigues-Bonnes et aux Gorges de Saint-Jaume », est, en basse altitude, une de mes randonnées préférées ! En effet, malgré un très faible dénivelé (340 m) jusqu’à une hauteur plutôt très modeste (710 m),  il y a sur un très court périmètre (14 km) beaucoup de jolies choses à voir et tout d’abord la très belle église Notre-Dame de Laval (15eme siècle) dont le parking aménagé en agréable lieu de pique-nique est notre point de départ. Dommage que nous ne puissions pas manger là car tout a été prévu pour passer un délicieux moment : tables, bancs, barbecues, fontaine, poubelles, le tout à l’ombre de grands arbres où les parties de boules peuvent remplir joyeusement une belle journée. Mais aujourd’hui pas de pétanque, car j’ai prévu pour vous cette magnifique randonnée et si ce sport est moins placide que les boules, vous verrez néanmoins que vous ne le regretterez pas ! Prenez au fond du parking un large chemin qui grimpe sous une haie d’immenses pins. Vous êtes sur le GR.36 et le Tour des Fenouillèdes, balisés respectivement en rouge et blanc et en jaune et rouge. En haut de ce chemin, laissez le GR.36 qui continue vers Caudiès-de-Fenouillèdes d'un côté et vers Fenouillet de l'autre (nous reviendrons par là) et prenez la piste qui file sur votre gauche. Elle monte en zigzaguant d’abord très rapidement puis plus longuement, finit par s’aplanir jusqu’à redescendre et c’est là que nous la quitterons définitivement après 3,7 kilomètres de marche. Au fur et à mesure que l’on grimpe, les toitures rouges de Caudiès se révèlent à travers les feuillus et les pins de la forêt de Bach  puis c’est la cité tout entière qui apparaît se prélassant au fond de la splendide vallée de la Boulzane. Sur la droite, au fin fond de la vallée, c’est Saint-Paul de Fenouillet que l’on aperçoit. Dominant ce large vallon aux douces collines, le Pech du Bugarach surgit et joue les seigneurs parmi ces modestes cimes. Notre-Dame de Laval ressemble désormais à une réplique d’une chapelle en miniature. Vous quittez cette piste forestière et prenez à gauche un sentier signalé par un cairn qui monte dans la forêt de la Serra Talloudere. La sente se faufile sous de petits chênes verts et au milieu des buis luisants. Vous entrez rapidement dans une zone d’estive et côtoyer désormais une minuscule ravine le plus souvent asséchée mais par endroit boueuse. De temps à autres, les sous-bois disparaissent pour laisser la place à des zones rocailleuses calcaires mais souvent tapissées de jolies pâquerettes jaunes. Vous finissez par atteindre un vaste pré où très souvent paissent tranquillement de nombreux bovins. Peu habitués aux bruits, ne les dérangez pas et écartez vous si certaines vaches allaitent leurs jeunes veaux. Sans vraiment vous en rendre compte, vous avez atteint le point culminant de ce joli circuit. Après avoir traversé un second pâturage, le chemin passe entre un réservoir et une grange. A cet endroit, n’hésitez pas à partir complètement à gauche du pré et à enjamber une clôture. Vous êtes au sommet d’un roc et en surplomb du merveilleux vallon d’Aigues-Bonnes (photo) avec devant vous sa superbe forêt domaniale. En face, le ténébreux Pech de Fraissinet, un peu plus haut le Pech des Escarabets et un peu plus bas le Serrat de l'Aze, plus connu sous le nom de la Pelade, pour son aspect très dénudé. Que des endroits déjà gravis sous forme de boucles et racontées dans mon blog. Si le premier vous toise de ces 1.173 mètres d’altitude, le second s'élève à 1.342 m, ce qui permet des randonnées de tout calibre, à moins que vous fassiez tout en une seule fois, ce qui reste possible ! De toute manière, ici les randonnées ne manquent pas. Dans l'immédiat, nous sommes loin de ces sommets et l'on descend vers le hameau d'Aigues-Bonnes que l'on atteint quelques minutes plus tard, accueillis par les aboiements de quelques chiens de garde plutôt dociles car habitués aux visiteurs. Carrefour de nombreuses pistes et de nombreux chemins, les chiens viennent vers vous en remuant la queue, signes qu’ils sont habitués à voir passer de nombreux randonneurs. Deux ou trois maisons entourées de vertes prairies, le murmure d’un petit ruisseau alimentant un petit étang glauque, une belle forêt où résineux et feuillus se chamaillent plaisamment l’espace, dommage ce lieu pourrait ressembler au paradis si quelques carcasses de vieux camions et de voitures rouillées disparaissaient du paysage. Au hameau, on monte la piste qui file sur la gauche et sur laquelle on distingue de nouvelles traces rouges et blanches. On chemine désormais sur une variante du Sentier Cathare jusqu’au pittoresque village de Fenouillet nanti de ses trois châteaux féodaux (Saint-Pierre, Sabarda, Fizel) qu'une balade pédestre en boucle permet de découvrir. Trois belles forteresses que vous ne pourrez pas découvrir pleinement aujourd’hui mais qui peuvent faire l’objet d’une autre visite !  Au lieu-dit « La Coume » on retrouve le bitume qu’il faut descendre jusqu’à un pont où l'on trouve un moulin à gauche de la route. Devant ce moulin, on remarque le balisage et un panonceau jaune très explicite « Notre-Dame de Laval ». Vous n’êtes plus très loin de l’arrivée mais de jolies décors restent encore à découvrir : ceux sont les captivantes Gorges de Saint-Jaume ! Etroites, parfois très profondes, parfois cloisonnées de très hautes falaises, toujours bordées d’une végétation luxuriante, à l’aide de nombreuses passerelles métalliques ces gorges louvoient au dessus d’un impétueux torrent où les belles truites se cachent au moindre bruit inhabituel. Les gorges finissent par s’élargir, le torrent se calme et on atteint la D.9. Votre véhicule sur le parking de Notre-Dame de Laval n’est plus qu’à quelques foulées et là se termine cet agréable périple. Tout dépendra du rythme que vous mettrez à découvrir toutes ces jolies choses énoncées mais comptez entre 4 et 6 heures pour effectuer ce circuit. Carte IGN 2348 ET Prades-Saint-Paul de Fenouillet Top 25.

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    Ce diaporama est agrémenté d'une chanson interprétée par Harry Chapin s'intitulant "Cat's in the Cradle".


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    Il y a des jours où l’appel de la Nature et le désir de marcher sont bien plus forts que tout !  Ce 30 janvier 2009 fait parti de ceux-là. 6 jours après la terrible tempête du 24 et malgré un ciel très bas couleur de plomb, nous avons préparé un pique-nique et nos sacs à dos sont prêts à être harnachés. Il reste à trouver le lieu de notre randonnée, pas trop loin car il est déjà 9 heures et un parcours pas trop long à cause du temps incertain. Je cherche dans mes archives et tombe sur une courte boucle à "Notre-Dame de Faste" découpée dans la rubrique « balade » de la Semaine du Roussillon. Cette randonnée parfaitement balisée d’une durée totale de 3h30 se trouve à 40 kilomètres de Perpignan. Située sur le versant Est au pied de la Montagne de Tauch, elle semble être la rando idéale pour une journée maussade comme aujourd’hui. Je programme mon GPS de voiture direction Tuchan et plus particulièrement le hameau de Ségure sur la D.39. Une heure plus tard, nous sommes déjà au hameau et dans les starting-blocks devant un panneau très explicite comme on aimerait en voir plus souvent car agrémenté d’un plan très clair que l’on peut confronter à la carte IGN : « Rando Découverte-Commune du Tuchan-Circuit Notre Dame de Faste ». Sur le chemin qui s’élève très vite dans un maquis typiquement méditerranéen le balisage jaune est bien présent. Très raviné et jonché de nombreux branchages, cicatrices de la récente tempête, le chemin continue de grimper et laisse entrevoir quelques belles collines oblongues. Mais sous la voûte grisâtre, on ne peut guère espérer mieux et seules quelques vignes ocres détonnent dans cet univers végétal opaque. Perché sur son promontoire, le château médiéval de Ségure, qui apparaît bien vite, vient rompre avec bonheur cette tristesse ambiante. Ceinturé de plusieurs grands cyprès qui pointent leurs faîtes vers ce ciel embrumé, le site du château ressemble beaucoup plus à la campagne toscane qu’à un paysage des Corbières. Quelques pans de murs effondrés, d’autres en cours de restauration, quelques jolies arcades ouvertes à tous les vents, de nombreuse salles encombrées sur plusieurs niveaux, plusieurs fenêtres en surplomb sur de beaux panoramas contrastés mais voilés en la circonstance, voilà ce qui reste de ce castel moyenâgeux. Après cette brève visite, on reprend la piste qui descend à gauche du château et on emprunte aussitôt à gauche un sentier toujours balisé en jaune qui monte vers le lieu-dit la Bergerie de Chauvette. Avec 200 mètres de déclivité sur une distance d’1,8 km, ici commence le seul vrai dénivelé de ce court itinéraire. Une étroite sente caillouteuse s’élève hardiment au milieu d’une haie composée essentiellement de bruyères arborescentes et de petits chênes verts. Elle finit par s’adoucir, devient balcon sur les jolis panoramas de la vallée de Ségure et des Corbières Orientales puis on arrive à un carrefour et à une ferme isolée, point culminant (479 m) de notre périple. Cette ferme dénommée « le Mohair du Tauch » est la propriété d’une tisseuse que la Semaine du Roussillon décrit comme « l’unique artisane de tout le Sud de la France à fabriquer des vêtements naturels en Mohair ». Mais pourquoi ne pas croire le journal puisque j’aperçois déjà d’étranges chèvres aux cornes biscornues et laineuses à souhait qui se baladent sous les chênes verts. Plus bas dans un enclos, d’autres chèvres broutent un épais fourrage et j’en profite, non sans mal, pour figer sur mon numérique quelques unes de ces  « capricieuses stars » de la pelote audoise. La piste qui descend rejoint très rapidement notre but ultime : l’église Sainte-Marie de Faste est déjà là sur notre gauche, imposante mais pas très folichonne de prime abord. En tous cas, c’est la première réaction que l’on a d’une stèle en hommage à l’équipage d’un avion d’Air France tombé non loin de là en 1945. Puis quant on s’approche, on la trouve plus belle, plus originale avec ses pierres rouges et sa solide porte métallique encadrée de grosses pierres de taille grises. La légende prétend que Notre-Dame de Faste, lieu prisé au fil des siècles par de nombreux pèlerins, aurait été bâtie au XIIeme siècle par des marins qui pris dans une violente tempête auraient fait le vœu de construire une chapelle sur la premier lopin de terre aperçu. Il semble que le Mont du Tauch fut celui-ci car on dit  que par temps très clair, la mer serait visible par une échancrure de la montagne. Impossible de dire si c’est vrai car la Montagne du Tauch toute entière pourtant distante de quelques mètres reste invisible aujourd’hui. Mais quel dommage que l’église soit fermée, j’ai omis d’aller à la mairie de Tuchan pour demander la clé ! Après un casse-croûte vite avalé, nous poursuivons  la sente très escarpée qui descend méchamment dans le ravin où coule abondamment le ruisseau de la Faste. On le traverse à diverses reprises pour le suivre tantôt sur sa rive gauche tantôt sur sa rive droite. On longe quelques vignes puis on débouche sur une large piste qui atterrit sur la D.39 qu’il faut remonter sur la gauche pour retrouver le hameau de Sègure. Comme vous le constatez, malgré la grisaille qui a entravé tous les horizons aujourd’hui, il reste beaucoup de choses à voir sur cette courte balade, alors n’hésitez pas à y aller même en hiver ! Carte IGN 2447 OT Tuchan-Massif des Corbières Top 25.<o:p></o:p>


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  • Ce diaporama est enjolivé avec la musique "When Darkness Falls" du duo Secret Garden extraite de leur album "Earthsongs" 

      
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    Tout au long de son histoire, la ville de Banyuls-sur-Mer a été une plaque tournante, d’abord et longtemps tournée vers l’Espagne elle fut rattachée à la France par le Traité des Pyrénées en 1659. Pendant plusieurs siècles elle est la place forte maritime d’innombrables trafics en tout genre au point même que Louis XIV déclare la cité «  république contrebandière ». Mais la ville fut aussi un passage obligé par la terre, où ses collines, prémices de la longue chaîne pyrénéenne, ont été les spectatrices d’une multitude de traversées dans les deux sens : depuis Hannibal  et ses fameux éléphants franchissant le col de Banyuls jusqu’aux antifascistes fuyant la répression nazie en passant par les troupes espagnoles en quête d’envahir le Roussillon et repoussées par les habitants du village dans la célèbre bataille de 1793 au Col de Banyuls. Le Castell de Querroig (670 m) que nous visons aujourd’hui et qui se situe sur la crête frontière, fut donc un témoin très privilégié de beaucoup de ces va-et-vient maritimes ou terrestres. D’ailleurs, au regard de ce qu’il en reste, une tour et quelques murs en ruines, on peut supposer que cet édifice a également souffert de ces multiples franchissements de frontière. Il ne reste en effet que quelques vestiges d’un castell  « franc », donation en 981 par le roi Lothaire du fief de Cerbère à son ami le duc Gausfred, comte du Roussillon et d’Ampurias.  Il faut dire que la Tour du Querroig, véritable nid d’aigle, domine la mer sur une grande partie de la côte du Roussillon jusqu’au Cap Creus et permet une large vision sur les Albères et les sierras espagnoles. Le départ de cette boucle se fait donc de Banyuls-sur-Mer et plus spécialement du quartier du Puig del Mas où un parking accueille les véhicules. Vers le haut du parking, plusieurs panneaux incitent à des randonnées et indiquent le chemin. Balisé en jaune, il faut suivre celui qui s’appelle « randonnée N°10 à Saute Montagne ». Très rapidement il se confond et devient « Chemin Walter Benjamin », du nom de ce philosophe juif allemand fuyant par ce sentier le nazisme mais dont la destinée s’arrêta tragiquement le lendemain (26 septembre 1940) à Port-Bou quant repris par les autorités espagnoles et menacé d’être remis à la Gestapo, il préféra se suicider. N’ayez crainte il s’agit d’un seul et même chemin et en suivant les petites marques jaunes, elles vous mèneront sans grande difficulté au col de Rumpissa puis à la tour convoitée. Au départ on traverse de deux ou trois villas, puis plus longuement le chemin serpente dans les vignobles ocres. Plantés au milieu de minces rigoles et de petites terrasses de schistes imaginées par les Templiers, les vignobles dessinent des motifs géométriques que l’on pourrait croire fantaisistes mais qui en réalité sont là pour canaliser et capter les eaux pluviales. Ce vignoble unique qui est apprécié dans le monde entier, vous ne le quitterez dés lors que les cultures deviennent impossibles sur un sol trop pentu et trop rocailleux. La sente atterrit sur une piste forestière qui file un temps dans un petit bois de pins et de chênes verts que l’on quitte à nouveau pour un sentier rocailleux qui s’élève en balcon au dessus d’immenses ravines. La cité de Banyuls est déjà bien lointaine mais ses couleurs blanches et rouges qui tranchent avec les bleus distincts de la mer et du ciel créent un incroyable tableau qu’on ne se lasse pas de regarder. Invisible jusque là, la Tour du Querroig fait soudain son apparition sur notre gauche. Posée sur un piton rouge au milieu des vertes garrigues, son nom viendrait-il de là ? « Quer roig ou cairn roug » signifiant « rocher rouge » ou est-ce le fait qu’on y allumait des brasiers incandescents ? Mais comment atteindre cette tour que l’on vient de dépasser ? La sente continue de monter dans les caillasses et les éboulis puis redescend dans un pierrier et finit par arriver sur un vaste plat herbeux au col de Rumpissa. La tour est là sur notre gauche, mais le spectacle est tel qu’on l’aurait presque oubliée ! Un panorama splendide à 360° avec d’un côté les Albères où l’on reconnaît le Pic des 4 Termes, le Néoulous, le Sailfort, la Madeloc et Notre-Dame de la Salette et de l’autre côté, on discerne les premières stations balnéaires de la Costa Brava avec Port-Bou, Colèra, Llansa et Puerto de la Selva. Quand on arrête de regarder, on ne pense qu’à une chose, c’est atteindre le pic de Querroig (photo) car on se dit « plus c’est haut et plus ce doit être beau ! ». Pourtant ce n’est pas une mince affaire que de l’atteindre et les derniers escarpements sont de loin les plus difficiles à gravir. Mais aussitôt arrivé à la tour, on oublie tous les efforts consentis car le panorama est vraiment à couper le souffle. Si les montagnes et la Costa Brava sont encore là, par temps clair, vient s’ajouter une portion non négligeable du golfe du Lion et de la baie de Roses. Malheureusement, sur ces contreforts arides,  le temps n’est pas toujours clément où s’il est, il ne le reste pas toujours ! L’espace d’un frugal casse-croûte et nous voilà contraints de poursuivre la crête en catastrophe sous un déluge de grêlons. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, le drapeau catalan étoilé (signifiant le désir d’indépendance) claque au vent, le ciel se coupe en deux et sous une pluie battante, on délaisse les légers tee-shirts pour les épais ponchos transformant notre groupe de randonneurs avec leurs sacs à dos en une cohorte de bossus multicolores. La sente, toujours parfaitement balisée en jaune, suit le « fil du rasoir » de cette colline jusqu’à rejoindre une piste au col de Cervera tout près d’un réservoir d’eau et d’une tour de guet. On continue la piste qui passe à gauche sous deux hautes antennes et on la quitte à nouveau par la gauche sous un pylône à haute tension. La descente toujours plus difficile poursuit encore la crête à cheval entre les territoires de Banyuls et de Cerbère puis elle fait un angle droit et finit par dévaler vers la blanche cité.  On retrouve le bitume en même temps que le vignoble banyulenc. On continue quelques temps sur l’asphalte que l’on quitte par la gauche peu après la Tour d’en Pagès. Un large chemin  bordé de petits murets de lauzes termine sa course au milieu de quelques très belles villas. On retrouve le Puig del Mas, le parking et notre véhicule. Il nous a fallu environ 6 heures de marche effective pour accomplir la boucle mais il est vrai que la descente sous une pluie dantesque fut très compliquée. Je remercie néanmoins Pierre, notre guide, pour cette belle découverte ! Carte IGN 2549 OT Banyuls-Col du Perthus Top 25.

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  • Ce diaporama est agrémenté de 2 musiques classiques extraites de l'album "Le Temps des Castrats- CD2"
     
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    Introduction à une superbe balade vers les Mines de fer de la Pinouse que j’ai déjà décrite sur mon blog, le col de Palomère (1.036m) est une nouvelle fois le point de départ de cette belle  randonnée vers la Tour de Batère (1.429 m). Cet aller-retour de 14 kilomètres environ s’effectuant essentiellement sur une large piste forestière,  le lecteur pourrait croire qu’il va s’ennuyer.  En réalité  il n’en est rien tant les paysages sont sublimes et contrastés. Caché qu’il est par les contreforts du Puig de l’Estelle (1.718 m), le tout proche Canigou habituellement visible de tout le Roussillon est cette fois absent du départ à l’arrivée. Quand je dis du départ à l’arrivée, c’est tout à fait ça, car on le voit quelques secondes au col de Palomère puis on devine son sommet du haut de la Tour de Batère. Mais s’il y a peu de Canigou, il y a par temps clair, tout le reste et notamment un prodigieux panorama sur toute la plaine du Roussillon des Corbières aux Albères avec vue sur la mer ! Sur le chemin, le regard est capté par de profonds ravins où coulent une multitude de petits torrents, par les collines douces aux formes arrondies des Aspres et du Conflent, par de magnifiques et sauvages forêts (malheureusement dévastées par endroit par la tempête du 24 janvier 2009), par les petits villages ensoleillés de La Bastide et Saint-Marsal. Puis on finit par arriver à la Tour de Batère et c’est une grande partie du Vallespir avec sa vallée du Tech encaissée qui défile devant nos yeux ravis. Quand surgissent les hauts sommets enneigés, où domine un fantastique Pic Galinasse (2.461m) (photo), la minuscule tour, elle,  ressemble à une grotesque cerise posée sur un Saint-Honoré géant. Si malgré tous ces merveilleux décors que je vous décris, vous pensez encore que vous allez vous ennuyer, faites comme moi, n’attendez pas que la neige ait fondu et chaussez vos raquettes.  Avec des paysages saupoudrés de neige, le spectacle est encore plus extraordinaire et fascinant ! Alors, si vous êtes enfin décidés à aller voir ces belles images, lorsque vous arriverez au col de Palomère depuis Valmanya, prenez la piste qui part vers la droite (celle en terre pas celle bétonnée). Au bout de 2 kilomètres, vous rencontrerez quelques murs et bâtiments en ruines, ce sont les  vestiges des Mines de fer des Manerots. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ici passait jadis une voie ferrée sur laquelle circulait une locomotive tirant des wagonnets chargés de minerai  de fer. Ce petit chemin de fer faisait la liaison entre les Mines de fer de la Pinouse, celles de Rapaloum, les Manerots et Formentera. Le minerai finissait alors sa course à plusieurs kilomètres de là à Amélie-les-Bains. L'instituteur-poéte Alain Taurinya a décrit mieux que personne cette région qu’il connaissait comme sa poche :
     
    Vous ne connaissez pas la dernière bergère

    Qui règne encore ici sur ces antiques lieux

    Où les romains, en conquérants industrieux,

    Fondaient le fer avant le premier millénaire

     En menant son troupeau vers la Tour de Batera

    A ses pieds, chaque jour, surgit devant ses yeux

    Ce grand pays de bois et de vallons herbeux

    Qui va de Saint-Marsal au col de Palomera.

    Quand au territoire de Batère, à cheval sur la crête entre Vallespir et Conflent,  il est aussi connu pour sa tour du 13eme siècle, objectif de notre randonnée que pour ses anciennes mines de fer. Les deux ont cessé toute activité : le dernier minerai  fut extrait en 1987 quant à la tour, son éclat s’éteignit quelques siècles auparavant, quand furent trouvés d’autres systèmes de surveillance et de liaison plus pratique que le feu et le fumée. En effet, pendant très longtemps, cette tour de guet fut certainement en liaison constante avec d’autres tours à signaux du Roussillon (Massane, Corsavy, Montferrer, Cabrens, Mir, etc…).

    Face au tunnel surgit l’âpre tour de Batera

    Qui surveille d’un œil tout notre itinéraire

    Le Canigou si proche, immuable témoin

    Et le Conflent au carrefour de ses vallées

    Que les guetteurs des tours à feux ont surveillées.

    Les deux poèmes sont d’Alain Taurinya, je les ai extrait du recueil « Ballades Catalanes » paru chez Magellan et Cie.

    Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

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