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    Ce diaporama est agrémenté de 5 chansons du chanteur et musicien américain Glen Campbell. Elles ont pour titre : " Rhinestone Cowboy', "Gentle On My Mind", "By The Time I Get To Phoenix", "Yesterday, When I Was Young" et "Wichita Lineman"

    La Boucle de Tarerach depuis le col des Auzines

    La Boucle de Tarerach depuis le col des Auzines

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    Si en décembre 2012, nous avions réalisé une longue randonnée au départ de Tarerach avec comme objectif « la chapelle ruinée de Séquières », j’ai souvent pensé qu’autour de ce joli village plusieurs autres balades étaient possibles. Ce raisonnement était né bien antérieurement, et notamment au cours de l’année 2011, quand j’avais analysé la carte IGN afin de préparer « Le Tour des Fenouillèdes » que nous allions, mon fils Jérôme et moi, accomplir en 5 jours au cours du mois de septembre de cette année-là. Oui, autour de Tarerach, les pistes, chemins et sentiers y étaient suffisamment nombreux pour inventer d’autres boucles pédestres. C’est ainsi qu’est née cette « Boucle de Tarerach au départ du col des Auzines », une balade plutôt facile parmi bien d’autres restant encore possibles. Cette affirmation est d’autant plus vraie que ce jour-là nous avons côtoyé un petit groupe de randonneurs d’Argelès-sur-Mer qui avaient imaginé un autre parcours que le nôtre, également non répertorié sur aucun topo-guide. Il est 10h quand nous rangeons notre voiture à proximité du col des Auzines mais au bord de la D2 menant à Sournia. Nous démarrons en empruntant la piste se dirigeant vers le plateau de Séquières. Il s’agit d’une piste DFCI portant la codification F76. Ici, la garrigue méditerranéenne et les magmas granitiques plantent le décor. De manière très insolite, une toute petite mais jolie habitation s’élève là comme ayant émergée on ne sait par quel miracle de cet âpre univers. La carte IGN lui attribue le nom de « Bergerie Bénard » mais à bien la regarder et compte tenu de sa taille si réduite, on pense d’abord à la maison d’un schtroumpf et non pas à celle d’un berger. La piste est plane et donc agréable à cheminer. Comme toujours, je cherche à recenser la faune et la flore mais force est de reconnaître que sur cette piste j’ai vite fait le tour. La faune se résume à quelques fauvettes et pouillots difficilement identifiables tellement ils sont véloces quant aux plantes fleuries il n’y a ici que des bruyères arborescentes et de rares hellébores fétides. Pour les oiseaux, il se feront plus présents à l’approche des rares habitations puis de Tarerach, quant aux fleurs, elles se présenteront assez aléatoirement au fil du chemin.  De ce fait, je suis plutôt enclin à observer les paysages. Si la piste domine le profond vallon de la Rapane, c’est surtout les horizons alentours ou lointains qui attirent le regard. Quelquefois blanchis de neige pour les plus hauts d’entre eux,  ils ont pour noms « Sarrat d’Espinets », « Sarrat de l’Albèze », « Terres Noires », « Sarrat Naout », « Pech du Bugarach » « Pech des Escarabatets », « Pic d’Estable », « Pech Pedré » ou « Pic Dourmidou », autant d’élévations qui nous ramènent parfois à quelques balades passées mais le plus souvent aussi à quelques années de moins où nous ne comptions ni la hauteur des dénivelés ni les distances à parcourir. Ce temps passé est révolu et les 9 kilomètres d’aujourd’hui seront amplement suffisants.  D’ailleurs la vision de la chapelle de Séquières et de sa « maison forte » ne nous rajeunit pas. 10 ans déjà alors que nous avons le sentiment que c’était hier. Est-ce ce sentiment mais nous prenons la décision de ne pas y retourner. Les ruines ne sont pourtant pas très loin du Cortal Bascou que nous laissons sur notre gauche. Ici, un merveilleux Canigou enneigé vient s’ajouter aux sommets précédemment cités. Quelques oiseaux, des papillons et de jolis mimosas que je veux photographie et un tracé trop ancien enregistré dans mon GPS suffisent à perdre le fil de cette charmante balade. Au cours de ce petit moment d’égarement ; peu inquiétant il est vrai ; des chiens qui aboient et des chasseurs qui vocifèrent à proximité nous contraignent à une prudente pause. Nous en profitons pour manger une barre de céréales et nous désaltérer un peu. GPS allumé en main, nous repartons sur notre « mauvais raccourci » quand le silence revient. Avec tristesse, nous découvrons un renard mort accroché à la branche d’un chêne. Finalement, je comprends que le bon tracé était d’une simplicité enfantine puisqu’il suffisait de poursuivre la piste prise au départ et passant devant le cortal Bascou. Les chasseurs sont là, au bord d’une nouvelle piste, souriants et sympas, ils nous annoncent que la battue est terminée. C’est d’autant bien pour nous qu’ils repartent dans le sens opposé au chemin que nous empruntons en direction de Tarerach.  Nous sommes rattrapés par un petit groupe de 4 randonneurs et nous papotons un peu, de tout et de rien mais surtout de nos itinéraires respectifs purement inventés et donc non répertoriés dans aucun topo-guide. Après un bout de chemin ensemble, un panonceau « Tarerach » se présente. Ce n’est pas l’itinéraire enregistré dans mon GPS mais comme je dis à Dany qu’il raccourcit cette boucle, elle tient à le prendre. Nous quittons là nos compagnons argelésiens et commençons la descente. Je la reconnais et c’est la même qu’en 2012. Eux poursuivent sous le Roc Arnau et en direction du Roc del Gotier. Il est presque midi et Dany décide d’arrêter pour pique-niquer. Nous sommes à mi-chemin de cette descente et en surplomb de Tarerach. Nous restons là une grosse demi-heure puis repartons. Si j’ai lu que Tarerach compte une quarantaine d’habitants, aujourd’hui tout ce petit monde semble absent. C’est un village désert et silencieux que nous visitons au pas de course, sa taille aidant à cette célérité.  J’y photographie quelques jolies fleurs tout en me remémorant les dernières fois où j’y suis venu. Parmi toutes les images, celle de la place de l’Eglise et de son préau est la plus marquante car lors du Tour du Fenouillèdes de septembre 2011 il s’était mis à pleuvoir à l’instant où nous rentrions dans le village et nous n’avions eu d’autre recours que de nous abriter sous ce protecteur préau. Il était midi et le carrelage du préau avait servi à la fois de nappe et d’assise pour déjeuner. Par bonheur, et dans cette première étape nous menant de Trilla à Eus, la pluie n’avait pas perduré. Nous sortons de Tarerach dans la même solitude qui nous a vu entrer et seul le silence a disparu. Des éclats de rire arrivent du jardin d’une belle villa où un groupe de jeunes gens s’affaire autour d’une table et d’un barbecue fumant. Une bonne odeur de grillades s’exhale remplissant tout le voisinage. Ça sent l’été avant l’heure. Bien qu’ici, les panonceaux présents n’indiquent qu’un « Itinéraire des Belvédères », je reconnais très facilement le chemin à prendre qui est celui du GRP Tour des Fenouillèdes. Balisé de temps à autre en jaune et rouge, il nous éloigne du village sur une modeste déclivité dans des décors de vignobles, de champs en jachères puis exclusivement de garrigues. Ce tronçon de chemin lui aussi me ramène en 2011 et au Tour des Fenouillèdes avec 2 anecdotes principales qui sont toujours restées là gravées dans ma tête. La première était un ballon de baudruche que nous avions trouvé au bord du chemin et qui avait engendré quelques instants de jeux et de facéties entre mon fils et moi. La seconde anecdote avait pris les traits d’un plant de tomates-cerise poussant spontanément au bord du sentier et dont nous nous étions délecté des fruits bien mûrs. Ce balisage du Tour des Fenouillèdes, il ne faut jamais le perdre de vue car il revient sans aucune véritable difficulté au col des Auzines. La seule erreur possible serait de suivre « l’ Itinéraire des Belvédères » filant vers Montalba-le-Château.  Dans l’éventualité d’en inventer une autre dans ce même secteur, ainsi se termine cette jolie boucle de ma composition. Telle qu’expliquée ici, elle est longue de 9,5 km, petit égarement et visite de Tarerach inclus. Avec ses 160 m, la déclivité entre le point le plus bas (514 m au lieu-dit « Les Festarones au départ du retour de Tarerach)  et le plus haut (674 m à la jonction de la descente vers Tarerach) est modeste. Les montées et les descentes cumulées à 332 m le sont aussi.  De bonnes chaussures à tiges hautes et aux semelles bien crantées sont conseillées. Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de Fenouillet Top 25.


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    LES CONQUERANTS

    DE L’AGREABLE.

    ou

    HUIT JOURS SUR LE G.R.10  entre Mérens-les-Vals et Mantet


     Etape 1 Mérens les Vals (1.060m) - Jasse de Présasse (1832m)

    Les Conquérants de l'Agréable ou 8 jours sur le G.R.10

    Déjeuner à Mérens les Vals avant le départ

    LA DIFFICULTE: Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas quelles sont difficiles. Sénèque (Philosophe romain).

    1ER JOUR DIMANCHE 5 AOÛT 2001: MERENS LES VALS (1060 m) - JASSE DE PRESASSE (1832m).

    Depuis Saint-Estève, voilà maintenant une heure et demi que nous roulons à travers les magnifiques paysages des Pyrénées-Orientales et de l'Ariège. A Prades, nous avons bifurqué et pris la route du Col de Jau. Nous venons de traverser Ax-les-Thermes et arrivons enfin à Mérens. Sachant que la direction que nous devons prendre est sur la gauche de la route nationale, nous tournons vers Mérens-le Haut. Nous rangeons la voiture à proximité d'un refuge. Très rapidement, nous trouvons les traces blanches et rouges sur un poteau EDF. Nous y sommes. Le point de départ de notre périple est là, à quelques mètres de nous.

    Il est midi, une petite faim nous tiraille l'estomac. Est-ce le stress? Un peu d'appréhension? La peur de l'inconnu? Ou tout simplement la fringale ?

    Lors de la traversée du village, nous avions remarqué une épicerie ouverte, mais le temps de nous garer et de redescendre à pied les quelques ruelles, celle-ci est déjà fermée. Nous rentrons dans un bar, mais la commerçante nous dit ne pas faire de sandwichs. Nous remontons vers la voiture et de dépit, nous commençons à entamer nos provisions de voyage. Carole prend la traditionnelle photo de départ et nous indique qu'il est temps pour elle de prendre le chemin du retour. La gorge un peu serrée, nous la regardons s'éloigner.

    Voilà, le moment que nous attendions depuis des mois est enfin arrivé. Nous sommes livrés à nous-mêmes. Est-ce la crainte de l'instant du départ, mais nous déjeunons calmement, sans nous presser, tout en continuant à plaisanter. Nous refermons nos sacs de vingt kilos chacun et nous nous aidons mutuellement pour les ajuster sur nos épaules.

    Nous commençons à monter un large chemin qui longe un torrent, le Nabre. Au bout de quelques centaines de mètres, je commence à pester à cause du poids du sac. Mais, cela me passe très vite, malgré les douleurs dorsales que les sangles occasionnent déjà.

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    Départ de Mérens

    Dans la montée vers la Jasse de Préssassé

    A Mérens-le-Haut, nous passons devant les vestiges de l'église de Xe siècle, incendiées par les Miquelets pendant la campagne d'Espagne de Napoléon.

    Nous rencontrons des sources d'eau chaude qui coulent en bordure même du sentier qui s'est maintenant très rétréci. Bien que montant très régulièrement, le chemin n'est pas trop pénible. Nous continuons à longer le ruisseau qui par endroit se transforme en de très belles petites chutes où l'eau dégouline à flot. Au fur et mesure que nous montons, la vallée se rétrécie. D'un côté de grands pics rocheux la surplombent, de l'autre, une forêt de grands sapins grimpe jusqu'aux sommets. La flore est splendide et les paysages grandioses. Derrière nous, les menus lacets de la vallée nous laissent de tant à autre entrevoir Mérens. Au loin, les Pyrénées Ariégeoises se dessinent dans un ciel cristallin. De rares névés subsistent sur les pans ombragés des quelques sommets.

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    Dans la montée, des pics rocheux au dessus de nous

    Premier campement à la Jasse de Préssassé

     

     Après quatre bonnes heures de marche, nous arrivons sur le replat de la Jasse de la Présasse. Nous croisons quelques promeneurs et pêcheurs de truites qui redescendent vers le village.

    Il est cinq heures, nous décidons d'arrêter là pour aujourd'hui afin de pouvoir nous installer tranquillement. Nous sommes entourés de grandes cimes rocheuses. Très haut dans le ciel, de grands oiseaux planent au-dessus de nous. Nous les observons aux jumelles sans les reconnaître, mais il s'agit probablement de grands rapaces. Aigles ou gypaètes ?

    Vers 19 heures, les oiseaux sont remplacés dans nos esprits par d'énormes moustiques qui malheureusement volent beaucoup plus bas et commencent à nous agresser. Très rapidement, nous ramassons du bois mort et allumons un feu de camp. Les moustiques disparaissent.

    Sur son réchaud miniature, Dany prépare le souper que nous ingurgitons d'un bel appétit. Après le repas, non loin du feu, lecture et mots croisés, puis vaisselle et toilette au bord du torrent finissent de remplir notre première journée. Au fond de cette vallée encaissée, la nuit tombe très vite.

    Un dernier regard au paysage silencieux environnant et nous nous réfugions sous la tente. A l'extérieur, la température a fraîchi et nous apprécions la chaleur de nos duvets. Le film de cette merveilleuse journée défile dans nos têtes. Et demain à quel film aurons-nous droit ? 

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    Dans la montée, de raffraîchissantes cascades

     

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    Il fait très chaud, et l'eau est toujours bienvenue
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    Pour notre premier bivouac, Dany essaie de ne rien oublier

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  • LA PERSEVERANCE : Quand tu arrives au sommet de la montagne, continue de grimper. Proverbe chinois.

    2eme JOUR LUNDI 6 AOÛT 2001 -JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m).

    G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)

    Arrivée au Col du Porteille des Bésines(2.333m), en face le Puig Pédros (2.842 m)

    Sept heures du matin, je me lève avec quelques courbatures. La tente est trempée par l'humidité de la nuit. Il fait frais mais pas froid. Je rallume le feu de bois. Dany se lève à son tour. Une gamelle d'eau directement sur les braises et notre petit déjeuner est bientôt prêt. Le soleil est encore derrière les sommets et la chaleur du brasier est tout de même bienvenue.

    Huit heures, nous avons rangé nos sacs et sommes prêts à repartir. Au bout d’une centaine de mètres, le GR10 oblique à droite et suit le ravin d'Estagnas sur la rive gauche. Quelques minutes plus tard, un véritable mur se dresse devant nous. Nous raccourcissons nos bâtons, ajustons nos sacs, et commençons à monter très doucement car nos muscles sont encore froids et la pente est vraiment très raide. Nous nous arrêtons régulièrement pour reprendre notre respiration.

    Au bout d'une heure et demi, nous arrivons à un collet et atteignons le petit lac d'Estagnas (2.056m). Des truites mouchent à la surface de l'eau. Nous faisons une brève halte pour un brin d’une toilette peu évidente tant l'eau est glacée et donc très longue à réchauffer sur notre rudimentaire réchaud. Nous mangeons quelques fruits secs et repartons vers le sommet. Le ravin s'est élargi et transformé en un vallon formé d'éboulis. Nous marchons à travers à quelques pins chétifs et de maigres genêts et genévriers. Plus nous montons et plus la flore est clairsemée.

    G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)

    Arrivée au petit lac d'Estagnas                                                                    Sur la terrasse du refuge

    Après un nouveau collet formé d'impressionnants magmas rocheux et d'éboulis de toutes tailles, nous apercevons enfin le col et le panneau indicatif du Porteille de Bésines (2.333m).Au col, nous sommes accueillis par un superbe Saint-Bernard, bientôt suivi par deux hommes bien essoufflés par la rude montée qu'ils viennent d'effectuer. Quelques échanges amicaux et nous descendons vers le refuge des Bésines que nous apercevons tout en bas. La sente est assez raide et se termine sur un immense pré herbeux.

    Encore quelques efforts à travers des pins à crochets et quelques ruisseaux et nous atteignons le très beau refuge des Bésines. Nous sommes si bien reçus par la charmante aubergiste que nous décidons de nous y arrêter pour nous restaurer. Le temps de déposer nos sacs et de nous déchausser et nous voilà installés au soleil sur la très belle terrasse donnant sur le splendide lac (Etang des Bésines).

    Le plat du jour est une succulente daube accompagnée d'une purée et arrosée d’un excellent vin de pays. Les quatre heures de marche et les cinq cent mètres de dénivelés nous ont tellement ouvert l'appétit que nous dévorons véritablement ce repas pourtant très copieux. Après le café, nous nous installons derrière le refuge pour faire sécher nos quelques vêtements encore mouillés par l'humidité nocturne.

    Au bout d'une heure, tout est sec. Nous remballons nos sacs et repartons en direction de l'Est tout en longeant un petit ruisseau. Quelques hésitations, car à cet endroit là, le balisage effacé par les intempéries n'est pas évident à trouver. Nous reprenons notre ascension. Une heure plus tard, nous arrivons sur un replat ou coule un ruisseau principal très peu profond et de multiples ruisselets. Sur les bancs de sable et de graviers, de belles truites se faufilent et tentent de se cacher. Le temps d'une belle photo, nous nous remettons en route. D'abord à travers de majestueux sapins, puis un couloir d'éboulis qui donne sur une petite cuvette herbeuse où niche une minuscule mare bleu marine. Nous entendons des sifflements et avons la chance d'apercevoir une marmotte qui se faufile parmi de grands blocs rocheux. Il est 17 heures et après avoir gravi un véritable entonnoir de roches, nous atteignons le Coll de Coma d'Anyell (2.470m).

    G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)

    Dans la descente après le Porteille des Bésines                                       Dans la descente avant le refuge                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  

    D'une beauté à couper le souffle, nous apercevons en contrebas l'Etang du Lanoux, véritable joyau d'un bleu foncé presque noir. Nous entamons la descente mais fatigués par les continuelles montées de la journée, très rapidement nous décidons de nous arrêter avant même d'arriver à l'étang. Nous installons la tente sur un endroit bien plat et herbeux et profitons de la fin de la journée pour un repos bien mérité. Nous sommes à une altitude d'environ 2.300m et malgré la proximité de nombreux étangs, ce soir, aucun moustique ne viendra déranger notre tranquillité.

    Plus le soir tombe, plus le ciel s'assombrit et plus la surface du lac devient noire. Au loin, sur l'autre berge, les derniers rayons du soleil illuminent le Carlit et nous permettent d'apercevoir les taches blanches de quelques vaches qui paissent. Seul, le tintement très faible de leurs cloches vient troubler le silence qui nous entoure.

    G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)

    Le magnifique refuge des Bésines               A proximité du refuge avec le lac en contrebas

     

     G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)

    De belles truites dans de minuscules ruisseaux Un peu de repos avant un couloir d'éboulis

     G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)

    Des névés près du Col de Coma d'Agnyell Arrivée au Col de Coma d'Agnyell

     

     

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  • LE REALISME : Qui s’assied au fond d’un puits pour contempler le ciel, le trouvera petit. Han Yu (écrivain chinois).

    3eme JOUR MARDI 7 AOÛT 2001 -ETANG DU LANOUX (2220 m) - BOLQUERE (1629m)

    G.R.10 Etape 3 Etang du Lanoux (2220m) - Bolquère (1629m)

    Le Lac du Lanoux, un véritable écrin                                                        

    Sept heures, nous émergeons difficilement de notre tube de toile, le soleil se cache encore derrière le Pic de la Grava. Malgré les difficultés à trouver du bois, je réussis à allumer un feu avec quelques brindilles et des herbes bien sèches. Nous faisons chauffer l'eau pour l'habituel "Cappuccino" du matin accompagné de pains aux chocolats et de brioches. Nous apprécions le silence et la quiétude de l'aube et profitons pleinement des merveilleux panoramas qui nous entourent.

    Les crêtes du Portella d'Orlu nous font face. Tout à coup, dans la pénombre, la silhouette d'un isard se détache sur l'arête d'un piton. Un deuxième isard arrive, puis un troisième, puis un quatrième. Au fur et à mesure que le jour pointe, nous avons la chance d'en apercevoir tout un groupe sautant de rochers en rochers. Vite les jumelles ! Ils apparaissent puis disparaissent derrière les cimes que le soleil levant commence à illuminer. Ils réapparaissent un peu plus loin, broutant une herbe certainement rare à cet endroit mais mouillée d'une fraîche rosée. Quel spectacle !

    Il est temps de partir pour la plus longue étape de notre voyage. Dany range les sacs et la tente pendant que je m'affaire à la vaisselle au bord d'une minuscule cascade. Un dernier regard pour vérifier si nous n'oublions rien et nous entamons la descente vers le Lanoux. Nous franchissons le petit étang du Lanoset. Quelques photos avec vues sur l'étang, et nous poursuivons notre route. Un panneau nous indique la direction du Portella d'Orlu, mais les traces blanches et rouges, présentes au départ, disparaissent brutalement. Avons-nous perdu le GR10 ? Un anglais qui campe à proximité des marécages nous fait remarquer plusieurs cairns. Est-ce le bon chemin? Pendant que Dany se renseigne auprès d'autres campeurs, je consulte le topo-guide. Pas d'inquiétude, nous sommes dans la bonne direction.

    Après ces quelques minutes d'angoisse, nous apercevons la cabane du Rouzet, puis retrouvons le balisage qui s'oriente à l'Est vers une rampe herbeuse au fort dénivelé. La montée est terrible car il fait déjà très chaud et nos sacs ont la fâcheuse tendance à vouloir nous tirer vers le bas. Nous atteignons enfin le Col du Portella de la Grava. Quel soulagement ? De ce col jusqu'à Bolquère, nous savons pertinemment que nous n'aurons plus qu'un terrain plat et des descentes.

    Par une pente terreuse très abrupte, nous filons vers l'Etang de l'Estanyol que nous apercevons tout en bas, grand comme un bassin. En sens inverse, quelques randonneurs peinent dans leur progression. A notre arrivée sur le plat, nous faisons une pose pour contempler de magnifiques chevaux de Mérens qui s'ébattent dans l'eau limpide de l'étang. Massifs, avec de grandes et belles crinières, ils semblent nous observer pendant que nous faisons notre toilette. Le temps d'une photo et nous repartons dans la grandiose et interminable vallée de la Grava, véritable paradis pour les vaches et les chevaux.

    Il est midi, les pieds échauffés par les multiples descentes, nous décidons de nous arrêter à l'ombre de quelques pins pour déjeuner.

    Les Bouillouses sont encore à plus d'une heure de marche. Sur notre mini réchaud, un riz cantonnais en train de cuire sera le bienvenu dans nos estomacs affamés. Une compote et quelques fruits secs viennent terminer ce frugal repas. Les pieds dans la fraîche et revigorante eau de la Grava, je fais la vaisselle pendant que Dany, allongée sur l'herbe tente de trouver un sommeil réparateur. Malheureusement, la route est encore longue et la sieste, il ne peut pas en être question aujourd'hui. Nous repartons et après une heure et demi de marche, nous arrivons au magnifique Lac des Bouillouses bordés de toute part d'une flore explosive où se côtoient pins, sapins, genêts, genévriers, roseaux et bouleaux.

    Quel changement ! Après avoir marché deux jours sans rencontrer presque personne, nous sommes obligés, pour avancer, de slalomer entre des centaines de touristes qui déambulent en bordure du lac. Nous arrivons à proximité du barrage et faisons une halte pour tremper nos pieds endoloris dans l'eau fraîche d'une petite plage. Nous hésitons. Devons-nous repartir ou bien nous installer par-là ? Dans notre tente ou bien au refuge des Bonnes Hores ? La promiscuité de cette foule grouillante nous incite à partir. Nous traversons le barrage puis descendons sur quelques centaines de mètres la D.60.

    Le GR10 oblique à droite, puis à travers des près et des bois, nous rejoignons le sentier qui longe l'étang de la Pradella. Nous croisons de gros chevaux et quelques poulains qui gambadent à travers cette généreuse végétation. Devons-nous camper par-là ? A cet endroit encore, l'abondance de touristes représente trop la société que nous voulions quitter en choisissant de faire cette randonnée. Une fois de plus, nous hésitons. Devons-nous prendre le télésiège tout proche qui va vers Font-Romeu ? Selon les renseignements recueillis, Bolquère est malgré tout à deux heures et demi de marche. Il est seize heures trente, le temps d'une pause café et notre décision est prise. Nous irons à Bolquère.

    A la fin d'un interminable sentier forestier, tout en descente, nous rejoignons la D.10. Il est 19 heures, voilà onze heures que nous avons démarré du Lanoux. Par quelques raccourcis, nous entrons éreintés dans Bolquère pour nous diriger vers les deux auberges du village. Il est 20 heures, et il n'y a plus aucune chambre de disponible. Dany demande à un paysan si nous pouvons dresser notre tente dans son champ. Il lui répond d'une manière assez bourrue et elle essuie un refus. Un homme occupé dans son jardin potager nous conseille de sortir du village où dit-il, nous n'aurons aucune peine à trouver un pré où nous installer.

    G.R.10 Etape 3 Etang du Lanoux (2220m) - Bolquère (1629m)G.R.10 Etape 3 Etang du Lanoux (2220m) - Bolquère (1629m)

     Campement au dessus du Lanoux, au loin le Carlit                         Arrivée au Col du Portella de la Grava

    Nous sortons par la route goudronnée. Dans un virage, un chemin de terre semble se faufiler à travers champs. Nous l'empruntons. Il s'agit du sentier qui suit le parcours du "Petit Train Jaune" que nous ne tardons pas à apercevoir, une cinquantaine de mètres en contrebas. Nous remarquons un champ qui vient d'être fraîchement fauché. Quelques haies et trois meules de foin. Voilà l'endroit idéal où nous abriter ! Il était temps de nous arrêter. Nos pieds sont chauds et meurtris par tant d'heures de marche.

    Les bretelles de nos sacs entament nos épaules. La tente est rapidement dressée. La nuit tombe et il n'est plus question de sortir le réchaud. Nous avalons hâtivement une salade de thon en conserves et une compote.

    Le temps de regarder un dernier "Petit Train Jaune" redescendre à vide et nous sommes déjà blottis dans nos sacs de couchage. La journée a été terrible, douze heures sur les chemins ! Mais, nous n'y pensons déjà plus. Seules les images des magnifiques sites traversés demeurent dans nos têtes. Courbaturés, mais heureux c'est ainsi que nous nous endormons. Comme le dit une célèbre expression "demain sera un autre jour !".

     

    G.R.10 Etape 3 Etang du Lanoux (2220m) - Bolquère (1629m)G.R.10 Etape 3 Etang du Lanoux (2220m) - Bolquère (1629m)

    Au dessus du petit lac d'Estanyol

     Chevaux sauvages au lac d'Estanyol

     G.R.10 Etape 3 Etang du Lanoux (2220m) - Bolquère (1629m)G.R.10 Etape 3 Etang du Lanoux (2220m) - Bolquère (1629m)

    La Vallée de la Grava, paradis des chevaux

     Déjeuner au bord de la Grava

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  • Ce diaporama est agrémenté de chansons de Michel Fugain dont les titres et les interprètes sont : "Une Belle Histoire" extrait de l'album "Chante la Vie Chante Love Michel Fugain" par Arcadian, Claudio Capéo, Corneille, Anaïs Delva, Olivier DionMickaël Dos Santos, Patrick Fiori, Florent Mothe, Damien Sargue, Sophie TapieVictoria et Michel Fugain, "Forteresse" par Michel Fugain, "Comme Une Histoire d'Amour" par Michel Fugain, "Fais comme l'oiseau" par Michel Fugain puis "Une Belle Histoire" par BillyDic aux claviers Tyros et Chromaticover.

      Le Sentier des Histoires et la chapelle Saint-Luc de PuigRodon depuis Fourques

    Le Sentier des Histoires et la chapelle Saint-Luc de PuigRodon depuis Fourques


     

    Si la commune de Fourques peut s’enorgueillir de deux véritables circuits de randonnées : « Le Sentier des Histoires »,  que je vous présente ici, et « les Chemins d’Adrienne » ;  je gardais de cette dernière ; réalisée en octobre 2016 ; de bien étranges et contradictoires souvenirs. Etranges et contradictoires car si j’avais pris beaucoup de plaisir à parcourir ces « chemins » au doux prénom de ma mère et de l’écrivaine Madame Cazeilles, une sérieuse chute ; mais qui aurait pu être encore plus grave ; m’avait handicapé physiquement pendant de longs mois. En effet, ce jour-là, et alors qu’au sommet d’une butte argilo-caillouteuse je photographiais un paysage, sous mes pieds, un modeste mais inattendu glissement de terrain m’avait fait basculé dans une « descente infernale ». Sous  l’effet de surprise et entraîné  par le poids de mon sac à dos, et alors que mes jambes prenaient sous la contrainte de plus en plus de vitesse et qu’aucun obstacle devant moi ne se présentait, je n’avais trouvé comme seul recours que de plonger tête première et de tout mon long. Sans cette solution radicale, la moins pire et surtout la seule, je pense que je n’aurais jamais pu écrire le présent récit. Oui, ce jour-là et comme le dit l’expression « je l’avais échappé belle ! ».  Il s’en était suivi quelques plaies à la tête, au bras et à la jambe droite mais finalement les lésions les plus graves avaient été celles que je n’avais pas vues sur le moment et qui étaient apparues dans les jours suivants.  Maux de dos répétitifs, énorme entorse au pied droit avec poche de sang difficile à résorber , jambe droite désaxée à hauteur de la hanche accompagnée d’un gros hématome dont je garde encore à ce jour une « rondelette » relique. Oui, à l’instant où nous démarrons ce « Sentier des Histoires », je ne peux m’empêcher de repenser à tout ça ! Il est 10h30. Nous avons trouvé assez facilement à garer notre voiture près du centre de Fourques. En effet, c’est de là, au Castell jouxtant la mairie, que démarre cette nouvelle balade fourcatine. Si j’ai appris que cette randonnée est l’émanation  puis l’adaptation pédestre d’un livre intitulé « Dis-nous grand-père » d’un dénommé Alain Saqué ; ceci nous est confirmé dès la première pancarte explicative ; j’ai vivement regretté de ne rien trouvé sur le Net, ni le livre, ni sur son contenu, ni rien à propos de son auteur ! Etonnant de nos jours ! Comme si cette histoire d’un enfant racontant son enfance et sa jeunesse s’était volatilisée car trop ancienne ou au pire comme si elle n’avait jamais existé ! Est-ce un simple problème de grande confidentialité ? Je le suppose ! Mais quel dommage ! Après la découverte d’un écriteau consacré au Castell ; ancienne cellera  fortifiée en 1188, de son porche d’entrée et de quelques venelles, retour vers la place du village. Voilà déjà un second pupitre dédié au « Journal oral ». Là, nous tournons le dos à  la mairie et empruntons la rue Carrer Gran. L’itinéraire passe devant l’église Saint-Martin se poursuit rue du Puits et Saint-Sébastien avant de bifurquer rue des Genêts. Le balisage « Sentier des Histoires » est toujours bien présent. Ici, après avoir traversé quelques villas de  conception plutôt récente, la campagne est rapidement là. Bien balisé en jaune, si le tracé s’avérera quelque peu biscornu, le cheminement lui sera plutôt facile. Dans l’immédiat Fourques s’éloigne très vite. Un autre pupitre consacré « aux figues » se présente. L’enfant Alain Saqué nous raconte son goût prononcé pour ce fruit que l’on trouvait un peu partout et donc facilement autour du village. Après cet écriteau et les deux premiers déjà  lus, sept autres suivront encore. Souvenirs d’enfance certes mais tous plus ludiques les uns que les autres car nous racontant le passé ayant rythmé la vie de l’auteur, celle du village mais aussi les décors environnants et le patrimoine.  Dans toutes ces histoires qui nous sont racontées, sourd l’amour du village, du terroir et du pays. On peut aisément comprendre cet amour, tant  il est vrai que les décors, les paysages et les panoramas  sont suffisamment variés pour que cette balade ne soit pas ennuyeuse.  Vignobles, champs en jachère, garrigue, futaies de chênes et de quelques autres feuillus, correcs, petits escarpements d’argiles,  les décors changeants rendent le parcours divertissant. Nous l’agrémentons personnellement d’un long aller et retour à la chapelle Saint Luc de PuigRodon, ancien ermitage au sommet d’une butte situé sur la commune de Passa. Une butte dont l’Histoire de France nous rappelle qu’ici les 5.000 hommes du Général Pérignon trouvèrent refuge lors de la seconde Bataille du Boulou de 1794. Un recul stratégique payant puisque la victoire fut au bout. Comme on s’y attendait un peu, nous la trouvons malheureusement fermée  au même titre que tous les édifices religieux côtoyés ce jour-là ! Nous compensons ce regret par un petit déjeuner sur l’herbe avec une vue fabuleuse sur un grandiose Canigou enneigé. Si ici, la géologie type « blocaille » me rappelle un peu trop celle où j’ai chuté en 2016, j’évite de m’approcher trop près du bord de la moindre petite dépression. Un randonneur « gadin »  averti en vaut deux ! Après cette petite entorse au « Sentier des Histoires », nous retrouvons le bon itinéraire sur le chemin dit de Llauro. Il nous amène au mas éponyme. Bien que les passereaux aient été présents depuis le départ, ici  ils se font de plus en plus nombreux et ce, pour le plus grand plaisir du photographe animalier amateur que je suis. Pinsons, chardonnerets, bruants, linottes et étourneaux.  Apparemment, et bien que les vendanges soient une histoire ancienne, les vignobles semblent encore les attirer. Adoreraient-ils tout comme nous les raisins secs ? L’arrivée à la chapelle Saint Sébastien, assez voisine du village, est synonyme d’arrivée toute proche. Une fois encore ; on regrette de la trouver porte close. Revenir au centre de Fourques n’est plus qu’une adorable formalité tant la commune semble exhaler une incontestable sérénité. Outre les « histoires » que l’on peut lire sur les différents pupitres, quelques rencontres fortuites mais toujours sympathiques avec des gens du cru et des viticulteurs sont venues s’ajouter au plaisir de marcher. Leurs  chiens gentils, câlins et joueurs, un cadre et des chemins agréables, une flore et une faune à photographier, d’amples panoramas vers le Canigoules Albères et les Aspres, des édifices religieux certes fermés mais toujours empreints d’une architecture romane et donc d’une évidente chrétienté, sont les autres images marquantes de ce  Sentier des Histoires. Comme je le dis souvent « il n’appartient qu’à nous de faire de chaque randonnée une histoire nouvelle »  Ici les Histoires, celles d’Alain Saqué et la mienne se sont télescopées pour notre plus grand bonheur. Cette randonnée, telle qu’expliquée ici, a été longue de 11,4 km environ que l’on peut scinder en 2 parties : 8 km environ pour le seul Sentier des Histoires et 3,4 km aller et retour pour la chapelle Saint-Luc de PuigRodon. Carte IGN 2548 OT Perpignan – Plages du Roussillon Top 25.


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  •  LA LENTEUR : La lenteur arrive souvent au but, tandis que la précipitation s’empêtre souvent en chemin. (proverbe arabe).

    4eme JOUR MERCREDI 8 AOÛT 2001 -BOLQUERE (1629m) - FONT-ROMEU (1741m)

    G.R.10 Etape 4 Bolquère (1629m) - Font-Romeu (1741m)

    Un peu de toilette à la fontaine du village de Bolquère

    8h 15, exténués par les efforts de la veille, nous avons dormi plus qu'à l'accoutumée, mais ce sommeil supplémentaire ne semble pas avoir été très réparateur. Dany se plaint de ses hanches et surtout de ses pieds où des ampoules ont fait leur apparition. Personnellement, j'ai mal aux mollets, aux épaules et la plante de mes pieds est encore bien rouge.

    En sortant de la tente, la première chose que je remarque, c'est une immense chape de brume, qui immobile, recouvre la vallée de la Têt et la Cerdagne. Nous la retrouverons deux jours plus tard. Après trois jours d'un ciel immaculé, décidément les nuages s'amoncellent au sens propre et au sens figuré.

    La fatigue aidant, nous prenons la décision de nous rendre à Font-Romeu pour nous ravitailler et prendre un peu de repos. Dès le petit déjeuner terminé, nous levons le camp et rangeons nos sacs sous lesquels des dizaines d'araignées ont élu domicile pour se mettre au sec de la rosée du matin.

    Nous effectuons en sens inverse le chemin pris la veille et entrons dans Bolquère. Un arrêt à la fontaine pour remplir nos gourdes et nous brosser les dents et nous prenons la direction de Font-Romeu par la D.10. A la sortie de Bolquère, un homme occupé à la réparation de son chalet nous indique qu'il est préférable de prendre un raccourci qui, à travers champs et sapins, file directement sur Font-Romeu que nous apercevons au loin. Dany souffre des pieds. A mi-chemin, elle est contrainte de stopper pour refaire un pansement plus efficace. Pendant ce temps, j'observe aux jumelles un renard qui court au milieu d'un pré. Il s'arrête et assis sur son postérieur, semble nous épier. Nous avons tout loisir de le regarder, car ce n'est qu'après plusieurs minutes, qu'il reprend sa route et disparaît dans des bosquets.

    Il est 9H30, nous entrons dans Font-Romeu et nous nous dirigeons vers le centre-ville au milieu d'un flot d'estivants. Nous cherchons rapidement un hôtel, inquiets de ne pas trouver de chambres. Le premier où nous entrons sera le bon. L'hôtel "La Montagne", le bien nommé, trois étoiles NN, un peu cher, mais une chambre doit se libérer entre onze heures et midi. Nous lâchons notre bardas et nos bâtons dans un local à bagages. Nous échangeons nos godillots de marche pour des chaussures de tennis plus légères et plus confortables. Nous vidons nos sacs de notre linge sale pour le porter à un pressing.

    Nous ressortons de l'hôtel et redescendons la rue prise quelques instants auparavant. Sur le trottoir, à hauteur d'une pâtisserie, d'ardentes senteurs du pain chaud nous attirent. La pâtisserie fait également salon de thé. Nous nous y arrêtons pour prendre notre premier vrai café depuis notre départ accompagné d'un gros pain au chocolat bien frais et croustillant. Direction le pressing, puis le supermarché où nous faisons nos courses (fruits secs, saucissons, pâtes et riz cuisinés et plats iophilisés, boissons énergétiques, compotes, allumes-barbecues). Nous achetons également le journal pour connaître les dernières informations et quelques cartes postales pour donner des nouvelles à nos proches.

    Il est midi, nous rejoignons l'hôtel. La chambre vient d'être libérée. Elle est spacieuse et possède une grande véranda bien ensoleillée. Mais après quatre jours passés sur les chemins, nous avons surtout hâte de nous laver. L'eau chaude de la douche est bienfaitrice et nous requinque un peu. Il est temps de trouver un restaurant pour continuer notre "remise en forme". Nous optons pour le restaurant de la Poste où une énorme salade pour Dany, et une non moins énorme et délicieuse pizza pour moi, nous sont servies. Vers 14 h, nous retournons à l'hôtel pour une sieste réparatrice. Nous traînons un peu au lit, mots croisés et lecture. Le soleil est encore haut et nous en profitons pour étendre dans la véranda, la tente et notre linge encore humide.

    18 heures, il est temps d'aller au pressing récupérer tous nos vêtements. Promenades et shopping dans Font-Romeu, puis retour au restaurant de la Poste où nous dégustons une gigantesque entrecôte agrémentée de frites. C'est là que nous constatons que la viande commençait sérieusement à nous manquer.

    G.R.10 Etape 4 Bolquère (1629m) - Font-Romeu (1741m)G.R.10 Etape 4 Bolquère (1629m) - Font-Romeu (1741m) 

    Au Lac des Bouillouses
    Une eau bienfaitrice aux Bouillouses

     Vers 21 heures, nous sommes déjà au lit. Dany s'endort très vite pendant que je regarde un match de foot à la télé. Après l'éreintante journée d'hier, ce repos aura, je pense, vraiment été utile.

    G.R.10 Etape 4 Bolquère (1629m) - Font-Romeu (1741m)

    Le petit train jaune que nous apercevions du champ au nous couchions le 3eme jour

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  • L’IVRESSE : L’ivresse venue, nous coucherons sur la montagne nue avec le ciel pour couverture et la terre pour oreiller (Li-Pa – Poète chinois)

    5eme JOUR JEUDI 9 AOÛT 2001 -FONT-ROMEU (1741 m) - PLA DE CEDELLES (1911m)

    G.R.10 Etape 5 Font-Romeu (1741m) - Pla de Cedelles (1911m)

    Campement au Pla de Cédelles

    8h15. Nous nous réveillons. La nuit a été bonne et nous sommes en bien meilleure forme. Nous prenons notre petit déjeuner dans la chambre, une douche tiède et nous voilà d'attaque pour poursuivre notre randonnée. Aujourd'hui, nous ne fixons aucun but à notre étape et improviserons en fonction de l'heure et des difficultés rencontrées.

    9h15. Après avoir réglé la note d'hôtel, nous repartons par le même raccourci, pris hier matin et qui laisse Super Bolquère un peu plus haut sur la gauche. Le temps est au beau fixe, mais la chape de brume sur la Vallée de la Têt est toujours présente et ne semble pas s'être déplacée. Sur le sentier qui mène à Bolquère et à l'endroit même où la veille, nous avions aperçu le renard, nous remarquons un immense oiseau à la cime d'un grand sapin. A notre arrivée, il s'envole et tourne au-dessus de nous quelques minutes en poussant de grands cris.

    Nous traversons Bolquère et le temps d'une brève erreur de parcours, nous continuons la D.10 jusqu'au Col de la Perche. Le G.R.10 suit la petite route d'Eyne, puis tourne à gauche en longeant une ancienne voie romaine. D'abord à travers un bois de jeunes sapins puis au milieu de champs de céréales que quelques moissonneuses sont en train de faucher. Tout en descendant, nous distinguons en contrebas "le petit train jaune" chargé de vacanciers et la charmante commune de la Cabanasse que nous ne tardons pas à atteindre. Tout au-dessus, nous apercevons Mont-Louis et ses fortifications. Dans le village, nous suivons très aisément le balisage et continuons vers Planés.

    En cours de route, Dany, qui a opté pour des chaussures de tennis, commence à se plaindre de ses pieds très endoloris. Nous improvisons une halte au bord d'un ruisseau, le temps de refaire les pansements et de reprendre un peu des forces. Pour moi aussi, la froideur de l'eau sur mes pieds est revigorante.

    Il est midi quand nous entrons dans Planés. A la fontaine, nous emplissons les gourdes d'eau fraîche puis suivons le traces toujours bien visibles qui se dirigent vers l'étonnante église polygonale. Juste à côté de l'église, nous faisons un arrêt dans une fromagerie et dégustons un excellent fromage de brebis. Nous repartons avec un bon morceau de ce délicieux fromage qui nous a ouvert l'appétit et décidons de poursuivre. Nous empruntons une piste forestière que nous quittons rapidement pour nous engager sur un sentier qui grimpe dans la forêt.

    Il est 12h30, pendant que je fais cuire des pâtes sur le réchaud, Dany est redescendue à Planés pour emplir sa deuxième gourde qu'elle avait omis de remplir à la fontaine. A son retour, le déjeuner est prêt et nous mangeons avec entrain. Dany s'est allongée et se repose un peu pendant que j'observe le "va et vient" de grosses fourmis qui s'afférent autour d'une imposante fourmilière encastrée dans un vieux tronc désagrégé.

    Vers 13h30, nous reprenons notre route. La pente est de plus en plus raide, mais heureusement, le sentier court à l'ombre de très jolis sous-bois. De temps à autre, nous grappillons de succulentes framboises sauvages qui poussent à profusion en bordure même du chemin.

    Vers 16h, un épais brouillard commence à voiler le ciel. Une demi-heure plus tard, nous atteignons le Pla de Cédelles, vaste croupe herbeuse parsemée de fleurs multicolores et entourée de sapins. Compte tenu de l'heure, des souffrances que Dany endure avec ses pieds, du brouillard et du cadre enchanteur qui nous entoure, nous décidons d'arrêter là pour aujourd'hui. La brume se fait de plus en plus opaque et nous avons du mal à distinguer des randonneurs qui passent à moins de quinze mètres de nous. Le lieu est certainement propice aux bivouacs car nous remarquons les cendres de nombreux feux de camp. Nous profitons de l'aubaine pour allumer le nôtre avec le bois mort, qui en abondance, jonche le sol et quelques bouses bien sèches.

    La brume est maintenant très dense, la visibilité est de cinq à six mètres maximum, quelques gouttes de pluie se transforment rapidement en averse. Je parviens malgré tout à maintenir le feu allumé pour le repas du soir. La pluie s'est arrêtée de tomber, mais l'herbe est détrempée et c'est debout autour du feu que nous prenons le repas. Avec cette grisaille, la nuit tombe très vite et nous sommes contraints de réintégrer notre tente, plus tôt que prévu. Dany s'endort rapidement pendant que je bouquine à la lueur de la torche.

    Il ne pleut déjà plus. Mais, des rameaux des sapins, quelques gouttelettes continuent de tomber sur la toile. C'est au son de cette entêtante musique que je m'endors à mon tour.

    G.R.10 Etape 5 Font-Romeu (1741m) - Pla de Cedelles (1911m)G.R.10 Etape 5 Font-Romeu (1741m) - Pla de Cedelles (1911m)

    G.R.10 Etape 5 Font-Romeu (1741m) - Pla de Cedelles (1911m)

    G.R.10 Etape 5 Font-Romeu (1741m) - Pla de Cedelles (1911m)

    Arrivée au village de la Cabanasse                                             Dany soigne ses pieds meurtris

    Dany de corvée d'eau au village de Planés                                Arrivée au Pla de Cédelles

     G.R.10 Etape 5 Font-Romeu (1741m) - Pla de Cedelles (1911m)

    G.R.10 Etape 5 Font-Romeu (1741m) - Pla de Cedelles (1911m)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Au départ du Pla de Cedelles, préparatifs.                                      Au départ, vue sur la Vallée de la Ribérole

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  • LE BONHEUR: Ne cherche pas le chemin du bonheur, car le bonheur, c’est le chemin. (proverbe anonyme)

    6eme JOUR VENDREDI 10 AOÛT 2001 - PLA DE CEDELLES (1911m)-RAS DE LA CARANCA(1831m).

    G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

     Au départ de la terrible montée vers le Col Mitja, en bas le lac d'Aixeques.

    Il est huit heures quand nous ouvrons les yeux. Une petite brise fouette la toile de notre tunnel. Le fonds de l'air est moins humide que les autres matins. Dès que nous tirons sur la fermeture-éclair de l’auvent, nous constatons que la brume a laissé place à un ciel bleu azur sans aucun nuage alentours.

    Le Pla de Cédelles, déjà magnifique sous la grisaille, est encore plus majestueux sous le soleil. Des montagnes, une verdoyante végétation descend jusqu'au pré. Au loin, la vue porte d’un côté, sur la Cerdagne jusqu'à Mont-Louis et Font-Romeu. De l'autre, les versants des sommets des pics Redoun et Gallinas dessinent les gracieuses courbes du Coll Mitja que nous devrons atteindre et même dépasser. A cinq mètres de notre campement, un belvédère rocheux domine un impressionnant ravin qui descend jusqu'à la vallée de la Riberole et vers Prats Balaguer. Après avoir rallumé le feu, nous faisons chauffer nos gamelles pour un copieux petit déjeuner vite englouti.

    Il est fait très beau et nous avons hâte de repartir à travers cette luxuriante végétation et ces merveilleux panoramas. Nous marchons lentement car la descente à travers bois et broussailles n'est pas commode. Au bout d'une heure, nous rejoignons le torrent de la Riberole. Quelques ruisseaux annexes coulent à travers les près où quelques vaches broutent une herbe bien grasse. Bien au soleil et à l'abri d'éventuels regards indiscrets, nous nous déshabillons entièrement pour une toilette plus conséquente que les précédents jours de marche.

    Nous remontons le cours du torrent jusqu'à une passerelle de bois et passons sur l'autre rive. Maintenant, le sentier est plus large et descend jusqu'au refuge de l'Orri (1.810 m). Un arrêt au refuge pour quelques photos dont une, avec pour décor, une insolite 2CV. Insolite car bien évidemment comment elle a pu arriver jusqu'ici. Le sentier s'est changé en une piste forestière où nous croisons plusieurs groupes de chevaux qui semblent vivre à l'état sauvage. 

    G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

    Au refuge de l'Orri une étrange 2CV !

    G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

    Au départ du refuge de l'Orri 

    G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

    Le petit lac d'Aixeques alimenté par la Fonts dels Collets en montant vers le Coll Mitja

    G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

    D'interminables lacets vers le Coll Mitja. Il est vrai que nous avons fait le choix de la piste plutôt que le GR10.

    Nous quittons cette piste quelques temps après et filons sur une pente herbeuse à travers des genêts. Nous croisons une ancienne masure en ruine envahie par les ronces, puis escaladons un escalier d'éboulis. Nous empruntons une sente très raide qui débouche sur éperon rocheux où la vue porte sur l'autre versant vers le Pla de Cédelles. Nous redescendons vers l'Aixeques, mais avant d'arriver au petit lac alimenté par le ruisseau Fonts dels Collets, nous bifurquons à droite et empruntons la piste aux multiples méandres qui mène au Coll Mitja (2.367m). Si je fais ce choix plutôt que le GR.10, c'est parce que Dany souffre de plus en plus de ses ampoules sous les pieds. Je me dis que la piste sera plus facilement praticable pour elle.

    En montant vers le col, nous découvrons dans le lointain, la Cerdagne et le massif du Carlit. Tout en marchant, nous dissertons sur la distance parcourue depuis notre départ et cela, nous paraît incroyable. Les lacets de cette piste semblent sans fin. Pour passer le temps, et à chaque enjambée, je regarde des centaines de sauterelles et de criquets qui déguerpissent devant moi et semblent m'accompagner dans notre "chemin de croix". Il est midi et demi, le col semble tout proche. J'attends Dany car j'ai pris un peu d'avance.

    G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

    Des chevaux sauvages près du refuge de l'Orri

    G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

    Dany peine dans la montée vers le Coll Mitja

    A l'ombre de quelques pins, nous nous sommes arrêtés pour la pause déjeuner. Nous prenons notre temps, car l'arrivée prévu au Ras de la Carança n'est pas très éloignée. De plus, une visibilité inhabituelle entrouvre à nos regards des décors exceptionnels de tous côtés. Potages, pâtes et gâteaux de riz sont au menu. Dany en profite pour soigner ces pieds écorchés par des ampoules dont la chair est maintenant à vif. En moi-même, je me dis qu'elle fait preuve d'un grand courage et d'une abnégation à toute épreuve. Mais je me dis aussi : "jusqu'où et combien de temps pourra-t-elle encore marcher ?". Jusqu'à Vernet, il reste en principe deux étapes.

    Après le déjeuner, nous atteignons en quelques minutes le Coll Mitja (2.369m), magnifique col aux courbes parfaites que nous apercevions à distance depuis deux jours. Une piste pierreuse continue de l'autre côté du col, mais le G.R.10 emprunte des raccourcis caillouteux et donc terribles pour l'état de nos pieds déjà endommagés. En dessous, nous apercevons le Pla de la Carança et savons qu'à l'arrivée, il sera la délivrance d'une journée encore bien remplie.

    G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

    En bas, l'Orri , grand comme une boîte d'allumettes

    G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

    Les courbes parfaites du Mitja sont encore loin.

    Enfin, nous y sommes ! Nous commençons à entendre le son métallique des clochettes des vaches qui broutent sur le replat herbeux que nous apercevions du col.

    De nombreux randonneurs vont et viennent à proximité du refuge. Il est tôt, mais nous pensons utile de nous dépêcher pour trouver un bon emplacement car les places vont être "chères". Nous nous approchons du torrent où quelques tentes ont déjà pris place. Une herbe bien épaisse, un feu de camp éteint, l'endroit fera parfaitement l'affaire même si le terrain présente une légère inclinaison. Un groupe d'adolescents arrive, nous montons rapidement la tente pour occuper les lieux car eux aussi cherchent un coin où s'installer. Nous nous déchaussons et trempons avec un plaisir non dissimulé nos pieds dans le torrent. Mais l'eau est tellement froide qu'il est impossible de les y laisser bien longtemps.

    Pendant que je cherche du bois, très rare par ici, Dany soigne ses pieds. Les ampoules se sont élargies, la chair est rouge et toute boursouflée. Comment fait-elle pour avancer encore ? N'est-il pas préférable de redescendre dès demain sur Thués ? La nuit portant conseil, elle reporte sa décision au lendemain matin. Lecture et mots croisés nous permettent de terminer sereinement cette journée. Le soir décline, il fait froid et nous n'avons plus de bois pour entretenir le feu. Nous entrons vite sous la tente pour trouver un peu de chaleur dans nos duvets.

    G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

    Un brin de toilette au bord d'un ruisseau

    G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

    Arrivée au Coll Mitja

    G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

    Repos mérité, après l'arrivée au Col Mitja

    G.R.10 Etape 6 Pla de Cedelles (1911m) Ras de la Carança (1831m)

    Lecture au bord du torrent de la Carança

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  •  L’HUMILITE : Le difficile n'est pas de monter, mais en montant de rester soi.

    Jules Michelet.(Historien Français).

    7eme JOUR SAMEDI 11 AOÛT 2001 - RAS DE LA CARANCA(1831m)-MANTET (1550m)

    G.R.10 Etape 7 Ras de la Carança (1831m) - Mantet (1550m)

    Avec notre bardas, la montée vers le Col del Pal n'est pas plus facile que celle du Coll Mitja (en face).

    La fin de notre périple approche. Il approche d'autant plus que je ne sais pas si Dany pourra le terminer. Ce matin, nous nous sommes réveillés très tôt, car il a fait très froid et nous avons très mal dormi. Est-ce la proximité du torrent ? , mais, malgré le duvet, la polaire et la veste en Gore-Tex, nous avons eu un mal fou à trouver un peu de chaleur et à nous libérer d'une forte humidité ambiante. Le seul fait d'avoir cogner de la tête le filet à l'intérieur de la tente, et j'ai les cheveux trempés.

    Je pars chercher du bois, pendant que Dany, encore allongée dans son sarcophage, essaye de se réchauffer. Le bois mort est rare et les quelques morceaux, que je trouve, sont détrempés par la forte humidité nocturne. Après maintes et maintes tentatives, je parviens à allumer le feu. De grandes flammes s'élèvent et je pose aussitôt une gamelle d'eau au centre de quelques pierres que j’ai préalablement disposées. Dany se lève et prépare le petit déjeuner. De mon côté, je consulte le topo-guide car Dany est décidée à poursuivre malgré des pieds en piteux état.

    L'étape est donnée pour quatre heures de marche avec le Col del Pal qui culmine à 2.294 mètres, puis une très longue descente sur Mantet que je redoute déjà. Par expérience, je sais que nous mettrons facilement deux heures de plus et peut-être trois, compte tenu de nos charges et de l'handicap de Dany.

    Avant de démarrer, nous sommes contraints d'étaler les toiles de tente et nos sacs de couchage qui sont imprégnés d’une forte humidité. Posés au soleil sur quelques genévriers, le séchage s'avère heureusement rapide. Pour le linge de corps lui aussi détrempés, nous décidons de le faire sécher au cours de l'étape.

    G.R.10 Etape 7 Ras de la Carança (1831m) - Mantet (1550m)

    Dans la montée, découverte d'un orri effondré

    G.R.10 Etape 7 Ras de la Carança (1831m) - Mantet (1550m)

    En route vers le col del Pal, en face le pic Gallinas

    Est-ce la fatigue qui s'accumule, mais nos sacs ne semblent jamais s'alléger, malgré nos approvisionnements qui s'amenuisent au fil du parcours. Pour qu'ils soient moins lourds, nous remplissons une seule gourde, certains que nous trouverons facilement de l'eau au cours de l'étape, comme c’est le cas depuis notre départ.

    9h30. Le G.R.10 poursuit sa route devant le refuge, puis bifurque par une passerelle de rondins qui enjambe le torrent de la Carança. Le balisage est toujours aussi bien visible et sans difficulté, nous continuons à travers des bois. Une heure plus tard, nous arrivons sur un grand pré. A cet endroit, nous aurions tendance à continuer tout droit, mais j'ai la chance d'apercevoir les marques blanches et rouges de l'autre côté d'un ruisseau. Personne à l'horizon, nous profitons d'un magnifique soleil et ôtons tous nos vêtements pour un bain rafraîchissant et un peu de toilette. Pendant que je me rase, Dany en profite pour remplacer ses compresses qui collent à la peau de ses blessures. Les plaies sont importantes et il ne reste malheureusement qu’un seul pansement. Nous enjambons le cours du ruisseau et continuons doucement notre progression.

    Il est onze heures lorsque nous atteignons la Jasse des Clots (1.910m), grand plat herbeux où nous faisons une nouvelle halte. Fruits secs et boissons énergétiques sont de mises pour une bonne récupération. Au-dessous, nous apercevons le refuge de la Carança pas plus grand qu’une boîte d’allumettes. Nous avons déjà bien marché et cette satisfaction nous encourage à poursuivre vers le Col del Pal, que nous devinons au-dessus, encore très loin. Le chemin se poursuit dans un couloir très raide au milieu d’une végétation rabougrie faite de rhododendrons et de petits genêts. Plus nous montons et plus la pente s’accentue. Nous montons lentement, car la fatigue et le poids des sacs commencent à avoir raison de notre volonté.

    G.R.10 Etape 7 Ras de la Carança (1831m) - Mantet (1550m)

    Pour le déjeuner, découverte au loin des sites déjà traversés

    G.R.10 Etape 7 Ras de la Carança (1831m) - Mantet (1550m)

    Lessive et séchage, lors du repas, le pré ressemble à une brocante

    Midi et demi, nous atteignons une grande et verte prairie entourée de sapins. Exténués par cette violente grimpée nous décidons de faire la pause déjeuner à cet emplacement. Une nouvelle fois, la vue est splendide. Il fait très beau et très chaud et la visibilité est parfaite. De l’autre côté de la vallée, le coll Mitja semble tout proche. Plus loin et grâce aux jumelles, nous entrevoyons les sites traversés. Nous constatons que notre randonnée a été une immense " montagne russe " où sommets, cols et vallées se sont succédés.

    Pendant que Dany vide les sacs pour étendre tous les effets encore mouillés, je prépare un bon feu où nos gamelles finiront de noircir. Nous déjeunons tranquillement au soleil pendant que quelques jeunes randonneurs zigzaguent au milieu de nos vêtements, qui étendus à même le sol, transforme la prairie en une véritable brocante. Nous apprenons qu’ils viennent de Mérens et ont fait le même parcours que nous.

    Nous remballons nos sacs et quelques minutes plus tard, nous les retrouvons qui déjeunent, à leur tour, au sommet du Col del Pal.

    Sur la gauche du col, de nombreux chevaux gambadent sur le verdoyant pâturage. Un panneau indique Mantet à 1h50 de marche. Le G.R.10 part sur la droite. Tout au loin, on aperçoit le Col de Mantet où l’on devine de nombreux véhicules qui brillent au soleil. Dans un ciel bleu cristallin, l’imposant massif du Canigou nous fait face, majestueux, grandiose, telle une pyramide inaccessible. Quelques photos, pour mettre sur le papier ses images inoubliables et nous reprenons le sentier qui grimpe légèrement puis descend en lacets vers la vallée de l’Alémany. La descente que nous appréhendions, fait de gros dégâts sur les pieds de Dany et enflamme les miens. Tant bien que mal et tout en boitant, nous réussissons à atteindre la piste qui relie Mantet à la Porteille de Mantet. Connaissant un peu ce coin, nous nous dirigeons vers la Cabane des Allemands où je sais qu’une source jaillie d’un gros tube de PVC. Très longuement, nous laissons l’eau glacée coulait sur nos jambes et nos pieds meurtris. Je profite de cet arrêt, pour tenter de laver nos gamelles, maintenant aussi noires que du charbon. Rien n’y fait, ni les chiffons, ni le sable avec lesquelles je les frotte.

    G.R.10 Etape 7 Ras de la Carança (1831m) - Mantet (1550m)

    Une petite sieste pendant que notre linge séche

    G.R.10 Etape 7 Ras de la Carança (1831m) - Mantet (1550m)

    Arrivée au Col del Pal, vue sur le majestueux Canigou

    Nous reprenons notre marche en avant vers Mantet qui semble s’éloigner au fur et à mesure que nous avançons. Il est 17h30, quand nous atteignons enfin l’inaccessible village. Pour Dany, un dernier effort surhumain et sur un pied pour monter le large chemin cimenté qui conduit au centre de la commune.

    Compte tenu de son état, il est impératif que nous trouvions une chambre. Dans la première auberge rencontrée et encore en construction, il y a des chambres mais les prix me paraissent prohibitifs. La deuxième, " l’auberge Bouf’Tic " nous semble plus accueillante et il reste encore une chambre sur les trois dont elle dispose. Nous sommes heureux de nous retrouver dans une vrai chambre qui n’est pas petite mais occupée pour l’essentiel par un immense lit de deux places et un autre petit lit d’une place. Mais avant toute chose, il est indispensable que nous nous lavions. Après la douche, nous mettons des vêtements propres. Déjà revigorés, nous montons prendre un verre sur la terrasse de l’auberge encore inondée de soleil. La journée a été exténuante et nous apprécions, comme jamais peut-être au cours de cette randonnée, ce moment de détente et de repos. Nous faisons la connaissance d’un sympathique couple de Toulousains avec lesquels nous dînerons ce soir.

    Il est encore tôt et je propose à Dany que nous allions téléphoner de la cabine pour donner des nouvelles rassurantes à notre famille, les dernières remontant à notre journée à Font-Romeu. Nous descendons à cloche-pied vers la cabine qui jouxte la magnifique petite église du 11eme siècle. Nous sommes surpris car la cabine est à pièces et nous ne disposons que d’une seule pièce de cinq francs pour un seul message. Nous savons nos proches rassurés et j’aide Dany à remonter vers l’auberge car elle ne peut plus poser les pieds à terre.

    19h30. Un copieux souper régional bien arrosé nous est servi. Avec nos amis toulousains, la conversation est agréable, mais quand le repas touche à sa fin, nous n’avons qu’une hâte, c’est de retrouver la chambre et ce grand lit qui nous attend juste au-dessous. Aussitôt nos têtes sur les oreillers, nous plongeons dans les bras de Morphée.

     

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  • L’EXTRAORDINAIRE : L’extraordinaire se trouve sur le chemin des gens ordinaires. Paulo Coelho

    8eme JOUR DIMANCHE 12 AOÛT 2001 - MANTET (1550m) – SAINT-ESTEVE.

    G.R.10 Etape 8 Mantet (1550m) - Saint-Estève

    En route vers Mantet, au loin le Col del Pal

    Il est huit heures, étalés dans l’immense lit, nous ouvrons les yeux et faisons la différence avec l’exiguïté de notre tunnel de toile dans lequel nous avons dormi les jours précédents. Après onze heures de sommeil, je ne ressens plus aucune fatigue, mais seulement une superficielle douleur aux épaules à l’endroit où reposent les lanières de mon sac. Dany a, par contre, les plus grandes difficultés à marcher.

    La seule question que je me pose désormais, c’est : " comment rejoindre Perpignan ou mieux encore notre domicile à Saint-Estève ? ". En effet, je ne pense même plus à aller à Vernet-les-Bains, terme prévu initialement de notre randonnée.

    Après une douche bienfaitrice, nous montons à la salle à manger pour un copieux petit déjeuner. Nous nous régalons de grosses tranches de pain de campagne grillées sur lesquelles nous étalons à loisir du miel et des confitures d’abricots et de cerises faites " maison ".

    G.R.10 Etape 8 Mantet (1550m) - Saint-Estève

    Au Col del Pal un geste d'auto-stoppeur prémonitoire

    G.R.10 Etape 8 Mantet (1550m) - Saint-Estève

    En route vers Mantet, que l'on aperçoit au loin

    Après avoir rangé tous nos effets, nous décidons de poursuivre l’étape vers Vernet, tout en nous laissant l’opportunité de " faire du stop " sur la longue route goudronnée qui va de Mantet à Py. De toute manière, nous n’avons pas le choix et il nous faudra avancer.

    Il est 9h, nous réglons la note, sortons de l’auberge, et commençons à monter vers le col de Mantet. Le G.R.10 ne suit pas la route qui mène vers le col, mais coupe plus directement par des raccourcis très raides que nous empruntons. C’est en claudiquant et sans se plaindre que Dany monte ce bon dénivelé, mais au fonds de moi, je sais qu’il lui sera impossible de marcher les six ou sept heures nécessaires pour rejoindre Vernet.

    Après un quart d’heures d’ascension, le G.R.10 coupe la route goudronnée. Une voiture arrive et s’arrête dans un virage un peu plus haut. Malgré le poids du sac, je cours jusqu’au véhicule et j’interpelle le couple qui se trouve à l’intérieur. Tout en expliquant notre déplaisante situation, je sens que je perds mon temps et que ces gens ne sont pas disposés à nous prendre. En effet, le véhicule fait demi-tour, repart vers le col et me laisse en plan au milieu de la chaussée.

    Quelques secondes plus tard, j’aperçois un autre véhicule qui monte vers nous. Je me plante au beau milieu de la route et je commence à faire de grands signe avec les bras. Le conducteur n’a pas d’autre alternative que de stopper. Entre temps, Dany m’a rejoint. Au vieux monsieur qui semble abasourdi par tant de culot, j’explique les difficultés que Dany rencontre à poursuivre la randonnée. Il a l’air à la fois surpris et inquiet.

    Je lui demande : " Où allez-vous " ? D’une moue dubitative, il me répond : " Je ne sais pas " ; puis aussitôt " à Perpignan ". " Nous aussi, pouvez-vous nous y amener ou au moins nous en rapprocher " ? , lui dis-je. Il descend de sa voiture et semble acquiescer. Il s’excuse pour le désordre et le chien qui gît de tout son long sur le siège arrière. Il commence à enlever quelques cagettes se trouvant sur les fauteuils et tout en les rangeant dans le coffre, il nous explique qu’il est venu jusqu’ici pour ramasser des champignons mais qu’il n’en a pas trouvé.

    Nous l’écoutons d’une oreille distraite, car nous avons déjà ouvert les portières et sommes déjà occupés à ranger nos sacs et nos bâtons à l’intérieur. Dany est déjà assisse, le chien s’est couché sur la tablette. Je prends place à côté du vieux monsieur.

    Tout en se dirigeant vers le col, il nous annonce qu’il s’arrêtera peut-être dans la descente pour trouver quelques champignons. Nous le mettons à l’aise en lui disant qu’il peut faire ce qu’il veut et que nous l’attendrons dans sa voiture. Il poursuit sa route, non sans nous occasionner quelques frayeurs car il a une fâcheuse tendance à rouler au milieu de la route, voire carrément à gauche. Heureusement, il semble prudent et conduit très lentement.

    Avec Dany, nous lui faisons la conversation en évitant de prononcer le mot " champignon ". Nous atteignons Py, puis Sahorre. Notre chauffeur ne semble pas décider à s’arrêter, ça tombe bien, nous non plus. A un moment il nous dit : " la journée est fichue, je rentre à la maison " Nous réfrénons un " ouf " de soulagement quant il ajoute : " nous serons à Perpignan vers onze heures " Rassurés par ces mots, nous l’écoutons nous raconter sa vie. Il nous explique qu’il est agriculteur et que ses passions sont la pêche et les champignons.

    Le long de la route, de nombreux arbres fruitiers sont encore chargés de leurs fruits. A un moment, Dany lui dit qu’elle a très envie de fruits que nous n’avons plus mangés depuis huit jours. Il ne répond pas, mais à hauteur de Bouleternère, il dit : " Je vais m’arrêter chez ma sœur ". Quelques minutes plus tard, nous voilà arrêtés devant une grande demeure au milieu des vergers et sommes surpris de l’accueil chaleureux qui nous est réservé. Les invitations fusent : " Entrez boire l’apéritif ! ". " Vous resterez bien pour déjeuner ? ". Devant tant de gentillesse, nous ne savons que dire, car le vieux monsieur ne semble pas disposé à s’arrêter trop longtemps. Il charge son coffre de plusieurs cagettes de gros brugnons. Sa sœur très souriante et très charmante pour son âge que nous venons d'apprendre par son frère, nous offre une grosse bourse remplie d’énormes brugnons rouges.

    A leur vue, nous salivons déjà, mais embarrassés, nous n’osons pas en manger devant ces gens d’une simplicité et d’une générosité déconcertante. Nous repartons par force car notre chauffeur n'est pas décidé à déjeuner chez sa soeur. Bien las, un bon repas chaud ne nous aurait pas déplu ! 

    Nous approchons de Perpignan mais finalement notre gentil conducteur propose de nous amener à Saint-Estéve. Il est 11h 30, quant il nous laisse devant le château d’eau. Très gênés, nous ne savons que lui lire pour le remercier de tant de gentillesse, de compassion et de sympathie. Tout en dissertant sur la chance inouïe que nous avons eue aujourd’hui, nous faisons les quelques mètres qui nous séparent de notre domicile. La randonnée se termine bien. Nous sommes arrivés. 

    Dans les jours qui suivent, nous n'aurons de cesse d'évoquer ce formidable voyage. Oubliées les souffrances des derniers jours, les ampoules sous les pieds, les gros dénivelés, les longues distances. Il ne reste que de l'agréable ! Nous parlons déjà de repartir. Faire d'autres étapes sur le GR.10 ? Vers d'autres lieux de randonnées ? Oui, ces quelques jours ont été mémorables. Je dis à Dany que j'ai tout gardé dans ma tête et qu'il me faudra en écrire leur récit. Afin de rester dans un monde montagnard, j'ai déjà le titre "Les Conquérants de l'agréable" , parodie bien sûr de l'illustre livre de Lionel Terray "Les Conquérants de l'inutile". 

    Quand on est arrivé au but de son voyage, on dit que la route a été bonne. Proverbe chinois.

     

    G.R.10 Etape 8 Mantet (1550m) - Saint-Estève


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