• Ce diaporama est agrémenté de la chanson "Awaken" du groupe de rock britannique "Yes" composé de Jon Anderson (chant) et des musiciens Chris Squire, Rick WakemanSteve Howe et Alan White. Chanson légèrement incomplète extraite d'un concert à Birmingham en 2003.

      Le Chemin du Mas de Les Fonts (Las Founts) depuis Calce

     Le Chemin du Mas de Les Fonts (Las Founts) depuis Calce

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    Quand en ce 5 mai 2022, nous avons entrepris ce « Chemin du Mas de les Fonts (*) depuis Calce », les principaux sites Internet que j’avais consulté auparavant nous laissaient imaginer que ce lieu historique et inscrit en tant que tel aux Monuments éponymes serait « visitable ». C’est le cas par exemple de la fiche rando édité par Perpignan Méditerranée Tourisme et Agly-Verdouble Pays Touristique ; c’est-à-dire le département ; où il est clairement indiqué qu’ « Une halte s’imposera au Mas de Les Founts, bâtisse médiévale dominant le vignoble ». C’est également le cas du site « IGNRANDO », lequel dans la présentation de cette randonnée écrit « belle découverte du Mas de las Fonts ». C’est enfin le cas aussi sur le site de la commune de Calce où l’on peut lire d’emblée sur la page dédiée « Une magnifique bâtisse communale ... Le Château de Las Fonts... ». Or, qu’elle ne fut pas notre déception d’atteindre ce bien bel endroit perché sur un dôme et joliment entouré de vignobles, de pinèdes, d’oliveraies et de garrigues et d’être contraints de n’en voir qu’une infime partie au travers de lourdes grilles amplement cadenassées. Oui, à quoi ça sert d’imaginer et de proposer un circuit de randonnée en définissant un objectif qui restera invisible aux yeux des marcheurs qui auront fait l’effort d’y parvenir ? Certes le reste de la randonnée reste agréable, et notamment au printemps, mais la déception est grande et il serait bien que les différents acteurs clés cités ci-dessus ; auxquels on peut peut-être rajouter la Fédération Française de Randonnée Pédestre, puisque ce chemin est balisé ; se mettent d’accord et trouvent une solution à cette énorme déficience, et ce d’autant que la commune de Calce est, comme indiquée ci-dessus, propriétaire du domaine depuis 1985, après l’avoir racheté à la famille Bobo, célèbres pharmaciens de Perpignan. Oui, en arrivant chez moi, j’étais si déçu que j’ai téléphoné à la mairie de Calce pour demander quelques explications. Elles furent polies mais on ne peut plus lapidaires et se résumèrent à « le lieu n'est pas ouvert au public » puis « désolé ». Voilà en préambule ce que je voulais dire à propos de cette randonnée en boucle, espérant qu’au plus vite un changement pourra intervenir afin que les prochains randonneurs trouvent un intérêt total à la parcourir. Il est 8h30 quand nous rangeons notre voiture près du centre de Calce à proximité de la mairie. Nous démarrons en remontant la rue qui passe devant le restaurant bistrot de pays Le Presbytère et l’église Saint-Paul et poursuivons le bitume sur la route d’Estagel jusqu’à la sortie du village où un balisage jaune indique de partir à droite. On laisse le monument aux morts sur la gauche et continuons facilement grâce à un panonceau directionnel : « Mas de les Founts – 1h27 - 4,5km ». Or mis les paysages, dont l’inévitable Canigou couronné de gros nuages fait amplement partie, de très nombreuses fleurs et de rares passereaux font les frais de mes premiers clichés. L’itinéraire très bien balisé ne pose aucun problème de cheminement et ne nécessite pas l’utilisation d’un GPS. Il suffit d’être attentif aux marques de peinture jaune. A des endroits très précis, je retrouve certains tronçons empruntés lors d’une longue et superbe balade que j’avais intitulée « Le Circuit des Coumes et sur les pas des bergers ». C’était une version en boucle très personnelle d’une randonnée intitulée « Sur les pas des bergers » dont un panonceau annonce ici la direction. Alors que Calce s’éloigne, les fleurs de garrigue que je recense se font plus nombreuses pendant que les passereaux se font plus discrets. Seuls quelques bruants proyers et de rares fauvettes montrent le bout de leurs becs pendant qu’une buse variable chasse en rase-mottes avant de disparaître dans une dense végétation. A aucun moment, je n’aurais l’occasion de photographier ni une fauvette ni cette buse. Les paysages s’entrouvrent sur de vastes panoramas. Je reconnais Latour-de-France, devine parfois Estagel, pourtant plus près de nous, aperçoit les reconnaissables sites que sont la Tour del Far et Força Réal. Symétriques dans ce champ visuel à 180°, les deux semblent se faire face . Plus loin encore, des Corbières catalanes à la forêt de Boucheville, le pays Fenouillèdes déroule ses décors si diversifiés. Avec cette dernière vision, je ne peux m’empêcher de me remémorer ce Tour pédestre des Fenouillèdes réalisé avec mon fils et en 5 jours. « Mon dieu déjà 11 ans » me dis-je en pensées car sans prononcer aucun mot. Je me contente de dire à Dany « tiens regarde au loin on aperçoit le Bugarach ! ». «  Où ça ? » me répond-elle. « Ce gros bulbe à droite et à l’horizon, dans la continuité des autres collines encore plus à droite ». « Ah oui, je le vois ! » conclut-elle. Mes pensées, elles, continuent de vagabonder comme mes jambes l’avaient fait en 2011, avant de revenir à une réalité plus patente. A nos pieds, torrents, recs et correcs, ont creusé de profondes et longues combes formant ainsi une succession de petits « serrats » plus ou moins hauts. Ici, aussi, j’arrive à retrouver du regard quelques décors déjà arpentés lors du « Circuit des Coumes et sur les pas des bergers ». Voilà déjà presque 2h que nous flânons et nous stoppons sur un petit pré herbeux et face à ces panoramas pour prendre un gros en-cas. Une fois encore et comme très souvent lors de nos balades, le Massif du Canigou enneigé est la principale attraction de ce déjeuner sur l’herbe. Mais aujourd’hui, de gros nuages lui coupent la tête et de ce fait le rendent beaucoup moins captivant. A l’instant de repartir, nous atteignons la route bitumée coupant la D.18 entre les lieux-dits « Serrat d’en Bigorra » et « Coma de la Ginesta ». Nous repartons sur un chemin mi-asphalté et mi-terreux filant vers le Mas de les Fonts. Il est presque rectiligne et agréable à cheminer car en surplomb d’une jolie combe que vignobles et oliveraies se partagent. De très nombreux passereaux et quelques papillons semblent apprécier ce secteur. Comme déjà indiqué, l’arrivée au Mas de les Fonts devant des grilles fermées par des chaînes est très décevante et même énervante. Aucune âme qui vive à l’intérieur de l’enceinte est nous n’avons d’autre choix que de quitter les lieux. Il y a bien un homme qui travaille à la vigne en contrebas des bâtisses côté sud mais il est bien trop occupé et surtout bien trop loin pour que l’on puisse l’interpeller. Alors que nous descendons vers la partie extérieure du hameau où se trouvent quelques maisons, qu’elle n’est pas notre surprise d’apercevoir au sein d’un mur ruiné une chatte accompagnée de quelques minuscules chatons. Si la mère reste impassible, certains chatons s’égayent en nous voyant et d’autres s’enfuient dans leur cache de pierres. Je prends quelques photos de loin mais nous n’approchons pas dans la crainte d’effrayer la mère qui risquerait d’abandonner ses rejetons. Nous poursuivons. Ici, un long et haut mur, espèce de rempart agencé de plusieurs fenêtres, en partie caché par de grands arbres, empêche toute vision à l’intérieur du domaine. Pendant que Dany continue vers les maisons du hameau, je monte vers ce haut mur en quête de quelques photos et d’une éventuelle ouverture. J’y découvre une tour crénelée également fermée d’un haut portail, mais rien de plus car là aussi aucun accès n’est possible. J’abandonne toute idée de visite et retrouve Dany au hameau, désert lui aussi. Assise sur un petit muret, avec une tasse de café dans une main, elle déguste son dessert que nous n’avions pas mangé précédemment. Je fais de même tout en tentant de photographier les nombreux moineaux et étourneaux qui occupent de grands cyprès. Ici, les oiseaux sont nombreux et outre ceux déjà cités, je parviens à photographier une hirondelle et un chardonneret. Moineaux et pinsons échappent à mes stratagèmes. Les hirondelles, elles, vont et viennent en planant jusqu’à se réfugier sous la terrasse ombragée d’un cabanon. Pour mon plus grand plaisir, toute cette avifaune semble apprécier ce lieu si paisible. Nous repartons forcément déçus de n’avoir pas pu visiter ce château du Mas de les Fonts où certaines structures sont inscrites auprès des Monuments Historiques. C’est le cas de la chapelle, du porche d’entrée ainsi que de l’enceinte où une poterne est visible. Est-ce la déception, mais nous poursuivons la route au lieu d’essayer de trouver le balisage de couleur jaune propre à ce P.R. Quand je m’aperçois de notre erreur, c’est bien trop tard pour faire marche arrière. Un coup d’œil sur mon GPS et sur ma carte IGN pour constater que nous avons accompli au moins 500m mais finalement je constate aussi qu’en continuant nous retrouverons le bon itinéraire. Après les vignes du mas, la garrigue reprend totalement ses droits avec des fleurs à recenser et des passereaux véloces et donc difficiles à immortaliser. Si le chemin vers Calce est plutôt rectiligne sur la carte, il ne l’est pas sur le terrain, alternant montées et descentes rocailleuses dans des petites combes creusées par des correcs le plus souvent asséchés. Quant au fond d’un correc, une poche d’eau causée par de récentes pluies se présente, on y découvre quelques papillons en quête de sels minéraux, nutriments essentiels à leur reproduction. Dans ce retour vers l’arrivée, les paysages diffèrent quelque peu de ceux vus précédemment. Belles vues sur le Mas de les Fonts, sur la Plaine du Roussillon puis sur Calce sont les principales attractivités visuelles de cette deuxième partie du parcours. Il faut y ajouter le beau jardin et les œuvres d’un artiste inclassable au sein même du village. Ainsi se termine cette agréable balade en boucle donnée selon les sites pour 7,7km (fiche rando du département66) ou 8,1km (IGNRANDO). Pour être franc, je ne l’ai pas mesurée par le fait même qu’elle était indiquée comme facile. C’est plutôt le cas pour les marcheurs que ces distances-là ne rebutent pas ! Carte IGN 2448 OT Thuir – Ille-sur-Têt Top 25.

    (*) Présentation du mas ou château de Les Fonts : Comme souvent en pareil cas, j’ai essayé de lire un maximum d’informations avant de démarrer cette randonnée. Voilà une synthèse de ce que j’ai trouvé :

    Le Mas de les Fonts, sur la commune de Calce, dans le département français des Pyrénées-Orientales, est un ancien château édifié du xiie siècle au xve siècle. L'église Sainte-Marie de Las Fonts qui se trouve en ce lieu semble dater du xiie siècle. L'ensemble fortifié qui se trouve autour a été construit entre les xiie et xve siècles. Le Mas de les Fonts fait partiellement l'objet d'une inscription des monuments historiques depuis le 29 mars 1993. Les parties protégées sont l'église romane, le porche d'entrée, l'enceinte et sa poterne. (Source Wikipédia). Son existence est attestée dès la fin du IXème siècle. Pour des raisons encore inconnues, cet embryon de village s'est peu développé, devenant dans le courant du XVIème siècle une exploitation agricole. De nos jours, sont encore visibles la base de l'enceinte au nord, un habitat médiéval ainsi que l'église romane dédiée à la Vierge, citée pour la première fois en 1119. Avec sa nef unique et son abside à l'est dotée d'une surélévation défensive, son architecture la rapproche de Saint-Paul-le-Vieux. Des restes de décors peints à fresque sont encore visibles dans l'ébrasement des fenêtres. Deux éléments déposés pourraient provenir de l'église: une ancienne table d'autel en marbre de Baixas, et une cuve baptismale, également en marbre, de forme tronconique d'époque romane (Source Tourisme.pyrénées-orientales.fr). Située sur le territoire de Calce, l'église de Las Fonts est tout ce qui reste d'un hameau autrefois prospère, mais qui ne s'est pas développé pour arriver à l'un de nos villages actuels. Le territoire de Las Fonts n'a pas délivré de vestiges du lointain passé paléolithique, pourtant riche dans la région, ni même du passé plus récent du néolithique. Pourtant il semble normal que les hommes ayant vécus à cette époque aient habité ce site, dont les collines apportaient une relative protection naturelle. Il faudra attendre le moyen-âge pour qu'apparaisse la première mention écrite de Las Fonts, qui est cité en 1119 dans une bulle du pape Gélase II. Cette bulle confirmait la donation de l'église à l'abbaye de Lagrasse, une puissante abbaye située aujourd'hui dans l'Aude et qui possédait déjà quelques autres lieux dans la région. Du hameau de Las Fonts il ne reste plus de nos jours qu'un mas, quelques vestiges et la chapelle Ste Marie, datée du début du XIIe siècle (Source https://www.les-pyrenees-orientales.com/Villages/LasFonts.php) Il s'agit d'une construction ancienne, ce château apparaît dès le XIIIe siècle dans les documents écrits, mais son appareillage prouve qu'il a été construit bien avant, au moins au XIIe. Il est assez monobloc et se compose d'un lourd mur entourant les éléments de vie d'une petite communauté : un moulin, un puit, des maisons, une place forte, etc…. Ce que l'on appelle "château", c'est en fait une motte castrale, de taille modeste. Il mesure à peu près 60m de long par 40 de large. On sait qu'il contenait une citerne de 75000 litres et un four à pain. La plus ancienne référence que l'on ait sur le château de Calce date de 1232, on y lit que le noble Bernard de Calce est chevalier du Temple, à la Commanderie du Mas Deu. On retrouve le château aux mains de Guillem de Canet au XIIIe et XIVe siècle, qui le tient en fief des rois de Majorque. En 1344, le royaume de Majorque chute devant la puissance de son voisin, le royaume d'Aragon. Leurs biens sont redistribués et ce château tombe entre les mains de la famille de So, puissante famille locale à cette époque. Puis, il passe à la famille de Vernet (désignant le quartier Nord de Perpignan, pas la ville du Conflent) et plus tard à la famille du Vivier (jusqu'au XVIIe), pour enfin aboutir à la famille d'Oms, qui le conservera jusqu'à la révolution française (Source site de la Mairie de Calce avec le lien suivant : http://www.calce.fr/fr/salle-municipale/2196/chateau-las-fonts Sur le Dictionnaire de Biographies Roussillonnaises de l’abbé Jean Capeille publié en 1914, on note que ce lieu a appartenu à une famille seigneuriale dès l’an 1266. Le premier cité est Ermengaud, chevalier propriétaire du lieu, frère d’un Guillaume de Les Fonts et décédé en 1276. Il eut un fils du nom de Dalmace, lequel eut lui-même 2 fils, Jaubert et Guillaume. C’est apparemment ce dernier Guillaume qui laissa le plus son nom à la postérité pour son goût des aventures lointaines avec les autres chevaliers roussillonnais et sa proximité avec l’infant Ferran de Majorque, fis de Jacques II et frère du roi Sanche, tous deux rois de Majorque. Vous trouverez le détail de cette « chevaleresque » famille en cliquant sur le lien suivant : https://mediterranees.net/biographies/capeille/CapeilleD.pdf

    De nombreux renseignements sont également présents sur la page dédiée à Calce de l'encyclopédie libre Wikipédia. Je vous laisse les découvrir en cliquant sur le lien suivant : https://fr.wikipedia.org/wiki/Calce Quant à la page qui lui est directement consacrée, elle est moins prolixe et cité en entête de cette rubrique. 

    Enfin, je vous conseille vivement la lecture et le visionnage de la page du P.O.T Rando Club de Perpignan consacrée à cette balade en cliquant sur le lien suivant : https://potrandos.fr/documents/2021-03-14-Le-mas-de-las-Founts.pdf . Une chronologie des plus détaillées retrace l’Histoire et offre quelques photos permettant de se faire une belle idée de ce Mas de Las Founts. En occitan « de les Fonts » ou en catalan « de Las Founts », du latin « fons » et du vieux français « fontis » ou « fondis », on trouve les deux façons de l’écrire signifiant en français « des sources » ou « des fontaines », une étymologie assez courante dans le Midi de la France mais aussi dans les Pyrénées-Orientales et que l’on retrouve par exemple pour les communes de Font-Romeu, Fontpédrouse, Fontrabiouse et St Génis des Fontaines. Enfin et pour terminer, on peut lire sur le site Internet de la mairie de Calce, les courtes présentations suivantes : « Une magnifique bâtisse communale ... Le Château de Las Fonts est une Seigneurie indépendante du XIIIème siècle. Le château se trouve à mi-chemin entre les villages de Baixas et Calce au milieu des vignes et des garrigues, entre mer et montagne. Endroit privilégié réservé aux habitants de Calce où une salle communale a été restaurée récemment ». On peut lire aussi  « Ancien domaine viticole racheté par la mairie de Calce, pour l'aménager en lieu de réunion et d'animation communale » puis «  Il est à noter que, la salle communale du Château de las Fonts est STRICTEMENT réservée aux habitants de la commune ». Avec un tarif de location et de caution, on peut également lire « le Château n'est disponible que pour les habitants de Calce ». Qu’on se le dise, apparemment, l’intention actuelle de la commune n’est pas d’ouvrir ce lieu historique et donc culturel à tous. Ça a l’avantage d’être clair ! Par contre, là aussi un diaporama de quelques photos est visible permettant d’apercevoir un peu l’intérieur du domaine.

    Ce lieu n’étant pas « visitable », j’ai essayé d’être le plus complet possible pour que chacun puisse s’en faire une belle idée avant de partir faire cette randonnée…. pour ne pas le voir !


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  • Ce diaporama est agrémenté de 3 morceaux interprétés par le "Joscho Stephan Trio". Ils ont pour titres : "Smile" accompagné de Gunther Stephan (guitare) et Max Schaaf (contrebasse) puis "Transatlantic Bolero" accompagné de Sven Jungbeck (guitare) et Volker Kamp (contrebasse) puis "Misty" accompagné de Matthias Strucken (vibraphone), de Sven Jungbeck (guitare) et Volker Kamp (contrebasse).

    Le Circuit des 3 Veïnats de Fuilla

    Le Circuit des 3 Veïnats de Fuilla

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    Cette balade pédestre que je vous présente ici et que j’ai intitulée « Le Circuit des 3 Veïnats de Fuilla » n’aurait jamais dû exister telle quelle. Pourtant, je vous la recommande. En effet, en ce matin du 10 avril 2022, si tout c’était déroulé comme prévu, c’est une randonnée (*) beaucoup plus longue que j’avais imaginée. Mais en descendant de la voiture, Dany ayant ressenti de fortes douleurs aux hanches, une question se pose : « Que faisons-nous ? ». « Marche ? » « Pas marche ? » Pour Dany, l’envie de randonner est là, mais pas pour accomplir les 15 kilomètres et le dénivelé initialement prévus. Si je suis plutôt enclin à faire autre chose que marcher, Dany imagine ma déception et ce d’autant qu’elle sait pertinemment que je n’ai rien prévu d’autre. « On ne peut pas faire autre chose de moins long ? » me dit-elle, afin de couper court à tout autre éventualité. Après un coup d’œil sur la carte IGN et parce que j’en avais réalisé une courte partie lors d’un mémorable « Circuit des Minerais » au départ de Villefranche-de-Conflent, voilà comment est née cette petite boucle. 6 à 7 km, c’est moitié moins qu’initialement prévu et Dany se sent prête à les faire malgré ses douleurs. Connaissant sa volonté et son abnégation à résister à la douleur, je la sais capable et n’insiste pas. La marche est d’ailleurs préconisée par tous les docteurs qu’elles consultent et ils sont nombreux. Comme prévu, mais pas dans le même sens, à Fuilla nous démarrons du Veïnat del Mig où nous venons de laisser notre voiture sur un parking ad hoc. Dès le départ, nous sommes vite partagés entre deux sentiments : l’immense quiétude des lieux et malgré ça une vie que l’on imagine sous-jacente. Cette vie, je l’aperçois très vite sous les traits de nombreuses hirondelles venant se blottir dans l’avant-toit d’une maison où se trouvent leurs fragiles nids d’argile. De nombreux moineaux les imitent. Peu après, elle se manifeste bruyamment avec un chien qui vocifère à notre passage. Le silence est totalement rompu car les aboiements de ce chien en entraînent quelques autres. Par bonheur nous avançons et  le calme revient très vite.  Nous empruntons la direction du Veïnat de Baix également dénommé Fuilla d’Avall. Evidemment et pour tous ceux qui ne connaissent rien aux toponymes catalans, ces noms nécessitent quelques explications : Le « Veïnat », en français c’est un « quartier » au sens administratif, voire un « voisinage » au sens le plus commun. « Del Mig » signifie « du milieu », « Baix » c’est le « bas », « Avall » c’est « l’aval » en évoquant un vallon et « d’Amunt » d’en « haut ». Il faut aussi savoir que Fuilla, avec ses 10 km2, est une commune rurale très bizarrement étendue car outre ses 3 quartiers bien distincts déjà cité, il y en a un quatrième avec Sainte-Eulalie que nous ignorons lors de cette balade mais qui peut facilement faire l’objet d’une courte entorse. Une jolie église parfaitement restaurée mais dont l’origine est ancienne y est visible. Peu de gens le savent, mais la gare de Villefranche-de-Conflent, célèbre départ du Petit Train Jaune vers la Cerdagne est en réalité la gare de Fuilla-Sainte-Eulalie car située sur cette commune et au plus près de ce quartier pourtant bien éloigné. Quant à la Serra de Cobartorat que nous allons cheminer située à l’est de Fuilla, cette colline constitue la frontière communale avec Corneilla-de-Conflent. Voilà pour les explications linguistiques, administratives et géographiques. Pourtant, le décor n’est planté qu’à moitié car Fuilla, à cette époque de l’année, a bien d’autres attraits. Au cœur du vallon de la Rotjà que nous allons quelque peu longer, le regard se pose sur des prés verdoyants, sur des vergers fleuris et sur les montagnes environnantes : le Massif du Canigou au sud-est, le Massif des Tres Estelles au sud-ouest, le Massif du Coronat au nord et quelques collines de moindres élévations à gauche avec le Serrat des Garbères et à droite avec la Serra de Cobartorat déjà citée. Le Canigou reste le seigneur des lieux, malgré un soleil  aveuglant au-dessus de lui tentant de lui faire la guerre dans cette lutte de qui sera le plus éblouissant.  Outre ces magnifiques décors qui nous entourent dont les plus hauts sont merveilleusement enneigés, quelques volatiles que je tente de photographier viennent s’ajouter au plaisir de marcher. Moineaux, hirondelles, rougequeues, fauvettes, merles, mésanges, bergeronnettes, geais et j’en oublie, tous les oiseaux vus ne sont pas facilement photographiables mais le nombre et mon obstination finiront par me satisfaire au-delà de mes espérances. Sur ce chemin dit de Villefranche seule la flore manque quelque peu à l’appel de mes passions. Il y a bien des arbres fruitiers fleuris mais souvent difficiles à déterminer car sans feuille. D’autres fleurs plus sauvages arriveront un peu plus tard. Après la sortie de Fuilla d’Avall, nous laissons Sainte-Eulalie et son église sur la gauche pourtant peu éloignées. Il faut dire que Dany a pris pas mal d’avance à cause de mon acharnement à vouloir immortaliser des passereaux. En la circonstance, je ne me vois pas lui demander de faire demi-tour. L’itinéraire nous entraîne sur la D.6 et un petit bout de route bitumée et ce, jusqu’au pont sur la Rotjà où tout devient plus simple peu après. Ici, il faut tourner à droite et prendre l’impasse du Pont, direction le lieu-dit le Pont, petit pâté de 2 ou 3 habitations où un pont a dû jadis marquer les esprits. A-t-il été emporté par une crue de la Rotjà ? L’Histoire ne le dit pas, mais c’est fort probable, la Rotjà, torrent de montagne ayant dû connaître, comme bien d’autres affluents de la Têtl’Aïguat de 1940 et bien d’autres déchaînements diluviens. Une fois passé les maisons, l’impasse se poursuit et devient sentier forestier et ce jusqu’à atteindre une clairière où trône le dolmen de Coberturat ou Cobartorat. Quelques genêts fleuris que j’ai un mal fou à différencier et des papillons qu’on appelle Azurés viennent me distraire dans cette montée parfois très caillouteuse. Dany claudique mais finalement elle arrive avant moi, occupé que je suis à mes photographies. Avec 4 grosses pierres dont la plupart sont de formes arrondies, le dolmen est assez imposant par sa table malgré cette conception plutôt simple. Il dispose d’une seule grosse cupule peu visible, sauf à y monter dessus, ce que je vous déconseille vivement. Le chemin se poursuit à droite, en réalité c’est une large piste forestière le plus souvent argilo-sableuse. L’itinéraire devient  toujours plus simple, car bien balisé direction Vernet-les-Bains et la chapelle ruinée de Saint-Clément de la Serra. Du déjà vu pour moi lors du Circuit des Minerais mais une nouvelle découverte pour Dany, découverte d’autant plus merveilleuse qu’un majestueux Canigou se présente revêtu d’un beau manteau blanc.  Seul un ciel laiteux enlève un contraste rêvé à ce panorama époustouflant mais par bonheur ça ne durera pas. D’ici, de jolies vues s’entrouvrent aussi bien vers la verdoyante vallée de la Rotjà et la commune si étendue de Fuilla que vers la vallée du Cady et Corneilla-de-Conflent, dont la commune est parfois visible au travers des pins. Un peu plus tard, c’est Vernet-les-Bains que nous devinerons. Si la chapelle Saint-Clément est ruinée, elle continue d’être honorée par des fidèles qui n’hésitent pas à la décorer de quelques pieuses reliques. Ici, beaucoup de papillons butinent les fleurs de cistes pendant que d’autres somnolent sur les roches les plus chaudes. Deux ou trois lézards les imitent dans l’attente d’un insecte à croquer plus en adéquation avec leur modeste taille. Oui, le chaud soleil qui tape sur le seuil de la chapelle est pour nous aussi une invitation à se prélasser comme un lézard et à pique-niquer ici. C’est l’heure bienvenue du déjeuner que je mets à profit pour photographier la Nature.  Une pause un peu plus longue que nécessaire, car achevée en somnolence, et le temps de poursuivre arrive par la force des choses. Il est vrai que 2 corbeaux planant au-dessus de nous en croassant continuellement ont tendance à nous sortir de notre léthargie. Le chemin se poursuit toujours aussi rectiligne jusqu’à une intersection de plusieurs directions. En l’absence de tracé dans mon GPS, l’application Iphigénie vient à ma rescousse. Nous ignorons les chemins partant à droite soit vers Corneilla-de-Conflent soit vers Vernet-les-Bains et choisissons de continuer tout droit en direction du col de Vernet. Peu après, nous empruntons la première bifurcation descendant vers Fuilla d’Amont, et ce malgré une barrière grossière constituée de fils barbelés et de branchages, le tout agrémenté d’une pancarte mal écrite interdisant le passage. Nous passons outre l’interdiction et enjambons avec prudence la barrière. Nous n’avons pas d’autres recours pour redescendre vers Fuilla et surtout pas d’autres recours pour amenuiser comme prévu la distance à parcourir. Au bas de la descente, seule une galerie claquemurée  et interdite de passage semble expliquer l’interdiction vue plus haut. Sans doute est-elle le vestige d’une ancienne mine de fer, nombreuses dans tout ce secteur du Conflent. Nous la regardons de loin, voulant respecter ce qui semble être une propriété privée. Finalement tout se passe bien et aucune autre entrave ne vient gâcher cette arrivée au Veïnat d’Amunt. Bien au contraire, l’itinéraire est agréable car très verdoyant, rafraîchissant car traversé par une Rotjà aux eaux limpides où il fait bon s’asperger un peu. Il est agrémenté par quelques surprises patrimoniales comme le domaine de Cercet, beau gîte de charme confidentiel car bien caché hors des grands axes routiers. Pourtant la bâtisse est parée d’échauguettes comme un vrai château et à coup sûr, il doit faire bon passer quelques jours et dans le pire des cas un seul week-end en amoureux dans ce lieu si paisible. Oui, ce lieu est paisible et les habitants bien sympathiques comme nous le constatons en engageant la conversation avec deux gentilles dames. La première aime les couleurs vives comme le prouve son balcon amplement agrémenté  d’une multitude d’objets chatoyants. Elle aime son balcon et apprécie qu’on l’aime aussi au point d'accepter que je l'immortalise. Une vraie « mère à Titi » comme l’aurait chanté Renaud. La seconde, au balcon nettement plus dépouillé, n’est pas moins faconde et pas moins sympathique, elle nous parle de son village avec plein d’amour dans les yeux et dans les mots. Des mots qui à coup sûr font du bien aux maux de Dany. Puis le parking est là. Ainsi se termine cette courte balade imprévue mais dont les centres d’intérêts sont multiples malgré les impasses que nous avons faites volontairement sur certains d’entre eux, la visite des églises et chapelles notamment. Le clocher de l'école communale que nous avons approché était fermé. On peut donc supposer que les autres édifices religieux l’étaient aussi. Pourtant au regard de ce que j’ai pu lire, les églises méritent qu’on s’intéresse à elles. Telle qu’expliquée ici, cette balade a été longue de 6,8 km, pour des montées cumulées de 264 m et un dénivelé de 174 m. Le point le plus bas est à 500 m d’altitude près du pont sur la Rotjà (lieu-dit le Pont) et le plus haut à 674 m juste avant d’amorcer la redescente vers Fuilla d’Amont sur le chemin menant au col de Vernet.  Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

    (*) Normalement, nous aurions dû réaliser une randonnée que l'on trouve sur le remarquable site "A pied dans le 66" intitulée "Le Canal et le site minier de Falguerosa" dont voici le lien ci-après : http://apieddansle66.eklablog.com/fuilla-le-canal-et-le-site-minier-de-falguerosa-a212236763

     


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  • Lâcheté, inégalité, hostilité

    Une fois n’est pas coutume, je n’ai pas écrit la chronique de Mon Journal Mensuel de ce mois de septembre mais j’ai repris textuellement un article de Boulevard Voltaire écrit par le journaliste Marc Baudriller et paru dans le numéro 37 de septembre de « Florilège » . Il s’intitule « Le drame d’Alban Gervaise, révélateur d’une grande lâcheté française ». Je le partage totalement mais je voudrais simplement rajouter que tout le monde a  entendu parler de Samuel Paty, du père Hamel et de Mohammed Merah mais sans doute beaucoup moins d'Alban Gervaise. Ces 3 noms et les histoires dramatiques qui leur sont liées, vous les trouverez très facilement dans la célèbre encyclopédie universelle web « Wikipédia ». Dans l’immédiat, le nom « Alban Gervaise » et son assassinat, vous ne les trouverez dans aucune encyclopédie et je crains qu’ils ne passent jamais à la postérité ! Pourquoi ?  Parce que « l’acte terroriste » n’a pas été retenu. Parce qu’à quelques jours des législatives et avec le bilan « sécuritaire » et « judiciaire » désastreux de Macron et consorts, ce n’était pas le bon moment d’évoquer un attentat terroriste ?  Pourtant, cet homme-là a été tué dans des circonstances quasi-similaires à celles de Samuel Paty et du père Hamel. De plus, comme certaines victimes de Mohammed Merah, il a trouvé la mort devant les portes d’une école ; alors qu’il allait chercher ces enfants ; où il a été sauvagement poignardé par un autre «Mohamed L. » prétendant agir « au nom de Dieu ». Vous voyez une différence avec bien d'autres attentats ? Moi non ! Du coup, il n’a eu droit qu’à un simple hommage militaire puisqu’il était médecin dans l’armée et rien de plus ? Pas de cour des Invalides et pas de cérémonie présidée par Emmanuel Macron ! Un simple fait divers ! Affligeant !

    Oui, je partage l’article du journaliste Marc Baudriller (sauf que je mettrais sa seconde raison en exergue avant la première) que voici ci-après et que vous pouvez retrouver sur le site de Boulevard Voltaire avec ce lien ou bien un résumé sur cette vidéo.

    « Alban Gervaise a été inhumé très discrètement, mardi 7 juin à Marseille, dans le cadre de la stricte intimité familiale. Le sort de ce médecin militaire, père de famille, catholique, égorgé devant deux de ses enfants de 3 et 7 ans, n’a pas ému les médias. CNewsLe FigaroBoulevard Voltaire, sous la plume de Gabrielle CluzelValeurs actuellesCauseurTribune juive, entre autres, en ont parlé, mais ce drame indicible n’a pas atteint nos grandes chaînes. Et très peu de responsables politiques se sont exprimés. Cette discrétion, ce silence médiatico-politique tranchent avec la mobilisation générale qu’avait soulevé l’assassinat du père Hamel à Saint-Étienne-du-Rouvray, près de Rouen, ou de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine. Certes, le mobile terroriste n'a pas été retenu par la police et la justice pour le meurtre du médecin militaire : restent tout de même le couteau, les mots religieux prononcés par le tueur, les circonstances du meurtre. Rien à dire de tout cela ? Il y a donc meurtre et meurtre, victime et victime.

    Ce silence a de quoi surprendre. Il tient à au moins trois (mauvaises) raisons. D’abord, jusqu’ici, on a fait des victimes de l’islamisme des symboles. Le père Hamel fut le symbole de l’Église et de l’homme de Dieu défiés, Samuel Paty celui de la laïcité et de l’enseignement. Les victimes des attentats de Toulouse et de Montauban ont symbolisé l’armée et la communauté juive. Tous les médias s’étaient alors émus de la sauvagerie qui frappait la France.

    Cette fois, on peine à trouver les symboles pour parler de ce crime odieux. Le crime est nu. Alban Gervaise appartenait certes à la grande muette, mais il était venu incognito chercher ses enfants à l’école, comme d’innombrables parents le font chaque jour. C’est évident : le sort d’Alban Gervaise peut ainsi rattraper n’importe quel Français, aujourd’hui, demain, n’importe où dans l’Hexagone et n’importe quand. Le constat a de quoi angoisser et pourtant, la vérité s’impose. Le couteau du tueur frappe au hasard. Toutes ces victimes étaient innocentes, mais désormais, les symboles manquent : Alban Gervaise était au mauvais endroit, au mauvais moment. Qui sera à sa place demain ?

    Deuxième mauvaise raison de cet insupportable silence, la période. Ce n’est pas le moment, pour nos médias, « d’agiter les peurs », comme ils disent. Ce n’est pas non plus le moment, à quelques jours des législatives, de regarder en face le terrible bilan sécuritaire de nos politiques. On craint des conséquences sur le vote. Et si jamais ce drame faisait « le jeu » de l’extrême droite ! Mais le métier de nos responsables politiques est de gérer la France, de garantir la sécurité des Français. Celui de nos médias consiste à informer, pas à cacher l’information, pas non plus à calculer le meilleur moment pour informer en fonction des intérêts de telle ou telle liste. Cette deuxième raison en dit long sur une faillite française et sur ses complices, un refus de regarder en face les défis du pays. Troisième mauvaise raison du silence, et c’est sans doute la pire : l’accoutumance. Quelle est la part de renoncement dans le silence qui accompagne la dépouille d’Alban Gervaise ? Nous nous sommes habitués, nous tolérons ce mensonge par omission. Le même drame aurait occupé tous les médias des semaines durant, voilà dix ans. Nos médias ont préféré verser dans la polémique déclenchée par la phrase insensée de Mélenchon qui aura un jour sa statue parmi les démolisseurs du pays : « la police tue ». L’inconséquence et le mensonge tuent bien davantage.

    Ce meurtre porte pourtant lui aussi un symbole : celui de l’immense lâcheté de la France, de ses responsables politiques, de ses élus et de ses médias vis à vis de cette menace. Il faut croire que ce symbole-là gène aux entournures... »

    Oui, je crois qu’il est temps de changer notre devise républicaine « Liberté, égalité, fraternité » sur tous les frontons de nos bâtiments pour la changer en « Lâcheté, inégalité, hostilité ». D’ailleurs, sommes-nous toujours une république ?


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  • Ce diaporama est agrémenté de 4 chansons interprétées par la jolie et délicieuse chanteuse vietnamienne Trang Tooc. Elles ont pout titre : "Chiều vắng" (Après-midi vide) accompagné à la guitare par Khoa Le"Close To You" accompagné par le pianiste Pham Quang Hoc"That Old School Love" accompagné du pianiste Thien Tran plus un petit bout de "Tìm Một Người Như Thế" (Trouver Quelqu'un Comme ça) avec Khoa Le. 

    Autour de la Réserve Naturelle du Mas Larrieu à Argelès-Plage

    Autour de la Réserve Naturelle du Mas Larrieu à Argelès-Plage

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    Voilà comment est née puis s’est déroulée cette balade que j’ai intitulée « Autour de la Réserve Naturelle du Mas Larrieu » En ce dimanche 27 mars, si l’envie de marcher est bien là, aussi bien pour Dany que pour moi, la météo n’est guère propice à une longue escapade pédestre. Alors que faire ? Voilà déjà longtemps que l’envie d’aller découvrir la Réserve Naturelle Nationale du Mas Larrieu tout près d’Argelès-Plage me trotte dans la tête. Cette envie est essentiellement motivée par ma passion pour la Nature et ce désir permanent de tenter d’aller la photographier. Un ciel grisâtre n’est pas idéal pour des photos mais l’idée a germé et peu de choses ; sauf la pluie ; peut l’empêcher de grandir. Sur Internet, je me mets à lire presque tout ce qui concerne cette réserve. Bien que d’inégales valeurs, il y a abondance de sites à son sujet et je finis mes lectures avec l’envie décuplée d’y aller. Géoportail m’aide à composer une petite boucle tout autour et ma décision est prise : « cet après-midi, nous irons marcher autour de la Réserve Naturelle du Mas Larrieu » dis-je à Dany. Je ne sais pas si elle sait de quoi je parle, mais elle acquiesce et sa seule question guidée par ses douleurs récurrentes aux hanches est « combien de kilomètres ? ». Je lui réponds  « Au bas mot,  4,2 km selon mes calculs ». Avec un sourire, elle hoche la tête en signe d’approbation et de satisfaction. Pour le reste et comme le plus souvent, elle me fait confiance mais je lui décris quand même les lieux et le fait qu’il nous faudra marcher quelque peu sur le sable de la plage. Elle est d’accord. Au regard de mes lectures et des cartes et vues aériennes de Géoportail, j’enregistre la boucle envisagée dans mon GPS, tout en espérant qu’elle sera réalisable sans trop d’encombres. Je ne connais pas du tout l’endroit.  Nous avons déjeuné sur le pouce et il est 12h30 quand nous garons la voiture en bordure d’une piste cyclable et pédestre, parallèle à la route principale D.81. Nous sommes tout près du Mas Larrieu, ancien corps de ferme, que nous apercevons au travers de quelques arbres. Bien qu’une large piste terreuse parte vers la gauche, je fais le choix de poursuivre la piste cyclable et pédestre bitumée, direction Argelès. Ici, les fleurs à photographier sont si présentes que j’oublie vite le bitume et ce d’autant que quelques oiseaux sont également visibles. Au premier carrefour, nous tournons à gauche et entrons dans une zone où campings étoilés et espaces de loisirs se partagent l’espace. Si les signalétiques « Sentier Littoral » et « Réserve naturelle » n’étaient pas si présentes, on pourrait facilement imaginer que ce n’est pas le bon chemin permettant d’atteindre un lieu protégé. Mais non, très rapidement, et à hauteur d’un passage à gué sur la Riberette, on quitte ce monde « civilisé » pour des environnements sauvages plus en adéquation avec l’idée que l’on se fait d’une Réserve Naturelle.  Fleurs et avifaune constituent l’essentiel de mes photos avant même d’arriver au bord de la plage. Il en sera ainsi jusqu’à l’arrivée même si un lézard, des papillons saisonniers et un lapin de garenne constitueront de bien jolies surprises. Dans l’immédiat, l’itinéraire longe d’un côté une zone humide et boisée du nom de « Gorg dels Oms » et de l’autre la plage à bonne distance, direction l’embouchure du Tech. Ici cette embouchure, tout le monde a pour habitude de l’appeler le « bocal » mais ne me demandait pas pourquoi ! J’ai essayé de savoir pourquoi on l’appelle ainsi mais je n’ai rien trouvé sur le Net. J’imagine que de temps à autre, l’embouchure a tendance à s’ensabler puis à s’obturer formant un bouchon et par là-même un delta en forme de profond bocal. C'est mon idée. « Un vieil ami qui s’appelait Emile ; aujourd’hui disparu ; et qui avait pour habitude de venir pêcher ici m’avait dit « on l’appelle bocal car certaines personnes y conservent le fruit défendu pour le manger ! ». Régulièrement enquiquiné par ces personnes, il me disait ça en plaisantant, rajoutant qu’il ne mangeait pas de ce fruit-là ayant une charmante épouse qui l’attendait à la maison ! Aujourd’hui, le bocal est essentiellement occupé par un rassemblement très important de goélands. Quand je m’approche d’eux pour les photographier, ils s’envolent au-dessus des flots gris-blancs car impétueux et écumeux. Puis ils reviennent sur le sable de la plage dès lors que je m’éloigne. A cause des fortes pluies des jours précédents, s’immiscer un peu plus près du centre de la réserve est chose impossible, alors on se contente de quelques rares sentes encore praticables sur quelques mètres seulement. La large piste parallèle au Tech est elle aussi amplement inondée nous obligeant à zigzaguer entre de vastes flaques, ce qui ne m’empêche nullement de continuer mes observations florales et fauniques. Moi qui pensais qu’on ne trouvait des lupins qu’en montagne ou tout du moins à une certaine hauteur, je suis surpris de découvrir un Lupin bleu à l’altitude zéro ! C’est le Lupin à feuilles étroites. Quant aux oiseaux, et après les goélands en grand nombre de la plage, ici dans cette partie boisée, les étourneaux sansonnets sont de très loin les plus présents. A un degré moindre mais le plus souvent au sol, des cochevis peu craintifs sont bien visibles. Il me faudra analyser plus en détail mes quelques photos pour savoir s’il s’agit du Cochevis huppé ou du Cochevis de Thékla, tous les deux étant très ressemblants et sans doute présents dans ces différents biotopes ? Après plus de 2 heures d’une flânerie intentionnelle et des photos « naturalistes » suffisantes car bien au-delà de ce que j’avais pu espérer, ainsi se termine cette découverte « Autour de la Réserve Naturelle du Mas Larrieu ». Si vous aimez la Nature, allez-y, ça vous plaira ! Carte IGN 2549 OT Banyuls-sur-Mer – Côte Vermeille – Col du Perthus Top 25.


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  • Nouvelle retraite de Russie


     

    Voilà maintenant plus de 5 mois que le conflit russo-ukrainien a commencé et comme on pouvait s’y attendre et le craindre, il ne fait plus la Une d’aucun média d’importance depuis déjà quelques semaines. Comme l’armée napoléonienne en 1812, la plupart des médias ont entamé une nouvelle « Retraite de Russie » suivant ainsi le train frileux de nos dirigeants européens et de pas mal de dirigeants d’entreprises qui avaient cru bon quitter la Russie dès le début du conflit. Conflit ? Guerre ou pas guerre ? Invasion ? Agression ? Combats ? Belligérance ? Occupation ? Chacun y va de son vocabulaire pour tenter de minimiser ou d’amplifier ce qui se passe en Ukraine selon les intérêts de chacun. « Opération spéciale ? » comme l’affirme Poutine. Quand des dizaines voire des centaines de personnes meurent chaque jour, je ne crois pas que le choix d’un mot ou d’un autre ait une grande importance. Poutine affirme qu’il lutte contre des nazis et qu’il s’agit d’une « mission civilisatrice » D’ailleurs, l’importance de ce lexique est purement poutinien et il faut le laisser à ce criminel contre l’humanité dont les mensonges, la propagande permanente et le système de désinformation en font ; parmi quelques autres ; un dictateur solitaire, despotique, tyrannique mais fonceur car pas froussard pour un sou. D’ailleurs, on s’aperçoit que son peuple ne bouge pas lui faisant confiance dans une grande majorité. Poutine, c’est un nouveau Panurge dont les ouailles le suivent sans broncher, prêts à se jeter à l’eau si le tyran le leur demande. Oui, il faut regretter que dans ce conflit, l’aspect purement économique et commercial ait pris le pas au détriment de l’aspect humain. D’ailleurs, comme il ne s’agit pas d’une guerre « normale » où deux armées s’affrontent, car d’un côté il y a un peuple qui défend son pays et de l’autre des militaires qui tuent sans discernement, personne n’est vraiment apte à donner le chiffre exact du nombre de morts ukrainiens. Quelques chiffres sont donnés parfois mais finalement quand on cherche à approfondir, on s’aperçoit qu’ils peuvent être bien différents selon les médias. Oui, l’aspect humain a disparu, aucun homme politique européen d’importance ; (sauf Erdogan mais est-il européen ?) ; ne parle de plan de paix et désormais le nom Ukraine est le plus souvent lié aux mots « inflation », « pénurie », «pouvoir d’achat », «fin de mois » et ce , pas toujours de manière raisonnée. On parle d’inflation en oubliant que les déflagrations, elles, n’ont jamais cessé depuis le mois de février. Comme on pouvait le craindre aussi, les différents lots de sanctions pris par des technocrates occidentaux aussi faibles que peureux n’ont été d’aucune efficacité, et si par hasard, il me venait l’envie d’être grossier, je dirais que « Poutine les tient tous par les co…… ». Biden, le plus vieux président américain en exercice a besoin comme un enfant d’un vélo à trois roues. Macron, le grand communicateur,  a gagné un deuxième quinquennat sans parler, mais quand on analyse les chiffres ,on s’aperçoit que les 2/3 des français, tout comme Poutine, en ont marre d’écouter jacasser ce beau parleur impuissant car inactif.  Quant à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ce n’est pas vraiment une guerrière mais une grande bourgeoise dont les principaux titres de gloire professionnels et politiques sont exclusivement médico-sociaux, rien de malsain bien sûr mais quand même très éloignée des pensées belliqueuses de Poutine. Gaz, pétrole, céréales et entreprises étrangères sur son territoire, Poutine tient énormément de ficelles et il n’était pas besoin d’être ni devin ni un grand expert économique international pour deviner qu’il allait les tirer et en jouer en ayant face à lui des « marionnettes » souvent volubiles mais toujours inopérantes. Oui, c’est désormais Poutine qui distribue les bons points à ceux qui sont gentils avec lui et coupe les robinets à ceux qui sont méchants. Tu es gentil, tu auras du gaz et du pétrole à bon prix. Tu es méchant, ton peuple se gèlera les burnes. Les Allemands auront-ils du gaz cet hiver ? Poutine s’en tape le coquillard car bien d’autres pays qui en ont également besoin feront le choix de lui en acheter à un prix intéressant. Eh oui, comme on a pu l’entendre et le lire dans tous les médias, c’est lui qui négocie si le blé ukrainien partira vers l’Afrique et le Moyen-Orient pour empêcher les famines et ainsi freiner les flots d’immigration déjà exponentiels qui arrivent en cortège vers les pays européens occidentaux dont les frontières ressemblent à des journées « portes ouvertes ». En Russie,  c’est lui aussi qui décide qui entre et qui reste dans son pays, chose dont nos gouvernants sont bien incapables avec les effets désastreux que l’on peut voir chaque jour, en France plus particulièrement ! Poutine est fort, très fort et contre des faibles divisés qui ne peuvent ni maîtriser leur faiblesse ni la cacher aux yeux du monde , il est assez facile de deviner qui gagnera ce bras de fer ! La guerre mondiale que personne ne voulait est là, qu’on le veuille ou pas. Dans l’immédiat, elle n’est qu’économique. Le restera-t-elle ? Personne n’est capable de répondre à cette question pour la simple et « mauvaise » raison que c’est encore Poutine qui le décidera. A bien y réfléchir, peut-être aurait-il fallu qu’Américains et Européens tous unis interviennent dès le lendemain de l’invasion russe en Ukraine ? Encore aurait-il fallu que la mort du peuple ukrainien les intéresse. Ça n’a pas été le cas.  Ça l’est encore moins aujourd’hui à l’instant où de très nombreux pays sont déjà face aux problèmes que Poutine et sa Russie leur posent. La situation est comme des poupées russes, on voit la plus grosse mais on ne sait pas ce que nous réserve l’intérieur. Oui, on n’est pas sorti de l’auberge russe ! Malgré les sanctions, Poutine nous a renvoyé dans nos frontières, nous avons battu en retraite, médias inclus. Oui, nous vivons une nouvelle retraite de Russie, au grand désespoir de très nombreux Ukrainiens qui ne demandaient qu’à vivre en paix…..

    Malheureusement, ce que je craignais arrive peu à peu. Voilà un article qui confirme la main mise de la Russie sur les énergies : https://www.laselectiondujour.com/la-russie-surfe-sur-son-or-noir-n1680/

     


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    Ce diaporama est agrémenté de 5 chansons du chanteur et musicien américain Glen Campbell. Elles ont pour titre : " Rhinestone Cowboy', "Gentle On My Mind", "By The Time I Get To Phoenix", "Yesterday, When I Was Young" et "Wichita Lineman"

    La Boucle de Tarerach depuis le col des Auzines

    La Boucle de Tarerach depuis le col des Auzines

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    Si en décembre 2012, nous avions réalisé une longue randonnée au départ de Tarerach avec comme objectif « la chapelle ruinée de Séquières », j’ai souvent pensé qu’autour de ce joli village plusieurs autres balades étaient possibles. Ce raisonnement était né bien antérieurement, et notamment au cours de l’année 2011, quand j’avais analysé la carte IGN afin de préparer « Le Tour des Fenouillèdes » que nous allions, mon fils Jérôme et moi, accomplir en 5 jours au cours du mois de septembre de cette année-là. Oui, autour de Tarerach, les pistes, chemins et sentiers y étaient suffisamment nombreux pour inventer d’autres boucles pédestres. C’est ainsi qu’est née cette « Boucle de Tarerach au départ du col des Auzines », une balade plutôt facile parmi bien d’autres restant encore possibles. Cette affirmation est d’autant plus vraie que ce jour-là nous avons côtoyé un petit groupe de randonneurs d’Argelès-sur-Mer qui avaient imaginé un autre parcours que le nôtre, également non répertorié sur aucun topo-guide. Il est 10h quand nous rangeons notre voiture à proximité du col des Auzines mais au bord de la D2 menant à Sournia. Nous démarrons en empruntant la piste se dirigeant vers le plateau de Séquières. Il s’agit d’une piste DFCI portant la codification F76. Ici, la garrigue méditerranéenne et les magmas granitiques plantent le décor. De manière très insolite, une toute petite mais jolie habitation s’élève là comme ayant émergée on ne sait par quel miracle de cet âpre univers. La carte IGN lui attribue le nom de « Bergerie Bénard » mais à bien la regarder et compte tenu de sa taille si réduite, on pense d’abord à la maison d’un schtroumpf et non pas à celle d’un berger. La piste est plane et donc agréable à cheminer. Comme toujours, je cherche à recenser la faune et la flore mais force est de reconnaître que sur cette piste j’ai vite fait le tour. La faune se résume à quelques fauvettes et pouillots difficilement identifiables tellement ils sont véloces quant aux plantes fleuries il n’y a ici que des bruyères arborescentes et de rares hellébores fétides. Pour les oiseaux, il se feront plus présents à l’approche des rares habitations puis de Tarerach, quant aux fleurs, elles se présenteront assez aléatoirement au fil du chemin.  De ce fait, je suis plutôt enclin à observer les paysages. Si la piste domine le profond vallon de la Rapane, c’est surtout les horizons alentours ou lointains qui attirent le regard. Quelquefois blanchis de neige pour les plus hauts d’entre eux,  ils ont pour noms « Sarrat d’Espinets », « Sarrat de l’Albèze », « Terres Noires », « Sarrat Naout », « Pech du Bugarach » « Pech des Escarabatets », « Pic d’Estable », « Pech Pedré » ou « Pic Dourmidou », autant d’élévations qui nous ramènent parfois à quelques balades passées mais le plus souvent aussi à quelques années de moins où nous ne comptions ni la hauteur des dénivelés ni les distances à parcourir. Ce temps passé est révolu et les 9 kilomètres d’aujourd’hui seront amplement suffisants.  D’ailleurs la vision de la chapelle de Séquières et de sa « maison forte » ne nous rajeunit pas. 10 ans déjà alors que nous avons le sentiment que c’était hier. Est-ce ce sentiment mais nous prenons la décision de ne pas y retourner. Les ruines ne sont pourtant pas très loin du Cortal Bascou que nous laissons sur notre gauche. Ici, un merveilleux Canigou enneigé vient s’ajouter aux sommets précédemment cités. Quelques oiseaux, des papillons et de jolis mimosas que je veux photographie et un tracé trop ancien enregistré dans mon GPS suffisent à perdre le fil de cette charmante balade. Au cours de ce petit moment d’égarement ; peu inquiétant il est vrai ; des chiens qui aboient et des chasseurs qui vocifèrent à proximité nous contraignent à une prudente pause. Nous en profitons pour manger une barre de céréales et nous désaltérer un peu. GPS allumé en main, nous repartons sur notre « mauvais raccourci » quand le silence revient. Avec tristesse, nous découvrons un renard mort accroché à la branche d’un chêne. Finalement, je comprends que le bon tracé était d’une simplicité enfantine puisqu’il suffisait de poursuivre la piste prise au départ et passant devant le cortal Bascou. Les chasseurs sont là, au bord d’une nouvelle piste, souriants et sympas, ils nous annoncent que la battue est terminée. C’est d’autant bien pour nous qu’ils repartent dans le sens opposé au chemin que nous empruntons en direction de Tarerach.  Nous sommes rattrapés par un petit groupe de 4 randonneurs et nous papotons un peu, de tout et de rien mais surtout de nos itinéraires respectifs purement inventés et donc non répertoriés dans aucun topo-guide. Après un bout de chemin ensemble, un panonceau « Tarerach » se présente. Ce n’est pas l’itinéraire enregistré dans mon GPS mais comme je dis à Dany qu’il raccourcit cette boucle, elle tient à le prendre. Nous quittons là nos compagnons argelésiens et commençons la descente. Je la reconnais et c’est la même qu’en 2012. Eux poursuivent sous le Roc Arnau et en direction du Roc del Gotier. Il est presque midi et Dany décide d’arrêter pour pique-niquer. Nous sommes à mi-chemin de cette descente et en surplomb de Tarerach. Nous restons là une grosse demi-heure puis repartons. Si j’ai lu que Tarerach compte une quarantaine d’habitants, aujourd’hui tout ce petit monde semble absent. C’est un village désert et silencieux que nous visitons au pas de course, sa taille aidant à cette célérité.  J’y photographie quelques jolies fleurs tout en me remémorant les dernières fois où j’y suis venu. Parmi toutes les images, celle de la place de l’Eglise et de son préau est la plus marquante car lors du Tour du Fenouillèdes de septembre 2011 il s’était mis à pleuvoir à l’instant où nous rentrions dans le village et nous n’avions eu d’autre recours que de nous abriter sous ce protecteur préau. Il était midi et le carrelage du préau avait servi à la fois de nappe et d’assise pour déjeuner. Par bonheur, et dans cette première étape nous menant de Trilla à Eus, la pluie n’avait pas perduré. Nous sortons de Tarerach dans la même solitude qui nous a vu entrer et seul le silence a disparu. Des éclats de rire arrivent du jardin d’une belle villa où un groupe de jeunes gens s’affaire autour d’une table et d’un barbecue fumant. Une bonne odeur de grillades s’exhale remplissant tout le voisinage. Ça sent l’été avant l’heure. Bien qu’ici, les panonceaux présents n’indiquent qu’un « Itinéraire des Belvédères », je reconnais très facilement le chemin à prendre qui est celui du GRP Tour des Fenouillèdes. Balisé de temps à autre en jaune et rouge, il nous éloigne du village sur une modeste déclivité dans des décors de vignobles, de champs en jachères puis exclusivement de garrigues. Ce tronçon de chemin lui aussi me ramène en 2011 et au Tour des Fenouillèdes avec 2 anecdotes principales qui sont toujours restées là gravées dans ma tête. La première était un ballon de baudruche que nous avions trouvé au bord du chemin et qui avait engendré quelques instants de jeux et de facéties entre mon fils et moi. La seconde anecdote avait pris les traits d’un plant de tomates-cerise poussant spontanément au bord du sentier et dont nous nous étions délecté des fruits bien mûrs. Ce balisage du Tour des Fenouillèdes, il ne faut jamais le perdre de vue car il revient sans aucune véritable difficulté au col des Auzines. La seule erreur possible serait de suivre « l’ Itinéraire des Belvédères » filant vers Montalba-le-Château.  Dans l’éventualité d’en inventer une autre dans ce même secteur, ainsi se termine cette jolie boucle de ma composition. Telle qu’expliquée ici, elle est longue de 9,5 km, petit égarement et visite de Tarerach inclus. Avec ses 160 m, la déclivité entre le point le plus bas (514 m au lieu-dit « Les Festarones au départ du retour de Tarerach)  et le plus haut (674 m à la jonction de la descente vers Tarerach) est modeste. Les montées et les descentes cumulées à 332 m le sont aussi.  De bonnes chaussures à tiges hautes et aux semelles bien crantées sont conseillées. Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de Fenouillet Top 25.


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    LES CONQUERANTS

    DE L’AGREABLE.

    ou

    HUIT JOURS SUR LE G.R.10  entre Mérens-les-Vals et Mantet


     Etape 1 Mérens les Vals (1.060m) - Jasse de Présasse (1832m)

    Les Conquérants de l'Agréable ou 8 jours sur le G.R.10

    Déjeuner à Mérens les Vals avant le départ

    LA DIFFICULTE: Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas quelles sont difficiles. Sénèque (Philosophe romain).

    1ER JOUR DIMANCHE 5 AOÛT 2001: MERENS LES VALS (1060 m) - JASSE DE PRESASSE (1832m).

    Depuis Saint-Estève, voilà maintenant une heure et demi que nous roulons à travers les magnifiques paysages des Pyrénées-Orientales et de l'Ariège. A Prades, nous avons bifurqué et pris la route du Col de Jau. Nous venons de traverser Ax-les-Thermes et arrivons enfin à Mérens. Sachant que la direction que nous devons prendre est sur la gauche de la route nationale, nous tournons vers Mérens-le Haut. Nous rangeons la voiture à proximité d'un refuge. Très rapidement, nous trouvons les traces blanches et rouges sur un poteau EDF. Nous y sommes. Le point de départ de notre périple est là, à quelques mètres de nous.

    Il est midi, une petite faim nous tiraille l'estomac. Est-ce le stress? Un peu d'appréhension? La peur de l'inconnu? Ou tout simplement la fringale ?

    Lors de la traversée du village, nous avions remarqué une épicerie ouverte, mais le temps de nous garer et de redescendre à pied les quelques ruelles, celle-ci est déjà fermée. Nous rentrons dans un bar, mais la commerçante nous dit ne pas faire de sandwichs. Nous remontons vers la voiture et de dépit, nous commençons à entamer nos provisions de voyage. Carole prend la traditionnelle photo de départ et nous indique qu'il est temps pour elle de prendre le chemin du retour. La gorge un peu serrée, nous la regardons s'éloigner.

    Voilà, le moment que nous attendions depuis des mois est enfin arrivé. Nous sommes livrés à nous-mêmes. Est-ce la crainte de l'instant du départ, mais nous déjeunons calmement, sans nous presser, tout en continuant à plaisanter. Nous refermons nos sacs de vingt kilos chacun et nous nous aidons mutuellement pour les ajuster sur nos épaules.

    Nous commençons à monter un large chemin qui longe un torrent, le Nabre. Au bout de quelques centaines de mètres, je commence à pester à cause du poids du sac. Mais, cela me passe très vite, malgré les douleurs dorsales que les sangles occasionnent déjà.

    Les Conquérants de l'Agréable ou 8 jours sur le G.R.10

    Les Conquérants de l'Agréable ou 8 jours sur le G.R.10

    Départ de Mérens

    Dans la montée vers la Jasse de Préssassé

    A Mérens-le-Haut, nous passons devant les vestiges de l'église de Xe siècle, incendiées par les Miquelets pendant la campagne d'Espagne de Napoléon.

    Nous rencontrons des sources d'eau chaude qui coulent en bordure même du sentier qui s'est maintenant très rétréci. Bien que montant très régulièrement, le chemin n'est pas trop pénible. Nous continuons à longer le ruisseau qui par endroit se transforme en de très belles petites chutes où l'eau dégouline à flot. Au fur et mesure que nous montons, la vallée se rétrécie. D'un côté de grands pics rocheux la surplombent, de l'autre, une forêt de grands sapins grimpe jusqu'aux sommets. La flore est splendide et les paysages grandioses. Derrière nous, les menus lacets de la vallée nous laissent de tant à autre entrevoir Mérens. Au loin, les Pyrénées Ariégeoises se dessinent dans un ciel cristallin. De rares névés subsistent sur les pans ombragés des quelques sommets.

    Les Conquérants de l'Agréable ou 8 jours sur le G.R.10

    Les Conquérants de l'Agréable ou 8 jours sur le G.R.10

    Dans la montée, des pics rocheux au dessus de nous

    Premier campement à la Jasse de Préssassé

     

     Après quatre bonnes heures de marche, nous arrivons sur le replat de la Jasse de la Présasse. Nous croisons quelques promeneurs et pêcheurs de truites qui redescendent vers le village.

    Il est cinq heures, nous décidons d'arrêter là pour aujourd'hui afin de pouvoir nous installer tranquillement. Nous sommes entourés de grandes cimes rocheuses. Très haut dans le ciel, de grands oiseaux planent au-dessus de nous. Nous les observons aux jumelles sans les reconnaître, mais il s'agit probablement de grands rapaces. Aigles ou gypaètes ?

    Vers 19 heures, les oiseaux sont remplacés dans nos esprits par d'énormes moustiques qui malheureusement volent beaucoup plus bas et commencent à nous agresser. Très rapidement, nous ramassons du bois mort et allumons un feu de camp. Les moustiques disparaissent.

    Sur son réchaud miniature, Dany prépare le souper que nous ingurgitons d'un bel appétit. Après le repas, non loin du feu, lecture et mots croisés, puis vaisselle et toilette au bord du torrent finissent de remplir notre première journée. Au fond de cette vallée encaissée, la nuit tombe très vite.

    Un dernier regard au paysage silencieux environnant et nous nous réfugions sous la tente. A l'extérieur, la température a fraîchi et nous apprécions la chaleur de nos duvets. Le film de cette merveilleuse journée défile dans nos têtes. Et demain à quel film aurons-nous droit ? 

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    Dans la montée, de raffraîchissantes cascades

     

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    Il fait très chaud, et l'eau est toujours bienvenue
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    Pour notre premier bivouac, Dany essaie de ne rien oublier

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  • LA PERSEVERANCE : Quand tu arrives au sommet de la montagne, continue de grimper. Proverbe chinois.

    2eme JOUR LUNDI 6 AOÛT 2001 -JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m).

    G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)

    Arrivée au Col du Porteille des Bésines(2.333m), en face le Puig Pédros (2.842 m)

    Sept heures du matin, je me lève avec quelques courbatures. La tente est trempée par l'humidité de la nuit. Il fait frais mais pas froid. Je rallume le feu de bois. Dany se lève à son tour. Une gamelle d'eau directement sur les braises et notre petit déjeuner est bientôt prêt. Le soleil est encore derrière les sommets et la chaleur du brasier est tout de même bienvenue.

    Huit heures, nous avons rangé nos sacs et sommes prêts à repartir. Au bout d’une centaine de mètres, le GR10 oblique à droite et suit le ravin d'Estagnas sur la rive gauche. Quelques minutes plus tard, un véritable mur se dresse devant nous. Nous raccourcissons nos bâtons, ajustons nos sacs, et commençons à monter très doucement car nos muscles sont encore froids et la pente est vraiment très raide. Nous nous arrêtons régulièrement pour reprendre notre respiration.

    Au bout d'une heure et demi, nous arrivons à un collet et atteignons le petit lac d'Estagnas (2.056m). Des truites mouchent à la surface de l'eau. Nous faisons une brève halte pour un brin d’une toilette peu évidente tant l'eau est glacée et donc très longue à réchauffer sur notre rudimentaire réchaud. Nous mangeons quelques fruits secs et repartons vers le sommet. Le ravin s'est élargi et transformé en un vallon formé d'éboulis. Nous marchons à travers à quelques pins chétifs et de maigres genêts et genévriers. Plus nous montons et plus la flore est clairsemée.

    G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)

    Arrivée au petit lac d'Estagnas                                                                    Sur la terrasse du refuge

    Après un nouveau collet formé d'impressionnants magmas rocheux et d'éboulis de toutes tailles, nous apercevons enfin le col et le panneau indicatif du Porteille de Bésines (2.333m).Au col, nous sommes accueillis par un superbe Saint-Bernard, bientôt suivi par deux hommes bien essoufflés par la rude montée qu'ils viennent d'effectuer. Quelques échanges amicaux et nous descendons vers le refuge des Bésines que nous apercevons tout en bas. La sente est assez raide et se termine sur un immense pré herbeux.

    Encore quelques efforts à travers des pins à crochets et quelques ruisseaux et nous atteignons le très beau refuge des Bésines. Nous sommes si bien reçus par la charmante aubergiste que nous décidons de nous y arrêter pour nous restaurer. Le temps de déposer nos sacs et de nous déchausser et nous voilà installés au soleil sur la très belle terrasse donnant sur le splendide lac (Etang des Bésines).

    Le plat du jour est une succulente daube accompagnée d'une purée et arrosée d’un excellent vin de pays. Les quatre heures de marche et les cinq cent mètres de dénivelés nous ont tellement ouvert l'appétit que nous dévorons véritablement ce repas pourtant très copieux. Après le café, nous nous installons derrière le refuge pour faire sécher nos quelques vêtements encore mouillés par l'humidité nocturne.

    Au bout d'une heure, tout est sec. Nous remballons nos sacs et repartons en direction de l'Est tout en longeant un petit ruisseau. Quelques hésitations, car à cet endroit là, le balisage effacé par les intempéries n'est pas évident à trouver. Nous reprenons notre ascension. Une heure plus tard, nous arrivons sur un replat ou coule un ruisseau principal très peu profond et de multiples ruisselets. Sur les bancs de sable et de graviers, de belles truites se faufilent et tentent de se cacher. Le temps d'une belle photo, nous nous remettons en route. D'abord à travers de majestueux sapins, puis un couloir d'éboulis qui donne sur une petite cuvette herbeuse où niche une minuscule mare bleu marine. Nous entendons des sifflements et avons la chance d'apercevoir une marmotte qui se faufile parmi de grands blocs rocheux. Il est 17 heures et après avoir gravi un véritable entonnoir de roches, nous atteignons le Coll de Coma d'Anyell (2.470m).

    G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)

    Dans la descente après le Porteille des Bésines                                       Dans la descente avant le refuge                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  

    D'une beauté à couper le souffle, nous apercevons en contrebas l'Etang du Lanoux, véritable joyau d'un bleu foncé presque noir. Nous entamons la descente mais fatigués par les continuelles montées de la journée, très rapidement nous décidons de nous arrêter avant même d'arriver à l'étang. Nous installons la tente sur un endroit bien plat et herbeux et profitons de la fin de la journée pour un repos bien mérité. Nous sommes à une altitude d'environ 2.300m et malgré la proximité de nombreux étangs, ce soir, aucun moustique ne viendra déranger notre tranquillité.

    Plus le soir tombe, plus le ciel s'assombrit et plus la surface du lac devient noire. Au loin, sur l'autre berge, les derniers rayons du soleil illuminent le Carlit et nous permettent d'apercevoir les taches blanches de quelques vaches qui paissent. Seul, le tintement très faible de leurs cloches vient troubler le silence qui nous entoure.

    G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)

    Le magnifique refuge des Bésines               A proximité du refuge avec le lac en contrebas

     

     G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)

    De belles truites dans de minuscules ruisseaux Un peu de repos avant un couloir d'éboulis

     G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)G.R.10 Etape 2 JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m)

    Des névés près du Col de Coma d'Agnyell Arrivée au Col de Coma d'Agnyell

     

     

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  • LE REALISME : Qui s’assied au fond d’un puits pour contempler le ciel, le trouvera petit. Han Yu (écrivain chinois).

    3eme JOUR MARDI 7 AOÛT 2001 -ETANG DU LANOUX (2220 m) - BOLQUERE (1629m)

    G.R.10 Etape 3 Etang du Lanoux (2220m) - Bolquère (1629m)

    Le Lac du Lanoux, un véritable écrin                                                        

    Sept heures, nous émergeons difficilement de notre tube de toile, le soleil se cache encore derrière le Pic de la Grava. Malgré les difficultés à trouver du bois, je réussis à allumer un feu avec quelques brindilles et des herbes bien sèches. Nous faisons chauffer l'eau pour l'habituel "Cappuccino" du matin accompagné de pains aux chocolats et de brioches. Nous apprécions le silence et la quiétude de l'aube et profitons pleinement des merveilleux panoramas qui nous entourent.

    Les crêtes du Portella d'Orlu nous font face. Tout à coup, dans la pénombre, la silhouette d'un isard se détache sur l'arête d'un piton. Un deuxième isard arrive, puis un troisième, puis un quatrième. Au fur et à mesure que le jour pointe, nous avons la chance d'en apercevoir tout un groupe sautant de rochers en rochers. Vite les jumelles ! Ils apparaissent puis disparaissent derrière les cimes que le soleil levant commence à illuminer. Ils réapparaissent un peu plus loin, broutant une herbe certainement rare à cet endroit mais mouillée d'une fraîche rosée. Quel spectacle !

    Il est temps de partir pour la plus longue étape de notre voyage. Dany range les sacs et la tente pendant que je m'affaire à la vaisselle au bord d'une minuscule cascade. Un dernier regard pour vérifier si nous n'oublions rien et nous entamons la descente vers le Lanoux. Nous franchissons le petit étang du Lanoset. Quelques photos avec vues sur l'étang, et nous poursuivons notre route. Un panneau nous indique la direction du Portella d'Orlu, mais les traces blanches et rouges, présentes au départ, disparaissent brutalement. Avons-nous perdu le GR10 ? Un anglais qui campe à proximité des marécages nous fait remarquer plusieurs cairns. Est-ce le bon chemin? Pendant que Dany se renseigne auprès d'autres campeurs, je consulte le topo-guide. Pas d'inquiétude, nous sommes dans la bonne direction.

    Après ces quelques minutes d'angoisse, nous apercevons la cabane du Rouzet, puis retrouvons le balisage qui s'oriente à l'Est vers une rampe herbeuse au fort dénivelé. La montée est terrible car il fait déjà très chaud et nos sacs ont la fâcheuse tendance à vouloir nous tirer vers le bas. Nous atteignons enfin le Col du Portella de la Grava. Quel soulagement ? De ce col jusqu'à Bolquère, nous savons pertinemment que nous n'aurons plus qu'un terrain plat et des descentes.

    Par une pente terreuse très abrupte, nous filons vers l'Etang de l'Estanyol que nous apercevons tout en bas, grand comme un bassin. En sens inverse, quelques randonneurs peinent dans leur progression. A notre arrivée sur le plat, nous faisons une pose pour contempler de magnifiques chevaux de Mérens qui s'ébattent dans l'eau limpide de l'étang. Massifs, avec de grandes et belles crinières, ils semblent nous observer pendant que nous faisons notre toilette. Le temps d'une photo et nous repartons dans la grandiose et interminable vallée de la Grava, véritable paradis pour les vaches et les chevaux.

    Il est midi, les pieds échauffés par les multiples descentes, nous décidons de nous arrêter à l'ombre de quelques pins pour déjeuner.

    Les Bouillouses sont encore à plus d'une heure de marche. Sur notre mini réchaud, un riz cantonnais en train de cuire sera le bienvenu dans nos estomacs affamés. Une compote et quelques fruits secs viennent terminer ce frugal repas. Les pieds dans la fraîche et revigorante eau de la Grava, je fais la vaisselle pendant que Dany, allongée sur l'herbe tente de trouver un sommeil réparateur. Malheureusement, la route est encore longue et la sieste, il ne peut pas en être question aujourd'hui. Nous repartons et après une heure et demi de marche, nous arrivons au magnifique Lac des Bouillouses bordés de toute part d'une flore explosive où se côtoient pins, sapins, genêts, genévriers, roseaux et bouleaux.

    Quel changement ! Après avoir marché deux jours sans rencontrer presque personne, nous sommes obligés, pour avancer, de slalomer entre des centaines de touristes qui déambulent en bordure du lac. Nous arrivons à proximité du barrage et faisons une halte pour tremper nos pieds endoloris dans l'eau fraîche d'une petite plage. Nous hésitons. Devons-nous repartir ou bien nous installer par-là ? Dans notre tente ou bien au refuge des Bonnes Hores ? La promiscuité de cette foule grouillante nous incite à partir. Nous traversons le barrage puis descendons sur quelques centaines de mètres la D.60.

    Le GR10 oblique à droite, puis à travers des près et des bois, nous rejoignons le sentier qui longe l'étang de la Pradella. Nous croisons de gros chevaux et quelques poulains qui gambadent à travers cette généreuse végétation. Devons-nous camper par-là ? A cet endroit encore, l'abondance de touristes représente trop la société que nous voulions quitter en choisissant de faire cette randonnée. Une fois de plus, nous hésitons. Devons-nous prendre le télésiège tout proche qui va vers Font-Romeu ? Selon les renseignements recueillis, Bolquère est malgré tout à deux heures et demi de marche. Il est seize heures trente, le temps d'une pause café et notre décision est prise. Nous irons à Bolquère.

    A la fin d'un interminable sentier forestier, tout en descente, nous rejoignons la D.10. Il est 19 heures, voilà onze heures que nous avons démarré du Lanoux. Par quelques raccourcis, nous entrons éreintés dans Bolquère pour nous diriger vers les deux auberges du village. Il est 20 heures, et il n'y a plus aucune chambre de disponible. Dany demande à un paysan si nous pouvons dresser notre tente dans son champ. Il lui répond d'une manière assez bourrue et elle essuie un refus. Un homme occupé dans son jardin potager nous conseille de sortir du village où dit-il, nous n'aurons aucune peine à trouver un pré où nous installer.

    G.R.10 Etape 3 Etang du Lanoux (2220m) - Bolquère (1629m)G.R.10 Etape 3 Etang du Lanoux (2220m) - Bolquère (1629m)

     Campement au dessus du Lanoux, au loin le Carlit                         Arrivée au Col du Portella de la Grava

    Nous sortons par la route goudronnée. Dans un virage, un chemin de terre semble se faufiler à travers champs. Nous l'empruntons. Il s'agit du sentier qui suit le parcours du "Petit Train Jaune" que nous ne tardons pas à apercevoir, une cinquantaine de mètres en contrebas. Nous remarquons un champ qui vient d'être fraîchement fauché. Quelques haies et trois meules de foin. Voilà l'endroit idéal où nous abriter ! Il était temps de nous arrêter. Nos pieds sont chauds et meurtris par tant d'heures de marche.

    Les bretelles de nos sacs entament nos épaules. La tente est rapidement dressée. La nuit tombe et il n'est plus question de sortir le réchaud. Nous avalons hâtivement une salade de thon en conserves et une compote.

    Le temps de regarder un dernier "Petit Train Jaune" redescendre à vide et nous sommes déjà blottis dans nos sacs de couchage. La journée a été terrible, douze heures sur les chemins ! Mais, nous n'y pensons déjà plus. Seules les images des magnifiques sites traversés demeurent dans nos têtes. Courbaturés, mais heureux c'est ainsi que nous nous endormons. Comme le dit une célèbre expression "demain sera un autre jour !".

     

    G.R.10 Etape 3 Etang du Lanoux (2220m) - Bolquère (1629m)G.R.10 Etape 3 Etang du Lanoux (2220m) - Bolquère (1629m)

    Au dessus du petit lac d'Estanyol

     Chevaux sauvages au lac d'Estanyol

     G.R.10 Etape 3 Etang du Lanoux (2220m) - Bolquère (1629m)G.R.10 Etape 3 Etang du Lanoux (2220m) - Bolquère (1629m)

    La Vallée de la Grava, paradis des chevaux

     Déjeuner au bord de la Grava

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  • Ce diaporama est agrémenté de chansons de Michel Fugain dont les titres et les interprètes sont : "Une Belle Histoire" extrait de l'album "Chante la Vie Chante Love Michel Fugain" par Arcadian, Claudio Capéo, Corneille, Anaïs Delva, Olivier DionMickaël Dos Santos, Patrick Fiori, Florent Mothe, Damien Sargue, Sophie TapieVictoria et Michel Fugain, "Forteresse" par Michel Fugain, "Comme Une Histoire d'Amour" par Michel Fugain, "Fais comme l'oiseau" par Michel Fugain puis "Une Belle Histoire" par BillyDic aux claviers Tyros et Chromaticover.

      Le Sentier des Histoires et la chapelle Saint-Luc de PuigRodon depuis Fourques

    Le Sentier des Histoires et la chapelle Saint-Luc de PuigRodon depuis Fourques


     

    Si la commune de Fourques peut s’enorgueillir de deux véritables circuits de randonnées : « Le Sentier des Histoires »,  que je vous présente ici, et « les Chemins d’Adrienne » ;  je gardais de cette dernière ; réalisée en octobre 2016 ; de bien étranges et contradictoires souvenirs. Etranges et contradictoires car si j’avais pris beaucoup de plaisir à parcourir ces « chemins » au doux prénom de ma mère et de l’écrivaine Madame Cazeilles, une sérieuse chute ; mais qui aurait pu être encore plus grave ; m’avait handicapé physiquement pendant de longs mois. En effet, ce jour-là, et alors qu’au sommet d’une butte argilo-caillouteuse je photographiais un paysage, sous mes pieds, un modeste mais inattendu glissement de terrain m’avait fait basculé dans une « descente infernale ». Sous  l’effet de surprise et entraîné  par le poids de mon sac à dos, et alors que mes jambes prenaient sous la contrainte de plus en plus de vitesse et qu’aucun obstacle devant moi ne se présentait, je n’avais trouvé comme seul recours que de plonger tête première et de tout mon long. Sans cette solution radicale, la moins pire et surtout la seule, je pense que je n’aurais jamais pu écrire le présent récit. Oui, ce jour-là et comme le dit l’expression « je l’avais échappé belle ! ».  Il s’en était suivi quelques plaies à la tête, au bras et à la jambe droite mais finalement les lésions les plus graves avaient été celles que je n’avais pas vues sur le moment et qui étaient apparues dans les jours suivants.  Maux de dos répétitifs, énorme entorse au pied droit avec poche de sang difficile à résorber , jambe droite désaxée à hauteur de la hanche accompagnée d’un gros hématome dont je garde encore à ce jour une « rondelette » relique. Oui, à l’instant où nous démarrons ce « Sentier des Histoires », je ne peux m’empêcher de repenser à tout ça ! Il est 10h30. Nous avons trouvé assez facilement à garer notre voiture près du centre de Fourques. En effet, c’est de là, au Castell jouxtant la mairie, que démarre cette nouvelle balade fourcatine. Si j’ai appris que cette randonnée est l’émanation  puis l’adaptation pédestre d’un livre intitulé « Dis-nous grand-père » d’un dénommé Alain Saqué ; ceci nous est confirmé dès la première pancarte explicative ; j’ai vivement regretté de ne rien trouvé sur le Net, ni le livre, ni sur son contenu, ni rien à propos de son auteur ! Etonnant de nos jours ! Comme si cette histoire d’un enfant racontant son enfance et sa jeunesse s’était volatilisée car trop ancienne ou au pire comme si elle n’avait jamais existé ! Est-ce un simple problème de grande confidentialité ? Je le suppose ! Mais quel dommage ! Après la découverte d’un écriteau consacré au Castell ; ancienne cellera  fortifiée en 1188, de son porche d’entrée et de quelques venelles, retour vers la place du village. Voilà déjà un second pupitre dédié au « Journal oral ». Là, nous tournons le dos à  la mairie et empruntons la rue Carrer Gran. L’itinéraire passe devant l’église Saint-Martin se poursuit rue du Puits et Saint-Sébastien avant de bifurquer rue des Genêts. Le balisage « Sentier des Histoires » est toujours bien présent. Ici, après avoir traversé quelques villas de  conception plutôt récente, la campagne est rapidement là. Bien balisé en jaune, si le tracé s’avérera quelque peu biscornu, le cheminement lui sera plutôt facile. Dans l’immédiat Fourques s’éloigne très vite. Un autre pupitre consacré « aux figues » se présente. L’enfant Alain Saqué nous raconte son goût prononcé pour ce fruit que l’on trouvait un peu partout et donc facilement autour du village. Après cet écriteau et les deux premiers déjà  lus, sept autres suivront encore. Souvenirs d’enfance certes mais tous plus ludiques les uns que les autres car nous racontant le passé ayant rythmé la vie de l’auteur, celle du village mais aussi les décors environnants et le patrimoine.  Dans toutes ces histoires qui nous sont racontées, sourd l’amour du village, du terroir et du pays. On peut aisément comprendre cet amour, tant  il est vrai que les décors, les paysages et les panoramas  sont suffisamment variés pour que cette balade ne soit pas ennuyeuse.  Vignobles, champs en jachère, garrigue, futaies de chênes et de quelques autres feuillus, correcs, petits escarpements d’argiles,  les décors changeants rendent le parcours divertissant. Nous l’agrémentons personnellement d’un long aller et retour à la chapelle Saint Luc de PuigRodon, ancien ermitage au sommet d’une butte situé sur la commune de Passa. Une butte dont l’Histoire de France nous rappelle qu’ici les 5.000 hommes du Général Pérignon trouvèrent refuge lors de la seconde Bataille du Boulou de 1794. Un recul stratégique payant puisque la victoire fut au bout. Comme on s’y attendait un peu, nous la trouvons malheureusement fermée  au même titre que tous les édifices religieux côtoyés ce jour-là ! Nous compensons ce regret par un petit déjeuner sur l’herbe avec une vue fabuleuse sur un grandiose Canigou enneigé. Si ici, la géologie type « blocaille » me rappelle un peu trop celle où j’ai chuté en 2016, j’évite de m’approcher trop près du bord de la moindre petite dépression. Un randonneur « gadin »  averti en vaut deux ! Après cette petite entorse au « Sentier des Histoires », nous retrouvons le bon itinéraire sur le chemin dit de Llauro. Il nous amène au mas éponyme. Bien que les passereaux aient été présents depuis le départ, ici  ils se font de plus en plus nombreux et ce, pour le plus grand plaisir du photographe animalier amateur que je suis. Pinsons, chardonnerets, bruants, linottes et étourneaux.  Apparemment, et bien que les vendanges soient une histoire ancienne, les vignobles semblent encore les attirer. Adoreraient-ils tout comme nous les raisins secs ? L’arrivée à la chapelle Saint Sébastien, assez voisine du village, est synonyme d’arrivée toute proche. Une fois encore ; on regrette de la trouver porte close. Revenir au centre de Fourques n’est plus qu’une adorable formalité tant la commune semble exhaler une incontestable sérénité. Outre les « histoires » que l’on peut lire sur les différents pupitres, quelques rencontres fortuites mais toujours sympathiques avec des gens du cru et des viticulteurs sont venues s’ajouter au plaisir de marcher. Leurs  chiens gentils, câlins et joueurs, un cadre et des chemins agréables, une flore et une faune à photographier, d’amples panoramas vers le Canigoules Albères et les Aspres, des édifices religieux certes fermés mais toujours empreints d’une architecture romane et donc d’une évidente chrétienté, sont les autres images marquantes de ce  Sentier des Histoires. Comme je le dis souvent « il n’appartient qu’à nous de faire de chaque randonnée une histoire nouvelle »  Ici les Histoires, celles d’Alain Saqué et la mienne se sont télescopées pour notre plus grand bonheur. Cette randonnée, telle qu’expliquée ici, a été longue de 11,4 km environ que l’on peut scinder en 2 parties : 8 km environ pour le seul Sentier des Histoires et 3,4 km aller et retour pour la chapelle Saint-Luc de PuigRodon. Carte IGN 2548 OT Perpignan – Plages du Roussillon Top 25.


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