• Esperanza Amore, la petite lumière.


     

    Il y a plusieurs mois de cela, j’avais reçu d’une dame une demande d’amitié sur ma page Facebook. Je ne la connaissais pas et sur l’instant, j’ai failli la refuser comme je le fais le plus souvent quand je n’y vois aucun lien d’affinité ou de personnes déjà connues. Son nom Esperanza Amore. Avec un tel patronyme et un tel prénom, je ne sais pas pourquoi mais je me suis dit « Non, tu ne peux pas lui dire non ! » Y ai-je vu un signe ? Un présage de quelque chose ? Franchement, connaissant mon côté très « terre à terre » et le plus souvent rationnel, toujours très loin de tout ce qui peut-être considéré comme mystique ou illogique, je n’ai pas compris pourquoi j’avais agi différemment que si elle s’était appelée « Michèle Dupont » ou « Gertrude Tartempion ». Certes, selon ma traduction personnelle, elle s’appelait « Espérance Amour », mais était-ce là la vraie raison pour l’accepter comme amie ? En tous cas, c’était la seule explication que je voyais. Finalement, ayant répondu « oui », elle me contacta sur Messenger en me disant qu’elle avait 78 ans, qu’elle était veuve, qu’elle avait été professeure de français dans un lycée de Buenos-Aires, qu’elle avait eu l’occasion de venir plusieurs fois en France dans un passé assez lointain, y faisant même plusieurs longs séjours, qu’elle était tombée sous le charme de certaines de nos grandes villes et de nos paysages,  mais surtout elle m’indiqua qu’elle avait découvert mon blog ; et que si les randonnées, de surcroît françaises ;  ne l’intéressaient guère, bien qu’elle adorait la Nature ; elle avait lu et lisait encore tous les articles de Mon Journal Mensuel,  se retrouvant souvent dans un grand nombre d’entre eux. En développant nos échanges, j’ai finalement compris qu’elle se retrouvait dans bons nombres de point de vue concernant l’évolution négative de nos pays respectifs. Elle qui avait connu la France des années 60 et 70, elle regrettait que notre pays ait si radicalement évolué dans une mauvaise direction. Le sien n’était pas mieux.  « J’ai peur de mon pays » me disait-elle régulièrement dans ses messages, évoquant tout ce qui ne fonctionnait plus ou à un degré moindre de plus en plus mal, ne voyant pas de solutions et encore moins d’homme politique providentiel pour en trouver. Ne passant pas nos journées sur Facebook, nous échangions de manière espacée ; une ou deux fois par mois ; et le plus souvent elle me donnait son avis à propos du dernier article de Mon Journal Mensuel. Puis un jour, notre liaison sur Facebook disparut aussi soudainement qu’elle était arrivée. J’ai bien tenté de renouer un contact mais en vain. Alors certes, il y avait bien sur Facebook d’autres Esperanza Amore mais « la mienne » s’était carrément volatilisée. Ma crainte est qu’elle soit décédée tant j’avais cru comprendre au travers de 2 ou 3 messages qu’elle était gravement souffrante même si elle ne se plaignait jamais et ne s’étendait pas sur le sujet. Estimant que nos relations n’avaient jamais été suffisamment intimes, je ne lui ai jamais posé de question à ce propos. Peut-être ai-je eu tort ? Nous évoquions nos tracas respectifs quant à l’avenir de nos pays respectifs et finalement c’était notre principal point de conjonction, même si le mot « espoir » ne nous quittait jamais. En effet, malgré nos craintes, on était également d’accord pour dire que le temps finirait par régler les problèmes, l’Histoire nous rappelant que « tout est un éternel recommencement ».

    Cette relation sur le Web étant enfouie dans mon jardin secret, je n’ai jamais cru utile d’en parler à quiconque et ce d’autant que je considérais qu’elle n’intéressait que moi. Nos tracas étaient les nôtres et à titre personnel, je considérais que Mon Journal Personnel en était déjà pas mal rempli.

    Puis, je ne sais pas pourquoi, il y a quelques jours, ce nom est revenu à la charge et notamment juste avant de m’endormir ? Il est vrai que lisant « La Cinquième Montagne » de Paulo Coelho, il est fort probable que l’aspect «  céleste car angélique» du roman ait influé à ce souvenir. L’auteur n’affirme-t-il pas régulièrement que « Rien dans ce monde n’arrive par hasard ».   Je me suis mis à y penser me posant finalement cette étrange question : « Si tu devais relier ces deux noms ou ses deux mots « Esperanza/Espérance » et « Amore/Amour » à quelque chose ou à quelqu’un quelle serait ta réponse ? » Je me suis endormi sans trouver de réponse. Le lendemain et dans les jours qui ont suivi, cette question est revenue dans ma tête. Puis c’est dans la journée et alors que je lisais un article  "Les boulets de la France" que le mot « France » est venu à moi comme une évidence. Esperanza Amore était fusionnelle à son pays, moi au mien et les problèmes de nos  pays avaient été à l’origine de notre trop courte relation.  Voilà ci-après les craintes que j’évoquais dans nos échanges et les siennes n’étaient guère différentes.

    Comme Esperanza avait peur de son pays, j’ai peur de la France. J’ai peur de ce qu’elle est devenue quand je la compare à celle de mon enfance et de ma jeunesse. J’ai peur de son évolution. J’ai peur de la société dans laquelle nous vivons. Attention, ce n’est pas une peur « panique » mais plutôt une peur réfléchie. A 74 ans, je n’ai plus peur pour moi, mais pour mes enfants et surtout pour mes petits-enfants.  Il n’y a pas de mot pour expliquer cette peur puisque la définition du mot « francophobie » dans les dictionnaires est l’exact contraire de ce que je ressens quand je regarde ou lis l’actualité. Alors certes, étant plus jeune j’ai connu des violences et de l’insécurité,  certains de mes amis d’enfance ou d’école, en grandissant, ont mal fini, faisant commerce de leurs petits larcins, fréquentant plus qu’il ne fallait la prison de Baumettes, pour finir parfois dans le petit banditisme ou comme proxénètes, mais finalement dans mon quartier et ceux limitrophes, leur nombre était très limité, se comptant sur les doigts d’une seule main car la plupart devenant adultes retrouvaient le droit chemin. Dans leur grande majorité, ils n’étaient jamais violents.  Ils avaient tous en commun le même profil, issus d’une immigration plutôt récente pour la plupart, italiens le plus souvent, grecs quelquefois, avec l’absence d’un père, une famille désunie ou au pire déchirée mais couramment nombreuse, et donc une absence d’autorité et d’éducation. Certes, j’ai connu mai 1968, mais à l’époque une seule manif m’avait suffit et j’avais passé le reste de cette période entre le lycée et la plage. Oui, devant ce déchainement de violences ; que je n’avais pas compris je l’avoue, insouciant que j’étais ; j’avais préféré le sable fin à la dureté des pavés, et franchement quand j’ai pris conscience des résultats de cette « révolution contre tout », je n’ai jamais eu à regretter cette non-participation. Aujourd’hui, la France semble partir dans une voie similaire mais en pire, car certes il y a encore des révoltes antiautoritaires, antipolitiques, anticapitalistes, antitout et que sais-je encore,  mais la situation globale du pays n’est plus la même tant sur le plan politique, économique, social, financier, énergétique et culturel. La France est affaiblie par ses finances catastrophiques mais surtout amplement divisée à tous les niveaux et à tous points de vue mais surtout politiquement. Pendant très longtemps, on a eu la droite et la gauche, certes il y avait des divisions de chaque côté, mais au sprint final, le meilleur était choisi par son clan et quand un clan était élu, c’était au moins avec 51% des voix et donc avec au moins une majorité de satisfaits aussi minime soit-elle. De nos jours, ce système est devenu obsolète et le président est le plus souvent élu par défaut, par rejet de l’autre candidat ou que sais-je encore et finalement il n’y a que les gens qui ont voté pour lui au 1er tour qui semblent satisfaits. Et encore !  Ce constat explique que le pays soit si divisé car plus personne n’est d’accord sur tout et sur rien. Au-delà de ce constat, il y a aussi des inégalités sociales et financières, des inégalités hommes-femmes, de salaires, des différences culturelles, communautaires et religieuses, une  perte de souveraineté, le décrochage du pays dans le concert mondial, les pouvoirs accrus des lobbyistes.  De surcroît, la France doit faire face à un tas de problèmes qui me paraissent de plus en plus insurmontables. En tous cas,  le temps qui passe n’est jamais mis à profit pour en résoudre définitivement un seul. Violences, ensauvagements et crimes les plus horribles font journellement la Une de nos médias provinciaux. Comme il y en a bien trop, les médias nationaux se cantonnent à un seul par jour ; le plus horrible ou le plus parisien ; oublient volontairement les autres mais aussi sans doute pour ne pas rajouter de la peur à la peur. Trafics en tous genres, mais surtout de drogues et d’armes, transforment peu à peu toutes nos villes en des zones de non-droit où la seule loi qui règne est celle de ces voyous trafiquants mais qui n’ont pas peur de devenir des assassins quand leurs intérêts souvent énormes financièrement sont en jeu. C’est ainsi que tous ceux qui entrent dans leurs zones sont victimes de représailles et de peur car considérés comme des intrus. Nos facteurs, pompiers, médecins, infirmières, agents relevant les différents compteurs d’énergie et que sais-je encore n’osent plus s’immiscer dans certains immeubles pour accomplir leurs tâches, faisant jouer le plus souvent leur droit de retrait auprès de leur employeur pour ne pas se mettre en faute et surtout pour ne plus retourner bosser aux mêmes endroits. Les pouvoirs publics baissent les bras et avec eux la République. Quand ce n’est pas de la drogue, nombreux sont nos jeunes qui pour s’amuser ont besoin de se torcher aux alcools forts, aux gaz hilarants ou à un degré moindre aux boissons énergisantes. Nos services publics et nos administrations disparaissent soit de nos communes soit fonctionnent encore mais de plus en plus mal : sécurité, santé, éducation, emploi, logement, fraudes sociales et fiscales qui se chiffrent en milliards. Ajoutons à cela des écarts qui se creusent de plus en plus entre les très riches, les riches et tous les autres, une inflation dont on a du mal à comprendre les causes et les mécanismes qui l’engendrent et l’aggravent, les problèmes de pouvoir d’achat qui en résultent, ceux concernant toutes les énergies, ceux environnementaux et viraux s’aggravant comme ils s’aggravent sur toute la planète, la crainte des terrorismes divers et variés et la guerre en Ukraine à laquelle nous participons au travers des décisions européennes et le tableau ainsi dépeint est d’une incroyable noirceur. Voilà ce que nous évoquions avec Esperanza. Et quand nous cherchions une issue à ce tunnel si noir, faut bien reconnaître que nous n’en trouvions pas, même si notre espoir reposait essentiellement sur un éventuel "être providentiel" capable de rassembler puis de trouver des solutions. Il arrivera bien un jour me disait-elle gardant cet espoir que j'évoquais. J'adhérais à cette idée même si je ne vois personne pour l'instant. Au bout de ce tunnel si noir et si laid, cet espoir était notre petite lumière. Si comme le prétend Paulo Coelho « rien dans ce monde n’arrive par hasard », pourquoi Esperanza Amore est-elle passée dans ma vie ?  Cette petite lumière, n’aurait-elle pas pour prénom « Esperanza/Espérance » et pour nom « Amore/Amour » ?


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  • Ce diaporama/vidéo est agrémenté d'un "pot pourri" de chansons américaines dont j'aime bien les mélodies. Dans l'ordre d'écoute, elles ont pour titre "Tonight, I Celebrate My Love" (Gerry Goffin/Michael Masser) d'abord dans une version instrumentale karaoké, puis chantée par Peabo Bryson et Roberta Flack et enfin jouée au piano par Kingsley Looker, le 2eme titre chanté par The Roneyboys est "You Make Me Feel Brand New" (Thom Bell/Linda Creed) , le troisième chanté par Carly Simon s'intitule "Moonligth Serenade" (Glenn Miller/Mitchell Parish) et le dernier "Fly Me To The Moon"(Bart Howard) est joué par le Beegie Adair Trio.

    Le Chemin de la Rigole et le Salin de l'île Saint-Martin depuis Gruissan

    Le Chemin de la Rigole et le Salin de l'île Saint-Martin depuis Gruissan

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    Avec cette randonnée que j’ai intitulée « Le Chemin de la Rigole et le Salin de l’île Saint-Martin depuis Gruissan », je veux rendre à « Perlimpinpin ce qui appartient à Perlimpinpin ». Car c’est bien grâce lui ou tout du moins à son site Internet que j’ai pu faire cette balade. Ce lien vous permettra de découvrir son offre de balade.  Alors certes je ne connais pas cette personne, je ne connais pas  les motivations qui ont été les siennes à inventer cette boucle pédestre mais personnellement j’y ai immédiatement pressenti qu’il y avait matière à me régaler. Et si vous venez régulièrement voir mes randos sur mon blog, vous savez que « me régaler » c’est certes marcher dans la Nature mais c’est surtout marcher dans la Nature avec comme objectif des découvertes. Découvertes florales, fauniques, patrimoniales et que sais-je encore ! Or là, je pressentais qu’il y aurait de la Nature à découvrir mais peut-être pas que ? En ce 26 août 2022, il est 9h passé quand je démarre du centre du vieux Gruissan où habite ma fille, direction le Chemin de la Rigole. Ce chemin qui coupe transversalement toute l’île Saint-Martin est très facile à trouver puisqu’il se trouve sur la gauche de la D.32 filant vers Mandirac. C’est donc dans cette direction que je connais bien que je commence à marcher déjà en quête des premiers sujets de la Nature qui veulent bien  s’offrir à mon appareil-photo. Ces derniers arrivent sous les traits de quelques fleurs et d’oiseaux dès lors que j’atteins les premières berges de l’Etang de Gruissan et le canal du Grazel. Rien de bien exceptionnel mais c’est déjà ça de pris et je me dis que bien d’autres occasions de photographier la Nature se présenteront. Autant l’avouer, je n’imaginais pas si bien penser et surtout si vite, car dès le Chemin de la Rigole atteint, les passereaux se font  nombreux. Chardonnerets, pinsons, serins, rougequeues, fauvettes  sont bien là.  Tous ne se laissent pas photographier facilement mais la quantité et les variétés sont là, le chemin est long  et je me dis que mon application à rester concentrer et ma patience viendront inévitablement compenser la vivacité de tous ces oiseaux à vouloir se défiler. Pour mon plus grand bonheur, il va en être ainsi de temps en temps,  même si le seul inconvénient est de ne guère avancer. En randonnée, être aux aguets pour tenter de photographier des passereaux a ce désagrément de faire très souvent du surplace ! C’est donc entre deux poses et quelques photos que je juge réussies qu’enfin je me décide à marcher vraiment. Dans ce cas précis, le  mot « flâner » est bien mieux approprié. Enfin, j’avance quand même un peu et c’est bien là l’essentiel. Sur ma gauche, un petit fossé asséché explique sans doute le mot « rigole » donné à ce chemin. Est-il en partie une dérivation du ruisseau de Saint-Martin mentionné sur la carte IGN ? C’est probable car les deux paraissent rectilignes ! Outre les oiseaux, quelques libellules et papillons m’offrent d’autres occasions de quelques péripéties photographiques, une petit brise marine s’étant levée gênant assez souvent mes mises au point surtout quand il s’agit de faire des macros. Finalement, je mets presque 2 heures pour atteindre le petit hameau de Saint-Martin, là où se trouve apparemment un domaine viticole. Si je dis ça, c’est parce qu’en arrivant dans ce joli lieu, je découvre que les vendanges sont désormais mécaniques, un énorme engin égrainant les ceps de vigne à une vitesse inégalable et avec une ingéniosité remarquable. Les raisins tombent dans un godet qu’il suffit d’amener à la cave. Un seul homme suffit à faire tout ça.  Je ne peux m’empêcher de penser « que sont devenues nos vendanges d’antan et surtout tous les vendangeurs seront-ils un jour remplacés par un minimum de robots ? ». Sur la droite du chemin et au sommet d’un dôme, une vieille bâtisse ruinée attise ma curiosité m’offrant ainsi quelques beaux  panoramas sur l’étang d’Ayrolle et bien plus loin encore.  Peu après, c’est le site archéologique qui se présente, ce dernier étant mitoyen avec le domaine vinicole. Quelques pancartes qu’il est bon de lire expliquent avec force détail l’Histoire de ces nombreux vestiges. Certains de ces détails m’apportent de réels éclaircissements me ramenant ainsi en 2014 et aux 3 jours au cours desquels j’avais cheminé le Sentier du Golfe Antique sans trop concevoir la réelle signification de cette dénomination, peu de choses palpables jalonnant le parcours.  La suite du parcours étant une peu plus hasardeuse, j’ai le tort de ne pas  allumer mon GPS où j’ ai enregistré le tracé. Du coup, après la découverte de la carrière rougeâtre de  Graniès et de  blockhaus, je continue la route bitumée bien trop loin avant de réaliser mon erreur.  Finalement quand j’allume mon  GPS celui m’oriente vers le canal d’Ayrolle que j’ai bien trop dépassé.  Bien que dans ce secteur, la carte IGN ne soit pas bien bavarde en terme de noms de lieux, j’ai suffisamment lu de choses avant de venir pour savoir que ce chenal a pour nom « Canal des Allemands ».  Sont-ils les créateurs de ce canal ? Je n’ai rien trouvé qui le mentionne mais l'Histoire retient qu'ils ont beaucoup construit à Gruissan pour se protéger. En tous cas, et à juste titre, certaines cartes géographiques continuent à mentionner le Blockhaus de Graniès comme s’agissant d’un « monument historique » faisant partie du patrimoine gruissanais. Il domine ce fameux canal des Allemands menant au hameau des pêcheurs d’Ayrolle. C’est donc au début de ce  canal que mon cheminement m’entraine. Là, des hirondelles rustiques font le spectacle, rasant aussi bien l’eau du canal que la végétation qui l’encadre. Alors que je papote un peu avec un pêcheur réparant ses filets, je m’aperçois que les hirondelles viennent constamment se poser sur les cordages amarrant les bateaux. Il ne m’en faut pas plus pour me décider à prendre un en-cas ici, assis sur un ponton. Outre les hirondelles, les moineaux sont très nombreux à occuper les tamaris bordant le canal. C’est donc en mangeant mon en-cas  que je continue à me livrer à ma passion pour la photo ornithologique avant de poursuivre vers le petit port de pêche. Même si un panneau annonce la couleur « Port de pêche de l’Ayrolle », il faut être aveugle pour ne pas comprendre qu’ici toute  la vie tourne autour de cette activité. Autour de ce petit abri, des monceaux de filets s’entassent un peu partout. Il y a aussi  des cordages, des piquets et quelques bidons et bien évidemment de multiples barques soit sur les quais soit carrément  amarrées. L’ensemble est entouré de quelques cabanes en bois hétéroclites dans leur forme. Voilà ce qu’est le port d’Ayrolle. Or mis quelques touristes venus en voiture, le hameau est tranquille et même plutôt désert. Supposant  que les pêcheurs sont soit au travail soit entrain de se reposer de leur dur labeur,  je déambule au plus près de tous ces cabanons au nom le plus souvent poétiques ou fantaisistes :  « Mon Plaisir », « l’Hacienda », «  Île de rêve », « l’Abri-Côtier ». En constatant que  l’effigie de Che Guevara côtoie une croix occitane,  j’en suis à penser que les gens du cru sont plutôt anticonformistes voire indociles ou insoumis . Oui, ici pas d’académisme, les filets de pêche ne prennent pas que du poissons mais aussi toutes les convenances bien trop rigides. Ça se sent comme ça sent le poisson et l’iode. Mon bout de carte IGN en main, je continue en longeant l’étang, direction le tombolo séparant ce dernier du Salin et permettant de rejoindre la plage dite « sauvage de la Vieille-Nouvelle ». La plage, j’en suis encore loin, mais avant même d’atteindre le début du tombolo, le mot « sauvage » se justifie de diverses façons. C’est d’abord une  Aigrette se régalant d’une grosse anguille qu’elle avale d’un trait.  Puis ce sont les quelques bâtisses qui avaient servi à l’exploitation du sel qui ne sont plus que vestiges ouverts à tous les vents. Il y a bien encore des étiers, des écluses et des batardeaux mais je me demande si tout cela fonctionne encore ? Dans une des ruines, j’ y surprends une tarente. Alors que le tombolo file rectiligne et que je m’attendais à voir et à photographier de nombreux  oiseaux, les seuls que j’aperçois sont soit des goélands plutôt communs par ici soit des oiseaux isolés bien trop lointains pour être photographiés correctement. Finalement, les premières surprises naturalistes se présentent sous les traits de multiples criquets souvent très différents par leurs coloris. A cause de cette petite brise qui souffle toujours, ils ne tiennent pas en place et les immortaliser correctement devient un jeu de patience. Pour l’instant, les volatiles sont plutôt rares et quand enfin j’en aperçois en nombre c’est pour constater qu’ils sont faux. Oui, je me laisse leurrer par un grand rassemblement de canards noirs et en résine, probablement laissés là en guise de pièges par des «  tartarins du magret ». Finalement, je retrouverais ces leurres à plusieurs endroits du Salin constatant qu’il y en a un peu partout.  Les premiers et seuls oiseaux marins en nombre sont des échasses blanches. Feu farouches, je prends beaucoup de plaisir à les observer en quête d’une nourriture qu’elles semblent trouver uniquement dans le salin. D’autres oiseaux vont suivre mais toujours solitaires. Finalement, quand j’atteins la plage, c’est pour constater qu’elle n’est dans l’immédiat  qu’une immense zone encroûtée de sel blanc. Il me faut donc traverser cette zone pour atteindre le bord de l’eau. Ici, il n’y a personne au bord de l’eau. Aucun fan de la baignade ou du bronzage. Seuls  quelques « fous » de la glisse aquatique s’adonnent à leur passion. Oui, ici le vent souffle si souvent et si fort que les  véliplanchistes et autres kitesurfeurs ont décrété que l’endroit serait « un spot ». Spot pour eux mais pas de « pot » pour moi qui avait décidé de déjeuner au plus près du bord de l’eau et même de me baigner. Je me sauve et repars vers le salin. En fin de compte, il me faut encore pas mal marcher sur une large piste sans véritable découverte ; or mis de nombreux bois flottés et quelques déchets que la mer a rejeté,  avant d’atteindre le lieu-dit « Ancien Grau du Grazel ». Là, sur ce  nouveau tombolo séparant les salins, je déambule, vérifiant si des oiseaux sont éventuellement présents. Mais or mis quelques goélands et d’autres faux canards, il n’y a rien d’autres pour l’instant. Il y a bien des flamants roses mais encore trop loin pour tirer de belles photos. Je fais donc le choix de piqueniquer au bord du canalet se dirigeant vers la mer.  Là, je suis à l’abri du vent pour piqueniquer et de surcroit, l’eau est si limpide que je peux faire « trempette », m’enlevant ainsi toute la poussière sableuse que j’emmagasine depuis mon départ. De plus, criquets, libellules colorés jaunes, rouges et bleues et quelques passereaux et papillons occupent ce secteur. Quand je repars, je fais le choix de rester au plus près de la digue séparant le Salin de la plage car c’est bien là que la faune ;  petite ou grande ;  est la plus présente. Normal, c’est là aussi que la végétation est la plus dense et la plus diverse  et ce d’autant ; que quelques petites poches d’eau ; marais en miniature ; retiennent quelques passereaux. De l’autre côté de la digue, les flamants roses sont là, accompagnés d’autres échasses blanches.  Tout bien considéré, il y a tellement de choses à voir et à photographier que je ne vois pas ni le temps passé ni la distance parcourue. A l’approche du canal du Grazel, l’encroutement salin du sol se fait plus présent. Quelques trous dans le sable sont carrément remplis de gros sel. Certes, nous ne sommes plus au temps de la gabelle, époque où le sel était à la fois un impôt et une monnaie d’échange, mais  je me dis qu’il suffirait d’avoir un seau pour le remplir aisément de fleurs de sel sans être contraint d’aller l’acheter si cher à la boutique du Salin. Désormais, c’est la canal du Grazel que je longe pour en terminer, mais toujours aux aguets, un œil vers le Salin et un œil sur la canal. Photos d’oiseaux, de  coquillages, de crabes mais également de poissons, dont des loups,  des muges et des alevins,  viennent s’ajouter pour mon plus grand bonheur dans la mémoire de mon appareil-photo. Au sein de lotissements de maisons, automatiquement moins riches sur le plan faunique, la fin du parcours  m’entraîne vers le vieux Gruissan et sa tour Barberousse. Je continue de flâner dans les ruelles, constamment observateur de la vie de la cité et fureteur de découvertes. C’est jour de fête, des orchestres jouent dans les ruelles, je n’ai pas envie de rentrer malgré les 9 heures passées sur mes deux jambes. Demain, mes guibolles se souviendront de ce Chemin de le Rigole même si pour l’instant j’en rigole. Je l’avoue, je n’ai rien mesuré de cette randonnée, estimant que le plaisir ne se mesurait pas alors faisons confiance à Perlimpinpin qui nous indique une distance de 12km7 et 73m de dénivelé positif. Personnellement et compte tenu de mes quelques divagations volontaires ou pas, il faudrait sans doute rajouter un ou deux kilomètres de plus ! Carte IGN 2546 OT Narbonne Top 25.

     


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     Ce diaporama est agrémenté de différentes versions et morceaux de la musique d'Ennio Morricone "Le Clan des Siciliens", bande originale du film d'Henri Verneuil avec Jean GabinAlain Delon et Lino Ventura. Dans l'ordre de passage, la 1ere version est la bande originale du film intitulée "Il Clan dei Siciliani" par l'orchestre d'Ennio Morricone, la 2eme s'intitule "Tema Per Nazzari E Delon" et est notamment sifflée par Curro Savoy. La 3eme s'intitule "Dialogo N°2" et la 4eme est jouée par "The Danish National Symphony Orchestra".

    Le Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de la Perche

    Le Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de la Perche

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    Dans ce secteur entre Cerdagne et Haut-Conflent ; et sauf à gravir de hauts sommets (Cambre d’AzePuigmal par exemples) ; la plupart des randonnées consistent à aller de villages en villages. Parce que ma sœur que je n’avais plus vu depuis de longs mois venait nous voir ; crise de la Covid oblige ; et qu’elle avait envie de randonner, c’est une balade de ce type que j’avais prévue et même imaginée en ce mardi 16 août 2022.  Après avoir longuement analyser la configuration des terrains et des différents parcours proposés sur le Net ; notamment au départ ; et par le fait même qu’aucun des circuits proposés dans les topo-guides ne me satisfaisaient pleinement, j’avais décidé de concevoir mon propre « tour » et ce afin de ne pas passer 2 fois aux mêmes endroits.  C’est ainsi qu’est né ce « Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de La Perche ». Alors certes, ce circuit pédestre parcourt des chemins très souvent empruntés mais tel que je le présente ici ;  et sauf erreur de ma part ; je n’ai trouvé personne d’autre le proposant sur le Net. Il a donc ce petit aspect original qui je l’espère plaira au plus grand nombre. Si le titre est également original, c’est parce qu’il me paraissait compliqué d’y mettre tous les noms des villages traversés que sont « La Perche, Saint-Pierre-dels-ForcatsPlanès et La Cabanasse ». Je pourrais même y rajouter le minuscule hameau de La Cassanya. Finalement et par le fait même que le départ se situait au col de la Perche, frontière séculaire entre le Conflent et  la Cerdagne, il me paraissait plus logique d’évoquer les « voies romaines » puisqu’ici c’est une petite partie de ces ancestrales voies-là que nous allions cheminer au cours de cette journée. Oui, selon les historiens, et même si les Romains avaient été précédés d’autres peuplades, ils étaient bien les inventeurs de cette Via Confluentana et de cette Strata Cerdana (ou Ceretana) auxquelles je pense ici et que nous allions sans doute en partie parcourir. Et sans doute, y-avait-il une voie de moindre importance remontant le Capcir par la Vallée de l’Aude, le blason actuel mais très ancien de La Cabanasse en forme de « Y » et que l’on nomme pairle semble l’évoquer.  Au titre de preuve, Saint-Pierre-dels-Forcats est en Cerdagne alors que Planès qui se trouve seulement 2 à 3km plus loin et plus à l’est est déjà en Conflent. Idem pour la commune de Mont-Louis, qui elle, est au carrefour des 3 régions et que mon tracé va frôler à moins de 500m. Oui, ce titre me paraissait logique et donc approprié. Il est 9h15 quand sur un vaste parking terreux nous rangeons notre voiture au col de la Perche. Déjà beaucoup de voitures mais les emplacements libres sont encore nombreux. Le temps de nous équiper convenablement et nous ignorons tous les panonceaux de randonnées (G.R.10 et GRP Tour de Cerdagne) qui sont là.  Oui,  nous voilà déjà sur la D.33, le but étant d’aller chercher un chemin qui a pour nom « Cami del Bosquet » se trouvant sur la gauche 650m plus loin. Ce chemin doit d’abord nous amener à Saint-Pierres-dels-Forcats puis nous poursuivrons vers Planès par le G.R.10 avant de continuer vers la gare SNCF de la commune par un chemin PR.9 qui a pour nom générique le Tour des Villages. Ce dernier doit nous entraîner vers La Cassanya (La Cassagne) puis vers La Cabanasse puis nous terminerons à La Perche par le G.R.10. Voilà le programme ! Alors autant l’avouer, nous étions trois et tous les trois nous avons été ravis de ce parcours. Or mis un peu de pluie sur la fin, il a fait beau et tout s’est merveilleusement passé. Les décors sont très variés et quand on regarde les paysages, on  a très souvent un sentiment d’amplitude. Certes les hautes montagnes sont proches mais suffisamment lointaines pour contribuer à cette perception. Les panoramas, eux,  sont très souvent aériens et notamment sur cette partie de la Vallée de la Têt où il y a le magnifique Pont Gisclard sur lequel circule le Petit Train Jaune. N’oublions pas les différents villages et leurs patrimoines religieux, le plus souvent romans, car si ces chemins ont une origine romaine reconnue, n’oublions pas qu’au fil du temps ils sont devenus la Via Romànica ou Voie romane. Au Moyen-Âge, via le Conflent et la Cerdagne, cette voie partait du Roussillon et notamment de Perpignan  jusqu’au comté d’Urgell. Dans tous ces édifices religieux qui voyaient le jour, les architectes, bâtisseurs, tailleurs de pierre,  sculpteurs, créateurs, peintres-verriers, orfèvres et autres compagnons artistes pouvaient donner la pleine mesure de leur savoir et de leur talent. Malgré un grand nombre d’édifices restaurés, certaines de leurs œuvres sont encore bien visibles. Il faut simplement regretté que ces édifices soient le plus souvent fermés.  Quant à moi, je me suis vraiment régalé car il y avait une jolie flore et quelques oiseaux et papillons à recenser et à photographier. Oui, ce fut une belle journée pour nous trois ! Un seul petit regret peut-être, celui d’avoir souvent jouer à cache-cache avec le Petit Train Jaune, le petit « Canari » prenant plaisir à ne pas être au bon endroit au bon moment, c’est-à-dire suffisamment à découvert pour en garder quelques jolies photos. Cette randonnée a été longue de 12,8km pour des montées cumulées de 630m et un dénivelé de 301m, le point le plus étant situé à 1.311 m au pont sur la Têt et le plus haut à 1.612m au lieu-dit « Els Pastorals » juste avant d’arriver à Saint-Pierre-dels-Forcats. Cartes IGN 2249 ET Font-Romeu – Capcir et 2250 ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche Top25.


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    N'oubliez pas......les millions !


     

    A la télévision, mon épouse regarde parfois cette émission de Nagui qui s’intitule « N’oubliez pas les paroles ». Alors bien sûr, même si je n’aime pas cette émission, je respecte ses choix télévisuels. Quand je regarde du foot, j’ai conscience que les miens ne sont sans doute pas mieux et peut-être même pires !  Si j’en crois ce que j’en lis sur Wikipédia, c’est ce que l’on appelle une émission « culte »  puisqu’elle a commencé en 2007 et perdure depuis,  soit déjà 16 ans.  Toujours dans cette encyclopédie, il est indiqué qu’elle est l’adaptation d’une émission américaine qui s’ intitulait « Don’t Forget the Lyrics ! » et qui là-bas n’a duré qu’un peu moins de 4 ans. Son but ? Se souvenir de paroles de chansons et gagner de l’argent. Enfin quand je dis de l’argent, il n’y a pas que le micro qui soit en argent, car ici c’est plutôt des sommes folles puisque chaque soir c’est 40.000 euros que les candidats peuvent être amenés à gagner. Ils les gagnent parfois.  Un jeu d’argent quoi ou connaître quelques chansons peut en terme de tarif se comparer à quelques buts marqués par Mbappé ou Messi ! Choquant quoi ! Indécent même !

    Alors si j’écris cette rubrique, c’est parce que je n’aime pas cette émission et que j’ai envie d’écrire pourquoi. Attention, je ne dis pas que c’est la pire, loin s’en faut, mais sous ces faux-airs d’émission sage, ludique, doucereuse, culturelle et parfois carrément larmoyante (car gagner des millions d'euros c’est comme éplucher des oignons ça fait souvent pleurer ! ), elle rassemble à elle seule tout ce qui m’horripile de la télévision et méprise de la société dans laquelle nous vivons. Attention, je précise aussi que ce n’est pas pour autant que je n’aime pas certaines chansons et chanteurs. Là, n’est pas le problème.

    Mais je retrouve dans cette émission ( mais il y en a bien d’autres !), l’abêtissement inéluctable de l'humain que le philosophe allemand Günther Anders redoutait déjà en 1956 dans une de ses réflexions prémonitoires. C’est une amie qui m’a envoyé et rappelé ce texte il y a quelques jours. Qu’écrivait-il ? : « On diffusera massivement, via la télévision, des divertissements abrutissants, flattant toujours l’émotionnel, l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon avec un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de s'interroger, penser, réfléchir…..Comme anesthésiant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité, de la consommation deviennent le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté.» Alors certes ce philosophe a toujours été réputé pour ses exagérations, mais force est de reconnaître que c’est malheureusement la société que l’on connaît désormais ! Internet étant venu s'ajouter à la télévision pour amplifier ce phénomène ! 

    D’abord, il suffit de regarder cette émission pour constater qu’elle est réglée comme du « papier à musique » et cette expression que j’emploie à raison est faible. Ainsi, chaque soir, comme un bourrage de crâne qu’il connaît et répète par cœur, Nagui emploie toujours les mêmes mots, je pourrais presque dire toujours le même refrain, la même sérénade, la même rengaine. Après sa litanie répétitive concernant les différents gains possibles de 1.000 à 20.000 euros, tous les participants à l’émission crient  « VINGT MILLE » comme si la somme en question les concernait tous !  Idem quand il s’agit d’hurler « N’oubliez pas ……LES PAROLES ! ». Idem par exemple, quand  c’est à la publicité de passer ; car l’émission n’existe que grâce à cela ;  Nagui crie « ÇA ! » et  à cet instant précis tout le monde reprend en cœur le fameux pronom démonstratif, son index se transformant en une baguette magique auprès d’un auditoire docile car bien dompté. Oui, s’il y a bien un seul « maestro » dans cette émission, c’est bien Nagui ! Son auditoire ? Quelques jeunes gens assis sur une estrade tels des perroquets dans une cage dont la seule raison d’être là (or mis peut-être une petite enveloppe !) est la même que celle du cerveau des volatiles, à savoir répéter bêtement puis se balancer et se trémousser aux sons de quelques paroles sans grande cohérence le plus souvent voire carrément débiles quelquefois. Car, il ne faut pas se leurrer, toutes les chansons françaises n’ont pas été écrites par Brel, Ferrat, Brassens, FerréTrenet, Cabrel voire par Pierre DelanoëJean-Loup Dabadie ou Louis Amade. Non, toutes les chansons sont « bonnes » à passer dans cette émission, de la pire à la plus aboutie. C’est ainsi mais « N’oubliez pas les paroles » n’est pas une émission spécialement culturelle ou alors il faudrait remplacer les paroles des chansons par quelques vers de nos plus célèbres poètes que sont HugoRimbaud ou Du Bellay par exemple. Alors certes, l’Audimat tomberait et il n’y aurait pas 3 millions de téléspectateurs devant leur écran tous les soirs mais à la longue toute la société française ; et la jeunesse en particulier ;  y gagnerait probablement en intellect ! Mais comme aurait dit La Palice si le but n’est pas là c’est bien qu’il est ailleurs. Gagner de l’audimat, c’est gagner du fric et peu importe si l’émission est un matraquage stéréotypé, déficient intellectuellement, indécent en terme d’argent à gagner et avilissant à mon goût.

    Alors si je ne disconviens  pas qu’il faut de la mémoire pour gagner beaucoup d’argent ; mais c’est souvent le cas (voir la liste de tous les gagnants ayant gagné plus de 100.000 euros sur Wikipédia) ; comme le dit si bien Nagui chaque soir, une chanson c’est quoi ? 200 ou 300 mots à connaître par cœur ? Oui, c’est ça ! C’est-à-dire qu’une personne comme Margaux qui a gagné 530.000 euros en 59 victoires, elle a peut-être su chanter 10.000 à 15.000 mots maximum pour en arriver là, soit peut être une moyenne de 35 à 40 euros le mot. C’est le tarif fourchette très élevée d’une heure d’une femme de ménage qui elle travaillera toute sa vie sans pour autant arriver à gagner ce que Margaux a gagné en l’espace de 2 mois ! « Tant mieux pour Margaux et tant pis pour les femmes de ménage, elles n'ont qu’à apprendre des chansons par cœur »  diront certains. Pas si facile que ça le raisonnement !

    Quand j’entends Nagui dire à un candidat « le travail paye », je ne partage pas son avis et en tous cas pas ici le mot «travail». Depuis que dans ma jeunesse  j’ai  lu « Germinal » de Zola, j’ai toujours pensé que la vraie définition  du mot « travail », c’était au pire d’aller au charbon et au minimum de se lever chaque matin avec la volonté d’aller bosser, de créer, d’enseigner ou de produire quelque chose comme le Larousse le laisse entendre dans sa définition . En tous cas, c’est ce que mes parents m’ont appris, c’est ce que j'ai fait pendant 40 années et c’est ce que j’ai essayé d’inculquer à mes deux enfants.  Apprendre 5, 6, 7 à 8 centaines de chansons par cœur, n’est-ce pas plutôt un plaisir ? Un agréable divertissement ? Un passe-temps ? Une récréation ? Un amusement ? Un amusement où certaines personnes à la « mémoire absolue » ou presque ont cru bon de s’engouffrer pour gagner beaucoup d’argent en un minimum de temps. Je les comprends et n’ai rien contre eux que ça soit clair. Et oui avoir « une mémoire absolue » n’est pas donné à tout le monde. Les scientifiques rajouteraient qu’il y a peu de personnes qui ont une mémoire eidétique. Certains ont tellement compris qu’ils avaient découvert un filon qu’ils ont changé de métier comme Hervé ou Margaux, préférant  le milieu du spectacle à leurs premières orientations, pourtant à priori  très enrichissantes. Ce qui tendrait à prouver qu'après être passé à la TV, leur façon d'appréhender le travail, la société, la vie quoi, a changé, confirmant ainsi cette euphorie et cet émotionnel qu'évoque Günther Anders

    Alors les plus grands gagnants sont devenus des « maestros ». Ils se produisent sur scène et donnent des concerts dans les plus grandes salles d’Europe comme les Zénith par exemple. Ma  crainte, au regard de l’ampleur que prend cette émission ne plus en plus « monopolisante » le soir à 21 heures,  c’est que bientôt cette définition du mot « maestro » entre dans les dictionnaires comme « gagnant du jeu N’oubliez pas les paroles », donnant ainsi une même résonance que celle attribuée aux plus éminents compositeurs classiques et aux plus grands chefs d’orchestre de notre planète et de notre Histoire.

    Oui, outre le fait qu’elle est trop récurrente, qu’il y ait trop de publicités (mais malheureusement la TV ce n'est plus que ça aujourd’hui !)  voilà pourquoi je n’aime pas cette émission.

    Même si j’évite de la regarder, il m’arrive de l’entendre quand mon épouse la regarde et quand je sais que parfois les gains vont à des associations caritatives, je me dis que c’est pas mal et que ça compense un tout petit peu tous ses défauts.  On pourrait faire des jeux plus culturels et donner également les gains à des associations reconnues d'intérêt général. Mais non, le pli de l'abrutissement des masses est pris et il semble que ça soit trop tard pour que cette machine folle qu'est souvent la télévision fasse marche arrière.  Quand je la regarde, ce qui m'arrive, je la subis moi aussi !

    Euh…….J’espère que je n’ai rien oublié ?


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  • Ce diaporama est agrémenté de plusieurs musiques du compositeur James Horner extraites de la bande originale du film "Légendes d'automne" (Legends of the Fall) d'Edward Zwick avec Brad Pitt, Anthony HopkinsAidan Quinn et Julia Ormond et tiré d'un livre de nouvelles de Jim Harrison. Ces musiques ont pour titre : "The Ludlows", "Off The War", "Alfred Moves To Helena""The Wedding" et "Goodbyes".

    Le Sentier du Baron et le Tambour de Sahorre depuis Sahorre.

    Le Sentier du Baron et le Tambour de Sahorre depuis Sahorre. 

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    C’est un peu par hasard que j’ai découvert ce « Sentier du Baron au départ de Sahorre ». Un ami m’avait envoyé le tracé d’une autre randonnée beaucoup plus longue et beaucoup plus difficile mais au cours de laquelle la découverte du « fameux » Tambour de Sahorre restait possible. C’est donc par le biais de ce lieu insolite que j’ai découvert ce « Sentier du Baron » sur le Net. Avec un itinéraire très  bien expliqué, la distance et la difficulté paraissaient nous convenir à merveilles mais surtout le titre de cette balade intriguait le curieux d’Histoire et d’histoires que j’étais. En ce 10 août 2022, il est 9h45 quand nous rangeons notre voiture sur le parking de la mairie de Sahorre. Le temps de nous chausser convenablement et d’ harnacher nos sacs à dos et nous voilà déjà entrain de relire les informations du topo-guide que j’ai pris soin d’imprimer. Elles tiennent sur une feuille A4. Elles mentionnent de nous diriger vers le pont enjambant la rivière Rotjà. Là, sur la droite du pont, la suite est simple car parfaitement indiquée :  « Sentier du Baron -Thorrent – col de Fins ». Dans l’immédiat , le sentier est unique et il est donc impossible de se tromper. D’emblée les découvertes sont nombreuses et mon appareil-photo entre pleinement en action. Ces premiers clichés sont des citations, des présages que de sages et écologistes citoyens ont écrit sur des ardoises, ardoises qu’ils ont pris soin d’accrocher devant la façade de leur maisonnette. Un peu plus haut, le sentier s’élargit et quelques suspensions en bois flotté pendent aux branches de quelques arbres, démontrant si nécessaire que les gens du cru ont un goût prononcé pour les arts créatifs. Peu après, c’est l’église Saint-Etienne qui apparaît. Son chevet à abside demi-circulaire  et son clocher sont superbes avec quelques sculptures et de jolies ouvertures bien décorées. Ouverte, je ne peux m’empêcher d’aller la visiter malgré son intérieur dans un état bien avancé de décrépitude, ses extérieurs ne laissant peu augurer de tels problèmes. Malgré cela, rien ne semble avoir bougé et assez paradoxalement, elle conserve un grand nombre de statuettes, d’objets religieux, un bénitier, une chaire ainsi qu’un imposant lustre en verre blanc sans compter le mobilier. Depuis son porche, on aperçoit Sahorre en contrebas mais surtout un petit cimetière où quelques croix émergent au-dessus des hautes herbes. C’est ces herbes folles qui empêchent Dany de me suivre et non pas les croix du cimetière. Marcher dans l’herbe sans savoir où elle met les pieds, elle  n’aime pas ça. Elle a bien fait de ne pas me suivre car de nombreuses ronces s’égayent en rampant m’obligeant à des sauts d’obstacles imprévus pour éviter les griffures.  Jusqu’à Thorrent rien de vraiment notable,  or mis quelques vieux vestiges de l’exploitation du fer et des « électro hyper sensibles » habitant dans le secteur et préférant qu’on éteigne nos portables. Ils le font savoir à l’aide d’une pancarte que seul un aveugle ne pourrait pas voir. Du fait de cette monotonie, je me tourne vers la Nature car elle offre à mon appareil-photo quelques fleurs, papillons et de rares passereaux difficiles à immortaliser. Ces derniers sont le plus souvent des mésanges. L’arrivée à Thorrent s’effectue dans un silence de cathédrale et au milieu de vergers amplement chargés de fruits. Soudain, le silence laisse la place aux vociférations de deux chiens courant vers nous. Au fil de leur progression, leurs vociférations se transformant en de gais jappements, on comprend immédiatement qu’ils sont sans agressivité, le balancement ultra rapide de leurs queues étant une façon supplémentaire de nous montrer leur bonhomie. Nous leur rendons la pareille sous la forme de caresses dont ils ne semblent pas se lasser. Leur dose de câlins acquise, ils regagnent leurs pénates. Le silence est revenu. La statuette d’un bouddha semble vouloir confirmer cette paix intime régnant dans le hameau. Peu après, je me dis que c’est un vrai bonheur de trouver la chapelle Sainte-Croix ouverte. Son intérieur est pourtant d’une étonnante humilité. Pourtant, je me dis qu’après des dizaines de randonnées où tous les édifices religieux étaient constamment fermés, c’est presque « miraculeux » d’en trouver deux ouverts coup sur coup ! Saint-Etienne et Sainte-Croix, il faut remercier les élus de Sahorre et de Thorrent de ces belles initiatives. Dans cette dernière, il faut quand même y noter la présence d’une très belle Vierge à l’enfant en bois polychromé doré datant du 14eme ou 15eme siècle et des explications de restauration qui vont avec.  Enfin, il y a surtout cette pierre tombale dédiée à notre « fameux » baron ayant donné son titre de noblesse au sentier présentement réalisé. On peut y lire « Ici repose Jn (Jean) Aymar de Satgé (*), baron de Thoren, Seignr  (seigneur) Ht (haut) justicier d’Huytesa (lire Aytua) Py et Mantet décédé en son château le 31 juillet 1764 ». Après cette enrichissante visite, le sentier s’élève en laissant sur la droite une dernière maison. Sur la gauche, mais plutôt derrière nous,  le Massif du Tres Estelles esquisse ses premiers contreforts boisés. Ce pic des Tres Estelles, j’évite toujours de l’évoquer à Dany quand nous marchons, tant notre égarement de 2004 dans ce coin de montagne est encore un « cauchemar » gravé dans nos têtes. Un peu plus haut, un collet est atteint offrant une ample fenêtre sur le vallon constitué par le Correc de Lassada mais aussi vers Fuilla, ses veïnats et les petites « serres » environnantes. Le Massif du Coronat barre l’horizon. A partir d’ici la flore se fait plus diversifiée et de ce fait les papillons aussi. Un porche barricadé, mais estampillé 1909, indique le proche présence du château du « fameux » Baron mais une végétation exubérante m’oblige à louvoyer et faire preuve de malices pour parvenir à en figer une seule photo de son vieux donjon crénelé. Peu après la D.27 puis le col de Fins sont atteints. Son aire de pique-nique avec bancs et tables tombe à point nommé car pour Dany et moi  l’heure du déjeuner vient de sonner dans nos estomacs respectifs. Notre arrivée est simultanée avec celle de deux cavaliers et de leurs jolies montures sauf qu’eux auront la chance de « plateaux repas » directement amenés par pickup par un palefrenier. Après cet agréable entracte et le pique-nique terminé, il suffit de traverser la route pour continuer notre circuit. Le chemin s’élève en douceur et devient piste au sein d’une belle forêt de hauts conifères. Alors que depuis quelques semaines des mégafeux dévastent la forêt des Landes de Gascogne, avec Dany on ne peut s’empêcher de penser à cette éventualité. « Essayons de penser et de parler d’autre chose » lui dis-je. Une vue limitée d’Escaro,  la vision d’une petite caverne en forme de géode, mais sans cristaux,  puis celle d’une barrière étonnamment mentionnée « propriété privée » au sein même de la forêt finissent par nous faire oublier les incendies. Peu après, plusieurs panneaux mentionnant la proximité du fameux Tambour de Sahorre soulèvent un autre dilemme. « On y va ? » « On n’y va pas ? ». Un panneau mentionnant 40 minutes aller et retour rebute totalement Dany. « Vas-y tout seul, j’ai un peu mal aux hanches ! » me dit-elle. Et me voilà parti laissant Dany toute seule dans cette immense forêt mais n’oubliant pas de rajouter « ne bouges surtout pas ! ». Finalement et sans me presser,  il ne me faut que 20 minutes pour faire cet aller-retour, sachant que je n’ai pas trouvé immédiatement les barrières de rondins qui encadrent la fin du sentier y menant, un dernier panonceau directionnel n’étant pas selon moi idéalement placé ou bien a-t-il été déplacé ? Ce gros tonneau de bois appelé "tambour" n’était ni plus ni moins que le touret d’un treuil où un câble d’acier tractant des wagonnets de minerais de fer venait s’enrouler ou se dérouler selon les besoins. Je reconnais tout de même qu’un magnifique effort de restauration a été fait car l’ensemble avec son petit appentis adjacent a belle allure. Si à l’instant de cette découverte, l’exploitation du fer était bien dans ma tête, cette dernière n’avait pas oublié ma passion pour les oiseaux. C’est ainsi que par la fenêtre du petit local, il ne m’a fallu que 5  minutes pour photographier un pic épeiche et une sittelle-torchepot. Autant dire que ces photos-là étaient aussi chanceuses qu’inespérées. C’est donc vraiment ravi que je suis revenu vers Dany que j’ai vite retrouvée car elle avait déjà fait un petit bout du chemin dans ma direction. La suite du Sentier du Baron toujours bien balisée est simple, une bonne et large piste redescend vers Thorrent. Là, on retrouve le parcours pris à l'aller et ce, jusqu'à l'arrivée à Sahorre. Si au départ, j’ai eu la crainte qu’elle soit monotone, une incroyable variété de papillons ; très nombreux dans ce secteur ; et bien sûr les 2 églises ouvertes, sont venue annuler cette appréhension. Plus bas, le château de Thorrent (écrit Toren) étant désormais une ferme avec point de vente (Réseau Bienvenue à la ferme), nous n’avons pas hésité à nous en approcher. Non pas pour acheter car rien ne semblait fonctionner et de surcroît il n’y avait personne,  mais pour avoir un joli aperçu de ce bel édifice historique dont un pupitre (en partie effacé) nous raconte l’Histoire remontant à l’an 900. Les retrouvailles avec le hameau de Thorrent coïncidant avec quelques gouttes de pluie, nous avons été contraints de presser le pas et moi d’enfermer mon appareil-photo au fond de mon sac à dos. Par bonheur,  la pluie s’est arrêtée juste avant l’église Saint-Etienne me permettant ainsi de terminer le reportage de cette charmante balade. Quelques oiseaux, des fleurs et très nombreux papillons sont venus enjoliver ce superbe parcours en grande partie forestier. Il a été long de 8,9km, aller et retour au Tambour inclus, pour des montées cumulées de 710m et  un dénivelé de 457m, le point le plus bas étant Sahorre à 674m d’altitude et le plus haut au tambour à 1.131m. Carte IGN 2349ET Massif du Canigou Top25.

     

     

     

    (*) Jean Aymar de Satgé : On trouve un site personnel de généalogie l’évoquant et indiquant qu’il a été marié à une Lacroix Rose et qu’il a eu d’elle 2 fils prénommés Dominique et Jean-Cyr, enfants auprès desquels il a laissé respectivement ses seigneuries de Huytésa (Aytua) et Thoren (Thorrent). Pour en savoir plus, il m’a fallu chercher sur le Net et là on trouve surtout des informations sur le remarquable site de Jean Rigoli consacré à l’Histoire de Mantet (dont les Satgé ont été également les seigneurs) ainsi que quelques bribes de sa vie sur le livre « Monographie de Sahorre » de René Alquier. Dans ces textes-là ainsi que sur le site Geneanet, on le trouve le plus souvent prénommé Jean-Jacques et non pas Jean Aymar. Pourtant, il s’agit apparemment de la même personne. Toutefois, et malgré une généalogie plutôt riche et fournie, il semble que ce soit son petit-fils Cosme Thomas Bonaventure de Satgé, baron de Thoren qui ait laissé le plus de souvenirs dans l’Histoire de cette famille roussillonnaise. Extrait des Biographies Roussillonnaises de J. Capeille, sa vie rocambolesque car mouvementée nous est également contée dans le site Geneanet. N’hésitez pas à suivre les liens en cliquant dessus pour en savoir plus.


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  • Ce long diaporama (50mn) est agrémenté d'une douzaine de musiques et chansons succès dans les DOM/TOM. Dans l'ordre d'écoute, elles ont pour titres et interprètes : "Calm Down" par Rema et Selena Gomez, "La Grev Barè Mwen" et "Monté la Riviè" par Kali, "Tombolo" par Kalash, "Sur mon île en Martinique" par Sino, "Lésé Kadriy Maché" par Ban'biyo, "Pa Fè Mwen La Penn" par Eric Virgal et Katherine Parize, "Ziggy" par Taxi-Kolor"Kolé Séré" par Philippe Lavil et Jocelyne Béroard, "Dansé Bigin" par René Beauregard et son orchestre New Mélomane, "Excitez ou" par Les Léopards de Saint-Pierre et "Tout Doucement" par MikL


     

    Voilà déjà quelques années que nous voulions nous offrir un beau voyage. Lointain de préférence. Puis la Covid nous est tombée dessus et le projet a été reporté dans l’attente de jours meilleurs. Courant 2022, ces jours meilleurs se sont fait jour et en octobre nous avons décidé de concrétiser ce projet. Notre choix s’est porté sur la Martinique, région que nous ne connaissions absolument pas et pour laquelle nous n’avions aucun préjugé. Notre fille et notre gendre y étaient allés et leurs avis avaient été très bons, ce qui bien évidemment a quelque peu influencé notre décision.

    Ce voyage de 10 jours a donc eu lieu du 22 au 31 janvier 2023 et tout c’est formidablement passé. Nous avions réservé en demi-pension dans le centre Pierre & Vacances situé à Sainte-Luce et avions fait le choix de louer une voiture pendant toute cette période et ce afin d’avoir un maximum de libertés.

    Alors autant l’avouer, nous nous sommes régalés. Dany parce que pour elle se fut de vraies vacances, sans aucun souci domestique et avec des visites et découvertes comme elle aime quasiment chaque jour,  et pour moi parce que la Martinique foisonne de cette Nature que j’apprécie de plus en plus en vieillissant. Une Nature si proche où ma curiosité, ma passion pour la photo et ma soif d'apprendre pouvaient s’exercer et donc se satisfairent quasi constamment et cela quelque soit les lieux où nous allions. Ajoutons que les Martiniquais sont très accueillants et que de surcroît nous avons eu la chance de rencontres amicales fort délicieuses car sympathiques et donc attachantes et je pense ne rien avoir oublier d'essentiel. 

    Alors quand l’idée m’est venue de faire une vidéo musicale de toutes mes photos de ces 10 jours ; comme je le fais régulièrement pour mes randonnées ; c’était d’abord dans l’intention de garder de ce voyage un condensé de tous ces moments merveilleux que nous avions vécus. Oui, notre rêve de voyage était devenu réalité et cette vidéo serait la gardienne de nos souvenirs. Oui, cette vidéo resterait personnelle et familiale. Puis au fil de mes réflexions, je me suis dit « Après tout, puisque tu tiens un journal mensuel sur ton blog où tu exposes constamment tes pensées et tes idées personnelles, pourquoi ne pas proposer ce film sur la Martinique à tous ? » «  Il y a probablement des personnes qui comme nous n’ont aucune idée préconçue sur la Martinique mais qui hésitent encore à y aller par manque d’avis et d’informations concrètes ? » « D’autres, qui comme je l’étais, sont ignorants de cette Nature que l’on peut constamment approcher là-bas et peut-être que ce film les décidera ! »

    Voilà ce que je me suis dit et j’ai donc pris la décision de faire profiter tout le monde de ce film si « personnel ».

     Bon sinema !


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  • Ce diaporama est agrémenté d'une musique du duo irlando-norvégien Secret Garden intitulée "Papillon". Il s'agit d'une version longue (extended)

    La Boucle "Minutes Papillons" d'Urbanya à Nohèdes ou le Circuit des Maisons saison 2.

    La Boucle "Minutes Papillons" d'Urbanya à Nohèdes ou le Circuit des Maisons saison 2.

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    Ce circuit pédestre que je vous propose ici, je l’ai intitulé  « La Boucle "Minutes Papillons" d'Urbanya à Nohèdes ou le Circuit des Maisons saison 2 ». Ce titre est bien évidemment à rapprocher de l’expression bien connue « minute papillon » (*) dont l’origine est incertaine et donc controversée. Vous noterez que j’ai mis volontairement un « S » à « minute » ainsi qu’à « papillon » car l’objectif premier de cette balade était de photographier un maximum de papillons et j’avais donc la certitude ; avant même de démarrer ; d’être contraint d’y consacrer de très longues minutes. Voilà pour l’explication de la première partie du titre. Ce circuit pédestre est né d'un inconvénient et d'une double motivation, inconvénient et motivations intrinsèques étroitement liées entre elles d'ailleurs. En ce dimanche 31 juillet, Dany étant partie pendant 3 jours au zoo de Beauval avec les petits-enfants, je n'ai pas de voiture pour m'échapper d'Urbanya. Voilà pour l'inconvénient. D'un autre côté, il est hors de question que je reste à la maison les bras croisés à attendre son retour et ce d'autant que la météo est annoncée comme très belle. Alors bien sûr, partir randonner depuis ma maison est ma première motivation. La seconde que j'ai un peu honte à divulguer est que cuisiner n'a jamais été mon fort. Je ne sais pas faire grand-chose devant un fourneau. Derrière non plus d'ailleurs ! Alors comment faire quand on se retrouve seul devant le dilemme d'être dans l'impossibilité de se préparer la moindre salade, le moindre panier-repas,  le moindre sandwich et que de surcroît on vit à Urbanya, petit village où il n'y a aucun commerce alimentaire pouvant palier à ce tracas ? Oui, je n’ai pas de pain pour faire un sandwich quand à faire une salade, encore aurait-il fallu que j’y réfléchisse avant ! Oui, comment faire ? Aller au restaurant ? Pourquoi pas après tout ? Mais il y a une triple condition : que la randonnée envisagée m'amène vers un restaurant et que ce dernier soit ouvert et enfin qu'il accepte ma venue. Or ici, quand on est à Urbanya, la seule solution est d'aller au restaurant de Nohèdes et que ce dernier soit ouvert. C'est le plus proche, le seul présent des deux vallées contiguës et l'an dernier j'avais fait de cette excursion au bistrot Cal Guillem un reportage intitulé «  le Circuit des Maisons  ». Voilà pour l’explication du sous-titre « le Circuit des Maisons saison 2 ».  Il est 8h30 du matin quand j'appelle le restaurant Cal Guillem pour réserver. Une homme très gentil me répond en disant qu'il accepte ma réservation mais si j'accepte de manger une pizza exclusivement. Il me précise qu’il ne fera que ça ce midi. J'accepte. Il rajoute que Guillem est parti faire la saison en Corse, qu'il est son père, qu’il se retrouve seul à gérer le resto et qu'il n'est pas certain qu'il pourra continuer ainsi tout l'été. Comprenant aisément les difficultés qu'il m'énumère, j'acquiesce à toutes ses demandes, le rassurant sur mon côté peu exigeant. Je lui précise simplement que je viens à pieds depuis Urbanya et que je serais chez lui entre 12h et 12h30. Il accepte me précisant qu'il attend un petit groupe mais qu'étant tout seul, je ne suis pas un problème. « Arrivez quand vous voulez » me dit-il. Cette  latitude très souple m’arrange. Elle m’arrange d’autant plus qu’outre le plaisir de flâner, l’objectif de photographier un maximum de papillons que je me suis fixé peut parfois nécessiter des délais conséquents car aléatoires. Si c’est probablement la meilleure saison, car aux papillons les plus classiques viennent s’ajouter les Satyrinae nettement plus saisonniers et dont les périodes d’apparitions sont souvent très limitées pour certains d’entre eux, les lépidoptères sont des animaux qui bougent et de ce fait, les photographier correctement reste une activité plus qu’hasardeuse. Certes je photographie régulièrement des papillons au cours de mes randonnées mais cet objectif-là d’en photographier le plus possible est tout de même très nouveau. Il va me falloir une concentration plus importante qu’à l’accoutumé et surtout être attentif à des petites choses comme observer certains végétaux même s’ils ne sont pas fleuris. Mais cette idée me rend heureux car elle me permet de marcher autrement qu’avec le seul plaisir d’aller déjeuner au restaurant Cal Guillem. Il est 9h20 quand je quitte la maison non sans avoir au préalable tout prévu pour nos 3 chats : croquettes, eau, litière propre et surtout ouverture de la chatière afin qu’ils soient libres d’aller et venir. Si les 2 chats de ma fille que sont Kiwwie et Sissi dorment encore, mon chat Flip lui a bien compris que j’allais partir. Il vient se frotter dans mes jambes et me regarde me préparer avec des yeux ronds et perçants. Je démarre à peine mais déjà une couleuvre à échelons et un lézard vert me surprennent dans la descente du chemin de Sarrat menant au bas du village. Si la couleuvre file et disparaît rapidement entre les pierres du chemin, le lézard vert est immobile et n'a pas l’air en forme. Je me dis qu’un prédateur ; probablement un chat ; a dû jouer avec lui puis l’a abandonné là à son sort. Il se laisse attraper mais gigote dans main et je me dis qu’il a encore quelques signes de vie plutôt encourageants. Sans doute a-t-il été fortement apeuré préférant faire le mort ?  Je l’emmène vers les vieilles ruines se trouvant derrière ma maison en me disant que là il sera plus en sécurité. Je redémarre seulement arrêté par quelques papillons déjà très matinaux et par des passereaux que sont les moineaux, les merles, les rougequeues noirs et les gobe-mouches, tous plutôt communs ici à  cette période de l’année. Malgré cette belle présence, je n'arrive pas à les photographier car ce matin ils ne tiennent pas en place. A ces derniers, viennent s’ajouter des  passereaux qui se déplacent en groupe depuis quelques jours et  que j’ai un mal fou à identifier. En ce moment, je les vois régulièrement autour de ma maison soit sur le figuier ou le buis soit entrain de picorer les abords du chemin car c’est là que toutes sortes de graines se rassemblent et notamment celles des amarantes et des pariétaires apparemment les plus nombreuses. Dans certains coins du chemin, feuilles et graines forment de petits polochons où de nombreux oiseaux granivores viennent se  vautrer et se goinfrer. Arrivant à photographier un spécimen près de l’église, je me mets en quête de chercher de quel oiseau il s’agit sur diverses applications de mon smartphone (Seek, Lens, etc….). Le mot « Linotte » revenant régulièrement, je finis par comprendre que ces oiseaux que j’aperçois sont tout simplement des Linottes mélodieuses. Si le plumage des mâles est souvent d’un beau rouge vif en période nuptiale, ici la plupart des oiseaux observés sont soit de juvéniles soit des adultes dans une période où leur plumage est déjà changeant et plutôt terne car grisâtre. On appelle cela le plumage éclipse. Finalement et malgré la satisfaction d’avoir identifié ces passereaux, je prends conscience qu’il faut que j’avance et surtout que je me suis fixé comme objectif de photographier les papillons en priorité. Mais avec mon appareil-photo autour du cou, c’est plus fort que moi, il faut que les clichés naturalistes et paysagers se succèdent. Avancer mais ne rien oublier de la Nature pour mon reportage me paraît toujours aussi important. Dès le départ de la piste DFCI CO60 montant vers le lieu-dit La Devèse, les papillons se font nombreux. Je n’ai aucune difficulté pour figer la plupart des espèces présentes. Comme les papillons sont souvent les mêmes, je me contente de 3 ou 4 clichés, ailes ouvertes ou fermées et arrête de photographier cette espèce-là. Ici, sur ce versant ubac du vallon, la végétation n’a pas encore totalement souffert de la sécheresse et quelques petits buissons encore bien verts me permettent de photographier quelques « géomètres nocturnes ». Au lieu-dit la Devèse, je bascule dans le vallon du Correc de la Coma et là débutent d’autres biotopes à la fois plus verdoyants au début puis plus boisés ensuite. Qui dit d’autres biotopes dit d’autres papillons ou bien pas de papillons du tout. Quand ce dernier cas se présente, notamment dans la sombre pessière, j’en profite pour allonger mes pas. Il me faut atteindre le col de Marsac pour retrouver le nombre de lépidoptères que j’escomptais et notamment des Mélitées et des Satyrinae. Tous ces papillons-là vont être bien présents sur ce sentier en balcon menant vers Nohèdes avec parfois de belles surprises comme un Chevron blanc et une Mélitée des Linaires, papillons plutôt rares par ici. Mais l’attraction de cette partie du parcours reste un magnifique Morio. Depuis 12 ans que je viens à Urbanya, c’est seulement le quatrième que j’aperçois dans ces montagnes, mais surtout le premier que je réussis à photographier très correctement. Quand à 12h15, j’entre dans Nohèdes et bien qu’ignorant le nombre exact de lépidoptères photographiés, je suis déjà bien enchanté de mon recensement. Au restaurant Cal Guillem, étant le premier client, je suis accueilli cordialement par Bernard. Comme de nouveau il évoque le départ de son fils Guillem en Corse pour la saison et qu’il semble un peu inquiet de cette situation qu’il ne pourra sans doute pas assuré tout l’été, je le mets immédiatement à l’aise en lui rappelant que c’est moi qui l’ai appelé ce matin depuis Urbanya pour réserver une table. Je lui confirme que je suis seul et disposé à déjeuner d’une pizza. Il paraît soulagé et m’installe à une table sur la terrasse ombragée. Avec ses lunettes rondes posées sur son  nez et son côté un peu précautionneux de prime abord, il me rappelle étrangement Dustin Hoffman dans le film « Papillon » jouant le rôle du timide faussaire Louis Delga  à côté de Steve McQueen qui lui tient le rôle d’Henri Charrière, le forte-tête prêt-à-tout. Enfin, quand la pizza « royale » arrive, force est d’admettre que la comparaison avec le faussaire marseillais s’arrête là. Ici, pas de fausse-note, la pizza est un vrai régal avec une pâte blanche un peu épaisse mais à la fois cuite à point et un peu croustillante. C’est comme ça que j’aime les pizzas ! Quant à la garniture, si ma légendaire gourmandise me l’autorisait, je pourrais presque qu’il y en a de trop ! Mais non, la pizza du gentil Bernard est parfaite et la bière blonde pression qui l’accompagne ne l’est pas moins. C’est à cet instant qu’un groupe de jeunes gens arrive accompagné d’un guide de la réserve naturelle. Aussitôt un brouhaha ambiant se met en place. Ayant un mal fou à suivre la moindre conversation, je finis par déconnecter pour m’enfoncer dans ma bulle « naturaliste ». Elle se présente sous les traits du petit écran de mon appareil-photo sur lequel je me mets en quête d’analyser tous les clichés déjà enregistrés. Je ne sors de cette torpeur que de longues minutes plus tard lorsque Bernard arrive les bras chargés de tranches de pastèques qu’il ne sait où déposer, toutes les tables de ses clients étant déjà amplement occupées par de multiples assiettes et plats de pizzas. Je lui propose de les mettre sur ma table qui est déserte depuis que j’ai fini ma pizza. Il dépose le tout sur ma table en me disant « servez-vous si ça vous chante ! ». Mais je refuse gentiment lui demandant par la même occasion « 2 boules de glace est-ce possible ? » « Oui », me répond-il. Après l’énumération de plusieurs parfums, mon choix se porte sur la vanille et le café. Bien que cette terrasse respire la jouvence et la convivialité, je languis de retourner vers plus de quiétude. J’ai fini ma glace, toutes les tranches de pastèque ont disparu de ma table et j’estime que le temps est venu de me remettre en route. Je remercie Bernard pour la qualité de son accueil et de sa cuisine, paye ma note et me voilà déjà dehors à errer sur la route principale du village. Quelques bruits provenant de la piscine m’incitent à aller voir, mais cette dernière est inoccupée et seules 2 jeunes filles jouent à la pétanque sur le terrain de boules mitoyen. Cette piscine me rappelle Mon Tour du Coronat de 2007 et mon arrivée au Presbytère lors de la 3eme étape où une « suite » m’avait été octroyée. En réalité, il s’agissait d’une chambre plutôt normale mais sans doute plus spacieuse que les autres avec un grand lit et une salle de bain privative. Ma fenêtre donnait directement sur la piscine où je pouvais voir les gens se baigner.  Là, en arrivant, j’avais raconté mon parcours pédestre depuis Jujols au patron du Presbytère qui m’avait aussitôt dit « allez-vous baigner à la piscine, cela vous fera le plus grand bien ! ». Mais j’avais refusé cette offre pourtant bien tentante car les bains avaient déjà largement jalonné ma journée : aspersion dans une baignoire réservée aux animaux bien avant le col du Portus, rafraîchissement dans la rivière d’Evol, puis bain dans l’Estany del Clot et enfin dans la rivière de l’Homme Mort. La baignoire de ma chambre avait été suffisante pour supprimer les poussières des derniers kilomètres de cette journée ô combien suffocante où j’avais réussi le tour de force jamais égalé ensuite de boire 7 litres d’eau ! Très naturellement, toutes ces vieilles pensées m’entraînent vers la ruelle Carrer Iglesi Sant Marti où se trouve l’entrée du presbytère. Mais 15 années ont passé et je ne retrouve rien de cette période et notamment pas cette enseigne en ardoise joliment peinte où un curé joyeux chevauchait un âne qui l’était tout autant. Un petit tour autour de l’église, un arrêt devant la devanture d’un marchand de légumes bio ; en réalité un garage ; et me voilà déjà entrain de m’élever vers l’itinéraire du retour vers Urbanya : Pujador dels Carboners, Carrer del Rocater, Carrer dels Caps de Bous. Comme souvent le féru que je suis de toponymes catalans prend plaisir à examiner ces signalétiques si évocatrices d’un passé disparu. Sous un  soleil de plomb, j’’enchaîne les ruelles à un train de sénateur, trouvant toujours une bonne raison pour flâner à outrance : un objet amusant, une fleur, un couple de moineaux et bien sûr des papillons. Quand je finis par atteindre le panonceau « Coll de la Serra », voilà déjà plus d’une demi-heure que j’ai quitté Cal Guillem. Dès le départ du sentier, un portail très rudimentaire constitué de bouts de cordes et de fils barbelés m’inquiète un peu. « J’espère qu’il n’y aura pas un troupeau et des patous » me dis-je au fond de moi. Je passe outre cet obstacle hétéroclite et chiant à l’extrême, autant pour le démonter que pour le remonter ensuite à l’identique. Tant bien que mal, j’ai refermé le portail derrière moi mais désormais je marche aux aguets d’un éventuel troupeau car par ici j’ai été confronté au moins deux ou trois fois  à des ovins ou caprins accompagnés de patous souvent très agressifs. Ils étaient d’autant plus agressifs que le berger semblait absent.  Je reste donc sur mes gardes, ce qui complique ma tâche d’être également attentif aux papillons et à la Nature en général. Mais ce versant « solana » de la vallée de Nohèdes a cet avantage d’être très dénudé en végétation et la vision lointaine en est d’autant plus facilitée. Quand finalement, j’atteins le col de la Serra, aucun patou n’est venu perturber mon ascension. Seul un « cagnard » de dingue m’a contraint à marcher lentement et à boire plus qu’il ne faut. Mes 2,5 litres d’eau emportés au départ sont désormais presque épuisés et je sais que rien ne viendra modifier cet état de fait. Par bonheur, sur ce flanc plutôt sec de la montagne, de nouveaux papillons sont venus s’ajouter à mon bestiaire photographique ainsi que quelques nouveaux passereaux. L’arrivée au col la Serra est à la fois synonyme d’ombres bienvenues et de basculement vers l’ubac d’Urbanya. Au milieu de la lande de genêt, il y a bien un orri pour m’abriter mais le premier pin venu a largement ma préférence. Je m’y allonge près de son tronc  puis m’y restaure de quelques fruits secs et biscuits que je fais descendre dans ma gorge avec une seule gorgée d’eau que le soleil a amplement réchauffée. Tout autour du pin, des fleurs sont encore bien présentes et attirent plusieurs papillons. Je ne repars qu’une demi-heure plus tard plutôt bien reposé et avec quelques fleurs et lépidoptères supplémentaires. Je franchis la crête séparant les deux vallées non sans mal car là aussi une clôture de fils de fer en tous genres; barbelés et autres ; agrémentée de fils électrifiés m’empêche d’atteindre la piste qui se trouve de l’autre côté. Bien que déjà bien déglinguée ; sans doute par d’autres randonneurs ; la clôture reste difficile à enjamber. Par bonheur, les fils électriques sont inopérants alors je tente le franchissement avec cette idée première de ne pas abîmer la clôture plus qu’elle ne l’est déjà. Après quelques tentatives infructueuses car le but est aussi de passer sans y laisser des balafres ou des bouts de vêtements, je réussis cet « examen de passage ».   La bascule  vers l’ubac de la Mata d’Urbanya me fait changer totalement de décors. Epaisse forêt de résineux et de feuillus, végétation plus verdoyante, fleurs nouvelles, papillons nouveaux mais aussi chevreuil, marcassins et nouveaux oiseaux viennent s’ajouter à la carte-mémoire de mon appareil-photo. Si les photos du chevreuil ne sont pas une réussite, quelques branches m’empêchant de faire une mise au point parfaite sur l’animal, les marcassins, eux, sont plus faciles à immortaliser. J’en compte au moins cinq mais parmi eux, il y en a deux carrément au milieu du chemin qui ne bougent pratiquement pas. Je fixe l’objectif de mon appareil-photo sur ces deux-là. De leur petit groin, ils fouissent sans cesse le sol là où passe le ruisseau Correc de Sant Estève. Seul problème, ils ne lèvent jamais la tête. Ici, ce n’est encore qu’un ru boueux mais cette gadoue semble parfaitement les satisfaire. Assez étonnamment, je ne vois aucun sanglier adulte. Pourtant, dès lors que les marcassins prennent conscience de ma présence, c’est une débandade impressionnante et bruyante qui se déroule devant mes yeux. Les adultes qui étaient cachés dans les genêts détalent et grimpent sur les premiers flancs du pic Lloset. Ils disparaissent dans les hautes fougères. Les petits, eux, partent en étoile, avant de se raviser et de comprendre que leur salut est de rejoindre leurs mères. Je ne bouge plus, me contentant d’observer ce spectacle désordonné et attendant que tout ce remue-ménage ait cessé. Un marcassin retardataire traverse le chemin, les  derniers grognements cessent mais j’attends encore un peu prenant conscience que j’ai amplement dérangé toute une famille qui cherchait un peu de fraîcheur et des ressources alimentaires pour leur progéniture. Quelques papillons viennent se ressourcer en sels minéraux et pour cela, ils viennent se jucher sur les tas de boue que les marcassins ont engendré. J’ai l’espoir que d’autres papillons arrivent mais la chaleur reste de mise et je décide de repartir. Un peu plus loin, j’emprunte un raccourci longeant une clôture. N’ayant plus d’eau, c’est une sage décision qui me fait gagner 2km environ. Un peu plus bas encore, je retrouve le Correc de Saint-Estève où des eupatoires à feuilles de chanvre poussent à profusion au sein de son lit. Ils sont des objectifs à ne pas ignorer car ces fleurs-là  sont de véritables aimants à  papillons. Après ce nouvel arrêt, je sais parfaitement que ma maison n’est plus très loin mais comme les photos naturalistes continuent d’être encore très nombreuses, j’en suis à me demander à quelle heure je vais terminer ? Je passe outre l’interdiction menant à la ferme à Philippe. Ce n’est plus Philippe qui la gère mais d’autres vachers que je ne connais pas mais je continue à faire comme par le passé. Après tout, je ne fais que randonner, marche avec prudence et quand des animaux se présentent,  ici des ânes ou des bovins, je m’écarte comme je l’ai toujours fait auparavant. Comme souvent l’arrivée à la ferme est synonyme de nombreux passereaux. Ils sont attirés par les dépôts de fumier et moi par leur génie à essayer d’éviter mon appareil-photo.   Finalement, il est 17h15 quand j’atteins la citerne du château d’eau et les pylônes et antennes dominant ma maison. Quelques derniers papillons sont là à chercher quelques fleurs à butiner. Un corbeau et un joli traquet sont juchés sur les antennes. Ils ne seront pas les derniers animaux immortalisés de cette journée ô combien tournée vers cette Nature dont je ne me lasse pas. Avec 66 lépidoptères photographiés, le bilan de cette journée « Minutes Papillons » est bien au-delà de ce que j’avais pu  imaginer et même si certaines photos ne sont pas parfaites, j’ai bien l’intention de les garder dans ma vidéo. Cette randonnée a été longue de  8,8 km, cette distance incluant mes errements dans Nohèdes. Le dénivelé est de 352 m entre le point le plus haut à 1.221 m au-dessus du col de la Serra et le plus bas à 869 m près de  l’église d’Urbanya. Les montées cumulées ont été de 881 m. Carte IGN 2348ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

    (*) Expression « Minute papillon » : Sur le site de çaminteresse.fr, on peut lire les explications suivantes : « L’origine de cette expression, apparue pour la première fois au XXe siècle, reste controversée. Pour certains historiens, il pourrait s’agir d’une allusion à ces jolis insectes volants qui, trop rapides, ne se posent jamais très longtemps. Une autre explication plus amusante attribue son origine aux années 1930 et à un serveur de café parisien nommé « Papillon ». Interpellé par des journalistes de son quartier qui fréquentaient régulièrement son établissement, il répondait chaque fois : « Minute, j’arrive. » Il aurait alors rapidement été surnommé « Minute Papillon ». Aujourd’hui, l’expression est employée pour signifier que l’on souhaite que son interlocuteur soit patient ». Le dictionnaire web « Wiktionnaire »,nous informe que cette expression a été reprise dans diverses œuvres littéraires quant à l’encyclopédie Wikipédia, elle cite le titre d’autres œuvres intitulées « Minute papillon » et précise que le café parisien cité plus haut serait le café du Cadran.


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  • Quelques records français....


     

    Le titre de l’article de Mon Journal Mensuel de février 2023 risque de vous surprendre par rapport à son contenu. Quand je parle de records français, je n’ai pas envie de vous parler de records sportifs, ni des 122 ans de Jeanne Calment et encore moins du plus grand nombre de variétés de fromages déposées sur une seule pizza (record 2023 du Guinness Book). Non, ici les records sont moins glorieux, plus terre à terre mais bien réels et j’ai même fait en sorte qu’ils concernent trois préoccupations majeures des français que sont l’emploi, la pouvoir d’achat et l'éducation des enfants :

    • Record de démissions : Ainsi et parce que l’emploi reste la préoccupation première d’une majorité de français, le record le plus surprenant de l’année 2022  n’a-t-il pas été d’apprendre qu’au premier trimestre et avec une pandémie Covid encore bien haute, 523.107 personnes ont démissionné de leur job, job le plus souvent avec un contrat à durée indéterminée (CDI) ? Pour en savoir plus des raisons de ce tsunami de démissions voici un lien qui vous aidera. La France est un pays surprenant !
    • Record du nombre d'élus : Toujours en matière d’emploi, n’est-il pas tout aussi surprenant d’apprendre que la France détient la plus grande concentration d’élus de la planète avec 601.132 soit 1 élu pour 108 habitants en février 2022, record inégalé dont un détail explicatif vous est proposé avec ce lien.
    • Record du nombre de fonctionnaires : Toujours dans le domaine de l’emploi, la France est le pays d'Europe comptant le plus grand nombre de fonctionnaires avec 5.674.000 en février 2023. Alors bien sûr, certaines personnes vous diront que ce n’est pas le nombre total qui compte mais celui par habitants, ce calcul-là faisant de nous un pays parmi les premiers mais pas le premier en Europe il est vrai. Alors certes on peut discutailler les chiffres mais en réalité, ce qui compte vraiment n’est-ce pas que les français soient contents de leurs services publics….. ? Et là malheureusement nous serions les bons derniers de la classe européenne en bien des thèmes que la fonction publique est censé résoudre : santé, sécurité,  justice, éducation, etc…. En novembre 2022, 6 français sur 10 estiment que les services publics fonctionnent mal.....les 4 autres étant sans doute eux-mêmes fonctionnaires, enfin ça c'est moi que le dis !  Voici un  lien explicatif et un  autre lien plus ancien par nombre d’habitants mais qui montrent bien que la France détient le record d'Europe en nombre absolu devant l'Allemagne mais surtout très largement devant les autres pays.
    • Record de fraudes sociales :  Oublions l’emploi et venons à d’autres préoccupations également bien factuelles des français que sont le pouvoir d’achat et l’inflation. Alors que la France est un des pays au monde qui taxe et impose le plus ses citoyens, et qui en même temps est un des pays les plus généreux sur le plan des prestations sociales,  n’est-il pas étonnant de lire que « selon un rapport parlementaire publié en septembre 2019, la fraude sociale s'élèverait dans notre pays entre 13,5 et 45 milliards d'euros par an, soit de 3 à 10 % des prestations. En 2020, Charles Prats, un magistrat spécialisé (voir mon article avec vidéo à son propos) dans les questions de fraudes fiscales et à la sécurité sociale, publie le Cartel des Fraudes. S'appuyant sur une commission d'enquête parlementaire, il avance que le nombre de bénéficiaires de prestations sociales serait supérieur de 5 millions à la population française (73,7 millions de personnes pour une population française de 67 millions d'habitants. Il dénonce ainsi comme aberrant le nombre de cartes Vitale en circulation en regard de la population française, avec un écart de 5 millions de cartes vitale actives en trop » (sources Wikipédia). Quand à la fraude fiscale française, elle est difficilement appréciable mais toutes les estimations se chiffrent en plusieurs milliards d’euros et fait de nous le 3eme pays européen après l’Italie et l’Allemagne. Il suffit de voir les 13,4 milliards de redressements notifiés en 2021 et les 10,7 milliards encaissés cette même année-là au titre de contrôles fiscaux pour comprendre que cette fraude fiscale est une triste réalité. A l’heure où nombre de français ont du mal à boucler leurs fins de mois et où grâce à des ordinateurs hypers puissants on est capable d’aller marcher sur la Lune, d’aller voir Mars et parfois même encore bien plus loin dans l’espace,  j’ai du mal à comprendre qu’un Etat comme la France ; que nos gouvernants glorifient très souvent d’être une « grande puissance mondiale » (29eme, 31eme et 39eme  du PIB par habitant selon les années et les classements ),  ne soit pas capable de savoir à combien s’élèvent toutes ses fraudes, qui fraudent, comment et surtout de mettre fin à des malversations d’une telle ampleur. Ces nombreux milliards seraient bons à prendre dans un pays où l’endettement par habitant bat des records :  43.000 euros par habitant à l’instant où je publie ce billet. Si je vous donne ce chifre, c'est parce que la dette elle-même n'est plus parlante ni pour moi ni pour personne : 3 016 000 000 000 euros, je vous fais grâce de son évolution permanente que vous pouvez suivre grâce à un compteur sur le site de l'association Les Contribuables Associés
    • Records de notre système éducatif : Avec l’éducation de nos enfants, je vous propose une autre préoccupation majeure des français. Et si je vous demande quelle est la place de la France dans le concert mondial au niveau des meilleurs  systèmes éducatifs ? Elle arrive 19eme sur 20. Attention ce n’est pas un 19/20 comme vous le constaterez avec le lien suivant. Quant à l’enseignement des maths et des sciences nous sommes encore plus loin dans les classements comme vous pourrez le constater en cliquant sur ce lien. Enfin, en ce qui concerne le suivi des acquis des élèves, tous les classements (Programme PISA) montrent clairement que la France a du mal à se faire un place au soleil et ce depuis de longues années, les choses n'allant pas en s'améliorant !

     

    Allez, des records français peu honorables il y en a bien d’autres mais j’arrête là cet inventaire que même Prévert n’aurait pas aimé car chères lectrices et chers lecteurs, je ne veux pas vous pourrir ce mois de février 2023. Et puis comme le chantait si bien Céline Dion et avant elle Jésus  « les derniers seront les premiers »…..mais alors là pour y parvenir il y a du boulot et il ne s’agit pas de démissionner tous les 4 matins  ! Et puis les records sont faits pour être battus….enfin ici disons plutôt améliorés ce qui serait déjà pas mal.

    Vous savez sans doute que j’aime bien les citations et régulièrement je termine Ma Newsletter avec l’une d’entre-elles.

     Alors je fais mienne la citation suivante :

    « Nommer quelque chose, c’est commencé à le comprendre »Stephen Baxter, que l’on peut aussi formuler en « nommer un problème, c’est commencer à le résoudre ». Voilà une bonne raison qui m'a fait écrire ce billet. 


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  • Ce diaparama est agrémenté de plusieurs musiques du pianiste virtuose Sofiane Pamart. Extraites de son concert au Piano Day - Arte Concert, elles ont pour titre :  "La Havane", "Nara", "Seoul", "Ha Long Bay", "Medellin", "Chicago" et "Berlin".

     Le Circuit découverte de Clara à Taurinya

    Le Circuit découverte de Clara à Taurinya


     

    Cette boucle que j’ai intitulée « Le Circuit découverte de Clara à Taurinya », c’est dans une précipitation inhabituelle que nous sommes partis la réaliser. En effet, la veille encore, j’avais prévu de repartir vers la Cerdagne ; et Osséja en particulier ; où 11 jours auparavant nous venions d’accomplir un agréable « Circuit de 5 villages cerdans depuis Hix ». Ce changement soudain était dû au fait que je venais de lire dans l’Indépendant.fr que le massif forestier de La Vanera venait d’être fermé pour des risques trop importants d’incendie. Or c’est bien dans ce massif-là que j’avais prévu une randonnée. Alors que faire ? Deux arrêtés dans les municipalités concernées venaient d’être actés, le premier interdisant l’accès au massif forestier de la Vanera dans sa totalité et pour plusieurs semaines et le second pour restrictions provisoires de certaines utilisations de l’eau potable. L’article rajoutait que les incendies gigantesques ravageant la Gironde avaient marqué les esprits de plusieurs élus cerdans, ces derniers craignant que qu’une catastrophe identique se produise chez eux.  Alors oui que faire ? Par bonheur et par chance, l’excellent site Visorando est venu rapidement à ma rescousse avec cette randonnée entre Clara et Taurinya. Elle présentait l’avantage d’être peu éloignée d’Urbanya où nous résidions, d’être courte et plutôt facile et de surcroît j’en connaissais déjà quelques « bribes » accomplies lors d’une superbe randonnée intitulée « Les Balcons de Taurinya ». Il est 9h15 quand nous gârons notre voiture sur la place principale de Clara. Le temps de nous préparer puis d’aller voir si la jolie église Saint-Martin de Clara est ouverte et nous démarrons, celle-ci étant fermée. Quelques minutes pour trouver la ligne de départ se trouvant rue du Canigou et nous voilà vraiment partis. Nous traversons le village, direction le col de Clara. La piste ombragée car en sous-bois qui nous y amène est vite là, très bien balisée. Il faut néanmoins préciser que nous sommes sur un court tronçon d’une très jolie boucle pédestre de 150km qui s’intitule  « La Ronde du Canigou ». Outre les photos habituelles du chemin, je suis déjà en quête de la faune qui pourrait être visible. Très vite, cette faune visible prend les traits d’un moineau, d’une bergeronnette grise, d’un troglodyte et de quelques papillons assez communs que je réussis à photographier. Quant à la flore, outre de nombreux buddléias attirant divers papillons, le sous-bois recèle des astéracées toujours très difficiles à identifier. Enfin difficile pour moi ! Avant même d’arriver au col de Clara, une pancarte de Fédération Française de randonnée nous annonce une déviation provisoire. Je cherche à comprendre. Finalement n’ayant pas de tracé dans mon GPS, je suis contraint de mettre en œuvre l’application Visorando sur mon smartphone. Je comprends immédiatement que le plus court chemin pour descendre vers Taurinya est fermé. D’ailleurs en allant vérifier, je constate qu’il y a un ruban fermant le passage sur lequel figure la mention « FFRANDONNEE ». Pour atteindre Taurinya, il reste 2 solutions soit la piste DFCI soit le sentier filant vers le col de Jual. Le col de Jual faisant partie de l’itinéraire du retour, seule la piste DFCI me paraît possible si l’on veut réaliser une boucle et éviter ainsi un aller-retour toujours moins intéressant. Nous voilà donc partis sur cette piste imprévue où les fleurs se font plus nombreuses mais s’agissant assez souvent d’ombellifères, j’éprouve les mêmes difficultés que pour les astéracées pour leur donner un nom. Je les connais mal ! Les pinsons picorant la piste, eux, sont facilement reconnaissables. Plus compliqué  est de mettre un nom sur deux rapaces volant en circonvolutions.  Au sein de cette Nature que j’adore observer et photographier, seule une libellule jaune et noire me fait tourner en bourrique. Finalement ma patience aura raison de sa course longue et folle à trouver une aire d’atterrissage à sa convenance. Elle s’est posée et je peux l’immortaliser. Au sein de la forêt, quelques fenêtres s’entrouvrent sur Taurinya et ses alentours où le patrimoine architectural du secteur se fait jour : le site minier de Salverla tour de Corts et l’abbaye Saint-Michel de Cuxa. Dans cette déambulation plutôt tranquille, une première habitation nous laisse imaginer que Taurinya n’est plus très loin. Il n’en est rien. De nombreux kiwis s’échappant d’un jardin mal entretenu attirent nos convoitises mais il faut se faire une raison car quelques mois seront encore nécessaires avant de les déguster. Finalement, ce ne sont pas tant les jardins qui sont annonciateurs du village mais plutôt la route asphaltée qui supplante la piste terreuse. Après le Cami de Las Tartères, c’est le Cami del Canigou qui nous entraîne droit vers le village. Ici et même si administrativement c’est déjà la D.27, les rues sont restées les « camis » d’autrefois. Une fois encore et parce qu’elle est rapidement là, c’est l’église qui agit sur nous comme un aimant. Dédiée à Saint-Fructueux, il faut dire qu’avec son haut clocher-tour de style roman, elle est visible de très loin. Etant fermée, je me contente de lire ce qu’en dit un pupitre puis d’en faire le tour pour la photographier sous toutes les coutures pendant que Dany m’attend. Puis connaissant bien le lieu, je propose à Dany d’aller pique-niquer au bord de la Llitéra qui est peu éloignée. Aussitôt dit, aussitôt fait. Il suffit pour cela d’emprunter la petite ruelle qui se trouve à droite de l’église. Comme indiqué, elle mène à la Llitéra, mais également à un oratoire dédié à Saint Valentin ainsi qu’au col de Clara. C’est par là que nous aurions dû arriver à Taurinya, s’il n’y avait pas eu cette déviation provisoire. Grâce au pupitre lu, on apprend que les céramiques de l’oratoire sont l’œuvre de François Miró, cousin du célèbre Joan. François vécut ici et eut un certain succès dans les années 50, gagnant quelques grand prix pour ses céramiques. La rivière est paisible car il n’y a personne, aussi après le déjeuner, je n’hésite pas une seconde pour un bain de siège en caleçon. Compte tenu de la faible profondeur de l’eau, je ne peux m’offrir que ça ! Puis c’est dans cette tenue minimale et avec un certain succès….. auprès des papillons que je pars photographier la faune et la flore de La Llitéra. Je descends le cours d’eau et suis ravi du résultat obtenu. Après ce long entracte, il est temps de finir la visite de Taurinya puis de refermer cette boucle. Après une déambulation dans plusieurs ruelles et un café chez Domy, petite épicerie bien sympathique et ouverte à toutes les envies, nous rebroussons chemin. Nous réempruntons les Camis del Canigou et de la Tartères jusqu’à atteindre le pont sur La Llitéra. Là un panonceau « Tour du Canigou » est à suivre. Il y est mentionné « Llacères », ancien village pastoral en pierres sèches situé à 1.350 m d’altitude bien connu des randonneurs sportifs. Si dans l’immédiat c’est bien ce sentier qu’il nous faut suivre, nous n’irons ni jusqu’à Llacères (ou Llassères) et encore moins jusqu’au Canigou, nous contentant du modeste P.R menant jusqu’au col de Jual (ou Joual). Là, à 698m d’altitude, un sentier inégal menant à Clara prend le relais et devient piste quelques décamètres plus bas. Rien de folichon dans cette descente or mis des surprenantes gaillardes au bord du chemin et le Gorg de Las Toupines méritant le détour si vous aimez la baignade dans la Nature comme je peux l’aimer. Ne vous attendez pas à tomber sur une surface aquatique aussi spacieuse et aussi merveilleuse que le Gorg Estellat (lac de Nohèdes) ou le Gorg Negre (lac d’Evol) au pied du Massif du Madres. Non, en fait ce gorg-là est un simple vasque d’eau de 3m de profondeur, de 5 à 6m de long pour 2 à 3m de large creusée à même la roche par un étroit torrent du nom d’El Liscò. Baignez-vous seulement si vous constatez que l’eau de cette poche est suffisamment claire et se renouvelle constamment, ce qui était le cas ce jour-là. D’ailleurs, outre le fait qu’il y avait un filet d’eau en amont et un autre en aval, de très nombreux têtards, dont certains déjà bien constitués, se complaisaient dans cette mare certes un peu verdâtre mais pas vraiment envahie par des algues vertes ou au pire bleues. C’était donc un signe que l’eau était bien oxygénée. Si j’évoque toutes ces précisions, c’est parce quelques semaines plus tard, j’ai lu dans l’Indépendant.fr  que le Liscò était soupçonné de recéler des cyanobactéries. Alors prudence bien sûr ! Après ce nouvel et dernier entracte, la fin de la balade fut plus monotone. Une église et une mairie de Clara toujours fermées mirent fin à nos envies de découvertes supplémentaires. Finalement, avec des églises fermées tant à Clara qu’à Taurinya, ce circuit méritait-il son nom de «découverte » ? Oui, quand même tant ce parcours a été ludique et tant la Nature fut présente ! Un vrai livre de sciences naturelles ! Tel que réalisé et expliqué ici, visites et baignades incluses, il a été long de 7,6km pour des montées cumulées de 513m et un dénivelé de 166m entre le point le plus bas à 532m à Clara et le plus haut à 698 m au col de Jual.  Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.


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  • Les femmes dans la conquête spatiale : plus d'ombres que de lumières.

    Toutes les photos de cet article peuvent être agrandies en cliquant dessus.

    En cliquant sur les noms de chacune des femmes citées dans cet article, un lien vous renvoie vers un site évoquant leur vie avec plus de détails que mon article.


     

    Je ne sais pas vous mais moi la conquête spatiale m’a toujours passionné et celle « lunaire » en particulier. Dès qu’il y a un sujet sur ce thème à la TV, je le regarde avec des yeux d’enfant et admiratif de ce que l’Homme a été capable de faire en quelques décennies. Quand je dis « Homme », notez que j’y mets un « H » majuscule comme à "Homo" pour ne surtout pas exclure les femmes. Si vous suivez un peu Mon Journal Mensuel peut être rappelez-vous de l’hommage que j’avais souhaité rendre à Neil Armstrong après son décès en août 2012. Afin de ne pas être en reste avec tous les autres « marcheurs lunaires » ; trop souvent beaucoup moins connus ; j’avais intitulé ma chronique « Neil, Buzz, Pete et les autres...arpenteurs de Lune ». Aujourd’hui, si vous suivez un peu l’actualité de l’espace, vous savez sans doute que la NASA avait prévu de retourner sur la lune en 2024, soit 52 ans après la dernière mission Apollo 17. Il semblerait que cette date soit déja repoussée. Les missions auront pour nom « Artémis » mais surtout l’idée nouvelle est d’y associer beaucoup plus de femmes que dans les programmes précédents. Les derniers présidents des Etats-Unis et la direction de la NASA ont précisé qu’il y aurait une totale parité. Souhaitons qu'ils disent vrai ! Plusieurs d’entre-elles dont on connaît déjà les noms sont aux entraînements même si aucun ordre d’apparition officiel n’a encore été fait par la NASA. Pourtant, les femmes et les réussites de la conquête spatiale c’est déjà une très longue histoire, histoire malheureusement trop méconnue, les hommes ayant constamment fait en sorte que le monde spatial et aéronautique soit considéré comme surtout masculin. Alors bien sûr, cette chronique n’a pas pour but de citer toutes les femmes mais je veux surtout rendre hommage à toutes celles qui ont bossé dans l’ombre de la célébrité, raison pour laquelle on les connaît si mal. Sans doute vais-je en oublier car faire un recensement exact relève de la gageure. Elles ont pourtant toutes leur place dans les livres d’Histoire puisque sans elles rien de tout ce qui s’est déjà passé n’aurait été possible. En voilà 17 dans un ordre alphabétique totalement volontaire :

    Les femmes dans la conquête spatiale : plus d'ombres que de lumières.Jerrie Cobb devant une capsule Mercury.

    Jerrie Cobb : (1931-2019) est une aviatrice et pilote d’essais ayant détenu plusieurs records mondiaux sur des avions à hélices. En 1959, elle a également fait partie du programme Mercury 13 dans lequel un groupe de femmes avaient suivi des tests physiologiques identiques à ceux des astronautes de Mercury Seven dans les années 1960. Notons quand même ces tests avaient été fait dans un programme indépendant de celui la NASA mais par le même docteur William Randolph Lovelace II qui a testé les hommes. La NASA qui a eu vent de ces expériences demande la dissolution du groupe féminin, ce qui tend à prouver qu'au sein de l'agence spatiale la place des femmes n'est pas encore admise. Malgré ses antécédents, son désir et ses combats à devenir astronaute, Jerrie Cobb n’a jamais obtenu gain de cause, ne réussissant pas, ni à piloter d'avions à réaction, ni à faire partie d'une équipe d'astronautes. Finalement, le président Lyndon B. Johnson tranche la question en confirmant que les femmes ne peuvent pas faire partie de la NASA. Ce n’est que 20 ans plus tard que la première femme américaine Sally Ride réussira à partir dans l’espace en 1983.

    Les femmes dans la conquête spatiale : plus d'ombres que de lumières.Judith Cohen et le satellite Atlas/Able sur lequel elle a travaillé en 1959

    Judith Love Cohen : (1933-2016) Ingénieure aérospatiale. Elle a commencé à travailler dans l’aérospatiale en 1952 comme ingénieure électricien. En 1957, elle rejoint le Space Technology Laboratories à Redondo Beach, qui est devenu plus tard TRW, entreprise pionnière de l'industrie des missiles et des sondes spatiales. Elle a notamment travaillé sur le missile Minuteman , la station scientifique au sol du télescope spatial Hubble, le satellite de suivi et de relais de données et le programme spatial Apollo. La rumeur médiatique prétend que c’est qui elle aurait créé en 1969 le système de guidage Abort-Guidance alors qu’elle était entrain d’accoucher de son fils, système qui ensuite aurait permis de ramener sains et saufs les astronautes d’Apollo 13 alors que le 14 avril 1970 un réservoir d’oxygène venait d’exploser. En ce 28 août 1969, elle venait de mettre au monde son fils Jack Black devenu un acteur et musicien plutôt célèbre.  Après sa retraite en tant qu'ingénieure en 1990, elle a fondé la société d'édition multimédia pour enfants Cascade Pass. Cette société a publié un livre illustré s’intitulant « The Women of Apollo », « les Femmes d’Apollo ». Ce livre évoque les 4 femmes que sont Barbara Bobbie JohnsonJudith Love Cohen , Ann Dickson et Ann Maybury qui ont participé au programme Apollo et ce jusqu’au premier alunissage.  Judith Love Cohen est également l’auteur de nombreux autres ouvrages.

    Les femmes dans la conquête spatiale : plus d'ombres que de lumières.Christine Darden dans la salle de contrôle de l'Unitary Plan Wind Tunnel de la NASA à Langley en 1975

    Christine Darden : née 1942, mathématicienne, analyste de données et ingénieure en aéronautique, elle a été la première femme afro-américaine à avoir été promue au sein du Centre de recherche Langley de la NASA à un poste de direction. Pendant 40 ans, elle a été la grande spécialiste des ondes soniques (le fameux bang supersonique) à la NASA. Elle a quitté son poste de directrice du Bureau de la Communication stratégique et de l'Éducation de la NASA en prenant sa retraite en 2007. Comme trois de ses collègues déjà citées, elle a été une des vedettes du livre « Les Figures de l’ombre » mais elle est absente dans l’adaptation cinématographique qui en a été faite.

    Les femmes dans la conquête spatiale : plus d'ombres que de lumières. Annie Easley au Lewis Research Center

    Annie Easley : (1933-2011) mathématicienne, informaticienne et ingénieure afro-américaine à la NACA à partir de 1955 puis ensuite à la NASA où elle réalise des calculs de simulation d'abord à la main puis plus tard sur ordinateur. Elle dirigera ensuite l’équipe d’analystes-programmeurs chargés de la conception des logiciels et notamment pour l’étage de la fusée Centaur au Lewis Center Research, centre qui prendra le nom de John Glenn en 1999. Assez paradoxalement, elle poursuit ses études de mathématiques jusqu’en 1977 à l’Université d’Etat de Cleveland, ce qui tend à prouver qu’elle a eu tout au long de sa carrière une incroyable soif d’apprendre et de voir sa carrière évoluer. Cette formation va lui permettre à Easley d’entrer dans la division des véhicules spatiaux de la NASA. Elle prend sa retraite en 1989 à l’âge de 56 ans et décède en 2011 à l'âge de 78 ans.

    Les femmes dans la conquête spatiale : plus d'ombres que de lumières.Susan Finley au musée du Jet Propulsion Laboratory (© Emily Berl)

    Susan G. « Sue » Finley : Ingénieure puis informaticienne, elle a débuté sa carrière comme beaucoup de ses collègues à cette période où ces mathématiciennes étaient dénommées « human computer » c’est-à-dire « calculatrice humaine ».  Elle travaille d'abord pour Convair, société fabriquant des fusées puis au Jet Propulsion Laboratory ( JPL) de la NASA dès sa création en janvier 1958 calculant manuellement les trajectoires des fusées. Se formant à l’informatique et notamment au langage Fortran, elle s’est très facilement adaptée à la transition qui se faisait à cette époque entre calculs complexes manuels et calculs informatisés. C’est ainsi que Susan Finley fournit à la fois des travaux de calcul manuel et mais aussi des calculs informatiques à partir de programmes Fortran dans le cadre des missions du Jet Propulsion Laboratory  sur diverses planètes comme la LuneMarsVénusMercureJupiterSaturneUranus et Neptune et dans les programmes RangerMariner, PioneerViking et Voyager. Ses dernières fonctions l’ont amené à travailler dans un groupe qui fabrique des récepteurs pour le Deep Space Network de la NASA. Ce sont ce qu'on appelle des récepteurs en boucle ouverte. En 2018 et à 81 ans , elle était la femme à posséder la plus grande ancienneté au sein de la NASA.

    Les femmes dans la conquête spatiale : plus d'ombres que de lumières.Margaret Hamilton lors de réglages pour le porgramme Apollo.

    Margaret Heafield Hamilton : née en 1936, informaticienne, mathématicienne et ingénieure pour le compte de la NASA à partir de 1963. Elle participe à l’élaboration de divers logiciels de navigation et d’atterrissage des vaisseaux spatiaux. Elle devient très rapidement la responsable de l’informatique embarquée au sein des missions et notamment pour Apollon 11 où son logiciel est largement reconnu comme ayant contribué à la réussite totale de la mission malgré des alarmes intempestives qui se déclenchent sur le module lunaire 3 minutes avant l’alunissage.  Elle avait prévu ce cas de figure. Notons qu’à ce titre et comme 4 autres femmes de la NASA Sally RideMae JemisonNancy Grace Roman et Katherine Johnson et à l’initiative de Maia Weinstock un figurine Lego lui a été consacrée en 2016, figurines à titre d'hommage qui furent une belle réussite commerciale.

    Les femmes dans la conquête spatiale : plus d'ombres que de lumières. Mary Winston Jackson au travail dans une salle de controle de la NASA en 1980

    Mary Winston Jackson : (1921-2005) mathématicienne et ingénieure en aérospatiale à partir de 1951 à la NACA puis à la NASA ou elle rejoint le groupe dirigé par Dorothy Vaughan. Elle travaille plus particulièrement au département de la recherche sur la compressibilité aidant ainsi à mieux comprendre les données d’expérience effectués en soufflerie. Elle devient la grande spécialiste dans les domaines de l’aérodynamique spatiale. En 1958, elle devient la première femme noire ingénieure à la NASA et après 34 ans passés à l’agence spatiale, elle obtient le plus haut grade d’ingénieure sans pour autant obtenir de poste de direction. Elle termine sa carrière à la NASA en 1985 en prenant sa retraite de manager responsable du programme pour les femmes auprès du bureau d'égalité des chances. Tout comme Katherine Johnson et ses autres collègues afro-américaines, son histoire a été contée dans le livre et le film « Les Figures de l’ombre ».

    Les femmes dans la conquête spatiale : plus d'ombres que de lumières.Barbara Crawford Johnson en 1963 devant le simulateur de vaisseau spatial Apollo.

    Barbara « Bobbie » Crawford Johnson : (1925-2005). Ingénieure en aérospatiale, elle a été l'une des premières femmes ingénieure auprès de la NASA, participant ainsi à plusieurs programmes d’Apollo 8 à la navette spatiale en passant par Skylab et bien d'autres encore. A ces occasions, elle a mené d'importantes études sur la dynamique de vol, la conception des missiles, les souffleries, l'analyse de la performance et l'aérodynamique. En 1968, elle est nommée au poste le plus élevé jamais atteint par une femme dans son département : responsable du programme Apollo. De ce fait et parmi l'équipe d'ingénieurs de la NASA à avoir participé à l'arrivée sur la Lune, elle était la seule femme. Elle a travaillé dans l’industrie spatiale pendant 36 ans. Elle a pris sa retraite en 1982 à l’âge de 57 ans.

    Les femmes dans la conquête spatiale : plus d'ombres que de lumières. Katherine Johnson à son bureau de la NASA en 1966.

    Katherine Johnson (1918-2020) : Mathématicienne et physicienne, ingénieure à la NASA de 1958 à 1986. Elle a largement contribué à tous les programmes spatiaux pendant cette période aidant aux calculs des missions Mercury jusqu’aux navettes en passant par les missions Apollo. Elle calculait les trajectoires, les fenêtres de lancement et aidait aux plans d’urgence et de sécurité. Précisons qu’elle était noire et qu’à ce titre et avec ses collègues comme elle afro-américaines Dorothy VaughanMary Jackson et Christine Darden, son histoire a été contée dans le livre de Margot Lee Shetterly, « Les Figures de l’ombre », livre adapté ensuite au cinéma en 2016. Elle est morte en 2020 à l'âge de 101 ans ayant pratiquement tout connu de la conquête spatiale. 

    Les femmes de l'ombre dans la conquête spatiale.Kitty Joyner au Centre de Recherche Langley en 1952

    Kitty O’Brien Joyner : (1916-1993) Ingénieure en génie électrique. Elle est la première femme à obtenir un diplôme d’ingénieur à l’Université de Virginie puis la première ingénieure à entrer à la NACA en cette qualité en 1939 où elle est embauché au Centre de recherche Langley où elle devient cheffe de succursale. Elle poursuit sa carrière à la NASA quand celle-ci est créée devenant cheffe de direction générale du service des installations de l'estimation des coûts, service d'ingénierie et techniques. Elle a également participé dans la gestion de plusieurs souffleries, y compris supersoniques. Elle quitte la NASA en mai 1971 à l’âge de 55 ans et après 32 ans de carrière.

    Les femmes de l'ombre dans la conquête spatiale.JoAnn Morgan, seule femme dans la salle de contrôle du Kennedy Space Center lors du lancement historique d'Apollo 11.

    JoAnn Hardin Morgan : née en 1940, mathématicienne et ingénieure en aérospatiale. Elle a l’occasion très jeune d’approcher la base de lancement du Cap Canaveral où son père travaille comme administrateur de matériel militaire dans le programme de roquettes de l'armée américaine. Pendant ses vacances d’été, elle travaille au cap Canaveral faisant ainsi connaissance avec des mentors et notamment le célèbre Wernher von Braun, qui deviendra directeur des vols spatiaux à la NASA pendant de longues années. Elle y entre en 1963. Elle devient la première femme ingénieure à intégrer le Centre spatial John Kennedy de la NASA devenant par la même occasion la première femme à occuper un poste de cadre supérieur au sein de ce centre. Assistante en ingénierie, elle acquiert une expérience pratique dans la conception de systèmes informatiques de lancement de fusée pour les programmes initiaux de vol de la NASA. A juste titre, elle se glorifie d’avoir été la seule femme présente dans la salle de tir lors du lancement d'Apollo 11 le 16 juillet 1969.

    Les femmes de l'ombre dans la conquête spatiale.Melba Roy Mouton devant un ordinateur IBM au Goddard Space Flight Center.

    Melba Roy Mouton : (1929-1990) mathématicienne afro-américaine ayant travaillé à la NASA à partir de 1959 et ce pendant 14 ans où elle a occupé plusieurs postes de cheffe de services et notamment au sein du Goddard Space Flight Center. Elle prend la tête d’un groupe de mathématiciennes afro-américaines auxquelles on  donnera le nom de « Human computers », les « hommes-machines » ou « calculatrices humaines », groupe qui deviendra pour la postérité « West Area Computers » dont on fait partie Dorothy VaughanKatherine Johnson et Mary JacksonAnnie Easley et bien d’autres femmes encore. Comme la plupart des femmes de ce groupe, elle sera chargée de calculs très complexes et notamment ceux permettant de calculer les trajectoires, les mises en orbite de multiples vaisseaux spatiaux jusqu’au programme Apollo. Elle prend sa retraite à 44 ans en 1973 mais décède à 61 ans d’une tumeur au cerveau.

    Les femmes de l'ombre dans la conquête spatiale. France Poppy Northcutt dans une salle de contrôle de la NASA lors du progamme Apollo.

    Frances « Poppy » Northcutt : née en 1943, mathématicienne, informaticienne et ingénieure à la NASA pendant la décennie 1960/1970. Elle a été la première femme à intégrer le centre de contrôle des missions Apollo. A partir d’Apollo 8, elle était tout spécialement chargée de calculer la bonne trajectoire lors des missions lunaires et ce afin que les astronautes reviennent sains et saufs après leur orbite autour de la lune. Très jeune et surtout très jolie, dans ce monde « spatial » de « machos »,  elle était affublée de divers surnoms comme « poppy » bien sûr, signifiant « coquelicot », mais aussi « la blonde de la mission de contrôle » ou « la rose texane de la NASA » ou bien encore « l’ordinatrice ». Il semblerait que cet aspect trop « misogyne » et « sexistes » de la profession l’ait incité à vouloir changer de carrière pour devenir avocate défendant désormais la cause des femmes, leurs droits et leur libération sociétale.

    Les femmes de l'ombre dans la conquête spatiale.Sally Ride en communication avec les contrôleurs au sol pendant sa mission sur Challenger en 1983.

    Sally Ride : (1951-2012) Astrophysicienne, astronaute et première femme américaine à être allée dans l’espace, ce qui lui a conféré un certain prestige et la notoriété qui allait avec.  Elle a été recrutée parmi les 8900 candidatures qui ont répondu à l’annonce de la NASA faisant ainsi partie des 6 femmes qui sont retenues en janvier 1978. Elle fait partie du  8eme groupe d'astronautes qui est ainsi constitué.  En juin 1983, elle participe au vol STS-7, 2eme mission de la navette Challenger en tant que spécialiste de mission, puis au vol STS-41-G qui est la 6e mission de la navette Challenger. Elle sera désignée pour une 3eme mission mais l’accident de la navette Challenger du 26 janvier 1986 avec la mort de 7 astronautes entraîne l’annulation du vol prévu. Elle termine sa carrière comme assistante spéciale du directeur de la NASA pour la planification stratégique et à long terme et quitte l’agence en 1987. Elle décède d’un cancer du pancréas le 23 juillet 2012. 

    Les femmes de l'ombre dans la conquête spatiale.Jeanette Scissum à son bureau au Marshall Space Flight Center

    Jeanette Alexandra Scissum : Mathématicienne et scientifique spatiale puis informaticienne afro-américaine, elle a rejoint le Marshall Space Flight Center de la NASA en 1964 après avoir obtenu un baccalauréat et une maîtrise en mathématiques de  l'Alabama A&M University .Elle a publié un rapport de la NASA en 1967, « Survey of Solar Cycle Prediction Models », qui proposait des techniques pour améliorer la prévision du cycle des taches solaires. Au milieu des années 1970, elle a travaillé comme scientifique spatiale dans la branche de l'environnement spatial du laboratoire George C. Marshall Space Flight Center  et a ensuite dirigé des activités dans le projet Atmospheric, Magnetospheric, and Plasmas in Space de Marshall. En 1975, Scissum a écrit un article pour la National Technical Association, "Equal Employment Opportunity and the Supervisor - A Counselor's View", qui soutenait que de nombreuses plaintes pour discrimination auraient pu être arrêtées "grâce à une communication adéquate et significative". Scissum a ensuite travaillé au siège de la NASA en tant qu'analyste des systèmes informatiques chargé d'analyser et de diriger les informations de gestion de la NASA et les systèmes de support technique. Elle a pris sa retraite en 2005.

    Les femmes de l'ombre dans la conquête spatiale.Valerie Thomas en 1979 debout avec une pile des premières bandes compatibles avec les ordinateurs Landsat.

    Valerie L.Thomas : née en 1943 mathématicienne, physicienne et informaticienne afro-américaine, analyste de données. Elle entre à la NASA en 1964, développe au fil des années divers programmes informatiques pour de multiples projets concernant des satellites spatiaux. Elle dirige successivement divers programmes et opérations puis est nommée directrice de projet du NASA / Goddard Space Flight Center. Elle invente, en 1980, le transmetteur d'illusion, qui permet aux satellites de transmettre des images 3D depuis l'espace. Au titre de cette invention, elle dépose un brevet dès 1980 toujours utilisé à ce jour par la NASA. Elle prend sa retraite en 1995 alors qu’elle dirige le NASA Automated Systems Capability (NASIRC).

    Les femmes de l'ombre dans la conquête spatiale. Dorothy Vaughan à gauche avec d'autres "calculatrices humaines" du Centre de Recherche Langley.  

    Dorothy Vaughan : (1910-2008) mathématicienne et ingénieure en informatique à la NASA. En 1943, elle est une des toutes premières femmes noires à intégrer la NACA, agence chargée de la recherche et du développement de l’aéronautique qui deviendra la NASA en 1958. Avec quelques autres femmes mathématiciennes ; dont certaines également afro-américaines ; qu’on appelle « West Area Computers », elle a participé au début de la conquête spatiale et notamment à cette lutte avec la Russie pour une hégémonie de l’espace. Capable de réaliser des calculs mathématiques très complexes et devenant une excellente informaticienne autodidacte dès l’arrivée des premiers ordinateurs, elle est devenue au sein de la NASA la grande spécialiste du langage de programmation Fortran. Elle quitte la NASA en 1971 à l’âge de 61 ans. Tout comme Katherine Johnson et ses autres collègues afro-américaines, son histoire a été contée dans le livre et le film « Les Figures de l’ombre ».

     

    Les femmes dans les coulisses de la conquête spatiale.

    Les "ordinateurs humains" femmes du Jet Propulsion Laboratory en 1953, à Pasadena (Californie) (NASA/JPL-CALTECH/AFP - HO)

    Je tiens à préciser que cette petite liste de 17 femmes auxquelles j’ai voulu rendre hommage, toutes de nationalité américaine, n’est pas exhaustive. On pourrait y rajouter par exemple Kathryn P.Hire, Kathryn Peddrew, Nancy Grace Roman, Ellen OchoaPearl I.Young et j'en oublie beaucoup d'autres bien sûr. Comment pourrait-elle être exhaustive alors que la NASA, ses filiales et ses diverses sociétés prestataires ont employé plus 500.000 personnes depuis le début de la conquête spatiale et sans doute quelques milliers de femmes parmi ce nombre très important ? Parmi elles, certaines y ont laissé la vie au cours de leur missions comme Sharon Christa Corrigan McAuliffe et Judith Resnik puis Kalpana Chawla et Laura Clark lors des explosions respectives des navettes Challenger le 28 janvier 1986 et Columbia le 1er février 2003.  Il est fort probable que si j’avais un peu cherché j’aurais également trouvé des femmes russes qui sont également restées dans les coulisses de la notoriété. Rappelons-nous quand même que les 2 premières femmes à avoir conquis l’espace étaient soviétiques toutes les 2 : elles s’appelaient Valentina Terechkova et c’était le 16 juin 1963 et Svetlana Evguenievna Savitskaïa le 19 août 1982. Cette dernière est également la première femme à sortir d’un vaisseau spatial le 17 juillet 1987. Enfin soyons un peu chauvin et rappelons-nous que la première femme européenne a être allé dans l’espace est française avec Claudie Haigneré qui effectue un vol spatial de 16 jours à partir 17 août 1996. Oui, soyons en sûr, sans toutes ses femmes et de nombreuses autres, la conquête de l’espace n'aurait jamais été la grande réussite qu’elle a été. Il est à parier que l’espace et les femmes c’est encore une longue Histoire qui reste à écrire……Comme toujours en pareil cas, certaines auront droit aux honneurs et à la lumière médiatique et d’autres resteront dans l’ombre et les coulisses…..Ainsi en est-il souvent de la science où ce n'est pas les plus grands scientifiques les mieux reconnus. 

    Nota : Si j'ai procédé à un court résumé de chacune des femmes citées, vous pouvez les retrouver sur Internet dans diverses encyclopédies en français ou en anglais et notamment sur Wikipédia que j'ai beaucoup utilisé pour travailler cette chronique. J'ai également procédé à la création de nombreux liens qui permettront je l'espère d'étoffer le thème des femmes dans la conquête spatiale et vos connaissances à ce sujet. Bonne lecture.


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