• Ce diaporama est enjolivé de la chanson de Nanci Griffith qui a pour titre "Speed of the Sound of Loneliness(John Prine)


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    Une fois de plus, il y a une multitude de jolies choses à voir sur ce circuit d’une vingtaine de kilomètres que je vous propose de faire dans les forêts domaniales de Sournia et de Campoussy. De plus, si vous jugez la distance trop importante, vous pourrez la raccourcir à votre guise car les sentiers sont nombreux autour de ces deux beaux villages. Il y a bien sûr les nombreuses manifestations d’un pastoralisme encore présent ou passé (fermes, orris, capitelles, bergeries en ruines) mais il y aussi bien d’autres découvertes et principalement : Un dolmen à cupules, le château médiéval de Palmes, la chapelle Saint-Just datant du 12eme siècle et aussi tous ces surprenants chaos de roches granitiques que vous ne manquerez pas de rencontrer sur le parcours avec en particulier le Roc Cournut ou Cornut (photo), insolite pierre tabulaire surmontée d’un incroyable bloc biscornu, l’ensemble étant l’œuvre de la capricieuse érosion de « Dame Nature ». Volontairement, j’oublie Sournia et ses nombreuses curiosités (voir le petit circuit de Sournia déjà décrit dans ce blog), que vous pourrez également visiter et dont la D.619 sur le pont de la Désix est le point de départ de cette jolie boucle. En suivant les marques blanches et rouges du GR.36, vous rentrez rapidement dans un petit bois de pins et de chênes sur un sentier de sable crayeux qui file parallèlement au ravin de la Désix. Un sage dénivelé révèle les blanches façades et les toitures rouges d’un Sournia qui s’éloigne. Le sentier dont la pente s’accentue débouche sur des prés verts et l’horizon s’éclaircit de toutes parts dévoilant une grande partie du Parc Naturel Régional des Pyrénées Catalanes. On délaisse le GR.36 quant on retrouve la D.619 que l’on va poursuivre (avec quelques variantes possibles balisées en jaune) sur environ 4 kilomètres jusqu’aux ruines du cortal Roussel. Cette longue marche sur le bitume n’est pas trop fastidieuse grâce à la découverte du dolmen de la Font de l’Arca, du Roc Cornut et de divers orris parfaitement conservés. Les montées se terminent quant on quitte la D.619 en descendant dans un vaste pré qu’encadrent les vestiges des séculaires cortals Roussel. Au bout du pré, un large sentier herbeux continue vers la droite et se faufile au sein d’une végétation méditerranéenne faite principalement de buplèvres ligneux, de ronces et de chênes kermès. Ce sentier descend dans la garrigue, retrouve le GR.36 sur une large piste sableuse à proximité du château de Palmes et de la chapelle Saint-Just. Domaine privé, vous pourrez néanmoins vous en approchez, voire le visiter si les propriétaires vous en autorisent l’accès. Dans le cas contraire, prenez la piste vers la gauche et ne la quittez plus jusqu’à rejoindre Campoussy. L’église romane de Saint-Étienne avec son magnifique retable aux feuilles d’or n’est ouverte que le dimanche mais le village avec ses pittoresques maisons et ses jolis puits mérite néanmoins que l’on parcourt ses étroites venelles. Vous pourrez raccourcir ma boucle en repartant par le GR.36 ou bien la rallonger par le parcours « romain ». Moi, pour retrouver Sournia, j’ai préféré prendre un chemin intermédiaire souvent balisé de points bleus qui descend vers le lieu-dit Montauriol où l’on retrouve une large piste forestière qui nous ramène sans trop de difficultés jusqu’à notre véhicule. Comptez 5 à 6 heures arrêts et pique-nique inclus pour parcourir ce beau circuit des Fenouillèdes dont les principales données sont : distance 20,3 km- dénivelé 393 m. Carte IGN 2348 ET Prades-St-Paul-de-Fenouillet Top 25.

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  • Ce diaporama est agrémenté de la chanson de Carlos Eleta Almarán"Historia De Un Amour" (en français, "Histoire d'un Amour") interprétée et jouée ici par le groupe "French Latino" puis suivie par une version instrumentale violon et guitare courte car incomplète.

    Le Vallon d'Aigues-Bonnes (710 m) et les Gorges de Saint-Jaume

    Le Vallon d'Aigues-Bonnes (710 m) et les Gorges de Saint-Jaume

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    A cheval sur la frontière entre les Pyrénées-Orientales et l'Aude, ce circuit que je vous propose au « Vallon d’Aigues-Bonnes et aux Gorges de Saint-Jaume », est, en basse altitude, une de mes randonnées préférées ! En effet, malgré un très faible dénivelé (340 m) jusqu’à une hauteur plutôt très modeste (710 m),  il y a sur un très court périmètre (14 km) beaucoup de jolies choses à voir et tout d’abord la très belle église Notre-Dame de Laval (15eme siècle) dont le parking aménagé en agréable lieu de pique-nique est notre point de départ. Dommage que nous ne puissions pas manger là car tout a été prévu pour passer un délicieux moment : tables, bancs, barbecues, fontaine, poubelles, le tout à l’ombre de grands arbres où les parties de boules peuvent remplir joyeusement une belle journée. Mais aujourd’hui pas de pétanque, car j’ai prévu pour vous cette magnifique randonnée et si ce sport est moins placide que les boules, vous verrez néanmoins que vous ne le regretterez pas ! Prenez au fond du parking un large chemin qui grimpe sous une haie d’immenses pins. Vous êtes sur le GR.36 et le Tour des Fenouillèdes, balisés respectivement en rouge et blanc et en jaune et rouge. En haut de ce chemin, laissez le GR.36 qui continue vers Caudiès-de-Fenouillèdes d'un côté et vers Fenouillet de l'autre (nous reviendrons par là) et prenez la piste qui file sur votre gauche. Elle monte en zigzaguant d’abord très rapidement puis plus longuement, finit par s’aplanir jusqu’à redescendre et c’est là que nous la quitterons définitivement après 3,7 kilomètres de marche. Au fur et à mesure que l’on grimpe, les toitures rouges de Caudiès se révèlent à travers les feuillus et les pins de la forêt de Bach  puis c’est la cité tout entière qui apparaît se prélassant au fond de la splendide vallée de la Boulzane. Sur la droite, au fin fond de la vallée, c’est Saint-Paul de Fenouillet que l’on aperçoit. Dominant ce large vallon aux douces collines, le Pech du Bugarach surgit et joue les seigneurs parmi ces modestes cimes. Notre-Dame de Laval ressemble désormais à une réplique d’une chapelle en miniature. Vous quittez cette piste forestière et prenez à gauche un sentier signalé par un cairn qui monte dans la forêt de la Serra Talloudere. La sente se faufile sous de petits chênes verts et au milieu des buis luisants. Vous entrez rapidement dans une zone d’estive et côtoyer désormais une minuscule ravine le plus souvent asséchée mais par endroit boueuse. De temps à autres, les sous-bois disparaissent pour laisser la place à des zones rocailleuses calcaires mais souvent tapissées de jolies pâquerettes jaunes. Vous finissez par atteindre un vaste pré où très souvent paissent tranquillement de nombreux bovins. Peu habitués aux bruits, ne les dérangez pas et écartez vous si certaines vaches allaitent leurs jeunes veaux. Sans vraiment vous en rendre compte, vous avez atteint le point culminant de ce joli circuit. Après avoir traversé un second pâturage, le chemin passe entre un réservoir et une grange. A cet endroit, n’hésitez pas à partir complètement à gauche du pré et à enjamber une clôture. Vous êtes au sommet d’un roc et en surplomb du merveilleux vallon d’Aigues-Bonnes (photo) avec devant vous sa superbe forêt domaniale. En face, le ténébreux Pech de Fraissinet, un peu plus haut le Pech des Escarabets et un peu plus bas le Serrat de l'Aze, plus connu sous le nom de la Pelade, pour son aspect très dénudé. Que des endroits déjà gravis sous forme de boucles et racontées dans mon blog. Si le premier vous toise de ces 1.173 mètres d’altitude, le second s'élève à 1.342 m, ce qui permet des randonnées de tout calibre, à moins que vous fassiez tout en une seule fois, ce qui reste possible ! De toute manière, ici les randonnées ne manquent pas. Dans l'immédiat, nous sommes loin de ces sommets et l'on descend vers le hameau d'Aigues-Bonnes que l'on atteint quelques minutes plus tard, accueillis par les aboiements de quelques chiens de garde plutôt dociles car habitués aux visiteurs. Carrefour de nombreuses pistes et de nombreux chemins, les chiens viennent vers vous en remuant la queue, signes qu’ils sont habitués à voir passer de nombreux randonneurs. Deux ou trois maisons entourées de vertes prairies, le murmure d’un petit ruisseau alimentant un petit étang glauque, une belle forêt où résineux et feuillus se chamaillent plaisamment l’espace, dommage ce lieu pourrait ressembler au paradis si quelques carcasses de vieux camions et de voitures rouillées disparaissaient du paysage. Au hameau, on monte la piste qui file sur la gauche et sur laquelle on distingue de nouvelles traces rouges et blanches. On chemine désormais sur une variante du Sentier Cathare jusqu’au pittoresque village de Fenouillet nanti de ses trois châteaux féodaux (Saint-Pierre, Sabarda, Fizel) qu'une balade pédestre en boucle permet de découvrir. Trois belles forteresses que vous ne pourrez pas découvrir pleinement aujourd’hui mais qui peuvent faire l’objet d’une autre visite !  Au lieu-dit « La Coume » on retrouve le bitume qu’il faut descendre jusqu’à un pont où l'on trouve un moulin à gauche de la route. Devant ce moulin, on remarque le balisage et un panonceau jaune très explicite « Notre-Dame de Laval ». Vous n’êtes plus très loin de l’arrivée mais de jolies décors restent encore à découvrir : ceux sont les captivantes Gorges de Saint-Jaume ! Etroites, parfois très profondes, parfois cloisonnées de très hautes falaises, toujours bordées d’une végétation luxuriante, à l’aide de nombreuses passerelles métalliques ces gorges louvoient au dessus d’un impétueux torrent où les belles truites se cachent au moindre bruit inhabituel. Les gorges finissent par s’élargir, le torrent se calme et on atteint la D.9. Votre véhicule sur le parking de Notre-Dame de Laval n’est plus qu’à quelques foulées et là se termine cet agréable périple. Tout dépendra du rythme que vous mettrez à découvrir toutes ces jolies choses énoncées mais comptez entre 4 et 6 heures pour effectuer ce circuit. Carte IGN 2348 ET Prades-Saint-Paul de Fenouillet Top 25.

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  • Ce diaporama est enjolivé avec la musique "When Darkness Falls" du duo Secret Garden extraite de leur album "Earthsongs" 

      
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    Tout au long de son histoire, la ville de Banyuls-sur-Mer a été une plaque tournante, d’abord et longtemps tournée vers l’Espagne elle fut rattachée à la France par le Traité des Pyrénées en 1659. Pendant plusieurs siècles elle est la place forte maritime d’innombrables trafics en tout genre au point même que Louis XIV déclare la cité «  république contrebandière ». Mais la ville fut aussi un passage obligé par la terre, où ses collines, prémices de la longue chaîne pyrénéenne, ont été les spectatrices d’une multitude de traversées dans les deux sens : depuis Hannibal  et ses fameux éléphants franchissant le col de Banyuls jusqu’aux antifascistes fuyant la répression nazie en passant par les troupes espagnoles en quête d’envahir le Roussillon et repoussées par les habitants du village dans la célèbre bataille de 1793 au Col de Banyuls. Le Castell de Querroig (670 m) que nous visons aujourd’hui et qui se situe sur la crête frontière, fut donc un témoin très privilégié de beaucoup de ces va-et-vient maritimes ou terrestres. D’ailleurs, au regard de ce qu’il en reste, une tour et quelques murs en ruines, on peut supposer que cet édifice a également souffert de ces multiples franchissements de frontière. Il ne reste en effet que quelques vestiges d’un castell  « franc », donation en 981 par le roi Lothaire du fief de Cerbère à son ami le duc Gausfred, comte du Roussillon et d’Ampurias.  Il faut dire que la Tour du Querroig, véritable nid d’aigle, domine la mer sur une grande partie de la côte du Roussillon jusqu’au Cap Creus et permet une large vision sur les Albères et les sierras espagnoles. Le départ de cette boucle se fait donc de Banyuls-sur-Mer et plus spécialement du quartier du Puig del Mas où un parking accueille les véhicules. Vers le haut du parking, plusieurs panneaux incitent à des randonnées et indiquent le chemin. Balisé en jaune, il faut suivre celui qui s’appelle « randonnée N°10 à Saute Montagne ». Très rapidement il se confond et devient « Chemin Walter Benjamin », du nom de ce philosophe juif allemand fuyant par ce sentier le nazisme mais dont la destinée s’arrêta tragiquement le lendemain (26 septembre 1940) à Port-Bou quant repris par les autorités espagnoles et menacé d’être remis à la Gestapo, il préféra se suicider. N’ayez crainte il s’agit d’un seul et même chemin et en suivant les petites marques jaunes, elles vous mèneront sans grande difficulté au col de Rumpissa puis à la tour convoitée. Au départ on traverse de deux ou trois villas, puis plus longuement le chemin serpente dans les vignobles ocres. Plantés au milieu de minces rigoles et de petites terrasses de schistes imaginées par les Templiers, les vignobles dessinent des motifs géométriques que l’on pourrait croire fantaisistes mais qui en réalité sont là pour canaliser et capter les eaux pluviales. Ce vignoble unique qui est apprécié dans le monde entier, vous ne le quitterez dés lors que les cultures deviennent impossibles sur un sol trop pentu et trop rocailleux. La sente atterrit sur une piste forestière qui file un temps dans un petit bois de pins et de chênes verts que l’on quitte à nouveau pour un sentier rocailleux qui s’élève en balcon au dessus d’immenses ravines. La cité de Banyuls est déjà bien lointaine mais ses couleurs blanches et rouges qui tranchent avec les bleus distincts de la mer et du ciel créent un incroyable tableau qu’on ne se lasse pas de regarder. Invisible jusque là, la Tour du Querroig fait soudain son apparition sur notre gauche. Posée sur un piton rouge au milieu des vertes garrigues, son nom viendrait-il de là ? « Quer roig ou cairn roug » signifiant « rocher rouge » ou est-ce le fait qu’on y allumait des brasiers incandescents ? Mais comment atteindre cette tour que l’on vient de dépasser ? La sente continue de monter dans les caillasses et les éboulis puis redescend dans un pierrier et finit par arriver sur un vaste plat herbeux au col de Rumpissa. La tour est là sur notre gauche, mais le spectacle est tel qu’on l’aurait presque oubliée ! Un panorama splendide à 360° avec d’un côté les Albères où l’on reconnaît le Pic des 4 Termes, le Néoulous, le Sailfort, la Madeloc et Notre-Dame de la Salette et de l’autre côté, on discerne les premières stations balnéaires de la Costa Brava avec Port-Bou, Colèra, Llansa et Puerto de la Selva. Quand on arrête de regarder, on ne pense qu’à une chose, c’est atteindre le pic de Querroig (photo) car on se dit « plus c’est haut et plus ce doit être beau ! ». Pourtant ce n’est pas une mince affaire que de l’atteindre et les derniers escarpements sont de loin les plus difficiles à gravir. Mais aussitôt arrivé à la tour, on oublie tous les efforts consentis car le panorama est vraiment à couper le souffle. Si les montagnes et la Costa Brava sont encore là, par temps clair, vient s’ajouter une portion non négligeable du golfe du Lion et de la baie de Roses. Malheureusement, sur ces contreforts arides,  le temps n’est pas toujours clément où s’il est, il ne le reste pas toujours ! L’espace d’un frugal casse-croûte et nous voilà contraints de poursuivre la crête en catastrophe sous un déluge de grêlons. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, le drapeau catalan étoilé (signifiant le désir d’indépendance) claque au vent, le ciel se coupe en deux et sous une pluie battante, on délaisse les légers tee-shirts pour les épais ponchos transformant notre groupe de randonneurs avec leurs sacs à dos en une cohorte de bossus multicolores. La sente, toujours parfaitement balisée en jaune, suit le « fil du rasoir » de cette colline jusqu’à rejoindre une piste au col de Cervera tout près d’un réservoir d’eau et d’une tour de guet. On continue la piste qui passe à gauche sous deux hautes antennes et on la quitte à nouveau par la gauche sous un pylône à haute tension. La descente toujours plus difficile poursuit encore la crête à cheval entre les territoires de Banyuls et de Cerbère puis elle fait un angle droit et finit par dévaler vers la blanche cité.  On retrouve le bitume en même temps que le vignoble banyulenc. On continue quelques temps sur l’asphalte que l’on quitte par la gauche peu après la Tour d’en Pagès. Un large chemin  bordé de petits murets de lauzes termine sa course au milieu de quelques très belles villas. On retrouve le Puig del Mas, le parking et notre véhicule. Il nous a fallu environ 6 heures de marche effective pour accomplir la boucle mais il est vrai que la descente sous une pluie dantesque fut très compliquée. Je remercie néanmoins Pierre, notre guide, pour cette belle découverte ! Carte IGN 2549 OT Banyuls-Col du Perthus Top 25.

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  • Ce diaporama est agrémenté de 2 musiques classiques extraites de l'album "Le Temps des Castrats- CD2"
     
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    Introduction à une superbe balade vers les Mines de fer de la Pinouse que j’ai déjà décrite sur mon blog, le col de Palomère (1.036m) est une nouvelle fois le point de départ de cette belle  randonnée vers la Tour de Batère (1.429 m). Cet aller-retour de 14 kilomètres environ s’effectuant essentiellement sur une large piste forestière,  le lecteur pourrait croire qu’il va s’ennuyer.  En réalité  il n’en est rien tant les paysages sont sublimes et contrastés. Caché qu’il est par les contreforts du Puig de l’Estelle (1.718 m), le tout proche Canigou habituellement visible de tout le Roussillon est cette fois absent du départ à l’arrivée. Quand je dis du départ à l’arrivée, c’est tout à fait ça, car on le voit quelques secondes au col de Palomère puis on devine son sommet du haut de la Tour de Batère. Mais s’il y a peu de Canigou, il y a par temps clair, tout le reste et notamment un prodigieux panorama sur toute la plaine du Roussillon des Corbières aux Albères avec vue sur la mer ! Sur le chemin, le regard est capté par de profonds ravins où coulent une multitude de petits torrents, par les collines douces aux formes arrondies des Aspres et du Conflent, par de magnifiques et sauvages forêts (malheureusement dévastées par endroit par la tempête du 24 janvier 2009), par les petits villages ensoleillés de La Bastide et Saint-Marsal. Puis on finit par arriver à la Tour de Batère et c’est une grande partie du Vallespir avec sa vallée du Tech encaissée qui défile devant nos yeux ravis. Quand surgissent les hauts sommets enneigés, où domine un fantastique Pic Galinasse (2.461m) (photo), la minuscule tour, elle,  ressemble à une grotesque cerise posée sur un Saint-Honoré géant. Si malgré tous ces merveilleux décors que je vous décris, vous pensez encore que vous allez vous ennuyer, faites comme moi, n’attendez pas que la neige ait fondu et chaussez vos raquettes.  Avec des paysages saupoudrés de neige, le spectacle est encore plus extraordinaire et fascinant ! Alors, si vous êtes enfin décidés à aller voir ces belles images, lorsque vous arriverez au col de Palomère depuis Valmanya, prenez la piste qui part vers la droite (celle en terre pas celle bétonnée). Au bout de 2 kilomètres, vous rencontrerez quelques murs et bâtiments en ruines, ce sont les  vestiges des Mines de fer des Manerots. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ici passait jadis une voie ferrée sur laquelle circulait une locomotive tirant des wagonnets chargés de minerai  de fer. Ce petit chemin de fer faisait la liaison entre les Mines de fer de la Pinouse, celles de Rapaloum, les Manerots et Formentera. Le minerai finissait alors sa course à plusieurs kilomètres de là à Amélie-les-Bains. L'instituteur-poéte Alain Taurinya a décrit mieux que personne cette région qu’il connaissait comme sa poche :
     
    Vous ne connaissez pas la dernière bergère

    Qui règne encore ici sur ces antiques lieux

    Où les romains, en conquérants industrieux,

    Fondaient le fer avant le premier millénaire

     En menant son troupeau vers la Tour de Batera

    A ses pieds, chaque jour, surgit devant ses yeux

    Ce grand pays de bois et de vallons herbeux

    Qui va de Saint-Marsal au col de Palomera.

    Quand au territoire de Batère, à cheval sur la crête entre Vallespir et Conflent,  il est aussi connu pour sa tour du 13eme siècle, objectif de notre randonnée que pour ses anciennes mines de fer. Les deux ont cessé toute activité : le dernier minerai  fut extrait en 1987 quant à la tour, son éclat s’éteignit quelques siècles auparavant, quand furent trouvés d’autres systèmes de surveillance et de liaison plus pratique que le feu et le fumée. En effet, pendant très longtemps, cette tour de guet fut certainement en liaison constante avec d’autres tours à signaux du Roussillon (Massane, Corsavy, Montferrer, Cabrens, Mir, etc…).

    Face au tunnel surgit l’âpre tour de Batera

    Qui surveille d’un œil tout notre itinéraire

    Le Canigou si proche, immuable témoin

    Et le Conflent au carrefour de ses vallées

    Que les guetteurs des tours à feux ont surveillées.

    Les deux poèmes sont d’Alain Taurinya, je les ai extrait du recueil « Ballades Catalanes » paru chez Magellan et Cie.

    Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

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  • Ce diaporama est agrémenté de 2 musiques du compositeur et jazzman américain Dan Siegel extraites de son album "Reflections". Elles ont pour titre : "Class Réunion" et "City Lights" 


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    Certains l’appellent le sentier des 'contrebandiers', d’autres des 'douaniers', les uns et les autres étant intimement liés à l’histoire de ce ridicule corridor destiné pourtant à une multitude de trafics entre l’Espagne et la France. On peut logiquement supposer que les premiers nommés sont les vrais fondateurs de ce chemin très escarpé qui côtoie la rive méditerranéenne de Cerbère jusqu’à Argelès-sur-Mer. D’ailleurs, ici le verbe « côtoyer » n’est pas galvaudé, car le plus souvent, sauf à savoir marcher sur l’eau ou à vouloir s’écraser sur les rochers, il est difficile de faire plus près du bord de mer ou de la falaise selon de quel côté on se place ! Je vais donc tout simplement l’appeler comme le Comité de Randonnée Pédestre des P.O à savoir  « Le Sentier du Littoral » mais de Banyuls à Paulilles puisque voilà mon seul objectif du jour. En effet, l’itinéraire que je propose ici avec quelques variantes est bien plus court et n’est qu’un bref aperçu du long PR qui va de Banyuls-sur-Mer à Argelès-sur-Mer ou plus précisément jusqu’à la réserve naturelle du Mas Larrieu. D’ailleurs la boucle que je décris est plutôt une simple balade à faire en toutes saisons et destinée à toutes les personnes aimant marcher. Malgré cette simplicité, elle nécessite néanmoins un « pied sûr » et une grande prudence surtout par forte tramontane. Il faudra bien évidemment redoubler de vigilance si des enfants sont de la partie en raison de certains passages très en bordure de falaises. Cette randonnée démarre de la plage des Elmes à Banyuls où plus précisément du parking qui jouxte le Centre Héliomarin où vous pouvez sans difficulté laisser votre véhicule. Il y a dès le départ un petit panonceau « sentier du littoral » puis ensuite le balisage peint en jaune est parfaitement signalé. Les caps déchiquetés, les criques aux eaux limpides paradis des plongeurs, les plages aux eaux turquoises se succèdent. Au départ, le sentier commence par monter, puis il descend au niveau du Cap Castell pour se hisser à nouveau pour redescendre, et ainsi de suite jusqu'au cap Oullestrell où il redescend en arrivant à la plage d’El Forat.  Véritable « montagne russe » progressant des falaises de schistes rouges jusqu’aux plages de sable gris, l'itinéraire, le plus souvent sur un étroit sentier, zigzague à travers les vignes ocres et les cailloux vermeils , à travers les vertes pinèdes et les garrigues parfumées, à travers les figues de Barbarie et les agaves fleuries. L’été, vous n’aurez qu’une envie, c’est de sauter du « wagonnet » de ce « grand huit » naturel pour plonger dans le « Grand Bleu » ! A cause de la splendeur des sites, très souvent, vous serez attiré comme j’ai pu l’être aux bords des nombreuses parois rocheuses et ce, malgré les fréquentes interdictions marquées de petites croix jaunes. Ma conscience me suggère de vous dire de ne pas passer outre ces « sens interdits » mais comme je sais par avance que vous n’en ferez qu’à votre tête, je préfère vous conseiller la plus grande prudence. Si vous êtes en groupe, évitez de rester à plusieurs sur une seule et même corniche ; les roches étant très friables assurez-vous de leur solidité, évitez de faire tomber des pierres en contrebas ; par vent très fort restez à une distance respectable du bord et quoiqu’il arrive, tenez les enfants éloignés des escarpements rocheux très dangereux. Prenez tout de même le temps d’observer les paysages plus lointains : il y a la mer, bien sûr, qui étend sa toile cobalt du cap Cerbère au cap Béar, mais il y a aussi les Albères avec la Madeloc derrière vous et la Massane un peu plus loin qui pointent le bout de leurs tours. Quand vous quittez le balisage pour aller à la pointe du Cap Oullestrell, redoublez d’attention car le sentier devient plus compliqué et les « sorcières » n’attendent qu’une seule chose, c’est que vous tombiez dans leurs griffes ! En effet, ces petites plantes grasses rampantes qui envahissent le chemin et que l’on appelle « griffes de sorcière » sont gorgées d’eau et donc très glissantes. Le sentier monte au dessus du cap, surplombe une magnifique et profonde crique puis redescend au château ou ruines de l’usine Nobel et vestiges de l’occupation nazie se côtoient. A la plage d’El Forat, il vous faut poursuivre la petite route goudronnée. Très rapidement vous la quittez et entrez sur le site de Paulilles, ancien emplacement de l’usine d’explosifs Nobel dont vous remarquez immédiatement les premiers témoignages (soutes, tunnels, bâtiments). Toutefois, ne quittez  pas cette route sans avoir jeté au préalable un regard sur quelques splendides tags qui bordent le chemin. Elles sont l’œuvre de quelques artistes qui ont squatté pendant quelques temps l’usine désaffectée. Si Nobel avait connu les tags, il leur aurait sans doute décerné un prix ! Superbement restauré et aménagé par le Conservatoire du Littoral, le site de Paulilles mérite vraiment une ample visite. Après, vous avez le choix entre poursuivre vers la plage de Bernardi ou mieux encore vers le Cap Béar en enjambant le Rec de Cosprons où d’autres vestiges de la dynamiterie Nobel sont encore parfaitement visibles. Personnellement après une longue visite du site et un frugal casse-croûte sur la plage de Bernardi, j’ai fait demi-tour escorté de quelques gentils chats affamés. Ils avaient mangé la moitié de mes provisions mais malgré ça, ils voulaient encore du « rabiot » ! Ils me suivaient pensant que j'étais un bon moyen de remplir leurs panses mais ils ignoraient que trois de leurs congénères avaient déjà eu ce privilège et m'attendaient à la maison. Finalement et parce que je quittais leur territoire, ils ont abandonné. J'ai donc retraversé le site de Paulilles jusqu’à son parking d’entrée que j’ai également franchi pour rejoindre l’ancienne route d’El  Forat. Là, immédiatement sur la droite se trouve un petit sentier qui s’engouffre dans un bois de chênes–verts puis grimpe sous de grands pins. Prenez-le car il rejoint un peu plus haut une large piste qui se faufile au milieu du vignoble banyulenc. En poursuivant cette piste par la gauche, à travers les vignes ordonnées, les terrasses en pierre sèche et les blancs « casots », vous retrouvez la falaise à proximité du cap Castell. La fin du circuit identique à l’aller est une simple formalité. En flânant, comptez environ deux heures de marche effective pour le circuit complet qui part de la plage des Elmes jusqu’à la plage de Bernardi en passant au dessus du cap Oullestrell à proximité du château. Je ne compte pas la visite du site de Paulilles ni l’inévitable bain de mer que vous ne manquerez pas de prendre si la saison s’y prête. De toute manière, il y a sur quelques kilomètres de quoi remplir une excellente journée au grand air ! Carte IGN 2549 OT Banyuls-Col du Perthus Top 25.

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  • Ce diaporama est agrémenté de la chanson "Te Busco" interprétée par Celia Cruz


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    C’est dans la Semaine du Roussillon que j’ai découvert pour la première fois cette longue et très belle randonnée intitulée le « Balcon de la Pêche ». Une fois sur le terrain, j’ai depuis acquis la certitude qu’aucun pêcheur n’ait jamais parcouru les 21 kilomètres de cette boucle pour aller pêcher ! Mais cette dénomination peut se justifier dans la mesure où  de près ou de loin la présence d’eaux « pêcheuses » avec la Désix d’abord et l’Agly ensuite, est quasi-constante tout au long de l’itinéraire. Cette randonnée est d’une grande simplicité car elle est parfaitement balisée et ma présente explication n’est là que pour apporter un éclairage supplémentaire évitant ainsi quelques hésitations. Elle a pour point de départ le très beau village d’Ansignan, centre du Fenouillèdes, et universellement connu pour son remarquable aqueduc romain. Je vous en parlerai plus loin car nous terminerons la randonnée par là, faisant une courte mais indispensable entorse à ce bel itinéraire. Laissez votre véhicule sur le parking de la cave coopérative et retournez vers la rue principale (D.619) que vous empruntez vers la droite. Le balisage jaune est déjà bien présent et rapidement vous quittez par la gauche cette départementale 619 qui elle  bifurque à droite. Vous passez sous une arcade romane et descendez une piste carrossable bordée de pins.  A votre gauche, le vallon où coule paisiblement l’Agly apparaît. Le bitume s’évanouit rapidement et vous quittez la piste pour une étroite sente qui descend vers la Désix (panneau en bois ovale) que vous ne tardez pas à atteindre puis à enjamber par une digue bétonnée au niveau d’un plan d’eau.  L’itinéraire se poursuit sur la D.9b puis sur la D.9 que vous abandonnez en partant vers la gauche une vingtaine de mètres après le pont (panonceau brisé mentionnant clairement le Balcon de la Pêche). Le chemin s’élève brusquement dans une forêt de chênes verts. Au bout de quelques minutes, vous longez une vigne et sur votre droite Ansignan disparaît au loin définitivement. La pente s’adoucie et la sente bordée de fougères naines devient plus agréable. Parallèle au Rec de la Llébre, elle surplombe son ravin. Une heure plus tard, vous arrivez sur un plateau à vocation agricole et vinicole, puis rapidement se sont les toitures du village de Trilla qui se profilent à l’horizon. Le balisage jaune vous entraîne devant la cave coopérative, la mairie et l’originale église puis il  poursuit sa route dans la rue du Lavoir en direction de Trévillach et  Sournia. Puis il quitte le village et continue longtemps sur l’asphalte jusqu’à un petit panonceau jaune « Balcon de la Pêche- Caramany 6 Km ». Un conseil : Même si vous répugnez à marcher longuement sur une route goudronnée, patientez jusqu’à trouver ce panonceau et ignorez tous les autres qu’ils s’agissent des panneaux dolmens, aqueduc ou autres ! A ce panneau, démarre une large piste forestière toujours parfaitement balisée et vous fuyez enfin le bitume non sans avoir observer la splendeur des paysages qui se dessinent à l’horizon : alors que Trilla s’éloigne sous le mamelon de la forêt domaniale du Vivier, le Bugarach dresse de manière inaccoutumée un Pech enneigé comme jamais au beau milieu d’oblongues Corbières qui barrent le reste du panorama. Cette piste vous la quitterez seulement en atteignant les rives du splendide lac du barrage de l’Agly. C’est dans cette longue descente où le lac est omniprésent que l’appellation « Balcon de la Pêche » prend toute sa signification ! La rive atteinte, vous serez par deux fois obligés de la quitter à cause des risques importants d’éboulements de roches. Une première fois, vous serez contraint de grimper brièvement dans le ravin de la Jonquié et une deuxième fois un peu plus longuement dans celui del Tury. N’ayez aucune crainte, ces itinéraires sont là aussi parfaitement indiqués et surtout ne prenez pas le risque de vous engager dans les « sens interdits ». Je me suis  quelque peu avancé à le faire pour prendre quelques photos et croyez-moi ce n’est pas du « bidon » et les risques sont bien réels! D’ailleurs, cette dernière déviation obligée a aussi son bon côté car elle vous permettra de découvrir un joli dolmen de plus de 4000 ans ! Mais les découvertes ne s’arrêtent pas là et en retrouvant la D.9 qui monte vers Ansignan, n’oubliez pas d’aller voir le magnifique pont-aqueduc romain. Un panneau vous indique la voie à suivre et vraiment il mérite le détour : En parfait état de conservation malgré son age avancé (IIIeme siècle après Jésus-Christ), il présente 29 arches, mesure 170 mètres de long pour 15 mètres de hauteur au dessus de l’Agly.  Belle particularité, il est creux dans sa partie la plus haute et ce tunnel permet d’enjamber aisément la rivière pour rejoindre Ansignan. Alors n’hésitez pas à aller à sa rencontre, vous n’aurez pas si souvent l’occasion de randonner dans les entrailles d’un vestige romain vieux de 17 siècles ! Carte IGN 2348 ET Prades-St-Paul-de-Fenouillet et 2448 OT Thuir-Ille-sur-Têt Top 25.

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  • Ce diaporama est agrémenté de la chanson "Les Neiges du Kilimandjaro" interprétée par Pascal Danel puis jouée par Style et Mélodie, version instrumentale originale arrangée au  Clavier Yamaha Tyros 5 par Little Joe.

     
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    Mercredi 4 février 2009 au matin.  Je suis devant l’église romane du pittoresque hameau de Lavail sur la commune de Sorède. Déchirant le silence ambiant, c’est une tumultueuse Massane en furie qui m’accueille ! Je parle de la rivière bien sûr car la tour que je me suis fixé d’atteindre est, elle, cachée derrière de gros nuages blancs heureusement poussés par un léger « marin ». Malgré ces nuages qui vagabondent, le temps parait plutôt clément et cette petite brise me laisse espérer une belle éclaircie et la découverte de beaux panoramas pour la suite de la journée. Une eau bienfaitrice pour la nature coule de tous côtés transformant en ruisseau la piste forestière et en torrent, le sentier qui s’élève parallèle au ru du Correc dels Oms. Il faut dire qu’après plusieurs hivers excessivement secs, cette année, les pluies ont été singulièrement abondantes. La neige, elle aussi, s’est souvent invitée recouvrant de manière inaccoutumée les modestes sommets des Albères. D’ailleurs, la météo a été très capricieuse, perpétrant à la végétation un jour du bien et du mal le lendemain ! Arbres brisées ou déracinés, branches fracassées jonchant le sol, la récente tempête Klaus du 24 janvier a laissé quelques stigmates indélébiles dans la splendide forêt qui m’entoure. Mais ce matin, je suis bien décidé à franchir tous les obstacles et les 570 mètres de dénivelé pour parvenir à cette Tour de la Massane qui culmine à 793 mètres.  Plus de deux heures et demi, sur un chemin souvent bourbeux, enneigé ou gelé me seront nécessaires pour effectuer ce retour vers le passé d’au moins sept siècles. Connue avec certitude depuis 1293 sous le nom de Torré de Pérabona, cette tour de guet constituait un des liens entre la mer Méditerranée et la Cerdagne dans un réseau de surveillance et de tours à signaux édifié par Jaume II, roi de Majorque mais aussi comte du Roussillon et de Cerdagne.  Devenue inutile, la tour à deux étages fut abandonnée au fil des siècles, commença à s’effondrer et fut enfin sauvée par une association il y a une vingtaine d’années ! Je remercie ces généreux entrepreneurs car c’est grâce à eux qu’aujourd’hui je trouve un intérêt capital à marcher vers cette tour magnifiquement rénovée ! Cette randonnée part donc de Lavail que vous pouvez éventuellement traverser en voiture jusqu’à un parking non loin d’un réservoir. Là, commence le parcours pédestre et il faut poursuivre la piste jusqu’à un panneau très explicite : « Albera Viva-Argelès-sur-Mer- Tour de la Massane ». Avant la ferme qui apparaît devant vous,  il vous faut donc tourner à gauche et suivre le balisage jaune bien évident. Vous entrez dans une forêt de chênes-lièges aux troncs rougeâtres car dépouillés de leurs profitables écorces. Rapidement, la pente s’accentue très sérieusement dans une épaisse forêt typiquement méditerranéenne et composée pour l’essentiel de diverses espèces de chênes (lièges, verts, kermès). De temps à temps, un éperon rocheux se détache de la forêt et permet d’entrevoir la tour à droite du sentier.  Minuscule, elle semble encore bien loin. Mais ne cédez pas au découragement car vous ne tardez pas à atteindre un col sur une crête plus débonnaire où s’affichent quelques panonceaux directionnels : tout droit, le chemin va à Valmy et à Argelès. Vous prenez à droite la direction de la tour d’abord dans un sous-bois puis dans une luxuriante haie de bruyères arborescentes.  Les premiers vrais panoramas se révèlent : Argelès et son port semblent bien proches, un peu plus loin, c’est Collioure, avec son château royal, sa jetée et son clocher reconnaissable. Par grand beau temps, c’est toute la côte, du Cap Béar aux limites de l’Aude, qui est visible. Puis au fil de l’ascension, d’autres paysages se dévoilent : l’autre tour à signaux qu’est la Madeloc,  la plaine du Roussillon, les Corbières. Au détour du chemin, votre regard bascule de gauche à droite sur l’autre versant de la crête révélant, du Pic du Sailfort jusqu’au Néoulous en passant par le Pic des Quatre Termes, une grande partie des Albères. A vos pieds, c’est un microscopique Lavail qui, blotti au fond du vallon, vous laisse enfin discerner le chemin déjà parcouru ! Sur cette longue ligne de crête et la lassitude aidant, vous remarquez très vite que seul  votre objectif tant désiré manque à l’appel. Toujours invisible depuis le Coll del Pomer, quand la Tour de la Massane réapparaît enfin, vous constatez avec délectation que la ligne d’arrivée est à moins de cent mètres (photo). Et si comme moi, vous êtes accueillis par un gros sanglier affamé, celui-ci cherchait pitance dans la neige, c’est un bonheur supplémentaire qui s’ajoute à celui de découvrir la quasi-totalité du Roussillon. Quand on connaît l’histoire et la fonction  de cette tour, sa construction en ce lieu devient une évidence car des cimes blanches du massif du Canigou jusqu’à la « Grande Bleue », c’est toute une province qui défile devant nos yeux émerveillés. Malgré sa faible altitude, ne prenez pas à la légère cette randonnée. Avec son dénivelé continuel, c’est loin d’être une simple balade digestive d’ailleurs la plupart des ouvrages ne s’y trompent pas la cataloguant dans la catégorie des randonnées « assez difficiles » et réservées aux bons marcheurs. Comptez entre quatre à cinq heures pour un aller-retour. Il existe une boucle à faire d’avril à octobre quand les journées sont plus longues. Elle passe par les baraques des Couloumates (déjà évoquées dans ma randonnée intitulée Balcon de la Côte Vermeille) mais pour cette randonnée là, je vous renvoie au célèbre « 100 randos dans les PO » du pyrénéiste Georges Véron paru chez Rando Editions. Carte IGN 2549 OT Banyuls Top 25

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  • Ce diaporama est agrémenté de la musique "Take Five" composée par Paul Desmond pour le Dave Brubeck Quartet. Elle est jouée ici par le guitariste George Benson.

    Il y a maintenant plus de deux heures que nous avons démarré du splendide village de Montbolo. Sur l’asphalte jusqu’à Can Quirc soit 2 kilomètres environ, puis par une bonne piste en terre, nous sommes entrés dans la très belle forêt domaniale du Bas-Vallespir. Mais la neige aidant, la terre s’est peu à peu transformée en gadoue puis en patinoire au Coll de la Réducta. Ensuite, la couche neigeuse était si épaisse que les raquettes se sont rapidement avérées indispensables. Mais les paysages sur tout le Vallespir, la vallée du Tech et un étincelant Massif du Canigou sont tels qu’on oublie rapidement tous les obstacles, qui d’ailleurs ne sont pas si terribles que ça, le dénivelé étant continu mais relativement timide ! Nous entrons dans le hameau de Formentere. De ce bourg à faire du fer, (les gisements de tous les alentours du Canigou étaient déjà connus des Romains et furent appréciés pour la fabrication d’aciers spéciaux) il ne reste que des pans de murs, des vestiges, des ruines envahies par les arbres et la végétation ! Est-ce la vision de ce village fantôme, mais nous arrêtons soudain de marcher ! Le crissement des raquettes sur la neige s’interrompt et laisse la place à un prodigieux silence. Assis sur les quelques marches qui grimpent à un cocasse et rudimentaire WC, on s’amuse à imaginer le tintamarre assourdissant de ce village minier qui a fonctionné jusqu’à la fin des années 20. Le fracas du minerai dans les bennes et les trémies se mêle aux éclats métalliques des wagonnets sur les rails et aux grincements des câbles dans les poulies. Le ronflement des fours et des forges s’associe aux roulements des chariots que tirent des mulets hennissants. Les caverneuses explosions dans les toutes proches mines de fer des Manerots se conjuguent à ce tumulte général et aux cris des nombreux ouvriers. Aujourd’hui, dans cette sérénité ambiante et devant des paysages à couper le souffle qui s’enchaînent du Costabonne jusqu’aux rives de la Méditerranée, difficile de concevoir très longtemps un tel vacarme. D’autant que notre paisible et frugal pique-nique est déjà terminé et qu’il nous faut partir visiter le site dans le détail et sur les deux niveaux qui le composent, voire trois puisqu’en premier lieu nous choisissons d’escalader la colline qui surplombe le village. A cet endroit, le GPS indique 1.153 mètres d’altitude. Une heure pour visiter les nombreuses bâtisses, fours, tunnels, puits et autres bâtiments gigantesques. Quand les deux corbeaux, seules créatures vivantes aperçues, s’arrêtent de croasser, tout redevient silencieux, dépeuplé. Mais malgré ce vide absolu, on imagine sans cesse un foudroyant et possible réveil car dans ce milieu abandonné de tous, l’homme reste omniprésent ! Il nous est impossible de cheminer par plaisir sur ces sentiers enneigés sans penser à tous ces forçats qui les ont crées et empruntés par nécessités.

     

    D’ailleurs le poète Alain Taurinya l’écrivait si bien :

     

    Je ne suis jamais seul le long des vieux sentiers,

    Car partout j’y retrouve avec mélancolie

    La trace des anciens qui passèrent leur vie

    A les suivre sans fin, besogneux et altiers.

     

    Pâtres et moissonneurs, vachers et muletiers,

    Mineurs, contrebandiers allant de compagnie,

    Scieurs de long hissant leur gigantesque scie,

    Gais bûcherons et taciturnes charbonniers,

     

    Porteurs de minerai se traînant vers la forge,

    Ramasseuses de bois ployant sous leurs fagots,

    Peuple que le besoin saisissait à la gorge

     

    Mais qui chantait pourtant, en haillons et sabots,

    Rudes et fiers manants, vivez dans ma mémoire

    Et marchez près de moi dans votre obscure gloire ! 

     (Poème extrait du recueil Ballades Catalanes aux Editions Magellan et Cie)

     La difficile descente s’effectue (de surplus et pour nous sur une sente gelée !) dans la continuité de la rue principale. Le sentier arrive sur le plateau d’un petit mamelon, s’élargit en entrant dans un petit bois de sapins et débouche sur une large piste forestière qui zigzague longuement et retrouve le Coll de la Réducta. Une petite croix blanche et deux stèles en hommage à des montagnards du pays ont été érigées. Au col, prendre à gauche la piste qui descend vers les Calmelles puis vers le Mas Caners. C’est le large chemin qui part à l’opposé de celui venant de Montbolo. Si vous avez un GPS, vous pourrez prendre des raccourcis évitant ainsi de fastidieux lacets. Au Mas Caners, ignorez la route en bitume et prenez vers la droite la sente peu évidente qui surplombe la mas. Elle coupe le Correc dels Gravols, s’enfonce dans un bois et repart vers la gauche. Le sentier balisé et cairné devient plus évident, il rencontre les ruines de Can Valent, coupe le Correc de Clocamina. Là, les paysages vers la mer et les Albères se révèlent. Amélie-les-Bains est à vos pieds quand le chemin devient balcon et file entre Camp Larg et la Calcina. Pavé et tout en descente, il finit par déboucher sur Montbolo où vous retrouvez votre véhicule. Sans les arrêts et pour un dénivelé positif de 600 mètres environ, comptez quatre à cinq heures de marche selon la saison et l’enneigement comme nous avons eu. En hiver, munissez-vous de raquettes s’il a neigé et en toutes saisons de la carte appropriée et/ou d’un GPS car cette boucle n’est pas uniformément balisée ! Carte IGN 2449 OT Ceret-Amélie-les-Bains-Palalda Top 25.

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  • Ce diaporama est enjolivé de la très belle chanson "Clair" interprétée par Gilbert O'Sullivan.

    Le Balcon d'Ille-sur-Têt (664m)- de Saint-Michel-de-Llotes à Casefabre.

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    Cette jolie boucle qui part et revient au beau village de Saint-Michel-de-LLotes en passant par le pittoresque mais isolé hameau de Casefabre pourrait s’intituler le « Balcon d’Ille-sur-Têt ». En effet, ce nom se justifie amplement tant les panoramas sur la cité aux célèbres orgues sont omniprésents sur une grande partie de cet itinéraire. D’ailleurs, les orgues avec leurs cheminées de fées, leurs hautes falaises découpées, leurs profondes ravines parfaitement visibles tapissent le plus souvent le fond du décor. Mais bon, il n’y a pas que ça à voir, et au fur et à mesure que l’on monte vers le Coll de la Llosa (558 m) puis vers les crêtes séparant les ravins du Gimenell et du Boulès c’est toute la vallée de la Têt qui défile devant nos yeux. De gauche à droite, c’est d’abord tout au loin, les hauts sommets du Madres et du Coronat, puis parfaitement identifiable c’est la haute muraille bétonnée du barrage de Vinca, à nos pieds il y a le joli village de Bouleternère, au loin sur la colline opposée, on aperçoit Montalba-le-Château, puis c’est Ille, bien sûr avec ses magnifiques orgues, sur notre droite le piton reconnaissable de l’ermitage de Força Réal , puis quant on arrive au pinacle (664 m) de cette belle randonnée, la vue porte très loin jusqu’à la mer et aux Albères.  Là, il suffit de se retourner, et on distingue une immense toison forestière verdâtre mais aussi, le massif du Canigou, le hameau de Casefabre, celui de Monistrol, le  superbe vallon où serpente le Boulès et la sinueuse D.618, le splendide Prieuré de Serrabonne sur l’autre versant mais j’arrête là cet inventaire à la Prévert car vous aurez, je l’espère, le plaisir de découvrir par vous-mêmes encore beaucoup de belles choses et notamment deux ou trois antiques dolmens qui parsèment le parcours ! Mais je suppose que vous en êtes déjà à vous poser cette curieuse question : Comment fait-on pour voir autant de belles choses ? A Saint-Michel-de-Llotes, laissez votre véhicule sur le parking qui jouxte l’école, tournez à gauche et descendez la rue (D.2) qui passe devant la mairie et suit le ruisseau asséché. Quittez par la gauche la D.2 et dirigez-vous vers les Mas Blanc et Soucail (sur la carte). Là, vous trouvez une balisage jaune qui suit un petit canal d’irrigation, traverse quelques vergers,  puis bifurque plein sud vers les premiers contreforts de la colline « les Castellas ». La sente finit par couper une large piste terreuse qui zigzague dans une garrigue typiquement méditerranéenne où prédominent les chênes verts. Sur votre droite, un premier dolmen est mentionné. Il n’est pas vraiment « exceptionnel » mais il présente l’avantage de se situer sur un promontoire avec un panorama remarquable vers divers horizons. Non loin de là, les pierres d’un gros cairn se détachent devant un horizon où le Canigou laisse entrapercevoir son inévitable pic (photo) !  600 mètres après ce premier arrêt, vous remarquez sur la droite, un piquet métallique schématisant un dolmen. Là, vous quittez la large piste pour vous enfoncez dans un sous-bois de chênes verts. Véritable dédale végétal, la sente s’élève jusqu’au Coll de la Llosa où un deuxième dolmen est indiqué. Celui-là mérite un détour, d’ailleurs indispensable ! Après le Coll, le dénivelé s’accentue, forme un balcon, puis s’adoucit sur la crête, les paysages défilent de tous bords, puis la pente s’inverse et le sentier descend sur Casefabre dont on distingue l’église et les ocres toitures. Prenez le temps d’un peu de repos pour visiter le hameau, ses jolies maisons en pierre, ses jardins fleuris, ses curiosités comme cette très jolie boîte aux lettres peinte (photo vidéo) et surtout son originale église préromane. Vous avez largement le temps d’organiser un agréable pique-nique car le retour par la piste qui part plein nord derrière le village est d’une grande simplicité. Elle surplombe longuement la vallée du Boulès croisant quelques « veïnats » en ruines mais révélant de superbes points de vue ! Quant Ille-sur-Têt réapparaît, la piste ne tarde pas à croiser celle empruntée ce matin. Vous la délaissez pour poursuivre tout droit en direction du hameau Vall Torta où vous retrouvez le bitume et enfin la D.2 et Saint-Michel-de-Llotes. Comptez au moins 5 à 6 heures pour cette boucle de 17 kilomètres environ. Carte IGN 2448 OT Thuir Ille-sur-Têt Top 25.

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    Ce diaporama est agrémenté de la musique "Il Mio Nome è Nessuno" de Ennio Morricone, bande originale du film de Tonino Valerii sur un scénario de Sergio Leone dont le titre en français est "Mon Nom Est Personne"


    Avant que l'hiver ne s'installe définitivement, j'avais envie de faire une belle randonnée et si possible en altitude. Par chance, en ce dernier samedi d'octobre, la météo annonce une splendide journée et mon choix se porte sur le Madres (2.469 m) depuis le col de Sansa (1.775 m). Depuis longtemps, plusieurs amis randonneurs me parlent de ce beau parcours et si je connais très bien le Madres depuis le col de Jau  et le vallon de la Balmette pour l'avoir réalisé à plusieurs reprises, cette boucle et ce secteur en général me sont totalement inconnus. Seul inconvénient, je me retrouve tout seul mais l'occasion est trop belle ! Direction le Capcir, et plus particulièrement Formiguères puis les hameaux de Vilanova et du Réal où une bonne piste monte jusqu'au point de départ. Tout en montant, un soleil de plomb illumine déjà le splendide lac de Puyvalador. 10 heures, voilà le col de Sansa, je laisse la voiture, harnache mon sac à dos, fourre mon petit appareil photo numérique dans une poche et analyse encore une fois ma carte IGN et mon GPS. La piste est là qui file droit direction nord-nord-est. Au bout d'un moment je délaisse la large piste et emprunte désormais une sente plus étroite mais toujours balisée en jaune et rouge. C'est un tronçon du Tour du Capcir. Tout en grimpant, elle zigzague dans la forêt et suit le torrent de la Coume de Ponteils. Le balisage est correctement visible mais je garde mon GPS allumé qui pour l'instant suit parfaitement le tracé que j'ai enregistré. Je quitte la forêt pour un plat herbeux. Le Madres est désormais en permanence dans mon champ de vision. De là, il apparaît écrasé (photo), mais si vous devez faire cette randonnée, ne vous y fiez pas, le dénivelé continue sans cesse, s'accentue après le refuge ONF de la Coume de Ponteils et le point culminant est encore très loin. Dans un dédale de sentes laissées par les animaux, je finis par perdre le balisage qui se dirige au refuge de la Font de la Perdrix et je prends l'option d'aller tout droit vers le Clot Rodon. Passée cette tracasserie, je reste, au bord de cette large crête, subjugué par la beauté des panoramas à 360° (plaine du Roussillon jusqu'à la mer, Canigou et tout cet enchaînement de sommets des Pyrénées- Orientales jusqu'à l'Ariège) et des paysages plus proches (gorgs, Coronat, pic Pelade, Garrotxes, tourbières du Madres). Il est midi, voilà deux heures que je marche et il est l'heure de manger. La magnificence des gorgs Estelat et Blau me laisse tellement pantois qu'aucun autre site ne me paraît plus approprié à la pause d'un copieux casse-croûte. C'est donc les pieds ballants au bord de ce sublime précipice que je déjeune d'un bel appétit. Une heure plus tard, c'est le sac plus léger mais le ventre plus lourd que j'attaque la rude montée vers le Roc Nègre. La végétation a définitivement laissé place aux rochers. Seules quelques rases graminées réussissent à pousser dans ce milieu minéral. Après un passage très difficile voire périlleux, j'atteins le sommet du Madres et son identifiable orri. Le temps de quelques photos sur des paysages splendides de tous côtés et me voilà déjà au col des Gavaches pour une longue descente vers le col de Sansa par la Serrat de l'Ours et le chemin Ramader. Simple car il suffit de longer la crête, ce chemin est peu et mal balisé (quelques rares cairns) et je conseille vivement l'utilisation d'un tracé GPS qui peut s'avérer très utile par temps de brouillard. Dans une brume vaporeuse, les eaux du lac de Puyvalador scintillent de plus en plus, preuve que le lac se rapproche et signe que le col de Sansa n'est plus très loin ! 16h30, j'arrive dans un pré et vision enchanteresse, je surprends un petit groupe de mouflons occupés à brouter. A ma vue, ils détalent et je n'ai pas le temps de les figer sur mon numérique ! 17 heures, je retrouve ma voiture après une quinzaine de kilomètres parcourus pour un dénivelé de 700 mètres environ. Ce circuit est destiné aux bons marcheurs sachant s'orienter en toutes circonstances. Carte IGN 2249 ET Font-Romeu-Capcir Top 25.

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