•  Dans les pas des moines défricheurs 

    Six jours de randonnées dans le Haut-Jura

     

    UN PEU D'HISTOIRE … ET DE GEOGRAPHIE

    Avant chaque voyage, je potasse dans les encyclopédies et sur Internet, l'histoire et la géographie de la région que nous allons visiter.

    C'est ainsi que j'apprends que Saint-Claude, capitale du Haut-Jura a été fondée vers 435 sur un site gallo-romain par deux moines venus de Lyon, Romain et son frère Lupicin qui créent un monastère.

    Situé au confluent de la Bienne et du Tacon, ce lieu, dénommé Condat, prospère et de nombreux moines s'installent dans cette région très forestière.

    Ils déboisent pour se constituer des domaines agricoles et sylvicoles. Ils défrichent et créent de nombreux sentiers pour avoir accès à des terres de montagne jusque là hostiles. On finit par les appeler, fréquemment de manière péjorative : " les moines défricheurs ", car on les oppose souvent sans raison aux " moines bâtisseurs ".

    De leur installation va naître une communauté monastique qui prendra peu à peu le nom d'Abbaye de Sain-Oyend. Autour de cette Abbaye, se développe une cité qui connaît une grande renommée dans toute l'Europe médiévale dès le 5eme siècle.

    Au 12eme siècle, le lieu devint très connu quant on révéla que le corps d'un abbé dénommé Claude, mort depuis 600 ans et fondateur d'une communauté avait été retrouvé intact. Le roi Louis XI, lui-même, s'intéressa au phénomène et les pèlerins affluèrent dans la région pour voir ce " faiseur de miracles ". On donna son nom à l'Abbaye et c'est ainsi que la ville fut peu à peu renommée Saint-Claude.

    Chaque pèlerin apportait ses connaissances et rapidement Saint-Claude et ses alentours devinrent le haut-lieu d'un artisanat très actif.

    Travail du bois et de l'os, orfèvrerie, ces traditions se perpétuent encore aujourd'hui par de nombreux métiers mais surtout par la fabrication de pipes dans les racines du bois des bruyères dont Saint-Claude reste la capitale mondiale, ainsi que la taille des diamants et des pierres précieuses.

    Au 14eme siècle, les habitants du Haut-Jura furent décimés par une effroyable peste noire qui laissa la région pratiquement désertique.

    A partir du 15eme siècle, les règles monastiques se desserrèrent et Saint-Claude perdit de son faste. Malgré ce relâchement, le temps avait fait son œuvre et les moines avaient apporté leur savoir-faire en architecture et dans de multiples métiers, leurs passions et leurs secrets pour la création de bons produits (fromages, charcuteries, vins, etc.…).

    Au fil des siècles suivants, les terres furent dévastés puis colonisaient par de puissants seigneurs mais les moines avaient laissé aux serfs leurs traditions et techniques agricoles.

    On dit même que les moines défricheurs seraient les véritables créateurs des combes telles qu'on peut les voir aujourd'hui et par là même de la transformation du paysage du Massif Jurassien.

    Ils seraient à l'origine de ses pâtures insérées entre deux crêts calcaires. Dès le Moyen-Age, ils s'aperçoivent que les fonds des combes ont des sols riches et profonds qui recueillent les eaux de ruissellement. La plupart du temps, les crêts sont abondamment boisés et ces bois protègent les cultures. Grâce à cette formation particulière, les combes deviennent très propices à l'agriculture.

    Aujourd'hui les combes présentent un autre attrait : les randonnées.

     Comme le dit si bien un dépliant d'information: " les combes sont des paysages très particuliers aux lignes ondulantes et avec de profondes perspectives qui invitent à la randonnée sous toutes ses formes ".

     

    PREAMBULE

    C'est désormais le temps des vacances. Période ô combien désirée, les vacances sont le moment privilégié pour oser plus. Se donner plus de temps pour soi, mieux respecter son corps, ses rêves ; augmenter l'espace de l'écoute pour mieux entendre, voir plus loin et peut-être se rendre plus disponible pour accueillir l'imprévisible.

    Les vacances, quand elles ne sont pas stressées par le " faire ", permettent d'entrer dans plus " d'être ". Avez-vous remarqué, justement durant l'été, comme les jours plus lumineux et plus longs augmentent la part du sensible, comme les soirées donnent plus de goût à la vie, comme les matins nous agrandissent…. (Jacques Salomé-Sociologue).

     "Saveurs des Hautes-Combes", c'est le nom du circuit pédestre que nous avions décidé de faire en cet été 2003. Après les Pyrénées et l'Auvergne, nous avions envie de découvrir le Jura et c'est tout à fait par hasard que j'avais remarqué cette randonnée "gastronomique" sur Internet.

     Avec ces 400 Kms sur deux ou trois semaines, la Grande Traversée du Jura était bien trop longue. Par contre, cette balade dans le Parc Naturel Régional du Haut-Jura présentait l'avantage de se faire sur six jours, sans bagages et arrivée le soir dans des hôtels 2 étoiles. Goûter à la gastronomie locale et aux produits du terroir était aussi une aubaine non négligeable en faveur de cette formule. Nous fûmes rarement déçus.

     La présentation du circuit et les quelques photos reçues de l'agence Haut-Jura Tourisme à Saint-Claude avaient fini de nous convaincre. Les paysages en pente douce d'un vert intense paraissaient reposants et c'est tout à fait ce qu'il nous fallait pour se vider la tête et éliminer le stress d'une longue année de travail.

    L'accueil se faisant le dimanche 29 juillet en fin d'après-midi à l'hôtel Saint-Hubert à Saint-Claude, nous avions décidés de quitter Saint-Estève le samedi 28 juillet au matin et ne nous rendre dans le Jura sans prendre d'autoroutes.A cause de la canicule et de la sécheresse, c'est une France couleur " paille " que nous traversons. Après une halte le samedi soir dans la jolie ville ardéchoise d'Annonay, nous continuons notre voyage le dimanche et entrons dans Saint-Claude vers 14 heures. Il est vraiment trop tôt pour se rendre à l'hôtel. Genève et son célèbre lac ne sont qu'à 53 Kms et nous décidons immédiatement de nous y rendre par le Col de la Faucille.

    Quel contraste avec certains départements que nous venons de traverser, ici tout est vert et nous roulons essentiellement à travers d'épaisses forêts de résineux.

    Découverte de Genève sur la "Grande Roue"

    Après une très brève découverte de Genève où nous profitons du paysage, en nous élevant au dessus de lac grâce à une " Grande Roue ", c'est sous des trombes d'eau que nous rejoignons Saint-Claude. Avec le temps qu'il fait, nous sommes très anxieux quant à la météo du lendemain et des jours à venir.

    Il est 18 heures quant nous arrivons à l'hôtel Saint-Hubert. Nous sommes attendus car la gracieuse et jeune hôtelière nous remet immédiatement le dossier d'accueil composé de deux cartes IGN, des topo-guides pour chacune des journées de marche et de quelques dépliants sur le Jura.

    Après un excellent repas au " Loft ", le restaurant de l'hôtel, fait de crudités, de charcuteries régionales et de lapin rôti, nous rejoignons notre chambre où j'approfondis l'étude de notre première étape.

    Je m'inquiète aussi de la météo des jours suivants, mais je finis par apprendre que les prévisions sont excellentes pour toute la semaine.

    Je m'endors avec l'idée que tout se passera bien et que les moines défricheurs veilleront sur nous tout au long de cette randonnée.

     LE PARCOURS : 6 étapes pour un total de 127 kilomètres

    accés aux étapes en cliquant dessus

    1ere étape : Villard-Saint-Sauveur (alt.500m) -Les Bouchoux (alt.1000m) (16,5 km) 

    2eme étape : Les Bouchoux (alt.1.000m)-Lajoux (alt.1.180m) (23 km) 

    3eme étape : Lajoux (alt.1180m)-La Cure (alt.1150 m) (20km)

    4eme étape : La Cure (alt.1.150m)- Les Cressonnières (alt.1.150m) (20 km)

    5eme étape : Les Cressonnières (alt.1.150m)-Lamoura (alt.1.150m) (25 km)

    6eme étape : Lamoura (alt.1.150m)-Villard Saint-Sauveur (alt.500m) (23 km)

    J'ai essayé d'enjoliver ce récit avec des extraits de magnifiques poémes d'Henri Marandin trouvés sur Internet. Je ne le connais pas personnellement, mais je le remercie par avance à m'autoriser à les insérer dans mon histoire car ils sont le parfaits reflet de toutes nos merveilleuses découvertes jurassiennes. Je les avais trouvé sur le site suivant http://perso.wanadoo.fr/cremerie.clement/Poemes.html lequel samble avoir disparu.

    Dans les pas de moines défricheurs - 1er jour - Préambule 

    Haut-Jura Tourisme, organisateur de ce circuit

    cliquez sur la brochure pour vous rendre à la première étape et sur le moine pour revenir à la page d'accueil du blog.

     


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  • Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

    1ere étape : Villard-Saint-Sauveur (alt.500m) -Les Bouchoux (alt.1000m) (16,5 Km)

    Lundi 28 juillet 2003

    (Extrait de : Saint-Claude, diamant du Jura, poème d'Henri Marandin)

    Sertie dans son écrin aux reflets d'émeraude

    La cité corsetée de falaises pataudes

    Coupées de cascades en vertiges perlés

    Est taillée en diamant aux facettes dorées

    Berceau historique d'artisans astucieux

    Artistes ignorés, discrets et besogneux.

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    8 heures 30, après un riche petit déjeuner, c'est sous un ciel bleu éclatant que nous quittons l'hôtel Saint-Hubert, direction le centre-ville de Saint-Claude. Nous devons faire quelques emplettes pour le repas de midi et nous en profiterons pour saluer Dominique Tournier, l'organisatrice de ce séjour.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

    A l'hôtel Saint-Hubert, juste avant le grand départ

    Nous garons notre voiture sur le parking de la cathédrale (ancienne abbaye) et marchons dans la rue du Marché. Nous avons quelques difficultés à trouver l'agence de voyages Haut-Jura Tourisme. Aussi, pendant que Dany fait les courses, je continue à chercher et finis par trouver l'agence. Après cette sympathique rencontre et la prise de quelques précieux renseignements, je retrouve Dany dans la rue. Elle vient de terminer ses achats.

    Nous sommes fin prêts et comme indiqué sur le topo, nous reprenons la voiture, direction Villard-Saint-Sauveur qui n'est qu'à quelques kilomètres. C'est le lieu de départ.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

      Villard Saint Sauveur, nous sommes parés pour le départ

    Nous arrivons devant l'hôtel " Le Retour de la Chasse " et garons la voiture sur le grand parking contigu. Nous savons que notre véhicule va rester là pendant six jours, mais nous ne sommes pas très inquiets car le coin est retiré et parait parfaitement calme et tranquille. Il est déjà 10 heures, mais nous préparons tranquillement nos sacs à dos. Nous relisons le début du topo de la première étape, mais Dany et moi avons deux interprétations de la route goudronnée qu'il faut prendre pour démarrer. Heureusement, nous trouvons rapidement la flèche verte et noire ONF sur un arbre qui annonce le départ et la direction.

    Nous continuons de monter, passons comme indiqué devant deux réserves d'eau. Le sentier tourne vers la gauche, or en regardant la carte IGN, nous devrions partir vers la droite et longer le terrain de golf. Décidemment, la randonnée commence mal. Nous redescendons d'une centaine de mètres jusqu'aux réserves d'eau, nous traversons un peu le green et retrouvons le bon chemin fait de nombreux cailloux. Décidemment, l'ombre des moines défricheurs plane avec bienveillance au dessus de nous.

    La montée est progressive mais agréable car essentiellement en sous-bois dans une forêt très sombre de feuillus. Après 400 mètres de dénivelés environ, nous arrivons " À la Côte " où nous profitons d'un point de vue superbe sur la vallée du Flumen, les sommets environnants et le Chapeau de Gendarme. Nous passons près d'une magnifique ferme restaurée et continuons vers le lieu-dit " La Rapine ". Le temps d'une amusante photo chez un sculpteur sur bois et nous rejoignons une petite route en asphalte que nous poursuivons sur deux kilomètres jusqu'au carrefour " Le Crêt Joli ". A cet endroit, les petits panneaux indicateurs sont bien visibles et indiquent parfaitement la direction " Les Platières " qui est à prendre. Nous passons devant plusieurs bâtiments de la colonie de vacances et plus loin, nous quittons enfin le bitume pour un chemin caillouteux.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

    Arrivée au lieu-dit " Sur la côte "

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

     Arrivée au lieu-dit " La Rapine "

    Sur la messagerie du portable, Jérôme nous informe de la prise d'un " énorme trophée " en chasse sous-marine. Nous le rappelons pour le féliciter et l'informons du plaisir que nous prenons à marcher dans ces magnifiques et verdoyants paysages. A cette altitude (1.050 m), nous traversons nos premières combes entourées de grands sapins et de splendides épicéas. Après le lieu-dit et carrefour " En Suza " et en direction du circuit " Les Fournets ", nous stoppons dans un pré-bois de noisetiers pour déjeuner. Nous surplombons et admirons la très verte Vallée du Tacon. A l'ombre de ces petits arbres, nous mangeons l'excellente charcuterie achetée à Saint-Claude. Allongés sur l'herbe, nous observons de très jolis papillons. Les plus gros sont oranges ou bien noirs, d'autres plus petits sont d'un " bleu ciel " presque blanc. Nous avons vraiment le sentiment de faire corps avec la nature et sommes satisfaits car c'est bien cela que nous sommes venus chercher.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

     Première combe rencontrée aux Platières

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

     Pré-bois de noisetiers où nous piqueniquons.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

    Arrivée au carrefour et à la stéle des "Fournets"

    Après le déjeuner, la randonnée se poursuit essentiellement en forêt sur un chemin pratiquement plat. Après le carrefour " Les Thérèses ", à l'altitude de 1.110 mètres, nous arrivons au croisement et à la stèle des " Fournets ".

    Cette stèle a été édifiée en hommage à des résistants locaux fusillés pendant la 2eme guerre mondiale.

    Ces terres du Haut-Jura furent parmi les premières à subir l'occupation allemande et dès l'annonce du Service du Travail Obligatoire (S.T.O), de nombreux habitants " réfractaires " rejoignirent les maquisards de Franche-Comté. Nombreux, sont ceux qui y laissèrent leurs vies plutôt que d'obéir ou de céder à l'occupant.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

    Un sentier où foisonnent les épilobes

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

    Au lieu-dit " La Petite Coinche "

    Après la stèle, la forêt est moins dense et notre marche se poursuit en lisières de prés où foisonnent les épilobes. Ces grandes fleurs violacées en forme d'épis appelées aussi " laurier de Saint-Antoine " ont de multiples vertus culinaires et thérapeutiques.

    Les chemins sont eux parsemés de vulpies plus communément appelées " queues de rat ". Je me souviens que ma mère les faisait sécher puis les donnait aux canaris qui se régalaient des petites graines.

    Ces deux graminées feront partie des plantes les plus coutumières que nous rencontrerons tout au long de nos six jours de marche.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

     En direction de la " Croix des Couloirs " avec en contrebas "Les Bouchoux"

    A la sortie du bois, nous retrouvons le bitume et quelques fermes disséminées au lieu-dit " La Petite Coinche ". En quelques minutes, nous atteignons la route départementale D.25E1. De ce croisement dénommé " Le Crêt ", nous apercevons déjà la "Croix des Couloirs " que nous devons atteindre. Nous n'avons aucun mal à trouver le balisage bleu peint sur des pierres ou sur des piquets qui délimitent des pâturages.

    Le ciel s'est bien couvert de gros nuages qui roulent vers l'est, poussés par une brise rafraîchissante. Il est presque 16 heures et malgré les litres d'eau que nous avons bu, une petite faim nous tiraille l'estomac. Nous arrêtons dans un pré, bien à l'abri de ce petit vent frais, pour une collation faite de café et de biscuits. Là et après six heures de marche, nous rencontrons des promeneurs. Cet homme et cette femme sont les premiers êtres humains que nous croisons depuis notre départ de Villard Saint-Sauveur.

    Nous atteignons " La Croix des Couloirs " dominant le village des Bouchoux, objectif final de cette première journée. Cet endroit semble très prisé car de nombreux promeneurs et randonneurs cheminent sur cette arête rocheuse. Cet engouement parait normal tant le panorama est splendide. Vers l'est, les Monts du Jura et le village de La Pesse. Vers le Sud, le Crêt de Chalam et à l'ouest, la verdoyante vallée du Tacon.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

     Arrivée à la " Croix des Couloirs "

    Malgré un ciel fort menaçant, nous prenons le temps de faire quelques photos car l'arrivée n'est plus très loin. Nous longeons la falaise, au dessus de laquelle de grands oiseaux tournent en croassant.

    Il est 17 heures, nous trouvons rapidement les traces rouges et jaunes du GRP puis amorçons la descente en forêt puis à travers une pâture, direction le hameau Les Bouchoux.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

     A la " Croix des Couloirs " avec tout en bas le village " Les Bouchoux "

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux  

    ---------Gros plan sur l'immense croix--------------Un étrange épouvantail, au loin la croix--------Visite du village "Les Bouchoux"---

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

    Devant la charmante Auberge "La Chaumière"

     Une demi-heure plus tard, nous entrons dans l'adorable village des Bouchoux où le propriétaire de l'auberge " La Chaumière " nous accueille avec gentillesse et bienveillance.

    Après une bonne douche et un repos bien mérité dans notre jolie chambre, nous apprécions pleinement la terrasse ombragée de l'auberge en dégustant une boisson glacée. Nous visitons rapidement le village car c'est tout petit et pratiquement vide l'été.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

    Repos mérité et boisson glacée à la terrasse ombragée de l' Auberge "La Chaumière"

    La soirée se poursuit par un délicieux dîner où nous avons le plaisir de déguster une pintade à la crème à base de Savagnin (1) accompagnée de morilles et arrosé d'un Poulsard (2) rouge, mais avec une très belle couleur " rosé pelure d'oignon ". Attablés, nous retrouvons une femme et son fils, des " hollandais ", que nous avions hier soir comme voisins de table au " Loft ". Nous imaginons qu'ils font le même circuit que nous mais n'en sommes pas certains. Ils ne parlent pas français et le dialogue est difficile.

    Sur tous les plans, nous ne pouvons que pleinement nous satisfaire de cette première journée : paysages magnifiques et reposants, très bon accueil, excellente cuisine, vin remarquable. Le nom "Saveurs du Haut-Jura" de ce séjour/randonnée n'est pour l'instant pas usurpé ! 

    C'est dans le calme de ce minuscule village blotti au fond d'une combe du Haut-Jura que nous nous endormons paisiblement.

    (1) Le Savagnin est un cépage avec lequel on élabore un vin du même nom. Ce vin est jaune doré, profond et ambré. Très charpenté en bouche, il est fruité avec une dominance d'amandes ou de noix. Il vieillit très bien.

    (2) Le Poulsard ou Ploussard est un vin d'Arbois dont la couleur varie en fonction de l'ensoleillement, de l'exposition et de la maturation du raisin. Il peut donc aller du rouge grenat au rosé pelure d'oignon. Il est très rafraîchissant et léger avec des odeurs de fruits rouges et un arôme grillé et vanillé du au vieillissement sous bois.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux  

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  • Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux

    2eme étape : Les Bouchoux (alt.1.000m) - Lajoux (alt.1.180m) (23km)

    Mardi 29 juillet 2003

    (Extrait de : Panorama jurassien, poème d'Henri Marandin)

    Pays des randonnées au long des hautes combes

    Sur l'arête des crêtes au fin gazon semé

    Dans les clairières muettes comme des tombes

    Parmi les gentianes et les genévriers.

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    Nous avons parfaitement dormis mais sommes tout de même très matinaux car l'étape d'aujourd'hui avec ses 23 kilomètres est très longue. Comme notre intention est beaucoup plus de flâner que de courir, nous souhaitons partir tôt.

    Nous commandons un panier-repas pour le midi. Pour le prix de 8€ par personne, ce casse-croûte composait d'un peu de charcuterie, d'un œuf dur, d'une pomme et d'un peu de pain déjà rassis s'avèrera très décevant. Après le café au lait accompagné de confitures et de pain beurré, nous sommes parés pour repartir.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux

    Départ des Bouchoux que l'on aperçoit au loin dans la vallée du Tacon

    Nous devons retourner jusqu'aux carrefours " Le Crêt " puis " Les Fournets " traversés hier. Nous empruntons pour cela, la route goudronnée qui monte sur plus de deux kilomètres. A droite se dresse la falaise de la " Croix des Couloirs " parcourue hier et en dessous la large vallée du Tacon. Les grands oiseaux qui semblent être de grands rapaces sont toujours là à planer.

    Arrivés au carrefour " Le Crêt ", le chemin que nous refaisons en sens inverse, devient familier jusqu'à la stèle des Fournets. Là, nous prenons sur la droite un sentier forestier qui se poursuit sur environ un kilomètre.

    Vers 10 heures, avant de sortir de la forêt, nous prenons le temps d'une pause " barres de céréales, fruits secs et boisson énergétique " puis reprenons notre parcours sur une longue route de bitume qui nous doit nous mener au village " Les Moussières ".ou

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux  

    Direction la Petite Coinche et les Fournets------------------------------------Arrivée au village " Les Moussières "

    A hauteur du lieu-dit " Sous la Joux ", une vache gît au bord de la route, la mort est récente car aucune odeur n'émane de cette carcasse. La pauvre bête est couchée sur l'herbe, la langue pend longuement hors de son mufle béant. Comment est-elle morte ? A-t-elle était heurtée et traînée par un véhicule comme semble l'indiquer quelques éraflures sur son poitrail ? Nous ne trouvons pas d'explications car en contrebas à proximité d'un gîte d'étape d'autres vaches identiques paissent tranquillement.

    Vers 11 heures, nous évitons le village " Les Moussières " (nous y reviendrons à la fin de notre séjour pour acheter d'excellents fromages et de très bons vins à la Maison des Fromages du Haut-Jura) et continuons la route en asphalte par les routes départementales D25 puis D292E1 jusqu'au carrefour " Les Rasses ".

    Nous quittons enfin et sans regret le bitume qui commence à avoir raison de la plante de mes pieds déjà bien échauffés par l'étape d'hier.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux 0Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux

    Très joli chalet à la " Combe Bry " ----------------------------------------Au carrefour " Les Rasses "

    Après le maigre repas que nous ingurgitons en lisière de la forêt du Pré-Coquet, c'est une très agréable marche que nous poursuivons dans de petits pré bois de hêtres et de résineux et dans de vertes et sinueuses pâtures.

     Nous arrivons bientôt à hauteur de la Combe de Laisia où un point de vue superbe nous permet de voir au loin jusqu'à Saint-Claude. Cet endroit nous donne un bon aperçu du chemin parcouru et du dénivelé déjà réalisé.

     Nous croisons une famille de vététistes qui se rend aux Moussières. Ils cherchent leur chemin et c'est avec plaisir que nous leur indiquons le sentier à prendre. Pendant ce temps, les " hollandais " nous ont rejoints et nous dépassent. Notre intuition était la bonne : ils font bien le même circuit que nous.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux

    Après le déjeuner, notre marche se poursuit dans le petit bois du Pré Coquet

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux

    A la Combe Laisia avec vue sur St Claude

    Nous continuons sur 500 mètres une chaussée goudronnée qui correspond à une portion du Tour du Haut-Jura.

    Comme indiqué sur le topo, nous quittons ensuite cette route par la droite, traversons une très belle combe et par un chemin empierré, montons vers le lieu-dit " La Vie Neuve ".

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux ODans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux

    Devant l'immense mairie " Les Molunes " puis sur une prairie qui ressemble à un green de golf

    A cet endroit, nous retrouvons la D292E1 et l'immense Mairie des Molunes. Mais où sont les habitations de cette surprenante commune ? Quelques maisons éparpillées par ci et par là, à des centaines de mètres à la ronde !

     Le parcours suit le GR de pays balisé rouge et jaune sur 150 mètres, puis nous bifurquons à gauche au niveau d'un beau chalet de bois. Là aux Molunes, le sentier se faufile à travers une verte et ondoyante prairie qui ressemble à un terrain de golf.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux

    A la Combe de l'Aubergette, Dany a pris un peu d'avance, ce qui me permet de prendre cette belle photo sous un ciel tourmenté

    Le temps d'une superbe photographie et nous traversons la Combe de l'Aubergette tout aussi ravissante, sous un beau ciel tourmenté. Je garde l'appareil photos en permanence en bandoulière tant les paysages sont plus beaux les uns que les autres.Nous suivons les combes, passons entre une ruine et la chapelle en bois de Cariche et arrivons bientôt au carrefour balisé " Les Platières ". Là, après la traditionnelle pause-goûter, nous continuons le GR de pays qui poursuit sa route dans une clairière pour descendre progressivement vers la Combe des Alouettes et La Trace.

    Tout en descendant, nous apercevons au loin un village plus important que nous supposons être Lajoux. En voulant vérifier sur la carte, nous constatons que celle-ci est tombée du porte-cartes que Dany portait en bandoulière.

    Paniquée, Dany sait que sans cette carte IGN, la poursuite de notre circuit devient impossible, elle tombe son sac à dos, repart en trombe et me laisse en plan. Je m'assois sur un muret et l'attends tout en réfléchissant.

    Quand avons-nous pu la perdre ? L'avions-nous encore lors du goûter ? Que puis-je faire si elle revient sans la carte ? Je ne vois qu'une solution : appeler l'agence pour se faire remettre un autre exemplaire.

    Vingt minutes se sont écoulées quand Dany arrive toute essoufflée en brandissant fièrement la " miraculeuse " carte. Quelle performance après 7 heures de marche ! En courant, elle a réussi à rattraper des promeneurs que nous avions croisés et qui avaient trouvé la carte sur le chemin ! Une fois de plus, Saint-Romain et Saint-Lupicin, les moines défricheurs veillent sur notre randonnée.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux ODans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux

     Après le carrefour Les Platières --------------------------------Près de la " Combe des Alouettes "

    Rassurés, nous reprenons notre itinéraire, arrivons de nouveau sur la D.292 et rejoignons Lajoux non sans avoir longuement conversés avec une vieille paysanne fort chaleureuse que nous croisons sur le bord de la route.

    Il est 17 heures quant nous entrons dans l'hôtel " La Haute Montagne " à Lajoux. L'accueil est plus réservé qu'aux Bouchoux mais le cadre est très agréable avec une charmante et lumineuse chambre donnant sur un grand parc.

    Après une stimulante douche, Dany est déjà d'attaque et prête à visiter le village. Moi, j'ai la plante du pied droit bien rouge et les mollets qui me font mal. Je suis moins enclin à faire une longue ballade. Nous sortons de l'hôtel et remontons la D.436 jusqu'à une épicerie où nous trouvons des cartes postales. Notre visite se poursuit jusqu'à une fromagerie où prévoyants pour le pique-nique du lendemain, nous achetons de larges coupes de comté, de bleu de Gex et de gruyère ainsi qu'un gros saucisson.

    Dany veut continuer cette visite jusqu'au layetier (1) qui se trouve beaucoup plus loin sur la route. Je suis bien fatigué et ma crainte, c'est qu'à cette heure aussi tardive, les visites soient terminées.

     Nous retournons à l'hôtel où après l'écriture des cartes postales, il est déjà l'heure du dîner. C'est d'un bon appétit que nous engloutissons l'excellente saucisse de Morteau à la crème qui nous est proposée. Le vin rouge d'Arbois que nous commandons s'accorde parfaitement avec cette cuisine typiquement jurassienne. Après cette longue étape et ce savoureux repas, nous n'avons qu'une hâte : rejoindre notre chambre et nous reposer.

    Il n'est pas encore 21 heures et nous sommes déjà couchés. Le grand parc est calme. Un petit air frais entre par la fenêtre ouverte. De temps à autre on discerne, le faible bruit de quelques voitures qui passent sur la route qui va de Saint-Claude à Genève.

    Dany lit le topo de l'étape du lendemain qui va de Lajoux à la Cure. Pendant ce temps, j'analyse le parcours sur la carte IGN. Encore une vingtaine de kilomètres à parcourir, il est temps d'éteindre la lumière et de dormir.

    (1)Le layetier est un fabricant de meubles miniatures. Cet artisanat a eu son heure de gloire avec le développement de l'horlogerie suisse et jurassienne. Dans ce métier, où il était indispensable de ranger de nombreuses pièces minuscules, ces petits meubles avec une multitude de tiroirs devenaient indispensables et le layetier était donc un artisan essentiel.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux ODans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux

     Un repos bien mérité à notre arrivée à Lajoux------------------------------- Le très bel hôtel de la Haute Montagne à Lajoux

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux Dans les pas de moines défricheurs - Etape 2 Les Bouchoux - Lajoux

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  • Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

    3eme étape : Lajoux (alt.1180m)-La Cure (alt.1150 m) (20km).

    Mercredi 30 juillet 2003

    (Extrait de : La Maison Clément, poème d'Henri Marandin) 

    Goûte aux pulpes fruitées, aux croûtes bien moelleuses

    Des fromages de France aux pâtes savoureuses

    Délices des gourmets, élixirs de santé

    Déguste-les avec le Pupillin rubis

    Le Jaune de l'Etoile, l'Arbois rosé joli

    La gaîté dans les yeux, dans le cœur la Comté.

     ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    Nous avons dormi plus qu'à notre habitude. Le petit déjeuner est servi à partir de 8 heures, nous ne sommes pas pressés. Après la toilette, je soigne mon pied gauche endolori. Grâce au spray que j'ai passé hier, aucune cloque n'est apparue, mais la plante du pied est rouge. Ce matin, j'ajoute par-dessus le spray, un large pansement de sparadrap.

    Nous rangeons nos bagages et écoutons distraitement les infos à la télé.

    Il est 8h30 et par la D.436, nous nous éloignons de Lajoux. Nous voulions visiter le " Grenier Fort " (1) mais il est encore trop tôt.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

     Nous quittons Lajoux vers le " Circuit de La Vigoureuse "

    (1) Le Grenier Fort est une petite bâtisse renforcée que les paysans construisaient à côté de leur ferme, à l'opposé des vents dominants pour éviter les flammèches en cas d'incendie. Les fermiers y emmagasinaient tous leurs biens essentiels (récoltes de grains, titres de propriétés et documents importants, habits, coffres, matériels agricoles, etc.…). Dans une cave voûtée on conservait au frais, les légumes, les semences et les autres produits de consommation nécessaires pendant les longs mois d'hiver. Ces précautions étaient indispensables car les incendies étaient très fréquents. En effet, le bois était abondamment utilisé à la fois pour les constructions mais aussi pour le chauffage et la cuisson des aliments. Compte tenu de l'isolement des fermes, les paysans ne devaient compter que sur eux-mêmes pour survivre en cas de d'incendie. Aucun secours extérieur n'était à espérer.

    A la sortie du village, nous prenons à droite et arrivons à un carrefour pédestre balisé, nous empruntons une petite route goudronnée indiquant " Circuit de la Vigoureuse ". Tout en montant, nous regardons Lajoux s'éloigner puis disparaître derrière quelques très beaux chalets. Nous suivons maintenant un balisage bleu en direction du " Crêt de la Vigoureuse " et arrivons par un large chemin, peu de temps après à un nouveau carrefour " Chez Gauthon ". Là, quelques vaches peu effarouchées viennent à notre rencontre et semblent nous montrer le chemin en tournant vers notre gauche.

    En effet, près d'une petite ferme, d'autres vaches broutent paisiblement une herbe bien grasse et ce n'est pas sans difficulté que nous trouvons dans ce pré et sur quelques rochers, les traces bleues qui montent vers le sommet du crêt.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure oDans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

     Sur le chemin du " Circuit La Vigoureuse --------------------Les vaches nous indiqueraient-elles le chemin ?

     Nous arrivons au " Crêt de la Vigoureuse " qui culmine à 1347 mètres. Grâce à un temps magnifiquement clair, la vue sur les Monts du Jura est extraordinaire. Je m'évertue à faire fonctionner le retardateur de mon appareil photo, pour que Dany et moi-même soyons sur un même cliché, mais sans résultat.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

    Arrivée au magnifique sommet du " Crêt de Vigoureuse "

    Nous redescendons à travers bois et retrouvons très facilement le sentier que nous avons quitté pour monter au sommet. Au lieu-dit " La Balise ", nous tournons à gauche comme indiqué sur le topo et arrivons sur une route en bitume où nous retrouvons nos deux " hollandais " qui semblent eux aussi complètement " perdus ". Je jette un coup d'œil sur leur carte IGN et constate que le parcours de la journée n'est pas tout à fait le même que le nôtre, du moins au départ de Lajoux.

    Nous sommes au lieu-dit " La Burdine " au lieu d'être à " La Balise d'Amont ". A la " Balise ", il fallait prendre tout droit au lieu de tourner à gauche.

    Ce n'est pas bien grave, car de toute manière, nous devions rejoindre cette longue piste forestière goudronnée qui est en réalité le GR.9 et qui traverse la Forêt du Massacre (1).

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure ODans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

    François 1er et Charles III de Savoie

    (1) Cette forêt anciennement " de La Frasse " fut nommée " du Massacre " car elle évoque le tragique destin de quelques 600 mercenaires italiens commandés par le condottiere romain Renzo de Céry, lesquels envoyés par François 1er pour secourir la Ville de Genève assiégée, furent anéantis en 1535 par les armées ennemies de Charles III, Duc de Savoie, commandées par le vaillant Baron de La Sarra (La Sarraz).

    Il faut savoir qu'un an auparavant, les armées de François 1er commandées par François de Mombel, seigneur de Véray avaient déjà été défaites et mises en déroute à Gex par ce même baron de la Sarra pratiquement au même endroit et pour le même motif : venir en aide aux Genevois.

    Après cette nouvelle défaite, François 1er avait donc un esprit de revanche exacerbé contre Charles III, d'autant qu'il prétendait depuis fort longtemps à la souveraineté de tous les états de la maison de Savoie, au nom des droits de sa mère Louise de Savoie.

    Pour mieux comprendre ce massacre pour libérer la cité de Genève, il faut resituer cette histoire dans son contexte historique :

    Quelques années avant….

    Le royaume de France est gouverné par François 1er qui est le beau-frère de Charles-Quint, souverain d'un immense empire incluant entre autres l'Espagne, les Pays-Bas, l'Autriche, l'Allemagne et de nombreuses petites régions comme la Franche-Comté par exemple. Cette puissance impériale est vulnérable car en proie à d'importantes factions religieuses.

    Depuis 1526, et malgré leurs liens familiaux, les deux hommes se détestent, se livrent des guerres sans merci pour étendre leurs territoires et leurs pouvoirs respectifs. En 1529, les armées de François 1er s'embourbent en Italie puis décimaient par le choléra finissent par perdre la guerre.

    La " Paix des Dames " est signée le 3 août 1529 à Cambrai et met fin à la guerre. Depuis cet humiliant traité, signé entre Marguerite d'Autriche et sa mère, François 1er attend avec impatience que se terminent les six longues années de paix à laquelle l'avait contraint ce pacte.

    Charles III, Duc de Savoie est aussi le beau-frère et le plus fidèle allié de Charles-Quint au sein de la Ligue d'Italie. Les deux hommes se veulent les défenseurs des catholiques et de l'église romaine. Ils veulent briser les velléités des protestants et des autres courants de pensée (anabaptistes, luthériens, calvinistes, etc.…).

    En 1535….et quelques mois après…..

    A cette époque où règnent de fortes dissensions religieuses et politiques, tous les souverains ont des rêves d'expansion en Europe et même parfois bien au-delà. Les passions religieuses engendrent l'anarchie dans de nombreuses régions d'Europe et notamment dans les cantons suisses.

    Genève qui était considérée comme la capitale de la Haute-Savoie est investie par les Réformés (luthériens) est devient une république indépendante mais en majorité protestante. Le Duc de Savoie qui veut l'annexer depuis plusieurs années, considère cette main mise sur la ville comme un menace.

    Fragile, Genève veut bien de l'aide de la France, mais ne veut pas perdre son indépendance et observe d'un mauvais œil, les répressions faites en France aux protestants.

    La Franche-Comté appartient à l'empire de Charles-Quint et les communications et les accès pour atteindre le Pays de Vaud et la Suisse sont difficiles pour les armées françaises ce qui expliquent les deux défaites du Pays de Gex puis celle de la forêt du Massacre.

    Les années suivantes…..

    Malgré les convictions religieuses, les coalitions se font puis se défont au gré des intérêts personnels de chacun. Ainsi, dès 1536, François 1er s'allie avec Soliman, souverain de l'empire ottoman. Soliman est lui aussi est en conflit depuis de nombreuses années avec Charles-Quint. Avec son aide et celles de plusieurs cantons suisses, François 1er prend sa revanche et réussit à s'emparer de la Savoie et du Piémont. Mais cette alliance avec les Turcs et les protestants choque le monde catholique. En juin 1538, et après de terribles années de conflits, les deux clans n'ont plus d'argent pour financer leurs ambitions expansionnistes. François 1er et Charles-Quint signent une trêve à Aigues-Mortes et laissent derrière eux des millions de morts dans toute l'Europe.

    Quelques années plus tard, les guerres reprendront entre les deux hommes mais la suite est une longue histoire…….

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure ODans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

     En direction de la Combe de la Chèvre ..............................................................et de la forêt du Massacre

    Sur les conseils de plusieurs vététistes et afin d'éviter la piste goudronnée, nous prenons à droite un autre sentier qui serpente au milieu d'une prairie jonchée de gentianes jaunes (1) et file en direction de la Combe de la Chèvre. Ce chemin suit parallèlement le GR.9. Au bout d'une heure de marche dans cette superbe clairière, nous laissons le chalet de la Combe de la Chèvre sur la droite et retrouvons le GR.9 non loin d'un carrefour " Le Goulet Carret ". Là plusieurs directions d'offrent à nous. Sur la droite, un premier chemin se dirige vers le " Crêt Pela ", plus haut sommet du Jura avec ses 1495 mètres, un deuxième part vers le refuge de la Frasse. Comme indiqué sur le topo, nous continuons le GR.9 à gauche en direction du Carrefour du Massacre.

     La piste est en asphalte mais agréable car nous cheminons en permanence au milieu d'une magnifique forêt d'épicéas ou de sapins. Ces épicéas columnaires de la forêt du Massacre sont réputés pour leur qualité qui convient parfaitement à la fabrication des tavaillons (2) et à la boissellerie en général. La croissance très lente de ces arbres donne au bois un grain très fin et offre aux luthiers, les meilleurs bois de résonance pour la fabrication des violons.

    Il est 12 h, quand nous passons devant l'épicéa muté, dont la forme étrange de son tronc ramifié reste une énigme du massif jurassien.

     1) Les gentianes jaunes ou Grandes Gentianes sont de grandes plantes vivaces dont on se sert de la racine pour fabriquer certaines boissons alcoolisées dont la Suze et le Génépi.

     (2) Les tavaillons sont de petites tuiles de bois qui servent à la construction des façades de certains chalets.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure ODans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

    Notre marche se poursuit sur le long GR 9 de la " Forêt du Massacre "

    Nous décidons d'arrêter là pour un reposant pique-nique sur l'herbe. Nous nous régalons des excellents fromages et du saucisson achetés la veille à Lajoux.

    13h 30, nous avons pris un peu de repos, il est temps de repartir. En bordure du chemin, nous complétons notre dessert en grappillant quelques fraises et framboises sauvages.

    Nous passons devant le Chalet forestier du Massacre et peu de temps après, nous remarquons un grand panneau qui indique que nous arrivons dans une zone naturelle de protection du Grand Tétras dont il ne reste malheureusement qu'une vingtaine d'exemplaires dans cette forêt.

     Nous arrivons au Carrefour du Massacre mais suivons toujours le balisage rouge et blanc du GR.9 en direction des " Tuffes" que nous ne tardons pas à rejoindre. Les petits panneaux indicatifs sont conformes à la description du topo et après la " cabane des Tuffes ", c'est sans aucune difficulté que nous atteignons la table d'orientation du " Belvédère des Dappes ". De ce point de vue, un beau panorama s'offre à nous. Nous dominons la Station classée des Rousses et son lac, les pistes de ski des Jouvencelles, les alpages suisses et le village de La Cure que nous devons rejoindre.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure ODans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

    Arrivée au carrefour du Massacre ...............................................................puis au lieu-dit "Les Tuffes" 

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure ODans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

    Un magnifique panorama s'offre à nous au belvédère " Les Dappes "

     Nous descendons par une petite sente qui longe les pistes de ski des Jouvencelles, traversons un bois puis rejoignons un large pré qui dévale en direction d'une route en asphalte. Avant de l'atteindre, nous profitons de cet endroit pour prendre notre " cappuccino " quotidien, lorsque soudain nous entendons un grondement. Cela ressemble à un éboulement, mais le temps de nous retourner, deux chevreuils sortent de la forêt, foncent sur nous et font demi tour dès qu'ils nous aperçoivent. Je les vois détaler derrière les arbres où ils disparaissent. Quelques minutes plus tard, le grondement revient, plus sourd et nous avons le privilège de voir les deux chevreuils traverser la piste un peu plus haut à une vingtaine de mètres.

    Après cet étonnant spectacle, nous descendons la piste, coupons la D.29 et par la D.25 (GR.5) entrons à La Cure et nous trouvons très facilement l'hôtel Franco-Suisse.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

       Pause goûter près des " Jouvencelles " où nous apercevrons deux chevreuils

     17h 30, nous prenons possession de la chambre de cet étonnant hôtel dont une publicité dit : " Endormez-vous en France et réveillez-vous en Suisse ". En effet, une des chambres autorise un conjoint à dormir en Suisse et l'autre en France sans même faire lit à part.

    Haut-lieu de la résistance pendant la guerre pour d'évidentes raisons stratégiques, l'hôtel a toujours bénéficié de l'attention des chefs d'états. A tel point, qu'il fut légalement baptisé " Principauté d'Arbézie " du nom de ses propriétaires, la famille Arbez. Avec ses 150 m2, elle est la plus " petite principauté du monde ".

     18h30, nous effectuons avec plaisir le rituel journalier : douche, vêtements propres, visite du village et retour à l'hôtel pour un réconfortant répit avant le repas.

     Bien qu'excellent sur le plan culinaire, nous sommes un peu déçus par le dîner fait d'une darne de saumon à la crème. Nous aurions préféré un plat plus typiquement jurassien. Le Côte du Jura blanc qui l'accompagne est lui à la hauteur.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

     Hôtel Franco-Suisse renommé " l'Arbézie ", est la plus petite principauté du monde. Nous avons eu le privilège d'y dormir dans un lit que la frontière coupait en deux.Dany en Suisse et moi en France.

     Avant de m'endormir, je repense à ce que disait Paul-Emile Victor, ami de longue date de la famille Arbez et fidèle habitué de cet hôtel :

    ''Je connais beaucoup de pays de rêve. Je vis dans l'un des plus connus : le lagon de Bora-Bora, la plus belle île du monde. Mais avant de m'y installer, j'en ai connu d'autres. Plus durs. Mais un pays de rêve doit-il être doux et caressant ? Il doit être ce que le rêveur, le poète qui est en chacun de nous, en fait. Pour moi, le Groenland, son désert de glace et les Esquimaux avec lesquels j'ai vécu, partageant leur vie est un pays de rêve. Aujourd'hui encore, au cours des dernières années de ma vie, si j'étais libre (on ne l'est jamais vraiment, sauf à vivre la vie d'un clochard ou de " routier "), je voudrais aller vivre une année avec eux, malgré le froid, la tempête, le nuit polaire.

    Pour moi, l'Antarctique, son immensité sauvage et désertique, ses blizzards de fin du monde, ses montagnes vierges, non pas continent différent, mais autre planète ou rien n'est comparable à ce que l'on connaît du reste du monde, est un pays de rêve.

     Mais, il en est un autre qui, pour moi, s'enrichit de tout ce que la jeunesse peut apporter de souvenirs, d'émotions, de richesses. C'est un pays grand comme un minuscule îlot. Entourés de sapins noirs, qui sentent bon en été, les cyclamens, les buis, les rochers calcaires qui se prélassent au soleil, où chantent en hiver les pas dans la neige, les troncs des sapins qui sèchent dans les scieries, où soudain sort de la brume une buse ou un faucon, dont les plumes bruissent en vous frôlant. C'est un pays où les rêves prennent leurs sources, nombreuses, dans la terre et dans les hommes, rudes, les unes comme les autres. Mais chaleureux et affectueux, accueillant comme de vrais amis. Un pays où j'ai appris ce qu'étaient la fidélité et l'amitié. Mais aussi, un pays unique au monde probablement. Situé au creux des deux mains en coupe pour le protéger, pour le cajoler.

    L'un est en Suisse, l'autre est en France. C'est " L'ARBEZIE ".

    Je ne crois pas qu'il existe au monde un autre pays de rêve qui soit partagé en son milieu par une frontière aimable ; un autre pays au monde où, dans son cadre merveilleux, " dans la chambre d'en haut ", quand on est couché dans le grand lit accueillant, à gauche on est en Suisse, à droite on est en France.

     De quoi faire rêver les plus coriaces…. ''

     Préface de Paul-Emile VICTOR-Bora-Bora Mai 1989 pour le livre "L'Arbézie, l'insolite au quotidien " de Maryse Obez-Arbez.

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  • Dans les pas de moines défricheurs - Etape 4 - La Cure - Les Créssonnières

    4eme étape : La Cure (alt.1.150m)- Les Créssonnières (alt.1.150m) (20km).

    Jeudi 31 juillet 2003

     (Extrait de : Panorama jurassien, poème d'Henri Marandin)

     Tel un saphir posé sur coussin d'émeraude

    Un lac dort, assoupi, au tréfonds d'un vallon

    Les roseaux bleuâtres lui font comme une biaude (blouse)

    Les arbres rabougris une haie de santons

    -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

     Aujourd'hui, nous sommes encore moins pressés qu'à l'habitude car nous devons prendre un petit train suisse qui doit nous mener au Col de la Givrine. Hier soir, nous avons relevé les horaires à la gare, et le premier train est à 9h35.

    Après avoir ranger nos sacs, que nous retrouverons ce soir aux Cressonnières à une centaine de mètres d'ici seulement, car la randonnée d'aujourd'hui est une boucle, nous déjeunons copieusement au bar de l'hôtel.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 4 - La Cure - Les Créssonnières

    A " La Cure ", petit train suisse en partance pour le Col de la Givrine (Suisse), départ de notre journée de marche.

    Nous sortons de l'hôtel côté suisse, franchissons le poste des douanes et nous dirigeons vers la gare qui se trouve à quelques dizaines de mètres seulement. Sur le quai de la gare, un groupe de jeunes vacanciers attend le train qui doit les mener à Nyon, via Saint-Cergue. Les " hollandais " sont là aussi. Nous entamons une discussion pour apprendre qu'aujourd'hui, plutôt que de faire le parcours proposé, ils préfèrent aller visiter Nyon.

    9h25, le train arrive à l'heure, nous nous installons et dix minutes plus tard, nous sommes déjà au Col de la Givrine. Nous sommes les seuls à descendre. Sur le quai, nous remarquons très facilement le balisage jaune qui monte vers les Alpages suisses par une petite route goudronnée. 100 mètres plus haut, nous quittons cette route pour un bon sentier de gravillons qui se faufilent à travers une très belle forêt en direction de la Combe Grasse.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 4 - La Cure - Les CréssonnièresODans les pas de moines défricheurs - Etape 4 - La Cure - Les Créssonnières

    Dany dans le petit train au départ puis arrivée au "Col de la Givrine"

    Comme indiqué, nous suivons de petits panneaux indiquant " Rochefort ". Arrivés au carrefour de la Combe Grasse, nous empruntons sur la gauche une route goudronnée qui monte en direction des " Fruitières de Nyon ".

    Sur la droite de cette route, nous longeons un long muret de pierres sèches. Nous retrouverons ces fameux murets, que les Suisses eux-mêmes appellent " la Grande Muraille de Suisse ", tout au long de la journée.

    Rapidement, nous quittons par la gauche cette route, en direction de Rochefort, passons plus haut une barrière et continuons par la droite par un chemin qui se faufile entre deux chalets. De là, le point de vue sur le Lac Léman s'offre à nous. Malheureusement, le ciel est très bas et de gros cumulus dissimulent une grande partie du panorama. C'est vraiment dommage car par très bonne visibilité, nous devrions voir les Alpes Françaises enneigées.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 4 - La Cure - Les CréssonnièresODans les pas de moines défricheurs - Etape 4 - La Cure - Les Créssonnières

    A la " Combe Grasse ", direction " Rochefort " et " Les Fruitières de Nyon"

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 4 - La Cure - Les Créssonnières

    Arrivée au lieu-dit " Rochefort "

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 4 - La Cure - Les CréssonnièresODans les pas de moines défricheurs - Etape 4 - La Cure - Les Créssonnières

    A " Rochefort ", vue sur le Lac Léman--------------------------A la très belle cabane " CAS La Dôle "

     Nous arrivons au ravissant chalet-refuge du Club Alpin Suisse " CAS La Dôle " où je réussis enfin à faire fonctionner le retardateur de mon appareil photo. Nous profitons des bancs et de la table en bois de la terrasse pour prendre un en-cas fait de quelques pruneaux, d'abricots séchés et de boissons énergétiques.

    Au moment de repartir, nous ne retrouvons plus le balisage jaune indiqué sur le topo. Pourtant, comme indiqué, nous montons le petit bois à gauche du chalet, enjambons un muret et arrivons sur un grand pré herbeux. Nous nous séparons, Dany part à gauche et moi à droite. Je me retrouve au milieu d'un grand troupeau de bovins qui, à ma vue, détalent en tous sens. Dany a retrouvé le chemin et les marques jaunes sur un épicéa puis un hêtre. Je l'entends qui m'appelle et redescend en courant le large pâturage. Le sentier devient plus visible et nous apercevons en contrebas une vaste combe que nous devons traverser. Arrivés en bas, nous longeons les piquets d'une clôture balisé en jaune, laissons sur la droite une ferme d'alpage et arrivons sur une route goudronnée au carrefour balisé " Le Haut Mont ".

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 4 - La Cure - Les CréssonnièresODans les pas de moines défricheurs - Etape 4 - La Cure - Les Créssonnières

    A la terrasse de la cabane CAS La Dôle, nous prenons un en-cas avec vue sur le Léman

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 4 - La Cure - Les CréssonnièresODans les pas de moines défricheurs - Etape 4 - La Cure - Les Créssonnières

    Déjeuner sur l'herbe à " Haut-Mont "---------------------------Dany joue à ma sorcière bien-aimée

    Il est 12h 30, nous arrêtons dans un champ près d'un petit muret (1) pour déjeuner. Comme hier, le repas est essentiellement composé de fromages et de saucisson accompagné de quelques morceaux de pains chipés ce matin au petit'déj de l'hôtel.

    Pendant que je range le sac à dos, Dany joue à ma " sorcière bien-aimée ", avec un balai en crin qu'elle vient de trouver. Je prends une photo.

    Après le repas, notre randonnée se poursuit sur le bitume en direction du lieu-dit " La Genolière ", mais nous faisons très attention car nous devons quitter cette route et bifurquer vers la droite par un chemin de cailloux indiqué par une flèche rouge et l'indication " Le Carroz " en rouge et blanc.

    Après plusieurs virages et un passage en tubes interdit aux bovins, nous trouvons les différentes indications mentionnées sur le topo.

     (1) Ces petits murs sont le fruit du labeur des moines d'abord, puis des paysans ensuite. Depuis le 5eme siècle, les hommes ont commencés par défricher et déboiser la montagne. Puis, pour permettre cultures et élevages, ils rassemblaient les pierres qui jonchaient les champs afin de construire ces murets qui d'une part, séparaient les propriétés et d'autre part empêchaient le bétail de s'enfuir.

    Contrairement à la France, la Suisse préserve ces murets grâce à un entretien régulier des communes 

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 4 - La Cure - Les Créssonnières

    Magnifique refuge en pierres du Carroz

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 4 - La Cure - Les Créssonnières

    Dany devant le splendide chalet du Carroz, point culminant de notre randonnée

    De cet endroit, le sentier monte avec un léger dénivelé, d'abord dans une forêt puis vers un petit crêt.

    Avant le sommet, nous sommes au milieu d'une clairière en train de nous désaltérer lorsque j'entends les clochettes de quelques vaches que je n'arrive pas à apercevoir, cachées qu'elles sont par des arbres. Tentant de les repérer, soudain, j'aperçois un animal roux qui court dans les hautes herbes. Renard ? Lynx ? Il s'immobilise, mais tapie dans le pré, à environ une vingtaine de mètres, j'ai du mal à reconnaître de quel animal il s'agit. J'essaie même de le montrer à Dany, mais elle n'arrive pas à le discerner. Mes cris d'insistance le font détaler, mais j'ai le temps de voir sa taille et une grande queue rousse et touffue en panache, c'était bien un gros renard.

    Après avoir enjambé un muret et traversés une clôture, nous arrivons au magnifique refuge en pierres du " Carroz " avec ses jolis volets rouges. Le panorama donne sur le Lac Léman, mais le ciel est toujours maussade et nous avons beaucoup de difficultés à voir l'horizon. Autour du chalet, le sol est jonché de splendides chardons bleus ciel, que nous n'avions jamais remarqués ailleurs. En regardant, la carte IGN, nous constatons que nous sommes à 1.508 mètres d'altitude. Ce promontoire sera le plus haut point gravi au cours de nos six jours de randonnée.

    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 4 - La Cure - Les CréssonnièresODans les pas de moines défricheurs - Etape 4 - La Cure - Les Créssonnières

    A lieu-dit l'Arzière, près d'une ferme d'alpage où les vaches et les chevaux sont heureux

    Le chemin se poursuit devant le chalet, puis descend dans une combe où près d'une ferme, des poulains gambadent pendant que les vaches s'agitent au son clair de leurs clarines (1). Nous sommes au lieu-dit " l'Arzière ". Nous passons devant ce chalet d'alpage et continuons au milieu de la combe. Sur notre droite, nous longeons de grandes falaises hérissées, puis franchissons un admirable muret dont le travail de construction et de restauration, nous laisse admiratifs.

    Dans cette combe, les gentianes jaunes et les carlines acaules (2) foisonnent et avec de nombreuses autres fleurs, le chemin se faufile au milieu d'un véritable jardin floral.

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    Dans la " Combe des Coppettes ", le chemin se faufile au milieu d'un jardin floral

    Nous arrivons à la ferme chalet des " Coppettes " où un couple de paysans est au travail. Pour ne pas les déranger, nous prenons sur la gauche vers une route goudronnée, mais rapidement nous perdons les traces jaunes du balisage. Nous escaladons les fils barbelés de la clôture, traversons la combe dans sa largeur et retrouvons une marque jaune sur un grand épicéa en lisière de la forêt.

    Plus loin, le chemin s'élargit, s'enfonce dans le bois où les marques deviennent jaunes et blanches. Nous arrêtons quelques minutes pour une pause puis repartons par un sentier qui part à mon grand étonnement sur la droite. Je regarde la carte et m'aperçoit que cette fois, nous nous sommes complètement égarés. Nous devions rester dans la combe en lisière de la forêt, mais au lieu de cela, nous avons franchi le bois dans toute sa largeur. Cet égarement sera pratiquement la seule grosse erreur de tout notre circuit. Dany est partisane de rebrousser chemin. Moi, à la lecture de la carte, je lui propose de couper à travers champs pour atteindre la D.415 et rejoindre ainsi La Cure. Compte tenu de la distance parcourue, elle se rallie à mon idée car au regard de la carte, la départementale ne devrait pas être très loin. Seul inconvénient, mais je ne lui dis pas, il faudra traverser la frontière comme des contrebandiers. Nous voilà donc partis à l'aventure, à travers bois, prairies et autres landes. Nous finissons par tomber sur un petit chemin herbeux qui s'élargit et finit enfin par déboucher sur une route plus large. Effectivement, nous commençons à remarquer quelques maisons, puis arrivons à la borne frontière 218 et débouchons sur une petite route goudronnée sous le regard perplexe de quelques habitants qui nous voient débouchés du " Diable Vauvert ". Nous sommes en France. Sauf erreur de ma part, nous sommes au lieu-dit " Les Landes Devant " et nous devrions bientôt arrivés sur la D.415.

    (1) Les clarines sont de petites cloches en métal au son doux et mélodieux accrochée au cou des vaches par une planchette en épicéa.

    (2) Les carlines acaules sont des chardons de couleur blanche dont le cœur est comestible comme les artichauts.

    Voilà, nous y sommes, il suffit d'un dernier petit effort car La Cure et Les Cressonnières ne sont plus qu'à quelques kilomètres.

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    Gentiane jaune et Carline acaule

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    Arrivée au lieu-dit Les Cressonnières, plus loin l'Auberge des Piles

    Il est 16 h 30 quand nous passons devant le poste frontière, puis devant l'hôtel Franco-Suisse que nous avons quitté ce matin. Encore quelques centaines de mètres et nous voilà arrivés à la sympathique Auberge des Piles. Or mis, un tourneur sur bois, juste à côté de l'auberge, il n'y a rien d'autre à visiter. Après, la douche, nous rendons visite à cet artisan dont le travail est remarquable avec notamment, de surprenants luminaires complètement en bois. Nous achetons quelques menus souvenirs et rentrons à l'hôtel pour un brin de farniente avant le repas de 20 heures. Comme à notre habitude, nous étudions l'étape du lendemain avec peut-être un peu plus d'attentions qu'à l'accoutumée compte tenu de nos errements d'aujourd'hui.

    20 h, nous descendons dans la grande salle du restaurant de l'auberge où nous retrouvons les " hollandais ". Aujourd'hui, après la visite de Nyon, ils n'ont marché que pour le retour du Col de Givrine aux Cressonnières et cela leur a permis de prendre un peu de repos.

    Le dîner commence par un Macvin (1) offert par le patron, continue par une succulente salade de chèvre chaud, se poursuit par une tendre entrecôte à la crème de Bleu de Gex puis se termine par un café liégeois. Le tout, arrosé d'un excellent Trousseau (2) rouge. Rien à redire, c'est un super repas très requinquant après une journée de bonne fatigue.

    Un ciel d'orage a été très menaçant toute la journée, mais une fois de plus, les moines ont accompli un miracle et aucune goutte de pluie n'est venue perturber notre ballade. Grâce aux sublimes paysages traversés, et malgré ce temps plutôt morose, nous nous souviendrons très longtemps de notre excursion en Suisse. C'est en revoyant ces images défilées devant nos yeux, que nous nous endormons.

    (1) Fabriqué dans le Jura depuis le 14eme siècle, le macvin est un vin de liqueur obtenu à partir du jus de raisin non fermenté auquel on a ajouté un tiers de marc. Vieilli 18 mois en fût de chêne, il est servi frais soit en apéritif soit en digestif. Son bouquet est remarquable, son velours en bouche inimitable est très apprécié des dames.

    (2) Le Trousseau est un remarquable vin rouge du Jura dont les cépages se retrouvent majoritairement au nord d'Arbois. D'un rouge très intense avec des reflets violets qui peuvent virer au tuilé avec l'age, par son goût, chaud, tannique, alcooleux, il est aux antipodes du Poulsard. Il a des arômes de fruits murs, de fruits confits, d'herbe sèche et de vanille. En bouche, il est très long et très charpenté. Conservé plus de dix ans, il peut rivaliser avec les plus grands Bourgogne.

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  • Dans les pas de moines défricheurs - Etape 5 - Les Créssonnières - Lamoura (25km)

    5eme étape : Les Créssonnières (alt.1.150m)-Lamoura (alt.1.150m) (25 km)

    Vendredi 1er août 2003

     (Extrait de : Saint-Claude diamant du Jura, poème d'Henri Marandin)

    Le geste de génie dans l'âme de la pierre

    Et le cśur ardent du minutieux lapidaire

    Irradient les rayons des éclats lumineux

    Des perles et des joyaux, des couleurs et des feux

    Qui ornent les couronnes et fascinent les yeux

    Des belles et des princesses, des pauvres et des gueux.

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    Dans les pas de moines défricheurs - Etape 5 - Les Créssonnières - Lamoura (25km)

    Départ de l'excellente Auberge des Piles aux Cressonnières

    Avant de partir pour une très longue journée de marche, le petit déjeuner est toujours un moment important qu'il est nécessaire de ne pas négliger. Ce matin, à l'Auberge des Piles nous en profitons pleinement car il y a un buffet avec des biscuits, du pain d'épices, des confitures, des pâtes à tartiner, des jus de fruits et bien d'autres tentations à volonté.

    En raison de notre gourmandise, c'est donc à regret que nous quittons la charmante auberge des Cressonnières (1). Nous partons par le GR.5 puis prenons immédiatement à droite un bon chemin qui descend vers le gîte d'étape de la Grenotte. Sur cette section, le sentier est commun au GR.5 et au GR.9. Aujourd'hui, c'est donc un balisage rouge et blanc que nous suivrons sur une bonne partie du parcours. Une grande portion de notre randonnée suit le tracé emprunté l'hiver par la célèbre course de ski de fond " La Transjurassienne ". En 2003, il y avait plus de 2500 concurrents pour 21 nations représentées. Ça change de notre marche quasi solitaire !

    (1) Les Cressonnières sont des fosses inondées où l'on cultive le cresson. Le nom de ce lieu-dit a certainement pour origine cette méthode de culture du cresson.

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    A la cascade puis sur le petit pont de bois de la rivière du Bief de la Chaille

    Nous arrivons à un carrefour où les deux GR se séparent et retrouvons une route goudronnée (GR.9) que nous descendons sur une centaine de mètres. Nous passons devant une Auberge de Jeunesse et au carrefour balisé du Bief de la Chaille, nom d'une petite rivière qui court à proximité, nous quittons la route pour un sentier qui descend par la gauche dans une obscure forêt de hêtres et de chênes.

    Le balisage indique une cascade toute proche que nous partons visité. Un bref arrêt pour une belle photo et une pause rafraîchissante et nous repartons en longeant le petit torrent que nous franchissons plus en aval sur un très beau pont de bois. En nous éloignant de ce modeste ruisseau, je me fais la réflexion suivante : Il s'agit du premier cours d'eau que nous rencontrons depuis notre départ de Villard Saint-Sauveur !

    Maintenant, le sentier monte à travers une lumineuse forêt d'arbres variés avec des hêtres, des chênes, des épicéas, des sapins et des bouleaux en direction de Prémanon d'Amont. Dans cette forêt, les oiseaux sont nombreux et notamment les passereaux et les merles qui volettent d'arbres en arbres lorsqu'ils nous repèrent. C'est sous un véritable concert de chants que nous progressons dans ce sous-bois.

    Notre ascension se termine. A la sortie de la forêt, nous atteignons un replat par une route en asphalte puis passons devant le restaurant " Les Trolles "où le GR.9 continue en direction de Prémanon. Sur notre droite, nous dominons la vallée du Bief de la Chaille et une vue magistrale porte au loin jusqu'à la grande forêt du Risoux.

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     Près de Prémanon, le restaurant " Les Trolles " et vue sur la vallée Bief de la Chaille

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    Arrivée à Prémanon

    Nous arrivons dans Prémanon (1), et entrons dans un bar pour prendre un bon café et nous renseigner sur l'épicerie la plus proche.

    Parce qu'elle se trouve juste à côté dans la même galerie marchande, nous partons immédiatement faire quelques courses pour le repas de midi. Il reste encore un peu de fromage et du saucisson, mais ce n'est pas suffisant. Il devient absolument nécessaire de nous ravitailler. Ce sera des bananes et des tomates pour Dany et du chocolat et de la charcuterie pour moi.

    Cet arrêt nous a fait perdre nos repères et en plein centre du village, nous avons du mal à récupérer la bonne direction tant il y a de panneaux indicatifs. Heureusement la carte IGN est là et je constate qu'il faut tourner à droite avant la patinoire et prendre le GR.9 vers le " Mont Fier ". Nous passons devant une colonie de vacances puis un centre hôtelier où je m'arrête un moment pour observer un vieux monsieur en train de dessiner. Il a un très bon coup de crayon et son tableau est très réaliste.

    Anxieuse comme à son habitude, Dany, qui n'a plus vu les traces rouges et blanches du GR depuis un bon moment, en profite pour lui demander où se trouve la Maison du Maquis indiquée sur le topo-guide.

    Personnellement, je ne suis pas inquiet dans la mesure où il n'y a pas d'autres chemins.

    Le GR.9 poursuit sa route à travers la campagne toujours sur du bitume. Je profite d'un arrêt pipi de Dany pour écorner la tablette de chocolat. De cet endroit, nous avons tout loisir d'observer le Mont Fier puis nous passons devant la Maison du Maquis, ainsi appelé car plusieurs résistants y furent exécutés pendant la seconde guerre mondiale.

    (1) Le nom de ce village a pour origine le nom d'un moine (encore un) qui se nommait Manon et qui avait défriché l'endroit, créant ainsi le pré Manon.

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    En route vers le " Mont-Fier "-------------------------------------Dans la " Combe du Mont-Fier "

    Non loin de là, devant une maisonnette, nous quittons enfin le goudron et par une petite sente bordée de grands épicéas, nous entrons dans la Combe du Mont Fier. Le dénivelé est progressif et ce tronçon, avec ces gros cailloux et ces profondes ornières, qui se faufilent au milieu des sapins nous rappelle étrangement certains chemins pyrénéens.

    A cet endroit, nous croisons plusieurs groupes de randonneurs qui redescendent. Ils ont du partir tôt ce matin et comme il est déjà 11h30, ils pressent le pas pour être rendus pour le déjeuner.

    De notre côté, nous n'avons pas ce souci et nous grimpons tranquillement. Vers midi, nous atteignons le carrefour qui se dirige vers le Mont Fier dont le sommet est encore à une demi-heure de marche. Une demi-heure ? C'est un laps de temps idéal ! Notre décision est rapidement prise, nous déjeunerons là-haut ! Cette ascension est d'autant plus prometteuse que le topo-guide nous signale que ce mont est très fréquenté par les chamois.

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    Du sommet du " Mont Fier ", on aperçoit les paysages parcourus

    Il est exactement midi et demi, quand nous touchons au but et arrivons sur l'étroit belvédère qui domine un majestueux panorama. Sur notre droite, le massif de la Dôle et la forêt du Massacre. En dessous et au loin, nous pouvons observer aux jumelles les paysages franco-suisses traversés ces deux derniers jours. Devant nous, le val de l'Orbe et les monts environnants. Sur notre gauche, le Crêt des Arcets et la Combe Berthod. Nous ne sommes qu'à l'altitude de 1282 m et malgré un beau soleil, un vent violent et frais nous oblige à enfiler nos vestes en goretex. Heureusement, les arbres constituent un bon obstacle et c'est bien à l'abri des rafales que nous pouvons déjeuner.

    Deux randonneurs, accompagnés d'un berger allemand, nous ont rejoints au sommet et pique-niquent à côté de nous. Dany ne peut s'empêcher de donner à manger au molosse qui, avec des yeux de " chien battu " attend sa pitance, attaché à un arbre.

     2h, nous sommes redescendu du Mont Fier. Nous n'avons pas de vu de chamois, mais nous ne regrettons pas cette grimpette car le site à lui tout seul valait le détour. En descendant, nous redoublons d'attention, car nous devons quitter le GR.9, prendre à gauche un balisage vert et la mention VTT 21 jusqu'au carrefour " La Croix de la Teppe " Là, nous devons prendre en direction du carrefour de la " La Neuve ".

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    Arrivée au " Mont Fier ----------------------------------------------Au départ de la très belle Combe Sambine

    Nous trouvons sans trop de difficultés les différents indices et continuons sur un chemin dont le terrain est vraiment variable d'aspect. Parfois lisse et très bon, parfois mauvais car très raviné et recouvert de grosses pierres, parfois parsemé de branchages qui nous gênent dans notre progression.

    Je suis également surpris de constater que le soleil est sur notre droite et parfois même presque dans notre dos, ferions-nous demi-tour ? Je jette un coup d'śil sur la carte et constate qu'effectivement en direction de " La Neuve ", nous partons pour quelques kilomètres en direction de Prémanon.

    Nous arrivons au carrefour de la " Neuve ", tournons à droite et empruntons une route goudronnée puis la GR de pays balisé rouge et jaune. Le soleil est maintenant bien sur notre gauche. Il s'agit d'une portion d'un sentier intitulé " Tour de la Haute-Bienne ", la Bienne étant une rivière qui traverse le Haut-Jura. Un kilomètre et demi plus loin, nous laissons le bitume et continuons tout droit en direction du " Chalet Double ".

    Ce chemin qui serpente au milieu de la large et longue Combe Sambine est vraiment très plaisant car sans aucune difficulté et apaisant par ses paysages. De chaque côté de la clairière, il y a d'épaisses forêts avec sur notre gauche, le Bois de Ban et sur notre droite, le Bois de la Sambine. En plus, il ne présente aucune complication d'orientation, c'est toujours tout droit jusqu'au " Chalet Double " et les panneaux indicatifs sont nombreux et très explicites à chaque carrefour.

    Au lieu dit, le " Le Replat ", nous stoppons sous de grands conifères pour une pause café agrémentée d'une banane et de quelques fruits secs. Malgré le long chemin parcouru, nous sommes encore à une dizaine de kilomètres de Lamoura. Sur ce secteur, nous croisons quelques couples de randonneurs.

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    Dans la " Combe Sambine ", au lieu-dit " Le Replat "

    Nous repartons et arrivons au " Chalet Double ". Là, nous bifurquons à gauche et grimpons dans le bois de Tresberruy où le bruit de quelques tronçonneuses se fait entendre. C'est surprenant de constater combien le moindre son inopportun peut être agressif lorsqu'on a marché des heures dans le silence le plus complet.

    Nous montons un large chemin quand tout à coup Dany aperçoit un écureuil. Il est brun foncé sur le dos et clair sur le ventre. Je l'aperçois et court derrière lui, appareil photo en mains. Il sort du sentier et décampe dans la forêt. Je ne le perds pas de vue au risque de me casser la figure dans les souches et les racines. Il monte à un tronc d'arbre, s'arrête à mi-chemin et se met à m'observer. Je suis tellement surpris par cet arrêt si inattendu, que je perds mon calme et cafouille ma prise de vue.

    A proximité du village de vacances de Lamoura, de nombreux gamins jouent dans la forêt à construire des cabanes en branchages. Nous arrivons par le terrain de golf et dominons le splendide village de vacances. Assis sur un banc de rondins, nous faisons une halte et dissertons sur les nombreux loisirs qui doivent exister dans cet endroit fabuleux.

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    Un petit écureuil de la forêt de Tresberruy------------------------------Village de vacances de Lamoura

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    Au terrain de golf du village de vacances de Lamoura---------------Vue de la baie vitrée de la chambre d'hôtel " La Spatule "

    Nous évitons le village et prenons à droite par la très belle Combe d'Arbey. Encore deux kilomètres sur le GRP et nous débouchons enfin sur la route qui mène au vieux village de Lamoura. Il est 17h30 quand nous arrivons devant le superbe chalet-hôtel " La Spatule ". Nos sacs sont déjà là qui nous attendent dans le hall. Nous gagnons notre chambre. Très spacieuse, avec une large baie vitrée qui surplombe une vaste et verte prairie.

    Dany ne me laisse pas le temps de souffler. Après un bain vite expédié, nous voilà repartis en direction du centre du village. Shopping dans une boutique de fringues, visite de la Maison du Lapidaire (1) et d'un artisan qui travaille magnifiquement la corne, la galalithe (2) et le corozo (3).

    Il est 19h30, pendant que Dany continue ses pérégrinations, je me relaxe en lisant l'Equipe et en prenant un dernier verre au bistrot du coin. La voilà qui me rejoint, elle a certainement tout vu du village.

    Nous regagnons l'hôtel et nous dirigeons immédiatement dans la vaste salle du restaurant. Le maître d'hôtel nous demande de le suivre et nous installe à une table particulière. Ici, c'est beaucoup plus select que les jours précédents.

    Le souper commence par une salade de crottin chaud sur croûtons, se poursuit par un délicieux poulet aux écrevisses et se termine par une succulente tarte aux myrtilles. Une fois de plus tout a été parfait. Nous sommes rassasiés et pouvons rejoindre notre chambre pour une détente tant escomptée. Télé, lecture et surtout examen de la dernière étape de demain, qui réside en une très longue descente de 22 kilomètres vers Saint-Claude.

     (1)Le lapidaire est un artisan qui taille et polit les diamants et les pierres précieuses et qui en fait commerce. A Lamoura, il s'agit d'un grand professionnel qui a obtenu de nombreuses distinctions et notamment celle de meilleur ouvrier de France.

    (2) La galalithe ou " pierre de lait ", c'est du lait ou de la caséine durcie. Inventée en 1897 par Spitteler et Krishe (Allemagne), c'est l'ancêtre des matières plastiques.

    (3) Le corozo est un ivoire végétal. Le corozo est tiré d'un palmier (phytéléphas macrocarpa) qui pousse en Afrique, en Amérique du Sud ou en Asie et qui produit un fruit dont l'albumen en durcissant crée l'ivoire végétal. Une plante peut produire entre 10 et 20 kg par an alors qu'on continue de tuer des éléphants pour 5 kg seulement. Cette matière a été utilisée dans le Jura au début du XXeme siècle pour fabriquer des boutons et autres petits objets tournés.

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  • Ce diaporama est agrémenté de diverses musiques extraites d'une compilation de l'artiste Ebunny intitulée "Celtic Irish Epic Music". Les morceaux interprétés sont : 1.Fantasy 2.Leprechauns Dance 3.Celtic Knight 4.Pirates Action 5.Old Castle 6.White Knight 7.Dragon Hunters 8.Celtic Morning  9.Winner  

    Le château d'Aguilar (296 m) depuis Tuchan

    Le château d'Aguilar (296 m) depuis Tuchan


     

    Voilà déjà quelque temps que je voulais aller découvrir "le château d’Aguilar" que je ne connaissais pas, et bien évidemment, mon idée première était de m’y rendre au cours d’une balade pédestre. A l’instant même où j’ai pris la décision d’y aller, je me suis mis à chercher si un tracé téléchargeable était disponible sur Internet et j’en ai trouvé un très rapidement sur l’excellent site « VISUGPX ». Sans doute, me suis-je trop précipité en choisissant celui-ci ? A l’instant où j’écris cet article, c'est-à-dire à posteriori, je m’interroge. En effet, dès le démarrage de Tuchan, et en marchant sur la D.611, dite « Route de Narbonne », puis sur une route secondaire m’indiquant l’édifice,  je comprends très vite que mon itinéraire est le même que celui que les touristes empruntent en voiture pour se rendre au château, c’est-à-dire presque essentiellement des voies bitumées. Plusieurs voitures me dépassent sans trop ralentir d’ailleurs et pourtant la route n’est pas si large que ça. Je me vois contraint de faire un ou deux pas dans la garrigue par précaution. Alors je cherche à éviter ce bitume au maximum, et notamment quand cela est possible, en traversant des vignes et parfois même des portions de garrigue. Mais le plus souvent, il faut que je me rende à l’évidence : « c’est un peu trop galère ! ». Herbes folles et buissons bien trop piquants, j’ai beau zigzaguer et tenter d’oublier les nombreuses difficultés en photographiant des fleurs, des oiseaux et de rares papillons ou criquets, le résultat est toujours le même : « le bon et unique itinéraire est toujours bitumé ! »  Alors le tracé que j’ai choisi n’est-il pas un vrai chemin de randonnée ? Ou peut-être n’ai-je pas fait le bon choix ? Un coup d’œil sur mon bout de carte I.G.N, que j’ai dès le départ enfoui au fond de ma poche sans jamais l’avoir trop analysé, me prouve le contraire mais le château est presque déjà là, juste au dessus de ma tête. S’il ne me reste plus qu’à y monter, le balisage, lui,  me rappelle constamment à l’ordre pour me remettre dans le droit chemin. Une trace blanche et rouge peinte sur une vieille borne puis une flèche avec la mention « château » peinte sur l’asphalte sont là pour me rappeler quel est le bon chemin.  Je suis bien sur le GR.367 plus communément appelé « Sentier cathare ». « Sentier cathare ou sentier bâtard ? »   Je me pose la question, tant marcher constamment sur du goudron m’agace au plus haut point. Vouloir en sortir ne regarde que moi et quelques fines égratignures sanguinolentes sur mes avants-bras tendent à me dire que j’ai déjà eu tort. Je persévère. Si cet aspect « asphalte » du chemin m’agace, heureusement, d’autres pôles d’intérêts sont constamment là pour me distraire et essayer de me le faire oublier. Sous un ciel bien tourmenté de bleu, de gris et de blanc, mais toujours merveilleusement beau, ces pôles d’intérêts ont pour nom « château d’Aguilar », « Massif du Canigou », « amandiers fleuris » et à un degré moindre « Montagne de Tauch ». Ces pôles d’intérêts attirent l’œil du randonneur solitaire que je suis et l’objectif de mon appareil-photo comme une aimantation qui se voudrait spontanée. Quand deux de ces sujets sur trois se présentent sur un seul et même plan photographique, c’est la quasi assurance d’une belle photo. Jamais, je n’aurais imaginé un « Canigou » aussi parfaitement visible depuis Tuchan, et surtout aussi beau ! Après tout, les altitudes de 140 à 160 m dans la vallée et de 296 m au château sont relativement modestes. Outre, ces superbes paysages, mon appareil-photo et moi continuons à être aux aguets des oiseaux. Il y a beaucoup de pinsons, quelques chardonnerets et des bruants un peu partout. Les vignes, elles, sont occupées par des bergeronnettes grises, des alouettes et de rares traquets-oreillards reconnaissables à leur plumage noir et blanc. Comme toujours, les buissons les plus touffus sont le repaire des fauvettes. Avant les derniers lacets de la route, une brève portion non asphaltée sur un étroit sentier me remets du baume au cœur. Mais non, ce n’est qu’un bref raccourci et l’itinéraire se poursuit et termine sa course sur le bitume à l’entrée du parking du château.  Toujours est-il qu’en arrivant devant la baraque du château, à l’intérieur de laquelle se trouve une charmante hôtesse d’accueil, je suis passablement énervé. « Il n’y a pas d’autres chemins que la route bitumée pour venir à pied depuis Tuchan jusqu’au château ? » lui demande-je. Elle me répond que « non » et rajoute « la municipalité réfléchit à en créer un ! » puis dans la foulée s’exclame « mais je ne pense pas que ce soit prévu pour cette année ! ». Je lui rétorque très brièvement « un vrai sentier de randonnée digne de ce nom depuis Tuchan serait pourtant pas mal ! » Etant parti sans eau, j’ai trop soif pour continuer à discuter. Elle a une bouteille d’eau à me vendre, fraîche de surcroît, et pour l’heure c’est là l’essentiel. Après m’être acquitté de l’eau, d’un billet de 4 euros pour une visite, je me mets à grimper vers le château avec deux dépliants explicatifs dans une main et la bouteille d’eau dans l’autre. La bouteille a très vite mes faveurs car pour être franc je suis parti faire cette randonnée la fleur au fusil. Oublier d’analyser le tracé I.G.N enregistré dans mon GPS est une chose, oublier d’emporter de l’eau est une faute impardonnable. Ce n’est pas dans mes habitudes. Par contre, l’Histoire du château, elle, a déjà bien retenue toute mon attention. Avant de venir ici, et comme je l’avais fait pour le château de Peyrepertuse, j’ai fait quasiment le tour des sites évoquant Aguilar et son Histoire n’a plus guère de secrets pour moi, or mis peut-être les nombreuses dates que je n’ai pas toutes retenues par cœur. Une fois ma soif étanchée, les dépliants s’avèrent pourtant très intéressants. Ils s’attardent sur l’architecture des différents bâtiments et leurs élévations parfois si distinctes dans le temps. Cela enrichit la visite et c’est évidemment un plus pour comprendre le reste de l’Histoire. Dépliants en mains et appareil-photo autour du cou, je passe presque une heure à cette visite très détaillée. Je prends des photos du château et de ses différents vestiges sous toutes les coutures mais aussi des panoramas qui s’entrouvrent encore bien plus magnifiquement qu’en bas. Chapelle Sainte-Anne, fortifications successives, tours, archères, voûtes, citerne, logis, chaque élément de l’édifice nous rappellent qu’une humanité a été présente ici. Besoin de croire, de se protéger, de se défendre, de s’organiser, de vivre et à des pouvoirs successifs d’asseoir une certaine autorité sur les autres, voilà la vie que l’on peut facilement imaginer. Comme tous les pouvoirs, ceux d’Aguilar ont fini par disparaître et il ne reste que les vestiges de ce château que leurs édificateurs avaient sans doute pensé indestructible. Faut-il pour autant que ceux qui nous gouvernent aujourd’hui tirent des enseignements du passé ? Vaste sujet philosophique ! Une fois arrivé à sa partie la plus haute, je m’arrête pour marquer une longue pause « fruits et biscuits ». Si j’ai oublié l’eau, par bonheur, je n’ai pas oublié tout le reste et l’herbe verte et fraîche qui pousse ici dans la dernière enceinte est une invitation à un arrêt bienvenu tant en ce début mars la chaleur est déjà de mise. Cette pause est d’autant plus bénéfique, que dès avoir quitté le château, c’est une sévère piste ravinée et caillouteuse qui m’attends. Elle s’élève vers la Bergerie de Fajol, que la carte I.G.N me décrit comme des ruines, mais qui, en réalité, s’avère être une superbe propriété privée. Je m’en approche au plus près mais à la seule perception de la magnifique bâtisse, j’enclenche aussitôt une marche arrière. Je me dis que si des gens ont trouvé le courage de venir vivre ici, dans ce coin si beau mais si solitaire et si austère, réparant sans doute à la sueur de leur front ce qui devait être les ruines d’une ancienne bergerie, il faut les laisser tranquilles et respecter leur isolement. La piste qui redescend est la copie conforme de celle que je viens de gravir, c'est-à-dire très caillouteuse. Elle nécessite attention et même prudence dans la mesure où sous les chaussures, les petits cailloux ronds se transforment en autant de billes prêtes à vous faire patiner et rouler à terre. Le lieu ne se prêtant pas à un patinage fût-il artistique, le bâton de marche que je n’ai pas cru bon d’emporter me manque au plus haut point. Le seul mais non négligeable attrait de cette descente « infernale » est d’être un chemin de ronde très éloigné du château mais qui en permet des vues nouvelles mais à chaque instant admirables. Il est donc fortement conseillé de s’arrêter pour contempler le château. Finalement, c’est sans encombres, que j’atteins le bas de cette piste au lieu-dit la Bergerie Neuve, qualificatif que le vieille « borde » en ruines ne mérite plus depuis des lustres et sans doute depuis sa construction. Ici, l’asphalte que j’avais fini par oublier reprend ses droits et ce, jusqu’à la départementale D.39. Si j’ai comblé cette nouvelle marche forcée sur le bitume grâce à la présence de nombreux oiseaux, l’arrivée ici sur la D.39 me laisse quelque peu perplexe. Alors que Tuchan ne se trouve pas très loin sur ma droite, le tracé G.P.S m’indique de traverser la route pour carrément partir à l’opposé, tournant ainsi le dos à la ligne d’arrivée la plus directe et la plus proche. Alors que je suis occupé à analyser ma carte et hésitant à prendre cet itinéraire, itinéraire pourtant confirmé sur mon bout de carte I.G.N, très vite, je crois en comprendre la raison. Sans aucun bas-côtés pour marcher, cette D.39 est très fréquentée par les véhicules. En quelques minutes d’arrêt, j’en vois passer une bonne douzaine. Cela suffit pour la considérer comme trop dangereuse. Je renonce à la suivre, traverse la route et continue le tracé enregistré dans mon G.P.S. Alors que depuis un bon moment, le chemin zigzague au milieu des vignobles et des champs en jachère, m’interrogeant sur la suite, c’est l’instant que choisit mon G.P.S pour ne plus capter aucun satellite. C’est d’autant plus ennuyeux qu’au lieu-dit le Mas, suite à des travaux, un homme m’interdit ce que je considère comme étant le bon passage, passage à gué en l’occurrence sur la rivière de Domneuve, affluent du Petit Verdouble. Il me dit « continuez la piste par là et vous pourrez vous y retrouver plus loin ! ». Alors je n’insiste pas et emprunte la piste en me disant « M’y retrouver ? Me retrouver où ? Il est marrant lui ! ». Par bonheur, de l’autre côté du Mas ; sans doute une ancienne ferme composée de deux très grandes bâtisses ; deux jeunes couples m’indiquent que je pourrais probablement traverser le rivière un peu plus loin. Ils sont là, tranquilles, attablés à une aire de pique-nique et apparemment occupés à boire à ce qui ressemble à un apéro. Un apéro soit très précoce ou peut-être très tardif ; car il n’est que 16 heures. Ayant démarré à 13 heures, voilà déjà 3 heures que je marche et une fois encore la flânerie a guidé mes pas. Le lieu est agréable mais plutôt insolite, avec devant le mas, un immense champ complètement dénudé, planté d’un seul et splendide pin. Je continue la piste. Elle longe la rivière mais à bonne distance. De ce fait, je n’ai pour l’instant aucune possibilité de m’en approcher. Au bout du champ, la piste amorce un virage à droite et la rivière est là toute proche désormais. Le plus souvent barrée par des hautes cannes de Provence et des joncs plus petits mais très denses, chaque trouée dans cette haie touffue est l’occasion d’observer si un passage devient possible. Après trois tentatives négatives car la rivière demeure encore large et profonde, la quatrième est enfin la bonne. Ici, c’est un lit asséché de galets que je traverse sans aucun problème. Peut-être deux lits d’ailleurs, tant l’endroit ressemble à la confluence de deux ruisseaux asséchés. Un coup d’œil sur ma carte I.G.N me conforte dans l’idée que je suis bien à la confluence du Petit Verdouble et de la rivière de Domneuve. Mes tribulations au bord de ces deux ruisseaux, mi-en eaux et mi-asséchés font s’enfuir une quantité incroyable de volatiles, passereaux pour la plupart, mais aussi d’autres un peu plus imposants. C’est le cas d’un rapace et d’une aigrette dont les envols massifs, bruyants et inattendus me font sursauter. Finalement, je comprends mieux l’intérêt qu’il y avait à passer par là même si le chemin est plus long pour rejoindre Tuchan.  Il ne me reste plus qu’à retrouver le tracé de mon G.P.S. Si suivre la petite rivière de Domneuve n’est pas très pratique voire le plus souvent impossible, il faut néanmoins que je la garde comme fil d’Ariane. Mon bout de carte me confirme cette direction et la présence d’un large chemin côtoyant ce ruisseau. Voilà le nouveau petit challenge qui s’offre à moi. Plusieurs zigzags au sein de quelques vignes et finalement je retrouve mon tracé G.P.S assez vite. Dans l’immédiat, il s’agit d’un chemin herbeux longeant la rivière mais la piste observée sur ma carte finit par arriver très rapidement. Tuchan est là, parfois à droite, parfois à gauche, parfois droit devant selon les brèves sinuosités de l’itinéraire. Ma balade tire à sa fin. Un couple que je croise profite de la douceur ambiante de ce beau milieu d’après-midi pour se promener au sein du vignoble. Nous discutons un peu, de tout et de rien. Des banalités certes mais sommes toutes très sympathiques. Perchés au sommet de grands arbres, de petits rassemblements d’étourneaux criards apportent des touches sonores mais pas vraiment musicales. Perturbant le silence, je m’aperçois que ce dernier était souvent si parfait. L’intersection de la D.39 et de la D.611 est là. Ma voiture aussi. J’ai prévu d’aller visiter Tuchan mais la batterie de mon appareil-photo a décidé qu’elle a assez bossé pour aujourd’hui. Elle est vide. Je n’en ai pas de rechange. Décidement partir randonner la fleur au fusil ne me vaut rien. Voilà une leçon à retenir en plus des dates qui ont jalonnées l’Histoire du château d’Aguilar. Cette randonnée, telle qu’expliquée ici, a été longue de 10,7 km, égarements et errements inclus. Les montées cumulées de 326 m et le dénivelé de 180 m sont très modestes. Le point culminant est proche de la Bergerie de Fajol à 316 m et le point le plus bas à 136 m au niveau de la confluence des rivières Petit Verdouble et de Domneuve. Cartes I.G.N 2447 OT Tuchan – Massif des Corbières et 2547 OT Durban-Corbières – Leucate – Plages du Roussillon Top 25.


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  • Les anniversaires se suivent et se ressemblent, toujours aussi chargés d’émotions.

    Valentine a eu 18 ans, les anniversaires se suivent et se ressemblent....

    Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 

    Après mes 70 ans, merveilleusement fêté en famille à Notre-Dame de Coral et dont j’avais fait l’article de Mon Journal Mensuel de juin, que j’avais intitulé « Quand un rêve et un vœu deviennent réalité » , en ce 14 juillet, c’était les 18 ans de notre bien-aimée petite-fille Valentine que nous fêtions avec quelques jours de retard, car née un 6 juillet de l’an 2001. Dans un cadre magnifique, car en Avignon, et en bordure du Rhône, non loin du célèbre pont, toutes les familles s’étaient retrouvées dans un très beau restaurant pour fêter dignement l’anniversaire de notre chère et jolie Valentine. Il faut dire qu’avec son immense gentillesse et sa constante prévenance, la « petite » avait bien mérité autant d’attentions de ses parents et autant d’affections et de cadeaux de nous tous, familles et invités.

    Valentine a eu 18 ans, les anniversaires se suivent et se ressemblent....

    En effet, outre ses grandes qualités, elle venait en quelques jours d’obtenir son bac avec mention et son permis de conduire, c’est dire si ces parents étaient fiers d’elle, comme nous tous d’ailleurs. Si dans le passé, ses parents s’étaient séparés, ils ont toujours fait en sorte que Valentine soit choyée et bien éduquée. C’est ainsi que nous l’avons vu grandir sans trop la voir souffrir de cette séparation et sans voir apparaître les récurrents problèmes que connaissent les familles divorcées puis recomposées. Cette fête a été l’exemple même de ce que l’on peut faire de bien pour son enfant quand l’Amour avec un grand « A » permet d’oublier les rancœurs et tout le reste d’un passé qui n’avait pas bien fonctionné.

    Valentine a eu 18 ans, les anniversaires se suivent et se ressemblent....Une superbe tablée.

     

    Si personnellement, nous les grands-parents l’avions vu grandir avec bonheur, nous gardions en mémoire un voyage au Futuroscope pour ses 15 ans et quelques précédents anniversaires où tout s’était formidablement passé en famille. De ces souvenirs heureux, je gardais des poèmes que j’avais écrit pour elle en ces précédentes et émotionnelles occasions. Chose promise sur un poème lors de ses 9 ans, donc chose due pour ses 18, j’avais écrit une nouvelle poésie tout spécialement pour cette occasion. C’est donc les sanglots dans la voix que j’ai voulu une fois encore lui faire part de tout l’Amour que j’ai pour elle, enfin que nous ses grands-parents avons pour elle, car dans cet amour qui nous lie, je ne peux pas oublier Dany. En effet, je reste conscient du grand Amour qu’il y a entre-elles et les nombreux échanges téléphoniques en sont les preuves permanentes et formelles.

    Valentine a eu 18 ans, les anniversaires se suivent et se ressemblent....Valentine avec son père et Isabelle

    Valentine a eu 18 ans, les anniversaires se suivent et se ressemblent....Les grands-parents que nous sommes sont fiers de Valentine

    Valentine a eu 18 ans, les anniversaires se suivent et se ressemblent....La relève est assurée ! A table en tous cas !

    Le poème « Valentine a eu 18 ans » que j’ai écrit a pour but de d’illustrer que des personnes d’âges bien différents et donc avec des regards bien différents sur les choses de la vie peuvent s’aimer malgré leurs innombrables différences. A chaque âge, chaque regard et vice-versa. Nous vieillissons et les anniversaires que nous fêtons en sont les agréables témoignages. Celui-ci était à marquer d’une pierre blanche. Si la pierre était blanche et l'est restée, j’espère que j’ai noirci agréablement cette page.

    Valentine a eu 18 ans, les anniversaires se suivent et se ressemblent....Avignon, le Rhône et son célèbre pont, lieu merveilleux pour fêter un anniversaire.

    Valentine a eu 18 ans, les anniversaires se suivent et se ressemblent....Valentine avec un de ses cadeaux sur le dos. La vie est dure et parfois Valentine aura sans doute des coups à donner.

    Valentine as eu 18 ans (petit billet poètique de ma composition)

     

    Valentine a eu 18 ans, les anniversaires se suivent et se ressemblent....Avec son frère Joan. Comment ne pas être heureuse ?

     

    Valentine tu as eu 18 ans.

    Pas vraiment l’âge où l’on regarde une jolie fleur qui pousse

    Ou une perle de rosée sur un brin de mousse.

    Pas vraiment l’âge où l’on écoute le chant d’un oisillon,

    Ou l’on contemple l’envol des ailes poudreuses d’un papillon,

    Pas vraiment l’âge où l’on considère une étoile comme une ardente étincelle.

    La nôtre d’étoile brille mais on la désire toujours plus belle.

     

    A 18 ans, nos yeux ne sont pas encore sensibles à tout ça !

    C’est la Vie.

     

    Dans l’immédiat, vis la tienne. Tentes de la vivre intensément. Avec Amour. Amour des autres et amour de ce que tu vas en faire, de ce que tu vas faire. L’Amour c’est le plus important. C’est la Vie.

     

    Un jour, dans très longtemps sans doute, toi aussi tu observeras un fleur qui pousse, une perle de rosée, un brin de mousse, un oisillon qui chante, un papillon qui s’envole, une étoile ardente qui brille. En tous cas, je te le souhaite car quand moi j’observe tout ça, c’est toi aussi que je vois.

    Gilbert, ton papy qui t’aime très fort. Joyeux anniversaire !

     

     

     


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  • Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

    6eme étape : Lamoura (alt.1.150m)-Villard Saint-Sauveur (alt.500m) (23 km)

    Samedi 2 août 2003

     (Extrait de : La ferme du Haut-Jura, poème d'Henri Marandin)

     La pluie glacée de mars m'a fait pressé le pas

    Vers la ferme blottie, à l'auvent confondue

    Dans la petite combe, au fond du Haut-Jura

    Au bout de la haie, solitaire et trapue

    C'est à peine, si on la devine, enfouie

    Frileuse et discrète, au bout du chemin creux

    Sous l'épais manteau blanc recouvrant l'appentis,

    Défiant le temps de l'age et de l'hiver venteux.

    ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    Départ du magnifique chalet-hôtel " La Spatule "

    Ce matin, c'est un ciel bleu azur qui s'offre à nous lorsqu'on ouvre les yeux. Le soleil n'est pas totalement levé et les grands épicéas qui bordent la D.25 projettent leurs ombres sur le grand pré que domine l'hôtel.

    Pour cette dernière étape, si le temps ne change pas, nous devrions avoir une journée superbe pour marcher.

     8h45, nous venons de déjeuner copieusement et avons rendu nos sacs au réceptionniste. Nous sortons de l'hôtel et nous dirigeons vers une petite épicerie. Plusieurs personnes attendent l'ouverture de la boutique qui est prévue à 9h.

    Ça ouvre, Dany prend quelques crudités et des fruits, et moi du corned-beef, une barquette de taboulé et du Morbier. Puis pendant que Dany fait la queue à la boulangerie voisine, je pars l'attendre en face sur le parvis de la très belle église.

     Par la D.25, nous sortons de Lamoura jusqu'à un immense panneau qui glorifie " la Transjurassienne ".

    Là, nous quittons l'asphalte par la droite sur un chemin caillouté balisé en jaune et blanc, nous passons devant une ancienne scierie, puis par la gauche, descendons une butte et arrivons au carrefour " Ferme Chevassus " où nous tournons à gauche en direction de la Grotte Célary.

    Quelques centaines de mètres plus loin, nouveau carrefour " Le Lanchet " et prenons à gauche le balisage bleu. Là, nous marchons sur un très bon sentier que bordent deux petits bois, puis la Combe devient plus évasée et après quelques kilomètres, nous arrivons au lieu-dit " Les Eterpets ".

    Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)oDans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

    Au carrefour de la " Ferme Chevassus " ----------------------------------------Après " Les Eterpets ", vers Septmoncel

    Au carrefour " Les Eterpets ", nous prenons la direction de Septmoncel et rejoignons à nouveau une route goudronnée toujours balisée en bleu que nous poursuivons sur 300 mètres. La, nous laissons les traces bleues qui partent à gauche et continuons tout droit sur le bitume pendant environ un kilomètre.

    De cette route, nous percevons en face les reliefs traversés le deuxième jour (Les Bouchoux-Lajoux) car nous suivons une voie quasi parallèle.

     Au bout d'un kilomètre, nous prenons une voie sans issue, franchissons une petit murette à travers des fils barbelés, grimpons dans un petit pré et filons par un balisage jaune sur une petite sente qui redescend vers des réservoirs d'eau (à sec début août). La petite sente s'élargit puis remonte vers une remarquable ferme dont les façades sont entièrement recouvertes de tavaillons. Nous sommes au lieu-dit " Le Raffour ".

    A cet endroit, nous retrouvons le GRP du Haut-Jura Sud, balisé en rouge et jaune et prenons comme indiqué sur le topo, la direction " Sur le Replan ". Nouveau carrefour balisé " La Locénèsse ", nous poursuivons tout droit et arrivons sur une nouvelle route goudronnée puis à un autre carrefour qui indique Septmoncel d'un côté et le gîte d'étape " La Vie Neuve " de l'autre. Pourquoi ces indices ne sont-ils pas sur le topo ?

    Avons-nous manqué d'attentions ? Toujours est-il que nous faisons fausse route et qu'une fois de plus, l'on s'est trompé.

    Nous relisons le topo et analysons le tracé surligné sur la carte. Sur le topo, je lis " ne prenez surtout pas l'indication Chantemerle ". Pourquoi n'avons-nous pas vu cette indication ? Voilà la raison de notre erreur et le fait que nous avions la certitude d'être sur le bon chemin. En contrepartie, nous n'avons pas souvenance que le balisage rouge et jaune partait dans une autre direction. Que faire ? Nous descendons vers Septmoncel. Mais faut-il descendre tout en bas au centre du village ? Selon la carte, certainement pas ! Nous décidons de rebrousser chemin et prenons par la gauche un petit sentier de terre qui monte vers un " Gîte d'étape ". Nous arrivons sur un plateau et retrouvons sur un muret, le balisage rouge et jaune. En relisant le topo, je constate que les indications qui y sont mentionnées, correspondent bien au lieu où nous nous trouvons. Ouf ! Nous avons retrouvé l'itinéraire plus vite que nous pouvions l'espérer !

    Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)oDans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

    Au " Raffour ", une remarquable ferme en tavaillons------------------------------Dans des pâturages qui dominent Septmoncel.

    Nous traversons des pâturages qui dominent Septmoncel puis arrivons enfin au carrefour " Le Replan ". Il est midi et d'un commun accord, nous décidons de déjeuner à ce carrefour. Il fait très chaud, et c'est à l'ombre d'un grand charme, le dos contre un muret, que nous mangeons les menus aliments achetés ce matin. Les " hollandais " arrivent et nous saluent. Ils viennent de se tromper au même endroit que nous. Ça conforte notre idée, qu'à ce secteur, les explications du topo n'étaient pas bien explicites ou qu'il manquait un indice quelque part.

     Avant de repartir, par prudence, je jette un cou d'œil sur la carte IGN, mais le parcours parait très simple et tout en descente jusqu'au Gorges du Flumen.

    Nous repartons mais vingt mètres plus loin, nous tombons sur de nombreux petits panneaux indicateurs. Nous devons descendre par le " Chemin des Moines " mais nous pouvons aussi monter et nous rendre " Sur les Grès " avec un aller-retour de trente minutes comme nous le conseille le topo.

    Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)oDans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

    Au lieu-dit " Sur les Grés ", un panorama splendide sur Saint-Claude et ses environs,

    Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)oDans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

    ........et sur les paysages traversés les premiers jours

    Nous sommes là, pour contempler un maximum de choses et nous optons pour cette découverte. Un large chemin grimpe en direction d'un pylône puis débouche sur un large plateau rocheux qui laisse découvrir un panorama magnifique. En dessous, les gorges du Flumen et le Chapeau de Gendarme. Sur la droite, Saint-Claude et tous ses environs. En face " les Roches Blanches " et les paysages empruntés le premier jour. Je sors les jumelles et tente d'apercevoir Villard Saint-Sauveur et éventuellement notre voiture.

    Je distingue le petit village, mais, nous sommes encore très loin et la distance nous obligerait presque à presser le pas. Quelques photos au bord de la falaise, puis nous redescendons et rattrapons l'agréable " Chemin des Moines ".

     La descente s'effectue essentiellement en sous-bois et par instant, une trouée laisse apercevoir Saint-Claude. Par endroit, le sous-bois est un véritable tunnel végétal et c'est d'autant plus agréable que nous avons aujourd'hui la journée la plus caniculaire de nos six jours de randonnée. Après une longue et sinueuse déclivité, nous atteignons la D.436 à Montbrilland. Là, nous remontons la départementale jusqu'au tunnel de la Roche Percée et plongeons dans les Gorges du Flumen.

     Quand je dis " plonger ", c'est un euphémisme tant nous avons eu chaud sur ce maudit bitume de la D.436. Nous ne rêvons que d'une chose : arriver en bas et nous jeter dans le premier trou d'eau venu.

    Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

    Sur le Chemin des Moines, pour une longue descente vers l'arrivée

    La descente en partie à l'ombre et l'eau fraîche du torrent atténuerons nos ardeurs à l'arrivée. Le sentier débouche près d'une passerelle et sous les yeux ébahis de quelques promeneurs, nous profitons tout de même de cette eau rafraîchissante en nous aspergeant et en immergeant nos pieds bien endoloris. Quel soulagement pour nos jambes et nos pieds ! Mais l'eau est si froide qu'il est impossible de les garder bien longtemps.

     Par le petit pont de bois, nous enjambons le ruisseau, puis empruntons à droite un sentier forestier qui longe le Flumen, passe devant une usine électrique et nous amène jusqu'à Martinet. Nos gourdes sont vides, nous avons soif, mais là, au centre du hameau, une miraculeuse fontaine jaillit. A quelques centaines de mètres de l'arrivée, les moines défricheurs seraient-ils encore avec nous ?

    Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)oDans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

    Sur le " Chemin des Moines ", vue sur Saint-Claude puis un sous-bois comme un tunnel végétal.

    Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

    Les pieds dans l'eau rafraîchissante du " Flumen "

    Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)oDans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

    La miraculeuse fontaine de Martinet------------------------ -----------------A Villard, Dany accélère le pas et me distance

    Par la D.290 et quelques raccourcis, nous rejoignons Villard Saint-Sauveur. Comme un cheval qui sent l'écurie, Dany accélère le pas et me distance. Nous passons devant l'hostellerie " Le Retour de la Chasse " et retrouvons notre voiture sur le parking.

    La randonnée est finie, les moines défricheurs ont veillé sur nous et tout c'est bien passé.

    Nous quittons Villard Saint-Sauveur, direction l'hôtel Saint-Hubert, avec deux sentiments diamétralement opposés : le soulagement d'en avoir terminé et que la randonnée se soit magnifiquement passée (peut-être grâce aux moines défricheurs) et le regret que les six jours soient passés si vite et que ce soit déjà fini. Notre merveilleuse randonnée se termine mais je reste persuadé que ces douces images de cet étonnant Haut-Jura resterons gravés très longtemps dans ma mémoire comme dans celle de Dany.

    Lorsque nous serons vieux et gâteux, ou que nous n'aurons plus toute notre tête, ce récit et ses jolies photos nous rappelleront les bons moments que nous avons passé dans ce Haut-Jura si délicieux……délicieux comme les saveurs qui nous avaient été promises dans le titre de ce séjour !

    Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)oDans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

    Arrivée à l'hostellerie Le Retour de la Chasse où nous retrouvons notre voiture. Notre randonnée se termine, direction le Saint-Hubert.

    Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

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  • Ce diaporama est agrémenté de la chanson "She" composée par Charles Aznavour et Herbert Kretzmer. Elle est notamment connue comme étant la musique du film "Coup de foudre à Nothing Hill" avec Julia Roberts et Hugh Grant.

    Elle est interprétée ici et successivement par Elvis Costello (chant), Acker Bilk (clarinette), Engelbert Humperdinck (chant), Gheorghe Zamfir (flûte de pan) et bien évidemment Charles Aznavour (chant).

    Le Circuit des Trois dolmens depuis Bouletenère

    Le Circuit des Trois dolmens depuis Bouletenère 

    Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


     

    Si pour vous les mégalithes ne sont que des tas de vieilles pierres ; ce qu’ils sont pour moi aussi, novice en archéologie que je suis ; si les longues et larges pistes forestières ne sont pas votre tasse de thé, il n’est pas certain que ce « Circuit des Trois Dolmens depuis Bouleternère » soit pour vous la randonnée dont vous avez rêvée. Rassurez-vous, je n’en n’avais pas rêvé non plus ! Elle était inscrite sur mes tablettes depuis quelques temps déjà,  voilà tout ! Toutefois, en ce matin du 21 mars le désir de marcher par une belle journée printanière était là, celui de m’élever pour observer quelques panoramas de notre belle région aussi, celui de découvrir le patrimoine de Bouleternère était un plus et enfin celui de me retrouver au milieu de la Nature avec un grand « N » et avec mon appareil photo était égal à lui-même, c'est-à-dire stratosphérique.  Autant l’avouer, dans cette balance entre les moins et les plus, les derniers cités l’emportaient largement, raison pour laquelle j’étais sur la ligne de départ de cette balade dont j’ignorais presque tout, y compris le tracé se trouvant enregistré dans mon GPS. J’avais bien évidemment un dessin de ce tracé sur une carte I.G.N et lu quelques informations concernant les trois dolmens que j’étais censé découvrir. Pour être franc, j’avais surtout retenu leurs noms, le fait qu’ils étaient de séculaires sépultures et enfin j’avais enregistré leurs coordonnées G.P.S car j’avais conscience qu’il aurait été ridicule d’en louper un. Etait-il utile d’en savoir plus ? Je ne le pensais pas ! Ayant trouvé ce tracé enregistrable sur Internet, j’étais là bien décidé à l’accomplir et si possible correctement et dans son intégralité. Là, et pour être plus précis, c'est à l’est de Bouleternère, la D.16, la côte 179 de la carte I.G.N , point situé entre les lieux-dits Les Monines et les Rières et au départ de la piste DFCI A62. Il est 10 heures. Je viens de garer ma voiture au début de cette piste et près de l’entrée d’une très belle bâtisse, mais surtout, j’ai prêté très attention à ne pas gêner la circulation car comme indiqué sur un panneau informatif  la « voie est réservée aux sapeurs- pompiers ». Rajoutons-y « SIP des Aspres – Protection des forêts contre les incendies » et dans ces conditions, je considère qu’il est impératif de respecter les consignes de sécurité car des vies peuvent en dépendre. La mienne parmi d’autres, j’en suis conscient ! J’en suis d’autant plus conscient, qu’à l’instant même où je démarre, l’hélicoptère de la Sécurité Civile passe au dessus de ma tête et me renvoie 14 ans plus tôt du côté du Pic des Tres Estelles où Dany et moi avions été hélitreuillé pour avoir manqué à la plus élémentaire des prudences. Cette absence de prudence, c’était celle d’être partis randonner la fleur au fusil, sans G.P.S en négligeant l’âpreté des éléments naturels ; neige et météo ; obligeant des hommes à venir nous secourir au péril de leur vie. Ne pas vouloir revivre un autre cauchemar ou le faire vivre à d’autres, on peut appeler ça l’expérience, la pratique mais aussi la sagesse et la considération.  Je démarre donc très sagement mais constamment aux aguets des éléments naturels qui m’entourent. La piste s’élève progressivement. Flore et faune sont déjà bien présentes et ont pour noms « genêt », « ciste cotonneux », « cytise », « bruyère arborescente », « papillons », « criquets » et « passereaux ».  Tous ces noms-là et quelques autres encore viennent s’inscrire dans la mémoire de mon appareil-photo numérique au gré de mes perceptions voire parfois au gré de mes intuitions à créer un reportage qui tiendra la route. Enfin, je l’espère en tous cas ! Dans l’immédiat, les paysages s’entrouvrent sur la plaine de la Têt et guère plus loin. Vision néanmoins suffisante pour distinguer quelques beaux fleurons touristiques de notre sympathique département, aux premiers rangs desquels il y a les Orgues d’Ille-sur-Têt, la ville elle-même, Força Réal et puis surtout l’aspect hautement maraîcher du secteur. Ici, le maraîchage, enfin plus globalement l’agriculture, offre un patchwork de couleurs vertes au milieu duquel les bourgeons naissants des pêchers apportent une touche rose singulière. Ça, c’est le côté vallée et pour le côté montagne, il me faut attendre quelques virages supplémentaires pour apercevoir un petit bout du pic du Canigou joliment enneigé et une magnifique vue aérienne de Bouleternère. Magnifique car au dessus de l’ancien village médiéval, le Massif du Madres pourtant beaucoup plus loin mais enneigé lui aussi forme une superbe couronne blanche. Il y aura bien d’autres panoramas sur la cité mais les plus beaux arriveront un peu plus tard. Dans l’immédiat, mon attention est attirée par deux rapaces tournoyant dans ce ciel bleu si limpide. A leurs larges et hautes circonvolutions et à leur manière de planer, le doute n’est pas permis, il s’agit bien de vautours fauves. Peu après, c’est un autre rapace, un peu plus petit celui-là, qui aiguise ma curiosité. Il vole à très basse altitude dans le Ravin des Mouillères et finalement, il choisit de se poser au sommet d’un pylône à haute tension, instant propice pour le photographier même s’il est très loin. Sans doute un « Buto buto », comme aurait dit un ornithologiste compétent mais pas obligatoirement latin. Plus simplement, une « Buse variable » selon moi. Après quelques sinuosités complémentaires, mais non sans mal et surtout grâce à mon point GPS, je découvre le premier dolmen, enfin ce qu’il en reste car sa dalle principale ne tient plus sur ses quilles. Ses deux « orthostates » comme aurait dit un spécialiste n’ont plus la « dalle », car cette dernière gît à terre. Pourtant, comme il n’est pas très imposant, il ne faudrait que quelques bras, 4, 5 ou 6 peut-être, pour que ce dolmen dit des Rières, retrouve une position conforme à son élévation originelle. En effectuant des recherches sur ce dolmen, j’ai trouvé sur le site « Mégalithe du monde » une photo où très étrangement on l’aperçoit encore debout. Idem sur le site « Lieux insolites.fr » avec des photos datant de 2005. On voit sur ces photos, un dolmen bien debout et un tumulus qui l’entoure parfaitement arrangé alors que de nos jours, on voit clairement que tout a été éparpillé. Alors j’ai cherché et finalement, sur le livre « Randonnées mégalithiques » de Jean-Philippe Lapeyre, édité par « l’Association Balades en pays catalan », on y apprend « qu’il avait été restauré par le municipalité de Bouleternère, mais la dalle de couverture a de nouveau glissé à l’arrière du coffre dolménique ». Je veux bien que la tramontane souffle fort mais au point d’envoyer choir à terre une pierre de plusieurs centaines de kilos, je trouve cela plutôt étonnant ! Sur ce livre, on apprend que ce dolmen a également pour nom « dolmen du Camp Gran II », nom que l’on retrouve aussi sur le site Wikipédia, appellation sans doute donnée par les archéologues roussillonnais chargés de leurs études et inventaires. Voilà ce que l’on peut dire de ce premier vestige qu’un criquet égyptien semble avoir fait sien. Un égyptien gardant un tombeau catalan, voilà qui ne manque pas d’originalité ! Je repars vers le second dolmen qui n’est guère plus loin. Il n’est pas très loin mais nécessite d’être à la fois attentif, curieux et persévérant. En effet, il faut revenir sur la piste principale et la poursuivre jusqu’à une étrange ruine dont la façade arrière a été amplement estampillée de cercles de peinture blanche probablement réalisés à l’aide d’un pochoir. Pourquoi ? Dans quel but ? Décoratif ? Je ne sais pas ! Toujours est-il qu’à proximité de ce mas ruiné, un fléchage de couleur jaune accroché à un chêne indique la marche à suivre. Le chemin longe une zone amplement débroussaillée mais plantée de quelques chênes puis un cairn signale un petit sentier qui vers la droite file jusqu’à ce dolmen lui aussi complètement effondré. Il a pour nom « Camp Gran I » mais on l’appelle plus communément le « dolmen des Mouillères ou des Mollères », appellation qu’il tient du « serrat » où il se trouve. Situé, lui, sur la commune de Saint-Michel-de-Llotes, il présente l’avantage d’offrir de jolies vues, sous condition d’avoir le courage d’enjamber quelques broussailles, broussailles parfois très agressives il est vrai.  Moi, le lieu me paraît si tranquille et si agréable que j’en profite pour faire une longue pause « en-cas ». Ensuite,  je reviens sur mes pas pour retrouver la piste délaissée à hauteur de la ruine peinturlurée. Là, je laisse sur ma droite, une citerne jaune à semi-enfouie puis carrément la piste au profit d’un étroit sentier à l’instant même où un petit piquet bleu stylisant un dolmen se présente. Ici commence la réelle déclivité et ce, sur une distance d’1,5 km environ pour un dénivelé d’un peu plus de 200 m. La terminaison de cette déclivité correspond au troisième dolmen à découvrir. Or mis la distance, voilà la seule et vraie difficulté de ce « Circuit des Trois dolmens ». Difficulté certes mais magnifiques panoramas car qui dit élévation dit presque automatiquement « plaisir des yeux ». Vue générale vers la vallée de la Têt et la Plaine du Roussillon, mais aussi et plus précisément vers d’autres lieux de balades, dont certains assez récents : barrage de Vinça, Ropidera et Montalba notamment. Vers les Aspres et en zoomant avec mon appareil-photo, j’aperçois la petite chapelle Sant Marti de la Roca au sommet de son promontoire rocheux. Une fois encore, je tente d’oublier la difficulté, en prenant des photos et en écoutant mon baladeur MP3.  Un autre piquet métallique, rouge celui-ci, m’oriente vers le dernier dolmen, celui plus monumental du Coll de la Llosa qui se présente très rapidement. Un groupe de randonneurs de Saint-Michel-de-Llotes occupe largement le monument et y pique-nique. Il y a même un homme qui roupille au milieu même du sentier. Je l’enjambe en prêtant attention à ne pas le réveiller. Je mets à profit cet instant de partage pour déjeuner moi aussi et ce, dans l’attente du départ du groupe, départ qui doit de permettre de prendre quelques photos sans enfreindre le droit à l’image. D’autres randonneurs arrivent, s’arrêtent devant le monumental dolmen mais disparaissent aussitôt. Une demi-heure plus tard, le groupe s’en va également et je me retrouve seul avec mon déjeuner non encore terminé. Le calme revenu, plusieurs lézards des murailles émergent des pierres du tumulus. Tout en déjeunant, je me mets en tête de les photographier mais ils ne tiennent guère en place. Mon pique-nique terminé, il est temps pour moi d’aller visiter le dolmen dans ses moindres détails et de prendre quelques photos. Si plusieurs cupules sont parfaitement visibles, dont certaines plutôt ovales, j’éprouve les pires difficultés à trouver la moindre croix, pourtant j’ai lu que le célèbre archéologue Jean Abelanet en aurait recensé 34. Où sont-elles ? Finalement, en cherchant bien et en me couchant sur la table, j’en décèle quelques petites. Enfin je crois ! Situé à 558 m d’altitude non loin du col qui lui a donné son nom, la dolmen servait de borne et donc de limite communale entre les villages de BouleternèreCasefabre et Saint-Michel-de-Llotes. Voilà ce que j’ai lu de ce très beau dolmen dont le tumulus a bien évidemment été remarquablement restauré. Les trois dolmens ayant été visités, il ne me reste plus qu’à terminer cette randonnée. Dans l’immédiat, Casefabre est la bonne direction à suivre même si ensuite, il faut éviter d’emprunter le sentier filant vers le Coll Sainte-Marguerite et lui préférer celui qui vers la droite va vers Can Père del Mas et le Bon Moussou. Ce petit sentier offre de très jolies vues sur les collines des Aspres au sein desquelles on peut distinguer le Prieuré de Serrabonne. Le sentier se termine sur une large piste entre les 2 lieux-dits cités ci-dessus. Il faut prendre à droite cette piste très longue qui se terminera à Bouleternère. Avec ses 7 kms environ, il est préférable de la prendre cool et pour cela rien de tel que de s’occuper l’esprit. Dans ce cas, et quand on est seul comme je le suis, mon appareil-photo et mon baladeur MP3 sont mes meilleurs compagnons et alliés pour ne pas voir le temps passer. Au lieu-dit le Bon Moussou (textuellement "le beau garçon"), ce sont les ruines d’une énorme bâtisse qui retiennent l’objectif de mon appareil-photo. Elles le retiennent d’autant plus qu’un couple de rouges-queues noirs semble les occuper. Par bonheur, les oiseaux sont peu craintifs et je réussis à photographier la femelle très rapidement. Très haute avec sans doute plusieurs étages et de très nombreuses pièces et appentis, cette ferme a du être très belle. Elle bénéficiait sans doute d’une vue plongeante et incroyable sur le vallon du Boulès. Grâce aux vues, à la flore, et à la faune et avec une belle musique relaxante dans les oreilles,  je déguste en douceur les kilomètres sans trop m’en apercevoir. Ravin de la Salvetat, la Quère, le Serrat del Ginèbre, bien malgré moi,  les noms défilent sur la carte I.G.N beaucoup plus vite qu’aux rythmes de mes pas. Mes pas, si je les traîne comme des boulets invisibles, je les traîne sans trop de peine et j’en suis satisfait. L’imposant Mas de la Quère, que j’aperçois en contrebas, a lui aussi a été peinturluré au pochoir de cercles blancs. J’en fais l’impasse car je tiens à visiter Bouleternère et ne veut pas rentrer trop tard chez moi. Il déjà est 16h30 quand j’entre dans le village. Les oiseaux y sont très nombreux et ralentissent mon envie d’aller visiter sa partie la plus ancienne. Si les oiseaux me retardent, je passe néanmoins une heure à découvrir le Bouleternère fortifié. Ses ruelles, ses murs d’enceinte, ses tours, ses portes et son église Saint-Sulpice, si monumentale qu’à priori on n’a du mal à savoir s’il s’agît d’une église fortifiée ou d’un château disposant d’un clocher-donjon. Il est vrai qu’à l’instant même où j’atteins ce qui ressemble à une source captée dominant le village, une gentille dame promenant son chien veut à tout prix m’entraîner vers le lieu-dit l’Oratory. Elle fait le forcing pour cela. « Venez voir comme Bouleternère est joli depuis là-haut ! » me dit-elle. Elle insiste. « Vous pourrez prendre des photos ».  Alors, je regarde mon bout de carte I.G.N et m’aperçois qu’il faut encore grimper par une piste. Alors je suis contraint de la décevoir en lui disant : « vous savez des vues aériennes de Bouleternère, j’en ai vu beaucoup aujourd’hui ! » et je lui explique en détail tout ce que j’ai fait de ma journée et où j’ai laissé ma voiture. N’étant pas toute jeune et connaissant forcément les lieux, elle semble à la fois heureuse que je lui tienne compagnie, compréhensive mais déçue aussi que ma compagnie soit si courte. Elle n’insiste plus mais pour lui faire plaisir, je reste avec elle un peu plus longtemps que prévu. Puis on se salue mutuellement. Il ne me reste plus qu’à finir ma visite et à rejoindre ma voiture et c’est au bas mot plus d’un kilomètre et demi qu’il me reste à faire dont l’essentiel sur la D.16. Telle qu’expliquée ici, cette randonnée a été longue de 16km200. Cette distance incluant la visite de Bouleternère et le retour vers ma voiture. Les montées cumulées s’élèvent à 1.234 m. Le dénivelé est de 413 m entre le point le plus bas à 177 m sur la D.16, non loin de la ligne de départ, et le Coll de la Llosa peu après le dolmen à 592 m. Enfin, je précise que ce secteur est très riche en dolmens et qu’il y en a bien d’autres que les trois visités au cours de cette randonnée. Je vous communique ci-dessous un lien en dressant une liste. Carte I.G.N 2448 OT Thuir - Ille-sur-Têt Top 25.

    Autres dolmens autour de Bouleternère : http://bouleternere-randonnees.e-monsite.com/album-photos/le-dolmens-de-et-autour-de-boueternere/

     

     

     

     


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