• 3- Mon Journal Mensuel (178 articles)

    Chaque mois, "Mon Journal Mensuel" reprend sous la forme d'un article, d'un billet ou d'une chronique, un sujet qui me tient à coeur.

    Sujets d'actualités ou de société, récits d'un vécu personnel voire intimes, rien n'est jamais prévu à l'avance mais mon côté "réac" y est souvent présent. "Réac" mais dans le sens noble du terme, c'est à dire en réaction contre toutes les tendances négatives mais si possible, toujours avec sensibilité, dérision, voire humour et/ou esprit de justice.

    Vous trouverez ci-dessous tous les articles rédigés depuis 2010 présentés du plus récent au plus ancien.

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    Mes "Everest" littéraires.

    L'Everest, entouré des 3 couvertures des livres lus. En photo, à gauche George Herbert Leigh Mallory et à droite Andrew « Sandy » Irvine disparus tous les deux dans l'Everest le 8 juin 1924. Le corps du premier a été retrouvé en 1999 et celui du second en septembre 2024. Cette dernière découverte pourra peut-être nous révéler s'ils avaient atteints le sommet de l'Everest avant leur disparition.

     


     

    Mes « Everest » littéraires :

    Croyez-vous au destin, aux coïncidences, aux signes du hasard, aux périodes de chance ou de malchance parfois, et en un mot à ce que le docteur Carl Gustav Jung a appelé « la synchronicité » ? Cartésien dans l’âme, je n’y ai jamais cru croyant plutôt à une théorie des probabilités, même si je suis totalement incapable de comprendre les mécanismes mathématiques que certains « Q.I » ont cru bon de mettre derrière ces mots.

    Enfin, tout ça pour vous dire que ces « simultanéités » viennent de m’interroger et ce, sur le plan littéraire sans que je le cherche ou le veuille vraiment. Et si j’écris cet article, c’est parce que finalement il est ressorti de ces coïncidences, le fait que j’ai lu 3 excellents bouquins que je conseille à tous ceux qui comme moi sont épris de Nature, de montagnes, de grandes aventures accomplies par des êtres humains héroïques. En effet, que peut-il y avoir de plus grand que de vouloir à n’importe quel prix ; y compris sa vie ; atteindre le plus haut sommet de notre planète ? C’est à dire l’Everest et ses 8.849 m d’altitude.

    Tout a commencé quand j’ai lu le livre devenu « best-seller » de l’écrivain journaliste américain Jon Krakauer intitulé « Voyage au bout de la solitude (en anglais Into the Wild) », histoire vraie de Christopher McCandless, un jeune homme épris de Nature mais ne supportant ni la société ni son milieu familial dans lequel il est contraint de vivre. Il décide de tout plaquer, traverse une belle partie des Etats-Unis, errant au gré des villes, des rencontres et des petits boulots pour finalement terminer selon son choix initial dans une région quasi-désertique de l’Alaska. Sans doute trop imprévoyant, il le payera de sa vie soit parce qu’ayant consommé les tubercules toxiques d’une pomme de terre sauvage soit en étant carrément mort de faim, les 2 hypothèses ayant été évoquées sans que l’on sache laquelle a été fatale.

    Après la lecture de cet excellent livre biographique, j’ai voulu savoir qui était ce Jon Krakauer et qu’avait-il écrit d’autre ? Là, j’apprends qu’il a été un grand alpiniste, qu’il a réussi en 1996 à gravir l’Everest dans des circonstances dramatiques qu’il a raconté dans un livre « Tragédie dans l’Everest ». Je lis ce livre où l’on comprend que gravir le plus haut sommet de la planète reste et restera une aventure bien au-delà des normes acceptables pour n’importe quel être humain même si désormais bien des choses ont évolué facilitant les ascensions. Malgré ces évolutions avantageuses, les conquérants de l’inutile » chers à Lionel Terray deviennent très souvent les « conquérants de la zone de la mort ». Car bon an mal an, l’Everest continue de compter ses morts. Ce qui n’était avant qu’aventure est devenu commerce et bien sûr il faut le regretter, et ce d’autant qu’il n'est pas rare qu’il y ait de gros embouteillages à l’approche du sommet, embouteillages provoquant des chutes mortelles en cortège, les alpinismes étant encordés les uns aux autres. De plus ce qui n’était qu’une affaire d’adultes ; et le plus souvent d’hommes ; a engendré de jeunes vocations, puisque Jordan Romero a atteint le sommet en 2010 à l’âge de 13 ans. D’autres comme la famille Dallas n’a pas hésité à emmener leur fils Carter âgé de 2 ans jusqu’au camp de base situé à 5.364m, autre record bizarre mais sans aucun doute risqué pour un enfant en si bas âge.

    Après ce livre « Tragédie dans l’Everest », voilà que par hasard, je fais le choix de lire « L’Abominable » de l’écrivain Dan Simmons, presque 1.000 pages que je dévore littéralement, il est vrai sur une liseuse Kindle. Alors certes, je vois déjà ce que vous vous dites : « abominable, abominable homme des neiges ou yéti, yéti et Himalaya, Himalaya et Everest ». La boucle est bouclée. Mais franchement quand j’ai commencé à lire ce livre, j’ignorais quel était son thème. Je n’ai pas pensé une seule seconde à l’Everest même si l’idée que le livre pourrait éventuellement évoquer le yéti était lui bien présent. Finalement, j’avais tout faux puisque le thème du livre est la conquête de l’Everest et pas l’abominable homme des neiges. Alors ce livre, je ne vais pas vous en dire plus que le seul fait que l’on y évoque à l’intérieur les célèbres alpinistes George Mallory et Sandy Irvine qui ont été parmi les premiers à tenter l’ascension de l’Everest en 1924, même si une autre tentative avait déjà eu lieu toujours avec George Mallory comme chef de cordée en 1922. Pour tout le reste, je vous laisse le soin de lire cette magnifique histoire, à moins que lire presque 1.000 pages vous rebute et que vous ne préfériez prendre connaissance de son excellent résumé sur Wikipédia. Excellent résumé certes mais qui ne remplacera jamais sa géniale lecture.

    Après la lecture de « L’Abominable » et parce que quand on m’avait offert le logiciel « Calibre », il y avait pas moins de 10.000 livres numériques à l’intérieur, j’ai pioché presque au hasard mais avec quand même le mot « montagne » en exergue. Là, grâce au système de recherche du logiciel sur les titres, une multitude de livres m’ont été proposé. Parmi, une trentaine de livres, je suis tombé sur « Le Sentier de la gloire » de l’écrivain britannique Jeffrey Archer. Comme vous le voyez, le mot « montagne » ne figure pas dans le titre et pourtant le système de recherche me l’a quand même proposé. Ayant flashé sur le titre, j’ai commencé à lire ce livre, toujours sur ma liseuse, et là, je constate qu’il ne s’agit ni plus ni moins que de la vie totalement détaillée de George Herbert Leigh Mallory (1886-1924), le fameux alpiniste que j’évoque un peu plus haut dans le chapitre consacré à « L’Abominable ». Quelle vie que celle de cet homme, dont on n’a jamais su, si avant de mourir en 1924, il avait réussi ou pas à atteindre le sommet de l’Everest avec son collègue Sandy Irvine ? En effet, son corps a été retrouvé congelé et donc momifié 75 ans plus tard en 1999 et à 8.229m d’altitude par une équipe qui était parti tout spécialement à leur recherche. Or, en fouillant les vêtements de Mallory, on ne retrouva jamais la photo de son épouse Ruth, photo qu’il avait toujours sur lui et qu’il avait prévu de déposer au sommet dans le cas ou il réussirait à l’atteindre. Cette idée fixe était connue de son épouse mais aussi de tous ceux qui l’avaient accompagné lors de cette tentative. Malheureusement, on ne retrouva jamais non plus ni le corps d’Irvine ni les appareils photos Kodak qu’ils étaient censés avoir sur eux et qui auraient pu prouver à l’aide des pellicules leur ascension victorieuse. Ce mystère de savoir s’ils ont été les premiers ou pas à gravir victorieusement l’Everest n’a jamais été élucidé. Dans son livre « Le Sentier de la gloire », Jeffrey Archer les imagine victorieux mais ne peut faire autrement que de reconnaître leur disparition et donc leur mort sur les pentes de l’Everest.

    C’est ainsi que se termine cette trilogie de livres autour de l’Everest. Une trilogie où l’héroïsme, le courage, la ténacité, la résistance, l’audace, l’énergie, l’intrépidité, la confiance en soi, la patience, la persévérance, la force de l’âme jalonnent la plupart des pages, et ce, malgré une adversité sans nulle autre pareille, quand ce n’est pas carrément face à la mort.

    Oui, ces 3 livres sur l’Everest m’ont donné envie d’en lire d’autres sur cette montagne et comme il y a pléthore en la matière, je n’aurais sans doute que l’embarras du choix. Finalement en lisant ces livres, j’ai compris pourquoi tous ces hommes ont risqué leur vie pour atteindre ce sommet devenu mythique. Comme l’avait dit George Mallory à un journaliste qui lui avait posé cette question « Pourquoi voulez-vous atteindre le sommet de L’Everest ? », il avait simplement répondu « parce qu’il est là ! » Mais Mallory aurait dû rajouté « et parce qu’il est terriblement fascinant ! ». En effet, tout comme Mallory, mais sans avoir eu envie d’y monter, assis dans mon canapé ou couché dans mon lit, cette montagne m’a « littérairement » et « littéralement » fasciné moi aussi ! Elle m’a tellement fasciné que j’ai éprouvé le besoin d’en parler en écrivant cet article. Et puis, autant le dire, j’ai beaucoup aimé ces 3 livres ! Lisez-les !

    Nota : J'ai écrit cet article courant septembre, mais à l’instant où je m’apprête à le mettre en ligne sur mon blog, nous sommes le 12 octobre 2024, j’apprends que le corps de Andrew Irvine dit « Sandy » aurait été retrouvé 100 ans après sa disparition dans l’Everest. C’est en lisant un article d’Outside.fr d’hier que j’apprends cet extraordinaire nouvelle car rappelons que la dépouille de son compagnon George Mallory également disparu en même temps, le 8 juin 1924,  a été trouvé en 1999. Extraordinaire car si un des appareils photos Kodak qu’ils détenaient venait à être retrouvé, il pourrait peut-être dire  si les 2 alpinistes ont atteint le sommet de l’Everest avant d’y périr dans leur descente. De ce fait, ils devanceraient Edmund Hillary et Tenzing Norgay de 29 ans. Une nouvelle « incommensurable » à ébranler tout le milieu de l’alpinisme mais aussi le milieu scientifique britannique notamment.


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