• Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons interprétées par Sting.
    Elles ont pour titre : "The Windmills Of Your Mind", "Fragile" et "Fields Of Gold".

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    Je l'avoue les pics Lloset et de la Moscatosa ne sont pas les sommets les plus connus et les plus fréquentés du département des Pyrénées-Orientales. D'ailleurs, quand on regarde la carte IGN, aucun chemin balisé n'y mène et aucun circuit n’incite les randonneurs à aller y grimper. Pourtant, ces deux pics, auxquels on peut ajouter à des degrés moindres le pic de la Serra (1.208 m) et le col de Marsac (1.056 m), composent la ligne de crêtes entre les beaux et profonds vallons d’Urbanya et de Nohèdes. Aujourd’hui, c’est cette ligne de crêtes que je vous propose de chevaucher et croyez-moi, par les paysages et les sites forestiers puis pastoraux dans lesquels on va évoluer et ceux que l'on découvre depuis leurs pinacles respectifs, ils méritent amplement leurs rapides ascensions. En outre, vous aurez peut-être la chance d’apercevoir divers animaux sauvages, tels les sangliers, cerfs, isards ou autres chevreuils qui sont très nombreux dans ces parages sans parler des oiseaux dont les chants vont plus ou moins fortement égayer cette balade selon les saisons. Enfin depuis le joli village d'Urbanya et en y regardant de plus près, leur accès est des plus simples même si le dénivelé de plus de 600 mètres peut être rédhibitoire pour ceux qui considèrent cette déclivité comme bien trop importante à leurs yeux. Ils se trompent car le chemin qui démarre du parking d’Urbanya où on laisse son véhicule est vraiment peu difficile et surtout peu compliqué. Il suffit de passer devant la mairie et de poursuivre toujours tout droit en longeant la rive gauche orographique de la rivière d’Urbanya, c'est-à-dire qu’ici et en avançant à contresens dans lequel s’écoule l’eau, on marche à droite de la rivière. On ignore le premier petit pont à gauche et on poursuit encore tout droit jusqu’à franchir la rivière au moment où la route goudronnée devient piste terreuse. D’ailleurs, cette large piste qui amorce un virage à 180° et commence à monter au dessus du village, on ne va plus la quitter jusqu’au Pic Lloset. C'est dire la simplicité de cet itinéraire. Ici, pour monter, il n’y a que de la piste et pas de petits sentiers caillouteux et tortueux même si en effectuant la boucle proposée, on en aura un peu mais au cours de la redescente seulement. Le Pic Lloset est ce magnifique dôme boisé de sombres conifères que l’on aperçoit droit devant soi au moment où on passe devant une antenne hertzienne et un réservoir.  Sans être bien terrible, le dénivelé s’accentue peu après ce pylône et la piste vire à droite puis à gauche puis à nouveau à droite, passe devant une grande étable et file plein ouest en longeant par la droite le ravin du Correc de Saint-Estève. On passe devant cette ferme en respectant bien évidemment la propriété privée, en refermant les portails, et de préférence sans effrayer les bovins. Le Pic Lloset apparaît plus que jamais dans la ligne de mire avec son sommet ressemblant à la tonsure inversée d’un moine avec sa calotte d’un vert foncé composée de pins et de sapins sous laquelle on distingue une belle chevelure de feuillus au vert plus tendre. Mais plus on s’en rapproche et plus on s’aperçoit que sous la tête de cette montagne, le cou, lui,  est emmitouflé d’une superbe écharpe blanche constituée de merisiers en fleurs plus communément appelés cerisiers sauvages. D’ailleurs, à cette époque de l’année qu’est le printemps et tout en grimpant depuis Urbanya, vous avez déjà remarqué un grand nombre de ces magnifiques arbres en fleurs mais plus on va monter et plus on va en voir et de plus en plus grands et de plus en plus beaux, à un point tel que ce parcours j’aurais presque pu l’intituler le « Chemin des Cerisiers en fleurs ». Toutes ces fleurs sont un véritable ravissement pour nos yeux émerveillés mais pour les insectes en tout genre et notamment les abeilles, ce sont autant de tentations attractives à nulles autres pareilles qui engendrent pour nos « pauvres » oreilles un bourdonnement assourdissant. Au moment où la piste coupe le Correc de Saint-Estève, on fait le choix de poursuivre vers la droite la piste qui amorce un virage en épingle à cheveux. On ne quitte plus cette piste même quand celle-ci atteint la piste DFCI CO60 (en rouge sur la carte IGN) qui arrive du Col de Marsac. Pour ceux qui la connaissent, il s’agit d’un tronçon du magnifique Tour du Coronat que j’ai eu l'infini plaisir d’accomplir à l’été 2007 et que vous pouvez découvrir dans son intégralité sur mon site perso : Tour du Coronat. On laisse sur la droite, le petit refuge de la Travessa. Cette superbe forêt comportant une multitude d’essences différentes, on remarque au passage quelques jolis et rares thuyas et sapins de Douglas. On continue jusqu’après le prochain virage où à un vaste carrefour, on laisse définitivement le sentier du Tour du Coronat qui continue tout droit au profit de la piste herbeuse DFCI CO59 qui file à gauche, rectiligne et pratiquement à plat jusqu’au très boisé Pic Lloset. Bien sûr, c’est depuis ce dernier chemin que les vues sur le vallon d’Urbanya sont sans aucun doute les plus belles mais si le temps est beau et l’horizon dégagé, vous aurez eu le temps, tout en montant, de jeter de multiples regards vers un merveilleux Canigou, encore bien enneigé en ce début de printemps, sur une immense partie de cette splendide forêt domaniale de Nohèdes-Urbanya, sur quelques beaux pics, cols et « serrats » qui composent les paysages alentours. Le sommet du Pic Lloset est un petit monticule rocheux dérisoire qui se trouve derrière la forêt et une citerne et que l’on atteint en franchissant la clôture. Après cette brève découverte, vous pouvez bien sûr faire demi-tour et redescendre vers Urbanya par le même chemin. Les plus courageux ou les moins fatigués, eux, poursuivront à droite en direction du Pic de la Moscatosa qui se trouve à moins de 800 mètres.  Les fatigués mais courageux, eux poursuivront ma boucle en descendant le long de la clôture jusqu’au col de Marsac. Pour le Pic de la Moscatosa, il faut poursuivre le chemin qui file à droite puis quelques mètres plus loin, au moment où il fait une fourche, on prend la branche de gauche qui monte et on arrive devant un portail. Ici, les paysages changent du tout au tout : du côté droit, on a toujours cette épaisse et superbe forêt mais à droite ce n’est plus qu’une simple lande composée de petits genêts et d’une pelouse rase encore une peu verte à cette époque de l’année mais ça ne va pas durer bien longtemps. Ce contraste de végétation entre l’ubac d’Urbanya et la soulane de Nohèdes est simplement séparé par une clôture qui monte vers le Pic de la Moscatosa que l’on aperçoit à quelques encablures à droite. Il suffit de longer cette clôture puis de l’enjamber pour atteindre ce pic matérialisé au sol par une petite borne géodésique.  D’ici, j’en vois certains qui se diront : « le jeu en vaut-il la chandelle ? » A vous de juger mais sachez que de là-haut, vous aurez une vue bien plus ample sur la Rouquette et son épaisse et belle forêt, le Massif du Madres encore un peu enneigé, le pla des Gourgs, le Pic de la Pelade, le Puig d’Escoutou et bien sûr, sur le vallon de Nohèdes, sa belle forêt domaniale et sa magnifique Réserve Naturelle. Quant au Mont Coronat, il paraît si près que parfois on a cette étrange impression que l’on pourrait presque le toucher. Vers le sud-est, le Canigou continue de jouer le seigneur des cimes mais lui, me direz-vous : « ce n’était pas la peine de monter si haut pour le voir ! » Tous ces paysages dans un décor changeant où en poursuivant ma boucle, vous découvrirez les multiples ruines d’un pastoralisme qui, par bonheur, ne s’est pas éteint complètement. Pour s’en persuader, il suffit de regarder le sol et d’observer les nombreuses scybales, petites crottes sèches laissées par les brebis et les moutons. Après la montée vers le Pic de la Moscatosa, on en a pratiquement fini avec les dénivelés et il suffit de redescendre vers le pic Lloset du côté droit de la clôture que vous avez inévitablement franchie en ouvrant le portail ou enjambée avec précaution. La suite de la boucle est encore d’une grande simplicité puisqu’il suffit d’emprunter le chemin qui longe la clôture (parfois bizarrement balisée en jaune mais il s’agit sans doute d’un ancien itinéraire qui venait de Nohèdes), descend vers le pic de la Serra pour finir au col de Marsac. Mais à condition de le faire avec prudence et discernement, rien ne vous oblige à rester collés à cette clôture car quelques ruines effondrées ou cabanes de pierres sèches encore debout sont à découvrir. Une fois arrivés au col de Marsac, on va pratiquement faire demi-tour en évitant d’emprunter le Tour du Coronat qui nous emmènerai beaucoup trop haut et on va préférer la piste qui descend directement vers Urbanya. Cet itinéraire offre ensuite plusieurs possibilités mais pour éviter de retrouver la piste prise à l’aller, je conseille celle qui descend en une large boucle à main droite. C’est le parcours le plus long mais c’est le plus varié pour rejoindre le hameau. Au col de Marsac, il existe un raccourci mais comme la dernière fois que je l’ai pris, il était horriblement embroussaillé, je continue à le déconseiller formellement jusqu’à une prochaine vérification. Cette boucle proposée fait environ 14 kilomètres, aller et retour au Pic de la Moscatosa inclus. Comptez environ 5 heures à 5h30  pique-nique et arrêts inclus pour la réaliser en flânant et en prenant le temps de l’exploration. Beaucoup moins si on le souhaite. Sur ce parcours, et y compris tout au long des pistes forestières, vous remarquerez un grand nombre de clôtures dont certaines sont électrifiées. Cela signifie que vous êtes au sein d’une importante zone d’estives ou les bovins et ovins sont en liberté et peuvent être nombreux dans la montagne selon les époques. Veillez à ne pas casser les clôtures si vous les enjambez, veillez à refermer tous les portails derrière vous, veillez à respecter tous les animaux, veillez à ne pas les effrayer inutilement, ils peuvent s’avérer dangereux notamment pour les femelles qui mettent bas et protègent leurs progénitures. Si vous vous baladez avec un chien, tenez-le en laisse, si vous rencontrez un patou ou un autre chien de berger, pensez que vous êtes sur son territoire et éloignez-vous sans être agressif. Bien qu’agréable et réalisable en toutes saisons, je conseille de faire cette balade aux printemps à cause de tous ces arbres en fleurs ou en automne quand les couleurs des feuilles sont si chatoyantes. L’idéal, l’accomplir plusieurs fois, à des saisons différentes ! Pourquoi pas ? Carte IGN 2348 ET Prades-Saint-Paul de Fenouillet Top 25.

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  • Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons en hommage aux Véronique : "Chère Véronique" chantée par Michel Polnareff"Love Me Encore (Love Me Forever)" chantée Véronique Jannot et "Rien Que De L'Eau" chantée par Véronique Sanson.

    Le Chemin de Véronique et la Roque d'En Talou depuis Montner

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    Dimanche, il est 10h30 et je décide enfin de m’extraire de ma couette et d’ouvrir les volets. Je ferme brusquement les yeux car les rayons du soleil m’aveuglent. Mais comme la lointaine pyramide blanche du Canigou se détache dans un ciel bleu d’une admirable pureté, malgré cette cécité forcée, je m’empresse de les rouvrir  pour ne rien manquer de ce spectacle dont je ne me lasse jamais. Soudain, une idée me traverse l’esprit : « si je partais randonner ! » et dans le même temps, raquettes et godillots aux pieds, je me vois déjà entrain de glisser dans la poudreuse au milieu d’un belle forêt de sapins de Cerdagne ou au bord d’un joli lac glacé du Capcir ou bien encore, je m’imagine entrain de crapahuter sur la crête dépouillée d’une haute montagne du Conflent, avec devant moi des panoramas époustouflants à perte de vue. Je ne suis plus au fond de mon lit mais je rêve encore et un simple coup d’œil au réveil, m’extirpe définitivement de ce délicieux songe où j’étais déjà retombé : il est 10h35. Il est vraiment très tard ! Que faire ?  Cerdagne ? Capcir ? Conflent ? Trop loin ! Rien préparé ! Trop tard ! Je suis désappointé. En général, quand ce genre de mésaventure m’arrive comme cela vient de se produire en ce début de printemps, je me précipite dans ma bibliothèque et je cherche mon bonheur dans un petit guide de randonnées et il est bien rare que je n’y trouve pas une agréable balade, pas trop loin de chez moi et surtout appropriée à cette circonstance tardive que la « grasse matinée » a engendrée. Un petit guide Rando comme cet agréable «  34 randonnées en Agly-Verdouble » qu’un groupe d’amis randonneurs m’a très gentiment offert et dans lequel j’ai trouvé dernièrement ce « singulier » Chemin de Véronique qui démarre du beau village viticole de Montner. Le guide raconte que cette balade emprunte, selon, la légende, le sentier qu’un jeune prétendant amoureux parcourait pour rejoindre sa belle Véronique, à l’abri des regards indiscrets….Bon, autant le dire de suite,  la belle Véronique devait le faire « courir » son amoureux et les gens qui jetaient des regards indiscrets….ou même discrets ne devaient pas être légions à vouloir ou à pouvoir suivre tous ces détours que ce chemin emprunte. Comme beaucoup de femmes, la belle Véronique avait envie de se faire désirer ou alors elle était aussi tourmentée que ce sentier qui part dans une direction, reviens sur ces pas, visite le charmant village de Montner, part au milieu du joli vignoble et des vieux casots, grimpe vers Força Réal comme si on allait rejoindre l’ermitage, bifurque au pied de la colline, redescend dans la chênaie, slalome dans les vignes, les champs en friches, les mas ruinés et les ravines pour revenir enfin à Montner après quelques sinuosités dont on se demande sur la fin, qu’elles étaient les réelles motivations de la jolie Véronique à vouloir zigzaguer de la sorte à quelques encablures du village. Bon, il faut reconnaître que les légendes sont souvent tortueuses et en l’occurrence, ce chemin légendaire l’est tout autant. A l’époque, Véronique a du lui poser pas mal de « lapins » à son amoureux et sans balisage et sans GPS, l'entiché a sans doute du s’égarer plus d’une fois pour retrouver sa belle. Moi, comme à mon habitude,  j’ai essentiellement flâné et pour couronner le tout, après avoir analysé la carte IGN, j’avais décidé d’adjoindre à cette randonnée, un détour supplémentaire en partant visiter la « fameuse » Roque d’En Talou toute proche. J’ai donc démarrer du caveau de dégustation où se trouve le départ, j’ai longé la ruelle qui passe derrière les bâtiments de la coopérative vinicole et là, j’ai suivi le recommandation d’un petit panonceau jaune qui me conseillait d’aller voir un olivier remarquable qui se trouve à 10 minutes dans la rue des Oliviers. Cet olivier, outre son âge pluriséculaire et sa circonférence de 5,50 mètres, est remarquable à un autre titre, puisqu’il s’agit de l’unique rescapé de l’immense oliveraie que possédait le village au siècle précédent au lieu-dit « Las Oulibèdes Grandes ». En effet, il est le seul arbre à avoir survécu à l’horrible et glacial hiver de 1956 et pour les gens qui ont connu cet hiver-là, cette hécatombe d’oliviers n’a rien de surprenant tant le froid avait été excessivement rigoureux. Moi, j’avoue que partir voir cet olivier m’arrangeait bien puisqu’en poursuivant la rue des Oliviers jusqu’à la D.612, puis en coupant celle-ci puis en traversant encore quelques vignes, j’arrivais direct à la Roque d’En Talou. Pour ceux qui ne la connaissent pas, la Roque d’En Talou est une borne sans doute unique en son genre qui matérialise à cet endroit précis la frontière qui avait été définie entre les royaumes de France et d’Aragon par le Traité de Corbeil de 1258 signé entre Saint-Louis, roi de France et Jaume 1er, roi d’Aragon. A cheval sur cette ancestrale ligne frontière, il s’agit d’un simple rocher sur lequel a été gravé, côté français, les armoiries des Montesquieu, seigneurs de Latour-de-France, et côté Montner et aragonais, la fameuse croix pattée des rois d’Aragon. Ces gravures rendent cette roche, sans doute burinée en 1617, date gravée au dessus du blason des Montesquieu, absolument remarquable. Cette borne confirme, avec d’autres bornes plus classiques dans ce secteur du Fenouillèdes, la délimitation de 1258 juste avant le Traité des Pyrénées de 1659 qui vit la frontière se modifiait de nouveau avec entre autres la restitution par l’Espagne au royaume de France de Louis XIV, de la totalité du Roussillon, du Conflent, du Vallespir, du Capcir et d’une partie de la Cerdagne. Après cette superbe découverte, pas toujours évidente à dénicher sans GPS, il faut évidemment rebrousser chemin en direction de Montner pour retrouver le Chemin de Véronique. On poursuit par la rue des Ecoles, la place de l’Aire où se trouve la jolie mairie, on traverse la Grande Rue, on tourne à gauche à la rue de Força Réal où l’on retrouve le balisage jaune propre aux P.R ainsi qu’une pancarte du Chemin de Véronique. Cette assurance retrouvée, on continue par la rue de la Marinade qui, au milieu de splendides villas et des mimosas en fleurs, nous entraîne hors du village. On poursuit tout droit la route bitumée qui descend au milieu du vignoble et file en direction de la toison verdâtre du Massif de Força Réal. On est désormais sur le « sinueux » Chemin de Véronique et il suffit de prêter attention au balisage jaune, pas toujours évident, notamment sur la fin,  pour respecter l’itinéraire de cet agréable circuit dont les buts peuvent être multiples : Il y a bien sûr une flore très riche à contempler avec de nombreuses plantes en fleurs en ce début de printemps, la faune, elle est plus discrète et sauf à avoir la chance de lever quelques perdreaux ou faisans, de voir courir quelques lapins, lièvres ou sangliers, on se contentera, en cette saison, d’observer surtout des papillons et des insectes de toutes sortes mais en réalité les vraies découvertes sont le patrimoine agraire d’antan, les divers éléments qui ont forgé l’identité locale, l’exploration du terroir et du vignoble actuel, la visite du village et accessoirement, si vous êtes follement amoureux, vous lancer dans une course effrénée derrière votre belle pour tenter de la rattraper…..même si elle ne s’appelle pas Véronique ! Moi, en randonneur solitaire, je n’avais pas à « speeder » et comme je me suis mis à ramasser quelques asperges sauvages, j’ai alterné une espèce de vadrouille dans un maquis typiquement méditerranéen, mais plutôt agréable car très florilège en ces premiers jours du printemps, puis une très lente flânerie au milieu du vignoble ocre et schisteux, puis en côtoyant les Mas de la Beille, celui magnifique d’en Garrigue avec ses deux superbes arcades et enfin le Mas Raphaël avec vue sur le village, tel un revenant à la recherche de vieux souvenirs, j’avais l’impression d’errer dans les vestiges de fermes hantées par des fantômes. J’avais le sentiment que ces décombres effondrés, ruines d’un passé rural aujourd’hui révolu, gardaient secrètement en leur sein tout un lot de magnifiques histoires pastorales à jamais oubliées. Tout avait disparu ! Les hommes, leurs travaux des champs, leurs vies, leurs maisons, leurs histoires, il ne restait que des pierres qui, elles aussi, si elles n’étaient pas restaurées rapidement, seraient vouées à tomber un beau jour en poussières et à disparaître à tout jamais. Heureusement qu’un ou deux viticulteurs étaient là à s’occuper passionnément de leurs vignes sinon j’aurais eu l’impression d’être un « Robinson Crusoé » de la randonnée pédestre. La cloche de l’église se mit à m’appeler et c’est avec une grosse botte d’asperges sauvages à la main, et en tous cas, largement suffisante pour une « belle » omelette, que je fis mon entrée dans Montner. Il est déjà 18 heures passé, mais je veux encore profiter de la fraîcheur de cette fin de journée pour rejoindre le caveau de dégustation et ma voiture par une dernière visite du village, de ses ruelles, de ses places, de sa belle église Saint-Jacques avec sa jolie façade de style baroque espagnol, de sa « cobe », étonnante venelle en forme de tunnel qui servait à l’évacuation des eaux de pluies. Le soleil, qui m’avait ébloui à 10 heures, a sérieusement décliné depuis. Le ciel bleu, si resplendissant ce matin, a blanchi au fil des heures et ce merveilleux Canigou enneigé qui m’avait incité à partir randonner, a définitivement disparu dans une brume laiteuse. Pour moi, l’heure était venue d’aller retrouver ma belle…qui revenait par TGV de la région parisienne. L’amoureux avait t-il réussi à retrouver Véronique? La légende ne le dit pas ! Sans aller à la Roque d’En Talou, cette boucle de 8 kilomètres est donnée sur le guide pour 2h30. Moi, Roque d’En Talou, pique-nique, photos et asperges sauvages incluses, je préfère ne pas vous dire le temps que j’ai mis car j’en deviendrais ridicule. Carte IGN 2448 OT Thuir.Ille-sur-Têt Top 25.

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  • Comment ne pas retenir dans cette actualité foisonnante, cette catastrophe survenue le 11 mars dernier au Japon. Après ce tremblement de terre hors norme et le tsunami qui s’en est suivi et qui a fait des dizaines de milliers de morts et de disparus, des inquiétudes extrêmes se focalisent à juste titre sur la centrale nucléaire de Fukushima que plus personne ne semble être capable de maîtriser. Les réacteurs sont hors contrôles, fuient de tous côtés, les noyaux fondent et laissent échapper dans l’air, l’eau et la terre, une radioactivité qu’aucun scientifique n’est vraiment capable de dire qu’elles seront les répercussions sur l’environnement futur du Japon et de notre planète. Depuis bientôt un mois, tous nos soi-disant experts se contentent de dire qu’un nuage sans aucun risque et aucune conséquence sur notre santé passe au dessus de nos têtes. En 1986, des menteurs avaient également dit que le nuage de Tchernobyl n’atteindrait jamais la France ! On connaît la suite….Mais pour cet accident du Japon, sans doute encore plus gravissime, comment peut-on affirmer un scénario « angélique » alors que reste en suspens une question lancinante : dans combien de temps ces fuites vont-elles être endiguées complètement ?

    Alors devant cette catastrophe imprévisible et ses terribles conséquences et drames humains, comment ne pas donner raison à tous ces écologistes qui depuis de longues années se battent contre le nucléaire et ses déchets dont on se sait plus que faire après utilisation. On savait le nucléaire militaire dangereux, on savait le nucléaire civil risqué voire aventureux si mal maîtrisé et mal sécurisé mais les voilà désormais aussi dangereux l’un et l’autre quand l’imprévisible se produit.

    Fukushima, l’île du Bonheur en japonais est devenue l’île du Malheur car c’est un périmètre de 80 kilomètres tout autour de la centrale nucléaire que les américains jugent indispensables de déserter dans sa totalité. Ce périmètre sera sans doute revu à la hausse au fil du temps et des fuites radioactives qui s'échappent des réacteurs endommagés.  Imaginez un territoire irradié grand comme 2, 3 ou 4 départements français où il y aurait des milliers voire des millions de personnes susceptibles d’être atteintes et de mourir de cancers, un pays où plus personne ne pourrait habiter et travailler, où les terres ne seraient plus cultivables pendant des dizaines voire des centaines d’années, où les animaux domestiques et sauvages seraient contaminés et voués à une mort certaine et parfois rapide, où les eaux des lacs, des étangs, des marais, des  rivières seraient toutes souillées, ces eaux, elles-mêmes, polluant nos mers limitrophes de cette terrible radioactivité avec les conséquences sur la faune et la flore marine qu’aucun être humain n’est aujourd’hui apte à quantifier.

    Non à en croire notre cher Président Sarkosy, tout ça est arrivé au Japon mais en aucun cas cela ne peut arriver chez nous. Non, en France, nous sommes à l'abri de cataclysmes de grande ampleur et la tempête Xynthia n'était qu'une simple péripétie. Non en France, selon le « grand ordonnateur de la sécurité de notre république », nos centrales nucléaires sont les plus sûres du monde et nous aurions prévu même l’imprévisible ! Le lundi 14 mars, c'est-à-dire 3 jours après le séisme du Japon, Nicolas Sarkozy s’est transformé en VRP d’Areva et a érigé en exemple le réacteur EPR. «L’EPR, je connais bien le chantier, j’y suis allé plusieurs fois. Je suis désolé de dire ça, mais on a la double coque ! Le principe de la double coque, c’est que si un Boeing 747 s’écrase sur une centrale, le réacteur n’est pas touché», s’est-il félicité. Non, Monsieur le Président, nous ne sommes à l’abri de rien et il suffirait d’un violent attentat (rappelons-nous le 11 septembre 2001 et quel est l'américain qui imaginait qu'il ne faudrait que quelques heures pour mettre à terre les deux tours du World Trade Center !) ou bien qu’une météorite tombe sur une centrale nucléaire française et nous verrions ce film catastrophe digne d’une superproduction américaine sur un écran aussi géant qu’une contrée grande comme nos agréables régions Paca, Midi-Pyrénées ou Languedoc-Roussillon.

    Non, Monsieur Sarkosy, votre position en la matière est indécente. On ne peut pas imaginer que cela arrive en France et il faut arrêter de jouer les apprentis sorciers. Il faut arrêter tous les programmes et centrales nucléaires de France, de Navarre et du monde entier et les remplacer par des solutions plus sures pour les populations. Le démantèlement de nos réacteurs prendra le temps qu’il faudra mais il est désormais impératif que nous faisions marche arrière dans le nucléaire et que nous faisions le choix de solutions plus écologistes et plus sûres. Ces solutions existent et de toute manière, aucun président, aucun gouvernement n’a le droit de jouer avec l’avenir de millions de gens comme cela s’est passé au Japon. Les prochaines présidentielles de 2012 approchent à grand pas et en mettant leurs bulletins de vote dans l’urne, il est impératif que tous les français déterminent leur choix en fonction de ce critère qui doit être désormais capital.

    En cas d’accident comme celui qui vient de se produire au Japon, nous ne pourrions plus dire : « nous ne savions pas ! »


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