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Tour du Capcir - Etape 4 Les Bones Hores aux Bouillouses - Matemale
Ce diaporama est agrémenté de 4 musiques d'Ennio Morricone qui ont pour titre "Malena", "Il Figlio E La Nostalgia", "Dedica" et "Federico E La Sa Solitudine". Les 3 dernières sont extraites de la compiltation intitulée "Relaxing Moments".
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4eme étape – 14 septembre 2013 : du refuge des Bones Hores aux Bouillouses (2.019 m) à Matemale (1.500 m) soit 19,6 km pour un dénivelé de 689 m et des montées cumulées de 771 m. Point culminant à un collet proche du lac d’Aude au lieu-dit Malpas (2.185 m) – Point le plus bas à Matemale (1.496 m).
Comme imaginé hier soir, la nuit a été formidablement réparatrice. Je me suis endormi avec uniquement de belles images devant les yeux et aucun cauchemar n’est venu hanter mon sommeil. Après un réconfortant petit déjeuner, nous voilà fins prêts pour cette dernière étape vers Matemale, longue de 19,6 kilomètres selon mes calculs. Au programme, un peu de bitume sur la D.60 puis une « belle » montée jusqu’au Lac d’Aude dans le Malpas, un autre « mauvais passage » que j’espère plus praticable que celui du Madres. En tous cas, celui-ci, je ne le connais pas. Après le lac d’Aude, direction les Angles, en longeant le fleuve éponyme, en passant par le parc animalier et la station de ski du Pla del Mir. Là, direction Les Angles, courte visite de la partie la plus pittoresque de la commune car la plus ancienne puis descente vers le lac de barrage de Matemale puis vers le village où la voiture nous attend. Pour clôturer cette journée, Jérôme et moi avons prévu d’amener nos amis Cathy et Fred aux Bains chauds de Saint-Thomas qu’ils ne connaissent pas. En général, c’est une initiative toujours appréciée de tous après une longue randonnée. Voilà comment j’ai imaginé cette dernière étape après l’avoir analyser à maintes et maintes reprises. Avant de quitter ma chambre d’hôtel, je prends quelques photos des panoramas alentours mais un éblouissant soleil jette ses rayons aveuglants contre les vitres de la fenêtre. A coup sûr, mes photos seront minables mais tant pis et je préfère de très loin cet ardent soleil et ce ciel pur que les gros nuages gris et menaçants du premier jour. 8h 15, nous quittons les Bones Hores. Effectivement, un chaud soleil propulse déjà des rayons étincelants sur le barrage et les eaux de son lac bleuté. La journée s’annonce magnifiquement belle et j’en suis très heureux. Sans doute très chaude aussi, et peut-être même caniculaire et ça j’aime moins. L’itinéraire file sous le long et impressionnant mur de soutènement du barrage. De l’autre côté, nous hésitons quant à la suite du parcours. Il est vrai qu’au sein de quelques maisons et de plusieurs rues et ruelles, nous ne trouvons pas immédiatement le balisage. Il est pourtant là mais peu évident et c’est bien la D.60 qu’il faut emprunter. Quelques chevaux identiques à ceux de la Vallée du Galbe, c’est dire bruns et à crinières et queues blanches, errent sur la route à l’entrée du village. Ils paraissent gentils et donc moins sauvages. Avec un peu de d’appréhension néanmoins, nous leur lançons une main prudente pour les caresser. Pas de doute, ceux-là sont plus dociles et acceptent frontalement les câlins. Il y a longtemps déjà j’avais lu que ces chevaux étaient propres aux Pyrénées catalanes mais je ne jurerais pas qu’il s’agit de cette race-là. De toute manière, j’avais également lu que ceux de race « Pyrénées catalanes » étaient essentiellement élevés pour leur viande, alors en les regardant, je ne préfère pas y penser. On laisse les chevaux à leurs errements et l’on poursuit la D.60. Dans un virage, un panonceau mentionne « Boucle du lac d’Aude » et pas d’hésitation, c’est bien par là comme l’indique le G.P.S de Jérôme et le mien. Un sentier entre immédiatement en sous-bois puis se poursuit dans une clairière. Il en est ainsi tout au long de cette « bonne » mais régulière déclivité où quelques trouées offrent de beaux panoramas en direction du Carlit et des autres sommets composant son massif. Les parties plus boisées et les clairières se succèdent jusqu’à un plateau. Une fois arrivés sur ce "pla", le sentier zigzague au milieu de nombreuses tourbières. Ici, les fondrières sont légions mais on ne peut pas dire que le chemin soit mauvais pour autant et l’intitulé de Malpas, c'est-à-dire de « mauvais passage » ne me semble pas vraiment approprié, en tous cas pas sur la portion empruntée. Ici, et en terme de dangerosité, il n’y a aucune comparaison avec ce que nous avons connu au Clos Tort entre le Roc Nègre et le Madres. Le chemin semble descendre vers le lac d’Aude mais n’y descend pas vraiment et le contourne par la droite mais en balcon. Malheureusement, depuis ce balcon, de grands pins obstruent la vue et empêchent toute vision complète du lac. Toutefois, je trouve le coin formidablement joli et rafraîchissant et je me dis que ce lac, source de l’Aude, nécessitera une découverte plus approfondie lors d’une autre venue et d’une balade à programmer, avec peut être une ascension du Mont Llaret (2.376 m) et du Roc d’Aude (2.325 m) qui le dominent. J’ai déjà imaginé et inscrit cette randonnée dans mes tablettes mais sans jamais l’avoir encore programmée. Je me dis que ça viendra bien un jour ! Encore une petite descente dans une verte prairie puis le sentier se stabilise et devient vraiment très agréable car à peu près plane sur une bonne distance. On atteint un étrange bois de pins à crochets. Etrange car de nombreux arbres sont définitivement desséchés. Certains sont encore bien debout mais secs et ressemblent à de véritables squelettes. Ces squelettes, il y en a bien d’autres penchés les uns contre les autres. D’autres gisent à même le sol, telles d’immenses carcasses de géants qu’un monstre encore plus colossal aurait anéanties. Je me demande si la tempête Klaus ne serait pas passée par là en janvier 2009 comme elle était violemment passée dans le Vallespir avant que je n’envisage d'en faire son tour ? Dans ce bois de pins à crochets, la pente s’accentue puis les arbres disparaissent quelques minutes le temps au sentier de traverser un petit cirque verdoyant entouré de hautes falaises schisteuses rougeâtres. Puis le parcours se creuse et se transforme en de larges fondrières et l’on voit bien que lors de pluies diluviennes, le chemin devient torrent. Le sentier devient caillouteux et très pénible car les eaux qui ruissellent ont mis à nu des rochers et d’innombrables racines. Ces roches et ces racines sont lisses et glissantes et chacune d’entre-elles est un obstacle à enjamber ou à éviter. Heureusement cette mauvaise descente se termine sur un large chemin bien plus praticable. Nous sommes à la Jasse de Bernardi comme l’indique un panonceau tout près du refuge éponyme. Finalement, l’itinéraire aboutit sur une large piste forestière. Là, on coupe un étroit et insignifiant ruisseau sur une radier. Ce ruisseau, c’est l’Aude et j’ai du mal à imaginer que ce semblant de rivière d’à peine deux mètres de large et de quelques centimes de profondeur, c’est le même et large fleuve traversant tout un département et arrosant de grandes cités comme Quillan, Limoux, Carcassonne ou Trèbes et se jetant dans la Méditerranée aux Cabanes de Fleury. Sa longueur de 224 km et sa puissance sont impensables vu d’ici. Et pourtant ? La piste terreuse devient moins agréable et plutôt lassante. Heureusement, en arrivant au Pla del Buc (Bouc), on se laisse facilement distraire par quelques chevaux que des éleveurs tentent de dresser. Le parc animalier est là et quelques animaux étant visibles à travers le grillage, ça permet d’oublier un peu la monotonie de cette piste forestière qui se termine à la station de ski du Pla del Mir. Là, et même si ce n’est pas et de loin, la cohue de l’hiver, c’est vraiment un retour évident à la civilisation. Les touristes sont déjà plutôt nombreux à cause du parc animalier et de certaines remontées mécaniques fonctionnant en été. Cette civilisation foisonnante et bruyante n’incite pas à un long arrêt, et du Pla del Mir, nous allons faire usage que des rudimentaires toilettes publiques. Elles sont là alors on en profite sans compter pour se rafraîchir à l’eau glacée de leurs robinets. Après le Pla del Mir, le sentier se poursuit en forêt et alors que personne ne s’y attend vraiment, Jérôme, sans prévenir, décide que l’heure du déjeuner est arrivée. Sans doute a-t-il la fringale ? C'est mon cas et je suppose que c'est aussi le cas de Cathy et Fred ? Alors bien évidemment, on stoppe à l’ombre des pins mais sans réel panorama à contempler. On reste là environ 20 minutes puis on repart, toujours dans cette forêt du Senescal où le sentier se faufile exclusivement en descente. La départementale D.32 filant vers les Angles se présente et en bordure de la route un petit panonceau indique clairement la suite du Tour du Capcir. Cette suite traverse la route bitumée et continue en face au travers d’un pré puis en lisière d’une pineraie de pins à crochets. Un deuxième panonceau Tour du Capcir se présente à nouveau : « Les Angles – 0h20 » et « Matemale – 2h15 ». Alors bien évidemment, on poursuit en direction des Angles sur un agréable sentier encadré de pierres sèches et filant la plupart du temps au milieu des prés. Au travers des pins, la cité apparaît très rapidement. Au même instant, le magnifique lac bleuté de Matemale apparaît sur la droite et en contrebas ainsi qu’une piste qui semble y mener. On poursuit encore vers les Angles que nous ne devrions pas tarder atteindre tant la cité semble désormais toute proche. Alors qu’on marche tous tranquillement en file indienne, Jérôme, sans crier gare, quitte le sentier et se met à descendre illico en direction du lac de Matemale. Alors qu’il descend le pré, je le rattrape, l’arrête et l’interroge sur ses intentions. Il me dit que pour rejoindre Matemale, il ne trouve aucun intérêt à faire cette longue boucle menant aux Angles et qu’il a décidé de prendre ce raccourci afin de terminer au plus tôt et de pouvoir au plus vite aller prendre un bain à Saint Thomas. J’ai beau lui indiquer que nous avons tout notre temps, que le programme est prévu ainsi et que le vieux village des Angles mérite le détour, rien n’y fait, et il décide de poursuivre ce raccourci tout en descente. J’avoue que je suis un peu désabusé , non pas que je tienne à aller aux Angles, que je connais déjà, mais je trouve dommage que Cathy et Fred n’en profitent pas. Enfin, je me dis que c’est à eux trois de décider et comme Cathy et Fred semblent acquiescer le choix de Jérôme, je me plie et me rallie à la majorité. Cette descente inattendue traverse d’abord des prés, longe une pineraie puis file direct au milieu de tourbières asséchées. Dans ce dédale peu praticable car complètement bosselé, les mottes de laîches ont rapidement raison de mon genou droit. Pas de doute, voilà une vieille tendinite qui vient de se réveiller. Finalement après avoir enjambé une clôture, nous retrouvons une piste bien plane et l’itinéraire du Tour du Capcir. Bien que je n’apprécie pas cette entorse à l'itinéraire initialement programmé, force est de reconnaître qu’il s’agit d’un vrai raccourci, nous ayant fait gagner au moins deux kilomètres et un temps de marche certain. La piste terreuse est tellement plane que je peux me permettre de compenser très facilement la tendinite qui vient de s’éveiller, me fait quand même un peu mal et de ce fait me fait légèrement claudiquer. La piste longe le lac puis s’en rapproche jusqu’à atteindre le centre équestre, la base nautique, la belle forêt de la Matte et enfin le barrage. Ici, je retrouve le petit circuit que j’avais réalisé en 2006 avec Dany et dont les objectifs principaux avaient été la Tour de Creu, la forêt de la Matte et le barrage. On traverse le barrage, ce qui nous permet d’avoir une vision certes synoptique mais presque à 360 degrés du parcours réalisé sur ce Tour du Capcir. D’ici, on peut presque en tournant sur nous-mêmes voir ou au pire imaginer les lieux cheminés. Quelques dernières photos de notre groupe sur le barrage et l’arrivée n’est plus qu’à 1,6 km comme l’indique un tout dernier panonceau. Le sentier s’éloigne du barrage en descendant vers la centrale électrique, traverse un petit bout de prairie et aboutit sur l’asphalte surchauffé de la D.118 puis de la D.52. Si la canicule qui règne fait fondre l’asphalte, dégageant une odeur âcre, ce n’est pas cette effluve qui me chagrine le plus. Non, ce qui me chagrine, c’est que ce parcours se termine déjà. Je suis toujours attristé de voir se terminer ce que j’ai aimé, même si je sais me faire une raison. Sentiments confus, je suis à la fois triste d’en terminer et heureux d’avoir parcouru ce merveilleux Tour du Capcir. Comme sur tous les tours précédents que j’ai accompli, une ou deux étapes supplémentaires ne m’auraient pas dérangé. La D.52 nous amène directement à Matemale en longeant l’Aude qui n’est encore ici qu’un étroit ruisseau de deux à trois mètres de large tout au plus. Toutefois, son lit est plus profond et ses ondes plus vives, mais c’est sans doute normal au pied du barrage qui en déverse ses eaux. Un cheval blanc est là sur l’autre rive de la rivière. Il baisse la tête puis la relève et semble aussi déconcerté que moi selon les postures qu’il adopte. Il paraît vieux, à moins qu’il ne soit que seulement las de cette température quasiment caniculaire. Les maisons de Matemale sont déjà là, son étonnante « Campanette », étrange chapelle car étroite et toute en hauteur, telle une tour, sa belle église avec son clocher lombard en fer forgé et voilà quelles sont les dernières visions que je garderais ce merveilleux Tour du Capcir. Il se termine ainsi et sous un soleil magnifiquement radieux. Un dernier virage et le parking d’où nous sommes partis apparaît juste un peu plus haut. Ma voiture est encore là et on va tous pouvoir aller « piquer une tête » dans les bains chauds de Saint Thomas. Une eau très fraîche serait peut-être préférable ? Enfin, nous verrons bien ! Un chose est certaine : mon bonheur va encore se poursuivre pendant quelques heures. Enfin, c’est le cas pour moi. Ce bien-être, je suis conscient de le devoir à Jérôme et à ses amis qui ont accepté ce « challenge » de venir marcher avec moi. Je la dois à Blek le Roc qui est sorti de ma mémoire comme un beau papillon sort de sa chrysalide. Je la dois à ma mère qui n’aurait jamais imaginé l’impact que ce personnage de bandes dessinées aurait sur les vertus et les passions de mon existence. Alors c’est décidé, ce récit je vais l’intitulé « La Balade de Blek le Roc ou le Tour du Capcir en 4 jours.
Selon mes calculs et tel qu’expliqué ici, ce Tour du Capcir a été long de 79,6 km pour des montées cumulées de 4.556 m. Le point culminant a été Le Madres à 2.469 m. Après avoir accompli ce tour et grâce aux nombreux refuges gardés ou non gardés que j’ai pu observer, je me suis dit que ce parcours est parfaitement réalisable de diverses manières et donc avec divers points de départ. Il me paraît donc utile de vous donner la liste de ses principaux refuges dont vous trouverez aisément les caractéristiques sur Internet et auxquels il faudrait rajouter les gîtes d’étapes présents dans les différentes communes traversées ou approchées que sont Matemale, Puyvalador, Rieutort, Fontrabiouse, Espousouille, Les Bouillouses, Les Angles et à un degré moindre sur le plan éloignement avec Odello, Réal, Vilanova et Formiguères : Les Estagnols au col de Sansa, la Maison pastorale du Pla de Gril, le refuge de la Font de la Perdrix, le refuge Oller, le refuge de Becet, les barraques de la Jacette et celle de Jasse de la Llosa, refuge des Camporells, refuge de la Balmette, abris de la Jasse de Bernardi et du Pla del Buc. Renseignez-vous bien sûr quant à leur utilisation possible et de quelle manière. Je fais volontairement abstraction de quelques orris habitables mais vous les trouverez sur l’excellent site : Pyrénées-refuges.com. Le site Refuges.info est également super ! A l'aide de ce récit et des renseignements fournis, vous n'aurez, je l'espère, aucun mal à marcher dans nos pas ! Ce récit est aussi fait pour ça !
Nota : Au cours de ce Tour du Capcir, j'ai beaucoup pensé à ma mère car j'ai fini par comprendre que c'était bien grâce à elle que j'avais acquis cette passion pour la randonnée pédestre et la Nature. J'ai donc voulu lui rendre hommage au travers de ce poème. Elle est décédée en novembre 2014, un peu plus d'un an après.
Merci Blek le Roc et merci maman.
C’est maman en cachette qui achetait Kiwi,
Et qu’elle prenait soin de mettre dans mon lit.
Blotti dans la douceur des chaudes couvertures,
Je dévorais sans bruit le « Comics » d’aventures.
Il y avait Ranger, Zembla ou bien Zagor,
Mais de tous ces héros, Blek était le plus fort,
Parmi tous ces géants, c’était ma préférence,
Je mettais dans ses traces les pas de mon enfance.
Blek était grand et fort et dur comme une table,
Mais il tenait pourtant au fond de mon cartable.
Dans mes jeunes années, il m’a tout inculqué,
L’honneur et le respect, l’esprit de liberté.
Je préférais le Blek et délaissais le Bled,
Et lui seul en français survenait à mon aide.
Et en ce jour encore, si j’ai le goût d’écrire,
Blek m’a offert aussi cette passion de lire.
Le trappeur intrépide pourchassait les Anglais,
Et il n’avait de cesse que de les déloger.
Sa principale action, faire de la résistance,
Et j’ai gardé de lui ce penchant de constance.
Du Nord de l’Amérique qu’ils voulaient dominer,
Sans partage, sans vergogne et trop d’autorité.
Blek ne pouvait souffrir cette morgue des Rouges
Et avec lui c’est sûr, il fallait que ça bouge.
Des français, des indiens, il était leur ami,
Fidèle à ses principes et au jeune Roddy.
Ces combats à poings nus durs comme des blocs,
C’était là la raison de son nom Blek le Roc.
Enfant j’ai adoré ce héros d’aventures
Qui m’a donné en sus le goût de la Nature,
Et si je lui dois tout à toutes les époques,
Je dis Maman merci et merci Blek le Roc
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