• Le Prieuré de Serrabonne (601 m) depuis Boule d'Amont (415 m).

    Ce diaporama est agrémenté du Requiem K. 626 de Mozart joué et chanté par l'orchestre et les choeurs de The Academy Of St. Martin-in-the-Fields dirigé par Sir Neville Marriner et László Istvan Heltay

     

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    Quand on possède un véhicule, c’est vraiment très simple de se rendre au Prieuré de Serrabonne ou Serrabona en catalan que l’on peut traduire en français par la « bonne colline ».  En effet, pour aller à la rencontre de ce superbe joyau de l’art roman  dont les premières mentions historiques remontent à 1069, il suffit depuis Perpignan de prendre la route de Prades et après avoir dépasser Ille-sur-Têt de tourner vers Bouleternère. Là, dans ce joli village, il suffit de poursuivre la petite et tortueuse départementale 618 que l’on quittera au profit de la courte départementale 84 pour arriver au magnifique prieuré. D’ailleurs, c’est si facile que chaque année, des milliers de touristes empruntent cet itinéraire pour aller écouter un concert ou plus simplement pour partir à la découverte de ce merveilleux site touristique, sans doute un des plus beaux de notre département. Mais si on aime marcher, il y a aussi une manière beaucoup plus authentique de s’y rendre, c’est celle de cheminer sur un agréable sentier qui part du village de Boule d’Amont. Pour accéder à cet adorable hameau qui mérite lui aussi un ample détour car il possède un riche patrimoine historique, c’est d’une grande simplicité puisque lui aussi est situé sur la D.618 qu’il faudra poursuivre sans se préoccuper de l’embranchement de la D.84 cité plus haut. Un parking est là au bord de la route pour accueillir les voitures. En  face le parking, il y a  cloué sur un arbre, un petit panonceau avec un plan  sur lequel il est écrit « SERRABONNE ». Mais attention si ce plan, très succinct et pas très explicite par ailleurs, vous permet d’aller au prieuré, il s’agit en réalité d’une randonnée en boucle  beaucoup plus longue qui consiste à cheminer les crêtes de Serradell et qui s’intitule tout simplement « les Crêtes de Serrabonne ». J’aurai peut-être un jour l’occasion de vous présenter ce circuit mais la dernière fois que j’ai voulu l’accomplir, notre groupe a été contraint de l’écourter à cause d’une de nos collègues qui en tombant s’est fracturée le tibia et le péroné. Appel à l’aide, attente des secours, hélitreuillage, départ de notre guide, la journée était bien entamée et heureusement le Prieuré fut là pour combler cette journée placée sous le signe de « la faute à pas de chance » ! Alors, oublions pour l’instant les crêtes et partons vers le magnifique prieuré qui se suffit largement à lui-même. A Boule d’Amont, dirigez-vous vers le bout du parking et prenez la ruelle qui monte à main droite derrière l’église. Vous passez devant la terrasse d’un restaurant et poursuivez en suivant le balisage jaune bien présent. La venelle s’élève rapidement avec de très jolies vues sur le village et les premiers contreforts enneigés du Massif du Canigou. La ruelle se transforme en sente, puis en une piste que l’on rejoint et que l’on va suivre sur quelques centaines de mètres avant de la quitter au bénéfice d’un sentier en sous-bois qui se termine sur une nouvelle piste juste avant la ferme de Can Cesta. Cette description peut vous paraître compliquée mais n’ayez aucune crainte : des panneaux indiquant « Serrabonne » sont  bien présents, le balisage jaune est visible et il y a même quelques cairns à chacun des raccourcis à prendre. C’est donc très aisément que vous arrivez au col de l’Aspic (632 m) où l’on poursuit tout droit en traversant la piste. Après le col, les ravines vont se succéder et désormais la progression s’effectue dans une toison végétale très épaisse composée essentiellement de chênes verts et lièges et de quelques bruyères arborescentes. Sur ce chemin parsemé de quelques vestiges d’un pastoralisme oublié, où l’on va sans cesse monter et descendre, essayez d’imaginer le temps où il n’y avait pas de routes goudronnées pour atteindre le prieuré. Immédiatement on peut concevoir la vie difficile et isolée du monde qu’eurent les chanoines, hommes mais femmes aussi, qui vécurent ici à partir de 1082. Et cette vie fut si pénible que le prieuré périclita très vite car l’individualisme pris rapidement le pas sur la règle principale de Saint Augustin qui était de vivre dans une communauté fraternelle harmonieuse. Les temps ont changé et malgré ce déclin, de merveilleux artistes nous ont laissé de fabuleux trésors ! Le prieuré a certes été restauré au 20eme siècle, mais quand on finit par y arriver, de cette architecture extérieure lisse et quasi parfaite toute en schistes, rien ne laisse présager les superbes reliques de l’art roman que l’on va encore y découvrir à l’intérieur. Je ne vous en dis pas plus et je vous laisserai le soin pour quelques euros seulement de savourer par vous-même la finesse des sculptures de marbre rose, la magie des étranges bestiaires et la beauté et la perfection des chapiteaux et des colonnes. Le lieu est également propice aux pique-niques car des bancs et des tables y ont été aménagées. Avant de repartir par le même chemin, vous pourrez également arpenté un ludique sentier botanique et si les vieilles tombes ne vous font pas peur, visiter le minuscule et insolite cimetière. Voilà de quoi remplir une savoureuse journée avec cette magnifique balade toute simple d’environ 13 kilomètres aller-retour pour un dénivelé très modeste de 260m. Carte IGN 2449 OT Céret-Amélie-les-Bains-Palalda-Vallée du Tech Top 25.

     


      

    Le Prieuré de Serrabonne 

     Solitude étendue de quelques fleurs d'automne

    perchée sur la garrigue aride le ciel cru

    et ce chant grégorien d'une voix tôt venue

    le prieuré de Serrabonne

     

     Je passais j'avais soif de choses éternelles

    de tranquilles tiédeurs de rencontres de rien

    un oiseau un chardon un silex de chemin

    une aurore nouvelle

     

     Et je me magnifiais la rose de septembre

    que l'on me donna hier cueillie dans un jardin

    je compris que ce chant que l'on m'offrait de loin

    était là pour m'attendre

     

     Cantatrice étoilée d'opéras fabuleux

    elle passait aussi recherchant ses recherches

    c'est elle qui m'avait attrapé à sa perche

    nous étions seuls à être deux

     

     Je lui donnai des mots elle chanta des notes

    le latin que j'avais pour une fois servit

    et il monta soudain à présent et ici

    une émouvance haute.

     

      Poème de Louis Amade (1915-1992) né à Ille-sur-Têt. 

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