• Nous sommes tous des arbres avec des racines.

    Nous sommes tous des arbres avec des racines.

     

    Plus je vieillis et plus j’adore la langue française. Je la trouve belle, pratique mais en même temps, il faut bien reconnaître qu’elle est complexe. Règles grammaticales, orthographe, syntaxes, exceptions, ponctuations, définitions, il faut vraiment y passer du temps pour l’apprendre correctement et encore. Toute la bonne volonté ne permettra jamais de tout connaître. D’ailleurs et de nos jours, on constate que tout est fait pour la faire évoluer défavorablement, et malheureusement je le crains, pour la faire dépérir. Au delà de cette complexité que l’on peut toujours travailler, il y a des locutions qu’on ne peut plus prononcer ou écrire sans qu’elles ne fassent polémiques. « Français de souche » en fait partie. « Racisme anti-blanc » aussi. Alors pourquoi autant de haine et de querelles autour de ces quelques mots si banals ? Je ne suis ni biologiste et encore moins généticien mais j’essaie d’être logique et pragmatique. Nous sommes tous des arbres avec des racines. Racines sensiblement identiques pour certains et bien différentes pour d’autres. Il suffit de regarder la Nature autour de nous, pour constater qu’il y a des arbres bien différents, certains petits, d’autres immenses, avec des essences, des couleurs, des feuillages, des fleurs, des bourgeons, des graines et des racines bien différentes aussi. Certaines racines sont bien plantées dans la terre, d’autres sont plus aériennes, d’autres arrivent à vivre et à se développer dans des milieux quasiment secs et presque sans eau, pendant que d’autres ne subsistent que dans des milieux aquatiques.  Alors bien sûr, on peut toujours imaginer, ou supposer, qu’après le bing bang, il y a eu au départ une cellule végétale. Vivant dans un milieu aquatique, elle est probablement devenue une algue marine, algue qui a probablement évolué en plante lacustre, plante qui a pris pied sur terre, se transformant peu à peu en plante terrestre, puis en arbuste et finalement en arbre. Je schématise mais c’est grosso-modo ce que les scientifiques échafaudent.  A partir de là, il faut bien admettre que l’évolution a peu à peu créé d’évidentes différences. L’environnement en étant la principale clé. Enfin, c'est l'affirmation d'une immense majorité de spécialistes. Certains archéologues, parce qu’ils ont trouvé de nombreux vestiges, voudraient nous faire croire qu’un premier et unique arbre du nom d’Archaeopteris aurait apparu tout seul et bien avant les autres, espèce d’immense Adam végétal de 30 à 40 m de hauteur qui peuplait nos forêts, il y a environ 370 millions d’années avant Jésus-Christ. Je ne suis pas paléobotaniste, mais on peut aisément supposer que si on trouve de nombreux fossiles de cet arbre, c’est justement parce qu’il était très imposant et peuplait nos forêts, mais cela ne signifie en rien qu’il était le seul et qu’autour de lui il n’y avait pas d’autres végétaux ! Les autres étaient peut être moins nombreux et plus petits et n’ont laissé que peu de traces voire pas du tout. C’est un peu comme si l’on affirmait que Lucy était la première femme hominidé parce qu’elle est la plus ancienne jamais retrouvée. En réalité, les scientifiques ne savent trop rien de tout cela car les mécanismes des évolutions restent la plupart du temps de grands mystères même si des progrès certains se font jour.  

    Alors quand j’entends l’expression « français de souche », je me dis « après tout pourquoi pas ? » Si les frontières de la France ont quelque peu bougées au fil des siècles, elles ont en grande partie conservé le cadre territorial qui était celui que les historiens ont appelé la Gaule. Alors pourquoi tant de polémiques autour de cette simple locution de « français de souche » ? Est-il complètement absurde de dire que notre évolution au sein de ce territoire ne peut pas avoir été la même que celle d’un africain, d’un asiatique ou d’un polynésien. Qu’il y a-t-il de choquant à dire cela ? Nous avons vécu, évolué et grandi dans des milieux naturels bien différents, milieux qu’on appelle de nos jours « écosystèmes ». D’ailleurs, l’Histoire n’est-elle pas là pour nous rappeler que nous sommes aussi, et en plus de l’environnement, les résultats d’évolutions successives aussi complexes que mystérieuses ? Prenons le cas de l’Europe par exemple. A l’école, on a tous appris que de multiples invasions avaient déferlé de l’est vers l’ouest, du nord vers le sud et vice-versa et ce, pendant des siècles et des siècles. Prenons le temps de citer la plupart de ces « peuples invasifs européens occidentaux » : les Celtes, les Romains, les Huns, les Alains, les Goths, les Visigoths, les Ostrogoths, les Vandales, les Suèves, les Burgondes, les Francs, les Vikings, les Alamans, les Bavarois, les Lombards, les Saxons, les Bretons et peut être aussi les Pictes, les Scots, les Angles mais la liste pourrait être encore très longue si on y ajoute les peuples et petites peuplades étant plutôt restés à l’est de l’Europe et ceux venus du Moyen-Orient et d’Afrique comme les Khazars, les Avars, les Hérules, les Tartares, les Egyptiens, les Phéniciens, les Carthaginois, les Perses, les Mongols, les Omeyyades, les Maures, les Sarrazins, les Slaves, j’en passe, j'en oublie, des meilleurs et des pires. Tous ces peuples-là, sont venus, sont passés ou se sont installés en Europe et donc obligatoirement, et plus ou moins volontairement ou pas (les viols étant nombreux !), ils se sont croisés avec des populations déjà résidentes, sédentaires ou déjà de passage ! Voilà nos véritables racines avec de grands mystères qui demeurent, comme nos langues par exemple qui sont si différentes malgré des invasions commises parfois par des peuplades si similaires. Des langues qui parfois ont pourtant des origines identiques. Alors, autant vous dire que si vous cherchez vos racines, elles risquent d’être aussi nombreuses et profondes que celle d’un séquoia géant !

     

    Sans remonter aux calendes grecques, si je prends mon seul cas, remontant à quatre générations, j’ai la quasi certitude,  que coulant dans mes veines, j’ai du sang « français (Jullien, Darbousset, Demongeot comme Mylène) », « italien (Bourrely, Duretto, Pizard et ma mère née Perrotto) » et même « allemand (Miard, Oustric comme le célèbre banquier fraudeur, Reynord, Graf comme SteffiFrancfort comme une saucisse, et ma grand-mère paternelle née Dauenhauer) ».  Je ne trouve pas ni d’anglais, ni d’espagnols, encore que si j’analyse mon nom de famille Jullien, voici tout ce que l’historien Jean Tosti en dit :  

    « Julien, Jullien : Voir Julia pour l'explication. On trouve les Julien un peu partout, mais notamment dans les Bouches-du-Rhône et l'Aveyron. Quant aux Jullien, outre la région marseillaise, on les trouve dans la Drôme et l'Isère. Variante : Julhien (43, 15)

    Julia : Equivalent catalan du français Julien. Le nom vient du latin Julianus, lui-même dérivé de Julius. On connaît plusieurs saints portant le nom de Julien. Le plus célèbre dans les P-O est saint Julien, époux de Baselice : tous deux ont refusé de consommer leur mariage, et sont partis évangéliser les païens, ce qui a valu à Julien de mourir dans d'affreuses tortures. En Normandie, on connaît aussi saint Julien l'Hospitalier, popularisé par un conte de Flaubert. Le patronyme Julia est très courant dans le Sud et le Sud-Ouest (81, 82, 31, 66). Variantes : Jullia (07, 82), Julhia (46, 82, 40).
    Julian, Jullian :   Variantes de Julien (voir Julia) portées surtout dans le Gard. Formes voisines : Julhan (48), Julhian, Julians, Juliant, Julliand (74), Julliant. Formes latinisées : Juliany, Julianus, Julianny »

     

    Alors comme on le voit, pas suffisant que j’ai des origines « romaines » ; tout comme la salade au cœur ferme et à la tête robuste si feuillue ; encore faut-il peut-être que je descende d’un saint à la fois catalan, puceau et finalement martyrisé ! Maintenant, je comprends mieux pourquoi en dressant mon arbre généalogique, j’ai constaté que mon arrière grand-père était né de père inconnu ! Bâtard en plus ! Un envahisseur a-t-il violé mon arrière-arrière grand-mère ou était-elle consentante ? Je  vous l’ai dit : « il y a des mystères ! » Celui-ci est le plus gênant dans mon parcours, car il m’empêche d’aller plus loin dans ma généalogie et ainsi de continuer à remonter le temps.

     

    Alors, même si je connais très mal l’Histoire de l’Afriquede l’Asie ou de la Polynésie, je suppose que les peuples de ces continents-là ont du avoir la bougeotte eux aussi, étant envahis eux-mêmes par d’autres peuplades, et donc à leur manière, ils ont eux aussi leurs propres souches et leurs propres racines, aussi complexes et mystérieuses que les nôtres. Et que la mienne !  

     

    Oui, je n’ai aucun scrupule à le dire,  je suis né à Marseille et donc dans le périmètre de ce qui est la France, je me considère avant tout citoyen français. Je ne dirais pas "fier de l’être" car je n'ai pas choisi, mais tout simplement patriote, non pas au sens "guerrier" du terme car je suis foncièrement pacifiste, mais j'aime mon pays, ses traditions, ses valeurs et ses paysages. La France est ma « souche ». Je suis « français de souche », même si je suis conscient  que mes racines viennent probablement d'horizons lointains et différents ! Tous ceux qui contesteraient cette idée, seraient considérés comme faisant du « racisme ». « Racisme anti-blanc ? » Je vous laisse seul juge mais je suis blanc et ça je ne l’ai pas choisi non plus, tout comme mon nom et mes ancêtres.  

     

    Bon, je ne veux plus créer de polémiques ! Alors, il est peut-être bon de rappeler ce qu’est une souche selon le Larousse. Cela peut être :

     

    • Soit la partie inférieure du tronc d'un arbre, située au-dessous du collet et d'où partent les racines.
    • Soit la partie d'un arbre qui reste en terre quand l'arbre a été coupé au ras du sol ; cette même partie arrachée.
    • Soit une personne ou un animal de qui sort une suite de descendants : Chien de bonne souche.
    • Soit l’origine de quelqu'un : Être de souche paysanne.
    • Soit la source, origine, principe d'un ensemble ethnique, d'une famille linguistique : Mot de souche francique.
    • ….etc….etc…..voir le lien si vous le souhaitez !

     

    Je vous l’avais bien dit en préambule que la langue française était complexe….et si en plus, elle doit désormais faire polémique pour un oui ou un non (nom), l’avenir risque d’être une grosse souche impossible à sortir de son trou ! Allez, je vous laisse, je pars continuer à faire le mien....et ça, il faut bien reconnaître que ce n'est jamais facile pour personne !

     

     

     

     

     

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