• Le Tuc de Montcalivert (677 m) depuis Saint-Lizier (419 m) - Ariège

    Ce diaporama est agrémenté de 4 chansons de Laurent Voulzy dont les titres sont "Oiseau malin" composée et chantée avec Alain Souchon, "Jésus", "C'était déjà toi" et "Derrière les mots" composée et chantée avec Alain Souchon.

    Le Tuc de Montcalivert (677 m) depuis Saint-Lizier (419 m) - Ariège

    Le Tuc de Montcalivert (677 m) depuis Saint-Lizier (419 m) - Ariège 

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    Ce matin, en quittant Le Port pour Saint-Lizier, voilà déjà 5 jours que nous sommes en vacances en Ariège et nous n’avons qu’une seule randonnée à notre actif. Celle aux Cabanes de Goutets depuis La Foulie.  Il est vrai que nous avons beaucoup privilégié les longues sorties en voiture et les découvertes environnantes : la grotte de Niaux, l’incroyable et « baba cool » marché de Saint-Girons, l’étang et le port de Lers, Aulus-les-Bains, Ercé, Cominac et ses "fameuses" grangesOust, Seix, le col de la Core (où nous avions baladé voilà déjà 10 ans !) et presque toutes les montagnes et campagnes aux alentours de Massat. Et dieu si il y en a de belles de campagnes et de montagnes ! Idem pour les villages et les petits hameaux, tous plus beaux et pittoresques les uns que les autres. Ces sorties, nous les avons agrémentées soit de quelques pique-niques organisés soit de restos inopinés mais jamais décevants quelque soit le niveau du standing. De la très belle auberge aux magnifiques produits du terroir au petit snack sans prétention, tout le monde a été super accueillant et avec de surcroît, une cuisine saine, digeste et de qualité. Aujourd’hui, pas de resto au menu de la journée mais tout est programmé avec une nouvelle randonnée au « Tuc de Montcalivert depuis Saint-Lizier ». Enfin, selon les cartes, vous trouverez « Montcalivert » ou « Montcalibert », toponymies (*) que j’ai tenté de découvrir et de comprendre mais sans aucune prétention car je n’ai trouvé qu’aucun élément concret sur le Net. Comme l’avait été notre première balade aux « Cabanes de Goutets », j’ai également trouvé celle-ci sur un guide touristique. Si en lisant l’article, j’ai noté que le Tuc de Montcalivert était, par grand beau temps, le plus remarquable belvédère du Couserans, en analysant le parcours, j’ai également observé que cette petite randonnée pouvait avoir bien d’autres atouts : possibilité de visiter Saint-Lizier mais également Montjoie-en-Couserans et puis surtout, elle est suffisamment courte et facile, pour que l’on puisse prendre son temps, c’est-à-dire flâner et pique-niquer, sans que ça remette en question l’ensemble du programme de la journée. Après l’achat des éléments nécessaires à un pique-nique dans un supermarché de Saint-Girons, il est 9h45 quand nous rangeons notre voiture sur le vaste parking du Palais des Evêques de Saint-Lizier. La visite du palais et plus globalement de Saint-Lizier est prévue cet après-midi au retour de la balade. Dans l’immédiat, un panonceau est là indiquant « Montcalivert 3h30 ». Nous démarrons sous les yeux inquisiteurs d’un vieux couple qui nous regarde passer comme si nous arrivions d’une autre planète. Moins dérangeants mais presque aussi curieux, de nombreux rouge-queues noirs jouent sur les murets encadrant le chemin herbeux servant de ligne de départ. Bien balisé en jaune, ce dernier tourne à droite, file dans un sous-bois et se dirige en montant vers un petit pré où un calvaire a été érigé en son centre. C’est la croix dite de Pouterolles où paraît-il  les évêques avaient pris pour habitude de venir méditer. Méditer nous aimons ça aussi mais ce n’est pas au programme, alors nous quittons le pré et sa croix, descendons un talus par un escalier fait de rondins et retrouvons une large piste forestière. Cette piste, parallèle à de vieux remparts ; dont j’ai lu qu’ils étaient gallo-romains ; passe devant l’entrée du cimetière de Saint-Lizier, longe ce dernier, en offre une vue aérienne, puis continue toujours à monter en sous-bois. Sous-bois, prairies de fauche, re-sous-bois et ainsi de suite, pas de doute nous sommes sortis de la vieille cité épiscopale. Seuls des portillons qu’il nous faut pousser, un espace boisé, espèce de circuit gymkhana abandonné et fermé, indiquent que la ruralité n’est pas totale. Pourtant, nous continuons à zigzaguer au sein d’un cadre magnifiquement verdoyant où de nombreux aspects nous rappellent constamment que nous sommes à la campagne : ancienne bergerie, engins agricoles inactifs, bovins, ovins, corvidés et autres oiseaux très nombreux, papillons qui le sont encore plus, nous prenons plaisir à marcher. Si les zigzags presque continuels nous interpellent car nous perdons peu à peu le sens de l'orientation, une clairière offrant une vue plongeante sur Saint-Lizier stoppe nos interrogations et permet d’évaluer le chemin déjà parcouru.  Chemin des Gabats ou de Montcalivert,  d’autres panonceaux directionnels balisés de jaune se présentent évitant toutes confusions ou égarements. Nouveau sous-bois rectiligne puis une ferme est là en surplomb sur notre droite. Nous sommes au Gaïrard d’en Haut comme l’indique un panneau signalétique. Poules, coqs et canards en liberté nous rappellent que la vie à la ferme n’est jamais totalement végétarienne. De très nombreux moineaux s’envolent d’une mare et vont s’immobiliser sur un fil téléphonique. Je lève la tête vers eux mais dans la continuité du ciel un corbeau coursant une buse détourne mon regard. A moins que ce ne soit la buse qui course le corbeau ? Difficile d’affirmer telle ou telle hypothèse, tant la bagarre est faite de pirouettes très rapprochées. Les volatiles « querelleurs » s’éloignent puis disparaissent de ma vue sans que je sache qui est sorti vainqueur ?  Au Gaïrard d’en Haut, l’asphalte ayant pris le relais des chemins souples et herbeux, cette portion est moins agréable à arpenter. Le Tuc de Montcalivert est là, droit devant, avec une belle et grande croix blanche à son sommet. Sur la droite, le village de Maubresc est à ses pieds. Hier soir, quand nous avons pris la décision de faire cette randonnée, j’ai lu sur Internet tout ce que l’on pouvait  lire à propos du Tuc de Montcalivert et j’avoue avoir été scotché par tous les méfaits dont cette croix blanche est régulièrement la victime. Ça va de la personne de passage qui veut la voir supprimer et qui a porté plainte pour arriver à ses fins, à des tags fréquents que la municipalité est continuellement  obligée d’effacer. Mais dans quel pays vivons-nous ? Mais quel est ce pays où une simple croix au sommet d’une colline peut provoquer une frénésie de réactions aussi dingues ? Mais quel est ce pays où la tolérance et le respect de l’autre sont constamment bafoués ? Je ne comprends pas tous ces sacrilèges et pourtant je ne suis pas croyant ! Je tente de ne plus penser à ça, voulant profiter au maximum de cette superbe journée. Le balisage indique de descendre vers Maubresc. Au sol et sur l’asphalte, de grandes flèches ont été tracées, facilitant bougrement la direction à suivre dans les différentes ruelles de ce village. Guère plus loin, les panonceaux directionnels continuent d’être bien présents. Après quelques jolies villas, un large chemin rectiligne et herbeux file vers le lieu-dit Trignan et nous éloigne définitivement de Maubresc. Après le dernier bâti de Trignan, que le chemin laisse sur la droite, un étroit sentier prend le relais. Il s’élève en quelques menus lacets, et donc plutôt en douceur, en direction du sommet. Alors que je suis très occupé à tenter de photographier de très nombreux papillons, Dany marche à un bon rythme vers ce « sacro-saint » pinacle. Il est vrai que contrariés par une bonne brise, les papillons ne tiennent guère en place. Les photographier dans ces conditions devient vite galère et ce, d’autant que mon appareil-photo continue à faire des siennes. Tout en montant, je peste car la plupart de mes clichés n’ont pas la qualité que je suis en droit d’espérer d’un tel appareil que je viens d'acheter si récemment. Il « délire » continuellement. J’ai beau constamment le paramétrer avec les valeurs par défaut, rien n’y fait, les photos ne sont jamais nettes et en tous cas rarement parfaites. Si ces petits malheurs me mettent en rogne, par bonheur, l’itinéraire qui s’élève offre suffisamment de panoramas admirables pour les relativiser. Finalement, et comme le sentier se raidit encore un peu plus sur la fin, Dany arrive bien avant moi auprès de la croix qui est à 677 m d’altitude. Quand j’y parviens à mon tour, elle a déjà copieusement entamé la salade de son pique-nique. Nous restons au sommet presque une heure à tout observer, soit directement de visu, soit en profitant des deux tables d’orientation qui ont été dressées à bon escient. D’ici, nous constatons que les Pyrénées sont encore bien plus enneigées que nos différentes sorties nous les avaient laissé imaginer. Puis pendant que Dany se repose un peu, profitant d’un chaud soleil, je repars vers quelques « captures » photographiques des papillons et de la flore présente.  A l’instant de repartir, je note qu’ici, sur la table d’orientation, il est écrit « Montcalibert » et non pas « Montcalivert », chose que je n’avais pas remarqué précédemment. Erreur ou bien le toponyme peut-il s’écrire des deux façons, sachant que dans de nombreuses langues et dialectes, le « b » et le « v » ne font qu’un ? Je me fais la promesse de regarder et même d’analyser la toponymie (*), si je la trouve sur Internet. Alors que je pensais réemprunter le même itinéraire qu’à l’aller, au moins jusqu’à Maubresc, Dany fait le choix d’un autre sentier qui part à gauche et entre presque aussitôt dans un sous-bois. Je ne sais pas où il va ; elle non plus ; mais comme il est balisé en jaune, je ne m’y oppose pas. Ce sentier constamment en forêt n’est pas facile et nécessite attention et prudence. Quelquefois rocheux,  souvent humide voire boueux, je constate qu’il descend constamment sur le versant sud-est de la colline.  Au regard de l’analyse que j’ai faite hier soir d’un tracé I.G.N, je me persuade qu’il va dans la bonne direction, c’est-à-dire vers Bergerat. Finalement, et outre les précautions presque constantes que nécessite ce sentier, le plus gros souci arrive dès lors qu’il se termine devant une haute clôture électrifiée. Que faire ? Or mis de faire demi-tour, solution difficilement acceptable, nous ne pouvons qu’envisager d’enjamber cette clôture. Nous y parvenons sans l’abîmer et surtout sans prendre de « châtaigne » et poursuivons en direction d’une ferme qui est là à quelques mètres seulement. Bien qu’un peu surprise de nous voir arriver par-là, une dame occupée à son jardin nous accueille avec beaucoup de gentillesse, allant même jusqu’à nous indiquer la suite du parcours. Elle nous explique que si la clôture électrifiée peut ennuyer les randonneurs, elle est surtout là à cause du bétail qu’avec son époux ils élèvent. Nous la remercions, la laissons à ses magnifiques rosiers et continuons vers Bergerat, car effectivement c’est bien là que nous sommes. Le petit hameau est vite traversé et l’itinéraire aboutit sur la D.627 à hauteur d’un bel oratoire dédiée à la Vierge Marie. En observant cet imposant oratoire, et sur la base de toutes les croix christiques que j'ai vues depuis le départ, je suis contraint d'admettre que ce secteur de l'Ariège est probablement celui où la présence d'une foi chrétienne est la plus manifeste. Juste après l'oratoire, nous suivons les indications de la gentille éleveuse, traversons la route et empruntons immédiatement un chemin qui tourne à droite. Ce chemin retrouve très rapidement la départementale 627 qu’il nous faut désormais emprunter pour arriver jusqu’à Montjoie. Montjoie-en-Couserans, dont hier soir, j’ai lu sur Internet quelle était une des plus petites bastides de France voire la plus petite. Alors, bien sûr, pour le provençal que je suis, une bastide c’est d’abord une grande et belle bâtisse, et de ce fait, je ne comprenais pas pourquoi cette petitesse était mise en avant comme si c’était une méritoire vertu. J’ai donc lu tout ce que je trouvais sur Internet concernant Montjoie en particulier et les bastides en général, c’est-à-dire ces villes « neuves » construites entre 1222 et 1373, avec des architectures parfois différentes mais toujours innovantes pour l’époque, des caractéristiques bien particulières (contrat de paréage, droits spéciaux, noms, etc…), leur octroyant une spécificité et leur permettant d’accéder à cette dénomination spéciale de « bastides ». Si l’Histoire des bastides m’a énormément intéressé, j’étais surtout ravi que le fait de « ne pas marcher idiot » continue à rester mon leitmotiv ! En définitive, Montjoie étant en effet une toute petite commune, très jolie et très pittoresque certes, mais « petite bastide » comme je l’avais lu, nous n’y passons guère plus d'une heure, et encore parce que nous en profitons pour faire des pauses. Pause-pipi dans les latrines de la commune et pause-café tiré d’un thermo. La suite et la fin de la marche vers Saint-Lizier et sur le célèbre Chemin de Compostelle sont plutôt « tristounettes », pour ne pas dire affligeantes, car essentiellement sur l’asphalte. En tous cas, cette très courte portion bitumée du célèbre chemin vers Saint-Jacques ; assez incompréhensible dans un secteur aussi campagnard ; ne donne guère envie d’aller jusqu’en Espagne à pieds ! Comme prévu dès le départ, nous consacrons une belle partie de l’après-midi à la visite de Saint-Lizier. La vieille cité, la seule à avoir eue deux cathédrales, mérite bien ce long intérêt. Outre sa magnifique cathédrale dédiée à Saint-Lizier et datant du XIeme siècle ; le seul édifice dont nous visitons l’intérieur ; il y a aussi le Palais des Evêques, son musée et la cathédrale Notre-Dame de la Sède fermée au public ce jour-là. Il y a aussi une étonnante pharmacie du XVIIIeme siècle et tout autour de la cité, des remparts gallo-romains formant une belle enceinte au sein de laquelle de nombreuses ruelles, quelques placettes et des maisons à colombages combleront les curieux et les passionnés de vieilles pierres et d’Histoire.   Il est 17 heures, cette balade au Tuc de Montcalivert ; mais pas que ; se termine. Nous rentrons au Port. Enfin, non à Le Port ! Cette balade a été longue de 10,8 km, visites inclues de Montjoie et Saint-Lizier, pour des montées cumulées de 480 m et un dénivelé de 267 m, point le plus bas à  410 m à Saint-Lizier et le plus haut à 677 m au sommet du tuc. Carte IGN 2047 OT Saint-Girons – Couserans Top 25.

    (*) Toponymie du Tuc de Montcalivert ? : Je précise que sur Internet, je n’ai rien trouvé de particulier concernant cette toponymie. Tout ce que j’écris ici est donc strictement personnel  et n’avance que moi. Comme le précise le site Wikipédia, un tuc est « une hauteur, en général une butte, une colline ou une simple dune ». On peut donc raisonnablement affirmer que le mot « Tuc » suivi immédiatement du mot « Mont » est un toponyme pléonastique. Si on sait tous ce qu’est un « mont », reste à savoir quelle est la signification du toponyme « Calivert » ou « Calibert », puisqu’il y a 2 manières de l’écrire. Concernant « Montcalivert », je note sur les cartes les plus récentes (IGN et cadastrales) qu’il s’agit d’un hameau ou d’un tout petit lieu-dit constitué seulement de deux ou trois habitations. La randonnée expliquée plus haut n’y passant pas, je ne peux rien vous en dire de plus or mis ce que j’en trouve sur Internet, c’est-à-dire rien ! Je constate simplement sur le site Géoportail que ce lieu-dit est situé sur le versant nord-ouest du tuc, près d’un autre lieu-dit du nom de « Biouandé ». On peut raisonnablement penser que c’est la présence toute proche du mont qui a donné son nom au lieu-dit et pas l’inverse. Enfin, je pense que c’est logique. Très boisé, la photo aérienne de ce hameau, et du secteur en général, n’apporte aucun élément concret supplémentaire à mes recherches. Toutes les autres cartes que l’on peut trouver sur Internet (Mappy, ViaMichelin, Google, etc…) ne mentionnent pas ces deux lieux-dits. Sauf que l’on peut aisément imaginer que la terminaison « bert » signifiant « vert » en gascon n’est peut-être pas si innocente dans un lieu aussi verdoyant.  Alors faudrait-il pour obtenir un début d’explication couper en deux le nom « calibert » et en faire un « cali bert » voir un « cal bert » ? Peut-être ? Je vais m’y essayer ! Tous les étymologistes sont d’accord pour affirmer que le préfixe indo-européen « kal ou cal », c’est la « pierre ». Toutefois, ce préfixe a tellement fourni  d’autres mots qu’il est presque impossible de les énumérer tous et de s‘orienter vers une unique explication. Notons toutefois qu’en de très nombreuses circonstances (calade, cale d’un port), une « cale » est  un plan incliné même si la notion de « pierres » reste présente dans les cas cités. Ainsi, les mots « cale » ou « calle » ou encore « cala » sont selon certaines langages régionales, mais toutes issues de la « langue d’oc », soit un terrain en pente (Alpes) soit un champ en terrasses (Rouergue), explications présentant l’avantage de correspondre au cas qui nous intéresse, puisque le « Tuc de Montcalivert » est d’abord une colline, colline dont il ne fait aucun doute qu’elle ait été exploitée de manière agricole et pastorale au temps jadis.  Alors le « Montcalivert » serait-il un « terrain en pente vert » ? Voilà déjà une première éventualité que l’on ne peut pas écarter !

    Confirmant le découpage cité plus haut, je note sur Internet que le mot s’écrit de diverses manières et parfois tout attaché soit en deux mots « Mont Calivert », les 2 mots séparés quelquefois par un trait d’union « Mont-Calivert ». Comme sur la table d’orientation située au sommet, on le trouve également sur Internet écrit « Tuc de Montcalibert » avec un « b » au lieu d’un « v », ici aussi écrit parfois en un seul mot ou en deux « Mont Calibert ». Rien de surprenant concernant ces multiples façons d’écrire ce toponyme. Comme on l’a vu plus haut, la mention « tuc », pléonasme de « mont » ne se justifiait pas et d’ailleurs, elle ne figure que sur les cartes les plus modernes (IGN et cadastrales). Cette mention « tuc » a sans doute été rajoutée afin de différencier le « mont » du hameau tout proche. Enfin et pour expliquer les autres façons d’écrire le patronyme « Montcalivert », cette colline étant située sur l’ancienne province de Gascogne et la lettre « V » n’existant pas en « gascon », on peut raisonnablement envisager que « Montcalibert » est la vieille version « gasconne » et « Montcalivert » la plus moderne, ç’est à dire la version « française ».  Cette hypothèse est d’ailleurs largement confirmée par l’analyse des cartes proposées par le site Géoportail et selon leur ancienneté. En effet, les cartes les plus récentes,  c’est-à-dire  les différentes cartes IGN (Institut Géographique National) mentionnent le « Tuc de Montcalivert » alors que les cartes cadastrales mentionnent le « Tuc de Montcalibert ». Il en va de même pour la carte de 1950 avec « Montecalibert » et les cartes Cassini « Moncalibert ».

     

    Si on a vu plus haut qu’un « terrain en pente » et la couleur « verte » pouvait être une explication plausible, elle n’est peut-être pas ni la seule à imaginer ni la bonne ? Alors, il est peut-être intéressant de continuer les recherches ? Malheureusement, et comme on va le voir, les statistiques à partir de Google Recherche n’apportent que peu d’éléments indubitables :

    En effet, quand j’ai tapé les différents noms dans Google recherche, j’ai obtenu en un minimum de secondes les résultats suivants :

    -Montcalivert : 1.580 résultats.

    -Mont Calivert : 935 résultats.

    -Calivert : 4.280 résultats

    -Montcalibert : 1.430 résultats

    -Mont Calibert : 2.590 résultats.

    -Calibert : 15.700 résultats. Toutefois,  il faut noter que dans ce dernier cas, il s’agit d’un nom propre un peu plus répandu que « Calivert » tant en nom de familles qu’en nom de lieux. Ainsi, sur le site de généalogie Filae, le nom « Calivert » n’apparaît jamais alors que le nom « Calibert » apparaît 233. Idem sur Généanet où le patronyme « Calibert » obtient 63 résultats alors que « Calivert » en obtient seulement 6. Par contre, le site Généanet n’évoque aucune toponymie prétextant que ce dernier a évolué au fil des siècles comme de nombreux autres patronymes, ce dont on ne peut pas douter ! Plus intéressant, mes recherches me précisent que le mot « Calibert » serait le nom patois du fruit de l’églantier ou cynorhodon, très souvent appelé « gratte-cul ». Le « calibertier » serait l’églantier lui-même. Ici, il s’agit du patois vellavien, c’est-à-dire du Velay dont l’origine est l’occitan tout comme le gascon, même si cette assertion est encore largement discutée, à juste titre, par de très nombreux linguistes. Alors bien évidemment, on pourrait presque affirmer que le « Montcalibert » serait le « mont des églantiers », solution toute trouvée et qui paraît plausible dans la mesure où cet arbuste est présent dans le secteur comme dans tout le département de l’Ariège. Voilà une deuxième possibilité !

    Faut-il pour autant arrêter les recherches ici ? Je ne le pense pas. En effet, et comme le précise le site Généanet, les noms « Calibert » ou « Calivert » ont évolué au fil des siècles. Ainsi, si au nom « Calivert », on enlève le « i », on obtient « Calvert » dont l’étymologie en « calvaire » ne semble guère faire de doute pour les spécialistes de ce site en généalogie. Alors dans ce cas, le  « Mont Calivert » deviendrait le « Mont du Calvaire », ce qu’il est aujourd’hui et depuis les années 1933/34 où la grande croix blanche a été érigée dans le cadre d’une mission catholique. Cette croix a-t-elle été érigée pour remplacer un précédent calvaire qui aurait disparu ? Je n’ai rien trouvé sur Internet à ce sujet mais peut-être que des historiens du cru pourraient me renseigner ? Dans le département du Lot, à Floressas exactement, il existe un « Pech Calvert » et là, de manière assez surprenante, les toponymistes pensent que le nom « pourrait venir du mot occitan "calvet" signifiant chauveUne colline au sommet dépourvu d'arbres (un Mont Chauve) », citation extraite du site « https://floressas.jimdo.com/la-commune/les-lieux-dits/ ». Alors pourrait-on imaginer que le « Montcalivert » soit également un « mont chauve ? ». Un peu boisé, il n’est pas totalement « chauve » de nos jours, mais l’a-t-il été dans un passé bien antérieur ? Difficile de le savoir ? S’il est évident que les noms propres (toponymes, patronymes) ont évolué au fil des temps, au travers des langues et dialectes, selon leur phonétique, selon les accents et les prononciations avec lesquels ils étaient formulés, il est également évident qu’à force de leur ôter des lettres,  « calivert, calvert puis calvet » on peut en obtenir des significations bien différentes.

    Alors comme on le voit ci-dessus les explications concernant le « Montcalivert » peuvent être nombreuses, raison pour laquelle j’ai mis un point d’interrogation au titre de ce paragraphe. Est-il :

    1. Un mont verdoyant ?
    2. Un mont où poussent des églantiers ?
    3. Un mont ayant possédé un calvaire ?
    4. Un mont chauve ?

     

    Si  vous possédez la bonne solution voire une autre explication, sachez que je suis preneur !

     

    En octobre 2010, et alors que la croix était en cours de restauration, voilà ce que l’on pouvait lire dans la Dépêche.fr : « Patrimoine laissé par nos anciens, cette croix s'érigeait entre 1933 et 1934 dans le cadre d'une mission catholique et l'histoire dit que le chantier terminé les outils furent enfouis dans le socle. Quelques mesures pour ce « corcovado couserannais » : premier socle, 2,20 m x 3,70 m ; deuxième socle, 1,60 m x 2,10 m ; bras de la croix, 3,40 m ; hauteur de la croix, 10 m. L'été dernier, les plaques commémoratives rénovées, dont les inscriptions retracent sa construction et l'historique, reprenaient place sur le gros socle et son sommet se coiffait d'un chapeau de protection. Pour l'admirer, il suffit de partir de Saint-Lizier ou Montjoie et emprunter les itinéraires piétonniers balisés menant au sommet du tuc du Montcalivert. A 677 m d'altitude, au pied de la croix entourée de deux tables d'orientation, ce belvédère panoramique à 360° embrasse une vue splendide sur les sommets de la chaîne pyrénéenne du pic du Midi au Montcalm, en passant par l'emblématique mont Valier ».

     

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  • Commentaires

    1
    Samedi 16 Novembre 2019 à 12:51

    Salut l'ami randonneur,
    Comme toujours, un très beau et long récit de cette escapade et une très chouette vidéo, en ce qui concerne la qualité inégale de tes photos dont tu parles, je pense que ce n'est pas très important, ce qui compte à mon sens c'est la trame et tu me peux me croire, de la trame, il y en a à revendre ! donc pour moi, pas de souci, par contre, tu risques de rencontrer le mauvais temps et la neige dans les jours prochains, alors profite maintenant pendant que tu as le soleil !
    à très bientôt...
    Amicalement
    JC

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