• Le Vallon et le lac du Lauzanier (2.284 m) depuis Larche (Le Pont Rouge - 1.907 m)


    Diaporama sur la musique "Forever In My Heart" d'Azaleh

    Le Vallon et le lac du Lauzanier (2.284 m) depuis Larche (Le Pont Rouge - 1.907 m)

    Le Vallon et le lac du Lauzanier (2.284 m) depuis Larche (Le Pont Rouge - 1.907 m)


     

    Pour cette deuxième randonnée de nos vacances, nous avons jeté notre dévolu sur le Vallon et le lac du Lauzanier. Le Vallon du Lauzanier, ancienne auge glaciaire, haut-lieu de l’agropastoralisme alpin et de la botanique mondiale, a été classé Réserve Naturelle dès 1936, puis a été rattaché au Parc National du Mercantour en 1979. C’est donc un véritable joyau de la nature que nous partons découvrir. Un joyau que les anciens avaient pris l’habitude de surnommé « la Mer du Lauzanier », à cause des chardons bleus s’étalant sur les flancs de la vallée et sur des dizaines d’hectares. Ces mêmes magnifiques chardons bleus, en réalité des panicauts, auxquels les botanistes du 19eme siècle avaient donné le nom de « Reine des Alpes » à cause de leur beauté. Après les Lacs de la Cayolle et ses décors plutôt pelés et pierreux, mais par bonheur constellés de plusieurs lacs bleutés et de névés bien blancs, aller découvrir le Lauzanier, c’était d’abord faire le choix de la verdure et de la fraîcheur. La fraîcheur, elle arrive principalement du milieu du vallon où s’écoule la rivière Ubayette, affluent majeur de l’Ubaye. La verdure, elle, est le prolongement naturel de cette hygrométrie ambiante et constante. Anciennes prairies de fauche, pelouses verdoyantes, boqueteaux de divers feuillus (magnifiques en automne paraît-il !), tourbières et roselières, sombres forêts de résineux, flore des champs, des pelouses et des rocailles, ici la verdure, on la découvre dans tous ses états. Une faune extraordinaire s’y complait. Le  départ s’effectue à partir du lieu-dit «le  Pont Rouge » que l’on peut rejoindre de deux manières depuis la D.900 : soit à pied depuis le col de Larche, col frontière avec l’Italie soit en voiture depuis le hameau de Larche, en empruntant une petite route qui file parallèle à l’Ubayette et sur sa rive gauche. Elle est à main droite quand on arrive de Meyronnes et de Barcelonnette. Cette étroite route est commune avec les sentiers de grandes randonnées G.R 5 et G.R 56. Au plus fort de l’été et de la fréquentation, un service de navettes devient obligatoire car les croisements deviennent compliqués. A « Pont Rouge », un parking bien aménagé accueille les véhicules. Dès qu’on pose le pied hors de la voiture et grâce à une météo toujours aussi resplendissante, Dany et moi restons ébahis par la somptuosité et la vitalité du lieu. L’Ubayette qui s’écoule à quelques mètres du parking et les marmottes qui courent dans tous les sens ne sont pas étrangères à cet émerveillement. Mais à y regarder de plus près, il n’y a pas que la rivière et les marmottes et c’est tout un ensemble d’une parfaite harmonie qui engendre ce sentiment d’enchantement et de bien-être. Force est de reconnaître que l’envie de marcher s’installe sans problème et le naturaliste et photographe amateur que je suis a déjà des fourmis dans les jambes. Le départ est néanmoins ralenti par quelques panneaux explicatifs permettant une meilleure connaissance de ce site naturel extraordinaire. Il y a également quelques tables de lecture dont on note quelles sont conçues pour les non et malvoyants. Tout en se disant que l’initiative de la création d’un sentier pour les personnes en situation d’handicap est formidable, on prend conscience du bonheur extrême d’avoir une bonne vue et d’être debout sur ses deux jambes. Le départ est lancé et comme le chemin est plutôt plat, Dany est partie dans une cadence assez soutenue. Bien évidemment, elle peste déjà de me voir à la traîne à cause des nombreuses photos qui m’arrêtent à tout bout de champ, mais si j’en suis conscient, je sais déjà que tous les clichés que je prends seront autant de souvenirs que j’aurais plaisir à revoir plus tard. Comme je le dis souvent, en randonnée, mon appareil photo, c’est le meilleur des cerveaux que je connaisse. Un cerveau supplémentaire qui a de la mémoire, la vue et parfois même le son quand il fait « vidéo ».  Je ne connais pas de meilleure façon de bien se souvenir d’une randonnée que de regarder des photos ou un film d’elle et comme pour moi, elle ne se résume pas à la seule action de marcher, j’aime autant flâner qu’oublier une « découverte » en chemin. Paysages, fleurs, oiseaux, papillons, insectes et animaux divers et variés, tous ces souvenirs ressurgiront sans trop d’efforts et à chaque fois que nous aurons envie de visionner le diaporama que je ne manquerais pas de réaliser avec tous ces clichés. Le botaniste qui sommeille en moi le reste du temps, aujourd’hui il ne dort pas mais il n’a pas envie de speeder non plus.  L’élévation est modérée mais réelle et les décors changent avec la même douceur. Ils deviennent plus montagnards quand le large chemin très praticable devient petit sentier terreux et caillouteux. En réalité, le sentier se rétrécit au même rythme que l’Ubayette. La rivière tranquille et circulant en méandres au plus plat de la vallée a laissé la place à un large et fougueux torrent puis à un étroit ruisseau trouvant son chemin entre les rochers et descendant en cascade dans des bouillons écumeux. Si au départ la rivière était le terrain de jeu de nombreuses bergeronnettes, l’altitude semble les rebuter. Depuis le départ, quelques cabanes pastorales et quelques granges plus ou moins rustiques jalonnent l’itinéraire. Certaines d’entre-elles, élevées essentiellement en pierres, sont carrément enfouies sous terre et seule leur façade et l’entrée restent visibles.  Recouvertes parfois d’herbes, de plantes ou bien de fleurs, certaines semblent sortir tout droit du film « Le Hobbit ». Tout en montant, le chemin s’est quelque peu rétréci, les photos à prendre, elles, ne diminuent pas pour autant. De nouvelles fleurs s’ajoutent à celles déjà vues depuis le départ. D’autres disparaissent avec l’altitude. Certaines ne sont visibles que dans un biotope bien déterminé. Pour d’autres, il me faut parfois sortir du chemin pour les voir et les photographier de plus près. C’est le cas, de la très rare « Reine des neiges ». Les marmottes sont toujours aussi nombreuses. Avec l’altitude, les pinsons et les mésanges ont laissé la place aux Traquets motteux et à quelques Venturons montagnards. Les traquets s’égayent sur les roches et les venturons semblent se complaire dans l’herbe. D’autres oiseaux sont plus craintifs ou discrets et ne se laissent pas photographier facilement. C’est le cas de certains rapaces ou corvidés que je ne pourrais jamais photographier correctement en raison de la distance qui m’en sépare. Le sentier continue de grimper, plus ou moins large selon la minéralité qui l’entoure. Certains portions sont dallées de grandes pierres plates et d’autres, plus nombreuses ont été aménagées en escaliers, avec des traverses en bois qui retiennent la terre. De nombreuses passerelles permettent d’enjamber les innombrables ruisseaux qui descendent de tous les versants de la montagne. Certains sont de minuscules sillons, d’autres ressemblent à des tranchées plus profondes, d’autres à des « voiles de mariées » guère impressionnants car ruisselant sur la terre. Plus rares et plus belles sont celles qui tombent de très haut en cascade. Ici, l’eau est le dénominateur commun et la source de toute vie. Tous ces ruisseaux et torrents se rejoignent dans l’Ubayette. Afin de préserver la flore, la faune dans cette géologie assez altérable, des panonceaux indiquent qu’il ne faut pas sortir du sentier. Après une « bonne » montée en espaliers mais sur un sol quelque fois « casse-pattes », le sentier atteint un collet verdoyant car herbeux puis bascule dans un cirque grandiose au fond duquel le lac bleuté du Lauzanier resplendit majestueusement. Les hauts sommets qui l’entourent s’y reflètent comme dans un miroir puis s’y engloutissent dans de liquoreuses arabesques au fur et à mesure que l’on s’approche de ses rives aux eaux si limpides. Nous y restons plus d’une heure et demi à pique-niquer et Dany à se reposer pendant que je pars à sa découverte en tentant vainement d’en faire le tour. Si le tour paraît  possible, en arrivant au plus haut du déversoir, je prends bien vite conscience que je ne pourrais le faire qu’au prix d’un bain de pied très rafraîchissant pour enjamber les tourbières et les multiples rus dégoulinant à qui mieux mieux.  Pour quel résultat de plus ? La seule moitié droite du lac m’a déjà permis de photographier de nombreuses fleurs nouvelles, une quantité incroyable de papillons, des têtards et des alevins venant trouver refuge dans les minuscules anses creusées dans les berges. A mon approche, tous ces vairons s’éloignent de la rive, serrés les uns aux autres comme des sardines, mais ils stoppent aussitôt quand la profondeur du lac devient bien trop risquée. Avec la crainte de ma présence,  je sens bien qu’ils sont désorientés et perplexes, entre revenir vers la berge, gage de sécurité et la profondeur du lac où des prédateurs les guettent pour les dévorer. Ils le savent. Les prédateurs ont pour nom « truites fario ». J’en ai aperçu une assez « saisissante » par sa taille mais sans pouvoir la saisir en photo. Je m’éloigne de la rive et les vairons reviennent en banc serré et dans un même élan. Je fais demi-tour, direction l’aval du lac où Dany m’attend mais en évitant de repasser par le même sentier pris initialement. Quelques trouvailles nouvelles viennent s’ajouter dans la mémoire de mon appareil photo et notamment toute une série de pensées sauvages aux couleurs si variées. Nous repartons, direction, la petite chapelle qu’ils nous restent à visiter. Perchée sur un mamelon dominant le lac et blottie au milieu d’innombrables « Chénopodes Bon-Henri » dont se régalent les marmottes, la petite chapelle Notre-Dame des Lumières est jolie mais son intérieur a des airs de capharnaüm, de dépotoir, de refuge non gardé, de lieu saint et à cause d’une collection impressionnante de cailloux, ressemble même à la tanière d’un géologue un peu fou. Tout ça en même temps. Seul un plafond gracieusement peint d’un ciel bleu marine rempli d’étoiles jaunes marque les esprits. Il est temps de faire demi-tour et force est de reconnaître que le Vallon du Lauzanier est aussi beau dans un sens que dans l’autre. On ne se lasse pas de ses courbes douces et verdoyantes, de ses paysages de montagne qui sont autant d’invitations à partir en tous sens à leurs découvertes. Il y a toujours quelque chose à voir ou à découvrir au Vallon du Lauzanier et quand on oublie les fleurs, les traquets et les marmottes c’est parce que quelques chamois gambadent dans les pelouses d’altitude. Quand ce n’est pas les chamois, c’est un gentil baudet qui surgit du décor accompagné de ses âniers. Quand ce n’est pas un âne c’est un troupeau de moutons dont les circonvolutions champêtres sont surveillées « comme le lait sur le feu » par un berger et ses chiens. Telle qu’expliquée ici et depuis le Pont Rouge (1.907 m), la balade aller et retour jusqu’au lac du Lauzanier (2.284 m) est longue de 9 km à 10 km environ. La déclivité jusqu’au lac est donc de 377 mètres. Le temps que nous avons mis pour la réaliser n’étant pas significatif, il ne me paraît pas utile de le mentionner mais sachez que le panonceau au départ de « Pont Rouge  donne le lac « réalisable » en 1h45. Comptez donc un peu moins du double pour l’aller et le retour, soit 3h environ si vous ne flânez pas. Carte IGN 3538 ET Aiguille de Chambeyron - Cols de Larche et de Vars - Top 25.

     

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