• Les Lacs de la Cayolle (2.653 m) depuis le col de la Cayolle (2.326 m)


    Diaporama sur les musiques " Premium", "Bénignité", "Apesanteur" et "Céleste" de Dominique Arca,

    extraites de son album "Un Monde Magique"

    Les Lacs de la Cayolle (2.653 m) depuis le col de la Cayolle (2.326 m)

    Les Lacs de la Cayolle (2.653 m) depuis le col de la Cayolle (2.326 m)


     

    Avant de développer cette randonnée alpine aux Lacs de la Cayolle, laissez moi vous conter comment tout ça a été possible. Je ne sais pas vous, mais moi, quand je m’apprête à partir en vacances, j’ai des rêves plein la tête et de surcroît quand je dois partir dans une région que je ne connais pas. Et comme cette année, nous avions choisi les Alpes, bien évidemment, je rêvais de randonnées pédestres, en m’imaginant découvrir un tas de choses inédites ; paysages et panoramas nouveaux, fleurs inconnues, animaux jamais vus, voilà quels étaient mes rêves les plus fréquents. Plus la date du départ se rapprochait et plus j’étais impatient. Pour Dany, son rêve était déjà en partie réalisé puisque c’est elle qui avait défini les grandes lignes de ce séjour : partir dans les Alpes, dans un mobile home ou dans un bungalow de préférence, surtout pas dans un camping et plutôt retiré dans la nature si le choix nous était offert. Il y a 20 ans en arrière, un tel défi aurait été impossible à solutionner mais de nos jours et avec Internet, il a suffit de quelques clics sur Google pour pouvoir satisfaire le songe de Dany. Le bonheur en question était situé aux alentours de Barcelonnette, dans cette merveilleuse Vallée de l’Ubaye et qui plus est replié dans la campagne et sur le vaste terrain d’un couple d’une grande gentillesse et serviabilité.  Il s’agissait d’un mobile home blotti sous une pinède mais avec une belle terrasse embrassant les prairies et les montagnes environnantes. Le logement était un peu spartiate et un peu frais la nuit mais il y avait tout ce qu’il fallait et en tous cas, il n’y avait rien qui ne puisse trouver une solution très facilement. Pour la fraîcheur nocturne, une bonne couette et le tour était joué. Pour le reste, il y avait tout ce qu’il fallait et quand ce n’était pas le cas, Internet par exemple, le proprio se mettait en quatre pour nous satisfaire. Ça convenait à Dany et c’était là l’essentiel. Son rêve s’était réalisé et il ne restait plus qu’à résoudre ceux qui nous étaient communs à savoir les longues virées en voiture et les randonnées en montagne. Pour la première balade en montagne, ce fut chose faite dès le lendemain avec cette « époustouflante » randonnée pédestre aux Lacs de la Cayolle dont je vous fais ici le récit. C’est sous un ciel pur et bleu et un grand soleil que nous quittons Saint-Pons et plus spécialement le lieu-dit la Farrière. Nous filons vers Barcelonnette et prenons la route des Gorges du Bachelard, direction le col de la Cayolle. Il s’agit de la D.902, route ô combien somptueuse, excessivement sinueuse, étroite et encaissée par endroits et boisée sur une immense partie du parcours. Elle est si belle que les arrêts se multiplient et sont autant d’occasion d’en prendre plein les mirettes. A ce rythme-là, la randonnée n’est pas prête de démarrer ! On décide de ne plus s’arrêter et d’en garder pour le retour mais voilà qu’un chamois déambulant dans des pierriers nous arrête déjà. Plus haut, ce sont de grands rapaces planant dans un ciel azur et au dessus des crêtes dénudées de très hauts sommets. On se dit que toutes ces visions sont peut être le reflet de ce qui nous attend. Les journées d’été sont longues, rien ne presse et tout se déroule pour le mieux. Sauf, qu’à l’instant où l’on s’y attend le moins et dans un sombre sous-bois, une grosse boule de poils sautant d’un talus vient se jeter sous la roue avant droite de notre voiture. Le choc est inévitable et je comprends très vite qu’un petit animal a fait les frais de ce télescopage. Je stoppe et effectivement, j’aperçois dans le rétroviseur, une boule de poils gisant 15 mètres derrière la voiture. Comme sous les grands sapins la clarté n’est pas géniale, je pense immédiatement à un marcassin voire à un gros rongeur du style blaireau ou fouine mais non, il s’agit bien d’une marmotte qui agonise et arrête de respirer à l’instant même où je la prends dans mes bras. Dany se fout à chialer et moi, je suis atterré de n’avoir pas pu éviter cette collision et d’avoir tuer cette pauvre bestiole. Nous déposons l’animal en contrebas de la route et continuons très attristés vers le col de la Cayolle. Cet instant très pénible reste dans nos têtes et nous ne parlons plus que de ça. Cette journée dont on attendait beaucoup est déjà bien gâchée. La forêt a laissé la place aux pelouses et désormais, on aperçoit quantité de marmottes sur les bas-côtés. Je redouble de vigilance car certaines traversent la route nonchalamment. Après un bref arrêt au refuge de la Cayolle car nous pensons que le départ de la randonnée se trouve là, nous poursuivons vers le col, désormais tout proche. Nous y voilà et comment ne pas comprendre que le départ vers les lacs ne peut être que là. Parking bondé de voitures, touristes, motards et cyclistes en quantité et surtout un grand nombre de randonneurs harnachés de leurs sacs à dos déambulent dans tous les sens. Nous endossons nos propres sacs et il suffit de quelques minutes, pour trouver l’itinéraire filant vers les lacs. Il est situé au bas du parking et à gauche de la route, à une centaine de mètres de la borne matérialisant le col à 2.326 m d’altitude. Nous voilà partis dans les pelouses verdoyantes sur un sentier s’élevant doucement mais sûrement au milieu de quelques rares névés. Les marmottes y gambadent en quantité et cela rajoute à notre tristesse de les voir si confiantes vis-à-vis de l’être humain. Moi, je flâne déjà comme jamais, absorbé dans mon plaisir de la photographie. Ici, des fleurs d’une infinie variété poussent en grand nombre et comme la plupart sont très nouvelles pour moi, pas question d’en oublier une pour mon herbier photographique. Dany, elle, a déjà pris son rythme de croisière et elle peste assez souvent de me voir déjà si loin derrière elle. Mais tant pis, pas question de passer à côté de la minuscule fleur inconnue, pas question d’oublier la petite fleur qui se cache au cœur de la pelouse ou blottie à l’ombre d’un rocher. Ma crainte est d’en oublier une et je me dis que si c’est le cas, il y a de forte chance que ce soit la plus rare, la moins visible. Je suis sidéré par exemple par les pensées sauvages et par le nombre de variétés et de couleurs qu’il peut y avoir.  Un premier petit lac apparaît et entre lacs et petites « mares » formées par la fonte des névés, je vais en dénombrer une bonne dizaine au cours de la journée. La balade s’appelle les « Lacs de la Cayolle » et sur la carte I.G.N, seuls les lacs les plus importants ont un nom : Petite Cayolle, Garrets et Allos. La pente s’accentue dans des décors de plus en plus minéraux, mais même dans les pierriers, quantité de fleurs sont encore présentes. Sur les plus gros rochers, quelques Traquets motteux, chantent comme des « castafiores ». Le col de la Petite Cayolle se rapproche très vite mais le terrain devient plus pentu, et à quelques mètres seulement de ce principal palier, une longue nappe de glace ralentit notre allure. Pour se sécuriser, certains passages nécessitent de mettre les mains. Dany, elle, se fait aider. Pendant que je la soutiens en la poussant par les fesses, l’animateur d’un groupe de randonneurs lui tend la main pour la hisser. Tout le monde a réussi à passer ce gros névé sans encombre et nous voilà désormais sur cette étroite plateforme constituant le col. Ici, commence un grand spectacle avec le lac éponyme en contrebas et des vues grandioses quasiment de tous côtés. Le groupe s’en va et comme il est déjà midi, nous décidons de pique-niquer dans ce décor fabuleux où seules l’eau et les pierres semblent régner en maîtres. Enfin, ça, c’est ce que pourrait penser l’être humain indifférent aux petites choses de la nature car à y regarder de bien plus près, les fleurs sont toujours là, minuscules bouquets de couleurs différentes émergeant de la caillasse on ne sait trop comment. Il y a des Tabourets roses, des Gentianes bleues, des Renoncules blanches ou jaunes et bien d’autres encore dont de nombreuses me sont totalement inconnues. Le sentier se poursuit vers le lac des Garrets en filant à flanc d’une immense pierrier mais très  paradoxalement, il est plutôt plat et bon.  Petit miroir bleuté dans une cuvette essentiellement minérale, le lac des Garrets est une merveille comme l'était celui de la Petite Cayolle. Autour de lui, d’étincelants névés continuent de fondre et comme par miracle, la blancheur de la glace se transforme en une eau couleur d’azur. Tout autour, ce ne sont qu'immenses éboulis ou bien des crêtes offrant des panoramas majestueux et des vues incroyables sur des hauts sommets aguichants tel celui du Mont Pelat culminant à 3.050 m.  Les décors se suivent et se ressemblent et pourtant, nous y restons constamment scotchés. Il faut dire que les marmottes sont toujours là, plus rares mais plus pelucheuses et plus massives, sans doute à cause du froid plus cinglant régnant à ces altitudes. Pour couronner le tout, trois bouquetins viennent s’immiscer au spectacle. L’itinéraire se poursuit vers le Pas de Lausson, quelque peu bosselé mais assez facile à cheminer et toujours aussi agréable car toujours sur la crête. Ce « pas » est une intersection de sentiers et c’est là que nous devons entreprendre le retour vers le col de la Cayolle, mais sur les recommandations d’un groupe de randonneurs, nous poursuivons tout droit car à quelques mètres seulement, il y aurait, parait-il, une vue exceptionnelle et plongeante sur le lac d’Allos. Nous voilà donc partis pour ce court aller retour en compagnie du groupe en question et effectivement, quel dommage si nous avions loupé cette vue aérienne sur ce superbe lac, beaucoup plus grand que tous ceux aperçus jusqu’à présent. Selon un petit topo-guide que j'ai sur moi et que j'ai trouvé dans le mobile home, à cette altitude, le lac d’Allos serait le plus grand lac naturel d’Europe. Tout le monde multiplie les photos de ce cirque glaciaire et certains parlent même d'y descendre. Nous ne l’envisageons pas une seule seconde, d’abord parce que notre propre itinéraire est loin d’être terminé et qu’ensuite, le ciel n’a plus la même pureté que lors du départ, quelques nuages s’étant déjà invités.  Nous revenons sur nos pas et au Pas de Lausson, nous entamons la descente, peu évidente car plutôt abrupte. Un grand névé obstrue le sentier et voyant qu’un groupe est parti s’y empêtrer, nous choisissons l’option de couper tout droit et entamons la descente en avançant accroupis sur nos fesses. Comme un seul homme, tous les randonneurs nous suivent et font de même. En quelques secondes et sans trop de risques, nous avons rejoint la partie praticable du sentier. Toujours captivé et distrait par un nombre incalculable de fleurs nouvelles, je laisse passer le gros de la troupe. Dany fait de même et m’attends car au regard du terrain, tout à flanc de montagne et encombrer de multiples éboulis, elle a aussitôt compris que le retour ne serait pas une sinécure. Effectivement, cette partie est la moins facile et nécessite une attention de tous les instants. Elle est plus contrastée et alambiquée avec de nombreux passages à flancs de pierriers ou de falaises mais le plus souvent en balcon sur de grandes ravines et quelques petits lacs turquoises. Elle alterne parties minérales et boisées, notamment sur la fin mais les panoramas sont toujours aussi époustouflants. Les marmottes et les Traquets constituent la faune la plus visible et vu leur nombre, nul doute qu’ils se complaisent dans ce biotope chaotique. En apercevant la route départementale en contrebas du sentier, on comprend bien vite que l’arrivée est toute proche. Un dernier petit lac retient notre attention. Sur les rives du lac, les Traquets motteux, en grand nombre ici aussi, jouent à « chat perché » dans les magmas rocheux. Des fleurs encore nouvelles et inconnues me divertissent jusqu’au bout. Le parking est là. Notre première balade alpine est finie mais on se promet déjà qu’il y en aura d’autres, si la météo est aussi bienveillante. En voiture, nous basculons de l’autre côté du col de la Cayolle, par pure curiosité, mais avec déjà l'idée d'y revenir. Puis, nous reprenons en sens inverse, cette magnifique route qui serpente le long du Bachelard, direction Barcelonnette. Au regard de la conversation qui nous anime Dany et moi, pas de doute, nous garderons un souvenir ineffaçable de cette randonnée aux Lacs de la Cayolle. Bien au delà du ravissement de cette balade, la mort d’une gentille marmotte qui ne demandait qu’à gambader en forêt, ajoutera à ce souvenir, mais ne s’estompera jamais elle non plus. La balade est longue de 10 km à 11 km environ mais est plutôt facile même si elle réclame une attention quasi constante après le Pas du Lausson. Entre le point le plus haut du circuit et le plus bas, le dénivelé est de 395 m. Les montées cumulées sont de 477 m. Carte IGN 3540 OT Barcelonnette, Pra-Loup, Le Sauze, Allos, Parc National du Mercantour Top 25.

    Toponymie du nom "cayolle" : Les avis sont partagés entre ceux qui disent qu'une "cayolle" aurait pour origine les mots "caille", "caye" et bien évidemment "caillou" et signifierait un lieu caillouteux et ceux qui affirment qu'il s'agit plutôt d'un chalet d'alpage ou d'une baraque de berger, le mot français ayant pour origine les étymons "calo" ou "cala" signifiant "abri" puis ayant ensuite évolué vers des mots comme  "cayolla" en provençal et que l'on retrouve également dans le mot béarnais "cayola" ou occitan "cayolar" avec la même signification. On peut imaginer néanmoins que la deuxième explication tire son origine de la première qui serait donc plus ancienne car très souvent les baraques de berger les plus primitives étaient constituées essentiellement de cailloux.

     

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