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Au pays des inextricables montagnes bleues - Chemin de Stevenson - Préambule : Saint-Jean du Gard-Chasseradès et Visite de Mende.
Par gibirando dans TCS2- Le Chemin de Stevenson - Au pays des inextricables montagnes bleues (2eme partie) le 10 Juillet 2018 à 12:43Pour accéder aux étapes, cliquez sur chacune d'entre-elles
1 - Chasseradès - Le Bleymard - 14 km.
2 - Le Bleymard - Le Pont-de-Montvert - 18km.
3 - Le Pont-de-Montvert - Florac - 28km.
4 - Florac - Cassagnas - 16km.
5 - Cassagnas - Saint-Germain de Calberte - 13km.
6 - Saint-Germain de Calberte - Saint-Jean du Gard - 21km.
Les images dont les légendes sont signalées par un astérisque (*) ne sont pas de moi et je remercie bien aimablement leurs auteurs de m'autoriser à les utiliser pour enjoliver cette histoire. L'aquarelle ci-dessus est une œuvre d'Anne Le Maître extraite de son magnifique ouvrage " Sur les pas de Robert Louis Stevenson ". Cette aquarelle, que j'ai utilisé pour procéder à ce montage, reflète parfaitement la douceur des paysages et les couleurs des chemins.
Encore un trajet de 110 kilomètres et des patates ? Non des châtaignes !
Dimanche 31 juillet 2005.
Préambule : Saint-Jean du Gard-Chasseradès et Visite de Mende.
Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson. Stevenson arrive au sommet du Finiels : " Quoiqu'il eût été longuement désiré, ce fut tout à fait incidemment enfin que mes yeux aperçurent l'horizon par-delà le sommet. Un pas qui ne semblait d'aucune façon plus décisif que d'autres pas qui l'avaient précédé et " comme le rude Cortez lorsque de son regard d'aigle, il contemplait le Pacifique ", je pris possession en mon nom propre d'une nouvelle partie du monde. Car voilà qu'au lieu du rude contrefort herbeux que j'avais si longtemps escaladé, une perspective s'ouvrait dans l'étendue brumeuse du ciel et un pays d'inextricables montagnes bleues s'étendait à mes pieds ". Voilà comme est né le titre du récit de cette deuxième et dernière partie du Chemin de Stevenson.
Le Père Michel, un homme souriant, avait accueilli aimablement Stevenson à l'abbaye de Notre Dame des Neiges. C'est avec la même prévenance que cent vingt sept ans plus tard, le patron de l'hôtel Oronge à Saint-Jean du Gard nous accueille le dimanche 31 juillet 2005. Après un bref exposé de notre présence chez lui, nous l'informons du désir de laisser la voiture au garage et quelques affaires à l'hôtel. Nous attendons un taxi de la société " Transbagages " qui doit nous mener à Chasseradès, point de départ de ce nouveau et dernier périple sur le " Stevenson ". Le point d'arrivée, dans sept jours, étant, bien entendu, l'hôtel Oronge, raison de notre présence chez lui aujourd'hui.
Dany à la gare de Chasseradès
Le train pour Mende arrive
Mais notre surprise est grande lorsqu'il nous dit que le chauffeur de Transbagages est déjà passé et que mécontent que nous ne soyons pas là, il est reparti ! Nous sommes abasourdis, car nous avons deux heures d'avance sur l'horaire prévu du rendez-vous. Il est 11 heures 30 et le rendez-vous était fixé devant l'hôtel à 13 heures 30. Nous sommes entrain de débattre de cette difficulté quand soudain avec son bel accent méditerranéen, l'aimable hôtelier nous dit : " Ben, tiens, le voilà, il est revenu ! ".
Un jeune homme brun d'une quarantaine d'années se tient devant la porte de la réception.
Le hameau de Mirandol, vue prise dans le train sur le splendide viaduc
Il n'a pas l'air commode ou du moins, il a l'air en colère car d'un ton sec et interrogatif, il dit : " Transbagages ! Vous êtes mes clients ? Et sans attendre la réponse : Je vous attends depuis une heure !
Comme je n'ai pas l'attention de me laisser " marcher sur les pieds ", je lui réponds : Attendez, nous avons deux heures d'avance sur l'heure fixée dans notre réservation avec " La Pèlerine " ! S'il y a un problème, c'est de votre côté qu'il faut le voir !
Et là il se met à débiter un flot de griefs contre l'organisation de son employeur : " J'en était sûr, c'est toujours comme ça, j'en en assez de toujours poirauter à attendre les clients et qu'on me prenne pour un imbécile ! J'en ai marre ! A la fin du mois, j'arrête ! Peu à peu, il retrouve son calme, semble tout de même comprendre que nous n'y sommes pour rien et devient plus aimable lorsqu'il nous demande de le suivre.
Nous laissons quelques affaires à l'hôtel et avec un peu d'appréhension notre véhicule au parking de la Poste car le garage de l'hôtel est déjà plein. Sans avoir eu le temps de la visiter, nous laissons la cité de Saint-Jean du Gard derrière nous, direction Chasseradès.
Le chauffeur qui semble excédé par un emploi du temps trop chargé continue à marmonner contre son patron. Il semble lui reprocher le manque d'organisation et les pertes de temps entre deux courses. Nous ne prenons pas position et lui exposons notre projet de faire le Stevenson.
Il semble parfaitement connaître la clientèle du légendaire parcours, car il est chargé de transporter les bagages des randonneurs d'hôtel en hôtel du Puy en Velay jusqu'à Saint-Jean du Gard. Nous sortons de la ville et soudain, dans la voiture, c'est le silence, car Dany et moi trouvons qu'il conduit trop vite sur ces routes cévenoles très sinueuses. Nous espérons que cette façon de conduire n'est pas à mettre sur le compte de l'énervement ou de l'envie de finir trop rapidement sa tournée. De temps en temps, le chauffeur entrecoupe ce silence en nous montrant des lieux que nous serons amener à découvrir lors de notre voyage pédestre.
Devant la splendide cathédrale de Mende lors de la visite de la cité
La route n'est pas encombrée et la circulation est facile. Le Pompidou, Saint-Laurent de Trèves, Florac, Quézac, Ispagnac, les petites villes se succèdent rapidement, car notre chauffeur, ancien " routier ", connaît parfaitement l'itinéraire et même s'il conduit très vite, il parait prudent quant il le faut. Un peu avant quinze heures, nous entrons dans Mende !
Je suis très surpris d'arriver dans cette ville, car lors de l'organisation du voyage, j'ai, pendant très longtemps, tenté en vain de trouver un taxi qui pourrait nous y amener. Mon idée était d'aller à Mende, pour ensuite, rejoindre Chasseradès par le fameux train qui emprunte la deuxième ligne la plus haute de France après celle des Pyrénées.
Je suis d'autant plus surpris que pour ce dimanche-ci, Transbagages me demandait un prix exorbitant pour faire cette course de Saint-Jean du Gard jusqu'à Mende. Or, nous avons payé 40 euros seulement pour aller à Chasseradès, ville beaucoup plus éloignée de Saint-Jean de Gard. C'est donc avec étonnement, que je constate, aujourd'hui qu'il s'agit d'un unique et même trajet ! Le chauffeur a-t-il décidé lui-même de ce trajet ? En existe t'il un plus court ? Pour moi cela restera une énigme d'une grande incohérence !
En passant sous le viaduc de Mirandol, visité l'an dernier, nous savons que notre hôtel est maintenant tout proche. Pour Dany et moi, cette arrivée en taxi, c'est comme rouler dans une machine à remonter le temps, un retour dans le passé, le souvenir de cette curiosité déraisonnable que nous avions de vouloir découvrir la fin du " Stevenson ". C'est en quelque sorte un retour aux sources de nos envies, un retour à l'hôtel des Sources, c'est certain.
Avec l'image de l'hôtel, les souvenirs de l'an dernier reviennent : ce magnifique coucher de soleil multicolore sur la montagne du Goulet aperçu de la véranda, ce repas pris en compagnie de nos amies Martine et Henriette, ce désir irréalisable de poursuivre le Stevenson, cette amère fin de parcours où le chauffeur de Transbagages avait oublié de venir nous chercher. Déjà !
Après une installation rapide, je dis à Dany : " Il est tôt, nous avons plusieurs heures à perdre, pourquoi ne prendrions-nous pas le train, comme je l'avais imaginé? Nous visiterons Mende ? La gare de Chasseradès n'est pas très loin !
Toujours partante, elle acquiesce. Le temps de prendre une gourde d'eau fraîche et l'appareil photo numérique, et nous voilà déjà en marche.
La gare est à environ un kilomètre de l'hôtel, mais lorsque nous arrivons, elle semble fermée. Nous sommes sur le point de repartir lorsque le train arrive de la direction de Mende.
Il marche au ralenti. A notre vue, le conducteur arrête le convoi et la locomotive stoppe devant nous. Il ouvre la fenêtre et nous demande nos intentions :
- Nous voudrions nous rendre à Mende ? Mais la gare semble fermée ?
- Oui, c'est exact, elle n'est plus en fonctionnement !
- Comment faut-il faire ?
- Attendez trois quarts d'heures environ ! Le temps d'aller à la Bastide et de revenir ! Vous prendrez vos billets directement dans le train !
- D'accord, on vous attend !
Le train repart et je veux en profiter pour prendre quelques photos de la gare désertée. Malheureusement, l'appareil numérique ne fonctionne pas car les piles semblent vides.
Il n'y a qu'une solution : " Retourner à l'hôtel pour prendre l'appareil argentique que j'ai eu la précaution d'emporter ! En me dépêchant un peu, je devrai avoir le temps de faire l'aller-retour avant que le train ne revienne !
Au pas de course, je repars par la route vers l'hôtel des Sources, prends l'autre appareil et reviens vers la gare en coupant à travers les près puis en longeant la voie ferrée cette fois.
Ouf ! Moins de cinq minutes plus tard, le train arrive.
Nous montons dans le train, très bien accueillis par un aimable contrôleur qui accepte de nous consentir un tarif préférentiel. Renseignements pris, nous n'aurons qu'une petite heure pour visiter Mende et, encore faudra-t-il, de la gare, rejoindre à pieds le centre ville historique sans lambiner.
Bien que pittoresque, car le train suit les sinuosités des nombreux cours d'eau qui parsèment la région et emprunte de nombreux viaducs et tunnels, nous sommes un peu déçus. En effet, appelée " ligne du toit de la France ", (près de La Bastide-Puylaurent se trouve le point culminant du réseau SNCF non électrifié) cette voie ferrée ne donne pas en été, et ce malgré un parcours sur des plateaux d'une altitude de 700 à 1000 mètres, une impression absolue de hauteur. Pourtant, en hiver, elle reste la ligne qui donne le plus de tracas aux cheminots chargés de l'entretien des voies.
Vers 17 heures, nous sommes de retour à la gare de Mende, après une visite rapide de la cathédrale et du centre historique. Dans un bistrot de la ville, nous avons eu juste le temps d'ingurgiter de façon expéditive un énorme sandwich qui est venu caler nos estomacs affamés depuis ce matin 8 heures.
Dany attablée dans un bistrot de Mende attend son sandwich
A 19 heures, après un dimanche bien rempli et cette mise en jambes, nous sommes de retour à l'hôtel des Sources.
Comme l'an dernier, le repas de l'hôtel est succulent. Fait de charcuteries -maison et d'une daube aux morilles, avec ce souper du terroir, le restaurant justifie son association au label des " Tables Gourmandes ".
Après cet excellent repas et une bonne nuit, nous devrions être prêts pour affronter, dès demain matin, les inextricables montagnes bleues de cette deuxième partie du Stevenson !
Aperçu de Mirandol, on aperçoit au dessus des maisons le GR.70
La cathédrale de Mende
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