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Le Pic de Portepas (1.798 m) depuis Urbanya (856 m).
Ce diaporama est agrémenté avec des musiques du DJ Michael Maretimo extraites de sa compilation intitulée "Spring Lounge 2019".
Les habitués de mon blog, en lisant cet article consacré au Pic de Portepas, vont sans doute rouspéter et se dire « encore une randonnée au départ d’Urbanya ! ». Ils n’auront pas tort mais d’un autre côté, il faudra sans doute vous y faire car que voulez-vous, depuis dix mois, je passe l’essentiel de mon temps à restaurer et à rénover une petite maison que j’ai achetée dans ce merveilleux village et la façon la plus simple que j’ai trouvé pour m’évader de ce labeur pénible et qui, parfois, paraît sans fin, c’est de m’élever sur les hauteurs environnantes. C’est ainsi que l’an dernier, j’étais parti vers Estardé voir les ruines de l’ancienne gare de l’exploitation du talc de Caillau, puis au printemps dernier, j’étais monté voir le Pic Lloset et ses cerisiers en fleurs et cette fois-ci, j’ai jeté mon dévolu sur ce pic qui m’était également inconnu à savoir le Pic de Portepas (1.798 m). Franchement, autant vous le dire, je n’ai pas été déçu de cette longue vadrouille dans des paysages verdoyants à souhait, des décors sans cesse renouvelés et des vues admirables. Je pensais que Dany m’accompagnerait mais cette fois-ci ce n’est pas sa polyarthrite qui la faisait souffrir mais plus simplement ses orteils dont les ongles, depuis la dernière randonnée, avaient décidé d’émigrer sous d’autres cieux. Bon, d’un autre côté, je crois que ce jour-là, elle a pris autant de plaisir à ranger à sa guise sa petite maison de montagne que j’en ai pris moi-même à marcher au sein de cette merveilleuse forêt domaniale de Nohèdes-Urbanya. Et si parfois, je peux avoir l’adjectif facile et grandiloquent, cette fois le terme de « merveilleux » n’est pas exagéré tant j’ai fait ce jour-là d’exceptionnelles découvertes. Je ne parle pas des incalculables et superbes fleurs qui m’ont accompagnées toutes la journée et qui ont contribuées une fois encore à alimenter mon herbier photographique, je n’évoque pas la multitude de papillons multicolores et d’insectes voltigeurs qui m’ont escortés tout au long du chemin, non, cette fois, la faune sauvage était réellement de sortie et c’est ainsi que j’ai eu l’occasion de voir un chevreuil, deux écureuils roux, quelques rapaces, un gros blaireau, un lézard vert et plusieurs gris qu’ici, on appelle, bien sûr, lézards catalans. Mais le clou du spectacle, ce sont quelques renards qui semblaient s’être donner le mot pour quitter de concert leurs terriers et surtout qui paraissaient n’avoir aucune crainte d’être photographié sous toutes les coutures. Ces goupils étaient à tel point dociles et de bonne composition que ce reportage, j’aurais presque pu l’intituler « Danse avec les renards » ou bien « l’homme qui parlait aux oreilles des renards » ou encore le « Roman de Renart », mais le titre était déjà pris. La randonnée, elle, au départ du parking du village, reprend le même itinéraire que celui qui nous avait amené aux pics LLoset et de la Moscatosa, c'est-à-dire qu’on passe devant la mairie, on poursuit tout droit le bitume, qui dans un virage à gauche se transforme ensuite en une piste qui passe devant un pylône puis devant une grande étable et rejoint beaucoup plus haut la piste DFCI C060 qui est en réalité le sentier du Tour du Coronat. Comme toujours, on respecte la propriété privée, on referme les clôtures derrière soi et on fait attention à celles parfois électrifiées. Cette fois-ci, on va poursuivre le sentier en direction du col del Torn (col de Tour) et juste avant d’y parvenir, c'est-à-dire à environ 200 mètres de celui-ci, on emprunte la piste DFCI C056 qui file à gauche. Ne vous trompez pas : ce n’est pas un premier large chemin herbeux qui, lui, est un cul de sac, ni le troisième ou le quatrième qui, du col de Tour, vous entraînerez respectivement vers Canrec et au Refuge de Callau. Non, pour la boucle qui nous intéresse c’est bien la deuxième large piste qu’il faut prendre et on ne peut guère se tromper car outre le panonceau DFCI C056, on arrive rapidement devant une grande barrière métallique où quelques panneaux de recommandations nous précisent qu’on entre dans une zone pastorale. D’ailleurs, pour les étourdis qui n’auraient pas lu les écriteaux, un vaste enclos est immédiatement planté là, derrière la barrière, pour signaler qu’on entre dans un espace d’estives. On prend soin de refermer la barrière car guère plus loin, des dizaines de bovins ont déserté l’enclos et déambulent en liberté dans les prés à l’ombre de magnifiques sapins et ne semblent en aucun cas effrayés de la présence de deux ou trois renards qui rodent dans les parages. Peu après, à la Sola de la Pinosa de Portapàs, les pins à crochets et les sapins disparaissent pour un temps et laissent la place à de grandes fougères et surtout à d’innombrables petits genêts en fleurs colorant le chemin. De nombreux papillons et insectes butineurs ou sauteurs foisonnent dans ce secteur. A mon approche, quelques jolis lézards délaissent leurs pierres brûlantes et filent dans les fraîches fougères. Plus bas, un gros blaireau, un peu pataud, traverse une clairière mais détale en me voyant. Ici, les paysages se dévoilent essentiellement vers le sud et l’est : en direction du Canigou bien sûr, des flancs du Massif du Coronat mais aussi vers l’ample vallon d’Urbanya dont on ne distingue ni le village et encore moins le fond. Après la Sola, la partie ensoleillée, on entre à nouveau dans un sous-bois de conifères au Bac de la Pinosa. A partir de là, le chemin se rétrécie et se transforme en un sentier plus étroit. On coupe un ru bourbeux, le sentier semble vouloir descendre en forêt puis il remonte et finit par redescendre un peu avant de rencontrer le petit mais fougueux Correc de la Pinosa. On quitte ici le sentier pour suivre au jugé et par la droite la rive de cet étroit ruisseau. En réalité, si vous regardez la carte IGN, vous remarquerez que ce « correc » a été canalisé, ce qui explique certainement son débit important. De fait, le Correc de la Pinosa entr’aperçu un peu plus bas sur le sentier du Tour du Coronat au lieu-dit la Fajosa où il se jette dans la rivière Urbanya est commun avec le Canal d’Urbanya. Les abords du canal étant des prés parsemés de quelques bas genêts et genévriers, on longe le cours du ruisseau sur quelques mètres en zigzaguant aisément entre les buissons jusqu’au plus haut de la butte où là, toujours au jugé, on file à droite dans une prairie plantée de pins et sapins très clairsemés. Le pic de Portepas (1.798 m) est ce mamelon boisé qui apparaît droit devant tout en haut de la ligne de faîte. Autant le dire, ce pic n’est pas une fin en soi et son sommet boisé et aplati, qu’on a d’ailleurs du mal à identifier sans GPS, ne présente pas un intérêt particulier si ce n’est toutes ces prodigieuses vues et notamment celles qui apparaissent jusqu’à la mer au dessus du Pic del Torn (Pic de Tour) lors de son ascension. Les prairies verdoyantes du Portepas sont le paradis des bovins et tel Moïse revenant du Mont Sinaï, j’y ai même rencontré le Veau d’Or (le veau dort) mais le mien était bien réel et n’avait rien d’une idole vénérée. C’était un petit veau, tout blanc, qui dormait profondément tel un enfant, bien à l’écart des autres et qui semblait rêver d’une longue et belle existence identique à celle d’une vache à lait. Je suis passé près de lui en silence et je l’ai observé longuement. Il ronflait et seules ses oreilles bougeaient pour chasser quelques mouches. J’ai fait en sorte de ne pas le réveiller et j’avoue qu’il me sera difficile de manger à nouveau du veau après une telle vision de félicité ! Après les pâturages et à l’approche du sommet, j’ai cherché mon itinéraire dans le petit bois pour redescendre et atterrir au col de Planyas où j’ai retrouvé un large chemin longeant une clôture. Si le cœur vous en dit, au parking Planyas, vous pourrez emprunter un peu vers la gauche ce large chemin qui descend et offre de jolis panoramas sur de vastes pacages et vers le Massif du Madres, le Bac de Torrelles et le Pic de la Roquette. Sinon, pour poursuivre ma boucle, il suffit de redescendre vers la droite ce large chemin qui longe la clôture et vous ramène sans problème sur la piste DFCI C056, à une jonction pas très loin de l’enclos cité plus haut. Dans cette belle descente un peu sauvage, peut-être aurez-vous comme moi le bonheur de surprendre un chevreuil ou bien de contempler quelques sinistres rapaces qui tournoient dans le ciel. En tous cas, les renards étaient toujours dehors à chasser et à force de patience, j’ai réussi avec bonheur à en fixer un dans mon petit numérique. C’était sans contexte le moins craintif de tous puisqu’il se laissa approcher à moins de dix mètres et ce n’est qu’au bout d’une dizaine de minutes, lassé sans doute de jouer les stars devant mon appareil photo, qu’il finit par déguerpir dans les fourrés. C’est encore sous l’excitation de ce magnifique spectacle que j’ai repris le chemin du retour vers le Col de Tour puis, pour refermer cette boucle, la direction du Col de les Bigues. Sur un large sentier bien débroussaillé cette fois, la descente vers Urbanya fut presque une formalité. A l’approche du village, deux perdreaux s’envolèrent des fougères et se laissèrent tomber un peu plus bas dans la blancheur des cistes en fleurs. Du haut de la colline, je voyais le village et je distinguais Dany pas plus grande qu’une fourmi. La fourmi avait fini son rangement et m’attendait sur la terrasse, allongée dans un relax à l’ombre d’un parasol. Après m’être évadé, après avoir rêvassé toute la journée, après m’être rempli la tête de belles images de cette nature exubérante dont je ne me lasse jamais, je revenais à la réalité de mes travaux à finir. Mais il faut le dire, à Urbanya, même la réalité est parfois aussi belle que la nature. Alors à bientôt peut-être pour une autre randonnée au départ d’Urbanya. La boucle présentée ici est longue d’environ 25 kilomètres pour un dénivelé de 950 mètres et 1.850 mètres de montées cumulées. Cartes IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet – 2249 ET Font-Romeu – Capcir Top 25.
« Les petits doivent-ils toujours payer pour les gros ?Le 11 septembre 2001, le rêvé américain brisé.... »
Tags : pic portepas, urbanya, nohedes, col torn, haut conflent
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Commentaires
1Pierre/NicoleJeudi 13 Juin 2013 à 19:18Quand on habite la plaine comme nous, la lecture de votre périple laisse rêveur. Bon ! notre décision est prise : nous passerons tous les étés à Urbanya. Nous aurons certainement l'opportunité de nous rencontrer à l'occasion d'une balade. En tous cas merci.Répondre
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