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Les petits doivent-ils toujours payer pour les gros ?
Le 23 juillet 2011, François Baroin, notre Ministre des Finances disait dans un entretien au Monde : « La hausse de 15 milliards d'euros de la dette de la France liée à l'aide à la Grèce ne provoquera pas d'austérité ». Le 10 août exactement, devant le risque de voir la France perdre sa « fameuse » note AAA des agences de notations financières, le président Sarkosy écourtait ses vacances. Faut-il y voir une relation de cause à effet ? Sans doute ! En tous cas, notre ministre des Finances ne nous a pas dit la vérité le 23 juillet et l’avenir se fait sombre et la cure d’austérité s’annonce certaine et tous les ministres sont priés de trouver des solutions pour faire des économies et surtout réduire cette dette qui n’en finit plus de se creuser depuis des décennies et notamment depuis l’arrivée de Nicolas Sarkosy en 2007. Dans l’immédiat, il y a urgence à trouver une douzaine de milliards d’euros avant la prochaine notation.Au moment où j’écris cet article, nous sommes le 15 août, les bourses ont terriblement dégringolées et nous sommes à la veille d’un sommet Sarkosy – Merkel qui, selon les médias, s’annonce essentiel pour l’avenir de notre chère Europe, pour sa monnaie unique et pour l’économie mondiale toute entière. L’Allemagne ne veut pas creuser sa dette et payer pour les mauvais élèves de l’Europe, la France n’en finit plus de s’endetter et a désormais une dette qui s’élève à 1.646 milliards d’euros (chiffres du 1er trimestre 2011) soit 84,5 % du PIB sachant que sur le seul premier trimestre 2011, la facture s’est alourdie de presque 55 milliards d’euros.
Pendant ces temps de crises terribles, nos « fameuses » entreprises françaises du CAC 40 ont engrangé 82,3 milliards d’euros de bénéfices en 2010, mais c’était, paraît-il, une année pas vraiment terrible (105 milliards en 2007), et en 2011, la moitié de ces bénéfices, soit environ 40 milliards ont été distribués à leurs « malheureux » actionnaires. Je dis malheureux car avec la chute du cours de leurs actions, ils viennent de perdre une véritable fortune en l’espace de quelques jours. Bon d’un autre côté, je ne me fais pas du souci pour eux, ils ont tellement engrangé de milliards pendant des décennies qu’ils n’auront pas à vendre leurs superbes villas et leurs yachts tout de suite !
Ce qui est choquant dans cette dette que tout le monde va devoir contribuer à rembourser, c’est de savoir que pendant que le petit artisan, le petit commerçant ou le petit entrepreneur paie 33% de ses bénéfices, les énormes entreprises françaises du CAC 40, elles, en payent, moins de 10% depuis des lustres et certaines ne paient plus d’impôts du tout, comme Total par exemple qui ne fait plus aucun bénéfice en France depuis 2008. En effet, par le biais de nombreuses niches fiscales, de crédits d’impôts, de crédits recherches, de rachat d’entreprises à des prix exagérés, de systèmes injustes et indécents comme celui du « bénéfice mondial consolidé », de systèmes presque mafieux avec des sociétés offshore dans des paradis fiscaux, ces grandes entreprises et leurs actionnaires participent très peu à l’effort national indispensable à une meilleure situation économique de la France. (voir le blog d’Arnaud de Montebourg). A cette injustice fiscale, il faut ajouter le fait que ces grandes entreprises raflent l’essentiel des subventions et des aides diverses de l’Etat et qu’ils profitent au maximum de tous les systèmes d’allégements de charges existants.
Alors en ces temps très difficiles, la vraie justice sociale et fiscale ne serait-elle pas que chacun contribue à cet effort national à la hauteur de sa propre richesse dont je vous rappelle la répartition selon l’Observatoire des Inégalités (16/12/2009) : « Les 10 % les moins bien lotis ne perçoivent que 3,7 % de la masse totale des revenus, et les 10 % les mieux lotis en reçoivent un quart ».
« La Fontaine du Loup (Foun del Loup-650 m) de Trilla à Pézilla-de-ConflentLe Pic de Portepas (1.798 m) depuis Urbanya (856 m). »
Tags : dette france, cac 40, repartition richesse, impots, agence notation
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