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Le Tour du Lac de Caramany

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 4 musiques du duo irlando-norvégien "Secret Garden" composées par Rolf Løvland. Elles ont pour titre "Beautiful" chantée par Brian Kennedy"The Pilot" (instrumental), "Strength" chantée par Espen Grjotheim"Cause Of You" chantée par Cathrine Iversen et Espen Grjotheim et enfin la cinquième "Passacaglia" d'Haendel/Halvorsen jouée en solo au piano par Pianovus (incomplète).

Le Tour du Lac de Caramany

Le Tour du Lac de Caramany

Pour agrandir les photos cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

Nota : Le tracé officiel du Tour du Lac de Caramany proposé par le département 66 (voir ce lien) évite bien évidemment cette partie où des éboulements de pierres se sont produits ces dernières années, entre l’embouchure du Ravin de Tury et le lieu-dit Clot del Tury. C’est donc à mes risques que je suis passé outre les interdictions car j’ai estimé qu’un maximum de conditions favorables me permettait de le faire (belle météo, possibilité auxiliaire dans le lac asséché, eau excessivement basse du lac et de l'Agly, marche en solo) . Si vous faites de même, vous le ferez également à vos risques et périls. Je conseille bien évidemment de ne pas prendre de risques si les conditions ci-dessus ne sont pas totalement remplies ou si vous marchez avec des enfants. A vous de voir.

De ma part, faut-il voir dans ce « Tour du Lac du Caramany » le signe d’un quelconque intérêt grandissant pour l’énergie électrique ? Je ne le pense pas, même si en cette période d’inflation, le sujet très d’actualité par la hausse effrénée de ses tarifs ne me laisse bien évidemment pas indifférent ! Et ce n’est donc que pure coïncidence si ma dernière randonnée (Le Circuit du poste électrique et les éoliennes de Baixas depuis Saint-Estève) et celle-ci ont en commun des lieux où la production électrique est de mise. D’ailleurs, pour être honnête, ici c’est plutôt l’eau et sa carence qui ont aiguillonné mes pensées que le fait qu’il y avait non loin de là un barrage hydroélectrique. Il est 10h30 quand je gare ma voiture tout près de l’aire de pique-nique jouxtant le pont traversant le lac. Selon un plan que j’ai pu voir sur Internet, le départ est là ce qui m’oblige à remonter la route D.21 jusqu’à hauteur de la cave Les Vignerons de Caramany. Le Tour du Lac démarre vraiment là, à droite de la route,  même s’il n’y a aucune mention.  Mais pour avoir déjà accompli une autre randonnée intitulée « Autour du Grand Rocher », je sais que c’est là, les départs sont identiques.  Dans l’immédiat, il s’agit d’une voie bitumée qu’il faut quitter bien plus loin au profit d’un chemin sableux partant à gauche. Comme toujours, je suis déjà en quête de ce que la Nature peut offrir à mon appareil-photo, paysages certes mais surtout flore et faune. Autant l’avouer les deux étant plutôt rares en ce début de balade, les quelques occasions qui se présentent ne sont pas à gâcher. Si les fleurs sont faciles à immortaliser, les oiseaux et papillons réclament plus de patience et surtout plus de chance. Or mis cela, la météo étant très bonne, l’itinéraire reste agréable à cheminer. Seul un ciel un peu laiteux, surtout vers le sud-est,  contrarie mes premières photos car la luminosité n’est pas idéale. Quelques fleurs, des passereaux sur les arbres, d’autres picorant je ne sais quoi sur le sol, une stèle marquant le premier coup de pioche du barrage, deux panonceaux expliquant une vie « néolithique », un autre recensant les balades possibles  sont autant d’occasions pour s’arrêter un peu. Comme peau de chagrin, le lac, lui, se rétrécie au fur et à mesure que j’avance et par là même les berges sableuses et argileuses car alluvionnaires se rapprochent l’une de l’autre. De lac, l’Agly va devenir rivière puis carrément ruisseau. Jamais, je n’ai vu le lac de Caramany ainsi et dieu sait si j’y suis venu souvent y randonner (*). Si le fleuve Agly a toujours été là, on y aperçoit aujourd’hui les vestiges d’un muret fait de pierres qui servait à le canaliser. Dès lors qu’un panneau d’interdiction se présente faisant suite à de très nombreux glissements de terrain et éboulements, je me vois contraint de réfléchir par où faut-il que je passe.  J’avoue que m’éloigner du lac alors que ce dernier est largement asséché ne m’inspire pas trop et ce d’autant qu’il y a longtemps, lors d’une randonnée au « Balcon de la Pêche », j’étais déjà passé outre cette interdiction sans aucun problème. Finalement, c’est en voyant un couple accompagné d’un chien marchant en contrebas que je me décide à braver l’interdiction. Je me dis que si les éboulements sont trop importants et interdisent le passage, j’aurais toujours cette solution de descendre dans le lac asséché. Finalement, mon passage s’effectue sans réel souci, ma seule crainte étant le chien du couple que je viens de retrouver  quelques décamètres plus loin. Trop livré à lui-même, car montant et descendant les pierriers provoqués par les éboulements, j’estime que leur chien constitue un éventuel danger et je n’hésite pas à le leur dire. Répondant à ma demande, ils retiennent leur chien le temps que je passe. Je les en remercie mais insiste sur le fait que le risque peut aussi être pour eux. C’est sur ces bonnes paroles que  nous nous séparons, non sans avoir évoqué au préalable cette voiture « renversante » gisant au milieu l’Agly, là où le fleuve n’est plus qu’un étroit ruisseau. « Renversante » car les roues en l’air et étonnante à cause de l’endroit où elle se trouve, loin de toute voie routière. « Comment est-elle arrivée là » ? C’est la question que nous nous posons conjointement.  Ils me disent vouloir en informer soit la mairie de Caramany soit la gendarmerie, ce en quoi je ne les contredis pas (**). En atteignant la D.9, me voilà complètement soulagé, d’autant plus soulagé qu’en traversant le pont, j’aperçois le couple et leur chien en train de revenir vers moi. J’ai réalisé la moitié du Tour du lac et sans doute franchis la partie la plus délicate. Il est 12h15 et je réfléchis déjà à trouver un coin propice et agréable pour pique-niquer, et ce d’autant qu’une légère brise venant du nord s’est soudainement levée. Finalement, après avoir trouvé les balises jaunes propres au Tour du Lac, je n’en tiens plus guère compte peu après car longer l’Agly et marcher dans le lac asséché est bien plus simple. Alors, je vais et je viens, m’éloignant du lit de la rivière pour mieux y revenir. Suivre l’Agly étant parfois un peu monotone, parfois je m’en éloigne au profit  des vignobles, des bois et d’un peu de garrigue. Très souvent, la présence d’oiseaux aquatiques ou de passereaux que j’aperçois guide mes pas. Idem pour les quelques papillons que j’entrevois. Ils me muent en un chasseur inoffensif où mon appareil-photo devient une épuisette sans filet. C’est moins douloureux pour eux ! Finalement, après avoir trouvé un coin sur l’herbe et abrité du vent pour pique-niquer, c’est l’obligation de rejoindre l’arrivée qui me fait quitter le bord du lac et prendre la route asphaltée. Eh oui, ici, or mis faire un peu de natation, il n’y a pas d’autre choix que mes jambes et la route pour retrouver ma voiture. Cette dernière me permet de rejoindre le village de Caramany que j’avais visité au pas de charge lors de cette balade « Autour du Grand Rocher ». Peu après, je pars voir le barrage, par pure curiosité et surtout au regard du niveau si bas de l’eau.  Ainsi se termine cette balade finalement plutôt agréable et où comme souvent j’ai pu me consacrer pleinement et avec plutôt de la réussite à ma passion pour la photo naturaliste. Seul tourment ? La sécheresse qui sévit et peut s’avérer inquiétante si je me fie à mes

récentes balades toutes faites en hiver mais sous un soleil estival et ardent. En novembre dernier, lors de « la Boucle de Marcevol » le lac de Vinça était à sec et 3 mois plus tard, c’est celui de Caramany. A quoi aurons-nous droit cet été ? Bien qu’ayant mon GPS avec moi, je n’ai pas enregistré de mesures lors de cette balade. Quant au tracé que j’y avais enregistré, il était long de 14,1km mais allait s’égarer incomplètement du côté d’Ansignan. Je ne peux donc formuler qu’une  estimation faite avec mon vieux logiciel CartoExploreur  et en tenant compte  de l’asséchement du lac et de mes divagations qui ont consisté à longer l’Agly, à m’en éloigner parfois pour ensuite y revenir : distance estimée 11km. Dénivelé 68m entre le point le plus bas et le plus haut. Cartes IGN 2448 OT Thuir – Ille-sur-Têt et 2348 ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

(*) Mes autres balades autour et à proximité du lac de Caramany : 

 

(**) Voiture dans l'Agly : Finalement cette voiture aperçue dans l'Agly, au niveau du lac de barrage, était bien consécutive à un accident qui s'est produit le 1er novembre 2022, accident ayant fait l'objet d'un article sur France Bleu.fr lui-même relayé par le SDIS 66 sur leur page Facebook. Voici les liens ci-après : 

https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/accident-de-la-route-a-caramany-le-conducteur-finit-sa-course-dans-le-lac-1667315074

Page Facebook du SDIS 66 

 

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Une "nouvelle" saison à Urbanya.

Publié le par gibirando

Une "nouvelle" saison à Urbanya.

Ma petite maison d'Urbanya, achetée en 2010 et longuement restaurée avec sueur et passion.

Toutes les photos de cet article peuvent être agrandies en cliquant dessus. 2 fois pour un plein écran. 


 

En juillet 2020, j’avais déjà écrit à propos d’Urbanya et j’avais intitulé cette petite nouvelle « Par une belle aube d’été ». Il y était question d’oiseaux, d'un chevreuil et du chant d’un ruisseau. En un mot, il y était question d’une Nature avec un grand « N ». Que s’est-il passé depuis ? Je ne sais pas ! J’ai beau chercher, je ne trouve pas de véritables explications aux constats que je dresse ci-dessous. Sans doute les réponses sont-elles trop nombreuses pour les résumer en une seule conclusion ? 

Une "nouvelle" saison à Urbanya. 

Un Torcol fourmilier, un habitué d'Urbanya mais qui n'est pas revenu en 2023

 

Quand le 2 juin 2023 nous sommes arrivés à Urbanya, la première chose qui m’a étonné, c’est de ne plus entendre le chant des oiseaux. Voilà déjà 13 ans que nous avions acheté cette vieille maison de montagne et si je savais évident et même certain le déclin des oiseaux, ce dernier avait été plutôt régulier, uniforme et mesuré. Habitué aux chants des oiseaux, toujours très présents autour de la maison, là, c’était le silence le plus total. Seul dans le lointain, un coucou gris rabâchait sa lancinante complainte. « Coucou ! »,  « coucou ! » , « coucou ! » répétait-il, changeant souvent de secteur car probablement à la vaine recherche d’un nid à parasiter. Autour de la maison, disparues les mélopées des pinsons et des merles, les chansons saccadées des rougequeues noirs, des sitelles-torchepot et des moineaux et les cris rauques des geais et des pies. Finis les passages migratoires des linottes, des tariers, des fauvettes, des chardonnerets, des serins, des traquets, des pies-grièches, des bouvreuils, des pipits et autres bruants. Oui, même ces espèces-là pourtant toujours si présentes et coutumières autour de la maison ou dans la proche forêt étaient désormais totalement absentes. Certes bien d’ autres espèces s’étaient raréfiées depuis quelques années,  certaines avaient disparu mais là ça dépassait l’entendement. « Que se passait-il ? » Quand j’apercevais un oiseau, je me mettais à courir me précipitant sur mon appareil-photo pour tenter de le figer tant en voir un autour de la maison était rarissime. Dans les 5 ou 6 nichoirs que j’avais depuis longtemps installés, un seul semblait occupé par un joli mais étrange couple de mésanges charbonnières. Etrange car ils n’avaient pas cette fréquence habituelle dans leurs va-et-vient. Construisaient-ils seulement le nid ? En tous cas, trop espacées, ça ne pouvait pas être des becquées à des oisillons ! Notre arrivée les a-t-elle perturbé ? Malgré la hauteur inaccessible du nichoir, la présence de nos trois chats les a-t-elle inquiété ? Toujours est-il qu’on ne les vit que quelques jours puis ils disparurent eux aussi ?  (*)  

Une "nouvelle" saison à Urbanya.

Une mésange charbonnière devant un nid que j'ai fabriqué.

 

Le lendemain matin et les surlendemains, seuls les puissants crachotements très désagréables car trop récurrents de deux ou trois débroussailleuses ou autres tronçonneuses nous réveillèrent bien trop tôt. Mais nous étions en juin, il avait pas mal plu et ces débroussaillages s'expliquaient. Côté oiseaux, c’était toujours ce silence si anormal et d’autant plus anormal que c’était la saison des cerises. Oui, en ce printemps, tout paraissait anormal car le grand cerisier de notre gentille voisine Alix était totalement dépourvu de jolis fruits. En y regardant de plus près, je ne vis que des noyaux entourés d’une fine peau complétement desséchée. Les fruits étaient ratatinés et donc immangeables et sans doute même pour les rares oiseaux qui ne venaient plus sur cet arbre.  Enfin, rien de bien appétissant, ni pour nous habitués à confectionner des clafoutis et des confitures, ni pour les quantités d’espèces de passereaux que nous avions pris pour habitude de voir dans ce bel arbre à cette époque de l’année. Dieu sait pourtant si nous avions pris du plaisir à regarder ce cerisier lors de toutes les années précédentes. Un vrai spectacle ! Un spectacle que j’avais souvent pris soin de photographier. Des photos d’oiseaux ou d’écureuils becquetant ou croquant des écarlates cerises, j’en détenais des dizaines et des dizaines ! « Oui, que se passait-il cette année ? » pensais-je une fois encore. « Qu’avait-elle de si particulier pour que se produisent de tels changements ? » Je ne trouvais pas de réponse et ce d’autant que le soir venu, quelques orages apportaient un peu d’eau et de fraîcheur. L’après-midi du premier jour, lors d’une courte promenade à la lisière de la forêt, un chevreuil se laissa complaisamment photographier, ce qui sur l’instant me mit du baume au cœur. « La Nature n’a pas totalement disparu » me dis-je.  Ce constat se vérifiât dans les semaines suivantes.  En effet, le jardin potager que je venais de parfaire après des jours et des jours de durs labeurs ; car il avait fallu refaire un mur en pierres sèches, désherber, biner, ameublir et aérer la terre ; et où j’avais pris soin de planter pommes de terre, salades, courgettes et haricots fut visiter dans la nuit par une harde de sangliers. Si grâce à un filet, les haricots et les courgettes échappèrent à leur fringale, les semences de pommes de terre et les petits plants de salades furent grandement dévorés et de ce fait, complétement anéantis. Malgré une sourde contrariété, je me suis dit « la Nature est toujours là ! ». Effectivement, la Nature était bien là car dans les jours suivants les pousses des haricots qui commençaient à germer étaient systématiquement croqués eux aussi. Par qui ? Par quoi ? Si je notais la présence incroyable et inhabituelle du nombre de sauterelles ; ce qui était nouveau ; en tous cas dans mon potager ; il y avait aussi de minuscules coléoptères dorés dont je n’avais jamais noté la présence. Peu ou pas d’oiseaux ? Des insectes comme jamais ! Bien qu’assez inhabituelle, cette logique-là semblait respectée. Avec patience, j’ai replanté plusieurs fois des haricots et j’ai fini par avoir gain de cause même si les récoltes n’ont jamais été aussi conséquentes que les années précédentes. A l’orée de la forêt, où les oiseaux étaient également bien absents, les sauterelles semblaient avoir pris possession des lieux. Dans les hautes ou basses graminées, dans les genêts, les ronciers et les buissons de la garrigue, il y en avait de partout et de toutes les tailles.

Une "nouvelle" saison à Urbanya.

De rares oiseaux en 2023 mais des sauterelles et criquets en très grand nombre.

Ça s’était nouveau ! En tous cas, cette quantité-là était très nouvelle ? Si nouvelle qu’en l’absence totale d’oiseaux, je me mis à faire des « macros » des divers orthoptères que je voyais. Pas facile ! J’y passais un temps infini mais cette Nature-là m’occupait à ma passion pour la photo naturaliste. « Faute de grives…et de merles…je « croquais » en photo des sauterelles ! » Quelques semaines plus tard, les criquets et les libellules vinrent s’ajouter aux sauteurs en tous genres. Les papillons et les diptères toujours très nombreux à Urbanya n’étaient pas en reste. Les mouches, les tiques, les aoûtats, les punaises, les taons, les perce-oreilles, les araignées, les moustiques, les guêpes et autres bestioles désagréables ou carrément piquantes se succédaient sur nos épidermes et s’en donner à cœur joie, la plupart lors de randonnées, mais ça nous étions habitués et le plus souvent nous étions prévoyants.  Quand la situation devenait intenable, les tapettes, sprays insecticides et autres tue-mouches ne semblaient jamais diminuer leur nombre. Jamais je n’avais vu autant de toutes ces espèces d’insectes-là à Urbanya. Ceux qui piquaient semblaient se passer le mot pour jouer les acupuncteurs à toutes heures du jour et de la nuit. En remontant la rivière d’Urbanya, les calopteryx, qu’on appelle communément « demoiselles », n’avaient jamais été si présents. Il est vrai que là aussi, je pouvais constater avec consternation que les bergeronnettes et autres cincles plongeurs étaient eux aussi totalement absents du ruisseau. Les lézards et autres tarentes étaient rares et les serpents restaient invisibles. Oui, en l'absence d'oreilles, les insectes pouvaient dormir sur leurs deux tympans !

 

 

Une "nouvelle" saison à Urbanya.

Lors de leur passage migratoire, des Hirondelles des rochers viennent se poser sur mes fenêtres.

Les jours passèrent. Les orages nocturnes de juin étaient désormais lointains. Juillet passa sans qu’un changement notable ne soit perceptible au niveau de la faune. Beaucoup moins de mouches mais encore beaucoup d’insectes et des passereaux toujours aussi absents. Parmi les insectes, un paradoxe me laissait néanmoins perplexe : l’absence totale des cigales qui pourtant n’avaient jamais été si nombreuses l’été précédent. Là encore, ce paradoxe était surprenant, et ce d’autant que ce dernier se vérifiait également à une altitude beaucoup plus basse, à Ria par exemple. Août arriva. Les fourmis criaient famine mais leurs voisines cigales semblaient parties sous d’autre cieux. Toujours les mêmes constats.

Une "nouvelle" saison à Urbanya. 

En 2023, mon petit pommier avait produit beaucoup de fruits. Malheureusement la longue période de sécheresse est venu tout anéantir.

Pas une goutte de pluie depuis 2 mois. La végétation se desséchait. Les arbres prenaient leurs couleurs d’automne bien avant l’heure et nombreux étaient ceux dont la seule défense était de laisser tomber leurs feuilles. Mon petit pommier dont les jolies fleurs printanières avaient donné une grande quantité de pommes s’orientait vers une phase dont je crains encore qu’elle ne soit à jamais terminale. Presque plus de feuilles depuis longtemps, les survivantes raccornies car desséchées et seulement des pommes rachitiques et ratatinées qui n’avaient jamais plus grossies depuis le mois de juin. Lors de mes différentes balades, si la rivière d’Urbanya coulait encore un peu, c’était la toute première fois que je constatais que tous les ruisseaux secondaires étaient complétés asséchés.  

Une "nouvelle" saison à Urbanya.

 Les Rhinolophes avaient pour habitude de venir se reproduire dans certains orris d'Urbanya. Il y en a eu très peu en 2023.

La Nature que j’avais cru très présente avec les sangliers dans mon potager et en apercevant le chevreuil le premier jour fut une totale méprise. Je m’étais fourvoyé car or mis 2 biches dont une qui détala lors d’une randonnée vers Nohèdes, il n’y eut pas d’autres mammifères. Pas d’écureuils, pas d’autres rongeurs, pas d’autres cervidés, peu de rhinolophes comme j’en avais toujours vu dans certains orris et à la nuit tombante autour de la maison. Un seul renard dans les derniers jours de notre séjour, sans doute très affamé car cherchant pitance sur la terrasse d’un voisin. Pas de rapaces dans le ciel alors que les bondrées, buses, aigles bottés et autres vautours fauves avaient toujours été visibles. Parfois, on avait même eu droit à la visite d’un aigle royal ou d’un gypaète venant sans doute du Massif du Coronat tout proche. Cette année, rien de tout ça. Pas de pies bavardes. Peu de pigeons ramiers. Un seul couple de corbeaux. Des passereaux toujours quasiment invisibles et dans le ciel des hirondelles au nombre variable et si changeant.

Une "nouvelle" saison à Urbanya.

Une "nouvelle" saison à Urbanya.

La forêt domaniale de Nohèdes-Urbanya a été amplement coupée en 2023 avec probablement de graves conséquences sur la faune des bois.

Cette randonnée vers Nohèdes qui aurait dû être totalement agréable fut en partie gâchée quand j’ai constaté que la magnifique forêt domaniale de Nohèdes-Urbanya était grandement saccagée. Par l’ONF, propriétaire des lieux, ai-je appris un peu plus tard. A la vue de ce que je considérais comme un saccage, je fus si perturbé que dès le lendemain, je partis marcher dans toute la forêt de la Mata qui se trouve au-dessus de ma maison. C’est de ce côté-là que depuis plusieurs semaines nous entendions le bruit sourd mais fracassant d’une machine broyant des arbres.  La forêt si belle et si sombre car si épaisse et si verdoyante était quasiment dévastée un peu partout. Il y avait des coupes sous forme de layons plus ou moins larges dans tout le secteur. J’avais l’impression de nombreuses coupes sans réelles logiques et parfois même en dépit d’un bon sens.  Les amoncellements de grumes plus ou moins imposants étaient très nombreux eux aussi, avec bizarrement des troncs de tous les diamètres, du très petit jusqu’aux plus imposants. Un vrai désastre écologique selon moi, même si je dois avouer que je n’y entends rien en exploitation forestière. Quoi qu’il en soit, je me disais que ces coupes si sévères devaient inévitablement avoir des conséquences dramatiques sur les oiseaux des bois, les passereaux mais aussi les oiseaux nocturnes et probablement un tas de rongeurs forestiers.

Une "nouvelle" saison à Urbanya.

Le lendemain de ce constat alarmant, j’ai pensé utile d’envoyer un message à la Ligue de Protection des Oiseaux (L.P.O) des P.O pour leur faire part de mon désarroi quant à cette absence quasi-totale de volatiles à Urbanya et dans tous les alentours. Je me demandais si ce constat se vérifiait dans tout le département. Voici la réponse que j’ai reçue :

« Bonjour Gilbert,

Le constat est alarmant sur l'ensemble du département et ça vaut pour beaucoup d'espèces.

Les causes sont nombreuses : sécheresse, incendies, destruction des habitats par l'artificialisation des sols (extension urbaine, routes, débroussaillage en période de nidification...) ...

Merci pour votre témoignage.

Rejoignez-nous, nous avons besoin de soutien.

Cordialement.

Rossano ».

 

Cette réponse m’incita à dresser un inventaire statistique (**) des oiseaux que j’avais vus ou photographiés à Urbanya et dans les proches alentours depuis que j’avais acheté ma maison en 2010 (ci-dessous à la fin de cet article).

 

Le mois de septembre arriva mais rien ne changeait. Toujours peu de pluies. Oui, une autre chose ne changeait pas aussi : les chasseurs étaient de retour, pour la plupart pour passer leur week-end, jours de chasse. « Une grande partie de la Nature était en train de disparaître pour de multiples raisons mais les bonnes vieilles « traditions » ne changeaient pas » me suis-je dit. O.N.F ou chasseurs, j'avoue ne pas toujours comprendre ces personnes qui se prétendent "gestionnaires de la Nature" ! De notre côté, la date du retour vers notre domicile était déjà fixée. Ce serait le 18, mais nous prévoyions déjà de remonter régulièrement jusqu’à la fin des beaux jours.

 

Oui, à Urbanya, cette saison-là avait été très « nouvelle » mais si j’en crois la L.P.O, ce n’était pas qu’à Urbanya et ce n’est pas tout le monde qui s’en alarmait. La Nature semblait avoir totalement perdu la boussole suivant ainsi l’humanité qui n’a jamais cessé de la perdre à un rythme de plus en plus effréné. Il y a quelques jours, je lisais un article où une météorologue disait : que « Les trois mois (été 2023) que nous venons de vivre sont les plus chauds depuis environ 120 000 ans, c'est-à-dire depuis le début de l'histoire de l'humanité. » Voir le lien ci-dessous. 

 

https://www.laselectiondujour.com/ete-2023-sera-chaud-histoire-humanite-n1984?fbclid=IwAR0lV1pIIsCicf0Zme6h9FxHJahNPfNNQ7TKmGJASxI2msldaQNpzkH9F1M

 

(*) En fin de saison quand j’ai ouvert le nichoir, si j’ai effectivement constaté que les mésanges charbonnières avaient commencé à construire un nid, des guêpes avaient également construit le leur, ce qui explique sans doute cette fréquence singulière et l’abandon définitif avant même la ponte.

Une "nouvelle" saison à Urbanya.

 Avec les moineaux, le Rougequeue noir était au cours d'une année l'oiseau le plus longtemps visible sur la commune d'Urbanya. Gros déclin en 2023. Que s'est-il passé ?

(**) La liste ci-après recense les oiseaux diurnes vus au moins une fois sur le territoire d’Urbanya (commune, vallée et montagnes alentours) ou mieux photographiés lors des 13 années où j’ai passé quelques mois là-bas. Parfois 6 mois, parfois 5 ou 4 au minimum. Ce recensement est totalement personnel et n’est fait que pour donner une idée de l’avifaune aperçue au fil des années (2010-2023) et de son déclin évident.

Accenteur mouchet : Bien qu’assez rare, ce passereau était visible à Urbanya il y a une dizaine d’années. Plus vu depuis longtemps.

Aigle botté : était parfois visible dans le ciel d’Urbanya. Plus vu depuis au moins 5 à 6 ans.

Aigle royal : de passage seulement dans le ciel d’Urbanya car venant probablement du Mont Coronat. Pas vu depuis quelques années.

Alouette des champs : était bien visible sur les crêtes dominant Urbanya (pic de la Serra, Lloset, Moscatosa). Plus vu depuis de longues années.

Alouette lulu : était bien présente dans les ronciers situés derrière ma maison il y a une dizaine d’années. Plus vu depuis.

Bec croisé des sapins : parfois visible sur les hauteurs où poussent les pins à crochets. Plus vu depuis 2020.

Bergeronnette des ruisseaux : était très présente depuis toujours dans la rivière d’Urbanya. En net déclin surtout en 2023. 3 ou 4 spécimens vus seulement.

Bergeronnette printanière : de passage mais assez visible pendant de longues années. Plus vu depuis au moins 3 à 4 ans.

Bergeronnette grise : même commentaire que pour la Bergeronnette des ruisseaux. 2 spécimens vus seulement.

Bondrée apivore : a été très visible les 5 dernières années. 1 seul spécimen en 2023.

Bouvreuil pivoine : des couples étaient très régulièrement de passages à Urbanya. En net déclin depuis plusieurs années. Pas vu du tout en 2023.

Bruant fou : était très présent il y a quelques années. Moins visible depuis quelques années. 1 seul spécimen en 2023.

Bruant proyer : idem au Bruant fou. Était très présent dans les genêts situés derrière ma maison.  Plus vu du tout depuis 4 à 5 ans.

Bruant zizi : Etaient bien visibles car nombreux lors de leur passage. Seulement 3 spécimens épars aperçu en cette année 2023.

Buse variable : de nombreuses buses ont toujours été visibles dans le ciel d’Urbanya. Elles ont peu à peu disparu. 1 seul oiseau vu cette année.

Cincle plongeur : avait toujours été visible dans la rivière d’Urbanya. Pas vu en 2023.

Chardonneret élégant : très présents lors des passages migratoires. Pas vu en 2023.

Circaète Jean Leblanc : un seul spécimen photographié en 13 ans de présence à Urbanya.

Corneille noire : était visible à Urbanya dans les années 2010 à 2015. Plus vue depuis.

Coucou gris : c’est un oiseau habitué de la commune. On le reconnaît aisément grâce à son chant. Toutefois, il semble que ces périodes de présence soient désormais plus réduites.

Crave à bec rouge : Cet oiseau était visible en petits rassemblements dans les premières années où j’ai acheté la maison à Urbanya, c’est-à-dire 2010/2012. Il n’a plus réapparu.

Fauvette à tête noire : C’était de très loin la fauvette la plus visible à Urbanya. A fortement déclinée ces dernières années. 2 spécimens seulement vus en 2023. Je me demande si le débroussaillage plus récurrent que dans le passé n’est pas la cause de sa disparition ?

Fauvette des jardins : Etaient bien présentes dans les buissons à l’orée de la forêt derrière ma maison . En net déclin également. 1 seul spécimen en 2023.

Fauvette grisette : idem à la fauvette des jardins car habitat sensiblement identique. Pas vu en 2023.

Fauvette mélanocéphale : était excessivement présentes dans les ronciers situés derrière ma maison. Plus vu depuis plusieurs années.

Fauvette pitchou : bien que plus rare car moins citadine que la mélanocéphale, la fauvette pitchou était souvent visible dans les collines entourant Urbanya. Plus vu depuis 5 à 6 ans.

Geai des chênes : Tout comme le Merle noir, le Geai des chênes était un oiseau emblématique car en grand nombre tout autour d’Urbanya. En très net déclin surtout en 2023.

Grimpereau des bois ou des jardins : Les 2 espèces étant difficiles à discerner, je mets le même commentaire. Régulièrement visible dans la forêt de l’ubac et dans celles proches ou autour de Cobazet, l’année 2023 a été une année « blanche » pour les grimpereaux. Je n’en ai vu aucun !

Gobemouche gris : cet oiseau a toujours été très visible dans les maisons situées à proximité de l’église d’Urbanya. En net déclin depuis de longues années. 2 spécimens aperçus en 2023.

Gobemouche nain : bien que plus rare que le Gobemouche gris, le « nain » était visible dans les feuillus à proximité du village. A quasiment disparu depuis plusieurs années.

Gobemouche noir : Bien que plus forestier, on  pourrait presque dire la même chose que pour le « nain ». Le Gobemouche noir a lui aussi disparu des radars. Plus aperçu depuis plusieurs années.

Grand corbeau : Pendant longtemps, il y a eu deux couples et puis un seul depuis les années 2020 à 2023.

Grive musicienne et autres grives : Il n’était pas rare de voir des grives tout autour d’Urbanya. Des musiciennes dans différents biotopes et les autres plus en montant en altitude. Toutes restent invisibles depuis plusieurs années.

Gros becs casse-noyaux : 1 seul spécimen aperçu en 13 années de présence.

Gypaète barbu : bien que rarement visible dans le ciel d’Urbanya, il m’est arrivé d’en voir il y a quelques années. Plus depuis 5 ou 6 ans.

Hirondelle rustique : Toujours présente dans le préau de la mairie et certaines maisons du village. Semble assez constante dans leur nombre.

Hirondelle des fenêtres : Très visible dans le ciel d’Urbanya lors des passages migratoires. Pas vue en cette année 2023.

Hirondelle des rochers : essentiellement lors de passages migratoires mais ces derniers sont plutôt réguliers dans le village d’Urbanya. Presque chaque année, quelques spécimens viennent se reposer sur mes fenêtres.

Hypolaïs ictérine et polyglotte : assez rarement visible car seulement de passage. Vu la dernière fois en 2022.

Linotte mélodieuse : passe en de petits rassemblements réguliers sur la commune mais en 2023 un net déclin semble s’être produit. 3 spécimens vus seulement.

Loriot d’Europe : 2 spécimens vus en 13 années de présence. Plus vus depuis longtemps.

Martinet à ventre blanc : rarement  présent sur la commune mais bien visibles dans le ciel des collines et notamment côté adret. Pas vu en 2023.

Merle noir : tout comme le Geai des chênes, le Merle noir faisait partie des oiseaux les plus présents autour et dans la commune. De ce fait, en 2023, le déclin paraît encore plus important.

Mésange bleue : tout comme les  mésanges charbonnières et nonnettes, mais en nombre plus réduits, la mésange bleue a toujours été une habituée des mangeoires. En net déclin en 2023.

Mésange charbonnière : la mésange la plus familière car venant nicher dans les nichoirs et manger dans les mangeoires. Nombre en très nette régression en 2023.

Mésange huppée : bien que plus rares dans la commune  car vivant dans les conifères, il n’était pas rare de les voir venir manger les noix dont elles arrivaient à percer les coquilles. Pas vu en 2023.

Mésange noire : Très présentes dans la forêt derrière ma maison, l’année 2023 semble les avoir vues fortement décliner. 2 spécimens vus seulement.

Mésange nonnette : cette mésange était de très loin, la plus nombreuse à venir déguster les graines des mangeoires et notamment celles du tournesol dont elles sont très gourmandes. Cette année, elles sont arrivées plus tardivement, en nombre plus restreint. Un déclin certes mais plus modéré que certaines autres espèces.

Mésange ou Orite à longue queue : ont  toujours été visibles dans les arbres autour de la maison et à la lisière de la forêt mais 2023 semble avoir donné un coup de frein. 2 spécimens vus seulement.

Milans : rarement aperçus sur la commune car 2 ou 3 fois seulement. Jamais photographié autant que je me souvienne.

Moineaux : les moineaux surtout les domestiques ont toujours été très présents à Urbanya. Cette année 2023 a vu se produire un incroyable déclin.

Panure à moustaches : très rare, 1 seul oiseau photographié en 13 années de présence.

Perdrix grise ou rouge : Couples et rejetons étaient souvent visibles lors de mes nombreuses randonnées. Rien vu en 2023.

Pic épeiche : A un degré moindre que le Merle et le Geai, le Pic épeiche faisait partie des oiseaux bien visibles dans le village et notamment tout autour de la maison, ne craignant pas de venir dans les mangeoires. C’est dramatique car aucun spécimen vu en cette année 2023.

Pic noir : Bien qu’essentiellement locataire de la forêt, il n’était pas rare d’apercevoir des pics noirs sur le versant ubac de la vallée. A peu à peu diminué en nombre jusqu’à devenir invisible en 2023.

Pic vert : même constat que pour le pic noir. Le dernier spécimen aperçu, je l’ai trouvé mort il y a 3 ans dans la forêt derrière ma maison. A carrément disparu depuis.

Pie grièche à tête rousse : Au même titre que sa collègue « écorcheur », au printemps, des couples étaient habitués à occuper un énorme roncier situé derrière ma maison. Mais c’était il y a 7 à 8 ans et depuis elle s’est faite rarissime. 1 dernier spécimen  vu en 2022 et rien 2023 !

Pie grièche écorcheur : le même commentaire que pour la Pie grièche à tête rousse mais avec une énorme différence car plus vue depuis 5 à 6 ans au moins autour de la maison. Rares spécimens dans les collines.

Pie bavarde : n’a pas été présente pendant de longues années puis est apparue en 2022 avec 2 couples mais qui ne sont pas revenus en 2023.

Pigeon biset : très rare sur la commune mais parfois de passage. 3 ou 4 spécimens photographiés en 13 années de présence.

Pigeon ramier : 3 ou 4 couples ont toujours été  présents à l’orée de la commune. 2 couples seulement en 2023.

Pinson des arbres : J’étais habitué à le voir et à l’entendre chanter presque en toutes saisons  mais cette année 2023 semble avoir marqué un immense déclin. 5 ou 6 spécimens aperçus ce qui est infime pour cet oiseau-là !

Pinson du nord : vus 2 à 3 fois en 13 années de présence car de passages seulement et encore faut-il se trouver en altitude au-dessus d’Urbanya.

Pipit des arbres : Il y a une dizaine d’années, il n’était pas rare de voir cet oiseau-là dans la forêt de feuillus situées derrière ma maison. A disparu depuis.

Pouillot véloce et autres : Les pouillots étaient à la fois citadins et forestiers et il n’était donc pas rares d’en voir quelques spécimens sur le territoire de la commune. Aucun en 2023.

Roitelets : Il y a une dizaine d’années, c’était un oiseau que je voyais régulièrement lors de mes randonnées tout autour de la commune. Plus vu depuis de très longues années !

Rossignol philomèle : C’est un oiseau que j’arrivais à remarquer grâce à son chant mais comme bon nombre d’autres oiseaux son déclin a été régulier mais certain. Plus entendu ni vu depuis longtemps.

Rouge-gorge familier : C’est un oiseau dont le nombre est assez difficile à situer car surtout bien visible en fin d’été, en automne et en hiver. Était bien présent jusqu’à présent. 3 spécimens vus en quelques jours de septembre.

Rougequeue noir : avec les moineaux, les mésanges charbonnières et les merles, les rougequeues noirs étaient les « voisins » les plus nombreux de la maison. Bien que ne mangeant pas dans les mangeoires, ils n’étaient pas rares de les voir occuper un nichoir de ma composition ou le plus souvent encore le trou d’une des nombreuses ruines adjacentes. 2023 s’est avérée une année dramatique tant leur nombre a diminué.

Serin cini : Bien que seulement de passage, mais souvent en grand nombre,  le Serin cini a toujours été un volatile très visible à Urbanya.  Aussi cette année 2023 semble-t-elle avoir été catastrophique pour ce bel oiseau jaune.  

Sittelle torchepot : gourmandes elles aussi des graines de tournesol de mes mangeoires, plusieurs couples nichaient au sommet de poteaux électriques qu’elles avaient copieusement creusé. Ne plus les voir en si grand nombre en 2023 grimper aux poteaux a été vraiment triste. Un net déclin pour elles aussi !

Tarier pâtre : Comme pour les pies grièches, plusieurs couples venaient nicher dans les ronciers situés derrière ma maison mais je ne les ai plus vus depuis très longtemps. Pourtant quelques spécimens restaient visibles et même photographiables sur le territoire de la commune. Ne pas en voir en 2023 semblait impossible tant leur nombre paraissait  « généreux »,  et pourtant ? Ce fut le cas !

Tarin des aulnes : Je les voyais régulièrement et en petites bandes au bord de la rivière Urbanya où poussaient deux ou trois aulnes. Ils venaient y manger les graines à la bonne époque. Mais ces arbres, comme tant d’autres, ont été coupés et les Tarins ont disparu de la commune. Plus vus depuis longtemps. Aucun en 2023 !

Torcol fourmilier : Depuis 2020, j’étais habitué à voir un couple autour de ma maison et à la lisière de la forêt, toujours en quête d’un petit insecte à se mettre sous le bec mais ils ne sont pas revenus en 2023, année pourtant très riche en insectes petits et grands !

Traquet motteux : Au même titre que quelques autres oiseaux, le Traquet motteux était bien visible à certaines périodes de l’année. Il a petit à petit disparu même si quelques spécimens isolés restent visibles de temps à autre. 1 seul en 2023.

Troglodyte mignon : Plusieurs couples venaient nicher à la lisière de la forêt située derrière ma maison. De ce fait, attirés par le chant d'autres oiseaux, il n’était pas rare de les voir venir à la mangeoire mais sans doute plus par curiosité car insectivores seulement. Pas vu en 2023.

Vautour fauve : Pendant très longtemps, les Vautours fauves aperçus à Urbanya n’étaient que de passage. Ils venaient sans doute attirés par un animal venant de mourir puis repartaient sous d’autres cieux.  Puis les chasseurs du village ont décidé de créer un charnier avec les restes des venaisons. De ce fait, les vautours ont trouvé un restaurant à ciel ouvert et sont venus plus nombreux. Pas vu en 2023 mais il est vrai que la chasse n’a été ouverte qu’en septembre.

Venturon montagnard : rarement vus sur la commune car 2 ou 3 fois seulement. Photographié une seule fois en 13 années.

Verdier d’Europe : Bien que passant en nombre plus réduit que le Serin, le commentaire est quasiment le même. Derniers spécimens aperçus en 2022 et aucun en 2023.

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Le Site Naturel du Lac des Bouzigues à Saint-Féliu d'Avall

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 2 versions de la chanson " Raindrops Keep Fallin'On My Head " en français "Toute La Pluie Tombe Sur Moi" du compositeur Burt Bacharach et du parolier Hal David. Elles sont interprétées ici par Billie Joe (B.J.) Thomas et Sacha Distel

Le Site Naturel du Lac des Bouzigues à Saint-Féliu d'Avall

Le Site Naturel du Lac des Bouzigues à Saint-Féliu d'Avall

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

 


 

Avec ses 2,5 km de distance et bien qu’il s’agisse plus d’une promenade que d’une véritable randonnée, j’ai estimé  que ce « Site naturel du Lac de Bouzigues à Saint-Féliu-d’Avall » avait toute sa place dans mon blog. Il correspond parfaitement à ce que de nombreux marcheurs recherchent par ces temps de couvre-feu ou de confinement à distance réduite. Mais après tout, une promenade n’est-ce pas une randonnée en miniature ? La réponse est « oui ». D’ailleurs en écrivant ce texte, il me vient une anecdote. Un jour, alors qu’en famille nous parlions de randonnées, ma petite-fille Eulalie qui ne devait pas encore avoir 2 ans a demandé « mamie c’est quoi une randonnée ? ». Et mamie a répondu « c’est une longue promenade ». Et là, Eulalie a demandé « c’est quoi une promenade ? ». Alors avant que quelqu’un ne réponde et pour la taquiner un peu, j'aie répondu « c’est une courte randonnée ! ». Eulalie, avec un air complètement hébété m’a regardé puis a regardé tout l’auditoire ne sachant plus très bien quoi dire et penser. Finalement, j’ai pris le temps de lui expliquer que la distance était l’essentiel de la différence mais que la randonnée dont on parlait ici était une longue marche s’effectuant à pieds. Un beau jour, en octobre 2014, elle vint pour la toute première fois faire une randonnée en famille. En réalité, nous étions deux hommes adultes et 3 enfants. Elle n’avait que 4 ans et était la plus jeune. Ce jour-là et alors que nous avions prévu une boucle de 7km environ, elle comprit d’elle-même que ce n’était pas une simple promenade. Elle a commencé par « rouméguer », faisant « sa petite tête de cochonne », puis voyant qu’on ne s’intéressait pas à elle, elle s’est mise à marcher comme nous tous, en restant silencieuse. A mi-chemin, j’ai quand même décidé de faire une longue pause pique-nique afin que les enfants puissent récupérer de leurs efforts. Oui, elle avait définitivement compris la différence. Je m’en souviens très bien car cette randonnée consistait à partir de Latour-de-France et d’aller jusqu’à la chapelle ruinée Saint-Martin par le chemin éponyme. C’est une balade que nous avions déjà réalisée en couple précédemment. A bientôt 11 ans et venant de temps à autre randonner avec nous, elle aurait certainement penser que ce tour du Lac des Bouzigues était suffisamment court pour le qualifier de « promenade », même s’il nous fallut 2 heures pour l’accomplir mais essentiellement à cause des oiseaux que je tenais absolument à photographier. Mais en ce 28 décembre, Eulalie n’est pas là mais nous attendons impatiemment toute la famille pour Noël. C’est donc en bons « papy » et « mamie » solitaires que nous réalisons cette promenade. Oui, tant bien que mal la mamie et le papy que nous sommes tentons de faire de la résistance contre cette morosité qu’engendre ce p……de Covid. Une belle flânerie où Mamie est décidée à profiter du bon air de cette journée ensoleillée mais légèrement ventée d’une modeste tramontane, et où papy va essayer de croquer quelques oiseaux avec son appareil-photo numérique. A la fin de ces deux heures, ni la grand-mère ni le grand-père étaient déçus de leurs attentes respectives. Le parcours est agréable car joliment boisé, les voies pédestres sont larges, les visiteurs étaient très rares ce jour-là et le lieu était bien paisible. Pour mes photos, il fallait cette tranquillité. ! Quant aux oiseaux, ils étaient suffisamment présents pour qu’un petit reportage vidéo soit possible. En essayant de ne pas en oublier, voilà les différents oiseaux photographiés lors de cette balade : bergeronnette grise, mouettes rieuses, foulques macroule, chardonneret élégant, canards colverts, aigrette garzette, canards de Barbarie, bruant proyer, grands Cormorans, moineaux domestiques, tourterelle turque, buse variable, héron garde-bœufs, rougequeue noir, pinson des arbres, merle noir, gallinule poule d’eau, serin cini, rouge-gorge familier, étourneau sansonnet, oie cendrée hybride, canard chipeau soit 22 espèces différentes en 2h de balade environ. Pas mal non ? Sans compter, les quelques autres qui ont échappé à mon objectif ! Carte IGN 2448 OT Thuir – Ille-sur-Têt Top 25.

Ce qui faut savoir du Lac des Bouzigues : Dans un espace arboré et préservé, le lac des Bouzigues est un lac artificiel de 9 ha situé sur la jolie commune de Saint-Féliu-d’Avall. Encadré par la voie rapide Nationale N.116 et la départementale D.916, il est donc situé dans cette petite zone régionale des Pyrénées-Orientales que l’on appelle Le Ribéral. Ce lac artificiel est géré par la Communauté Urbaine Perpignan Méditerranée Métropole qui l’a rénové et ouvert à la pêche en protégeant sa faune et sa flore, et en offrant aux promeneurs un parcours d’une distance de 2,5 km. Le plan d’eau est alimenté par le fleuve Têt, grâce à un canal d’irrigation datant de 1855 qui irriguait autrefois 23 ha de terres cultivées en jardins riches des alluvions déposés lors des différentes crues du fleuve. De petites agouilles régulent le remplissage et servent de déversoirs. Tout près du lac, il subsiste encore quelques jardins familiaux témoins de ce passé. Il s’agit d’une zone qui est encours de classement au titre de zone d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF).  Il est donc de la volonté des pouvoirs publics de favoriser la biodiversité et de faire en sorte que ce lieu reste le plus sauvage possible. Le lac situé sur la rive droite du lit majeur de la Têt tire son nom d’un lieu-dit « Las Bouzigues », de l’occitan « bosiga » désignant soit un « terrain en friches » soit  un « essart », c'est-à-dire une « terre nouvellement défrichée ou déboisée».  Si à l’origine, ce lieu-dit était situé sur une basse terrasse du fleuve et était composé d’une forêt alluviale encore en partie très visible de nos jours, les nombreux jardins qui y furent implantés ensuite expliquent parfaitement cette dénomination. Si la commune de Bouzigues l’a plus réputée est celle située dans l’Hérault sur la rive nord de l’étang de Thau ; connue notamment pour ses moules et ses huîtres ; il faut savoir que cette toponymie est présente dans toute la France et quelque soit le type de territoires. Il y a donc des « bosiga » à toutes les altitudes  et donc aussi bien en bord de mer qu’en montagne ou qu’à la campagne. Sur mon logiciel de cartographie IGN, je  me suis amusé à essayer de recenser les communes et les lieux-dits ayant pour origine cette toponymie et j’en ai compté plus d’une soixantaine. S’agissant des toponymies principales et des plus connues, ce nombre est certainement à multiplier par 3 ou 4 voire plus sur l’ensemble de l’hexagone. On trouve donc un tas de « Bouzigues » avec ou sans « S » à la fin, « mais aussi  des « bosigues », des « bouzies », un « bouziga », un « bouzigas », des « bouzigat », un « bouzigau », un « bouzigo », un « bouzigon », des « bouzigot », des « bouzique », etc……etc….Ainsi et aussi surprenant que cela puisse paraître, il y a » Les Bosigues » à deux endroits bien différents où je vous ai amené au cours de mes récentes balades : le premier, près d'Espousouille et dans la Vallée du Galbe cheminée lors de la 3eme étape de Mon Tour du Capcir et le deuxième au Barcarès non loin de la dernière balade que j'ai intitulée « Le Site du Parc Naturel des Dosses ». Mais on trouve aussi des « Bousigues » jusqu'à côté de Néfiach où j'aurais l'occasion de vous amener très prochainement. C'est dire si on en trouve !!! (Certains extraits de ce texte ont pour origine divers sites Internet)

 

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Le Site du Parc Naturel des Dosses au Barcarès.

Publié le par gibirando

  

Ce diaporama est agrémenté d'une musique de Fábio Lopes intitulée "Bendizei Nosso Deus" en français "Bénissez notre Dieu"

Le Site du Parc  Naturel des Dosses au Barcarès.

Le Site du Parc  Naturel des Dosses au Barcarès.


 

Appelons-le « le Site du Parc Naturel des Dosses » puisque c’est ainsi qu’au sein d’une zone Natura 2000 plus large (complexe lagunaire de Salses-Leucate), cet endroit  accueille les visiteurs. C’est d’ailleurs sous cette dénomination-là que j’ai découvert ce circuit pédestre sur le site Internet Visorando. Une découverte un peu par hasard et que j’avais très peu analysée quand nous y sommes allés pour la toute première fois. En effet, en ce 13 décembre 2020, je m’étais contenté d’enregistrer le tracé dans mon GPS. Quand à Dany, elle avait prévu un copieux pique-nique et je m’étais dit que tout ça devrait suffire à remplir cette journée déjà bien avancée car il est déjà 11h15 quand nous quittons la maison direction Le Barcarès et plus spécialement le quartier des Capitelles. Bien m’en a pris puisque je n’avais pas prévu que la marée serait très haute et qu’une partie des Dosses Gros serait inaccessible car coupée par un chenal, lequel relié à l’étang avait sectionné la presqu’île en deux. Nous avons donc pique-niqué puis effectué un petit circuit (en bleu sur la carte IGN). Une balade néanmoins plus longue que le sentier d’interprétation qui est proposé et qui est vraiment très court, même si son côté ludique est incontestable, surtout pour les plus jeunes. De cette agréable sortie, j’ai néanmoins retenu la présence de très nombreux oiseaux même si quand on est deux à marcher, les photographier correctement reste plus aléatoire. J’avais donc prévu d’y retourner en solo et en ce 22 décembre les prévisions météo semblent parfaites pour ce faire. D’ailleurs, je quitte le domicile sous un soleil radieux. Soleil radieux qui malheureusement s’estompe alors que je file vers Le Barcarès et Leucate. Quand j’arrive devant l’entrée du parc, une brume épaisse chapeaute tout et l’on ne voit pas à 5 mètres. J’attends sur le parking en papotant avec une chauffeur de bus qui tire sur sa clope comme une malade en attendant de reprendre sa tournée. Parfois, je me demande si c’est la brume qui m’entoure ou si c’est un nuage de fumée. L’odeur ne laisse planer aucun doute malgré le masque que j’ai cru bon de mettre. Peu à peu, la brume disparaît. La chauffeuse de bus, elle, a disparu depuis un bon quart d’heures. Le processus de « désembrumage » semble s’accélérer.  Il est 9 heures, je suis seul et je décide de démarrer en me fiant au premier circuit que j’avais enregistré le 13 décembre. D’emblée, les passereaux sont très nombreux. Seuls ou en rassemblements. Pinsons, chardonnerets, bruants décollent du sol en groupes homogènes. Je réussis quelques photos. Farouches, de très nombreuses pies s’enfuient devant moi.  Une Grande Aigrette s’envole, je vais la retrouver peu après. Au sommet d’un arbre dénudé, une Aigrette garzette moins farouche accepte gentiment mes photos. Guère plus loin, dans un autre chenal, c’est un Héron cendré qui se laisse immortaliser car trop occupé à pêcher. Je me dis que cette journée ornithologique s’annonce « magistrale » car sans être trop aux aguets, j’ai déjà réussi quelques superbes photos. Finalement, j’atteins cette fameuse petite passe où nous n’avions pas pu traverser à cause des eaux trop hautes. Aujourd’hui, il y a juste un filet d’eau très facile à enjamber et ce d’autant mieux que deux parpaings ont été disposés pour faciliter encore un peu plus le passage. Je passe aisément le filet d’eau me demandant quand même si au retour je pourrais encore le traverser ? Je prends le risque car au pire je me dis que je serais quitte pour me déchausser et relever mon pantalon. Plusieurs sentes partent en éventail. Je fais le choix de longer le bord droit de la presqu’île au plus près de la berge. Une petite sente sableuse le permet. J’ignore si je fais le bon choix mais je n’y vois rien de folichon or mis une fauvette et quelques passereaux qui s’envolent de la grève. Connaissant bien les oiseaux, je reste néanmoins sur le sentier le plus emprunté car j’ai toujours la crainte de marcher sur un nid, bien que la période ne soit pas trop à la nidification. Ne sait-on jamais ! De très nombreux trous sans doute creusés par des volatiles m’incitent à cette prudence. Si je connais bien les trous creusés par les oiseaux leur permettant de se débarrasser des parasites et que l’on appelle « les bains de poussière », ici et creusés dans le sable coquillier, je me demande pourquoi il y en a autant ? Et ce d’autant que je ne vois jamais aucun oiseau les occupant. En effet, ce sable-là, très humide de surcroît, émet très peu de poussière quand on le fouille. Finalement sur ce secteur, le premier sujet intéressant est un héron cendré que j’aperçois au milieu des pins, planté là sur un tapis de griffes de sorcières étonnamment rouges. Je l’approche en zigzaguant au milieu des petits pins qui désormais se présentent devant moi. Il est maintenant à bonne distance pour le zoom de mon appareil-photo. Finalement, il est correctement dans la boîte. Je le laisse tranquille en m’écartant de sa vision mais une pie s’envole et il s’envole lui aussi. Je le vois partir se poser plus loin sur la berge que je viens de longer. J’arrive à l’extrémité de la presqu’île devant un nouveau chenal à la profondeur très variable. A un endroit, je peux traverser car il n’y a que quelques millimètres d’eau. D’ailleurs de nombreuses moules et huîtres composant de petits blocs amalgamés sont là dont certains quasiment hors de l’eau. Je traverse mais trouve préférable de jeter un coup d’œil sur mon bout de carte avant de continuer. Il s’agit d’un petit îlot indépendant du reste de la presqu’île non prévu sur le tracé que j’ai enregistré dans mon GPS. L’extrémité de cet îlot se terminant presque au pont de la Corrège, j’estime que c’est trop loin et je laisse tomber l’idée de partir à sa découverte. Ce coup d’œil sur mon bout de carte avec une ligne en diagonale qui la traverse me rappelle que je viens de franchir une frontière invisible, celle entre les départements des Pyrénées-Orientales et de l’Aude. Du petit îlot, je me contente de visiter cette partie sud où je me trouve, surprenant néanmoins un joli petit limicole, du style « chevalier ». Je retraverse et continue le tour de la presqu’île en longeant désormais sa berge gauche. Ici, l’étang est aussi plat qu’un miroir et comme le Massif du Canigou enneigé s’y reflète magnifiquement, comment ne pas tomber sous le charme de ce merveilleux décor ? Je reste longuement scotché là seulement troublé de temps à autre par un goéland ou quelques mouettes rieuses qui viennent se poser sur le miroir. Je continue de flâner sans trop d’espoir de surprendre le moindre volatile car ici je ne peux pas être plus à découvert. Aussi qu’elle n’est pas ma surprise de voir s’envoler à quelques mètres de moi une grosse colonie de pigeons ramiers. Ils sortent des graminées et des laîches et s’élèvent dans le ciel dans un fracas de battements d’ailes aussi bruyants qu’inattendus. Le silence qui avait prédominé revient et je les regarde s’éloigner vers le nord. Il est déjà 11h30 et deux grosses buses en béton qui gisent sur la grève et qui vont me servir de banc m’incitent à déjeuner ici face au Canigou et à cet immobile mais grandiose psyché. Derrière moi, de l’autre côté de l’étang, les Corbières maritimes se détachent dans un ciel livide. En zoomant vers elles, je suis très surpris de voir ce qui me semble être le dôme bosselé du pech de Bugarach. A mes pieds, à quelques centimètres sous la surface, les coquillages et les petits galets multicolores qui scintillent ressemblent à des pièces de monnaie, à des écus et à des Louis d’or.  On pourrait presque imaginer que le roi Crésus serait venu ici et aurait trouver le lieu si beau qu’il aurait décidé d’y déverser son Pactole. Devant moi, et sans doute à cause d’une capéchade, filet typique des étangs du Midi, de temps en temps, le miroir se déride sous l’effet sans doute de quelques poissons qui n’apprécient pas le piège qu’on leur a tendu.  Le pique-nique terminé, je reprends le sentier. Il quitte le bord de l’étang, traverse la presqu’île et se dirige vers la passe traversée à sec un peu plus tôt. Cette traversée me laisse l’occasion de quelques nouvelles photos de l’avifaune dont les espèces les mieux représentées sont le rougequeue noir et la pie bavarde. Toutefois et dès lors qu’une sente sableuse le permet, je m’écarte du chemin principal pour partir visiter une roselière ou un grau situés sur ma droite. Quelques limicoles semblent s’y complaire. La passe étant toujours asséchée, je traverse sans problème et continue le circuit tel qu’enregistré dans mon GPS. Toutefois et ayant le sentiment que les passereaux sont beaucoup plus nombreux dans cette partie-là de la presqu’île, je pars souvent à leur rencontre, mais en prenant toujours soin de rester sur des portions sableuses praticables. Approches peu aisées et pas toujours satisfaisantes en terme de photos réussies. Malgré ça, je ne suis pas mécontent du résultat car au regard du grand nombre d’oiseaux que j’aperçois, les « déperditions » sont normales. Si les passereaux sont souvent en groupe (bruants, moineaux, pinsons et chardonnerets), les oiseaux marins sont très souvent solitaires voire à deux ou trois individus se cachant le plus souvent dans des petits bras remplis d’eau où poussent les soudes et les salicornes. Finalement, ces zigzags et ces allers-retours permanents entre le bord de l’étang et l’intérieur de la presqu’île se terminent près de deux petites jetées formant un chenal. Je ne peux plus aller plus loin. Un coup d’œil sur mon bout de carte m’indique que de l’autre côté du chenal il s’agit d’« els Dossos Petits », « les Dosses Petites ».  L’extrémité de la première jetée est occupée par un pêcheur qui lance ses lignes à l’entrée de la passe. M’interdisant de l’ennuyer car j’ai longtemps eu moi-même cette passion de la pêche à la canne ou au lancer, je m’éloigne vers la gauche d’abord en direction de petits marais occupés par des Aigrettes et des Cisticoles puis vers une bâtisse dont ma vieille carte IGN indique « Arènes ». En réalité et pour avoir lu quelques infos avant de venir, ce n’était pas des arènes qu’il y avait ici dans les années 80  mais un petit Delphinarium aujourd’hui disparu. Effectivement quand j’entre dans ce dédale complètement abandonné à la végétation, toutes les structures sont cassées : bassins, estrades, bâtiments, embarcations. Désormais les seules spectatrices de ce parc d’attractions d’un autre temps sont deux tourterelles comme « statufiées » sur une vieille antenne TV et quelques fauvettes et pouillots assez peu craintifs mais comme toujours très aptes à se mouvoir rapidement. Je traverse ce désastre écologique et immobilier sans trop m’appesantir sauf quand j’aperçois un oiseau que j’estime pouvoir photographier. Ayant contourné les « Arènes » et arrivant sur une route bitumée ; l’avenue des Dosses ;  je prends soudain conscience que cette balade tire à sa fin même si l’arrivée est encore à bonne distance. Au fil de cette balade, la météo a beaucoup évolué et surtout peu favorablement. Parfois, le ciel est devenu laiteux quant ce n’est pas carrément « laineux » à cause de longues écharpes blanchâtres et parfois grisâtres qui s’étirent un peu partout autour de moi. C’est donc dans ce glacis digne des plus belles aquarelles que je termine cette merveilleuse balade encore et toujours sous les signes des oiseaux. Les oiseaux, je les affectionne bien et aujourd’hui, ils avaient apparemment décidé de me rendre cette affection. Ici, il était écrit que cette affection ils me la rendraient jusqu’au bout puisque je finis mon casse-croûte sur une table de pique-nique avec des étourneaux au dessus de moi, un rougequeue noir qui s’invite sur une table à côté de la mienne et une mouette qui n’a de « rieuse » que le nom, mais laquelle bien sympathiquement vient se jucher sur une barrière à quelques mètres de moi. Il est 16h30 et malgré ce joli « trip » aviaire qui n’en finit plus, je me dis qu’il est temps que je rentre. N’ayant pas enregistré de « backway » dans mon GPS, j’estime le parcours réalisé ce 22 décembre entre 7 ou 9 kilomètres en y incluant mes errements. Cartes IGN 2547 OT Durban-Corbières – Leucate – Plages du Roussillon et 2548 OT Perpignan – Plages du Roussillon Top 25.

 

Ce qu’il faut savoir du site naturel des Dosses : Rattachée à un cordon littoral très urbanisé, la presqu'île des Dosses était jadis composée de deux îlots: Dosse Gros et Dosse Petit. Durant les années 1970, d'importants travaux d'aménagement du littoral ont été mis en œuvre afin de capter le flux touristique s'échappant vers l'Espagne, d'endiguer le développement excessif de la côte d'Azur et de répondre à la crise viticole. Au niveau du Barcarès, le creusement des bassins du port, les travaux de construction ont généré des remblais qui ont été déposés autour des îlots existants, créant ainsi, la presqu’île artificielle des Dosses. Aujourd’hui, activités touristiques et traditionnelles se côtoient sans oublier celles liées à la préservation du milieu naturel.  Fruit de la rencontre entre l'homme et la nature, cette presqu'île est devenue, au fil du temps, un espace naturel caractéristique du milieu lagunaire.  Offrant un paysage unique avec en fond la chaîne des Corbières et le massif du Canigou, le Site Naturel Départemental des Dosses constitue également un refuge de la biodiversité avec plus de 300 variétés végétales et 50 espèces d'oiseaux, dont plusieurs sont protégées. L’histoire et la géographie des Dosses font de ce site un lieu unique, composé de nombreux écosystèmes variés. Cette presqu'île, constituée de dunes et terrains sableux à débris coquilliers, offre un cadre propice au foisonnement et à l’épanouissement de la vie animale et végétale. Certaines espèces présentes sont protégées. Ce site sensible présente à la fois les caractéristiques des milieux humides péri-lagunaires et des milieux dunaires. (Extrait du site https://www.journees-du-patrimoine.com).

 

Au bord de l’Étang de Salses-Leucate et situé dans la station touristique du Barcarès, ce site naturel de près de 150 hectares offre un paysage unique sur la chaîne des Corbières et le massif du Canigó. Fruit de la rencontre entre l'homme et la nature, cette presqu'île est un espace sensible caractéristique du milieu lagunaire. Quelques 200 espèces végétales et 50 espèces d’oiseaux y sont présentes. Cet espace naturel permet ainsi de découvrir la richesse de la biodiversité d'une zone à la fois humide et aride. Dans sa volonté de préserver et valoriser les sites naturels départementaux, le Département a aménagé un sentier d'interprétation innovant, agrémenté de plusieurs panneaux interactifs pour explorer l'histoire, le paysage, la biodiversité du site des Dosses, et bien plus encore... Les panneaux interprétatifs ont été conçus en partenariat avec plusieurs structures spécialiste du territoire concerné, de la nature ou de la pédagogie (RIVAGE, GOR, LABELBLEU) Des animations scolaires sont proposés toute l'année. (Extrait du site Association LabelBleu).

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