• Quand l'Injustice......


    Alors que la querelle enfle entre notre ministre de la Justice Christiane Taubira et notre ministre de l’intérieur Manuel Valls sur les bonnes méthodes à mettre en œuvre pour une meilleure sécurité et une meilleure justice dans notre pays et que les médias se délectent de cet affrontement, je voudrais vous parler d’un livre dont je viens de terminer la lecture, il y a quelques jours seulement. Ce livre s’intitule « Quand la justice crée l’insécurité » et a été écrit par un homme qui connaît les sujets et qui sait de quoi il parle puisque Xavier Bébin est juriste, criminologue et secrétaire général de l’Institut pour la Justice, association dont le seul objectif est justement de vouloir redonner une meilleure sécurité et une meilleure justice aux citoyens que nous sommes. Si je devais résumer ce livre en une seule phrase, je dirais presque sous la forme d’une supplication « Pourvu qu’un membre de ma famille ou moi-même ne devenons jamais une victime ! ». Une victime j’entends telle que celles présentaient sous forme de cas réels dans ce livre, car malheureusement, nous avons tous été plus ou moins victimes un jour, de petites injustices, d’incivilités ou d’agressions verbales, de dégâts à notre voiture ou à notre domicile ou de petits vols ou de menus larcins. Xavier Bébin rappelle que selon l’INSEE, il y aurait en France 10 millions de délits dont un peu plus de 4 millions arrivant la connaissance de la gendarmerie ou de la police. Mais les exemples cités dans le livre font froid dans le dos et on n’a pas vraiment envie d’être la victime bien sûr d’un détraqué, d’un assassin mais également de ces quelques délinquants multirécidivistes que l’on affuble à tort et très souvent de l’adjectif « petits » mais qui pourrissent la vie de nombres de nos concitoyens dans d’innombrables cités de notre pays. Le livre nous fait fortement toucher du doigt que la police et la justice s’intéressent beaucoup plus aux criminels et aux délinquants qu’aux victimes elles-mêmes. Pour la police, on peut le comprendre car c’est leur boulot de rechercher les coupables mais pour la justice, j’avoue que personnellement j’ai beaucoup plus de difficultés à accepter ce désintérêt pour les victimes. Je pensais savoir beaucoup de « choses » sur le fonctionnement de la justice et sur la sécurité de mon pays mais à la lecture de ce livre, je me suis aperçu qu’il n’en était rien. Bien sûr et comme toujours, vous pourrez lire diverses « informations » sur Internet sur ce livre en particulier et sur l’Institut pour la Justice en général comme quoi l’association serait d’extrême droite ou serait pour une justice du « tout sécuritaire ». Alors si la justice vous intéresse et si vous voulez vous faire votre propre opinion, je n’ai qu’une chose à vous dire « achetez le livre et lisez-le » et vous verrez qu’il n’a été écrit dans aucun esprit partisan et qu’il est seulement empreint de multiples exemples réels, de bon sens et d’idées de réformes s’appuyant sur de nombreuses études et statistiques criminologiques internationales et sur des cas concrets de réformes fonctionnant correctement dans d’autres pays. Personnellement, ce livre m’a fait prendre conscience que notre système judiciaire était essentiellement dogmatique et qu’au lieu d’être ouvert et tourné vers les citoyens que nous sommes, il était complètement sclérosé par des corporatismes (procureurs, juges, avocats, journalistes)  que nous aurons bien du mal à faire évoluer.

    Au moment où je commence l’écriture de cet article (nous sommes le 23 août), je viens de prendre connaissance d’une horrible information sur BFM TV selon laquelle à Marignane, un homme aurait été abattu froidement devant les yeux de sa petite-fille par deux braqueurs alors qu’il voulait s’interposer. Un peu plus tard et toujours sur BFM TV, un autre communiqué m’informe qu’un des deux braqueurs vient d’être arrêté. Il a 18 ans et il est bien connu des services de police pour une douzaine de délits déjà accomplis comme de nombreux vols avec effraction, dégradation et même violence à l’arme blanche. Il a déjà été condamné trois fois par le Tribunal pour enfants. Au moment des faits, il « purgeait » une peine de 4 mois avec mise à l’épreuve et bénéficiait  de suivi par la protection judiciaire de la jeunesse. Son complice est en fuite.

    En réalité, on voit bien dans ce cas précis, les limites des mesures de justice et de probation qui Christiane Taubira clame haut et fort comme étant la panacée pour ces « petits » délinquants. En réalité, ce jeune voyou était libre comme l’air, il avait sans doute un sentiment profond d’impunité, il a récidivé tout en s’élevant dans l’échelle des délits et un homme est mort de cette liberté. Alors qu’a fait concrètement  la justice pour qu’il ne récidive pas ? Le « petit » et jeune délinquant n’a pas hésité une seconde pour se transformer en un abominable assassin pour quelques euros et quelques cartouches de cigarettes. Plutôt que de laisser en liberté ce jeune voyou avec tout le loisir de continuer ses méfaits, quelques semaines d’enfermement voire d’emprisonnement n’auraient-elles pas été préférables pour lui faire prendre conscience de la gravité de ses actes délictueux à répétition ? La question peut toujours être posée mais maintenant on connaît déjà la réponse !

    Le philosophe anglais John Stuart Mill disait dans une maxime devenue célèbre même en français « la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres » et pour cet homme courageux qui a eu le tort de s’interposer parce qu’il voulait une meilleure justice et une meilleure sécurité, ce proverbe s’est malheureusement avéré juste et sa liberté s’est définitivement arrêtée parce que la justice n’avait pas su faire son travail ou avait été trop laxiste avec la liberté d’un autre être humain devenant dangereux pour la société.

    Quoi de plus juste et de plus évident que de reconnaître que dans le cas présent comme dans de trop nombreux autres cas malheureusement « la justice a créé une fois de plus l’insécurité ! »

    « Le Roc de Peirafita (1.535 m) par le Bac de la Pinosa depuis Urbanya (856 m)Le Balcon de Nohèdes (1.310 m) depuis Nohèdes (935 m) par l'ancien canal d'irrigation. »

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