• Le Rêve Etait Moche

    Le Rêve Etait Moche


     

    J’espère que ça ne vous arrivera jamais !

    Il y a quelques jours, je sors de chez moi pour partir promener. Une fois sur le trottoir, je suis indécis. Où vais-je partir ? A gauche, il n’y a franchement rien d’intéressant et en plus le quartier est peu sûr car il y a des insoumis, des anarchistes et parfois même des casseurs très violents. D’un autre côté et une fois passé cette partie, je sais que tout est vert. J’aime bien le vert. Mais là aussi, j’ai un peu d’appréhension car une fois ou deux je m’y suis risqué et j’ai pris une petite « volée ». De bois vert bien sûr ! A droite, plusieurs rues sont possibles, mais là aussi il y a souvent des rassemblements toujours au même carrefour. Rassemblements républicains ou nationaux d’après ce qu’ils disent d’eux. Pour avoir dialogué avec les plus aimables d’entre eux, je sais que ces personnes ont souvent des idées quasi similaires mais pourtant elles se font constamment face avec des regards pleins d’animosité, comme si elles allaient se battre entre elles. De ce côté-là ; les casseurs sont présents également, aussi violents que ceux de gauche. Comme j’ai du mal à comprendre toutes ces attitudes, ces personnes me font peur aussi. Au milieu, devant moi, il y a un long et haut mur avec quatre portes et des noms écrits sur des petites plaques dorées. Une porte est complètement dorée aussi, bien dissemblable des autres, et sur celle-ci, il y a écrit « Macron ». Alors, bien sûr, impossible d’aller par-là, sauf à prendre le risque d’essayer de pousser l’une des quatre portes. Des trois autres portes, un peu moins luxueuses que celle de Macron, j’ai déjà aperçu les propriétaires et je sais pour avoir lu les différentes plaques qu’ils s’appellent Bayrou, Lagarde et Morin. Parfois, mais assez peu souvent, ces trois personnes parlent entre-elles assises sur des chaises. Mais je ne sais pas pourquoi, elles sont toujours assises le cul entre deux chaises. Drôles de postures pour des personnes qui sont censées apprécier le centre des choses, d’après ce que je crois savoir ! « Enfin, ça les regarde ! » me dis-je. Ces portes-là ne m’intéressent guère et puis surtout le peu que j’ai vu de l’intérieur me paraît « fadasse ».

     Alors que faire ? Seule la porte « Macron » me reste inconnue.  Je me dis : « tant pis, aujourd’hui je vais tenter d’ouvrir la porte « Macron » et qui sait peut-être que derrière ça sera bien ? ». Je traverse la rue, pousse la porte après beaucoup d’hésitation et suis presque prêt à me mettre en marche mais d’abord j’observe. Il y a un très beau couloir devant moi, luxueux même, avec un plafond de verre très bas et des murs de chaque côté, bien roses au début, puis peu à peu tout devient de plus en plus sombre et au fond c’est le noir le plus total. Non, pas vraiment le noir total car si mes yeux cherchent à s’habituer à l’obscurité, mais ce n’est pas facile, il me semble voir un palais très luxueux dans la faible lumière finale ? Je n’ai pas encore fait trois pas que déjà il me vient une pensée unique. Que fais-je là ? Oui, que fais-je là au début de ce couloir qui va automatiquement m’envoyer dans le noir au fur et à mesure que je vais marcher. « Non, je n’ai rien à faire ici ! » me dis-je. « Atteindre un palais ? me dis-je aussi. « Mais que pourrais-je y faire ? ».  Je fais demi-tour, tente de pousser la porte mais elle paraît fermée. J’insiste. Rien. Il y a un bouton sur la porte que je n’avais pas vu sur l’instant. Dessous, il est écrit : LREM. Je suis hésitant à appuyer sur le bouton mais je n’ai pas d’autre choix car la porte résiste malgré mes coups de boutoir. A contrecœur, j’appuie sur le bouton et là aussitôt, une trappe s’ouvre sous mes pieds et je tombe dans un puits tout noir. Quand j’atterris ; indemne, par je ne sais quelle chance ? ; une lumière très diffuse revient. Autour de moi, il y a des grilles avec de gros barreaux, séparées par des piliers sur lesquels des panneaux sont scellés. Sur les panneaux, il y a 4 lettres : LREM. Plusieurs personnes sont là, assises ou couchées à terre, la plupart à gémir « je veux des sous », « je veux de la reconnaissance », « je veux un travail ». Certaines ont des gilets jaunes fluo mais j’ignore pourquoi ? Je m’assieds. Je tente d’engager la conservation avec mon voisin de gauche mais ne sachant pas quoi lui dire, je lui demande simplement : « ça fait longtemps que vous êtes là ? ». Il me répond d’un laconique « oui ! ». Je comprends vite qu’il n’a guère envie de me parler. Alors j’insiste quand même et lui demande « ça veut dire quoi LREM ? » Il me répond toujours laconique « je ne sais pas et je m’en fous ! » Je pose la même question à mon voisin de droite, mais là au lieu de me répondre, il lance à la cantonade « eh les gars, ça veut dire quoi LREM ? » Pas de réponse. Apparemment personne ne semble savoir. Mais dans un coin de la pièce, un très vieil homme qui semblait dormir lève le doigt et s’avance à dire très doucement « je crois savoir moi ». Alors tout le monde se tourne vers lui et comme un seul homme « alors accouches ! » Je crois que c’est « La République En Marche ! » dit-t-il d’une voix fluette. Un autre se met à crier « mais non, pas du tout c’est La République Est Mauvaise ! ». Non « pas mauvaise mais méprisable ! crie celui qui m’avait dit qu'il s’en foutait. Un autre s’avance à dire « non, pas méprisable mais maudite ! ». « Non, vous n'y êtes pas du tout, M c’est malhonnête » dit un autre. « Pas du tout, c’est médiocre » dit son voisin. « Non, ici le M ça veut dire misérable ». Et ainsi de suite, tout le monde y va de son adjectif commençant pas « M ». Personne n’est jamais d’accord mais une chose est sûre, je me dis que nous sommes tous au fond de cette même prison sans savoir pourquoi, alors est-ce si important de savoir ce que veulent dire ces 4 lettres LREM ? Toutes les propositions que je viens d’entendre semblent convenir pour définir ce trou à rats si moche.  Oui, c’est ça LREM c’est sans doute « La République Est Moche » ? Mais je garde cette réflexion pour moi ! Au bout d’un moment, et de l’autre côté des barreaux, des femmes en tailleur et talons aiguilles et des hommes en costumes et cravates vont et viennent, apparemment indifférents à nos destins. Ils ont des badges accrochés au revers de leurs vestes. Il y a leurs noms et dessous il est écrit député, sénateur, ministre. Un homme jeune et mince s’arrête. Il a gros un trousseau de clés dans les mains. Il joue avec et les clés tintent entre-elles comme s’il jouait d’un triangle musical.  Il continue de nous observer avec un petit sourire carnassier. Apparemment, et malgré tous ces va et vient, c’est bien le seul qui semble détenir les clés de notre sort. Je le reconnais, c’est Macron, mon voisin d’en face. Il nous lance à la cantonade « eh les gaulois récalcitrants, ça ira mieux demain ! » et il disparaît. De fatigue, je m’endors. Combien de temps ? Je ne sais pas, mais un mauvais cauchemar me réveille.  Je suis tout en sueur, le souffle court mais par bonheur allongé dans mon lit douillet. J’ai du mal à retrouver mes esprits. Je me lève, mais qu’au bout de longues minutes et comme un peu groggy. Je file prendre une douche, m’habille et pars me promener. Je suis sur le trottoir et encore indécis……Où vais-je aller ? J’ai encore ce cauchemar tout frais au fond de ma tête. Lequel au juste ? Je ne sais plus ! Je ne me souviens que d’une chose : « Le Rêve Était Moche ! ».

    (Toute ressemblance avec des personnes existantes, ayant existé ou se reconnaissant dans cette nouvelle est purement fortuite).

     

     

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