• Le Château de Montaillou depuis Prades (Ariège)

     

    Ce diaporama est agrémenté d'une musique du compositeur britannique Patrick Doyle. La première version chantée par l'actrice Michelle Pfeiffer s'intitule "Never Forget" quand à la seconde, instrumentale, elle est interprétée par l'auteur, elle s'intitule "Justice" et sert de musique au film du réalisateur Kenneth Branagh "Murder on The Orient Express"

    Le Château de Montaillou depuis Prades (Ariège)

    Le Château de Montaillou depuis Prades (Ariège)


     

    C’est parce que nous avions 2 coffrets cadeaux Wonderbox à utiliser qui allaient bientôt se périmer, que nous nous sommes retrouvés au départ de cette balade vers « le Château de Montaillou » depuis le village de Prades. Prades en Ariège. Quel rapport me direz-vous ? Le rapport est que nous voulions transformer ces coffrets en deux nuits d’hôtel, hôtel pas trop loin de chez nous de surcroît et que de ce fait les options dans le livret Wonderbox étaient très limitées. En réalité, le choix se résumait à un seul hôtel dans l’Aude et plus précisément à Belcaire. Il s’agissait de l’hôtel Bayle. Hôtel 2 étoiles, d’un aspect plutôt vieillot selon les photos vues sur Internet. Vieillot, il l’est réellement et si je veux rester bienséant, je dirais que la chambre dont nous avons hérité était « modestement » spartiate. Par contre, le couple d’hôteliers est avenant et la cuisine proposée plus que correcte. C’est ainsi que nous avons passé 3 jours à la limite de l’Aude et de l’Ariège dans cette petite région naturelle qu’on appelle le Pays de Sault. Même si notre objectif premier était de visiter la région en voiture, j’avais également programmé 2 petites randonnées pédestres. Une à Belcaire même et l’autre à Prades, village distant de 9km seulement. Si nous avons laissé tomber la première à cause d’une météo déplorable, la deuxième au départ de Prades s’annonçait « faisable ». C’est donc de cette dernière commune qu’en ce 2 juin 2021 nous avions décidé de partir à pieds à la découverte du « Château de Montaillou ». Malheureusement, il était dit que la malchance serait avec nous ce jour-là aussi. Enfin partiellement. La première de ces malchances nous était apparue immédiatement en arrivant à l’hôtel quand nous avons constaté que Belcaire était dans une zone totalement blanche auprès de l’opérateur téléphonique Bouygues. Aucun accès n’était possible et nos smartphones respectifs étaient d’une totale inutilité. De plus la zone sans réseau ne se limitait pas à Belcaire mais s’étendait sur toute la région que nous avions prévu de visiter. Prades en Ariège en faisant partie, au départ de cette balade vers le « Château de Montaillou », nous étions bien embêtés car nous avions prévu d’utiliser « IPhiGéNie », application sur smartphone permettant de suivre un itinéraire balisé avec un fond de carte IGN. A cet inconvénient majeur, un deuxième est déjà annoncé par Météo France avec un temps capricieux même si au départ le temps est superbe. Il est 8h30 et nous harnachons nos sacs à dos sous le regard d’un employé municipal, lequel, justement est entrain d’installer de nouveaux panonceaux directionnels de randonnées. Nous l’interrogeons sur la qualité du balisage quant à la boucle que nous avons prévue d’accomplir mais il nous répond si vaguement que je crois comprendre qu’il ne connaît pas le parcours envisagé. Nous démarrons. Un chemin herbeux s’éloigne du village en descendant vers le fond d’une combe verdoyante. Une grande croix en fer et le cimetière et ses nombreuses croix me rappellent qu’il fut un temps où la chrétienté était influente. Je suis aux anges car les oiseaux sont déjà bien présents. Je réussis le tour de force d’en immortaliser quatre sans être contraint de faire attendre Dany. Quant aux fleurs, le chemin n’est qu’un couloir floral. Nous enjambons l’Hers (L'Hers-Vif ici) très facilement, car ici ce plus grand affluent de l’Ariège n’est encore qu’un modeste ruisseau. Ces modestes dimensions d’un mètre de large et d‘une très faible profondeur conviennent apparemment à quelques vaches et à leurs veaux qui semblent y patauger avec bonheur. Désormais, le chemin s’élève dans un sous-bois. Au début, l’élévation nous offre de belles vues de Prades puis très rapidement avec l’épaisse frondaison le village disparaît.  Nous cheminons le Sarrat de Coussinal. Il y a de très nombreuses fleurs, pour la plupart nouvelles pour moi qui suis habitué à la flore du Conflent et plus précisément à celle d’Urbanya. Beaucoup d’orchis, ces « fameuses » orchidées qu’il faut souvent observer de très près pour prendre conscience de la beauté, de la variété et de la complexité de leurs fleurs. Quelques ophrys, plutôt rares mais toujours les mêmes, ressemblant à des petits bonhommes stylisés les membres écartés. Il y aussi de petits rassemblements de pinsons, lesquels disparaissent à notre approche et donc très difficilement photographiables. Mais leur nombre devient également synonyme d’opportunités photographiques. Une seule photo et je repars satisfait. Ce sous-bois est bien agréable à cheminer sauf que sa terminaison sous un ciel plombé et bas jette un grand froid sur nos humeurs joyeuses et vagabondes. Nous sommes partis avec un ciel bleu d’une incroyable pureté et voilà qu’en quelques dizaines de minutes la météo a complétement basculé. Une petite brise pousse avec peine cet épais « matelas » grisâtre. Par bonheur, cette brise nous paraît suffisamment performante et Montaillou suffisamment près pour qu’à aucun moment nous n’envisagions de faire demi-tour. Il est vrai que de nouvelles fleurs poussant à profusion me font facilement oublier cette météo si changeante. Montaillou est là avec son imposante église. Juste en dessous, nous remarquons la présence d’un restaurant dont la terrasse paraît bien tentante. Nous sommes à la recherche de la suite de cette balade mais un panonceau nous propose de partir vers une chapelle : Notre-Dame des Carnesses. Une voie bitumée nous entraîne vers elle mais à cause d’un accès difficile voire impossible à cause d’un haut mur qui l’entoure comme une forteresse et d’un portail qui est clos nous sommes forcément déçus. Il est vrai que la chapelle est édifiée au sein d’un petit cimetière ce qui explique sans doute cette enceinte close et protégée. Nous retiendrions de cette chapelle une étrange légende mettant en scène une bergère et une roche gravée d’empreintes. Nous retournons vers le village. Il est agrémenté d’une ancienne maison forte, malheureusement privée et close également, de plusieurs jolies fontaines quant à son église nous constatons que son intérieur est aussi sobre que son extérieur. Un balisage bien marqué nous entraîne vers le château ou tout du moins vers ce qu’il en reste, c’est-à-dire les vestiges amplement ruiné d’un simple donjon. C’est sous un ciel de plus en plus fluctuant, parfois bas et gris, et parfois absolument bleu, que s’effectue notre approche.  Cette dernière consiste à en faire le tour. Une fois dans la place, un panneau explique brièvement l’Histoire de ce château et les quelques découvertes réalisées lors de fouilles. Après un quart d’heures au sein et autour du château, nous continuons notre balade en suivant un balisage jaune. Un chemin herbeux contourne une colline (Le Besset) en s’élevant au-dessus d’une combe verdoyante (Devant Prades). Ce chemin amplement fleuri nous amène sur un plateau, grande prairie de fauche où dans cette incroyable verdure, l’itinéraire reste visible grâce à une tonte fraichement réalisée sur deux mètres de large. Devant nous et à droite, deux petites collines arrondies (Sarrat du Soucaret et le Roc de la Caugne) et sur notre gauche, un nouveau vallon beaucoup plus vaste où s’écoule le ruisseau de Balaguès. L’itinéraire y descend sans pour autant que nous trouvions d’indications même quand des intersections se présentent. Ce chemin retourne-t-il vers Prades que je situe à droite derrière les deux petites collines arrondies ? Rien ne le dit ! Nous n’avons pas de carte, pas de tracé IGN, pas de GPS, des smartphones inutiles car sans aucun réseau et pas d’indication sur le terrain. Que faire alors que la brume passe souvent au-dessus de nos têtes et nous entoure quelquefois ? Je me souviens trop bien de nos quelques égarements toujours dus au brouillard pour ne pas analyser rapidement que cette situation est bien trop inconfortable et surtout quelque peu risquée. Il est temps de faire demi-tour. Nous empruntons la combe verdoyante Devant Prades filant sous le château car je sais déjà qu’elle va nous ramener sur le parcours pris à l’aller. Malgré le brouillard qui va et qui vient, il n’est pas besoin d’avoir un grand sens de l’orientation pour atteindre ce but. Nous retrouvons le chemin pris à l'aller et laissons désormais Montaillou derrière nous. Finalement cette balade se termine bien plus vite que prévue mais par bonheur sans pluie. Ce temps gagné me permet de proposer à Dany un déjeuner au restaurant La Radio de Montaillou. C’est donc dans ce charmant petit village occitan que nous finissons agréablement cette matinée au restaurant, ancienne station de la radio libre Radio Montaillou Pyrénées FM. Sur la terrasse et face à l’espace Emmanuel Leroy Ladurie (*), je continue à photographier la Nature comme je l’ai fait tant de fois au cours de cette balade : des oiseaux, un âne, un cheval, des fleurs. Ici dans ce petit village de Haute-Ariège, nous respirons à pleins poumons la Nature. Personnellement et après ce que je viens de subir sur le plan pneumologique, ça ne peut me faire qu’un bien fou ! J’estime la distance de la balade réalisée à environ 4 à 4,5 km. Celle prévue initialement était donnée pour une distance de 6 km. Si je fais plusieurs mentions des noms des lieux-dits, c’est seulement pour une meilleure compréhension de mon récit. A l’instant où nous marchions sans aucune carte IGN, nous ne les connaissions pas. Carte IGN 2148ET Ax-les -Thermes – PNR des Pyrénées Ariégeoises Top 25.

    (*) Historien français, Emmanuel Leroy Ladurie est notamment l'auteur d'un livre intitulé "Montaillou, village occitan de 1294 à 1324". Sur la base de documents retrouvés (registres d'inquisition) ayant appartenu à Jacques Fournier, plus connu dans l'Histoire sous le nom de Benoit XII, pape de 1335 à 1342, l'auteur retrace la vie du village de Montaillou au temps où ce dernier était fortement gangréné par le catharisme. Que l'on veuille ou pas connaître la vie passé de ce hameau ariégeois, je conseille vivement cet ouvrage à toutes les personnes qui aiment l'Histoire qu'elle soit de France ou régionale. 

    Autre lien intéressant sur Montaillou : Hallavant Ch. et Ruas M.-P., « Pratiques agraires et terroir de montagne : regard archéobotanique sur Montaillou (Ariège) au XIIIe s.

     

    « Les rentiers et les enfants gâtés de la République. C'est un devoir de savoir !Les Chemins de l'Ourriet et des Escocells depuis Urbanya »

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  • Commentaires

    3
    Longville Dofrédo
    Vendredi 3 Septembre 2021 à 17:48

    Nous avons souvent randonné dans ce secteur, Frédérique y a même situé un de ses romans ! Que du plaisir et en prime beaucoup de partage avec les habitants de ces villages !

    Chouette !

    Amitiés, Do et Frédo

    2
    Vendredi 3 Septembre 2021 à 15:31

    Bonjour Gilbert

    Un agréable parcours dans la nature même si la météo ne vous a pas permis de faire le circuit prévu au départ . Tu as pu satisfaire ta passion en photographiant quantités de fleurs et d'oiseaux , en plus d'un riche patrimoine . Sympa ce musée des anciens postes radios dans le restaurant . Dans les montagnes il y a souvent des zones blanches et si on suit le circuit sur Iphigénie ou une autre application il ne faut pas oublier de télécharger les cartes avant le départ quand le réseau est présent

    Bon weekend ... Amicalement , Patricia

    1
    Jeudi 2 Septembre 2021 à 15:39

    Salut Gilbert,
    Et une de plus en moins ! ! !smile

    Amitiés

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