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    La crise est une chance pour l’Europe. Voilà le titre que le Figaro a donné à un de ses articles paru il y a quelques jours (le 22/07/2012) après une interview accordée à ce journal par Wolfgang SCHÄUBLE, le Ministre allemand de l’Economie et des Finances. Ce titre très choquant pour des millions d’européens que la crise frappe de plein fouet, ce n’est pas la première fois que des médias le mettent en exergue. A titre d’exemple, le Nouvel Observateur avait déjà donné ce titre à un éditorial paru le 28 septembre 2011 et idem pour le Monde qui avait fait paraître le 20 juillet 2011 un papier intitulé « La crise : une chance unique pour l’Europe ? » après l’entretien d’un financier de la banque Barclays ». Il est vrai que dans ces deux derniers cas, le titre se terminait par un point d’interrogation donnant ainsi aux articles en question un aspect moins provocateur.

    Voilà maintenant plusieurs printemps que cette crise perdure, les années et les mois passent mais rien ne change vraiment, bien au contraire ! Plusieurs pays sont tombés dans un abîme financier insoluble. Parfois cet abîme se double d’une véritable gabegie politique mettant en péril la démocratie même de ces pays que la Communauté Européenne a accepté d’intégrer dans son giron sans doute un peu trop vite. D’autres pays sont en passe de tomber à leur tour dans ce cratère financier sans fond et pourtant rien ne semble changer vraiment, hors mis peut-être les chefs d’Etat et les gouvernements  de droite, de gauche, du centre ou de coalition qui se succèdent sans aucun vrai résultat pour les citoyens que nous sommes. Car de quoi parle-t-on en parlant de chance ? Parle-t-on d’un sort bienheureux ou bien d’une simple probabilité qu’un évènement voit le jour ?  Quelle est cette chance des pays européens à sortir de la crise, si ce n’est pas d’offrir à leurs habitants, un monde futur bien meilleur ? Mais qu’ils soient de gauche ou de droite, nos politiques sont complètement démunis et impuissants face à cette crise et le bout du tunnel n’est toujours pas visible, loin s’en faut. Leurs seules préoccupations : plaire aux agences de notations, satisfaire les marchés financiers et leurs seules solutions pour régler les problèmes que leur ont laissés leurs prédécesseurs : augmenter les impôts et les taxes, réduire le déficit avec dans la plupart du temps, diminuer le nombre de fonctionnaires, les émoluments de ces derniers ou ceux des retraités. En quelques mots : faire souffrir un plus grand nombre de leurs concitoyens.

    Alors bien sûr, il faut lire cet article du Figaro pour comprendre le sens exact de ce titre tapageur et d’ailleurs Wolfgang SCHÄUBLE le précise clairement : «  Les crises offrent toujours des chances, car elles favorisent la disposition au changement ».

    Moi, je l’avoue, je trouve cet article très affligeant car le seul changement visible que l’on constate en Europe, c’est toujours de plus en plus de pauvreté, de plus en plus de souffrance et des écarts de plus en plus abyssaux entre les plus riches et les plus pauvres. Des millions de gens souffrent quotidiennement des effets de la crise et voilà un homme politique qui vient nous parler très tranquillement de changements à mettre en place pour que cette dernière se termine au plus vite. Pourquoi, ce Monsieur SCHÄUBLE n’arrive-t-il pas à convaincre ces collègues politiques européens que ces changements sont à mettre en oeuvre au plus vite ? Pourquoi, sa supérieure en chef Angéla Merkel n’est-elle jamais d’accord avec les autres chefs de gouvernement quant aux solutions à adopter en Europe ? Des citoyens grecs, espagnols ou italiens se suicident car ils ne trouvent pas d’échappatoire à leur miséreuse vie, des peuples manifestent chaque jour dans les rues de l’Europe car ils en ont marre de leurs médiocres existences et ce Monsieur SCHÄUBLE vient nous dire très sereinement ce qu’il faudrait faire pour en changer. A la lecture de cet article, il paraît même parfois d’un optimisme béat. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil mais tout le monde est sans aucun doute un peu trop laxiste puisque rien ne change jamais !

    Il oublie sans doute un peu vite que c’est à cause du laxisme, d’erreurs de gestion, ou parfois même de corruptions imputables à certains de ces collègues politiques que les pays et les peuples qui les composent se trouvent aujourd’hui dans cette situation désastreuse et trop souvent dramatique.

    On allume la télévision et à longueur d’années, on entend que les chefs d’états ou leurs ministres vont se rencontrer pour tenter de trouver des solutions à la crise et le plus souvent, il s’agit pour les médias de la réunion au sommet de la dernière chance…. Puis on apprend que la BCE, le FMI, le MES ou tel autre sigle vont injecter des milliards à tel ou tel état ou à leurs banques…qui sont au bord de la faillite. Les indices boursiers remontent quelques jours….puis ils dégringolent à nouveau et là, à voir la tête déprimé du commentateur, c’est vraiment….la galère….Pour qui est-elle cette galère ? Pour les institutions ou les gens qui boursicotent ? Pour les prédateurs de la finance qui spéculent à longueur d’années ? Non, pas vraiment ! Enfin, je ne pense pas ! En réalité et même en m’intéressant un peu à l’économie, je n’y comprends plus rien !!! Suis-je le seul ainsi ? On trouve des milliards pour les états, on trouve des milliards pour renflouer les banques, on trouve des milliards pour organiser des Jeux Olympiques, on trouve des millions d’euros pour payer un seul joueur de foot….mais pas un seul homme politique…n’est capable de trouver des solutions pour sortir au plus vite de cette crise qui n’en finit plus. Ah oui, une chose qui semble certaine, c’est que l’Europe a été une vraie chance pour ces pays qui sont désormais exsangues, car sinon que seraient-ils devenus ?

    Jamais à la télévision, on vient nous dire que tel homme politique ou financier a eu une bonne idée pour améliorer le sort de l’Europe, jamais on ne nous parle de coopération fructueuse entre tel pays européen et tel autre ou bien de telle entreprise européenne avec telle autre pouvant servir à améliorer le sort de nombreux travailleurs européens. On préfère avoir des vues à court terme et s’approvisionner en gaz naturel chez le russe Gazprom plutôt qu’en Europe même si, envers et contre tous, Monsieur Poutine continue à aider son ami syrien Bachar el Assad qui assassine son peuple en toute impunité. On préfère délocaliser en Asie ou en Afrique plutôt que dans l’UE, etc, etc…. On préfère pratiquer un libre-échange destructeur d’emplois plutôt que de mettre en place des barrières douanières et un protectionnisme européen, protectionnisme que nombre de nos partenaires mondiaux ont déjà mis en place depuis fort longtemps, protégeant ainsi leur propre économie.  Non, chaque pays européen joue sa propre partition et leurs gouvernants sont avant tout préoccupés de ne pas perdre les prochaines élections.

    Alors bien sûr, je ne suis pas ministre des Finances et je n’y entends pas grand chose dans la crise et dans la manière de la résoudre mais je ne suis pas dupe Monsieur SCHÄUBLE, la crise n’est pas vraiment une chance pour l’Europe et en tous cas pas pour une majorité d’européens.

    Je vous rappelle les significations que le Larousse donne du mot « chance » : sort favorable, part d’imprévu heureux inhérente aux événements, probabilité que quelque chose se produise.

    L’Europe a été une chance pour la paix (sort favorable)…et souhaitons que malgré la crise, cette chance demeure encore très longtemps (part d’imprévu heureux inhérente aux événements). Quant à dire si la crise est une chance pour l’Europe (probabilité que quelque chose se produise), il est bon d’attendre encore quelques temps pour se prononcer. Après tout le Larousse ne précise pas si cette dernière chance sera bienheureuse ou pas ! Alors vu comme ça, vous avez raison Monsieur SCHÄUBLE !


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