• Je n’ai aucun pouvoir divinatoire et encore moins celui de prévoir un quelconque avenir, et pourtant dans mon article du mois dernier concernant Daesh, rédigé le 6 juin, j’écrivais « va-t-on attendre que quelques islamistes djihadistes déguisés en réfugiés arrivent sur nos plages et viennent égorger nos femmes et nos enfants ? ». Alors bien évidemment, en écrivant cette phrase, je pensais à un acte terroriste en France mais ce dernier s’est produit en Tunisie, à Sousse exactement et le 25 juin. 38 morts et de très nombreux blessés dont plusieurs le resteront à vie. Toutes ces victimes essentiellement européennes sont l’acte d’un seul individu : Seifeddine Rezgui, 23 ans, inconnu des services de police jusqu’alors. Les images de ce tueur que j’ai vues à la télévision me faisaient penser à ce jeu vidéo auquel mon fils jouait sur sa PlayStation. Si je me souviens bien, il s’agit d’un soldat, qui s’avançant dans les rues d’une ville, tire sur tout ce qui bouge. Le but étant de faire un maximum de morts. « Call Duty », c’était son nom me semble-t-il ? Alors faut-il pour autant croire que ce genre d’acte terroriste isolé ne se produira pas en France ? Je crois que la réponse est clairement « NON ». Cet acte est isolé mais il a été clairement commandité par Daesh et après une vague d’arrestations, on peut même imaginer que le tueur avait quelques complices. Il se dit même que le tueur était en liaison avec ceux qui avaient agi au musée Bardo de Tunis quelques mois auparavant. Dans le même temps, on apprend la décapitation d’Hervé Cornara, ce chef d’entreprise isérois, homme sans histoire, apprécié de tous,  victime de son salarié, un certain Yassin Salhi, 35 ans, plusieurs fois suspecté de radicalisation, sans casier judiciaire mais dont on sait avec certitude qu’il appartenait à une mouvance salafiste. Or, on sait que certaines de ces mouvances ont fait de la création d’un Etat Islamique et par ricochets du « djihad »  leurs principales visées. De plus, Yassin Salhi a adressé un étrange selfie à une de ses anciennes connaissances, lui-même radicalisé et aujourd’hui en Syrie. On le voit, paraît-il, apparaître avec la tête de sa victime.

    De toute part, nous entendons nos gouvernants dirent que nous sommes en guerre. Manuel Valls parle de guerre de civilisation au singulier et précise qu’il ne s’agit pas d’un choc des civilisations comme évoqué lors de la guerre en Irak. D’autres se contentent de dire que nous sommes en guerre contre le terrorisme ou contre des terroristes. Mais si les hommes politiques, les philosophes et certains journalistes s’attachent à une « guerre des mots », croyez-vous que le citoyen lambda se passionne pour ce genre de débats. Non ! Les Français ont peur ! Le monde est en guerre et bien évidemment la France l’est aussi et en première ligne qui plus est. En guerre contre Daesh bien sûr, mais surtout en guerre contre des ennemis qui peuvent désormais s’avérer être des « anonymes » et sur notre sol. Tous les analystes sont d’accord sur ce point et ce n’est pas le tout récent rapport du député PS Malek Boutih intitulé « Génération radicale » qui contredit cet état de fait. En France, les feux de la radicalisation et de l’attrait du djihad ont déjà longuement couvé, il commence à brûler comme de nombreux événements le prouvent : Mohamed Merah, Charlie Hebdo, Hypermarché Cacher et la récente décapitation en Isère. On ne serait pas loin d’un embrasement d’une grande partie de la jeunesse de nos banlieues que l’on a laissé partir à la dérive en direction de quelques communautés que nos gouvernants n’ont pas voulu maîtriser voire endiguer. Cette jeunesse vit en grande partie du trafic de drogues et de bien d’autres contrebandes. Pour l’instant, ces économies souterraines servent de balanciers à ce risque d’embrasement. Mais jusqu’à quand ? On laisse faire ou l’on fait peu. Parfois, la police se contente de compter les morts car heureusement l'attrait de gros gains rapides engendre les pires violences. Le problème est bien là : nos gouvernants restent aveugles ou semblent impuissants à voir certains problèmes de société et ça depuis de trop longues années. Qu’ils soient de droite ou de gauche, ils ne veulent pas voir ou si peu. Un événement ou une tuerie se produisent et ils le récupèrent politiquement. Ça, ils savent faire ! Ils sont même parfaits dans ce registre. Les maîtres mots dans leurs bouches sont «  de ne pas faire d’amalgames » et surtout « de ne pas stigmatiser telles ou telles communautés religieuses». Ne froissons personne et surtout pas quelques électeurs potentiels ! Mais pour tout le reste ? Que font-ils de tous les problèmes de sociétés qui couvent et qui servent de terreau au Front National ? Que va faire la France contre le terrorisme djihadiste ? Que va-t-elle faire contre ce risque d’embrasement sous-jacent d’une frange de notre population ? Va-t-on laisser la « guerre de civilisation » devenir une « guerre civile » ? Que va faire le monde contre Daesh ? Va-t-on continuer à leur balancer quelques bombinettes bien trop inefficaces et qui ne les empêche nullement d’avancer un peu partout au Moyen-Orient et sur le continent africain ? Et même en Asie paraît-il ?  Pourquoi le monde et l’Europe sont-ils si mal organisés et si inefficaces face à ce même ennemi qui déploit au fil des jours d’immenses tentacules ? J’ai du mal à comprendre cette guerre à laquelle on veut donner trop de noms ! J'ai du mal à comprendre cette inertie et ce manque d'efficacité ? Le monde est en guerre….une nouvelle guerre de Cent Ans ? Peut être plus longue, peut être moins mais à une différence non négligeable c’est que celle-ci n’est pas partie pour connaître des trêves comme la première en avait connues…..


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