• Comme des millions de personnes, peut être même des milliards, j’ai été ému et même ébranlé par cette photo du petit Aylan Kurdi. Ce petit enfant inerte et la face enfouie dans le sable d’une plage m'a perturbé et me perturbe encore. C'était sans doute le but des médias mais pas du photographe lui-même. Moi, si cette photo m’a heurté et ému, c’est parce qu’elle me ramène à un tas de choses dont j’ai bien envie de parler depuis quelques temps déjà. Bien sûr, si l’image de cet enfant mort sur une plage est choquante c’est parce que ce petit gamin, on l’imaginerait plus facilement entrain de courir, de se baigner, de faire des pâtés et des châteaux de sable comme le font nos petits-enfants, comme l’ont fait nos propres enfants ou comme nous l’avons fait nous-mêmes étant enfants. La plage, nous occidentaux, nous avons pris l’habitude de penser que ce sont les vacances, le bonheur, la joie de vivre, d’être en famille...et jamais la misère, l’horreur, la peur et encore moins la mort d’un si petit innocent. Moi-même, qui ai vécu en direct la noyade de mon frère aîné, alors qu’il avait 11 ans et qui en avait réchappé in-extremis, sauvé par les marins-pompiers de Marseille, heureusement, je n’avais jamais gardé cette image négative d’une plage de sable fin. Ce petit Aylan, c'est notre enfant, notre fils ou notre petit-fils !

     

    Cette photo c’est donc un grand « E » comme émotion, ébranlement, effroi mais aussi comme émigration et malheureusement comme « effronterie» également. Effronterie de nos hommes politiques bien sûr, qui tout à coup, à la vue de cette photo insoutenable, semblent prendre conscience que l’émigration serait un problème nouveau alors que quelques jours plutôt, 71 migrants dont des enfants ont été retrouvés en décomposition dans un camion sur le parking d’une autoroute autrichienne. L’horreur absolue mais dont nous avons eu la vision fugitive d’un camion vide seulement. Voilà toute la différence. L’information choque mais comme on ne voit rien, on passe et on pense à autre chose. Pourtant des milliers de migrants sont déjà morts en Méditerranée mais jusqu’à alors, les médias nous avaient épargné de photos trop révoltantes. Je ne dis pas que nos hommes politiques sont insensibles à cette photo du petit Aylan mais ils sont hypocrites et laissent pourrir les situations. Ils ne semblent jamais disposer à traiter les problèmes à leurs sources. D’ailleurs, il faut bien reconnaître que bons nombres de pays, en Europe ou dans le monde,  ne sont jamais d’accord sur les solutions à adopter et proposées par un tel ou un tel. Les problèmes et leurs éventuelles solutions, ils préfèrent les ignorer.  C’est beaucoup plus simple, ça ne coûte rien et ça ne fait pas de vagues. Exemple : Plutôt que de trouver une solution à la guerre en Syrie, les hommes politiques les plus précautionneux parlent de quotas d’immigration mais quand ces derniers auront été atteints voire dépassés où cherchera-t-on la solution suivante ?

     

    Depuis combien de temps n’a-t-on plus entendu parler de la guerre en Syrie, pays du petit Aylan ? Et d’ailleurs sait-on vraiment qui est notre ennemi dans ce terrible conflit ? Bachar el Assad ? Daesh ? La Russie de Poutine ? Poutine lui-même ? Les chinois ? L’Arabie Saoudite ? Le Qatar ? Pourtant, on sait parfaitement qui financent Assad et Daesh et malgré ça, de nombreux pays, la France y compris,  font des ronds de jambe à ces pays-là. Pourtant tous les hommes politiques sont d’accord pour reconnaître que la véritable solution à ces problèmes migratoires ne viendra qu’après la résolution des conflits qui ne cessent de s’amplifier au Moyen-Orient et en Afrique. Que fait-on désormais en Irak et en Libye après les avoir soi-disant libérés d’un joug dictatorial ? On leur pompe leurs pétroles, leurs gaz et leurs minerais ? Et puis après ? On leur vend des Rafales, des porte-hélicoptères, des armes hyper puissantes qui, peut être, se retourneront un jour contre nous, au regard de l’instabilité totale qui règne dans ces régions-là ?

     

    En réalité, tout est devenu « géoéconomique », « géopolitique » et « géostratégique » et les solutions ne sont pas pour demain. Y a-t-il d’ailleurs des solutions ?  L’Europe de la C.E.E n’a engendré qu’une seule bonne chose : la Paix et c’est bien là l’essentiel, en tous cas pour nous, européens occidentaux.  Alors, si une majorité de ces européens sont contre l’arrivée massive de migrants, c’est parce qu’ils voient dans ce phénomène, une cause réelle et sérieuse d’instabilité chronique. L’argent vient sans doute en deuxième position car la crise économique est passée par là et elle est loin d’être terminée pour le citoyen lambda. Mais pour le reste, les pays ne s’entendent pas et c’est du « chacun pour soi ». De nombreux pays n’ont été acceptés dans l’Union Européenne que pour la paix essentiellement.  Avoir la paix le plus longtemps possible avec eux, voilà le véritable intérêt, mais pour les autres sujets, nous sommes à des années-lumière de leurs idées rétrogrades et bien évidemment cela pose d’énormes problèmes d’entente. On laisse pourrir la situation ukrainienne car on a peur de la réaction de Poutine d’autant qu’Obama est un pacifiste « frileux ». On n’arrive pas à régler les problèmes de la Grèce que l’on a mis sous perfusion financière depuis le temps où elle était gouvernée par des dictateurs corrompus. Dans la C.E.E, on a accepté l’entrée de nombreux pays de l’Est essentiellement pour que la Russie n’est pas de suprématie sur eux, mais l’hégémonie, l’influence et les relations « bonnes » ou «  mauvaises » ont néanmoins perdurées. On conduit des politiques pour que le « système économique et financier » fonctionne au mieux. Pour plaire aux plus riches de la planète qui sont en réalité les seuls et vrais gouvernants. Mais pour eux, gouverner, c’est toujours faire plus de « fric ». Plus de « fric », c’est plus d’influence sur les élus de tous niveaux et de tous bords, c’est plus d’influence sur les lobbys et si des millions de pauvres migrants quittent leur pays, ce n’est pas vraiment leur problème. Non, ces gens-là préfèrent spéculer en bourse, investir dans le foot et plus globalement dans toutes ces activités lucratives où l’argent est le seul maître-mot. Moi, « Maître du Monde » disait l’un de ces milliardaires et on a à même tiré un film.

     

    Aujourd’hui, tout va à vau-l’eau, les hommes politiques ont toujours besoin de plus en plus d’argent pour leurs campagnes électorales à répétition. Une élection se termine et ils pensent déjà à la suivante. Ils en sont le plus souvent à penser à leur propre avenir plutôt qu’à celui de leurs concitoyens. Ils savent qu’ils n’ont pas la clé des problèmes qui se posent et ne font que semblant de vouloir les résoudre. De ce fait, ils vivent le plus souvent endormis dans leurs dogmes et loin de la réalité des peuples qu’ils sont censés gouverner. Une problème surgit et il faut vite le résoudre avant qu’il n’enfle, s’amplifie et explose. Ils appréhendent par dessus tout l’explosion populaire et ne font que le juste nécessaire pour maintenir un semblant de paix sociale. Cela est vrai pour le chômage comme pour l’immigration et comme pour les difficultés que rencontrent les éleveurs par exemple. Ils demandent aux citoyens lambda de mettre la main au cœur ou à la poche car ils savent que c’est la seule issue « plausible » et en tous cas la moins contraignante. Pour eux, marcher jusqu’à la source des problèmes est un chemin bien trop long, bien trop ardu et solitaire et de ce fait, on préfère l’éviter et en prendre un plus court.

     

    Pour être honnête, il n’y a pas de quoi être fier d’être un homme politique de nos jours. Resté au sommet d’un soi-disant pouvoir et dans les médias, voilà le leitmotiv de la plupart d’entre eux. Ce n’est plus un sacerdoce mais un plan de carrière.

     

     E….comme E.N.A…..émotion non autorisée…..Ouf, je suis content, je ne sors pas de l’E.N.A.


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