• La Cabane d'Ourtiga (1.620m) depuis Germ (1.339 m)

     
    LA CABANE D'OURTIGA.....depuis Germ (Hautes... par jullie68


    Qu’y a-t-il de plus agréable que de voir un rêve se réaliser ? Eh bien cette balade à la Cabane d’Ourtiga dont je vous fais ici le récit, je l’ai d’abord rêvée avant de l’accomplir. Je ne sais plus si je l’ai rêvée éveillé ou bien en dormant, mais peu importe. Voilà comment ça c’est passé. Fin juin, Dany et moi sommes partis pour quelques jours de vacances dans les Hautes-Pyrénées. A Loudenvielle exactement. Loudenvielle est une commune située dans la Vallée du Louron et plus globalement dans la région que l’on appelle le Pays d’Aure. Loudenvielle est blotti au bord d’un lac à quelques mètres duquel nous avions loué un joli studio, pour un prix assez modique et auprès du loueur de vacances Interhome. Voilà les principaux renseignements pour ceux que ça pourrait éventuellement intéresser. Ce lac que l’on appelle le plus souvent le « lac de Génos-Loudenvielle » est à la fois le poumon et le cœur de la vallée. C’est ici que la vallée respire et que l’activité touristique bat son plein en toutes saisons. On y trouve l’organisation d’une multitude d’animations. Il y a bien sûr toutes les activités liées à la présence du lac comme la pêche,  les promenades en canoë, en pédalos ou à vélo pour en faire le tour, les sports en eaux vives dans la rivière qui alimente le lac et qui s’appelle la Neste du Louron, mais aussi les possibilités de s’initier au parapente ou au deltaplane, de s’éclater dans un parc aquatique et bien sûr, les randonnées et balades pédestres ou les vias ferratas pour lesquelles vous trouverez toujours un accompagnateur compétent et disponible. Les enfants ne sont pas oubliés avec d’innombrables jeux qui leur sont consacrés et pour ceux qui préfèrent la détente, un centre de balnéothérapie Balnéa les accueille dans un complexe ultra moderne bourré de belles surprises. En hiver, bien évidemment, tous les sports de neige y sont praticables car tout autour du lac, ce ne sont que des montagnes et des hauts sommets et de jolies stations de ski sont à proximité. Voilà, le décor est planté. Dès le premier jour, en début de soirée, je me prélassais sur la terrasse du studio en regardant ces superbes montagnes et leurs magnifiques pentes verdoyantes. Sur ces vertes pelouses immaculées, j’y distinguais seulement quelques petites taches blanches qu’esquissaient divers troupeaux de bovins. Je me disais : "ça doit être super de marcher tout là-haut !". Me suis-je assoupi de fatigue ? Je ne m’en souviens plus mais c’est fort probable à cause d’un réveil très matinal et des nombreux kilomètres que nous avions parcourus en voiture dans la journée pour arriver jusqu’ici. Là, je me suis mis à rêver que « je marchais sur ces vertes pelouses, au milieu de fleurs multicolores et d’une faune incroyablement belle et variée. Il faisait beau et chaud. Le soleil rayonnait et sous un ciel extraordinairement pur et bleu, je marchais tout en balcon au dessus d’une belle vallée boisée de grands et sombres sapins. J’enjambais une multitude de charmants ruisseaux dégoulinant de hauts sommets tachetés de blancs névés….. ». Voilà où j’en étais quand plusieurs colverts se sont mis à caqueter sur la pelouse du studio et m’ont sorti de cette douce et savoureuse léthargie où je venais de plonger. Deux jours plus tard, mon rêve allait devenir réalité avec cette « fabuleuse » balade à la Cabane d’Ourtiga à partir du joli village de Germ. Germ est un magnifique petit hameau « propre comme un sou neuf ». On dirait même qu’il vient d’être construit tant les façades et les toitures des maisons y sont impeccables, gracieuses, similaires et sans rien qui dénote. Les terrasses et les ruelles y sont fleuries. La mairie est un très beau bâtiment moderne et cossu. Il n’y a pas de ruines et seulement des vestiges inscrits au patrimoine historique du village. Il y a d’attirantes auberges, des gîtes qui donnent envie de s’arrêter et d’aller voir et bien évidemment le départ de balades pédestres. Cette description de Germ, je peux l’appliquer à bons nombres de petites communes de cette Vallée du Louron comme Mont ou Adervielle par exemple et bien évidemment, moi qui habite une partie de l’année dans un village des Pyrénées-Orientales bien moins florissant et entretenu, ça me laisse songeur et soulève en moi de nombreuses questions. Il paraît évident que la présence de stations de ski et du G.R.10 n’est pas étrangère à cette évidente prospérité. Le G.R.10 parlons-en. C’est sur ce célèbre chemin que démarre notre balade à la cabane d’Ourtiga. Il s’agit d’un aller-retour donné pour trois d’heures dans un dépliant que je me suis procuré à l’Office de Tourisme de Loudenvielle. Comme il se doit, dès le départ, le balisage blanc et rouge est bien là et des petits panonceaux jalonnent l’itinéraire. J’y retrouve la mention « 8a » indiquée dans le dépliant. A la sortie du village, tout près d’un ruisseau étroit mais fougueux, on découvre une vieille scierie datant du début du 19eme siècle. Une ludique pancarte en explique l’origine et son fonctionnement. Peu après, le chemin côtoie les jolies granges de Bédérèdes, très anciennes elles aussi mais pour la plupart parfaitement restaurées. Il est 10h30 et nous voilà déjà hors du village et sur le chemin dont j’ai rêvé. Pelouses grasses, bovins dodus, fleurs multicolores, papillons chamarrés, rapaces planeurs, passereaux joyeux et grandioses vues aériennes sur la vallée et les montagnes environnantes rentrent immédiatement en scène. Il faut bien l’avouer, nous sommes bluffés par tant de beautés.  On délaisse le large chemin au profit d’un étroit sentier qui s’élève modestement dans les pacages. Le spectacle continue et s’amplifie au fur et à mesure que la déclivité s’accentue. Elle est pourtant modeste et de 400 mètres seulement, si j’en crois le dépliant. Les montagnes surgissent de tous côtés. Comme dans ma rêverie, les hauts pics mouchetés de blancs névés et la profonde vallée plantée d’olivâtres sapins sont là devant moi. Pas besoin d’écarquiller les yeux pour croire à la réalité car tous mes sens sont déjà bien en éveil depuis le départ. Non, je ne rêve plus. De nouvelles fleurs apparaissent et plus la sente se redresse et plus il y en a. Elles sont toutes jolies plutôt petites et donc d’une infinie délicatesse. Les oiseaux, c’est pareil, ils sont assez peu craintifs et d’une extraordinaire variété. Un vrai sanctuaire ornithologique ! Dans une fracture de la roche, un collet est franchi. Le chemin redescend un peu. Après avoir dominé le lac de Génos, la Vallée du Louron où coule la rivière de la Neste du Louron, c’est désormais le Val d’Aube que l’on surplombe avec sa vaste et sombre sapinière. Le spectacle se poursuit toujours plus époustouflant et toujours en balcon sur les flancs d’une montagne toujours plus verdoyante et pentue. Parfois, les contreforts sont si pentus que le névés en fondant ont crée d’importantes moraines constituées de terre et de galets. Le sentier sur ces passages instables réclame un peu d’attention et de prudence, d’autant que le plus souvent, il coïncide avec la descente des petits ruisseaux aux eaux encore bien impétueuses.  A force de descendre, le sentier finit par atteindre le fond du vallon, à l’endroit même où se dresse un petit barrage formant une limpide et turquoise cuvette. Nous enjambons le ruisseau de l’Aube. J’ai bien envie de plonger dans la cuvette cristalline mais Dany m’en dissuade. Il faut dire qu’avec ma marotte de la photo,  je flâne comme jamais et en plus, nous sommes partis sans aucun pique-nique. Je comprends que Dany ne soit pas très d’accord et je me range à son avis car je sais que la fringale va tôt ou tard arriver. De plus, après la pile du barrage, les balisages G.R.10 et « a8 » ont désormais disparu et nous empruntons l’unique sentier que nous trouvons. Il s’élève sur de vertes pelouses, au dessus des méandres débonnaires du ruisseau dont on voit bien, à cause des nombreux arbres déracinés et des innombrables branches qui en occupent son lit, qu’il doit se transformer parfois en un torrent d’une violence inouïe. Ici, commence une merveilleuse vision quand Dany aperçoit soudain sur l’autre versant du vallon, un groupe d’une dizaine de grands cerfs. Ils paissent tranquillement sans se soucier de notre présence et de celle d’un autre couple de randonneurs accompagnés de leur chien. C’est par eux, que nous apprenons que le sentier habituel du G.R.10 se trouve un peu plus bas mais qu’il a été emporté cet hiver par la montée et l’incroyable puissance des eaux du ruisseau. Voilà l’explication de la perte du balisage à proximité du barrage. J’estime qu’à vol d’oiseau, les cerfs sont à moins d’un kilomètre et quand je zoome avec mon numérique, c’est un sacré spectacle qui s’offre à moi. Dany en profite aussi car malheureusement je n’ai pas emporté les jumelles. On se décide à repartir en se disant qu’on les reverra peut être au retour. La cabane d’Ourtiga est là, posée sur la verte prairie. Petit abri presque ridicule mais ô combien mirifique et sans doute opportun dans ce cirque montagneux si immense. Je pense à tous ces randonneurs fréquentant le G.R.10 et qui parfois arrivent ici bien fatigués. Ils doivent trouver dans ce modeste refuge non gardé de quelques mètres carrés, le repos et une chaleur réparatrice. Je parle en connaissance de cause. Après la cabane, ma curiosité m’entraîne une fois encore un peu plus loin, en surplomb du ruisseau, qui ici, a pris l’allure d’un vrai torrent de montagne. De nombreux bovins sont en estive et en occupent le lit. Une fois de plus, ma curiosité me porte chance quand la présence de nombreux vautours fauves et de quelques craves à bec rouge vienne de surcroît l’attiser. Dany m’a rejoint. De nombreux vautours volent autour et au dessus de nous, mais ils sont bien plus nombreux encore à déchiqueter « quelque chose » dans un colossal pierrier. Que déchiquettent-ils ? La carcasse d’un animal sans doute ? J’approche au plus près. Je ne le saurais jamais car même en m’approchant à moins de 30 mètres, je ne vois rien de plus sinon que des vautours très affamés semble-t-il. En tous cas, ils paraissent vouloir en découdre entre eux pour un simple petit bout de chair.  Quand certains s’éloignent, d’autres qui attendaient leur tour interviennent et ainsi de suite. Les uns après les autres, le ballet aérien se poursuit toujours aussi étonnant, impressionnant et sinistre. S’approcher d’un peu plus près ne serait pas une bonne idée, tant la vue de cette meute affamée est assez saisissante. J’estime leur nombre à au moins une bonne trentaine. Après les cerfs, voilà maintenant les vautours, et même dans mon rêve le plus fou, je n’aurais jamais imaginé un tel bestiaire sauvage sur cette courte balade. On décide de laisser les vautours à leur carcasse et avec Dany, nous retournons vers la cabane. Le temps de quelques photos souvenirs et nous voilà déjà sur le chemin du retour. Les craves à bec rouge n’ont pas apprécié qu’on les dérange et les voilà qui s’envolent en lançant des cris stridents. Les cerfs sont toujours là sur le versant le plus rocheux de la Montagne de l’Ourtiga. Mon appareil photo s’en donne à cœur joie mais finalement, il nous faut rentrer et nous les laissons à leur vert pâturage. Dany a décidé d’accélérer le pas. Sans doute a-t-elle un peu faim ? Il faut dire qu’il est déjà 13h30, que nos estomacs sont vides et que le retour reste encore à accomplir. Moi, je voudrais bien faire pareil mais tant de choses ne cessent de me freiner sur cet incroyable sentier. La nature est si resplendissante que ne pas la garder dans ma mémoire serait un sacrilège. Comme je le dis très souvent, mon numérique est à la fois mes yeux et mon cerveau et lui bien mieux que moi est capable d’enregistrer et de garder toutes ces belles images. Alors j’en profite, toujours avec excès. A force d’accélérer le pas, Germ est déjà en vue. La balade rêvée mais bien réelle se termine. Elle a dépassé de très loin tout ce que j’avais pu imaginer. Il est 15h15. Aucun des restaurants de Germ n’accepte de nous recevoir. Ils sont soit fermés soit ils nous considèrent hors délai. Comme souvent l’après-midi, le ciel pyrénéen s’est couvert de gros nuages. Cela sont blancs et pas menaçants, alors nous partons à Bagnères-de-Luchon dans l’espoir d’y trouver un casse-croûte. Le casse-croûte se présente sous la forme d’un délicieux kebab au Sherpa, un accueillant snack-bar du centre-ville mais un peu bruyant. Après, une rapide visite de la ville, nous rentrons au studio par le col de Peyresourde. La promenade est très belle, mais les gros nuages blancs sont devenus gris et parfois même très noirs, alors on se dépêche de rentrer. Au studio, le gentil chat errant que nous soignons depuis notre arrivée est là, à nous attendre sur la terrasse. Il était mal en point et nos larges offrandes en croquettes et pâtées l’ont un peu requinqué. Les souffrances l’ont rendu sauvage. Il accepte néanmoins nos premiers câlins, mais toujours avec un peu de méfiance. Les colverts, eux aussi,  sont là, sur la pelouse. Apparemment, ils nous voient arriver de loin. En trois jours, ils ont déjà pris l’habitude de venir manger les croquettes du chat à même la gamelle. Au loin, du côté de Germ et de notre délicieuse balade à la cabane d’Ourtiga, le ciel est complètement bouché et très souvent, il se zèbre de fulgurants et aveuglants éclairs. Sous la grisaille, le lac de Génos est passé du bleu au gris. Ce soir, une chose est sûre, je ne rêverais pas de balades sur la terrasse du studio….mais tant pis car comme le dit si bien le proverbe "fais de ta vie un rêve et de ton rêve une réalité". Aujourd’hui, j’ai le sentiment d’avoir fait les deux…..Aller et retour, j’estime la distance parcourue au cours de cette balade à 12 ou 13 kilomètres environ en y incluant le petit dépassement après la cabane d’Ourtiga en direction du pic du Brudaillet. Sur le dépliant de l’Office de Tourisme de la Vallée du Louron, elle est donnée en 3 heures et ce délai est parfaitement réalisable. Nous, nous sommes restés sur ce chemin presque 2 heures de plus…..mais sans regret aucun car comme l’écrivait le célèbre dramaturge italien Carlo Goldoni : « la nature est un professeur universel et sûr pour celui qui l’observe ». Aujourd’hui, nous l’avons beaucoup observé ce professeur et ce fut un immense bonheur !  Enfin, m’intéressant à la lexicologie, j’ai voulu savoir qu’elle était l’origine du mot « Ourtiga » et voilà ce que j’ai trouvé sur le Net. « Ourtiga » est un nom de famille d’origine castillane qui est à rapprocher d’autres noms de famille comme « Ortiga » « Ortega » ou « Orthega ». Bien qu’il soit assez rare sous cette forme, on trouve encore en France des familles portant ce nom et notamment dans les Hautes-Pyrénées. Ce nom de famille est bien sûr présent en Espagne mais également en Afrique du Nord, ce qui pourrait expliquer une bien plus ancienne souche que la castillane citée plus haut ou que la basque parfois évoquée. Bien que les toponymistes s’interrogent sur diverses provenances, la plupart semblent d’accord pour dire que ce mot serait dérivé de l’Ortie, la plante urticante qui s’écrit « ortiga » en catalan et « urtica » en latin. Toutefois, certains évoquent un lieu où abondent les gélinottes et d’autres le diminutif « ort » ou « hort » signifiant « jardin » (extraits du dictionnaire des noms de Jean Tosti). Alors la cabane où nous sommes allés balader, porte-t-elle le nom d’une personne ? Est-ce un lieu bourré d’Orties ? Y trouve-t-on de nombreuses gélinottes que je n’aurais pas vues ? Je vous laisse le soin de chercher mais en tous cas, une chose est sûre : ce lieu est un magnifique jardin d’Eden ! Carte IGN 1848 OT Bagnères-de-Luchon – Lac d’Oô  Top 25.

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