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Les affiches de la honte
En janvier 2015 et après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, les cars de policiers étaient acclamés dans les rues de Paris. A la télé, on a même vu un manifestant venir spontanément embrasser un policier qui était chargé de la sécurité lors d’un rassemblement ayant suivi ces deux tragédies. Aujourd’hui et alors que de nombreux jeunes manifestent contre la loi El Khomri, le syndicat de la presse INFO’COM-CGT a lancé une campagne d’affichage sur Internet pour le moins méprisable et scandaleuse. On y voit les jambes de plusieurs policiers en tenue d’intervention piétinant des taches de sang avec la mention : « STOP A LA REPRESSION ». Une deuxième affiche toujours amplement maculée de sang indique que « la police doit protéger les citoyens et non les frapper » et montre l’insigne des CRS barré d’une matraque avec la mention « STOP A LA VIOLENCE ». (Voir ci-dessus).
Tous les syndicats sont unanimes, et bien évidemment ceux de la police, pour condamner une telle ignominie. Même, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a pris ses distances avec cette campagne publicitaire orchestrée par « ses camarades », il est vrai du bout des lèvres seulement. La CGT de la police a dénoncé très fermement les affiches de leurs collègues de la presse.
Alors bien évidemment, je partage cet écoeurement car je connais un peu le travail de la police et les « énormes » difficultés qu’ils rencontrent dans leurs tâches quotidiennes. En faire une liste est assez facile mais la faire la plus exhaustive possible est beaucoup plus compliquée car chaque policier ou presque est, selon sa mission journalière, confronté à des complications qui lui sont propres :
- les risques encourus,
- des évènements traumatiques,
- les difficultés à enquêter et à obtenir des dépositions, les plaignants et les victimes ayant très souvent peur de représailles de la part de leurs agresseurs,
- l’alourdissement de leurs tâches administratives quotidiennes,
- la complexité des lois, des procédures et des formalités à mettre en œuvre,
- le manque de moyens de toutes sortes,
- la non-reconnaissance de leur métier,
- la difficulté de se retrouver très souvent devant les mêmes délinquants, qui parfois sont des multirécidivistes avec des dizaines et des dizaines de condamnations,
- la non-reconnaissance de leur succès et donc des frustrations,
- leurs rapports avec le public pas toujours compréhensible avec parfois des attaques verbales voire physiques,
- une justice qui ne suit pas ou n’est pas à la hauteur de leurs attentes.
Ajoutons à tout ça :
- une gestion des hommes trop autocratique,
- les difficultés à s’élever dans la hiérarchie,
- les possibilités d’avancement limitées,
- les enquêtes internes,
- les horaires difficiles et les roulements pour certains d’entre-eux,
et l’on obtient un cocktail incomparable pour engendrer du stress et des préoccupations qui ont parfois de graves répercussions dans leur vie personnelle. Elles vont quelquefois jusqu’au suicide de certains d’entre-eux.
Ce cocktail détonnant peut également engendrer des bavures. Elles sont rares mais quand elles se produisent, il ne faut ni les excuser ni les condamner, des hommes, policiers eux aussi, sont là pour faire la lumière. Il faut leur faire confiance. Le procès de Michel Neyret, l’ancien numéro 2 de la PJ lyonnaise en est la preuve éclatante. Il comparaît depuis quelques jours devant le tribunal correctionnel de Paris pour corruption, trafic d'influence et de stupéfiants et violation du secret professionnel.
Alors, je le dis, arrêtons de dénigrer le travail difficile et remarquable des policiers. Sans eux, que serait la France aujourd’hui ? Sans doute dans un état d'insécurité bien pire que ce qu’elle est déjà !
Oui, et au delà de tout ce que l'on peut penser des événements les ayant engendrées, ces deux affiches du syndicat INFO’COM-CGT sont honteuses !!!!
« Les Balcons de le Têt de Saint-Thomas-les Bains (1.155m) à Planès (1.558m) et retour.Le Sarrat de Marsac (1.088 m) et les Cortalets depuis Urbanya (856 m) »
Tags : police, affiches CGT, affiches honteuses, travail policier, difficultés policiers
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