• Comment ne pas retenir dans cette actualité foisonnante, cette catastrophe survenue le 11 mars dernier au Japon. Après ce tremblement de terre hors norme et le tsunami qui s’en est suivi et qui a fait des dizaines de milliers de morts et de disparus, des inquiétudes extrêmes se focalisent à juste titre sur la centrale nucléaire de Fukushima que plus personne ne semble être capable de maîtriser. Les réacteurs sont hors contrôles, fuient de tous côtés, les noyaux fondent et laissent échapper dans l’air, l’eau et la terre, une radioactivité qu’aucun scientifique n’est vraiment capable de dire qu’elles seront les répercussions sur l’environnement futur du Japon et de notre planète. Depuis bientôt un mois, tous nos soi-disant experts se contentent de dire qu’un nuage sans aucun risque et aucune conséquence sur notre santé passe au dessus de nos têtes. En 1986, des menteurs avaient également dit que le nuage de Tchernobyl n’atteindrait jamais la France ! On connaît la suite….Mais pour cet accident du Japon, sans doute encore plus gravissime, comment peut-on affirmer un scénario « angélique » alors que reste en suspens une question lancinante : dans combien de temps ces fuites vont-elles être endiguées complètement ?

    Alors devant cette catastrophe imprévisible et ses terribles conséquences et drames humains, comment ne pas donner raison à tous ces écologistes qui depuis de longues années se battent contre le nucléaire et ses déchets dont on se sait plus que faire après utilisation. On savait le nucléaire militaire dangereux, on savait le nucléaire civil risqué voire aventureux si mal maîtrisé et mal sécurisé mais les voilà désormais aussi dangereux l’un et l’autre quand l’imprévisible se produit.

    Fukushima, l’île du Bonheur en japonais est devenue l’île du Malheur car c’est un périmètre de 80 kilomètres tout autour de la centrale nucléaire que les américains jugent indispensables de déserter dans sa totalité. Ce périmètre sera sans doute revu à la hausse au fil du temps et des fuites radioactives qui s'échappent des réacteurs endommagés.  Imaginez un territoire irradié grand comme 2, 3 ou 4 départements français où il y aurait des milliers voire des millions de personnes susceptibles d’être atteintes et de mourir de cancers, un pays où plus personne ne pourrait habiter et travailler, où les terres ne seraient plus cultivables pendant des dizaines voire des centaines d’années, où les animaux domestiques et sauvages seraient contaminés et voués à une mort certaine et parfois rapide, où les eaux des lacs, des étangs, des marais, des  rivières seraient toutes souillées, ces eaux, elles-mêmes, polluant nos mers limitrophes de cette terrible radioactivité avec les conséquences sur la faune et la flore marine qu’aucun être humain n’est aujourd’hui apte à quantifier.

    Non à en croire notre cher Président Sarkosy, tout ça est arrivé au Japon mais en aucun cas cela ne peut arriver chez nous. Non, en France, nous sommes à l'abri de cataclysmes de grande ampleur et la tempête Xynthia n'était qu'une simple péripétie. Non en France, selon le « grand ordonnateur de la sécurité de notre république », nos centrales nucléaires sont les plus sûres du monde et nous aurions prévu même l’imprévisible ! Le lundi 14 mars, c'est-à-dire 3 jours après le séisme du Japon, Nicolas Sarkozy s’est transformé en VRP d’Areva et a érigé en exemple le réacteur EPR. «L’EPR, je connais bien le chantier, j’y suis allé plusieurs fois. Je suis désolé de dire ça, mais on a la double coque ! Le principe de la double coque, c’est que si un Boeing 747 s’écrase sur une centrale, le réacteur n’est pas touché», s’est-il félicité. Non, Monsieur le Président, nous ne sommes à l’abri de rien et il suffirait d’un violent attentat (rappelons-nous le 11 septembre 2001 et quel est l'américain qui imaginait qu'il ne faudrait que quelques heures pour mettre à terre les deux tours du World Trade Center !) ou bien qu’une météorite tombe sur une centrale nucléaire française et nous verrions ce film catastrophe digne d’une superproduction américaine sur un écran aussi géant qu’une contrée grande comme nos agréables régions Paca, Midi-Pyrénées ou Languedoc-Roussillon.

    Non, Monsieur Sarkosy, votre position en la matière est indécente. On ne peut pas imaginer que cela arrive en France et il faut arrêter de jouer les apprentis sorciers. Il faut arrêter tous les programmes et centrales nucléaires de France, de Navarre et du monde entier et les remplacer par des solutions plus sures pour les populations. Le démantèlement de nos réacteurs prendra le temps qu’il faudra mais il est désormais impératif que nous faisions marche arrière dans le nucléaire et que nous faisions le choix de solutions plus écologistes et plus sûres. Ces solutions existent et de toute manière, aucun président, aucun gouvernement n’a le droit de jouer avec l’avenir de millions de gens comme cela s’est passé au Japon. Les prochaines présidentielles de 2012 approchent à grand pas et en mettant leurs bulletins de vote dans l’urne, il est impératif que tous les français déterminent leur choix en fonction de ce critère qui doit être désormais capital.

    En cas d’accident comme celui qui vient de se produire au Japon, nous ne pourrions plus dire : « nous ne savions pas ! »


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique