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La Boucle "Il était une fois d'Urbanya à Nohèdes" ou le Circuit des maisons saison 3.

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 6 chansons du groupe "Il était une fois" avec les voix de Joëlle Mogensen et Richard Dewitte, composées par Serge Koolenn et/ou Richard Dewitte. Elles ont pour titre : "Viens Faire Un Tour Sous La Pluie", "Que Fais-Tu Ce Soir Après Dîner ?", "Pomme", "J'Ai Encore Rêvé d'Elle""Rien Qu'un Ciel" et "Elle Aimait Le Sud" suivi pour finir d'une version instrumentale incompléte de "J'Ai Encore Rêvé d'Elle".

 La Boucle "Il était une fois d'Urbanya à Nohèdes" ou le Circuit des maisons saison 3.

La Boucle "Il était une fois d'Urbanya à Nohèdes" ou le Circuit des maisons saison 3.


 

Ma sœur Nicole étant venue nous voir à Urbanya où nous étions toujours en villégiature, en ce 9 août 2023, nous avions décidé d’aller déjeuner à pied au restaurant Cal Guillem de Nohèdes. Une balade que j’ai voulu intituler « La Boucle "Il était une fois" d’Urbanya à Nohèdes ». Lisez la suite et la fin et vous comprendrez pourquoi. Après la courte randonnée de la veille à Escaro (Le Circuit découverte Escaro-Aytua), nous étions de nouveau partant pour accomplir environ 8 à 9 km, peut-être plus selon les formes physiques. Avec Dany, cette agréable balade, nous commencions à bien la connaître et nous avions envie d’en faire profiter Nicole.  Nous la connaissions d’autant mieux que  j’avais déjà eu l’occasion de vous la présenter sur mon blog sous diverses versions et intitulées  « Le Circuit des Maisons » ou encore « La Boucle Minutes-Papillons ».  Par précaution, ce matin-là, j’avais téléphoné au restaurant pour m’assurer qu’il était bien ouvert et pour réserver nos 3 places. Il est 9h45 quand nous quittons la maison, direction la piste DFCI C60 démarrant sous l’église d’Urbanya. La flânerie est de mise car j’ai calculé que même en musardant beaucoup, nous devrions être à Nohèdes à l’heure indiquée à notre hôte, c’est-à-dire vers 12h. Comme à mon habitude, je peux donc me livrer à ma passion pour la photo naturaliste sans la crainte d’ennuyer mes acolytes de marche. Fleurs en grand nombre, papillons, criquets et passereaux viendront compléter le reportage de cette boucle champêtre et montagnarde. Si je connais parfaitement le tracé passant par La Devesa, le vallon de la Coma, et le col de Marsac, je ne m’attendais pas à trouver, au lieu-dit Les Llebreres, une forêt totalement dévastée. Que s’est-il passé ? Je ne verrais l’étendue du désastre que le lendemain en retournant dans la montagne. Cette forêt de La Matte si belle, si diversifiée en essences et si épaisse et que j’aimais tant pour l’avoir arpenter un nombre incalculable de fois, a été totalement saccagée sous la forme de grandes cicatrices. En terme forestier, on appelle ça des layons. Des plus grands arbres au plus vieux et des moyens jusqu’aux plus jeunes, aucun n’a réchappé à cette machine de bucheronnage dévastatrice que l’on appelle « une abatteuse/ébrancheuse  de déforestation ».  Elle coupe tout, puis avec de grandes pinces, elle amène le tronc dans une mâchoire à ébrancher.  Après ce travail, le grume ressort taillé tel un simple crayon d’écolier. Il ne reste plus qu’à aligner les troncs ainsi écimés et ébranchés sous forme d’empilements dans l’attente de leur transport vers des scieries. J’ai ouï dire que c’était l’ONF qui avait orchestré ce massacre forestier. Pourquoi ? N’y entendant rien en exploitation forestière, je ne sais pas répondre à cette question sauf que je sais que la Nature ; faune et flore sans exception ; a forcément souffert de ce cataclysme écologique. Toujours est-il qu’aujourd’hui, le sentier balisé en jaune que je connaissais si bien a complétement disparu et a été remplacé par un large layon où plus aucun végétal n’a survécu. Ce layon est d’ailleurs amplement encombré de branchages de toutes sortes mais aussi de gros morceaux d’écorces ainsi que d’un fatras de buissons secs de toutes sortes car rien n’a échappé à cet engin de mise à mort de la forêt. Dans ce malheur, je garde un espoir : que ce layon qui s’élève dans la colline puisse nous amener au col de Marsac, puis de là jusqu’à Nohèdes. Par bonheur, il va en être ainsi et il est 12h quand nous nous présentons au restaurant Cal Guillem. Comme à chaque fois, nous sommes accueillis sans chichi mais avec une prévenance bien sympathique. Et cette année, pour nous faire plaisir, nous avons eu droit à un remarquable tournedos de magret puis comme dessert soit à des profiteroles « maison »  soit à un café gourmand. De quoi reprendre le chemin vers Urbanya le ventre pas vraiment tendu mais pas vide non plus. Un juste milieu que nous apprécierons d’autant mieux qu’un bon dénivelé nous attend sous un cagnard de plomb. Ce dénivelé, par les hauts de Nohèdes, nous amène vers le col et le pic de la Serra à 1.221m d’altitude soit presque 300m plus haut que le village. Là, au col de la Serra, nous prendrons ensuite l’ancien tracé du Tour du Coronat ; si cher à mes souvenirs;  avec néanmoins une variante consistant à raccourcir le parcours prévu initialement. Eh oui que voulez-vous ? Après 2 jours de marche et un bon resto, n’était-il pas normal « d’en avoir un peu plein les pattes » au point de vouloir raccourcir ce parcours ? Ainsi se termina cette boucle que j’ai intitulée « Il était une fois d’Urbanya à Nohèdes ». Et vous savez pourquoi ? Parce quelques mois plus tard, en décembre 2023 exactement, nous avons vendu notre maison d’Urbanya que nous avions tant aimée. Pendant 10 années, nous l’avions restaurée avec amour et nous en avions amplement profité mais tout devenait trop compliqué. L’ambiance au village avait quelque peu changé, nous nous sentions quelque peu esseulés. Depuis le décès de son amie, notre gentille voisine Alix venait moins souvent.  Idem pour nos amis anglais Julie et Jamal depuis le Brexit et quelques problèmes familiaux. Idem pour les West, nos autres amis anglais. Avec la sécheresse, les débroussaillages et les élagages étaient devenus plus récurrents.  La grande tranquillité et le silence que nous étions venus chercher ici et que nous avions tant apprécié les premières années avaient quelque peu disparus sous le bruit des moteurs des tronçonneuses et autres débroussailleuses. Plus possible de tenir un jardin potager car il ne pleuvait pas suffisamment et l’eau dans la commune était devenue une denrée rare à n’utiliser qu’avec parcimonie. Sans compter les sangliers, les chevreuils et quelques minuscules coléoptères qui très souvent attendaient de se régaler des premières pousses de nos salades, pommes de terre ou haricots verts. Tout cela devenait décourageant. Les oiseaux que j’aimais tant photographier passaient de moins en moins, et en tous cas ils se raréfiaient grandement années après années. Même nos nichoirs restaient sans plus aucun volatile alors qu'ils avaient toujours été bien occupés par les mésanges, moineaux et autres rougequeues noirs. En 2021, nous avions eu droit à un loir dans un nichoir et à plusieurs renards affamés mais dociles venant manger les croquettes de nos chats. Un jour, un d'entre eux s'était endormi à même mon potager. Toute cette merveilleuse Nature qui avait constamment tenu tous nos sens en éveil semblait avoir disparu en cette année 2023. La forêt de La Matte où j’allais me promener presque quotidiennement avait été amplement décimée au cours de l'été. Relation de cause à effet ? Je l'ai pensé ! Et puis surtout, nous prenions de la bouteille pour entretenir 2 maisons. Oui, nous avons mûrement réfléchi cette décision. Cela veut-il dire que n’irons plus jamais randonner à Urbanya ? Difficile à dire. Alors imitons Napoléon III et disons « qu’il ne faut jamais dire jamais ! ». Parce que je la connaissais parfaitement, je n’ai pris ni GPS ni mesures lors de ce parcours. Toutefois, étant sensiblement identique à « La Boucle Minutes papillons ou le Circuit des Maisons saison 2 », on peut l’estimer à environ 8,6km. Seules différences, le layon rectiligne arraché à la forêt gravi avant le col de Marsac (au lieu de l’ancien sentier balisé en jaune non retrouvé) et  aussi un peu moins d’errements dans Nohèdes.  Pour le reste, tout est à peu près identique. Le dénivelé est de 352 m entre le point le plus haut à 1.221 m au-dessus du col de la Serra et le plus bas à 869 m près de  l’église d’Urbanya. Carte IGN 2348ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

 

Peintures de l'église d'Urbanya figurant dans ma vidéo :  

A propos des peintures intérieures de l'église d'Urbanya, voici quelques explications que mon ami Olivier Escuder m'a soumises. 

Selon lui, elles concernant les différentes étapes de la Passion :

1 : les dés que les soldats romains ont utilisés pour savoir qui aurait les vêtements du Christ
2 : la lance utilisée pour perforer le flanc du Christ, afin de savoir s'il était mort ou encore vivant
3 : l'éponge imbibée de vinaigre tendue au Christ qui réclamait à boire
4 : probablement la bourse (avec les trente pièces d'argent) donnée à Judas pour le récompenser d'avoir désigné le Christ aux grands prêtres.
5 : l'échelle ayant servi à descendre le corps du Christ
6 : le marteau ayant servi à enfoncer les clous dans le corps du Christ
7 : une tenaille, ayant probablement servi à retirer les clous du corps du Christ.
 
Autrefois, lorsque les gens ne savaient ni lire ni écrire, ces peintures servaient d'illustration aux prêtres pour faire leur catéchisme.
Ces choses peintes sont aussi très souvent représentées sur les calvaires, surtout en Espagne (donc chez nous, en Pays catalan), et sont appelés les "Instruments de la Passion".  On les retrouve sur le site Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Croix_de_la_Passion
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Boucle "Minutes Papillons" d'Urbanya à Nohèdes ou le Circuit des Maisons saison 2.

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté d'une musique du duo irlando-norvégien Secret Garden intitulée "Papillon". Il s'agit d'une version longue (extended)

La Boucle "Minutes Papillons" d'Urbanya à Nohèdes ou le Circuit des Maisons saison 2.

La Boucle "Minutes Papillons" d'Urbanya à Nohèdes ou le Circuit des Maisons saison 2.

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

Ce circuit pédestre que je vous propose ici, je l’ai intitulé  « La Boucle "Minutes Papillons" d'Urbanya à Nohèdes ou le Circuit des Maisons saison 2 ». Ce titre est bien évidemment à rapprocher de l’expression bien connue « minute papillon » (*) dont l’origine est incertaine et donc controversée. Vous noterez que j’ai mis volontairement un « S » à « minute » ainsi qu’à « papillon » car l’objectif premier de cette balade était de photographier un maximum de papillons et j’avais donc la certitude ; avant même de démarrer ; d’être contraint d’y consacrer de très longues minutes. Voilà pour l’explication de la première partie du titre. Ce circuit pédestre est né d'un inconvénient et d'une double motivation, inconvénient et motivations intrinsèques étroitement liées entre elles d'ailleurs. En ce dimanche 31 juillet, Dany étant partie pendant 3 jours au zoo de Beauval avec les petits-enfants, je n'ai pas de voiture pour m'échapper d'Urbanya. Voilà pour l'inconvénient. D'un autre côté, il est hors de question que je reste à la maison les bras croisés à attendre son retour et ce d'autant que la météo est annoncée comme très belle. Alors bien sûr, partir randonner depuis ma maison est ma première motivation. La seconde que j'ai un peu honte à divulguer est que cuisiner n'a jamais été mon fort. Je ne sais pas faire grand-chose devant un fourneau. Derrière non plus d'ailleurs ! Alors comment faire quand on se retrouve seul devant le dilemme d'être dans l'impossibilité de se préparer la moindre salade, le moindre panier-repas,  le moindre sandwich et que de surcroît on vit à Urbanya, petit village où il n'y a aucun commerce alimentaire pouvant palier à ce tracas ? Oui, je n’ai pas de pain pour faire un sandwich quand à faire une salade, encore aurait-il fallu que j’y réfléchisse avant ! Oui, comment faire ? Aller au restaurant ? Pourquoi pas après tout ? Mais il y a une triple condition : que la randonnée envisagée m'amène vers un restaurant et que ce dernier soit ouvert et enfin qu'il accepte ma venue. Or ici, quand on est à Urbanya, la seule solution est d'aller au restaurant de Nohèdes et que ce dernier soit ouvert. C'est le plus proche, le seul présent des deux vallées contiguës et l'an dernier j'avais fait de cette excursion au bistrot Cal Guillem un reportage intitulé «  le Circuit des Maisons  ». Voilà pour l’explication du sous-titre « le Circuit des Maisons saison 2 ».  Il est 8h30 du matin quand j'appelle le restaurant Cal Guillem pour réserver. Une homme très gentil me répond en disant qu'il accepte ma réservation mais si j'accepte de manger une pizza exclusivement. Il me précise qu’il ne fera que ça ce midi. J'accepte. Il rajoute que Guillem est parti faire la saison en Corse, qu'il est son père, qu’il se retrouve seul à gérer le resto et qu'il n'est pas certain qu'il pourra continuer ainsi tout l'été. Comprenant aisément les difficultés qu'il m'énumère, j'acquiesce à toutes ses demandes, le rassurant sur mon côté peu exigeant. Je lui précise simplement que je viens à pieds depuis Urbanya et que je serais chez lui entre 12h et 12h30. Il accepte me précisant qu'il attend un petit groupe mais qu'étant tout seul, je ne suis pas un problème. « Arrivez quand vous voulez » me dit-il. Cette  latitude très souple m’arrange. Elle m’arrange d’autant plus qu’outre le plaisir de flâner, l’objectif de photographier un maximum de papillons que je me suis fixé peut parfois nécessiter des délais conséquents car aléatoires. Si c’est probablement la meilleure saison, car aux papillons les plus classiques viennent s’ajouter les Satyrinae nettement plus saisonniers et dont les périodes d’apparitions sont souvent très limitées pour certains d’entre eux, les lépidoptères sont des animaux qui bougent et de ce fait, les photographier correctement reste une activité plus qu’hasardeuse. Certes je photographie régulièrement des papillons au cours de mes randonnées mais cet objectif-là d’en photographier le plus possible est tout de même très nouveau. Il va me falloir une concentration plus importante qu’à l’accoutumé et surtout être attentif à des petites choses comme observer certains végétaux même s’ils ne sont pas fleuris. Mais cette idée me rend heureux car elle me permet de marcher autrement qu’avec le seul plaisir d’aller déjeuner au restaurant Cal Guillem. Il est 9h20 quand je quitte la maison non sans avoir au préalable tout prévu pour nos 3 chats : croquettes, eau, litière propre et surtout ouverture de la chatière afin qu’ils soient libres d’aller et venir. Si les 2 chats de ma fille que sont Kiwwie et Sissi dorment encore, mon chat Flip lui a bien compris que j’allais partir. Il vient se frotter dans mes jambes et me regarde me préparer avec des yeux ronds et perçants. Je démarre à peine mais déjà une couleuvre à échelons et un lézard vert me surprennent dans la descente du chemin de Sarrat menant au bas du village. Si la couleuvre file et disparaît rapidement entre les pierres du chemin, le lézard vert est immobile et n'a pas l’air en forme. Je me dis qu’un prédateur ; probablement un chat ; a dû jouer avec lui puis l’a abandonné là à son sort. Il se laisse attraper mais gigote dans main et je me dis qu’il a encore quelques signes de vie plutôt encourageants. Sans doute a-t-il été fortement apeuré préférant faire le mort ?  Je l’emmène vers les vieilles ruines se trouvant derrière ma maison en me disant que là il sera plus en sécurité. Je redémarre seulement arrêté par quelques papillons déjà très matinaux et par des passereaux que sont les moineaux, les merles, les rougequeues noirs et les gobe-mouches, tous plutôt communs ici à  cette période de l’année. Malgré cette belle présence, je n'arrive pas à les photographier car ce matin ils ne tiennent pas en place. A ces derniers, viennent s’ajouter des  passereaux qui se déplacent en groupe depuis quelques jours et  que j’ai un mal fou à identifier. En ce moment, je les vois régulièrement autour de ma maison soit sur le figuier ou le buis soit entrain de picorer les abords du chemin car c’est là que toutes sortes de graines se rassemblent et notamment celles des amarantes et des pariétaires apparemment les plus nombreuses. Dans certains coins du chemin, feuilles et graines forment de petits polochons où de nombreux oiseaux granivores viennent se  vautrer et se goinfrer. Arrivant à photographier un spécimen près de l’église, je me mets en quête de chercher de quel oiseau il s’agit sur diverses applications de mon smartphone (Seek, Lens, etc….). Le mot « Linotte » revenant régulièrement, je finis par comprendre que ces oiseaux que j’aperçois sont tout simplement des Linottes mélodieuses. Si le plumage des mâles est souvent d’un beau rouge vif en période nuptiale, ici la plupart des oiseaux observés sont soit de juvéniles soit des adultes dans une période où leur plumage est déjà changeant et plutôt terne car grisâtre. On appelle cela le plumage éclipse. Finalement et malgré la satisfaction d’avoir identifié ces passereaux, je prends conscience qu’il faut que j’avance et surtout que je me suis fixé comme objectif de photographier les papillons en priorité. Mais avec mon appareil-photo autour du cou, c’est plus fort que moi, il faut que les clichés naturalistes et paysagers se succèdent. Avancer mais ne rien oublier de la Nature pour mon reportage me paraît toujours aussi important. Dès le départ de la piste DFCI CO60 montant vers le lieu-dit La Devèse, les papillons se font nombreux. Je n’ai aucune difficulté pour figer la plupart des espèces présentes. Comme les papillons sont souvent les mêmes, je me contente de 3 ou 4 clichés, ailes ouvertes ou fermées et arrête de photographier cette espèce-là. Ici, sur ce versant ubac du vallon, la végétation n’a pas encore totalement souffert de la sécheresse et quelques petits buissons encore bien verts me permettent de photographier quelques « géomètres nocturnes ». Au lieu-dit la Devèse, je bascule dans le vallon du Correc de la Coma et là débutent d’autres biotopes à la fois plus verdoyants au début puis plus boisés ensuite. Qui dit d’autres biotopes dit d’autres papillons ou bien pas de papillons du tout. Quand ce dernier cas se présente, notamment dans la sombre pessière, j’en profite pour allonger mes pas. Il me faut atteindre le col de Marsac pour retrouver le nombre de lépidoptères que j’escomptais et notamment des Mélitées et des Satyrinae. Tous ces papillons-là vont être bien présents sur ce sentier en balcon menant vers Nohèdes avec parfois de belles surprises comme un Chevron blanc et une Mélitée des Linaires, papillons plutôt rares par ici. Mais l’attraction de cette partie du parcours reste un magnifique Morio. Depuis 12 ans que je viens à Urbanya, c’est seulement le quatrième que j’aperçois dans ces montagnes, mais surtout le premier que je réussis à photographier très correctement. Quand à 12h15, j’entre dans Nohèdes et bien qu’ignorant le nombre exact de lépidoptères photographiés, je suis déjà bien enchanté de mon recensement. Au restaurant Cal Guillem, étant le premier client, je suis accueilli cordialement par Bernard. Comme de nouveau il évoque le départ de son fils Guillem en Corse pour la saison et qu’il semble un peu inquiet de cette situation qu’il ne pourra sans doute pas assuré tout l’été, je le mets immédiatement à l’aise en lui rappelant que c’est moi qui l’ai appelé ce matin depuis Urbanya pour réserver une table. Je lui confirme que je suis seul et disposé à déjeuner d’une pizza. Il paraît soulagé et m’installe à une table sur la terrasse ombragée. Avec ses lunettes rondes posées sur son  nez et son côté un peu précautionneux de prime abord, il me rappelle étrangement Dustin Hoffman dans le film « Papillon » jouant le rôle du timide faussaire Louis Delga  à côté de Steve McQueen qui lui tient le rôle d’Henri Charrière, le forte-tête prêt-à-tout. Enfin, quand la pizza « royale » arrive, force est d’admettre que la comparaison avec le faussaire marseillais s’arrête là. Ici, pas de fausse-note, la pizza est un vrai régal avec une pâte blanche un peu épaisse mais à la fois cuite à point et un peu croustillante. C’est comme ça que j’aime les pizzas ! Quant à la garniture, si ma légendaire gourmandise me l’autorisait, je pourrais presque qu’il y en a de trop ! Mais non, la pizza du gentil Bernard est parfaite et la bière blonde pression qui l’accompagne ne l’est pas moins. C’est à cet instant qu’un groupe de jeunes gens arrive accompagné d’un guide de la réserve naturelle. Aussitôt un brouhaha ambiant se met en place. Ayant un mal fou à suivre la moindre conversation, je finis par déconnecter pour m’enfoncer dans ma bulle « naturaliste ». Elle se présente sous les traits du petit écran de mon appareil-photo sur lequel je me mets en quête d’analyser tous les clichés déjà enregistrés. Je ne sors de cette torpeur que de longues minutes plus tard lorsque Bernard arrive les bras chargés de tranches de pastèques qu’il ne sait où déposer, toutes les tables de ses clients étant déjà amplement occupées par de multiples assiettes et plats de pizzas. Je lui propose de les mettre sur ma table qui est déserte depuis que j’ai fini ma pizza. Il dépose le tout sur ma table en me disant « servez-vous si ça vous chante ! ». Mais je refuse gentiment lui demandant par la même occasion « 2 boules de glace est-ce possible ? » « Oui », me répond-il. Après l’énumération de plusieurs parfums, mon choix se porte sur la vanille et le café. Bien que cette terrasse respire la jouvence et la convivialité, je languis de retourner vers plus de quiétude. J’ai fini ma glace, toutes les tranches de pastèque ont disparu de ma table et j’estime que le temps est venu de me remettre en route. Je remercie Bernard pour la qualité de son accueil et de sa cuisine, paye ma note et me voilà déjà dehors à errer sur la route principale du village. Quelques bruits provenant de la piscine m’incitent à aller voir, mais cette dernière est inoccupée et seules 2 jeunes filles jouent à la pétanque sur le terrain de boules mitoyen. Cette piscine me rappelle Mon Tour du Coronat de 2007 et mon arrivée au Presbytère lors de la 3eme étape où une « suite » m’avait été octroyée. En réalité, il s’agissait d’une chambre plutôt normale mais sans doute plus spacieuse que les autres avec un grand lit et une salle de bain privative. Ma fenêtre donnait directement sur la piscine où je pouvais voir les gens se baigner.  Là, en arrivant, j’avais raconté mon parcours pédestre depuis Jujols au patron du Presbytère qui m’avait aussitôt dit « allez-vous baigner à la piscine, cela vous fera le plus grand bien ! ». Mais j’avais refusé cette offre pourtant bien tentante car les bains avaient déjà largement jalonné ma journée : aspersion dans une baignoire réservée aux animaux bien avant le col du Portus, rafraîchissement dans la rivière d’Evol, puis bain dans l’Estany del Clot et enfin dans la rivière de l’Homme Mort. La baignoire de ma chambre avait été suffisante pour supprimer les poussières des derniers kilomètres de cette journée ô combien suffocante où j’avais réussi le tour de force jamais égalé ensuite de boire 7 litres d’eau ! Très naturellement, toutes ces vieilles pensées m’entraînent vers la ruelle Carrer Iglesi Sant Marti où se trouve l’entrée du presbytère. Mais 15 années ont passé et je ne retrouve rien de cette période et notamment pas cette enseigne en ardoise joliment peinte où un curé joyeux chevauchait un âne qui l’était tout autant. Un petit tour autour de l’église, un arrêt devant la devanture d’un marchand de légumes bio ; en réalité un garage ; et me voilà déjà entrain de m’élever vers l’itinéraire du retour vers Urbanya : Pujador dels Carboners, Carrer del Rocater, Carrer dels Caps de Bous. Comme souvent le féru que je suis de toponymes catalans prend plaisir à examiner ces signalétiques si évocatrices d’un passé disparu. Sous un  soleil de plomb, j’’enchaîne les ruelles à un train de sénateur, trouvant toujours une bonne raison pour flâner à outrance : un objet amusant, une fleur, un couple de moineaux et bien sûr des papillons. Quand je finis par atteindre le panonceau « Coll de la Serra », voilà déjà plus d’une demi-heure que j’ai quitté Cal Guillem. Dès le départ du sentier, un portail très rudimentaire constitué de bouts de cordes et de fils barbelés m’inquiète un peu. « J’espère qu’il n’y aura pas un troupeau et des patous » me dis-je au fond de moi. Je passe outre cet obstacle hétéroclite et chiant à l’extrême, autant pour le démonter que pour le remonter ensuite à l’identique. Tant bien que mal, j’ai refermé le portail derrière moi mais désormais je marche aux aguets d’un éventuel troupeau car par ici j’ai été confronté au moins deux ou trois fois  à des ovins ou caprins accompagnés de patous souvent très agressifs. Ils étaient d’autant plus agressifs que le berger semblait absent.  Je reste donc sur mes gardes, ce qui complique ma tâche d’être également attentif aux papillons et à la Nature en général. Mais ce versant « solana » de la vallée de Nohèdes a cet avantage d’être très dénudé en végétation et la vision lointaine en est d’autant plus facilitée. Quand finalement, j’atteins le col de la Serra, aucun patou n’est venu perturber mon ascension. Seul un « cagnard » de dingue m’a contraint à marcher lentement et à boire plus qu’il ne faut. Mes 2,5 litres d’eau emportés au départ sont désormais presque épuisés et je sais que rien ne viendra modifier cet état de fait. Par bonheur, sur ce flanc plutôt sec de la montagne, de nouveaux papillons sont venus s’ajouter à mon bestiaire photographique ainsi que quelques nouveaux passereaux. L’arrivée au col la Serra est à la fois synonyme d’ombres bienvenues et de basculement vers l’ubac d’Urbanya. Au milieu de la lande de genêt, il y a bien un orri pour m’abriter mais le premier pin venu a largement ma préférence. Je m’y allonge près de son tronc  puis m’y restaure de quelques fruits secs et biscuits que je fais descendre dans ma gorge avec une seule gorgée d’eau que le soleil a amplement réchauffée. Tout autour du pin, des fleurs sont encore bien présentes et attirent plusieurs papillons. Je ne repars qu’une demi-heure plus tard plutôt bien reposé et avec quelques fleurs et lépidoptères supplémentaires. Je franchis la crête séparant les deux vallées non sans mal car là aussi une clôture de fils de fer en tous genres; barbelés et autres ; agrémentée de fils électrifiés m’empêche d’atteindre la piste qui se trouve de l’autre côté. Bien que déjà bien déglinguée ; sans doute par d’autres randonneurs ; la clôture reste difficile à enjamber. Par bonheur, les fils électriques sont inopérants alors je tente le franchissement avec cette idée première de ne pas abîmer la clôture plus qu’elle ne l’est déjà. Après quelques tentatives infructueuses car le but est aussi de passer sans y laisser des balafres ou des bouts de vêtements, je réussis cet « examen de passage ».   La bascule  vers l’ubac de la Mata d’Urbanya me fait changer totalement de décors. Epaisse forêt de résineux et de feuillus, végétation plus verdoyante, fleurs nouvelles, papillons nouveaux mais aussi chevreuil, marcassins et nouveaux oiseaux viennent s’ajouter à la carte-mémoire de mon appareil-photo. Si les photos du chevreuil ne sont pas une réussite, quelques branches m’empêchant de faire une mise au point parfaite sur l’animal, les marcassins, eux, sont plus faciles à immortaliser. J’en compte au moins cinq mais parmi eux, il y en a deux carrément au milieu du chemin qui ne bougent pratiquement pas. Je fixe l’objectif de mon appareil-photo sur ces deux-là. De leur petit groin, ils fouissent sans cesse le sol là où passe le ruisseau Correc de Sant Estève. Seul problème, ils ne lèvent jamais la tête. Ici, ce n’est encore qu’un ru boueux mais cette gadoue semble parfaitement les satisfaire. Assez étonnamment, je ne vois aucun sanglier adulte. Pourtant, dès lors que les marcassins prennent conscience de ma présence, c’est une débandade impressionnante et bruyante qui se déroule devant mes yeux. Les adultes qui étaient cachés dans les genêts détalent et grimpent sur les premiers flancs du pic Lloset. Ils disparaissent dans les hautes fougères. Les petits, eux, partent en étoile, avant de se raviser et de comprendre que leur salut est de rejoindre leurs mères. Je ne bouge plus, me contentant d’observer ce spectacle désordonné et attendant que tout ce remue-ménage ait cessé. Un marcassin retardataire traverse le chemin, les  derniers grognements cessent mais j’attends encore un peu prenant conscience que j’ai amplement dérangé toute une famille qui cherchait un peu de fraîcheur et des ressources alimentaires pour leur progéniture. Quelques papillons viennent se ressourcer en sels minéraux et pour cela, ils viennent se jucher sur les tas de boue que les marcassins ont engendré. J’ai l’espoir que d’autres papillons arrivent mais la chaleur reste de mise et je décide de repartir. Un peu plus loin, j’emprunte un raccourci longeant une clôture. N’ayant plus d’eau, c’est une sage décision qui me fait gagner 2km environ. Un peu plus bas encore, je retrouve le Correc de Saint-Estève où des eupatoires à feuilles de chanvre poussent à profusion au sein de son lit. Ils sont des objectifs à ne pas ignorer car ces fleurs-là  sont de véritables aimants à  papillons. Après ce nouvel arrêt, je sais parfaitement que ma maison n’est plus très loin mais comme les photos naturalistes continuent d’être encore très nombreuses, j’en suis à me demander à quelle heure je vais terminer ? Je passe outre l’interdiction menant à la ferme à Philippe. Ce n’est plus Philippe qui la gère mais d’autres vachers que je ne connais pas mais je continue à faire comme par le passé. Après tout, je ne fais que randonner, marche avec prudence et quand des animaux se présentent,  ici des ânes ou des bovins, je m’écarte comme je l’ai toujours fait auparavant. Comme souvent l’arrivée à la ferme est synonyme de nombreux passereaux. Ils sont attirés par les dépôts de fumier et moi par leur génie à essayer d’éviter mon appareil-photo.   Finalement, il est 17h15 quand j’atteins la citerne du château d’eau et les pylônes et antennes dominant ma maison. Quelques derniers papillons sont là à chercher quelques fleurs à butiner. Un corbeau et un joli traquet sont juchés sur les antennes. Ils ne seront pas les derniers animaux immortalisés de cette journée ô combien tournée vers cette Nature dont je ne me lasse pas. Avec 66 lépidoptères photographiés, le bilan de cette journée « Minutes Papillons » est bien au-delà de ce que j’avais pu  imaginer et même si certaines photos ne sont pas parfaites, j’ai bien l’intention de les garder dans ma vidéo. Cette randonnée a été longue de  8,8 km, cette distance incluant mes errements dans Nohèdes. Le dénivelé est de 352 m entre le point le plus haut à 1.221 m au-dessus du col de la Serra et le plus bas à 869 m près de  l’église d’Urbanya. Les montées cumulées ont été de 881 m. Carte IGN 2348ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

(*) Expression « Minute papillon » : Sur le site de çaminteresse.fr, on peut lire les explications suivantes : « L’origine de cette expression, apparue pour la première fois au XXe siècle, reste controversée. Pour certains historiens, il pourrait s’agir d’une allusion à ces jolis insectes volants qui, trop rapides, ne se posent jamais très longtemps. Une autre explication plus amusante attribue son origine aux années 1930 et à un serveur de café parisien nommé « Papillon ». Interpellé par des journalistes de son quartier qui fréquentaient régulièrement son établissement, il répondait chaque fois : « Minute, j’arrive. » Il aurait alors rapidement été surnommé « Minute Papillon ». Aujourd’hui, l’expression est employée pour signifier que l’on souhaite que son interlocuteur soit patient ». Le dictionnaire web « Wiktionnaire »,nous informe que cette expression a été reprise dans diverses œuvres littéraires quant à l’encyclopédie Wikipédia, elle cite le titre d’autres œuvres intitulées « Minute papillon » et précise que le café parisien cité plus haut serait le café du Cadran.

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Le Circuit des 3 Veïnats de Fuilla

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 3 morceaux interprétés par le "Joscho Stephan Trio". Ils ont pour titres : "Smile" accompagné de Gunther Stephan (guitare) et Max Schaaf (contrebasse) puis "Transatlantic Bolero" accompagné de Sven Jungbeck (guitare) et Volker Kamp (contrebasse) puis "Misty" accompagné de Matthias Strucken (vibraphone), de Sven Jungbeck (guitare) et Volker Kamp (contrebasse).

Le Circuit des 3 Veïnats de Fuilla

Le Circuit des 3 Veïnats de Fuilla

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

Cette balade pédestre que je vous présente ici et que j’ai intitulée « Le Circuit des 3 Veïnats de Fuilla » n’aurait jamais dû exister telle quelle. Pourtant, je vous la recommande. En effet, en ce matin du 10 avril 2022, si tout c’était déroulé comme prévu, c’est une randonnée (*) beaucoup plus longue que j’avais imaginée. Mais en descendant de la voiture, Dany ayant ressenti de fortes douleurs aux hanches, une question se pose : « Que faisons-nous ? ». « Marche ? » « Pas marche ? » Pour Dany, l’envie de randonner est là, mais pas pour accomplir les 15 kilomètres et le dénivelé initialement prévus. Si je suis plutôt enclin à faire autre chose que marcher, Dany imagine ma déception et ce d’autant qu’elle sait pertinemment que je n’ai rien prévu d’autre. « On ne peut pas faire autre chose de moins long ? » me dit-elle, afin de couper court à tout autre éventualité. Après un coup d’œil sur la carte IGN et parce que j’en avais réalisé une courte partie lors d’un mémorable « Circuit des Minerais » au départ de Villefranche-de-Conflent, voilà comment est née cette petite boucle. 6 à 7 km, c’est moitié moins qu’initialement prévu et Dany se sent prête à les faire malgré ses douleurs. Connaissant sa volonté et son abnégation à résister à la douleur, je la sais capable et n’insiste pas. La marche est d’ailleurs préconisée par tous les docteurs qu’elles consultent et ils sont nombreux. Comme prévu, mais pas dans le même sens, à Fuilla nous démarrons du Veïnat del Mig où nous venons de laisser notre voiture sur un parking ad hoc. Dès le départ, nous sommes vite partagés entre deux sentiments : l’immense quiétude des lieux et malgré ça une vie que l’on imagine sous-jacente. Cette vie, je l’aperçois très vite sous les traits de nombreuses hirondelles venant se blottir dans l’avant-toit d’une maison où se trouvent leurs fragiles nids d’argile. De nombreux moineaux les imitent. Peu après, elle se manifeste bruyamment avec un chien qui vocifère à notre passage. Le silence est totalement rompu car les aboiements de ce chien en entraînent quelques autres. Par bonheur nous avançons et  le calme revient très vite.  Nous empruntons la direction du Veïnat de Baix également dénommé Fuilla d’Avall. Evidemment et pour tous ceux qui ne connaissent rien aux toponymes catalans, ces noms nécessitent quelques explications : Le « Veïnat », en français c’est un « quartier » au sens administratif, voire un « voisinage » au sens le plus commun. « Del Mig » signifie « du milieu », « Baix » c’est le « bas », « Avall » c’est « l’aval » en évoquant un vallon et « d’Amunt » d’en « haut ». Il faut aussi savoir que Fuilla, avec ses 10 km2, est une commune rurale très bizarrement étendue car outre ses 3 quartiers bien distincts déjà cité, il y en a un quatrième avec Sainte-Eulalie que nous ignorons lors de cette balade mais qui peut facilement faire l’objet d’une courte entorse. Une jolie église parfaitement restaurée mais dont l’origine est ancienne y est visible. Peu de gens le savent, mais la gare de Villefranche-de-Conflent, célèbre départ du Petit Train Jaune vers la Cerdagne est en réalité la gare de Fuilla-Sainte-Eulalie car située sur cette commune et au plus près de ce quartier pourtant bien éloigné. Quant à la Serra de Cobartorat que nous allons cheminer située à l’est de Fuilla, cette colline constitue la frontière communale avec Corneilla-de-Conflent. Voilà pour les explications linguistiques, administratives et géographiques. Pourtant, le décor n’est planté qu’à moitié car Fuilla, à cette époque de l’année, a bien d’autres attraits. Au cœur du vallon de la Rotjà que nous allons quelque peu longer, le regard se pose sur des prés verdoyants, sur des vergers fleuris et sur les montagnes environnantes : le Massif du Canigou au sud-est, le Massif des Tres Estelles au sud-ouest, le Massif du Coronat au nord et quelques collines de moindres élévations à gauche avec le Serrat des Garbères et à droite avec la Serra de Cobartorat déjà citée. Le Canigou reste le seigneur des lieux, malgré un soleil  aveuglant au-dessus de lui tentant de lui faire la guerre dans cette lutte de qui sera le plus éblouissant.  Outre ces magnifiques décors qui nous entourent dont les plus hauts sont merveilleusement enneigés, quelques volatiles que je tente de photographier viennent s’ajouter au plaisir de marcher. Moineaux, hirondelles, rougequeues, fauvettes, merles, mésanges, bergeronnettes, geais et j’en oublie, tous les oiseaux vus ne sont pas facilement photographiables mais le nombre et mon obstination finiront par me satisfaire au-delà de mes espérances. Sur ce chemin dit de Villefranche seule la flore manque quelque peu à l’appel de mes passions. Il y a bien des arbres fruitiers fleuris mais souvent difficiles à déterminer car sans feuille. D’autres fleurs plus sauvages arriveront un peu plus tard. Après la sortie de Fuilla d’Avall, nous laissons Sainte-Eulalie et son église sur la gauche pourtant peu éloignées. Il faut dire que Dany a pris pas mal d’avance à cause de mon acharnement à vouloir immortaliser des passereaux. En la circonstance, je ne me vois pas lui demander de faire demi-tour. L’itinéraire nous entraîne sur la D.6 et un petit bout de route bitumée et ce, jusqu’au pont sur la Rotjà où tout devient plus simple peu après. Ici, il faut tourner à droite et prendre l’impasse du Pont, direction le lieu-dit le Pont, petit pâté de 2 ou 3 habitations où un pont a dû jadis marquer les esprits. A-t-il été emporté par une crue de la Rotjà ? L’Histoire ne le dit pas, mais c’est fort probable, la Rotjà, torrent de montagne ayant dû connaître, comme bien d’autres affluents de la Têtl’Aïguat de 1940 et bien d’autres déchaînements diluviens. Une fois passé les maisons, l’impasse se poursuit et devient sentier forestier et ce jusqu’à atteindre une clairière où trône le dolmen de Coberturat ou Cobartorat. Quelques genêts fleuris que j’ai un mal fou à différencier et des papillons qu’on appelle Azurés viennent me distraire dans cette montée parfois très caillouteuse. Dany claudique mais finalement elle arrive avant moi, occupé que je suis à mes photographies. Avec 4 grosses pierres dont la plupart sont de formes arrondies, le dolmen est assez imposant par sa table malgré cette conception plutôt simple. Il dispose d’une seule grosse cupule peu visible, sauf à y monter dessus, ce que je vous déconseille vivement. Le chemin se poursuit à droite, en réalité c’est une large piste forestière le plus souvent argilo-sableuse. L’itinéraire devient  toujours plus simple, car bien balisé direction Vernet-les-Bains et la chapelle ruinée de Saint-Clément de la Serra. Du déjà vu pour moi lors du Circuit des Minerais mais une nouvelle découverte pour Dany, découverte d’autant plus merveilleuse qu’un majestueux Canigou se présente revêtu d’un beau manteau blanc.  Seul un ciel laiteux enlève un contraste rêvé à ce panorama époustouflant mais par bonheur ça ne durera pas. D’ici, de jolies vues s’entrouvrent aussi bien vers la verdoyante vallée de la Rotjà et la commune si étendue de Fuilla que vers la vallée du Cady et Corneilla-de-Conflent, dont la commune est parfois visible au travers des pins. Un peu plus tard, c’est Vernet-les-Bains que nous devinerons. Si la chapelle Saint-Clément est ruinée, elle continue d’être honorée par des fidèles qui n’hésitent pas à la décorer de quelques pieuses reliques. Ici, beaucoup de papillons butinent les fleurs de cistes pendant que d’autres somnolent sur les roches les plus chaudes. Deux ou trois lézards les imitent dans l’attente d’un insecte à croquer plus en adéquation avec leur modeste taille. Oui, le chaud soleil qui tape sur le seuil de la chapelle est pour nous aussi une invitation à se prélasser comme un lézard et à pique-niquer ici. C’est l’heure bienvenue du déjeuner que je mets à profit pour photographier la Nature.  Une pause un peu plus longue que nécessaire, car achevée en somnolence, et le temps de poursuivre arrive par la force des choses. Il est vrai que 2 corbeaux planant au-dessus de nous en croassant continuellement ont tendance à nous sortir de notre léthargie. Le chemin se poursuit toujours aussi rectiligne jusqu’à une intersection de plusieurs directions. En l’absence de tracé dans mon GPS, l’application Iphigénie vient à ma rescousse. Nous ignorons les chemins partant à droite soit vers Corneilla-de-Conflent soit vers Vernet-les-Bains et choisissons de continuer tout droit en direction du col de Vernet. Peu après, nous empruntons la première bifurcation descendant vers Fuilla d’Amont, et ce malgré une barrière grossière constituée de fils barbelés et de branchages, le tout agrémenté d’une pancarte mal écrite interdisant le passage. Nous passons outre l’interdiction et enjambons avec prudence la barrière. Nous n’avons pas d’autres recours pour redescendre vers Fuilla et surtout pas d’autres recours pour amenuiser comme prévu la distance à parcourir. Au bas de la descente, seule une galerie claquemurée  et interdite de passage semble expliquer l’interdiction vue plus haut. Sans doute est-elle le vestige d’une ancienne mine de fer, nombreuses dans tout ce secteur du Conflent. Nous la regardons de loin, voulant respecter ce qui semble être une propriété privée. Finalement tout se passe bien et aucune autre entrave ne vient gâcher cette arrivée au Veïnat d’Amunt. Bien au contraire, l’itinéraire est agréable car très verdoyant, rafraîchissant car traversé par une Rotjà aux eaux limpides où il fait bon s’asperger un peu. Il est agrémenté par quelques surprises patrimoniales comme le domaine de Cercet, beau gîte de charme confidentiel car bien caché hors des grands axes routiers. Pourtant la bâtisse est parée d’échauguettes comme un vrai château et à coup sûr, il doit faire bon passer quelques jours et dans le pire des cas un seul week-end en amoureux dans ce lieu si paisible. Oui, ce lieu est paisible et les habitants bien sympathiques comme nous le constatons en engageant la conversation avec deux gentilles dames. La première aime les couleurs vives comme le prouve son balcon amplement agrémenté  d’une multitude d’objets chatoyants. Elle aime son balcon et apprécie qu’on l’aime aussi au point d'accepter que je l'immortalise. Une vraie « mère à Titi » comme l’aurait chanté Renaud. La seconde, au balcon nettement plus dépouillé, n’est pas moins faconde et pas moins sympathique, elle nous parle de son village avec plein d’amour dans les yeux et dans les mots. Des mots qui à coup sûr font du bien aux maux de Dany. Puis le parking est là. Ainsi se termine cette courte balade imprévue mais dont les centres d’intérêts sont multiples malgré les impasses que nous avons faites volontairement sur certains d’entre eux, la visite des églises et chapelles notamment. Le clocher de l'école communale que nous avons approché était fermé. On peut donc supposer que les autres édifices religieux l’étaient aussi. Pourtant au regard de ce que j’ai pu lire, les églises méritent qu’on s’intéresse à elles. Telle qu’expliquée ici, cette balade a été longue de 6,8 km, pour des montées cumulées de 264 m et un dénivelé de 174 m. Le point le plus bas est à 500 m d’altitude près du pont sur la Rotjà (lieu-dit le Pont) et le plus haut à 674 m juste avant d’amorcer la redescente vers Fuilla d’Amont sur le chemin menant au col de Vernet.  Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

(*) Normalement, nous aurions dû réaliser une randonnée que l'on trouve sur le remarquable site "A pied dans le 66" intitulée "Le Canal et le site minier de Falguerosa" dont voici le lien ci-après : http://apieddansle66.eklablog.com/fuilla-le-canal-et-le-site-minier-de-falguerosa-a212236763

 

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Le Circuit des Clôtures (1.798 m) depuis Urbanya (856 m)

Publié le par gibirando

 

Diaporama avec la musique "Beautiful Love" de Wayne King, Victor Young, Egbert Van Alstyne et Haven Gillespie

jouée successivement ici par Didier Lockwood et The Tribute to Stephane Grappelli puis par Nels Cline

Le Circuit des Clôtures (1.798 m) depuis Urbanya (856 m)

Le Circuit des Clôtures (1.798 m) depuis Urbanya (856 m)


 

A partir d’Urbanya, cette boucle que j’ai intitulé le « Circuit des Clôtures » est une version un peu plus longue et un peu plus difficile que celle qui avait pour nom le « Balcon d’Urbanya ». A l’époque, en 2009, nous n’avions pas de maison à Urbanya et nous avions démarré de Nohèdes empruntant presque exclusivement des pistes forestières. Cette fois, le circuit s’effectue un peu plus haut en altitude et vous l’aurez compris, les sentiers sont en réalité des layons, lesquels pour la plupart longent des clôtures. Certains de ces layons sont balisés de bleu ou de jaune et sont donc de véritables sentiers, d’autres sont parfaitement matérialisés par les clôtures mais sont sans balisage, d’autres sont un peu moins évidents mais dans l’ensemble, ils sont tous praticables. En tous cas, ils l’étaient quand nous avons effectué cette longue balade au printemps dernier. Alors bien sûr, un tracé G.P.S n’est pas superflu pour les personnes ne connaissant pas ces montagnes. Assez souvent ces clôtures délimitent les communes, ici Conat, Mosset, Nohèdes et bien évidemment Urbanya, mais autant l’avouer ce circuit n’a jamais eu l’ambition formelle de suivre très exactement ces frontières communales. Non, mes objectifs premiers étaient d’aller prendre un grand bol d’air, de monter le plus haut possible pour observer les panoramas, d’aller découvrir et photographier la flore et la faune toujours très présentes et belles au mois de mai  et pour ce faire de profiter que les journées sont très longues à cette époque de l’année. Je ne souhaitais ni compter mon temps ni les kilomètres. J’avais d’ailleurs averti Dany qu’aujourd’hui la flânerie serait le seul leitmotiv si son souhait était de m’accompagner. La balade étant très longue mais la journée aussi, les périodes de pause le seraient également. En ce 21 mai, nous voilà donc partis tous les deux par le chemin de Saint-Jacques, direction une liste de cols et de sommets déjà vus à plusieurs reprises mais dont nous ne nous lassons pas quand nous résidons à Urbanya : Serrat de Miralles, Serrat Gran, Col de les Bigues, Serrat de la Font de la Barbera, Pic et Col del Torn, Pic de Portepas, Roc de Peirafita, Pic de la Moscatesa, Pic Lloset, Col et Pic de la Serra et enfin retour vers Urbanya. Depuis 6 ans que nous résidons dans le village, c’est la toute première fois que Dany et moi relevons un tel défi ensemble. La météo est excellente mais fluctuante avec un ciel bleu hésitant à se parer d’un voile blanc et une douce tramontane à amener quelques nuages et un peu de fraîcheur. Nous avons tout prévu y compris des sweets un peu plus chauds que les tee-shirts mis au départ. Dany a même prévu une polaire et deux foulards plus ou moins chauds. Pas de poncho car aucune pluie n’est annoncée par Météo France. Comme je m’y attendais flore et faune sont omniprésentes dès le départ et mes arrêts photographiques se succèdent à une cadence infernale ne convenant pas vraiment à Dany qui, elle, n’a pas d’appareil photo. Je lui rappelle simplement que le circuit prévu est très long, plutôt difficile et qu’il est bon de paresser car au fil de la journée nous aurons sans doute d’autres bons motifs pour ronchonner.  De toute manière, elle monte à son rythme, moi au mien mais on finit toujours pas se retrouver aux vraies pauses qui se succèdent car à quoi bon marcher si on ne prend pas le temps de la contemplation et de l’observation ? Un Canigou encore un peu enneigé décore magnifiquement l’horizon et cette seule vision nous fait oublier les difficultés et les menues discordes. En un peu plus d’une heure, nous avons atteint les vraies premières clôtures, celles qui montent rudement vers le Serrat de Miralles puis se poursuivent vers le Serrat Gran et le col de Les Bigues. Moi, je n'aime pas trop les clôtures, surtout quand elles sont électrifiées. Elles perturbent les animaux sauvages et les empêchent de circuler sur leurs lieux de passage traditionnels. Je pense que leur présence, outre de délimiter les communes, est d'empêcher les querelles entre chasseurs ou éleveurs. Les seuls avantages que je trouve à leur présence sont les layons et le débroussaillage que ces derniers nécessitent me permettant d'assouvir ma passion de la marche. C'est le cas ici, dans cette rude montée. Les genêts ont été ratiboisés et d’amples vues se dévoilent sur la vallée du Têt et à l’horizon vers la Méditerranée. La pente étant plutôt raide, c’est de manière plutôt cool que nous égrenons ces clôtures.  Les premières séparent les communes de Conat et d’Urbanya quand aux secondes, elles servent de frontière avec le domaine privé de Cobazet. Ici, depuis la fameuse rébellion puis mobilisation de septembre 2012 à propos de l’accès au Madres avec le propriétaire Groupama, on sait que privé ne signifie plus interdit. Depuis 1068, la fameuse Loi Stratae qui régit les Usatges de Barcelone n’a rien perdu de sa verdeur et de sa vigueur en Catalogne nord. Toutefois, l’autorisation de randonner dans le domaine n’empêche nullement le respect des consignes données, à savoir interdiction de ramasser les champignons, de couper du bois ou de prélever quoi que ce soit, le but louable de tous étant apparemment de préserver la nature. Enfin c’est ce qui avait été dit et comme la préservation de la nature nous convient parfaitement, nous la respectons au mieux même s’ils nous arrivent parfois de couper un peu de gui ou de houx pour la Noël ou de déguster quelques fruits sauvages en automne. Pour le reste, je ne pense pas que photographier la nature soit un délit punissable d’interdiction de circuler ?  Une nature qui aujourd’hui ne nous fait pas défaut car bien présente et visible. Si les papillons sont déjà très nombreux depuis le départ, les oiseaux ne sont pas en reste quand aux mammifères, leur rareté rend encore plus agréable leurs fugaces apparitions. Ces dernières se sont déjà présentées sous les traits d’une biche et d’un petit attroupement de sangliers que j’ai tenté de photographier tant bien que mal, mais sans la certitude quand à la qualité des clichés qui se sont enregistrés.  Alors, bien sûr l’arrivée au col de Les Bigues nécessite que l’on est déjà enjambé la clôture, puis une fois à l’intérieur du domaine de Cobazet, on poursuit la piste sur quelques mètres avant de rejoindre une autre clôture qui file vers un large chemin montant directement jusqu’au Serrat de la Font de la Barbera. Ce chemin est également récupérable par la piste menant au col de Tour ou del Torn se trouvant sur la droite et hors du domaine. Ici, ce sont les bûcherons et les chasseurs qui créent les itinéraires, et si clôtures il y a, rien n’interdit qu’on s’en écarte pour faire le choix de chemins plus empruntés. Il va en être ainsi jusqu’au col de Tour ou del Torn, où divers sentiers et chemins nous obligent à de multiples hésitations. Mon G.P.S pallie à nos errements et incertitudes. Finalement, nous faisons le choix de monter toujours plus haut, restant dans nos objectifs premiers que sont l’observation, la découverte et l’envie de faire un peu de sport.  C’est ainsi qu’on fait le choix de monter au pic de Tour (1.632 m) plutôt que d’emprunter un autre chemin filant directement vers le col éponyme. Je connais un peu ce parcours pour être déjà venu en juillet 2013. La chance nous sourit encore quand un chevreuil détale d’un bosquet de genêts où il devait dormir paisiblement. C’est assez étrange car en 2013, j’avais déjà surpris plusieurs chevreuils et même des faons ressemblant étrangement à des daims compte tenu de leur taille déjà bien développée. Au col de Tour, je connais bien la suite de l’itinéraire qu’il faut prendre pour me diriger vers le pic de Portepas. Il n’est pas évident pour celui qu’il ne le connaît pas d’où l’intérêt d’un grand sens de l’orientation ou mieux d’un tracé G.P.S. Après avoir emprunté la piste DFCI C060 qui redescend directement vers Urbanya, il faut rapidement prendre à droite celle numérotée C056. Zone d’estives avec un enclos dès le départ,  j’ai eu bon nombre de fois l’occasion de prendre ce chemin mais cette fois, il faut le quitter 200 mètres après, partir en montant vers la droite pour rejoindre une clôture. Cette clôture permet de rejoindre le pic de Portepas sans trop de difficultés, si l’on a les qualités d’orientation citées plus haut ou l’appareillage GPS adéquat. Au col de Portepas, il faut redescendre plein sud en direction du canal d’Urbanya. En général, une caminole plus profonde que les autres dans la prairie permet de se diriger dans la bonne direction par l’itinéraire le plus court mais quoi qu’il arrive, en filant vers le sud, on ne peut que rencontrer le canal. Là, il faut le suivre par la gauche jusqu’à la forêt du Bac de la Pinosa. Inévitablement en suivant le canal, lequel ici devient Correc de la Pinosa, on tombe sur un étroit sentier lequel part à droite en direction du Roc de Peirafita. Le mieux est de rester au plus haut de la crête en suivant une clôture, car on profite pleinement des vues s’entrouvrant sur le vallon de Nohèdes et les massifs du Coronat et du Madres.  Le layon s’élargit en descendant et s’entrouvre offrant de jolies vues sur le pic de la Moscatosa qui est notre objectif suivant. Au pied de ce pic, il faut délaisser la large piste partant à gauche et poursuivre en continuant à longer la clôture. Le pic de la Moscatosa est un dôme débonnaire se trouvant très légèrement sur la droite. Une fois encore, et malgré ce relief de type « montagnes russes », le blanc et merveilleux Canigou est le centre d’intérêt de tous les regards. Au sommet du Moscatosa, on bénéficie d’époustouflants panoramas à 180 degrés sur la très longue vallée de Nohèdes. Cette vallée est très souvent mentionnée comme celle dite de l’Arche Perdue, car selon la légende Noé y aurait amarré son arche au sommet du Roc des Salimans. Un roc bien visible depuis cette crête mais pour l’arche nous arrivons trop tard. Elle est repartie mais personne ne sait où ? Peut-être au Mont Ararat ? Dommage car elle aurait pu emporter de nombreux animaux sauvages. Des animaux bien trop souvent en péril, non pas en raison du déluge mais à cause de la chasse, laquelle, à mon goût, s’étend sur une période bien trop longue, ici dans les Pyrénées comme partout en France. La suite est assez simple puisqu’en continuant la clôture, on va descendre vers le pic Lloset, autre sommet qu’il faut atteindre avant une nouvelle descente qui se termine au col de la Serra puis au pic éponyme. Entre les deux, vous aurez constatez que le sentier est désormais balisé en jaune. Ce balisage est la terminaison de la randonnée que j’avais intitulé « le Balcon de Nohèdes », balade qui emprunte longuement l’ancien canal de ce village. Entre le col et le pic de la Serra, un joli orri rappelle que ce secteur a toujours été une zone pastorale prisée des bergers du coin. Elle l’est encore, alors gare aux patous qui sont parfois très agressifs et n’hésitez à faire une entorse au parcours si vous apercevez un troupeau et des chiens. Il y a deux ans, je me souviens avoir rencontré un couple avec deux jeunes enfants, lesquels étaient tétanisés par l’expérience qu’ils venaient de vivre face à plusieurs patous qui les empêchaient de redescendre sur Nohèdes à partir du col de la Serra. J’avais été contraint de leur demander de me suivre jusqu’au col de Marsac afin de les remettre dans le droit chemin. Voilà déjà deux fois qu’à cet endroit je suis confronté à ce devoir car les troupeaux et les patous semblent très souvent livrés à eux-mêmes, de ce fait, les chiens deviennent les maîtres de la montagne. Aujourd’hui encore, le col de Marsac est bien la bonne direction, sauf qu’avant d’y arriver et à hauteur d’une clôture se trouvant sur la gauche, il faut arrêter de descendre pour se diriger vers cette dernière. Il faut se débrouiller pour la franchir puis on poursuit par la piste qui file à droite, celle de gauche correspondant à l’ancien tracé du Tour du Coronat qui monte au col de Tour. Cette piste de gauche permet de rejoindre une intersection mais dans le deux cas, à droite ou à gauche, on rejoint Urbanya. Nous, non loin de cette intersection, nous avons pris un raccourci, lequel à travers bois, mais sur un terrain accidenté, rejoint plus directement notre petite maison. Alors bien sûr, je ne vous conseille pas ce tronçon même si une dernière clôture qu’il faut longer finit de légitimer le nom de cette balade. Elle a été longue de 21 à 22 km pour des montées cumulées de 1.700 à 1.800 mètres environ. Si je ne fournis pas de chiffres précis et simplement des fourchettes, c’est parce que je n’ai pas enregistré de tracé en cours de route sur mon G.P.S, me fiant à un tracé préenregistré qui n’a pas été exactement celui accompli. Le pic de Portepas avec ses 1.798 m d’altitude est le point culminant de cette randonnée, cela j’en suis sûr. Urbanya étant le point le plus bas à 856 m, le dénivelé est de 942 m entre le village et le pic. Arrêts nombreux inclus et longues pauses comprises, nous avons accompli cette boucle en 9 heures, démarrant à 9 h du matin et finissant vers 18 h. Bien évidement, il est probablement réalisable en beaucoup moins de temps pour des randonneurs plus jeunes et en bien meilleure forme. L’ensemble de ce parcours, que certains trouveront sans doute trop long, peut être, bien évidemment, accompli en 2 jours soit avec tente et bardas soit en réservant un logis dans un gîte d’Urbanya. Il y en a plusieurs qui se feront un grand plaisir de vous y accueillir. Cartes IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de Fenouillet, 2248 ET Axat – Quérigut – Gorges de l’Aude, 2249 ET Font-Romeu - Capcir Top 25.

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